Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
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Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
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Naia Soanala Tenshi
« Les histoires d'amour finissent mal en général. »
« Les histoires d'amour finissent mal en général. »
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“ Qui êtes-vous ?
Nom : Tenshi
Prénoms : Naia, Soanala
Date de naissance : 29 juin 1984
Age : 18 ans
Année : Cinquième
Origines : Sang pur
- Spoiler:
“ Hors-jeu :
Pseudo : Eva/Miki.
Age : 27.
Avatar Kristin Kreuk.
Comment avez-vous connu ce forum ? DC de Bonnie Becker, je l'ai co-créé donc
Présence : Bonne.
Commentaires ? Je vous aime <3
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Dernière édition par Naia Tenshi le Mer 28 Oct - 15:51, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
Prologue_
« J’ai toujours trouvé que j’avais une chance inouïe. Que j’étais une élue. Celle qui m’a mise au monde me l’a toujours fait comprendre. Bien sûr, mon histoire a des hauts et des bas. J’ai cinq pères, tant sa vie a été mouvementée. Ma mère aurait pu être déshonorée. Si mon grand-père avait appris sa trahison – qui était même une double-trahison –, nul doute qu’il l’aurait bannie de la famille. Elle aurait pu avoir honte de ce qu’elle avait fait et s’exiler. Elle aurait pu être détruite. Mais jamais, jamais elle ne me l’a ne fût-ce que sous-entendu. Le jour où elle m’a tout avoué, il n’y avait aucun remord dans son ton ni dans son regard. Uniquement de la fierté. Elle était fière de ma naissance, fière de ce que j’étais devenue, peu importaient les circonstances. Mon histoire a pourtant commencé de façon scandaleuse. Je suis un enfant non désiré, né d’une liaison interdite. Un double adultère, en quelque sorte. Je n’aurais jamais dû naître. Okâsan… Je ne la blâmerai jamais pour ce qu’elle a fait cette nuit-là. Mais où avait-elle mis sa pilule ? Elle savait que c’était un élève, elle aurait pu faire attention. D’accord, elle était prise par l’excitation. Mais elle a commis l’erreur de sa vie. Tant pis cependant, maintenant que je suis là, elle doit me supporter. Je compte bien profiter de la vie puisqu’elle ne l’a pas fait. A chacune son tour d’avoir sa chance. Elle n’a pas su saisir la sienne. Elle aurait pu devenir quelqu’un de réellement important avec les capacités qu’elle avait. Ne s’en est-elle pas rendu compte ? Elle est surdouée. Elle a un talent inouï en sortilèges. Elle est animagus. Et que fait-elle à présent ? Elle est mère au foyer. Quelle déchéance. Son mari est bien plus célèbre qu’elle alors qu’il ne lui arrive pas à la cheville. Je devrais la remercier de m’avoir mise au monde, mais ce n’est pas le cas. Elle aurait mieux fait d’avorter, et de continuer à vivre la vie qu’elle avait. A se consacrer à sa carrière plutôt qu’à perdre son temps avec un mari et des enfants à charge. Tant pis pour elle, et heureusement pour moi. Je ne commettrai pas les mêmes erreurs. »Naia, 15 ans.
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Invité- Invité
Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#1_
Allongée sur le sol, observant les étoiles, Miki était à la fois satisfaite et mécontente. Satisfaite parce qu’elle avait pu assouvir son désir de le faire souffrir, mais mécontente parce que ça ne changeait rien. Il continuait à être insolent. Mais c’était normal, elle était beaucoup trop gentille avec lui. D’un autre côté… Elle faisait ce qui lui plaisait vraiment. Elle le vit s’installer à côté d’elle, mais ne bougea pas. Elle s’attendait vaguement à la suite, et d’ailleurs il lui avait fait comprendre que c’était lui qui allait prendre le contrôle des événements. Elle ne broncha pas quand il se pencha sur elle pour l’embrasser, mais elle savait ce que les baisers signifiaient pour eux à présent : diversion et vengeance. Ca ne faisait d’ailleurs plus diversion puisqu’elle s’y attendait. Elle serra les poings. La douleur qui la traversa alors fut fulgurante. Elle se sentait comme transpercée de milliers de fines lames, qui s’enfonçaient, ressortaient et s’enfonçaient encore… Tous ses sens avaient à présent disparu, elle ne ressentait que la souffrance que lui infligeait ce maléfice. Quand l’effet du sort cessa enfin, elle retrouva tous ses sens, bien que la douleur fût encore présente, et réalisa alors que Raven ne l’avait pas relâchée, et l’embrassait encore. Elle avait trop mal pour pouvoir le repousser. Elle se laissa faire quelques instants et lui rendit même son baiser, se détendant complètement pour soulager son corps. Quand elle se sentit enfin mieux, elle pointa sa baguette sur celle du jeune homme. C’était à son tour de jouer à présent.
« Expelliarmus ! »
Elle sentit le jeune homme réagir et ouvrit les yeux. Le sort avait dû marcher. Elle appuya sa baguette sur la tempe de Raven, le sommant de se reculer.
« Toi, tu apprécies peut-être les doloris, siffla-t-elle. Mais moi, ce n’est pas ce que je préfère, vois-tu… Accio baguette. »
La baguette du jeune homme atterrit dans la main de Mikomi qui se releva doucement, le corps encore meurtri.
« Tu as très bien joué, mais je t’ai dit que tu ne gagnerais pas, et encore moins si tu me manques de respect. »
Elle était à présent énervée par l’arrogance du jeune homme. Il avait beau être le petit frère de Satine, il n’était encore qu’un élève. Croyait-il vraiment qu’il pouvait la battre, elle qui était si douée en sortilèges ? Savait-il vraiment de quoi elle était capable ? Elle n’avait donné qu’un petit aperçu de ses capacités. Elle ne se donnerait pas à fond car elle ne trouvait pas ça nécessaire. En revanche, elle comptait bien lui faire payer pour l’affront qu’il lui avait fait. A présent, il était véritablement à sa merci, mais elle se méfiait tout de même. Elle avait eu assez de mauvaises surprises. Elle lui lança un regard glacial et leva sa baguette avec détermination.
