« distrais-moi, j’en ai besoin » • Sha ♥
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Salles communes et dortoirs
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« distrais-moi, j’en ai besoin » • Sha ♥
- Le bonheur était fragile. Tellement fragile. Eustacia ne s’en était pas vraiment rendu compte. Il vivait son bonheur, ou du moins ce qu’elle pensait être du bonheur, intensément jusqu’à ce que celui-ci ne menace de s’envoler. Demetri était son bonheur. Le seul qu’elle n’ait jamais connu depuis toujours. Le seul être capable de la faire rire sans se forcer. Le seul à la faire rêver sans dormir. Et le seul à la faire pleurer sans le vouloir. Aussi, son bonheur se construisait autours de lui et ne s’en allait qu’à travers lui. Et Demetri était… égoïste. Le bonheur n’avait pas être égoïste ! Le bonheur devait se contenter de combler les êtres qu’il avait choisit. C’était tout. Alors, pourquoi Demetri n’essaye-t-il pas de le comprendre ? Pourquoi ne l’aimait-il pas comme elle le souhaitait ? Pourquoi le bonheur devait être si douloureux ? Eustacia se le demandait. Elle ne voulait plus être peinée. Elle ne voulait plus le voir avec son abruti de Bouffondor. Elle ne voulait plus arriver en deuxième position. Si elle n’arrivait qu’en deuxième position, c’est parce qu’elle ne lui avait pas donné de raison d’arriver première. Elle aurait du lui expliquer sa façon de voir les choses. Lui dire que peu importait, elle serait toujours à ses côtés. Qu’elle s’en fichait des autres et de ce qu’ils pouvaient penser de leur relation plutôt malsaine. Qu’ils ne pourraient jamais les comprendre de toute façon. Qui le pourrait ? Aucun être à Poudlard ne pouvait aimer quelqu’un comme Eustacia aimait son cousin. Son amour était sans faille. Fort. Vivace. Et plus que tout, illimité. Cela pouvait paraître invraisemblable. Personne ne pouvait aimer autant. L’amour avait des limites, pas vrai ? Pour elle, non. Son amour ne pouvait pas se limiter. Elle aimait autant le bonheur que lui procurait Demetri, mais elle l’aimait même dans la souffrance. Si cela n’avait pas été le cas, elle aurait déjà oublié qu’il était sa seule famille. Il aurait cessé de lutter. Il aurait simplement abandonné.
Mais voilà, ce n’était pas du tout le genre d’Eustacia. Abandonné ? Elle ne connaissait pas ce mot et puis, quelque part, elle avait toujours l’espoir que son cher cousin se rende à l’évidence et lâche sa petite larve de lionceau. Mais malgré toute l’espérance qu’elle portait en Zane, elle le détestait et elle était certaine qu’il compterait toujours plus qu’elle aux yeux du beau Serpentard. C’était pourtant bien ridicule, n’est-ce pas ? Elle valait mieux que lui ! Elle était tellement plus… C’était cousine, est-ce que cela n’avait aucune valeur aux yeux de Demetri ? Et toutes ses années passées ensemble ? Il oubliait tout d’un claquement de doigts, pouf, comme ça. Elle trouvait cela tellement écœurant. Dans de pareilles circonstances, jamais elle n’aurait été si loin. Jamais elle n’aurait pu l’abandonner pour une quelconque larve. Mais lui… lui, il ne s’était pas privé. Il avait franchis les limites. Et bien qu’elle fit semblant de ne pas lui en tenir rigueur, elle avait du mal à encaisser la chose. Pensait-il sincèrement qu’une promesse, tombée des nues, allait lui faire tout oublier ? Et surtout, espérait-il vraiment qu’elle y croit ? Parce que bien que pour la première fois il parut sincère, Eustacia ne pouvait que douter de ces propos sans queue ni tête. Tout ce qu’il lui avait dit jusqu’à présent… rien n’avait vraiment été tenu. Alors pourquoi serait-ce différent cette fois ? Perdue dans ses pensées Eustacia était assise dans son lit, le regard dans le vide. Il était peut-être temps qu’elle se remue un peu. Mais la fatigue se faisait ressentir dans tout son corps. Il était lourd. Tellement las. Depuis le bal de Noël, le bonheur ne faisait plus partie de sa vie. Elle avait même cessé d’importuner les gens. Elle devait sans doute être tracassée pour ne pas jouer de ses pantins, la marionnettiste…
