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Angoisse et maladresse. [Dem <3] | Terminé |

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Angoisse et maladresse. [Dem <3] | Terminé | Empty Angoisse et maladresse. [Dem <3] | Terminé |

Message par Bonnie Becker Dim 21 Fév - 18:24

D’un pas leste, Bonnie se dirigeait vers le dortoir des garçons. Une impulsion soudaine l’avait poussée à chercher Demetri Raynolds, et comme elle ne l’avait trouvé nulle part ailleurs, il devait certainement être dans sa chambre. Jusqu’à présent, elle n’avait jamais réellement tenté de l’approcher. Elle avait peur qu’une relation entre eux de quelque nature que ce fût vienne modifier le futur et empêcher leur liaison. Mais là, c’était différent. Le futur était déjà en cours de changement. Ca signifiait qu’elle risquait vraiment de le perdre, ou plutôt, de passer à côté, et ce, indépendamment de sa volonté. Elle se demandait si ce genre de choses entachait la mémoire. Si cette liaison n’aurait finalement jamais lieu, allait-elle l’oublier ? Pour le moment, elle se rappelait de tous les détails, mais ça ne signifiait rien. Tout pouvait avoir déjà basculé. Cette relation représentait énormément de choses pour elle. Elle avait appris énormément aux côtés de Demetri, et il avait sans doute été le seul homme dont elle fût tombée amoureuse. Autant dire qu’elle ne tenait pas à être personne à ses yeux. Elle s’était tout de même posé de nombreuses fois une certaine question. Maintenant qu’elle faisait partie de son passé, était-il possible qu’il entretienne tout de même une histoire avec elle dans le futur ? Il serait obligé de connaître son secret dans ce cas-là. Cependant, une fois que leur mission serait accomplie, rien n’empêcherait la jeune femme de dévoiler cette histoire à certaines personnes. Ce n’était donc pas le plus dangereux.

Jusqu’à présent, elle ne s’était jamais inquiétée de l’influence de leur mission sur son devenir. Mais maintenant que le futur avait vraiment changé, elle se rendait compte de ce que ça représentait, et une subite angoisse s’était emparée d’elle. Il fallait absolument qu’elle trouvât Dem, et elle s’était donc lancée à sa recherche. Elle avait envie d’être auprès de lui, comme si c’était la dernière fois qu’elle pouvait le voir. Bien sûr, ses sentiments avaient changé depuis longtemps, mais leur histoire restait gravée dans sa mémoire et elle sentait qu’elle y perdrait beaucoup si tout disparaissait. Mais alors qu’elle approchait du dortoir, elle réalisa à quel point elle était ridicule. Qu’allait-elle lui dire ? « Je dois te dire que je viens du futur et qu’on aura une aventure tous les deux » ? « Sortons ensemble, il en va de mon avenir » ? « Tu ne le sais pas encore, mais on se connaît très bien tous les deux » ? Tout ça était grotesque. Il n’y avait pas vraiment de solution à cet imbroglio. Alors qu’elle se rendait à l’évidence, elle était arrivée devant la porte de la chambre. Le dortoir des garçons Serpentard de sixième année. Du beau monde. Le futur leader du bien et son meilleur amie et taupe, le futur bras droit du mal, le guitariste des Blackbirds, sans parler de Nicholas qui deviendra également célèbre à sa manière. Et puis celui qui avait surtout une grande importance pour elle. A priori, aucun des autres ne devrait être à l’intérieur, elle les avait tous aperçus. Mais ça ne la rassurait guère, elle risquait d’être encore plus embarrassée par le fait d’être seule avec lui dans cet endroit. Cependant, maintenant qu’elle était là, elle ne voulait pas faire demi-tour. Elle prit son courage à deux mains et frappa à la porte.

Celle-ci s’ouvrit pour laisser apparaître Demetri. Bonnie avala sa salive avec difficulté. Son cœur se mit alors à battre à tout rompre. Elle l’avait devant elle, elle pouvait le toucher. Elle n’avait pas été aussi proche de lui depuis bien longtemps, et elle ne pouvait rien faire, il n’avait pas vraiment d’affinités dans « ce monde-là ». Il était comme un étranger, finalement. Pour lui en tout cas, elle était une étrangère, et cette réalité lui broyait le cœur. Voilà qu’il attendait, avec légitimité, qu’elle donnât une raison à sa visite. Elle pensa baisser les bras l’espace d’un instant et prétexter qu’elle venait voir Carter. Mais d’autres mots sortirent de sa bouche.

    - Il faut que je te parle. Je peux entrer ?

Son ton n’avait pas été froid, plutôt gêné. Sans attendre l’accord du jeune homme, elle pénétra dans la pièce et put constater qu’il était bien seul. Elle se tourna vers lui et opta finalement de s’asseoir sur le premier lit qui vint, sans savoir à qui il appartenait. Elle était bien trop stressée pour rester debout. Et maintenant ? Qu’allait-elle lui dire ? Lui parler de la pluie et du beau temps ? Il s’attendait évidemment à quelque chose de bien plus important que ça. Elle ne savait même pas ce qu’elle voulait elle-même, à part passer un moment en sa compagnie. Avait-elle encore des sentiments pour lui ? Allait-elle mettre de côté ses histoires avec Carter pour tenter quelque chose avec Demetri ? D’ailleurs, avait-elle envie d’une histoire avec lui à cette époque-ci ? Beaucoup trop de questions sans réponses lui trottaient dans la tête.

    - Je n’arrête pas de penser à toi ces derniers temps.

Etait-elle idiote à ce point ? Tout ça ressemblait plus que jamais à une déclaration. Ce n’était absolument pas ce qu’elle comptait faire, et elle chercha rapidement de quoi mettre un terme au quiproquo qui s’annonçait.

    - Ne te méprends pas. C’est juste que… Je ne sais pas comment te l’expliquer, mais nous sommes liés tous les deux. Je te connais mieux que tu ne le penses.

Voilà qu’elle s’enfonçait. Soit il la prendrait pour une folle, soit pour une espionne. Elle se demanda ce qui était le mieux. Mais elle tint à lui faire comprendre qu’il se fourvoyait.

    - Je sais, ça semble tordu ce que je raconte. Mais tu vas comprendre.

Elle se tourna sur le côté afin de poser ses pieds sur le lit. Ainsi assise, elle baissa les pans de sa jupe d’uniforme afin de dévoiler ses jambes dans son intégralité.

    - Il y a deux choses que tu préfères chez moi. Mes yeux et mes jambes. Tu peux déjà observer mes yeux à loisir, je te montre donc mes jambes pour que tu puisses vérifier si j’ai raison.

Après lui avoir adressé un sourire malicieux mais quelque peu crispé, elle retrouva sa position initiale. Sachant bien que ce serait insuffisant pour le convaincre. Elle réfléchit à autre chose. Elle repensa tout à coup à cette histoire de suicide. Si ce qu’il lui avait dit était vrai – et elle n’en doutait pas – alors il devait certainement déjà sortir avec ce garçon. Elle pensa un instant à lui montrer qu’elle savait ce secret, mais renonça finalement. C’était bien trop dangereux, elle risquait d’envenimer les choses au lieu de les calmer. Elle voulait sauver la vie de ce garçon, mais pas leur relation. Elle avait beau ne plus ressentir d’amour pour le Serpentard, elle restait jalouse et ne supportait pas l’idée de le savoir avec une autre personne. Cependant l’idée l’effleurait de lui parler de lui, de lui demander son nom. Mais en faisant ça, elle pouvait s’attendre à une foule de questions qui risquaient de l’acculer à dévoiler son futur suicide et donc d’aller à l’encontre de ce qu’elle désirait. Elle trouva quelque chose de bien plus simple.

    - J’imagine que ça ne suffit pas. Je peux ajouter que ta couleur préférée, c’est le rouge. Ca peut paraître facile, mais ça n’est pas ostensible en ce qui te concerne.


