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An End Has A Start ft Nell

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Message par Invité Mar 1 Juin - 20:00



An End Has A Start ft Nell 53167549 An End Has A Start ft Nell 87274576
Nell & Tristan
You came on your own . That's how you'll leave
With hope in your hands and air to breathe






    Cette journée me parait bien morne. Lever, douche, petit déjeuner, cours…déjeuner et cours encore. Rien pour venir illuminé ma journée, rien qui ne soit digne d’attirer mon attention ou mieux, mon intérêt. Je pousse un profond soupire alors que mon attention dérive un peu plus encore du contenu de ce cour de potion. J’ai passé tellement de temps à me tracasser ces dernières semaines que je pense que je n’en ai plus la force. Les « envoyés » du futur, m’ont bousillé le cerveau. Moi qui passe mon temps à éternellement tout retourner en boucle dans ma petite tête trop pleine voila que je n’aspire qu’au calme. Je ne suis pas dans mon état normal et ce n’est pas forcément que je l’affectionne particulièrement mais je préférais y revenir. Même me casser la tête au sujet de Mina vaut mieux que le calme plat qui me traverse aujourd’hui. Je pousse un profond soupir alors que mon regard parcours les dos de mes camarades assis devant moi. Rien de bien intéressant la non plus, pour ne pas changer.

    J’inspire, je soupire. Il faut que je me trouve un remède et alors que je m’apprête à renoncer, l’évidence m’apparaît enfin : Nell. Quoi de mieux que l’une de nos escapades clandestines ? Comment n’y ai-je pas penser plutôt ? Je serait presque tenter de me mettre une claque pour avoir fait preuve d’autant d’ignorance. Je saisi discrètement mon sac et fouille parmi le chaos. Encre, parchemins, bonbons, pages déchirée dans différents livres, capsules…je garde tout et n’importe quoi…flacons, farces et attrapes…j’approche. Parchemin. Je le saisi et réprime un cri victorieux que je juge peu approprié en classe. Ce morceau de parchemin me vient de chez Zonko, il à la particularité de s’auto détruire cinquante secondes après son ouverture. Le tout bien évidement sans le moindre danger et je regrette d’ailleurs déjà le fait que je ne serai pas présent pour le voir se consumé en flammes et finir réduit en poussière. Je me mords la lèvre mais me résigne rapidement en imaginant l’effet parfait que cela aura pour Nell. Je trempe ma plume dans l’encrier et m’empresse d’écrire quelques mots.


    « Rendez vous après le repas – Serres de botanique.

    Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures !
    Roméo »

    Ps : Ce message s’auto détruira 50 secondes après son ouverture.



    Je glousse, je n’ai pas pu me retenir. Citer Shakespeare c’est pour le coté romantique ! Signer Roméo c’est approprié et puis je porte moi-même le prénom de l’un de ces amoureux torturés de la littérature classique. Je sais que Nell me reconnaîtra, je n’ai pas le moindre doute là-dessus. Je referme soigneusement le parchemin pile à l’instant où sonne la fin des cours. Je n’ai pas beaucoup de temps pour faire mon choix mais l’évidence ne tarde pas à apparaître et je bondis sur Delilah et lui murmure à l’oreille.

    Tristan – Donne ça à Nell s’il te plait. Ne l’ouvre pas, c’est une farce et ça ruinerait tout l’effet. Je te fais confiance.

    Je pose un baiser sur la joue de mon amie avant de disparaître dans le couloir. J’ai plus que largement confiance en elle et je sais qu’elle délivrera le message à Nell avec discrétion. Probablement dans la salle commune des Gryffondor afin que Zoran ne soit pas dans le coin. Je ricane à nouveau, je sais que je prends des risques mais c’est ce qui est bon. Je ne me prive pas d’en rajouter bien que je sais pertinemment que je serais loin de faire le malin si Zoran venait à me tomber dessus. Tout ce que j’espère, c’est que je ne vais pas me brûler les ailes au passage. Nell est le soleil, Zoran la gravité et me voila dans le rôle d’Icare.

    ….


    J’enfile mon repas à toute vitesse, je n’ai pas vraiment faim. Je suis seulement trop surexcité. J’ai cherché Nell du regard dans la grande salle mais je n’ai pas eu la chance de l’apercevoir. J’espère qu’elle parviendra à s’extirper du venin de son Serpentard. Je m’accorde un détour par mon dortoir ou je m’empare de ma baguette, deux bouteilles deux bières au beurre parmi les cinq cachées sous mon lit et ma cape. Il fait frais en soirée. Je passe une main dans mes cheveux, les ébouriffants un peu plus au passage avant de disparaître aussi rapidement que je suis apparu. J’espère une fois encore que tout c’est bien passé et que je ne vais pas passer ma soirée à attendre en vain. Un coup d’œil à ma montre, je suis en avance. J’ai donc tout le loisir de vérifier un nombre incalculable de fois que je ne suis pas suivi, ce qui n’a pas d’autre but que celui de m’amuser. Mon cœur s’accélère pour rien, je souris.

    Il est interdit de se rendre dans les serres après les cours mais tout le monde sait que de nombreux élèves s’y aventurent. Arrivé à destination, je me faufile donc dans la brèche qui sert à tout les demis rebelle de Poudlard. Oui je dis bien demis parce que pour les vrais, il y a la forêt interdite, juste à coté. Un léger frisson glisse le long de ma colonne vertébrale mais je choisi de me concentrer sur la serre. Le soleil s’étant déjà couché, il fait très sombre. Les plantes semblent toutes endormies, les lieux sont comme figés dans une faille temporelle. L’endroit est magique mais ce n’est pas suffisant. Mon âme de romantique se sent appelée par tant de beauté paisible. Je sors ma baguette et la dirige dans les airs. Un sortilège prononcé et une petite boule de lumière blanche en sort pour voleter dans les airs rapidement suivie par une seconde, une troisième. Finalement du bout de ma baguette, je fais virevolter gracieusement une dizaine de petites lucioles magiques. J’ai trouvé le parfait moyen de m’occuper en attendant l’arrivée de Miss Archer.






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Message par Invité Mer 2 Juin - 17:36

Un bâillement m'avait arrachée à la contemplation du pull psychédélique de Johnson Keaters. On était dans la salle commune, j'essayais d'apprendre quelque chose de mon cours de métamorphose, la baguette dans ma main, mais pas fermement tenue. J'étais fatiguée, et mes nuits emplies de cauchemars n'arrangeaient pas la situation. J'avais du mal à me concentrer, les professeurs le remarquaient, mais je n'avais aucune explication à leur donner. Aucune qui soit valable, je veux dire. Car si je leur avouais que j'étais extrêmement fatiguée, ils me diraient de prendre une potion pour le sommeil, et si je faisais ça, Zoran se rendrait compte que ça n'allait vraiment pas. Faisant tourner ma baguette entre mon index et mon majeur, je posai mon regard sur les cours de Métamorphose que j'avais commencé à lire. J'étais incapable de me focaliser sur une chose. Un autre bâillement me traversa mais une voix me tira de mes pensées troublées et je tournai la tête vers Delilah qui me tendit un parchemin plié. Elle ne me dit pas qui lui avait demandé de jouer au hibou, ça n'était pas très dur. Sans doute Tristan. Ouvrant le parchemin, je me retrouve avec un mot des plus suspects dans lequel je reconnais l'écriture rapide et trop pressée de mon ami.

    « Rendez vous après le repas – Serres de botanique.

