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Reasons. ♦ ft. Adam (terminé)

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Message par Montana D. Jones Mar 6 Avr - 13:55


« Te echo de menos, le digo al aire,
te busco, te pienso, te siento
y siento que como tú no habrá nadie.
Yo aquí te espero, con mi cajita de la vida,
cansada, a oscuras, con miedo
y este frío nadie me lo quita. »

C'était un désastre ... pire même : un échec total. Comment l'apparition d'une poignée de maudits gêneurs prétendant venir du futur avait-elle pu ébranler autant l'école de magie et ses habitants ? Je n'en revenais pas : en l'espace de quelques heures seulement, tout ce que je m'étais évertuée à construire et à protéger, tous les secrets que j'avais gardé scellés s'étaient éventés au su de tous. On posait maintenant sur moi des regards surpris ou admiratifs, chuchotant que dans le futur, j'étais une grande voyante qui enseignait à Poudlard et que tous croyaient parfaitement. Comme si j'avais eu besoin de toute cette publicité ! Pour un peu, j'aurais presque retrouvé avec joie mon anonymat d'autrefois si cela avait pu effacer les récents évènements. Tout cela commençait à devenir trop lourd pour moi. Je n'avais que dix-neuf ans ! Tous n'étaient que des adolescents, comment auraient-ils pu avoir les épaules suffisamment solides pour endurer l'horreur ou les imprévus de leur destin ? Merlin, on avait révélé à certains qu'ils mourraient dans quelques années seulement, de la main même parfois d'une connaissance ! Tout cela ajouté à mes problèmes personnels, je ne m'y retrouvais plus. Ma joie lorsque j'avais vaincu ma peur du vide m'avait certes égayée un moment, le temps que ma fierté ronronnante s'étiole doucement. Ne plus craindre perpétuellement de chuter malencontreusement de la tour d'astronomie, ne plus avoir à fuir la simple vue d'un balai volant était en soi on ne peut plus satisfaisant. Somme toute, une brillante victoire sur mon enfer personnel. Quant à mes prémonitions ... J'avais beau protester, je devais bien admettre que depuis les évènements du bal et le passage de ces mystérieux voyageurs du temps, mes conditions de vie à l'école de sorcellerie s'étaient sensiblement améliorées ; on posait maintenant sur moi un regard neuf, emprunt d'une certaine forme de respect. D'aucuns n'hésitaient plus désormais à affirmer publiquement qu'ils me croyaient et avaient foi en mes visions. Quant aux sceptiques et aux enragés qui se moquaient de moi ... ma foi, ceux-là demeuraient égaux à eux-mêmes. Mais en dépit de ces nettes améliorations, je n'étais plus moi-même ; je le sentais au fond de mon âme. Plus colérique, perdant mon calme légendaire avec une facilité des plus déconcertantes, il me semblait parfois que j'étais en train de devenir folle - constat pas franchement rassurant après ce que j'avais appris de mon avenir. Si j'avais souhaité me faire encore moins remarquer qu'auparavant, c'était raté en beauté : à l'évidence, l'anonymat et ses délices semblaient m'avoir fui pour un bon moment. Finalement, peut-être n'étais-je pas vouée aux ombres rassurantes et à la tranquillité.

Serrant les doigts sur mon livre de potions, j'inspirai profondément, tâchant péniblement de m'éclaircir les idées - peine perdue : je n'étais ni concentrée, ni concentrable à cet instant. Comment voulait-on que je puisse me focaliser sur une stupide potion de Remue-méninges lorsque les responsables du carnage de Noël nichaient en bonne partie dans ma maison et que je connaissais leurs noms ? Bien sûr je n'avais de certitude que pour trois des compagnons de Clyde : Lyle, Keaton et un autre dont j'ignorais le nom. Mais en ce qui concernait l'identité des autres complices, j'en avais une assez bonne idée : Emalee et Quinn en étaient forcément, elles qui ne quittaient que rarement Andrews d'une semelle. Depuis que je m'étais rendue compte de cela, je ne pouvais m'empêcher de dévisager d'un oeil méfiant et scrutateur la plupart de mes condisciples sans même qu'ils m'eussent fait quoi que ce soit : la plupart n'étaient hélas coupables que d'appartenir à la même maison que ce maudit Clyde. Ma suspicion maladive s'étendait même jusqu'à Leslie, ma préfète bien-aimée : c'est dire si ma paranoïa des dernières semaines atteignaient des sommets. Malgré tout, j'étais plus que jamais déterminée à débusquer les rats qui infectaient le navire. Plus qu'un problème primordial, j'avais ma propre fierté à soutenir : je doutais de pouvoir supporter qu'on associe irrémédiablement les bleus et argent à cette vermine.

Dès que la sonnerie retentit, je jaillis de mon siège, enfournais d'une main leste mes affaires dans mon sac de cours et remontais précipitamment les cachots, tout en méditant. Mes visions de Tabatah avaient disparu, ce qui généralement constituait un bon signe. Mais à la lumière des récentes révélations, je redoutais qu'elles ne réapparaissent promptement. Le secret de la grossesse de Tab' ayant été éventé, il était plus crucial que jamais de redoubler de vigilance. Après ces révélations étranges sur l'importance future du petit Adam, nul ne pouvait déterminer la réaction de Paris. Deux mois et demi s'écouleraient encore avant que l'accouchement ne se produise : c'était plus que suffisant à n'importe qui pour tenter une approche malintentionnée. Et à présent que cela pouvait parvenir aux oreilles d'Andrews et de sa clique, tout pouvait arriver. Comment faire dans ce cas pour protéger Tabatah ? Je ne pouvais être partout à la fois à chaque instant. Dire qu'elle faisait amie-amie avec Quinn Harper et Emalee Gilliam ! À quoi jouait-elle ?! Je commençais à avoir l'impression que l'on se moquait de moi ; pourquoi ceux qui risquaient de mourir s'amusaient-ils à approcher précisément les personnes qui n'attendaient peut-être qu'une seule bonne occasion de les éliminer ? Tradd m'avait fait le même coup, et j'étais encore tremblante de fureur à son égard. Certes, peut-être les deux filles avaient-elles un bon fond : suffisait-il de leur laisser leur chance ? Je n'étais hélas pas prête à prendre un tel risque. Rien n'était certain hormis ceci : dans tous les cas, toutes deux étaient bien trop proches et intimes de Clyde pour se permettre de leur faire confiance.

Je ne savais trop quoi penser de tout cela. J'avais pris conscience à l'issue de ma dernière rencontre avec Harper que celle-ci possédait finalement un cœur, mais j'ignorais s'il était possible de le ranimer vers des sentiments un peu plus humains. Quant à Emalee ... je ne savais trop que faire d'elle. Elle semblait pour l'heure parfaitement innocente, mais ne disait-on pas qu'elle deviendrait une folle furieuse, maîtresse de Lyle Power ? Comment était-il en mon pouvoir de l'éloigner de Clyde et Quinn ? Tout en montant les escaliers conduisant à la vieille salle de classe désaffectée où je savais pouvoir trouver refuge, j'en arrivais à la conclusion suivante : je devrais laisser un peu mes amis se débrouiller sans moi et me concentrer davantage sur son cas, plus urgent.

Tout cela était trop dur à encaisser. Trop de choses à prévoir et à surveiller, trop d'évènements à endurer. Faisant un détour par mon dortoir, j'attrapais ma guitare et errais dans les couloirs jusqu'à la salle désaffectée. La musique m'avait toujours bercée et apaisée, j'espérais que ce serait encore le cas cette fois-ci. Parvenue au seuil de la classe, j'en poussais la porte et pénétrais dans la pièce. Abandonnant toute résistance, je me laissais tomber contre le mur opposé la tête dans les mains, ma guitare pour seule compagnie. Mon front commença de m'élancer, une immense vague sembla jaillir depuis l'intérieur de mon être et me retomber dessus avec fracas ; je craquais. Mes épaules tremblèrent violemment tandis que des larmes tièdes dévalaient mes joues : j'étais perdue. Trop impuissante et vulnérable pour faire face à tous ces obstacles. Trop ... faible pour protéger ceux que j'aimais. Que pouvais-je bien faire, si même mon don commençait à fonctionner de manière aléatoire ? Ce que j'avais vu dans l'esprit de Quinn n'était pas un avenir à naître, j'en avais la certitude. Si mes humbles pouvoirs se mettaient en grève quand j'avais tant besoin d'eux, que me resterait-il ? C'était moi qui aurais du voir ce futur modifié, non pas ces petits si malhabiles sortis de vingt-cinq ans plus tard qui auraient du l'annoncer. Mais si je pouvais percevoir le passé des gens, jusqu'où mon don s'étendrait-il ? Etait-il en train de se développer tel que l'avait prédit le jeune Del, au-delà de mes connaissances et de ma maîtrise ?

Tout cela était très dangereux ; j'avais déjà par le passé eu ouïe dire de médiums et de voyants qui étaient devenus fous. Si j'en croyais l'avenir qu'on m'avait annoncé, j’étais destinée moi-même à devenir démente : les servants d’Andrews me tortureraient jusqu’à la folie et j’en perdrais l’esprit, pour finir internée à Sainte-Mangouste. Je fronçais les sourcils derrière l’abri de mes mains : les assertions de ces visiteurs du futur avaient beau sonner juste, quelque chose clochait dans leurs affirmations à mon égard : la douleur, je l’aurais supportée – je serais restée lucide. Etait-ce vraiment cela ainsi que mes visions de plus en plus crues qui avait emporté mon âme vers la démence ? J’en doutais. Qu’avait dit l’une des filles déjà, celle aux dents chevalines et au regard canin ? Après avoir dit s’appeler Catsy, elle avait lâché des révélations et provoqué des rumeurs de la taille d’un enjoliveur sur la destinée des Blackbirds et de leur entourage. L’une d’elles osait prétendre que Tradd et Shaelyn seraient mariés et parents. D’un enfant décédé à peine cinq à six ans après sa venue au monde, certes – mais parents tout de même ; une rumeur parfaitement ri-di-cule quand on les connaissait tous deux : ils ne pouvaient pas se voir en peinture !
Dans ce cas, pourquoi étais-je si inquiète ? Pourquoi me sentais-je si horriblement nerveuse et angoissée à cette idée, avais-je l’impression qu’un trou noir dans mon ventre aspirait tout mon être dans son immensité béante et vide ? Au fond de mon cœur, je n’imaginais pas Shaelyn capable d’une telle chose ; mais à en croire les visiteurs, elle l’avait déjà faite dans leur futur. Mais c’était improbable n’est-ce pas ? Une arnaque !

Sauf que Garden elle-même semblait les avoir crus, et Merlin savait qu’elle était de toute évidence une personne plus rationnelle que moi. Il faudrait d’ailleurs que je m’entretienne avec elle aussi dans le blanc des yeux, et sous peu. De plus, où étudiions-nous ? Dans une école de magie ; tout, absolument tout était possible ! N’étais-je pas la première à rire des sceptiques, des logiques et des rationnels qui prétendaient que mon don ne pouvait exister ? Quelque chose en moi se serra à m’en faire gémir à la pensée que Sha’, ma douce et câline Sha’ puisse m’infliger une chose pareille : elle était parfaitement au fait de mon intérêt pour Tradd – ce, de quelque nature qu’il soit, étant donné que je ne me permettais guère de me pencher plus avant sur la question. Quelque chose la liait-il déjà au Poufsouffle ? Je devais le savoir. Me mentait-elle depuis le départ ? Abattue par cette perspective, j’enfouis ma tête entre mes bras que j’enroulais autour de mes jambes puis bougeais pour m’assoir en position fœtale. Repliée sur moi-même, illusoirement à l’abri, j’entrepris de dénombrer mes autres problèmes. Curtis, notamment, me vint spontanément à l’esprit : qu’allais-je faire de lui ? Ou plutôt, qu’allions-nous faire l’un de l’autre ? Je l’avais embrassé quelques jours plus tôt dans le parc sur sa demande, lors d’une rencontre imprévue : j’avais fait cela, l’unique chose que j’avais jurée de ne plus jamais reproduire. Si je n’étais pas assez forte pour tenir mes serments, qui pouvais-je aider ? Pourquoi les gens continuaient-ils à se figurer que nous étions en couple, alors que nous n’éprouvions visiblement aucun amour l’un pour l’autre ? Et Jaylen ? Je l’avais revu peu de temps avant, alors que j’évitais justement les musiciens de mon groupe favori également - du moins pour trois d’entre eux – mes amis. Comme je l’avais craint, je n’avais pu m’empêcher de ressentir pour lui la même attirance pratiquement irrépressible, le même attrait pernicieux. Inutile de me cacher la vérité : j’avais été amèrement déçue qu’il ne me prêta pas le même intérêt qu’auparavant. Ma vie sentimentale n’était-elle pas déjà bien assez creuse et compliquée sans que je n’y ajoute la vexation profonde que cette situation m’inspirait ? … J’étais positivement ridicule.

Laissant mes larmes sécher lentement sur mes joues, j’attrapai ma guitare d’une main tâtonnante, l’installais calmement sur mes genoux puis alignais quelques accords. La musique … l’unique passion à laquelle je me vouais corps et âme, magnificence qui se passait de mots. Qui, seule, me permettait parfois de transcender ma médiocrité. Je fermais les yeux et me laissais aller, convaincue d’être seule à cet instant dans les parages silencieux ; ma voix s’éleva, lente et hésitante, entonnant une chanson à laquelle j’étais tout particulièrement attachée. Cette vieille complainte gitane mélancolique que me chantait ma mère pour me bercer, lorsque j’étais enfant, je la connaissais presque instinctivement, aurais pu la chanter et la jouer en toutes circonstances les yeux fermés ; par une logique de circonstances, c’était également celle que je fredonnais souvent pour Adam et Tabatah. Une feuille de papier froissée glissa du carnet où je notais habituellement consciencieusement chacune de mes visons ; intriguée, je m’en emparais et la retournais. Le visage d’Adam Meyer me sauta aux yeux, saisissant de réalisme sous la main qui avait dessiné ses traits – la mienne. Les souvenirs me revinrent par bribes lointaines : un lointain matin de soleil, une promenade dans le parc … une errance de plus et ce portrait, gribouillé sans même y penser. Une douleur lancinante me vrilla le crâne : la douleur était insoutenable, comme si on avait enfoncé une lame chauffée à blanc dans mon cerveau ; ma voix trembla, devint hachée, puis finalement se brisa au milieu d’un nouveau couplet. Je me mordis sauvagement le dos de la main pour ne pas crier, des larmes de douleur dévalant à nouveau mes joues livides. Les images défilaient, compressant ma tête comme un étau, martelant mes tempes comme pour transmettre avec insistance un message : une femme brune déposait Adam, bébé, sur le palier d’un orphelinat. La femme – qui me ressemblait trait pour trait, en un peu plus âgée sans doute – observait un moment le petit garçon, les larmes aux yeux, avant de finalement transplaner. L’enfant jouait, riait, souffrait, grandissait enfin ; et plus les années défilaient, plus son visage se transformait. Adoptant finalement les traits de Meyer, il m’appelait en souriant, d’un ton vaguement inquiet : « Montana ? … »


Dernière édition par Montana D. Jones le Dim 2 Jan - 23:46, édité 2 fois
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Message par Adam Meyer Mer 28 Avr - 15:58

Il fallait agir, ce n’était plus seulement une certitude, mais une nécessité. Adam n’avait jamais été aussi mobilisé qu’à cet instant, sûr d’avoir une mission à mener à bien, et pourtant le doute le tiraillait de part en part. Il savait très bien ce qu’il avait à faire pour se l’être répété méthodiquement. Quelques actions nécessitaient davantage de diligence, d’autres pourraient facilement être cantonnées au rang de missions secondaires, mais Adam s’était fait la promesse de n’en laisser aucune de côté. Plus que jamais, le château avait besoin des quatre anciens préfets. Mais aux yeux d’Adam, qu’ils travaillent main dans la main n’était pas déterminant. Aussi, faute d’avoir pu échanger avec n’importe lequel d’entre eux ses résolutions, il avait préféré faire cavalier seul. Depuis qu’il était arrivé à cette époque, il s’était fait violence afin d’agir de concert avec ses compagnons, car c’était ce qui lui avait semblé le plus sage et le plus efficace, mais il comprenait aujourd’hui son erreur. Ce n’était pas un hasard si sa vie entière avait été solitaire; il se débrouillait mieux seul. Il en voulait pour preuve les récents évènements. Il avait d’abord dû faire contre mauvaise fortune bon cœur, et se prêter à des rituels hasardeux avec Bonnie, lesquels ne lui avaient apporté qu’un tas de contrariétés. Ensuite, s’inquiétant du bien être de Garden, il l’avait suivi de trop prêt et avait failli à plusieurs reprises lui dévoiler quelques secrets qu’il n’était pas bon qu’elle sache. Et tandis qu’il passait de plus en plus de temps en compagnie de cette fille qui hantait son esprit, il avait presque mis de côté la mission primordiale que leur avait confié le directeur. Quant à Mason, enfin, Adam avait pris sur lui afin de ne pas discuter ses directives et suivre ses plans aussi sagement que possible, mais cela n’avait rien apporté de bon en définitive. D’ailleurs, les trois autres n’avaient fait que brider ses capacités et son pouvoir d’initiative. Mais ce temps là était révolu.

Naturellement, dans le but de se donner bonne conscience, Adam avait distraitement cherché à mettre la main sur ses complices mais, faute de les trouver dans un temps raisonnable, il s’était décidé à agir seul. Ses plans étaient imparables et efficaces, personne ne viendrait les discuter ou l’empêcher de les mener à bien. Il n’y avait plus que lui, lui et l’avenir d’une multitude d’élèves qu’il se faisait la promesse d’arranger. La question de savoir si ces élèves voulaient voir leur avenir changer ne serait-ce que d’un poil ne l’avait pas effleuré. Ou plutôt si, il s’en était inquiété quelques secondes avant de la reléguer immédiatement dans le casier des choses sans importance. Lui et les trois autres anciens préfets avaient d’ors et déjà modifié leur avenir sans leur en demander la permission, il était donc inutile de prendre des pincettes à partir de maintenant. Le futur était une notion bien délicate à cerner et Adam, malgré son intelligence, ou plutôt à cause d’elle, savait qu’il n’en saisirait jamais l’entière vérité.

Tout ce qu’il cherchait désormais, c’était à réparer les erreurs qu’il avait commise tout en améliorant enfin les choses. Il était le garant d’une mission précise qu’il avait perdu de vue trop rapidement. Il comptait bien rectifier le tir et ne plus se laisser distraire par qui ou quoi que ce soit désormais. Ce n’était pas seulement devant lui qu’il s’y engageait, mais bien devant la totalité des gens dont il avait parasité l’avenir. Et pourtant, ce n’était pas à eux qu’il souhaitait prouver quelque chose mais bien à lui. Il devait se pardonner les erreurs pourtant inexcusables qu‘il avait commises, sans quoi il ne parviendrait jamais à relever la tête. Et le regard scintillant de son fils l’aiderait à y parvenir.
Lui qui pourtant n’aurait jamais imaginer avoir un jour un enfant. Etrangement, il se sentait bien trop égoïste pour être capable de reporter son intention sur un autre que lui et faire un bon père. Mais le futur lui avait prouvé le contraire. Ce fils dont il avait entrevu l’intelligence et le potentiel l’avait subjugué. Était-ce vraiment lui qui avait réussi à élever un enfant aussi proche de ce qu’il pensait être la perfection? Penser ainsi à la possibilité qu’il puisse être un bon père était assez dérangeant. Il se trouvait bien trop jeune pour réfléchir à ce genre de choses. Il était surtout suffisamment sage pour savoir qu’il valait mieux se pencher là-dessus en temps utile. Et il savait aussi que le moment était très mal choisi et que rien ne servait de précipiter les choses. D’autant qu’il avait bien d’autres chats à fouetter pour l’instant.

Une voix retentit en provenance d’une pièce dont la porte avait été laissée distraitement entrouverte. Adam n’était pas curieux de nature, mais il avait développé un soucis du détail étonnant depuis quelques semaines déjà. Aussi, ralentissant le pas, il s’approcha lentement de ladite pièce puis s’arrêta lorsqu’il perçut de façon suffisamment distincte les voix qui s’élevaient au-delà de la porte.

« T’as raison, c’est ridicule! Et il a vraiment rien pour lui … Et dire que certains croient les révélations à son sujet. »
« Comme quoi il deviendrait Ministre de la Magie et instaurerait une ère sombre? T’en penses quoi toi? »
« J’sais pas trop quoi en penser. Tout ce que je dis, c’est qu’elle est vraiment trop bien pour lui! C’est le jour et la nuit! »
« Mais peut-être que c’est le pouvoir qui l’intéresse … »
« Imbécile! On parle de Garden Fear là! Cette fille est trop intègre, ça fait tout son charme d’ailleurs! »

Adam s’éloigna brusquement de la porte. Il aurait pu surprendre n’importe quelle conversation animée, mais il avait fallu qu’il tombe sur deux personnes parlant de Garden! Deux dignes membres de son fan club d’ailleurs. Et il en avait déjà suffisamment entendu pour savoir qu’ils constataient le fait qu’elle était en train de se rapprocher de Clyde. Le simple fait d’y penser retournait l’estomac d’Adam. Alors, sagement, il préféra reléguer ça dans un coin de son esprit suffisamment hermétique pour ne pas être sans cesse hanté par cette idée.

Il préférait encore se poser des questions sur un sujet aussi futile que le climat plutôt que de s’appesantir davantage sur la mission à laquelle était tenue Garden. Cela pouvait paraître lâche mais c’était la seule solution qu’Adam avait trouvé afin de se concentrer sur sa propre mission. Il s’y était résolu, plus rien ne viendrait interférer désormais.

Il venait de reprendre son chemin lorsque, une nouvelle fois, un son l’interrompit. Mais il s’agissait d’une situation bien différente. Ce n’était plus des voix qui s’élevaient d’une salle voisine mais bel et bien d’harmonieuses notes de musique. N’importe qui aurait tendu l’oreille à cette mélodie, mais très peu aurait senti leur cœur vibrer comme ce fut le cas d’Adam. Ces quelques notes sans prétention mirent le serdaigle dans un étrange état. Il se sentait à la fois rassuré, porté par la musique, et cruellement affligé. Elle résonnait en lui d’une façon toute à fait troublante, remuant des souvenirs endormis. Il était désormais persuadé d’avoir déjà entendu cette mélodie, mais il n’avait pas la moindre idée des circonstances dans lesquelles cela avait été le cas. Il avait pourtant une bonne mémoire d’ordinaire. Aussi, intrigué, il ne se contenta pas, cette fois, de simplement écouter aux portes. Ouvrant la porte avec autant de délicatesse qu’il en était capable dans un tel moment d’excitation, il eut la surprise de découvrir Montana Jones et sa chère guitare. Mais ce qui surprit encore davantage Adam ce fut l’expression absente qui se dessina bien vite sur les traits de la jeune fille. Et d’absent, son visage se déforma pour devenir alarmant. Montana donnait l’impression de souffrir, pourtant elle restait muette et figée. Adam ne savait pas comment réagir, il se demandait même si elle n’était pas en train de rêver. Soudain, l’évidence le frappa. Montana n’était pas endormie et remuée par ses cauchemars, elle était plutôt en train d’avoir une vision! Il ne valait donc mieux pas la troubler en un tel moment. D’autant qu’Adam devait plutôt profiter de cette occasion de voir ainsi la serdaigle en pleine connexion avec le futur. Il scruta la moindre parcelle de son visage, à l’affut d’un quelconque indice sur ce qu’elle pouvait être en train de voir, en vain. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elle revienne rapidement à elle et qu’il réussisse à lui faire dire ce qu’elle avait vu. Les traits de Montana étaient désormais plus calmes. Était-elle en train de se raccrocher peu à peu à la réalité? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir. S’approchant légèrement d’elle, Adam riva sur sa condisciple un regard inquiet.

« Montana?… »

Il s’approcha encore un peu. Elle ouvrait timidement les yeux, ce qui incita Adam à s’accroupir à ses côtés. Il n’avait jamais été particulièrement doué en matière de relation humaine et il n’aimait pas le contact physique irraisonné. Aussi posa-t-il simplement la main sur l’épaule de la jeune fille en la couvant toujours d’un regard soucieux. Montana ne faisait pas partie des personnes desquelles il avait été prévu de se rapprocher, Adam n’avait donc jamais cherché à en connaître davantage à son sujet. Il s’en était déjà mordu les doigts, lorsqu’elle avait commencé à devenir soupçonneuse et encore plus lorsque les récents arrivants du futur avaient révélé sa capacité. Il savait désormais à quel point elle pouvait être précieuse.

« Tu viens d’avoir une vision, n’est-ce pas? » Un sourire sincère se dessina sur les traits d’Adam, fin et discret. « Si tu veux en parler … » Il avait peur de trop la précipiter. Si elle en venait à se braquer, Adam pourrait dire adieux à tout espoir de placer suffisamment tôt un atout comme Montana dans son jeu.
Adam Meyer
Adam Meyer
Good boy get bad
Garden, cruel love.