Dernière édition par Bonnie Becker le Dim 18 Avr - 20:21, édité 1 fois
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Message par Demetri Raynolds Ven 5 Mar - 19:37




Le jet brûlant de la douche déliait chaque muscle de Demetri. Sa discussion – sa dispute plutôt. Cela avait eu plus des airs de confrontation qu’autre chose – avec Zane l’avait poussé à réfléchir sur le devenir de leur liaison et tout ça lui avait donné non seulement une migraine atroce, mais l’avait complètement tendu. Tout se passer pourtant bien jusqu’à présent, enfin depuis qu’ils s’étaient réconciliés après le bal de Noël, plus rien n’était venu entacher leur histoire, alors pourquoi là ? Et bien tout simplement parce que Zane avait mis sur le tapis le sujet de la fidélité. C’était quelque chose que Demetri ne connaissait pas, et ne pensait pas ‘rependu’. Pour lui, les couples se contentant l’un de l’autre ne le faisaient que par choix, ce n’était en rien une obligation, et lui-même, si jusque là il n’avait touché à aucun(e) autre, c’était parce que Zane lui suffisait amplement et qu’il ne ressentait pas le besoin d’aller voir ailleurs. Mais il y avait eu cette fois là, alors que Zane le délaissait un peu trop au profit de son équipe de Quidditch. Il ne pouvait pas lui en vouloir, il était capitaine et avait travaillé dur pour en arriver là – pas comme Paris à qui on avait donné le post sans même réfléchir puisqu’il était un joueur pro. Mais pro ne veut pas dire qu’il était un bon capitaine pour autant. C’était un chieur, mais Demetri devait reconnaître son talent tout de même. Bref, il comprenait que Zane fasse passer son équipe avant tout autre chose surtout à l’approche d’un match important, mais à côté de cela, Demetri se voyait privé de sa compagnie et le peu de temps qu’il arrivait à le voir, il ne le laissait pas le toucher outre mesure toujours trop fatigué ou ayant encore un million de chose à faire. Il aurait pu prendre son mal en patience, et c’est ce qu’il fit. Une semaine durant ! Un record pour lui. Mais alors qu’il était sur le point de franchir la ligne de non retour et qu’il était parti pour retrouver son Gryffondor et lui faire toutes les choses que son imagination seule, avait eu loisir de lui faire dans son esprit – consentant ou non ! – il s’était fait intercepté par Alize, amante régulière qu’il avait négligé depuis un certain temps. Depuis qu’il s’était mis à fréquenter Zane en réalité. Elle avait beau faire partie de ses préféré et peut-être même la première de toutes, il ne lui avait même plus coulé ne serait-ce qu’un regard en deux mois. Zane occupait son esprit et cela lui était amplement suffisant.

Mais voilà, à trop attendre et à être privé de son Gryffondor, Demetri ne mis que quelques secondes à céder aux avances peu subtiles de la jeune fille. En fait il n’avait pas vraiment réfléchi. Il était en manque, Zane était trop occupé pour le combler, elle était là et s’offrait encore sans concession… pourquoi refuser ? Pour quelle raison aurait-il du prendre le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre ou avoir des remords ? Ce n’était rien, absolument rien. Juste une partie de jambe en l’air sauvage et débridée calmant ses ardeurs et lui permettant de tenir par la suite un peu plus sans Zane. Quoi qu’en réalité, non. Certes cela avait été bien agréable, mais elle n’était pas Zane et c’était de lui qu’il avait envie. Etrange quand on savait qu’il se contentait de n’importe qui lui plaisant en temps normal. Là, il avait étanché sa soif, mais il avait toujours la bouche pâteuse. C’était bien Zane qu’il voulait et il savait pourquoi : parce qu’il l’aimait. Parce qu’il ne le désirait pas simplement pour son corps, mais parce qu’il était lui et que c’était lui son être qu’il voulait étreindre et pas simplement son corps. Il pensait que tout ça, il le savait. Enfin que tout le monde le savait et que le monde marchait en quelque sorte de cette manière. Mais il s’était vite rendu compte qu’il s’était trompé lorsqu’il avait vu le Gryffondor quelque temps après et qu’il l’avait accusé de l’avoir trompé, lui montrant à quel point il avait été affecté par la chose. Et c’était cela qui faisait réfléchir Demetri. Il avait compris son erreur, son manque de jugement, ses fausses idées et la peine de Zane, mais jusqu’où cela irait-il ? Jusqu’où lui, Demetri était prêt à aller pour lui ? Quel avenir avait leur relation ? Jamais le Serpentard ne c’était pour une raison ou une autre projeter dans le futur, même si cela ne comptait que quelques semaines. Pourtant, là, il avait songé à ce que seraient les vacances d’été, deux longs mois, sans la présence de Zane à ses côtés, et il s’était dit qu’il lui demanderait de venir passer quelques temps chez lui. Peut-être même tout l’été s’il le voulait ! Et plus tard, bien encore plus tard, continueront-ils à se voir en cachette ou auront-ils ‘officialisé’ leur relation ? Seront-ils un couple aux yeux de tous ? Vivront-ils ensemble ?

Mais que faisait-il ? Que devenait-il ? Et surtout, aimait-il cela ?
Demetri avait quitté la salle de bain depuis un moment, il s’était rhabillé et s’était laissé tomber sur son lit tel un poids mort, toujours en proies à ses réflexions concernant Zane et leur devenir. Pourtant il ne pu s’enliser un peu plus là dedans car quelqu’un frappant à la porte le tira de ses pensées – ce qui n’était pas plus mal en réalité, bien qu’il se leva et alla jusqu’à la dite porte en pestant, surtout pour la forme.
Découvrir Bonnie derrière cette dernière ne l’étonna pas réellement. Elle semblait fricoter avec l’autre imbécile de Danes – grand bien lui fasse - il ne trouva donc pas étrange qu’elle puisse venir jusqu’à leur dortoir pour le voir. Cependant, l’autre idiot n’était pas là – encore heureux. Eux deux, seuls dans le dortoir, il y aurait eu quelques risques – et il s’apprêta à l’en informer, sans réellement de politesse, ni en étant désagréable pour autant, peut-être plus las et indifférent, avant de refermer la porte sur elle et de retourner à ses questions. Cependant, si elle mit tant de temps à ouvrir la bouche se n’était apparemment pas à cause d’une gêne de gamine un peu coincée n’osant réclamer après son béguin, mais parce qu’elle voulait le voir, lui.

« Il faut que je te parle. Je peux entrer ? »

Demetri fut surpris par ses quelques paroles qu’il était loin d’avoir attendu, et cela se refléta assez aisément sur ses traits. Il n’était pourtant pas évident de déclencher ce genre de réaction chez le Serpentard et encore moins qu’il l’affiche. Aussi, lorsqu’elle s’invita finalement elle-même et entra dans le dortoir des 6ième années, Demetri ne l’en empêcha pas, encore un peu déconcerté et surtout curieux à présent. Qu’est-ce que la petite copine de Danes pouvait bien lui vouloir ? Oui parce que pour lui, c’était ainsi qu’il la voyait, et non pas comme la plus part du château persuadé que son arrivée avec trois autres était suspecte et tout le tralala de bonne femme en manque de ragot. Aussi ne s’était-il jamais intéressé à elle et ne pensait pas que l’inverse soit le cas. Certes elle était jolie et franchement à son goût mais elle tournait autour de Carter et même si l’idée de l’emmerdait été franchement tentante, Demetri préféré jouait la carte de l’indifférence avec lui et n’avoir à le fréquenter, voir, parler le moins possible dans sa vie. Ce n’était pas en se tapant une fille après qui il semble courir que ça arriverait. Il ne ferait rien consciemment et surtout juste pour l’emmerder lui.

« Je n’arrête pas de penser à toi ces derniers temps. »

Le regard de Demetri se posa sur la jeune fille qui s’était assise sur le lit de Jaylen et arqua un sourcil. Quoi ? finalement Danes n’était pas son type d’homme ? Il aurait du s’en douter ! Déjà aurait-il fallait que cet varacasse ait la carrure d’un homme !

« Ne te méprends pas. C’est juste que… Je ne sais pas comment te l’expliquer, mais nous sommes liés tous les deux. Je te connais mieux que tu ne le penses. »

Liés ? Ah ça non. Demetri n’était lié à personne et surtout pas à une fille qu’il ne connaissait pas ! Quant à sa dernière phrase… Elle entendait quoi au juste par là ? Avait-il hérité d’une groupie s’étant renseignée sur lui et l’ayant limite espionné matin et soir pour en apprendre le plus sur lui ? Merlin il n’avait pas le temps – et en l’envie – pour faire face à ce genre de connerie !