    Il se rit des plaies, celui qui n'a jamais reçu de blessures !
    Roméo

    Ps : Ce message s’auto détruira 50 secondes après son ouverture.
    »


Un sourire se dessine sur mon visage trop pâle. J'ai l'air maladive, en fait. Transformant le verre d'eau posé sur la table basse en un miroir, je constate que mon reflet n'a rien de très enchanteur. Je me pince rapidement les pommettes, y faisant affluer le sang qui me donne meilleure mine. Entre temps, le parchemin s'est désintégré sur la table basse où je l'avais posé. Rendez-vous est pris, je le retrouverai donc plus tard, une fois que j'aurais mangé. Un coup d'œil à l'horloge qui tinte à chaque heure de la journée : on est encore loin du dîner. Je ne vais pas réussir à bosser, je le sais pertinemment, je suis perdue. Et plutôt que de perdre mon temps à ne rien faire, je préfère partir en quête de connaissances. Aussi, je range mes affaires, redonne au miroir son apparence de verre d'eau -vide, d'ailleurs- m'assure que le parchemin s'est bien désintégré et qu'on ne pourrait pas le reconstituer. Pourquoi ces précautions ? Disons que je cache plus ou moins cette amitié avec Tristan. C'est une question de sécurité, même pas pour moi, mais pour lui. Simplement parce qu'il est assez fragile, et que je m'en voudrais vraiment si Zoran lui tombait dessus comme ça. Si j'ai réussi à faire accepter à mon frère que Zane était mon meilleur ami, ou encore que je côtoyais Caleb, je doutais de réussir par rapport à Tristan. Sans savoir pourquoi d'ailleurs, j'étais sûre que ça poserait plus de problème que ça n'aurait dû. Descendant les escaliers qui menaient à la tour de Gryffondor, je saluais certains tableaux qui étaient éveillés et avec qui j'avais déjà eu des discussions lorsque je m'étais réveillée en pleine nuit. Descendant vers le Parc, je m'étais mise en quête de Carley, mon amie de flemmardise, mais ne la trouvant pas je cherchais d'autres connaissances. Repérant cette peste de Langley au loin, je m'en écartais assez vite, décidée à ne pas avoir affaire à elle pour le moment. Errant donc dans le parc un certain temps, j'allais me perdre du côté du Lac, mains dans les poches d'un pantalon que Mère n'aurait certainement pas approuvé. Qu'importe, ils n'étaient plus de ce monde. Une forme me passa devant les yeux, un hibou blanc qui avait rasé la surface de l'eau avant de monter en flèche. Mon cœur s'était mis à tambouriner, j'avais cru voir Kerry qui revenait me hanter. Des tremblements me parcouraient de haut en bas, et ce fut en catastrophe que je me mettais en quête de Zoran, ne serait-ce que pour qu'il me rassure comme il l'avait si souvent fait. Ce n'était pas un cauchemar qui me poursuivait, c'était les éléments de mon passé qui se réveillaient les uns après les autres. Et comme souvent, seul Zoran était en mesure de me tranquilliser.

[coupure pub]

Le brouhaha de la grande salle m'accueillit alors que j'y entrais avec Zoran. Le quittant à regret, j'allais m'installer à la table des Gryffondor. Oh, si j'avais eu le cran, j'aurais pu l'accompagner à la table des vipères, mais le problème était que j'étais loin de m'y sentir à l'aise, notamment à cause de certaines personnes perfides. Une fois assise à table, j'observais l'amoncellement de victuailles et je reprenais un peu de forces. Il fallait bien ça. Connaissant Tristan, il n'allait pas me laisser filer à dix heures du soir. Je resterai donc éveillée jusqu'à une certaine heure et n'aurait rien gagné de plus sur ma fatigue. Un jour, ça allait me trahir, j'en étais sûre. Mais pour le moment, ça ne servait à rien de craindre tout. Juste la réaction de Zoran si jamais il apprenait que je lui cachais mon amitié avec Tristan. C'était stupide de se cacher, hein ? J'aurais peut-être dû lui faire comprendre que malgré ses mises en garde contre les garçons, j'avais découvert que certains pouvaient être des types très bien, comme Zane ou Caleb, ou encore Tristan. Mais aurait-il vraiment écouté ? Je n'en étais pas sûre. Et parce que je n'aimais pas le confronter -et que je n'avais jamais franchement osé- je ne lui en avais pas touché un mot. Mâchant sans grand entrain, je hochais la tête à certaines questions rhétoriques qu'on m'adressait, donnant mon approbation à des choses dont je n'avais que faire. Pour le moment je réfléchissais à comment j'allais pouvoir rejoindre discrètement Tristan. Et c'est en jouant avec une pomme que je trouvais la solution tandis que je tournais la queue pour la faire se briser et me donner une initiale. Laquelle, je n'en savais rien. J'avais oublié de faire attention, une vieille habitude sans réflexion en fait.

Alors que plusieurs élèves de ma maison se levaient, je les accompagnais jusqu'à la sortie de la Grande Salle, puis au bas des marches, et je bifurquais vers le Parc. On m'appela mais j'avançais l'argument selon lequel j'avais besoin d'être seule un peu. On ne me retint pas plus, ils montèrent et je sortai dans le parc. Le soleil commençait à tomber, et cela d'une manière accélérée presque. C'est dans ces cas-là qu'une main de gloire eut été utile. Ou une cape d'invisibilité. M'avançant tranquillement dans le parc désert, j'attendais d'être sous le couvert d'un arbre pour regarder derrière moi. Rien. Pas suivie. C'était pratique, et assez rassurant. Mon pas se fit plus rapide et plus souple en direction des Serres dont je m'approchais en passant près des troncs d'arbres. Un ver luisant se baladait sur le tronc d'un arbre, une chauve-souris passant dans les airs en battant des ailes, le vent dans les feuilles était doux et murmurant. Les Serres apparurent alors, masses sombres d'où pointaient une dizaine de petites lueurs : des lucioles sans doute. Passant par la brèche que j'avais fini par trouver en laissant courir mes doigts le long de la paroi des serres, je pénétrai donc dans ce lieu où un type qui avait signé "Roméo" m'avait donné rendez-vous. Rangeant ma baguette dans ma manche, j'avançais en croisant les bras -il ne faisait pas franchement chaud, bizarrement- pour m'asseoir en face de Tristan, en m'appuyant contre le tronc d'une plante endormie :

    « Tu m'attendais depuis longtemps ? »


Pas de "bonsoir", ni de "bonjour", ni de "Qu'est-ce que tu fais encore ?". Pourquoi utiliser des formulations habituelles alors qu'il était plus important de savoir si j'étais gravement en retard ?

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Message par Invité Mer 2 Juin - 21:03






    Dans un premier temps, je ne remarque pas l’arrivée de Nell. Je suis trop absorbé par la danse lumineuse de mes petites lucioles, si bien, que je sursaute lorsque je la vois s’assoir en face de moi. Je mène une main à mon cœur, pousse un soupire, je n’ai pas mis plus d’une fraction de seconde à la reconnaître et cela malgré son teint blafard. Elle a mauvaise mine, il n’y a pas de doute à avoir la dessus mais il est plus sage que je ne pointe pas cela du doigt dès qu’elle arrive. Je ne vais tout de même pas l’accueillir avec un truc du genre : « T’as une salle gueule aujourd’hui ». Manqué de tact à ce point, ce n’est vraiment pas mon genre. Je me contente de lui sourire, après tout le sentiment principal qui m’envahit en cet instant, c’est la joie de la voir finalement me rejoindre.

    « Tu m'attendais depuis longtemps ? »

    Je fais semblant de réfléchir, je la laisser douter mais finalement, je secoue la tête en signe de négation.

    TRISTAN -Nan ! Roméo aurait pourtant pu attendre sa Juliette indéfiniment.

    Je laisse échapper un gloussement lorsque j’entreprends de refaire virevolter mes lucioles. Il n’y à aucunes ambiguïtés entre Nell et moi. Nous sommes amis et rien de plus. Le coup de Roméo et Juliette c’est simplement parce que je trouve ça drôle. Je pose brusquement ma baguette, figeant ainsi les lucioles dans une immobilité presque inquiétante. Je frissonne et hausse les épaules. J’apprécie particulièrement l’atmosphère envoûtante de ce lieu. Ma main glisse dans la poche intérieure de ma cape, un léger tintement en retentit et c’est affichant un air victorieux que je sors mes deux bouteilles de bière au beurre. Je les ouvre toutes les deux et bondissant sur mes deux pieds, je me précipite vers Nell et lui tends une des deux bouteilles. Je ne manque pas de lui coller un baiser furtif sur la joue au passage.

    TRISTAN -Je ne savais pas qu’une loi était passée visant à interdire le fait de se dire bonjour !

    Je glousse à nouveau tout en me dirigeant vers la place que j’occupais quelques instants plus tôt. Nell à certes mauvaise mine mais je suis vraiment content de passer un peu de temps avec elle. C’est la première fois que je suis aussi gai depuis des jours entiers. Je n’ai donc aucunement l’intention de m’arrêter en si bon chemin ! J’avale une gorgée de bière eu beurre avant de m’emparer de ma baguette. Brusquement je mène les lucioles sous mon visage, le contraste avec l’obscurité me donne un air squelettique et inquiétant, l’effet recherché est atteint. Je reprends la parole d’une voix qui veut théâtrale.

    TRISTAN -Tu as braver bien des dangers pour me rejoindre mais est tu certaine que le grand méchant loup ne t’as pas suivie ?