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Message par Montana D. Jones Jeu 13 Mai - 21:22

Tout devint flou tandis que ma vision s’estompait, s’étiolant dans le néant pour laisser place au visage d’Adam Meyer. Adam … Pourquoi n’avais-je pas vu avant ? Pourquoi étais-je demeurée aveugle et sourde aux signaux pourtant évidents que m’envoyait mon Don ? Merlin, quelle piètre voyante je faisais si je n’arrivais même pas à déchiffrer les signes ! Tout ce temps la vérité s’était tenue là devant moi, à quelques pas de mon dortoir et je ne l’avais pas vue, j’étais passée à côté. À présent, elle me dévisageait avec de grands yeux bleus et un air inquiet. Des yeux bleus … les yeux que, des mois durant, j’avais prêté en pensée à l’enfant de Tabatah : des yeux d’océan. Il fallait à présent rattraper cette erreur : il était plus que temps pour moi de me pencher sérieusement sur la question, de découvrir ce que dissimulaient ces nouveaux élèves plus si nouveaux que ça. Adam me hantait trop, Garden me cachait trop de choses pour laisser passer tant de mystères irrésolus. Trop de fois je m’étais laissée distraire de ma mission ; par Curtis, par Tradd ou bien d’autres. Il me fallait maintenant de toute urgence m’extraire de l’oubli confortable où je m’étais enterrée, de la douce et apaisante sensation d’être quelqu’un d’ordinaire dans laquelle je m’étais entretenue. Je n’étais pas une personne normale, je ne le serais jamais : j’étais une voyante qui avait choisi d’assumer les conséquences de son Don, avec ce que cela impliquait de difficile et de désagréable – un choix qu’il me fallait suivre jusqu’au bout. Trop de choses m’avaient échappées, se dérobant à ma connaissance comme de l’eau dans mes mains en coupe : trop de fois j’avais laissé d’importantes révélations m’échapper par fainéantise, dictée par mes sentiments. Mais ce n’était pas ainsi qu’une vraie Serdaigle raisonnait : je devais à présent revenir à ma vraie nature.

Retrouvant peu à peu une vue normale, je détaillais Adam qui me dévisageait, visiblement préoccupé, posant sur lui un regard débordant de joie et de reconnaissance. J’avais encore du mal à réaliser la chance qui me touchait : je l’avais trouvé ! Il était là, sous mes yeux, le fils de Tabatah : mes visions l’avaient clairement montré. Tout se tenait ! Cette sensation familière en sa présence, ces yeux bleus qui me disaient quelque chose, mes prémonitions plus fortes que jamais et mes maux de tête incessants en sa présence … tout était lié ! Quand était-il entré ? Je n’en avais aucune idée mais le fait qu’il fût là, à l’instant même où je prenais conscience de qui il était, de tout ce qu’il pouvait être me semblait un signe à ne pas manquer. « Montana ? » Il s’était rapproché à présent et me dévisageait, me faisant face non sans une certaine distance prudente. Je papillonnais brièvement des paupières pour mieux le regarder, dissipant les derniers échos de ma récente vision. Je posais finalement sur lui un coup d’œil curieux, bien que perplexe et un peu égaré. La douleur sourde qui envahissait mon crâne me donnait à penser que les maux de têtes qui suivaient sans coup faillir chaque prémonition n’allaient pas tarder à se manifester : pourtant il y avait plus urgent à faire à cet instant que d’avoir mal. Adam s’accroupit à côté de moi, et je me tournais pour le voir.

Le regard soucieux qu’il posa sur moi me surprit et me parut déplacé ; il ignorait tout de moi, pourquoi soudainement se soucier de mon sort ? Mais tout cela, au regard de ce que je venais d’apprendre, ne pouvait que m’être égal : il était le fils de Tabatah … mon filleul ! Que, si j’en croyais ma prémonition, j’avais moi-même abandonné au seuil d’un orphelinat. Pourquoi ? Pour le préserver de Montgomery ? Parce que j’étais moi-même menacée, incapable de l’élever en sûreté ? Oui, c’était sans doute les motifs les plus plausibles : telle que je me connaissais, je n’aurais pas voulu le garder à mes côtés en courant le risque de mettre sa vie en danger : il n’était pas même encore né, pourtant il m’était déjà plus précieux que ma propre existence. Que n’aurais-je pu faire pour lui lorsque je l’aurais tenu dans mes bras, lorsque j’aurais contemplé son visage ? Je savais qu’il était destiné à accomplir de grandes choses, des choses qui changeraient à jamais le visage du monde magique – et voici qu’il était là devant mes yeux, âgé d’un an de moins à peine que sa mère et moi. Comme il était beau ! Ca, c’était au moins une chose qu’il ne tenait pas de son père, songeais-je en riant intérieurement. Les yeux pétillants, un sourire ravi commençant à illuminer mes pupilles chocolat, j’eus le réflexe de m’approcher vers lui pour le prendre dans mes bras, mais me figeais : Adam ne savait pas qui j’étais, il ignorait même tout de ses véritables parents. Que penserait-il de moi si je l’étreignais contre moi, alors même que nous ne nous connaissions officiellement ni d’Ève ni … d’Adam ? -_-

« Tu viens d’avoir une vision, n’est-ce pas ? » J’hochais lentement la tête sans cesser de le contempler, encore un peu perdue dans les dernières images de l’avenir qui m’étaient parvenues. Mais était-ce bien du futur, ou s’agissait-il déjà d’un évènement passé ? Le bleu et argent me sourit, et le calme revint en moi tandis qu’il proposait : « Si tu veux en parler … » J’hochais vivement la tête encore une fois, trop heureuse pour m’exprimer davantage. J’attrapais simplement sa main posée sur mon épaule et la serrais doucement entre les miennes, mes yeux posés sur son visage brillant d’un bonheur infini. « Nous devons en parler ! » Je pressais de nouveau ses doigts avec ardeur avant de continuer : « Ce que j’ai vu te concerne au premier chef, Adam. Merlin, je sais qui tu es ! » annonçais-je, ma voix débordant d’une joie difficilement répressible. Tentant pourtant de reprendre mon sérieux, consciente qu’il pourrait me prendre comme les autres pour une folle bonne pour le service psychiatrique de Ste-Mangouste si j’allais trop vite, je poursuivais plus calmement, posant sur lui un regard intensément scrutateur : « Je sais que ma question va te paraître étrange ou susciter des souvenirs douloureux, mais tu dois me dire s’il te plaît, ce peut être extrêmement important … as-tu été adopté ? »


Dernière édition par Montana D. Jones le Lun 14 Juin - 19:54, édité 1 fois
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Message par Adam Meyer Jeu 10 Juin - 10:19

Le regard de Montana avait de quoi étonner Adam. Alors qu’un instant à peine auparavant, elle semblait prise dans une vision assez douloureuse, elle ouvrait désormais sur le monde des yeux pétillants et pleins de candeur. Si Adam n’avait pas cru en son don, il aurait été certain d’avoir affaire à une folle. La façon dont elle le regardait, entre affection et bonhomie, avait quelque chose de troublant. Mais Adam préféra garder ses impression pour lui, s’inquiétant plutôt de la vision que la jeune fille venait vraisemblablement d’avoir. Mais il regretta presque aussitôt sa curiosité bien placée, devant l’expression flottante et ravie qu’arborait Montana. Elle vint d’ailleurs prendre la main qu’il avait posé sur son épaule entre les siennes, l’étreignant comme l’aurait fait un parent aimant. Cela devenait de plus en plus troublant, et ça n’était pas parti pour s’arranger étant donné les paroles qu’eut Montana.

« Nous devons en parler ! Ce que j’ai vu te concerne au premier chef, Adam. Merlin, je sais qui tu es ! »

Adam ne fut pas rassuré par les propos de la voyante, il ne savait pas s’il devait se réjouir d’avoir été le sujet de l’une de ses visions ou craindre ce qu’elle avait pu voir. Mais son enthousiasme était plutôt encourageant. Le moins qu’Adam puisse soupçonner, c’était que sa vision ne devait pas être traumatisante ou purement

« Je sais que ma question va te paraître étrange ou susciter des souvenirs douloureux, mais tu dois me dire s’il te plaît, ce peut être extrêmement important … as-tu été adopté ? »

Elle ne pensait pas si bien dire à parler de souvenirs douloureux. A peine le mot orphelinat fut-il prononcé par Montana qu’un flash s’imposa à la mémoire d’Adam.

Il se souvenait d’un jour où, parcourant les couloirs en pauvre âme solitaire qu’il était, il s’était aventuré dans une aile de l’orphelinat réservée aux plus jeunes. Cela faisait plusieurs années qu’il n’y avait pas mis les pieds, mais cette partie du bâtiment était gorgée de souvenirs. C’était là qu’il avait fait ses premiers pas, et pas seulement au sens figuré. Aussi discret que possible, il retrouva de mémoire le chemin d’une ancienne cachette où il aimait s’isoler. Il était un peu trop grand maintenant pour s’y tenir debout. Il s’agissait d’une alcôve située derrière une porte de bois théoriquement verrouillée. A cette époque, Adam ne comprenait pas pourquoi il était le seul à qui la porte ne résistait pas, il s’en contentait tout simplement, trop heureux d’avoir un endroit à lui. Mais avec le recul, il savait que la magie l’avait aidée. L’Adam d’alors avait refermé la porte derrière lui et s’était mis à chercher quelque chose à tâtons. Il avait soulevé une dalle en piteux état et ses yeux avaient brillés dans le noir. Il se souvenait maintenant ce qu’il avait placé là. Avec nostalgie, il retira les bricoles enfantines qu’il avait chapardé puis caché, et entrelaça dans ses mains un ruban de tissu bleu. Avec la couverture dans laquelle on l’avait trouvé, c’était tout ce qu’il lui restait de ses premiers mois et de sa mère, il n’en doutait pas. Il huma le parfum du tissu, le tenant avec la plus extrême précaution. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas sentis l’effluve de ce parfum, et pourtant, il ne l’avait jamais oubliée. C’était surement la fragrance de sa mère et pour rien au monde il n’aurait voulu perdre ce simple petit bout de tissu. De même, il avait caché là la couverture sur laquelle était cousue son prénom. Ce prénom, il le tenait de sa mère, et cela le rassurait. Elle n’avait pas fait de lui un anonyme abandonné. Tous les employés de l’orphelinat s’étaient entendus pour dire que ce n’était certainement pas par manque d’amour que sa mère l’avait laissé à leur porte. Adam avait alors pensé « S’il elle m’aimait vraiment, elle ne m’aurait jamais abandonné! ». De dépit, il avait jeté la couverture qui avait exhalé un parfum bien différent du ruban.
Le sentiment d’incompréhension et d’impuissance mêlés qu’il avait alors ressenti revint à Adam comme un éclair dans la nuit.

« Oui, j’ai été adopté … Mais tu comprendras que je n’aime pas trop en parler. » Ce souvenir qui lui était remonté le rendait nauséeux. Pourquoi ce flash? Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire? Il y avait quelque chose d’agréable dans ce souvenir, il en convenait, mais il peinait à comprendre pourquoi celui-ci, précisément, lui était revenu. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pensé à l’orphelinat, ce n’était pas une période qu’il aimait se remémorer. Et d’habitude, lorsqu’on évoquait devant lui cette période, des images désagréables lui revenaient, mais certainement pas un flash comme celui qu’il venait d’avoir. Il devait y avoir une explication tangible, il y en avait toujours une, il suffisait de la trouver. « L’orphelinat n’est pas le lieu le plus agréable où j’ai vécu… » En disant cela à voix haute, il essayait de mettre le point sur ce qui avait pu déclencher ce souvenir, à la fois plein d’espoir, d’euphorie mais aussi de colère et d’abîme. « Alors, pourquoi ta question précisément me rappelle … »

Il s’arrêta net. Montana avait esquissé un geste, un simple geste, mais cela avait suffis pour que son parfum arrive jusqu’à Adam. Il se sentit basculer, sa tête lui tournait comme s’il avait fait une découverte qui pourrait bien transformer à jamais le cours de sa vie. Cette odeur sucrée, elle perçait son odorat comme jamais. Il se souvenait très bien de ce parfum, pour l’avoir humé encore et encore pendant plusieurs années et pour l’avoir à nouveau sentis lorsqu’il avait retrouvé sa cachette. Cette senteur euphorisante l’avait accompagnée dans sa famille d’accueil, pour rien au monde il n’aurait laissé derrière lui cet unique souvenir. Mais il l’avait très rapidement scellé dans une boite lorsqu’il était arrivé à Poudlard. Il devait grandir et cesser de s’accrocher à une mère qui ne l’avait sans doute jamais aimé. Cette mère pouvait-elle être …

« Montana? » Ses yeux redécouvraient la jeune fille qu’il prenait jusque là pour une allumée bien utile. Son odeur était précisément celle de sa mère, et c’était trop évident pour n’être qu’un hasard. Il ne s’agissait pas juste d’un parfum vendu dans le commerce, c’était un ensemble de senteurs qu’une seule personne pouvait réunir. Et cette personne se trouvait là, aussi jeune et vivante que lui. Ses yeux s’embrumèrent sous le choc de cette constatation. Il n’avait jamais espéré avoir cette chance. « Serais-tu enceinte? » Il savait que pour quelqu’un qui n’avait pas partagé son raisonnement intérieur, la question pouvait paraître brutale. Mais il se fichait désormais de prendre des pincettes. Il avait devant lui la personne qu’il avait le plus désiré rencontrer, et il ne s’agissait pas de n’importe qui! Sa génitrice avait le don de double vue, quelle aubaine! Elle était en mesure de le comprendre mieux que quiconque et d’adhérer à la mission qui lui avait été confiée.

Sans même attendre la réponse de la serdaigle, il s’approcha d’elle et la serra dans ses bras. L’étreinte était enivrante, jamais il n’avait senti aussi clairement le parfum qui pénétrait son odorat. Jamais il n’avait été aussi heureux d’enlacer quelqu’un, lui qui n’était pas du genre expansif.
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Message par Montana D. Jones Lun 14 Juin - 20:53

Je me détestais. Nul doute que je devais passer pour une folle furieuse aux yeux de mon filleul, alors que j'aurais tant souhaité lui dévoiler avec joie toute la vérité. Mais il ne s'était pas encore enfui en hurlant, voilà qui était plutôt bon signe ; de plus, j'avais conscience au fond de moi de l'impossibilité dans laquelle je me trouvais de tout lui dire. Il y avait certaines choses qu'Adam devait découvrir par lui-même ... et certaines autres qu'il devrait à son tour me révéler - du moins, s'il espérait vraiment que je lui en confie davantage. Le fait qu'il sembla croire volontiers en mon don représentait, toutefois, un net soulagement. Une lueur d'affolement quasiment indécelable traversa toutefois le regard du garçon - mon filleul ! j'avais encore du mal à en revenir - lorsque j'affirmais savoir qui il était. Peut-être savait-il déjà qu'il me fallait par-dessus tout dissimuler son existence au vu et au su du tout Poudlard ; ou peut-être, comme je le pressentais, ses petits camarades nouveaux et lui couvraient-ils un secret bien plus grand. Peu m'importait en réalité : il était mon filleul, l'enfant chéri de ma meilleure amie pour lequel j'aurais donné ma vie dès à présent s'il l'avait fallu, et il était temps de tomber les masques.

Scrutant attentivement le visage d'Adam, j'observais son teint pâlir légèrement, ses yeux bleus caraïbes exactement tels que je les avais rêvés s'assombrir soudainement et je sus, instinctivement, que j'avais touché juste. Ce n'était pas la lueur de surprise ou d'étonnement qu'aurait posé sur moi un adolescent ayant de tous temps bien connu ses parents biologiques ou même ayant été élevé dès sa prime enfance dans l'amour et les bons soins d'une famille. Ça, c'était le regard d'un être qui avait connu l'abandon et l'orphelinat ... abandon dont, en vérité et à ce qu'il semblait, j'avais été moi-même la responsable. Si seulement je pouvais lui expliquer ! Mais là encore, ç'eut été en révéler trop. « Oui, j’ai été adopté … Mais tu comprendras que je n’aime pas trop en parler. » Je frémis légèrement : ses propos confirmaient mes dires, ainsi que les soupçons qui m'avaient assaillie dès la fin de ma dernière vision. J'acquiesçais silencieusement tout en attendant la suite avec une impatience difficilement contenable, une étrange étincelle scintillant dans mes yeux chocolat. J'attendais qu'il se souvienne, et que s'étende dans son regard bleuté et lointain cette lueur familière que j'y voyais naître. « L’orphelinat n’est pas le lieu le plus agréable où j’ai vécu… » Il ne me parlait pas, fouillant rageusement dans sa mémoire à la recherche de je-ne-savais-quoi : probablement d'une réminiscence depuis longtemps oubliée enfouie sous la poussière du temps. Mais cette seule, unique réminiscence était mon espoir, et pouvait tout sauver. « Alors, pourquoi ta question précisément me rappelle ... »

Il se tut soudainement et je cessais de respirer sans m'en rendre compte, pendue à ses lèvres et aux paroles qui en découleraient. Son regard absent et son mutisme pendant de longues minutes commençaient à m'inquiéter, mais je gardais le silence avec application. Jusqu'à ce que finalement ... « Montana ? » Le regard entièrement neuf qu'il posa sur moi me fit quelque peu paniquer de prime abord, avant que je ne lui adresse un large sourire. Il devait certainement se rappeler qui j'étais à présent ... bien que je ne voyais pas comment cela fut possible. Mais allez savoir, avec la magie. Peut-être s'était-il souvenu de la chanson ? Les yeux d'Adam s'embrumèrent, son coup d'œil devint presque humide : la force de la joie et l'exultation pures qui me submergeaient progressivement menaçait de me noyer toute entière, et je dus me faire violence pour ne pas fondre en larmes - de bonheur celles-ci. « Serais-tu enceinte ? » « Quoi ?! » J'ignorais dans l'étendue de ma stupeur si j'avais uniquement pensé ces mots ou s'ils m'avaient échappés : le poids d'Adam se jetant dans mes bras faillit me renverser tandis que je demeurais assise, figée comme une statue, levant simplement les bras pour enlacer mon filleul et tapoter machinalement son dos. Moi, enceinte ?! Muette d'ébahissement, il me fallut quelques secondes pour me ressaisir et me rappeler que non seulement il me fallait corriger cette terrible méprise, mais que l'être vis-à-vis duquel j'avais tant de responsabilités attendait certainement bien mieux de celle qu'il prenait pour sa ... mère.

Repoussant doucement mais fermement Adam par les épaules de sorte que mon regard puisse plonger dans le sien, je questionnais d'une voix égale mais dénuée d'effusion, purement pragmatique : « Adam, quand es-tu né approximativement ? » Je le savais parfaitement en réalité, mais il avait besoin de s'en rendre compte de lui-même : et si réellement il me prenait pour sa mère, il réaliserait que j'étais sensée dissimuler une énorme bouée sous mes vêtements - ce qui n'était nullement le cas. M'éloignant de lui de quelques centimètres, je soulevais le bas de mon tee-shirt de sorte que mon ventre plat soit bien visible, puis lui adressais une moue désolée. « Je ne suis pas celle que tu cherches ... » Approchant ma main du front de mon filleul et - cela me procurait une étrange sensation d'y songer - camarade de maison, j'entrepris de dégager affectueusement de mes doigts fins quelques mèches rebelles mangeant son visage. Il était splendide, et je m'émerveillais : comment un être aussi laid - et je n'entendais pas seulement d'aspect - que Montgomery avait-il pu engendrer une telle beauté, une telle complexité ? Elle avait beau être ma meilleure amie, je ne me faisais pas d'illusions : Tabatah avait un cœur d'or, mais elle était globalement quelconque. Je me surpris pourtant à lui envier un fils aussi exceptionnel : comme elle aurait aimé le connaître ... Je me glaçais aussitôt en réalisant les pensées qui m'avaient traversées : si Adam n'avait jamais connu sa mère, si je l'avais déposé dans cet orphelinat, c'était que dans le futur d'où il venait celle-ci était déjà morte et moi-même en danger. Posant mes mains sur ses joues pour mieux le regarder, j'ajoutais doucement : « Néanmoins nous nous connaissons, tellement mieux que tu ne le penses ... depuis tellement plus longtemps aussi et, c'est vrai, avant même ta naissance. Je le regrette mais, dans le futur d'où tu viens, c’est moi qui t’ai déposé à l’orphelinat. » Mes explications étaient pour le moins sibyllines, je m'en apercevais : mais je savais aussi qu'il était plus que suffisamment intelligent pour comprendre.
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Message par Adam Meyer Dim 4 Juil - 9:49

« Serais-tu enceinte ? »
« Quoi ?! »

L’air effaré qui s’étala sur le visage de Montana répondit assez bien à la question d’Adam. De toute évidence, sa logique imparable rencontrait quelques accrocs. Mais Adam s’était jeté trop vite dans les bras de celle qu’il pensait sa génitrice pour s’en apercevoir. Il profita pleinement de ces quelques secondes dans les bras de la jeune fille, l’enlaçant avec un tel soulagement qu’il lui semblait déverser un peu de ses responsabilités sur elle, s’en servant comme d’un réceptacle au trop plein de charges qui lui pesaient sur les épaules. Mais Montana le priva bien vite de cette opportunité en le repoussant fermement, mais sans brutalité. Elle plongea immédiatement son regard clair dans celui d’Adam qui sentit un étrange frisson lui parcourir l’échine.

« Adam, quand es-tu né approximativement ? »

Pour n’importe quel spectateur à la scène, cette question semblait tomber de nulle part et être sans lien direct avec la conversation. A vrai dire, pour un tel spectateur, toute la scène devait sembler bien flou et incompréhensible. Mais Adam savait à quel point cette question était pertinente. Reculant légèrement, Montana eut la présence d’esprit de dévoiler à Adam son ventre parfaitement plat. Qu’il était agréable d’échanger avec un serdaigle, Adam avait presque oublié cette sensation d’être sur la même longueur d’onde avec quelqu’un depuis qu’il avait fait ce saut dans le temps et laissé derrière lui son unique amie, une serdaigle qui était l’une des rares à le comprendre et à partager sa logique. Mais Montana faisait mieux que cela encore, elle anticipait le raisonnement logique du jeune homme.

« Je ne suis pas celle que tu cherches ... »

Elle devait avoir raison. Cette constatation désolait cependant Adam, et bien plus qu’il ne se serait permis de l’admettre. L’espace d’un instant, il avait vu en Montana la meilleure des mères qu’il pouvait avoir. Il s’était laissé aller à quelques rêveries défiant toute logique, et il en avait oublié de confronter les dates. Sa déception était sans doute visible dans le regard qu’il posa sur la serdaigle. Elle était assez extravagante et clairement originale, avec ses visions, il aurait été comblé d’avoir une mère d’exception comme elle. D’autant qu’il sentait comme un lien entre eux. Quelque part, ils se ressemblaient beaucoup. Montana devrait être capable de comprendre sa solitude, l’intelligence dont il était capable mais qu’il avait bien du mal à partager vraiment. Et puis, elle avait un secret elle aussi, même s’il n’en était plus vraiment un depuis le passage des envoyés de 2027 qui avait révélé son glorieux et triste destin à la fois. Pendant quelques secondes, Adam s’était presque déconnecté de la réalité. Et lorsqu’il y revint, se fut pour contempler le regard pensif de Montana, qui posait désormais les mains sur ses joues.

« Néanmoins nous nous connaissons, tellement mieux que tu ne le penses ... depuis tellement plus longtemps aussi et, c'est vrai, avant même ta naissance. Je le regrette mais, dans le futur d'où tu viens, c’est moi qui t’ai déposé à l’orphelinat. »

C’était aussi la conclusion à laquelle il en était venu. Pour qu’il possède un ruban avec le parfum de Montana, qui persistait malgré les années, c’était qu’elle avait dû le lui laisser alors qu‘elle le déposait devant les portes de l‘orphelinat. Mais pour ne laisser qu’un ruban, cela avait dû se faire dans la précipitation. Adam doutait qu’une telle décision ait été préméditée. Ce ne devait être qu’une solution de dernier recours, alors que tout espoir s’était envolé. Et aussi triste que cela paraisse, le cœur d’Adam s’allégeait. Durant toutes ces années, il s’était demandé pourquoi sa mère l’avait abandonné. Il comprenait désormais qu’un danger plus grand que l’amour qu’elle devait lui porter l’avait imposé. Mais c’était Montana qui avait finalisé l’abandon… Pourquoi? Sa mère véritable avait été dans l’incapacité de le faire? Se détachant de ses réflexions, Adam saisit les poignets de Montana, qui tenait toujours son visage entre ses mains.

