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rien ne vaut le coup du hasard. ♦ ft. Quinn.

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Message par Tradd Cooper Sam 20 Fév - 0:24


J’étais dépassé. Dans l’incapacité complète de me concentrer sur le moindre élément, comme si un simple mouvement, une simple ombre, ou même un murmure résonnaient durement dans mon esprit et me rappelaient les évènements récents, la soirée du bal qui avait viré en une véritable catastrophe. Mon unique soulagement résidait dans la pensée que mes proches s’en étaient sortis sans encombre, et que je n’avais rien, contrairement à une certaine prédiction qui annonçait ma mort imminente. C’était précisément cette prédiction qui hantait toutes mes pensées. J’avais beau tenter de la chasser, elle revenait ; incessante, obsédante. Ainsi, je méditais sur les différentes éventualités qui s’ouvraient à moi. J’avais commencé par ne pas y croire, la balayer d’un vulgaire revers de la main. Pourtant, désormais, je ne pouvais plus me contenter de fermer les yeux face à cette difficulté, car les faits étaient là. Lorsque cette jeune Serdaigle qui se prétendait devin, Montana D. Jones, s’était prudemment risquée à me faire part de ce qu’elle avait vu dans l’une de ses supposées visions, je lui avais farouchement fait comprendre que je ne croyais pas à ces inepties et qu’elle ne me ferait jamais avaler pareilles balivernes. Je n’avais eu aucune raison de la croire, pour être tout à fait franc. Premièrement, je ne la connaissais pas et ne saisissais pas les raisons qui la poussaient à insister de la sorte. Sa tendance à me suivre partout ne lui était, par ailleurs, pas venue en aide. Ensuite, je n’étais pas du genre à m’emporter pour un rien ; j’avais même le fâcheux don d’écarter tout ce qui me semblait nocif, et ces prédictions me paraissaient réellement suspectes. Finalement, j’avais beau être parfaitement conscient de la haine que Clyde me portais, je ne me sentais nullement en danger. Pourtant, à présent que la prédiction de la jolie brune quant à la soirée du bal s’était tout à fait réalisée, je n’osais me permettre de défier ses mises en garde, et ne pouvais échapper aux pensées obscures qui m’assaillaient. Elles étaient partout. Dans chaque mouvement, dans chaque ombre, dans chaque murmure.

Je refermai brusquement l’ouvrage dans lequel j’étais à demi-plongé, ma main s’attardant longuement sur la couverture usée et rugueuse. Mes iris balayèrent rapidement la pièce, papillonnèrent d’un visage à l’autre, comme mes compères se regroupaient tous dans un même coin de la salle commune. Je plissai les yeux, concentré à capter quelques paroles perdues, mais ne saisissais que des sons trop vagues pour que je les comprenne entièrement. Peine perdue, je ne décelais pas ce qui attirait ainsi leur attention. Soudain, un visage que je reconnus s’échappa du clan et se tourna dans ma direction, un sourire narquois aux bords des lèvres. « Hey, Cooper ! » m’interpela-t-elle en signant un geste, m’invitant à les rejoindre. Pour toute réponse, je pointai mon livre d’un doigt pâle, haussai vaguement les épaules. Si l’on me connaissait, ma réaction semblait des plus anormales, et j’en avais parfaitement conscience. Ainsi, le fait que mon camarade se levât afin de prendre place à mes côtés ne me surprit guère. Je ne m’étais pas attendu à moindre réplique de sa part et tout cela m’agaçait d’avance. « Quoi ? Tu es plus intéressé par les études que par nos petites réunions maintenant ? » avança-t-il avec un coup d’œil complice, pensant certainement que j’entrerais dans le jeu. Ce qui fut loin d’être le cas. Le regard complice se changea brusquement en un air innocent, ce qui résonna comme une menace dans ma tête. « Tu t’es trompé de salle commune, monsieur l’aigle. » Brusquement excédé par le bruit de fond, étouffé par les présences qui me semblaient oppressantes, je roulai des yeux éberlués, me redressai avec fièvre. « Puisque c’est le cas, je suppose que je devrais en changer. » arguai-je tandis que j’attrapais le lourd ouvrage d’Histoire de la Magie. J’eus à peine le temps de me perdre dans la surprise qui se peignait sur les traits de mon ami, et je quittai la pièce en trombe.

