« They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
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« They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
. RaquelTorres .
« Psychosis. »
•• Qui êtes-vous ?
- NOM - Torres.
PRENOMS - Raquel.
DATE DE NAISSANCE - 12 Mars 1983.
AGE - 19 ans.
ORIGINES - Sang-mêlé.
CLAN - Jusqu'à présent? Le sien.
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- BAGUETTE - A sa teinte blanche et à ses reflets nacrés, il est facile de reconnaître qu’elle a été taillée dans du Frêne. Elle contient un cheveu de vélane et mesure 26.5 cm.
PATRONUS - Un mocassin à tête cuivrée : rapide, capable de se dissimuler facilement, teigneux. Il s’en prendrait sans vergogne à quiconque oserait le déranger, humains compris. Impulsif... à l'instar de Raquel.
BIEN ou MAL ? Raquel ne s'est encore jamais clairement prononcée sur la question. Cependant, l'intérêt douteux de sa famille pour la magie noire -bien qu'elle ne soit pas si connue-, les fréquentations de la jeune femme et sa passion pour les potions les plus dangereuses poussent les autres à la considérer comme une potentielle recrue du Mal.
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- PSEUDO - Sun.
AGE - dix-huiiiit
AVATAR - Megan Fox.
PRESENCE - souvent
COMMENTAIRES ? J'en reviens à mes anciens amours x)
Dernière édition par Raquel Torres le Sam 30 Oct - 16:40, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
•• Présentation libre
« Nous sommes fiers. Fiers de nos racines, de notre sang, et de tout ce que peut représenter notre nom. Nous sommes le paroxysme même de l'Orgueil, quitte à en frôler l'indécence. Torres Espìna Dos Santos Véles. La Tare est un tabou -tous s'en doutent, peu en parlent-, et si notre ambition démesurée devait être égalée, elle ne le serait sans doute que par l'ampleur de notre folie. Implacables fatalités que l'ascendance et le sang. »
D'aussi loin que je m'en souvienne, mère a toujours brillé par ses excès. Tantôt effacée et rêveuse, à peine plus encombrante qu'une ombre; tantôt effroyablement bruyante, exubérante et volubile, se plaignant de tout et de tous. Elle excellait dans le rôle de martyre mais représentait bien souvent le pire des bourreau, trop souvent dévorée par la jalousie que sa psychose était seule à nourrir. Splendide, elle avait l'art et la manière de s'imposer, bien que sa beauté trompeuse ait tout du pire des venins. Ainsi, à l'ombre des regards envieux, respectueux ou seulement méprisants se développaient peu à peu les symptômes de sa future démence.
C’est à ce charme pernicieux qu’à succombé Alejandro, mon père, il y a vingt ans, victime consentante des langoureuses promesses de cette libertine, comme bien d’autres avant lui. Sans doute n’avait-il pas prévu d’y être lié plus de quelques délicieuses heures. Toujours est-il que, bien différents des liens prétendument amoureux qu'il entretenait avec sa fiancée de l'époque, ce furent les hurlements stridents d'un nouveau-né qui l'enchaînèrent, pour le reste de sa vie, à son erreur d'une nuit. Amertume et ressentiment eurent tôt fait de consumer jusqu’à l’agonie la passion qu’aurait pu partager le nouveau couple.
Pas du même monde? Fervents défenseurs de valeurs contradictoires? Hélas! C’était loin d’être leur cas. Leur situation en était même l'exact opposé. Pour leur malheur, ils avaient grandit ensemble, partagé éducation comme famille, et avaient été proches -trop proches. Tels des frère et soeur de coeur, puis amants -rien de moins- alors que le sang les désignait comme cousins. Mère, dans sa folie, réclama pourtant que l'enfant fût reconnu. Elle était de ces femmes impulsives qui s'accrochaient à leurs idées, aussi déplacées soit elles, au détriment des autres s'il le fallait, et n'hésita pas une seconde à briser par ses exigences l'avenir brillant qui s'offrait à mon père.
Il avait été le prodige, la fierté de sa famille; il devenait désormais leur honte et, son fils et futur héritier, l'expression de leur déshonneur. Juan Angelo, l'enfant maudit. L’histoire aurait pu s’arrêter là... Le père, la mère et leur rejeton auraient vécu cachés aux yeux de tous, à peine acceptés par leur propre entourage, et se seraient peu à peu fait oublier.
La superbe femme qu’était Oriana ne pouvait cependant pas accepter simplement la situation. Elle aimait que les regards glissent sur ses formes sulfureuses, quelles ques soient les arrières pensées et les médisances qui devaient la suivre. Pour cette raison, elle réclama un grand mariage, concrétisant ses désirs égoïstes. On le lui refusa, elle en tomba malade. Sa santé se dégrada de façon si fulgurante, aidée par ses crises de fureur, qu'on finit par céder à cet odieux 'caprice'; une somme considérable fut versée au prêtre de l’Église que fréquentait la famille, et elle devint à la fois la plus ravissante et la plus haïe des jeunes épouses.
Comble de l’outrage, père avait eu l'audace et l'indécence d'accepter avec une fascination déplacée la malédiction qui frappait ses ancêtres: la sorcellerie. Comme si la morale de ses proches, profondément attachés à la religion, n’avait été suffisamment mise à mal jusque là, il fallut que soit dévoilée au grand jour l’étendue de ses talents. Car les Torres étaient sorciers. Ils ne le voyaient pas comme un don ou un privilège, loin de là. Nul ne savait laquelle des générations avait marqué la rupture définitive avec le monde magique; toujours était-il qu'à leurs yeux, la magie tenait moins du génie que du sacrilège. Lui, s’était pourtant attelé dès l'adolescence à exercer ses capacités jusqu'à les maîtriser au mieux… affront inacceptable.
Oriana et lui furent dénoncés au prêtre. Ce dernier exigea l'immolation – à laquelle les Torres ne purent se résoudre – puis l’enfermement pour hérésie. Les condamnés, à peine âgés de plus d'une vingtaine d’années, fuirent leur Colombie natale pour échapper à la sentence, emportant avec eux une large part de l’héritage familial sans le moindre remord.