    C’est une allusion générale mais plus précisément destinée à ce cher Zoran. Je jubile de savoir qu’il ne se doute probablement pas un instant que sa jolie Gryffondor passe la soirée avec moi. A mes yeux, cela renforce mon amitié avec Nell. Je prends très à cœur les risques qu’elle prend pour moi et bien que j’aime en jouer, jamais je ne prendrai le risque que cette situation puisse se retourner contre nous ou contre elle de quelque façon que ce soit. Ma baguette se remet à bouger et les lucioles s’éparpillent aux quatre coins de la serre avant de venir se concentrer autour de Nell, elles l’entourent d’une aura angélique et je me prends à sourire devant cette vision. Je ne comprends pas ce qu’elle fait avec Zoran, ils paraissent si différents mais pas un seul instant je n’oserai remettre en cause leur amour. Je sais que ce dernier a ses raisons que la raison ignore. Je ne le dirais pas à voix haute mais je trouve leur couple d’une fatalité étrangement romantique. Je m’invente des histoires. Sortant brusquement de mes pensées, je choisi d’ajouter quelques mots.

    TRISTAN - Je n’ai aucune envie de me faire manger tout cru ce soir ! Les légendes disent que ça protège d’être vierge…A ce niveau la je suis aussi pur qu’une licorne…Enfin tu vois ce que je veux dire.

    Je pousse un profond soupir avant d’éclater d’un rire à la fois nerveux et libérateur. J’aime me confier à Nell, elle est en quelque sorte ma thérapeute en chef. Elle se partage le rôle avec Montana et Tanya. Mon rire résonne dans la pièce et dans un coin une plante gigantesque frémit sous l’écho de ma voix. Je n’ai jamais prêter grande attention aux cours de botanique, c’était peut être une erreur mais je ne m’en inquiète pas plus que ça. Le calme est revenu en même temps que mon rire s’est dissipé. Laissant le silence se rétablir, je plante mon regard dans celui de Nell.






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Message par Invité Jeu 3 Juin - 21:21

Assise par terre, les bras croisés, j'observe Tristan dans cette pénombre trouée de lumière par les quelques lucioles ensorcelées. Sa tête se secoue de droite à gauche, réponse négative à ma question. « Nan ! Roméo aurait pourtant pu attendre sa Juliette indéfiniment. » Cette affirmation me fait sourire en coin. Je hausse les épaules. Il plaisante, comme d'habitude, sur quelque chose qui est sérieux. Il a toujours été comme ça. Comme si ça l'amusait que j'agisse dans le dos de Zoran. Comme si notre amitié était aussi impossible que l'amour unissant les deux amants de Vérone. Certes, je soupçonne Zoran d'être capable d'une vendetta s'il apprenait que je passe du temps avec Tristan, qui est un garçon. Mais ça n'a rien de drôle. Vraiment rien de marrant. Mais ça ne sert à rien que je perde mon temps à le rappeler à Tristan. Ça le ferait rire. Un tintement me fait fixer un lieu improbable d'où il extirpe deux formes sur lesquelles se reflètent la faible lumière des lucioles. Alors qu'il bondit sur ses pieds pour s'empresser de m'en donner une -que je prends avec un sourire- il dépose un baiser furtif sur ma joue. Et il reprend avec cet air enjoué et totalement insouciant : « Je ne savais pas qu’une loi était passée visant à interdire le fait de se dire bonjour ! » Je marmonne un « Ça vient tout juste de sortir. » Avant d'approcher la bouteille de bierraubeurre de mes lèvres et d'en boire une gorgée. La boisson coule dans ma gorge et je ferme les yeux quelques secondes. Le temps que je les rouvre, voilà Tristan dont la mine éclairée par dessous est soudainement beaucoup plus effrayante. Il reprend, l'air d'un tragédien : « Tu as braver bien des dangers pour me rejoindre mais est tu certaine que le grand méchant loup ne t’as pas suivie ? » Fronçant les sourcils à son allusion à Zoran, je ne renchéris pas, m'assombrissant un court instant. Bien que je sois sûre que je n'étais pas suivie, je ne peux m'empêcher de glisser mon regard vers la brèche par laquelle je suis passée, comme si je craignais de voir passer à tout moment mon frère. Rien que cette pensée me tétanise. Mon bras droit se serre un peu plus contre mon buste, tandis que ma main gauche rapproche de nouveau la bierraubeurre de mes lèvres. Je pose enfin la bouteille au sol, à proximité de ma main, avant de dégager de mon champ de vision des boucles brunes. Les lucioles se dispersent et viennent m'entourer, me rendant momentanément le reste de la serre invisible, à cause du contraste entre les lumières proches et la pénombre. Loin d'imaginer que Tristan pouvait se poser des questions sur le couple que je formais avec Zoran, je restai silencieuse, m'habituant de nouveau à la semi-pénombre de la serre où nous étions, une fois les lucioles dispersées de nouveau. Et puis Tristan reprit la parole encore une fois, se refusant sans doute à laisser le silence infâme s'installer entre nous : « Je n’ai aucune envie de me faire manger tout cru ce soir ! Les légendes disent que ça protège d’être vierge…A ce niveau la je suis aussi pur qu’une licorne…Enfin tu vois ce que je veux dire. »

Un rire fin et assez faible traverse mes lèvres. Nos regards se défient. J'étends un peu plus mes jambes sur le sol de terre battue, touchant du pied sa jambe à lui. Je lui décoche un petit coup dans le tibia, l'air de vouloir le punir pour une idiotie qu'il aurait pu dire, et je finis par lui répondre, sérieusement, mais en contrôlant ce tremblement qui trahirait une fatigue que je ne maîtrise plus :

    « Arrête de te moquer de ça. J'ai l'impression de te le répéter depuis des années. S'il savait que j'étais avec toi, il t'arracherait la tête ou ferait de toi un eunuque. Dans tous les cas, ça serait sanglant. »


Parler des réactions de Zoran était peut-être une mauvaise idée. Après tout, rien que cette pensée me ramenait des visions lointaines de Zoran en période de grande destructivité. Je secouai la tête, pour chasser ces images et je tentai de penser à autre chose. Quitte à aborder des sujets assez intimes :

    « Enfin, ta pureté ne craindra rien, normalement. Ça ne veut pas dire que le grand méchant loup ne te pourrirait pas la vie. Mais donc… Je me calai mieux contre le tronc de la plante endormie : Tu ne l'as toujours pas trouvé ? »


L'objet de cette question ? Me tenir au courant de ses histoires de cœur. On n'est jamais assez bien informé, et s'il faut attendre ce que peuvent rapporter les commères de Poudlard, autant se brosser. Il faut toujours chercher les informations par soi-même et ne pas prêter foi aux rumeurs qui courent. Certaines sont pourtant véridiques… Mais ce ne sont que des rumeurs. Il faut vraiment que je me concentre sur ce que raconte Tristan, sinon je ne vais pas passer la soirée en paix. Une vague de frissons me parcourt de haut en bas de nouveau, je ressers les pans de mon gilet autour de moi. Manquerait plus que j'attrape froid dans cette serre plutôt bien réchauffée.

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Message par Invité Mar 15 Juin - 19:58








    Lorsque le pied de Nell s’abat sur mon tibia, je ne manque pas l’occasion d’exagérer. Je grimace, me plie en deux et m’empare à pleine main de ma jambe à peine douloureuse. Le but est de la faire culpabiliser et au passage je prends plaisir à en faire trop, ce qui n’est pas à négliger. Je ne tiens cependant pas fort longtemps car ma grimace se transforme en éclat de rire et je repose mon pied sur le sol tout en affichant un air taquin. J’aime jouer et Nell n’échappe pas à la règle, avec elle je retrouve l’innocence que je tente trop souvent de refoulée en compagnie de certains. Il est difficile de jongler entre ce que l’on est vraiment et ce que l’on veut que les gens puissent voir de nous. J’ai trop de doutes sur moi-même que pour maîtriser ce genre de technique. J’inspire, l’espace d’un instant l’insécurité se lit sur mon visage mais rapidement mon regard trouve refuge dans celui de Nell alors qu’elle reprend la parole d’un air sérieux.

    « Arrête de te moquer de ça. J'ai l'impression de te le répéter depuis des années. S'il savait que j'étais avec toi, il t'arracherait la tête ou ferait de toi un eunuque. Dans tous les cas, ça serait sanglant. »

    Je hausse les épaules mais un long frisson glisse le long de ma colonne vertébrale. Il est tout autant synonyme de peur que d’excitation. Je suis conscient des risques que j’encours. Zoran ne me semble vraiment pas être quelqu’un à qui il faut se frotter mais c’est plus fort que moi…J’aime que les choses soient compliquées. J’aime les causes perdues et je ne cesserais jamais de me battre pour elles. J’affiche l’indifférence mais je n’en pense pas moins. J’ai conscience du danger mais je ne veux pas cesser de le braver. Les paroles de Nell me reviennent en mémoire et je ne peux m’empêcher de saisir la perche qu’elle vient de me tendre involontairement.

