mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
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Penchée sur Lever le voile du futur, par Cassandra Vablatsky, je poussais un sonore et profond soupir, m’attirant le regard courroucé de la bibliothécaire. Rien à faire, je ne parvenais pas à me focaliser sur les schémas et les diagrammes complexes expliquant l’emplacement et la signification exacte de chacune des lignes de la main. Cette Mme Vablatsky avait beau avoir possédé un troisième œil extrêmement clairvoyant, elle n’avait de toute évidence jamais eu aucune notion de la psychologie des adolescents destinés à parcourir son livre en classe de divination. J’avais beau avoir dans cette matière certaines facilités grâce à mon don qui m’avaient attirée les faveurs de l’enseignant, cela ne me dispensait hélas pas de l’obligation de travailler – affirmation qui valait d’ailleurs pour tous les autres enseignements auxquels j’assistais. En raison de ma distraction notoire et de mes maux de tête chroniques, mes résultats scolaires avaient sensiblement diminué ces dernières semaines : si j’espérais – ironie du sort – m’assurer un avenir, un diplôme et pouvoir effectivement devenir professeur de divination (ambition qui, avec le recul, me semblait une voie logique et toute indiquée) il me fallait obtenir des résultats brillants. Poudlard n’acceptait dans son équipe professorale que les meilleurs éléments, je n’étais pas sans le savoir, et bien que je pus sans aucun doute compter sur la recommandation chaleureuse de l’enseignant d’arts divins, je ne serais jugée pour une bonne part que sur mes notes d’examens et le travail fourni.
Pestant contre les inventeurs de la chiromancie – satanés grecs ! Tasséo et cristallomancies étaient tellement plus simples ! – je reculais brusquement ma chaise en arrière, d’une humeur massacrante. J’avais de toute évidence mieux à faire pour l’instant que perdre mon temps à déchiffrer les obscurs gribouillis gravés dans mes paumes : d’autres devoirs m’attendaient, en particulier celui du cours de défense contre les forces du mal que je n’avais toujours pas commencé. Trois rouleaux de parchemin sur les sortilèges de défense, rien d’insurmontable mais il fallait trouver le temps entre les quatre commandés par le prof de métamorphose sur la transmutation humaine, les deux requis par l’enseignant d’astronomie sur les lunes de Jupiter et les travaux pratiques sur les Aliotsys – une plante idiote qui rendait neurasthénique - qu’on avait imposé aux sixième années en classe de botanique. De toute façon c’était cela ou la retenue, alors autant prendre son mal en patience et dégommer la pile un devoir après l’autre.
Cette avalanche de travaux à rendre n’était pourtant pas un mal : depuis le débarquement des « visiteurs du futur » - repartis semblait-il au passage comme ils étaient venus, c’est-à-dire sans que quiconque se fut aperçu de quoi que ce soit – et mes conversations avec Adam et Quinn, je préférais avoir de quoi m’occuper l’esprit. Songer que je pouvais comprendre Harper avait tendance à provoquer en moi un léger affolement : je n’étais pas sensée compatir aux soucis de l’ennemi ! Emettant à nouveau un soupir exaspéré – adressé à moi-même, cette fois – je levais les yeux au ciel : l’ennemi ! J’avais du mal désormais à nommer Quinn ainsi ; nous étions certes encore très loins d’être les meilleures amies du monde, mais une lueur d’entente perçait désormais entre nous lorsque nous nous croisions. Je ne parvenais plus à la croire si mauvaise que ça, mais les rumeurs circulant sur son futur ne laissaient aucune place au doute : jamais elle ne se désolidariserait de Clyde Andrews. Je me trouvais maintenant bien maline : à quoi me servait de compatir à son sort si je ne pouvais rien faire pour changer son destin ? Ce que j’étais en train de faire – montrer de l’indulgence envers une future meurtrière – était-il bien sensé ?
Ignorant complètement où j’allais, je quittais ma table et errais entre les rayons en même temps que dans mes pensées, le nez en l’air sans prêter la moindre attention à l’endroit où je posais les pieds. Mal m’en prit : le temps de réaliser que je venais de buter contre un plis du tapis moelleux – action qui, au vu de ma maladresse légendaire, nécessitait d’urgence un prompt rétablissement – j’entrais durement en contact avec le sol. Mes mains râpèrent brutalement la maudite carpette, tandis que mon genou faisait douloureusement connaissance avec le bas de l’étagère. J’aurais un hématome le lendemain, c’était certain. Pestant tout haut sans me soucier du regard furieux de la bibliothécaire – celle-là aussi, pas fichue de me demander si je m’étais blessée, l’amabilité l’aurait sûrement étouffée ! – j’entrepris de me relever péniblement, tout en soufflant sur mes mains à vif. Faire usage de sa baguette dans les locaux de la bibliothèque étant proscrit, je ne pouvais employer un sort pour me guérir de cette vilaine plaie ; quant à me rendre à l’infirmerie pour une si petite blessure, c’était tout bonnement exclu. Contrairement à ce que certaines personnes avaient tendance à croire, je n’étais pas en porcelaine ! Les bosses, coupures et autres mauvaises chutes étaient mon quotidien depuis mon entrée à Poudlard, j’en avais vu bien d’autres.
Dénichant enfin au hasard des rayons le livre que je cherchais, Forces obscures : comment s’en protéger, je me ruais dessus – quelle chance ! Ce bouquin était généralement très demandé par les élèves de DCFM – mais au moment où je m’apprêtais à m’en emparer, ma main tendue effleurant déjà la couverture, j’heurtais brutalement une silhouette dure. « Par la barbe de Merlin ! » jurais-je entre mes dents. Rebondissant contre l’étagère à côté de moi, je me cognais brutalement le dos contre le bois massif. La force du choc me fit basculer en même temps que mon agresseur sauvage vers l’arrière, entraînant l’étagère sous nos poids conjugués. Je perdis brutalement toute notion d’équilibre quand un lourd volume cogna brutalement contre ma poitrine dans sa chute. À moitié assommée, le souffle coupé, je remuais frénétiquement en tous sens pour retrouver à la fois l’air libre et ma respiration ; lorsqu’enfin j’émergeais à la lumière, ce fut pour me retrouver assise sur l’étagère renversée, perdue au milieu d’une mer d’ouvrages délogés. Grimaçant de douleur, remuant en tous sens pour dégager mes jambes, j’avisais soudain une petite main blanche s’agitant sous le lourd et barbant Théorie des stratégies de défense magique. L’agrippant solidement tout en exerçant une traction vers le haut, je dégageais un bras, puis une tête et me retrouvais nez-à-nez avec … Emalee Gilliam. Prise de cours et figée, je lâchais instantanément ses doigts – avant de réaliser la sottise de mon geste, puisque la pauvre retomba aussitôt, happée par l’océan de livres. Plongeant littéralement dans l’étendue de bouquins, j’attrapais la demoiselle par le col de sa chemise et battis des jambes jusqu’à avoir repoussé autour de nous une bonne partie de la masse formée par les grimoires.
Pestant contre les inventeurs de la chiromancie – satanés grecs ! Tasséo et cristallomancies étaient tellement plus simples ! – je reculais brusquement ma chaise en arrière, d’une humeur massacrante. J’avais de toute évidence mieux à faire pour l’instant que perdre mon temps à déchiffrer les obscurs gribouillis gravés dans mes paumes : d’autres devoirs m’attendaient, en particulier celui du cours de défense contre les forces du mal que je n’avais toujours pas commencé. Trois rouleaux de parchemin sur les sortilèges de défense, rien d’insurmontable mais il fallait trouver le temps entre les quatre commandés par le prof de métamorphose sur la transmutation humaine, les deux requis par l’enseignant d’astronomie sur les lunes de Jupiter et les travaux pratiques sur les Aliotsys – une plante idiote qui rendait neurasthénique - qu’on avait imposé aux sixième années en classe de botanique. De toute façon c’était cela ou la retenue, alors autant prendre son mal en patience et dégommer la pile un devoir après l’autre.
Cette avalanche de travaux à rendre n’était pourtant pas un mal : depuis le débarquement des « visiteurs du futur » - repartis semblait-il au passage comme ils étaient venus, c’est-à-dire sans que quiconque se fut aperçu de quoi que ce soit – et mes conversations avec Adam et Quinn, je préférais avoir de quoi m’occuper l’esprit. Songer que je pouvais comprendre Harper avait tendance à provoquer en moi un léger affolement : je n’étais pas sensée compatir aux soucis de l’ennemi ! Emettant à nouveau un soupir exaspéré – adressé à moi-même, cette fois – je levais les yeux au ciel : l’ennemi ! J’avais du mal désormais à nommer Quinn ainsi ; nous étions certes encore très loins d’être les meilleures amies du monde, mais une lueur d’entente perçait désormais entre nous lorsque nous nous croisions. Je ne parvenais plus à la croire si mauvaise que ça, mais les rumeurs circulant sur son futur ne laissaient aucune place au doute : jamais elle ne se désolidariserait de Clyde Andrews. Je me trouvais maintenant bien maline : à quoi me servait de compatir à son sort si je ne pouvais rien faire pour changer son destin ? Ce que j’étais en train de faire – montrer de l’indulgence envers une future meurtrière – était-il bien sensé ?
Ignorant complètement où j’allais, je quittais ma table et errais entre les rayons en même temps que dans mes pensées, le nez en l’air sans prêter la moindre attention à l’endroit où je posais les pieds. Mal m’en prit : le temps de réaliser que je venais de buter contre un plis du tapis moelleux – action qui, au vu de ma maladresse légendaire, nécessitait d’urgence un prompt rétablissement – j’entrais durement en contact avec le sol. Mes mains râpèrent brutalement la maudite carpette, tandis que mon genou faisait douloureusement connaissance avec le bas de l’étagère. J’aurais un hématome le lendemain, c’était certain. Pestant tout haut sans me soucier du regard furieux de la bibliothécaire – celle-là aussi, pas fichue de me demander si je m’étais blessée, l’amabilité l’aurait sûrement étouffée ! – j’entrepris de me relever péniblement, tout en soufflant sur mes mains à vif. Faire usage de sa baguette dans les locaux de la bibliothèque étant proscrit, je ne pouvais employer un sort pour me guérir de cette vilaine plaie ; quant à me rendre à l’infirmerie pour une si petite blessure, c’était tout bonnement exclu. Contrairement à ce que certaines personnes avaient tendance à croire, je n’étais pas en porcelaine ! Les bosses, coupures et autres mauvaises chutes étaient mon quotidien depuis mon entrée à Poudlard, j’en avais vu bien d’autres.
Dénichant enfin au hasard des rayons le livre que je cherchais, Forces obscures : comment s’en protéger, je me ruais dessus – quelle chance ! Ce bouquin était généralement très demandé par les élèves de DCFM – mais au moment où je m’apprêtais à m’en emparer, ma main tendue effleurant déjà la couverture, j’heurtais brutalement une silhouette dure. « Par la barbe de Merlin ! » jurais-je entre mes dents. Rebondissant contre l’étagère à côté de moi, je me cognais brutalement le dos contre le bois massif. La force du choc me fit basculer en même temps que mon agresseur sauvage vers l’arrière, entraînant l’étagère sous nos poids conjugués. Je perdis brutalement toute notion d’équilibre quand un lourd volume cogna brutalement contre ma poitrine dans sa chute. À moitié assommée, le souffle coupé, je remuais frénétiquement en tous sens pour retrouver à la fois l’air libre et ma respiration ; lorsqu’enfin j’émergeais à la lumière, ce fut pour me retrouver assise sur l’étagère renversée, perdue au milieu d’une mer d’ouvrages délogés. Grimaçant de douleur, remuant en tous sens pour dégager mes jambes, j’avisais soudain une petite main blanche s’agitant sous le lourd et barbant Théorie des stratégies de défense magique. L’agrippant solidement tout en exerçant une traction vers le haut, je dégageais un bras, puis une tête et me retrouvais nez-à-nez avec … Emalee Gilliam. Prise de cours et figée, je lâchais instantanément ses doigts – avant de réaliser la sottise de mon geste, puisque la pauvre retomba aussitôt, happée par l’océan de livres. Plongeant littéralement dans l’étendue de bouquins, j’attrapais la demoiselle par le col de sa chemise et battis des jambes jusqu’à avoir repoussé autour de nous une bonne partie de la masse formée par les grimoires.
Dernière édition par Montana D. Jones le Lun 14 Juin - 19:49, édité 1 fois
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
'bout my bad reputation - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1162
♦ ARRIVÉE : 10/01/2010
♦ ANNÉE : 6th grade
♦ HUMEUR : exhausted.
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- La bibliothèque était l'un de mes lieux préférés. Elle était calme, et des ouvrages tous plus passionnants les uns que les autres y trouvaient refuge, chacun ayant une place bien précise et réservée. Depuis le matin, j'étais tout simplement assise dans une allée peu fréquentée de la gigantesque pièce et surtout très sombre. Un peu perdue, je farfouillais dans les livres qui me tombaient sous la main, sans vraiment rechercher une oeuvre précise. Ces derniers temps, je me concentrais sur certaines oeuvres, celles portant sur la Legilimancie et l'Occlumancie. Il était fascinant d'apprendre à fermer son esprit mais également à entrer dans celui d'une autre personne. N'était-ce pas terrifiant de savoir qu'un être entraîné serai capable d'entrer dans votre esprit, de farfouillé dans les méandres de vos pensées et d'en apprendre sur vous bien plus que permis? Je comprenais pourquoi Poudlard se refusait à dispenser ce genre de cours, enseigné aux mauvaises personnes, ces pratiques pouvaient se révéler bien plus que dangereuses. Je ne savais pas si Clyde était déjà adepte de ces pratiques, peut être un jour en parlerais-je avec lui afin de m'exercer avec lui au lieu de le faire seule. Car oui, j'avais commencé à suivre les méthodes enseignées dans les livres, au début pour me faire une idée de ce qu'était ces pratiques aux noms barbares, puis ensuite par plaisir d'apprendre de nouvelles choses. Enfin, après avoir piqué un livre dans la réserve, je le cachais dans mon sac afin de le lire tranquillement et surtout, bien loin des yeux de la bibliothécaire. Je ne faisais pas de mal, je n'avais pas l'intention de m'en servir à des fins mauvaises, mais plutôt pour ma culture personnelle. Ce n'est pas avec ces livres que j'allais obtenir une parfaite maîtrise.
Une fois que j'eu fini de lire sur ce sujet, vérifiant l'heure, je décidais que je resterai terrée dans la bibliothèque jusqu'à la fin de la journée, et même peut être jusqu'à la fermeture, j'avais besoin de solitude et de lecture. Je ne savais pas si Quinn, Keaton ou encore Clyde me chercheraient, finalement pour une fois je décidais de les laisser faire. Je n'avais pas envie de forcer un sourire pour le diner, de feindre un intérêt poli aux divagations de Keaton sur les cheveux soyeux de Coralie. Il m'étais difficile d'accepter que mon ami puisse être à ce point aveugle. Cette fille était si exécrable, si méchante, je n'arrivais pas à cerner les raisons de l'amour d'un garçon aussi adorable que Keaton pour cette horrible fille. Fermant un moment les yeux, je laissais ma tête basculer vers l'arrière, l'appuyant contre le bois de l'étagère contre laquelle j'étais assise. Beaucoup de choses se précipitaient ces derniers temps, trop de choses. J'avais appris tellement que la tête me tournais. Pourquoi irais-je croire de telles bêtises? Moi ayant une liaison avec Lyle Power? Je suis tellement plus proche de Davin ! Moi une folle dingue tuant pour le plaisir? Je suis sûrement la plus gentille du groupe ! Tout cela était ridicule ! Bien sur, depuis l'attaque de Noël, je prenais confiance en moi. Depuis ce soir là, j'avais décidé de me faire confiance après tout j'étais très douée en magie et avait le niveau d'une cinquième année grâce à mes entraînement avec Clyde. Mais de là à devenir une redoutable tueuse, je n'irais jamais aussi loin.