******
Légitimement mariés, les Torres firent leur entrée dans la société Française avec aisance, soucieux toutefois de garder leurs secrets à l'abri d’oreilles indiscrètes. Ambitieux, père mit à profit l’argent et les biens dérobés à sa famille, ne tardant pas à les faire fructifier. Il n’avait plus un regard pour sa jeune épouse, écoeuré à la seule vue des alliances qui les liaient l'un à l'autre et cette dernière, loin de s'en plaindre au départ, s'empressa de profiter de la situation pour batifoler ailleurs. Cependant, la profonde indifférence qu’il affichait face à ses écarts réguliers finit par lui déplaire. Elle était invisible à ses yeux et ne pouvait le concevoir.
Ce fut lorsque les journées d’absence de père se prolongèrent jusqu’à l’aube qu’elle se douta de la supercherie. Mère n’était pas aveugle, il avait forcément quelqu'un d'autre. Pas une fois elle ne se questionna sur les raisons qui auraient pu pousser son mari à aimer une autre femme. Pas plus qu’elle ne remit en cause son propre comportement, ses propres trahisons. Elle se contenta au départ de simples allusions. Puis les sous-entendus se firent menaces. Leurs échanges froids devinrent disputes, et il lui avoua ne l’avoir jamais aimée. Elle l’avait attiré, quelques instants seulement, et il avait accepté les noces par faiblesse, restes de leur profonde amitié d'autre fois désormais déchue. Leur vie commune était un fiasco définitif et c'était elle, Oriana, la responsable de ses échecs! Elle avait ruiné toutes ses chances de devenir un homme important.
La rage folle que déclenchèrent chez ma mère les reproches d’Alejandro fut mémorable. Elle n’eut de cesse, durant les semaines suivantes, de rechercher la femme qui était parvenue à conquérir -son cousin et- époux; et pour son malheur cette dernière eut à subir les revers de la frustration d’une Oriana bafouée, blessée au plus profond de son orgueil... et bien plus encore. Car bien qu’elle n’ait jamais accepté de l’avouer, ma mère avait aimé son mari plus que tout.
Merlin sait qu’elle n'a rien de tendre, lorsqu'elle se laisse entraîner par l'envie de vengeance. Cette part de mon récit m’oblige à expliquer plus clairement ce sur quoi j'ai évité, jusque là, de m’étaler… la Tare. La folie de ma mère n’est pas l’exception de la famille – sans doute est-ce, d'ailleurs, la raison pour laquelle chacun cédait à ses caprices, aussi dérangeants soient-ils… ils la ‘comprenaient’, en quelque sorte.
Il y a eu plusieurs cas de ce genre parmi nos ancêtres. Selon certain, ce serait dpu au fait que nous avons renié depuis trop longtemps notre véritable nature, brimé des pouvoirs que nous aurions dû revendiquer, rompu avec notre véritable univers, notre monde. Renié notre nature de sorciers. D’autres nous disent simplement maudits. Qui sait ce dont pourraient avoir été coupables ceux d’entre nous qui ont choisi de nous condamner à vivre parmi les moldus? Ils avaient sans doute touché de trop près à la magie noire, au point d’être incapable d’en assumer les conséquences... et de choisir la fuite.
De ces deux suppositions, aucune n’a jamais été réellement justifiée. Toujours est-il que les troubles sont indéniables et que peu d'entre nous ont été épargnés... depuis bien des années. C’est donc sans surprise qu’il a fallut, par la suite, que père engage d'urgence des démarches en vue d'une nouvelle 'disparition'. J’ai entendu dire par ma vieille nourrice, présente à l’époque pour s’occuper de Juan Angelo, qu’il avait menacé de dénoncer ma mère, mais que rien n’y avait fait. Elle s’était attaqué à l’amante de son époux sans état d'âme, avec une hargne et un acharnement effrayants. Au point de la défigurer. C’était selon elle la moindre des choses à faire, puisque 'la beauté de cette catin était probablement la seule raison de l’attirance qu’éprouvait Alejandro pour elle'. Père avait ensuite tenté de se défaire d'Oriana; elle, l'avait menacé de révéler au grand jour leur lien de parenté où qu'il choisisse d'aller par la suite et de le poursuivre à jamais.
Ils avaient donc tous deux fait leurs valises à la hâte, récupéré le fils dont ils s’occupaient à peine, la nourrice qui en savait déjà trop pour qu'ils se permettent de l'oublier, ainsi que –surtout- l’argent gagné et le reste de leur biens. Enfin, protégés par la solide façade de jeune famille unie que leur offrait ce nouveau départ, ils s'étaient incrusté parmi l'aristocratie Anglaise, à Londres où je naquis à mon tour.
- PROLOGUE :: ~ Et puisque nous étions condamnés à l'Enfer...
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« Nous sommes fiers. Fiers de nos racines, de notre sang, et de tout ce que peut représenter notre nom. Nous sommes le paroxysme même de l'Orgueil, quitte à en frôler l'indécence. Torres Espìna Dos Santos Véles. La Tare est un tabou -tous s'en doutent, peu en parlent-, et si notre ambition démesurée devait être égalée, elle ne le serait sans doute que par l'ampleur de notre folie. Implacables fatalités que l'ascendance et le sang. »
- CHAP. 1 :: ~...nous avons choisi de nous damner avec application.
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D'aussi loin que je m'en souvienne, mère a toujours brillé par ses excès. Tantôt effacée et rêveuse, à peine plus encombrante qu'une ombre; tantôt effroyablement bruyante, exubérante et volubile, se plaignant de tout et de tous. Elle excellait dans le rôle de martyre mais représentait bien souvent le pire des bourreau, trop souvent dévorée par la jalousie que sa psychose était seule à nourrir. Splendide, elle avait l'art et la manière de s'imposer, bien que sa beauté trompeuse ait tout du pire des venins. Ainsi, à l'ombre des regards envieux, respectueux ou seulement méprisants se développaient peu à peu les symptômes de sa future démence.
C’est à ce charme pernicieux qu’à succombé Alejandro, mon père, il y a vingt ans, victime consentante des langoureuses promesses de cette libertine, comme bien d’autres avant lui. Sans doute n’avait-il pas prévu d’y être lié plus de quelques délicieuses heures. Toujours est-il que, bien différents des liens prétendument amoureux qu'il entretenait avec sa fiancée de l'époque, ce furent les hurlements stridents d'un nouveau-né qui l'enchaînèrent, pour le reste de sa vie, à son erreur d'une nuit. Amertume et ressentiment eurent tôt fait de consumer jusqu’à l’agonie la passion qu’aurait pu partager le nouveau couple.