« Je ne t’en veux pas. » Prenant conscience que ces paroles pouvaient paraître bien abruptes, Adam corrigea: « Je veux dire … Je ne te connais pas vraiment et je ne connais pas du tout ma mère, mais je comprends à te voir ainsi que vous n’aviez certainement pas le choix. » Il avait toujours eu bien du mal à faire preuve de tact et de délicatesse dans son rapport aux autres, faute de le développer beaucoup. D’un geste lent mais ferme, il força Montana à laisser son visage et ramena ses bras à hauteur de buste, sans pour autant lâcher ses poignets. « Je ne comprends pas encore pourquoi, et je ne devrais même pas essayer de comprendre. » C’était vrai. Il avait une mission, il ne pouvait se permettre de se laisser une fois de plus submerger par des considérations personnelles. L’avenir de tous se jouait en ce moment, il ne pouvait pas le délaisser pour s’assurer à lui-même un avenir meilleur. « Je ne suis pas ici pour comprendre mon passé, et encore moins pour le changer. Je ne peux même pas me permettre de m’y intéresser plus longtemps. » Fichue raison. Sa mission était tellement plus grande que sa petite vie. Il n’avait aucune excuse pour se montrer égoïste. Et pourtant, ce fut plus fort que lui. Tout en lâchant enfin les poignets de son interlocutrice, il laissa échapper une simple demande qu’il aurait pourtant dû savoir retenir.

« Parle moi de ma mère… Je sais que tu ne peux pas me dire qui elle est mais, s‘il te plait, j‘aimerais vraiment savoir comment elle est. »

C’était en totale contradiction avec ses précédentes affirmations. Il ne devait pas s’intéresser davantage à son propre passé, seul celui du grand nombre importait. Il aurait dû se mordre les doigts pour une telle curiosité, mais il ne ressentait pas la moindre culpabilité finalement. C’était si simple de dévier légèrement de sa mission en se persuadant qu’il ne faisait aucun mal. Mais peut-être le mal était-il déjà fait?
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Message par Montana D. Jones Mar 6 Juil - 15:25

La situation était des plus aburdes et à se tordre de rire : mon filleul, le fils pas encore né de ma meilleure amie que je berçais le soir à coups de mélodies à la guitare et de douces chansons se tenait devant moi, tout droit venu du futur - puisqu'il ne pouvait s'agir d'autre chose - et âgé déjà de dix-huit années. Il y avait de quoi en perdre la tête ! J'avais l'impression immensément troublante de le connaître parfaitement, tout en ayant paradoxalement conscience d'avoir affaire à un illustre inconnu. Quelque chose en moi d'intensément douloureux hachait ma respiration, comprimant ma poitrine et l'air dans mes poumons ; j'aurais dû tout savoir des moindres détails de sa vie, et j'ignorais tout de qui il était. Tout au contraire même : je m'étais éloignée, méfiée comme de la gale de sa personne en le voyant se rapprocher d'Andrews. Il fallait avouer que malgré sa beauté certaine et indéniable, l'Adam de dix-huit ans n'avait rien pour rassurer, dégageant cette aura spéciale des gens qui ont connu l'exclusion toute leur vie et que vous ne comprendrez jamais vraiment, cette impression d'être si spéciaux que leur simple personnalité les faisait évoluer sur une planète différente. En cela je lui ressemblais - ou était-ce lui qui s'avérait si semblable à moi ? - mais j'avais été trop prudente, trop suspicieuse pour le remarquer. Son arrivée si peu orthodoxe en cours d'année scolaire, arguant qu'il venait d'une autre école - or, si cela pouvait s'avérer crédible pour Becker, il n'existait pas tant d'écoles de sorcellerie que cela pour d'évidentes nécessités de dissimulation - le regard insistant et suspect qu'il avait posé sur moi dès qu'il m'avait vue m'avaient effrayée, et je m'étais abstenue avec soin depuis d'apparaître sous ses yeux. Je le regrettais à présent, certes - mais tout cela n'expliquait pas pour quelles raisons précises il semblait tant tenir à se rapprocher d'Andrews. J'avais l'intime conviction que quelle que soit l'époque qu'Adam avait quittée, Clyde n'y avait pas été blanc comme une licorne. Malheureusement, ce sujet devrait attendre que l'enfant de Tabatah se remette de ses émotions : je n'étais ni assez insensible ni assez intéressée pour ne pas prendre en compte le choc qu'il venait de subir. Bien qu'il fut sans doute trop fier pour oser l'admettre - je n'aurais de toute facon jamais exigé cela de lui - Adam avait besoin de moi.

La consternation qui se peignit sur son visage me tira une moue désolée. J'étais surprise cependant de l'enthousiasme qu'il avait démontré précédemment - comme si je pouvais faire une bonne mère, avec mon Don. Je me refusais de toute façon à prendre le risque d'avoir une petite fille à laquelle je transmettrai mon pouvoir : ma famille maternelle avait beau me répéter que je commettais une erreur, ma décision était de toute façon arrêtée depuis fort longtemps. Anyway, je ne me croyais pas suffisamment aimable pour inspirer à un homme l'envie de partager ma vie, alors un enfant ... Non, décidément, veiller sur celui de Tabatah me convenait parfaitement. Bien sûr elle était parfaitement capable de l'élever seule, mais quelque chose en moi me soufflait que je demeurerais éternellement connectée à cet enfant - ne nous étions-nous pas retrouvés jusque dans une autre époque que celle d'où nous provenions respectivement ? Mon instinct me dictait que ce garcon, s'il survivait, aurait toujours besoin d'une oreille et d'un confident autre que sa mère, même s'il partagerait probablement avec elle une relation fabuleusement profonde. Une part de moi espérait pouvoir être éternellement cette personne présente pour l'aider, le soutenir et l'appuyer comme il se devait.
Ses mains sur mes poignets me tirèrent soudain de mes pensées : laissant retomber entre nous mes bras qu'ils tenaient toujours, j'attendis son verdict sans cesser de le contempler. Il pouvait me pardonner ou, bien que je sus que cette solution me fendrait le coeur, choisir de me haïr à jamais. Cela n'aurait rien eu de rationnel car je n'avais, techniquement, pas même encore commis cet abandon dont il pourrait m'accuser ; néanmoins, j'aurais compris.

J'attendis donc nerveusement la sentence qui allait déterminer mon sort ainsi que mes prochaines décisions. Puis finalement ... « Je ne t’en veux pas. » Je ne cherchais même pas à masquer le profond soupir de soulagement qui m'échappa. Ainsi il comprenait, il comprenait que je n'avais probablement pas eu d'autre choix pour sa sécurité que celui-là. « Je veux dire … Je ne te connais pas vraiment et je ne connais pas du tout ma mère, mais je comprends à te voir ainsi que vous n’aviez certainement pas le choix. » Son embarras me fit sourire avec émotion, m'évoquant sans faillir ma propre maladresse dès qu'il s'agissait d'exprimer mes émotions et ressentis personnels. Je n'avais jamais été très douée pour faire part aux autres de ce qui m'affectait, préférant intérioriser mes ennuis au maximum et tout régler par moi-même, sans embêter quiconque. « Je ne comprends pas encore pourquoi, et je ne devrais même pas essayer de comprendre. » Pourquoi ?! Je ne saisissais pas pourquoi une chose aussi importante que son identité, son propre passé, devait lui être dissimulée plus longtemps. À présent que je l'avais trouvé, je n'avais d'ailleurs plus qu'une intention : le conduire à la vérité, à la connaissance de qui il était réellement. Moi-même, je ne voulais plus vivre dans ces zones d'ombre qui m'empoisonnaient, tous ces secrets qui obscurcissaient mes perspectives et me paralysaient. Cela prendrait le temps qu'il faudrait mais il saurait, un jour, il saurait - la curiosité des Serdaigle que je partageais le conduirait à fouiner, à poser des questions, j'en avais l'intime conviction. Et qui se tiendrait là avec les réponses ? Je vous laisse deviner ...

« Je ne suis pas ici pour comprendre mon passé, et encore moins pour le changer. Je ne peux même pas me permettre de m’y intéresser plus longtemps. » Je posais sur lui un coup d'oeil vaguement goguenard : me croyait-il à ce point née d'un troll ? J'en connaissais un rayon sur les devoirs & autres missions primordiales à accomplir - tout comme je savais aussi pertinemment qu'il ne pourrait se concentrer sur la sienne sans avoir de réponses, sous peine d'être hanté par ses questions. Puis enfin ... « Parle moi de ma mère… Je sais que tu ne peux pas me dire qui elle est mais, s‘il te plait, j‘aimerais vraiment savoir comment elle est. » Je retins un sourire triomphant : finalement, ç'avait été beaucoup plus rapide que je ne l'aurais cru. Quelque chose en moi sonna pourtant une alerte rouge, et je sentis le poison de l'affolement me gagner progressivement. Merlin, que lui dire au sujet de sa mère ?! Q'elle avait longtemps cru pouvoir atteindre ce bellâtre de Montgomery, mais avait déchanté au moment même de sa réussite en s'apercevant qu'elle avait été flouée et engrossée ? Était-ce vraiment ce qu' Adam méritait d'entendre à propos de sa génitrice ? Évidemment non. Rowenna, qu'on me vienne en aide ... Entortillant pensivement dans mes doigts une mêche de cheveux bruns tout en mordillant ma lèvre inférieure, je lançais : « Je ne suis pas sûre que ... enfin bon. C'est une femme adorable et profondément bonne, incapable de faire du mal à une fée - sauf bien sûr si la vie de son bébé était en jeu, et c'est le cas en ce moment. Elle t'aime déjà ... enfin, toi à huit mois et demie et pas encore né, évidemment. » concluais-je avec un sourire quelque peu embarrassé.

Ce ne fut qu'en levant les yeux vers lui que je m'aperçus de les avoir baissés. Fixant le Serdaigle, j'ajoutais gravement et avec une pointe de désespoir involontaire. « Si tout se passe bien tu ne vas pas tarder à venir au monde, et c'est ce qui m'inquiète. Rien ne va, rien n'est prêt, tout est pire qu'avant. Et maintenant, Paris sait que ta mère va accoucher sous peu ... » Je me maudis aussitôt pour cette stupide bévue. Quelle sombre idiote ! Nom de Merlin, quelle cervelle de Vélane ! Naturellement, il avait fallu que le nom de Montgomery m'échappe ! Pas moyen de compter sur un oubli d'Adam, j'avais déjà constaté qu'il était intelligent : si comme je le craignais il possédait également mon esprit inquisiteur, il ferait vite le lien. Fronçant les sourcils, je décidais de feindre - ce qui n'était pas totalement faux - de m'intéresser à tout autre sujet. « Tu n’es pas de cette époque ... pourquoi es-tu venu ici ? Est-ce que ... est-ce que tes compagnons - les soi-disants nouveaux - viennent du même endroit que toi ? » Je me remémorais Garden Fear et sa réaction quand Del et le petit type bizarre avaient parlé du Retourneur de temps, la manière étonnante dont elle avait pris au sérieux leurs funestes augures. J'étais celle habituée aux prédictions et aux phénomènes magiques anormaux, mais elle, avait paru trouver cela aussi normal que de boire le thé avec un gobelin en discourant du cours du Gallion. Serait-elle VRAIMENT mariée à Andrews ? Car il ne pouvait s’agir que du seul « ll » que le jeune garçon aurait prononcé avec autant d’horreur, et si on faisait le lien avec les précédentes rumeurs … Certes, Fear lui faisait du gringue ; mais ils étaient tellement différents ! Qu’avait-elle dit déjà ? Je repassais mentalement la scène en slow motion, tâchant de me souvenir de ses moindres paroles. Ah ! ça y était. « mais je suis là pour l’empêcher de devenir un monstre ! » Que cela pouvait-il bien signifier ? Elle était supposée venir d'une autre école ... On avait donc menti, c’était clair : restait à déterminer la vérité.

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Message par Adam Meyer Jeu 8 Juil - 19:29

La curiosité piquait Adam au vif. Jamais il ne lui avait semblé désirer une information plus ardemment. Et il n’attendait pas seulement de Montana qu’elle lui parle de sa mère, mais qu’elle évoque sa vie et l’atmosphère dans laquelle elle évoluait. Il voulait tout connaître de sa génitrice. Mais aucun livre ne lui permettrait d’en savoir plus. Il devrait s’en remettre à la jeune fille qu’il avait devant lui et faire preuve de patience, pour trouver les réponses de lui-même. C’était difficile et à la fois très nouveau pour lui de devoir compter sur une autre personne. Que cette dernière soit une amie de sa mère qui l’ait aidé à le protéger le rassurait, mais ce n’était pas suffisant. D’autant qu’elle semblait hésiter, ou bien cherchait-elle ses mots? La façon dont elle entortilla une mèche de cheveux entre ses doigts tout en se mordillant la lèvre inférieure tira à Adam un sourire affecté. Il osait prétendre qu’il la comprenait. Il avait la sensation qu’ils étaient en train de partager quelque chose, au-delà de simples révélations. Dans l’esprit d’Adam, c’était comme si des pièces s’imbriquaient parfaitement les unes dans les autres.

« Je ne suis pas sûre que ... enfin bon. C'est une femme adorable et profondément bonne, incapable de faire du mal à une fée - sauf bien sûr si la vie de son bébé était en jeu, et c'est le cas en ce moment. Elle t'aime déjà ... enfin, toi à huit mois et demie et pas encore né, évidemment. »

Montana paraissait soudain embarrassée, mais elle n’avait pas à l’être aux yeux d’Adam. Savoir que sa mère l’aimait déjà alors qu’il n’était pas encore né réchauffait le cœur du serdaigle plus qu’il n’aurait su l’exprimer. Il en était désormais certain, ce n’était pas faute d’amour que sa génitrice l’avait laissée. D’ailleurs, elle ne l’avait pas confié à n’importe qui. Il suffisait à Adam d’observer Montana pour savoir qu’elle était digne de confiance, et il se trompait rarement sur les gens. La jeune fille, ou du moins celle qu’elle serait dans quelques mois, avait alors fait le choix le plus judicieux et sûr pour l’enfant qu’il était. Il avait beau n’avoir pas connu l’enfance qu’il aurait souhaité, au moins savait-il désormais qu’il n’avait pas été abandonné pour de mauvaises raisons. Mais existait-il de bonnes raisons pour abandonner un nourrisson? Adam comptait bien le découvrir.

« Si tout se passe bien tu ne vas pas tarder à venir au monde, et c'est ce qui m'inquiète. Rien ne va, rien n'est prêt, tout est pire qu'avant. Et maintenant, Paris sait que ta mère va accoucher sous peu ... »

Il y avait beaucoup d’informations dans ces paroles qu’Adam avait tout intérêt à exploiter. Mais un seul et unique mot retint son intention: un nom, Paris. Une vague de chaleur étouffante envahit Adam, pour le laisser tranquille à peine un instant plus tard. Mais le mal était fait, une panique prodigieuse avait pris possession de l’esprit d’ordinaire si calme et posé du serdaigle. Ainsi, Paris - et Adam ne connaissait pas une pléiade de Paris susceptible d’être concerné, représentait le danger, ou du moins un danger, auquel sa mère essayait d’échapper. Mais qu’avait-il à voir dans cette histoire? A cette époque, il n’était pas encore lié à Clyde, il n’aurait eu aucun intérêt à suivre un quelconque plan dicté par celui-ci. Il s’agissait donc d’une affaire personnelle. Mais qu’est-ce que sa mère avait bien pu faire à Paris au point qu’il cherche à lui nuire, autant à elle qu’à son futur enfant? Adam était perdu. Il n’arrivait pas à mettre le doigt sur l’élément essentiel qui lui permettrait de résoudre cette énigme. Mais à quoi bon se triturer les méninges sur un problème qu’il ne pouvait résoudre seul lorsque la meilleure de toutes les informatrices se trouvait devant lui?
Pourtant, lorsque le regard d’Adam tomba à nouveau sur Montana, il ne put que constater avec stupeur son malaise. De toute évidence, elle estimait en avoir trop dit. Et la manière dont elle tenta de détourner la conversation parla d’elle-même.

« Tu n’es pas de cette époque ... pourquoi es-tu venu ici ? Est-ce que ... est-ce que tes compagnons - les soi-disants nouveaux - viennent du même endroit que toi ? »

La question méritait d’être posée, tout comme elle devrait avoir une réponse. Mais certainement pas avant qu’Adam ait mis au clair l’intervention de Paris dans l’histoire de sa mère. La question qu’il aurait dû se poser était évidente, tout comme sa réponse, mais Adam l’évita soigneusement, le plus inconsciemment du monde. Montana était troublée par ses pensées. Les signes étaient minces, mais Adam le voyait de façon très limpide. La jeune fille s’intéressait à toutes ces histoires de futur, et pour cause, puisqu’elle possédait un don intimement lié à celui-ci. Adam n’avait pas l’intention de lui cacher la vérité. Il était convaincu que Montana ne pourrait être qu’une alliée à leur cause. Il savait bien qu’il était proprement irréfléchi et stupide d’accorder une telle confiance à une inconnue, mais c’était plus fort que lui. Cependant, tout en avisant la serdaigle avec un nouvel aplomb, Adam chercha à ramener la discussion sur le point qui l’intéressait.

«  Je comprend ta curiosité, et tu auras les réponses que tu souhaites. Mais d’abord, j’aimerais savoir ce que Paris viens faire dans cette histoire? Quel est le danger qui va pousser ma mère à me confier à toi et qui va te pousser toi à me confier à un orphelinat? » Il avait conscience de poser beaucoup de questions et de n’avoir pas forcément mérité que Montana y réponde. Aussi, baissant légèrement la tête, il ajouta plus timidement: « Je sais bien que tu ne peux pas tout me révéler, et j’ai compris que c’était plus compliqué que je ne le pensais … » Il redressa la tête et son regard tomba à nouveau dans celui de la jeune fille. Lentement, presque prudemment, il prit la main de Montana dans la sienne, sans lâcher son regard un seul instant. « Je ne veux pas te mettre en danger, au contraire. Je suis là maintenant, et je ne suis pas un fœtus ou un bébé, je peux aider. Si Montgommery pose un problème, je ferais en sorte de le régler. » Il avait lâché ce nom sans y penser, et ne réalisa qu’après coup. Cela risquait de mettre la puce à l’oreille de la serdaigle. Il avait fait trop rapidement le rapprochement, comme s’il connaissait personnellement Paris et avait donc d’emblée pensé à lui lorsqu’elle avait prononcé son prénom. Montana pourrait facilement comprendre que le serpentard faisait parler de lui dans le futur d’où venait Adam. Mais pourquoi s’en inquiéter? Après tout, il lui avait promis de répondre à toutes ses questions. Sur cette pensée, il reprit d’une voix plus assurée:

« [color=cornflowerblue]Tu as raison, je ne suis pas de cette époque. Pour toi, il s’agit du futur. En 2020, Poudlard a été attaqué et mes compagnons et moi avons été envoyés ici dans l’espoir de changer cela, de faire en sorte que cette attaque n’ait jamais lieu. » Il fit une pause, se rappelant soudain ses obligations. « Je ne suis pas sensé en parler … du moins pas sans avoir consulté les autres préfets je suppose. » Une nouvelle pause, durant laquelle Adam détourna le regard. Beaucoup de questions lui venaient alors qu’il repensait à sa mission, à l’unité que les autres préfets et lui devaient respecter. Puis il posa de nouveau les yeux sur Montana. Les questions lui parurent plus légères. « Mais je ne suis plus sûr de rien j’ai l’impression. Je me pose des questions qui ne devraient même pas m’inquiéter, je suis sans cesse obligé de me poser des barrières… Je crois que j’ai justement besoin d’en parler à quelqu’un d’autre que ceux avec qui je suis venu. » Il serra plus fort la main de Montana. Il avait l’impression d’avoir trouvé un soutien. Même sans dire un mot, la jeune fille l’aidait considérablement. Il aurait pu rester des heures à lui tenir la main, à lui parler de ses problèmes ou juste à la regarder. Quelque chose de rassurant et d’apaisant émanait d’elle, sans qu’Adam ne parvienne à se l’expliquer.
Adam Meyer
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Message par Montana D. Jones Jeu 5 Aoû - 12:31

Tout cela constituait trop d’informations à la fois pour moi, et je maudis mon cerveau trop lent, trop hébété par le caractère fantasmagorique de tout ce que j’étais en train d’assimiler en si peu de temps pour réellement en appréhender les conséquences et la portée. Mais je voulais en savoir plus, que dis-je, j’avais besoin d’en apprendre plus ! Malheureusement et bien que je comprenais sa hâte, Adam et moi n’étions clairement pas sur la même longueur d’ondes : je désespérais d’entendre de sa bouche tout ce que l’on m’avait caché, les réponses aux questions qui m’avaient tant harcelées, lui se languissait de sa mère et de détails à son sujet. Bien évidemment que j’étais ravie de voir sa véritable identité m’être révélée ; mais maintenant ! À présent que j’entrevoyais en un éclair ce qui se tramait, saisissant au vol des éléments m’ayant échappés jusqu’à présent, les observant faire sens, s’assembler un à un dans mon esprit embrouillé comme les pièces d’un puzzle auparavant désordonné s’unissant soudain dans un ordre d’une parfaite logique, je n’avais qu’une hâte : tout connaître et mettre au jour la vérité. Comment ne pas me languir de savoir ? Adam détenait certainement des informations, des connaissances sur son passé – mon avenir – qui m’échappaient par définition. La nécessité de restreindre mes questions me harcelait, mûe par un double impératif : celui de ne me concentrer que sur les faits les plus primordiaux, et le besoin également présent chez mon filleul d’obtenir des réponses. Je ne désirais pas uniquement savoir qui risquait de nuire au monde magique et à ceux que j’aimais : je souhaitais également apprendre qui il était, qui il avait été, lui, Adam, dans ce futur passé dont je n’avais connaissance. Avait-il été quelqu’un d’important ? Populaire, aimé, tombeur, ou au contraire solitaire ? Je retenais plutôt cette dernière impression : me semblait-il un bellâtre, un ahuri conscient de sa belle gueule qui se plaisait à en jouer, dans l’unique but de tomber les minettes ? Certainement pas.

Cet échange mutuel, ce besoin de livrer des informations pour en obtenir d’autres m’était par ailleurs inconnu, nouveau. Habituée à dénicher ce que je désirais par mes propres moyens, me voir confrontée aux exigences et au savoir d’autrui me déstabilisait. Me déplaisait, aussi : bien qu’il fût mon filleul, je n’aimais pas qu’Adam – ou un autre – pût se permettre semblable ascendant sur ma personne. J’avais beau appréhender pleinement les motifs de sa curiosité à l’égard de sa mère, je ne souhaitais de plus guère être questionnée plus avant. Que lui dire ? Je n’en avais aucune idée, les circonstances de sa conception n’étant pas des plus reluisantes.
Mais une autre question – tout aussi primordiale – se posait maintenant à moi. Devais-je me permettre de lui révéler l’identité de son père ? Allons donc, et pourquoi pas lui dire tout de go qui était sa mère, tant que j’y étais ?! Non, c’était à elle de choisir ce qu’elle voulait en dire et à nulle autre. J’avais beau jouer un rôle important, dans cette histoire, j’étais vouée à celui de messagère : rien de plus. Mais comment alors satisfaire la curiosité du Serdaigle ? J’allais devoir jouer serré, extrêmement serré ainsi que faire preuve de diplomatie. Tout ça était une triste histoire, et je n’avais pas envie de lui faire partager ou payer les erreurs de ses parents : il y avait beaucoup d’irresponsabilité dans tout ça, et ce n’était pas à lui d’en subir les conséquences, si prêt ou âgé fût-il.

Posant sur le jeune homme qui me faisait face un regard sinistre, je m’efforçais d’envisager brièvement les différentes possibilités qui s’offraient à moi. Lui mentir était exclu, mais lui dissimuler une partie du secret n’était – aussi déplaisant que cela fût – pas inenvisageable. Ainsi donc j’allais lui dire la vérité – une partie tout du moins. Attendant un retour à la charge ou une réponse sérieuse à la question – cruciale – que je lui avais posée quelques secondes plus tôt, je m’interrogeais sur tout ce qu’il pourrait bien avoir à me révéler – y compris, peut-être, des choses que je n’avais pas très envie d’entendre. Mais peu importait : je n’étais qu’un lien, un pont entre les évènements, l’instrument du destin et des aléas qui devaient se tramer et atteindre tous ceux qui m’étaient chers. Sacrifice au profit d’autrui ou longue vie heureuse, j’étais résolue depuis longtemps à faire ce qui était en mon pouvoir pour sauver ceux qui pouvaient l’être – y compris à mourir. « Je comprends ta curiosité, et tu auras les réponses que tu souhaites. Mais d’abord, j’aimerais savoir ce que Paris viens faire dans cette histoire ? Quel est le danger qui va pousser ma mère à me confier à toi et qui va te pousser toi à me confier à un orphelinat ? » Misère, précisément ce que j’avais cherché à éviter. Que répondre ? Tournant et retournant mentalement toutes les issues possibles, je m’efforçais pourtant d’écouter la suite avec attention. « Je sais bien que tu ne peux pas tout me révéler, et j’ai compris que c’était plus compliqué que je ne le pensais … » L’impulsion me prit de le rabrouer abruptement en lui enjoignant, dans ce cas, de ne poser que les questions aux réponses indispensables, mais ç’aurait été cruel. Adam cherchait la vérité autant que moi, une intuition me soufflait que sa venue avait un but bien précis – but qui pourrait rejoindre les miens si par bonheur nous concordions. Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous avions désespérément besoin l’un de l’autre. L’aide que lui et ceux venus avec lui pouvaient m’apporter était absolument formidable, et pouvait tout changer. Il redressa la tête, plongeant directement son regard bleuté dans le mien, prudent, sérieux et attentif. Jamais je n’avais été autant sur la défensive, prête pourtant à m’ouvrir et me confier à ce point. Avec une lenteur pleine de précautions, sa main se glissa dans la mienne : ce fut ce geste, et les mots suivants, l’intensité du regard d’Adam dans le mien, qui m’incitèrent à me livrer.