Ma démarche habituellement souple avait évoluée sous le coup de l’irritation, en devenait beaucoup plus cadencée et, au loin, on aurait certainement décrit mon l’allure comme celle d’un forcené à la recherche d’un refuge. Dans les couloirs, je croisais quelques têtes familières qui me saluèrent, mais je ne les discernai guère, comme des ombres diffuses qui évoluaient lentement à mes côtés. Chacun retrouvait le chemin de sa salle commune, alors que je m’avançais en direction des escaliers. Je montai, satisfait de constater que les marches m’emmenaient exactement là où je souhaitais me rendre pour une fois. D’ordinaire, elles avaient le don de changer brusquement de trajectoire, et je mettais souvent un temps fou pour arriver devant les lourdes portes de la bibliothèque. J’arrivai sans encombre cette fois, poussai le battant avec une rage que je ne me connaissais guère moi-même jusqu’alors, et m’enfonçai dans l’atmosphère pesante. La bibliothécaire n’était pas à son poste, ce qui me rassura ; en me voyant arriver, elle m’aurait probablement forcé à quitter les lieux et à rejoindre ma salle commune, car il commençait à se faire tard. Par ailleurs, son absence s’expliquait certainement par le fait qu’elle tentât de se débarrasser des élèves qui encombraient encore les tables. Ainsi, j’avançai prudemment, de crainte d’être repéré, m’arrêtai à une bonne distance de son bureau et me glissai lentement sur une chaise. Je posai mon livre sur la table, en profitai pour pianoter distraitement sur le bois massif, un sourire perdu aux coins des lèvres, et me plongeai dans ma lecture. Cette fois, j’en tirai les effets tant escomptés. Les mots qui défilaient sous mes yeux étaient une telle distraction que j’en oubliais toutes mes pensées, me retrouvai dans une sorte d’état second, entre le rêve et la réalité. Je ne sus combien de temps tout cela dura, ne m’aperçut que je me trouvais encore dans la bibliothèque que lorsqu’un ‘clic’ métallique claqua dans l’air plombant. Je mis quelques secondes à émerger, à me sortir de la brume dense qui s’était installée autour de moi, mais finis par me redresser complètement, alerte. Finalement, je compris. Je venais d’être enfermé dans la bibliothèque. J’envoyai valser la chaise où j’étais installé, accourant déjà en direction des lourdes portes que j’avais traversé quelques minutes plus tôt, attrapai la poignée, tirai, mais je ne parvenais évidemment pas à les faire bouger.

« Par Merlin ! » bougonnai-je en tambourinant contre le bois, maudissant intérieurement cet absurde besoin d’isolement social qui m’avait soudainement pris. « Ouvrez-moi, bon sang ! » insistai-je tandis que mes coups perdaient de leur intensité.

Je m’immobilisai, m’abandonnai contre la porte en relativisant. Ce n’était pas le pire endroit où j’aurais pu me retrouver enfermé. À vrai dire, la bibliothèque n’était pas si mal, et j’aurais au moins le loisir de découvrir tout ce que renfermait l’immensité de la pièce. Me redressant calmement, je commençai à reculer, ne lâchai pourtant pas les portes du regard, comme si j’avais eu la faculté de les ouvrir par la simple pensée. À cette idée, j’hochai imperceptiblement la tête. J’étais d’un ridicule ! Fort heureusement, personne n’assistait à cette drôle de scène. Rassuré par l’idée, je tournai les talons, et…

« Wow ! » lançai-je, surpris, en retenant la personne avec laquelle je venais d’éviter, de justesse, une collision frontale. Mes mains sur ses épaules, je l’empêchai de basculer sous le coup, alors que mes yeux étudiaient déjà ses traits. Quinn Harper ? L’ayant reconnue, mes doigts s’attardèrent plus que nécessaires sur ses bras, avant que je ne les retire et les fourre dans les poches de mon jean – j’avais troqué mon uniforme contre une tenue plus sobre. « Rien de cassé ? » m’assurai-je avec un sourire des plus magnifiquement feints.
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Message par Quinn Harper Sam 20 Fév - 3:19

