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I hope you have all you've dreamed of ✗ Emalee

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Message par Quinn Harper Mar 27 Mar - 4:24


« Nothing is for ever, you and me are the best example but even if you doubt I'm still care about you »




Les rues bondées ne l’avaient jamais mise très à l’aise. Les foules, les marées de gens, tout cela ne l’avaient jamais plus. Elle avait donc été soulagée de voir le calme ambiant que le soir semblait apporter à Pré-au-lard. Elle ne se sentait pas assez forte ce soir pour faire face à la foule, peut-être parce qu’au final, Quinn n’avait jamais connu ce monde-là. Son univers à elle, c’était les noirs cachots et la solitude assourdissante et si, jadis, elle avait pu s’en plaindre, aujourd’hui, ce monde lui manquait quelque peu. Ou pas. En fait, par moment, elle se disait que ce n’était qu’un manque d’habitude, qu’un jour, elle finirait par s’y faire. Un jour. Pas maintenant. Peut-être parce c’était que trop récent, parce qu’elle s’était plus ou moins effacée ces dernières années, travaillant dans l’ombre pour l’Organisation et que se retrouver dans un tel environnement était un choc. Elle s’était longtemps contentée de recruter dans l’ombre, dans le silence, formant des recrues, comme ce fut le cas avec Emerson, mais également Adam, qui était sans doute sa plus belle réussite. Aujourd’hui, alors que Clyde l’avait placée à Poudlard en plein cœur du corps professoral, à la tête de son ancienne maison, elle peinait à s’habituer aux salutations respectueuses des élèves qu’elle croisait dans les couloirs ou aux sourires timides que lui servaient les jeunes adolescents. Si, des années plus tôt, elle avait attiré les regards des garçons de son âge, ce n’était pas elle qui avait été sous le feu des projecteurs et qui attirait les salutations et les sourires, mais Emalee. Quinn ne put réprimer un soupir en songeant à son ancienne meilleure amie. Depuis le décès de cette fillette autour de laquelle le monde avait tourné avant son entrée à Poudlard, Emalee avait été la personne à laquelle Quinn s’était le plus attachée. Secouant légèrement la tête, la brunette chassa son amie – enfin, celle qui l’a été jadis – de son esprit.

Elle quitta les rues bondées pour s’enfoncer dans un dédale de ruelles sombres sans ciller, connaissant le chemin qu’elle empruntait, elle aurait pu le faire les yeux fermés. Elle retrouva le calme inquiétant des sinistres ruelles délabrées, ignorant les gens qu’elle croisait et les mains qu’ils tendaient parfois vers elle dans l’espoir d’avoir quelques pièces sonnantes et trébuchantes. Quinn ne ralentit même pas son pas assuré, ne baissa pas la tête vers eux, comme s’ils n’étaient que de vulgaires poussières sur le sol crasseux. Jamais elle n’avait réellement posé les yeux sur les autres, les ignorant plus qu’autre chose, et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer. Le malheur des autres ne l’importait pas, ne la touchait pas. On pouvait lui reprocher de manquer de cœur, elle n’aurait fait qu’en rire. Quinn savait qu’elle n’avait jamais eu le cœur sur la main, elle avait appris très vite que si elle voulait survivre, elle devrait se montrer égoïste et c’était ce qu’elle faisait. Elle aidait seulement ceux qui était importants pour elle, jamais les autres. Ils pouvaient tous mourir, elle ne verserait pas une seule larme sur leur dépouille. Les gens qui étaient dans cette ruelle sombre et qui mendiaient n’étaient que des débris de la société avec une capacité d’adaptation si lamentable qu’ils ne pouvaient survivre à la guerre qui faisait rage. Ils ne méritaient ni son attention, ni son aide, simplement le mépris qu’elle leur servait sur un plateau d’argent.

Elle s’était sagement éclipsée du château après que le soleil ne se soit couché, après s’être assuré que tous les élèves étaient dans leur dortoir, du moins, ceux de sa maison. Sa maison. Aujourd’hui cette appellation n’avait plus le même sens. Serdaigle avait toujours été sa maison d’accueil, elle avait toujours été fière de porter les couleurs de Rowena Serdaigle, mais aujourd’hui, ce n’était pas la même chose. Elle dirigeait cette maison, en faisait la sienne pour de bon. Elle était la directrice de la maison qui composait les Élites de la société future. C’était à la fois gratifiant et ironique. Elle était de retour à Poudlard alors qu’elle avait toujours détesté cette école, pourtant, les choses avaient une saveur bien différente aujourd’hui. Bien que les murs du Château fussent toujours hantés et qu’ils étaient chargés de souvenirs bien douloureux. Encore une fois, elle balaya ces pensées. Ça non plus, elle ne voulait pas y songé. Il y avait tellement de sujets dont elle ne préféraient ni abordée ni songé, comme une centaine de tabous qu’elle s’imposait pour que ses murs tiennent en place. Tout le monde change avec le temps; les gens retournent leurs vestes, certains profitent plus de la vie, d’autres s’assagissent ou encore réalise qu’ils passent à côté de plein de belles choses. Ce n’était pas le cas de Quinn. Certes, elle avait changé. Elle s’était un peu plus barricadée, elle s’était refroidie encore un peu, au point d’attendre la froideur de la calotte glacière, elle tenait les gens encore plus à distance, même ceux avec qui elle avait eu jadis l’habitude d’être chaleureuse et aimante. Elle était devenue plus froide, plus dure et plus sombre encore que lorsqu’elle était une pauvre petite élève dans une école de magie trop grande, simplement pour se protéger du monde qui l’entourait. Elle avait appris qu’elle ne pouvait pas faire confiance, même en ses amis. Après tout, Emalee ne l’avait-elle pas en quelque sorte trahi en lui cachant qu’elle aimait Clyde? Celui-ci ne l’avait-il voulu l’utiliser pour oublier sa belle? Ne le faisait-il pas toujours en quelque sorte?

Elle poussa la porte de la Tête du Sanglier, un peu agacée par son propre comportement. Quinn n’avait pas l’habitude de traîner dans de tel endroit qu’elle jugeait fort dégoûtant, mais elle savait également que c’était un lieu où les rumeurs étaient facilement repérables. Elle regarda autour d’elle pendant un moment avant qu’une silhouette qui fut jadis connue attirât son attention dans un coin de la salle. Pinçant les lèvres, elle soupesa le pour et le contre avant de s’avancer, sa cape traînant dans la poussière. Elle rabattit sa capuche sur ses épaules, dévoilant son visage à la jeune femme installée à sa table et elle tenta un sourire qui se fait un peu amer malgré tout. Sans demander aucune permission, elle se laissa gracieusement tomber sur la chaise en bois face à cette ancienne amie.

«Emalee.»

Sa voix était douce, presque mielleuse et suffisamment basse pour qu’elle seule puisse l’entendre au milieu du silence de mort dans le bar crasseux. Quinn se souvenait sans mal de ce soir où leur amitié avait éclatée sous l’annonce de l’amour d’Emalee pour Clyde. Depuis, les choses n’avaient jamais été pareilles. Malgré qu’elle avait fait des efforts, jamais Quinn n’avait été capable de passer l’éponge complètement. Depuis le temps, les choses ne s’étaient guère arrangées. Ema’ avait quitté Londres des années plutôt et en dehors de quelques lettres, elles n’avaient eu aucun contact. Au final, leur amitié déjà fragile avait un peu plus dépéri et étrangement, en dehors d’une pointe de nostalgie, Quinn ne la regretta pas vraiment. Elle en voulait seulement à l’ancienne bleu et bronze d’avoir quitté Clyde et par le fait même de l’avoir oublié à le ramasser à la petite cuillère et d’encaisser ses fureurs.

«Que vient faire quelqu’un comme toi dans un trou comme celui-ci, si tard au milieu de la nuit? N’as-tu rien d’autre à faire que de prendre la poussière dans ce taudis?»

Sa voix était chargée de sous-entendus indélicats, mais particulièrement bien voilés. Elle se demandait réellement ce que faisait Emalee ici, plutôt qu’auprès de son ancien amant à essayer de recoller mes morceaux. Elle posa son menton sur ses mains jointes, une lueur de curiosité au fond des yeux.
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Message par Emalee Gilliam Mar 27 Mar - 16:02

    Voilà longtemps que je n'étais pas revenue dans le monde qui était le mien. Partir à Paris n'était peut être pas la meilleure de mes idées, mais cela m'avait permis de m'éloigner, m'éloigner de ce qui me faisait souffrir. Une année entière s'était écoulée sans même que je ne puisse rentrer à Londres une seule fois. Je l'avais prévu bien sur, je voulais rentrer afin de revoir mes parents, mes amis, j'en fus cependant incapable. Toujours sur le départ, je finissais pas reculer, parfois alors que j'étais à l'aéroport même, je me sentais incapable de rentrer et d'affronter ce que j'avais tant voulu fuir.
    - Tu veux aller dîner quelque part ?
    James était toujours là, il ne m'avait pas laissée, se doutant que le retour serait plutôt difficile pour moi. Je ne m'étais encore jamais retrouvée seule dans l'appartement, du moins pas depuis mon retour. Je fus frappée de le trouver exactement comme je l'avais laissé, chaque chose à sa place, comme si je n'étais partie qu'une petite semaine.
    - Non, c'est gentil Jam', j'aimerai juste passer une soirée seule.
    Avec un sourire il sauta sur ses pieds et attrapa son manteau. Il était toujours si compréhensif, ne se vexait presque jamais, c'était pour moi incompréhensible. Je ne comprenais pas ce qui le poussait à être toujours si patient. Je n'oubliais pas ma faiblesse dans l'avion, je lui avais donné l'impression d'être prête à être avec lui, mais ce n'était pas le cas, et sûrement ne le serait-ce jamais. Après avoir déposé un baiser sur mon front, il sortit et rentra chez lui. Soudainement l'appartement me semblait bien vide, j'avais l'impression d'être seule dans un palais. Le silence me pesait et l'impression d'être revenue au point de départ m'angoissait. Après avoir allumé un feu, je retournais m'asseoir sur le sofa qui faisait face à la cheminée, tentant de lire un peu je fus rapidement gênée par une sorte de scintillement qui se manifestait au rythme du mouvement des flammes. Me relevant, je me dirigeais vers le coin qui émettait cette lumière. J'y retrouvais le bracelet, au sol, à la même place que lors de mon départ. M'accroupissant pour le saisir, je restais ainsi un long moment, happée par le petit cœur et ce qui avait été gravé en son sein. Le visage qui m'avait hanté si longtemps revenait peu à peu, et bientôt je ne pus faire autre chose que penser à lui. Qu'était-il devenu ? Avait-il refait sa vie ? J'avais fait cela pour lui, ainsi je pensais qu'il avait pu refaire sa vie, sans moi, cependant cette idée me terrifiait. J'avais à nouveau envie de me retrouver près de lui, je voulais lui parler, lui expliquer ce qui s'était passé, mais je n'en avais pas le droit, je devais assumer ma décision jusqu'au bout, il aurait été injuste de lui demander quoi que ce soit après ce que j'avais pu lui faire. Je ne pouvais cependant pas le nier, il me manquait, terriblement. Tout dans cet appartement m'offrait le souvenir d'un moment passé avec lui, et ce bracelet, que je remettais à mon poignet, était le symbole d'un amour qui ne trouva jamais la mort, malgré les illusions que j'avais pu nourrir.