« Eusty ? Eusty ? » - « Alors toi, soit t’es maso, soit… je ne sais pas. Mais laisse cette fo… euh, laisse-la quoi ! ». Un sourire pris place sur les lèvres de la dite folle. Parce que c’était ce mot qui avait butté contre les lèvres de la blondinette. Par contre, Eustacia ne connaissait pas cette petite peste qui avait essayé de la faire réagir. D’ailleurs, elle ne chercha même pas à résoudre le mystère. Elle s’en foutait complètement. Et puis, qu’est-ce qu’elle en avait à faire d’une idiote sans visage ? Rien. Mais cette idiote avait au moins le mérite de l’avoir réveillée. Eustacia sortit de son lit avec une difficulté évidente. Étrangement la tête lui tourna lorsqu’elle fut sur ses deux pieds, elle s’arrêta net et se laissa le temps de reprendre ses esprits. Lorsque le monde cessa de tourné, elle se dirigea vers la salle de bain et fut choquée de l’image que lui renvoyait le miroir. Elle était curieusement immonde. Ses cheveux étaient broussailleux, deux grosses poches bleues se trouvaient sous ses yeux et ses lèvres étaient pincées en une grimace de dégoût. Elle se trouvait vraiment… elle ne parviendrait même pas à trouver des mots qui qualifieraient ce qu’elle voyait. C’était tout simplement horrible. Alors, elle prit sa douche et se prépara. À une vitesse grand V. Elle essaya de retrouver contenance et de se refaire une petite beauté. Et lorsqu’elle estima qu’elle avait assez fait d’effort elle sortit de la salle de bain. Fraîche comme une raison. Un sourire ravageur aux lèvres. Elle en avait marre de ne vivre que pour Demetri, cet égoïste qui n’en valait pas la peine en fin de compte. Non, aujourd’hui, elle vivrait pour elle et seulement elle.
D’ailleurs, ça commençait tout de suite. Elle rejoignit la salle commune des Serpentard et laissa son regard se balader dans la salle. Elle cherchait Demetri des yeux mais ne le trouva pas. Tant pis, elle n’avait pas besoin de lui de toute façon ! Elle chercha alors Nicholas, peut-être qu’elle pourrait… de toute façon, lui non plus n’était pas là. Bonnie ? Abonnée absente. Mais que pouvait-elle faire alors ? Elle n’avait pas envie d’aller voir dans les autres maisons, elle voulait être reine de son propre territoire. Et ce fut à cette pensée qu’elle remarqua une charmante demoiselle en pleine conversation avec un Serpentard plutôt mignon. Un sourire illumina son visage. Elle se dirigea en direction du sofa et s’incrusta entre les deux jeunes gens. N’ayant que faire d’avoir interrompu leur conversation. Elle entendit le gars protesté dans son dos et elle offrit son plus beau sourire à la demoiselle. « Stern ! Quel plaisir de te voir… ». A ces mots, elle déshabilla la Serpentard du regard. Elle ne savait pas pourquoi, mais cette fille la faisait craquer. Et aujourd’hui, elle avait besoin de distraction. « Ca fait un bon moment, dis-moi… Comment te portes-tu ? ». Que des formalités qui n’avaient aucun sens. Elle se tourna vers le jeune homme et posa sur lui un regard dédaigneux. « Tu peux disposer mon mignon. ». Celui-ci bougonna mais partit tout de même. Eustacia s’approcha de nouveau de la demoiselle et effleura ses cheveux du bout des doigts.