« [color=#009966]Je sais, ça semble tordu ce que je raconte. » Enfin une parole sensée ! « Mais tu vas comprendre. »

Là, il n’était pas certain de vraiment le vouloir. Qu’allait-elle faire ? Lui sortir un carnet où elle avait marqué tout un tas de chose sur lui. Sérieusement s’il s’agissait de ça, il la flanquerait dehors à coup de pied s’il le fallait ! et il dirait à Danes de se garder ses illuminées pour lui.
Mais se ne fut pas à quoi il s’était attendu qu’ils arrivèrent – et encore heureux ! A la place de lui sortir le parfait petit cahier de la groupie totalement cinglée, elle se redressa sur le lit et découvrit quelques parcelles… intéressantes de sa personne. Demetri pencha le visage sur le côté, ne se gênant pour regarder ce qu’elle voulait. Il n’allait pas l’offenser non plus. La bonne blague !

« Il y a deux choses que tu préfères chez moi. Mes yeux et mes jambes. Tu peux déjà observer mes yeux à loisir, je te montre donc mes jambes pour que tu puisses vérifier si j’ai raison. »

Elle lui lança un sourire et Demetri resta perplexe, jusqu’à ce qu’il reprenne ses esprits. Tout ça était bien trop facile ! Elle pensait réellement l’avoir de cette manière ? Allons, il n’était pas idiot ! S’il elle voulait coucher avec, autant qu’elle le dise franchement, parce que vu la façon dont elle s’y prenait, ça n’avait rien, mais absolument rien de subtile !
« J’imagine que ça ne suffit pas. Je peux ajouter que ta couleur préférée, c’est le rouge. Ca peut paraître facile, mais ça n’est pas ostensible en ce qui te concerne. »

Ce fut Demetri qui sourit cette fois-ci et il laissa le silence planer quelque peu avant de réduire à néant le semblant de suspense qu’il avait ainsi instauré.

« Tu as raison : ça ne suffit pas. Tes jambes sont parfaites, la nature a été bien gentille avec toi. Qui oserait dire que tes jambes ne lui plaisent pas ? Sans compter que tu as très bien pu me voir les regarder une ou deux fois. »

Oui, ça lui été arrivé, il plaidait coupable. Ce n’est pas parce qu’il ne voulait pas se taper la copine de Danes qu’il ne pouvait pas la reluquer !

« Pareil pour tes yeux… » Il se rapprocha d’elle, se pencha vers l’avant jusqu’à n’instaurer qu’une infime limite entre eux. Il planta son regard dans le sien et détailla chaque couleur et nuance de ses prunelles, tout en lui susurrant. « Seul une mauvaise langue dirait qu’ils sont commun. Arrête de jouer sur tes principaux atouts, c’est bien trop facile. Ca pourrait marcher avec quasiment n’importe quel mec de ce château. »

Il se redressa, satisfait de sa tirade qu’il savait véridique. Qu’elle trouve une parade pour le contredire et là, il serait bien surpris. Un sourire quelque peu suffisant aux lèvres, il prit finalement place aux côtés de la jeune fille avant d’ajouter d’un ton presque mielleux.

« La preuve que tu ne me connais pas et que te joue de moi : ma couleur préféré est le vert. Ca l’a toujours été et ça restera ainsi. »

Ce n’était pas parce qu’il était fier de sa maison – bien que se soit tout de même le cas – mais depuis toujours Demetri avait aimé le vert. Pourtant il devait avouer que ces derniers temps, le rouge l’apaisait et lui donnait une impression de chaleur et de bien être, à l’image de Zane. Son Gryffondor le hantait, même dans de petites choses comme celle-ci. Mais se n’était pas l’heure de penser à tout ceci. Demetri avait une magnifique demoiselle – certes qui semblait un peu illuminée, mais ravissante tout de même ! – et il lui était difficile de rester bien sérieux ou autre face à une belle demoiselle semblant vouloir s’attirer ses faveurs.
A nouveau il se penche, vers son oreille cette fois, pour y déposer quelques mots choisis avec attention.

« Et si tu me disais pourquoi tu es là ? quel est ton but exact ? Nous éviterions une perte de temps inutile, tu ne crois pas ? »

Il conclu en laissant le bout de sa langue glisser doucement sur le lobe de son oreille, un sourire carnassier étirant ses lèvres pleines. Que faisait-il ? N’était-il pas en train de jouer à jeu dangereux ? Il s’était pourtant très clairement expliquer avec Zane à ce sujet la veille ! Ou alors, tentait-il de se persuadé qu’il n’avait pas changé ? que quoi qu’il arrive, même s’il aimait le Gryffondor, il restait le même et que personne ne pourrait lui dicter sa conduite et que s’il voulait s’envoyer en l’air, là, maintenant, tout de suite avec cette fille, rien ni personne ne l’en empêcherait.
Demetri Raynolds
Demetri Raynolds
« Ne touchez pas à Zane. »

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Angoisse et maladresse. [Dem <3] | Terminé | Empty Re: Angoisse et maladresse. [Dem <3] | Terminé |

Message par Bonnie Becker Sam 13 Mar - 0:30

Bonnie avait beau tenter de convaincre le jeune homme, rien n'y faisait. Elle voyait bien qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'elle lui racontait, et elle pouvait facilement le comprendre. D'un œil extérieur, elle passait réellement pour une hurluberlue. Le coup des jambes, c'était véritablement osé. Pourtant, elle l'avait fait. Elle avait essayé de lui prouver qu'il la connaissait simplement en dévoilant ses jambes. Comment pouvait-elle être aussi stupide ? Elle se rendit vite compte en voyant la tête du Serpentard qu'elle n'avait pas choisi la bonne solution. Il faut dire qu'elle ne s'était pas montrée très subtile. N'importe qui dans cette situation pouvait penser qu'elle essayait simplement de lui faire du rentre-dedans. Pourtant, ce n'était pas du tout le genre de Bonnie. Mais Demetri le savait-il ? Il ne la connaissait pas, elle devait se le mettre en tête une bonne fois pour toute.

    - Tu as raison : ça ne suffit pas. Tes jambes sont parfaites, la nature a été bien gentille avec toi. Qui oserait dire que tes jambes ne lui plaisent pas ? Sans compter que tu as très bien pu me voir les regarder une ou deux fois.

La jeune fille hésitait entre joie et peine. Il allait sans dire qu'il ne la croyait pas. Cependant, elle eut l'agréable de surprise de constater qu'il s'intéressait tout de même un minimum à elle. Il avait déjà remarqué ses jambes, c'était toujours un début. En fait, elle ne l'avait jamais surpris en train de la regarder, sans quoi elle aurait sans doute tenté plus tôt d'aller vers lui. Entendre ça la flattait énormément. Cependant, elle n'était arrivée à aucun résultat avec cette stratégie stupide. Elle aurait dû passer directement aux faits, mais elle préférait ne pas être crédible plutôt que de lui faire réellement peur. Voilà pourquoi elle avait tenté quelques sous-entendus, mais sans aucun succès.

    - Pareil pour tes yeux…

Il s'approcha alors d'elle plus que de raison, et le cœur de la jeune fille se mit à battre plus rapidement. Il lui semblait n'entendre que lui, et elle avait peur que Demetri s'en rendît compte. Mais il n'en fit rien, se contenter de détailler ses yeux, et elle put faire de même en retour. Comme il était étrange pour elle d'être à nouveau aussi proche de lui. A la différence qu'il était bien plus jeune, et qu'elle ne pouvait rien faire, pas même le serrer dans ses bras. Elle en souffrait, mais qu'y pouvait-il ? Il ne savait rien de ce qu'elle savait, rien de ce qu'elle avait vécu. Pour lui, elle n'était qu'une fille parmi d'autres, sans intérêt particulier sinon le fait d'avoir de jolies jambes, visiblement. D'autant que si ses calculs étaient bon, il devait être en couple avec un garçon, et n'avait donc certainement pas en tête de s'attacher à une fille. Mais elle ne voulait pas former un couple avec lui, elle voulait simplement... En fait, elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Peut-être seulement faire partie de sa vie, même dans le passé. Être importante pour lui.

    - Seul une mauvaise langue dirait qu’ils sont commun. Arrête de jouer sur tes principaux atouts, c’est bien trop facile. Ca pourrait marcher avec quasiment n’importe quel mec de ce château.

Elle encaissa le coup avec amertume. Il avait beau la complimenter, il ne la prenait pas moins pour une idiote. S'il savait à quel point il était à côté de la plaque. Mais elle ne pouvait pas le lui dire, elle n'avait pas le droit de le lui dire. Les yeux dans le vague, elle le laissa s'asseoir à côté d'elle, puis daigna reporter son attention sur lui quand il reprit la parole.

