The Time-Turner
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About her // Leah

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Samaël E. Wilson
Montana D. Jones
6 participants

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Message par Invité Ven 23 Avr - 18:59

      Leah Parker
      .

    About her // Leah 2h3d1t0
    © Pea

    NOM Parker
    PRENOM Leah-Clare (Leah pour tout le monde.)
    DATE DE NAISSANCE le 21 juin

    ÂGE Dix-huit étés pétulants
    ANNEE Cinquième
    ORIGINES en mauvaise langue, Leah serait dite être de « sang impur ». Elle et son frère, uniques sorciers de la famille, descendent de parents absolument moldus, eux-même enfants de moldus, qui furent eux aussi fils et filles de moldus... (et caetera...)

ACTE PREMIER
.

« Le futur a été créé pour être changé. »
Paulo Coelho.

2020EGYPTE, FOND DU DESERT...

    « Bon... Bernie, accrochez bien vos boyaux et vos tripes : je sens qu'on a quelque chose par ici... Attention ! Reculez ! Crétin ! Ne vous prenez pas les pieds dans ma cape ! Bon, vous êtes prêt ? Lumos... ». Une lumière, fragile, vulnérable et tremblante naquit dans la pièce. Doucement, elle se souleva et s'insinua en avant, poussée par une bise imperceptible. Dans l'obscurité, l'ombre vorace, qui se régalait jusqu'alors de l'endroit, fut dérangée par cette larme brillante, qui, innocente, trottinait tranquillement vers où l'entraînait la baguette. « Bon... Ca m'a l'air d'être dégagé... Je pense qu'on peut risquer un peu plus de lumière. » Un geste vif trancha le silence. Aussitôt, le bourgeon de lumière s'enflamma et explosa littéralement : ce qui était jusqu'alors rongé par le spectre noir se révéla aux yeux des deux visiteurs. Eblouis, ils clignèrent un instant des paupières et grimacèrent. Le dénommé Bernie, un petit homme autant ventripotent que moustachu, retira ses lunettes et les nettoya brièvement avant de les reposer vivement sur le bout de son nez. Ce qui venait d'apparaître devant-lui lui coupa le souffle. « Incroyable » murmura-t-il, ses yeux, arrondis par la surprise, courants aux quatre coins de la pièce. « N'est-ce pas ? » Une femme, d'une trentaine d'années, lui passa sous le nez. Belle, elle avait la tête couverte d'un chapeau plat, autrefois blanc, qui laissait courir sur chacun de ses bords un voile fin, fragile, couvrant le visage de sa porteuse. Ses yeux, noirs, brillants comme deux feux, observait avec un mélange de méfiance et de curiosité cet étrange décors. Dans sa main, elle tenait une baguette courbée, de laquelle s'échappait un encore un fin filet flavescent... A pas minutieux, la femme s'avança. « Leah ! Vous ne devriez pas... Faites attention ! » couina Bernie, avec un sursaut. « Chut ! » l'écho abrupt résonna contre toutes pièces de la galerie. Crispée, Leah se retourna et lança un regard dur au petit bonhomme qui hocha fébrilement la tête, marmonnant entre ses dents « d'accord, d'accord ! Pas un bruit ! Pas un mot ! » Avec une moue agacée, Leah se ré intéressa à la salle. C'était... Fascinant. Extraordinaire. Qu'importe : aucun mot n'était suffisament intense pour décrire ce qu'elle avait sous les yeux. C'était, brièvement, en un coup d'oeil évasif : un amas de lumière et de halos, brillant comme de l'or ; des étincelles qui bondissaient au sol, provoquée par l'éclat vif, rutilant, foudroyant, de soleils écarlates, suspendus aux airs, tels des fantômes nébuleux... Avec une attention prêtée et deux bons yeux précis, ce tableau muet prenait sens : C'était une immense salle, beaucoup plus grande que celles de vos rêves, traversée d'un long chemin doré, couvert de cet étrange sable collant et épais, aux mille reflets fauves. Ce qu'il y avait d'à la fois étonnant et effrayant ici, c'est que l'on ne pouvait voir, même en plissant les yeux, le bout de cette inquiétante pièce. Effectivement, tout au fond se tenait une masse noire, floue et étouffante, qui paraissait se mouvoir, au rythme d'une danse lente et sinistre. A force de la fixer, Leah détourna le regard, mal-à-l'aise, avec le sentiment de finir aveugle si ses yeux, envoûtés, s'obstinaient à contempler les ténèbres. Elle se focalisa alors sur trois énormes sarcophages, répartis, non loin d'elle, autour du chemin d'or. Ces trois-là étaient, entre autres, les raisons de leur présence ici, en ce lieu étrange, sous le sol Egyptien. « Bernie, tirez maintenant votre baguette. Les momies sont là. » Le petit homme bondit sur ses pieds sa baguette en main et lança des regards fébriles tout autour de lui. « Dans les sarcophages, Bernie, les sarcophages. » soupira Leah. Consternée, elle ne comprenait décidément pas pourquoi, ni comment, elle s'était retrouvée associée à un coéquipier pareil. Non mais vraiment ! En plus d'être un froussard hors pair, il était étourdi et plus maladroit que n'importe qui. La maladresse... Une chose qu'elle ne supportait absolument pas. Ses patrons avaient vraiment décidé de jouer avec ses nerfs. « Bon » Reprit-elle avec fermeté. « Il va falloir faire attention. Très attention, vous m'entendez ? Ces momies ont été détectées comme étant dangereuses et prêtes à égorger le premier chercheur moldu qui se pointerait par-ici. Elles ont été ensorcelées par une bande de sorciers égyptiens qui se sont fait choper il y a quelques semaines par les aurors. Grâce au Veritaserum, ils ont finalement avoué s'être un peu... Amusés avec ces restes humains. C'est donc à nous, briseurs de sorts, de nous occuper de toutes ces chairs en décomposition... Si vous voyez ce que je veux dire. » Le petit sorcier hocha la tête et leva un doigt maigrichon vers le fond ténébreux. « C'est une barrière magique, n'est pas ? » demanda-t-il. Leah, à contre-coeur, leva les yeux vers cette nuit oppressante et répondit, une boule dans la gorge. « Oui ; sans doute crée afin d'attirer les moldus sans défense vers elle et qu'ils deviennent ainsi des proies faciles pour les momies qui ne désirent qu'une chose : leur arracher la tête et faire du hachis avec leurs entrailles... Hmmm... Je suppose qu'elle disparaîtra en même temps que nos trois compagnons. » Prenant une grande inspiration, elle leva sa baguette devant sa poitrine et dit : « Bon, on ne va pas y passer la nuit ! Bernie, cramponnez-vous bien : ça va chauffer ! »
2020LONDRES, DECLIN

