The Time-Turner
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Let's blow a hole in this town ft Ciaràn

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Message par Curtis J. Cullen Sam 11 Déc - 20:45




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Ciaràn & Curtis
Let's blow a hole in this town


Gravity don't mean too much to me
I'm who I've got to be.
These pigs are after me, after you
Run away like it was yesterday!





    Me retournant dans mon lit je pousse un profond soupir. L’infirmerie, je ne peux plus la voir en peinture. J’ai besoin de bouger, besoin de contacts, besoin de savoir ce qui se passe en dehors de ces putains de quatre mures. Je me sens beaucoup mieux maintenant et comme je me plait à me dire, ils m’ont réparé. L’explosion de la tour des Serdaigles n’a pas eu raison de moi ! Cela doit il confirmer le fait que je ne mourrai pas autrement que de la main de Sam ? C’est ce que les envoyés du futur ont prédis après tout ! Et cet événement semble pour moi être une bonne preuve qu’il ne peut rien m’arriver. L’espace d’un instant, je me sens grisé par ce sentiment d’être indestructible. Je pourrais jouer au funambule sur les toits givrés de Poudalrd que je risquerait rien…ou du moins pas la mort. Je remonte ma couverture par-dessus ma tête et disparaît. Je ne pense pas qu’il y ait finalement de quoi se réjouir. Je vais mourir jeune et tué par celui que j’aime. En vieux masochiste que je suis, je pourrais presque me dire que si ma mort est ce qu’il veut alors c’est ce que je mérite mais je ne peux pas…j’ai encore un minimum de dignité et j’espère que c’est ce qui finira par me sauver.

    Je ne sais pas combien de temps j’ai passé à l’infirmerie, je n’ai pas eu l’idée de compter les jours. Je sais juste que cela fait trop longtemps. Il y a bien eu la visite de Sam que je ne suis pas prête d’oubliée mais en dehors de ça c’est le calme plat. J’ai eu d’autres visites mais tout le monde ne parle que de Gossip Magic et de la résistance, ce qui ne fait qu’augmenter ma frustration d’être coincé ici. Je glisse une main à mon front, il n’est plus chaud comme avant mais il reste brûlant. J’ai besoin de me défouler. Je ne supporte pas l’idée de n’avoir pu effleurer aucune peau depuis des jours. Tout mon corps appelle au désir mais je ne ressens que frustration une fois encore. Cette maudite addiction me perdra. Je veux qu’on face attention à moi, je veux me sentir indispensable, je veux faire vibrer…quelqu’un. Je rêve de pouvoir rejoindre Sam mais les choses sont tellement compliquées. Je n’ai même pas pu m’adonner à certains petits plaisirs solitaires, ici il est impossible d’avoir un tant soit peu d’intimité. A ce stade je me satisferais presque de n’importe qui. Ma tête sort de par-dessous les couvertures et je cherche du regard l’infirmière. La voila qui débarque comme pour me satisfaire. Elle n’est absolument pas à mon goût mes ses seins sont énormes et je ne peux m’empêcher d’éprouver un certains plaisir à les fixer jusqu'à la voir rougir. Je lui jette finalement un petit regard lubrique avant de disparaître à nouveau. Voila en quoi consiste mes seules moments d’amusements depuis des jours entiers.