Tournant la tête pour regarder les volumes étant à proximité de moi, et que je n'aurais pas de mal à attraper sans avoir à me lever, j'aperçus Grandes Noirceurs de la magie, rien de bien réjouissant apparemment. Surement avait-il été dissimulé ici par un élève qui, comme moi, s'amusait à farfouiller dans la réserve. Le prenant à bout de bras, je le ramenais vers moi et le posait sur mes genoux. Durant une longue hésitation, je me contentais d'observer le livre avec une boule au ventre. Et si l'ouverture de ce manuel signait le début de ma descente aux enfer? NON ! Tout cela était hors de propos, en quoi la lecture d'un livre, aussi vil soit-il pourrait-elle me pervertir? Je me connaissais, je connaissais les valeurs inculquées par mes parents et m'y tiendrais. Je n'avais pas de raisons de craindre le futur, ni d'avoir peur de lire ce fichu livre. Avec grande détermination, j'ouvrais le lourd volume pour m'apercevoir de ma bêtise. Ce n'était qu'un livre, m'étant monté la tête je m'étais presque attendue à voir des monstres en sortir. Parcourant les pages, je me rendais vite compte que les nombreux chapitres ne traitaient que de la magie noir, des sorts néfastes et des pratiques condamnables. Je n'étais pas sûre cependant que l'auteur les condamne. Après une bonne heure a lire par ci par là les thèmes qui m'attirais, je fini par refermer le livre avec fracas et par le remettre à sa place. Tout cela était bien monotone, ce livre était certes porté sur la magie noire mais il était comme tous les autres finalement.
Je me relevais rapidement, il fallait que je trouve un autre livre, peut être plus haut dans l'étagère y en aurait-il? Me hissant afin d'attraper un livre qui me semblait finalement être un temps soit peu intéressant je heurtais ce qui ressemblait a un corps humain. Sans vraiment me rendre compte de ce qui m'arrivait, l'autre personne et moi basculions vers l'arrière. Comment vivre avec une telle maladresse? Ummm faire avec par exemple? J'avais l'habitude de tomber, d'être trempée ou autre petits problèmes de la vie que les personnes normales ne rencontrent que rarement. Mais là, faire basculer une étagère entière de livres, je devais avouer que ça relevait de l'inédit. En trop peu de temps pour dire OUF, je me retrouvais au sol avec le coin d'un livre dans le dos et le poids de l'oeuvre la plus chiante de tous les temps sur la poitrine. Tentant de m'extirper de tout ce fourbi, je pris conscience qu'il y avait beaucoup... Beaucoup de livres. J'étais totalement noyée dans cette infinité de volumes tous très lourds et poussiéreux, Buerk. Une main vint finalement farfouiller près de moi, serait-ce mon sauveur? Mon souffle de vie? Mon souffle tout court d'ailleurs car respirer entre "Théorie des stratégies de défense magique." et "Flâneries avec le Spectre de la mort " était loin d'être un exercice facile. Je saisis la main tendue, - que faire d'autre d'ailleurs? - et m'aperçus, non pas sans une grande stupeur, qu'il s'agissait de Montana Jones, une fille que je ne connaissais pas et dont le nom m'était connu grâce a Quinn qui ne la portait pas dans son coeur. Alors qu'elle me tirait pour me sortir de là, un grand soulagement m'envahit, wa l'oxygène on s'en rend pas compte mais c'est très utile! Mais sans prévenir, elle me lâcha la main après que ces yeux se soient ouverts grands comme des plateaux. Je retombais comme une masse dans les livres dans un cri de surprise et de stupeur d'ailleurs. Elle m'avait lâchée ! Je rêve! Elle m'avait LÂCHÉE! Super sympa dis donc, vachement solidaire dans l'histoire. Et après, on se demandait pourquoi j'allais devenir une dingue!
Aussitôt, elle se précipitait vers moi et me rattrapais chassant tous les livres autour de nous. Enfin sur pieds, je la regardais un peu essoufflée - genre une vache après un cent mètre - et assez surprise de son attitude. Elle voulait me tuer ou me sauver? C'était peu clair dans mon esprit. Ôtant mes cheveux de ma bouche et de mes yeux, époussetant mes vêtements et essuyant la poussière résidant sur mon visage, je m'apprêtais à la remercier pour son dernier geste lorsqu'une voix plus qu'horripilante et stridente m'interrompis.
#OH MON DIEU ! QUELLE HORREUR!
Oui, bon, vu de loin comme ça effectivement cela ressemblait à une catastrophe, mais d'un autre coté... Non en fait c'était bien une catastrophe littéraire.
# VOUS ALLEZ ME FAIRE LE PLAISIR DE RÉPARER VOTRE BÊTISE! ET TOUT DE SUITE! Vous ne sortirez pas d'ici avant que cette étagère soit remise d'applomb comme avant, et croyez moi que la punition ne s'arrêtera pas là.
__ Nous n'avons pas fait exprès, Madame.
# Qu'importe. Vous me rangez tout cela, et je vous surveille mes demoiselles.
Génial, moi qui voulais une soirée tranquille en solo, j'étais servie. Me tournant vers Montana avec une grimace d'agacement sur le visage dûe à l'intervention de l'autre vieille folle, je fini par dire:
__ Bon, et bien nous voila servies. Je m'appelle Emalee Gilliam, enchantée de faire ta connaissance. Et désolée pour la catastrophe, il faut croire que ce livre est très demandé.
Je mis à rire discrètement alors que l'oeil désapprobateur de la bibliothécaire nous scrutait.
__ Il va donc falloir qu'on range tout ça.
# Voila de la colle pour les livres abîmés. Ah, et la magie est proscrite ici, alors que l'idée de ranger tout cela grâce à vos baguettes ne vous prenne pas.
Super, fantastique. De la colle! Nous allions y mettre la nuit pour arranger tout cela! La soirée promettait d'être très longue.
__ On commence par quoi?
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
♦ ARRIVÉE : 18/02/2010
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
Merlin, dans quel pétrin m’étais-je encore fourrée, moi et ma fichue maladresse ? Etais-je donc incapable de me rendre dans un lieu quelconque et de ne rien faire tomber sans que les objets m’encerclant ne soient fixés au sol ? Dans tous les cas, j’avais semblait-il sous-estimé les dangers d’une bibliothèque. Moi qui avais toujours pris cette pièce calme et silencieuse, à l’atmosphère tiède et feutrée, comme un véritable havre de paix – un sanctuaire pour les bleus et argent – je découvrais avec déplaisir qu’il s’agissait en réalité d’un endroit véritablement dangereux. Dire que j’avais tellement apprécié m’y rendre par le passé ! J’étais désormais intimement convaincue – davantage encore à la vue du visage de la jeune fille qui se noyait, face à moi, dans l’océan de livres – que jamais plus je n’y remettrais les pieds, à moins d’une extrême nécessité. Fort heureusement, il ne me restait plus guère qu’une seule année à passer à Poudlard : de quoi se débrouiller, avec un tant soit peu de prévoyance, pour emprunter à d’autres les ouvrages qui m’étaient nécessaires dans mes études. Néanmoins, je regretterais ce refuge : ce temple de la culture et de l’érudition où le silence était requis, cette zone de paix intermédiaire où nul ne pouvait ainsi se moquer de moi ni m’enquiquiner.
Mais là encore, la rencontre impromptue à laquelle j’étais confrontée prouvait que même à la bibliothèque, les terribles évènements qui avaient secoués Poudlard pouvaient encore me rattraper ; et ils faisaient plus que cela : ils me renvoyaient en plein visage la réalité crue à laquelle j’avais tenté d’échapper. Ce dédale d’étagères aux rayons soigneusement classés et ordonnés, ces couvertures multicolores gravées de lettres d’or - plus vieilles pour certaines que Poudlard lui-même – m’avaient autrefois semblé un refuge suffisamment sacré pour me protéger de l’extérieur, mais la présence d’Emalee me prouvait le contraire. Je la regardais se redresser péniblement et épousseter ses vêtements, toujours frappée d’immobilisme, tâchant toutefois de conserver mon équilibre bancal sur la pile de livres glissante, n’osant faire un mouvement de peur de me voir à nouveau précipitée par terre et engloutie dans la masse dangereusement mouvante. Secouant délicatement mes longs cheveux bruns pour les dégager de mes épaules et de ma nuque qu’ils picotaient, j’entrepris de redresser le fin bandeau bleu tressé séparant le milieu de ma chevelure. Reprenant enfin mon souffle ainsi que figure humaine, je m’apprêtais à prononcer quelques mots aimables – allons bon, ce n’était pas parce que j’étais en face d’une future tueuse en série, que d’ailleurs rien ne destinait irrémédiablement à ce sort funeste, que je devais en oublier ma politesse – lorsque ...
« OH MON DIEU ! QUELLE HORREUR !!! »
Grimaçant au timbre suraigu qui me perça les tympans, je pus constater l’ampleur du carnage en me reculant un peu en arrière, me rapprochant d’Emalee par solidarité. Elle avait beau m’inspirer quelques interrogations doublées d’une bonne dose de crainte, il n’était pas dans mes habitudes d’abandonner à la colère de la bibliothécaire une condisciple plus jeune que je venais de sauver d’une mort certaine par étouffement littéraire.
« Vous allez me faire le plaisir de réparer immédiatement votre bêtise ! Vous ne sortirez pas d’ici avant que cette étagère et son contenu ne soient intégralement remis d’aplomb ! » Je poussais un bref soupir, résignée. Pour l’avoir maintes et maintes fois vue exercer son bras vengeur sur de nombreux trouble-paix au cours des années, je savais que la « justice » de la bibliothécaire était absolument incorruptible. « Nous ne l’avons pas fait exprès, madame … » tenta courageusement Emalee. Mais le vautour qui nous surveillait la coupa aussitôt : « Peu m’importe. Vous me rangez tout cela – et je vous surveille mesdemoiselles ! » Constatant la grimace d’agacement sur le visage d’Emalee lorsqu’elle se tourna vers moi, je pestais intérieurement : comble de chance, voilà que ma partenaire de galère semblait à peu près aussi enchantée de collaborer avec moi à cette tâche déplaisante que je l’étais moi-même d’avoir affaire à elle. Voilà qui augurait sans nul doute d’un excellent moment, songeais-je, proche du désespoir. « Bon, eh bien nous voilà servies. Je m’appelle Emalee Gilliam, enchantée de faire ta connaissance. » Au moins était-elle franche et directe ; bon point, cela m’éviterait d’avoir à palabrer des heures à tourner autour du pot. « Montana Jones. Ravie de même. » répliquais-je sobrement avec un bref hochement de tête. Inutile de souligner le fait qu’elle avait sans doute déjà entendu parler de moi ne fût-ce que dans les couloirs ou par Quinn Harper, ni que je la connaissais bien sûr de par son talent au Quidditch ainsi que ses amis quelque peu … particuliers. « Et désolée pour la catastrophe, il faut croire que ce livre est très demandé. » « Je t’en prie, ne t’excuses pas. C’était également ma faute, si je regardais plus souvent où je mets les pieds aussi … » Merlin, pourquoi éprouvais-je le besoin maladif de m’excuser ? Que je ne pouvais-je simplement accepter royalement ses excuses comme l’aurait fait toute aînée plus âgée ? Son rire clair et perlé me fit un bien étonnant, désamorçant d’emblée cette amorce de conversation formelle et empesée. « Il va donc falloir qu’on range tout ça. » Le naturel surprenant dont elle faisait preuve au vu des circonstances était véritablement rassérénant et, étrangement, rafraîchissant.
« Voilà de la colle pour les livres abîmés, clama la maîtresse des lieux, revenant à la charge en nous tendant un tube de colle gluante, et pas de magie ici ! Vous allez me ranger tout ça à la main, alors que l’idée de sortir vos baguettes ne vous effleure même pas ! » Magnifique. Une bonne centaine d’ouvrages à ranger à patte et à colle, voilà qui était véritablement fabuleux – et surtout profondément injuste, étant donné le caractère parfaitement involontaire de notre bêtise. Tout cela allait au moins nous prendre toute la soirée, sinon la nuit entière. « On commence par quoi ? » Son ton malgré tout toujours enjoué me surprit, apaisant quelque peu la colère qui avait commencé de m’envahir. « Eh bien, je te propose de trier et ranger les livres de A à L par noms d’auteur, et si cela te convient, je m’occupe des douze autres lettres, » suggérais-je, empoignant avec détermination un livre référencé à la lettre M.
M’affairant à ma tâche avec vigueur pour ignorer la méfiance que m’inspirait malgré tout ma collègue d’infortune, je l’ignorais dans un premier temps soigneusement, feignant avec brio d’être absorbée dans mon travail. J’avais reçu avec les regards en coin de Tradd un solide entraînement : je savais très bien le faire. Puis finalement … « Tu es là depuis longtemps ? » questionnais-je pour entretenir la conversation.
Mais là encore, la rencontre impromptue à laquelle j’étais confrontée prouvait que même à la bibliothèque, les terribles évènements qui avaient secoués Poudlard pouvaient encore me rattraper ; et ils faisaient plus que cela : ils me renvoyaient en plein visage la réalité crue à laquelle j’avais tenté d’échapper. Ce dédale d’étagères aux rayons soigneusement classés et ordonnés, ces couvertures multicolores gravées de lettres d’or - plus vieilles pour certaines que Poudlard lui-même – m’avaient autrefois semblé un refuge suffisamment sacré pour me protéger de l’extérieur, mais la présence d’Emalee me prouvait le contraire. Je la regardais se redresser péniblement et épousseter ses vêtements, toujours frappée d’immobilisme, tâchant toutefois de conserver mon équilibre bancal sur la pile de livres glissante, n’osant faire un mouvement de peur de me voir à nouveau précipitée par terre et engloutie dans la masse dangereusement mouvante. Secouant délicatement mes longs cheveux bruns pour les dégager de mes épaules et de ma nuque qu’ils picotaient, j’entrepris de redresser le fin bandeau bleu tressé séparant le milieu de ma chevelure. Reprenant enfin mon souffle ainsi que figure humaine, je m’apprêtais à prononcer quelques mots aimables – allons bon, ce n’était pas parce que j’étais en face d’une future tueuse en série, que d’ailleurs rien ne destinait irrémédiablement à ce sort funeste, que je devais en oublier ma politesse – lorsque ...
« OH MON DIEU ! QUELLE HORREUR !!! »
Grimaçant au timbre suraigu qui me perça les tympans, je pus constater l’ampleur du carnage en me reculant un peu en arrière, me rapprochant d’Emalee par solidarité. Elle avait beau m’inspirer quelques interrogations doublées d’une bonne dose de crainte, il n’était pas dans mes habitudes d’abandonner à la colère de la bibliothécaire une condisciple plus jeune que je venais de sauver d’une mort certaine par étouffement littéraire.
« Vous allez me faire le plaisir de réparer immédiatement votre bêtise ! Vous ne sortirez pas d’ici avant que cette étagère et son contenu ne soient intégralement remis d’aplomb ! » Je poussais un bref soupir, résignée. Pour l’avoir maintes et maintes fois vue exercer son bras vengeur sur de nombreux trouble-paix au cours des années, je savais que la « justice » de la bibliothécaire était absolument incorruptible. « Nous ne l’avons pas fait exprès, madame … » tenta courageusement Emalee. Mais le vautour qui nous surveillait la coupa aussitôt : « Peu m’importe. Vous me rangez tout cela – et je vous surveille mesdemoiselles ! » Constatant la grimace d’agacement sur le visage d’Emalee lorsqu’elle se tourna vers moi, je pestais intérieurement : comble de chance, voilà que ma partenaire de galère semblait à peu près aussi enchantée de collaborer avec moi à cette tâche déplaisante que je l’étais moi-même d’avoir affaire à elle. Voilà qui augurait sans nul doute d’un excellent moment, songeais-je, proche du désespoir. « Bon, eh bien nous voilà servies. Je m’appelle Emalee Gilliam, enchantée de faire ta connaissance. » Au moins était-elle franche et directe ; bon point, cela m’éviterait d’avoir à palabrer des heures à tourner autour du pot. « Montana Jones. Ravie de même. » répliquais-je sobrement avec un bref hochement de tête. Inutile de souligner le fait qu’elle avait sans doute déjà entendu parler de moi ne fût-ce que dans les couloirs ou par Quinn Harper, ni que je la connaissais bien sûr de par son talent au Quidditch ainsi que ses amis quelque peu … particuliers. « Et désolée pour la catastrophe, il faut croire que ce livre est très demandé. » « Je t’en prie, ne t’excuses pas. C’était également ma faute, si je regardais plus souvent où je mets les pieds aussi … » Merlin, pourquoi éprouvais-je le besoin maladif de m’excuser ? Que je ne pouvais-je simplement accepter royalement ses excuses comme l’aurait fait toute aînée plus âgée ? Son rire clair et perlé me fit un bien étonnant, désamorçant d’emblée cette amorce de conversation formelle et empesée. « Il va donc falloir qu’on range tout ça. » Le naturel surprenant dont elle faisait preuve au vu des circonstances était véritablement rassérénant et, étrangement, rafraîchissant.