    Après une demi heure passée dans une semi prostration, je me levais et décidais de sortir d'ici, de prendre l'air. Attrapant mon manteau je quittais presque à la hâte cet endroit qui me devenait ce soir presque insupportable. Je décidais de m'éloigner le plus possible de cet appartement, pour une soirée du moins, marchant sans grand but, je prenais une direction qui m'était presque inconnue depuis le temps, je n'étais pas allée à Pré-au-Lard depuis des années, ou depuis une année, je ne savais plus vraiment. Rabattant le capuchon de ce qui était une sorte de longue cape sur ma tête, je dissimulais mon visage alors que je déambulais dans les rues sombres de la ville magique. Quinn et moi, à l'époque de notre scolarité, nous échappions souvent de l'école afin de nous promener dans ces rues étranges, nous avions alors l'impression d'être libres, d'être indépendantes. Bien sur nous ne l'étions pas, et j'avais l'impression que peu de choses avaient changé depuis, nous n'étions pas plus libres, pas plus indépendantes. Du moins moi, je ne l'étais pas. J'étais plus que jamais dépendante de Clyde, de son image, de son souvenir. Je n'étais pas libre, j'étais prisonnière de l'amour inconditionnel que je lui portais et dont je n'étais pas capable de me passer. J'avais essayé de m'en défaire, pour lui, pour ne plus intervenir dans sa vie et le laisser refaire la sienne sans aucun poids du souvenir. L'avait-il seulement pu ? Je l'espérais. J'espérais ne pas avoir fait tout cela pour rien, qu'il soit heureux, même si ce bonheur dont je ne faisais plus partie me déchirait. La Tête du Sanglier était l'endroit parfait pour se terrer ce soir, j'étais sûre de n'y croiser personne de ma connaissance. Après tout pourquoi ne pas se contenter d'un parc ou d'un bar moldu ? Je ne savais l'expliquer, je ressentais le besoin impérieux d'être dans ce monde là, ce monde qui m'était presque devenu étranger. Poussant la porte, je remarquais que les regards se tournaient vers moi, ôtant mon capuchon je n'y prêtais pas attention et me dirigeais vers la table la plus éloignée de la porte et du centre. Commandant un whisky pur feu, je me promettais de n'en prendre qu'un seul, je n'étais pas là avec le projet insultant de noyer ma peine dans l'alcool, je n'étais pas ce genre de personne. Je restais un long moment comme absente, les yeux dans le vide, pensant à une chose et une seule, mais une voix plus que familière me tira de cette léthargie :
    «  - Emalee. »
    Levant les yeux en un sursaut, je découvrais un visage plus que connu. Quinn, ma meilleure amie, du moins celle qui fut ma meilleure amie durant de nombreuses années, se tenait face à moi. Sans attendre mon autorisation elle s'assit, face à moi, je l'aurais de toute manière invitée à se joindre à moi. Son visage provoquait chez moi des sentiments contradictoires, elle me rappelait notre amitié, des moments si beaux et joyeux, mais elle me rappelait également les problèmes que nous avions rencontré, et elle me rappelait ce que j'avais perdu. Je créais cependant un sourire sur mes lèvres, elle m'avait manqué.
    « - Quinn »
    « - Que vient faire ici quelqu'un comme toi dans un trou comme celui-ci, si tard au milieu de la nuit ? N'as-tu rien d'autre à faire que de prendre la poussière dans ce taudis ? »
    Je laissais mon regard dans le sien, mais le mien se fit plus triste, plus absent. J'aurai bien sur eu mille choses à faire, mais j'étais justement venue ici afin de ne pas les faire. J'aurai du courir voir Clyde, passer la nuit à le forcer à m'écouter, lui prouver que je l'aimais toujours plus que tout et que ma vie sans lui n'était plus rien, qu'une simple ombre de vie. J'aurai du être avec lui, et seulement lui. Mais voilà, je ne le pouvais pas. Je restais donc ici, seule, du moins précédemment seule.
    « - Tu connais mon amour pour les sangliers. » dis-je avec un sourire triste, je tentais de faire de l'humour afin de détourner le sujet, détourner la discussion qui, je le craignais, allais s'orienter vers un sujet plus que sensible pour moi. Je n'étais pas prête à affronter cela. J'avais appris par James le nouveau rôle de Quinn, il l'avait appris grâce à son père, elle avait fait du chemin. J'étais contente pour elle. « - Devrais-je t'appeler Madame la directrice ? » continuais-je d'une voix douce. Je n'avais pas envie que notre relation ne se cantonne qu'à ce qu'elle avait pu être avant mon départ. Il était selon bien plus que temps de passer à autre chose, de tourner la page. Nous étions des adultes à présent, et ce qui avait été un conflit n'en était plus, elle n'avait plus de raison de m'en vouloir, je n'étais plus l'obstacle que je fus entre elle et Clyde. Peut-être même était-elle sa nouvelle petite amie ? A l'évocation de cette possibilité mon cœur se serra violemment. Tentant de me raisonner moi-même, je prenais une gorgée de la boisson forte se trouvant face à moi, je ne pu réprimer une grimace lorsque le liquide passa dans ma gorge, je n'étais décidément pas habituée à ce genre de breuvage.
    « - Mais toi, que fais-tu ici ? Ce n'est pas non plus un lieu adéquate pour toi. »
Emalee Gilliam
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Message par Quinn Harper Mer 28 Mar - 5:05


Elle se souvenait sans mal de l’époque où Emalee avait été comme un refuge contre le monde extérieur, une petite oasis de douceur quand la vie prenait un tournant trop dur. Encore aujourd’hui, elle se souvenait de leur première rencontre, de toutes ces nuits à discuter, allongées l’une à côté de l’autre dans son lit. Déjà, à l’époque, si Emalee lui racontait tous ses soucis et ses ressentis à cœur ouvert, Quinn, elle, s’était toujours contentée du strict minimum, de taire les choses que son amie n’avait pas besoin de savoir. Ce fut longtemps le cas du chantage de Teel ou de ses sentiments profonds pour Clyde. En réalité, jamais elle n’avait abordé un sujet soigneusement choisi. Elle était comme ça et les choses n’avaient pas réellement changé. Six ans plus tard, elle ne pouvait s’empêcher de songer que si elle avait réagi différemment, si elle s’était un peu plus ouverte, les choses auraient été bien différentes. Peut-être que si elle avait simplement dit à la jeune femme qui se tenait face à elle comment elle se sentait en apprenant l’amour qu’elle portait à leur leader, elles n’auraient jamais été en froid. Peut-être que si elle avait parlé de ce chantage avant qu’il ne soit trop tard à Clyde ou à Emalee, elle n’aurait jamais eu à vivre avec ce viol. Un viol dont elle n’aurait sans doute jamais parlé à personne si Montana ne l’avait pas trouvé, si les marques sur son corps n’avaient pas été aussi visibles ou encore si Clyde ne s’était pas pointé dans les douches ce jour-là. Mais tout cela était du passé et ce qui était fait était fait.

Pourtant, malgré les années passées, en reposant les yeux sur la brune installée face à elle, Quinn ne savait plus sur quel pied danser. Ce n’était pas dans ses habitudes. Elle avait mis tant d’effort à la haïr puis à essayer de lui pardonner qu’elle se voyait quelque peu déstabilisée. Elle avait changé, mûrit, elle était devenue quelqu’un d’autre, bien loin de la jeune fille qu’elle avait été. Malgré cela, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe de rancœur pour son vis-à-vis. Une rancœur qui se mélangeait avec une tendresse qu’elle ne pouvait expliquer. Elle était partagée entre l’envie de tous recommencer à zéro, de redonner à Emalee une seconde chance et celle de simplement continuer son chemin sans elle. Après tout, n’était-elle pas partie pendant des années en lui donnant très peu de nouvelles, comme si, au finale, elles n’étaient rien l’une pour l’autre? Malgré tout, une partie d’elle souhaitait recoller les morceaux. Après tout, Quinn n’était plus mortellement amoureuse de Clyde, elle avait pris ses distances, elle avait mis des barrières entre elle et lui. Il l’avait aidé en lui donnant ce poste à Poudlard, mettant des kilomètres entre eux. S’ils étaient toujours amis, c’était avec plus de retenue. Quinn savait qu’elle avait toujours une place particulière auprès de son leader, mais les choses avaient changé, sans doute pour le mieux. Le sourire qui se dessina sur les lèvres de son ancienne amie ne se refléta pas sur les siennes.

« - Quinn »

Il était étrange d’entendre son nom dans sa bouche, mais elle ne broncha pas, stoïque, à la façon d’une statue de cire. Elle ne réagit pas non plus quand elle vit la tristesse dans les yeux de son interlocutrice. Oui, elle devrait être ailleurs, loin de ce taudis, dans les bras de son prince charmant, pas si charmant que cela en réalité. Ne devrait-elle pas être ailleurs, elle aussi? Dans ses quartiers à Poudlard, essayant désespérément de trouver le sommeil? Elle préférait ne pas y être, en toute honnêteté. La réalité était que ce n’était pas l’école de magie le souci, mais elle. Le sommeil la fuyait la plupart du temps, au point où, parfois, elle se demandait comment elle faisait pour ne pas s’endormir au milieu de ses propres cours. Après tout, ce n’était pas comme si le directeur était en mesure de la sévir si c’était le cas.

« - Tu connais mon amour pour les sangliers. »

Elle haussa légèrement un sourcil, peu convaincu de ce trait d’humour. Surtout au vu de la mine triste d’Emalee. Elle en profita pour étudier un peu mieux les traits de son amie qui, visiblement, allait moins bien qu’elle tentait de la prétendre. Lamentablement, d’ailleurs. Entre elles, Quinn avait toujours été celle qui camouflait ses sentiments, son amie les avait toujours laissé s’exprimer à leur gré. Ce fut, jadis, quelque chose qu’elle n’avait jamais compris, et qu’elle ne comprendrait sans doute jamais. Elle fit un mouvement flou de la main à l’homme derrière le bar qui s’empressa de déposer un verre devant elle avant de s’éclipser.

« - Devrais-je t'appeler Madame la directrice ? »

Un fin sourire tordit les lèvres de Quinn devant cette réplique. Elle était fière de ce qu’elle avait accompli, elle n’aurait pas pu espérer mieux, ou du moins, elle n’aurait pas voulu mieux. Ce rôle lui permettait de prendre ses distances vis-à-vis Clyde et de continuer à veiller sur Adam pour être certaine qu’il ne ferait aucune bavure. Elle se garda bien de lui signifier que certains élèves m’avaient d'ores et déjà attribué une quantité phénoménale de surnoms plus que plaisant, tous faisant références aux diables et à ses congénères démoniaques alors que l’année scolaire ne faisait que débuté.

«Grand bien t’en fasse. Mais mon prénom est toujours d’actualité.»

Elle ne voulait pas de titre entre elles. Elles avaient beau avoir pris des chemins différents, la directrice des Serdaigle avait beau ressentir toujours une pointe d’amertume en songeant à Emalee, elle ne désirait pas la remiser au statut d’inconnue pour autant. Elles avaient passé de bons moments ensemble et pour rien au monde Quinn ne désirait les effacer au profit d’une haine qui n’avait plus vraiment lieu d’être. Elle avait appris avec le temps que vivre dans la passer ne faisait que vous tuer à petit feu et si elle ne pouvait pas tout effacés d’un revers de la main, elle avait apprit à faire abstraction aux petits détails qui furent autrefois des grands drames. Elle aimait croire que c’était la sagesse qui prenait le pas et qui l’obligeait à voir le monde différemment, bien qu’elle savait que ce n’était que son instinct de survie qui installait de nouveaux murs pour qu’elle puisse continuer à prétendre qu’elle avait la vie qu’elle désirait et qu’elle n’en changerait aucun aspect.