    TRISTAN -Pas eunuque par pitié. Je ne m’en suis jamais vraiment servi, ce serait du gâchis…La tête par contre...

    Je glousse avant d’adresser à Nell un regard rempli d’amitié et de bienveillance. Je ne plaisante pas aussi facilement sur ses choses la lorsque je suis en compagnie de la plus grande majorité des habitants de ce château. Je pense qu’elle voudrait que je prenne ce qu’elle me dit plus au sérieux mais si il ne nous à jamais découverts c’est bien que je suis prudent lorsqu’il s’agit des choses concrètes. Lorsque nous ne sommes que tout les deux, je préfère laisser mes délires s’exprimer pleinement.

    « Enfin, ta pureté ne craindra rien, normalement. Ça ne veut pas dire que le grand méchant loup ne te pourrirait pas la vie. Mais donc… Tu ne l'as toujours pas trouvé ? »

    Je me redresse brusquement, je n’attendais que ça ! Qu’elle se décide enfin à me laisser m’épandre sur mes problèmes. Je prends un air très sérieux et pose ma baguette à coté de moi, laissant ainsi une fois encore, les lucioles se figées dans les airs. J’adore parler des histoires de cœurs, tenté d’élaborer des solutions à mes problèmes pendant des heures. Je sais que je suis parfois trop centré sur moi-même mais je suis largement capable d’écouter les autres et de leur venir en aide si le besoin s’en fait sentir. J’ai des tendances égocentriques mais je suis loin d’être égoïste. J’inspire profondément, le temps de rassembler mes pensées. Je bois une gorgée de bière au beurre et m’éclairci la gorge avant de fixer Nell droit dans les yeux.

    TRISTAN -Il me semble que tu sais déjà que les « envoyés du futur » - Je mime les guillemets avec mes doigts – ont dit que je serai avec Elhemina, on aura un bébé ensemble et on finira morts, assassinés…

    Je ne sais plus si j’en ai parlé à Nell ou si la rumeur est venue à ses oreilles. Il faut avouer que tout cela m’a chamboulé, je n’ai pas été moi-même bien souvent ses dernières semaines. Je me mords la lèvre avant de reprendre la parole.

    TRISTAN -On fini tous par mourir un jour mais ce qui me surprend le plus, c’est de voir ma vie amoureuse toute tracée. Moi ! L’indécis de service ! Monsieur je ne sais pas ce que je veux !

    Le ton de ma voix s’emballe légèrement. Je ne parviens pas à concevoir que ce futur soit établi. C’est tout simplement impossible. Le simple fait de voir le destin m’imposer Mina pourrait me détourner d’elle sans même lui accorder la moindre chance. Je soupire et bois une nouvelle gorgée.

    TRISTAN - J’en ai parlé avec elle. Je lui ai dis que je suis puceau et que je ne sais même pas si j’aime les filles ou les garçons. Elle ne l’a pas mal pris, bien au contraire…Elle à ses problèmes elle aussi...

    Mon regard se fait vague. En effet Mina à elle aussi son passé et ses problèmes dont je ne compte pas dévoiler le contenu à Nell. Je ne pense pas qu’elle ait besoin de connaître ce genre de détails pour juger de ma situation et je n’ai pas envie de trahir la confiance de Mina. Je suis moi-même étonné de me voir si prévoyant envers celle que je devrais me promettre d’éviter comme la peste. Je ne ressens rien pour Mina et je n’ai pas envie de lui laisser l’occasion que cela change. Je ne suis même pas certains qu’elle en aurait envie elle-même. Mes yeux bleus reviennent droit sur Nell…

    TRISTAN - Je ne sais plus quoi faire. Je suis encore plus paumé qu’avant bien que je ne pensais que cela soit possible. Donc non je ne l’ai pas trouvé…Mais t’en pense quoi de tout ça ?

    Je l’interroge du regard. Je me rends compte que j’ai déverser un flots d’informations et qu’elle aura peut être besoin de laisser décanter tout cela. Je reprends vaguement appuis contre la table et du bout des doigts j’entreprends de jouer d’un air distrait avec le goulot de la bouteille que j’ai entre les mains.









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Message par Invité Sam 10 Juil - 20:14

    Ça fait des mois, des années, que je le répète à Tristan : il ne devrait pas prendre Zoran à la légère, surtout depuis que je sors avec lui. Enfin bon, c'est Tristan, il est comme ça, c'est un cas désespéré. Un coup d'œil à mon avis, il a vraiment l'air de s'en contre-balancer. Il est désespérant. Il ne se gêne cependant pas pour me signaler que devenir eunuque n'est pas ce qu'il voudrait pour le moment. Et ce genre de remarque ne peut m'empêcher d'esquisser un sourire alors que je secouai la tête, l'air sombre, la seconde précédente. Il a quand même un don pour me dérider immédiatement. Je me contente de hausser les épaules doucement avant de reprendre sur sa pureté, et enfin l'inviter à me raconter sa vie amoureuse et ses problèmes de cœur. Généralement, ça m'éloigne de mes problèmes à moi. Adossée donc à la plante non-identifiée, je n'essaie pas de défaire mon regard du sien ancré. Nous nous fixons donc et il commence à me raconter ses malheurs.

      « Il me semble que tu sais déjà que les « envoyés du futur » ont dit que je serai avec Elhemina, on aura un bébé ensemble et on finira morts, assassinés… » Ah ça. Un hochement de tête bref suffit à lui faire comprendre que je le sais -il me l'a dit un soir, comme ça, quand on parlait de ce qui s'était dit sur les autres. « On fini tous par mourir un jour mais ce qui me surprend le plus, c’est de voir ma vie amoureuse toute tracée. Moi ! L’indécis de service ! Monsieur je ne sais pas ce que je veux !
      - Eh là, calme-toi, poussin. je lève la main mais je la laisse tomber de nouveau lorsqu'il boit une gorgée de bierraubeurre.
      - J’en ai parlé avec elle. Je lui ai dis que je suis puceau et que je ne sais même pas si j’aime les filles ou les garçons. Elle ne l’a pas mal pris, bien au contraire…Elle a ses problèmes elle aussi...
      - Pas besoin des détails pour Mina, on a tous nos problèmes personnels. »

    Signe de compréhension, hochement de tête, j'avale une nouvelle gorgée, je repose la bouteille. Mon regard dévie un instant, j'essaie d'occulter mes problèmes personnels, ceux qui me hantent et m'empêchent de dormir de plus en plus. Sentant un regard sur moi, je reviens vers Tristan. Il a l'air troublé. Non, il est troublé. Ce n'est pas dur à voir pour qui le connaît.

      « Je ne sais plus quoi faire. Je suis encore plus paumé qu’avant bien que je ne pensais que cela soit possible. Donc non je ne l’ai pas trouvé…Mais t’en pense quoi de tout ça ? »

    Je me passe une main dans mes cheveux, mon index se coince dans un nœud, je peste tout en tirant. Esquissant une moue concernée et perplexe, j'essaie de trouver les mots pour exprimer ce que j'en pense, sans sembler surfaite, ou je m'en foutiste. Puis, finalement, je me lève, posant la bouteille encore à moitié pleine et je fais quelques pas pour dégourdir mes jambes où les fourmis commençaient à s'accumuler à cause de l'inertie.

      « J'en dis que… J'en pense que franchement, tu ne devrais pas couper les cheveux en quatre. Si j'ai bien compris -tu me dis si je me trompe- t'as peur de planifier le truc… Enfin non. Attends, on fait comme si j'avais rien dit. »

    Tour sur moi-même, et pouf, je m'assois en tailleur juste à côté de lui. Mes mains posées sur mes cuisses recouvertes de ma jupe plissée, je l'observe comme le ferait un moine d'une religion Moldue dont j'ai oublié le nom.