    - La preuve que tu ne me connais pas et que te joue de moi : ma couleur préféré est le vert. Ca l’a toujours été et ça restera ainsi.

S'il restait un tant soit peu de dignité à la jeune fille, elle venait de la perdre avec ce coup de grâce. Le vert, sa couleur préférée ? Il avait toujours aimé le rouge. Mais elle aurait dû réfléchir plus tôt : les goûts et les couleurs, ça peut changer lorsque l'on vieillit. Si à 36 ans sa couleur préférée sera le rouge, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'à 19 ans ce fût le vert. Peut-être parce qu'il s'agissait de la couleur de Serpentard. Ou pour toute autre raison, mais notre vision des choses change toujours quand on prend de l'âge. Elle n'avait pas opté pour le bon exemple. Il eût fallu quelque chose de plus percutant, quelque chose que peu de gens savaient sur lui. Mais quoi ? Elle risquait de basculer vers quelque chose de dangereux. Il pourrait penser qu'elle l'espionnait réellement, qu'elle avait des problèmes psychologiques. D'ailleurs, c'était peut-être déjà ce qu'il imaginait. La mort dans l'âme, elle s'apprêtait à rendre les armes quand il se pencha à nouveau vers elle.

    - Et si tu me disais pourquoi tu es là ? quel est ton but exact ? Nous éviterions une perte de temps inutile, tu ne crois pas ?

C'était bien là tout le problème. Elle ne pouvait pas réellement lui dire. Ils avaient déjà perdu du temps inutilement, à cause d'elle. Elle eût mieux fait de ne rien tenter du tout et de se contenter de mener sa mission. Demetri n'avait rien à voir avec elle. En fait, ce fut ce qu'elle aurait eu le temps de se dire si le jeune homme n'avait pas terminé sa tirade en lui léchant sensuellement le lobe de son oreille. Elle eut un frisson des plus agréables, et son cœur chuta dans sa poitrine. A cet instant, elle était complètement ailleurs. Comme projetée un an auparavant - ou plutôt, dix-sept ans plus tard. Elle était avec Dem, dans l'intimité, et il était tellement doux avec elle... Elle avait tellement envie de se laisser aller, comme au bon vieux temps... Demetri avait certainement été le seul véritable amour de sa vie. Alors même s'ils n'étaient plus ensemble, même si elle n'était plus amoureuse de lui, elle tenait encore à lui et avait énormément d'affection pour cet homme. Elle ne pouvait donc pas rester insensible à ses gestes. Elle passa sa main derrière la nuque du jeune homme et effleura la base de ses cheveux. Soupirant d'aise, elle posa délicatement ses lèvres sur le cou du Serpentard, puis murmura quelques mots au creux de son oreille.

    - Tu m'as tellement manqué...

Manqué ? Pour lui, il ne s'était jamais rien passé entre eux deux. Elle retrouva soudain la raison et s'éloigna brutalement, honteuse. Elle avait failli perdre complètement ses moyens. Elle leva un regard catastrophé sur lui.

    - Attends ! C'est trop facile. Il ne s'agit pas de ça. Tu crois que je suis venue uniquement pour te faire des avances ? J'étais sérieuse tout à l'heure !

Il y avait presque de la colère dans sa voix. Comme si elle lui reprochait de ne pas voir la vérité en face, de se moquer d'elle. Mais encore une fois, il n'y pouvait absolument rien, et il devait certainement être aussi perdu qu'elle, sinon plus. Cette situation commençait à la mettre hors d'elle. Elle tenta de se persuader de lâcher l'affaire, mais il était trop tard. Il devait certainement être intrigué par tout ça. Alors, elle décida de persévérer. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait prouver, puisqu'elle ne pouvait pas lui dire qu'elle venait du futur, mais elle était trop têtue pour abdiquer. Il voulait quelque chose de plus convainquant ? Elle allait lui donner quelque chose de plus convainquant. Elle se rapprocha de lui et saisit avec délicatesse son visage entre ses deux mains. Son regard s'était radouci, mais il était déterminé.

    - Je l'avoue, les atouts et la couleur, c'était bien insuffisant. Tu veux quelque chose de plus percutant ? A ton aise.

Elle posa sa main sur la cuisse du Serpentard et remonta doucement jusqu'à son aine. Levant les yeux vers lui, elle sourit, un sourire narquois et enjôleur.

    - Tout d'abord, tu as un joli grain de beauté juste là. En fait, je connais certainement tous tes grains de beauté par cœur, mais celui-là est sans doute le plus intéressant. Mais ce n'est pas convainquant non plus n'est-ce pas ? Après tout, une de tes conquêtes aurait pu me le dire. Encore faudrait-il que j'en connaisse une, et que parler de tes grains de beauté soit une conversation intéressante. Mais soit, j'ai mieux encore. Je sais quelque chose que sans doute peur de personnes savent. Oh, rassure-toi, je n'ai pas l'intention de le dire à quiconque, sans quoi c'aurait été fait depuis longtemps. Tu avais une sœur, n'est-ce pas ? Tu l'as perdue alors que tu étais encore un enfant. Je l'ai vue en photo. Une petite brune avec de jolis cheveux ondulés... Et de beaux yeux bleus. Tu me crois, à présent ?

Cette fois, elle allait vraiment loin, trop loin. Elle avait franchi les limites. A présent, il allait se demander comment elle pouvait savoir tout ça, et qu'allait-elle lui dire ? Quelle excuse trouver pour expliquer tout ça ? Mais elle n'y pensait pas vraiment. Elle voulait juste qu'il comprenne enfin qu'elle le connaissait vraiment, qu'elle n'était pas juste une espèce de fan, une nymphomane, ou simplement une fille qui voulait s'attirer ses faveurs. Elle songea alors à lui parler de ce garçon avait qui il devait être. Ce garçon qui devait se suicider peu de temps auparavant. Mais lui parler de sa sœur était déjà trop incisif. En revanche, elle réalisa qu'elle en avait oublié une mission qu'elle s'était fixée : sauver ce garçon. Et si elle avait réussi à convaincre Demetri qu'elle faisait partie de sa vie, elle pouvait également essayer de connaître le nom de son petit ami. Mais elle ne devait pas être trop brutale. Il fallait qu'elle gardât ça pour plus tard, à un moment plus opportun. Si ce moment arrivait un jour. Parce qu'après tout, il pouvait très bien réagir avec indignation, prendre très mal ce qu'elle venait de dire, et l'envoyer définitivement balader. Elle avait pris de gros risques. Inquiète, elle adressa un regard anxieux au jeune homme, s'attendant au revers de la médaille.
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Message par Demetri Raynolds Dim 21 Mar - 1:41




La sentir frissonner sous sa caresse presque indécente lui arrache un sourire satisfait et quelque peu pervers. Elle réagissait positivement et rien que cela le mettait en joie. En même, difficile de croire qu’elle aurait pu réagir autrement. Après tout, n’était-elle pas venue dans ce but ? Celui de s’attirer ses faveurs. En tout cas, ça y ressemblait fortement et lorsqu’elle posa sa main sur sa nuque, effleura ses cheveux et posa sa bouche dans le creux de son cou, il su qu’il avait raison. Alors qu’attendait-il pour pousser un peu plus loin son audace et parcourir de sa langue un peu plus de cette peau gentiment offerte ? Un mot, ou plutôt un nom : Zane. Ne lui avait pas juré d’être fidèle après leur discussion et son écart – dont il ne se doutait pas qu’il en était un. Ne lui avait-il pas assuré qu’il était le seul et que plus jamais il ne toucherait un(e) autre que lui car lui seul comptait. Oui, et ce tout juste la veille. Mais Demetri se sentait soudain l’envie de se prouver son indépendance. Il ne voulait pas faire de la peine à son amant, et même s’il avait été sincère en lui promettant de lui rester fidèle, trop de chose se bousculait à présent en lui. Il avait l’impression de changer, de ne plus être réellement lui. Ne se contenter que d’une personne ? C’était ce qu’il avait fait jusqu’à l’épisode Alize, mais rien n’avait été décidé, rien n’avait été dit. Ca c’était fait naturellement, il n’avait pas ressentit le besoin d’aller voir ailleurs. Mais maintenant que cela lui était interdit il se sentait comme prisonnier de sa relation avec Zane. Plus le temps passait, plus ils formaient un couple. Quelque chose là dedans le dérangeait. Pas qu’être avec le Gryffondor lui soit difficile, mais il avait l’impression de s’enchaîner, or on n’enchaînait pas ainsi Demetri. Et voilà que cette fille arrivait avec ces paroles insensées et essayait de le… charmer ? Oui, c’était forcément ça. Etait-ce un test ? Etait-ce le Destin qui avait placé cette fille ici, à cet instant ? Il aurait été de le croire s’il avait seulement cru à ce genre de chose ! En tout cas, il mettait les pieds dans le plat en y sautant à pied joint ! Et si il fut satisfait de son effet, quelque chose lui criait d’arrêter tout de suite. Changer était-il si grave ? Il n’était pas entrain de devenir le genre de type qu’il détestait ou dont il se moquait, il se montrait juste droit envers son amant. D’ailleurs ce fut en pensant à son visage peiné et ses yeux dans lesquels avait brillé cette lueur de trahison qu’il se sentit incapable d’en faire davantage. Il ne pourrait pas aller plus loin alors qu’il lui avait demandé d’être fidèle et surtout, qu’il y avait répondu favorablement.