« - Mais toi, que fais-tu ici ? Ce n'est pas non plus un lieu adéquate pour toi. »

Pendant un long moment, Quinn l’observa, pas vraiment certaine de comprendre le sens de cette phrase. Essayait-elle simplement de la chasser ou supposait-elle quelque chose qu’elle ne saisissait pas? Après tout, que savait-elle des lieux adéquats pour elle? Emalee ne lui avait pas donné signe de vie depuis des mois. Elles ne se connaissaient plus vraiment maintenant. Puis, lentement, un sourire taquin étira ses lèvres.

« L’amour des sangliers vous fait faire n’importe quoi, tu sais?»

Elle reprenait ses paroles avec amusement avant de porter son verre à ses lèvres, non sans en avoir essuyé le bord avec sa cape. Elle essayait de gagner du temps, discrètement, incertain de vouloir lui donner les réelles raisons de sa présence ici. D’ailleurs, pourquoi était-elle là? Pour récolter des informations peu fiables au final? Elle en doutait. Elle s’était simplement laissé guider par ses pas, c’était tout. Par ailleurs, elle se demandait ce qu’elle pouvait bien lui dire. Avec le temps, Quinn avait fini par être plus proche de Montana et d’Adam que d’elle, ce qu’elle n’aurait jamais imaginé par le passé. Elle fini pas choisir de détourner la conversation, déposant son verre sur la table de bois usé, elle choisit de réorienté la discussion.

« Alors, comment vas-tu, Ema’?»

C’était une question simple, posé d’un ton plat, pratiquement médical, alors qu’elle vrilla de nouveau ses yeux dans les siens.


Quinn Harper
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Message par Emalee Gilliam Mer 28 Mar - 16:46

    «Grand bien t’en fasse. Mais mon prénom est toujours d’actualité.»
    Je ne pu réprimer un éclat de rire discret, il est vrai que si j'avais eu à l'appeler Madame la directrice notre discussion aurait pris un tour trop formel. J'examinais ses traits, elle avait changé. Je mesurais le chemin que nous avions fait. Ses traits restaient familiers bien sur, j'aurai pu la reconnaître parmi des centaines de brunes, mais son visage avait la coloration de la maturité. Je n'étais pourtant partie qu'une année, et pourtant nos visages étaient devenus en une simple année plus matures, plus adultes. Nous n'avions plus les résidus de l'adolescence qui pouvait encore faire planer le doute sur nos âges. J'étais curieuse d'en savoir plus, qu'elle ne me raconte ce qu'elle avait vécu depuis que nous avions perdu contact, mais je connaissais assez bien Quinn pour savoir que la question la dérangerait et pour savoir également qu'elle n'y répondrait sûrement pas.

    « L’amour des sangliers vous fait faire n’importe quoi, tu sais?»
    Cette fois je riais franchement, et je prenais plaisir à retrouver mon amie, celle avec qui j'avais pu partager tant de choses avant que le destin et la force des choses ne nous séparent. Fatiguée, je terminais mon rire par un soupir amusé, passant ma main sur mon front sec et portant à mes lèvres le verre qui me faisait face et qui se trouvait encore bien plein. Je ne tenais pas toujours très bien l'alcool, c'était ridicule d'en boire. Je me disais que les choses étaient bien faites, moi qui pensais ne pouvoir croiser personne dans un taudis pareil, voilà que je revoyais celle à qui j'avais bien souvent pensé. Elle non plus n'avait pas de raisons effectives pour se trouver ici, elle n'était pas du genre à fréquenter ces lieux poussiéreux et encore moins s'y attarder pour boire un verre. J'aimais à croire que le destin avait pu guider nos pas afin de provoquer nos retrouvailles qui avaient déjà bien trop tardé.
    « Alors, comment vas-tu, Ema’?».
    Ouch. Question épineuse. Je n'étais même pas capable d'y repondre. Je perdais mon regard vers la porte, un peu songeuse, je réfléchissais en réalité à ma réponse. Que devais-je lui dire ? Et surtout, comment allais-je ? Avec tout ce que je vivais, je n'arrivais pas à me convaincre que j'allais bien et pourtant je ne me sentais pas capable de l'exprimer à Quinn. Reportant le verre à mes lèvres pour prendre cette fois une plus grosse gorgée, je tenais de me donner du courage afin d'oser un mot et surtout je donnais un peu d'eau – de whisky – à mon moulin afin de trouver quelque chose à dire.
    « - Hé bien, ça va. »
    Réponse formidable, Quinn saluerait sûrement ma grande éloquence. Je lâchais un rire moqueur pour moi-même, je ne bernais personne, ni Quinn et encore moins moi-même. Plantant mon regard dans celui de Quinn, que j'avais pourtant fuit depuis quelques minutes, je tentais de me concentrer afin de trouver quelque chose à dire, quelque chose de neutre, afin de rebondir sur un autre sujet.
    « - Je vais juste devoir me réhabituer à la pluie Anglaise, mais ma foi. »
    J'avais pensé un instant tout lui dire, me confier à elle comme j'avais pu le faire. Mais je n'étais plus sa meilleure amie, et sûrement avait-elle tiré un trait définitif sur notre amitié. De plus, je ne voulais plus l'importuner avec mes problèmes, tout ça ne devait pas lui rappeler une époque qui avait été bien difficile pour elle. Je voulais la protéger d'un retour dans le passé trop brutal. Son présent semblait agréable, elle était à présent directrice de notre ancienne maison, et peut-être cette position lui offrait-elle la reconnaissance qu'elle n'avait pas eu pendant sa scolarité. J'étais contente de la savoir bien placée, mais j'espérais qu'elle fut heureuse dans d'autres domaines, qu'elle eut trouvé l'homme qui l'aimerait et prendrait soin d'elle, comme elle le méritait.
    «  - Et hormis ce nouveau poste, plus que prestigieux, de ton côté comme ça va ? »
    Lorsque je prononçais cette phrase elle ne sonna pas sur le ton de la discussion. Ma voix lui signifiait clairement que je ne lançais pas cela sur un ton léger mais souhaitais réellement savoir comment elle allait et surtout si elle était heureuse dans cette nouvelle vie.
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Message par Quinn Harper Jeu 29 Mar - 19:38


Le temps avait passé et pourtant, aux oreilles de Quinn, le rire d’Emalee était toujours le même, semblable à de petites clochettes d’argent, pur et doux. C’état presque douloureux de l’entendre après tout ce temps, comme un retour dans le passer expresse qui ne lui plaisait pas tant que cela. Elle qui avait passé tellement de temps a essayé d’oublier ce même passé, le retour de son ancienne meilleure amie les faisait revenir avec une telle vivacité que ce soir, les souvenirs la hantaient avec une ferveur nouvelle. Ses prunelles s’assombrirent légèrement et elle s’empressa de noyer les mauvais souvenirs dans son verre, ne souhaitant pas que la jeune femme face à elle ne le voie. Déposant son verre, elle observa celle qu’elle ne savait plus comment qualifier avec une attention redoublée, essayant de revoir ces traits juvéniles derrière la maturité qui noyait maintenant son visage toujours aussi doux. Peut-être était-il mieux de ne pas voir ce qu’elle désirait tant voir, après tout, ce ne serait qu’une torture supplémentaire. Étrangement, Quinn aurait souhaité pouvoir de nouveau ressentir de la haine ou de la rancœur pour Emalee, parce que cela rendrait les choses plus faciles. Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle faisait toujours? Détester les gens pour se préserver d’eux? Ça faisait partie de sa personnalité et ses proches avaient toujours eu à vivre avec, à négocier avec ce trait de caractère plus que détestable. Cependant, ce soir, elle n’arrivait pas à trouver des motifs suffisants pour en vouloir à Emalee. Elle avait fait une croix sur Clyde, donc le motif n’était plus valable, son départ pour Paris n’en était pas un non plus, alors elle restait là, impassible, frustré de ressentir toujours cette pointe d’affection pour son ancienne meilleure amie.

« Alors, comment vas-tu, Ema’?».

Pendant plusieurs secondes, Quinn observa son interlocutrice qui semblait chercher les mots justes, de trouver une réponse quelconque. Elle évita même son regard, ce qui eut le don de la trahir. Elles se connaissaient suffisamment pour reconnaître ces légers signes de malaise l’une chez l’autre malgré la distance qu’il y avait entre elles aujourd’hui.

« - Hé bien, ça va. Je vais juste devoir me réhabituer à la pluie Anglaise, mais ma foi. »

Doucement, la directrice de maison arqua un sourcil, peu convaincue par la réponse de son interlocutrice. Vraiment? Quinn inclina doucement la tête, un peu septique. Si elle allait aussi bien qu’elle le disait, pourquoi y’avait-il cette trace de tristesse sur ses traits angéliques? Une petite moue se dessina sur les traits de la jeune femme. Elle avait toujours été capable de lire en Emalee comme dans un livre ouvert, du moins c’était le cas lorsqu’elles étaient adolescentes. Aujourd’hui, le temps avait fait son œuvre et si elle ne pouvait pas dire ce qui clochait avec précision, elle pouvait tout de même affirmer que quelque chose clochait, que la brune qui lui faisait face essayait de camoufler la vérité, que ce n’était qu’un mensonge. Et cette constatation lui arracha un demi-sourire malgré elle.

«Tu es toujours aussi peu douée pour mentir, n’est-ce pas?»

D’ailleurs, avait-elle vraiment envie de savoir ce qui clochait? Souhaitait-elle connaître les soucis de celle qui lui avait caché son amour pour l’homme qu’elle aimait elle-même? À l’époque, elle avait pris cela pour une trahison, elle lui en avait voulu. Aujourd’hui, elle lui en voulait d’avoir quitté Clyde et d’avoir, par le fait même, blessé son meilleur ami qu’elle avait dû ramasser à la petite cuillère. Et si elle espérait qu’Emalee soit heureuse, elle n’avait pas réellement envie de connaître sa vie en entier, entendre parler du passé ou du futur comme jadis.

« - Et hormis ce nouveau poste, plus que prestigieux, de ton côté comme ça va ? »

Ce fut à son tour de se murer dans le silence, cherchant les mots justes. Que pouvait-elle bien lui dire? Que sa vie était plus ou moins au même stade qu’à son départ? Qu’elle était heureuse d’être de retour à Poudlard, cette école qui lui avait apporté tellement de malheurs? Qu’elle aimait cette vie et qu’elle ne changerait rien au monde en sachant que c’était faux, qu’elle doutait de plus en plus de ses choix et de ses convictions, qu’elle ne croyait plus que Clyde avait totalement raison sur le monde magique? Non, elle ne pouvait pas. Elle se contenta donc d’une réponse évasive.

«Je n’ai pas à me plaindre.»

