Intrigue n°5 Le plan diabolique de Clyde

Le château était enveloppé d’une brume légère en ce début de matinée. La plupart des élèves avaient déjà ralliés la Grande Salle pour y prendre leur petit déjeuner. Mais certains manigançaient à l’abris des regards, dans une salle de cours désaffectée du sixième étage. Celui qui monopolisait la parole, pour une fois, n’était pas Clyde Andrews, mais un de ses sbires les plus précieux, Keaton Evered. Car ce dernier, en plus d’être l’ami du leader, était sans doute la voix la plus sage de la bande. Keaton avait été trop affecté par les morts engendrés lors de leur précédente attaque pour risquer qu’une telle débâcle se reproduise. Et son avis pesait lourd dans la balance, et avait longtemps contraint Clyde à l’inaction. Car il ne cherchait pas, en soit, les morts inutiles. Il voulait que ses actions aient du sens et des répercutions, mais selon la logique qu’il entendait suivre. Les réticences de Keaton avaient donc longtemps retenu son bras. Mais alors que son ami exposait ses arguments, il leur trouvait soudain bien peu de force. Il trancha donc d’une voix sèche et sans appel.

« Ça suffit Keaton. Nous mettrons notre plan à exécution aujourd’hui. Il n‘y a aucun risque à craindre. Et c‘est la seule solution concrètement envisageable désormais. »

« De toute façon, il faut lancer le sort tant que la potion est encore dans l’organisme de nos cibles. »

Clyde hocha la tête. Quinn marquait un point, et même Keaton ne pouvait pas trouver de contre argument à ça. Une potion avait été savamment versée dans les gobelets lors du bal de la veille. Mais Clyde et sa bande ne pouvaient pas s’attendre à ce que de petits rigolos aient la même idée. Car la veille, leur potion n’avait pas été la seule à être ingurgitée par les élèves. D’ailleurs, cela expliquait les réticences de Keaton. Il craignait que les autres potions n’aient pu interférer avec la leur, sans compter que leurs cibles avaient aussi très bien pu ne pas toucher un seul verre de la soirée, aussi étonnant que cela paraisse.

« Bien, vous avez choisi la personne avec qui vous ferez l’échange? »

Ceux qui étaient concernés firent signe à leur leader. Sans un mot de plus, ils sortirent leurs baguettes comme un seul homme, et commencèrent le rituel.

Un faisceau de lumière passait d’une baguette à l’autre, tandis que Clyde psalmodiait une formule en latin. Lorsqu’il cessa de parler, ceux de sa bande concernés par l’échange perdirent connaissance et tombèrent sur les coussins qui avaient été préalablement préparés à leur intention. Mais il n’eut pas le temps d’estimer si son plan avait fonctionné. Le château tout entier vibra, la moindre pierre de l’édifice parut alors sur le point de céder. Les membres encore conscients échangèrent des regards sombres. Clyde savait qu’ils n’étaient pas à l’origine de ce phénomène.



Le changement de corps

Il fallut un certain temps à Emalee Gilliam pour retrouver ses esprits. Sa première réaction fut de chercher un miroir dans lequel découvrir son nouveau reflet. Mais ce qu’elle y vit ne fut pas pour l’enchanter. Sa cible à l’origine était Gemma Langley, une petite gryffondor sans grand intérêt, avec laquelle elle avait l’avantage de n’avoir aucun atome crochu, et qui pourrait donc porter le chapeau pour ce qu’elle ferait. De toute évidence, le sort avait des ratés, puisque le visage qu’elle avait sous les yeux était celui de Tanya Ryan. Il fallait qu’elle sorte de là et retrouve les autres, après quoi il serait toujours temps de statuer.

Tanya n’avait rien demandé à personne. Elle voulait seulement qu’on la laisse tranquille. Mais ce n’était décidément pas son lot. Et elle fut assez surprise de découvrir dans la glace un visage qui n’était pas le sien. Elle venait en effet de se lever dans la peau de Lyle Power. Comme si changer de corps n’était pas une expérience suffisamment traumatisante, il avait fallu qu’on la colle dans celui d’un homme! D’ailleurs, qui était à l’origine de ça? Était-ce lié à l’étrange vibration des murs qui l’avait tirée hors du lit?