      « Écoute. Sérieusement, ce que j'en pense, c'est que connaître le futur est une connerie. Ça n'est pas fixe, pas comme le passé. Et puis ça ne sert à rien que tu te ronges les sangs comme ça. Ça arrivera à un moment où tu ne t'y attends pas forcément. Zoran et moi, au départ, on était amis, quoi. Et puis ça s'est fait tout seul. » Ouh l'odieux mensonge qui ne paraît nullement sur mon doux visage, j'ai trop bien appris à mentir sur ce genre de choses. « Je ne dis pas que tu tomberas amoureux de ton ou ta meilleure amie. C'est pas la question. C'est juste qu'il faut que tu essaies d'oublier ce futur qu'on t'a prédit —t'aurais dû les éviter comme la peste et venir te planquer avec moi dans la salle commune, j'te dis. Oui, on va mourir, de toute façon, on meurt tous un jour. Mais ça veut pas dire que les circonstances de ta mort, ou de ton mariage, ou de ta première fois sont déjà écrites. »

    Ayant parlé un peu beaucoup, je tends le bras vers ma bouteille, ne peut l'atteindre… Et vole subrepticement la bouteille que Tristan a entamé, avec un air angélique sur mon visage tout pâle. Une gorgée, et hop, je lui rends la bouteille comme si de rien n'était, en ajoutant avec un air entendu :

      « Tu n'as rien vu bien sûr. »

    Je lui adresse un sourire complice, un clin d'œil, et je reprends un air assez sérieux :

      « Enfin bon, tout ça pour dire qu'il faut pas que tu te tracasses pour ton avenir, poussin. Il va être beau, joyeux, et plein d'amour. Si si. Crois-moi, va. Est-ce que je me soucie de mon futur, moi ? »

    Non, bien sûr, c'est mon passé qui me hante. Tais-toi, cerveau ! J'enchaîne, décidée à lui changer les idées (et à me changer les idées aussi) :

      « Allez, on va te chercher ton âme sœur idéale. C'est quoi ce que t'aimes chez les gens ? »

    Me voilà partie à jouer à l'agence matrimoniale. Il n'y a vraiment que Tristan pour me faire faire ça.

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Message par Invité Sam 17 Juil - 20:11









    "Pas besoin des détails pour Mina, on a tous nos problèmes personnels. "

    D’un sourire, je montre à Nell qu’une fois encore je suis ravi de constater qu’elle se mêle de ses affaires et ne tente pas de défoncer les portes de nos jardins privés. Je considère cela comme une qualité et bien que je ne sois pas psychologue je suis convaincu que c’est très certainement que elle aussi doit cacher des choses. Elle est assez secrète quand on y réfléchi et si je ne la portais si haut dans mon estime j’aurais probablement été tenté de fouiner. Mais, ce n'est pas le cas, j’aime ce coté mystérieux qu’elle affiche presque malgré elle. Je ente de me concentrer, ma principale préoccupation à cet instant est de savoir ce qu’elle va me répondre. A ce stade, je suis de toute de façon prêt à entendre à peut prêt n’importe quoi !

    « J'en dis que… J'en pense que franchement, tu ne devrais pas couper les cheveux en quatre. Si j'ai bien compris -tu me dis si je me trompe- t'as peur de planifier le truc… Enfin non. Attends, on fait comme si j'avais rien dit. »

    Je hoche la tête en signe d’affirmation, puis en signe de négation. Elle va trouver le moyen de me perdre si elle continue comme ca mais je sens qu'elle saisi l’ampleur du problème. Je sens déjà l’investissement qui émane d’elle et une fois encore je ne peux m’empêcher de lui sourire sans raison particulière. Nell quitte son coin et atterrit juste en face de moi pour planter son regard dans le mien. En voyant sa mauvaise mine, je ne l’aurait pas pensée capable de tant d’entrain. Je la regarde et ne tente aucunement de dissimulé l’avidité avec laquelle j’attends qu’elle continue d’exprimer le fond de sa pensée.

    « Écoute. Sérieusement, ce que j'en pense, c'est que connaître le futur est une connerie. Ça n'est pas fixe, pas comme le passé. Et puis ça ne sert à rien que tu te ronges les sangs comme ça. Ça arrivera à un moment où tu ne t'y attends pas forcément. Zoran et moi, au départ, on était amis, quoi. Et puis ça s'est fait tout seul... « Je ne dis pas que tu tomberas amoureux de ton ou ta meilleure amie. C'est pas la question. C'est juste qu'il faut que tu essaies d'oublier ce futur qu'on t'a prédit —t'aurais dû les éviter comme la peste et venir te planquer avec moi dans la salle commune, j'te dis. Oui, on va mourir, de toute façon, on meurt tous un jour. Mais ça veut pas dire que les circonstances de ta mort, ou de ton mariage, ou de ta première fois sont déjà écrites. »

    J’aimerais prendre ce qu’elle dit au pied de la lettre. Nell, je te nomme mon nouveau gourou, mon modèle de vie. Il serait tellement plus simple pour moi de me fier à ce qu’elle dit, oui, c’est évident rien est écris ! Je suis stupide de me casser le tête, tout cela n'est qu'une perte de temps. Oh oui ! Il serait plus facile de voir les choses de cette façon. Malheureusement pour moi, j’ai toujours été du genre à trop réfléchir, à décortiquer cent milles fois les mêmes questions et cela même si je leur ai déjà trouvé des solutions. Je me mords la lèvre. Je suis trop occupé à bloquer sur ce qu’elle vient de dire que pour réaliser pleinement qu’elle pique ma bouteille et m’en subtilise une part du contenu.

    « Tu n'as rien vu bien sûr. »

    En temps normal je n’aurais pas manqué de rétorquer un truc vaseux avant d’éclater de rire mais pour moi l’instant est sérieux et je me contente d’avaler lentement ma salive. Est-ce que Nell parvient à vivre au jour le jour ? Est-ce que c’est si facile que cela y parait lorsqu’elle l’explique ? Essayer d’oublier, c’est donc la solution! Je ne dois pas cherche plus loin et me fier à cette simple évidence. Cela doit se voir sur mon visage que je suis occupé à réfléchir à vive allure. Je bouillonne même !

    « Enfin bon, tout ça pour dire qu'il faut pas que tu te tracasses pour ton avenir, poussin. Il va être beau, joyeux, et plein d'amour. Si si. Crois-moi, va. Est-ce que je me soucie de mon futur, moi ? »

    Ah et bien justement, je me posais la question mais je n’ai pas le temps de la soulever que la Gryffondor enchaîne aussitôt sur un sujet qui à le don de me distraire bien rapidement.

    « Allez, on va te chercher ton âme sœur idéale. C'est quoi ce que t'aimes chez les gens ? »

    Je me redresse et affiche un air extrêmement sérieux. Je prends ce genre de choses très à cœur et je ne pourrais exprimé à quel point je suis reconnaissant de voir Nell prendre les devants. Elle me promet un futur magnifique et remplis d’amour, je voudrais y croire. Je cesse de m’égarer et me concentre sur sa question. Je pourrais tout déballé d’un coup mais je prends le temps de boire une gorgée de bière au beurre. Oh cela risque d’être compliqué car je ne suis pas réputé du genre à savoir ce que je veux ! Je penche la tête sur le coté et prends la parole.

    Tristan -J’aime que l’on me montre que l’on tient à moi mais je n’aime pas que l’on soit dépendant. J’aime que l’on soit romantique mais pas fleur bleue. J’aime me sentir protégé mais pas étouffé. J’aime que l’on me désire mais pas que l’on me presse…

    Je me mords à nouveau la lèvre avant de me laisser aller à rire. Ma dernière phrase fait de moi une allumeuse, oui car je ne trouve pas de terme masculin qui y soit mieux adapté. Je ne sais pas si Nell saisi l’origine de mon rire mais je n’ai pas l’intention de souligner ce détail. L’une de mes mains glisse dans ma nuque, je fixe brièvement l’une des lucioles avant de continuer sur ma lancée.

    Tristan -J’aime qu’on me face rire mais pas qu’on soit lourd…j’aime tout et son contraire. Je ne suis pas difficile et tellement pointilleux à la fois. Je pense que tu as trouvé la meilleur des solutions ! Commencer par l’amitié me parait le chemin le plus naturel pour connaître une personne avant qu’elle n’exige trop de nous. Avec Zoran, comment tu as su que c’était le bon moment, la bonne personne ? Si c'était lui le premier et... Vous avez attendu longtemps avant de… ?

    Je m’interromps brusquement. Je sais que mes questions deviennent personnelles mais Nell ne se forcera pas si elle n’a pas envie de me répondre. Cela m’aiderait simplement de comprendre comment cela c’est passé pour elle. Est-ce que je suis vraiment si exigeant ? La bonne personne existe-t-elle ? Je pense que Nell sait qu’elle peut me faire confiance mais je lui laisse tout de même une porte de sortie au cas ou elle refuserait de répondre à mes interrogations.

    Tristan -Peut être que je devrais cesser de me poser des question et tout simplement passé à la casserole !!!