Elle non plus n’allait pas recevoir le trophée de la réponse la plus élaborée et comme Emalee quelques minutes plutôt, elle porta son verre à ses lèvres, soupesant ses paroles, essayant de déterminé à quel point elle pouvait en dire sans ce trahir, sans la laisser entrer dans son monde. C’était là, le problème. Elle n’avait pas envie de la relaissé entrer dans sa vie après tout ce temps et donc, elle ne pouvait pas non plus lui confier réellement ce qu’elle ressentait avec exactitude. De toute façon, Quinn était une handicaper des sentiments, même si elle le voulait, elle n’arriverait pas à mettre des mots sur les émotions qui se bousculaient en elle.

«C’est tout de même étrange de se retrouver à Poudlard après tout ce temps.»

Étrange n’était pas le mot exacte, mais c’était le mot le plus passepartout qui lui venait à l’esprit. Elle s’interdisait de se dire que c’était douloureux de travailler à quelques pas de l’endroit où sa vie avait basculé, que la nostalgie l’attaquait à chaque détour de couloirs lorsqu’elle se rendait compte qu’elle avait passé de beaux moments ici, malgré tout les drames. Elle releva finalement les yeux vers Emalee, bien décidé à éviter le sujet.

« Alors, comme c’est Paris?»

Non que ça l’intéresse réellement, mais bon, elle tentait d’éloigner la conversation de sa propre personne et elle ne trouvait pas mieux comme sujet pour l’instant.



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Message par Emalee Gilliam Jeu 5 Avr - 18:33

    La situation était étrange, j'étais assise là, face à celle qui avait été presque une sœur pour moi, et pourtant mes sentiments étaient étranges. Je pouvais sentir ce lien presque naturel entre nous se relier doucement, sa voix redevenait familière, ses traits ne me paraissaient plus étranges ou différents, je revoyais la Quinn que j'avais quitté. Et pourtant, il restait entre nous une sorte de distance, une gêne qui nous empêchait de recréer entièrement ce lien distendu. Nous n'étions plus les meilleures amies que nous avions été, le temps avait défait peu à peu ce que ma relation avec Clyde avait abîmé. Je n'étais même plus vraiment capable de lui parler, m'ouvrir à elle me semblait à la fois naturel et terrifiant. Il aurait été étrange de commencer une diatribe afin de lui expliquer ce qui n'allait pas. Comment aurais-je pu me lancer dans un discours, lui exprimant le manque que je ressentais depuis mon départ, lui narrant les nombreuses hallucinations que j'avais eu tout au long de cette année, croyant toujours voir Clyde au coin d'une rue. Tout cela était ridicule et elle n'avait pas besoin d'entendre mes états d'âme.

    « Tu es toujours aussi peu douée pour mentir, n'est-ce pas ? »

    Elle avait terriblement raison, j'étais incapable de mentir, ce qui n'était pas forcément une qualité dans ce monde qui était le nôtre. Du moins j'étais capable de mentir lorsque vraiment je le souhaitais. Mais mentir à Quinn n'était pas naturel pour moi, je n'aimais pas cela et ne le voulais pas implicitement. Je n'avais jamais pu lui mentir, même pour Clyde, je ne lui avais rien dit, certes, mais n'aurai jamais pu lui affirmer le contraire si elle m'avait questionnée. Je plongeais mes yeux dans les siens, un sourire aux lèvres, elle savait que je n'étais pas capable de lui mentir. Mais j'avais également appris à repérer ses fuites ou ses semi-mensonges afin de ne pas se confier, mais j'évitais de les mettre en lumière, comprenant qu'elle ne veuille pas forcément en parler.

    « - Je suis une très mauvaise actrice, je te le concède. »

    Répliquais-je avec un rire discret. Ma frange tomba, dissimulant mon regard un instant, y mêlant mes doigts je la rabattais négligemment sur le dessus de ma tête. Mes doigts quittèrent alors mes cheveux pour étreindre le verre se trouvant devant moi, à demi plein. Le portant à mes lèvres je le vidais un peu plus, prenant cette fois une gorgée conséquente puisque je m'étais accoutumée au goût très fort de l'alcool. Je promenais mon regard autour de la salle, elle était quasiment vide à présent, la nuit avançant sûrement même les plus fidèles avaient déclaré forfait et étaient retourné chez eux. Nous n'étions pas seules cependant, dans le coin opposé de la pièce, dans l'obscurité, ce qui me semblait être un homme se tenait assis, son capuchon noir rabattu sur la tête, portant régulièrement son verre à ses lèvres, il me semblait pourtant qu'il ne buvait pas, qu'il se contentait de lever et reposer son verre, trempant seulement ses lèvres dans le liquide dont le niveau ne variait pas. Je restais un instant, le regard fixé sur cet être qui ne me semblait plus si étranger, à mesure que je le regardais, l'impression que je ne le connaissais que trop bien m'envahissais.

    « Je n'ai pas à me plaindre. »

    La voix de Quinn me sortie de ma torpeur, presque sursautant je tournais mon visage rapidement vers elle, les yeux un peu affolés, mais je me calmais vite. Le visage de Quinn semblait impassible, mais je sentais qu'elle avait utilisé la même technique que moi, en dire le moins possible afin de se préserver d'une vérité qui n'était pas forcément bonne à entendre. Je passais ma main sur mon front, encore un peu secouée de la fascination que l'inconnu avait pu provoquer en moi.

    « C'est tout de même étrange de se retrouver à Poudlard après tout ce temps. »

    Je lui souris, il était vrai que de retourner quotidiennement à Poudlard devait être étrange. Nous avions passé toute notre adolescence dans cette école, et avions vécu tellement de choses que cette jeunesse me semblait presque irréelle. Je me remémorais le bal, auquel je n'avais pas pu aller avec Mason car Clyde avait déclenché notre mission, cette mission qui avait bouleversé nos vies à tous, et particulièrement celle de Quinn qui était tombée à cet instant sous le joug d'Aden Teel. Ce garçon était un porc, je n'étais pas forcément mécontente de sa mort. A vrai dire, je pensais qu'il avait toujours été un poids pour le groupe, il n'était pas subtile et n'avait rien de discret, il était vantard, violent, idiot.

    « - Je veux bien te croire. On y a vécu tant de choses. »

    Je n'étais pas vraiment au courant de ce qui avait pu se passer. En réalité je ne savais pas exactement comment Quinn avait obtenu ce poste, comment ils l'avaient contactée. C'était une excellente nouvelle, mais j'aurai voulu en savoir plus. Cependant, avant que je ne puisse poser une quelconque question sur le déroulement de cette nomination, elle ouvrit la bouche et dit :

    « Alors, comment c'est Paris ? »

    Mon sourire redoubla, penser à Paris était une chose agréable. Alors que j'allais répondre, mon téléphone sonna. M'excusant rapidement d'un regard, je portais l'appareil à mon oreille et répondais tout en chuchottant.
    « - Jam', qu'est-ce qu'il y a ? »
    « - Je suis passé mais tu n'étais pas chez toi, Ema' tu es sûre que ça va ? »
    « - Oui, ça va, je ne peux pas parler, je te rappelle plus tard. »
    « - Ema', t'es où ? Si tu as des ennuis tu sais que tu peux m'appeler. »
    « - Je suis à la Tête de Sanglier, je n'ai pas d'ennuis, je te rappelle. »
    « - Quoi ? Qu'est-ce que tu fiches là bas ? Ema', j'ai pas besoin de t'apprendre que c'est dangereux ? J'arrive, je... »
    « - NON. S'il te plaît tu arrêtes. Je vais bien, je n'ai besoin de rien, merci, à plus tard. »

    Je raccrochais immédiatement, passablement énervée. Je savais pertinemment qu'il était inquiet pour moi, mais à cet instant précis, et c'était terrible, je me fichais de lui. J'avais l'impression qu'il n'appartenait pas à la vie que j'étais en train de vivre, comme s'il était resté à Paris. Je reprenais peu à peu ma vie d'avant, reliant des contacts avec mes amis, retrouvant ce que j'avais quitté. James était une partie importante de ma vie, du moins de la vie que j'avais vécu après avoir quitté Clyde. Mais j'avais envie de le garder hors de ma vie Anglaise. Je m'en voulu immédiatement. Baissant les yeux, je rangeais mon téléphone après l'avoir éteint. Les relevant ensuite je regardais Quinn d'un air neutre, comme si rien ne venait de se passer.

    « - Paris est une ville incroyable, tant de choses à faire et à visiter. Les Français sont très accueillants. Le temps y est si beau en été, boire un jus de fruit dans le jardin du Luxembourg alors que le soleil est à son zénith, faire du vélo dans les rues pavées et peu fréquentées. C'est une vie très agréable. Cependant je ne peux nier que Londres m'a manqué. Ainsi que ceux qui y habitent. »
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Message par Quinn Harper Dim 8 Avr - 1:34

Elle avait envie de rire tellement la situation était absurde. Depuis combien de temps n’avait-elle pas discuté avec Emalee comme c’était le cas en ce moment précis, elle ne se souvenait plus vraiment, comme si son esprit embrouillé par les mois avait supprimé ces moments privilégiées de sa mémoire. Ce n’était pas la première fois en faite. Quinn était de ces personnes qui effaçaient certains moments de leur vie, souvent les plus heureux, pour ne pas voir la morosité et le côté lamentable de sa vie. Ainsi, ses souvenirs les plus vifs étaient les malheureux, ceux qui broyaient son cœur et qui hantaient ses nuits les plus agitées. Au point où elle avait de plus en plus de mal à faire apparaître son patronus, faute de souvenir suffisamment heureux pour l’alimenter. Pourtant, Quinn ne semblait pas se plaindre de cette vie morose où la joie n’était rien d’autre qu’une douce fable pour endormir les enfants le soir. Pendant un long moment, elle se perdit dans les yeux d’Emalee, confrontation silencieuse entre deux eaux sombres si différentes que longtemps, elle s’était demandée comme elles pouvaient aussi bien s’entendre. La directrice de maison souffla doucement avant de porter son verre à ses lèvres, retenant une grimace sous le goût âcre de la liqueur ambrée. Si son ancienne amie ne tenait pas bien l’alcool, Quinn, elle, en avait toujours détesté le goût, c’était stupide de continuer à en boire, et pourtant elle s’acharnait encore et toujours. Déposant son verre, elle pinça légèrement les lèvres, comme pour retenir une grimace alors que l’alcool brûlait dans sa gorge.

« - Je suis une très mauvaise actrice, je te le concède. »

Ses lèvres légèrement boudeuses se tordirent en un léger sourire devant la franchise de son interlocutrice. Elle-même n’aurait peut-être pas cette honnêteté, cette franchise à avouer si facilement ses défauts et ses faiblesses et Merlin savait qu’elle en avait tellement de défauts et de faiblesses qu’elle ne pouvait même pas énumérer. Pendant un moment, elle observa le manège d’Emalee qui replaçait ses mèches rebelles, l’air absent. Quelque part, Quinn était heureuse que cette dernière tente de lui mentir, de lui cacher des choses qu’elle n’avait pas envie d’entendre. Après tout, l’enseignante devait être la dernière à vouloir entendre les déboires amoureux d’une personne qu’il l’avait autant blesser, même involontairement. Elle ne voulait pas entendre ces histoires sur Clyde, elle ne voulait pas se rappeler pourquoi elle l’aimait autant aimer, pourquoi elle l’avait laissé l’entraîner dans un tel foutoir alors qu’elle passait la moitié de son temps à tenter d’oublier et de chasser tout cela. Elle avait fini par se convaincre que Clyde n’était rien d’autre qu’un ami, comme l’était Adam ou Emerson et que ça s’arrêtait là. Si l’ambigüité de leur relation était toujours aussi palpable, ils tenaient désormais des distances raisonnables entre eux, comme de peur de perdre pieds. Après tout, il ne l’aimait pas, c’était Emalee, celle qui faisait battre son cœur et elle avait fini par passer à autre chose.