    Il était huit heures et demie. Heure de la décadence, temps du crépuscule. « l'avant-nuit », comme certain l'appelle. C'est la chute du jour, quand la nuit tombe et que le soleil persiste. Tout est de couleurs, à cette heure-là. Toute parcelle de paysage est léchée par de belles lumières grenats, empourprées, aux vastes nuances rousses et carnées. Comme un tableau rutilant : la vie devient rêve, le rêve prend vie. C'est l'heure des illusions, des mirages, qui précède la tombée de l'ombre ; de la nuit. Dans le quartier d'Horney, les lampadaires brillaient d'une faible lueur. La nuit avait devancé le jour. Les fenêtres de tous les habitants étaient déjà illuminées et répandaient sur le quartier silencieux de faibles signes de vie. Tous guettaient l'heure où la fatigue les prendraient ; une fois la nuit avancée, le sommeil s'échouerait et le monde s'ensablerait dans ses méandres... C'est dans cette atmosphère de douces torpeurs, qu'un sec claquement retentit, résonnant contre tous les murs du coin, sans pour autant alerter qui que ce soit. Une silhouette apparue dans la nuit. Maladroitement, elle se dépêtra du buisson où elle avait atterrie puis se faufila jusqu'à la grande porte d'entrée, figée sur le perron d'une maison de briques rouges. Elle entra sans cérémonie, ferma la porte derrière elle. « C'est moi ! » Avec des gestes las, emplis de fatigue, Leah entreprit de retirer sa cape, son chapeau qu'elle disposa sur un large porte-manteau. Ce qu'il était bon de rentrer chez soit ! Cette sensation rassurante de chaleur et de douceur... Elle en frissonna de bonheur, son coeur réchauffé, apaisé. « Ah ! Tu es là... » Leah se retourna. Sourit. Il ne s'agissait pas là d'un de ses sourires sardoniques, tellement déstabilisant, mais plutôt d'une tendresse destinée à cet homme, qui se tenait debout à quelques mètres d'elle. C'était un sourire doux, sincère, ému. Elle désirait cet homme, elle le voulait. Il était à elle. Déjà, elle souhaitait retrouver la douceur de ses bras, de ses caresses, de son amour... Si tendre, si fort... Elle voulait pouvoir explorer son corps, toucher chaque morceau de sa peau, le serrer dans ses bras, lui dire des mots sensibles, que lui seul comprendrait... « je suis désolée, j'ai été longue... Le boulot ne me lâchait pas... » Elle se tut. Perdue. Il s'avança vers elle, la pris dans ses bras. Quel réconfort... Se blottissant contre lui, contre sa silhouette forte, carrée, Leah soupira et enfouit son visage dans le creux de son cou. Elle se colla à lui. Ils n'étaient plus qu'un. Plus qu'une forme noire, enlacée. Elle sentit son souffle chaud contre sa joue. « tu m'as manqué » murmura-t-elle. Il la regarda. Elle était belle. D'une main, il toucha sa joue blanche, froide. Puis il embrassa ses lèvres rouges, épanouies. Impatientes, celles-ci reçurent le baiser et y répondirent avec ferveur. Enflammées, elles se mêlèrent avec passion à celles de l'être aimé. Leah n'y tenant plus, s'agrippa à son compagnon et enroula ses jambes autour de sa ceinture. Elle le regarda un instant, son regard si intense, si flamboyant et se mordit la lèvre inférieure. « Nab ? » « Qu'y a t-il ? » s'étonna le jeune homme. « Quelque chose qui te tracasse ? » Il baissa les yeux. Bingo. « Qu'est ce qui t'arrive ? » Le ton de la question était ferme. Attentive, Leah entreprit de fixer son époux, les sourcils arqués, l'air agacé, contrarié. Nabil releva les yeux et ne tressailli pas face au regard sévère de sa femme. La prenant doucement par la taille, il la déposa au sol puis se gratta la nuque, mal-à-l'aise. « Viens voir par là, j'ai quelque chose à te montrer. » Il la mena, anxieuse, jusqu'au salon où, hésitant, il lui montra une brochure de la Gazette des Sorciers. « Regarde et explique-moi. » Etonnée, Leah se saisit du journal au vol et fit une moue trahissant son embarras lorsque ses yeux se plantèrent en première page. Le grand titre bien surligné de noir et de gras de la paperasse était celui-ci : « édition du 1er février : une femme encourage la lutte contre l'autorité d'Andrews ; Interview de Leah Parker, agent de Gringotts, qui, à travers cet article, s'attaque directement à la menace du monde magique : devons-nous ignorer ou lutter ? Voici le point de vue d'une jeune femme qui, c'est peu de le dire, n'a pas froid dans le dos... Suite page 2. » Leah chercha un moment ses mots. Elle sentait le regard intense de Nabil planté sur son dos, tel un coup de couteau. Mais... Il se doutait bien, tout de même ? Comment pouvait-il s'imaginer qu'elle, qui n'avait jamais sa langue dans sa poche, puisse rester muette en ces temps absurdes ! Espérait-il d'elle qu'elle se taise et s'enfouisse dans la masse, ignorant, ou faisant semblant d'ignorer toutes ces choses qui se passaient ? (Ce que faisait la plupart des gens, en réalité.). Il pouvait bien se mettre le doigt dans l'oeil et se l'enfoncer jusqu'au coude si c'est ce qu'il attendait d'elle ! Comment pouvait-il espérer que la situation évolue si personne n'était là pour faire justement bouger les choses ? Irritée par le comportement de son époux, Leah se tourna vers lui, l'air neutre (cependant trahie par son regard flamboyant.). « Expliquer quoi exactement ? » L'autre grogna. « tu es vraiment la femme la plus inconsciente que je connaisse ! » Soupira-t-il. « Tu viens de te mettre dans une de ces pagailles... Ce que tu as dit, ce que tout le monde va lire, c'est de la pure et simple provocation ! Je t'avais pourtant dit de ne pas chercher de noises, mais c'est plus fort que toi on dirait... Maintenant, nous sommes tous les deux dans le pétrin ! » Leah buta sur la dernière phrase. « Comment ça, tous les deux ? C'est moi qui ai parlé ! Et je ne t'ai même pas mentionné ! » « Oui, mais crois-tu vraiment que s'ils viennent te chercher ici, ils s'en tiendront à toi ? Non, non, n'oublies pas que je travaille au Ministère : je sais à qui nous avons affaire. Si tu savais le nombre d'établissements qu'ils ont raflé en ce début d'année... Mais ne t'en fais pas, je vais te protéger, ma chérie. Dès demain, je cherche une nouvelle maison. Il faut qu'on se cache. Je demanderai à un ami fiable de nous prêter une cabane s'il le faut... Nous ferons usage du sortilège de fidélitas... » Leah était complètement dépassée par la situation. Qu'avait-elle fait ? Quelle... conne ! Abrutie ! Voici finalement où sa bêtise les entraînaient ! Nabil... Jamais elle n'avait voulu le mettre en danger... Comment avait-elle pu être aussi irréfléchie ? Aussi égoïste ? « Ne t'inquiète pas, ma puce » reprit Nabil, voyant les flammes dans les yeux de sa femme s'éteindre. « Tout va bien se passer... John sera le gardien du secret, je sais qu'il est celui en qui tu as le plus confiance... Je contacterais ton frère tout à l'heure, je suppose qu'il insistera pour que tu ailles de suite chez lui. Tu y seras bien plus en sécurité... » « Hein ? Quoi ? » Féroce, Leah attrapa le bras de son mari et le secoua sans ménager ses forces. « N'importe quoi ! Je reste avec toi ! Qu'est-ce que tu crois ? Que je vais peut-être te laisser seul ici, à risquer ta peau, tandis que moi je serais pénarde à des kilomètres ? Hors-de-question. Je te signale que nous sommes mariés, pour le meilleur et pour le pire ; rentres-ça bien profondément dans ton crâne ! Ici, c'est le pire, et je compte bien l'affronter avec toi... »
2016CIMETIERE, LIEU DE MEMOIRES