« Voilà de la colle pour les livres abîmés, clama la maîtresse des lieux, revenant à la charge en nous tendant un tube de colle gluante, et pas de magie ici ! Vous allez me ranger tout ça à la main, alors que l’idée de sortir vos baguettes ne vous effleure même pas ! » Magnifique. Une bonne centaine d’ouvrages à ranger à patte et à colle, voilà qui était véritablement fabuleux – et surtout profondément injuste, étant donné le caractère parfaitement involontaire de notre bêtise. Tout cela allait au moins nous prendre toute la soirée, sinon la nuit entière. « On commence par quoi ? » Son ton malgré tout toujours enjoué me surprit, apaisant quelque peu la colère qui avait commencé de m’envahir. « Eh bien, je te propose de trier et ranger les livres de A à L par noms d’auteur, et si cela te convient, je m’occupe des douze autres lettres, » suggérais-je, empoignant avec détermination un livre référencé à la lettre M.
M’affairant à ma tâche avec vigueur pour ignorer la méfiance que m’inspirait malgré tout ma collègue d’infortune, je l’ignorais dans un premier temps soigneusement, feignant avec brio d’être absorbée dans mon travail. J’avais reçu avec les regards en coin de Tradd un solide entraînement : je savais très bien le faire. Puis finalement … « Tu es là depuis longtemps ? » questionnais-je pour entretenir la conversation.
Dernière édition par Montana D. Jones le Lun 14 Juin - 19:50, édité 2 fois
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
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♦ ARRIVÉE : 10/01/2010
♦ ANNÉE : 6th grade
♦ HUMEUR : exhausted.
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- « Je t’en prie, ne t’excuses pas. C’était également ma faute, si je regardais plus souvent où je mets les pieds aussi … »
Après lui avoir sourit, je m'aperçus de son air étrange, comme si elle avait dit une chose qu'il ne fallait pas. J'avais beau chercher, je ne voyais pas la faille dans son discours, elle avait été gentille et s'était excusée, quoi de plus poli? Je fini par me dire que ses excuses étaient peut être le problème. Les "grands" ne s'excusaient jamais auprès des plus jeunes selon les rumeurs, peut être était-ce la son problème? Enfin, bon, je ne cherchais pas plus loin, il nous restait beaucoup, que dis-je, énormément de travail à faire. Au fil de la conversation, malgré sa distance, je la sentais de plus en plus ouverte. Moins froide dans sa manière de me parler. Était-elle réellement ce genre de personnes à snober les plus jeunes? Elle paraissait pourtant bien gentille, je ne comprenais pas sa relative hostilité envers moi.
« Eh bien, je te propose de trier et ranger les livres de A à L par noms d’auteur, et si cela te convient, je m’occupe des douze autres lettres, »
Avec un sourire, je lui signifiais que oui. J'aimais les livres, cela ne devrait donc pas être un travail trop désagréable. Attrapant un premier livre après avoir cherché un A, je me saisissais de la colle et commençais la tâche qui durerait sûrement encore plusieurs heures. Ce n'était pas grave, j'avais du temps. Mon dieu que c'était agréable de dire "J'ai le temps". J'avais rarement le temps de faire ce que je voulais ces dernières semaines. Mon esprit torturé, les réunions du groupe, mes cours, mes révisions quotidiennes, mes entraînements pratiques et théoriques avec Clyde et Keaton etc... Toutes ces activités me demandaient trop de temps, je n'en avais plus pour simplement me poser au coin de la cheminée et penser à l'avenir, aux choses de la vie. Peut être était-ce mon problème? Peut être allais-je devenir ce monstre de cruauté par manque de temps pour réfléchir, pour peser le pour et le contre, pour penser à mon avenir. Je n'avais aucune idée de ce que je souhaitais faire plus tard, sûrement travailler au Ministère? Être auror? Non, je resterai sûrement auprès de Clyde, ce qui, aux dernières nouvelles, pourrait faciliter mon entrée au ministère. Ma compagne de mauvaise fortune semblait se complaire dans l'ignorance de ma personne, perdue dans mes pensées je ne m'en apercevais même pas. Je pensais à la magie, à mon amour de la magie dans ce qu'elle a de plus pur et de plus beau. Comment allais-je pouvoir devenir cette horrible femme, bafouant les règles magiques et arrachant à la vie des personnes sans aucune raison?
« Tu es là depuis longtemps ? »
Un peu désarçonnée, je m'aperçus qu'elle me parlait. Un peu surprise, je me tournais vers elle en essayant de me défaire de mon air perdu. Lui souriant, je reportais mon attention sur le livre que j'étais entrain de recoller tout en lui parlant.
__ Je ne sais plus trop. J'avais besoin d'être... seule.
Lorsque j'eu prononcé le dernier mot, après une petite hésitation, je me retournais vers Montana lui adressant un sourire que je voulais amical mais qui fut sûrement plus mélancolique qu'autre chose.
__ J'ai voulu pour une fois, prendre le temps. Lire, penser. C'est agréable comme endroit. Si calme et serein. Je me sens en sécurité dans la semi obscurité des étagères.
Posant les livres non abimés en ordre alphabétique sur l'étagère, je jetais un coup d'oeil furtif à la bibliothécaire qui ne nous quittait plus des yeux une minute. Si je devenais réellement le monstre que je devais être, sûrement sera-t-elle la première a subir mon courroux. Maugréant discrètement sur le compte de la vieille femme, je me remettais au travail sans attendre. Je sentis l'odeur de la colle monter jusqu'à moi, c'était presque agréable.
__ Je ne te vois pas souvent dans la salle commune. Tu es souvent ici, toi aussi?
Peu de gens savaient que je me réfugiais à la bibliothèque. Enfin... Les gens le savaient, mais il était reconnu que lorsque je m'isolais à la bibliothèque c'était par un besoin pressant de solitude, alors personne ne se risquait à venir me déranger. Surtout à cause de Clyde qui comprenait cette envie et menaçait quiconque essayant de me tirer de mes réflexions. Mais je ne voulait pas que l'on me plaigne... Je ne me faisais pas d'amis par la crainte, mais par la joie de partager des choses ensemble.
Un jeune homme entra dans la bibliothèque, un peu surpris au début, il s'approcha de nous me souriant. Je le connaissais, c'était un dernière année que j'avais rencontré il y a un an sur le terrain de Quidditch.
__ Salut John, comment vas-tu?
#Hey, Ema, je vais bien. Mais qu'est-ce qui t'es arrivée?
Il glissa un regard en coin vers Montana qui je trouvais plutôt déplacé.
__ Un accident de parcours. *rire* Tu connais Montana?
# Oui... Bon, on se voit plus tard Ema? T'as intérêt à me montrer comment tu t'y prend pour redresser aussi vite au Quidditch, hein? Ah, et tu devrais surveiller tes fréquentations. A plus tard ma Belle.
Un peu surprise de sa réaction, je me tournais vers Montana avec un air désolé.
__ Excuses moi. Il est un peu idiot. Je peux te demander quelque chose?
Elle parrut être d'accord, je saisissais ma chance.
__ Pourquoi est-ce que les gens disent des choses sur toi? Tu sembles être tellement gentille.
Et c'était vrai! Elle semblait adorable, d'où mon incompréhension. Elle aurait du avoir tellement d'amis heureux de partager des moments avec elle. Je ne comprenais pas sa semi solitude, ni les nombreuses choses méchantes que les gens s'accordaient à dire sur son compte.
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
♦ ARRIVÉE : 18/02/2010
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
J'étais fermée, suitant par tous les pores de ma peau la défiance et l'hostilité à plus ou moins grande échelle, j'en avais conscience. Pourtant et bien que j'en eus envie, je ne pouvais m'ouvrir totalement à Emalee. Hormis Emerson, j'avais tendance à fuir les adolescents les plus populaires de cette école : l'expérience m'avait apprise que soit ils cachaient généralement bien leur jeu, soit ils constituaient alors pour leurs proches et intimes une véritable trappe à ennuis. Et comme la grâce semblait leur avoir été accordée, c'était sur leur entourage que cela retombait. Aussi éprouvais-je envers la troisième année un manque flagrant de confiance, bien qu'elle sembla en réalité fort éloignée de la meurtrière psychopathe en puissance que l'on avait décrite.
Mais aussi ingrate que pût paraître la tâche, ranger un à un les vieux grimoires m'aidait cependant à mettre au clair mes idées et apaisait mon esprit, doucement et progressivement. La présence d'Emalee à mes côtés n'était aucunement envahissante et ne gênait pas mes mouvements, ce qui me permit de la contempler tout à loisir avec la distance exacte que je souhaitais conserver entre nous - pas trop éloignées, mais tout de même écartées.
Sa surprise visible lorsque je lui posais une question m'indique que, tout comme moi, elle s'était brièvement exilée dans ses pensées. Lui adressant un sourire tout à fait indulgent pour effacer d'office toute probable culpabilité, j'écoutais distraitement sa réponse, caressant machinalement la couverture reliée en cuir du manuel entre mes mains. « Je ne sais plus trop. J'avais besoin d'être seule. » Je lui jetais un bref coup d'œil étonné avant de retourner à mes ouvrages et à ma poussière, consciente que le regard éminemment sceptique - plus que ça : incrédule - que je venais de poser sur elle n'était en rien flatteur. Elle qui était toujours perpétuellement entourée, la perspective de la solitude même momentanée semblait provoquer en elle de nouvelles sensations. Dire que Quinn s'imaginait que j'avais toujours mené une vie sage et parfaite, alors qu'elle en avait sûrement la plus éminente représentante sous les yeux : un malheur avait-il jamais touché la vie de cette fillette bénie des fées ? Savait-elle seulement ce que c'était que la souffrance ou la douleur de perdre un proche ? Certes, je ne le savais pas non plus : mais à force d'entrevoir des élèves morts, je l'imaginais sans peine.
Le sourire qu'elle m'adressa ensuite se voulait amical, je m'en rendais bien compte, mais il paraissait bien plutôt contraint et mélancolique. Moi qui avait cru en premier lieu à un bref et passager caprice de gamine, il semblait que c'était finalement vrai. « J'ai voulu pour une fois, prendre le temps. Lire, penser. C'est agréable comme endroit. Si calme et serein. Je me sens en sécurité dans la semi-obscurité des étagères. » J'hochais la tête, silencieusement dans un premier temps, approuvant ses paroles. Puis un sourire malicieux - l'un de ceux que je n'accordais que très rarement - étira mes lèvres. « Oui, très agréable - quand elle n'est pas hantée par deux maladroites congénitales » concluais-je, les yeux pétillants et riant en mon for intérieur en visualisant la scène. Mais j'avais beau rire, je savais pertinemment au fond de moi que je m'abstiendrai désormais de me rendre à la bibliothèque : j'avais beau y avoir jusque-là puisé apaisement et réconfort, cette rencontre, en me rappelant à quel point cette protection n'était qu'illusoire, venait de m'en écarter. Jamais je ne serais à l'abri des tortueuses âmes qui erraient dans ce château dans un endroit aussi usité et surpeuplé. « Je te vois rarement dans la salle commune. Tu es souvent ici, toi aussi ? » Ainsi, elle avait remarquée ma notable absence de la pièce commune des bleus et argent ? Rien d'étonnant à cela, puisqu'en-dehors de Raven, Ewan et Tabatah, je ne la fréquentais que le strict minimum indispensable - autant dire pour me rendre à mon dortoir, exclusivement. Depuis que j'avais réalisé que certains condisciples aux actions plus que douteuses la fréquentaient assidûment, je préférais clairement m'en tenir à l'écart : entendre des pensées et opinions passablement déshonorantes pour leurs auteurs circuler dans ma chère maison - et pire que tout, faire de nouveaux émules - m'aurait par trop affligée. « J'y étais régulièrement, oui » répliquais-je plus durement que je ne l'aurais voulu.
Fort heureusement - ou plutôt malheureusement, je n'allais hélas guère tarder à le comprendre - nous fûmes interrompues avant qu'Emalee n'ait le temps de s'interroger sur mes propos, par un jeune homme à l'air avenant mais un peu niais qui s'approcha de nous, souriant de toutes ses dents après avoir manifesté une très nette surprise. John Foster si mes souvenirs étaient bons, fervent détracteur de septième année. « Salut John, comment ça va ? » Misère, elle le connaissait ! Mais pouvais-je vraiment m'attendre à autre chose avec la chance qui était la mienne, à ce qu'il passe finalement son chemin pour se diriger vers quelqu'un d'autre ? C'eut été trop de bonheur. « Hey, Ema, je vais bien. Mais qu'est-ce qui t'es arrivée ? » Il m'observa ouvertement du coin de l'oeil, comme s'il me soupçonnait d'être seule responsable du carnage et d'avoir entraînée sa précieuse amie dans mes idioties ; je le fixais à mon tour, goguenarde et impassible. « Un accident de parcours, se contenta de résumer ma vis-à-vis. Tu connais Montana ? » Jolie diversion, je devais le reconnaître : trop peu rentre-dedans hélas pour ce muffle de premier ordre. Oh oui nous nous connaissions, bien trop même pour mon appréciation personnelle. « Oui ... Bon, on se voit plus tard Ema' ? T'as intérêt à me montrer comment tu t'y prends pour redresser aussi vite au Quidditch, hein ? Je levais les yeux au ciel malgré moi, retenant à la dernière seconde un bref éclat de rire caustique : le Quidditch, il n'y avait décidément que ça qui intéressait ce genre de gros bras sans cervelle - ça, et peut-être pouvoir se vanter d'avoir obtenu la donzelle à mes côtés. Il pouvait bien se brosser : même si Emalee semblait indulgente avec lui, je doutais qu'Andrews le laisse jamais approcher à moins de dix mètres.
Ah, et tu devrais surveiller tes fréquentations. À plus tard ma Belle. » Je roulais des yeux stupéfaits et lourdement insistants dans sa direction, lui lançant un regard noir : avec un peu de chance, la haine fuserait-elle de mes iris jusqu'à lui transpercer le dos et le réduire en un petit tas de chair calcinée et malodorante. Merlin, et l'on disait que c'était Emalee la future folle assassine ? Dans des cas comme celui-ci, il m'arrivait parfois soudainement de comprendre les idées de Quinn et de Clyde de façon aussi limpide et cristalline que si elles avaient été miennes. N'étais-je pas moi aussi une rejetée ? - Oui, mais je n'avais jamais tué personne au nom de mes propres erreurs. J'aurais pu décider dès mon arrivée à Poudlard d'oublier mon don et les visions qu'ils me soumettaient : j'avais choisi de les assumer. La voix d'Ema' me tira de mes pensées. « Excuses-moi, il est un peu idiot. Un peu idiot ? Elle était résolument bien indulgente. - Ne t'excuses surtout pas encore une fois, la coupais-je abruptement. Si tu commences à présenter tes excuses pour tous les crétins de la terre, tu finiras par y gaspiller ta vie. Et celui-là - j'appuyais distinctement sur le mot, jetant un regard dédaigneux dans la direction où avait disparu le Serdaigle - ne le mérite certainement pas. » « Je peux te demander quelque chose ? » Véritablement prise de court cette fois, je la fixais un instant tout en m'interrogeant, tandis qu'elle poursuivait : « Pourquoi est-ce quue les gens disent des choses sur toi ? Tu sembles être tellement gentille. » Pour le coup, c'était franchement culotté. Rien d'ailleurs ne m'obligeait à lui répondre, mais j'aimais étrangement cette audace, cette franchise et ce ton direct dont elle faisait preuve. Les gens qui tournaient autour du pot m'énervaient en pareilles occasions. « Parce qu'ils sont idiots et ne jugent que par ce qu'ils connaissent et à quoi ils peuvent s'identifier. » répliquais-je du tac au tac. « Ce qui leur échappe et dont ils ignorent tout leur fait peur ; comme à la majorité des cons - pardonnes-moi l'expression - sur cette terre. »
J'inspirais profondément pour retrouver mon calme tout en continuant de classer les ouvrages, adressant à Emalee mon plus beau sourire innocent : total contraste avec les dures paroles que je venais d'énoncer et qui étaient pourtant la plus stricte vérité, je le savais. Pourquoi donc croyait-elle que Quinn s'insurgeait contre la masse suiveuse et bêtifiante de nos condisciples ? Parce que si j'avais appris à dénicher des perles parmi eux, j'étais la première à reconnaître que même celles-là n'échappaient pas au jeu de rumeurs et de bêtise ainsi qu'aux lois qui faisaient le Poudlard de notre génération : le sexe, la drogue, la popularité - cela se résumait à peu près à cela, tellement que l'on se croyait parfois dans l'une de ces vieilles séries moldues que regardait souvent ma grand-mère paternelle. Etait-ce une raison pour les éliminer et valions-nous vraiment mieux qu'eux ? Cela restait à déterminer. « J'ai, crois-le ou non, certaines prémonitions m'annonçant des futurs possibles et à redouter, des choses que je dois empêcher. Don héréditaire se transmettant de génération en génération chez les femmes au sang gitan de ma famille : impossible de l'éliminer par une quelconque potion. La divination a toujours existé, poursuivis-je lentement, mais ceux-là pensent rationnel, logique et scientifique ; ils en ont oublié jusqu'aux fondements mêmes de la magie qu'ils pratiquent. Tu te rends compte, oublier la magie ? » Il y avait du vrai dans ce que je disais, mais je ne parvenais que maintenant à l'exprimer. « Et toi, répliquais-je, que fabriques-tu avec des meurtriers dont tu ne partages de toute évidence pas les idéaux ? » Je prenais un risque et un très gros, je le savais : pourtant j'avais conscience au fond de moi que, tout comme Quinn, Emalee pouvait peut-être encore être extraite du destin qui était le sien : et si la manière forte ne fonctionnerait pas chez Quinn, peut-être serait-ce le cas avec Emalee.