Il s’apprêtait à se défaire de cette trop grande proximité qu’il avait lui-même instauré lorsque des mots étranges résonnèrent à son oreille.

- Tu m'as tellement manqué...

Déboussolé par ces propos pour le moins bizarre, Demetri n’eu guère le temps de s’éloigner. Son esprit était tellement arrêté sur les paroles de la Serpentard qu’il n’y pensait plus vraiment. Manqué ? Encore aurait-il fallait qu’ils se connaissent et qu’il y ait ensuite une rupture, une absence. Le genre de chose dont on se souvient ! Qu’essayait-elle de dire par là ? Qu’ils avaient eu une liaison et qu’il ne s’en souvenait pas ? Peut-être que cela aurait pu être vrai, si seulement la principale intéressée n’avait pas été Bonnie. Arrivée en même temps que trois autres de son âge… les questions et rumeurs courant sur elle et ses amis allaient bon train et même si Demetri s’en moquait comme de sa première dent, il se serait souvenu de s’être envoyé en l’air avec l’une d’entre elle. Sans compter qu’elle n’était là que depuis le début d’année scolaire. En gros pas assez longtemps pour que la mémoire de Démetri ne se mette à lui jouer des tours.

Réfléchissant à tout cela, il n’avait pas bougé d’un pouce et ce fut elle qui finalement s’éloigna presque brusquement, comme si son contact la brûlait. Hey ! Ce n’était pas elle qui se lovait limite contre lui il y avait de cela quelques malheureuses secondes ? D’accord il ne comptait pas pousser les choses plus loin et avait lui-même pensé à la repousser, mais la façon dont elle le fit avait de quoi blesser son ego toujours aussi démesuré. Sans compter que le regard qu’elle leva vers lui semblait reflétait toute l’étendue d’une bêtise qu’elle avait commise. Oui, bon, c’est bon ! Il n’y avait rien d’honteux à vouloir s’attirer ses faveurs non plus !

- Attends ! C'est trop facile. Il ne s'agit pas de ça. Tu crois que je suis venue uniquement pour te faire des avances ? J'étais sérieuse tout à l'heure !

Trop facile de quoi ? C’était elle qui avait commencé avec sa jupe et en lui parlant de ses jambes qu’elle lui avait presque collé sous le nez ! On aurait dit qu’elle lui reprochait son petit coup de langue et son propre – presque – abandon. Et puis en quoi elle pouvait être sérieuse hein ? Demetri arqua un sourcil septique. Elle allait lui dire qu’ils se connaissaient bien ? Mais pourquoi cherchait-elle à lui faire entrée une telle énormité dans le crâne si ce n’était pas un stratège pour coucher avec lui ?

S’interrogeant sur ses motivations, il la laissa se rapprocher de lui et n’opposa aucune résistance lorsqu’il vint poser ses mains sur son visage. Il se contenta alors de plonger son regard dans le sien, bien que ses yeux reflétaient plus de dureté que ceux de la jeune fille qui semblait s’être adoucie.

- Je l'avoue, les atouts et la couleur, c'était bien insuffisant. Tu veux quelque chose de plus percutant ? A ton aise.

Au moins elle était réaliste ! Elle avouait sans souci que ses arguments n’étaient pas réellement convainquant et que même certain ne tenait pas la route. Le rouge, sa couleur préféré… quelle idiotie ! Il fut tout de même curieux de voir de quoi elle parlait et il sursauta légèrement en sentant sa main audacieuse se poser sur sa cuisse et remonter indécemment. Il retint son souffle, se demandant un instant où elle finirait sa course. Il avait promis à Zane d’être fidèle, et après plus d’une interrogation et un débat intérieur, il avait décidé de tenir sa promesse, mais ne flancherait-il pas face une délicieuse créature se permettant des attouchements plus qu’intimes ? Mais elle s’arrêta avant d’aller trop loin et Demetri pu respirer à nouveau normalement.

- Tout d'abord, tu as un joli grain de beauté juste là. En fait, je connais certainement tous tes grains de beauté par cœur, mais celui-là est sans doute le plus intéressant.

Demetri arqua un sourcil. D’accord, là ça devenait vraiment bizarre.

- Mais ce n'est pas convainquant non plus n'est-ce pas ? Après tout, une de tes conquêtes aurait pu me le dire.

En effet, c’était l’argument qui venait de lui passer par la tête.

- Encore faudrait-il que j'en connaisse une, et que parler de tes grains de beauté soit une conversation intéressante.

Lui, il trouvait que le sujet de conversation était intéressant. Après tout, tout , absolument tout ce qui le concernait était intéressant ! Même ses grains de beauté ! D’ailleurs il imaginait non sans mal les demoiselles se faire des confidences en détaillant chaque partie de son corps. Là, ça devenait intéressant pour lui.

- Mais soit, j'ai mieux encore. Je sais quelque chose que sans doute peur de personnes savent. Oh, rassure-toi, je n'ai pas l'intention de le dire à quiconque, sans quoi c'aurait été fait depuis longtemps.

Ce fut à cet instant qu’il fut réellement intrigué par Bonnie et ce qu’elle pouvait avoir à lui dire. Que pouvait-elle savoir de si intime ? En faite, que pouvait-elle savoir de lui tout court ? Demetri n’était pas qui se confiait, son petit ami pouvait en témoigner.

- Tu avais une sœur, n'est-ce pas ? Tu l'as perdue alors que tu étais encore un enfant. Je l'ai vue en photo. Une petite brune avec de jolis cheveux ondulés... Et de beaux yeux bleus. Tu me crois, à présent ?

Les yeux de Demetri s’écarquillèrent. Comment ? Comment pouvait-elle connaître l’existence de Juliet ?! Pire, où l’avait-elle vu en photo ? La réponse était tellement simple, tellement évidente, qu’elle ne mit pas vraiment de temps à effleurer l’esprit, et elle se résumait en un mot : Paris. Cet enfoiré avait du montrer la photo de Juliet qui reposait dans son collier lorsqu’il lui avait volé ! Peut-être même l’avait-il dérobé que dans ce simple but ? Pourquoi ? Mais pour se défiler voyons ! A l’époque, il était encore question de leur marché et sûrement avait-il pensé ne pas à avoir à payer sa dette en me collant une fille dans les bras, une dont je pourrais m’enticher. Il lui avait donc montré la photo et elle ou ils, avaient mis cette histoire de ‘je te connais mieux que tu le crois’ totalement bancale sur pied ! Chiens !

Le sang de Demetri ne fit qu’un tour et sa colère fut nettement lisible sur ses traits. D’un geste brusque, il agrippa le poignet de Bonnie et le serra si fort qu’il aurait pu le briser. Les traits déformés par ses sentiments, il se leva de son lit et menaçant, il relâcha Bonnie tout en la poussant. Vibrant de colère, son venin se déversa sans plus attendre.

« Garce ! Cet enfoiré de Montgomery t’as montré le collier, c’est ça ! si cette raclure pense pouvoir s’en sortir comme ça, il se trompe !