    La nuit avait été longue, peuplée de cauchemars en boucle qui m'avaient réveillé de nombreuses fois en sursaut, haletante et en sueur au milieu de la nuit. A de nombreuse reprise, je dû sortir du dortoir pour me réfugier dans la salle de bain ou encore dans la salle commune vide pour ne pas réveiller les autres filles avec mes sanglots. Je fus particulièrement soulagé de n'avoir croisé personne pendant ces moments de paniques et de faiblesse qui semblaient être de plus en plus fréquents depuis l'attaque de Poudlard. Détrompez-vous. L'attaque en elle-même ne m'avait pas fait peur, puisque j'étais parmi les attaquants. Ce n'était pas le problème. En fait, l'ennuie c'était ce qui c'était passer dans cette salle de classe vide. Dans mes cauchemars, je revoyais parfaitement le corps du Poufsouffle se tordre de douleur, ses yeux briller de larmes et de terreur, mais ce n'était pas le pire. Puis, la scène avec Aden se déroulait, exactement comme cela c'était passé en réalité, dans les moindres détails. Et ensuite, je pointais ma baguette vers le garçon inconscient pour annoncer la formule de l'Avada. Mais avant qu'Aden ne me touche, le garçon se relevait, comme prit d'une vie soudaine, avec un sourire macabre, sourire qui se reflétait sur les lèvres du Gryffondor. Me pointant du doigt, il marmonnait " Tu vas le payer, petite Quinn" avant que je ne sois coincée entre le mur et Aden dont les mains se baladaient sur moi. C'est généralement à ce moment-là que je me réveillais. Sans doute ce cauchemar était-il le fruit de ma culpabilité, mais je ne savais pas trop si je m'en voulais de ne pas avoir suivit les ordres de Clyde ou d'avoir tuer le Jaune. Question qui pourrait parraître idiote pour beaucoup, mais qui pour moi semblait logique. Quoi qu'il en soit, j'avais cru qu'il disparaîtrait avec le temps.

    Ensuite, la journée avait été longue, très longue. Épuisée, je n'avais pas prit le temps de manger le matin et m'étais rendu directement au cours de Potion. À mon grand étonnement, Emalee et Keaton étaient déjà présent, sans doute s'étaient-ils lever tôt, enfin plutôt que je ne l'avais jugé en entendant les pas de Emalee derrière les rideaux de mon lit. Ils m'accueillirent avec un sourire chaleureux que je fis mine de ne pas voir. Je savais que je ne serais pas capable de feindre la bonne humeur aujourd'hui. Et heureusement pour moi, avant que l'on me pose des questions sur ma mine maussade, le prof arriva, nous intimant le silence le plus absolu. Dès que le cours se termina - après avoir raté lamentablement ma potion- je me faufilai avant qu'Ema n'eu le temps de prendre la parole, annonçant que Clyde m'attendait, ce qui était faux, car lui aussi, je faisais de mon mieux pour l'éviter depuis plus de deux jours. Pour une raison toute autre. Clyde était moins réceptif aux émotions des autres qu'Emalee ou que Keaton, mais il me connaissait parcoeur, ce qui lui donnait un avantage. Et par orgueil, ou pour une autre raison, je ne voulais pas qu'il me voit avec beaucoup moins d'aplomb qu'à l'habitude, donc je m'étais également sauvé lâchement de lui.

    Et maintenant, nous étions sagement assis à la grande table des Serdaigle. Le soleil était coucher depuis un long moment déjà et j'avais été forcé d'accompagner Clyde et sa petite protégée pour le dîner, ce qui était en soi une catastrophe. Je jouai dans mon assiette, l'air absente, sans prendre conscience que mon amie m'observait attentivement. De temps à autre, je relevai les yeux vers la table des Rouge et or, me rassurant en ne voyant pas la silhouette d'Aden Teel. Son absence était un soulagement, je dois l'avouer. Reposant mon attention sur le morceau de brocoli que je faisais rouler dans mon assiette encore pleine, je ne vis pas le geste furtif que ma meilleure amie fit à Clyde, dont la voix me fit sursauter quelques secondes plus tard.

    « Quinny?»
    « Hum?»
    « Ça va? Tu n'as rien mangé, tu es malade? Tu devrais peut-être aller à l'infirmerie»
    « Oui, oui, ça va, j'ai seulement pas faim, t'en fait pas, je suis grande, je sais m'occuper de moi-même.»