Mais aussi ingrate que pût paraître la tâche, ranger un à un les vieux grimoires m'aidait cependant à mettre au clair mes idées et apaisait mon esprit, doucement et progressivement. La présence d'Emalee à mes côtés n'était aucunement envahissante et ne gênait pas mes mouvements, ce qui me permit de la contempler tout à loisir avec la distance exacte que je souhaitais conserver entre nous - pas trop éloignées, mais tout de même écartées.
Sa surprise visible lorsque je lui posais une question m'indique que, tout comme moi, elle s'était brièvement exilée dans ses pensées. Lui adressant un sourire tout à fait indulgent pour effacer d'office toute probable culpabilité, j'écoutais distraitement sa réponse, caressant machinalement la couverture reliée en cuir du manuel entre mes mains. « Je ne sais plus trop. J'avais besoin d'être seule. » Je lui jetais un bref coup d'œil étonné avant de retourner à mes ouvrages et à ma poussière, consciente que le regard éminemment sceptique - plus que ça : incrédule - que je venais de poser sur elle n'était en rien flatteur. Elle qui était toujours perpétuellement entourée, la perspective de la solitude même momentanée semblait provoquer en elle de nouvelles sensations. Dire que Quinn s'imaginait que j'avais toujours mené une vie sage et parfaite, alors qu'elle en avait sûrement la plus éminente représentante sous les yeux : un malheur avait-il jamais touché la vie de cette fillette bénie des fées ? Savait-elle seulement ce que c'était que la souffrance ou la douleur de perdre un proche ? Certes, je ne le savais pas non plus : mais à force d'entrevoir des élèves morts, je l'imaginais sans peine.
Le sourire qu'elle m'adressa ensuite se voulait amical, je m'en rendais bien compte, mais il paraissait bien plutôt contraint et mélancolique. Moi qui avait cru en premier lieu à un bref et passager caprice de gamine, il semblait que c'était finalement vrai. « J'ai voulu pour une fois, prendre le temps. Lire, penser. C'est agréable comme endroit. Si calme et serein. Je me sens en sécurité dans la semi-obscurité des étagères. » J'hochais la tête, silencieusement dans un premier temps, approuvant ses paroles. Puis un sourire malicieux - l'un de ceux que je n'accordais que très rarement - étira mes lèvres. « Oui, très agréable - quand elle n'est pas hantée par deux maladroites congénitales » concluais-je, les yeux pétillants et riant en mon for intérieur en visualisant la scène. Mais j'avais beau rire, je savais pertinemment au fond de moi que je m'abstiendrai désormais de me rendre à la bibliothèque : j'avais beau y avoir jusque-là puisé apaisement et réconfort, cette rencontre, en me rappelant à quel point cette protection n'était qu'illusoire, venait de m'en écarter. Jamais je ne serais à l'abri des tortueuses âmes qui erraient dans ce château dans un endroit aussi usité et surpeuplé. « Je te vois rarement dans la salle commune. Tu es souvent ici, toi aussi ? » Ainsi, elle avait remarquée ma notable absence de la pièce commune des bleus et argent ? Rien d'étonnant à cela, puisqu'en-dehors de Raven, Ewan et Tabatah, je ne la fréquentais que le strict minimum indispensable - autant dire pour me rendre à mon dortoir, exclusivement. Depuis que j'avais réalisé que certains condisciples aux actions plus que douteuses la fréquentaient assidûment, je préférais clairement m'en tenir à l'écart : entendre des pensées et opinions passablement déshonorantes pour leurs auteurs circuler dans ma chère maison - et pire que tout, faire de nouveaux émules - m'aurait par trop affligée. « J'y étais régulièrement, oui » répliquais-je plus durement que je ne l'aurais voulu.
Fort heureusement - ou plutôt malheureusement, je n'allais hélas guère tarder à le comprendre - nous fûmes interrompues avant qu'Emalee n'ait le temps de s'interroger sur mes propos, par un jeune homme à l'air avenant mais un peu niais qui s'approcha de nous, souriant de toutes ses dents après avoir manifesté une très nette surprise. John Foster si mes souvenirs étaient bons, fervent détracteur de septième année. « Salut John, comment ça va ? » Misère, elle le connaissait ! Mais pouvais-je vraiment m'attendre à autre chose avec la chance qui était la mienne, à ce qu'il passe finalement son chemin pour se diriger vers quelqu'un d'autre ? C'eut été trop de bonheur. « Hey, Ema, je vais bien. Mais qu'est-ce qui t'es arrivée ? » Il m'observa ouvertement du coin de l'oeil, comme s'il me soupçonnait d'être seule responsable du carnage et d'avoir entraînée sa précieuse amie dans mes idioties ; je le fixais à mon tour, goguenarde et impassible. « Un accident de parcours, se contenta de résumer ma vis-à-vis. Tu connais Montana ? » Jolie diversion, je devais le reconnaître : trop peu rentre-dedans hélas pour ce muffle de premier ordre. Oh oui nous nous connaissions, bien trop même pour mon appréciation personnelle. « Oui ... Bon, on se voit plus tard Ema' ? T'as intérêt à me montrer comment tu t'y prends pour redresser aussi vite au Quidditch, hein ? Je levais les yeux au ciel malgré moi, retenant à la dernière seconde un bref éclat de rire caustique : le Quidditch, il n'y avait décidément que ça qui intéressait ce genre de gros bras sans cervelle - ça, et peut-être pouvoir se vanter d'avoir obtenu la donzelle à mes côtés. Il pouvait bien se brosser : même si Emalee semblait indulgente avec lui, je doutais qu'Andrews le laisse jamais approcher à moins de dix mètres.
Ah, et tu devrais surveiller tes fréquentations. À plus tard ma Belle. » Je roulais des yeux stupéfaits et lourdement insistants dans sa direction, lui lançant un regard noir : avec un peu de chance, la haine fuserait-elle de mes iris jusqu'à lui transpercer le dos et le réduire en un petit tas de chair calcinée et malodorante. Merlin, et l'on disait que c'était Emalee la future folle assassine ? Dans des cas comme celui-ci, il m'arrivait parfois soudainement de comprendre les idées de Quinn et de Clyde de façon aussi limpide et cristalline que si elles avaient été miennes. N'étais-je pas moi aussi une rejetée ? - Oui, mais je n'avais jamais tué personne au nom de mes propres erreurs. J'aurais pu décider dès mon arrivée à Poudlard d'oublier mon don et les visions qu'ils me soumettaient : j'avais choisi de les assumer. La voix d'Ema' me tira de mes pensées. « Excuses-moi, il est un peu idiot. Un peu idiot ? Elle était résolument bien indulgente. - Ne t'excuses surtout pas encore une fois, la coupais-je abruptement. Si tu commences à présenter tes excuses pour tous les crétins de la terre, tu finiras par y gaspiller ta vie. Et celui-là - j'appuyais distinctement sur le mot, jetant un regard dédaigneux dans la direction où avait disparu le Serdaigle - ne le mérite certainement pas. » « Je peux te demander quelque chose ? » Véritablement prise de court cette fois, je la fixais un instant tout en m'interrogeant, tandis qu'elle poursuivait : « Pourquoi est-ce quue les gens disent des choses sur toi ? Tu sembles être tellement gentille. » Pour le coup, c'était franchement culotté. Rien d'ailleurs ne m'obligeait à lui répondre, mais j'aimais étrangement cette audace, cette franchise et ce ton direct dont elle faisait preuve. Les gens qui tournaient autour du pot m'énervaient en pareilles occasions. « Parce qu'ils sont idiots et ne jugent que par ce qu'ils connaissent et à quoi ils peuvent s'identifier. » répliquais-je du tac au tac. « Ce qui leur échappe et dont ils ignorent tout leur fait peur ; comme à la majorité des cons - pardonnes-moi l'expression - sur cette terre. »
J'inspirais profondément pour retrouver mon calme tout en continuant de classer les ouvrages, adressant à Emalee mon plus beau sourire innocent : total contraste avec les dures paroles que je venais d'énoncer et qui étaient pourtant la plus stricte vérité, je le savais. Pourquoi donc croyait-elle que Quinn s'insurgeait contre la masse suiveuse et bêtifiante de nos condisciples ? Parce que si j'avais appris à dénicher des perles parmi eux, j'étais la première à reconnaître que même celles-là n'échappaient pas au jeu de rumeurs et de bêtise ainsi qu'aux lois qui faisaient le Poudlard de notre génération : le sexe, la drogue, la popularité - cela se résumait à peu près à cela, tellement que l'on se croyait parfois dans l'une de ces vieilles séries moldues que regardait souvent ma grand-mère paternelle. Etait-ce une raison pour les éliminer et valions-nous vraiment mieux qu'eux ? Cela restait à déterminer. « J'ai, crois-le ou non, certaines prémonitions m'annonçant des futurs possibles et à redouter, des choses que je dois empêcher. Don héréditaire se transmettant de génération en génération chez les femmes au sang gitan de ma famille : impossible de l'éliminer par une quelconque potion. La divination a toujours existé, poursuivis-je lentement, mais ceux-là pensent rationnel, logique et scientifique ; ils en ont oublié jusqu'aux fondements mêmes de la magie qu'ils pratiquent. Tu te rends compte, oublier la magie ? » Il y avait du vrai dans ce que je disais, mais je ne parvenais que maintenant à l'exprimer. « Et toi, répliquais-je, que fabriques-tu avec des meurtriers dont tu ne partages de toute évidence pas les idéaux ? » Je prenais un risque et un très gros, je le savais : pourtant j'avais conscience au fond de moi que, tout comme Quinn, Emalee pouvait peut-être encore être extraite du destin qui était le sien : et si la manière forte ne fonctionnerait pas chez Quinn, peut-être serait-ce le cas avec Emalee.
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
'bout my bad reputation - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1162
♦ ARRIVÉE : 10/01/2010
♦ ANNÉE : 6th grade
♦ HUMEUR : exhausted.
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- « Oui, très agréable - quand elle n'est pas hantée par deux maladroites congénitales »
Je riais franchement, sans retenir le son en moi ce qui déplût fortement à la bibliothécaire, mais au diable les convenances, je revoyais notre chute dans ma tête, elle était hilarante. Attrapant un livre au sol, je continuais à être secouée par quelques éclats de rires toujours en me remémorant notre gamelle incroyablement dévastatrice. Il ne nous faudrait jamais approcher d'étalages de potions, au risque de déclencher une catastrophe mortelle.
Après le départ de John, je sentais que le froid entre Montana et moi se reconstituait. Je comprenais sa réticence envers moi, après tout détestant Quinn et Clyde pourquoi faire une exception avec moi? Un peu gênée par les paroles déplacées du jeune homme envers la jeune fille, je tentais tant bien que mal d'arranger les choses. Je n'avais jamais saisit ce besoin de dire de méchantes choses au sujet d'un individu lorsque celui ci ne le méritait pas. Qu'avais donc bien pu faire cette fille, d'apparence innocente et, malgré son air mauvais, gentille?
« Ne t'excuses surtout pas encore une fois. Si tu commences à présenter tes excuses pour tous les crétins de la terre, tu finiras par y gaspiller ta vie. Et celui-là ne le mérite certainement pas. »
Un peu embarrassée par le ton méprisant utilisé par Montana, je tournais les yeux dans la direction opposée pour ne pas à affronter son regard haineux. Je ne savais s'il m'étais destiné au même titre qu'à John, mais ne préférais pas en savoir plus. Malgré la distance que la jeune fille installait entre nous, certaines questions se posaient toujours selon moi. Je ne comprenais pas cette hostilité que pouvaient avoir les gens envers elle. Quoi qu'elle puisse faire, elle n'avait pas l'air d'être réellement dangereuse ou méchante, je ne l'imaginais pas en train de tuer, de blesser ou autre chose pouvant être à l'origine de sa marginalisation. Je préférais demander, toujours directe je n'aimais pas tourner autour du pot deux secondes pour obtenir une réponse, et s'il s'avérait qu'elle ne voulait répondre, j'accepterai son refus. Elle semblait un peu surprise par tant de franchise, mais ne semblait pas vexée ou méfiante.
«Parce qu'ils sont idiots et ne jugent que par ce qu'ils connaissent et à quoi ils peuvent s'identifier. »
« Ce qui leur échappe et dont ils ignorent tout leur fait peur ; comme à la majorité des cons - pardonnes-moi l'expression - sur cette terre. »
Il était vrai que l'inconnu effrayait l'être humain dans la plupart des cas. Il était difficile d'accepter une différence que nous ne comprenions pas, et la peur pouvant conduire à certaines dérives, je comprenais à présent l'animosité des autres envers Montana. Non pas qu'elle ne soit méchante, agressive ou sournoise, elle était tout simplement différente. Cette réalité me révolta. Comment était-il possible de rejeter une personne simplement pour sa différence et être encore capable de se regarder dans le miroir?
« Il faut effectivement être très étroit d'esprit, ou très peu sûr de soi-même, pour rejeter une personne simplement parce qu'elle est différente. »
Restait encore une question pour moi, elle n'allait pas tarder à y répondre, qu'elle était donc sa différence? Elle n'était pas physique en tout cas, ni mentale, alors que pouvait-elle bien d'avoir de si différent? Et si c'était de notoriété publique, pourquoi n'en savais-je absolument rien?
« J'ai, crois-le ou non, certaines prémonitions m'annonçant des futurs possibles et à redouter, des choses que je dois empêcher. Don héréditaire se transmettant de génération en génération chez les femmes au sang gitan de ma famille : impossible de l'éliminer par une quelconque potion. La divination a toujours existé, mais ceux-là pensent rationnel, logique et scientifique ; ils en ont oublié jusqu'aux fondements mêmes de la magie qu'ils pratiquent. Tu te rends compte, oublier la magie ? »
Un peu décontenancée par son aveu si soudain, je restais à l'écouter sans sourciller. J'étais touchée qu'elle se dévoile à moi de cette manière. Il était difficile d'avouer un tel don à une personne, surtout vu la réaction des autres élèves, et j'étais touchée qu'elle eu assez confiance en moi pour m'en parler. Ainsi, elle voyait l'avenir? Elle avait tant de chance, j'aurai voulu avoir ce pouvoir. L'avenir ne m'avait jamais vraiment passionné, mais depuis la révélation de ce qui m'attendait peut être, je ne voulais qu'une chose : savoir la vérité. Mon avenir était-il de devenir une dangereuse tueuse? Lorsqu'elle eu fini, je repris mon souffle, je me rendis compte soudainement que je m'étais abstenu de respirer durant sa prise de parole.
« Oublier la magie... C'est comme oublier une partie de nous même. - je parlais lentement, presque perdue dans mes pensées - Je t'envie tu sais. C'est une chance de pouvoir voir l'avenir, j'aimerai pouvoir en faire autant. Mais ce doit être un lourd fardeau à porter. Tu es très forte. »
Son don était fascinant. Pouvait-elle voir l'avenir à la demande? Ses visions lui venaient-elles subitement, sans qu'elle ne puisse rien maîtriser? Souffrait-elle pendant ses visions? Pouvait-elle voir les visages, les scènes en entier? Etait-elle comme happée par ses visions, ou restait-elle simple spectateur extérieur?