« Je ne veux pas te mettre en danger, au contraire. Je suis là maintenant, et je ne suis pas un fœtus ou un bébé, je peux aider. Si Montgomery pose un problème, je ferais en sorte de le régler. » Savait-il seulement à quel point ses paroles pouvaient me toucher, me soulager et, paradoxalement, faire surgir en moi une monstrueuse inquiétude ? Je luttais pour, précisément, le préserver de la mort et des menaces qui le guettaient, et il voulait se jeter en plein dedans ; l’instinct maternel que j’avais développé envers le nourrisson s’y opposait, mais l’estime que je vouais à l’homme faisait contrepoids. Il avait déjà côtoyé de près le danger, je l’avais vu agir au bal de Noël : c’était un sorcier talentueux et expérimenté, qui n’hésitait pas à se battre sans toutefois prendre de risques inutiles. J’avais eu vent de ce qui lui était arrivé avec les sbires de Clyde, la manière héroïque dont il avait sauvé Garden … et laissé périr la Gryffondor. Il n’avait pas eu le choix, me répétais-je. À moins que … Garden, hm ? Le nom de Montgomery me revint soudain en tête : ainsi, il savait ? Comment ? Qu’avait fait l’aîné des deux frères pour s’attirer une réputation jusque dans l’époque d’où venait Adam ? Merlin, tant de questions, et tant de réponses qui se faisaient attendre ! « Tu as raison, je ne suis pas de cette époque. Mon cœur loupa brusquement un battement. Conclure de quelques révélations que mon filleul de huit mois et demi debout devant moi, âgé de dix-huit ans venait du futur n’était que banale déduction ; l’entendre confirmer de sa propre bouche était autre chose. Pour toi, il s’agit du futur. En 2020, Poudlard a été attaqué et mes compagnons et moi avons été envoyés ici dans l’espoir de changer cela, de faire en sorte que cette attaque n’ait jamais lieu. » Houlà, halte ! Trop d’informations se bousculaient dans mon cerveau, trop d’éléments entraient soudain en collision, court-circuitant mes facultés de réflexion. Récapitulons : lui et ses compagnons – Mason, Garden, Bonnie, right ? – venaient du futur, de 2020 précisément, pour sauver Poudlard d’une attaque … qui avait déjà eu lieue !

Quelque chose m’échappait, je le sentais de façon extrêmement déplaisante. « Je ne suis pas sensé en parler … du moins pas sans avoir consulté les autres préfets je suppose. » Voilà autre chose ! Ils étaient préfets aussi ? Au moins cela expliquait-il pourquoi ils avaient été choisis, eux, et pas d’autres élèves pour cette mission folle. Bizarrement, cela me rassurait, confirmait mes intuitions : en 2020, Adam avait été préfet … cette époque n’était peut-être pas la sienne, mais ses connaissances inégalables sur l’avenir supposé représentaient sans doute possible de l’or en boîte. « Mais je ne suis plus sûr de rien j’ai l’impression. Je me pose des questions qui ne devraient même pas m’inquiéter, je suis sans cesse obligé de me poser des barrières… Je crois que j’ai justement besoin d’en parler à quelqu’un d’autre que ceux avec qui je suis venu. » Des doutes. Comment n’en aurait-il pas eu ? Il était investi d’une mission énorme, probablement forcé de coopérer avec des gens aussi différents de lui que l’eau, le feu, l’air et la terre. Entourant fermement sa main dans la mienne qu’il étreignait avec force, je glissais mon regard chocolat, intense et concentré, dans le sien qui questionnait, réclamait une aide qu’il était peut-être en mon pouvoir d’offrir. « Tout ça est si soudain, j’ai tant de questions … mais je vais faire de mon mieux pour répondre aux tiennes d’abord. Tu as besoin d’éclaircir certaines zones d’ombre avant de m’en révéler plus. J’hésitais un bref instant, puis me décidais. Saches simplement que ta venue au monde n’arrange en rien Paris Montgomery. Elle était jusqu’ici gardée secrète mais maintenant que tout Poudlard est au courant, personne ne peut prédire quelle sera sa réaction – elle pourrait être très violente. Ta mère a fait de moi ta marraine avant même tes six mois. Si elle t’a confiée à moi et que je t’ai moi-même abandonnée, c’est que quelqu’un mettait nos vies en danger – Paris ou un autre. » Posant sur lui un regard lourd de sous-entendus, j’enchaînais : « Je ne suis pas en droit de répondre de façon plus avancée. C’est ta mère qu’il te faudra interroger à ce sujet. Je suis navrée, il m’est impossible d’en dire plus sans outrepasser ma place. Je le voudrais pourtant. »

Déconfite et l’air désolé, je poursuivais, espérant m’être faite clairement comprendre : « Je suis là pour t’aider, Adam – dans un sens, je l’ai probablement toujours été. J’ai le sentiment que nous pouvons compter l’un sur l’autre, mais il faut se faire confiance. Méditant sur tout ce que j’exigeais impliquait pour lui mais également pour moi, j’enchaînais sans tarder, toute hésitation disparue : Tu as identifié Paris comme étant Montgomery dès que je l’ai évoqué, sans autre indication de ma part. Pourquoi ? demandais-je, particulièrement attentive et suspicieuse. Qui était-il et qu’a-t-il fait en 2020 ? Tu ignores la nature du lien entre ta mère et lui, pourquoi avoir songé à lui précisément ? questionnais-je, plongeant presque de force mes prunelles chocolat dans les siennes. J’exigeais trop, beaucoup trop, mais les interrogations se pressaient dans ma tête, réclamant satisfaction et des réponses qui ne pouvaient attendre sous peine de voir mon cerveau saturé. Tes compagnons … tu parles de Mason, Bonnie et Garden, n’est-ce pas ? Et vous étiez tous les quatre préfets. Voilà pourquoi ils vous ont envoyés vous …Je réfléchissais à haute et lente voix sans même m’en rendre compte, interrogeant Adam avec naturel presque comme s’il était une extension de mes propres pensées. Mais l’attaque dont tu parles a déjà eu lieu, lors du bal de Noël … Vous aviez prévu cela ? Si c’est le cas vous n’avez rien empêché du tout … Mais non, on n’aurait pas envoyé dans le futur une poignée d’adolescents pour un évènement comme ça. La situation devait être bien plus grave … murmurais-je avec horreur. J’imagine que le responsable est le même que celui du bal ? présumais-je, la moue interrogative et les sourcils légèrement froncés. La soirée, les élèves du futur … tout ça n’aurait pas autant affecté Garden Fear. « je suis là pour l’empêcher de devenir un monstre », c’est ce qu’elle a dit … murmurais-je, filant toujours à toute allure le cours de mes pensées chaotiques. « Clyde Andrews … » lâchais-je, la mine sombre, comme une malédiction.
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Message par Adam Meyer Sam 7 Aoû - 15:10

Il en avait beaucoup trop dit. Ce n’était que des informations très simplistes, qui ne constituaient pas toute la réalité, mais la résumaient assez bien. Adam aurait dû d’abord en parler aux autres Préfets avant de faire ces révélations à Montana. Mais comment aurait-il pu lui demander de patienter alors qu’il savait à quel point certaines questions pouvaient parfois brûler les lèvres? Lui-même était trop pressé d’entendre les révélations que la jeune fille avait la possibilité de lui faire. Alors, forcément, la faire patienter et remettre à plus tard cet échange d’informations cruciales lui aurait été insupportable. Il s’était posé tant de questions, sans jamais trouver quelqu’un qui soit en mesure d’y répondre … Avoir face à lui l’une des personnes les plus renseignées sur son passé se révélait presque déroutant. S’il n’avait pas eu à ce point les pieds sur terre, il aurait sans doute était pris d’un violent malaise.

«  Tout ça est si soudain, j’ai tant de questions … mais je vais faire de mon mieux pour répondre aux tiennes d’abord. Tu as besoin d’éclaircir certaines zones d’ombre avant de m’en révéler plus. Saches simplement que ta venue au monde n’arrange en rien Paris Montgomery. Elle était jusqu’ici gardée secrète mais maintenant que tout Poudlard est au courant, personne ne peut prédire quelle sera sa réaction – elle pourrait être très violente. Ta mère a fait de moi ta marraine avant même tes six mois. Si elle t’a confiée à moi et que je t’ai moi-même abandonnée, c’est que quelqu’un mettait nos vies en danger – Paris ou un autre. Je ne suis pas en droit de répondre de façon plus avancée. C’est ta mère qu’il te faudra interroger à ce sujet. Je suis navrée, il m’est impossible d’en dire plus sans outrepasser ma place. Je le voudrais pourtant.

Elle en avait cependant dit suffisamment pour donner du grain à moudre à Adam, qui essayait déjà de démêler les informations qu‘il avait reçu. Ainsi Paris Montgomery n’était pas enchanté par sa venue au monde imminente, mais pourquoi? Que pouvait-il craindre d’un simple bébé? Ah moins qu’il ne soit au courant du rôle qu’il allait avoir … C’était assez déroutant, et Adam avait beaucoup de mal à trouver une logique dans cette partie de l’histoire. Il préféra donc prendre en compte un autre élément qui avait titillé son esprit alerte. Selon Montana, tout Poudlard savait désormais qu’il allait venir au monde, que sa mère était donc enceinte. S’agissait-il de l’une des nombreuses révélations apportées par les derniers arrivants du futur? Adam ne s’était intéressé qu’à ce qui le concernait vraiment, autrement dit les éléments essentiels à sa mission. La seule autre chose qu’il s’était permis de prendre en compte était la présence de son … fils. L’idée lui paraissait encore saugrenue, et y réfléchir lui nouait l’estomac. Il préférait encore tenter de dénouer les fils d’une histoire qu’il comprenait à peine plutôt que de s’imaginer en bon père de famille.
Il lui faudrait se renseigner sur les révélations personnelles qui avaient été faites s’il voulait connaître l’identité de sa mère. Car selon les paroles de Montana, une grossesse avait été dévoilée. Et une fois qu’il aurait trouvé sa mère, il pourrait savoir ce que la serdaigle n’était pas habilitée à lui révéler. L’idée de trouver et de rencontrer sa génitrice faisait naître en Adam des sentiments contradictoires. S’il avait écouté son cerveau, il aurait sans doute mis un terme à cette quête purement égoïste. Mais son cœur était de loin le plus bruyant, et il l’emportait largement sur la raison.

« Je suis là pour t’aider, Adam – dans un sens, je l’ai probablement toujours été. J’ai le sentiment que nous pouvons compter l’un sur l’autre, mais il faut se faire confiance.  »

Il y avait quelque chose de rassurant et en même temps d’extrêmement déstabilisant à entendre Montana partager ses pensées. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il avait toujours été seul, aussi bien physiquement que psychologiquement. Jamais il n’avait rencontré personne autant à même de le comprendre. Et cela le troublait bien plus qu’il ne pouvait l’admettre, sans qu’il lui soit possible de déterminer si c’était positif ou au contraire négatif.

« Tu as identifié Paris comme étant Montgomery dès que je l’ai évoqué, sans autre indication de ma part. Pourquoi ? Qui était-il et qu’a-t-il fait en 2020 ? Tu ignores la nature du lien entre ta mère et lui, pourquoi avoir songé à lui précisément ? »

Elle n’imaginait sans doute pas à quel point elle avait visé juste. Sur tout ce qu’il avait dit, elle avait repéré cet élément qui l’avait sans doute intriguée. Tout comme lui, elle ne se fiait pas à la nature des choses, à ce qu’elles paraissaient, mais elle essayait de les comprendre dans toutes leur complexité, mettant en avant une information qu’un autre aurait trouvé insignifiante. Cela tira à Adam un sourire fin et subjugué. Mais il se retint de répondre. Il sentait que Montana avait bien d’autres choses en tête qu’elle envisageait de lui faire partager. Tous deux semblaient empressés de trouver des réponses, comme si le temps leur manquait. Au fond, ce n’était sans doute pas totalement faux, car le temps semblait leur filer entre les doigts.

« Tes compagnons … tu parles de Mason, Bonnie et Garden, n’est-ce pas ? Et vous étiez tous les quatre préfets. Voilà pourquoi ils vous ont envoyés vous … » Elle réfléchissait à voix haute, et Adam se permit seulement de hocher la tête en signe d’affirmation. «  Mais l’attaque dont tu parles a déjà eu lieu, lors du bal de Noël … Vous aviez prévu cela ? Si c’est le cas vous n’avez rien empêché du tout … Mais non, on n’aurait pas envoyé dans le futur une poignée d’adolescents pour un évènement comme ça. La situation devait être bien plus grave … » Elle semblait troublée par ces réflexions, se corrigeant trop vite pour qu‘Adam ait le temps de dire quoi que ce soit. J’imagine que le responsable est le même que celui du bal ? A nouveau, Adam hocha la tête sans en révéler davantage, curieux de savoir jusqu’où la mènerait sa réflexion. Aurait-elle besoin d’un coup de pouce pour comprendre? Adam espérait que non, car ça le rendrait moins coupable de lui avoir révélé des informations hautement confidentielles. Si elle parvenait à les comprendre d’elle-même, Adam n’aurait rien à se reprocher. « La soirée, les élèves du futur … tout ça n’aurait pas autant affecté Garden Fear. « je suis là pour l’empêcher de devenir un monstre », c’est ce qu’elle a dit … » Entendre Montana évoquer l’intervention de Garden troubla Adam, laissant une ombre soucieuse passer sur son visage. « Clyde Andrews … » Les expressions des deux serdaigles se firent écho. Adam avait désormais la conviction que Montana partageait son avis. Andrews était dangereux et il était impératif de l’arrêter … à tous prix?

« Oui, tu as compris. Mais cette attaque lors du bal n’était pas prévue. Apparemment, c’est notre présence qui l’a entraîné, car Andrews s’est senti menacé. Nous étions sensé arranger les choses, et au lieu de ça, la situation a empiré. » Adam baissa un instant les yeux, contemplant le sol tout en réfléchissant. Il avait envie d’en dire tellement plus à Montana, il avait le sentiment qu’elle était digne de sa confiance, mais il savait aussi que les autres Préfets ne toléreraient pas une telle décision. « Je suppose que s’ils ne l’apprennent pas … » Il se rendit compte après coup qu’il avait prononcé ces mots qui auraient dû rester au stade de la pensée. Il releva alors les yeux vers Montana, l’air déconfit. « Si je t’en dis davantage, tu dois me promettre que tu garderas tout ça pour toi! Il n’y aura pas d’amitié ou d’imprudence qui compte. Ne me fais pas regretter de t’avoir fais confiance. » Il enchaina à voix basse, comme s’il s’apprêtait à révéler un secret particulièrement intime. En réalité, il s’agissait de tellement plus que ça. « Je crois que nous avons perdu de vue notre mission initiale. J’ai peur que l’on nous ait confié un fardeau bien trop lourd pour nous … d’autant que l’unité n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Alors j’ai décidé d’agir seul. Les autres me ralentissent. Mason est pire qu’un courant d’air, Bonnie batifole plus qu’elle ne travaille, et Garden … disons qu’elle est mal placée pour aider. Mais je ne peux pas faire tout tout seul, tu comprends? Est-ce que je peux compter sur toi? » C’était une question de la plus haute importance. Adam était persuadé que Montana pourrait se révéler d’un secours capital. Son don pesait lourd dans la balance, son intelligence n’était pas non plus inutile, et la connexion qu’Adam sentait entre eux achevait sa décision. Il avait besoin d’elle.

Il se rappela soudain des questions qu’elle lui avait posé au sujet du lien qu’il avait fait entre Paris et Montgomery, et y vit un bon moyen de ramener la conversation sur le champs privé, autrement dit celui qui l‘intéressait.

« Quant à Montgomery … disons que je préférerais qu’il n’y ait aucun lien entre ma mère et lui, cela t’en apprend déjà beaucoup sur ce qu’il est devenu en 2020. Mais comme je te l’ai dit, notre simple présence a déjà changé beaucoup de choses, ce qu’ont dis les derniers arrivants du futur le prouve. Dans tous les cas, qu’importe la nature de ce lien, il faut tout faire pour que ma mère n’ait plus rien à voir avec Paris. Tu crois qu‘on peut arranger ça? » Il marqua une pause, détachant un instant son regard de Montana pour le perdre dans le vague. Lorsqu’il reporta à nouveau toute son attention sur la jeune fille, ce fut pour lui révéler un visage soucieux. « Je sais très bien que tout ne peut pas être changé, certaines choses sont simplement telles qu’elles doivent être … mais s’il y a une chance que je puisse éviter la mort de ma propre mère, je ferais tout pour! » Ca n’était pas très professionnel, et il le savait très bien. Le directeur savait-il contre quels démons de son passé Adam devrait lutter en l’y envoyant? Sans doute n’en avait-il aucune idée, de toutes manières, il avait agi dans la précipitation et pris ceux qu’ils avaient estimés les plus fiables sur le moment. Mais l’erreur était malheureusement humaine.
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Message par Montana D. Jones Lun 9 Aoû - 15:57

Naturellement. Pourquoi n’y avais-je donc pas pensé plus tôt ? C’était la conclusion logique et parfaite, l’unique pièce qui, si elle concordait, donnait tout son sens à l’ensemble du puzzle ainsi reconstitué. J’avais pourtant moi-même vu Clyde et ses amis se démasquer sous les traits des Cagoulés, le soir même du carnage de Noël ; je l’avais entendu ordonner la mise à mort de Tradd Cooper. Tout cela était évident, tout comme les raisons pour lesquelles chacun des nouveaux semblait s’être rapproché au cours des mois écoulés d’au moins un membre de la clique du Serdaigle. Emalee et Quinn, les deux filles, en avaient essentiellement fait les frais – sans doute les supposait-on plus manipulables que les autres. Je doutais cependant du fonctionnement d’une telle stratégie : Quinn Harper n’était pas franchement du type influençable, et je ne connaissais pas Emalee Gilliam. Que savait Adam à leur sujet ? Étaient-elles vraiment dans son futur devenues aussi proches de la hiérarchie d’Andrews et du pouvoir en place que l’avaient annoncé les élèves issus de 2022 ? Je ne voulais pas non plus le pousser à des confidences qu’il ne pouvait se permettre sans l’approbation – hasardeuse, je m’en rendais compte – des autres « préfets », mais je ne désirais pas non plus rester plus longtemps dans l’ignorance. Mes décisions, mes rapports avec les servants d’Andrews pouvaient dépendre de cette connaissance qu’il m’offrirait ou non.

Espérant en avoir suffisamment dit au jeune homme pour apaiser pour un temps sa curiosité dévorante, je me contentais de poser sur lui un regard intense et voilé de nuages, plus pesant et sombre qu’à l’accoutumée. Je pouvais presque l’entendre suivre précipitamment le fil des informations que je lui avais délivrées, observer les rouages épais de son cerveau tourner à pleine vitesse pour décortiquer, analyser sous tous les angles le moindre élément nouveau mis à sa disposition. En tirerait-il des conclusions erronées ? Je souhaitais vivement le contraire, mais il n’était plus en mon pouvoir d’en révéler davantage. Tabatah elle-même ne m’avait sans doute pas dévoilé intégralement ce que lui avaient confié les camarades de Del et du petit type bizarre, comment aurais-je pu en savoir plus ? C’était sa mère qu’il lui fallait trouver à présent, et je n’osais même pas imaginer les conséquences pour eux deux. J’ignorais si Adam était véritablement prêt à me faire confiance, mais j’étais, moi, disposée à partager un peu de mes fardeaux avec lui ; peut-être saurait-il m’aider, me montrer les choses sous un angle auquel je n’aurais pas pensé, par exemple. Je savais mieux que personne à quel point le futur pouvait être aléatoire, mais j’espérais tout de même augmenter ainsi mes chances de le deviner avec justesse.

Pour cette raison, et parce que j’ignorais de combien de temps exactement nous disposions, j’étais prête à tous les serments du monde pour lui, jusqu’au Serment inviolable s’il le fallait. Cette certitude intérieure, ce don de soi absolu auquel je consentais sans peine … cette sensation d’être parée à tout, prête à lutter comme un dragon féroce pour ceux qui m’étaient chers … pour moi qui n’avais jamais été formée par la vie qu’à ignorer les sarcasmes sans plus me préoccuper d’autrui, tout ça était totalement nouveau. Adam hochait la tête au rythme de mes paroles, confirmant mes remarques, affirmations et questionnements les uns après les autres. Le responsable de la grande attaque à venir – et ainsi probablement de la guerre – était donc bien Clyde. La mine sombre du Serdaigle qui me faisait face valait d’ailleurs toutes les confirmations du monde : dans son futur, Andrews était devenu un monstre, meurtrier bien plus sérieux qu’aujourd’hui.

« Oui, tu as compris. Mais cette attaque lors du bal n’était pas prévue. Apparemment, c’est notre présence qui l’a entraîné, car Andrews s’est senti menacé. Nous étions sensé arranger les choses, et au lieu de ça, la situation a empiré. » Je peinais à comprendre dans son entièreté ce qu’il sous-entendait – non, affirmait clairement. Les choses avaient empiré par leur faute ? Alors tous ces morts étaient dus à leur apparition dans notre passé ? Clydinou s’était senti menacé, ainsi avait-il réagi en conséquence. Non, je ne voulais pas croire ça : et quand bien même, je ne pouvais les blâmer pour avoir tenté d’arranger les choses comme bon leur avait paru. « Je suppose que s’ils ne l’apprennent pas … » Parlait-il de ses compagnons, et du fait qu’il n’était pas sensé me confier quoi que ce soit de ce qu’il m’avait révélé ? Il avait rompu une promesse par ma faute, se sentait-il à présent coupable ? Le regard penaud qu’il releva vers moi confirma mes soupçons : Adam s’en voulait de m’avoir fait confiance aveuglément, et exigeait à présent la certitude qu’il n’avait pas tort de le faire. « Si je t’en dis davantage, tu dois me promettre que tu garderas tout ça pour toi ! Il n’y aura pas d’amitié ou d’imprudence qui compte. Ne me fais pas regretter de t’avoir fais confiance. » Sans réfléchir une seconde – contrairement à mon habitude – aux conséquences de mon acte, j’acquiesçais immédiatement et avec fermeté. Peut-être allais-je le regretter plus tard, mais c’était le prix à payer pour l’aide et les bribes d’informations que je souhaitais obtenir, pour être dans le coup. Le prix à payer pour la confiance d’Adam, tout simplement. J’aurais préféré endurer mille tourments plutôt que de la trahir et le mettre dans l’embarras. Sa voix basse et mesurée, comme s’il s’apprêtait à me confier un autre secret inavouable, m’intrigua cependant.

« Je crois que nous avons perdu de vue notre mission initiale. J’ai peur que l’on nous ait confié un fardeau bien trop lourd pour nous … d’autant que l’unité n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Alors j’ai décidé d’agir seul. Les autres me ralentissent. Mason est pire qu’un courant d’air, Bonnie batifole plus qu’elle ne travaille, et Garden … disons qu’elle est mal placée pour aider. Mais je ne peux pas faire tout tout seul, tu comprends ? Est-ce que je peux compter sur toi ? » Beaucoup de graves implications dans ces quelques affirmations, de désespoir aussi. Adam avait la conviction profonde de n’être pas taillé pour cette mission, tout comme ses pairs ne l’étaient pas non plus. Préfets ou non, ils n’étaient qu’une bande d’ados de dix-huit ans comme les autres, dotés peut-être de plus de qualités que la majorité des gens, mais toujours des gamins. Moi-même, j’ignorais totalement comment j’aurais géré la situation à leur place – sans doute pas beaucoup plus brillamment. « Quant à Montgomery … disons que je préférerais qu’il n’y ait aucun lien entre ma mère et lui, cela t’en apprend déjà beaucoup sur ce qu’il est devenu en 2020. Un truand, ou un partisan d’Andrews. Seules ces deux choses pouvaient, à mes yeux, justifier l’aversion qu’Adam semblait lui porter. Mais comme je te l’ai dit, notre simple présence a déjà changé beaucoup de choses, ce qu’ont dit les derniers arrivants du futur le prouve. Dans tous les cas, qu’importe la nature de ce lien, il faut tout faire pour que ma mère n’ait plus rien à voir avec Paris. Tu crois qu‘on peut arranger ça ? » Avait-il seulement conscience de ce qu’il me demandait ? L’unique façon de supprimer tout lien entre Paris et sa mère … était de le supprimer, lui, Adam.