« SECTUMSEMPRA ! »
Instantanément, de larges tâches de sang s’étalèrent sur les vêtements de Raven. Mais la jeune fille ne s’arrêta pas là, c’était beaucoup trop facile. Un rictus déforma légèrement son visage avant qu’elle n’ouvrît à nouveau la bouche pour prononcer une nouvelle formule.
« ENDOLORIS ! »
Cette fois, elle y avait mis beaucoup plus de puissance que la première. Elle resta indifférente face aux cris du jeune homme. Peu importait qu’il aimât ça ou pas, il souffrait, c’était tout ce qui l’intéressait. Et la souffrance devait être d’autant plus grande qu’il avait des blessures sur toute la partie supérieure de son corps. Un léger sourire s’étala sur le visage de Miki. Cette fois, il ne pouvait pas riposter, elle tenait sa baguette dans la main. Quand le Serpentard cessa de crier, elle s’approcha lentement de lui, pointa sa baguette sur ses blessures et murmura un nouveau sort. Les blessures se refermèrent. Elle se mit à genoux à côté de lui et lui retira les vêtements que le sang avait souillés. Elle entreprit alors de lécher consciencieusement le sang qui s’étalait sur le torse du jeune homme, tout en maintenant fermement dans sa main les deux baguettes. Elle lui caressa les cheveux et parla tout en le regardant droit dans les yeux.
« J’espère que maintenant, tu as compris à qui tu avais affaire. A chaque fois qu’on sera amenés à se recroiser, ce n’est pas toi qui prendras le contrôle des événements. Tu es doué, très doué, mais je le suis aussi et avec plus d’expérience. »
Elle sourit alors, plus chaleureusement, et l’embrassa tendrement sur les lèvres.
« J’ai quand même apprécié cette… confrontation. Mais ne prends pas ça pour un acquis. Nous ne nous sommes jamais parlé en dehors des occasions officielles, j’espère que c’est clair. »
Il n’avait certainement pas intérêt à se montrer familier avec elle par la suite. Quant aux baisers, ce n’était que pour le jeu, évidemment. Les véritables baisers, elle les réservait à son petit ami, avec lequel elle ne s’amusait pas à échanger des doloris. Elle se releva, et regarda la baguette du jeune homme qu’elle tenait en main. Elle hésitait à lui rendre. Elle pourrait peut-être lui confisquer comme sanction supplémentaire… Mais il en avait besoin pour ses cours. Elle soupira. Par surcroît, si elle lui rendait, elle risquait de recevoir encore une riposte de sa part. Elle décida de lui rendre au moment de partir, c’était préférable. Elle transplanerait un peu plus loin et se changerait en chat pour pouvoir rentrer tranquillement au château. Elle agita la baguette sous son nez.
« Si ça ne te dérange ça, je garde ça encore un peu, jusqu’à ce que tu consentes à me dire au revoir.
- Ne t’inquiètes pas… Tu seras, en tout cas dans les occasions publiques, toujours la prof sadique qui doit me surveiller et qui me met des colles à tour de bras. »
Mikomi fut satisfaite de la réponse du jeune homme. Il valait mieux qu'ils conservassent un rapport professeur/élève, en public tout au moins. Elle lui lança un regard hautain et fier. En revanche, il ne semblait pas avoir envie de mettre fin à leurs échanges. Elle allait répondre quand il donna brusquement un coup de pied dans la baguette qu’elle tenait toujours en main. Elle la laissa échapper et il put la récupérer. Miki leva alors la sienne, s'attendant à devoir se protéger et répondre à un quelconque sort, malgré le fait qu'il ait dit qu'il ferait une exception.
« Félicitations. A dire vrai, moi non plus je n'ai pas envie de m'arrêter en si bon chemin... Je commençais à m'amuser... Et je sais que toi aussi. Tu disais que tu n'aimais pas les doloris mais je voyais très bien l'effet que ça te faisait... Que comptes-tu faire à présent ? »
Elle fit un sourire énigmatique. A présent qu'ils avaient de nouveau tous les deux leur baguette en main, elle pouvait s'attendre à une nouvelle salve de sorts, mais après être passés par les sectumsempra et les doloris, elle doutait fort de trouver quelque chose d'aussi intéressant. A part peut-être un imperium... Mais elle n'aimait pas quand c'était trop facile. Elle ne s'attendait qu'à moitié à ce qu'il se passa ensuite. Raven s'approcha dangereusement d'elle et la fit reculer. Elle se retrouva alors adossée contre un arbre à qui elle tournait le dos. Il se rapprocha encore et finit par l'embrasser. Il la plaqua alors littéralement contre l'arbre, se collant véritablement à elle en lui levant légèrement la jambe, l'embrassant toujours langoureusement. Miki fut au départ surprise de cette initiative assez poussée de la part du jeune homme, mais elle ne songea pas à le repousser. Au contraire, elle appréciait véritablement. Lorsqu'il mit fin au baiser, elle reprit ses esprits. Qu'était-elle en train de faire ? Elle avait un petit ami et elle en embrassait un autre et, par surcroît, un élève... Si quelqu'un l'apprenait, elle aurait certainement des ennuis... Mais... Quels ennuis ? Elle était une personne importante à Poudlard et elle pouvait toujours démentir si on l'accusait de quelque chose... Même si Raven témoignait contre elle, se serait sa parole contre la sienne. Elle sourit.
« Je dois dire que... j'aime assez cette suite des événements. »
Elle le prit par la nuque et l'embrassa à nouveau, avec avidité. Elle passa sa main sur le dos de Raven, torse-nu depuis le dernier sectumsempra qu'elle lui avait lancé, et sentit sa peau nue sous ses doigts. Elle fit glisser ses ongles le long de son dos, sans les enfoncer, juste assez pour procurer des sensations agréables au jeune homme. Puis elle le caressa avec plus de véhémence, sentant le désir monter en elle. Elle stoppa soudain, détachant ses lèvres des siennes. Elle voulait lui dire d'arrêter, de mettre fin à ce jeu dangereux. Mais elle l'avait cherché, et ne pouvait pas s'arrêter... Elle embrassa doucement sa joue blessée, puis son cou, lui lécha le lobe de l'oreille et finit par lui murmurer dans un souffle :
« Je t'en prie... Continue... »
Le jeune homme répondit immédiatement à sa demande, et Mikomi se délecta de ses caresses, frissonnant quand elle sentit les doigts de Raven à même sa peau, soupirant de plaisir quand il l'embrassa longuement dans le cou, gémissant quand ses mains s'attardèrent sur sa poitrine. Il était allé trop loin, c'était trop tard pour faire marche arrière, et elle n'en avait pas envie. Elle le désirait, son corps entier le réclamait. A présent elle ne pensait plus du tout aux conséquences, ça n'avait plus d'importance tant qu'elle était avec lui. Elle se détacha quelques instant de lui pour déboutonner sa robe et la faire glisser le long de son corps. Dessous, elle portait une jupe et un corsage blanc. Elle se sentit déjà beaucoup plus à l'aise sans sa lourde robe de sorcier. Elle l'attira à nouveau à elle pour l'embrasser, descendant la main le long de son dos et la glissant lentement sous la toile de son pantalon. Elle parcourut de ses lèvres et de sa langue le torse et les épaules du jeune homme, sa main caressant toujours le bas de ses reins. Le goût de la peau et du sang qui restait toujours sur son torse l'excita encore plus.