    Leah traversait les allées de tombes à pas feutrés. Dans ses mains, un immense bouquet d'amour, de regret et de souffrance. Elle portait une longue robe noire qui traînait sinistrement derrière elle, chevauchant chacun de ses pas. Leah était seule. Seule au milieu de ce champ mort. Seule avec ses larmes et son chagrin. A mesure qu'elle avançait, elle se souvenait de tous ces temps passés, de tous ces sourires, de toutes ces joies... Puis du drame et de la mort qui rôdait pendant tout ce temps ; qui patientait, prête à surgir à n'importe quel instant. Tant d'amertume, tant d'échecs... Leah senti la boule qu'elle avait dans la gorge se serrer, l'étouffer. Un gémissement lui échappa, puis les pleurs. Elle ne vit plus rien, si ce n'était ces rangés sinistres de tours noires qui défilaient sans s'arrêter... Enfin, elle la vit. Ses pas s'accélérèrent ; les battements de son coeur également. D'un revers de bras, elle sécha ses yeux et ses joues, toutes engourdies. Enfin, elle se laissa choir devant la grande tombe de bronze. Selon ses désirs les plus fous, la sépulture aurait été entièrement constituée d'or brûlant. Elle voulait qu'on la voie. Qu'elle ne soit pas oubliée. Avec précautions, Leah disposa l'immense bouquet rutilant sur la tombe. Ses délicats pétales la couvrirent, certains s'envolant, volés, dérobés par le vent discret. D'une main, Leah caressa la surface lisse et douce de la sépulture. C'était un geste doux, affectueux, attendri. Un sourire apaisé apparut sur ses lèvres rouges. « ça fait longtemps, pas vrai ? Je n'ai pas arrêté de penser à toi. » Les larmes perlèrent à nouveau. Leah serra la mâchoire, crispa les mains, se raccrochant à l'étoffe noire de sa robe. « je comprends que tu me haïsses. Je t'avais promis... Mais je n'ai pas réussi, je n'ai pas été assez forte. Pardonne-moi. » Comme par honte subite, elle détourna le visage. Son regard alla se perdre au lointain, dans ces étendues troubles et vastes. « je suis venue parce qu'il est arrivé quelque chose... Voilà... je suis allée voir le médecin... Et il m'a dit que j'étais enceinte. Je n'en ai parlé à personne. Apparemment, j'ai de fortes chances de perdre le bébé. » Elle marqua une pause, pour assimiler ce qu'elle venait d'avouer. « si je suis venue, c'est dans le but de te demander une chose qui me tient à coeur... J'aimerais que si je venais à perdre cet enfant, tu prennes soin de lui. Je sais que c'est très hypocrite de ma part... Mais, je serais rassurée. Je t'en prie... » Un long moment. Un silence froid, nu. Lentement, elle se leva, les jambes tremblantes, la peau glacée, comme de neige. « je suis tellement désolée, si tu savais comme ça me ronge... Pardonne-moi. » Alors, doucement, sans ajouter autre mot, elle s'effaça, telle une ombre éphèmère. Il lui était impossible de demeurer davantage en ces lieux morts...


Dernière édition par Leah Parker le Dim 25 Avr - 19:36, édité 6 fois

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Message par Invité Ven 23 Avr - 19:00