« Je sais très bien que tout ne peut pas être changé, certaines choses sont simplement telles qu’elles doivent être … mais s’il y a une chance que je puisse éviter la mort de ma propre mère, je ferais tout pour ! » Un profond soupir m’échappa à l’entente de ces paroles. Posant sur le jeune homme un coup d’œil que je voulais stoïque, je répliquais : « Eh bien, c’est ce qui s’appelle mettre un joli bazar. Mais enfin je n’ai pas d’autre choix que de faire avec ce qui nous a été envoyés, et ç’aurait pu être bien pire, j’imagine. Je promets de garder le secret. Prenant une lourde inspiration, j’enchaînais avec gravité : Si toi ou tes compagnons le souhaitez, je suis prête à faire le Serment inviolable. » Mes yeux bruns plongèrent dans ceux d’Adam, témoignant du plus parfait sérieux. À ta question sur Montgomery et ta mère, ma réponse est non. Tu l’as dit toi-même : certaines choses sont faites pour changer et être changées, d’autres pas. À moins, bien sûr, que tu ne sois prêt à considérer l’éventualité de ta propre mort. Je ne le suis pas, ta mère non plus, et le futur a besoin de toi. » coupais-je abruptement, mettant fin à toute possibilité de discussion sur le sujet. Adoptant à nouveau un ton plus doux tout en lissant machinalement les plis de la chemise d’Adam, je concluais : « Ne te sens pas coupable d’avoir la sensation de ne pas être à la hauteur. Tu as beau être d’une intelligence clairement supérieure, tes compagnons ont certainement de hautes qualités, vous n’en restez pas moins des adolescents que des irresponsables ont envoyé dans un beau bordel. Quant aux autres, peut-être qu’ils ne te plaisent pas, mais ces trois-là constituent tes seuls appuis : utilises leurs connaissances et leurs informations sur cette époque. Comme toi, ils ont certainement glané quelques renseignements utiles. Sommers est peut-être un fichu Gryffondor, il ne me semble pas un mauvais bougre pour autant. Quant à Garden … quel est le problème avec elle ? » interrogeais-je, curieuse d’apprendre ce qu’Adam lui reprochait et, simultanément, désireuse d’orienter le sujet sur la Poufsouffle.
Montana D. Jones
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Message par Adam Meyer Ven 3 Sep - 11:58

Les doutes et les questions se bousculaient en pagaille dans l’esprit d’Adam. Il n’était pas du genre à reconnaître l‘échec, mais il se demandait si son cerveau suffirait à contenir toutes les informations parallèles qu’il aspirait à connaître. Ne se trouverait-il pas, tôt ou tard, face à une situation qu’il lui serait logiquement impossible à résoudre? Mélanger passé, présent et futur ne mènerait pas à une combinaison très sûre, tout l’inverse était d’ailleurs à craindre. Le cerveau et l’esprit humain étaient-ils seulement à même de faire face aux contradictions qu’un tel mélange pouvait engendrer? Rien n’était moins sûr aux yeux d’Adam, mais l’heure du choix était passée depuis longtemps. Il lui incombait désormais de démêler le capharnaüm que leur voyage dans le temps avait créé. Aucun retour n’était possible de toute façon. Il l’avait compris de par les révélations que la génération suivante avait apporté. Garden, Bonnie, Mason et lui feraient leurs vies à cette époque comme n’importe quel actuel élève de Poudlard, sans doute pour garder un œil sur Clyde ou tout simplement parce que leur mission ne serait toujours pas achevée. Mais il ne tenait qu’à eux de changer cela, en faisant en sorte d’arranger les choses dans les plus brefs délais. Adam devrait en toucher deux mots aux autres préfets, même s’il avait du mal à s’y résoudre.

« Eh bien, c’est ce qui s’appelle mettre un joli bazar. Mais enfin je n’ai pas d’autre choix que de faire avec ce qui nous a été envoyés, et ç’aurait pu être bien pire, j’imagine. Je promets de garder le secret. »

La légèreté avec laquelle elle prenait les menues révélations d’Adam avait de quoi le déconcerter. Pire? Adam n’était pas pessimiste de nature mais il avait du mal à voir comment cela aurait pu être pire. Bien sûr, Montana n’avait pas vécu à son époque, elle n’avait pas vu les ravages causés par Andrews et ses sbires, pas plus qu’elle n’avait eu à endurer l’attaque - non, l’assaut- de Poudlard. Alors sans doute fallait-il prendre ses paroles avec compréhension.

« Si toi ou tes compagnons le souhaitez, je suis prête à faire le Serment inviolable.  »

Adam tiqua, mais le sérieux de Montana et la façon dont elle plongeait son regard clair dans le sien ne permettait aucun doute. Il tenta de soutenir le regard décidé de la jeune fille, tout en prenant en compte l’importance de ce qu’elle lui proposait. Un Serment inviolable. Adam n’en savait que ce que les livres lui avaient permis de découvrir. Il ne savait même pas si à son époque, ils étaient encore pratiqués, l’insécurité et la méfiance étant de rigueur. Ce n’était pas une proposition qu’on faisait à la légère. Il fallait être certain qu’on ne reviendrait jamais sur sa parole. Cela lui en révélait suffisamment sur Montana pour le laisser bouche bée. Il comprenait que sa mère lui ait fais confiance en ce qui le concernait. Et elle n’avait pas eu tort de le faire, puisqu’il était là aujourd’hui. Adam était encore sous le choc lorsque la serdaigle enchaîna, toujours avec le même sérieux:

« À ta question sur Montgomery et ta mère, ma réponse est non. Tu l’as dit toi-même : certaines choses sont faites pour changer et être changées, d’autres pas. À moins, bien sûr, que tu ne sois prêt à considérer l’éventualité de ta propre mort. Je ne le suis pas, ta mère non plus, et le futur a besoin de toi.  »

Comment réagir à une pareille déclaration? A peine les mots lancés, Adam tentait déjà de leur trouver un sens tout en les démêlant. Sa propre mort? En toute logique, cela signifierait que … Fallait-il qu’il se sacrifie? Montana estimait qu’il s’agissait là d’une éventualité inexigible. « Le futur a besoin de toi. » Ces simples mots suffirent à le réconforter, à le renforcer même. Montana faisait montre d’une force et d’une implacabilité qui manquait à Adam. Il avait le sentiment d’être en face du soutien qui lui manquait tant. Cette jeune fille n’était pas sa mère, et ainsi elle avait la possibilité d’être bien plus que cela. Son regard s’emplit d’une ferveur nouvelle, scrutant Montana dans le blanc des yeux. Il y vit un sérieux qui ne l’étonna pas, mêlée à une douceur rassurante. Une fois de plus, il comprit qu’il allait avoir besoin d’elle et, d’instinct, il savait qu’il pouvait compter sur elle. Le geste maternel qu’elle eut en lissant sa chemise l’amusa autant qu’il l’attendrit. Et il en fallait pourtant beaucoup pour toucher le cœur d’Adam.

« Ne te sens pas coupable d’avoir la sensation de ne pas être à la hauteur. Tu as beau être d’une intelligence clairement supérieure, tes compagnons ont certainement de hautes qualités, vous n’en restez pas moins des adolescents que des irresponsables ont envoyé dans un beau bordel. » Adam ne pouvait qu’approuver, même s’il n’avait jamais eu l’audace d’y songer en ces termes. Quoiqu’il en soit, les paroles de Montana avaient de quoi le rassurer. Elle semblait vraiment douée pour ça. « Quant aux autres, peut-être qu’ils ne te plaisent pas, mais ces trois-là constituent tes seuls appuis : utilises leurs connaissances et leurs informations sur cette époque. Comme toi, ils ont certainement glané quelques renseignements utiles. » Il hocha une nouvelle fois la tête, l’air sérieux, sans pour autant couper la serdaigle, trop envieux d’entendre de nouveaux conseils. « Sommers est peut-être un fichu Gryffondor, il ne me semble pas un mauvais bougre pour autant. Quant à Garden … quel est le problème avec elle ? » Était-ce la question de trop? Adam l’aurait éludée avec joie, mais Montana méritait bien une récompense pour le soutien qu’elle lui apportait. Ce ne fut cependant pas sans un soupir qu’Adam consentit à répondre.

« Tu as bien dû l’entendre, non? Garden va devenir la compagne de Clyde. Sa mission était simplement de l’amadouer jusque là, mais apparemment elle ne sera pas à la hauteur. » C’était la réponse parfaite, celle que tout le monde attendait de lui, et ce que Garden craignait qu’il pense d’elle. Et pourtant, tout en prononçant ces mots, il ressentit à quel point ils sonnaient faux. Ce n’était pas qu’il était mauvais acteur, non, Montana n’y verrait sans doute que du feu, il s’entraînait trop bien pour faillir. Le problème était plutôt qu’en son for intérieur, il comprenait à quel point le mensonge pouvait nuire. Même avec les meilleures intentions du monde, il n’arrivait pas à se trouver d’excuse. Alors se fut plus fort que lui… « Mais le problème n’est pas là, ou en tous cas pas seulement là. Dès le début, j’ai condamné cette mission, et pas parce qu’elle était mauvaise ou risquée, mais parce que ça me tuait d’imaginer Garden en compagnie d’un monstre pareil. J’ai vraiment essayé de la dissuader de le faire, mais elle m’a seulement pris pour un serdaigle vaniteux qui la pense incapable de réussir. Résultat, la voilà destinée à finir dans les bras du grand méchant loup, et peut-être même à accroitre le danger. » Il fit une pause et ferma un instant les yeux. Il sentait ses paroles très brouillon. Dans son esprit, cela avait beau paraître clair, il n’arrivait pas à faire passer les informations essentielles à Montana. Les paupières toujours clauses, il serra fermement la main de la jeune fille, qu’il ne s’était pas encore résolu à lâcher. C’était son point d’ancrage, la manifestation du lien qui existait entre eux et qui lui permettait d’ouvrir son cœur sans crainte.

« J’ai essayé de la protéger, je pensais qu’en lui montrant mon désaccord et en l’ignorant ensuite, elle finirait par comprendre son erreur. Mais un arrivant du futur m’a accusé littéralement de l’avoir envoyé dans les bras d’Andrews … » Il rouvrit les yeux pour les planter dans les prunelles de Montana. « Suis-je responsable? » Ses paroles auraient pu lui paraître ridicules, tourmentées ou encore mièvres. Mais avec Montana devant lui, il se fichait bien des apparences. Cherchait-il l’absolution? Sans doute. Il espérait au moins que la serdaigle le comprenne, qu’elle mette des mots sur ce qu’il ressentait mais qu’il ne parvenait pas à exprimer. Baissant à nouveau les yeux, il ajouta comme pour s’excuser:

« Tu dois me prendre pour un égoïste. C’est vrai, je pense plus à ma mère et à Garden que je ne pense à la mission, mais comment faire autrement? Que ferais-tu à ma place? »

Adam avait conscience du terrain sur lequel glissait la conversation. Il s’étonnait d’ailleurs de pouvoir parler ainsi à cœur ouvert avec une parfaite inconnue. Mais sans doute était-ce là l’explication. Montana n’était pas tant une inconnue à ses yeux. Son parfum, sa voix, sa musique, tout cela envoyait en lui un écho magnifique et terrible à la fois. L’écho d’un passé qu’il s’efforçait de rattraper. Et il ne semblait y avoir qu’un moyen de dissiper les zones d’ombre et d’atteindre un niveau de confiance véritable.

« Je suis prêt à faire le Serment inviolable avec toi. Les autres ne trouveront rien à redire sur mon écart avec cette sécurité. Mais sache que même sans ça, je te fais confiance. »

Un sourire s’esquissa sur ses lèvres, timide mais plein de sincérité. Jamais il n’avait été aussi sûr de quelqu’un qu’en cet instant. Il était presque dérouté par la rapidité avec laquelle un lien s’était tissé entre eux. Peut-être n’avaient-ils fais que redécouvrir un lien préexistant, au fond. Dans tous les cas, Adam n’était pas décidé à perdre cela par la désapprobation des autres préfets. Prêter ce serment mythique était la seule solution qu’il voyait pour garder Montana près de lui.
Adam Meyer
Adam Meyer
Good boy get bad
Garden, cruel love.

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Message par Montana D. Jones Dim 12 Sep - 11:04

La question se posait en effet : quel était le problème avec Garden ? De la réponse d’Adam pouvait dépendre bien des choses, découler bien des conséquences. Elle paraissait une fille candide, innocente et pleine de joie de vivre qui n’avait pas son pareil pour séduire les garçons – et si l’un de ces garçons n’avait pas été Tradd, peut-être aurais-je pu l’apprécier. Mais il s’avérait en vérité qu’elle et moi étions en perpétuelle confrontation, et j’éprouvais de la difficulté à apaiser nos rapports. Peut-être ces révélations sur le passé qui était le sien et mon changement de statut pour les quatre me permettraient-ils d’atténuer les hostilités : c’était en tous cas mon but. Je ne l’imaginais plus capable de causer la mort du Poufsouffle ; quel était le lien qui unissait exactement ces deux-là, c’était ce que je souhaitais savoir. J’observais attentivement le visage du jeune homme, étudiant ses moindres réactions et expressions, décelant avec émotion celles qu’un œil exercé pouvait reconnaître chez ses deux parents et plus spécialement chez sa mère. Il avait de Paris cet air froid et torturé, mais son sourire si radieux et expressif était celui de Tabatah. Quelque chose de très douloureux se produisait en moi : la conscience d’avoir sous les yeux, solide et tangible, l’enfant que j’avais protégé de si longs mois durant mêlée au tourbillon vertigineux des possibles qui se bousculaient dans mon imagination. Je n’osais calculer les conséquences qu’une telle fracture entre passé, présent et avenir avait pu entraîner dans le rythme de la magie et sur la chronologie des choses et pourtant, déjà mon esprit s’affairait à les anticiper. Il me fallait impérativement m’extraire – même provisoirement – de ces réflexions tumultueuses qui atténuaient ma capacité d’attention.

La moindre action, la moindre parole pouvait déterminer le cours instable du futur. C’est avec cette conscience que j’observais mon filleul avec gravité. Si une part de moi le plaignait, l’autre l’admirait pour avoir la charge de porter sur ses épaules une telle mission, lui et ses trois collègues. Il était sans conteste celui qui me paraissait le plus raisonnable, le plus concerné également par cette quête épique et chevaleresque qui incluait nos vies en jeu – mais sans doute n’était-ce dû qu’au fait que je ne connaissais pas Mason et Garden. « Eh bien, c’est ce qui s’appelle mettre un joli bazar. Mais enfin je n’ai pas d’autre choix que de faire avec ce qui nous a été envoyés, et ç’aurait pu être bien pire, j’imagine. Je promets de garder le secret. » Un air offusqué se peignit sur les traits d’Adam, jugeant probablement ma réaction un peu étourdie : il ne s’agissait nullement de légèreté de ma part, mais bel et bien de fatalité. Je n’insinuais pas ainsi que je sous-estimais la gravité du sort qui nous attendait tous si Clyde parvenait au pouvoir – légalement qui plus est – mais uniquement la possibilité que j’aurais pu tomber sur pire en matière d’assistants envoyés du futur. Aucun d’eux n’était un débile profond ; au contraire, ils avaient tous des qualités diverses qui constituaient autant de points forts : s’ils étaient parvenus à s’entendre et dépasser leurs divergences, ils auraient pu faire une bonne équipe.

Le visage de mon filleul afficha toutefois un tout autre sentiment lorsque je lui proposais de mettre ma vie en jeu par le Serment inviolable : la surprise. Jamais pourtant je n’avais été plus sérieuse de ma vie. J’exposais ma propre existence aux conditions de cette promesse, me liant ainsi à Adam et aux trois autres à jamais, mais c’était le prix et j’en avais conscience. Il me fallait m’en acquitter, et j’étais déterminée. Cette promesse, je la leur devais comme garantie de mon silence : l’argent et bleu me ferait confiance, je le sentais, mais ses compagnons – qui eux, ignoraient tout de moi sinon les ragots de la seconde génération – exigeraient une sûreté. Je ne pouvais simplement pas y couper ; autant l’accomplir avec et en face de la personne qui comptait le plus à mes yeux désormais : Adam Meyer, né Jennings.

« À ta question sur Montgomery et ta mère, ma réponse est non. Tu l’as dit toi-même : certaines choses sont faites pour changer et être changées, d’autres pas. À moins, bien sûr, que tu ne sois prêt à considérer l’éventualité de ta propre mort. Je ne le suis pas, ta mère non plus, et le futur a besoin de toi. »

Qu’il médite sur cela un moment, car je n’y reviendrais plus. Supprimer l’enfant de Tabatah pour satisfaire Paris Montgomery et épargner l’existence de mon amie était tout à fait exclu, d’autant plus à présent que je pouvais enfin entrevoir l’importance et le rôle colossaux qu’il jouerait dans l’avenir. Moi qui m’étais longtemps demandée pour quelles raisons exactes je protégeais ce bébé au péril de ma vie, j’avais désormais ma réponse sous les yeux – et n’étais certainement pas disposée à y renoncer. Qu’Adam meure aujourd’hui sous sa forme originale pour apaiser l’aîné des frères Montgomery, et aucun Adam Meyer de dix-huit ans, préfet de Serdaigle et envoyé dans le passé pour nous sauver tous ne pourrait voir le jour. Il comprenait à présent – du moins je l’espérais - l’ambivalence de la situation. Mon objectif en prononçant ces paroles était double : rassurer mon filleul quant au fait que cet avenir-là ne dépendait pas ou plus de lui, et extraire de son esprit cette sotte idée. Jamais je ne permettrais qu’il se sacrifie pour sa cause, ou pas de cette manière. Pas avant d’avoir accompli ce pour quoi il était venu. J’avais, quant à moi, la sensation d’éprouver d’ores et déjà pour cet être auquel toute mon existence même était intrinsèquement liée une affection démesurée. Son regard océan croisa le mien : je pus alors y entrevoir tout le bien que mes propos lui avaient fait, en tirant une immense fierté. En sa personne, j’avais quelqu’un à soutenir et dans lequel s’incarnaient mes efforts : une preuve solide et inaltérable que tout cela n’avait pas été fait en vain.

Je le conseillais, moi petite Montana Jones empêtrée dans les résultats de ses prédictions, l’avisant de ce qui me paraissait le plus sage et le plus éclairé. Mais il était fier et entêté malgré tout : sa conviction profonde d’être au-dessus de ses trois compagnons me bloquait, tout comme il s’estimait entravé par leurs directives. Un soupir ; ainsi donc, la question Garden embarrassait Adam. « Tu as bien dû l’entendre, non ? Garden va devenir la compagne de Clyde. Sa mission était simplement de l’amadouer jusque là, mais apparemment elle ne sera pas à la hauteur. » Je ne pouvais pas nier avoir eu vent de cette rumeur, puisque j’avais moi-même été l’un des témoins oculaires de son énonciation, mais n’y avais jamais cru. Garden, épouse du Diable ? Cela ne tenait pas la route – pas après qu’elle ait été prévenue en tous cas. J’avais beau éprouver des difficultés avec elle spécialement en ce qui concernait Tradd, je ne l’estimais pas capable d’une telle chose. Adam, à l’opposé, me semblait meilleur candidat pour les rangs d’Andrews : taciturne, solitaire et animé d’un fort sentiment d’exclusion, conscient de sa propre exception parmi des gens qui ne le respectaient pas comme il le désirait … ses points communs avec Clyde étaient nombreux, et c’était ce qui m’effrayait. J’avais vu ce célèbre film moldu où le père persuadait le fils de rejoindre « le côté obscur de la force » et craignait une inversion de la situation, Adam tentant finalement de me convaincre que la cause de Clyde était la bonne. Puis un duel titanesque à la baguette entre lui et moi …

Merlin, j’avais trop d’imagination ; de toute façon, je doutais être jamais capable de menacer mon filleul de ma baguette. Mais tomber dans la passivité pour épargner sa vie ? Je ne l’aurais pas pu. Restait à faire en sorte qu’Adam garde en tête les actes de ce monstre, et n’accomplisse pas en fin de compte précisément ce qu’il reprochait à Garden Fear en ce moment. Je m’apprêtais à secouer la tête en signe de dénégation, agitant la main pour balayer ces déclarations dénuées de sens pratique lorsqu’il ajouta :

« Mais le problème n’est pas là, ou en tous cas pas seulement là. Dès le début, j’ai condamné cette mission, et pas parce qu’elle était mauvaise ou risquée, mais parce que ça me tuait d’imaginer Garden en compagnie d’un monstre pareil. Ça le tuait ? J’arquais un sourcil derrière le rideau de mes cheveux bruns tout en écoutant attentivement la suite. Aurait-il réagi avec un tel sang si cette mission avait été confiée à Bonnie ? Bah, je me faisais sans doute des idées … J’ai vraiment essayé de la dissuader de le faire, mais elle m’a seulement pris pour un Serdaigle vaniteux qui la pense incapable de réussir. Nouveau haussement de sourcil. Parce que ce n’était pas précisément le cas ? Non, Adam voulait simplement éviter – à raison – de la jeter dans les pattes d’Andrews. Parallèlement, je commençais à entrevoir partiellement le caractère de mon filleul et m’interrogeais : misère, qu’avait-il donc bien dit à Garden pour la mettre dans pareilles dispositions, opposée à la logique la plus pure et simple ? Résultat, la voilà destinée à finir dans les bras du grand méchant loup, et peut-être même à accroitre le danger. » Adam ferma les yeux, l’air un peu étourdi et perturbé. C’était la première fois qu’il me semblait à ce point confus et embrouillé et cela me troubla à mon tour, confirmant mes intuitions premières. La pression sur ma main affirma encore – si c’était nécessaire – l’égarement qui possédait son esprit.

« J’ai essayé de la protéger, je pensais qu’en lui montrant mon désaccord et en l’ignorant ensuite, elle finirait par comprendre son erreur. Mais un arrivant du futur m’a accusé littéralement de l’avoir envoyé dans les bras d’Andrews … » Bien ce qu’il me semblait, et également ce que j’avais craint : il tenait de sa mère, mais était en matière d’amour un manche à balai au moins aussi redoutable que moi. Souriant avec compassion, je tâchais par le contact qui nous liait de lui transmettre mes encouragements tout en secouant doucement la tête, désolée de le voir aussi – si étrange que cela puisse paraître le concernant - maladroit. Il rouvrit soudain ses yeux bleus, les plantant dans les miens, cherchant des réponses. « Suis-je responsable ? » Ce fut cette question qui acheva de me convaincre, me faisant entrevoir par la même occasion à quel point cet élément en particulier, l’éventualité de sa propre culpabilité dans ce qu’était devenue Garden en 2022 le tourmentait – le torturait même. Baissant les yeux – ce qui me choqua de sa part – il ajouta :

«Tu dois me prendre pour un égoïste. C’est vrai, je pense plus à ma mère et à Garden que je ne pense à la mission, mais comment faire autrement ? Que ferais-tu à ma place ? »

Un égoïste ?! Mais pourquoi diable l’aurais-je donc considéré ainsi ? Il était mon filleul et par conséquent absous par essence de toute faute à mes yeux, mais il était aussi humain. À ce titre, il avait droit à l’erreur comme chacun de nous. Je ne pouvais le juger, comprenant chacun de ses raisonnements et actions sans nécessairement les approuver.

«Je suis prêt à faire le Serment inviolable avec toi. Les autres ne trouveront rien à redire sur mon écart avec cette sécurité. Mais sache que même sans ça, je te fais confiance. »

C’était une marque énorme de gratification qu’il me donnait, je le devinais à son regard ému, pétillant et chaleureux comme jamais je ne l’avais vu. Il m’avait toujours paru jusqu’alors effrayant, froid et inabordable, mais je découvrais en lui une toute autre personne à présent. Son sourire me réchauffa le cœur comme celui que j’aurais voulu voir sur ses lèvres des années plus tard, comme celui que j’aurais aimé connaître par cœur à force de l’avoir vu me sourire ainsi tant d’années durant. Ainsi donc je n’avais pas peur de prêter ce Serment avec lui, car en lui je pouvais placer toute ma confiance, mes espoirs et mon affection. J’avais un appui, nous n’étions plus seuls.