    Je mène à nouveau le goulot à mes lèvres et me rends compte que les lucioles baissent d’intensité. Je saisi ma baguette et la secoue légèrement. Les boules de lumières virevoltent quelques instant et retrouvent leur éclat. Pensif, je les admire et constate que ce n’est pas comme la virginité, il ne suffit pas d’un coup de baguette magique pour la retrouvée!












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Message par Invité Jeu 22 Juil - 13:59

    Aha. Le voilà qui boit. Ça va être long. Très long. Je m'installe un peu plus confortablement et me tiens plus ou moins droite, les mains posées derrière mon dos, les bras tendus. Me voilà prête à assimiler tout ce qu'il va me dire.

      « J’aime que l’on me montre que l’on tient à moi mais je n’aime pas que l’on soit dépendant. J’aime que l’on soit romantique mais pas fleur bleue. J’aime me sentir protégé mais pas étouffé. J’aime que l’on me désire mais pas que l’on me presse…
      - En fait, t'es chiant, quoi., je ne peux m'empêcher de murmurer, en commentant avec un sourire. »


    Il se met à rire finalement, tout seul, comme un idiot. M'aurait-il entendue ? Non, ça ne peut être ça. Ou si ? Bah, qu'importe, il reprend alors que je m'efforce d'être un peu plus sérieuse. Quand même, c'est moi qui lui ai demandé de me faire sa liste. J'ai tendu le bâton pour me faire battre, ça doit être cela. Dans un sens, en l'écoutant, je le comprends. Il reprend, finalement. « J’aime qu’on me face rire mais pas qu’on soit lourd…j’aime tout et son contraire. Je ne suis pas difficile et tellement pointilleux à la fois. Je pense que tu as trouvé la meilleur des solutions ! » Ah bon ? Eh là, pourquoi ça dérive vers moi, cette conversation ?! Sans me braquer ni montrer que la discussion prend un tournant pour lequel je ne suis pas trop enthousiaste, je ne le coupe pas. « Commencer par l’amitié me parait le chemin le plus naturel pour connaître une personne avant qu’elle n’exige trop de nous. » Dangereux. Arrête-toi là, stop, chut ! « Avec Zoran, » damn it, nous y voilà. « comment tu as su que c’était le bon moment, la bonne personne ? Si c'était lui le premier et... Vous avez attendu longtemps avant de… ? » Triple buse. Par le caleçon de Merlin, non ! S'il y a bien une chose que je déteste, c'est de mentir à ceux que j'aime. Ça m'énerve à chaque fois que je le fais et là… Non, vraiment, Tristan, maudit sois-tu ! Malgré mon énervement de me retrouver une fois de plus face à des questions auxquelles répondre serait me trahir, nous trahir, je souris faussement amusée et je secoue la tête de gauche à droite :

      « Petit curieux. »


    Comme si ça ne me gênait pas tant que ça. Comme si je n'étais pas entre deux chaises, là, bien mal installée. Cette position était fortement désagréable. Et pourtant, je savais bien que je ne dirai jamais ce qu'il en était en vérité. Je continuerai de perpétuer ce mensonge qui était le nôtre à Zoran et moi depuis près de cinq ans. Peut-être que Tristan a su déceler un quelconque signe d'agacement dans mon attitude irréprochable, je n'en sais rien. Il émet cependant une dernière hypothèse qui pourrait me permettre de m'échapper, de ne pas répondre à ses questions. « Peut être que je devrais cesser de me poser des question et tout simplement passé à la casserole !!! » Passer à la casserole, n'importe quoi. Je me détends imperceptiblement tandis qu'il reprend une gorgée de bierraubeurre, j'enfonce mes doigts dans la terre maléable derrière moi et je soupire tranquillement.

      « Je t'ai déjà dit que tu te posais trop de questions. C'est pas bon de trop réfléchir. Après le cerveau fond. »


    Ce que je disais était archi-faux scientifiquement, mais je ne m'en souciais pas vraiment. Non, je cherchais à voir comment je pouvais aider Tristan sans non plus lui dévoiler la vérité. Il était hors de question que je reparle un jour à quiconque de ce qui s'était passé cette nuit-là. Non seulement ça me hantait encore, mais ça aurait voulu dire que je devais expliquer ce que je faisais chez les Archer à ce moment-là. Et le voile de dissimulation derrière lequel Zoran et moi nous protégions se serait alors déchiré vitesse grand V. Résultat, je me taisais encore, me redressant et frottant mes mains terreuses l'une contre l'autre pour les délivrer de résidus de terre. Ce n'est pas que je voulais lui dire ces choses. Je ne le voulais pas. Mais en même temps, il me demandait des choses qui n'étaient pas si compliquées à éluder, hein ? Je pouvais bien réussir à répondre sans trop en dire. J'en étais capable, après tout. Mais ne pouvait-il pas se contenter simplement de savoir que ça s'était "fait tout seul" ? Non, apparemment pas. Fixant mes mains pour m'assurer qu'il ne restait plus de terre sur elles, je relevai enfin le visage vers Tristan qui regardait les lucioles.

      « T'es quand même complètement insouciant, en fait. Tu sais que si Zoran me sait en ta compagnie, il te mutile à vie, et tu me demandes quand même de te parler de ma vie sexuelle avec lui. Y a pas à se demander pourquoi le Choixpeau t'a mis chez les blaireaux. Tout en disant ça, je me recule rapidement, sachant que même si le mot "blaireaux" est affectueux à son égard, il pourrait ne pas le prendre très bien. Je ne pourrais pas te dire comment et quand j'ai su que Zoran était le bon. Je l'ai su, c'est tout. C'est… On peut pas expliquer ça, tu sais. J'veux pas faire du style "nan mais tu peux pas comprendre tant que tu l'as pas connu" mais c'est quand même un peu l'idée… »


    Ou comment noyer le poisson à grand renfort d'eau et de moulins. Bon, c'était quand même loin de la réalité, mais bref. Faisant deux pas, je récupère ma bouteille de bierraubeurre dont je bois une gorgée avant d'ajouter, à l'adresse de Tristan toujours :

      « Te creuse pas la caboche. Ça viendra quand ça viendra. Tu pourras pas l'expliquer, mais tu le sauras. »


    Je m'efforce d'être rassurante, mais je ne peux pas m'empêcher de redouter ses questions futures. Sans doute comprendra-t-il que s'il creuse plus allant à propos du couple que Zoran et moi formons, il va me coincer et je me fermerai comme une huître. Mes yeux quittent le visage de Tristan et vont se perdre un instant dans le fond de la Serre. Un frisson parcourt mon échine, mon visage devient encore plus blême, vertige, je m'assois plutôt brutalement, la tête dans les mains, les doigts sur les tempes, les yeux fermés.

      « Tris', rends-moi service, ne me laisse plus boire, j'crois que la fatigue et l'alcool ne font pas bon ménage. »


    Encore cru voir Kerry dans le fond de la Serre. Il faut vraiment que j'aille voir l'infirmière, je ne peux pas continuer comme ça. Dormir trois heures par nuit ne me réussit pas du tout, du tout. Encore une chance que j'arrive à contrôler mes faits, gestes et paroles, sinon le résultat serait catastrophique.

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Message par Invité Sam 24 Juil - 20:12









    « Petit curieux. »

    Je ne relève pas ! Il est de toute façon de notoriété publique que je suis effectivement curieux, peut être trop même. Je tente de voir si mes questions opèrent un changement sur Nell mais je n’ai de toute façon jamais réussi à savoir ce qu’elle pouvait bien pensé. Mon amie est mystérieuse et cela non plus ce n’est pas nouveau. Et puis Nell est fatiguée et elle semble souvent préoccupée alors non…Je ne remarque aucun changement notable.

    « Je t'ai déjà dit que tu te posais trop de questions. C'est pas bon de trop réfléchir. Après le cerveau fond. »

    Un léger rire s’échappe de ma gorge mais je reprends bien rapidement mon sérieux. On me répète tous les jours que je me pose trop de questions mais c’est dans ma nature. Je ne parviens tout simplement pas à lutter contre ce besoin perpétuel de tout décortiqué. Je me mords la lèvre, peut être que le plus gros du travail à faire est sur moi-même. Avant de chercher la personne idéale, je devrais cherche moi-même à atteindre cette prétendue perfection. Et me revoilà partit ! Perdu et flirtant avec les options les plus extrêmes. J’en ai marre d’attendre ! Je veux le grand amour et je le veux maintenant !

    « T'es quand même complètement insouciant, en fait. Tu sais que si Zoran me sait en ta compagnie, il te mutile à vie, et tu me demandes quand même de te parler de ma vie sexuelle avec lui. Y a pas à se demander pourquoi le Choixpeau t'a mis chez les blaireaux.