2020LONDRES, NUIT NOIRE

    Toute la soirée durant, Leah se tut. Immobile, invisible. Muette. Elle ne tenta pas d'attirer l'attention. Nabil, penché au-dessus des flammes tournoyant es, se chargeait de tout. Il discutait avec John, d'une manière animée, empressée. Elle, était blottie dans un coin, pelotonnée sur le canapé, les lueurs des flammes dansant sur son regard. L'une de ses mains pendait inconsciemment dans le vide, inanimée. Elle songeait, regrettait. Tout ceci était de sa faute. Nabil aurait du fuir, s'évader, disparaître au loin tant qu'il en était encore temps. Mais, trop brave et « plus stupide qu'un gnome » (selon sa femme), il avait décidé de rester auprès d'elle, coûte que coûte. Fâchée, contrariée, Leah était parti se planter au fond du canapé, d'où, depuis, elle n'avait pas bougé d'un poil. Pendant que les secondes s'écoulaient, se transformaient en minutes interminables, La culpabilité l'avait rongée. Elle avait eu tord : ce n'était pas ensemble qu'ils affronteraient cette épreuve ; elle seule le ferait. Cette nuit, elle partirait en douce. Loin de Nabil, loin de quiconque pouvant être blessé. Elle serait une ombre dans la nuit - personne ne la verrait ; personne ne l'arrêterait. Au matin, elle serait loin. Ils l'oublieraient vite, elle ne serait plus qu'un souvenir ; une mémoire floue, troublée, obscure. Nab serait en sûreté. Sa famille également. C'était ce qui importait. Elle aurait le coeur léger, soulagé. Nabil vivrait. Leah leva les yeux : il s'était approché d'elle, les traits emprunts de douceur, ses yeux de firmament tendrement courbés vers elle. Avec précautions, il s'installa à ses côtés. Elle ne réagit pas. Alors, il la serra contre lui, murmura, susurra, tenta de la rassurer, lui glissant des mots doux à l'oreille. Mais ses traits à elle restaient las, égarés à mi-chemin entre la peur et la douleur. Elle ne savait comment réagir à cela. Méritait-elle cet amour ? Elle n'en était plus sûre... Tendue, elle s'éloigna, le visage assombri, les lèvres nouées. Ses yeux fixaient sans les voir les derniers brasillement du feu. Sa tête tomba, s'inclina sur son épaule basse. Son regard se voila. Elle souhaitait plus que tout disparaître en cet instant ; ne plus exister. Il le sentit. Il comprit. Et pourtant, Nabil ne bougea pas ; cherchant les meilleurs mots, le moyen pour la consoler. Indécis, il la regarda, la contempla. Son profil, plongé dans l'ombre du soir, était illuminé par les cendres chaudes du feu, qui répandait sur sa peau de douces couleurs tièdes. Ses longs cils, penchés vers l'avant, fixaient ce qui n'était pas. Elle était ailleurs ; dans le monde des songes. Hésitant, il tendit une main et effleura sa joue froide. Elle sursauta, surprise, ses grands yeux noirs se tournant vers lui, étonnés. « Ne fais pas ça » murmura Nabil, d'une voix faible. « Ne te ferme pas, reste avec moi... S'il te plaît. » Il se pencha, hésita, l'embrassa doucement. Leah ne savait plus. Elle était perdue ; finalement, vaincue, elle s'abandonna, se colla à lui. Il demeurait sa plus grande faiblesse ; elle ne lui résistait pas. Ils s'enlacèrent la soirée durant. Ils étaient deux. Ils étaient un. Enfin, elle dans ses bras, ils montèrent à l'étage, se glisser, s'égarer dans leurs rêves enlacés, agréables, voluptueux... Leah se sentait mieux. Elle vaguait dans cet univers étrange, où toutes réalités se mêlent et où folie signifie fantaisie. Ce bien-être dura et parut ne jamais s'arrêter... Jusqu'à ce qu'un bruit mat et soudain ne l'éveille. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup dans le noir. Aussitôt, une sensation étouffante l'attrapa à la gorge. Elle toussa, se rendit compte que l'air était devenu fumée. Un bras devant, elle regarda, alertée, tout autour d'elle : il faisait plus chaud que d'habitude. Un nuage ivre et lourd flottait dans les airs, piquants les yeux et brûlant la peau. Effrayée, Leah quitta le lit d'un bond, attrapa une chemise qu'elle enfila rapidement et sorti de la chambre. Une exclamation de stupeur, de peur, lui échappa lorsqu'elle vit ces flammes immenses, rouges et folles, qui dévastaient la maison. Comment se pouvait-il ? C'était impossible ! Affolée, elle retourna dans la chambre, talonnée par des braises en furie et sauta sur le lit pour empoigner Nabil par le col « Réveil-toi, Nabil ! Debout, allez ! Je t'en supplie ! Viens, vite ! Ne restons pas là ! » Elle hurlait, le secouait de toutes ses forces, se débattait, pleurait. Ses traits étaient tordus par la douleur, par l'effroi. Mais il ne bougeait plus ; ses yeux restaient clos et son visage éteint. Elle plaqua son oreille contre sa poitrine, un terrible froid l'empoignant. Un doute, une évidence, non... Elle attendit, cherchant une quelconque respiration, un battement de coeur... Tout espoir mourût. Désespérée, elle cria, hurla à l'aide. Mais personne ne l'entendit. Le feu, trop gourmand, dévorait déjà l'ensemble de la demeure, féroce et bruyant. Sa baguette était en bas, sans doute déjà réduite en braises. En proie à une douce folie, Leah se redressa. Elle avait tout perdu ; elle avait perdu. Ce feu n'était pas naturel... De telles flammes ne pouvaient être que magiques. Ils avaient été plus rapides... Leah se laissa tomber au sol. La fumée l'écrasait, elle ne parvenait plus à respirer correctement. Elle voulait mourir. Plus rien ne la retiendrait à présent. Nabil était mort. Une partie d'elle était morte ; l'autre agonisait, là, sur le sol ardent, au milieu des cendres. Soudain, elle redressa la tête, les yeux écarquillés, soulignés d'ombre. Elle n'avait pas tout perdu : il lui restait sa vengeance. Ils payeraient. Prise d'une furie brusque, ravivée d'une force nouvelle, Leah se leva faiblement, marcha jusqu'à la fenêtre. Là, elle se pencha, regarda au-dessous : le sol était très loin, plus qu'elle ne l'avait imaginé. Mais, avec chance, les buissons amortiraient sa chute. De toutes façons, elle n'avait pas le choix : c'était la fournaise déchaînée ou la chute. Avant de sauter, elle se tourna, regarda une dernière fois la silhouette allongée, noire, inerte de son mari. « Je t'aime » fit-elle doucement. Elle sauta. La chute ne fut pas longue : ce fut d'abord un silence paisible, les caresses du vent qui lui sifflèrent aux oreilles, puis, brutalement, une douleur cuisante, brève, traînante, qui s'éparpilla dans tout son corps tandis que le sol la rattrapait en plein fouet. Leah gémit, serra la mâchoire. Elle se sentit sombrer. Autour d'elle, tout devint sombre, lointain... Seul un rire, strident, aigu, fou, résonna dans la nuit... Celui d'une femme. Tout fût noir, et elle ne se souvint de rien...