Envahie par une immense chaleur, elle voulait à présent qu'il aille plus loin dans ses caresses, elle voulait se laisser aller sous ses mains et unir son corps au sien. Son corps transpirait de désir et son cœur palpitait de plus en plus rapidement. Elle sentait également l'excitation du jeune homme, trahi par sa virilité. Elle n'était plus elle-même à présent, tous ses sens étaient concentrés sur Raven, elle était comme dans une bulle, sans aucune perception de l'extérieur. Si quelqu'un venait, elle ne s'en rendrait absolument pas compte. Elle réalisa alors l'endroit où ils se trouvaient. Bien sûr, il y avait peu de chance que quelqu'un se promenât ici en pleine nuit. Mais il suffisait d'une fois... Elle ne voulait pas être surprise dans une telle position de faiblesse, surtout avec un élève. Elle cessa ses caresses et le repoussa légèrement. Il devait certainement en être frustré mais à présent elle ne se sentait plus très à l'aise. Elle murmura doucement à son oreille.
« Raven, j'en ai très envie, mais... pas ici, c'est trop risqué. »
Elle se détacha de lui et récupéra sa robe. Elle lui effleura doucement le torse en souriant.
« Continuons ailleurs, j'ai toute la nuit devant moi... »
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#2_
« Ma fille a été le plus grand bonheur de toute ma vie, bien qu’elle soit un accident à l’origine. Certes, Raven n’est pas vraiment le père que j’aurais rêvé d’avoir pour mon premier enfant. Mais c’est un homme malin et très intelligent, et, ce qui n’est tout de même pas négligeable, un sang pur. Car même sans être intolérant vis-à-vis des sangs mêlés, on est en droit d’avoir envie de continuer une lignée de sangs purs. Naia était une métisse, mélange d’orient et d’occident, ce qui la rendait d’autant plus magnifique, mais son sang était on ne peut plus sorcier. C’était une femme très douée, et elle l’a prouvé par sa carrière. J’aurais aimé qu’elle se marie, qu’elle ait des enfants, mais elle n’a jamais voulu. Quelle tristesse… Depuis qu’elle n’est plus là, je ressens comme un vide. Elle était ma chair, mon miroir. J’étais tellement fière d’avoir une fille qui me ressemblait autant… Bien sûr, Deyan est toujours là… Mais Naia était mon aînée et ma seule fille… Je suis trop vieille pour faire un troisième enfant à présent. J’ai commis beaucoup d’erreurs dans ma vie, mais je n’en regrette aucune, et encore moins celle que j’ai commise avec Raven. J’ai eu une vie merveilleuse, j’ai été entourée de gens merveilleux. J’ai perdu des amis, des parents, mais l’ombre la plus noire sur le tableau de ma vie restera la perte de mon enfant. J’y ai survécu cependant, car il reste encore des personnes qui comptent énormément pour moi. Klaüs, Deyan, Yuki et ses enfants. Ses petits-enfants, même. Ainsi que les miens, trésors offerts par mon fils. La petite dernière ressemble beaucoup à Naia, et je mets tous mes espoirs en elle. Deyan a toujours été plus raisonnable que sa sœur, j’espère que sa fille le sera tout autant. Nous sommes une grande famille, finalement. »Mikomi, 60 ans.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#3_
Les lourdes portes du hall s’ouvrirent brutalement et le silence se fit alors. Il était inhabituel que quelqu’un arrivât en pleine semaine, de si bon matin. Qui cela pouvait-il bien être ? Qui ou quoi ? Un landau fit alors son apparition. Un landau magique, avançant tout seul sur ses roulettes, la couchette tanguant de façon à bercer le bébé qui se trouvait à l’intérieur. Car même si on ne le voyait pas, nul ne doutait qu’il y en avait un. Un landau rose, brodé de fines dentelles. Une fille, donc, dans la logique des choses. Mais ce berceau ne venait pas tout seul.
Derrière lui, une fine et longiligne silhouette avançait d’un air solennel et froid. La jeune professeure jeta un œil autour d’elle, guettant la moindre personne qui oserait ignorer son arrivée. Elle était vêtue d’un élégant tailleur d’un vert très foncé, composé d’une jupe s’arrêtant à mi-cuisses et d’une veste cintrée, de laquelle dépassait un col de chemisier blanc. Une cape vert émeraude brodée d’argent recouvrait le tout. Ses cheveux étaient relevés en chignon fixé par une fine barrette, verte également. La jeune femme affichait avec indifférence les couleurs de son ancienne maison. Partiale, elle ? Oui. Et alors ?
Elle avait légèrement grossi depuis son départ de Poudlard, mais cela ne faisait que mettre plus en valeur ses courbes gracieuses. Tout le monde savait qu’elle avait accouché en plein été. Un faire-part avait paru dans la Gazette du Sorcier, annonçant la naissance de la fille de Mikomi Tenshi et d’Achille Storm et, par la même occasion, le futur mariage des deux jeunes gens. « A une date encore indéterminée », précisait le journal, « mais nous ne manquerons pas de vous tenir au courant. » La fiancée en avait soupiré de dédain. Jamais, au grand jamais elle n’épouserait cet homme infect. De toutes façons, il semblait avoir disparu. Elle espérait que les choses se tasseraient et que son père accepterait enfin qu’elle puisse choisir elle-même son futur mari. La jeune femme avança de quelques pas, laissant apparaître derrière elle tous ses bagages sur un chariot devançant une elfe de maison à l’air craintif, qui semblait éreintée de pousser ce lourd fardeau. Sa maîtresse lui lança un regard exaspéré.