La fureur faisait trembler tous ses membres et il ne chercha pas à la contrôler, ni même à la calmer. Il y avait des choses avec lesquelles on ne pouvait pas se permettre de jouer, et Juliet était l’une d’elles. En exprimant ainsi ses soupçons qu’il croyait justes, Demetri ne pensa pas une seconde à ses projets de vengeance avec Curtis. Pourtant, dévoiler à Bonnie qu’il était au courant que Paris lui avait dérobé son bien mettait grandement leur projet en péril. Cependant, à cet instant, la colère l’aveuglait bien trop pour qu’il ne pense plus loin. Comment avaient-ils osé… Mais… mais comment était-elle au courant de son décès ? Si deviner que la petite fille dont le portrait trônait dans ce bijou était sa petite sœur, il était bien audacieux, voir ridicule d’avancer qu’elle était morte sans aucune preuve. Samaël n’aurait jamais parlé de ça, Sadie non plus – elle ne parlait jamais de lui d’ailleurs – Eustacia était sûrement la plus fiable de tous et la seule personne la proche de lui à part eux, n’était même pas au courant qu’il eut jadis une sœur. Alors, comment ? Et la réponse s’imposa d’elle-même lorsque ses yeux se posèrent sans le vouloir sur l’un des lits de la pièce.

« Danes. » Murmura-t-il dans un premier temps, plus pour lui que pour elle. « C’est cet abrutit de Danes qui t’as raconté ça ! Ca t’aura au moins servie à quelque chose de te taper ce looser. »

Il ne lui restait plus qu’une solution : Tuer Montgomery et Danes ! Qui les pleurerait de toute façon ? Et Bonnie ? L’indifférence serait la meilleure de ses armes et peut-être même la meilleure des punitions. Mais une question l’ennuyait. Une de celles si dérangeante et intrigante qu’il ne pouvait se résoudre à la mettre dehors à coups de pieds comme elle le méritait.

« Soit au moins honnête une fois dans ta vie Becker. Si c’est pas pour coucher avec moi, pourquoi essayer de me faire croire une telle énormité ? T’as fait un marché avec Montgomery pour me faire oublier le notre justement ? Dans ce cas t’es mal informé parce que ça fait longtemps qu’il n’est plus d’actualité. Sans compter que tu m’as vraiment pris pour un con si t’as pensé ne serait-ce qu’une seconde que je croirais tes salades ! Comme si tu pouvait me connaître alors que je ne t’ai jamais adressé la parole… »

Stupide n’est-ce pas ? Et qu’allait-elle répondre à ça ? Qu’ils s’étaient déjà parlé et même plus mais qu’il avait oublié ? Qu’il avait perdu la mémoire ? Qu’elle fasse attention à ce qui allait sortir de sa bouche car Demetri était dans un état dans lequel le pousser relevait normalement de l’exploit, et s’il n’était pas un violent, il venait de démontrer que ses rares colères étaient accompagnées d’une brutalité tout aussi inhabituelle chez lui.
Demetri Raynolds
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« Ne touchez pas à Zane. »

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Message par Bonnie Becker Lun 29 Mar - 20:50

Comme elle l'avait craint, la colère se dessina rapidement sur le visage du Serpentard. Pire encore, il la saisit par le poignet et elle sentit cette tenaille lui enserrer douloureusement l'articulation. Elle poussa un cri. Qu'allait-il faire ? La frapper ? Si elle n'avait pas été aussi tétanisée par la peur, elle se serait mise à pleurer. Jamais elle n'aurait pensé que le Demetri si doux qu'elle avait connu autrefois puisse être ce monstre qui semblait vouloir la détruire. Elle paniqua, mais après l'avoir violemment forcée à se relever, il la relâcha, non sans brusquerie. Néanmoins, il ne s'était pas apaisé pour autant. Au contraire, il fulminait. Bonnie ne comprenait pas. Comment pouvait-il être aussi en colère par sa révélation. D'accord, c'était quelque chose qu'il gardait pour lui, mais elle avait bien dit qu'elle n'avait pas l'intention de dévoiler ce secret, qu'elle voulait juste lui prouver qu'elle le connaissait bien... Vraisemblablement, il ne la croyait pas une seule seconde. Il devait la prendre pour la pire des manipulatrices. Or, elle était cette fois véritablement sincère.

    - Garce ! Cet enfoiré de Montgomery t’a montré le collier, c’est ça ! si cette raclure pense pouvoir s’en sortir comme ça, il se trompe !

Bonnie écarquilla les yeux. Mais de quoi parlait-il ? Qu'est-ce que venaient faire les frères Montgomery dans cette histoire ? Et d'ailleurs, duquel parlait-il ? La jeune fille tenta de remuer ses méninges pour essayer de comprendre les choses. Zane semblait plutôt bien s'entendre avec Demetri - tellement bien que si elle n'avait pas été aveuglée par ses sentiments pour l'un et l'autre de ces garçons, elle aurait vite fait le rapprochement, en bonne enquêtrice qu'elle était. Il devait donc s'agir certainement de Paris. Le mot "raclure" lui allait d'ailleurs bien mieux qu'à Zane. Mais ça ne répondait pas vraiment à sa question. Que faisait Paris avec un collier appartenant à Demetri, et contenant visiblement une photo de sa sœur ? Finalement, le Serpentard parlait peut-être de Zane... Les idées s'enchaînèrent très vite dans l'esprit de la jeune fille, mais elle ne trouva aucune réponse avant que Demetri ne reprenne la parole.

    - Danes. C’est cet abruti de Danes qui t’a raconté ça ! Ca t’aura au moins servi à quelque chose de te taper ce loser.

Voilà qu'il parlait de Carter maintenant. Parce que Carter était au courant lui aussi ? Depuis quand Demetri et lui étaient proches ? C'était vraiment à n'y rien comprendre. Et s'il détestait tant ces deux types, pourquoi leur raconter ça ? A moins que le secret n'ait été dévoilé sans son autorisation. Ça paraissait plus probable. A croire que Demetri n'était pas très fort pour cacher des choses aux gens. Mais il se fourvoyait complètement en ce qui la concernait. Cependant, comment lui faire comprendre ? Comment le lui prouver ? Elle était en quelque sorte piégée.

    - Sois au moins honnête une fois dans ta vie Becker. Si c’est pas pour coucher avec moi, pourquoi essayer de me faire croire une telle énormité ? T’as fait un marché avec Montgomery pour me faire oublier le nôtre justement ? Dans ce cas t’es mal informée parce que ça fait longtemps qu’il n’est plus d’actualité. Sans compter que tu m’as vraiment pris pour un con si t’as pensé ne serait-ce qu’une seconde que je croirais tes salades ! Comme si tu pouvais me connaître alors que je ne t’ai jamais adressé la parole…

Cette fois, ce fut Bonnie qui se mit en colère, le foudroyant du regard. Elle ne comprenait décidément vraiment rien. Voilà qu'il se mettait à parler de marché maintenant... Allait-il comprendre qu'elle n'avait rien à voir avec toutes ses histoires et que la réalité était tout autre ? Vraisemblablement, non. A moins de lui dévoiler la vérité. Mais même comme ça, il serait capable de dire qu'elle ment, évidemment. De toute façon, elle ne pouvait pas se permettre de lui révéler tout. Mais pour le moment, seule la colère la dominait. Elle était irritée qu'il crût qu'elle pût baigner dans toutes ces embrouilles et qu'elle voulait uniquement s'attirer ses faveurs. Elle sortit de ses gonds.

    - Par Salazar ! T'as vraiment pas d'autres mots en bouche que tes histoires à dormir debout ? Tu crois que ça m'intéresse vos marchés et vos combines ? Je sais même pas de quel Montgomery tu parles, et je m'en tape ! Tu peux laisser les deux en dehors de ça, et Carter également ! T'as vraiment rien compris ! Je suis nouvelle ici, tu l'as pas encore remarqué ? Tu crois franchement qu'on me dévoilerait des secrets pareils sans me connaître ? Mais enfin, pourquoi crois-tu que nous sommes tous les quatre arrivés en cours de scolarité alors que nous n'avons rien en commun sinon notre âge ? Réfléchis un peu ! Et puis tiens, parlons de Carter ! Tu crois que j'ai couché avec lui ? Tu te trompes. Je ne me donne pas aussi facilement à quelqu'un que je ne connais pas encore si bien que ça. Si je l'avais fait avec toi, tu m'aurais prise pour une fille facile, n'est-ce pas ? Tu te serais trompé, je l'aurais fait parce que c'est toi ! Parce que je l'ai déjà fait avec toi ! Pourquoi tu refuses de voir la vérité en face ? Tu dois comprendre !