    [...]
    Leah lança un vague coup d'oeil aux alentours : le parc de Poudlard, un jour vert et rayonnant, était aujourd'hui grave, languissant et voilé. Son herbe dense, froide au toucher, était dissimulée sous une ombre lourde et rampante ; noire comme un ciel de borgnon. L'air était austère et gelé. Pas un souffle, pas une bise. Seule une oppressante tension rôdait, rongeant le coeur et l'âme de chaque personne tenue, tête haute, dos droit, autour de l'énorme château. Leah tressailli. Sa main alla serrer avec force le manche de sa baguette – ou du moins celle que lui avait confié son frère, ayant perdu la sienne lors de l'incendit. Elle trépigna, impatiente, agacée ; prête à lutter. Elle sentait la mort flâner au-dessus de sa tête, espiègle, sournoise. Baissant la tête, elle se souvint de visages qui lui avaient été chers au cours de sa vie : celui de son vieux père, pâle et défiguré, décédé d'une maladie cardiaque quelques années plus tôt ; et celui de Nabil, abattu par les flammes, lorsque l'on avait tenté de la tuer, elle, pas si longtemps de cela... Les mains de Leah se crispèrent et ses traits se fendirent, peinés, féroces. Ils l'avaient toujours soutenue, aidée ; aujourd'hui, ils n'étaient plus que des illusions, des fantômes du passé. Un orage tonna au-dessus du château ; son écho, sinistre et grave, alla se répercuter lourdement contre chaque pièce de paysage. Leah ne sursauta pas. Elle était immobile, raide sur ses jambes, le regard posé quelque part au loin... En elle, un feu brûlait avec ardeur, force. Cette victoire ne serait pas la sienne. Clyde et ses partisans étaient menés par la violence même, foudroyante, emflammée. Elle pouvait deviner, sentir, le feu, la détermination d'Andrews. Pourtant, de sa petite taille, Leah se sentait en cet instant capable de vaincre toutes tempêtes. Levant deux yeux noirs, elle apperçu John, au loin. Droit, il paraissait déterminé, grave. Leah le regarda longuement. Il était grand, pâle. Brusquement, un bruit, cri. Leah fit un bond : Loin, très loin, une lumière éblouissante fila soudainement dans les cieux. Le parc fut aussitôt illuminé d'étincelles brûlantes qui retombèrent doucement, soulevées par la bise glacée. Au milieu des exclamations de surprise, Leah leva sa baguette. Les silhouettes des opposants apparurent dans l'ombre du parc ; d'autres, aux portes du château qu'ils avaient déjà envahi... C'est ainsi que la bataille commença.

    [...]
    Leah trébucha, manqua de s'écrouler, mais se redressa, de justesse. Furibonde, elle lança des coups d'oeil vifs et piqués autour d'elle : dans le château, tout était de feu et de sang. Des corps se lamentaient au sol, torturés, rouges ; les murs étaient brisés, frappés de plein fouet par les sorts qui ricochaient un peu partout. Des gens se cachaient dans l'ombre : nombreux d'entre eux étaient des élèves, de simples gosses. Jeunes, candides, blessés. Certains se traînaient dans les couloirs, effrayés, traumatisés. Perdus. Ils pleuraient, sanglotaient. D'autres, au contraire, souvent les plus âgés, luttaient comme ils le pouvaient, avec vaillance, courage. Des professeurs tombaient, foudroyés par l'éclat vert, quant-au directeur, il avait disparu. Les rumeurs, se glissant entre pleurs et cris, le disaient mort. Certains, effondrés, perdaient espoir. La lutte était perdue pour beaucoup ; pour Leah, elle l'était. Pourtant, elle continuait, se démenait, luttait avec ardeur. Les silhouettes s'écroulaient autour d'elle. Endiablée, elle ne les voyait pas. Dans sa main, sa baguette volait, dansait. Elle-même tournoyait, telle une furie, ses cheveux battant l'air. Sur sa joue, un adversaire avait tracé une longue cicatrice pourpre, d'où s'écoulait un flot rutilant... Leah faiblissait. Soudain, un homme surgit face à elle. Rapide, il fendit l'air de sa baguette aiguisée et l'éjecta violemment contre un mur. Surprise, elle s'écrasa sourdement contre un portrait déserté puis retomba au sol, molle. Sa jambe se brisa, sa tête sonna. Le goût du sang s'insinua dans sa bouche. Le monde tourna. Les cris se firent lointain... Ses yeux, mi-clos, voyaient du noir. Soudain, une voix, perçante, aiguë, désagréable murmura à son oreille quelques mots. « Leah. Quelle surprise. Ca me fais vraiment... Plaisir de te retrouver là. » Elle ouvrit les yeux, alarmée. Cette voix de femme, méprisable, folle... Leah n'en croyait pas ses yeux. Elle se redressa, mais reçut aussitôt un brusque coup dans le ventre qui la planqua au sol. « Je t'en prie, Sang-de-bourbe, pas la peine de te lever. Pour ce qui va suivre, tu seras bien mieux ainsi, crois-moi ! » Leah leva les yeux. Une femme, grande, au regard piqué de folie l'observait de haut, avec un rictus mauvais. Sa peau, sèchement tirée, révélait de nombreuses cicatrices. « Aliena ! » fit Leah, amère « je pensais que la situation ne pouvait pas être pire ; j'avais tort. ». Elle reçut un nouveau coup à l'épaule, mais retint cependant tout gémissement, tout cri de douleur. Elle souffrait, elle avait mal. Mais Aliena ne devait pas le remarquer : elle en jubilerait, elle en rirait. Leah refusait de lui faire ce plaisir. « Dis, Aliena » articula-t-elle, avec un sourire, des yeux qui brûlaient de malice « ca remonte à quand la dernière fois ? Ah oui ! Je sais : Tu hurlais de rage après t'être faite battre, très aisément, par une... Comment tu dis déjà ? Sang-de-Bourbe ? ». L'autre ne réagit pas. Rigola froidement. « Tu te trompes, la dernière fois, je mettais le feu à ta maison ; et oui, c'est bien Sang-de-Bourbe. ». Leah se tourna brusquement. Un bloc de glace dans le ventre. « Quoi ? » beugla-t-elle. « Qu'est-ce que tu dis ? » L'autre fut prise d'un long rire strident. La mémoire revint à Leah. La nuit, le feu, ce rire... « C'était toi ! Tu as fait ca ! Espèce de... Crève ! Je vais te tuer !... » Elle attrapa sa baguette et la brandit aussi vite que possible ; mais, trop faible, elle fut moins rapide que Aliena « Endoloris ! » hurla sèchement celle-ci. Leah se cambra, hurla, s'étira, se crispa. La douleur naissait en elle, tel un feu et se répandait dans son corps entier. C'était absolument insupportable, inhumain. Aliena riait, ses lèvres retroussées avec dédain. Elle donna un autre coup de baguette, puis un autre, encore un autre, murmurant toujours ce même mot avec saveur. Leah se tordait au sol, se débattait, se ruait. Elle criait, sa voix bondissant froidement dans le château. Dans sa poitrine, son coeur était pris de terribles soubresauts ; elle le sentait partir en avant, un peu plus à chaque nouveau hurlement. Peut être, espérait-elle, finirait-il par s'arrêter. Qu'elle meurt, par pitié. Que la douleur s'arrête. Qu'ils l'achèvent rapidement. La raison la quittait. Elle s'oubliait, peu à peu. Seule la douleur perdurait. Leah pleura, s'arracha les cheveux. Implora qu'on la tue. Aliena s'arrêta brusquement. « Pas tout de suite. J'ai bien mieux à te proposer. Je te promets que je te tuerais, plus tard, si tu n'es pas déjà morte. » Leah haletait, soufflait de toutes ses forces. Elle ne parvenait plus à parler, sa langue collait à sa bouche. Elle avait de la sueur et du sang sur le visage. Ses yeux, éteints, étaient mi-clos. Aliena brandit sa baguette et prononca le sortilège, lentement, avec plaisir : « Sectumsempra ! ».