« Tu es lente, Peony ! Tu as de la chance que je ne te force pas à monter les escaliers jusqu’à mon appartement avec ce chariot. De toutes façons, tu ne ferais que me ralentir un peu plus. »
L’elfe, tremblante, tenta de se faire toute petite, et répondit en baissant le regard :
« Oui madame… »
Mikomi grinça des dents.
« Mademoiselle ! » siffla-t-elle à voix basse pour que personne ne l’entende. « Je t’ai déjà dit de m’appeler mademoiselle ! »
Elle détourna le regard, ne se préoccupant pas de l’air désolé de son elfe, et avança encore dans le hall, tentant de garder l’air digne malgré cet échange gênant avec son elfe, toisant les élèves présents et adressant des sourires polis aux professeurs qu’elle croisait. Elle sourit également à un groupe d’élèves de Serpentard. Dans le landau, Naia était profondément endormie. Mikomi soupira, lançant un regard inquiet à son bébé. Si elle se réveillait, se serait la catastrophe, ses cris résonneraient sans doute dans une grande partie du château et tout le monde se précipiterait pour voir de quel genre de créature malfaisante il pouvait s’agir. Et bien évidemment, beaucoup s’attarderaient au-dessus du landau, ce qui ne ferait qu’empirer les choses.
Miki savait qu’elle allait avoir beaucoup de mal à se reposer pendant les prochaines semaines. Sa fille avec elle, elle passerait ses journées et ses nuits alternant travail et baby-sitting. Heureusement, elle était entourée de proches et elle avait l’embarras du choix pour demander de l’aide. Une chose l’avait toutefois inquiétée concernant le fait de confier Naia à ses proches. Pour eux, c’était la fille d’Aënahel. Alors, comment allait-ils réagir en la voyant les yeux ouverts ? Car, c’était certain, personne parmi les ascendants de Mikomi n’avait les yeux bleus. Et Nahel avait les yeux noirs. Il était donc génétiquement impossible – ou presque – que Naia eût les yeux bleus. Mais la jeune maman avait déjà tout prévu. Quand il s’agissait de mentir pour sauver son honneur, elle savait y faire. Et elle pourrait même sans doute faire d’une pierre deux coups. Un sourire énigmatique aux lèvres, Miki avança sans quitter des yeux le landau rose devant elle.
Le regard de la jeune femme se posa directement sur Kaitz à son arrivée. Il y aurait au moins quelqu'un de bien pour l'accueillir. Elle aurait aimé voir surgir sa sœur ou bien Riku, mais la première avait quelques soucis de santé et la deuxième avait toujours beaucoup de travail - activités malhonnêtes incluses. Miki se demanda en revanche ce que pouvait bien faire sa cousine. Elle rendit son sourire au jeune directeur de Poufsouffle, rassurée de sa présence, pour elle mais également pour son bébé, qui serait sans doute beaucoup plus en sécurité avec cet homme à ses côtés.
« Professeur Rocstone ! Quelle bonne surprise ! Je vous remercie d'être venu m'accueillir, mais surtout de m'avoir remplacée durant tout ce temps.
- Mademoiselle Tenshi, c’est un plaisir de vous revoir parmi nous, clama-t-il d'une voix assez forte. Je suis ravie de vous revoir, ajouta-t-il à voix plus basse lorsqu'il arrive près d'elle. »
Elle avait pris l'habitude de l'appeler professeur quand ils étaient en public, même maintenant qu'il ne l'était plus. Elle préférait nettement un élégant "professeur" à un si froid "monsieur". Elle aurait voulu le serrer dans ses bras, mais jamais elle ne ferait un tel geste en public au beau milieu de Poudlard. Elle se contenta donc de lui parler elle aussi à voix basse, arborant un sourire plus complice.
« C'est réciproque, mon cher Kaitz. »
Le jeune homme s'approcha du landau, comme elle s'y attendait.
« Elle a l'air d'un ange... étonnant... »
Elle se garda de hausser la voix pour répondre, le caractère de sa fille ne regardant aucunement les autres personnes du hall.
« Ne t'y fie pas, elle a un horrible caractère. Elle tient ça de sa mère... et sans doute aussi de son père. »
Une lueur étrange passa dans son regard, mais alors qu'elle s'apprêtait à poursuivre, une autre personne fit son apparition. Une très belle jeune femme, munie de béquilles. Tout ce qu'elle connaissait d'elle, c'était une photo qu'elle avait vue sur les rapports de Kaitz, la nouvelle professeure d'arithmancie. Voilà qu'on accepte les handicapés, maintenant..., songea-t-elle avec une méchanceté gratuite que rien ne justifiait.
« Bonsoir madame Tenshi. Puis-je faire connaissance avec votre enfant ? »
Mikomi grimaça légèrement en s'entendant appeler « madame ». Comment osait-elle l'appeler ainsi alors qu'elle était sans nul doute plus âgée ? Mais elle préféra ne pas relever.
« Vous êtes sans doute madame Mainella, n'est-ce pas ? »
Elle avait passé l'âge de jouer à « c'est celui qui dit qui est », mais elle n'avait pu s'empêcher de lui retourner le « madame ».
« Je vous en prie, allez-y... Maintenant qu'elle est réveillée. »
Elle fut surprise du doux ton de la voix de la jeune femme, qui chantait à Naia une berceuse dans une langue que Mikomi ne reconnut pas, mais qui ressemblait fortement à du latin. A en croire le nom de famille de la professeure, ce devait être de l’italien. Elle fut tout aussi étonnée des compliments qu'elle lui faisait. Contrairement à ce qu'avait au départ pensé Miki, elle semblait l'appeler « madame » de façon innocente. Pourtant, une intuition lui disait de se méfier de cette femme.
« Vous n'avez réellement pas manqué votre coup madame... Cette enfant va certainement devenir un joyau de cette école.
- Je vous remercie, madame. » s'efforça-t-elle de répondre avec un sourire.