« J’étais là quand ce gamin a fait à Garden cette révélation, et je n’en crois rien. Tu n’as pas vu son visage, son expression – moi si. Et sans la connaître je vous affirme que prévenue, jamais elle ne se tournera vers Andrews. En revanche elle doit souffrir de votre méfiance : ne la rejetez pas, c’est en l’abandonnant et en cessant d’avoir confiance en elle que vous la pousseriez à une mauvaise action. Je gardais mes yeux bruns plongés dans ceux océans d’Adam, désireuse de bien lui communiquer mon opinion. S’il prenait maintenant la mauvaise décision, il pourrait le regretter toute sa vie – les petits de la seconde génération le lui avaient dit, et j’en étais moi-même persuadée. Qu’as-tu fait pour la soutenir et lui prouver ta confiance ? Tu as mis en doute ses capacités, son utilité dans votre mission – comment veux-tu qu’elle se sente respectée et aimée par toi ? Tu la traites comme une blonde stupide, ne t’étonne pas alors qu’elle ait cette opinion de toi. Mon ton s’était fait un brin sévère, mais uniquement pour mieux lui faire comprendre la gravité de la situation. S’il persistait dans cette attitude quasi-misogyne vis-à-vis de Garden, les conséquences seraient dramatiques. Posant sur Adam un regard désolé et reprenant un ton plus doux, j’ajoutais : Croyais-tu sincèrement que l’ignorer était la meilleure solution ? Tu es responsable, mais heureusement il est encore temps de réparer cette erreur et de lui montrer que tu croies en elle. Redressant de force le menton de mon filleul pour l’inciter à relever les yeux, je poursuivais : Tu n’es pas mauvais Adam, juste un peu … maladroit. Je sais ce que c’est. Et je n’aurais sans doute pas réussi à faire beaucoup mieux à ta place., concluais-je avec un sourire penaud. Tendant mon bras droit vers lui, je sortis simultanément ma baguette de ma poche et affirmais avec un léger sourire plein de confiance : À toi l’honneur. »
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Message par Adam Meyer Jeu 23 Sep - 10:17

Par bien des aspects, Adam se sentait plus proche de Montana que de quiconque auparavant. Elle était trop jeune à ses yeux pour faire parfaitement office de parent, mais elle n’avait pas non plus l’âge de n’être qu’une amie. Ce qu’Adam ressentait entre eux à cet instant précis ne pourrait être expliqué à personne d’autre. C’était uniquement entre eux que cela se passait. Montana inondait Adam d’énergie positive tandis qu’il lui livrait ses doutes. Jamais il n’aurait imaginé une telle scène se produire. Jusque là, il s’était contenté de faire preuve de méfiance envers Montana, et même s’il avait pensé à la faire rallier son camp et celui des autres préfets, il n’aurait jamais eu un seul instant l’idée de partager un lien de ce type avec elle. Elle était passée du statut de danger potentiel à celui de protectrice et confidente en si peu de temps que n’importe quel spectateur aurait trouvé cela bien louche. Mais dans l’esprit d’Adam, il n’y avait plus le moindre doute à ce sujet. Il avait beau nourrir une montagne d’autres doutes des plus divers, la pression que la main de Montana exerçait sur la sienne suffisait à le rassurer. D’ailleurs, il aurait voulu que ce contact ne se brise jamais. C’était égoïste et puéril, il le savait bien, mais il avait vraiment besoin de ce soutien en ce moment. Car il avait beau être troublé et en proie aux doutes quant à sa mission ou des questions d’ordre plus personnel, cela lui paraissait bien loin à la vue du regard bienveillant et solide de sa marraine.

« J’étais là quand ce gamin a fait à Garden cette révélation, et je n’en crois rien. Tu n’as pas vu son visage, son expression – moi si. Et sans la connaître je vous affirme que prévenue, jamais elle ne se tournera vers Andrews. En revanche elle doit souffrir de votre méfiance : ne la rejetez pas, c’est en l’abandonnant et en cessant d’avoir confiance en elle que vous la pousseriez à une mauvaise action. »

Elle avait raison, bien sûr, et son regard suffit à terminer de convaincre Adam. N’importe qui d’autre lui faisant cette remarque se serait pris le rire pingre du serdaigle en pleine face, car il ne permettait à personne de lui donner de tels conseils. Mais ceux-ci il les avait précisément demandés, et venant de Montana, il était prêt à les accepter avec la plus parfaite humilité. Il aurait dû être effrayé par cette idée car, au fond, il se sentait prêt à tout accepter en son sens. Mais en vérité, cela ne l’affolait pas le moins du monde. Il avait confiance en Montana. Il avait beau ne la connaître officiellement que depuis quelques minutes - et encore ne lui avait-elle rien confié de personnel à son sujet- il avait le sentiment de la connaître depuis une éternité. Tout en elle lui paraissait familier, de son sourire jusqu’à son parfum, en passant par la mélodie de sa voix. Et il ne craignait donc pas qu’elle puisse lui donner de mauvais conseils ou l’attirer vers une quelconque parcelle d’obscurité. Au contraire, il voyait en elle son flambeau, capable de l’éclairer dans n’importe quelle situation. Il mettait sans doute une charge considérable sur ses frêles épaules, mais il avait le sentiment qu’elle seule était en mesure de la porter.

« Qu’as-tu fait pour la soutenir et lui prouver ta confiance ? Tu as mis en doute ses capacités, son utilité dans votre mission – comment veux-tu qu’elle se sente respectée et aimée par toi ? Tu la traites comme une blonde stupide, ne t’étonne pas alors qu’elle ait cette opinion de toi. »

Adam prit un instant pour réfléchir à tout ça. Montana n’avait pas vraiment tort, il s’était sans doute montré bien dur envers Garden, mais ça n’avait été que pour son bien! Et Montana ne pouvait pas comprendre la complexité de leur relation, ou du moins celle que lui-même créait dans son esprit tortueux. Il s’apprêtait à se défendre des propos un tantinet sévères de sa marraine lorsque celle-ci se radoucit et lui coupa toute envie de contestation.

« Croyais-tu sincèrement que l’ignorer était la meilleure solution ? Tu es responsable, mais heureusement il est encore temps de réparer cette erreur et de lui montrer que tu croies en elle. » Elle redressa de force le menton d’Adam, qui se sentait étrangement peiné par cette constatation. « Tu n’es pas mauvais Adam, juste un peu … maladroit. Je sais ce que c’est. Et je n’aurais sans doute pas réussi à faire beaucoup mieux à ta place. » Cela tira à Adam un léger sourire en coin. Il y avait quelque chose de rassurant à ne pas se savoir seul capable de faire les mauvais choix. Montana était-elle aussi maladroite que lui lorsqu’il s’agissait d’exprimer ses sentiments? Adam brûlait de lui poser la question. Mais des choses plus sérieuses les attendaient pour l’heure. La jeune fille tendit vers lui son bras droit tout en sortant sa baguette magique. Son sourire était sans équivoque lorsqu’elle lança: « À toi l’honneur. »

Adam extirpa lentement sa baguette de la poche intérieur de sa veste. Il ne savait pas réellement comment s’y prendre, mais il savait qu’ils auraient d’ors et déjà un mal fou à s’y prendre sans la présence d’un enchaîneur. Mais ça n’était pas impossible. Il avait déjà lu le récit de Serments inviolables réalisés par les seuls participants. Si eux en était capables, pourquoi pas Montana et lui?
Sans plus d’hésitation, le serdaigle saisit la main de sa vis-à-vis en la fixant d’un regard convaincu. Il n’y avait qu’une seule et unique clause dans leur serment, qu’Adam prononça à haute et intelligible voix:

« Tu dois t’engager à garder secret tout ce qui te sera dis de la mission que Garden, Bonnie, Mason et moi-même devons mener. »

La baguette rivée sur leurs deux mains, Adam n’attendait plus que l’assentiment de Montana pour faire jaillir la langue de feu rougeâtre qui viendrait sceller leur serment. Il ne doutait pas une seconde de l’accord de Montana, mais il s’agissait là d’une formalité. Le Serment inviolable ne se faisait pas à la légère, mais Adam n’avait aucun mal à l’exécuter avec Montana. Certes, il ne faisait que recevoir le serment de la jeune fille, mais même en cela, il ne se sentait pas effrayé de la lier ainsi à lui. Ce n’était qu’une sécurité pour les trois autres, encore une fois, ce n’était vraiment qu’une formalité à ses yeux.

Et lorsqu’elle fut accomplie, Adam ne put échapper un soupir détaché. Il rangea soigneusement sa baguette et posa un œil neuf sur sa marraine. Il la considéra un instant en silence, avant de finalement lâcher: « Maintenant que c’est fais, je comprendrais que tu ais bon nombre de questions à poser au sujet de cette mission. Mais j’aimerais que tu les retiennes un moment encore. » Saisissant à nouveau les deux mains de la jeune fille, dont il ne pouvait décidément plus se passer du contact, il scruta ses prunelles avec avidité. « J’aimerais d’abord en savoir plus sur toi! J’ai beau avoir l’impression de te connaître depuis des années, il y a si peu de choses que je connais sur toi en vérité... » Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres lorsqu’il débuta son flot de questions. « Tu as des parents bien sûr, comment sont-ils? Et tu as des frères et sœurs? Ton enfance a-t-elle été heureuse? A quel moment ton don s'est manifesté, et surtout comment as-tu réagi? » Il avait conscience d'en demander beaucoup en très peu de temps, mais il avait l'impression d'avoir une éternité à rattraper, il voulait tout savoir. L'air curieux, il tenta de ralentir le mouvement en ramenant la conversation sur la question qui lui brûlait les lèvres. « Quand on parlait de Garden, tu as dis que tu n’aurais pas mieux fais … Tu es vraiment aussi peu douée que moi? » Puis sur un ton plus songeur, il enchaîna: « Tu aimes quelqu’un? » Ce n’était pas son genre de s’intéresser à ce genre de chose d‘habitude, mais il s’agissait de sa marraine, il avait bien le droit de se montrer un tantinet curieux. « Ton don de vision n’est pas sensé pouvoir t’aider? » C’était une supposition hasardeuse, et Adam avait conscience qu’une telle action serait bien égoïste et peu professionnelle, aussi s’empressa-t-il d’ajouter: « Je veux dire … tu es humaine, tu as bien dû être tentée d’utiliser ton don pour des questions vraiment très personnelles non? »
Adam Meyer
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Message par Montana D. Jones Mar 12 Oct - 22:48

J'adorais me rendre utile à ses yeux, assumer un rôle de confidente dont j'avais intrinsèquement besoin mais qui n'était que difficilement accepté par nombre de mes amis, Emerson étant trop indépendante, Kerr trop secret, Tanya trop fuyante. Avec Adam seul j'éprouvais la sensation d'endosser une responsabilité faite pour moi, un instinct protecteur qui m'était aussi naturel que de respirer. Je n'avais pas l'étoffe d'une mère pour le Serdaigle, aussi pouvais-je précisément me permettre d'endosser ce statut ; nous étions proches, tout en déconnectant de notre échange cet aspect maternel qui aurait très certainement 'parasité' notre relation s'il avait été mon fils. À ce titre je pouvais me permettre une liberté de ton et de paroles qui n'était pas, fort justement, celle d'une maman. Merlin savait pourtant que sa présence me ravissait - que dis-je, je débordais de bonheur à sa simple vue, imaginez mon émotion en me rendant compte progressivement d'à quel point nous étions semblables, lui et moi. Je sentais entre nous cette complicité, ce lien si fort et indestructible entre deux personnes se connaissant de longue date. Je me souvins des récits que me contait ma grand-mère autrefois quand j'étais enfant, ceux de ces vies liées à travers le temps par l'appel ancien de la Destinée. Si je croyais au destin et à ces sortes de choses ? Carrément. Comment ne l'aurais-je pas pu ? J'étais une voyante, nom d'un Niffleur ! Et la relation qui m'unissait à Adam, l'émoi qui nous remuait tous deux n'étaient pas nouveaux ; je l'avais intuitivement senti dès le moment où ses yeux avaient rencontrés les miens. Ma vie serait à jamais étroitement mêlée à la sienne et, loin de m'effrayer, cette certitude me ravissait.

La conscience du poids du secret qu'il avait daigné partager avec moi m'étourdissait, m'emplissant d'une indicible fierté. C'était à moi, moi seule qu'il avait confié la vérité sur ses camarades et lui-même. Les possibilités que m'ouvraient ces révélations étaient étourdissantes, il me faudrait d'ailleurs prendre un moment au calme pour les examiner toutes avec sérénité. Pour l'heure, la totalité de mon attention se concentrait sur le visage et les expressions imprégnant les traits de mon filleul : cet instant était indescriptible - magique, formidable et n'appartenant qu'à nous seuls, je comptais en profiter au maximum. Bientôt - bien trop trop à mon goût, je le pressentais - il nous faudrait regagner le monde extérieur à cette modeste salle vide et faire de nouveau semblant, ressortir les masques et les fausses apparences. Une complicité trop visible et marquée entre Adam et moi, survenant d'une heure à l'autre pourrait mettre la puce à l'oreille de Clyde - il n'en était pas question. Le jeune homme lui-même ne tarderait guère à être pris à partie par ses camarades, s'il était apparent que quelque chose de nouveau s'était produit entre nous : mieux valait peut-être laisser à Adam le temps de leur présenter avec tact l'information.

Répondre à ses doutes et ses questions, me sentir nécessaire voire indispensable me faisait un bien fou, je m'en rendais compte - sans même parler bien sûr de l'immense bienfait que représentait la possibilité de confier à quelqu'un qui les comprenait mes problèmes. Le plus incroyable résidant sans doute dans le fait qu'il m'avait fallu attendre l'arrivée d'un être de 2020 pour me sentir, enfin, aussi bien comprise. Sa main était l'ancre arrêtant mes dérives, l'arbre solide auquel m'agripper en pleine tempête : ma presque famille, ce que je pouvais avoir de plus cher à défendre plus que ma propre vie. Mon filleul, le simple mais précieux trésor que depuis neuf mois je protégeais ardemment de toute tentative d'agression - et s'il était encore là devant moi, âgé de dix-huit ans et quelques mois, cela signifiait que j'avais jusqu'ici réussi ma tâche. Sa présence m'apaisait, par l'obligation dans laquelle elle me plaçait de ranger en ordre de bataille mes pensées tumultueuses et mettre en retrait mes propres difficultés pour me concentrer sur les siennes. L'aide qu'il m'incitait à lui fournir, c'était aussi à moi-même que je l'offrais dans cette espèce de chaîne d'amour et d'entraide (c'est l'histoiiire de la vieeeee XD) qui circulait entre nous comme un courant électrique.

J'appréciais particulièrement qu'il m'accepte pour juge et guide de ses actions, sans savoir toutefois si réellement j'en étais digne. Prenez en compte qu'il ne s'adressait non pas à l'adulte faite qui l'avait surveillé toute sa vie pour s'assurer de son bien-être, mais à la post-adolescente à peine sortie de l'âge ingrat qui galérait encore à le défendre alors qu'il n'était pas encore venu au monde. Comme je le lui avais annoncé le terme approcherait bientôt, mais c'était précisément à ce dernier virage que nous guettait peut-être le pire des dangers - un danger qui portait très probablement le nom de Montgomery et un nez malformé. Merlin soit loué, Adam n'avait hérité ni du physique, ni du caractère de troll de son père ; c'était bien là d'ailleurs le seul avantage revêtu à mes yeux par l'orphelinat : cela lui avait sans nul doute forgé le caractère, faisant de lui un petit garçon intelligent, autonome et non pourri-gâté. L'évidente bonne volonté avec laquelle il accueillait mes recommandations était la preuve ultime, s'il en fallait, de la confiance sans bornes qu'il me vouait : il semblait pratiquement boire mes paroles, à croire pour un peu qu'elles étaient d'or. S'entendait-il donc bien mal avec les autres préfets pour être si perdu, si égaré ? Oui, mais ce n'était pas tout, il me l'avait avoué lui-même : leur mission allait à contresens voire à veau-l'eau, chacun agissant selon sa propre morale et ce qu'il jugeait le plus approprié : il n'existait aucune concertation entre eux. Un point de vue extérieur logique, rationnel, distribué avec douceur et attention sans heurts ni hurlements devait profondément le changer de ce à quoi il avait eu droit depuis son arrivée à notre époque.

Je n'osais d'ailleurs pas imaginer tout ce qu'il avait du affronter en plus de la lourdeur de sa tâche : l'inconnu, une période qui n'était pas la sienne, l'abandon de tous ses amis et repères derrière lui - je mourais d'ailleurs de curiosité à ce sujet : quels avaient été ses amis, les aurais-je aimé ? - le vide affectif béant et tout un réseau social à reconstruire sur des bases que leur débarquement en 2002 avait peut-être suffi à modifier et rendu incertaines. Je me sentais donc précieuse en lui offrant à la fois mon soutien et ma complicité parmi ceux qui avaient façonné son passé - mon propre avenir. Peut-être placions-nous l'un dans l'autre bien trop d'espoirs et d'attentes : mais si j'avais confiance en le jugement de quelqu'un quant aux questions qui me préoccupaient, c'était en lui. Mon verdict concernant son attitude envers Garden était sans appel et surtout sans complaisance, mais j'avais le sentiment qu'il en avait besoin : malmener quelque peu une personne accoutumée à impressionner n'était pas inutile. Les choses les plus cruelles se faisaient souvent au nom du plus grand bien, et fouler au pied la fierté de la Poufsouffle n'était, d'évidence, pas la solution la plus indiquée ; j'étais d'ailleurs étonnée que mon filleul n'en eût pas pris conscience lu-même. Mais enfin peut-être cela tenait-il au fait que j'étais une femme, plus à même de comprendre la mentalité d'une personne appartenant au beau sexe que mon antisocial filleul.

Le sourire qui étira les lèvres du Serdaigle m'indiqua la réussite de mon trait d'humour bien véridique cependant, et je me réjouis de constater que j'avais vu juste à ce sujet : Adam était sans aucun doute au moins aussi maladroit que moi dès lors qu'il s'agissait d'exprimer des sentiments. Je l'observais tirer sa baguette de sa poche, notant au passage l'emplacement judicieux où le précieux instrument de bois était entreposé : point dans la poche arrière d'un pantalon comme le premier des sots, mais en un endroit tant fonctionnel qu'accessible. La présence d'un Enchaîneur nous faisait défaut, mais nous ne disposions ni du temps ni de l'occasion de faire appel à l'un quelconque des autres préfets ; du reste, Adam et moi n'étions pas mauvais sorciers : loin s'en fallait. Il n'y avait aucune raison que nous ne parvenions pas à sceller ce Serment. Plongeant mes yeux dans ceux de mon filleul tout en tenant fermement son poignet dans ma main qui ne tremblait pas, je l'écoutais prononcer la formule :

« Tu dois t’engager à garder secret tout ce qui te sera dis de la mission que Garden, Bonnie, Mason et moi-même devons mener. »

Simple et précis, facile à retenir. Je jurais et promettais de conserver le silence sur ce qui me serait confié par les quatre préfets et de ne jamais divulguer leur secret à qui que ce soit d'autre : aussi longtemps qu'il serait nécessaire, je serai tenue par ce Serment de vie et de mort. C'était un engagement sans retour que je venais de prendre, mais je ne le regrettais aucunement. Une langue de feu rouge orangée jaillit de la baguette de mon filleul - de quel bois était-elle faite d'ailleurs ? ah, moi et ma fichue manie d'examiner les baguettes ... - pour entourer nos deux bras liés : j'observais avec une légère grimace de douleur les flammes dessiner sur ma peau le tracé d'une mince chaînette. Enfin le sortilège s'acheva, laissant sur mon bras droit de fines cicatrices blanches témoins de mon engagement : elles s'effaceraient avec le temps, et un habile sortilège de dissimulation suffirait déjà à les atténuer de beaucoup, bien que je ne fus pas certaine d'à l'avenir en éprouver réellement le besoin. Ces traces n'étaient pas un motif de honte, mais tout au contraire d'honneur.

Le regard neuf que posa par la suite Adam sur moi en laissant échapper un léger soupir me rasséréna ; il était libre, à présent, de me confier tout ce qu'il m'était nécessaire d'apprendre. Je m'efforcerais en honnête échange de lui révéler tout ce que je savais. Je m'inquiétais quelques courtes secondes de son silence, avant qu'il ne reprenne :

« Maintenant que c’est fais, je comprendrais que tu ais bon nombre de questions à poser au sujet de cette mission. Mais j’aimerais que tu les retiennes un moment encore. »

Je ne pus retenir une petite moue faussement boudeuse après sa demande de délai - matière de plaisanterie bien sûr, je n'était pas à une question près même s'il y avait urgence à éclaircir certains points. Tout ce que pouvait désirer savoir Adam, j'étais prête à le lui révéler - dans une certaine mesure, comme me le confirma ses questions suivantes. Laissant le bleu et argent reprendre mes mains dans les siennes, flattée en réalité qu'il prit désormais lui-même l'initiative d'établir semblable contact de proximité, je soutenais non sans un léger sourire flottant sur mes lèvres son regard insistant - ce même coup d'œil avide et scrutateur qui m'avait déjà perturbée par le passé, en des circonstances bien différentes.

« J’aimerais d’abord en savoir plus sur toi ! J’ai beau avoir l’impression de te connaître depuis des années, il y a si peu de choses que je connais sur toi en vérité ... » « Ah, mais alors il faut que tu acceptes de faire de même en répondant à ton tour ensuite... » répliquais-je du tac au tac.

C'était un besoin fort compréhensible ; après avoir appris qui j'étais réellement, il me semblait juste qu'il chercha à en savoir davantage sur celle que j'étais : mes goûts, ma personnalité, mes petites manies, ce que je détestais ... Bien que je ne vis pas précisément en quoi toutes ces menues informations lui seraient essentielles, je pouvais appréhender son envie de connaître celle qui s'abritait véritablement derrière Montana Jones, la voyante. Le flot de questions qui suivit me souffla cependant sur place par son ardeur et la rapidité à laquelle se succédaient les interrogations : heureusement que je possédais une bonne mémoire auditive.

« Tu as des parents bien sûr, comment sont-ils ? Et tu as des frères et sœurs ? Ton enfance a-t-elle été heureuse ? À quel moment ton don s'est manifesté, et surtout comment as-tu réagi ? Quand on parlait de Garden, tu as dis que tu n’aurais pas mieux fais … Tu es vraiment aussi peu douée que moi ? » Celle-là, il était évident que j'aurais du m'y attendre, songeais-je malicieusement. « Tu aimes quelqu’un ? » Je manquais véritablement m'étouffer ce coup-ci, stupéfaite de l'audace et du naturel avec lesquels il lançait cette question ... mais également de la gêne qu'elle suscitait en moi. Étais-je vraiment habilitée à discuter d'amourettes avec mon filleul ? « Ton don de vision n’est pas sensé pouvoir t’aider ? » Il tenta de se rattraper maladroitement avec une hâte touchante : « Je veux dire … tu es humaine, tu as bien dû être tentée d’utiliser ton don pour des questions vraiment très personnelles non ? »

Il raisonnait bien, mais ces simples dernières phrases seules montraient à quel point il ignorait tout - comme malheureusement beaucoup de monde - de la nature et du fonctionnement de mon Don. Je pris une grande inspiration et commençais mon monologue, tâchant simultanément de ne pas éclater de rire pour ne pas vexer Adam :

« Je suis née un vingt-et-un mai mille-neuf-cent quatre-vingt-trois, d'un père au sang pur et d'une mère gitane, une moldue. Tu as déjà conclu de mon année que j'ai dix-neuf ans. Mes parents se sont rencontrés au cours d'une visite de mon père à Séville durant un voyage professionnel. Mon deuxième prénom est Dakota, du à la passion de ma mère pour les États-Unis. C'est elle qui m'a légué le Don, il se transmet de génération en génération chez les femmes de ma famille depuis plusieurs décennies. Ma mère est excentrique, délurée, protectrice et douce ; c'est avec elle que j'ai appris la guitare. Mon père est flegmatique, cynique mais ouvert d'esprit ; il m'a appris le piano et bricolé un synthétiseur magique fonctionnel à Hogwarts. J'ai toujours été fille unique et ai connu une enfance saine et équilibrée. Mon don s'est manifesté vers mes cinq ans : j'ai été effrayée et mon père a tenu à m'emmener voir quelques médecins, mais ma mère a très tôt reconnu le phénomène et me l'a expliqué. C'est une malédiction car les visions déclenchent de très douloureux maux de tête comme celui que tu viens de voir : plus elles sont fortes, plus les douleurs le seront également. Mais ça a aussi ses bons côtés. »

Reprenant mon souffle après ce long exposé, j'ajoutais pour compléter ma réponse :

« Suis-je plus ou moins douée que toi ... réfléchis-je à haute voix. Haha, la question à mille gallions. À vue de nez je dirais que je suis plus diplomate, mais je peine au moins autant que toi à exprimer mes émotions. Et ... je baisse très difficilement ma garde de ce côté. En effet, j'aime quelqu'un. Ne me dis pas qu'on va causer amourettes ? » lançais-je sous un trait d'humour, tout en riant à demi. Je terminais enfin :

« Il faut que tu comprennes bien une chose quant à mon Don, c'est qu'il ne me permet que très peu d'en user pour mon profit personnel. Bien sûr, j'ai déjà pu l'utiliser pour me rapprocher de certaines personnes mais mes visions m'y obligeaient dans tous les cas, tu vois ? Elles ne sont pas automatiques, je ne peux pas les provoquer à volonté - c'est arrivé parfois, avec beaucoup de concentration, mais c'est rare. » tentais-je sereinement d'expliquer. Je n'étais pas certaine qu'il m'eut compris, mais peu important : je détaillerais si nécessaire, l'important étant qu'il comprenne que mon Don ne fonctionnait pas sur commande.