    Mon ton de voix était sans doute plus dur et plus sec que je ne l'avais souhaité, un ton que je n'utilisais jamais avec Clyde généralement, pourtant à ce moment précis, je souhaitais qu'il s'occupe d'autre chose que de moi ce que je dois avouer, ne m'arrivait que très rarement. Je remarquai sans mal la ride qui apparaissait entre ses sourcils lorsqu'il était soucieux, comme le léger pincement de ses lèvres. C'était une mimique qu'il prenait généralement avec Emalee qui était beaucoup plus fragile que moi. Je ne pu m'empêcher de ressentir un pincement au cœur en le voyant ainsi, et je déposai ma serviette de table avant de me lever, sentant le nœud dans ma gorge qui rendait ma respiration heurtée. Je posai délicatement la main sur son épaule avant de partir vers la sortit de la grande salle. Je traversai de nombreux couloirs avant de me réfugier dans la bibliothèque, ou je reconnu plusieurs élèves de ma maison. Je ne pris pas la peine de les saluer, d'ailleurs ce n'était pas dans mes habitudes. Je passai quelques heures assise dans un coin sombre de la bibliothèque, tout près de la réserve, les yeux rivés sur la page ouverte de mon livre de potion, avant de finalement m'endormir, la tête entre les mains.

    Ce ne fut qu'après quelques heures de sommeil sans rêve que le cauchemar débuta et de nouveau, je me réveillai, pantelante et désorientée. Mon cou me faisait un mal de chien sans doute dû à la position inconfortable que j'avais gardée pendant mon sommeil. Massant le muscle endoloris, je constatai que les lumières de la bibliothèque avait faiblies, que l'on entendait plus les bruissements de pages ni celui de plume. Je fronçai les sourcils avant de me lever, quelle heure était-il? Pourquoi la bibliothécaire ne m'avait-elle pas réveillé? Je fis quelques pas entre les rayons sombres avant de sursauter ; quelqu'un venait de hurler quelque chose que je n'enregistrai pas. Ainsi je n'étais pas seule. Je me dirigeai vers la porte, mais n'eu le temps de rien voir. Quelqu'un manqua de me renverser sur son passage, me rattrapant de justesse avant que je ne bascule. Cooper? Mais que faisait-il là celui-là et pourquoi ces mains s'attardaient autant sur mes bras? D'ailleurs, j'eu un geste pour me dégager, mais déjà ses mains étaient dans les poches de son jeans. Puis il me posa une question avec un grand sourire, tandis que mon visage ne reflétait qu'un air froid et dénuée d'expression.

    « Je ne suis pas faite en sucre.» répliquai-je, sur la défensive. Mes prunelles dévièrent brièvement vers la porte de bois massive avant de revenir vers Cooper. « Nous sommes enfermés?»

    C'était plus une affirmation qu'une question, il semblait évident que nous étions enfermés, sinon pourquoi aurait-il hurlé comme ça? Légèrement méprisante, je détaillais Tradd Cooper. Alors j'allais être coincé avec lui? Ce n'était pas réjouissant. Je n'avais pas le morale, et en plus, je devais rester enfermée avec un idiot de Poufsouffle, que te plaisir. Surtout que je ne lui faisais aucunement confiance, j'étais méfiante de nature et de plus, Clyde détestait Tradd, c'était une raison de plus pour ne pas avoir confiance en lui.

    « Tu as eu la présence d'esprit d'essayer l'Alohomora? On n'sait jamais.»

    Oui bon, j'aurais pu le faire moi-même mais ma baguette était restée dans mon sac près de la table sur laquelle je m'étais assoupie. J'étais certaine que cela ne fonctionnerait pas, la bibliothécaire n'était pas assez bête pour mettre en péril ses livres avec un sort qui permettrait d'ouvrir la porte d’un simple sortilège digne d'un première année, quand même. Mais je me disais que ça ne coûtait rien d'essayer.


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Message par Tradd Cooper Mar 10 Aoû - 20:59