    J’ai envie de lui dire que ça elle me l’a déjà assez dit. Je n’ai pas l’intention de cesser d’être son ami et cela quoi que Zoran puisse trouver à en dire ! Et être son ami implique que nous pouvons évoquer certains sujets épineux. J’entrouvre les lèvres pour le lui déclarer avec emphase mais sa critique sur les blaireaux a vite fait de me clouer sur place. J’ouvre de grands yeux ronds et affiche une mine offusquée. Je croise les bras faisant mine d’avoir dans l’idée de l’ignorer mais alors qu’elle reprends la parole, je quitte bien vite mes grands airs.

    Je ne pourrais pas te dire comment et quand j'ai su que Zoran était le bon. Je l'ai su, c'est tout. C'est… On peut pas expliquer ça, tu sais. J'veux pas faire du style "nan mais tu peux pas comprendre tant que tu l'as pas connu" mais c'est quand même un peu l'idée… »

    Je grimace. Pourquoi personne ne parvient à m’éclairer sur la chose ? Qu’est ce qui fait que je ne parviens pas à tomber amoureux ? Du moins pas l’amour comme je me l’imagine avec un grand A et tout ce qui va avec. Passion, douleur, abandon, plaisir, torture, feu, désir…la totale quoi ! Est ce trop demander ? Je bois une nouvelle gorgée et une fois encore, j’en viens à la même conclusion, je n’ai aucune envie de renoncer au grand frisson mais ma quête est peut être vaine.

    « Te creuse pas la caboche. Ça viendra quand ça viendra. Tu pourras pas l'expliquer, mais tu le sauras. »

    Facile à dire ? Mes doigts s’entortillent dans l’un des pans de ma chemise. Je n’en peu plus d’attendre ! Qu’est ce qu’il me manque ? Pourquoi Nell à droit à l’amour et pas moi ? Qu’ai-je fais ? Et si Mina était la solution alors que je me refuse à l’envisagée ? J’ai bien envie de pousser un grognement de rage mais je me retiens. Je n’ai pas envie que Nell puisse le prendre pour elle car je suis persuadé qu’elle fait de son mieux. Oh elle ne m’a pas apporté de vraies réponses mais je ne doute pas que ces intentions soient plus que bonnes à mon égard. Je m’apprête à lui en demander plus mais lorsque que je repose les yeux sur mon amie, je peux la voir chavirer et s’asseoir lourdement. Son visage est blême, je bondis sur mes deux pieds et me précipite à ses cotés.

    « Tris', rends-moi service, ne me laisse plus boire, j'crois que la fatigue et l'alcool ne font pas bon ménage. »

    La colère monte un peu plus en moi. Je ne supporte pas de voir Nell dans cet état. Je passe mon bras autour d’elle tout en poussant cette fois le grognement que j’avais retenu un peu plus tôt. Alliant douceur et fermeté je la force à me suivre quelque pas plus loin. Je la force à s’asseoir sur le sol, mon regard montre bien que je suis fermement décidé et qu’il vaut mieux pour elle qu’elle ne m’oppose aucune résistance. Je coince mon dos contre la paroi et fais signe à Nell de s’allonger et de poser sa tête sur mes genoux. La non plus, je ne la laisse pas donner son avis et j’exerce une léger pression sur son épaule afin d’accompagner son mouvement. Je me décide finalement enfin à parler, mon ton est ferme.

    Tristan -Alors toi tu ne peux pas continuer comme ça ou tu ne vas pas faire long feu ! Je pourrais t’emmener à l’infirmerie, je l’envisage d’ailleurs…

    Mes paroles résonnent comme une menace mais la bienveillance transparaît au fond de ma voix. Je suis obligé de faire quelque chose, je ne peux pas continuer à la voir dépérir sans rien faire. Mes doigts viennent courir sur le front de Nell et je joue délicatement avec quelques mèches de ses cheveux. Mon attitude n’est aucunement ambiguë, seulement protectrice.

    Tristan -Qu’est ce qui t’empêche de dormir hein ? Dis le moi ! Si ça se trouve je peut t’aider…Et je sais pas moi! Prends des plantes en infusion, fume de l’herbe magique, épuise toi avec Zoran …

    Je glousse. C’est ma façon à moi de détendre l’atmosphère.

    Tristan -Je sais pas, mais il doit bien y avoir une solution….Tu vas m’aider à trouver l’âme sœur et moi je vais t’aider à trouver le sommeil…Coûte que coûte !

    Je me penche par-dessus Nell et la fixe droit dans les yeux avant de lui sourire. Elle ne m’échappera pas ! Mes doigts reprennent lentement leurs caresses, j’espère que Nell se sent mieux. D’une voix lointaine, je prends tout de même soin de souligner mes interrogations.

    Tristan -Pour t’aider, j’ai besoin de comprendre…







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Message par Invité Mar 27 Juil - 20:15

    Ma faiblesse du moment reconnue et annoncée, je l'entends s'approcher soudainement une fois que j'ai chu. Il est attentionné, il s'inquiète de me voir dans cet état. Même sans le regarder, la tête toujours dans les mains, je le sais. Ce n'est pas dur à imaginer. Pas dur à comprendre. Il pousse un grognement en passant un bras autour de moi, sans doute dans l'idée de m'aider à tenir plus ou moins droite, de me relever un peu de ce sol terreux sur lequel mes jambes ont eu la bonne idée de se dérober -ou presque. Le laissant me guider, je me retrouve bientôt allongée sur le sol, la tête surélevée, posée sur ses genoux. J'ai les yeux toujours fermés, je me masse encore les tempes, puis ma main s'efface de mon visage, mes bras se croisent contre ma poitrine, un tremblement de froid me parcourant de haut en bas -la fatigue me rend trop souvent sensible au froid environnant, un des inconvénients.

      « Alors toi tu ne peux pas continuer comme ça ou tu ne vas pas faire long feu ! Je pourrais t’emmener à l’infirmerie, je l’envisage d’ailleurs…
      - nooon pas l'infirmerie…, je murmure sans grande conviction, la bouche pâteuse, le crâne qui tape. »


    Si ma réaction est négative, c'est que je ne meurs vraiment pas d'envie de me retrouver à l'infirmerie. Parce que vu la pâleur que je dois arborer, si l'infirmière me voit dans cet état, elle va me clouer au lit direct sans que j'aie même le temps de m'expliquer. Je sais pertinemment que je ne suis pas en bonne santé, éclatante. Je sais que je suis loin d'être en pleine forme. Je me souviens de l'avoir été quand j'étais gosse. Avant que les cauchemars ne commencent à m'assaillir, en fait. Maintenant, c'est ça qui m'empêche de dormir. Des cauchemars. Des cauchemars anodins peut-être pour la plupart, mais des cauchemars hideux, qui me hantent. J'ouvre les yeux un instant, pour faire face à un plafond où passent de temps à autre les lucioles dont l'éclat a été ravivé tout à l'heure. Basculant légèrement ma tête à gauche, j'arrive à avoir à présent Tristan dans mon champ de vision. J'essaie de lui esquisser un mince sourire tandis qu'il me caresse le front comme si j'étais un chaton en mal d'affection. C'est loin d'être le cas mais je referme les yeux doucement… et mes sourcils ne tardent pas à se froncer tandis qu'il reprend :

      « Qu’est ce qui t’empêche de dormir hein ? Dis le moi ! Si ça se trouve je peut t’aider…Et je sais pas moi! Prends des plantes en infusion, fume de l’herbe magique, épuise toi avec Zoran … »


    Tandis que sa question me semble inutile et bien complexe à répondre (parce que si je lui réponds "des cauchemars", il va vouloir savoir pourquoi, et des cauchemars de quoi, et comment ça se fait que je fasse encore des cauchemars à mon âge et tout ça… Ou peut-être se contentera-t-il de cette réponse ?), que son insistance me met presque mal à l'aise, ses suggestions pour m'endormir comme une bûche me font presque rire. Surtout la dernière, à laquelle j'esquisse un sourire en coin. S'il savait ce que je faisais à chaque fois que je me réveillais en pleine nuit à cause d'un cauchemar…

      « Je sais pas, mais il doit bien y avoir une solution….Tu vas m’aider à trouver l’âme sœur et moi je vais t’aider à trouver le sommeil…Coûte que coûte ! »