Pas du même monde? Fervents défenseurs de valeurs contradictoires? Hélas! C’était loin d’être leur cas. Leur situation en était même l'exact opposé. Pour leur malheur, ils avaient grandit ensemble, partagé éducation comme famille, et avaient été proches -trop proches. Tels des frère et soeur de coeur, puis amants -rien de moins- alors que le sang les désignait comme cousins. Mère, dans sa folie, réclama pourtant que l'enfant fût reconnu. Elle était de ces femmes impulsives qui s'accrochaient à leurs idées, aussi déplacées soit elles, au détriment des autres s'il le fallait, et n'hésita pas une seconde à briser par ses exigences l'avenir brillant qui s'offrait à mon père.
Il avait été le prodige, la fierté de sa famille; il devenait désormais leur honte et, son fils et futur héritier, l'expression de leur déshonneur. Juan Angelo, l'enfant maudit. L’histoire aurait pu s’arrêter là... Le père, la mère et leur rejeton auraient vécu cachés aux yeux de tous, à peine acceptés par leur propre entourage, et se seraient peu à peu fait oublier.
La superbe femme qu’était Oriana ne pouvait cependant pas accepter simplement la situation. Elle aimait que les regards glissent sur ses formes sulfureuses, quelles ques soient les arrières pensées et les médisances qui devaient la suivre. Pour cette raison, elle réclama un grand mariage, concrétisant ses désirs égoïstes. On le lui refusa, elle en tomba malade. Sa santé se dégrada de façon si fulgurante, aidée par ses crises de fureur, qu'on finit par céder à cet odieux 'caprice'; une somme considérable fut versée au prêtre de l’Église que fréquentait la famille, et elle devint à la fois la plus ravissante et la plus haïe des jeunes épouses.
Comble de l’outrage, père avait eu l'audace et l'indécence d'accepter avec une fascination déplacée la malédiction qui frappait ses ancêtres: la sorcellerie. Comme si la morale de ses proches, profondément attachés à la religion, n’avait été suffisamment mise à mal jusque là, il fallut que soit dévoilée au grand jour l’étendue de ses talents. Car les Torres étaient sorciers. Ils ne le voyaient pas comme un don ou un privilège, loin de là. Nul ne savait laquelle des générations avait marqué la rupture définitive avec le monde magique; toujours était-il qu'à leurs yeux, la magie tenait moins du génie que du sacrilège. Lui, s’était pourtant attelé dès l'adolescence à exercer ses capacités jusqu'à les maîtriser au mieux… affront inacceptable.
Oriana et lui furent dénoncés au prêtre. Ce dernier exigea l'immolation – à laquelle les Torres ne purent se résoudre – puis l’enfermement pour hérésie. Les condamnés, à peine âgés de plus d'une vingtaine d’années, fuirent leur Colombie natale pour échapper à la sentence, emportant avec eux une large part de l’héritage familial sans le moindre remord.
******
Légitimement mariés, les Torres firent leur entrée dans la société Française avec aisance, soucieux toutefois de garder leurs secrets à l'abri d’oreilles indiscrètes. Ambitieux, père mit à profit l’argent et les biens dérobés à sa famille, ne tardant pas à les faire fructifier. Il n’avait plus un regard pour sa jeune épouse, écoeuré à la seule vue des alliances qui les liaient l'un à l'autre et cette dernière, loin de s'en plaindre au départ, s'empressa de profiter de la situation pour batifoler ailleurs. Cependant, la profonde indifférence qu’il affichait face à ses écarts réguliers finit par lui déplaire. Elle était invisible à ses yeux et ne pouvait le concevoir.
Ce fut lorsque les journées d’absence de père se prolongèrent jusqu’à l’aube qu’elle se douta de la supercherie. Mère n’était pas aveugle, il avait forcément quelqu'un d'autre. Pas une fois elle ne se questionna sur les raisons qui auraient pu pousser son mari à aimer une autre femme. Pas plus qu’elle ne remit en cause son propre comportement, ses propres trahisons. Elle se contenta au départ de simples allusions. Puis les sous-entendus se firent menaces. Leurs échanges froids devinrent disputes, et il lui avoua ne l’avoir jamais aimée. Elle l’avait attiré, quelques instants seulement, et il avait accepté les noces par faiblesse, restes de leur profonde amitié d'autre fois désormais déchue. Leur vie commune était un fiasco définitif et c'était elle, Oriana, la responsable de ses échecs! Elle avait ruiné toutes ses chances de devenir un homme important.
La rage folle que déclenchèrent chez ma mère les reproches d’Alejandro fut mémorable. Elle n’eut de cesse, durant les semaines suivantes, de rechercher la femme qui était parvenue à conquérir -son cousin et- époux; et pour son malheur cette dernière eut à subir les revers de la frustration d’une Oriana bafouée, blessée au plus profond de son orgueil... et bien plus encore. Car bien qu’elle n’ait jamais accepté de l’avouer, ma mère avait aimé son mari plus que tout.
Merlin sait qu’elle n'a rien de tendre, lorsqu'elle se laisse entraîner par l'envie de vengeance. Cette part de mon récit m’oblige à expliquer plus clairement ce sur quoi j'ai évité, jusque là, de m’étaler… la Tare. La folie de ma mère n’est pas l’exception de la famille – sans doute est-ce, d'ailleurs, la raison pour laquelle chacun cédait à ses caprices, aussi dérangeants soient-ils… ils la ‘comprenaient’, en quelque sorte.
Il y a eu plusieurs cas de ce genre parmi nos ancêtres. Selon certain, ce serait dpu au fait que nous avons renié depuis trop longtemps notre véritable nature, brimé des pouvoirs que nous aurions dû revendiquer, rompu avec notre véritable univers, notre monde. Renié notre nature de sorciers. D’autres nous disent simplement maudits. Qui sait ce dont pourraient avoir été coupables ceux d’entre nous qui ont choisi de nous condamner à vivre parmi les moldus? Ils avaient sans doute touché de trop près à la magie noire, au point d’être incapable d’en assumer les conséquences... et de choisir la fuite.