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Re: « distrais-moi, j’en ai besoin » • Sha ♥
Les rares gens qui croyaient en mon don m’enviaient énormément. Pouvoir deviner les sentiments des autres, voilà qui ouvrait de nombreuses portes, pensaient-ils. Ne fût-ce que pour soi-même. Impossible de recevoir un râteau. Certes, la honte n’existait pas à ce niveau-là, mais la déception amoureuse était bien présente. Je n’avais même pas l’espoir d’être aimé en retour, ou de le devenir. Non, j’avais la réalité en face, claire et évidente. Quand j’aimais et que ça n’était pas réciproque, je ne pouvais que me lamenter sur mon triste sort. Mais il y avait pire. Quand la réciproque existait, et que nous nous mettions en couple, je devais supporter les fantasmes de mon compagnon. Toutes les femmes savent que ce genre de chose existe, mais tant que nous ne sommes pas au courant, on vit très bien avec. Pour moi, c’était une autre paire de manches. Je savais précisément qui plaisait à mon copain, que ce fût une amie ou une célébrité inaccessible, et même si je pouvais toujours être sûre de ses sentiments à mon égard, cela ne m’empêchait pas de souffrir.
J’avais donc depuis longtemps renoncé à l’amour. J’exploitais mon don d’une autre manière, pour des aventures sans lendemain en ce qui me concernait, ou bien pour quelque chantage lorsque j’apprenais des sentiments interdits. Je m’étais résignée depuis longtemps, la vie de couple ne serait pas pour moi. Quand l’espoir n’est plus permis, on apprend à vivre avec et on se contente de peu. Après tout, la routine ne s’installerait jamais chez moi. Rien ne m’empêcherait non plus d’avoir des enfants ; je devrais simplement les élever seule. Beaucoup de femmes étaient dans la même situation et le vivaient très bien. Mais en attendant ce moment où je devrais me poser des questions sur ma vie de femme, je préférais profiter de ma jeunesse à fond. J’avais énormément de chance : j’étais belle, plutôt intelligente, j’avais des amis et une vie à rebondissements. Je n’étais pas en droit de me plaindre, mais plutôt de jouir de ces avantages. Le sexe était ce qui gouvernait ma vie. Beaucoup en manquaient, moi, j’y goûtais quand bon me semblait. Et en étant bisexuelle, j’avais deux fois plus de choix. J’avais toutefois une préférence pour les garçons, mais j’aimais parfois m’abandonner dans les bras doux d’une fille. D’ailleurs, qui de mieux pour connaître mon corps que quelqu’un ayant sensiblement le même ? Je pense n’avoir jamais eu autant de plaisir qu’avec une fille, mais l’amour physique est un tout, et mes meilleures expériences restaient avec des hommes.
Ce jour-là justement, j’étais en grande conversation avec un garçon de ma maison. J’avais beau être en dernière année, je ne connaissais tout le monde que de vue, et celui-là faisait partie de ceux avec qui je n’avais jamais réellement parlé. Or, depuis quelques jours, l’indifférence qu’il ressentait à mon égard avait changé. Je n’aurais su dire pourquoi, mais je sentais en le croisant ce désir qu’il nourrissait envers moi. Ca n’était pas de l’amour, mais une attirance physique. Etrange retournement de situation. Un ex-amant lui avait peut-être parlé de mes prouesses, ou que sais-je. Toujours était-il que je m’étais alors intéressée à lui de plus près. Au départ, je ne l’avais vu que comme un énième garçon fantasmant sur moi. Sans grand intérêt. Mais je l’observais en cours, et me rendait compte qu’il était plutôt doué. Il avait de la répartie et une pointe de cynisme qui me plaisait beaucoup. Physiquement, il ne cassait pas des briques, mais était tout de même loin d’être moche. Au final, je m’étais dit « pourquoi pas ». Je savais que je peux aller voir Skyler quand j’ai besoin de m’envoyer en l’air, mais j’aimais bien aussi la nouveauté. En le voyant dans la salle commune, je ne put donc m’empêcher de m’asseoir près de lui et d’entamer la conversation. Il en fut ravi, mais la tentative fut hélas de courte durée, et allait devoir être reportée à plus tard.