Sa voix se brisa. Elle tenta de reprendre son souffle, de se calmer, mais l'émotion était trop forte. Elle fondit en larmes. Elle en avait sans doute trop dit, mais c'était comme une délivrance, et ces pleurs aussi. Elle ne pleurait pas seulement à cause de Demetri, elle pleurait pour toutes les mésaventures qu'elle avait pu connaître. L'attaque en 2020, celle du bal de Noël, la malédiction d'Adam, le futur déjà changé... Tout ça faisait en sorte qu'elle se sentait complètement dépassée, et désespérée. Elle savait déjà qu'elle ne pourrait plus revenir dans son futur. Qu'elle ne retrouverait de toute façon pas les amis qu'elle avait perdus. Qu'elle était condamnée à rester ici et à s'adapter à cette nouvelle vie, dans laquelle personne, à part trois personnes qui ne la comprenaient pas et qui semblaient tous presque ligués contre elle, ne savait qu'elle venait du futur, personne ne savait tout ce qu'elle avait pu vivre. Et elle était obligée de côtoyer des gens qu'elle connaissait déjà, mais pour qui elle n'avait aucune importance. Comme Demetri. La liaison qu'ils auraient dû avoir n'existerait jamais. Seul son souvenir subsisterait, tel un simple rêve, et uniquement dans sa mémoire à elle. Elle ne représenterait jamais rien pour lui. Cette pensée lui arracha de nouveaux sanglots. Elle se rassit sur le lit, effondrée. Elle voulut reprendre la parole, mais sa voix était secouée de hoquets.

    - Je suis pathétique, hein ?

Elle sortit un mouchoir pour essuyer ses larmes. Il fallait qu’elle reprenne contenance. Elle ne supportait pas que quelqu’un la voie pleurer, c’était pour elle un signe de faiblesse. Jusqu’à présent, elle s’était toujours retenue de pleurer. Il lui était parfois arrivé de craquer, mais c’était à l’abri des regards. Elle avait beau jouer les filles fortes et sûres d’elles, elle n’en était pas moins sensible, en particulier depuis le jour où elle avait perdu ses deux meilleurs amis et où elle avait dû se retrouver loin de tous les gens qu’elle aimait. C’était différent pour Mason, Garden et Adam. Eux au moins pouvaient se soutenir entre eux. Bonnie en revanche était mise à part, presque la pestiférée du groupe. Il faut dire qu’avant ce retour dans le passé elle était une véritable peste. Une Coralie Dennell des temps modernes. Elle ne pouvait prendre que sur elle, évidemment. Si elle s’était mieux conduite, peut-être aurait-elle du soutien aujourd’hui. Cependant, il lui semblait que les autres ne faisaient pas beaucoup d’efforts pour la comprendre. Même Adam, avec qui elle partageait une certaine souffrance, la traitait presque comme une moins que rien.

A bien y réfléchir, elle ne s’était pas vraiment intégrée à Poudlard, en tout cas, pas comme elle l’aurait voulu. Bien sûr, elle semblait avoir du succès avec les garçons et n’était pas rejetée des autres, mais elle ne s’était pas vraiment fait d’amis. Le peu qu’elle avait semblait se disloquer. Le départ de Jezebel, la mort de Hester. A croire que le sort s’acharnait contre elle. Pourtant, elle avait bel et bien changé. Elle ne voulait plus être la peste qu’elle était, elle voulait être moins égoïste, mais un Serpentard reste un Serpentard. Ce n’était pas son truc d’être gentille et avenante. C’était plus facile pour Garden, elle s’attirait toujours les faveurs de tout le monde. Quant à Mason, son charisme était incontestable. Bonnie, elle, devait jouer les hypocrites pour arriver à un résultat. Bien sûr, c’était chose facile, mais eût préféré qu’on l’aimât pour ce qu’elle était, comme c’avait été le cas avec Demetri. Voilà pourquoi elle en était là, à pleurer comme une idiote de devant lui, à s’enfoncer encore plus, étant passé des avances aux larmes en passant par l’assurance et la colère. Pathétique était réellement le mot. Elle leva sur le jeune homme des yeux encore mouillés mais pleins de solennité, les sourcils froncés.

    - Je t’ai aimé, Dem, tu as été la seule personne dans ma vie de qui je sois tombée amoureuse. Et tu m’aimais aussi, même si j’étais une véritable peste intolérante. Tu me voyais pas comme les autres me voyaient. Mais maintenant, je représente absolument rien d’autre qu’une élève banale. Je ne suis rien pour toi et cette idée est insupportable. Voilà pourquoi je suis ici. Par désespoir. Mais je me rends compte que j’ai vraiment été stupide. Il faut que je me fasse à cette idée, comme à celle que je ne pourrai plus jamais rentrer chez moi. Tu as raison, je suis une garce. Je pensais pouvoir tout contrôler alors je ne suis maîtresse de rien. Le sort s’acharne contre moi mais je l’ai sans doute mérité. Merlin, je suis encore plus pathétique en disant ça ! Je ferais mieux de la fermer.

Encore une fois, elle en disait trop, mais c’était instinctif, et certainement volontaire. Elle voulait qu’il sache tout, qu’il comprenne pourquoi elle était là, pour c’était aussi difficile pour elle. Ce serait si simple si tout le monde savait leur secret… Adam dirait que c’est impossible, que ça risquerait de tout gâcher, qu’ils ne mèneraient pas leur mission à bien ainsi. Mais quelle mission ? Ils avaient déjà échoué, preuve en était avec l’attaque subite de Clyde et des autres. D’ailleurs, rien n’avait été prouvé quant à l’identité des coupables, mais les préfets du futur savaient très bien ce qu’il en était. Alors, à quoi bon continuer à garder le secret, à quoi bon vouloir à tout prix changer les choses de façon positive puisque c’était visiblement impossible ? Si le destin était tel qu’il était, on ne pouvait pas le changer, voilà tout. Bonnie espérait simplement que son destin resterait le même et que Demetri en ferait partie. Certes, elle avait trouvé quelqu’un d’autre pour qui elle comptait en la personne de Carter, mais c’était tout récent, et pour le moment il lui semblait que personne ne pouvait arriver à la cheville de Demetri. Seulement voilà, elle se refusait à trahir les autres, quand bien même elle n’était pas intégrée à leur petit groupe. C’était un pacte inconscient qu’ils avaient passé, et elle voulait le respecter, ne fût-ce que par respect pour ses deux amis décédés durant l’attaque de 2020. Si seulement le Serpentard pouvait deviner qui ils étaient, elle ne serait pas responsable, elle n’aurait pas trahi leur secret ! Mais était-ce possible ? Désappointée, elle se leva.

    - Je crois que je ferais mieux de m’en aller. Désolée de t’avoir dérangé.

Mieux valait en effet qu’elle tire une croix sur lui une bonne fois pour toute, plutôt que de se faire ainsi du mal. Peut-être qu’un jour, il apprendrait ce qu’il s’est réellement passé, mais en attendant, il avait certainement d’autres chats à fouetter que d’écouter une fille aux propos totalement incohérents. Elle voulait être moins égoïste ? C’était raté. Elle lui avait fait perdre son temps en se comportant en vraie égocentrique.
Bonnie Becker
Bonnie Becker
Garce fouineuse.
Back in town...

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Message par Demetri Raynolds Jeu 8 Avr - 14:16





Demetri n’avait jamais été un violent, pour qu’il se montre brutal, il fallait réellement le provoquer et encore… il fallait trouver le bon sujet car le Serpentard était un je m’en foutiste incroyable qui n’écoutait pas les rumeurs ou quelques chuchotis que pouvaient se raconter les adolescents dans les couloirs. Rien ne semblait pour l’atteindre car il fichait de tout. A part ses Potions et Eustacia, rien ne comptait. Sauf depuis quelques temps… il y avait aussi Zane qui avait pris cette place dans sa vie et il était devenu un point faible pour lui. S’en prendre au Gryffondor serait très certainement le meilleur moyen de faire sortir Demetri de ses gonds, mais Bonnie et Paris – et certainement Carter – avaient trouvé bien mieux pour leur petit jeu : Juliet. Rien ne pouvait mettre plus en rogne Demetri que quoi que se soit concernant sa sœur disparue. La preuve, lorsque son collier lui avait été volé il avait été à deux doigts de frapper Curtis qu’il pensait coupable, et lorsque l’identité du véritable coupable fut dévoilée par ce même Curtis, Demetri serait allé lui refaire le portrait – et peut-être arrangé son nez sans le vouloir, de toute façon il ne pouvait pas être plus moche. Juliet était donc le point sensible chez Demetri, celui réveillant la colère et même la brutalité qui dormaient pourtant à point fermé depuis des années. Il ne supportait pas qu’on se serve de ça, pour s’en prendre à lui alors pour se jouer de sa personne, c’était encore pire. Bonnie avait abattu les mauvaises cartes en pensant pouvoir avoir la confiance de Demetri en lui assurant connaître l’histoire de sa sœur de sa propre bouche. C’était tout simplement impossible ! Les seules personnes présentes étaient Eustacia, Samaël et Carter, pour la simple et bonne raison que leurs familles se connaissaient et qu’ils devaient se fréquenter enfants tandis que les adultes s’entretenaient entre eux. Jamais Demetri n’aurai confié cette partie de sa vie à qui que se soit. D’ailleurs, même Zane restait dans l’ignorance la plus totale à ce sujet, alors comment aurait-il pu en parler à cette fille ? Surtout qu’il ne la connaissait et ne lui avait jamais adressé la parole de sa vie et ça, il n’en démordait pas !