    Une seule pensée me réjouis. Ce soir après les cours, je peux enfin quitter l’infirmerie. J’ai cependant reçu quelques consignes car le choc causé à ma tête était parait il plutôt effrayant. J’en tire simplement une cicatrice sous le cuire chevelu et des maux de tête récurrents. Cela aurait pu être pire. C’est ce qu’ils disent, comme si je devais me satisfaire d’avoir l’envie de m’exploser la tête dans un mur. Chasser la douleur par une autre plus forte, c’est bien mon genre ça ! Les consignes étaient donc de choisir l’un de mes camarades pour veiller sur moi la première nuit, par pures précautions. Bien évidement, j’ai pensé à Sam mais laissez moi rire ! J’imagine sa tête s’il était obligé de venir me chercher à l’infirmerie et veillé à mes moindres besoins. Ahahaha ! Non! En plus, après quelques réflexions, il ne convient pas à mes plans. J’ai besoin de me lâcher et pour ça, j’ai quelqu’un en tête qui me convient beaucoup mieux ! Quelqu’un qui ne me juge pas …Cia ! Il à été prévenu de sa « lourde responsabilité » par l’infirmière en chef et il sais donc qu’il doit venir me chercher après son repas du soir. Et oui, je suis obligé de pendre le mien ici. Sois disant que trop de bruit risqueraient de déclencher d’autres maux têtes. Je fronce les sourcils et bondis hors de mon lit. La subite différence "d’altitude" me fait tourner la tête mais après une seconde tout reprend sa place.

    Je commence donc à emballer mes affaires. J’enfile un jeans et un sweet noir large et confortable. Je me pose finalement sur mon lit et fixe le plafond. J’ai étudier les pierres qui le composent pendant des heures entières et j’ai fini par toujours m’arrêter sur cette fissure sombre et profonde. Elle semble mener vers ailleurs mais c’est très probablement le fruit de mon imagination restreinte à ce lieu. Dans quelques heures ce sera fini. Ce que l’infirmière ne sait pas c’est que j’ai envoyé un message privé à Cia sur son wizardbook. Je lui ai bien fait comprendre que j’aurais besoin de me défouler, de m’amuser…en gros de ne suivre aucunes des consignes médicales que l’on m’a données. Je compte sur lui pour assurer à ce niveau la car je n’ai aucune envie que l’on me fasse la leçon. J’inspire profondément…Le calvaire est bientôt terminé.



Curtis J. Cullen
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Message par Invité Mar 14 Déc - 10:44


    Mortelle usure que la fièvre des jours passés. Et comme l’âme s’épuise quand rien ne la distrait ! Je délaissais les deux idoles de marbre macabre ; des chiens glapissant, déchirant l’air aride et sinistre de leur mélancolie. Les trophées de chasse où s’accumulaient poussière et autres nids se déployaient en charognes le long des couloirs, bruyants par leur appel figé adressé au sol gercé par les innombrables passages. Et les canidés, debout, immenses et hostiles, ombres excroissantes qui gardaient les balustrades du perron, à l’ombre desquels mon mégot n’était qu’une brume convergeant vers leurs naseaux pour les secourir dans leur frigidité. Contre le passage secret mes crépuscules avaient tendance à perdre toute consistance dans cette atmosphère cotonneuse à veiller, alerte, le sommeil de mes semblables. Il y’avait quelque chose de magiquement suave à évoluer dans un monde noctambule lorsque ceux qui attendent le jour pour voir se permettent l’ellipse de ces heures. Les sens venaient tous secourir la vue, et les pores frémissant appréhendaient d’avantage le voisinage des choses. La conscience épousait le moindre atome, tout en devenait particules élémentaires, l’adrénaline d’être pris sur le fait en sourdine, comme l’héroïne qui se gorge d’un rayon lunaire. J'en venais à converger vers un réel tangible, catalysant colères et frustrations qui ici se mêlaient en une informe alchimie, autant d'émotions anéanties au creux de l’ivresse de l’interdit, avant même qu'elles ne se révèlent. L’impétueuse bravade à rester suspendu entre terre et ciel dans l'espace surnaturel d'un bien être étrange. J’aurais pu rester des lustres dans cette posture, et puis me confondre dans le marbre, abandonnant mon mégot pour toute preuve d’une éventuelle ex existence organique, mais j’avais ce soir mission bien plus ambitieuse.