    À l’instant précis où je posai mes yeux sur Quinn Harper, je regrettai amèrement mon soudain intérêt pour les études, les livres, et cette vieille salle qu’était la bibliothèque. Que m’avait-il pris de quitter le confort de ma salle commune noire et dorée pour cette pièce ancienne qui sentait les livres détériorés ? Je n’avais jamais été du type studieux – si ç’avait été le cas, j’aurais été envoyé à Serdaigle plutôt qu’à Poufsouffle – et la caractéristique qui me correspondait était cette facilité d’adaptation, cette sociabilité à toute épreuve, plutôt qu’une passion pour les cours et les études. Néanmoins, mon objectif en m’isolant ainsi n’avait pas été d’apprendre, mais plutôt de trouver une échappatoire à des pensées trop sombres, trop récurrentes. Ma mort devenait entièrement inévitable, depuis que j’en avais appris la prédiction et, surtout, depuis l’attaque du bal de Noël. Avant cela, je n’y avais décemment pas cru. Et puis, ce revirement de situation me fit réévaluer la situation. Si les premières visions de Montana s’étaient réalisées, pourquoi les suivantes failliraient-elles ? En conséquence, je m’étais promis d’accorder tout le crédit qu’elles méritaient à ses visions, et donc de considérer ma mort prochaine comme une réalité. Pour être tout à fait franc, cette part de vérité avait été terriblement difficile à accepter. Aujourd’hui encore, je n’étais pas tout à fait résigné, et bien heureusement. Si mes pensées étaient sombres, toutes tournées en direction de la tombe que je rejoindrais – certainement, si l’on en croyait les visions d’un destin funeste – très bientôt, je parvenais parfois à me convaincre qu’il ne s’agissait guère d’une fatalité, que tout pouvait encore changer et prendre brusquement une autre direction. Malheureusement, dès que ces idées plus optimistes me traversaient l’esprit, me revenaient en mémoire les évènements du bal et je perdais à nouveau tout espoir de m’en sortir sain et sauf. Ainsi, comment m’était-il possible de demeurer aux côtés de gens qui n’avaient que des préoccupations futiles, des distractions inutiles. Je ne leur ressemblais plus. Je n’étais plus que celui qui attendait, qui espérait follement.

    La présence de Quinn ne me mettait pas mal à l’aise, mais elle me dérangeait quelque peu. Je n’avais rien contre elle, ne pouvais d’ailleurs décemment pas me vanter de la connaître, puisque je ne lui avais accordés que quelques mots lors d’un cours de potion en commun. C’était tout. En revanche, j’avais compris – à ces regards peu amènes, ainsi qu’à l’admiration sans borne qu’elle vouait à Clyde Andrews – qu’elle me méprisait avec toute la finesse tout elle était capable. C'est-à-dire, bel et bien aucune finesse. La jeune femme était probablement dotée de beaucoup de talent, mais la discrétion n’en faisait pas partie. À moins que je fusse le seul à avoir le droit à ses traitements de faveur ? Lorsqu’elle posait ses yeux sur moi, c’était tout son visage qui s’assombrissait. J’avais beau ne pas saisir toutes les subtilités de son caractère, j’avais bien compris qu’elle ne m’appréciait pas et, en fin de compte, elle n’était guère la seule. Elle ne m’avait jamais rien fait, mais le seul fait de suivre Andrews comme s’il était le messie me dégoûtait, m’écœurait. Il était censé être le responsable de ma mort ; à mon sens, seule une personne perverse et entièrement dévouée – d’une façon tout à fait malsaine – pouvait être capable de supporter la présence d’un être aussi amoral. Sous prétexte que nous étions différents, que j’étais capable d’attirer ne serait-ce qu’un peu d’attention sur moi, il lançait l’ordre de m’exécuter. Qui pouvait bien tolérer, et même apprécier, sa présence, sinon une personne aussi abjecte que lui ?

    J’en étais là de mes jugements sur Quinn lorsque cette dernière reprit la parole. « Je ne suis pas faite en sucre. » Ca, c'était bien le moins que l'on puisse dire. Quinn était amère, acide, mais pas sucrée. Depuis quelques jours, dès que je la voyais, elle paraissait sur la défensive, comme prête à se lancer dans une joute verbale si l’occasion se présentait. Or, je ne lui avais jamais réellement donné cette occasion, préférant opter pour une toute nouvelle approche, plus douce, plus conciliante. Qui échouait misérablement. La jeune bleue et argent était totalement insensible à chacune de mes tentatives, m’ignoraient royalement ou m’administrait un regard comme seule elle en était capable. Je l’irritais, je le savais, et étais franchement tenté de la pousser dans ses derniers retranchements, bien que cela fût un parfait suicide. De toute façon, crime ou suicide, quel était le mieux ? « Nous sommes enfermés? » Je rejetai brutalement mes stupides pensées morbides, me concentrai sur le visage figé de la jeune femme et acquiesçai avec une moue moqueuse. « À l’évidence... » soufflai-je en pointant les lourdes portes en bois d’un geste évasif de la tête. Au regard qu’elle m’adressa, je compris qu’elle n’appréciait pas que je la joue ainsi avec elle, et je me repris. Il n’était pas question de la provoquer sciemment. Du moins devais-je surveiller mes paroles avec attention afin de ne pas dépasser les limites autorisées.