Elle la vit alors s'écarter du landau pour lui laisser s'occuper de sa fille. Miki s'approcha alors avec l'intention de la prendre dans ses bras pour la bercer un peu, mais ce faisant elle jeta un coup d’œil à la professeure et constata qu'elle semblait vouloir écarter Kaitz d'elle. C'était un geste qui aurait pu paraître innocent à d'autres personnes, mais pas à Miki. Voilà la réponse à sa question. Elle ne connaissait pas la nature de ses relations avec lui, mais elle était certaine qu'elle risquait d'être un obstacle. Elle s'empara doucement du bébé et commença à la câliner, puis s'approcha de Kaitz, ignorant volontairement Lareless.
« Ca fait longtemps que tu ne l'as pas prise dans tes bras » murmura-t-elle au jeune homme tout en lançant à Lareless un regard narquois qui semblait dire « laisse tomber, c'est comme s'il était le père de mon enfant, et ce lien qui nous unit ne sera jamais rompu ». Elle tendit l'enfant au jeune homme et, comme pour appuyer ce regard, elle ajouta :
« Je sais que ce n'est ni ne lieu ni le moment pour te demander cela, Kaitz, mais j'aimerais beaucoup que tu sois son parrain. Elle n'a pour l'instant qu'une marraine, et tu sembles être la personne idéale pour compléter cette nouvelle famille. »
Elle insista sur le mot « famille », lançant un nouveau regard à Lareless. Elle savait que Kaitz ne refuserait pas cette proposition. Quoi que voulût cette femme, et toutes les autres, il ferait partie de sa famille et elle pourrait à loisir l'avoir près d'elle. Quant à la marraine, il s’agissait de Kaori, évidemment. La professeure arbora un sourire de triomphe quand Kaitz accepta sa proposition. Elle l'observa avec amusement et satisfaction tandis qu'il cajolait et complimentait sa fille, et fut quelque peu rassurée. En effet, elle avait craint que le jeune homme ne lui prêtât plus l'attention d'antan, qu'il se fût éloigné. Le Kaitz qu'elle avait en face d'elle lui prouvait le contraire.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#4_
« Ma grande famille :
Maman : Elle est sévère, mais souvent elle me fait plein de câlins. C’est la meilleure des mamans. Avant, elle était professeur de sortilèges à Poudlard, mais elle a arrêté pour s’occuper de Deyan et moi. Je sais qu’elle triste de ne plus travailler mais elle est encore plus heureuse de nous avoir. Elle est encore très jeune, alors elle fait quand même des activités. Elle est très belle et beaucoup de gens la regardent quand on marche dans la rue. Elle dit que je suis une petite peste, mais elle le dit en rigolant alors ça doit être un compliment.
Papa Raven : C’est mon vrai papa, mais il vit pas avec nous. Je le vois quand même souvent parce que c’est aussi le papa de Kirsten alors il vient souvent nous voir. Il est drôle, il nous fait toujours des blagues. Maman dit que c’est un séducteur et que je tiendrai peut-être de lui. Je sais pas trop si c’est bien ou pas. En tout cas c’est dommage qu’il puisse pas vivre avec nous.
Papa Klaüs : C’est le papa de Deyan et c’est lui qui vit avec nous maintenant, parce que c’est l’amoureux de maman. Quand il était jeune, c’était un grand joueur de Quidditch, très connu. Quand il ne jouait pas dans son équipe, il était professeur de vol à Poudlard. Il y est allé pour retrouver maman et ensuite il se sont mariés. Je l’aime beaucoup et je l’appelle papa aussi, parce qu’il dit toujours qu’il me considère comme sa fille.
Deyan : C’est mon frère, enfin, mon demi-frère en fait. Mais c’est comme si c’était mon frère à part entière, car on a toujours vécu ensemble. D’après maman, il est beaucoup plus sage que moi. Mais c’est pas vrai, il fait souvent plein de bêtises. Maman dit aussi qu’il ressemble beaucoup à son père. Peut-être qu’il deviendra un grand sportif comme lui. J’ai hâte qu’on soit à Poudlard tous les deux, ça sera drôle !
Papy : C’est le papa de maman, il s’appelle Kenji. C’est un monsieur important qui travaille au ministère de la magie. Il est gentil mais très sévère. Parfois, ils se disputent avec maman quand il vient à la maison.
Mamy : La maman de maman, elle s’appelle Risa. Elle est plus mariée avec papy et ils vivent pas ensemble. Elle est plus gentille que papy et nous fait tout le temps des cadeaux quand elle vient. Elle dit que James et moi, on se mariera plus tard, mais maman dit que c’est pas possible parce qu’on a une sœur en commun. Dommage, je l’aime beaucoup James moi.
Tata Soa : C’est la sœur de maman, mais en fait c’est pas sa vraie sœur parce qu’elle a été adoptée par mamy quand elle était petite. Elle est pas asiatique mais elle est aussi belle que maman, qui dit qu’elle l’a toujours considérée comme sa vraie sœur, et c'est pour ça que Soanala, son prénom entier, c'est mon deuxième prénom. Elle est vraiment gentille et très calme, et elle fait beaucoup de câlins.
Tata Yuki : C’est une amie de maman et elle est très belle aussi. C’est la maman de James, Kate et Kirsten. Elle vit aussi dans notre manoir. Heureusement, il y a beaucoup de place, maman dit qu’on se marcherait dessus sinon, tellement on est nombreux. Je l’aime beaucoup, mais elle est pas toujours de bonne humeur. Des fois, elle se dispute avec maman, qui dit qu’elle est pas raisonnable.
Tata Kao : Kaori, c’est ma marraine, la sœur de Yuki et la meilleure amie de maman. Je l’aime énormément parce qu’elle est drôle, elle joue toujours avec moi et me fait beaucoup de cadeaux. J’aime bien quand elle vient, et j’aimerais bien qu’elle vive avec nous aussi. Mais des fois, elle a l’air très triste, et je sais pas pourquoi. Quand je lui demande elle me dit que c’est pas grave, que ça va passer.
Tata Riku : C’est la sœur de Yuki et Kaori, mais je la vois moins souvent. Elle est souvent en voyage ou je sais pas où. Maman dit qu’elle tient pas en place. Elle est gentille mais elle fait parfois un peu peur.