De ces deux suppositions, aucune n’a jamais été réellement justifiée. Toujours est-il que les troubles sont indéniables et que peu d'entre nous ont été épargnés... depuis bien des années. C’est donc sans surprise qu’il a fallut, par la suite, que père engage d'urgence des démarches en vue d'une nouvelle 'disparition'. J’ai entendu dire par ma vieille nourrice, présente à l’époque pour s’occuper de Juan Angelo, qu’il avait menacé de dénoncer ma mère, mais que rien n’y avait fait. Elle s’était attaqué à l’amante de son époux sans état d'âme, avec une hargne et un acharnement effrayants. Au point de la défigurer. C’était selon elle la moindre des choses à faire, puisque 'la beauté de cette catin était probablement la seule raison de l’attirance qu’éprouvait Alejandro pour elle'. Père avait ensuite tenté de se défaire d'Oriana; elle, l'avait menacé de révéler au grand jour leur lien de parenté où qu'il choisisse d'aller par la suite et de le poursuivre à jamais.
Ils avaient donc tous deux fait leurs valises à la hâte, récupéré le fils dont ils s’occupaient à peine, la nourrice qui en savait déjà trop pour qu'ils se permettent de l'oublier, ainsi que –surtout- l’argent gagné et le reste de leur biens. Enfin, protégés par la solide façade de jeune famille unie que leur offrait ce nouveau départ, ils s'étaient incrusté parmi l'aristocratie Anglaise, à Londres où je naquis à mon tour.
Dernière édition par Raquel Torres le Ven 29 Oct - 23:43, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
- CHAP. 2 ::~ Locuste ou la Dame de Pique et Tantale le maudit.
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Mon rôle de simple narratrice évolue ici pour devenir celui de principal personnage. Après l'aménagement à Londres, mère récompensa son époux pour sa loyauté et son silence en lui offrant son corps pour la deuxième fois depuis le début de leur vie commune. De cette étreinte leur naquit une fille -moi-, âgée d'un an de moins que leur jeune héritier. Une année qui avait pourtant semblé une éternité, faite de fuites et de haine, de rancoeur et de reproches. Les différences physiques entre mon aîné et moi se révélèrent très tôt : j'étais aussi brune que mes deux parents, alors que lui était né très -très- blond, et le demeurait résolument. C'était étrange – il était le seul, depuis des générations, à posséder ce trait.
D'après mon père, tout sorcier passait par trois étapes décisives au cours de ses jeunes années. La découverte de ses pouvoirs, l'obtention de sa baguette, puis son entrée au sein d'une École de magie. En tant que Torres, nous en traverserions quatre, ayant à notre actif le passage « première crise de folie » dont étaient épargnés tous les autres. Ce fut mon cas. Mais pour une quelconque raison – obscure à l'époque –, Juan Angelo en fut épargné. Il y avait quelque chose d'étrange dans sa façon d'évoluer; une incongruité sur laquelle mes parents peinaient à mettre un nom. Cependant, il était apparemment calme et obéissant, ce qui suffisait à les apaiser. A vrai dire, il fallait avouer que nous n'étions pas la principale préoccupation de père. Plongé dans les affaires, il était souvent absent et nous voyait rarement. Ses égards pour Oriana n'étaient guère plus prononcés – elle geignait bien trop à son goût et, lorsqu'elle se faisait trop entendre, il posait sur elle un regard ennuyé avant de lui réclamer quelques instants de répit d'un ton placide vibrant de désintérêt. Puis il disparaissait de nouveau.
Elle finit par comprendre ce qu'il refusait d'avouer – du moins supposa-t-elle qu'elle avait visé juste –, soupçonnant que l'altération de son corps, due à ses grossesses, avaient été suffisantes pour écoeurer de façon définitive cet homme qui ne ressentait déjà pour elle que mépris. Ce fut je crois à ce moment qu'elle abandonna entièrement son rôle de 'mère'. Entraînée par la bonne humeur et les sorties régulières de ses nouvelles fréquentations, elle se fit de moins en moins visible au domicile familial, trop occupée à s'amuser. Élevée dans un presque luxe, elle avait de trop grands goûts pour fréquenter le bas peuple et s'appliquait à sélectionner les soirées réservées au gratin de la société. Si Alejandro vit ces nouvelles habitudes d'un très mauvais oeil, il ne le fit jamais remarquer et en tira son profit en se faisant, grâce à elle, quelques connaissances bien placées. L'épouse encombrante qu'elle était acquit enfin une utilité – celle de lui permettre d'accéder à ce monde qu'il enviait tant, et le charisme naturel de mon père se chargea du reste. Il semblait sûr de lui et de sa réussite prochaine, mettait tout en oeuvre pour parvenir à ses fins. Je l'admirais, je crois. Tant et si bien que, ne supportant pas l'indifférence qu'il semblait vouloir me témoigner, je n'eus de cesse de me comporter de façon irréprochable à ses yeux. Il me fallait voir une trace d'affection à mon égard dans le moindre des gestes qu'il m'adressait – aussi infime puisse-t-elle être. Je n'agissais que dans le but de le voir se rengorger de fierté, et l'entendre faire mon éloge était la meilleure des récompenses. Mais ces occasions étaient rares : c'est bien connu, père est un éternel insatisfait. Un jour, je lui apparaissais parfaite ; le lendemain, je ne représentais rien de plus que la pire des calamités.
Il jugea donc très vite crucial de parfaire mon éducation, blâmant constamment mère pour ses absences répétées ; mais il me parlait désormais plus que jamais auparavant, et je ne pu que bénir la passion de maman pour les futilités. C'était une pression constante que de suivre ses ordres à la lettre. Cesser de me comporter comme la gamine que 'je n'étais plus', adopter une attitude conforme celle qu'il attendait de moi, ne pas m'adresser aux servantes -et aux elfes encore moins- comme à des égales ; me maîtriser, constamment, pour ne plus être une 'proie facile'. Il était ambitieux – peut-être trop –, et rêvait ouvertement de pouvoir. Il fallait que je vois les choses à sa façon mais, surtout, que je parvienne à convaincre mon frère de faire de même. Car aussi facile à vivre qu'il soit, Juan Angelo n'était en rien intéressé par les activités de notre géniteur. Au fil du temps, les efforts devinrent automatisme; je n'eus bientôt plus à forcer pour me conformer à mon rôle. Et parce que j'étais la première à être dupe, les autres ne pouvaient qu'y croire aussi.