    Sentant un mouvement de sa part, je rouvre les yeux pour le trouver penché au dessus de moi, à me fixer droit dans les yeux. Il a l'air diablement sérieux. Oui, bien entendu il y a une solution à mes cauchemars, ça s'appelle un Psychomage, mais je n'irai jamais, jamais, jamais. L'autre solution pour pallier à ces réveils intempestifs et d'aller effectivement rejoindre Zoran une fois qu'un cauchemar m'a sorti du sommeil et, comme dit Tristan, "m'épuiser avec lui". Bon, c'est pas comme si c'était pas déjà une solution mise en œuvre. Sauf que mes cauchemars ne diminuent pas, du tout. Rendant machinalement son sourire à Tristan, je décroise mes bras pour poser mes mains sur mon ventre, là, pas bouger. Et comme s'il se doutait que je suis assez sujette à un braquage soudain vis à vis de son interrogatoire, il précise :

      « Pour t’aider, j’ai besoin de comprendre… »


    Je hoche la tête de haut en bas (enfin de droite à gauche pour lui vu qu'il est perpendiculaire par rapport à moi) dans un signe affirmatif :

      « J'ai bien compris ce qui te motive, tu sais. C'est juste que… Ouh, tête qui tourne encore et qui tape, je ferme les yeux, là ça va mieux. C'est… Tu vas vraiment me prendre pour une gamine… Je dors mal à cause de cauchemars récurrents. Je ne peux pas les étouffer, ou les faire disparaître. Et la fatigue me fait forcément oublier de tenir ma langue puisque bientôt, j'ajoute : En plus de ça, la vieille femme qui s'occupait de moi quand j'étais petite m'apparaît de plus en plus souvent et ça me terrifie… »


    Pourquoi je lui dis ça, déjà ? Ah oui, c'est un de mes proches amis. Oui mais pourquoi je lui dis ça, à lui, alors que je ne lui ai jamais rien dit de mon passé, ni de ma famille, ni de rien du tout ? Pourquoi je n'en parle pas directement à Zoran qui est le plus à même de tout Poudlard à me comprendre et à pouvoir m'aider, vraiment ? Ah oui, non. Tais-toi cerveau, tu es fatigué et tu es embrouillé : si je le dis à Zoran, il ne pourra peut-être pas m'aider, et se faire cent fois plus de soucis pour moi, et ce n'est pas ce que je veux. Tristan est donc… Baah… Mon confident ? Oh boy.

      « Le problème, c'est que ça ne peut pas être vraiment son fantôme. Enfin, les gens reviennent en fantôme quand ils ont peur de la mort, ou quand ils ont encore quelque chose à accomplir, hm ? Et elle… Elle a fini ce qu'elle avait à faire… Non ? »


    Tout en disant cela, j'ai rouvert les yeux, le fixant un instant avant de le couper soudainement :

      « Non, c'est stupide. Oublie que j'ai dit ça. Oublie tout… »


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An End Has A Start ft Nell Empty Re: An End Has A Start ft Nell

Message par Invité Mer 11 Aoû - 15:44






    nooon pas l'infirmerie…

    Je souris à la réaction de Nell car j’aurais pu jurer que c’était ce qu’elle allait dire. J’en aurais parié des millions de gallions ! Soit ! C’était surtout un moyen pour moi de lui montrer que je ne rigole pas et que je n’ai aucune intention de la laisser dans cet état pitoyable. D’ailleurs, je ne manque pas de lui en faire part et d’insister sur ce point alors que mes doigts courent délicatement dans ses cheveux. J’en viens au but et me trouve surpris de voir la Gryffondor acquiescer et n’émettre aucun signe de contestation. Je suis ravi et flatter à la fois. Flatter de voir que je n’ai pas peut être pas toujours à me battre pour qu’elle accepte d’en dévoiler un peu plus sur elle. Mon regard glisse vers le sien, je reste calme et silencieux. J’attends qu’elle se confie.

    J'ai bien compris ce qui te motive, tu sais. C'est juste que… C'est… Tu vas vraiment me prendre pour une gamine… Je dors mal à cause de cauchemars récurrents. Je ne peux pas les étouffer, ou les faire disparaître. En plus de ça, la vieille femme qui s'occupait de moi quand j'étais petite m'apparaît de plus en plus souvent et ça me terrifie…

    Pourquoi je la prendrais pour une gamine ? Hors de question ! Mais ce qui m’interpelle réellement, c’est ce qui sort de sa bouche juste après…Je fronce les sourcils, je ne suis pas certain de comprendre ou elle veut en venir. Il nous reste à tous des peurs venant de notre enfance mais pas toujours de la à en faire des cauchemars toutes les nuits. Je penche la tête sur le coté, il y a certainement quelque chose d’autre. Cette femme n’était certainement pas seulement laide et autoritaire…Oh, je sais que j’invente n’importe quoi mais je tente de trouver ce qui peut l’avoir terrifiée chez cette vieille femme…S’occupait elle de Nell à plein temps ? Je ne sais rien sur sa famille, ni sur la façon dont elle à grandis…Elle par contre sait que mon père nous a quitter lorsqu’il a réussit à assumer son homosexualité et pour le reste il n’y a pas grand-chose à dire. Subitement, je ne peux m’empêcher d’imaginer les pires souffrances dans l’enfance de mon amie. Je me mords la lèvre, si ça se trouve, j’exagère.

    Le problème, c'est que ça ne peut pas être vraiment son fantôme. Enfin, les gens reviennent en fantôme quand ils ont peur de la mort, ou quand ils ont encore quelque chose à accomplir, hm ? Et elle… Elle a fini ce qu'elle avait à faire… Non ?

    Oh God ! Cela ne s’arrange en rien ! Ce que je peux en déduire c’est que la vieille est morte, sinon Nell n’en viendrais pas à parler de fantômes. Et d’ailleurs comment on est passé de cauchemar à fantômes ? Un long frisson glisse le long de ma colonne vertébrale et je secoue légèrement les épaules dans le but de le chasser. Je ne suis pas à l’aise ! Finis ce qu’elle avait à faire? Qu’est ce que ça veut dire au juste ? J’ai comme l’impression d’être pris au milieu d’une sordide histoire d’épouvante. Mon cœur s’emballe, je suis comme excité et terrifié à la fois. Les yeux de Nell s’ouvrent brusquement et comme aimanté par son regard, je la fixe aussitôt.

    Non, c'est stupide. Oublie que j'ai dit ça. Oublie tout…

    Je pousse alors un profond soupir, je ne lui cache pas que je suis blasé. Mon regard se fait autoritaire et je ne perds une seconde avant de réagir.

    Tristan -Je suis désolé mais au risque de te décevoir…Tu en as soit trop dit soit pas assez.

    Je laisse le silence reprendre sa place et ma tête va se poser contre le bois derrière moi. Je fixe le toit de verre de la serre où se réverbère la lumière pâle de mes lucioles endormies. Un nouveau soupir quitte mes lèvres mais il est évident qu’il n’exprime pas le même sentiment que le précédent.

    Tristan -Si c’est ce qui te fait peur ce n’est en aucun cas stupide et je ne te prends pas pour une gamine.

    Sans m’en rendre compte, j’ai cessé de caresser ses cheveux. Mon esprit est bien trop occupé à buger sur tout ce qu’elle vient de balancer. Je la regarde comme un parent qui gronderait un jeune enfant tout en tentant de lui expliquer comment la vie fonctionne. Si l’instant n’était pas si solennel, j’aurais probablement éclaté de rire face à ma propre attitude. A la place, je me mords la lèvre. Je ne veux pas perdre ma crédibilité.

    Tristan -Pour que ça t’aide, il faut peut être que tu en parles. Quoi que ce soit tu peux pas garder tout ça pour toi !

    Entre conseil et réprimande, je me perds moi-même. Je ne comprends rien et j’aurais besoin de lui poser mille questions pour y voir plus clair. Sa famille pour commencer, son enfance ensuite…Juste ce qu’il faut pour parvenir à la brusquée et qu’elle finisse par se braquer. Il faut que je me contrôle, ne pas y aller trop fort, ne pas trop en demander. Je choisi alors de m’en tenir à ce qu’elle-même vient d’évoquer. De cette façon je n’ai pas l’impression de lui soutirer des informations.

    Tristan -Cette vieille femme ? Elle a fait quoi ? Pourquoi tu as peur d’elle et surtout elle aurait pu avoir terminé quoi… ? Nell, je t’en prie me laisse pas avec toutes ces questions. Tu me connais je vais me faire des films, elle va devenir la fiancée de Frankenstein. Ça va me rendre fou et j’ai BESOIN de t’aider !

    Cris du cœur, cris du désespoir. C’est comme elle voudra mais moi je sais une chose. Je ne suis pas prêt de laisser tomber.





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