Cependant, aussi brutale s’était-il montré avec elle, ce qui en aurait découragé plus d’un ou fait s’y prendre avec plus de tact encore, Bonnie le lança un regard noir dans lequel brillait une lueur de colère. C’était la meilleure celle-là ! C’était elle qui fouillait son passé, elle qui se foutait clairement de sa gueule pour des raisons forcément peu louable, et elle se permettait de se mettre en colère contre lui. Il n’y avait qu’une explication à tout ça : il lui manquait une case – voir même deux.

- Par Salazar ! T'as vraiment pas d'autres mots en bouche que tes histoires à dormir debout ? Tu crois que ça m'intéresse vos marchés et vos combines ? Je sais même pas de quel Montgomery tu parles, et je m'en tape ! Tu peux laisser les deux en dehors de ça, et Carter également ! T'as vraiment rien compris ! Je suis nouvelle ici, tu l'as pas encore remarqué ? Tu crois franchement qu'on me dévoilerait des secrets pareils sans me connaître ? Mais enfin, pourquoi crois-tu que nous sommes tous les quatre arrivés en cours de scolarité alors que nous n'avons rien en commun sinon notre âge ? Réfléchis un peu ! Et puis tiens, parlons de Carter ! Tu crois que j'ai couché avec lui ? Tu te trompes. Je ne me donne pas aussi facilement à quelqu'un que je ne connais pas encore si bien que ça. Si je l'avais fait avec toi, tu m'aurais prise pour une fille facile, n'est-ce pas ? Tu te serais trompé, je l'aurais fait parce que c'est toi ! Parce que je l'ai déjà fait avec toi ! Pourquoi tu refuses de voir la vérité en face ? Tu dois comprendre !

Elle marquait quelques points, comme le fait que lui dévoiler des secrets alors qu’elle venait à peine d’arrivait n’était pas réellement logique. Mais c’était de Montgomery dont on parlait, alors la logique ou même l’intelligence était à exclure du tableau.
Elle le déboussola complètement cependant en lui parlant des autres avec qui elle était arrivée. Oui, ils avaient le même âge et rien en commun, et alors ? Demetri ne voyait pas trop ce que ça venait faire dans cette histoire. Sans compter le fait qu’elle continu avec ses ’je te connais depuis longtemps même si tu ne le sais pas. En lui affirmant ne pas être une fille facile – ça restait à vérifié – et que si elle avait couché avec lui, ça aurait été simplement parce qu’ils l’avaient déjà fait. C’était de plus en plus tiré par les cheveux ! D’accord il n’avait que peu de considération pour ses conquêtes et se foutait un peu d’elles, mais tout de même ! il se souvenait d’avec qui il avait couché ou non, et il pouvait jurer que jamais il n’avait touché cette fille ! Le pire restait tout de même qu’elle l’accusait presque de se voiler la face et de ne rien comprendre. Bon alors admettons, il voulait bien croire – à la limite – qu’ils se soient connu pourquoi pas, et même qu’ils aient déjà ensemble. Dans ce cas, pour qu’il ne s’en souvienne pas, il devait être sous l’effet d’un sortilège ou d’une potion. Pourquoi pas ? Cette école était remplie de dingues après tout – Raquel en tête – mais dans ce cas, pourquoi ne pas tout lui dire ? Pourquoi ne pas lui raconter les faits ? Comment ils se sont rencontrés et ce qui a bien pu se passer ? La réponse était fort simple : elle n’en avait pas la moindre idée parce qu’elle n’avait pas réfléchis à cette partie de l’histoire. Voilà bien quelque chose qu’il aurait pu lui balancer au visage s’il elle ne s’était pas mise à pleurer tout d’un coup.

Légèrement mal à l’aise, Demetri resta planté comme un imbécile. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle pleurait parce qu’elle n’arrivait à rien ? Ou jouait-elle encore la comédie et faisait-elle semblant d’être peiné qu’il ne se souvienne de rien ? ou alors croyait-elle réellement ce qu’elle racontait ?

- Je suis pathétique, hein ?

Là, comme ça, Demetri aurait bien répondu par l’affirmatif, mais étrangement il n’avait pas envie de la voir d’autant plus pleurer ou de la peiner davantage si ses larmes étaient réelles. Tiens, depuis quand s’inquiétait-il pour autrui ?

Elle se releva et alla s’installa sur le lit qu’ils venaient à peine de déserté et Demetri posa sur un regard désappointé tandis qu’elle s’essuyait les yeux avec un mouchoir. Et le regard qu’elle leva vers lui lorsqu’elle en eu fini le troubla légèrement.

- Je t’ai aimé, Dem, tu as été la seule personne dans ma vie de qui je sois tombée amoureuse. Et tu m’aimais aussi, même si j’étais une véritable peste intolérante. Tu ne me voyais pas comme les autres me voyaient. Mais maintenant, je représente absolument rien d’autre qu’une élève banale. Je ne suis rien pour toi et cette idée est insupportable. Voilà pourquoi je suis ici. Par désespoir. Mais je me rends compte que j’ai vraiment été stupide. Il faut que je me fasse à cette idée, comme à celle que je ne pourrai plus jamais rentrer chez moi. Tu as raison, je suis une garce. Je pensais pouvoir tout contrôler alors je ne suis maîtresse de rien. Le sort s’acharne contre moi mais je l’ai sans doute mérité. Merlin, je suis encore plus pathétique en disant ça ! Je ferais mieux de la fermer.

Trop de choses. Trop d’informations entrèrent dans le cerveau de Demetri sans qu’il ne puisse les connecter entre elles. Il ne comprenait absolument rien à ce qu’elle racontait. Bien qu’il soit certain de ne pas la connaître, bien qu’il trouve son histoire à dormir debout, bien qu’il lui en veuille pour Juliet, elle l’attendrissait presque. Beurk ! Lui, attendri… Entre Zane et Eustacia, il allait finir par devenir une véritable guimauve si en plus il se prenait de compassion pour cette fille aussi étrange soit-elle. Mais il avait beau ne pas pouvoir la croire et ceux pour bien des raisons, elle semblait tellement sincère… ou alors était-elle une actrice de talent ! mais dans ce cas elle aurait préparé son coup pour pouvoir lui sortir toutes une histoire avec détails et tout le tralala au lieu de jouer le mystère et de tourner autour de pot.

- Je crois que je ferais mieux de m’en aller. Désolée de t’avoir dérangé.

Que pouvait-il faire ou même dire ? Rien. Et il n’en avait pas non plus l’envie. Elle était arrivait avec ses paroles insensées, le faisait passer par tous les stades des émotions connues et le déboussolait complètement. Il n’avait pas vraiment envie de la retenir puisqu’en plus, elle ne semblait disposée à lui en dévoiler davantage. Elle ne ferait que le perdre un peu plus et il n’en avait franchement pas envie ! Il avait déjà suffisamment de problème comme ça avec Zane, sans en ajouter d’autres. Aussi la laissa-t-il partir sans s’y opposé en se disant que c’était tout de même le mieux à faire et qu’au pire, si elle voulait revenir avec son histoire étrange, elle lui en dévoilerait peut-être plus alors que là, il n’y avait plus rien à en tirer. Mais la question était : avait-il envie d’en savoir plus ?

Spoiler:
Demetri Raynolds
Demetri Raynolds
« Ne touchez pas à Zane. »

♦ HIBOUX POSTÉS : 1972
♦ ARRIVÉE : 11/10/2009

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