Vaguement, elle tenta d’éloigner la conversation de sa vie, ne sachant quoi en dire. Après tout, en dehors du poste qu’elle occupait, les choses n’étaient pas si différentes que ça. Son cercle d’amis avait changé, elle avait laissé tomber son rôle de chien de garde d’Andrews qu’elle avait savamment fait passer aux mains de cette blondasse superficielle et irritante qu’elle n’arrivait pas à blairer, mais elle avait toujours une vie privée aussi navrante que jadis, si elle s’était refroidie encore un peu, elle n’en restait pas moins la même jeune fille que six ans plus tôt, celle qui ne savait jamais sur quel pied danser et qui s’amusait à rendre la vie des autres infernale. Au final, Quinn Harper était toujours aussi impitoyable et glaciale, comme quoi, changer est toujours plus difficile à faire qu’à envisager. Bien entendu, les choses étaient plus nuancées aujourd’hui alors qu’elle regardait les idéaux de Clyde avec plus de recule, incertaine que c’était le bon choix que c’était ce qu’elle désirait réellement, mais elle ne faisait que douter, sans jamais agir, toujours trop attaché à son meilleur ami – du moins celui qu’il le fut à une époque- pour lui tourner le dos. Son regard s’était quelque peu obscurci quand elle posa les yeux sur Emalee, lissant inconsciemment la serviette de table sur laquelle était posé son verre.

« - Je veux bien te croire. On y a vécu tant de choses. »

Quinn n’eu qu’un vague haussement d’épaules, plus ou moins significatif. Elle prit le temps de reporter son verre à ses lèvres pour les y tremper légèrement avant de le redéposer en douceur.

«J’aurais préféré oublier la plupart d’entre elles. »

Son ton était sombre et ses paroles prononcées qu’à demi-mot. Elle se mordit légèrement la lèvre un peu mal à l’aise d’avoir laisser échapper ces mots, mais puisqu’il était trop tard pour les rattraper, elle se contenta de jeter un coup d’œil autour d’elle, comme si elle évitait les iris sombres de celle qu’elle avait jadis considérée comme une sœur. Elle venait de prononcé cette question concernant Paris quand une mélodie agressante s’élevant, attirant sur elles des regards à la fois réprobateurs et curieux. Emalee retira un petit objet de ses poches et parla dans le vide, devant le regard à la fois moqueur et intrigué. Que faisait-elle là? En réalité, ayant passé la moitié de sa vie dans le monde sorcier, fille d’une illustre famille de sang pur, Quinn n’y connaissait rien dans les technologies moldus. Pourtant, la jeune femme semblait bel et bien parler à quelqu’un en direct sans qu’elle ne puisse être face à cette personne. Lorsqu’Emalee reposa son attention sur elle après avoir –visiblement- coupé à communication, elle pouvait voir qu’elle était énervée, mais en quoi cela la regardait-il?

« - Paris est une ville incroyable, tant de choses à faire et à visiter. Les Français sont très accueillants. Le temps y est si beau en été, boire un jus de fruit dans le jardin du Luxembourg alors que le soleil est à son zénith, faire du vélo dans les rues pavées et peu fréquentées. C'est une vie très agréable. Cependant je ne peux nier que Londres m'a manqué. Ainsi que ceux qui y habitent. »

Bon, ça avait l’air sympathique tout ça, mais ce n’était pas dans vraiment le genre de vie dont Quinn rêverait. Malgré tout, elle s’efforça de sourire doucement, un sourire légèrement forcé, puisque rien de tous ne cela lui paraissait bien utopique dans le chaos qui régnait en Angleterre. Cependant, si Emalee s’attendait à des questions sur la France, ce fut sur un tout autre sujet que l’entraîna le nouveau maître des sortilèges.

«Il t’a manqué, plutôt. »

Oui, évidement, ça ne la regardait pas, ce n’était pas de ses affaires, mais c’était tellement évident que ça crevait les yeux. De plus elle n’était pas des ceux qui mâchait leurs mots. Elle se calla un peu plus contre son dossier, les bras croisés sur sa poitrine alors que dans ses yeux sombres dansaient des lueurs curieuses. Elle qui s’était promis de rester loin de la vie amoureuse d’Emalee au risque de se blessée elle-même, là voilà qu’elle s’était mise les pieds dans les plats, mais elle allait faire avec, ne montrer aucune signe de faiblesse, comme autrefois.

«Qui est ce ‘Jam’? Et depuis quand fais-tu ‘mumuse avec les inventions moldues? »

Son ton était plat, beaucoup trop pour paraître intéresser. Si Emalee était revenu à Londres au bras d’un beau français, Quinn savait qu’elle devrait de nouveau ramasser Clyde à la petite cuillère, qu’elle serait celle qui subirait ses foudres et elle préférait prévenir l’orage avant qu’il n’éclate sur elle. En somme, elle préférait savoir dans quel merdier elle mettait les pieds avant de faire le premier pas, histoire de savoir si elle devait aller se planqué dans sa tour en attendant que la tempête passe ou si elle pouvait continuer à suivre le rythme qui s’annonçait effréné.


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Message par Emalee Gilliam Mar 10 Avr - 14:12

    « - J'aurais préféré oublier la plupart d'entre elles »

    Je restais silencieuse, ne sachant trop que répondre à une telle phrase. Je connaissais assez Quinn pour savoir qu'une phrase pareille lui avait échappée. Nos années à Poudlard avaient été très belles, du moins les premières, nous avions passé de superbes moments à rire, à discuter tard le soir, allongées l'une à côté de l'autre sur l'un de nos lits, fixant le plafond. Je me rappelais avec tendresse ces premières années scolaires. Mais tout cela faisait partie de notre passé, et nos trois dernières années à l'école n'avaient pas eu le même entrain que les premières. Ma relation avec Clyde nous avait éloignées, définitivement, et je comprenais de mieux en mieux la décision de Quinn de prendre de la distance, j'admirais même la force dont elle avait fait preuve en ne me claquant jamais la porte au nez.

    « - Je suis désolée, Quinn... »

    Je savais sûrement que ces excuses ne lui feraient rien, ou au pire l'agaceraient, mais j'avais besoin de lui dire. Il fallait qu'elle sache que je regrettais le tour qu'avaient pris les événements, que je n'avais jamais voulu la blesser. Je ne me souvenais pas de l'avoir déjà auparavant. Oh bien sur je lui avais longuement expliqué n'avoir pas voulu la blesser, mais m'étais-je déjà excusée ? J'en doutais. Et même si je le faisais longtemps après, je comprenais qu'il fallait que je le fasse. Il était difficile de voir à quel point les choses avaient changées. Je n'étais plus la petite protégée, celle que tout le monde veut prendre sous son aile, et je l'avais cherché. Je ne regrettais pas mon départ, je le savais nécessaire pour Clyde. Je devais m'éloigner de lui, car je ne lui apportais que des obstacles sur un chemin qui devait être brillant. Il devait briller, et je l'entraînais vers les difficultés. J'avais entraîné des problèmes avec son oncle, enfin son père, j'avais freiné son ascension. Non, je ne pouvais pas le nier, mon départ avait été une bonne chose pour lui. Je l'avais libéré de toute difficulté.

    « - Il t'a manqué plutôt »

    Je vacillais. Je ne m'étais pas attendue à une telle prise de position de la part de Quinn. Alors que je venais d'éviter soigneusement le sujet tout au long de notre discussion, elle venait de l'aborder de front, et plutôt violemment. Appelant le serveur d'un geste de la main, je vidais mon verre d'une seule traite et le remerciait alors qu'il en amenait un autre. Cet autre verre suivit le premier, je ne le vidais pas entièrement, incapable d'ingérer une telle dose d'alcool en une seule fois sans vomir, mais je l'entamais plus que largement. Je sentis que l'alcool n'étais pas une bonne solution. Enfermant mon visage dans mes mains, je tentais de repousser la chaleur de l'ivresse qui montait soudainement. Relevant finalement les yeux vers mon amie, je tentais de trouver une réponse plausible. Mais y en avait-il seulement une ? Je désespérais de trouver quelque chose à dire. Elle avait raison. Si je pouvais affirmer qu'elle m'avait manqué, terriblement, que Keaton m'avait manqué, que Garden et Adam m'avaient manqués, je ne pouvais nier que Clyde avait polarisé mon manque et ma douleur durant cette année à l'étranger. Je ne pouvais lui mentir, mais je voulais qu'elle sache qu'elle aussi m'avait manqué.

    « - … Tu m'as manqué, Quinn... »

    J'éludais une grosse partie de ma réponse. J'eus au début envie d'ajouter quelque chose comme « mais il est vrai qu'il me manque » mais trouvais cela d'un coup totalement inutile. Elle n'avait pas besoin que je lui confirme oralement le fait que Clyde me manquait, cela se voyait dans chacune de mes expressions, dans chacune de mes paroles, dans chaque parcelle de mon être. S'en était triste. Je me faisais terriblement pitié. Sûrement lui était-il passé à autre chose, et c'était une bonne chose, je ne lui souhaitais rien de moins, mais moi j'en étais incapable. J'étais incapable de passer une simple journée sans penser à lui au moins une dizaine de fois. Il était omniprésent, toujours présent mais terriblement absent. J'étais littéralement hantée par lui. Mon téléphone qui sonnait interrompit ponctuellement notre discussion. A voir les gens qui nous regardaient d'un air mêlant agressivité et surprise, je me souvenais que le monde sorcier n'était pas vraiment familier de ce genre d'appareil. Le téléphone portable était pourtant bien pratique pour communiquer rapidement.

    « - Qui est ce Jam' ? Et depuis quand fais-tu mumuse avec les inventions moldues? »

    Eteignant le portable, je le jetais dans mon sac sans ménagement. Quinn qui avait visiblement décidé de ne plus rester taciturne me posa donc immédiatement la question à laquelle je n'avais absolument pas pensé. J'avais eu tendance à oublier que mes amis ne connaissaient rien de la relation amicale que j'entretenais avec James Blackwood. Ils le connaissaient pourtant tous, dans l'ensemble. Il était du même âge que Clyde et Keaton, ils s'étaient donc fréquentés, mais de loin, dans les dortoirs de la maison des bleus et Argent. Finissant mon verre sans tellement de difficultés, je décidais de m'arrêter là en ce qui concernait l'alcool.

    « - Ces portables sont très pratiques tu sais. Et il s'agit de James Blackwood, tu te souviens de lui ? Il était dans le dortoir de... de Keaton. C'est un ami. Un simple ami. »

    J'espérais sincèrement qu'elle me croirait. Pour une fois, j'avais été plus qu'honnête, ne cherchant même pas à dissimuler quoi que ce soit. James n'était qu'un ami, un ami qui m'avait été d'un secours salvateur cette année, mais un ami. Je ne doutais pas que Quinn connaisse au moins le nom de famille de James, qui était très connu grâce à son père, au Ministère ; même s'il était probable qu'elle ne se souvienne pas du fils. Mais il y avait une chose que je pouvais avouer à Quinn sans risquer de dissimuler une quelconque vérité.