« Et toi, - je sortais brusquement de mes questionnements, déstabilisée qu'elle ne me parle de moi.-
que fabriques-tu avec des meurtriers dont tu ne partages de toute évidence pas les idéaux ? »
J'écarquillais les yeux, ne sachant quoi dire au début. Il était de notoriété publique que j'étais différente des autres membres de la bande de Clyde, peut être étais-ce dû à ma popularité, ou au fait que je n'avais rien à reprocher à Poudlard contrairement aux autres. Posant la colle délicatement sur la tranche d'un livre afin de le reconstituer, je restais un moment silencieuse. Une fois le travail sur ce livre fini, je le déposais et relevais les yeux vers Montana.
« Au début, c'était pour suivre Keaton. Il était devenu progressivement ami avec Clyde. Il a donc commencé à fréquenter son cercle d'ami. Moi, je connaissais déjà Quinn, avec qui je partageais ma chambre et qui était devenue une amie. Lorsque j'ai rencontré Clyde, il semblait différent du jeune homme décrit par les autres. Il n'était pas méchant, pas froid, ni méfiant avec moi, il était même plutôt... Tendre. Il a commencé à me protéger, à prendre soin de moi et est devenu un ami précieux. C'est vrai que je ne partage pas leur colère, je n'ai rien à reprocher à l'école, on m'a toujours reconnu à ma juste valeur, parfois surestimée même. Mais eux, ils sont déçus de ne jamais être prit au sérieux. C'est par amitié que je suis à leurs côtés. Je tiens à eux. »
C'est justement parce que je ne les suivait que par amitié, que je ne comprenais pas comment je pouvais devenir une dangereuse meurtrière. Je ne suivais pas leurs idéaux, que Clyde et Quinn se vengent, c'était prévisible, mais moi? MOI!? Il fallait que je sache.
« Montana, est-ce que tu... Est-ce que tu aurais vu quelque chose, à... mon propos? »
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
♦ ARRIVÉE : 18/02/2010
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
Poursuivant le rangement des vieux grimoires sans quitter une seule seconde Emalee des yeux, je passais tranquillement en revue toutes les façons possibles et imaginables de me tirer sans dommages du traquenard dans lequel je m’étais moi-même jetée. Mais allez savoir, peut-être n’aurais-je pas besoin finalement de plats prétextes ou d’artifices pour m’en sortir ; peut-être était-il en mon pouvoir de provoquer une certaine … prise de conscience chez Emalee Gilliam. Après tout, tous ceux qui l’entouraient passaient leur temps à une chose, l’influencer et lui mentir. Et si pour une fois quelqu’un prenait sur lui le courage de lui parler franchement ? Et si ce quelqu’un était moi ? Trouvant de plus en plus d’attrait à cette perspective, je tâchais de me faire sincère, ouverte mais pas dure, sévère mais pas arrogante. Posant sur son étagère le livre que je tenais une seconde plus tôt, j’enroulais autour de ma main un élastique et nouais en queue-de-cheval une partie de mes longs cheveux bruns chocolat, dégageant ainsi mes tempes et mon front. Les traits de la Serdaigle se détendirent, son rire me fit du bien, instaurant entre nous un climat différent de la méfiance voire l’hostilité qui l’avait précédé. Et n’en déplaise à la bibliothécaire, accomplir pareil travail en s’amusant était mille fois plus agréable que de le faire en silence. Je savais toutefois la gêne que cela pouvait représenter pour les autres élèves et cette connaissance, plus que la grimace hideuse de l’adulte qui nous surveillait, m’incita à sourire modestement au lieu d’étaler mon hilarité.
Avisant les tremblements de rire d’Emalee, je jugeais plus prudent de tendre la main vers le livre qu’elle tenait entre ses doigts, question de prudence élémentaire. Avions-nous envie d’être une nouvelle fois collées pour dégradation du matériel scolaire ? Certainement pas. Et aussi agréable que pouvait le devenir la conversation avec ma cadette, il existait sans aucun doute de meilleurs lieux et conditions pour réitérer l’expérience qu’une pièce poussiéreuse et des doigts pleins de colle. Il fallait admettre toutefois qu’il y avait de quoi se vanter : à nous deux, nous venions probablement d’accomplir le plus grand exploit en matière de désordre dans la Bibliothèque réalisé à ce jour. Les trouble-fêtes et autres facétieux devaient être fiers de nous. Préférant oublier tout comme, visiblement, ma condisciple le grand dadais du jour qui avait fait son apparition précédemment, je me concentrais à nouveau sur la réaction d’Emalee à mes explications ainsi qu’à ma question pour le moins … tranchante. J’étais directe, n’hésitant pas à sous-entendre clairement que je détenais certaines informations passablement embarrassantes pour elle et ses amis, mais j’avais le sentiment que, cette fois, je pouvais me permettre de parler sans ambages.
« Il faut effectivement être très étroit d’esprit – ou très peu sûr de soi-même – pour rejeter une personne simplement parce qu’elle est différente. » Cela me semblait l’évidence même ; préférant néanmoins me contenter de cette réponse certes un peu convenue, je m’estimais heureuse qu’une ado aimée, populaire et à la vie dorée comme la sienne pût comprendre cela. Cela tenait-il à ses amis ou avait-elle reçue une éducation lui permettant d’échapper aux clichés et aux stéréotypes qui bourraient la tête de nombre de golden boys et de reines du bal à Poudlard, je n’en avais aucune idée : dans tous les cas, elle avait donné la bonne réponse. Comment aurait-elle bien pu réagir autrement ? Sans même nécessairement m’en rendre compte, je parlais précisément de ce contre quoi Clyde et Quinn – et toute leur bande de mal-aimés – cherchaient à s’élever. Quoi que … lutter contre le rejet de la différence, et pleurnicher en se plaignant comme un enfant capricieux privé d’un cookie étaient deux choses différentes. Sa manière de m’écouter, avec attention et sans m’interrompre, modifia cependant ma première opinion à son sujet, me confortant dans la certitude que je commençais à acquérir selon laquelle elle était différente du reste de ses amis.
« Oublier la magie … c’est comme oublier une partie de nous-mêmes. Elle semblait pensive, perdue dans les méandres de ses songeries, tandis que j’hochais la tête en signe d’approbation silencieuse. N’osant la tirer de ses réflexions, j’en attendis simplement la conclusion. Si ce qu’on disait de moi pouvait la faire réfléchir et la conduire à remettre en cause l’attitude de ceux qu’elle pensait ses amis, lui confier la véracité des traitements que je subissais ne serait pas inutile. Je t’envie tu sais. C’est une chance de pouvoir voir l’avenir, j’aimerais pouvoir en faire autant. Plongeant le nez sur le livre devant moi, je faillis m’étouffer en avalant un épais nuage de poussière et passais quelques secondes à crachoter, muette de stupéfaction, tandis qu’elle enchaînait : Mais ce doit être un lourd fardeau à porter. Tu es très forte. » Dans le mile, songeais-je sombrement. Naturellement, à quoi m’étais-je attendue ? À ce qu’une adolescente de seize ans – aussi mature semblait-elle – comprenne d’un coup les moindres implications induites par le don de double-vue ? Je ne les comprenais moi-même pas toutes, comment pouvais-je espérer d’Emalee qu’elle en saisisse seulement la moitié ?
Sa manière d’écarquiller les yeux à l’entente de mon interrogation me mit toutefois en alerte. En révélant que j’en savais en réalité bien plus qu’il n’y paraissait, je venais de me trahir : j’allais devoir marcher sur des œufs. Je l’observais un moment remettre en état l’un des vieux grimoires, sentant progressivement une pointe d’impatience me gagner. Qu’avait-elle donc à dire pour sa défense ? Il n’était pas en mon droit de me poser en avocat de la défense et de l’accuser, elle, d’avoir participé à tout ça. Mais, après tout pourquoi pas ? Si ce n’était pas moi, qui le ferait ? Beaucoup avaient trop peur, ou ignoraient ce que j’avais vu. Le secret conclu avec Adam et partagé avec les autres préfets de 2020 ne me liait pas tant qu’il m’interdise de dévoiler à Emalee que je savais ce qu’elle – ce qu’ils, en vérité - avait fait. Mais sa version des faits m’intéressait avant de la condamner ; lorsqu’elle leva à nouveau les yeux vers moi, je retins mon souffle. « Au début, c’était pour suivre Keaton. ‘Au début’, notais-je d’un œil critique, posant sur elle un regard fixe et intransigeant. Il était devenu progressivement ami avec Clyde. Et la chère Quinnie, sa meilleure amie et camarade de dortoir, était en adoration devant Andrews. Il a donc commencé à fréquenter son cercle d’amis. Moi je connaissais déjà Quinn, avec qui je partageais ma chambre et qui était devenue une amie. Lorsque j’ai rencontré Clyde, il semblait différent du jeune homme décrit par les autres. Il n’était pas méchant, pas froid, ni méfiant avec moi, il était même plutôt … tendre. » Je manquais m’étouffer de nouveau. Clyde Andrews serait-il amoureux, ou sous le charme de cette demoiselle ? Dans ce cas tout n’était peut-être pas perdu … si elle ne se laissait pas manipuler.
« Il a commencé à me protéger, à prendre soin de moi et est devenu un ami précieux. C’est vrai que je ne partage pas leur colère, je n’ai rien à reprocher à l’école, on m’a toujours reconnue à ma juste valeur, parfois surestimée même. Mais eux, ils sont déçus de ne jamais être pris au sérieux. C’est par amitié que je suis à leurs côtés. Je tiens à eux. » Bien que l’ayant écoutée avec perplexité mais attention, je sentais à présent enfler en moi une vague énorme à la puissance inconnue, déversant dans mes veines un torrent de lave qui n’allait pas tarder à exploser. Je me fis néanmoins violence lorsqu’elle conclut : « Montana, est-ce que tu … est-ce que tu aurais vu quelque chose à … mon propos ? » J’arquais un sourcil, incrédule : venais-je d’halluciner ou était-elle en train de me demander une prédiction, elle, la protégée de l’homme qui voulait ma perte ? Hilare, je laissais échapper un bref éclat de rire caustique avant de plonger soudainement mes yeux dans les siens. « Tu n’es pas si différente des autres en fin de compte. Crois-tu réellement que cela soit si simple, qu’il me suffise de fermer les yeux en marmonnant un charabia sans queue ni tête pour activer mes prémonitions sur commande et satisfaire les désirs ou les craintes de tout un chacun ? Il me semblait pourtant que tu comprenais mieux la nature de la magie que la plupart des gens. » Mon ton était un peu sec, mais je n’aimais pas ce que pouvait sous-entendre sa question, et tenais avant tout à mettre les choses au clair. Replaçant brusquement un livre dans son emplacement initial tout en défiant du regard la bibliothécaire de protester, je poursuivais : « Une ‘chance’, c’est ce que tu crois que c’est ? Un don enviable ? Alors comme beaucoup de monde tu as énormément à apprendre sur les vraies visions ! Et je ne te parle pas des ridicules feuilles de thé qu’on remue en cours de divination ! Je te parle d’assister par avance à des choses aussi horribles que l’attaque que toi et tes amis avez organisée, l’assassinat ou le décès de ceux que tu aimes, sans jamais être crue ! Je te parle de ne pas même être sûre que tes paroles ou tes actions aient influencé le cours de ce que tu as vu, d’un mal de crâne abominable après chaque vision comme si un troupeau d’Eruptifs lancés au galop s’y promenait. Tu penses que c’est un don ?! »
J’avais haussé le ton sans même m’en rendre compte ; ce fut la voix furibonde de notre geôlière dans le lointain et le regard surpris de quelques étudiants qui me firent prendre conscience d’à quel point ma tonalité s’était progressivement élevée. Je repris à voix plus calme, basse et feutrée : « Tu tiens à eux … et c’est ta façon de le montrer ? En adoptant leur doctrine monstrueuse ? Penses-tu réellement que ça te mène quelque part ? Comment est-il possible que tu n’aies pas vu le danger évident qu’il y a à suivre l’idéologie de Clyde ? Se venger de Poudlard et des élèves populaires, mais sur quels critères ?! Tu t’es bien regardée ? » Réalisant que si je continuais sur cette voie, je finirais par passer pour une hystérique, je m’enjoignis au calme et gardais le silence un moment, laissant à mes paroles le temps de faire leur effet sur Emalee. Enfin, je repris d’une voix douce mais également plus pénétrante : « N’as-tu jamais songé que ton tour pourrait venir ? Ne t’est-il jamais venu à l’esprit qu’il y a peut-être là-dehors des gens qui veulent ta mort ou te haïssent, pour les mêmes raisons précises qui sont celles de Clyde, parce que tu leur as volé un poste ou une célébrité qu’ils convoitaient ? » Concluant sur ma lancée, je posais sur elle un regard vaguement navré. « Penses-tu ne pas avoir mérité ta place ? Penses-tu avoir usurpé ton droit à cette notoriété ? » Enfin, j’assénais : « Les personnes que Clyde a l’intention d’éliminer ne le pensent sûrement pas non plus. C’est à des êtres pas si différents de toi que ton ami s’en prend. Bon sang, depuis quand être apprécié fait de toi une cible à abattre ? Et ne me dis pas que sa frustration tient lieu de justification, c’est une brimée qui te parle. »
Avisant les tremblements de rire d’Emalee, je jugeais plus prudent de tendre la main vers le livre qu’elle tenait entre ses doigts, question de prudence élémentaire. Avions-nous envie d’être une nouvelle fois collées pour dégradation du matériel scolaire ? Certainement pas. Et aussi agréable que pouvait le devenir la conversation avec ma cadette, il existait sans aucun doute de meilleurs lieux et conditions pour réitérer l’expérience qu’une pièce poussiéreuse et des doigts pleins de colle. Il fallait admettre toutefois qu’il y avait de quoi se vanter : à nous deux, nous venions probablement d’accomplir le plus grand exploit en matière de désordre dans la Bibliothèque réalisé à ce jour. Les trouble-fêtes et autres facétieux devaient être fiers de nous. Préférant oublier tout comme, visiblement, ma condisciple le grand dadais du jour qui avait fait son apparition précédemment, je me concentrais à nouveau sur la réaction d’Emalee à mes explications ainsi qu’à ma question pour le moins … tranchante. J’étais directe, n’hésitant pas à sous-entendre clairement que je détenais certaines informations passablement embarrassantes pour elle et ses amis, mais j’avais le sentiment que, cette fois, je pouvais me permettre de parler sans ambages.
« Il faut effectivement être très étroit d’esprit – ou très peu sûr de soi-même – pour rejeter une personne simplement parce qu’elle est différente. » Cela me semblait l’évidence même ; préférant néanmoins me contenter de cette réponse certes un peu convenue, je m’estimais heureuse qu’une ado aimée, populaire et à la vie dorée comme la sienne pût comprendre cela. Cela tenait-il à ses amis ou avait-elle reçue une éducation lui permettant d’échapper aux clichés et aux stéréotypes qui bourraient la tête de nombre de golden boys et de reines du bal à Poudlard, je n’en avais aucune idée : dans tous les cas, elle avait donné la bonne réponse. Comment aurait-elle bien pu réagir autrement ? Sans même nécessairement m’en rendre compte, je parlais précisément de ce contre quoi Clyde et Quinn – et toute leur bande de mal-aimés – cherchaient à s’élever. Quoi que … lutter contre le rejet de la différence, et pleurnicher en se plaignant comme un enfant capricieux privé d’un cookie étaient deux choses différentes. Sa manière de m’écouter, avec attention et sans m’interrompre, modifia cependant ma première opinion à son sujet, me confortant dans la certitude que je commençais à acquérir selon laquelle elle était différente du reste de ses amis.
« Oublier la magie … c’est comme oublier une partie de nous-mêmes. Elle semblait pensive, perdue dans les méandres de ses songeries, tandis que j’hochais la tête en signe d’approbation silencieuse. N’osant la tirer de ses réflexions, j’en attendis simplement la conclusion. Si ce qu’on disait de moi pouvait la faire réfléchir et la conduire à remettre en cause l’attitude de ceux qu’elle pensait ses amis, lui confier la véracité des traitements que je subissais ne serait pas inutile. Je t’envie tu sais. C’est une chance de pouvoir voir l’avenir, j’aimerais pouvoir en faire autant. Plongeant le nez sur le livre devant moi, je faillis m’étouffer en avalant un épais nuage de poussière et passais quelques secondes à crachoter, muette de stupéfaction, tandis qu’elle enchaînait : Mais ce doit être un lourd fardeau à porter. Tu es très forte. » Dans le mile, songeais-je sombrement. Naturellement, à quoi m’étais-je attendue ? À ce qu’une adolescente de seize ans – aussi mature semblait-elle – comprenne d’un coup les moindres implications induites par le don de double-vue ? Je ne les comprenais moi-même pas toutes, comment pouvais-je espérer d’Emalee qu’elle en saisisse seulement la moitié ?