Il y a des revers qui sont inévitables. L'aigreur qu'entraîne la solitude en fait partie ; l'amertume des rêves bridés trop tôt également. Ma carapace n'était pas sans faille. J'exigeais une affection et une tendresse exclusives. Aussi l'intérêt de mon père pour Juan – il était son unique fils, destiné à la succession – me mettait-il dans des rages folles. Cet incapable était absolument inutile! Comment une grand homme tel que père pouvait-il seulement accepter de le considérer comme quelqu'un? Le comble du ridicule était que j'aimais énormément mon frère, et qu'il me le rendait bien. Il n'avait de cesse de m'obliger à être moi-même lorsque nous étions seuls. Ainsi, en l'absence de nos parents, nous nous inventions la famille parfaite, éblouissante de normalité, que nous aurions rêvé d'avoir. Seulement la Tare s'était penchée trop tôt sur mon berceau pour que je puisse espérer être épargnée par ses conséquences néfastes. J'étais instable, lunatique, capable de me montrer aussi pénible que mon fantôme de figure maternelle... voir plus. Ce qui était en soit un véritable exploit.
Ainsi, mon propre corps fut le premier à me trahir. Au départ, ce n'étaient que des questions sans importance. Avais-je réellement reposé ma plume à sa place ? Fermé correctement la porte de ma chambre ? Rangé un livre juste après l'avoir lu ? Je me sentais obligée de vérifier, mais une fois le dos tourné le doute réapparaissait. Alors je m'assurais encore et encore d'avoir tout bien fait, me répétant que c'était tout à fait normal. Le perfectionnisme est une qualité... Ou pas. Peu à peu il s'était avéré que non, mon obsession pour l'ordre n'avait rien de 'parfaitement normal'. Il fallait que tout soit symétrique, que rien ne dépasse – sans quoi j'étais mal à l'aise. C'était un rituel inévitable. Je voyais bien que ma façon d'agir n'avait souvent pas de sens, et n'éprouvais aucun plaisir à agir ainsi ; mais c'était l'unique moyen de calmer mon anxiété. Il me fallait tout vérifier, une douzaine de fois au moins ; et que l'un de mes parents ou Juan me fasse la moindre remarque à ce sujet mettait à mal ma sacro-sainte maîtrise de moi. Paradoxalement à la dévotion illimité que je leur vouais, j'éprouvais le besoin de les faire taire, eux qui régissaient ma vie depuis toujours au point de m'en rendre malade. Le diagnostique de Weller, notre médicomage de famille confirma nos doutes : troubles obsessionnels compulsifs. « Névrose », avait craché mon père avec agacement, sans pour autant sembler surpris. N'était-ce pas notre lot à tous? Mais Weller ne pouvait pas comprendre. Il était étranger à tout ça, inconscient du poids que je portais sur les épaules. J'étais le fruit d'un inceste, l'incarnation d'un pécher. Le médicomage s'empressa donc de nier, affirmant que les chances de voir les symptômes se résorber étaient immenses. Père avait quant à lui répliqué que si je tenais de mes ancêtres et de ma mère en particulier, celles de les voir empirer étaient plus grandes encore... Et il n'avait eu que trop raison.
Lorsque l'aigreur et la déception eurent raison de l'affection qu'il me démontrait, je dû me chercher un nouveau modèle; il n'était pas question de m'imposer, ma simple vue tendant à l'insupporter. Même s'il aimait à mimer l'assurance, j'avais autant hérité de mère que de lui. Il m'avait laissé apercevoir cette facette de sa personnalité – sa paranoïa, au moins égale à celle de son épouse. Il ne cessait de jeter des regards méfiants – et mauvais – à tous ceux qui l'entouraient, persuadé qu'une multitude de complots se mettaient en place à son insu. Nous étions tous de potentiels traîtres, nous en voulions tous à son argent, et notre unique but était de le supplanter. Juan Angelo, désormais, était le seul à incarner l'espoir d'Alejandro de voir l'un de ses enfants épargné par la fatalité dont nous avions tous hérité. A ses yeux, il était même la seul membre de cette fichue famille en qui il pouvait avoir un tant soit peu de confiance. Et j'en perdais mon importance. Ma fureur à l'égard de mon frère prit alors des proportions exagérées. Oubliés les instants privilégiés que nous passions autrefois ensemble! J'étais folle; je n'avais donc plus ma place dans sa famille de rêve, n'est-ce pas? Je m'éloignai de lui, de ses cheveux trop blonds, de ses prunelles couleurs azure qui représentaient notre unique ressemblance.
Il me fallut me rabattre sur mère. Nous étions en réalité plus semblables que je n'aurais jamais pu le souhaiter, il me faudrait faire avec. J'étais cependant, selon elle, la responsable directe de l'échec qu'avait été pour elle sa vie à Londres. Elle ne rêvait plus que d'évasion, des lumières éblouissantes de New-York, des cocktails autrement plus réjouissants que ceux organisés dans la pluvieuse Angleterre – elle ne supportait pas ce temps et le faisait savoir à tout va, irascible. Je ne sais quelle étrange idée lui traversa l'esprit pour que son comportement vis-à-vis de moi change du tout au tout, du jour au lendemain... mais à l'un de ses retours, elle décida que chacun de ses après-midi à écumer les boutiques du Londres sorcier se solderait par une avalanche de cadeaux qui me seraient destinés. Était-ce pour elle moyen de se pardonner de m'avoir détestée? Je n'ai jamais cherché à le savoir. Elle dilapidait l'argent de père, et moi j'en profitais. Que demander de mieux? De folle, je gagnais quelques grades, devenant en plus une petite peste capricieuse à l'image même de celle qui m'avait donné le jour. Père ne m'en voulut que plus encore, bien qu'au final je n'y accordai guère d'importance.
Mon admission à l'École fut un véritable soulagement. J'avais peu de nouvelles de ma mère, ne recevant en guise de lettres que ses offrandes réclamant ma clémence; de père, pas un mot. Quant à Juan Angelo, j'avais enfin la possibilité de l'égaler, lui qui m'avait encore devancée en entrant au château un an avant moi. Je n'étais pas à proprement parler courageuse, mais ma dévotion pour ceux que j'appréciais – pour peu qu'elle ne soit pas entachée par une jalousie maladive – et mon impulsivité proche de l'inconscience me menèrent droit chez les rouge et or.