    « - Il ne pourrait jamais être plus. »

    Formidable. Je n'aurais jamais pu être plus claire. J'avais terriblement envie de me frapper moi-même à cet instant.
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Message par Quinn Harper Sam 14 Avr - 4:08

D’un mouvement flou de la main, Quinn repoussa quelques mèches de cheveux rebelles de son visage et reportant son verre à ses lèvres, essayant de ne pas songer à l’aveu qu’elle venait de faire. En réalité, elle ignorait si elle voulait oublier toute cette histoire d’amour entre Clyde et Emalee, une histoire qui lui avait brisé le cœur et à laquelle elle avait tellement eu du mal à survivre ou alors cette histoire de manigance, d’élite et d’organisation qui l’avait encore plus blessée que l’histoire d’amour elle-même? Elle ne pourrait pas y répondre clairement, mais ce qu’elle savait c’était qu’elle se serait bien passé des dernières années de sa scolarité, mais ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, n’est-ce pas? Du moins, c’était ce qu’elle aimait croire et dans son cas, c’était souvent vrai. Enfin, si la force fait référence à la façon de tenir tout le monde à l’écart, de ne plus les laisser entrer de peur qu’ils causent plus de dégâts encore. Et à force de tenir tout le monde loin d’elle, elle finissait par trouver sa solitude bien lourde. Certes, elle avait des proches, des gens qui tenaient à elle, mais d’une façon bien particulière. Aucun d’eux n’avait réussi à franchir les hauts murs qu’elle avait érigés autour d’elle en guise de protection et c’était mieux ainsi. Elle se refusait de laisser Clyde ou Adam percer ses défenses, leur donnant un pouvoir sur elle qu’elle refusait de donner à qui que ce soit. De plus quand on y songeait, Quinn n’était pas celle avec le plus grand cercle d’amis et ça lui allait comme ça. Peu d’attache, peu de chance d’être blessée.

« - Je suis désolée, Quinn... »

Un long moment, elle l’observa, lèvres pincées, sourcils relevés. Quinn était de celles pour qui les mots ne valent pas grand-chose et elle peinait à croire que son interlocutrice puisse penser que de simples excuses puissent alléger le fardeau du passer. Par ailleurs, elle ne répliqua rien, comme si ses paroles n’avaient jamais eu lieu. Autrefois, elle n’attendait que ça, des excuses des deux personnes qu’elle avait le plus aimées dans cette vie, sans rien recevoir. Elle avait fini par passer outre, s’acharnant à se dire que ça ne changerait rien, que ce qui est fait est fait. Son visage se referma alors qu’elle contempla un long moment le liquide ambré dans son verre qui ne semblait pas baisser, tentant d’ignorer le malaise qu’elle venait de faire naître en Emalee avec seulement quelques mots bien placés. Visiblement, elle avait visé juste. Elle n’ajouta rien cependant, ne voulant pas tourner le couteau dans la plaie. Elle sentait déjà que l’ex-serdaigle face à elle était un peu sonné par son aplomb sur le sujet, comme si elle avait cru que Quinn allait l’éviter à jamais de peur de heurter un sujet tabou. C’était bien mal la connaître. Les seuls tabous qui avaient lieux étaient ceux mis en place pour sa propre protection, bousculer les autres ne lui avait jamais posé problème que ce soit avec Emalee ou Clyde.

« - … Tu m'as manqué, Quinn... »

Lentement, la directrice de maison leva les yeux au ciel, secouant ses boucles brunes de gauches à droite. Elle y croyait à peine. Elles étaient en froid depuis tellement longtemps qu’il était difficile de croire qu’elle pouvait manquer à Emalee. Pourtant, l’inverse était vrai, cruellement vrai. N’avait-elle pas essayé de la remplacer par Bonnie? Alors que les deux jeunes femmes étaient tellement différentes que leur amitié n’avait jamais eu la même dynamique.

«Ouais c’est ça…»

Aux yeux de Quinn, Emalee n’avait pas besoin de savoir qu’elle avait également manqué à Clyde, après tout ce n’était pas de ses oignons. La jeune femme avait suffisamment pris en maturité pour comprendre que les histoires d’amour n’était qu’un poison pour le corps, que ça rendait faible et niais et qu’il valait mieux s’en tenir éloigné le plus possible si on ne voulait pas se brûler les ailes. La vision d’Emalee en était la preuve. Tout son être respirait la douleur d’un cœur brisé et le spectacle en était pitoyable. Comme il était pitoyable de voir Adam se pavaner devant cette blondasse de Garden. Vraiment, l’amour rendait les gens stupides. On avait beau lui rebattre les oreilles que c’était le plus pur des sentiments, à la fin de la journée, Quinn n’était toujours pas convaincue de son bien-fondé. Après tout, ça ne lui avait jamais rien apporté de bon.

« - Ces portables sont très pratiques, tu sais. Et il s'agit de James Blackwood, tu te souviens de lui ? Il était dans le dortoir de... de Keaton. C'est un ami. Un simple ami. »

Pendant un long moment, Quinn tâcha de se souvenir de ce Blackwood sans grand succès. Après tout, elle n’avait jamais été très proche de Keaton, du moins pas suffisamment pour se souvenir de ses camarades de dortoir. Elle haussa simplement un sourcil, haussant les épaules, alors que le visage de cet inconnu ne lui revenait pas. Si son nom lui était plus ou moins familier, si elle se souvenait de l’avoir entendu quelque part, il n’en restait pas moins un inconnu. Pourtant, elle la toisait toujours essayant de voir si c’était vraiment seulement un ami ou si c’était plus. Bien qu’elle souhaitait la croire.

« - Il ne pourrait jamais être plus. »

Un fin sourire étira les lèvres de Quinn, alors qu’elle vrilla ses yeux dans ceux d’Emalee, celle-ci semblait vraiment souhaiter qu’elle la croie, qu’elle ne mette pas en doute ses paroles. C’était quelque peu amusant.

«Si tu le dis…»

Réponse évasive qui lui allait très bien ainsi. Elle porte de nouveau son verre à ses lèvres, soupesant ses mots, évaluant leur poids et leur impactes, ne voulant pas mettre Emalee mal à l'aise, mais ne voulant pas non plus qu’elle reste dans cette zone de confort qu’elle avait établie depuis le début entre elles avec ses demi-réponses et ses tentatives d’évasion.

«Ainsi, donc, tu ne l’as jamais remplacé? C’est soit pitoyable, soit adorable, dans un cas où l’autre, ça me décontenance autant que ça me répugne.»

Elle planta ses prunelles froides dans celle de son vis-à-vis, sachant que ses paroles n’étaient pas des plus douces, elle en était complètement consciente, mais c’était sa façon à elle de gérer ce genre de choses. Ce qu’elle peinait à comprendre. Après tout, n’agissait-elle pas comme la pire des garces avec Nolan alors qu’elle éprouvait de la tendresse pour lui? Agacée, elle chassa cette vulgaire pensée dans un coin de son cerveau, ne voulant pas y songer, que ce soit maintenant ou dans dix ans. Ce n’était pas le moment pour que son cerveau se mette à ce la jouer solo et à la tourmenter inutilement.

«Bien qu’il ne l’avouera sans doute pas, même sous la plus rude des tortures, tu lui a manqué aussi.»

Elle marqua une pause, simplement pour qu’elle puisse assimiler ses paroles, vidant par le fait même son verre, avant de le déposer, le repoussant légèrement sur le côté.

«Bien entendu, s’il te pose la moindre question, je n’ai jamais rien dit de tel.»
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Message par Emalee Gilliam Sam 14 Avr - 17:00

    «Ouais c’est ça…»

    Elle ne me croyait pas, et je ne pouvais pas l'en blâmer. Je n'avais donné que très peu de signes de vie ces derniers temps, alors que déjà notre amitié se délitait. Mais j'avais été plus que sincère, Quinn restait pour moi la figure de ma meilleure amie. Alors bien sur, nous n'étions plus proches, je me retrouvais plus facilement en Garden, mais je ne pouvais pas faire semblant, Quinn comptait encore terriblement pour moi. Je la connaissais assez pour savoir qu'aucun mot ne pourrait la convaincre de cette réalité, je préférais donc garder le silence, laisser les vapeurs de l'alcool s'imprégner peu à peu en moi. Evoquer James avec Quinn, avec quiconque même, n'était pas aussi facile que je ne le pensais, à vrai dire j'aurai préféré ne pas aborder le sujet. Il m'était déjà assez difficile de regarder en face ce que j'étais en train de lui faire subir, le matérialiser avec des mots devenait donc carrément tortueux.

    «Si tu le dis…»

    Bien... Une réponse vague, qui clôturait la discussion. Je ne me préoccupais même pas de ce qu'elle pouvait signifier, qu'elle ne me croit pas n'importait même pas à cet instant, je voulais juste éviter une discussion plus que dérangeante. Je continuais donc à fixer mon verre, les yeux dans le vague. Il ne restait que quelques gouttes dans ce verre, et je m'étais juré qu'il était le dernier, il était donc évidemment hors de question que je me réfugie encore un peu plus dans ce breuvage afin d'éviter les difficultés que je rencontrais face à Quinn. Pouvais-je encore me targuer de la connaître ? Il semblait que non. Elle m'avait déstabilisée en évoquant de front la question « Clyde », je ne m'y étais pas préparée, pensant plutôt qu'elle serait, tout comme moi, soucieuse d'éviter ce sujet. Elle aurait pourtant été la première personne à qui je me serais confiée autrefois, la première vers qui j'aurais couru. Mais la situation était bien compliquée aujourd'hui, comment aurais-je pu me plaindre à elle ? Je savais que le sujet était ce qui avait causé la dislocation progressive de notre amitié, je ne voulais pas le rendre encore plus brûlant.

    «Ainsi, donc, tu ne l’as jamais remplacé? C’est soit pitoyable, soit adorable, dans un cas où l’autre, ça me décontenance autant que ça me répugne.»

    Elle ne pouvait pas être plus directe. Et elle avait terriblement raison, c'était d'un pitoyable risible. Je me sentais d'un coup absolument minable. Ce que je donnais à voir n'était pas très glorieux, je n'essayais même plus de faire semblant d'aller bien, je ne forçais même plus mes lèvres à arborer un sourire, je ne tentais plus de rire faussement. Je me contentais de ne pas pleurer. Ce qui était déjà une grande victoire sur moi-même... Et était complètement pitoyable. Je cherchais désespérément une phrase subtile et humoristique à mettre sur le tapis pour faire bonne figure, mais rien ne venait. Je gardais les yeux baissés, fixés sur mon verre, tristes.

    « - Jamais. J'en suis... incapable. »

    Je redoutais sa réaction si je me mettais à lui dire ce que je ressentais. Mais elle avait abordé le sujet d'elle-même après tout, je ne l'y avait pas poussé. Et même si je n'étais pas sûre qu'elle ne veuille entendre mes états d'âme, je me questionnais à propos de ses motivations. En un long soupir de fatigue, je fermais les yeux et appuyais mon front dans la paume de ma main, mon coude appuyé contre la table soutenait alors ma tête. Parler de tout ça était bien plus éreintant que je ne l'avais imaginé. James ne me posait jamais de questions, tant par peur de me voir replonger que, je le pensais, par peur des réponses. Il se muait dans l'illusion d'une relation qui ne verrait jamais le jour et ne voulait sûrement pas briser le « rêve ». Je relevais les yeux vers Quinn, mêlant mon regard au sien, lui communiquant sans vraiment le vouloir une nouvelle preuve de ma détresse. Baissant encore une fois les yeux, je faisais tourner le verre entre mes doigts tremblants.