    Comme elle le faisait si souvent, elle me jaugea d’un regard mauvais, et je ne détournai pas mes prunelles, prudemment posées dans le fond des siennes. Était-il possible d’y lire le moindre indice quant à ma future destinée – tragique ou non ? Je scrutai son regard, son visage, tous ses traits, avec une précision nouvelle – savoir que l’on allait mourir rendait particulièrement observateur – et décidai que j’étais terriblement mauvais à ce jeu. Ses yeux étaient fermés dans le bleu océan qui les teintait, ses traits n’étaient que sentiments méprisants. Elle se donnait des airs de supériorité, et je faillis lui cracher tout ce que j’avais sur le cœur. Pourtant, et je ne sus où j’étais allé chercher cette force, je me retins de justesse, me laissai aller contre le bois des portes et continuai de l’observer en silence. Quelqu’un allait bien finir par le briser, et il ne s’agissait pas de moi.

    « Tu as eu la présence d'esprit d'essayer l'Alohomora? On n'sait jamais. » fit-elle enfin, sa voix résonnant dans l’immensité de la pièce.

    Ma première réaction fut de me demander si elle ne sous-estimait pas mes capacités mentales, et je m’en sentis très violemment vexé. Foutu orgueil masculin mal placé ! Ce n’était pas le moment de réagir ainsi. Ma fierté n’était guère mise en jeu, mais ma survie l’était. Ma seconde réaction fut donc de me reprendre ; j’arquai un sourcil, et ne tardai pas à lever les yeux au ciel, d’un air éberlué. Ainsi, je ne m’étais guère trompé. Elle s’évaluait hautement supérieur à ma petite personne. De quel droit ? Eh bien, son Clyde le lui avait probablement soufflé et, comme à l’ordinaire, elle avait suivi le meneur de meute !

    « Je sais que je n’ai pas ton intelligence chère bleue et argent, mais je ne suis pas tout à fait stupide non plus. » En fait, si. Stupide, je l’étais. Stupide, inconscient, et bien trop téméraire. Où était ma baguette, par Merlin ? « Cela dit, je n’avais pas prévu de jeter un sort aux ouvrages, ma baguette est donc restée dans la salle commune. »

    Quel jeune homme sain d’esprit, conscient du danger qu’il encourait, se promenait-il sans protection aucune, sans baguette aucune, dans les couloirs sombres de l’école ? Je n’étais définitivement pas sain d’esprit. En revanche, j’étais déstabilisé. L’amertume qui avait teinté ma voix ne m’était pas familière. Quant à l’acidité du ton employé, Quinn l’avait certainement mérité, mais je n’étais pas coutumier de ce genre de comportement. J’avais été bien élevé, travaillant patience et respect. Pouah, au diable les bonnes manières ! Clyde, probablement Quinn, et certains autres avaient planifié ma mort, qu’en avais-je bien à faire de paraître impoli ? Je me redressai brusquement, quittant le maintien de la porte en bois.

    « Puis-je savoir où est la tienne ? » lançai-je en imitant son manège.

    Si sa baguette était sur elle – ce que je doutais, car elle aurait probablement prononcé le sortilège elle-même sans me le demander, me jugeant incapable de le faire proprement – j’étais un homme mort. Du moins, bientôt. Était-ce le moment de se mettre à croire en une autorité supérieure et de commencer à prier ?
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Message par Quinn Harper Lun 18 Oct - 3:30