Évidemment, me retrouver tout à coup entourée d'élèves généreux et pétris de bon sentiments me fit d'abord horreur, et il me fallut quelques temps avant de trouver des énergumènes dignes de moi. Bientôt, je finis par comprendre qu'il était toutefois préférable de garder quelques-uns de ces bons samaritains de mon côté, savait-on jamais... et étrangement je finis par me plaire parmi eux. Je me pris très tôt de passion pour les potions. Contre tout attente, cette matière pour laquelle la précision était de mise au cours des manipulations, devint mon principal talent : face à un chaudron, des mesures, une étape délicate, il n'y avait plus ni doutes ni tremblements. Juste une concentration sans faille et la possibilité, enfin, de bénéficier d'une tranquillité totale. Famille, Tare, et secrets quelle que soit leur nature étaient relégués au second plan. Et Merlin, que j'aimais cette impression de normalité! La réputation que nous avait forgé ma mère m'avait malgré tout précédée et me suivit dès mon arrivée à Poudlard, tout comme ce fut le cas pour mon frère. Nous avions le sang chaud, dans la famille, et toute situation était propice à des scènes de colères disproportionnées – du moins était-ce véridique en ce qui me concernait. J'avais ainsi acquis aux yeux des malheureux qui subissaient mes sautes d'humeurs l'amusant surnom de Queen of spades. J'étais la carte maîtresse, et m'apprivoiser au point de parvenir à me posséder, un défi. Paradoxalement, mon caractère trop prononcé me rendant prompte à la vengeance faisait de moi un atout qui se transformait trop facilement en ennemi de taille. Le manipulateur devenait le dupé, au point qu'au bout du compte j'en vienne à tenir les rennes du jeu. Mais plus encore, j'étais l'épine dans la chair, le délicieux poison; la tentation suprême. Et je me distillais dans les veines de mes victimes à une vitesse fulgurante pour mieux les prendre de cours. Ceci, associé à ma passion pour les potions, me valut d'être appelée Locuste. L'empoisonneuse.
Un nouveau rebondissement, dans ma vie personnelle, me détourna de la douceur de l'oubli dans lequel m'avaient plongée mes premières années à Poudlard. J'avais alors 16 ans. Mon Tantale – plus connu en tant que Juan Angelo, mais le surnom me semblait tout à fait pertinent –, lui, fêtait enfin sa majorité, et nos parents semblaient étrangement en froid. Ce n'était pas l'indifférence habituelle, c'était pire. Comme l'annonce d'une tempête dévastatrice alors même qu'ils s'obligeaient encore à contenir leur fureur. Les regards qu'ils échangeaient n'étaient ni complice, ni joyeux. Ils étaient assassins. Je me souviens avoir échangé un regard anxieux avec Juan; le premier depuis bien longtemps. Cette situation ne durerait pourtant pas bien longtemps... malheureusement pour nous. Ou pour lui, plutôt... mon frère.
Après nous avoir tous réunis au salon – mère mis à part; elle avait refusé de venir, préférant rester dans sa chambre d'où nous parvenaient des hurlements suspects –, il jeta sur la table basse de notre salle de séjour une liasse de document, ordonnant d'un ton brusque à Juan Angelo de regarder ce dont il s'agissait. Visiblement il s'agissait du principal concerné. Il s'y mit avec un sérieux tout à fait louable étant donné la façon dont l'ordre lui avait été donné... mais je ne compris que les choses étaient encore pires que je l'avais imaginé que lorsque je le vis pâlir. Il se décomposait à vue d'oeil, regardant les parchemins qu'il avait en main d'un air étrangement vide. Presque nauséeux, il les parcourut une fois, puis deux, relevant les yeux quelques secondes à peine en direction de père, les rabaissant sur les lignes d'encre qui signaient ce qui semblait être sa fin, ses lèvres s'entrouvrant sur des exclamations étouffées. Je ne tins pas plus longtemps : curieuse et terriblement nerveuse, je m'empressai de lui arracher des main l'objet de leur silence, notant vaguement au passage les traits excessivement crispés de mon père... les mains tremblantes, je ne pu retenir un hoquet de surprise en me rendant compte de la nature de ce que je tenais en main. C'étaient des analyses. Les feuilles échouèrent à mes pieds lorsque je me relevai d'un bond, exigeant de façon hystériques des explications. Pour lui, Juan Angelo, qui demeurait résolument silencieux et incapable de prononcer un mot. Mon audace eut le mérite de sortir père, au moins, de son mutisme. Mais en voyant la fureur déformer ses traits je me rendis compte de l'énormité de mon erreur. Les mots dégringolèrent de ses lèvres avec la puissance d'une avalanche, tous plus blessants les uns que les autres. Ils ne m'étaient pas directement adressés, même si père me fixait, moi, droit dans les yeux en laissant exploser sa colère. Ils visaient Juan et, avec une précision inégalable, atteignaient leurs cible en plein coeur.
Les conséquences de notre 'malédiction' avaient été épargnées à mon aîné. De nous, il n'avait pas hérité de grand chose – seulement du bleu des iris de mère –, et d'Alejandro... absolument rien. La suite résonna lentement dans mon esprit et me cloua sur place. Juan avait glissé du fauteuil s'était laissé tomber devant, agenouillé. Ses phalanges se crispaient sur la toile de son pantalon, et je pouvais presque sentir le poids des larmes qu'il empêchait de couler. Il restait digne, autant que possible, et son visage se ferma pour ne plus laisser transparaître la moindre émotion. La haine de mon père irradiait la pièce, rendant irrespirable l'atmosphère qui nous entourait. Les cris de mère, nous parvenant encore et toujours de l'étage du-dessus, étaient assourdissants. Pourtant, plus rien n'exista lorsque Juan releva les yeux sur moi. Il me défiait de dire quoique ce soit; de le renier comme venait de le faire Alejandro. Il était le fils d'un autre; et c'était pourtant à cause de sa naissance que notre mère avait obtenu de devenir l'épouse de papa. J'étais née par sa faute, parce que lui était un enfant normal, mais que son existence avait rendu la mienne possible. C'était une trahison; inconsciente certes, mais une trahison tout de même... et de taille. Seulement, moi, j'en voulais à mère. Pas à lui. Oriana, qui nous avait donné la vie avant de ruiner nos existences par égoïsme. Je m'écroulai à mon tour, songeant à tout ce qu'impliquait cette nouvelle inattendue, et me traînai misérablement jusqu'à Juan pour me blottir contre lui. Il restait le même... celui qui m'avait aimée, aidée, et que j'avais rejeté. Je ne pouvais pas l'abandonner une fois de plus. De toutes façons, l'ironie du sort voulait qu'il ne me reste plus que lui. Je ne vis pas s'écraser autour de nous la précieuse verrerie qu'avait amassée mère durant les dernières années. La baguette de mon père s'élevait à intermittence, menaçante, faisant exploser tout ce qui se trouvait à sa portée. Mais nos yeux demeuraient aveugles.
