johànn ● « nine crimes » ▬ 5 %

« Je n'ai qu'une envie, celle de crier. Crier pour évacuer ce mal-être, crier pour me sentir libérer d'un trop lourd secret, d’une blessure si profonde qui vous bouffe de l’intérieur, qui consume à petit peu le restant de sentiment que vous possédez. Crier pour tout simplement oublier. Mais rien ne sort, mes lèvres restent bizarrement scellées chaque fois que j'essaie de tout faire sortir. Le seul son que j'entends est celui du battement de mon cœur, un battement faible, irrégulier, un souffle perdant peu à peu vit au fil des années. Un cœur meurtri par les années, pourries par les tristes évènements de ma vie. Alors je cri intérieurement, je souffre seul dans mon silence. Je ne veux pas de leur pitié, de leur considération, je ne veux pas qu'on me plaigne. Je veux juste oublier, vivre comme les autres étudiants. Ma vie se résume aux apparences, aux mensonges et à l'autodestruction. Je préfère rire devant mes amis et faire comme si tout allait bien, comme si le bonheur posait son doux voile sur mon cœur. Un bonheur futile pour un garçon vivant de faux-semblant, un garçon ayant perdu tout repère et dont le seul mot être "heureux" lui donne envie de partir loin, loin de ce monde sans substance. Un monde qu'il ne comprend pas, un monde où il fait semblant d'être intégré, semblant d'avoir la plus belle des vies. Ce garçon c'est moi, Sanyël Johànn Emerson, l'enfoiré qui ment à tout le monde, celui qui sourit au bonheur des autres, rigole aux blagues de son entourage, séduit et profite du plaisir charnel qui apparait comme une échappatoire à toute cette tristesse. Celui qui ne nie pas avoir pris des drogues et qui aime boire sans réel modération. Je peins un portrait bien néfaste de moi, un portrait qui est malheureusement le mien. J'aurais aimé être comme les autres, être fort, être généreux, dévoiler mes sentiments aux autres. Mais ce n'est pas moi, c'est juste le type que j'essaie d'être, un putain de mensonge que je vis au jour le jour, un masque que je me suis construit pour avoir un semblant de vie. Je vis de mensonge, de vise, de rire et de folie. Mais malheureusement tout ce que tout le monde connait n'est qu'une façade. Car oui, je suis juste moi, un enfoiré de jeune garçon qui souffre plus qu'il ne le montre. Un salaud avec une putain d'histoire à la con. »


« Premier temps d'un bonheur éphémère » ▬▬ je revois encore leurs regards, illuminés par l'amour qu'on pouvait y lire.