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Message par Invité Ven 23 Avr - 19:00

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© Pea


ACTE SECOND
.

« Le moment le plus important c'est le présent car si on ne s'occupe pas de son présent on manque son futur. »
Bernard Werber
2001POUDLARD, COULOIR ILLUMINE

    Leah traînait dans les couloirs, un sac abandonné sur l'épaule, une main libre contre la hanche. Ses pas, dégagés, lestes, résonnaient doucement dans le hall. C'était une superbe journée : l'air était agréable, chaleureux, caressant ; le soleil, très haut, brillant, soufflait de doux rayons sur le château et les nuages... Eh bien, les nuages étaient pour une fois absents. Une bonne chose. Leah passa avec désinvolture une main dans ses longues boucles. Elle soupira, sereine. Sa baguette était installée dans la poche arrière de son jean sombre. Les élèves qu'elle croisait au détour de couloirs l'observaient avec de grands yeux gourmands, étonnés, auxquels elle feintait ne pas prêter attention. Fière, une part d'elle appréciait pourtant ces regards envieux. Oui, elle était un arrogante, et en plus de cela, farouche et indépendante. Elle ne s'approchait jamais du sexe opposé, et celui-ci avait plutôt intérêt à se tenir loin d'elle. Si jamais un garçon s'approchait et excitait son caractère flamboyant, elle le remettait toujours sur le droit chemin, avec un doigt en cadeau. Les gens lui reprochaient toujours d'être trop sarcastique, ironique, froide et elle répondait toujours aux gens qu'ils l'emmerdaient. Souvent, elle surprenait par ses propos. D'allure douce, avec cependant une touche de hardiesse, Leah ne paraissait pas ce qu'elle était en réalité. Certes, elle avait de nombreux bons côtés et il était fort agréable d'être son ami ; il fallait cependant éviter d'embêter. Dans le collège, les avis étaient divisés à son propos. Certains l'adulaient, parce qu'elle était belle, forte et intelligente ; d'autres la détestaient, parce qu'elle était un caustique, vexante et surtout « Sang-de-Bourbe. »... Durant toutes ses années à Poudlard, Leah avait subi ce nom, aigre, brusque, honteux... Si bien qu'elle n'y fasse plus attention. Du moins, c'était ce qu'elle laissait paraître, car il y avait cette autre partie d'elle, blessée, touchée. Il y en avait qui, paraît-il, admirait cette façon dont elle avait de ne pas réagir à l'insulte. Tant mieux alors. Leah souhaitait laisser croire qu'elle était inflexible, forte, dure. Le feu dans les yeux, Leah jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Une chose d'assez étonnant : elle avait la constante impression d'être suivie, où qu'elle aille. Certains la disaient sauvageonne. Paranoïaque, aussi. Enfin, c'est ce qu'elle avait entendu des échos silencieux, soufflés tout bas dans les couloirs. Bah ! Qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Décontractée, Leah se retourna. Aussitôt, elle se heurta à quelqu'un, leurs épaules se rencontrant brutalement. « Garde tes pattes hors de mon chemin, sale Sang-de-Bourbe ! » Grogna une voix stridente. Les gens, autour, s'étaient immobilisés, curieux, intrigués par la suite. Leah leva un sourcil et détailla celle qui l'avait insultée : de taille modeste, la jeune fille à la peau claire et aux cheveux sombres la regardait à présent, l'air moqueur, hautain. Le coeur dans la poitrine de Leah se souleva, furibond. Elle plissa les yeux, répondit cependant calmement. « Le passage n'est pas réservé aux abrutis de service, que je sache ? », l'autre s'esclaffa bruyamment. Leah remarqua qu'elle était suivit d'une petite troupe docile. Tous étaient vêtus de vert et d'argent. La jeune fille se tourna vers sa suite « vous voyez ça : elle a du répondant, la saleté ! ». Leah serra les poings « Et oui, les Sang-de-Bourbe savent parler ». L'autre ricana. Autour d'elles, un groupe se formait ; tous voulaient voir, savoir. On chuchotait, guettait. Que se passait-il ? On jouait des coudes, afin de pouvoir regarder la scène. La fille, qui avait un brin de folie dans les yeux, tira brusquement sa baguette. Par réflexe défensif, Leah fit de même. « Puisque tu sembles si impertinente, que dirais-tu d'un duel ? ». Leah sourit. Elle n'attendait que ça. Jetant un coup d'oeil autour d'elle, elle constata la nouvelle foule, fraîche, curieuse. Bien, il y aurait des témoins. « Avec plaisir. ». Vraiment, elle prendrait un sale plaisir à l'envoyer voler contre une armure ! Démente, la fille éclata de rire puis exécuta trois pas en arrière. Une de ses « suivantes » sembla inquiète. « Aliena... Continuons notre chemin, laissons la Sang-de-Bourbe... » « Fermes-la, Augustine ! Je te promets que c'est elle qui va manger. » le sourire de Leah s'élargit. La partie risquerait d'être facile. Autour, les chuchotements se firent bas, silencieux, tels des murmures lointains. Les regards étaient avides, vifs. Aliena semblait très sûre d'elle, avec ses grands airs et ses sourires fiers, pour autant, Leah ne se laissa pas impressionner. Elle savait qu'elle avait affaire à une sorte de pourrie gâtée de Serpentard, sans doute douée à la baguette - en tout cas, suffisamment pour proposer un duel - mais bien trop assurée, naïve et stupide pour l'emporter. Aliena leva soudain sa baguette et la mit en garde, à l'aide de quelques petites menaces. Leah était prête.