Suite à cette soirée, ce terrible anniversaire, Juan et moi nous sommes plus que jamais rapprochés. Si j'étais Locuste, il incarnait Tantale, le damné, et la demeure familiale représentait son Tartare. Mes souvenirs de ce qui s'était passé directement après demeurent vagues; je sais seulement que père a sommé Oriana de lui rendre sa liberté. Elle n'a pas pu l'accepter. Un nouvel accès de rage la poussa à s'en prendre à son époux et, suite aux blessures qu'elle parvint à lui infliger, il parvint à se débarrasser d'elle en la faisant enfermer dans un institut, à la charge de psychomages compétents. En lui faisant endosser la responsabilité des dégâts de notre demeure, en plus de celle des coups qu'elle lui avait portés, il n'eut plus à s'inquiéter qu'elle parle. Étant donné l'énormité des secrets qu'elle menaçait de révéler, personne ne la croirait... n'avait-elle pas tout simplement perdu l'esprit, après tout?
Dernière édition par Raquel Torres le Sam 30 Oct - 1:00, édité 1 fois
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Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
- CHAP. 3 :: ~ Agréable, détestable Poudlard
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Reprendre le cour de ma vie comme si aucun drame ne s'était joué dans mon existence ne fut pas des plus facile. Au contraire, les derniers évènements ne firent qu'exciter mon sale caractère. J'avais soif de vengeance, et l'envie de faire payer au monde les fardeaux qu'il ne cessait de me jeter sur les épaules me taraudait méchamment. Il fallait que tous paient pour mon malheur. Mais Juan était là; il était toujours là. J'aurais dû le réconforter et lui offrir l'assurance que je serais toujours là pour lui et que, bien que né d'un père inconnu et d'une mère folle à lier, il n'était pas sans famille. Mais qui étais-je pour lui offrir quoi que ce soit de valable? Une grande malade, rien de plus. Et c'était lui, au final, qui me prenait dans ses bras pour calmer mes accès de violence; qui me chuchotait à l'oreille que je n'étais pas seule. Nous étions deux, unis par ce lourd passé que nous étions presque seuls à connaître, et le seul fait de l'avoir auprès de moi valait tous les sacrifices. Soit.
Soutenue par lui, je fis mon possible pour me reconstruire un quotidien « normal ». Rares étaient ceux qui me savaient atteinte de troubles de quelque nature que ce soit, mais mon caractère lunatique trahissait une certaine instabilité, causant la crainte de certains. Ils n'avaient pas tort de se montrer prudents, et je me contrefichais assez de ce qui pouvait bien se dire à mon sujet. Je profitais de tous les plaisirs qui s'offraient à moi, passant d'amant en amant sans distinction, sans intérêt. Sans attache, parce que les sentiments étaient difficiles à gérer pour quelqu'un... comme moi. Toujours enflammés par une jalousie aussi mordante que déplacée, une possessivité malsaine et étouffante. J'étais incapable de ne pas perdre pied à un moment ou à un autre.
Mais il y eut bien un homme pour m'animer mieux qu'aucun autre. Zane Montgomery. Ah.! Zane... il avait tout pour lui, à mes yeux, et je ne comprenais pas que les traits de son frère Paris le plongent à ce point dans l'ombre. Du moins... je le comprenais un peu trop bien, ayant moi même été sensible au charme du Serpentard pendant de longs mois avant de m'intéresser au Gryffondor. Paris et moi nous étions lancés dans un jeu étrange basé sur notre attraction et notre désir inassouvi; je trouvais plus amusant de lui tourner autour et de le laisser miroiter les moments que nous pouvions passer ensemble avant de me défiler, que de passer entre ses draps pour me lasser au lever du jour. Et je n'étais pas dupe : entre nous, il n'était question que de plaisir. Pas de sentiments.
Pourtant, lorsque mon regard se posa sur Zane, je tirai une croix sur son frère. Zane, que l'on ne voyait presque pas dans l'ombre du joueur de Quidditch professionnel, de l'arrogant sang-pur qui se mettait en avant. Zane, qui bouillait constamment d'une colère sourde, d'une fureur inaltérable – comme moi. Notre relation ne tarda pas à se concrétiser, et sa paranoïa à l'idée que son frère puisse tenter de m'arracher à lui me flatta au départ. J'étais aux anges, mon dieu! Il me voulait pour lui seul et gardait notre liaison jalousement secrète, se montrant aussi affreusement possessif que moi, et je me disais que ça ne pouvait que marcher. Un jour, il me ferait confiance et comprendre que je ne voulais personne d'autre que lui. Un jour, je marcherais à son bras la tête haute, et Paris irait se faire voir. Était-ce le fait que Zane soit si peu populaire qui m'avait poussée à m'attacher à lui? Peut-être. En partie. J'avais presque l'assurance que personne ne me le volerait. Mais cela ne m'empêchait pas de lui faire subir mes crises de rage à chaque fois qu'une femme s'approchait un peu trop de lui. Je me savais moi-même volage, prompte à flirter avec ceux qui me faisaient les yeux doux, si bien que je prenais sur moi pour ne m'approcher de personne d'autre que lui, ne regarder que lui. Je ne voulais pas refaire les erreurs de ma mère en trompant celui à qui je disais avoir donné mon coeur. Mais bien vite, je dû me rendre à l'évidence : cette relation ne me convenait plus. Les coups de colère ne firent que se rapprocher et s'amplifier, avec une seule et même exigence à chaque fois : qu'il officialise notre couple. Je voulais le faire. Je devais le faire! Me voir si « calme » soulevait déjà quelques questions, mais le plus difficile à vivre étaient les remarques faites au sujet de Zane, le Montgomery célibataire. Oui, parce que l'autre s'était mis en couple avec une potiche blonde, une fille que je ne pouvais tout simplement pas voir en peinture. Mais qu'importait. Je ressentais le besoin intense de montrer à la face du monde que non, mon Gryffondor n'était pas un coeur à prendre; il n'appartenait qu'à moi.