James : C’est le fils de Yuki, je l’aime beaucoup, même si c’est un garçon. Il fait souvent des bêtises et sa maman le dispute beaucoup. Des fois, on fait des bêtises ensemble, c’est drôle quand c’est avec lui. Il s’occupe beaucoup de ses petites sœurs. Mamy dit qu’on se mariera plus tard, j’espère, même si maman veut pas.
Kate : La plus grande des sœurs de James. Elle est encore petite, mais tata Yuki dit qu’elle apprend très vite, aussi vite que moi, peut-être plus. Elle réclame toujours son frère auprès d’elle. Moi, j’aime pas beaucoup ça parce qu’elle veut le garder pour lui, même si c’est sa sœur c’est pas très juste.
Kirsten : La plus petite des sœurs, et c’est ma demi-sœur à moi, parce que c’est la fille de mon vrai papa. Elle est très mignonne et j’aime bien jouer avec. Quand elle sera à Poudlard avec moi, je la protègerai.
Papa Kaitz : C’est mon parrain. Il vit pas avec nous mais il vient souvent nous voir. C’est le meilleur ami de maman, et je me suis déjà demandé si elle était pas amoureuse de lui. Mais je sais pas si on peut être amoureuse de deux personne à la fois. En tout cas, lui il est amoureux d’elle, j’en suis sûre, parce que c’est lui qui m’a dit de l’appeler papa, et de pas le dire à maman. Moi, je veux bien l’appeler comme ça, parce que j’ai déjà deux papas, et je l’aime autant que les deux autres.
Tata Satine : C’est la sœur de mon vrai papa, donc c’est ma vraie tata. On dit que j’ai les mêmes yeux qu’elle, le même nez aussi. Elle est blonde et très belle, très gentille aussi, elle rigole beaucoup et elle est très amie avec maman. Maman dit qu’elle la connaissait avant de connaître papa, parce qu’elles ont le même âge.
Papa Nahel : Aënahel, c’était le petit ami de maman quand je suis né, et tous ceux de la famille croyait que j’étais sa fille. C’est lui qui a eu l'idée de mon prénom, et c'est lui qui s’est occupé de moi avant que maman tombe amoureuse de papa Klaüs. Des fois, il vient me voir, mais jamais en même temps que papa Raven, parce qu’ils s’aiment pas.
Mr Storm : Il est mort et je crois que je l’aurais pas aimé, mais je le marque quand même. Quand je suis née, maman était fiancée avec lui, mais elle voulait pas l’être, c’était papy qui l’avait forcée. Maman a dit qu’il fallait pas que j’en veuille à papy à cause de ça, même si c’est pas juste. Mr Storm aurait dû être mon papa, même que les journaux disaient que c’était lui. Mais c’était un méchant, alors heureusement qu’il est mort. »Naia, 6 ans.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#5_
« Tu vas vraiment faire ça Naia ? Tu es folle, tu risques de te faire prendre !
- Mais non, pour qui tu me prends ? Comme si c’était la première fois en plus. Arrête, ça va être drôle ! On va avoir un fou-rire demain au déjeuner, je te le garantis. »
Naia leva devant elle la fiole contenant sa potion favorite, sa spécialité : le Polynectar. La seule potion vraiment intéressante qu’elle sût parfaitement préparer. Elle s’était entraînée pendant des mois pour ça, faisant des essais pour la plupart ratés. Pour les ingrédients, elle les achetait avec son argent de poche, qui ne servait pour ainsi dire presque qu’à ça, ou alors elle les volait dans la réserve de sa mère pour les plus rares. Un jour, elle se ferait lourdement réprimander, elle le savait, mais ça en valait la peine. Se faire passer pour quelqu’un d’autre était son activité préférée ; ça ouvrait de multiples possibilités. En général, elle s’en servait pour faire de mauvaises blagues, et c’était justement ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle ouvrit la fiole et y ajouta un cheveu habilement récolté quelques heures plus tôt. Puis, elle mélangea le tout et porta le flacon à sa bouche pour boire le breuvage. Ses cheveux frisèrent alors, puis s’éclaircirent jusqu’à devenir blonds comme les blés. Ses yeux devinrent plus ronds et plus bleus. Son corps s’allongea, ses lèvres se pulpèrent, ses joues rosirent, son nez se retroussa un peu plus. Son amie observa les changements s’opérer en écarquillant les yeux.
« Merlin, c’est exactement elle !
- Je fais une parfaite Kristy n’est-ce pas ? Il ne me reste plus qu’à aller voir Pete.
- Tu vas vraiment draguer ce type idiot et moche ?
- Evidemment. Je sais qu’il en pince pour elle. De toute façon, tous les mecs ringards en pincent pour elle.
- Le pauvre quand même…
- Depuis quand t’as pitié des losers toi ? De toute façon, on ridiculisera tout autant la pétasse, ça lui fera les pieds… Allez, j’y vais, à tout à l’heure pour le verdict. »
Elle sortit des toilettes avec précaution, pour éviter qu’on la remarquât. Heureusement, la jeune fille dont elle avait pris l’apparence était dans la même maison qu’elle, sans quoi elle aurait dû se procurer un autre uniforme. Certes, celui qu’elle avait était devenu un peu trop petit pour elle, mais ça n’était pas flagrant. Que la jupe fût plus courte n’était pas une mauvaise chose d’ailleurs. Quant à sa chemise, elle en avait remonté les manches. Il fallait à présent qu’elle trouvât le fameux Pete. Elle décida d’aller voir du côté de sa salle commune. Elle descendit son aux sous-sols, du côté des Poufsouffle, et finit enfin par l’apercevoir. Il était avec un petit groupe, des ratés comme lui. Un bon moyen d’ajouter encore plus de piquant. Elle s’approcha d’eux, tout sourire, puis arrêta son regard sur Pete. Il était plus petit qu’elle, bruns, les cheveux coiffés en brosse, le visage empâté bien qu’il ne fût pas spécialement gros. Il la regarda avec des yeux étonnés, des yeux de bovins, d’un bleu terne. Il aurait pu avoir du charme s’il avait pris soin de lui et si son regard était plus expressif, mais c’était loin d’être le cas.
« Salut, Pete, est-ce que je peux te parler deux secondes ? »
Elle passa son bras sous le sien pour l’amener à l’écart, sous l’œil impressionné de ses camarades.