2001BRISTOL, MEMOIRE
    Allongée sur son lit sombre, Leah se retourna, songea, pensa. Prise dans de vastes mémoires et souvenirs, elle fermait les yeux, torturée, troublée. Autour d'elle, le soleil perçait doucement, grimpant, telle une illusion, par ses volets. Un de ses rayons glissait sur le visage pâle de la jeune fille, l'illuminant sensiblement d'un délicat et tiède halo. Leah se roula en boule, les traits voilés, affligés. Sa silhouette, dans le noir, était pliée, tourmentée. Elle regrettait. Se repentait de ses promesses, ses erreurs... Un moment de chagrin mêlé de remords. Comme il arrive à toute personne sensible. Lors de ces instants de faiblesse, Leah s'isolait, ne voulant pas être vue. Elle cachait son visage derrière ses mèches fauves, dans l'espoir de disparaître, de se faire oublier. Roulée dans l'ombre, elle se souvint doucement d'une conversation qu'elle avait surprise entre sa soeur et sa mère, quelques années plus tôt. A ce moment-là, elle rentrait tout juste de Poudlard. C'était la toute première fois qu'elle y allait et c'était avec fierté qu'elle étalait ses souvenirs éclatants devant sa famille... Sa soeur avait été très impatiente... « Maman... Où est Leah ? » demandait-elle de sa petite voix fine, faible. Avide, la petite fille poussa un doux soupir et s'enfonça dans son oreiller carné. « Elle a dit qu'elle viendrait me voir... ». Prise d'une soudaine et dure toux, elle se cambra sur son lit, cachant son visage de ses petites mains blanches. Sa mère, assise à ses côtés, le visage pâle, mené d'une tristesse qu'elle tentait de dissimuler, lui posa une main sur l'épaule. « Tout va bien, Susie ? Ma puce, allonge-toi, ta soeur arrive... ». Avec une moue, Susie se laissa choir dans ses boucles brunes, ses poings serrés contre son ventre. Elle avait les mêmes yeux noirs que son aînée ; cette même expression, à la fois douce et résolue. Son visage, rond, mais étrangement glacé, était innocent, fragile. A cinq ans, Susie Parker faisait une bien jolie petite fille. Ses jours auraient été rayonnants, si seulement elle n'avait pas attrapé cette inquiétante maladie. « Maman, est-ce que, moi aussi, plus tard, je serais une sorcière ? » sa mère, douce, aimante, lui caressa la joue, d'une main délicate. « Peut être, qui sait ? ». En réalité, la puce ne grandirait pas. « J'aimerais être aussi douée que John et Leah... » fit la petite, doucement, envieuse. Elle toussa. Sa mère lissa la couette, le regard ailleurs. Elle ne supportait pas de voir sa fille dans cet état. « Je suis certaine que tu le serras. Tu as toujours été douée. ». La mère ferma les yeux, une boule dans la gorge. « Maman, tu vas mal ? » s'inquiéta la candeur. « Non, ce n'est rien, chérie. Une petite fatigue, rien d'inquiétant... Tiens, regarde qui arrive ! ». Doucement, la porte de la chambre s'ouvrit. Leah entra, avec un sourire en coin. Aussitôt, la petite tressaillit et se redressa. « Leah ! Leah ! Tu m'as manqué ! ». Un sourire, des fossettes, de tendres petits bras blancs ; Susie était craquante. Elle était la faiblesse de Leah, depuis toujours. Celle-ci se pencha et enlaça longuement sa cadette. « Je t'aime, ma Suzette ». L'autre respira l'odeur de sa soeur, la tête perdue dans ses mèches basanées, aux reflets fauves. Elles se lâchèrent, s'observèrent. Susie était Leah ; Leah était Susie. Les soeurs se ressemblaient, se complétaient. « Alors, alors ? » la petite créature était toute excitée. Gracieusement, elle sautillait sur ses oreillers, ses boucles bondissant sur son dos. Leah s'installa à côté d'elle et passa un bras sur ses épaules nues ; l'enfant ouvrit deux grandes prunelles brunes, chocolatées, attentives. « C'était comment, Poudlard ? ». La mère, discrète, s'échappa, s'oublia, laissant ses filles seules. Une fois la porte passée, elle entendit le rire doux, modeste, de Leah. « Ah ! Vraiment petite soeur, je t'amènerais un jour, tu verras : c'est le plus bel endroit au monde : il y a un parc énorme, verdoyant et un lac encore plus grand qui va se perdre dans les montagnes. On a aussi une forêt mais... » « Quoi ? » « bah, on n'a pas vraiment le droit d'y aller... » « Dommage... » « mais on y va quand même. » « ah ! ». Elles rigolèrent. Unies, pareilles. Susie toussa. Leah se tut, frappée par la réalité. « tu es toujours aussi malade. » constata-t-elle, plus froide, inquiète. La petite ne répondit pas tout de suite. « maman dis que ça va finir par partir ». Mais maman ment, songea Leah, plissant les yeux. Silence. Leah avait la gorge sèche. « Je vais te sauver, petite soeur. » dit-elle alors, avec conviction, force. L'autre s'étonna, ouvrit la bouche, un pli entre les sourcils. Elle ne comprenait pas. « Qu'est-ce que tu veux dire ? ». Leah se serra contre sa cadette, posant sa petite tête contre sa poitrine. Elle lui caressa tendrement les cheveux. Dans ses yeux, une nouvelle détermination. « Je vais te sauver. Je peux le faire. » Susie sursauta, les sourcils haussés ; les mots de son aînée lui ravivait son petit coeur, naïf, candide. « Comment tu vas faire ? Les médecins n'ont pas pu... » « Peut être. Moi je suis une sorcière ! N'oublies pas, petite soeur ! Je vais trouver le moyen de te sauver ! » « Vraiment ? » Question simple, pourtant pleine d'espoir. L'enfant se leva, les traits soulevés par la joie, rassurée. Elle avait une confiance absolue, innocente, dévouée envers son aînée et ne doutait pas de ses paroles. « Tu promets ? ». Leah affirma d'un bref hochement de tête. La raison pour laquelle elle était devenue une sorcière lui parut claire : elle devait sauver la vie de sa soeur. Il faudrait pour cela qu'elle devienne suffisamment forte et douée, mais cela elle y arriverait. « Je te le jure. » Elle était très sûre d'elle, du moins, à cette époque. A présent, des années plus tard, elle doutait. Elle n'était pas la sorcière qu'elle aurait voulu être. Elle n'était toujours pas assez talentueuse. Pourtant, on la disait douée, bien plus que la majorité. Mais pas suffisamment. Pourtant, elle avait promit... Il fallait qu'elle trouve une solution... Elle avait juré. Elle sauverait sa soeur, coûte que coûte.