Si j'avais su! C'est Paris lui-même qui m'a libérée des chaînes d'un attachement aveugle, en m'apprenant que mon homme étant... l'amant d'un autre. Moins encore que sa trahison, ce fut le fait d'apprendre son homosexualité qui m'horrifia le plus : étais-je à ce point détestable, pour qu'il cherche mieux dans les bras d'autres hommes? C'était inconcevable; la honte qu'il m'infligeait, je ne pouvais pas la pardonner... et un événement inattendu m'offrit la chance de me venger. Demetri Raynold : tel était le nom de celui avec qui mon petit-ami me trompait, et j'avais mémorisé ses traits en vu du délicieux moment où je les défigurerais. Une attaque en plein milieu d'un bal sema une telle confusion parmi tous, que je pu profiter des fuites et des échanges de sorts pour entraîner Raynolds dans les cachots. Il y avait quelques salles charmantes en ces lieux, propice à la torture que je comptais bien lui faire subir. J'ai jubilé, ce soir là, à le voir se tordre sous l'impact de mes sortilèges. Il a bien sûr passé quelques temps à l'infirmerie par la suite, et c'était une nouvelle torture – mais pour moi, cette fois. Comment savoir si Zane le voyait encore? Tout était définitivement terminé entre nous, mais j'étais incapable de réellement m'y résoudre. Comment savoir si Zane ne le réconfortait pas? Raynolds était si près, à ma portée... je pouvais peut-être l'achever. Je devais peut-être le faire. Ma folie me poussais à me convaincre que c'était nécessaire : il devait disparaître. Mais là encore, mon Tantale su interpréter la lueur dangereuse de mon regard et me teint à l'écart. Il ne savait pas exactement ce qui se passait, mais il en avait suffisamment vu pour comprendre que j'étais un véritable danger pour Demetri. Je finis par me ranger à son avis, comprenant que commettre un crime de cette envergure me mènerait droit à l'asile, avec ma chère et tendre mère, ou à Azkaban, avec de charmants détraqueurs.
Alors même que je tentais de me résoudre à tirer une croix sur toute cette histoire, quelque chose d'autre vint bousculer notre quotidien bancal au château. Des gamins venus du... futur. Oui, rien que ça! Je ne sais pas s'ils disaient vrai ou non; toujours est-il qu'ils prétendaient savoir ce qu'il adviendrait de notre génération, et qu'ils ont au passage révélé d'une part l'homosexualité de mon ex, d'autre part qu'il mourrait empoisonné. Si j'avais ressenti une étrange satisfaction à la pensée de sa mort – qui serait probablement mon oeuvre, n'est-ce pas? –, le fait que ses déviances soient révélées au grand public et mon nom mêlé à l'histoire ne fut pas une partie de plaisir. Bien au contraire. Le lien que nous avions partagé était enfin connu, mais pas de la façon dont je l'aurais imaginé ou voulu, et quelques rumeurs selon lesquels j'étais probablement la raison pour laquelle il avait viré de bord me suivaient sur mon passage. Les allusions concernant Zane était mal venues, d'autant que toute cette histoire ne remontait pas à très longtemps, et ma façon de montrer à quel point j'étais touchée par la tournure des choses était l'attaque. L'explosion de l'une des tours permit cependant de délier les langues sur d'autres sujets qui ne me concernaient en rien et, pour la première fois depuis un moment, je cessai de ne voir que mes moi et mes ennuis pour me rendre compte de la gravité de la situation. Des élèves avaient été ensevelis sous les décombres, et je ne pu que me joindre à l'effort pour les en tirer lorsque je me rendis compte de la disparition de Juan. J'ai reconnu d'autres visages déformés par la douleur ou plongés dans l'inconscience. J'ai lancé quelques sortilèges sur des plaies minimes. J'en ai livré d'autres au mains de ceux qui se souciaient de leur survie, tandis que je me concentrais moi-même sur la recherche d'une chevelure blonde. Blonde... Ce fut quelqu'un d'autre qui trouva mon demi-frère, joliment assommé, les corps redessiné par les arrêtes aiguës des roches. Mais il était vivant, et c'était tout ce qui comptait à mes yeux. Dès que je l'ai eu dans mon champ de vision, j'ai considéré ma mission accomplie et ai laissé aux autres le soin de se charger des élèves restants pour l'accompagner à l'infirmerie. Il semblait si mal en point... si fragile, que je sentis mon coeur se tordre à la simple idée de ce qu'il devait endurer. Pourtant, sa première réaction, à son réveil, fut de m'adresser un sourire tranquille. Le fait de me concentrer sur lui m'empêcha de me rendre compte de la présence de Demetri non loin, et ce fut tant mieux. Je le tuerais, un jour. Et Zane le suivrais. Romantique, n'est-ce pas? Les avais proclamés maudits, et je les sacrifierais à ma vengeance... un jour ou l'autre. Mais pour l'heure, Juan me connaissait trop bien pour me laisser des occasions d'endosser le rôle de bourreau, et les drames inattendus qui s'abattaient sur Poudlard à la chaîne me donnaient surtout envie de profiter autant que possible du temps qu'il me restait. Parce que des temps plus sombres semblaient s'annoncer, et que j'avais une idée bien précise du camp qui aurait ma préférence...
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Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
Déjà rien que pour le plaisir de voir Megan Fox (femme officielle de ma vie *-*) sur le forum, je suis heureuse que tu rejoue Raquel *sbaf*
Donc merci Sun *sbaf*
Ok je sors
Sawyer L. Waldorf- - Almost Famous -
- ♦ HIBOUX POSTÉS : 719
♦ ARRIVÉE : 09/05/2010
Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
Mdr! Merci Mau
Invité- Invité
Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
Ah ma Sun
Me fais pas trop bobo quand même hein
Allez hop ! Validée évidemment.
Me fais pas trop bobo quand même hein
Allez hop ! Validée évidemment.
Demetri Raynolds- « Ne touchez pas à Zane. »
- ♦ HIBOUX POSTÉS : 1972
♦ ARRIVÉE : 11/10/2009
Re: « They said I was wonderful, then that I was a monster. That's the fucking truth. »
Te faire du mal? Quelle idée!
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