Une jeune fille venait d’entrer dans la salle et, non contente de nous couper mon nouvel ami et moi en pleine conversation, choisit de s’installer carrément entre nous, sur le canapé. Je l’observais avec étonnement tout d’abord, puis mon regard se fit amusé. Je ne la connaissais que peu, et pourtant elle faisait déjà partie des personnes qui me marquaient. Je sentais très bien son attirance pour moi, mais préférais jouer les effarouchées. Je n’aimais pas ce qui était trop facile, sauf si c’était pour « tirer un coup » – une expression empruntée à Sky – comme c’était précisément ce que je cherchais à faire avec mon présent camarade. Mais pourquoi donc accorder de l’importance à autre chose qu’à son physique dans ce cas-là ? Parce que je ne réagissais pas comme un mec en chaleur, mais plutôt comme quelqu’un qui avait surtout besoin de compagnie. Une aventure d’un soir ne se résumait pas pour moi à atteindre l’orgasme, mais à partager un peu plus. Pour revenir à cette Serpentard qui me mangeait du regard, j’aimais bien entretenir cette espèce de jeu du chat et de la souris entre nous. Elle me plaisait également, sa beauté sauvage ne m’ayant pas échappée, mais elle n’était pas censée savoir que j’aimais les femmes et il était donc normal que je me montrasse outrée par cette proximité qu’elle m’imposait. Eustacia Vye – car c’était ainsi qu’elle se nommait – se tourna directement vers moi, ignorant totalement mon précédent interlocuteur, qui protesta légitimement, et m’offrit un magnifique sourire.
Je lui souris en retour, mais c’était plutôt un sourire gêné, bien que je ne le fusse aucunement. Tant d’audace ne pouvait que mettre mal à l’aise. Je ne bronchai toutefois pas tandis que mon camarade râlait derrière elle, mais lui adressai un hochement d’épaule pour lui signifier que je n’étais en rien responsable de cette intrusion. Eustacia sembla finalement réaliser sa présence et se tourna vers lui avec mépris, lui montrant ainsi qu’elle considérait que l’intrus, c’était lui, et non elle. Un véritable culot de Gryffondor, mais c’était plutôt un compliment de ma part.
A ma grande surprise, le jeune homme obtempéra sans opposer beaucoup de résistance. Il avait dû comprendre qu’il était inutile de lutter contre quelqu’un comme cette fille. Mais rien n’était perdu pour lui, je comptais bien lui reparler plus tard, et ce fut d’ailleurs ce que je lui laissais entendre avec un « à plus tard » lancé avant qu’il ne sortît. Je ne m’excusai pas, ne me sentant pas coupable de ce retournement de situation. Eustacia avait déjà oublié que le garçon avait existé, car elle s’était rapprochée de moi et tendait à présent les doigts vers mes cheveux pour les caresser doucement. Je faillis baisser ma garde l’espace d’un instant, mais réagis alors en me reculant ostensiblement, laissant mes mèches échapper à la jeune fille. Elle était bien trop rapide. J’arquai un sourcil, l’air mécontent.
Paradoxalement, je l’appelai par son prénom alors que je voulais me montrer courroucée et qu’elle-même avait employé mon nom de famille, mais il fallait qu’elle pensât encore qu’une entente entre nous était possible. Pour ajouter à l’amorce, je passai ma main dans mes cheveux – dont je l’avais privée quelques secondes plus tôt – et lui lançai un regard enjôleur.
Ou comment dissimuler une ambiguïté dans ma phrase. Je savais que je lui tendais une perche et j’attendais avec espoir qu’elle la saisît pour pouvoir rebondir ensuite. Dans ce cas, effectivement, je ne serais certainement pas déçue d’avoir été gênée dans ma tentative de séduction de mon camarade parti fâché. Je croisai les jambes dans sa direction, appuyai mon coude sur le dossier du canapé pour me trouver face à elle et posai ma tempe contre mes doigts repliés. Ainsi, j’avais tout le loisir d’observer les faits et gestes de mon interlocutrice avec attention.