Un air soucieux passa sur le visage que Lyle découvrit dans le miroir. Il avait prévu d’échanger sa place avec Dayton Sommers. Au lieu de ça, il se retrouvait dans un corps parfaitement inutile. Qu’à cela ne tienne, il ferait encore plus de dégâts pour calmer sa frustration. Tabatah Jennings n’était pas la cible parfaite, mais elle serait la coupable idéale d’ici ce soir.

Etant donné les circonstances, Tabatah aurait volontiers échangé sa place avec n’importe qui. Sa vie prenait une tournure des plus déplaisantes, et elle avait peur que Paris finisse par lui faire regretter le choix qu’elle avait fais. Pour autant, elle n’avait jamais cherché à se cacher de lui à l’aide de la magie. On le faisait aujourd’hui pour elle, contre sa volonté. Pourquoi Coralie Dennell? La vipère se trouvait-elle dans son corps à l’heure actuelle? Si c’était une plaisanterie, elle n’était pas de bon goût. Et si ça n’en était pas une … le pire était à craindre.

Coralie lâcha un juron et s’attira des regards surpris. Son hôte ne devait pas être du genre à montrer sa rage, en fait il n’était tout simplement pas du genre grand-chose. Un poufsouffble débile, un arriéré qui s’effaçait volontairement; Coralie ne lui avait jamais prêté un grand intérêt. Pour dire vrai, elle ne connaissait même pas son nom. Elle traversa la salle commune inconnue sans prêter la moindre attention aux élèves présents. Il fallait qu’elle retrouve Clyde, car elle ne pouvait pas rester dans ce corps minable.

Matinal ou non, Chandler n’avait pas eu le choix ce matin. Le château avait vibré intensément durant plusieurs minutes, et quiconque dormant entre ces murs avait forcément été réveillé. Mais à peine éveillé, quelque chose d’autre l’avait dérangé. Il ne se sentait pas à son aise, sans parvenir à en déterminer la cause. Il la trouva cependant lorsqu’il daigna se présenter devant un miroir. Il ressemblait comme deux goutes d’eau à ce stupide lion … Aden Teel.

Aden trouva rapidement ses marques. Il avait conscience de ne pas être dans le bon corps, c’était d’une évidence flagrante. Mais il ne se laissa pas perturber pour autant. Il jeta un petit coup d’œil dans la salle de bain, afin de savoir dans quel corps exactement il avait atterri. Sa réponse lui fit découvrir les dents dans un sourire carnassier. Sawyer Waldorf. Quelle délicieuse cible. Normalement, il aurait du atterrir dans le corps de ce crétin de Kerr Travis, car lui faire porter le chapeau pour ses mauvaises actions aurait été un réel plaisir. Mais Sawyer ferait l’affaire. Se retrouver dans le corps d’une femme était un brin perturbant, mais cela donnait surtout de très bonnes idées au gryffondor. Il ne perdit pas plus de temps. Il connaissait sa salle commune, il ne comptait pas se lancer dans l’enquête qu‘il avait prévu à l‘origine. Il quitta donc les lieux sans plus de cérémonie.

Un boucan infernal réveilla Sawyer. Que ce soit les murs qui se mirent à vibrer alors qu’elle vivait une aventure glorieuse et glamour, ou ses camarades de chambre qui commencèrent à piailler, Sawyer les maudissait tous. Mais elle ravala bien vite sa hargne lorsqu’elle avisa les visages quasi inconnus de celles qui partageaient son dortoir. Elle en reconnaissait vaguement deux, et à ce qu’elle savait, il s’agissait de serdaigles. Ne faisant ni une ni deux, elle se précipita dans la salle de bain et son visage se figea face au miroir. Mais ce n’était pas le sien. C’était celui d’Emalee Gilliam.