    Curtis. Je n’avais pas cherché à prendre de ses nouvelles, je ne faisais pas partie des âmes qui s’étaient empressées à son chevet, non plus de celles qui avaient nourri de quelconques rumeurs quant à sa santé en berne. J’avais la patience facile, et avais pu glaner quelques nouvelles via le réseau, le nécessaire pour ne pas préoccuper ma conscience. Néanmoins je demeurais dans un état d’alerte latente, veilleur apte à répondre aux liens immuables d’une amitié qui se nourrissait d’un respect mutuel et d’une confiance intrinsèque qui avait germé avec le temps, et n’avait pas à pâtir d’une inconstance éventuelle. Je n’avais aucune compétence médicale pour aider mon camarade en cette période de convalescence, mais comme sur de nombreux sujets, je m’accordais totalement avec sa vision des choses. Végéter entre deux draps, avec une vieille bigote d'infirmière pour projeter ses fantasmes n’hâterai en aucun cas sa remise sur pied. Il est donc inutile de préciser que le help dans lequel il prenait soin de me préciser les heures de rondes du corps médical pouvait justifier toute sortie inopinée.

    Je n’avais pas de montre. Et je m’en foutais. Le temps était stupide et il m’énervait. Il n’y­­ avait pas d’heure, pas de minutes, rien. C’étaient que des barrières tout ça, des foutues limites. Cette nuit, il n’y avait pas le temps, pas l’âge, pas les mots. Il n’y avait que le moment. Et bientôt il n’y’aurait que nous et nos cerveaux déglingués. Je me souvenais encore «  il ne sert à rien de passer son temps à regarder le temps passer, si ce n’est que pour le perdre à le compter. » Les trésors manuscrits de la bibliothèque. Sans pouvoir évaluer l’espace temps, je montais donc la garde devant le bureau de l’infirmière. Grâce à Curtis qui avait eu tout son temps pour se perdre en détails, preuve en était qu’il était temps de le sortir à l’air libre, je savais que je ne tarderais pas à distinguer la blouse blanche investir la galerie puisqu’elle avait ce mois la charge de verrouiller les salles de l’étage.

    Ectoplasme indésirable, il ne m'en faut pas plus pour me glisser baguette en main, dans la porte entrouverte. Bâillement des jours jusqu'alors trop assagis... Baguette en main, parce qu'il n'y'avait pas à répondre à un plan préétablit pour le retour. Moi et mon éternel instinct, je n'étais pas réputé pour être réfléchi, quiconque s'engageait en ma compagnie savait que c'était appréhender l'instant lorsqu'il se présentait lui même. Et que avec le sang de l'âge, les veines de l'expérience avaient acquérri cette étrange capacité à amorcer promptement de grandioses sorties alors même que la situation semblait sans issue. Si l'infirmière repointait plus tôt que prévu, je ne répugnait pas à faire usage d'un pétrificus temporaire.

    Mu par l'élégance discrète du serpent qui se coule irrémédiablement vers sa cible, je distingue enfin une silhouette connue à travers un paravent. Les derniers mètres se font goguenards, scruté d'un oeil désapprobateur par les gargouilles purement esthétique qui surplombent la vaste salle. « Cesse donc d'implorer Cycnos, me voilà, enfile ça que je t'embarque avant que tu t'amouraches des ombres contorsionnées des façades qu'on t'imposes. » Je lui jetai une veste épaisse pour pallier à toute sortie nocturne. J'affichai mon indécence dans ma posture même, comme inconsistant, on aurait pu croire que j'étais l'ado mou et flemmard qui avait sa place en ses lieux. Mais j'avais le regard bien trop pétillant de cynisme et de quelques lueurs promesses indéchiffrables de mauvais augure, pour qu'on se laisse décontenancer par ma seule allure.

    Jeunesse qu’on aborde qu’on saborde, au départ d’une grande course folle et rouge bouillant, à travers les flèches de mes déboires qui nous transpercent de part en part, toi mon frère. Dehors le ciel est d’une teinte rouge cendre, fronce les sourcils avec autorité, n'attends plus que l'éclat éthéré de nos corps. Sourire carnassier qui trouve échos dans le regard complice de Cullen ; « Allons donc suicider nos emmerdes. »

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