J’avais donc depuis longtemps renoncé à l’amour. J’exploitais mon don d’une autre manière, pour des aventures sans lendemain en ce qui me concernait, ou bien pour quelque chantage lorsque j’apprenais des sentiments interdits. Je m’étais résignée depuis longtemps, la vie de couple ne serait pas pour moi. Quand l’espoir n’est plus permis, on apprend à vivre avec et on se contente de peu. Après tout, la routine ne s’installerait jamais chez moi. Rien ne m’empêcherait non plus d’avoir des enfants ; je devrais simplement les élever seule. Beaucoup de femmes étaient dans la même situation et le vivaient très bien. Mais en attendant ce moment où je devrais me poser des questions sur ma vie de femme, je préférais profiter de ma jeunesse à fond. J’avais énormément de chance : j’étais belle, plutôt intelligente, j’avais des amis et une vie à rebondissements. Je n’étais pas en droit de me plaindre, mais plutôt de jouir de ces avantages. Le sexe était ce qui gouvernait ma vie. Beaucoup en manquaient, moi, j’y goûtais quand bon me semblait. Et en étant bisexuelle, j’avais deux fois plus de choix. J’avais toutefois une préférence pour les garçons, mais j’aimais parfois m’abandonner dans les bras doux d’une fille. D’ailleurs, qui de mieux pour connaître mon corps que quelqu’un ayant sensiblement le même ? Je pense n’avoir jamais eu autant de plaisir qu’avec une fille, mais l’amour physique est un tout, et mes meilleures expériences restaient avec des hommes.
Ce jour-là justement, j’étais en grande conversation avec un garçon de ma maison. J’avais beau être en dernière année, je ne connaissais tout le monde que de vue, et celui-là faisait partie de ceux avec qui je n’avais jamais réellement parlé. Or, depuis quelques jours, l’indifférence qu’il ressentait à mon égard avait changé. Je n’aurais su dire pourquoi, mais je sentais en le croisant ce désir qu’il nourrissait envers moi. Ca n’était pas de l’amour, mais une attirance physique. Etrange retournement de situation. Un ex-amant lui avait peut-être parlé de mes prouesses, ou que sais-je. Toujours était-il que je m’étais alors intéressée à lui de plus près. Au départ, je ne l’avais vu que comme un énième garçon fantasmant sur moi. Sans grand intérêt. Mais je l’observais en cours, et me rendait compte qu’il était plutôt doué. Il avait de la répartie et une pointe de cynisme qui me plaisait beaucoup. Physiquement, il ne cassait pas des briques, mais était tout de même loin d’être moche. Au final, je m’étais dit « pourquoi pas ». Je savais que je peux aller voir Skyler quand j’ai besoin de m’envoyer en l’air, mais j’aimais bien aussi la nouveauté. En le voyant dans la salle commune, je ne put donc m’empêcher de m’asseoir près de lui et d’entamer la conversation. Il en fut ravi, mais la tentative fut hélas de courte durée, et allait devoir être reportée à plus tard.