Sa manière d’écarquiller les yeux à l’entente de mon interrogation me mit toutefois en alerte. En révélant que j’en savais en réalité bien plus qu’il n’y paraissait, je venais de me trahir : j’allais devoir marcher sur des œufs. Je l’observais un moment remettre en état l’un des vieux grimoires, sentant progressivement une pointe d’impatience me gagner. Qu’avait-elle donc à dire pour sa défense ? Il n’était pas en mon droit de me poser en avocat de la défense et de l’accuser, elle, d’avoir participé à tout ça. Mais, après tout pourquoi pas ? Si ce n’était pas moi, qui le ferait ? Beaucoup avaient trop peur, ou ignoraient ce que j’avais vu. Le secret conclu avec Adam et partagé avec les autres préfets de 2020 ne me liait pas tant qu’il m’interdise de dévoiler à Emalee que je savais ce qu’elle – ce qu’ils, en vérité - avait fait. Mais sa version des faits m’intéressait avant de la condamner ; lorsqu’elle leva à nouveau les yeux vers moi, je retins mon souffle. « Au début, c’était pour suivre Keaton. ‘Au début’, notais-je d’un œil critique, posant sur elle un regard fixe et intransigeant. Il était devenu progressivement ami avec Clyde. Et la chère Quinnie, sa meilleure amie et camarade de dortoir, était en adoration devant Andrews. Il a donc commencé à fréquenter son cercle d’amis. Moi je connaissais déjà Quinn, avec qui je partageais ma chambre et qui était devenue une amie. Lorsque j’ai rencontré Clyde, il semblait différent du jeune homme décrit par les autres. Il n’était pas méchant, pas froid, ni méfiant avec moi, il était même plutôt … tendre. » Je manquais m’étouffer de nouveau. Clyde Andrews serait-il amoureux, ou sous le charme de cette demoiselle ? Dans ce cas tout n’était peut-être pas perdu … si elle ne se laissait pas manipuler.
« Il a commencé à me protéger, à prendre soin de moi et est devenu un ami précieux. C’est vrai que je ne partage pas leur colère, je n’ai rien à reprocher à l’école, on m’a toujours reconnue à ma juste valeur, parfois surestimée même. Mais eux, ils sont déçus de ne jamais être pris au sérieux. C’est par amitié que je suis à leurs côtés. Je tiens à eux. » Bien que l’ayant écoutée avec perplexité mais attention, je sentais à présent enfler en moi une vague énorme à la puissance inconnue, déversant dans mes veines un torrent de lave qui n’allait pas tarder à exploser. Je me fis néanmoins violence lorsqu’elle conclut : « Montana, est-ce que tu … est-ce que tu aurais vu quelque chose à … mon propos ? » J’arquais un sourcil, incrédule : venais-je d’halluciner ou était-elle en train de me demander une prédiction, elle, la protégée de l’homme qui voulait ma perte ? Hilare, je laissais échapper un bref éclat de rire caustique avant de plonger soudainement mes yeux dans les siens. « Tu n’es pas si différente des autres en fin de compte. Crois-tu réellement que cela soit si simple, qu’il me suffise de fermer les yeux en marmonnant un charabia sans queue ni tête pour activer mes prémonitions sur commande et satisfaire les désirs ou les craintes de tout un chacun ? Il me semblait pourtant que tu comprenais mieux la nature de la magie que la plupart des gens. » Mon ton était un peu sec, mais je n’aimais pas ce que pouvait sous-entendre sa question, et tenais avant tout à mettre les choses au clair. Replaçant brusquement un livre dans son emplacement initial tout en défiant du regard la bibliothécaire de protester, je poursuivais : « Une ‘chance’, c’est ce que tu crois que c’est ? Un don enviable ? Alors comme beaucoup de monde tu as énormément à apprendre sur les vraies visions ! Et je ne te parle pas des ridicules feuilles de thé qu’on remue en cours de divination ! Je te parle d’assister par avance à des choses aussi horribles que l’attaque que toi et tes amis avez organisée, l’assassinat ou le décès de ceux que tu aimes, sans jamais être crue ! Je te parle de ne pas même être sûre que tes paroles ou tes actions aient influencé le cours de ce que tu as vu, d’un mal de crâne abominable après chaque vision comme si un troupeau d’Eruptifs lancés au galop s’y promenait. Tu penses que c’est un don ?! »
J’avais haussé le ton sans même m’en rendre compte ; ce fut la voix furibonde de notre geôlière dans le lointain et le regard surpris de quelques étudiants qui me firent prendre conscience d’à quel point ma tonalité s’était progressivement élevée. Je repris à voix plus calme, basse et feutrée : « Tu tiens à eux … et c’est ta façon de le montrer ? En adoptant leur doctrine monstrueuse ? Penses-tu réellement que ça te mène quelque part ? Comment est-il possible que tu n’aies pas vu le danger évident qu’il y a à suivre l’idéologie de Clyde ? Se venger de Poudlard et des élèves populaires, mais sur quels critères ?! Tu t’es bien regardée ? » Réalisant que si je continuais sur cette voie, je finirais par passer pour une hystérique, je m’enjoignis au calme et gardais le silence un moment, laissant à mes paroles le temps de faire leur effet sur Emalee. Enfin, je repris d’une voix douce mais également plus pénétrante : « N’as-tu jamais songé que ton tour pourrait venir ? Ne t’est-il jamais venu à l’esprit qu’il y a peut-être là-dehors des gens qui veulent ta mort ou te haïssent, pour les mêmes raisons précises qui sont celles de Clyde, parce que tu leur as volé un poste ou une célébrité qu’ils convoitaient ? » Concluant sur ma lancée, je posais sur elle un regard vaguement navré. « Penses-tu ne pas avoir mérité ta place ? Penses-tu avoir usurpé ton droit à cette notoriété ? » Enfin, j’assénais : « Les personnes que Clyde a l’intention d’éliminer ne le pensent sûrement pas non plus. C’est à des êtres pas si différents de toi que ton ami s’en prend. Bon sang, depuis quand être apprécié fait de toi une cible à abattre ? Et ne me dis pas que sa frustration tient lieu de justification, c’est une brimée qui te parle. »
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
'bout my bad reputation - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1162
♦ ARRIVÉE : 10/01/2010
♦ ANNÉE : 6th grade
♦ HUMEUR : exhausted.
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- « Tu n’es pas si différente des autres en fin de compte. Crois-tu réellement que cela soit si simple, qu’il me suffise de fermer les yeux en marmonnant un charabia sans queue ni tête pour activer mes prémonitions sur commande et satisfaire les désirs ou les craintes de tout un chacun ? Il me semblait pourtant que tu comprenais mieux la nature de la magie que la plupart des gens.
Une ‘chance’, c’est ce que tu crois que c’est ? Un don enviable ? Alors comme beaucoup de monde tu as énormément à apprendre sur les vraies visions ! Et je ne te parle pas des ridicules feuilles de thé qu’on remue en cours de divination ! Je te parle d’assister par avance à des choses aussi horribles que l’attaque que toi et tes amis avez organisée, l’assassinat ou le décès de ceux que tu aimes, sans jamais être crue ! Je te parle de ne pas même être sûre que tes paroles ou tes actions aient influencé le cours de ce que tu as vu, d’un mal de crâne abominable après chaque vision comme si un troupeau d’Eruptifs lancés au galop s’y promenait. Tu penses que c’est un don ?!
Tu tiens à eux … et c’est ta façon de le montrer ? En adoptant leur doctrine monstrueuse ? Penses-tu réellement que ça te mène quelque part ? Comment est-il possible que tu n’aies pas vu le danger évident qu’il y a à suivre l’idéologie de Clyde ? Se venger de Poudlard et des élèves populaires, mais sur quels critères ?! Tu t’es bien regardée ?
Penses-tu ne pas avoir mérité ta place ? Penses-tu avoir usurpé ton droit à cette notoriété ?
Les personnes que Clyde a l’intention d’éliminer ne le pensent sûrement pas non plus. C’est à des êtres pas si différents de toi que ton ami s’en prend. Bon sang, depuis quand être apprécié fait de toi une cible à abattre ? Et ne me dis pas que sa frustration tient lieu de justification, c’est une brimée qui te parle. »
Je ne remarquais pas les pauses effectuées dans son laïus, trop focalisée sur les paroles. Je ne savais comment réagir, en réalité j'avais envie de pleurer, mais n'en ferai rien, sûrement pas devant celle qui en était responsable. Que pouvais-je répondre à ce flot de haine déchaîné sur moi, que pouvais-je dire à ses accusations et à ses cris? Attrapant un livre à mes pieds, je concentrais mon regard sur lui, couvrant sa tranche d'un peu de colle pour faire tenir la couverture qui commençait à se détacher complètement. Je n'avais pas l'habitude que l'on me parle comme cela, et par conséquent n'avait pas la répartie nécessaire. Concentrant mon regard ailleurs pour ne pas flancher devant Montana, je finirais ce travail et m'évertuerai à éviter cette fille. J'avais essayé d'être ouverte, de parler avec elle et avait montré de l'intérêt pour elle, tout ce que d'autres n'avaient jamais fait. Et finalement, je commençais à me dire que Quinn s'était trompée, qu'elle n'était pas cette fille à fuir. Pourtant, elle m'avait prouvé le contraire; elle me détestait profondément.
Ses cris avaient été tellement forts, son déchaînement fut tel, que toute la bibliothèque nous scrutait à présent. Je sentais le poids de dizaines de regards sur nous et plusieurs chuchotements critiquant l'attitude de Montana. Mordant ma lèvre inférieure, je travaillais aussi vite que possible afin de fuir cet endroit qui me paraissait à présent si désagréable. Elle s'était sentie incomprise peut être, exploitée, je n'avais jamais imaginé qu'elle eut des visions à la demande, je n'étais pas si idiote, mais je me demandais seulement si elle avait eu, un jour, une vision à mon propos. Mais enfin, je préférais ne pas éclairer la situation tout de suite, sachant pertinemment que ma voix trahirait mon trouble. Respirant profondément je ne jetais plus un seul coup d'oeil vers la demoiselle à mes côtés, préférant ne pas déclencher une nouvelle salve de haine.
Au bout de plusieurs minutes, mon envie de pleurer s'était évanouie, et je sentais que Montana attendait une répondre, aussi furtive soit elle. Posant bruyamment un livre sur l'étagère, je lui faisais face à présent, sans aucune agressivité mais installant entre nous la distance qu'elle avait elle même installée au début de notre rencontre.
« Je n'ai jamais évoqué un quelconque charabia et n'ai pas non plus commandé une vision comme on commande un cheeseburger dans un fastfood. Je voulais juste savoir si... Tu sais quoi, laisses tomber. Tu as raison, je ne comprend pas les conséquences que peuvent avoir tes visions sur toi, je ne mesure pas la douleur qu'elles t'infligent, directement comme indirectement. Personne ne peut comprendre, personne ne peut imaginer. Et j'ai beaucoup de chose à apprendre oui, effectivement, mais je suppose ne pas compter sur toi pour m'en apprendre un peu plus. Je n'y suis pour rien. Excuses moi d'avoir utilisé des mots non appropriés, excuses moi de t'avoir demandé cela, c'était inapproprié. »
Replaçant une mèche derrière mon oreille, je me laissais le temps de reprendre mon souffle.
« Et je n'adopte pas la doctrine de Clyde, j'aime mes amis, je reste donc près d'eux. Je n'ai envie de me venger de personne, ni de rien. Je n'ai envie de faire de mal à personne. Je n'ai pas de rancœur et ils le savent très bien. Que tu me prennes pour une idiote, pour une fille cruelle, pour un monstre, je ne pourrais pas le changer, tu penses ce que tu penses. Mais il faut croire que tu as raison, je suis effectivement monstrueuse, puisque apparemment je suis destinée à être un monstre, ce n'est pas pour rien sûrement suis-je réellement mauvaise. »
Me laissant glisser contre la bibliothèque, je m'assis lourdement par terre. Attrapant un nouveau livre, j'entreprenais de le réparer, les yeux dans le vague je déposais la colle presque distraitement. Ma voix se fit plus lointaine, plus douce.
« Peut être que les choses sont irrémédiables finalement, que tout à une raison. Oui, c'est ça, c'est comme ça que ça se passe. Je suis un monstre en fait, depuis le début, c'est pour ça que je vais devenir comme ça... Moi qui croyais à une erreur... »
Passant ma main sur mon front, je me relevais doucement. Respirant un grand coup, je reprenais mes esprits. Pour une fois, à la bibliothèque, je désirais la présence de Keaton, Clyde ou Quinn pour trouver en eux un réconfort dont j'avais lourdement besoin. Montana les considérait peut être comme des monstres, ils étaient pour moi cependant de réels amis, pleins d'amour et de tendresse pour moi. Et cela prouvait largement, à mon sens, leur humanité.
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
♦ ARRIVÉE : 18/02/2010
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
J’avais commis une erreur, une affreuse erreur en m’emportant face à Emalee, je m’en apercevais trop tard avec une désolation croissante. La Serdaigle enjouée et heureuse de vivre venait de se renfermer comme une huître, pâlissant à vue d’œil au fur et à mesure que ma furieuse diatribe s’acheminait vers sa fin. Je peinais malgré tout à comprendre ce qui ne lui semblait pas clair ou regrettablement logique dans mes paroles. Lequel de mes arguments présentait un défaut ? Elle était populaire, elle plus que quiconque aurait du comprendre l’erreur comportée par la logique de Clyde. Je n’étais même pas tout à fait certaine que mes paroles aient fait leur chemin à travers son cerveau : peut-être s’était-elle arrêtée à l’instant même où elle avait compris que je ne transigerais pas sur ses prétendus « amis ». Peut-être l’étaient-ils, mais quel poids cela pouvait-il avoir quand ils étaient des meurtriers, en puissance pour la plupart, mais avérés pour certains ? J’avais eu le tort de croire que celle-ci était différente des autres, mais peut-être deviendrait-elle, en effet, un monstre. Je ne me l’imaginais pourtant pas sous les traits d’un fou assassin sauvage et sanguinaire. À trop se focaliser sur les atrocités commises par bien des prisonniers, on en oubliait parfois l’humanité qui avait existé derrière : les plus célèbres détenus d’Azkaban avaient eu une vie avant, un conjoint ou des enfants pour certains. Le Mal n’était pas intrinsèque, j’en avais la certitude : il commençait quelque part. S’étendait, souvent, sur la lâcheté ou la collaboration silencieuse. Emalee n’avait-elle pas conscience de cela ? Étais-je véritablement meilleure qu’elle ? Je n’avais pas cet orgueil de le croire, pourtant il fallait que quelque chose cloche en elle pour échapper à ma logique. J’avais beau analyser et décortiquer encore et encore mes paroles, hormis la hargne qui m’avait échappée je n’y voyais rien qui put pécher.
Sa concentration sur la tâche ingrate et rébarbative que nous devions accomplir était proprement stupéfiante et, seule, m’indiqua l’impact – bien plus grand que je ne l’avais cru – que mes propos pouvaient avoir sur elle, puisqu’elle refusait désormais de croiser mon regard. Y voyant un signe de dénégation froide ainsi qu’une farouche volonté de m’éviter, je soupirais profondément. J’avais voulu lui remettre les idées en place, je n’avais fait que changer cette fille en âne bâté. Résolue pourtant à obtenir gain de cause, j’entrepris de la fixer obstinément jusqu’à ce qu’il lui fût impossible d’éviter plus longtemps mon regard. Peu m’importait ma fierté ou ce qu’elle pouvait bien penser de moi à présent, avec sa logique de petite fille gâtée : elle méritait mieux que de se faire embrigader par Clyde et de commettre des meurtres au nom d’une amitié. Aucun, absolument aucun ami ne valait que l’on prenne une vie pour lui si ce n’était en légitime défense. Les chuchotis bourdonnant à mon oreille me semblaient intrusifs, inappropriés face au duel verbal dans lequel j’étais engagée. Merlin, pourrais-je jamais cesser d’avoir à lutter comme un beau diable dès que je tentais de persuader un proche d’Andrews ? Étaient-ils tous si aveugles et imperméables à la logique la plus élémentaire, ou avaient-ils simplement, de manière totalement manichéenne, le mal en eux ? La plupart étaient pourtant à Serdaigle !
La distance entre nous parla mieux que n’importe quelle tirade lorsque la troisième année se retourna enfin vers moi.