Kristinna s’éveilla dans son nouveau corps avec un étrange mal de crâne, et elle savait qu’il n’était pas simplement dû aux tremblements des murs. Avec précaution et professionnalisme, elle admira son nouveau corps jusqu’à ce que, intriguée, elle ne se faufile jusqu’à une glace. La bouche qui n’était pas la sienne s’entrouvrit, et elle vit sa propre surprise se peindre sur les traits d’Elektra Petrova.

La vélane s’était levée aux aurores ce matin là. Elle s’était glissée à l’extérieur de sa salle commune et avait arpenté les couloirs du château qui s’éveillait à peine. Elle s’était installée dans un coin tranquille, mais avait été surprise par le tremblement, et plus encore par l’étrange engourdissement qui s’était emparé d’elle. Elle s’évanouit pour reprendre ses esprits l’instant d’après. Mais il était clair qu’elle n’était plus au même endroit. Des visages fanés se tournèrent vers elle. Mais elle les ignora rapidement pour s’approcher d’un miroir. Le visage qu’elle y découvrit se révéla aussi fané que ceux des élèves qui l’entouraient.

Le coup avait été porté avec précision. Lisy exultait à la simple idée de pouvoir s’amuser impunément pour les prochaines vingt quatre heures. Cette journée allait être la sienne, celle de son art le plus sournois. Elle ne voyait pas comment il pourrait en aller autrement, du moins jusqu’à ce qu’elle ne réalise qu’elle était exactement dans la même pièce que précédemment. Et l’espace d’un instant, elle crut que le sort n’avait simplement pas marché. La réponse ne lui sauta aux yeux que lorsqu’elle se vit à quelques pas à peine, dans cette même pièce. Mais ce n’était pas elle, seulement son corps, à l’intérieur duquel la mauvaise personne semblait avoir pris place. Car elle-même se retrouvait prisonnière du corps de l’une de ses alliés, Kristinna Westfield.



L'éveil des Gardiens

Un souffle parcourut tout le château, le faisant vibrer de part en part, sans qu’il soit pour autant possible d’en comprendre le sens. Car le souffle se calma bien vite. Et, contre toute attente, il ne sembla pas avoir fais le moindre dégât. Du moins, en apparence, car il fallait être au bon endroit au bon moment pour comprendre l’ampleur et la puissance du phénomène. Car ça et là dans le château, en des endroits plus ou moins déserts, des élèves avaient été touchés par une fulgurante décharge électrique. Ils se remettaient avec peine de leurs émotions, cherchant à s’agripper à ce qu’ils pouvaient. Leur vue était trouble et leurs pas chancelants. Les quelques spectateurs du phénomène ne pouvaient pas le comprendre, car la réponse était seule connue des victimes. Celles-ci n’étaient d’ailleurs pas tant des victimes que des élus. Le château les avait choisi. Ils seraient désormais et pour les 24 prochaines heures son bras armé.

A travers les couloirs du cinquième étage, une plainte s’élevait. Raven Beckett avait été surpris par l’un des récents éboulements. Il gémissait sans grand espoir que quiconque vienne à son secours. Car il avait beau ne plus rien comprendre à ce qui se tramait, il n’était pas dupe. Poudlard avait suffisamment eut son lot d’ennuis pour qu’il sache que désormais chacun s’afférait à sauver sa propre peau. Aussi fut-il passablement surpris de voir une frimousse familière s’inviter dans son champs de vision. Gemma Langley s’approcha de lui, mais elle semblait différente. Pourtant, l’inquiétude qu’il put lire sur son visage lui rappela la Gemma qu’il connaissait. Grièvement blessé à la jambe, il se trouvait bien incapable de se mettre debout, et les différentes blessures légères qu’il affichait n’étaient pas belles à voir. La gryffondor s’agenouilla à ses côtés et ne put empêcher des larmes de poindre aux coins de ses yeux. Elle posa une main sur son torse, en lui garantissant que tout allait s’arranger. Elle y croyait à peine elle-même, mais un faisceau de lumière apparut sous ses paumes. Surprise, réprimant ses sanglots, elle plaça ses deux mains au dessus du corps de Raven et ses blessures disparurent comme par enchantement.