Une jeune fille venait d’entrer dans la salle et, non contente de nous couper mon nouvel ami et moi en pleine conversation, choisit de s’installer carrément entre nous, sur le canapé. Je l’observais avec étonnement tout d’abord, puis mon regard se fit amusé. Je ne la connaissais que peu, et pourtant elle faisait déjà partie des personnes qui me marquaient. Je sentais très bien son attirance pour moi, mais préférais jouer les effarouchées. Je n’aimais pas ce qui était trop facile, sauf si c’était pour « tirer un coup » – une expression empruntée à Sky – comme c’était précisément ce que je cherchais à faire avec mon présent camarade. Mais pourquoi donc accorder de l’importance à autre chose qu’à son physique dans ce cas-là ? Parce que je ne réagissais pas comme un mec en chaleur, mais plutôt comme quelqu’un qui avait surtout besoin de compagnie. Une aventure d’un soir ne se résumait pas pour moi à atteindre l’orgasme, mais à partager un peu plus. Pour revenir à cette Serpentard qui me mangeait du regard, j’aimais bien entretenir cette espèce de jeu du chat et de la souris entre nous. Elle me plaisait également, sa beauté sauvage ne m’ayant pas échappée, mais elle n’était pas censée savoir que j’aimais les femmes et il était donc normal que je me montrasse outrée par cette proximité qu’elle m’imposait. Eustacia Vye – car c’était ainsi qu’elle se nommait – se tourna directement vers moi, ignorant totalement mon précédent interlocuteur, qui protesta légitimement, et m’offrit un magnifique sourire.
- - Stern ! Quel plaisir de te voir… Ca fait un bon moment, dis-moi… Comment te portes-tu ?
Je lui souris en retour, mais c’était plutôt un sourire gêné, bien que je ne le fusse aucunement. Tant d’audace ne pouvait que mettre mal à l’aise. Je ne bronchai toutefois pas tandis que mon camarade râlait derrière elle, mais lui adressai un hochement d’épaule pour lui signifier que je n’étais en rien responsable de cette intrusion. Eustacia sembla finalement réaliser sa présence et se tourna vers lui avec mépris, lui montrant ainsi qu’elle considérait que l’intrus, c’était lui, et non elle. Un véritable culot de Gryffondor, mais c’était plutôt un compliment de ma part.
- - Tu peux disposer mon mignon.
A ma grande surprise, le jeune homme obtempéra sans opposer beaucoup de résistance. Il avait dû comprendre qu’il était inutile de lutter contre quelqu’un comme cette fille. Mais rien n’était perdu pour lui, je comptais bien lui reparler plus tard, et ce fut d’ailleurs ce que je lui laissais entendre avec un « à plus tard » lancé avant qu’il ne sortît. Je ne m’excusai pas, ne me sentant pas coupable de ce retournement de situation. Eustacia avait déjà oublié que le garçon avait existé, car elle s’était rapprochée de moi et tendait à présent les doigts vers mes cheveux pour les caresser doucement. Je faillis baisser ma garde l’espace d’un instant, mais réagis alors en me reculant ostensiblement, laissant mes mèches échapper à la jeune fille. Elle était bien trop rapide. J’arquai un sourcil, l’air mécontent.
- - Bonjour, Eustacia. Je suis moins ravie en ce qui me concerne, tu viens quand même de faire partir un garçon que j’étais en train de draguer… J’allais bien avant que tu arrives, donc. Mais toi, ça a l’air d’aller en tout cas.
Paradoxalement, je l’appelai par son prénom alors que je voulais me montrer courroucée et qu’elle-même avait employé mon nom de famille, mais il fallait qu’elle pensât encore qu’une entente entre nous était possible. Pour ajouter à l’amorce, je passai ma main dans mes cheveux – dont je l’avais privée quelques secondes plus tôt – et lui lançai un regard enjôleur.
- - J’espère au moins que tu avais une bonne raison d’interrompre notre échange. Si tu me fais perdre une nuit avec ce garçon, il va falloir que ça en vaille la peine.
Ou comment dissimuler une ambiguïté dans ma phrase. Je savais que je lui tendais une perche et j’attendais avec espoir qu’elle la saisît pour pouvoir rebondir ensuite. Dans ce cas, effectivement, je ne serais certainement pas déçue d’avoir été gênée dans ma tentative de séduction de mon camarade parti fâché. Je croisai les jambes dans sa direction, appuyai mon coude sur le dossier du canapé pour me trouver face à elle et posai ma tempe contre mes doigts repliés. Ainsi, j’avais tout le loisir d’observer les faits et gestes de mon interlocutrice avec attention.
Shaelyn Stern- « SEX rules the World ! »
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♦ ARRIVÉE : 01/11/2009
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