« Je n'ai jamais évoqué un quelconque charabia et n'ai pas non plus commandé une vision comme on commande un cheeseburger dans un fastfood. Je voulais juste savoir si ... Tu sais quoi, laisses tomber. Tu as raison, je ne comprends pas les conséquences que peuvent avoir tes visions sur toi, je ne mesure pas la douleur qu'elles t'infligent, directement comme indirectement. Personne ne peut comprendre, personne ne peut imaginer. Et j'ai beaucoup de choses à apprendre oui, effectivement, mais je suppose ne pas compter sur toi pour m'en apprendre un peu plus. Je n'y suis pour rien. Excuse-moi d'avoir utilisé des mots non appropriés, excuse-moi de t'avoir demandé cela, c'était inapproprié. »
Ses paroles me touchaient, plus que je ne l’aurais cru. Au moins ne m’avait-elle pas considéré comme une machine à prémonitions : elle avait peur, rien de plus, son comportement jusque dans sa façon de bouger l’indiquait malgré elle. Elle avait l’honnêteté de reconnaître son ignorance : c’était plus que ce à quoi bien des gens acceptaient de condescendre.
« Et je n'adopte pas la doctrine de Clyde, j'aime mes amis, je reste donc près d'eux. Je n'ai envie de me venger de personne, ni de rien. Je n'ai envie de faire de mal à personne. Je n'ai pas de rancœur et ils le savent très bien. Que tu me prennes pour une idiote, pour une fille cruelle, pour un monstre, je ne pourrais pas le changer, tu penses ce que tu penses. Mais il faut croire que tu as raison, je suis effectivement monstrueuse, puisqu’apparemment je suis destinée à être un monstre, ce n'est pas pour rien sûrement suis-je réellement mauvaise. »
Mais bon Merlin, que disait-elle ? Je ne pus m’empêcher de soupirer bruyamment, levant les yeux au ciel. Moi qui haïssait les mélodrames, tout cela était positivement ridicule et jamais je n’avais affirmé – ni entendu, d’ailleurs – de telles sornettes. Je ne la croyais ni idiote, ni cruelle, et encore moins un monstre. « Qui ne dit mot consent, citais-je simplement sans la regarder. Passes-moi la colle s’il te plaît. » demandais-je brièvement, rafistolant un livre tout en écoutant la suite avec attention. Un vague sentiment de culpabilité passager m’envahit en la voyant s’effondrer lourdement contre les étagères de la Bibliothèque, une expression distraite et presque fataliste peignant ses traits. Quoi qu’il en soit, je n’aimais pas ce que je voyais. « Peut-être que les choses sont irrémédiables finalement, que tout a une raison. Oui, c'est ça, c'est comme ça que ça se passe. Je suis un monstre en fait, depuis le début, c'est pour ça que je vais devenir comme ça ... Moi qui croyais à une erreur ... » Son accablement me fit pitié. Elle était une fille bien, pas une meurtrière en devenir, j’en avais acquis la certitude à présent. « Ne dis pas de bêtises, coupais-je sèchement. Que tu croies ou non à mon Don, il n’y a rien de plus aléatoire et de plus malléable que le futur. Il n’existe pas de prophéties ou de malédictions édictées d’avance, de fil existentiel tissé à l’avance par les Parques, poursuivis-je, cette fois avec un calme olympien. Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous faisons de notre avenir, rien de plus. Mon Don ? Il ne m’avertit que de dangers potentiels, des choses qui surviendront si je ne trouve pas moyen de les prévenir. Le futur peut être modifié, je le sais. » insistais-je, posant sur elle un regard entendu.
Je m’étais rapprochée de quelques pas, tout en parlant ; posant finalement mes mains sur ses épaules, je plongeai mon regard chocolat dans le sien, noir : un regard sans haine, simplement égal. « Je n’ai jamais eu la moindre vision de toi, Emalee Gilliam. Pour ce que ça te vaudra, je ne crois pas non plus que tu aies en toi une quelconque prédisposition à devenir une folle assassine, ni que pèse sur ta personne une sotte malédiction qui t’y obligerai. Je crois en revanche que la seule bête sauvage à redouter se trouve en l’homme, et je n’écarte pas l’hypothèse que ce que tu as fait cette fameuse nuit t’ait plu. Dis-moi que j’ai tort et je te croirais, mais sois sincère. » Posant sur elle un œil intensément scrutateur et pénétrant, l’enjoignant mentalement de toutes mes forces à me dire la vérité, j’attendis un peu, avant d’ajouter : « Tu ne veux faire de mal à personne, dis-tu ? Tu n’es pas aveugle, tu sais bien que ça n’a jamais été un jeu. Clyde a-t-il jamais entrepris quelque chose de ce genre uniquement pour s’amuser ? Crois-tu sérieusement que les gens que vous avez torturés ou tués n’ont pas soufferts ? Et sa haine des nés-moldus ? C’est ce que tu veux du monde où tu grandiras, un monde où un sorcier pourra être emprisonné pour sa non-pureté du sang, assassiné ou traqué ? Est-ce que tu cautionnes ça ? Détrompes-moi, je ne veux pas te juger mais c’est ce que tu sembles affirmer. »
Sa concentration sur la tâche ingrate et rébarbative que nous devions accomplir était proprement stupéfiante et, seule, m’indiqua l’impact – bien plus grand que je ne l’avais cru – que mes propos pouvaient avoir sur elle, puisqu’elle refusait désormais de croiser mon regard. Y voyant un signe de dénégation froide ainsi qu’une farouche volonté de m’éviter, je soupirais profondément. J’avais voulu lui remettre les idées en place, je n’avais fait que changer cette fille en âne bâté. Résolue pourtant à obtenir gain de cause, j’entrepris de la fixer obstinément jusqu’à ce qu’il lui fût impossible d’éviter plus longtemps mon regard. Peu m’importait ma fierté ou ce qu’elle pouvait bien penser de moi à présent, avec sa logique de petite fille gâtée : elle méritait mieux que de se faire embrigader par Clyde et de commettre des meurtres au nom d’une amitié. Aucun, absolument aucun ami ne valait que l’on prenne une vie pour lui si ce n’était en légitime défense. Les chuchotis bourdonnant à mon oreille me semblaient intrusifs, inappropriés face au duel verbal dans lequel j’étais engagée. Merlin, pourrais-je jamais cesser d’avoir à lutter comme un beau diable dès que je tentais de persuader un proche d’Andrews ? Étaient-ils tous si aveugles et imperméables à la logique la plus élémentaire, ou avaient-ils simplement, de manière totalement manichéenne, le mal en eux ? La plupart étaient pourtant à Serdaigle !
La distance entre nous parla mieux que n’importe quelle tirade lorsque la troisième année se retourna enfin vers moi.
« Je n'ai jamais évoqué un quelconque charabia et n'ai pas non plus commandé une vision comme on commande un cheeseburger dans un fastfood. Je voulais juste savoir si ... Tu sais quoi, laisses tomber. Tu as raison, je ne comprends pas les conséquences que peuvent avoir tes visions sur toi, je ne mesure pas la douleur qu'elles t'infligent, directement comme indirectement. Personne ne peut comprendre, personne ne peut imaginer. Et j'ai beaucoup de choses à apprendre oui, effectivement, mais je suppose ne pas compter sur toi pour m'en apprendre un peu plus. Je n'y suis pour rien. Excuse-moi d'avoir utilisé des mots non appropriés, excuse-moi de t'avoir demandé cela, c'était inapproprié. »
Ses paroles me touchaient, plus que je ne l’aurais cru. Au moins ne m’avait-elle pas considéré comme une machine à prémonitions : elle avait peur, rien de plus, son comportement jusque dans sa façon de bouger l’indiquait malgré elle. Elle avait l’honnêteté de reconnaître son ignorance : c’était plus que ce à quoi bien des gens acceptaient de condescendre.
« Et je n'adopte pas la doctrine de Clyde, j'aime mes amis, je reste donc près d'eux. Je n'ai envie de me venger de personne, ni de rien. Je n'ai envie de faire de mal à personne. Je n'ai pas de rancœur et ils le savent très bien. Que tu me prennes pour une idiote, pour une fille cruelle, pour un monstre, je ne pourrais pas le changer, tu penses ce que tu penses. Mais il faut croire que tu as raison, je suis effectivement monstrueuse, puisqu’apparemment je suis destinée à être un monstre, ce n'est pas pour rien sûrement suis-je réellement mauvaise. »
Mais bon Merlin, que disait-elle ? Je ne pus m’empêcher de soupirer bruyamment, levant les yeux au ciel. Moi qui haïssait les mélodrames, tout cela était positivement ridicule et jamais je n’avais affirmé – ni entendu, d’ailleurs – de telles sornettes. Je ne la croyais ni idiote, ni cruelle, et encore moins un monstre. « Qui ne dit mot consent, citais-je simplement sans la regarder. Passes-moi la colle s’il te plaît. » demandais-je brièvement, rafistolant un livre tout en écoutant la suite avec attention. Un vague sentiment de culpabilité passager m’envahit en la voyant s’effondrer lourdement contre les étagères de la Bibliothèque, une expression distraite et presque fataliste peignant ses traits. Quoi qu’il en soit, je n’aimais pas ce que je voyais. « Peut-être que les choses sont irrémédiables finalement, que tout a une raison. Oui, c'est ça, c'est comme ça que ça se passe. Je suis un monstre en fait, depuis le début, c'est pour ça que je vais devenir comme ça ... Moi qui croyais à une erreur ... » Son accablement me fit pitié. Elle était une fille bien, pas une meurtrière en devenir, j’en avais acquis la certitude à présent. « Ne dis pas de bêtises, coupais-je sèchement. Que tu croies ou non à mon Don, il n’y a rien de plus aléatoire et de plus malléable que le futur. Il n’existe pas de prophéties ou de malédictions édictées d’avance, de fil existentiel tissé à l’avance par les Parques, poursuivis-je, cette fois avec un calme olympien. Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous faisons de notre avenir, rien de plus. Mon Don ? Il ne m’avertit que de dangers potentiels, des choses qui surviendront si je ne trouve pas moyen de les prévenir. Le futur peut être modifié, je le sais. » insistais-je, posant sur elle un regard entendu.
Je m’étais rapprochée de quelques pas, tout en parlant ; posant finalement mes mains sur ses épaules, je plongeai mon regard chocolat dans le sien, noir : un regard sans haine, simplement égal. « Je n’ai jamais eu la moindre vision de toi, Emalee Gilliam. Pour ce que ça te vaudra, je ne crois pas non plus que tu aies en toi une quelconque prédisposition à devenir une folle assassine, ni que pèse sur ta personne une sotte malédiction qui t’y obligerai. Je crois en revanche que la seule bête sauvage à redouter se trouve en l’homme, et je n’écarte pas l’hypothèse que ce que tu as fait cette fameuse nuit t’ait plu. Dis-moi que j’ai tort et je te croirais, mais sois sincère. » Posant sur elle un œil intensément scrutateur et pénétrant, l’enjoignant mentalement de toutes mes forces à me dire la vérité, j’attendis un peu, avant d’ajouter : « Tu ne veux faire de mal à personne, dis-tu ? Tu n’es pas aveugle, tu sais bien que ça n’a jamais été un jeu. Clyde a-t-il jamais entrepris quelque chose de ce genre uniquement pour s’amuser ? Crois-tu sérieusement que les gens que vous avez torturés ou tués n’ont pas soufferts ? Et sa haine des nés-moldus ? C’est ce que tu veux du monde où tu grandiras, un monde où un sorcier pourra être emprisonné pour sa non-pureté du sang, assassiné ou traqué ? Est-ce que tu cautionnes ça ? Détrompes-moi, je ne veux pas te juger mais c’est ce que tu sembles affirmer. »
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
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Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- M'étant replongée aussitôt dans mon travail, je préférais ne plus croiser le regard de Montana. J'entendais toujours au loin les murmures, sans pour autant prendre la peine de les détailler, d'y faire attention. J'avais toujours eu en ma connaissance la haine que pouvait porter Montana à l'égard de Clyde, mais je ne pensais pas pouvoir être à mon tour cible de sa colère. Pour être honnête, je n'étais jamais remise en cause. Souvent appréciée, je ne m'étais que très peu vue remise en cause. Et cette fois-ci avait été des plus virulente. Je n'avais pas de marche de manoeuvre, ne sachant plus vraiment comment agir dans cette situation, je préférais me concentrer sur la tâche qui m'était incombé et de partir au plus vite de cet endroit devenu soudainement désagréable.
« Ne dis pas de bêtises. Que tu croies ou non à mon Don, il n’y a rien de plus aléatoire et de plus malléable que le futur. Il n’existe pas de prophéties ou de malédictions édictées d’avance, de fil existentiel tissé à l’avance par les Parques. Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous faisons de notre avenir, rien de plus. Mon Don ? Il ne m’avertit que de dangers potentiels, des choses qui surviendront si je ne trouve pas moyen de les prévenir. Le futur peut être modifié, je le sais. »
Je m'accrochais presque désespérément à l'idée que le futur n'était qu'un mirage lointain pouvant prendre, à mesure que l'on avance, des formes variées. Il n'était pas très malin de déjà m'imaginer en folle dingue, après tout je pouvais encore donner aux choses un chemin bien différent. Je ne devais pas perdre espoir, sous prétexte que des petits idiots ont prophétisé ma décadence, il ne fallait jamais perdre l'espoir. Je comprenais soudainement que perdre cet espoir aurait été le premier pas vers le futur annoncé. J'avais des valeurs, importantes et m'ayant été inculquées par des personnes à la bonté immensurable. Douter de mon avenir était aussi douter de tout ce qu'ils avaient pu m'offrir, les valeurs importantes de la vie telles que le respect, l'amour et la loyauté.
« Je n’ai jamais eu la moindre vision de toi, Emalee Gilliam. Pour ce que ça te vaudra, je ne crois pas non plus que tu aies en toi une quelconque prédisposition à devenir une folle assassine, ni que pèse sur ta personne une sotte malédiction qui t’y obligerai. Je crois en revanche que la seule bête sauvage à redouter se trouve en l’homme, et je n’écarte pas l’hypothèse que ce que tu as fait cette fameuse nuit t’ait plu. Dis-moi que j’ai tort et je te croirais, mais sois sincère. »
Cela valait ce que cela valait et j'espérais qu'elle dise vrai. Cependant, en ce qui concernait l'attaque du bal, je n'avais pas vraiment l'intention de lui confier mes impressions, surtout après ce qui venait de se passer. De plus, il m'était déjà bien difficile de comprendre les divers sentiments qui m'avaient traversée ce soir là. Je me souviens d'avoir été déçue, en effet j'avais attendu ce bal avec plaisir, l'idée de danser au bras de Mason Sommers, de porter une belle robe, de beaux bijoux et de me faire tout simplement belle m'avait grandement séduite; alors que Clyde nous annonce que nous n'irions pas m'avais profondément touchée. J'eu ensuite peur, peur que tout dégénère, qu'il ne s'emporte malgré ses consignes, qu'il n'y ai des victimes -une peur justifiée-. Pour la première fois, ce soir là, je mettais mon intuition de côté pour suivre mes amis avec une confiance aveugle.
Cependant, lors de l'attaque, je ne pu réprimer une certaine joie. Non pas dûe aux attaques, mais simplement par la magie que j'étais à présent capable de maîtriser. Je me voyais autrement que la petite et fragile Emalee, j'étais puissante et n'avais besoin de la protection de personne. Comment ne pas être agréablement surprise par une puissance nouvellement découverte, un pouvoir incommensurable placé entre mes mains.
« Tu ne veux faire de mal à personne, dis-tu ? Tu n’es pas aveugle, tu sais bien que ça n’a jamais été un jeu. Clyde a-t-il jamais entrepris quelque chose de ce genre uniquement pour s’amuser ? Crois-tu sérieusement que les gens que vous avez torturés ou tués n’ont pas soufferts ? Et sa haine des nés-moldus ? C’est ce que tu veux du monde où tu grandiras, un monde où un sorcier pourra être emprisonné pour sa non-pureté du sang, assassiné ou traqué ? Est-ce que tu cautionnes ça ? Détrompes-moi, je ne veux pas te juger mais c’est ce que tu sembles affirmer. »
Elle avait raison, ce n'était pas un jeu. Et elle marquait également un point, je ne voulais pas d'un monde intolérant et haineux. Cependant je connaissais Clyde, et avait toujours cru en sa bonté naturelle. Il n'était pas si froid qu'il pouvait le laisser voir. Nos moments d'intimité m'offraient une connaissance de son être plutôt développée, et je doutais de sa capacité à faire le mal autant que de la mienne.