« Excusez-moi, je vous l’enlève deux secondes ! »
Il la suivit, un peu inquiet, s’attendant certainement au pire de la part d’une fille qui le détestait habituellement. Elle le lâcha et se planta en face de lui, les mains jointes devant elle, le regard timoré. Elle adorait jouer la comédie, et elle faisait son possible pour que ce fût réaliste.
« Qu’est-ce qu’il y a ? »
La voix du jeune homme était froide. Evidemment, vu la façon dont cette fille le traitait tous les jours… Elle baissa les yeux, faisant semblant d’être honteuse.
« Ecoute, il faut que tu sache que si j’ai été aussi méchante avec toi, c’est parce que je voulais pas admettre la vérité.
- Quelle vérité ?
- Je… Je t’aime, Pete !
- Pardon ? »
Comme prévu, le Poufsouffle était abasourdi. Comment une fille sublime comme elle pouvait être amoureuse d’un type aussi nul que lui ? Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, après tout. Elle releva les yeux.
« Tu as bien entendu. Je suis amoureuse de toi. Je n’ai plus honte à présent. Je suis prête à sortir avec toi. Mais… Je comprendrais que tu ne veuilles pas de moi après tout ce que je t’ai fait. Alors… Je te laisse réfléchir. Donne-moi ta réponse demain au déjeuner. Si elle est positive, je t’autorise à venir m’embrasser… J’en serais ravie. »
Etait-ce franchement crédible ? En tout cas, il avait tellement envie d’y croire qu’il ne se ferait pas prier, elle en était certaine. Avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, elle s’éloigna avec un sourire un signe de la main, puis se retourna pour s’empêcher de pouffer de rire. Le lendemain, ils auraient sans doute droit à du spectacle à la Grande Salle. Mais même si son plan échouait, il tenterait certainement une approche d’une autre manière. Dans tous les cas, la vraie Kristy risquait d’avoir des surprises. Bien fait pour elle, c’était une garce. Certes, elle-même en était une, mais à un autre niveau. Elle au moins ne se faisait pas sauter dans les recoins de Poudlard par des types pas très nets. Elle avait une dignité. Sa mère lui avait toujours appris que l’honneur était une chose essentielle. Naia était peut-être une peste, mais elle avait des principes. Respecter l’autorité, bien présenter, avoir de bons résultats, sortir avec des garçons convenables, ne pas fumer, ne pas boire, ne pas se droguer, rester vierge jusqu’à sa majorité – elle s’était rattrapée ensuite. Bon, il lui arrivait quand même de boire un peu pendant les grandes occasions. Pour le reste, c’était un modèle. Car même si elle n’était plus vierge, elle ne couchait pas non plus avec n’importe qui. Il fallait mériter son intérêt pour ça.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#6_
« Aujourd’hui, James m’a embrassée. Je n’aurais jamais pensé que ça me bouleverserait à ce point. Ou plutôt, si, mais pas de cette manière. Jusqu’à présent, on était comme un frère et une sœur. D’accord, je voulais me marier avec lui quand j’étais petite, mais c’était l’innocence de l’enfance, comme une petite fille qui veut se marier avec son père. James et moi, on a vécu ensemble, on a partagé le même lit, on même déjà pris nos bains ensemble. Pour moi, former un couple avec lui était exclu, et je pensais qu’il avait le même point de vue. Pourquoi a-t-il eu besoin de poser ses lèvres impures sur les miennes ? Que voulait-il se prouver ? Il n’a récolté qu’une gifle de ma part. Mais je me sens honteuse. Parce que non seulement j’ai aimé ça, mais je crois que j’attendais ça depuis longtemps. Depuis que James m’est apparu comme un garçon et non plus comme un frère. Il est beau, il est charismatique, il a un charme divin. J’ai lutté pour ne pas avoir de telles pensées, et j’y arrivais relativement bien jusqu’à ce qu’il ait cette idée grotesque. A présent, je n’ai plus qu’une envie : recommencer. Allez plus loin, même. Mais je serai forte. Il ne doit rien savoir de tout ça. Nous avons une sœur en commun, sortir ensemble serait immoral… Je le hais pour ce qu’il a fait. Je le hais pour exercer cette attirance malsaine sur moi. Je me refuse déjà à m’attacher à un quelconque garçon, ce n’est pas pour m’attacher à lui. Je ne referai pas les mêmes erreurs que ma mère. Elle a gâché sa carrière à cause des hommes. En ce qui me concerne, les hommes ne me servent qu’à prendre mon pied, de temps en temps seulement. Je n’ai pas besoin de plus. Je ne cherche pas à les attirer, ils sont tous vulgaires de toute façon. James le premier. Je tiens à garder ma classe et ma dignité, je ne tomberai pas dans la débauche, je n’écouterai pas mes sombres instincts primaires. Ce n’est d’ailleurs qu’une simple lubie passagère. J’oublierai vite tout ça, j’en suis certaine. D’ici quelques semaines maximum, je n’y penserai même plus. Je vais me concentrer sur le travail, ça passera plus vite ainsi. »Naia, 17 ans.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
#7_
Les baisers qu’il déposait sur ses lèvres, sa joue, son cou ne lui faisaient aucun effet. Ils la dégoûtaient presque, en fait. Mais sans doute pas autant que la main qui s’était faufilée dans son décolleté. Elle se demandait ce qu’elle faisait là, dans ce dortoir, à se faire peloter par un gars qui ne lui plaisait même pas. D’accord, il était mignon, intelligent, sympa, il plaisait aux filles. Mais ça ne suffisait pas à ce qu’elle eût envie de lui. Pourquoi sortait-elle avec alors ? Pour faire bien. Parce que rester toujours célibataire, c’était réservé à ceux qui n’avaient pas de vie sociale. Parce qu’elle voulait qu’on la remarquât, qu’on admirât son couple. Mais tout ça n’était pas gratuit. Elle savait qu’un jour ou l’autre, elle devrait passer à la casserole. Elle s’y était préparée, comme à chaque fois qu’elle sortait avec un nouveau garçon. Mais elle savait bien ce qu’il se passerait. Elle n’aimait pas ça, et préférait mille fois s’envoyer en l’air entre deux cours avec un gars qui avait les mêmes envie qu’elle. Cependant, ce genre d’attitude n’était pas vraiment classe, et elle ne tenait pas à ce que ça s’ébruitât. Heureusement, qui croirait que cette fille aux allures un peu coincée pût s’adonner à de telles pratiques ?