Jaylen Killam reprenait tout juste ses esprits lorsqu’il tomba sur le chanteur des Blackbirds et sa groupie. Lorsque celle-ci tourna ses yeux rougis vers lui, une étrange chaleur les enveloppa tous deux. Mais ils n’eurent guère le temps de discuter, car le château se remit une fois de plus à vibrer. L’endroit déjà en situation précaire ne leur apportait aucune précaution. Des pierres se disloquèrent pour tomber droit sur eux. Jaylen se couvrit avec ses bras comme si cela suffirait à le protéger. Et contre toute attente, ce fut exactement ce qui se produisit. Un fin mais puissant champs de force émergea de ses paumes pour les couvrir tous les trois avant qu’il ne soit trop tard. Raven, déjà passablement déstabilisé parce qu’il s’était produit avec Gemma eut du mal à y croire. Mais Gemma, elle, vit naître en elle une certitude: Jaylen était comme elle.

Le dernier tremblement n’augurait rien de bon. Mais Garden Fear aurait été bien incapable de l’expliquer. S’agissait-il encore d’un retour de bâton, dû à l’arrogance dont les Préfets du futur faisaient preuve en cherchant à modifier le passé? Tradd Cooper tourna un regard sombre vers elle, qui ne fit que la troubler davantage. Elle essayait, une fois de plus, de rattraper le temps perdu en cherchant à connaître ce frère décédé dans sa réalité. Il agrippa son bras, en lui conseillant de se mettre à l’abris. Mais Garden ne put pas le contredire tant sa poigne était forte. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais lui ne comprenait pas. Elle finit par souffler qu’il lui faisait mal, et il la lâcha aussi tôt. Interdit, il la regarda ramener son bras à elle et le serrer comme si la douleur était insupportable. Trop confus pour s’excuser ou même articuler le moindre mot, il lui faussa simplement compagnie, la laissant geindre dans son coin. Et une idée chassa bien vite Garden de son esprit. Il se sentait étrangement puissant, et il comprenait qu’il était temps de réunir la Resistance pour porter un coup fatal aux encapuchonnés.

Une étrange sensation habitait Emerson Camden, et ne semblait pas vouloir la quitter. Elle voyait subitement les choses sous un jour nouveau, mais ça ne la troublait pas. Au contraire, jamais elle ne s’était sentie aussi en phase avec elle-même. Mais cette certitude qui l’étreignait fut troublée par l’imminence d’un danger. Quelques secondes plus tard, elle croisa Tabatah Jennings et lorsque leurs regards tombèrent l’un dans l’autre, Emerson comprit. Elle ne laissa pourtant rien paraître et agit avec le plus grand naturel.
Lyle sentait sa première victime prête à être dégustée, aussi joua-t-il son rôle en entrainant Emerson dans une pièce vide à grand renfort de promesses. Mais elle n’était pas dupe. Et lorsque Lyle s’apprêta à lui sauter dessus, une bourrasque de vent le rejeta en arrière. Emerson ignorait comment, mais elle se savait à l’origine du phénomène. Elle se précipita hors de la pièce et la verrouilla. Il n’était pas question que Tabatah fasse le moindre dégât aujourd’hui.

Quelque chose l’incitait à quitter sa salle commune, bien qu’elle ne puisse pas l’expliquer. En effet, Leslie Jeffers se sentait irrémédiablement attirée vers un point précis du château, et elle n’avait aucune intention d’y résister. Mais en chemin, elle tomba sur Adam Meyer et Poppy Milbrooks qui discutaient à voix basse et se turent en la repérant. Leslie se sentit étrangement insultée. Elle s’approcha d’eux avec l’étrange envie de les punir. Et elle n’eut pas plus de quelques mots à dire pour que le serdaigle taciturne et l’orgueilleuse poufsouffle ne se répandent en excuses. Adam proposa même de faire n’importe quoi pour se racheter, elle n’avait qu’à le lui ordonner. La révérence qui se lisait dans ses yeux étaient sincère, de même que la profonde admiration de Poppy. Mais Leslie les délaissa avant de se laisser submerger par les idées d’ordres qui lui venaient naturellement.