    «Bien qu’il ne l’avouera sans doute pas, même sous la plus rude des tortures, tu lui a manqué aussi.»

    Mauvaise voie, mauvaise direction, il était clair que ce genre de phrases étaient très enclines à me faire pleurer pendant des jours. Une larme s'échappa au moment même où Quinn avoua que j'avais manqué à Clyde, ma tête baissée et mes cheveux aidèrent à la rendre plus discrète qu'elle n'aurai du l'être, mais je savais que Quinn la verrais. Je l'essuyais rapidement avec ma main, d'un geste rapide et brusque. Reniflant une fois, fortement, je relevais la tête avec un sourire tragique, qui transpirait la douleur. J'étais touchée qu'elle ne me dise cela. J'avais l'impression d'être à nouveau aux côtés de ma meilleure amie.

    «Bien entendu, s’il te pose la moindre question, je n’ai jamais rien dit de tel.»

    Je laissais échapper un rire discret et mélancolique. Il ne me poserait aucune question, jamais, c'était évident. J'étais largement indésirable auprès de Clyde et de tous ceux qui l'entouraient à présent, du moins presque.

    « - Merci, Quinn. Vraiment. - je marquais une pause, m'enfonçant dans mes pensées - Je l'aime... En fait je ne crois pas pouvoir aimer quelqu'un d'autre. »

    Je partais dans un rire sombre, terrible, désespéré. Après plusieurs seconde de ce qui se rapprochait presque du délire, je soupirais bruyamment, dissimulant ensuite mon visage dans le creux de mes mains. J'étais nerveuse, faire ces confidences à Quinn me rendais nerveuse, parce que j'avais peur qu'elle ne le prenne avec trop de légèreté ou de cruauté, ou pire que cela la blesse.

    « - Mais j'ai appris qu'il avait atteint ses objectifs, il va bien... C'est tout ce qui compte... Seul lui compte. »
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Message par Quinn Harper Ven 20 Avr - 18:29

Honnêtement, elle ignorait à quoi elle s’était attendue de cette rencontre avec Emalee. Elle s’était imaginé quelques mots échangés sur un ton sans grande chaleur. Non parce qu’elle n’était plus aussi attachée que jadis à Emalee, non parce qu’elle lui voulait toujours, mais simplement parce que Quinn, même avec les années qui avaient passé, restait toujours un peu la même. Pourtant, même en poussant son imagination à ses limites, jamais elle ne se serait imaginée assise face à elle, un verre à la main à discuter de Clyde à cœur ouvert comme s’il n’était qu’un homme parmi tant d’autres. Ce qui n’était pas le cas et l’une comme l’autre le savait. Clyde était la raison pour laquelle leur amitié avait éclaté, il était la raison des situations les plus douloureuses dans lesquelles elle s’était foutue avec brio, il était celui pour lequel elle se serait damnée corps et âme. Si aujourd’hui elle avait appris à mettre des barrières entre elle et lui, il n’en restait pas moins son plus gros point faible et elle savait qu’il pourrait la faire chuter s’il le désirait. Ajoutons à cela qu’Emalee et Clyde avaient eu une liaison plus longue qu’elle ne l’aurait cru de prime abord, ça n’arrangeait pas les choses. En somme, sur ce coup-là, Quinn s’en mordrait sans doute les doigts cent fois plutôt qu’une. Après tout, elle était celle qui venait de sauter dans cette conversation à pieds joints, qui avait orienté cette petite discussion nocturne autour du sujet le plus douloureux qui pouvait être entre elles. Vraiment, bravo Quinn!

Pourtant, ses propres paroles sur cet amour bordélique sonnaient amères, même pour elle. Étonnamment il n’y avait aucune trace de jalousie ou de rancœur, comme ce fut longtemps le cas autrefois. Il n’y avait qu’une incompréhension marquée. Elle n’avait jamais compris pourquoi les gens qui s’aimaient foutaient toujours tout en l’air pour un petit rien. Certes, la famille de Clyde était un peu spéciale, son oncle était un tyran, et alors? Emalee n’avait fait que prendre ce fait comme excuse pour reculer, pour exprimer sa peur. Et Clyde, comme le dernier des idiots l’avait laissé lui glisser entre les doigts sans réagir. Alors oui, elle ne comprenait pas. Comme elle ne comprenait pas la tristesse dans les traits d’Emalee à ce moment précis, où encore l’humidité dans ses yeux sombre. Bordel, n’était-elle pas celle qui avait fui? Elle n’avait pas le droit d’être celle qui s’apitoie sur son sort, elle l’avait choisi de plein gré. Cette fois-ci, la directrice de maison posa sur son vis-à-vis un regard beaucoup plus dur et froid, y noyant les lueurs mélancoliques qu’on avait pu y lire quelques secondes plutôt avec beaucoup d’attention.

« - Jamais. J'en suis... incapable. »

Pendant un long moment, Quinn observa la brunette face à elle d’un regard critique. C’était comme si cette conversation venait de mettre un poids énorme sur les épaules frêles d’Emalee, mais ce n’était pas pour cela qu’elle reculerait. Les états d’âme des autres ne la préoccupaient plus depuis longtemps. Si ça déplaisait à la jeune femme, elle n’avait qu’à partir, rien ne l’en empêchait, elle n’essaierait même pas de la rattraper. Elle ne savait pas ce qu’elle cherchait dans cette conversation, ce qu’elle voulait réellement. Tout ce qu’elle savait, c’était que si elles continuaient à contourner les choses, Quinn allait finir par devenir folle. C’était ce qu’elle faisait avec tout le monde; détourner les conversations des réels problèmes, masquer la vérité sous des réponses préparées à l’avance dès que ça là touchait de trop près. Quelque part, elle n’avait pas envie de faire la même chose avec Emalee et bien qu’elle détourne encore et toujours la conversation d’elle pour la centrer sur son ancienne camarade de chambre, c’était un bon début.

« - Merci, Quinn. Vraiment. Je l'aime... En fait je ne crois pas pouvoir aimer quelqu'un d'autre. »

Cette fois-ci, ses lèvres s’étirèrent en ce sourire railleur qui lui cillait à merveille et elle retint de justesse un rire qui aurait parut déplacé dans cette conversation. La larme que venait de verser Emalee n’avait pas passé inaperçu, mais elle préférait laisser couler pour cette fois. Elles en étaient à ce point de non retour, où elle pouvait dire ce qu’elle voulait sans avoir peur de la blesser d’avantage. Elle en avait mare de ce petit jeu, quand bien même en était-il à son commencement. Cela faisait un an maintenant, il était temps de soit réparer ses erreurs, soit de passer à autre chose.

« Rien ne changera si tu continue à maudire les ténèbres plutôt que d’allumer une bougie. Alors si tu l’aime vraiment, bouge-toi et répare tes erreurs plutôt que de t’apitoyer sur ton sort. Tu es partie, Ema’ tu as fait un choix, assume-le et avance, parce que cette fois, personne ne va te prendre par la main pour t’aider à le faire.»

Elle planta dans les yeux d’Emalee un regard blasée, ses traits se faisant plus durs et sévères. À ce moment précis, tous dans la posture de Quinn était rigide, témoignant de son agacement face à la situation. Emalee avait toujours été la petite protégée, celle que l’on prenait par la main pour ne pas qu’elle tombe, celle pour qui on prenait les coups pour ne pas qu’elle soit blessée. Aujourd’hui, ils étaient adultes, il était temps de faire face à la vie et d’accorder ses pas avec les siens. Quinn avait assez encaisser pour les autres, pour elle comme pour Clyde, elle ne jouerait plus le rôle du tampon, elle se l’était promis, pour son propre bien. Comme elle avait apprit que se morfondre sur ses erreurs et ses faiblesses ne faisait pas avancer les choses, ça ne servait qu’à se faire un peu plus mal et si il y avait bien une chose dont on n’avait pas besoin dans cette misérablement vie, c’était d’être son pire ennemi.

« - Mais j'ai appris qu'il avait atteint ses objectifs, il va bien... C'est tout ce qui compte... Seul lui compte. »

Elle se garda bien de lui cracher au visage que ce que faisait Clyde n’avait rien de bien ou de bon. Qu’elle l’avait poussé à devenir le plus parfait des tyrans. Elle ne fit que se pincer les lèvres en signe de désaccord, plantant un regard toujours aussi froid dans le sien.

«Il y a un monde de différence entre ce que tu crois et ce qui est, Ema’.»

Parce que Clyde n’allait pas bien, ce qu’il faisait n’était pas bien non plus et si Garden s’acharnait à croire qu’elle était celle qui l’avait pousser au mal, Quinn savait que rien n’aurait été aussi loin si Emalee ne lui avait pas brisé le cœur comme elle l’avait fait.


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Message par Emalee Gilliam Dim 22 Avr - 17:39

    « Rien ne changera si tu continue à maudire les ténèbres plutôt que d’allumer une bougie. Alors si tu l’aime vraiment, bouge-toi et répare tes erreurs plutôt que de t’apitoyer sur ton sort. Tu es partie, Ema’ tu as fait un choix, assume-le et avance, parce que cette fois, personne ne va te prendre par la main pour t’aider à le faire.»

    Et encore une fois elle avait terriblement raison. C'était ridicule de rester à me morfondre, traîner ma peine et la confesser à qui veut l'entendre. J'avais effectivement pris une décision, j'étais partir en me répétant que c'était la meilleure chose à faire, mais n'avais pas cessé de m'en plaindre. Personne ne m'avait forcé à le quitter, à suivre James en France, j'avais pris une décision en tant qu'adulte, il était grand temps que je me comporte en adulte. Qu'étais-je en train d'attendre au juste ? Peut-être espérais-je que quelqu'un ne trouverait une solution pour moi, me débarrasserai de la difficulté. Je n'avais pas tant changé, je me laissais porter, espérant que l'aide des autres me sauverais.

    « - Tu as totalement raison... »

    Les yeux dans le vague, ma voix s'évanouissait à la fin de ma phrase, comme un simple souffle. Que pouvais-je dire de plus ? J'aimais Clyde, je l'aimais terriblement. Mais il n'y avait à présent que deux choses possibles : assumer ma décision, camper sur mes positions et l'oublier une bonne fois pour toute, passer à autre chose ; ou comprendre que la décision était mauvaise et lui parler, lui avouer mes sentiments et tout faire pour le retrouver. La deuxième solution me tentait bien sur tellement plus. Mon cœur me dictait de courir, le retrouver et tout faire pour qu'il m'aime à nouveau. Mais ma tête me dictait à la fois de respecter ma décision, mais me criait également que c'était trop tard, qu'il ne me pardonnerait jamais mon départ.

    «Il y a un monde de différence entre ce que tu crois et ce qui est, Ema’.»