« Et le mot de la fin : j'aime les mandarines, et ne suis arrivée à voler sur un balai que très récemment avec l'aide d'Emerson Camden. » concluais-je avec un sourire mutin, tirant justement un petit fruit orangé de ma poche.
Montana D. Jones
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Message par Adam Meyer Jeu 14 Oct - 18:25

Cela avait été son choix, et jamais Adam n’aurait eu l’audace de lui demander ce type de dévotion. Ce n’était en rien parce qu’il ne la pensait pas capable de faire un tel sacrifice, au contraire, elle avait l’étoffe d’une protectrice, se lançant corps et âme dans la bataille au péril même de sa vie. Elle l’avait d’ors et déjà prouvé puisqu’il lui devait d’être en vie aujourd’hui. Ça ne s’était certes pas encore produit à cette époque, mais Adam sentait que Montana avait déjà les fibres nécessaires pour parvenir à ce résultat. Il le voyait au regard indéfectible qu’elle affichait tandis que ce scellait le Serment inviolable. Il s’agissait d’une mesure bien extrême, mais seul le temps serait à même de leur prouver s’ils avaient eu raison ou tort. Aux yeux d’Adam, c’était davantage une sécurité qu’une véritable preuve. Il avait confiance en Montana, même s’il avait du mal à l’expliquer. Pour lui c’était un fait acquis, la serdaigle était digne de ses révélations et confidences. Il ne put se retenir et se mordit la langue inférieure en voyant les marques qu’avait laissé la langue de feu sur la peau satinée de sa marraine. Il lui en demandait beaucoup, elle ne méritait pourtant pas de souffrir davantage pour lui. Il se prit à penser qu’il était bien égoïste en l’occurrence, et pourtant il lui demanda encore de patienter avec d’obtenir ses réponses. Lui-même était très avide d’avoir les siennes. Et qu’importe celles-ci, Montana pourrait revenir sur celles qui l’intéressaient ensuite, alors qu’il doutait du contraire. Un sentiment d’urgence l’étreignit alors qu’il commença à la questionner, et ce fut sans doute ce qui expliqua la vitesse et l’importance de son débit. Montana ne rechigna pas à lui répondre, confortant Adam dans l’idée qu’elle était réellement quelqu’un de bien, sur qui il pouvait compter.

« Je suis née un vingt-et-un mai mille-neuf-cent quatre-vingt-trois, d'un père au sang pur et d'une mère gitane, une moldue. Tu as déjà conclu de mon année que j'ai dix-neuf ans. Mes parents se sont rencontrés au cours d'une visite de mon père à Séville durant un voyage professionnel. Mon deuxième prénom est Dakota, du à la passion de ma mère pour les États-Unis. C'est elle qui m'a légué le Don, il se transmet de génération en génération chez les femmes de ma famille depuis plusieurs décennies. Ma mère est excentrique, délurée, protectrice et douce ; c'est avec elle que j'ai appris la guitare. Mon père est flegmatique, cynique mais ouvert d'esprit ; il m'a appris le piano et bricolé un synthétiseur magique fonctionnel à Hogwarts. J'ai toujours été fille unique et ai connu une enfance saine et équilibrée. Mon don s'est manifesté vers mes cinq ans : j'ai été effrayée et mon père a tenu à m'emmener voir quelques médecins, mais ma mère a très tôt reconnu le phénomène et me l'a expliqué. C'est une malédiction car les visions déclenchent de très douloureux maux de tête comme celui que tu viens de voir : plus elles sont fortes, plus les douleurs le seront également. Mais ça a aussi ses bons côtés. »

Adam avait l’impression d’assister à un exposé, mais il s’agissait là du plus intéressant qu’il ait jamais entendu. Il avait l’habitude d’étudier le parcours de tel ou tel personnage de l’histoire, que ce soit par obligation ou par curiosité personnelle. Mais cette fois ci le savoir était prodigué par le sujet même de l’exposé, qui se trouvait être lié à lui d’une manière qui rendait sa vie intéressante à connaître d’une façon nouvelle, qu‘il découvrait. Qu’importe si elle n’avait pas fais de grandes choses jusque là, si elle n’avait pas instigué de guerre ou été une héroïne politique. Elle était Montana Jones, et en cela son histoire était digne d’intérêt à ses yeux.

« Suis-je plus ou moins douée que toi ... Haha, la question à mille gallions. À vue de nez je dirais que je suis plus diplomate, mais je peine au moins autant que toi à exprimer mes émotions. Et ... je baisse très difficilement ma garde de ce côté. En effet, j'aime quelqu'un. Ne me dis pas qu'on va causer amourettes ? Il faut que tu comprennes bien une chose quant à mon Don, c'est qu'il ne me permet que très peu d'en user pour mon profit personnel. Bien sûr, j'ai déjà pu l'utiliser pour me rapprocher de certaines personnes mais mes visions m'y obligeaient dans tous les cas, tu vois ? Elles ne sont pas automatiques, je ne peux pas les provoquer à volonté - c'est arrivé parfois, avec beaucoup de concentration, mais c'est rare. »

C’était tout à fait compréhensible, même si cela entama légèrement l’enthousiasme d’Adam. Il s’attendait à pouvoir bénéficier des visions de Montana sur n’importe quel sujet qu’il lui serait important de connaître, or il comprenait désormais qu‘il avait bien simplifié les choses. En d’autres termes, que Montana ait une vision permettant de l’aider dans sa mission relèverait du miracle. Mais Adam était prêt à tenter sa chance. S’il arrivait à sa marraine de voir quelque chose, elle l’en informerait et même si ce n’était pas grand-chose, il tenterait d’en tirer autant que possible.

« Et le mot de la fin : j'aime les mandarines, et ne suis arrivée à voler sur un balai que très récemment avec l'aide d'Emerson Camden. »

Elle sourit avec malice tout en sortant de sa poche le fruit en question. Adam écarquilla les yeux de surprises avant que son étonnement ne soit remplacé par l’amusement que Montana devait s’attendre à le voir exprimer. Il sourit en penchant légèrement la tête, signe de sa gaité.

« Comme je te comprends, j’aime moi aussi avoir les pieds solidement ancrés au sol! » Il fit mine de réfléchir, mais la remarque qui lui vint, il se l’était déjà faite cent fois. « Ce qui est d’ailleurs plutôt étrange pour quelqu’un qui vit dans une tour, n’est-ce pas? » Il retrouva son sourire et observa un instant Montana avant de continuer. « Je te remercie d’avoir partagé ça avec moi … Ce n’est peut-être pas grand-chose pour toi, mais pour moi ça représente beaucoup. Tu fais partie de mon passé, et désormais de mon présent, j’estime qu’il est important que je sache qui tu es et d’où tu viens. Nous avons tant à rattraper … Même si je te rassures, nous ne parlerons pas d’amour. » Il eut une moue écœurée, avant de continuer: « Ça paraitrait vraiment bizarre, et de toute façon je ne suis pas très doué pour mettre des mots sur ces choses là. Ça risquerait de se transformer en séance de torture! »

Il partit d’un léger rire, même si cette idée n’avait pas de quoi le faire sourire a priori. Il n’était pas du genre à parler de sentiments, c’était à peine s’il arrivait à les identifier lorsqu’ils se présentaient. Il avait sans doute besoin de conseils en la matière, comme n’importe qui, mais il n’imposerait pas ce rôle à Montana si le contexte ne le faisait pas de lui-même. D’autant qu’ils allaient avoir d’autres chats à fouetter tous les deux … séparément. Car se montrer subitement ensemble en public risquerait de mettre la puce à l’oreille de Clyde et de ses sbires. Or il n’était pas question d’exposer inutilement Montana, ni de laisser penser à Clyde qu’il y avait anguille sous roche. Cela le pousserait à se refermer, et ça n’augurerait rien de bon pour la mission.

« J’aimerais tout de même savoir … » Il s’apprêtait à poser une question qui venait tout juste de lui surgir dans son esprit. C’était bête, car c’était le genre de réponse essentielle qu’il aurait dû rechercher d’emblée. « Mon père est-il lui aussi à Poudlard? Je comprend que tu ne veuilles pas me donner de nom, mais réponds simplement à ça, et ensuite, promis, j’en aurais fini. » Il savait que ça pouvait être désagréable pour Montana, car elle n’était pas habilitée à lui donner toutes les réponses qu’il cherchait. Adam voulait simplement savoir, par curiosité, s’il pourrait lui arriver de croiser ses deux parents à Poudlard, s’ils étaient tous deux sorciers!
Mais il avait promis, il n’en demanderait pas davantage à ce sujet. Il était plutôt temps de laisser à Montana l’occasion de satisfaire sa curiosité.

« Maintenant, tu peux y aller. Et j’espère que mes réponses pourront t’aider à mettre les choses au clair, que ce soit vis-à-vis de ce qui se passe actuellement à Poudlard qu'au niveau des visions que tu as déjà pu avoir … En as-tu eu beaucoup sur le futur? »

Il se mordit brusquement la langue, si fort qu’il sentit l’odeur métallique du sang se déverser dans sa bouche. Il était décidément très curieux, et il reportait sans cesse le moment qu’attendait Montana avec toutes ses questions. Il devait vraiment revoir ça. Montana n’était pas n’importe qui, elle ne méritait pas qu’il se montre aussi égoïste en sa présence. Après tout ce qu’elle avait fais pour lui, ou plutôt ce qu’elle s’apprêtait à faire, il lui devait bien ça. Si un peu de retenue et quelques réponses pouvaient l’aider, il était tout à fait prêt à les lui accorder.
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Message par Montana D. Jones Mar 19 Oct - 14:48

La force et la rapidité du lien qui s'était tissé entre Adam et moi me coupait le souffle : je ne m'étais confiée à lui et ne l'avais reconnu que depuis une petite heure, déjà pourtant j'avais la sensation de le connaître depuis bien des années. Je n'aspirais d'ailleurs qu'à établir notre proximité comme une certitude, découvrir plus avant les nombreux points communs qui nous unissaient, les raisons - autres que notre passé et avenir communs - qui suscitaient une telle entende entre nous. L'océan d'affection que je ressentais à son encontre était bien différent de tout ce que j'avais pu éprouver auparavant pour d'autres que lui : une connexion plus forte que les futilités passagères de l'amour, plus intense que la plus fusionnelle amitié - mon unique désir à son encontre était de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour alléger le poids de sa mission, le rendre heureux et délivré de cette tâche harassante. Mes questions s'atténuaient, passant en arrière-plan face à mon envie d'apprendre moi aussi à le connaître. Mon petit speech me parut interminable et surtout terriblement scolaire tant je brûlais de poser en retour les mêmes questions à Adam. Prêtant à peine attention aux cicatrices blanches striant mon bras droit, je contemplais le Serdaigle sourire aux lèvres tout en égrenant mes derniers mots de présentation : j'espérais l'avoir au moins fait rire si ce n'était intéressé, portant peu d'estime à ce qui n'était comme de coutume qu'une histoire fort banale à mes yeux. Non pas que je me considérais encore comme ennuyeuse et inintéressante : ma première véritable conversation avec Tradd Cooper avait corrigé cela, mais je n'étais pas encore réellement habituée à cultiver mon amour-propre - difficile vu la conclusion de ce même entretien. Passant sur cet épisode plutôt regrettable à mon sens, je reportais mon attention sur Adam qui m'observait. Me voir dépositaire de sa confiance était d'autant plus un grand honneur à mes yeux, que je l'imaginais à mon image : solitaire, indépendant et dispensant ses secrets au compte-goutte.

Avisant l'inquiétude d'Adam face aux marques jalonnant mon bras droit, je tâchais de lui offrir un sourire rassérénant, montrant bien par là que je ne me souciais guère de quelques marques magiques - si cela permettait de s'adjoindre plus facilement l'aval de ses compagnons, c'était un moindre mal au regard des profits. Tout en discourant sur la vie que j'avais connue, j'imaginais les interrogations que j'allais soumettre à mon filleul et ce qu'il savait déjà des individus appartenant à mon époque, me questionnant également sur la profondeur du décalage entre les faits racontés par les livres d'histoire et ma réalité, en 2003. Je m'imaginais d'une platitude affligeante aux yeux du Serdaigle auquel on avait probablement narré la vie de Clyde et de ses sbires qui, eux, avaient provoqué une guerre sans précédent dans le monde magique. À la réflexion, mieux valait peut-être pour moi être une anonyme qu'avoir fini du côté sombre de la magie. Désappointée par sa moue déçue lorsque j'annonçais être incapable de provoquer sur commande mes prémonitions, je me promis en toute inconscience de faire de mon mieux pour « ouvrir mon esprit » et recueillir davantage d'informations en provenance du futur à lui transmettre - je détestais l'impression d'être inutile que son regard me véhiculait, cette sensation de n'être indispensable en fin de compte que parce que je possédais certains pouvoirs extralucides. Je savais bien sûr que cela était faux - mais cette idée erronée me collait à la peau, détestable certitude intime qui me trompait et m'amenait à ressentir une certaine rancœur.

Décidée à ne pas me laisser conduire par ce sentiment futile, j'arborais une expression mutine en voyant Adam écarquiller les yeux puis s'amuser en souriant de ma - mauvaise - plaisanterie. Le voir joyeux était au moins cela de gagné : preuve que parfois, un peu de badinage n'était pas un luxe dispensable. « Comme je te comprends, j’aime moi aussi avoir les pieds solidement ancrés au sol ! » Je ne pouvais pas me prétendre surprise, les esprits calmes et rationnels tels que les nôtres appréciant généralement plutôt le plancher des vaches - il convenait aux agités, aux hyperactifs et aux casse-cous de se dandiner dans le ciel en imaginant qu'être capables d'exécuter quelques figures suffisait à susciter l'admiration générale ; bien que m'étant montrée plutôt efficace en vol après avoir vaincu ma peur, je n'aimais pas cet esprit et n'avais pas envisagé une seule seconde de suivre la recommandation d'Emerson : joindre l'équipe de Quidditch de ma maison. Attirer davantage l'attention sur ma déjà trop visible personne n'était pas une bonne idée et de surcroît, Emalee Gilliam en était - raison suffisante en elle-même pour me détourner aussitôt du Quidditch avec mauvaise humeur. « Ce qui est d'ailleurs plutôt étrange pour quelqu'un qui vit dans une Tour, n'est-ce pas ? » L'emploi de ce vocabulaire produisit sur mes traits un sourire triste tandis que j'hochais la tête en signe d'assentiment : oui, les Serdaigle vivaient traditionnellement dans les hauteurs - isolés dans leur tour de pierre et d'ivoire et coupés du reste du monde que beaucoup méprisaient. À la réflexion Dawn et Melinda non plus n'aimaient pas le sport des sorciers : mais leur ascendance moldue semblait s'être toujours fortement manifestée dans leur éducation, tandis que mon père avait toujours mis un point d'honneur à m'élever dans le monde des sorciers. Dawn et Melinda elles-même avaient cette mentalité d'oisillons pas encore prêts à étendre leurs ailes pour s'envoler : rien d'étonnant à ce qu'un sport qu'on jouait sur des balais à des kilomètres en hauteur ne leur dise rien.

« Je te remercie d’avoir partagé ça avec moi … Ce n’est peut-être pas grand-chose pour toi, mais pour moi ça représente beaucoup. Tu fais partie de mon passé, et désormais de mon présent, j’estime qu’il est important que je sache qui tu es et d’où tu viens. Nous avons tant à rattraper … Même si je te rassures, nous ne parlerons pas d’amour. » Heureuse d'avoir satisfait à sa curiosité et d'échapper à la corvée d'exposer en détail mes sentiments amoureux, j'éprouvais plus que jamais moi aussi l'impression d'être en pleine course contre le temps - une course qu'il était vital que je remporte, bien que j'en ignorais les enjeux précis. La moue écœurée de mon filleul - presque un neveu à mes yeux - m'apprit assez bien tout ce qu'il pensait de l'amour et ses méfaits : je ne pouvais que l'approuver fermement après mon sot comportement avec Tradd. « Ça paraîtrait vraiment bizarre, et de toute façon je ne suis pas très doué pour mettre des mots sur ces choses là. Ça risquerait de se transformer en séance de torture ! » Oh peut-être pas à ce point, songeais-je en mon for intérieur - mais avais-je réellement envie qu'il juge la personne dont j'étais éprise ? Qu'il affirme avec péremption que cet être auquel j'accordais de l'importance était loin d'être assez bien pour moi ou même totalement hors de ma portée ?

Son léger rire emprunt de gêne me remit en confiance et me détendit, éloignant mes pensées de cette pente bien trop glissante pour moi. « J’aimerais tout de même savoir … » Ah, encore une autre question ; poussant un léger soupir accompagné d'un sourire un peu exténué, je l'encourageais d'un signe de tête à continuer. « Mon père est-il lui aussi à Poudlard ? Je comprend que tu ne veuilles pas me donner de nom, mais réponds simplement à ça, et ensuite, promis, j’en aurais fini. » Posant sur lui un regard à la fois un peu sévère et très étonné, je laissais échapper un claquement de langue agacé en répliquant :

« Tu peux déduire toi-même la réponse à cette question. Aux dernières nouvelles, Poudlard est un bastion imprenable par l'extérieur. Crois-tu vraiment que je m'inquiéterais si ton père se trouvait hors de ces murs ? »

Pour un peu, je me serais fait l'effet d'une enseignante un brin exigeante corrigeant son élève. Posant sur Adam un coup d'œil entendu et jugeant inutile d'en dire davantage en pure perte, estimant lui avoir donné l'essentiel des indices, j'écoutais avec attention sa dernière question, préparant avec soin les miennes ... quand soudain, un autre élément important me vint en tête : « J'oubliais : si cela peut t'aider à conserver confiance en Poudlard et en notre maison, rassures-toi, ton père n'est ni un enseignant ni un Serdaigle. » lâchais-je avec désinvolture. Avant de me mordre la langue : tout au contraire, peut-être Adam aurait-il préféré que son paternel fût un bleu et argent : mais je ne pouvais changer ce qui était, il lui faudrait se contenter de ce que sa mère au moins en soit une.

« Maintenant, tu peux y aller. Et j’espère que mes réponses pourront t’aider à mettre les choses au clair, que ce soit vis-à-vis de ce qui se passe actuellement à Poudlard qu'au niveau des visions que tu as déjà pu avoir … En as-tu eu beaucoup sur le futur ? »

Glissant à mon filleul un coup d'œil amusé - décidément il n'était pas capable de contenir sa curiosité, même pour un instant ! - je répliquais sans pour autant le faire languir :

« Concernant les plus récentes, cinq : votre arrivée, l'attaque de Poudlard et trois morts : celle de ta mère, d'un ami à moi et de Tradd Cooper. » J'éprouvais le désir bien égoïste de lui demander de me parler de ses amis, amis qu'il avait certainement perdus pour la plupart dans cette bataille de 2020 d'où il avait réchappé. Mais le sujet de mes visions m'amena plutôt à poser une toute autre question :

« Toi qui connais Garden, tu dois savoir ce qui la lie à Tradd Cooper. Tu dois me le dire, c'est hautement important ! Mon ton s'était fait plus pressant, comme si j'avais brûlé de longues minutes de lui poser cette question. Tâchant de m'apaiser un peu, j'expliquais : J'ai besoin de le savoir parce que dans ma vision, elle pleurait sur son cadavre. Tu comprends, comme je te l'ai dit je ne la pense pas capable de meurtre ou quoi que ce soit dans ce goût-là, mais je manque peut-être un élément important ... »
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Message par Adam Meyer Sam 23 Oct - 12:50

Il y avait quelque chose d’assez étourdissant à avoir quelqu’un comme Montana en face de soi. Elle représentait tellement pour Adam en cet instant et elle serait amenée à représenter tant à l’avenir, que les questions se pressaient par centaine. C’en devenait presque suffoquant. Faire la part des choses était devenu en l’occasion une véritable épreuve de funambulisme. Adam marchait sur une corde raide, mais il avait à présent la certitude que quelqu’un serait là pour le rattraper. Montana avait les épaules et la force nécessaire pour l’aider, pour le pousser à avancer, même dans les pires moments où il aurait perdu tout espoir. Il espérait que ce temps là ne viendrait jamais, mais il ne voulait pas verser dans l’optimisme inconsidéré. Le pire n’était pas derrière lui, il en avait l’intime conviction.
Mais les paroles de Montana avait le don de le bercer. Et ce, même alors qu’elle répliquait presque sèchement à sa question.

« Tu peux déduire toi-même la réponse à cette question. Aux dernières nouvelles, Poudlard est un bastion imprenable par l'extérieur. Crois-tu vraiment que je m'inquiéterais si ton père se trouvait hors de ces murs ? »

Adam ne comprenait pas. Montana affichait un air entendu qui étonnait le serdaigle. Soit elle en avait trop dis, soit pas assez, mais en l’occurrence sa remarque n’avait pas le moindre sens aux yeux d’Adam. Montana n’aurait aucune raison de s’inquiéter si son père n’était pas dans Poudlard? N’était-ce pas plutôt l’inverse? S’il était entre ces murs, il pouvait soutenir sa mère, l’aider à faire face aux mauvaises intention de Paris. A moins que la mère d’Adam n’ait pas osé avouer son état à celui avec qui elle l’avait eu? Peut-être n’étaient-ils pas en couple? Il se pouvait même que le jeune homme soit déjà investi auprès d’une autre… Mais en quoi cela pouvait-il être inquiétant qu’il se trouve à Poudlard? Paris projetait-il de s’en prendre aussi à lui, ce qui obligeait sa mère et Montana à faire tout leur possible pour cacher son identité?

« J'oubliais : si cela peut t'aider à conserver confiance en Poudlard et en notre maison, rassures-toi, ton père n'est ni un enseignant ni un Serdaigle. »

Là encore, Montana avait une longueur d’avance sur Adam. Il aurait aimé que son père soit à Serdaigle, cela lui aurait permis de comprendre certaines choses et il aurait pu se sentir proche de lui en quelques sortes. Mais en quoi le fait qu’il ait pu être à Serdaigle aurait empêcher Adam d’avoir confiance en Poudlard et en cette maison? Montana sous-entendait-elle que son père était quelqu’un de mauvais? Après tout, c’était tout à fait envisageable. Peut-être, qu’en réalité, c’était par sa faute que sa mère était devenue la proie de Paris…Qui pouvait donc bien être cet élève mystère? La question lui brûlait les lèvres, mais il avait promis à Montana qu’il la laisserait poser à son tour les questions qui l’intéressaient. Et il retardait déjà suffisamment l’échéance.

« Concernant les plus récentes, cinq : votre arrivée, l'attaque de Poudlard et trois morts : celle de ta mère, d'un ami à moi et de Tradd Cooper. »

Rien de très nouveau en l’occurrence. Notre arrivée avait en tout cas été suffisamment importante pour que cela provoque une vision. Mais sans doute, fallait-il que cela la concerne de suffisamment près, car cela expliquerait qu’elle ait pu avoir une vision de la mort de la mère d’Adam, d’un ami à elle et de Tradd Cooper. Restait simplement à déterminer ce qui l’unissait à Tradd. Même si de toute évidence, Adam obtiendrait certainement la réponse assez vite.

« Toi qui connais Garden, tu dois savoir ce qui la lie à Tradd Cooper. Tu dois me le dire, c'est hautement important ! Elle semblait particulièrement pressée d’avoir l’information, comme si tout dépendait de cela. C’était assez étonnant, mais Adam n’aurait pas cherché à demander la moindre explication si elle ne l’avait pas décidé d’elle même : J'ai besoin de le savoir parce que dans ma vision, elle pleurait sur son cadavre. Tu comprends, comme je te l'ai dit je ne la pense pas capable de meurtre ou quoi que ce soit dans ce goût-là, mais je manque peut-être un élément important ... »

Adam se figea. Il n’avait jamais accordé la moindre importance à la mort de Tradd, il avait même plutôt cherché à empêcher Garden de l’approcher pour qu’elle n’en soit pas affectée. Mais de toute évidence, cela allait être le cas. Il réalisait alors à quel point il avait négligé un élément important. Que cela ait trait à la mission ou non à l’origine, si Garden était touchée, la mission le serait aussi. Et même sans parler de leur devoir, Adam ne supporterait pas de voir Garden anéantie par la mort du frère qu’elle avait enfin eu l’occasion de connaître.
Ce n’était pas forcément à lui d’apprendre à Montana la vérité, mais il ne se voyait pas la faire attendre, alors qu’elle avait été si patiente avec lui jusque là. S’armant d’un sourire sincère, mais loin d’être joyeux, il répondit calmement à la question qui semblait tenir à cœur à la serdaigle.