Le danger Lyle

Tabatah, ou plutôt Lyle, frappait de toutes ses forces contre la porte, dans l’espoir que quelqu’un l’entende. Il avait fais tellement de projet pour cette journée qui s’annonçait magistrale que s’être fais enfermé de la sorte le mettait de très mauvaise humeur. Il ne comprenait d’ailleurs strictement rien de ce qu’il s’était passé. Depuis quand Emerson possédait t’elle un tel pouvoir? Il comptait bien se venger, et lui arracher ce secret dans la foulée. Mais il fallait d’abord qu’il sorte de là.
Qu’elle ne fut pas sa surprise d’entendre une voix derrière la porte. Après quelques mots échangés, il comprit qu’il s’agissait du très suspect Adam Meyer. Il ne doutait pas que ce bon samaritain lui ouvrirait la porte sans faire d’histoire. Mais c’était sans compter les questions qu’il se mit à poser. Lyle eut le sentiment de s’en être plutôt bien sortis, d’autant qu’Adam lui promit d’aller chercher quelqu’un qui saurait déverrouiller la porte.

Intrigué par le comportement d’Adam, Paris Montgommery n’était pas persuadé de ne pas aller droit dans le mur. Le serdaigle n’était pas du genre à vendre Tabatah, et pourtant c’était exactement ce qu’il venait de faire. Paris aurait pu dédaigner l’offre mais, piège ou non, il ne pouvait pas laisser passer une telle occasion de se venger de la serdaigle. Et il fut assez étonné de reconnaître sa voix derrière la porte indiquée par Adam. Il lui jura que, lorsqu’il aurait ouvert cette porte, il allait lui faire regretter sa venue au monde, jubilant de la faire ainsi trembler de peur. Puis il ouvrit la porte d’un simple mouvement de baguette. Il ne s’attendait cependant pas à voir Tabatah fondre sur lui et un craquement sonore retentit lorsqu’il se prit son poing en plein dans le nez. Lyle profita de la diversion pour lui voler sa baguette et la retourner contre lui. Il se contenta de corriger son arrogance et le laissa inconscient dans le couloir. Montgommery n’avait rien d’une cible excitante, il savait pouvoir faire mieux.



La révélation du Directeur

En catastrophe, le Directeur avait réunis les différents professeurs dans son bureau. Ceux-ci se posaient de plus en plus de questions, et étaient bien trop intelligents pour ne rien soupçonner. Mais il savait qu’ils étaient loin de se douter de ce qui était en train de se produire. Faisant taire les chuchotements d’un simple geste de la main, il s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole.

« Professeurs, mes chers collègues… L’heure est grave. Plus que jamais vous allez devoir assurer le calme et la sérénité dans ce château, car la journée qui va suivre est historique. Lorsque je suis entré en fonction, il a fallut que je prenne connaissance de nombreuses informations sur le château, dont certains secrets très bien gardés. En épilogue d’un ouvrage destiné aux directeurs de Poudlard, il était question d’un évènement assez particulier. Mes prédécesseurs et moi-même avons tous toujours pensé qu’il s’agissait davantage d’un mythe que d’une réelle histoire, et que ce devait être une façon de terminer le livre sur une pointe d’humour … »

Le Directeur eut un rire bon enfant, avant de se reprendre, l’air grave.

« De toute évidence nous nous étions tous lourdement trompés. A l’époque où l’école a été fondée, il semblerait que ses créateurs aient cherché à donner au château les moyens de se défendre seul en cas de grand danger. Jusqu’à maintenant, Poudlard n’a jamais eu à monopoliser ce pouvoir, mais la situation actuelle l’y a forcé. Les attaques qui s’enchainent depuis le début de l’année, les différentes visites que nous recevons du futur, ainsi que les récents évènements du bal, tout ça a décidé le château à se défendre. « Contre qui? » allez-vous me demander - et vous poseriez alors une très pertinente question. Je serais tenté de vous répondre contre nous, mais ce ne serait pas tout à fait exact. Poudlard ne s’est pas réveillé par hasard, ni sans avoir identifié ses ennemis. Ce sont eux qui ont du soucis à se faire. Car les ennemis de Poudlard vont avoir beaucoup de mal à survivre à cette journée… »