« Montana, je ne veux pas d'un monde où la pureté du sang serait souveraine. Je ne veux pas d'un monde haineux. Et je sais que des erreurs ont pu être commises. Cependant, je connais Clyde, et je crois en lui. Je crois en sa capacité de compréhension du monde, et je sais qu'il n'est pas mauvais. Je ne cautionne pas, je ne crois simplement pas que Clyde soit capable d'aller si loin. »
L'attaque de Noël avait été une petite attaque, dans le but de faire peur aux élèves de Poudlard. Je ne cautionnais pas son déroulement, mais comprenais qu'un élève si souvent rejeté, tel que Clyde, ne veuille se venger. Cette attaque était censée n'être que dissuasive et non pas dangereuse, et Clyde déplorait lui même les victimes.
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
♦ ARRIVÉE : 18/02/2010
Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
Je me sentais dramatiquement et excessivement impliquée auprès de cette adolescente qu'étrangement, j'avais envie de tirer vers le bien, elle et sa meilleure amie - décidément, il faudrait que je songe à voir un psychologue pour ma tendance prononcée à vouloir sauver le monde entier. Ça devait provenir de l'influence de mon don ou quelque chose comme ça ... et puis, qui étais-je pour déterminer ce qui était bon ou mauvais ? Emalee en face de moi croyait certainement sa façon d'agir bénéfique et logique, puisqu'elle se contentait de suivre ses amis ; mais ma sérieuse désaffection du conformisme en plus des évidentes carences d'un tel raisonnement m'empêchait d'adhérer à ses propos. Je tentais donc de la placer malgré elle en face de ses propres contradictions pour susciter chez elle une réaction quelconque autre que le silence buté dans lequel elle s'était enfermée comme une véritable enfant depuis plusieurs minutes maintenant : il suffisait de l'observer pour comprendre qu'elle n'avait jamais été véritablement habituée aux reproches et à être remise en question. Les gens l'idolâtraient de manière générale, et nul ne s'était jamais demandé si la gentille petite Emalee agissait toujours de manière appropriée. Mais un talent au Quidditch, un joli minois et un peu de poudre aux yeux ne suffisaient pas à me berner : j'y étais certes allée sans ménagement ni délicatesse, mais voilà au moins une confrontation qui laisserait une trace indélébile dans son esprit et l'inciterait à réfléchir. La hâte menant à la fuite lui semblait à présent une option séduisante à n'en pas douter, mais elle se fourrait le doigt dans l'œil jusqu'à la clavicule si elle pensait sérieusement que j'allais la laisser noyer ainsi le poisson.
« Ne dis pas de bêtises. Que tu croies ou non à mon Don, il n’y a rien de plus aléatoire et de plus malléable que le futur. Il n’existe pas de prophéties ou de malédictions édictées d’avance, de fil existentiel tissé à l’avance par les Parques. Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous faisons de notre avenir, rien de plus. Mon Don ? Il ne m’avertit que de dangers potentiels, des choses qui surviendront si je ne trouve pas moyen de les prévenir. Le futur peut être modifié, je le sais. »
J'espérais sans toutefois trop m'avancer que mes paroles avaient raffirmé en elle un espoir, un raisonnement cohérent auquel se raccrocher dans les moments de doute ; après tout, ne m'avait-on pas prédit à moi que je deviendrais une grande voyante pour finalement sombrer dans la folie après avoir été torturée par les hommes de Clyde ? Devais-je lui rappeler ces affirmations ? Je n'en étais certaine encore, m'efforçant sans trop savoir comment de mesurer l'influence et l'impact qu'une telle douche froide pourrait avoir sur elle. Je ne saisissais pas comment elle pouvait cautionner des évènements tels que ceux que ses amis et elle avaient entraînés, et ce bien que ses proches en soient précisément les instigateurs. Elle se releva enfin vers moi pour me répliquer, mes derniers mots l'ayant sans doute marquée plus que tout le reste de mon petit laïus :
« Montana, je ne veux pas d'un monde où la pureté du sang serait souveraine. Je ne veux pas d'un monde haineux. Et je sais que des erreurs ont pu être commises. Cependant, je connais Clyde, et je crois en lui. Je crois en sa capacité de compréhension du monde, et je sais qu'il n'est pas mauvais. Je ne cautionne pas, je ne crois simplement pas que Clyde soit capable d'aller si loin. »
Sa confiance en Clyde surtout venant d'une personne aussi proche de lui aurait du me rassurer, me rasséréner, mais je ne parvenais simplement pas à faire confiance. Clyde était intelligent, c'était indubitable, mais il était aussi capable du pire comme du meilleur.
« Tu as bien de la chance. soufflais-je d'une voix sombre, exprimant ma difficulté à partager son optimisme. Comment peux-tu le laisser sans sourciller emprunter une telle voie ? Au fond de toi tu dois bien savoir que sa vengeance par la force ne résoudra rien, qu'il y a de meilleurs moyens ... Je veux dire, il est sans doute le garçon le plus intelligent de cette école, tu ne vas pas me dire qu'il n'a aucun autre moyen à sa disposition pour briller que d'imposer sa volonté comme un barbare ! »
J'avais repris progressivement le ton de l'échange plutôt que celui du sermon avec Emalee et j'espérais qu'elle s'en apercevrait : je parvenais à présent un peu mieux à comprendre ses motivations, mais un très net désenchantement perçait malgré tout dans ma voix.
« Ne dis pas de bêtises. Que tu croies ou non à mon Don, il n’y a rien de plus aléatoire et de plus malléable que le futur. Il n’existe pas de prophéties ou de malédictions édictées d’avance, de fil existentiel tissé à l’avance par les Parques. Ce sont nos choix qui déterminent ce que nous faisons de notre avenir, rien de plus. Mon Don ? Il ne m’avertit que de dangers potentiels, des choses qui surviendront si je ne trouve pas moyen de les prévenir. Le futur peut être modifié, je le sais. »
J'espérais sans toutefois trop m'avancer que mes paroles avaient raffirmé en elle un espoir, un raisonnement cohérent auquel se raccrocher dans les moments de doute ; après tout, ne m'avait-on pas prédit à moi que je deviendrais une grande voyante pour finalement sombrer dans la folie après avoir été torturée par les hommes de Clyde ? Devais-je lui rappeler ces affirmations ? Je n'en étais certaine encore, m'efforçant sans trop savoir comment de mesurer l'influence et l'impact qu'une telle douche froide pourrait avoir sur elle. Je ne saisissais pas comment elle pouvait cautionner des évènements tels que ceux que ses amis et elle avaient entraînés, et ce bien que ses proches en soient précisément les instigateurs. Elle se releva enfin vers moi pour me répliquer, mes derniers mots l'ayant sans doute marquée plus que tout le reste de mon petit laïus :
« Montana, je ne veux pas d'un monde où la pureté du sang serait souveraine. Je ne veux pas d'un monde haineux. Et je sais que des erreurs ont pu être commises. Cependant, je connais Clyde, et je crois en lui. Je crois en sa capacité de compréhension du monde, et je sais qu'il n'est pas mauvais. Je ne cautionne pas, je ne crois simplement pas que Clyde soit capable d'aller si loin. »
Sa confiance en Clyde surtout venant d'une personne aussi proche de lui aurait du me rassurer, me rasséréner, mais je ne parvenais simplement pas à faire confiance. Clyde était intelligent, c'était indubitable, mais il était aussi capable du pire comme du meilleur.
« Tu as bien de la chance. soufflais-je d'une voix sombre, exprimant ma difficulté à partager son optimisme. Comment peux-tu le laisser sans sourciller emprunter une telle voie ? Au fond de toi tu dois bien savoir que sa vengeance par la force ne résoudra rien, qu'il y a de meilleurs moyens ... Je veux dire, il est sans doute le garçon le plus intelligent de cette école, tu ne vas pas me dire qu'il n'a aucun autre moyen à sa disposition pour briller que d'imposer sa volonté comme un barbare ! »
J'avais repris progressivement le ton de l'échange plutôt que celui du sermon avec Emalee et j'espérais qu'elle s'en apercevrait : je parvenais à présent un peu mieux à comprendre ses motivations, mais un très net désenchantement perçait malgré tout dans ma voix.
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Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
- « Tu as bien de la chance. »
Son air était sombre, fermé, je comprenais cette fois à quel point sa méfiance envers Clyde était élevée, sans réellement la comprendre. Je n'étais pas idiote, comment aurais-je pu comprendre telle méfiance, alors que j'accordais à Clyde la confiance la plus aveugle et la plus sincère. Je n'étais pas en mesure de comprendre la retenue que pouvait avoir la jeune Serdaigle envers mon ami. Mais le connaissait-elle seulement? J'avais appris à ne jamais me fier aux bruits de couloir pour juger une personne. Elle était intelligente, très intelligente, pourquoi n'essayait-elle pas de connaitre Clyde, de lui parler, ainsi peut être s’apercevrait-elle de ce qu'il était réellement, une bonne personne, et un jeune homme intelligent et passionnant.
« Comment peux-tu le laisser sans sourciller emprunter une telle voie ? Au fond de toi tu dois bien savoir que sa vengeance par la force ne résoudra rien, qu'il y a de meilleurs moyens ... Je veux dire, il est sans doute le garçon le plus intelligent de cette école, tu ne vas pas me dire qu'il n'a aucun autre moyen à sa disposition pour briller que d'imposer sa volonté comme un barbare ! »
Bien sur que je ne laisserai jamais Clyde se mener lui même à sa perte. Bien sur que je ferai tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'il n'en arrive jamais à de tels extrêmes. Il était assez intelligent pour choisir sa propre voie, et j’espérais être à ses côtés encore longtemps. Je n'étais pas aveugle, le groupe que Clyde avait fondé, et dont je faisais partie, n'était pas à vocation humanitaire, l'attaque du château en était la preuve formelle. Fondé sur la colère d'un jeune garçon trop longtemps prit de haut, il n'était autre qu'un exutoire, une manière de reprendre confiance, mais je refusais de le voir comme une sorte d'organisation malveillante ayant pour but de détruire l'école et ses élèves. Je connaissais Clyde, et malgré les apparences qu'il s'évertuait à garder, il m'arrivais d'entrevoir une peine enfouie, lointaine mais toujours présente dans un coin de son coeur. Voila ce que je voyais en lui, quelqu'un qui tente de se sortir d'une douleur possessive. Nous avions tous des moyens différents de nous sortir de cette douleur, certains faisaient tout pour être aimés, d'autres se droguaient, d'autres encore s'enfonçaient dans le travail afin de tout oublier, Clyde, lui, avait besoin de ce groupe, besoin de ce partage de mêmes idées pour passer outre cette douleur. L'école est le moment de tous les excès, bien sur il y avait d'autres moyens pour "briller", mais ce n'était pas les siennes.
« Le laisser emprunter cette voie? Je crois que tu surestimes un peu mon influence sur Clyde, Montana. Et tu as raison, je suis persuadée que la violence ne résout rien, et qu'elle ne permet jamais d'assouvir un besoin quelconque de vengeance, lui même relativement vain. Que veux-tu que je fasse? Que je lui demande d'arrêter? Que je quitte le groupe? Penses-tu sincèrement que tout cela changerait quelque chose? Nous avons tous nos propres réactions, notre propres manières de réagir face à une souffrance. Clyde est une bonne personne, je le répète, et il dépassera tout cela un jour. En attendant, je préfère être à ses côtés, parce qu'il est mon ami, et que je tiens à lui. »
C'était peu dire. Au cours de ces trois années, j'avais appris à connaître Clyde, peut être mieux que quiconque, ou en tout cas différemment. Il y avait en réalité plusieurs Clyde, celui qu'il donnait à voir en public, et celui qui passait de longues soirées à discuter avec moi. Il n'était pas mauvais, il n'était pas cruel, il était en colère, et je refusais de le cataloguer comme futur danger, il ne l'était pas, et ne le serai jamais.
Emalee Gilliam- ♦ HIBOUX POSTÉS : 362
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Re: mrs clumsiness. ♦ ft. Ema'
Allais-je devoir un jour combattre et assassiner cette jeune femme pour l'heure innocente qui me faisait face, pour le plus grand bien de tous ? J'espérais et priais pour le contraire : je le ferais sans hésiter - je me connaissais - mais son sourire candide et empli de confiance en l'avenir, que je voyais quant à moi sombre et sanglant pour en avoir trop de fois eu la vision me hanterait, j'en éprouvais l'intime certitude au fond de mon être. Emalee ne méritait pas le sort qui lui était réservé pour avoir commis la seule faute de côtoyer une personne infiniment plus sombre qu'elle, bien qu'elle-même ne perçoive assurément pas Clyde ainsi, cet état de faits au moins émergeait clairement de son discours ; elle ne prêtait pas foi à mes propos, parce qu'elle en avait bien trop en Clyde Andrews. Aveuglée ou confiante à raison ? Seul le futur me le dirait, c'était une prémonition que je n'avais pas encore eue. J'aurais bien sûr pu apprendre à connaître Clyde, mais c'était un périple aussi périlleux et ardu que celui d'Hercule lui-même : jamais le Ravenclaw ne me laisserait l'approcher à moins d'un appât juteux - en l'occurrence, probablement mon Don. Il m'était quasiment impossible de faire preuve de ce que je considérais comme de la naïveté de la part de ma cadette, mais les choses étaient ainsi et je ne semblais pas avoir énormément à perdre dans cette entreprise ni d'ailleurs beaucoup moins de chance qu'avec mes précédentes méthodes : j'avais tout à y gagner, et les conséquences n'en seraient qu'infimes. Le passage des étudiants du futur était inquiétant mais j'aurais dû le voir, obtenir de moi-même ne serait-ce qu'un infime aperçu de cet avenir qu'ils évoquaient avec tant de crainte - or, je n'avais rien vu. Mon Pouvoir m'avait-il abandonnée ? J'ignorais encore si cette seule perspective représentait une source d'horreur ou un formidable soulagement : si tel était le cas, j'allais probablement me sentir très rapidement amputée d'une part de mon être mais également ôtée d'un poids. Peut-être la solution se trouvait-elle d'ailleurs sous mes yeux, là dans cette hypothèse : comment approcher Clyde en déconnectant de notre conversation l'intérêt que je pouvais revêtir pour lui ? En lui mentant, c'est-à-dire en lui faisant croire être redevenue une personne ordinaire - sans danger. Mais comment alors conserver son attention ?
Le regard d'Emalee se fit moins fuyant, mais je n'étais pas aveugle : je ne l'avais pas réellement convaincue de ma théorie. Les brimades endurées par Clyde ne valaient pourtant pas d'être passées sur le château tout entier et encore moins par des morts. D'une nature aimante et généreuse malgré les vicissitudes essuyées au cours de ma scolarité, je ne pouvais concevoir une telle haine, pareille animosité à l'égard de l'école de sorcellerie. C'était mon berceau, mon second foyer, les années au cour desquelles j'avais appris à domestiquer partiellement mon Don grâce à l'assistance bienveillante du professeur de Divination.
« Le laisser emprunter cette voie? Je crois que tu surestimes un peu mon influence sur Clyde, Montana. Et elle se sous-estimait assurément, n'ayant rigoureusement aucune conscience de sa propre valeur. Un enfant se serait aperçu d'à quel point le tortueux Clyde s'attendrissait pour cette jeunette. Et tu as raison, je suis persuadée que la violence ne résout rien, et qu'elle ne permet jamais d'assouvir un besoin quelconque de vengeance, lui même relativement vain. Que veux-tu que je fasse? Que je lui demande d'arrêter ? Que je quitte le groupe ? Eh bien, peut-être. Clyde Andrews s'était-il jamais heurté à la moindre résistance à sa volonté outre celle de l'administration ? Un refus plus proche de lui, quelques paroles sensées allant à l'opposé de sa logique démente auraient peut-être le pouvoir de lui remettre les idées en place. Qu'elle lui expose clairement la réalité, c'était tout ce que je demandais à Emalee. Penses-tu sincèrement que tout cela changerait quelque chose ? Nous avons tous nos propres réactions, notre propres manières de réagir face à une souffrance. Clyde est une bonne personne, je le répète, et il dépassera tout cela un jour. En attendant, je préfère être à ses côtés, parce qu'il est mon ami, et que je tiens à lui. »
« Ta passivité ne résoudra strictement rien. Mais de toute évidence, tu ne vois aucun problème à ce qu'il soit pour lui acceptable de blesser des gens pour s'affirmer. » répliquais-je, lassée de cette conversation avec un mur. « Est-ce que je crois que lui exprimer ton point de vue changerait les choses ? Définitivement oui. Il t'apprécie plus que toute autre hormis peut-être Quinn, te traite comme il n'a jamais été avec personne. Il t'écouterait, toi au moins. »
Montana D. Jones- ▬and I DON'T GIVE A DAMN ;
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