Je ne connaissais pas Tradd Cooper, comme je ne connaissais pas la moitié des élèves de cette école minable, mais je le détestais, comme je détestais la majorité des élèves de cette même école. Puérile? Loin de là. En réalité, il y avait une raison pour laquelle je détestais tout ces élèves qui parlaient de façon enjoués dans les couloirs bondés. C'était clair à mes yeux; ils n'étaient rien. Que des larves facilement manipulables, dont les ambitions pouvaient être anéanties avec quelques mots simplets et naïfs. Qu'avaient-ils fait pour mériter de l'estime? Ou mieux, une simple compassion? Rien. Et simplement pour ça, je les détestais. Ils étaient minables de se laisser embobiner par le premier des idiots qui iraient leur déblatéré n'importe quoi. Et pour moi, Tradd ne sortait pas du lot. Il était comme tous ceux que je haïssais. Une personne extérieure pourrait facilement dire que c'était moi le problème. Que je voyais le monde d'une façon peut appréciable, que j'avais l'esprit fermé, que j'étais asocial. Et alors? Que ce soit moi ou eux, ça ne change rien. Je les détestais toujours autant. Alors pourquoi changer la donne? C'était plus plaisant de tout mettre sur leur dos, comme s'ils étaient les seuls fautifs de leur malheur, de ma haine envers eux.

Je levai le regard vers le visage de Tradd, l'observait avec un oeil provocateur. Un visage anguleux, loin de ceux que j'appréciais. Cependant il n'était ni beau, ni laid. En fait, un visage, beau ou laid, ça ne sert à rien. Le visage de Cooper pourrait être beau, il le serait pour rien. Mais s'il était ni beau, ni laid, il était déplaisant pour moi. Et plus je l'observais, plus je trouvais d'infime défauts qui rendait ce visage désagréable, comme le reflet de mon propre mépris envers lui. Visiblement, je n'étais pas la seule à le détester. Ça se lisait dans ses yeux, il me détestait autant que je le méprisais. Et pourquoi? Parce que je ne l'aimais pas? En réalité, je me foutais de savoir pour quelle raison Tradd Cooper ne m'aimait pas. Nous ne nous connaissions pas, et je n'avais pas l'intention de le connaître. Il était inintéressant, comme un bébé qui nait, tout rose et fripé. Qu’était le principe de s'attarder sur cette chose avec attention? Aucune, tout simplement. Déviant le regard vers la porte de bois massive, qui nous tenait prisonnier, il ouvrit la bouche, sa voix résonna : «À l’évidence... » Je lui jetai un regard noir, mais n'ajoutait rien. Je sentis ses prunelles glisser sur ma peau, avant de se figer dans les miennes, comme dans l'espoir futile de me faire céder. Ça ne marcha pas.

Je n'étais pas de ces jeunes filles influençables et lâches qui abandonnaient facilement. Sinon, jamais je n'aurais été aussi proche de Clyde, jamais je n'aurais attiré son attention. Si Cooper croyait que j'étais le genre de gamine à jouer à la poupée, ou encore de celles qui bavardent des garçons avec ses copines en se vernissant les ongles d'orteils en fuchsia, il se trompait amèrement. Que croyait-il? « Je sais que je n’ai pas ton intelligence chère bleue et argent, mais je ne suis pas tout à fait stupide non plus. » J'arquai un sourcil avant d'hausser les épaules d'un air vaguement irritée. Je n'étais peut-être pas aussi âgé que lui, j'avais peut-être pas son bagage de vie, mais j'étais loin de le croire plus intelligent que la moyenne. En fait, pour moi, Cooper était le même type de rapaces que Aden Teel. Minable et pitoyable. « Cela dit, je n’avais pas prévu de jeter un sort aux ouvrages, ma baguette est donc restée dans la salle commune. » Cette fois, j'eu un sourire narquois. Quel idiot pouvait se balader sans sa baguette? Je posai le regard sur la porte de bois usée par les années, alors que je le traitais d'idiot durement dans ma tête.

« Puis-je savoir où est la tienne ? » Je désignais les fond de la bibliothèque, l'endroit ou je m'étais endormie. Comme si je me balladais sans baguette! D'une part, Clyde m'aurait fait la peau de me montre imprudente, de l'autre, en sachant que Teel se baladait librement dans les couloirs de l'école ne me donnait aucunement envie de prendre des risques. « Là-bas.» Sur ces mots, je traversais les rayons, pour regagner ma place initiale. J'attrapai mon sac et revint vers Tradd, lui jetant un regard méprisant en passant. Pointant ma baguette sur la porte de bois massive, je marmonnai le sortilège. Rien. Nada. J'eu un claquement de langue agacée, comme le faisait si souvent ma mère lorsque mon père l'irritait. « Bon et bien, y'a plus qu'à attendre» sur ses mots, je balançais mon sac dans un coin, remetant ma baguette dans ma poche avant de tourner le dos à Tradd pour m'approcher de l'une des fenêtres.
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