    Relevant les yeux brusquement, je laissais l'incompréhension l'envahir. Que voulait-elle dire par là ? Il était évident que Clyde était bien, il avait réussi à devenir celui qu'il avait toujours voulu être. Il était Conseiller du Ministre mais était celui qui menait la danse, et sûrement atteindrait-il le rôle de Ministre dans très peu de temps. Il avait réussi a façonner un monde à son image. J'espérais cependant que le Clyde que seule moi pouvait connaître, celui qu'il acceptait de laisser transparaître dans l'intimité, n'était pas mort pour autant. Je connaissais depuis le début cette duplicité chez Clyde, et si j'admirais la personne qu'il donnait à voir aux autres, celui dont j'étais amoureuse n'était autre que l'autre, celui avec qui je pouvais partager mes lectures, discuter des heures de sujets divers, celui qui était tendre et même qui doutait de lui. J'aimais cette timidité qu'il pouvait laisser transparaître lorsque personne ne pouvait le voir.

    « - Que veux-tu dire ? Il a tout ce dont il a toujours rêvé. Il a réussi. Je dois être heureuse et fière de lui... » je cherchais l'aprobation dans les yeux de Quinn, approbation qui ne venait pas « - Je dois être fière de lui... » j'attendais encore, m'approchant un petit peu « - N'est-ce pas ? »



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Message par Quinn Harper Mer 25 Avr - 17:31

« - Tu as totalement raison... »

Elle cligna des yeux, un peu étonnée par la réponse d’Emalee. Sur ce coup-là, elle s’était attendue à une réplique plus cinglante, un déni quelconque, mais pas à ça, ces quatre petits mots de rien qui signifiait qu’elle n’était pas si nulle qu’elle le croyait en relations humaines. Bien entendu, c’était toujours plus facile lorsque ce n’était pas notre vie privée qui était en jeu. Bon d’accord, la vie privée de Quinn ressemblait au néant le plus total, elle n’avait pas à devoir gérer les prises de conscience comme Emalee. Comme Adam, Garden ou tous ces autres qu’elle fréquentait plus ou moins dans son quotidien. Longtemps, elle s’était dit que c’était mieux ainsi, elle commençait sérieusement à en douter depuis un moment déjà. Depuis que Nolan était revenu comme un boomerang dans sa vie, ébranlant ses murs, fissurant ses armures, mettant sa vie sans dessous dessus sans qu’elle ne puisse le repousser. Frustrée par les déviations de ses propres pensées, Quinn se mordit l’intérieur de la joue avec force et essaya de maintenir son attention sur son ancienne meilleure amie. Elle n’arriverait à rien si elle se mettait à se martyriser avec des songes qui n’arriveraient à rien de bon. Pourtant, chasser Nolan de son esprit était aussi difficile que d’y chasser Clyde quelques années plutôt. Agacée par sa propre personne, elle passa une main dans ses boucles brunes, les repoussant de son visage alors qu’elle jetait un coup d’œil à la ronde. Le bar était de plus en plus vide, les clients se retirant un à un pour regagner leur foyer, retrouver leur lit, leur famille, bien qu’elle doutait que ceux qui traînaient ici fussent tout aussi paumés qu’elle dans le domaine. Il ne restait qu’une seule silhouette encapuchonné, assise sur une table dans le coin, le corps rigide, devant un verre crasseux remplis d’un liquide qui ne lui disait rien. Pendant plusieurs secondes, elle observa les épaules de l’inconnu se levées et s’abaissées sous le rythme régulier d’une respiration. Cet homme lui donnait la chair de poule, vraiment. Elle reporta son attention sur Emalee qui semblait toujours être en conflit avec elle-même.

Ce fut Quinn qui brisa de nouveau le silence, lui lançant une phrase à double sens qui, elle le savait, éveillerait les soupçons. À peine ses paroles prononcées qu’elle jeta un énième coup d’œil à la silhouette dans le coin sombre. Si elle avait jadis été particulièrement brave et tout ce qui vient avec, depuis cette histoire avec Teel, elle l’était beaucoup moins, bien qu’elle gardait ses craintes pour elle, ne les avouant jamais. Après tout, personne ne comprendrait de quoi il en retournerait, les gens connaissant toutes l’histoire étaient très peu nombreux, elle avait veillez à ce que cette histoire ne s’ébruite pas, au point qu’en dehors de Clyde, d’Emalee et de Montana, personne ne connaissait les faits. Instinctivement, ses doigts cherchèrent sa baguette avec discrétion et s’obligea à garder son attention sur l’ex-serdaigle face à elle et sur personne d’autre. Elle avait suffisamment de problème comme ça sans devenir paranoïaque en plus. D’ailleurs, son ami – si elle pouvait toujours la qualifier comme telle – lui facilita la tâche en prenant la parole.

« - Que veux-tu dire ? Il a tout ce dont il a toujours rêvé. Il a réussi. Je dois être heureuse et fière de lui... »

Elle ne répondit pas. Que voulait-elle dire? Que pouvait-elle dire sans dévoiler ses doutes? Au départ, Clyde avait eu des idéaux qui rejoignait les siens, des idéaux qu’elle partageait de part son éducation et sa façon de pensée, que les années l’avaient obligés à adopter. Elle l’avait rejoint pour cela, elle avait fait partie de ses plans avec sans jamais défaillir. À l’époque de Poudlard, ce n’avait été qu’un jeu d’enfants frustrés par la vie, par leur invisibilité. Ils avaient été transparents pour la majorité de l’école, quand bien même étaient-ils brillants, rusés, doués, les gens n’avaient d’yeux que pour ces petites princesses aux boucles blondes et ses joueurs de Quidditch costaux. Ils avaient grandit, ils avaient prit des chemins différents. Clyde filant le parfait amour dans les bras d’Emalee et elle, essayant de se reconstruire petit à petit, évoluant autour de gens bien différents. D’abord Montana et sa compassion, puis Bonnie et sa façon de voir le monde… elle avait apprit, elle avait comprit, mais n’avait pas pus se faufiler lorsque Clyde avait décidé de changer la face du monde magique. Certes, ce monde n’était pas parfait, rien ne l’était, mais ce n’était pas avec ses méthodes de dictateurs qu’il arriverait à quelque chose. Quinn, malgré sa loyauté sans faille, malgré ses innombrables défauts ne pouvait pas penser autrement. Le monde dont Montana lui parlait, celui qu’elle voyait à travers Bonnie était toujours plus chatoyant que celui dans lequel elle s’enfonçait, mais elle ne pouvait plus reculer, elle ne voulait pas. Malgré tout, malgré qu’elle ne l’avoue jamais, elle était toujours trop attachée à Clyde pour cela.

« - Je dois être fière de lui... N'est-ce pas?»

Emalee semblait chercher son appuie, son approbation, une approbation qui ne vint pas. La directrice des bleus et bronze croisa ses bras sur sa poitrine, toisant son interlocutrice avec une neutralité exemplaire.

« Nous ne sommes plus des enfants, ce n’est pas à moi de te dire si tu dois être fière ou non. »

C’était une réponse facile, elle le savait. Elle ne voulait pas s’éterniser sur le sujet, mettre les pieds dans les plats, pesé ses mots encore et encore. Elle choisit l’option facile; changer de sujet, passer du coq à l’âne.

«Étrangement, je ne m’imaginais pas passer autant de temps à discuter de ta relation avec Clyde dans un bar miteux au milieu de la nuit….»Elle marqua un pose, repoussant de nouveau une mèche brune, un fin sourire flottant sur ses lèvres. « mais ce n’est pas si désagréable que ça. »
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Message par Emalee Gilliam Mer 15 Aoû - 16:27

    Je n'avais pas entendu la phrase que m'avait asséné Quinn, j'étais bien trop perdue dans mes pensées depuis quelques minutes. J'avais fait tout mon possible pour ne pas penser à Clyde cette dernière année. J'avais tout fait pour penser à autre chose, pour devenir quelqu'un de différent, quelqu'un qui pourrait plaire à la famille de Clyde. J'étais loin d'être la petite fille que j'étais lorsque j'avais quitté l'Angleterre. J'étais partie avec l'idée que je me relèverai, je revenais avec la certitude que rien n'irai plus jamais mieux. J'avais muri, intérieurement, étais devenue plus grave et sérieuse. Mais physiquement également j'étais devenue une vraie femme, et j'avais adopté le style vestimentaire que se devait d'adopter une femme de l'aristocratie, celui que se devait d'adopter celle qui prétendait au coeur de Clyde. Et tout cela pour quoi? A quoi bon? Je continuais de me faire belle pour un fantôme, pour un souvenir. Non. En réalité, je n'avais pas changé. J'étais toujours la stupide petite fille qui court après l'amour de sa vie.

    «Étrangement, je ne m’imaginais pas passer autant de temps à discuter de ta relation avec Clyde dans un bar miteux au milieu de la nuit….» Je relevais les yeux soudainement, tirée de mes pensées profondes par Quinn, un peu inquiète de ce qui allait suivre, « mais ce n’est pas si désagréable que ça. »

    Mon regard fuyant se refixa sur elle. Je ne m'étais pas attendue du tout à ce genre de fin de phrase. Je lui rendais sont sourire sans grande conviction, mais celui ci étira mes lèvres lentement alors que je clignais frénétiquement les yeux. C'était douloureux, très douloureux. Et quoi donc? Tout.

    " - Oh, tu sais, à présent je doute qu'il y ai une quelconque relation entre nous... "
    C'était on ne peut plus vrai. On ne pouvait pas vraiment qualifier tout cela de relation. Je pensais alors soudainement à l'ironie qui se dissimulait derrière toute cette situation. Seulement quelques années plus tôt, la situation était inverse. Clyde haïssait Quinn, qui l'aimait, et j'étais au milieu de tout cela. J'avais brisé tout espoir d'amour réciproque pour Quinn. Sa présence, ce soir là, à écouter mes états d'âme, ne m'en paraissait que plus belle.
    Je me retournais une énième fois vers un coin sombre de la salle, je me sentais comme épiée, et c'était loin d'être le sentiment le plus agréable. En réalité, depuis mon retour de France, je ressentais toujours un certain mal-aise, comme si je n'étais jamais réellement seule, mais toujours suivie et épiée. Je restais ainsi retournée, un air de suspicion sur le visage quelques minutes. Mais tout cela était stupide, je me faisais des idées tout simplement. Refaisant face à mon amie, je tentais de faire disparaître la légère peur qui s'était immiscée sur mon visage. Je me mettais à jouer avec le coin d'une serviette en papier déposée sur notre table par le serveur.

    " - Je voudrais savoir ce que tu penses, toi, de la tournure que prennent les évènements... Et puis... "

    Je prenais une grande inspiration, j'avais du mal à questionner une Quinn que je voyais bien déterminée à ne pas répondre à mes questions.

    " - Je veux dire... On a toujours pensé que si nous faisions la loi, que si Clyde arrivait au pouvoir, on obtiendrai tout ce dont on a toujours rêvé... Qu'on serait enfin satisfaits et... bref qu'on serait enfin récompensés."

    Je repensais à nos années d'étude, à Poudlard, tout ce qu'on avait fait pour venger les égos blessés d'étudiants brillants sous estimés. Je n'avais pas pu voir la réalisation de ce projet, et le peu de temps que j'avais passé ici ne m'avait pas convaincu du bien fondé de tout cela, du succès de leurs actions.

    " - Est-ce que tu es satisfaite? Est-ce que les choses ont bien prit le chemin espéré? "
Emalee Gilliam
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I hope you have all you've dreamed of  ✗ Emalee  Empty Re: I hope you have all you've dreamed of ✗ Emalee

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