« Garden ne tuera jamais Tradd Cooper, c’est impossible. Je commence d’ailleurs à me demander si la Garden du futur qui nous a été prédis ne s’est pas sacrifiée pour lui, puisque contrairement à notre époque, il était vivant dans celle-ci. » Il se laissa quelques instants de réflexion, mais bien sûr c’était une supposition qu’il lui était impossible d’éprouver. « Tradd est le demi-frère qu’elle n’a jamais eu l’occasion de connaître. Alors bien sûr, il a fallu qu’elle le rencontre, qu’elle fasse sa connaissance, même si je n’étais pas d’accord avec ce genre d’interférence. Mais qui suis-je pour juger ça désormais? »

Il baissa les yeux, à mi-chemin entre le repli et la confession. Il pouvait dire ce genre de choses à Montana, il n’en doutait pas, il ne craignait pas qu’elle le juge. Lorsqu’il redressa la tête et la fixa à nouveau, ce fut de manière franche et assurée. Il resserra son étreinte sur la main de Montana, comme pour s’assurer qu’elle était bien là et réceptive.

« Pourquoi est-ce que cela t’inquiète? Es-tu proche de Tradd pour avoir eu cette vision? Je ne sais pas si ça te rassurera, mais je ferais en sorte qu’il ne lui arrive rien … si ça peut éviter à Garden de souffrir. »

Son regard pétilla un instant, avant qu’il ne se reprenne. Une fois encore, il fit en sorte de puiser dans la force de Montana pour alimenter la sienne. C’était la seule façon de pouvoir continuer la conversation sans perdre la tête. Car les révélations qui lui arrivaient au visage depuis tout à l’heure avait de quoi le faire chanceler. Et il avait conscience que les révélations qu’il ferait à la jeune fille pourrait avoir un impact similaire sur elle. Il comptait donc bien lui signifier tout son soutien, il l’aiderait à faire face autant qu’il le pourrait.
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Message par Montana D. Jones Dim 31 Oct - 13:19


Dévisageant Adam avec circonspection, consciente que ses prochaines révélations concernant ce qui unissait Garden à Tradd pouvaient aussi bien me dévaster que me soulager profondément à maints égards, je tentais péniblement de mesurer mon souffle et mon rythme cardiaque. Well, mes inquiétudes étaient plus grandes encore à l'encontre de Shaelyn que je savais, elle, tout à fait capable d'une telle infamie - sans pour autant accepter de la soupçonner, je ne pouvais décemment fermer mon esprit ni couvrir chastement mes regards face à la réalité. Shaelyn était une croqueuse d'hommes : le fait qu'elle détesta l'un d'entre eux ne me paraissait pas de nature à réfréner ses appétits sexuels. Coulant à mon filleul un regard où perçait une discrète lueur de désolation - je commençais à le connaître, et point ne m'était besoin de poser la question pour deviner ce qu'il penserait d'un tel personnage - je reportais immédiatement mon esprit sur ses paroles. Pourquoi l'associais-je d'ailleurs à ces pensées futiles ? Cela ne le regardait ni ne l'intéressait aucunement, j'en avais la certitude. Merlin ! Même dans pareil instant historique et crucial, je ne pouvais empêcher mes pensées de dériver vers le Poufsouffle - si j'avais su que j'étais en réalité amoureuse du grand frère de celle qui avait pris le cœur de mon filleul ! Drôle de quatuor amoureux n'est-ce pas ?

Je ne réalisais mon erreur qu'à la seconde où les iris glacées pleines d'incompréhension du Ravenclaw rencontrèrent les miennes, et dus me faire violence pour ne pas me frapper le front de mon poing. Par Cliodna, quelle cervelle de fée je faisais ! J'avais innocemment mentionné son père oubliant par là même m'être refusée précédemment à lui révéler son identité exacte. Et voilà que je lui livrais avec assurance et décontraction sans même m'en apercevoir des éléments-clés ! Jamais je n'aurais du sous-entendre que son père était précisément capable de leur nuire à lui et à sa mère - avec le nom de l'aîné des Montgomery, la corrélation était aisée à faire pour un esprit comme le sien ; restait à espérer qu'Adam ne puisse s'imaginer issu d'un tel troll, ce qui n'était pas en soi difficile - aucun risque en les voyant de songer que cet adolescent brillant, ce jeune homme associal mais diablement intelligent pusse être la progéniture de ce Scroutt à pétard de Paris populaire mais bête comme ses pieds. Quoi qu'il en soit désormais, c'était à moi de réparer ma bêtise monumentale. Bon Merlin, j'avais bien marqué de surcroît qu'il ne fallait chercher son géniteur ni chez les Ravenclaw ni parmi des personnages très recommandables !

« Concernant les plus récentes, cinq : votre arrivée, l'attaque de Poudlard et trois morts : celle de ta mère, d'un ami à moi et de Tradd Cooper. »

Il ne parut pas même surpris, ce qui me déçut partiellement : j'aimais d'une certaine manière ses questions, ses interrogations fébriles sur ce que m'avait révélé mon don de double-vue. Après tant d'années face aux hordes de sceptiques et de perplexes qui ne se gênaient pas pour me traiter de cinglée et me recommander Ste-Mangouste - où j'avais d'ailleurs fini par atterrir d'après les révélations des élèves du futur - sa confiance en mes prémonitions était ... réconfortante. Je comprenais à présent les raisons pour lesquelles les quatre préfets m'étaient apparus un jour à peine avant leur arrivée - on m'avait adressé un message, mais pas seulement parce que leurs actions seraient importantes et modifieraient à grande échelle nos vies à tous : Adam concernait au premier chef mon histoire personnelle et y était désormais clairement intimement lié ; et Garden ... eh bien, je n'allais pas tarder à connaître la nature réelle du lien de la Hufflepuff avec Tradd Cooper et à pouvoir ainsi rassembler tous les morceaux de la toile tissée par mes augures. Mon empressement à connaître la vérité sur ce que l'ancienne préfète des jaune et noir m'avait toujours caché se comprenait mieux désormais après mes explications, j'espérais qu'Adam se montrerait ouvert à ce sujet et résolu à me répondre sans tarder : dire que je n'avais pas envie de forcer une nouvelle fois la blonde à me parler allait de soi. Le problème ne consistait pas même en le fait que nous ne nous appréciions pas, mais plutôt qu'elle se montrait désespérément fermée et obtuse à tout questionnement auquel je tentais de la soumettre, et qu'elle me reprochait de surcroît le temps passé avec Tradd - comme si elle-même n'en passait pas déjà bien trop à mon goût !

La manière dont Adam se statufia soudain au récit de ma vision pour le moins macabre m'alarma, me tirant dans le même temps de ces songeries superficielles : il savait donc quelque chose ! Je n'étais pas paranoïaque, il existait bien un lien plus fort que la simple amitié entre Garden et Tradd ! Restait à découvrir de quoi il s'agissait, et je comptais sur la bonne volonté de mon filleul à mon endroit pour me l'apprendre. Je brûlais de savoir et l'envie de hâter Adam me taraudait : je fus toutefois contrainte de refouler mon empressement, consciente de l'impact énorme que venaient de produire mes propos sur le Ravenclaw. Le sourire honnête mais guère enjoué de mon filleul augmenta mes craintes, apaisant toutefois mon impatience : il parlerait, j'allais enfin apprendre la vérité !

« Garden ne tuera jamais Tradd Cooper, c’est impossible. Je commence d’ailleurs à me demander si la Garden du futur qui nous a été prédis ne s’est pas sacrifiée pour lui, puisque contrairement à notre époque, il était vivant dans celle-ci. » Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Je décortiquais dans ma précipitation le moindre mot, la moindre parole susceptible de donner du sens à ce que j'avais déjà deviné de la situation et ce que j'en savais de façon certaine. Garden, sacrifiée pour Tradd ? Mais pourquoi ?! Au nom de quoi, Merlin ? Je les savais amis bien sûr et la seule amitié aurait pu justifier cela - en revanche, cela n'expliquait pas un tel acharnement de Clyde à détruire l'existence de mon jaune et noir. Que s'était-il passé ? Si la conviction d'Adam à l'égard de l'innocence de Garden Fear était en soi rassurante sur un plan purement raisonnable, elle faisait d'autre part palpiter mon cœur et haleter légèrement mon souffle d'appréhension. Je savais naturellement qu'il m'aurait fallu éloigner cette part irrationnelle de mon être, mais j'en étais simplement incapable - d'un autre côté, avais-je vraiment envie d'accomplir cet effort ? Au fond de moi, la réponse évidente se faisait entendre avec mauvaise foi : non, bien sûr.

« Tradd est le demi-frère qu’elle n’a jamais eu l’occasion de connaître. Alors bien sûr, il a fallu qu’elle le rencontre, qu’elle fasse sa connaissance, même si je n’étais pas d’accord avec ce genre d’interférence. Mais qui suis-je pour juger ça désormais ? »

Je dus me faire violence pour empêcher ma bouche de béer dans le vide tant cette nouvelle me laissait abasourdie, déplaisamment ahurie même. Stupéfaite de ma propose bêtise et des sottises qu'un sentiment imprévisible m'avait dictées : mais comment donc aurais-je pu bien pu le savoir ? Je n'avais percé que tout récemment le mystère des quatre anciens préfets et si certains indices m'avaient conduite sur leur piste, jamais je n'aurais pu déterminer qui ils étaient exactement sans l'aveu de l'un d'entre eux. Tradd, le demi-frère mort de Garden ... et non pas son amant ou toute autre chose semblable. Mais quelle sotte je faisais ! Moi qui avais longtemps pris son hostilité à mon égard comme la jalousie mal placée d'une potentielle petite amie qui protégeait avec hargne l'objet de ses vues ... non mais vraiment, quelle sotte ! Ce qui les les unissait était en fait aussi banal et innocent que des ... frères. Ils étaient frère et sœur. Retenant un éclat de rire de soulagement, je laissais simplement échapper un soupir relaxé tout en pressant mes mains sur mes yeux fatigués et ma tête qui cognait atrocement. M'efforçant malgré tout de conserver mon attention dirigée sur Adam, je tâchais de me concentrer sur la suite.

« Pourquoi est-ce que cela t’inquiète? Es-tu proche de Tradd pour avoir eu cette vision? Je ne sais pas si ça te rassurera, mais je ferais en sorte qu’il ne lui arrive rien … si ça peut éviter à Garden de souffrir. »

Merlin non, précisément les questions que j'avais redoutées. Garden, toujours Garden ... Arquant un sourcil dans la direction de mon filleul et songeant en mon for intérieur que tant d'intérêt pour une seule femme était décidément bien peu anodin, j'écartais les cheveux bruns retombant sur mon front en un vain mouvement pour clarifier mes pensées. Décidant pour cela de me rassoir tout en m'écartant un peu pour retrouver une forme d'espace personnel libre, je répliquais faiblement :

« Cela m'inquiète parce que mes visions me parviennent dans un but précis, celui de modifier des évènements néfastes qui surviendront si je ne fais rien. Ce qui me laisse entendre que le futur peut assurément être changé. Si je dois empêcher la mort de Tradd c'est qu'il est important qu'il demeure en vie et il doit y avoir une raison à cela. Il n'est de toute façon pas dans mes habitudes de prédire la mort de quelqu'un sans rien tenter d'y changer. Et Tradd ... il est au courant pour ma vision le concernant, je le lui en ai parlé. »

Marquant une pause dans mon élocution pour respirer profondément et tenter de masquer combien j'étais affectée par ce que j'allais ajouter - après tout, le Poufsouffle me chamboulait suffisamment pour que je l'ai embrassé lors de notre dernière conversation, je poursuivais :

« Et depuis .. je ne sais pas vraiment comment dire cela et j'ignore à quel point mais, nous sommes proches Tradd et moi. Il compte à mes yeux. » expliquais-je péniblement. « Et Andrews ... a ordonné sa mise à mort durant l'Attaque du bal de Noël, je l'ai aperçu. Il y avait Evered, Lyle Power et un autre que je ne connais pas - Quinn et Emalee n'étaient pas là, mais je ne saurais affirmer qu'elles n'ont pas reçu l'ordre. J'ai tendance à croire que ce serait fait depuis longtemps si Quinn l'avait su. »

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Message par Adam Meyer Dim 14 Nov - 12:30

Le contact chaud de la main de Montana transférait dans tout son être une sourde sérénité. Il ne pouvait pas empêcher son cœur de battre plus fort lorsque les paroles de sa marraine agitaient son esprit par ses révélations; tout comme il ne pouvait pas réfréner l’accélération de son pouls lorsque lui-même était sur le point de se confesser. Et pourtant il se trouvait dans une bulle réconfortante qui diminuait grandement ses inquiétudes. Il n’avait jamais laissé à personne un tel pouvoir sur lui, mais il faisait confiance à Montana pour s’en servir avec parcimonie.

Elle s’écarta bientôt de lui pour trouver la place de se rassoir. Adam la regarda faire, sans perdre de vue l’ultime question qu’il lui avait posée. Il ne voulait pas se montrer trop curieux, ça n’était décidément pas son genre lorsqu’il s’agissait des gens qui l’entouraient, et pourtant il ne pouvait s’empêcher de poser des questions.

« Cela m'inquiète parce que mes visions me parviennent dans un but précis, celui de modifier des évènements néfastes qui surviendront si je ne fais rien. Ce qui me laisse entendre que le futur peut assurément être changé. Si je dois empêcher la mort de Tradd c'est qu'il est important qu'il demeure en vie et il doit y avoir une raison à cela. Il n'est de toute façon pas dans mes habitudes de prédire la mort de quelqu'un sans rien tenter d'y changer. Et Tradd ... il est au courant pour ma vision le concernant, je le lui en ai parlé. »

Adam fronça les sourcils. Montana semblait avoir largement réfléchi à la question. Pour lui, ce n’était que des détails, mais cela la concernait et lui tenait à cœur, alors ça avait forcément de l’importance. Elle respira profondément avant de reprendre, marquant ainsi son trouble, dont Adam se sentit immédiatement affecté.

« Et depuis .. je ne sais pas vraiment comment dire cela et j'ignore à quel point mais, nous sommes proches Tradd et moi. Il compte à mes yeux. Et Andrews ... a ordonné sa mise à mort durant l'Attaque du bal de Noël, je l'ai aperçu. Il y avait Evered, Lyle Power et un autre que je ne connais pas - Quinn et Emalee n'étaient pas là, mais je ne saurais affirmer qu'elles n'ont pas reçu l'ordre. J'ai tendance à croire que ce serait fait depuis longtemps si Quinn l'avait su. »

Les précisions de Montana étaient troublantes. L’esprit d’Adam tourna à toute allure, tentant d’éclaircir au mieux la situation. Finalement, il ne put que soupirer en essayant de détendre ses traits. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était rassurer la serdaigle et lui promettre qu’il prendrait les choses en main et ne laisserait pas Andrews mener ses plans à bien. Car il était son ennemi, et la plupart de ses sbires aussi, pour le peu qu’il connaissait d’eux à son époque. Cela faisait partie de sa mission que d’empêcher Clyde de prendre le pouvoir, s’il pouvait faire d’une pierre deux coups en faisant épargner Cooper, alors ce serait bon à prendre. Au départ, il ne voulait pas s’impliquer, il avait été clair. Mais Garden, puis désormais Montana, faisaient plier sa volonté et fléchir son plan d’action. Dans un souffle, il avoua sa faiblesse:

« Il n’arrivera rien à Tradd. Nous ne devons plus permettre à Clyde de faire la moindre victime. J’aurais préféré me focaliser sur mon plan initial, mais je crains que les choses ne soient pas aussi simples que je l’avais d’abord cru. » Les yeux baissés sur Montana, son visage s’obscurcit. « Si tu penses que Cooper peut et doit être sauvé, alors je ferais tout pour t’aider. J’en suis venu à penser que tout était lié et si la mort de Tradd a des répercussions sur toi et Garden, qui êtes des éléments clés du puzzle, alors il faut l’éviter à tous prix. » Montana lui reprocherait sans doute sa vision logique et raisonnée des faits, alors qu’elle était uniquement motivée par l’affection qu’elle portait à Tradd. Mais c’était Adam, sa façon d’être et de faire, il ne pouvait en aller autrement. Il se laissait déjà bien trop guider par ses sentiments, qu’adviendrait-il s’il cessait totalement de faire appel à sa raison? Mieux valait ne pas y penser pour l’instant. Tout ce qui devait intéresser Adam, c’était sa mission, et pourtant …

« As-tu d’autres questions à me poser? Je suis prêt à te répondre sur n’importe quel sujet, alors n’ais pas peur de demander. Je sais que la question de Tradd t’importe beaucoup, je ne suis pas totalement aveugle, mais il n’est rien face aux dangers que nous courrons tous. » Il s’arrêta brusquement, tandis que les paroles de Montana lui revenaient en tête. « Comment sais-tu que Keaton Evered, Lyle Power, Quinn Harper et Emalee Gilliam font partie des sbires de Clyde? As-tu eu des visions les concernant, ou as-tu simplement rapproché les révélations qui ont pu être faites à leur sujet? »

Adam était curieux de connaître le cheminement de la pensée de sa marraine. Il ne pouvait en tous cas que constater à quel point elle en savait beaucoup. Il doutait désormais d’avoir grand-chose à lui apprendre. Mais après tout, c’était quelqu’un de très intelligent, débrouillard et indépendant, ça ne devrait pas l’étonner. Il sourit à cette conclusion. Il ne le dirait pas haut et fort, ça lui paraissait inutile et malvenu, mais il appréciait décidément cette conversation. Jamais, de mémoire, il n’en avait eu de semblable, et ça avait quelque chose d’assez étonnant et exaltant à la fois. Jusqu’alors toujours debout, il vint s’accroupir devant Montana. Et, prenant son visage en coupe entre ses mains, il posa délicatement un baiser sur son front. Sans la lâcher, il l’observa alors comme s’il la connaissait depuis des années et que chaque plis de son visage lui disait quelque chose de particulier.

« Je suis heureux de t’avoir rencontré … ou plutôt de t’avoir retrouvé. »
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Message par Montana D. Jones Lun 15 Nov - 21:55

J'avais cessé à cet instant de me soucier du rythme incessant du monde autour de nous, uniquement préoccupée des confessions qui s'échappaient presque involontairement de ma bouche et que je livrais à Adam avec une aisance proprement stupéfiante, moi, la jeune femme secrète comme une tombe et si renfermée que tenter d'obtenir d'elle la moindre information tenait de l'épreuve de force. Moi, si peu familière des confidences que la seule oreille à laquelle m'ouvrir était ma meilleure amie enceinte jusqu'aux yeux qui avait à juste titre bien d'autres choses en tête que mes morts et mes menus problèmes de guerre future. Consternant, je sais. Mais avec Adam les choses tournaient différemment, il m'apparaissait de plus en plus évident de placer mes secrets en sa personne et sous le sceau de son bon sens. Il n'était pas n'importe qui : il était l'être que je chercherais toute ma vie à protéger avec le relatif succès que l'on savait - ce fait tissait entre nous un lien inaliénable impossible à défaire et qui m'incitait à placer en lui pleine et entière confiance.
Me reposant sur lui pour ne pas juger négativement ma soudaine prise de distance, je m'écartais un peu d'Adam afin de retrouver un certain espace personnel de réflexion ; j'avais besoin de cette limite de proximité volontairement instaurée pour méditer clairement lorsque certains sujets plus que d'autres méritaient ma réflexion, comme c'était présentement le cas. N'étant pas lui-même un fanatique du contact physique il comprendrait ce besoin, j'en étais certaine : dans la mesure où cela m'était indispensable pour réfléchir, je ne voyais aucun inconvénient à m'écarter quelque peu.

Mon petit discours parut cependant le surprendre, ce qui suscita mon propre étonnement - mon raisonnement n'était-il pas parfaitement logique et assez justement dosé pour ne générer aucune question gênante ? Le modus operandi de mes visions m'était indubitablement plus familier qu'à mon filleul, ne croyait-il pas en ce que je lui disais ? Je m'inquiétais également de ce qu'Adam pourrait penser d'un tel investissement de ma part auprès de Tradd - particulièrement s'il avait connu la nature exacte des sentiments me liant au jaune et noir - mais je n'estimais pas avoir aucun compte à lui rendre hormis en ce qui concernait le secret que j'avais fait le serment de protéger. J'étais quasiment une adulte et plus âgée que lui de surcroît : sans me targuer d'être mieux placée que lui pour juger cette époque étant la mienne, je m'estimais capable moi qui lui avait déjà épargné la mort avant même sa venue au monde d'opérer seule certains de mes choix - tout comme il était hors de question de me voir interférer dans certaines des décisions de mon filleul. Nous avions certes des traits communs, mais j'avais la prétention de me penser à bien des égards plus bienveillante que lui.

« Il n’arrivera rien à Tradd. Nous ne devons plus permettre à Clyde de faire la moindre victime. J'opinais lentement du chef, jugeant inutile pour l'instant de rajouter le moindre mot. J’aurais préféré me focaliser sur mon plan initial, mais je crains que les choses ne soient pas aussi simples que je l’avais d’abord cru. »

C'était une évidence au vu de la manière dont mes propos l'avaient troublé, et je ne relevais pas.

« Si tu penses que Cooper peut et doit être sauvé, alors je ferais tout pour t’aider. J’en suis venu à penser que tout était lié et si la mort de Tradd a des répercussions sur toi et Garden, qui êtes des éléments clés du puzzle, alors il faut l’éviter à tous prix. »

Sa logique était cohérente et me rassurait, me laissant entendre que je pourrais en cas de besoin compter sur son soutien - il serait véritablement le support et l'appui dont j'avais eu si longtemps besoin, ce n'avait pas été des promesses en l'air. L'importance qu'il m'accordait au même titre qu'à Garden était une preuve de plus à mes yeux de la valeur qu'il me prêtait, et cela seul me parut un hommage supplémentaire. Il me considérait utile, indispensable à l'équation et à leur mission, « un élément-clé » selon ses mots. Il n'aurait pas pu m'adresser plus beau compliment.

« As-tu d’autres questions à me poser? Je suis prêt à te répondre sur n’importe quel sujet, alors n’ais pas peur de demander. Je sais que la question de Tradd t’importe beaucoup, je ne suis pas totalement aveugle, mais il n’est rien face aux dangers que nous courrons tous. » Ou peut-être qu'au contraire il était tout, qui pouvait savoir ? Peut-être n'avais-je simplement pas encore reçu cette prémonition car l'heure n'était pas venue, peut-être que comme tant d'autres Tradd se révèlerait un jour en héros aux yeux de tous lui qui ne s'estimait pas même encore capable de grand-chose d'héroïque. Qui pouvait deviner, qui pouvait prétendre connaître intégralement le cours tortueux de l'avenir et les imprévisibles aléas du temps ? Je m'aurais crue submergée par un torrent de nouvelles interrogations, mais m'aperçus en définitive que ma curiosité avait été satisfaite et la plupart de mes questions résolues. Adam cessa de parler tandis qu'une mystérieuse lueur impossible à identifier faisait étinceler ses yeux, je m'abstins donc de prononcer un mot avant qu'il ne m'eut dévoilé le fond de sa pensée.

« Comment sais-tu que Keaton Evered, Lyle Power, Quinn Harper et Emalee Gilliam font partie des sbires de Clyde? As-tu eu des visions les concernant, ou as-tu simplement rapproché les révélations qui ont pu être faites à leur sujet ? »

La question se posait en effet : d'où tenais-je mes informations et quels étaient les indices qui me permettaient d'affirmer de si fortes accusations ?

« Comme je l'ai dit, j'ai vu Keaton et Lyle en cagoules. Je ne connais Lyle Power que par les on-dit et autres simagrées mais Keaton a toujours été en admiration devant Clyde - depuis leur arrivée à Poudlard il le suit constamment partout comme un petit chien. Comme lui il a toujours été considéré comme un type insignifiant alors qu'il briguait le poste de préfet. Je ne crois pas qu'il soit foncièrement méchant mais il a l'air assez bonne poire et influençable. Quant à Harper et Gilliam, tu n'étais pas là pour le voir mais Clyde a grandi avec elles, ce sont ses deux admiratrices ... l'éminence grise et la protégée. Avec une telle importance, à combien estimes-tu les chances qu'elles ne trempent pas là-dedans ? » concluais-je sombrement.

Observant mon filleul s'accroupir devant moi, j'attendis tranquillement ses propres remarques et constatations, souhaitant au fond de moi qu'il consente à m'éclairer sur ce sujet également. Je n'étais pas tout à fait sûre de ce que les deux filles étaient devenues à son époque, mais leur proximité avec Clyde et ce qu'avait annoncé à leur propos la seconde génération m'en donnaient une assez bonne idée, j'en avais peur. Je ne bougeais ni ne modifiais ma posture d'un seul millimètre lorsqu'Adam se saisit de mon visage, déposant sur mon front un léger baiser puis plongeant dans les miens ses yeux couleur glacier.

« Je suis heureux de t’avoir rencontré … ou plutôt de t’avoir retrouvé. »

Plus émue que je n'aurais su l'exprimer par des mots, je l'étreignis un bref instant contre moi et relevais la tête vers lui, tout sourire.

« Moi également ... Tu ne peux pas imaginer le soulagement que ça représente de te savoir en vie et bien portant. »
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