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Message par Invité Ven 23 Avr - 19:03

      Eléments de sorcellerie
      .

    About her // Leah 24fbfiw
    © Pea

    BAGUETTE La baguette de Leah, qui mesure trente-cinq centimètres de long, a été finement travaillée dans le délicat bois du houx ; un symbole d'équilibre et de force. Repose en son coeur une queue fourchue de Croup, un petit animal magique souvent associé au terrier ; fidèle envers les sorciers mais agressif à l'égard de tout moldu. Leah acheta sa baguette chez un fabriquant anglais peu reconnu, dans une étroite boutique surannée de Bristol. Elancée, subtile mais fragile ; cette baguette complexe au caractère bien trempé regorge en finesse : Elle est très difficile à manier et causa bien des ennuis à Leah lors de ses débuts. Souple, cette baguette fait des merveilles en ce qui concerne les sortilèges, elle est cependant bien moins comode de ce qui est métamorphoses... ; On croisera rarement baguette aussi adroitement sculptée..., Grande et leste, elle fut taillée dans un bois ténu, clair et vierge, découvert au fin fond d'une forêt d'émeraude. Son manche porte d'étranges runes aux formes lestes, quant à son corps, long et mince, il est sobrement cambré à son extrémité... Il s'agit de l'objet le plus précieux appartenant à Leah et vous ne serez pas surpris de retrouver cette baguette, dix-huit ans plus tard, à la ceinture de sa maîtresse.
    PATRONUS De l'éclat pur, immaculé et cristallin, s'élancera vers les ténébres un grand et puissant sombral, aux immenses sabots noirs et aux yeux opalins, brillants telles des flammes. Ses ailes formidables battant l'obscurité avec panache, il dissipera fougeusement les ténébres pour disparaître à son tour, dans un grand mouvement, sa belle tête cambrée, ses rudes pattes martelant le silence et répandant aux alentours une étrange poussière luisante... Dans la nuit, l'image s'évanouira et seul le souvenir d'un être tant sinistre que majestueux imprégnera votre esprit à jamais...
    BIEN OU MAL Toute sa vie, Leah trouvera une valeur quelconque à prôner, méritant selon elle d'être détendue avec véhémence et conviction. C'est une meneuse née : Elle est la plus agressive et provoquante opposante que vous ayez rencontré. Accordée à son ardente personnalité, Leah a le goût du risque mais surtout de la lutte. Quelques années plus tard, elle sera une âpre combattante du bien, défiant avec fougue les assaillants de Poudlard ; cet immense château fané, en lequel elle trouva, plus jeune, l'espoir et la force qui l'animent aujourd'hui...

Spoiler:


Dernière édition par Leah Parker le Dim 25 Avr - 19:35, édité 2 fois

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Message par Montana D. Jones Ven 23 Avr - 19:08

    bienvenue, jeune demoiselle. Excellent choix d'avatar monkey
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Message par Samaël E. Wilson Ven 23 Avr - 19:13

Leah Parker a écrit:ORIGINES en mauvaise langue, Leah serait dite être de « sang impur ».
En mauvaise langue, elle serait carrément dite "sang-de-bourbe", ouais mrgreen
Bienvenuuuuuuue, bon courage pour ta fiche cherry
Samaël E. Wilson
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Message par Invité Ven 23 Avr - 19:19

Merci vous deux ! @
(Kristen cyclops)

En mauvaise langue, elle serait carrément dite "sang-de-bourbe", ouais
C'est kif kif! Razz

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Message par Invité Ven 23 Avr - 19:36

Chels : Sam, c'est méchant de dire "sang-de-bourbe", pas la peine de le lui rappeler Razz
xD...

Bienvenue, j'approuve, très bon choix d'avatar <333
Bon courage pour ta fiche @

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Message par Demetri Raynolds Ven 23 Avr - 20:23

Bienvenue Basketball
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Message par Tradd Cooper Ven 23 Avr - 21:52

    Natalie. <3 La femme de ma vie. monkey monkey
    Bienvenue, à part ça. mrgreen


Dernière édition par Tradd Cooper le Sam 24 Avr - 10:30, édité 1 fois
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Message par Adam Meyer Sam 24 Avr - 8:47

Dégage Tradd, apprend déjà à écrire son prénom et tu pourras dire que c'est la femme de ta vie rireskype

Bienvenue à toi Leah et bonne continuation pour ta fiche!
Adam Meyer
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Message par Tradd Cooper Sam 24 Avr - 10:30

    -_________________________-
    *va se pendre*

    mais je sais écrire son prénom, voyons. Rolling Eyes pirat
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Message par Invité Sam 24 Avr - 10:47

xDD ! (ça va, je te pardonne parceque t'es canon pirat )

Merci pour cet accueil ! About her // Leah 14444 santa

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Message par Invité Dim 25 Avr - 19:40

C'est... Fini! About her // Leah 948837
(bon okay, c'est pas top, mais je ferais mieux en Rp!)

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Message par Montana D. Jones Dim 25 Avr - 23:00

    Eh bien tout d'abord : très jolie fiche, félicitations ! J'aime beaucoup ton style d'écriture monkey
    Pour la maison, j'hésitais avec Serdaigle mais je pense qu'au vu du caractère de la demoiselle, Gryffondor est le choix qui s'impose ! Ca, c'est du courage de Gryffon queen Bienvenue ! cherry
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Message par Invité Lun 26 Avr - 9:36

Raah! Merci Tana! About her // Leah 480563

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Message par Bonnie Becker Lun 26 Avr - 10:05

Bienvenue ! cherry
Bonnie Becker
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Garce fouineuse.
Back in town...

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Message par Invité Mar 4 Mai - 9:32

Bienvenue très chère Gryff ! <3
Au plaisir de te croiser pig

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