Les doigts du jeune homme commencèrent à ouvrir un par un les boutons son chemisier. Elle ne broncha pas, soumise, mais ne se montra pas très active pour autant, se contentant de lui caresser machinalement le bas du dos. Quand il eut mis à découvert sa poitrine encore recouverte du soutien-gorge, il y enfouit son visage et la couvrit de nouveau baisers. Bien qu’elle n’en eût pas spécialement envie, elle l’encouragea à continuer en posant sa main sur la nuque du jeune homme, mais il n’avait pas besoin de se faire prier. Il fit glisser son chemisier sur ses épaules. Elle baissa les mains pour s’en débarrasser. Puis, il fit sauter l’agrafe de son soutien-gorge pour goûter à ses mamelons, qu’il lécha, suça et mordilla avec application. Mais tout ça n’émoustillait pas du tout la Serpentard, bien au contraire, elle était presque crispée, attendant que les choses se passassent. C’en était presque… routinier. Une corvée du quotidien, même, un devoir qui ne l’enchantait pas. Le jeune homme dut s’en rendre compte, puisqu’il s’arrêta brusquement.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu es ailleurs. »
Non, elle n’était pas ailleurs, justement. Elle aurait préféré. Elle était bien là, et elle avait parfaitement conscience de ce qu’il se passait. C’était bien là tout le problème.
« Excuse-moi, je suis un peu préoccupée.
- Si tu veux, on peut arrêter… »
Elle ne demandait que ça. Mais le problème se répéterait encore, de toute façon. Autant en finir. Elle sourit.
« Non, ne t’inquiète pas. On peut continuer… »
Elle l’embrassa alors, et elle fit ce qu’elle faisait souvent dans ces moments-là. Fermant les yeux, elle pensa au seul garçon sur lequel elle fantasmait vraiment. Le seul qui la mettait en émoi sur une simple pensée. Et cette pensée raviva soudain son désir. Elle s’empressa de déboutonner la chemise du jeune homme et fit glisser sa langue sur son torse dénudé. Ces initiatives semblèrent requinquer son petit ami, qui passa sa main sous sa jupe et la glissa dans sa culotte pour flatter sa chute de reins. Elle se pressa contre lui, et sentit à travers son pantalon qu’il ne compterait plus s’arrêter en cours de route. Elle s’attaqua à sa braguette, qu’elle ouvrit rapidement, et passa sa main à l’intérieur pour s’emparer du membre gonflé de sang, arrachant un gémissement au jeune homme. Elle le caressa avec minutie, sentant son amant frémir sous ses doigts. Mais ce n’était qu’une mise en appétit. Elle ne ferait rien de plus pour lui au niveau des préliminaires, n’ayant aucune intention de lui donner plus de plaisir que nécessaire. De toute façon, n’était-elle pas censée être sage ? Elle s’arrêta, et posa son regard sur le jeune homme. A présent qu’elle était revenue à la réalité, son envie s’était évaporée. Mais elle ne pouvait pas s’arrêter là.
« Et si on s’allongeait ? On serait plus à l’aise… »
En effet, ils étaient dans une chambre, autant profiter du confort. Les acrobaties, elle les réservait à ceux qui l’excitaient vraiment. De toutes Elle l’entraîna donc sur le lit et se coucha, l’invitant à venir sur elle en l’entourant de ses bras. Elle réitéra alors son rituel en l’embrassant. Puis, elle le laissa poser ses lèvres sur son cou, sa poitrine, son ventre. Les yeux fermés, elle imaginait qu’un autre était à sa place. Il remonta sa jupe, baissa sa culotte et embrassa son aine avec délicatesse. Elle soupira d’aise, écarta les jambes par réflexe puis gémit légèrement quand la bouche de son amant atteignit enfin son pubis. Elle sentit alors sa langue effleurer son intimité, et agrippa ses mains au drap, étouffant un nouveau gémissement. La bouche à demi-ouverte, elle se laissa aller sous cette caresse, haletante. Il cessa alors ses mouvements, au grand dam de la jeune fille, et remonta pour l’embrasser. Pour éviter de tout gâcher, elle n’ouvrit pas les yeux, se contentant de lui rendre son baiser. Elle le sentit alors s’agiter, mais comprit rapidement qu’il se débarrassait de son pantalon et autres bouts de tissus superflus. Il se pressa ensuite contre elle, et elle sentit à quel point il était excité. Elle posa ses mains sur ses fesses, l’encourageant à passer à l’acte. Tandis qu’il pénétrait en elle, elle l’entoura de ses jambes et se tortilla légèrement pour l’aider. Il commença alors à donner des à-coups, et elle bougea avec lui, impatiente. Il enfouit son visage dans son cou tandis qu’elle gémissait sous l’assaut. Mais il n’existait plus depuis longtemps. Dans l’esprit de la jeune fille, un autre l’avait remplacé. James, James, James, elle ne pensait qu’à lui, et en redoubla de vigueur et de volume de voix, son excitation à son comble. Elle s’agrippa à son dos, le griffant au passage. Elle palpa ses fesses sublimes, marquant le rythme. Elle passa sa langue dans son cou, le mordilla, lécha sa joue, le lobe de son oreille. Elle le suppliait de continuer, d’aller plus vite, plus lentement, clamant des mots que la morale réprouvait. Enfin, elle cria son extase, tremblante, des frissons de plaisir parcourant son corps électrisé. Puis, ses muscles se détendirent, et elle soupira d’aise. Elle le serra contre lui avec tendresse, et il fit de même. Mais, quand elle entendit sa voix lui murmurer des mots doux, le charme se rompit. Elle rouvrit les yeux et redécouvrit la véritable identité de son amant. Alors, elle se releva d’un coup et attrapa ses vêtements, ignorant les protestations du jeune homme. Elle se rhabilla rapidement, honteuse.
« Excuse-moi, je dois y aller. »
N’osant le regarder dans les yeux, elle sortit du dortoir pour aller regagner le sien. Elle se haïssait. Elle s’était encore laissée aller, elle avait encore eu des pensées malsaines. Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était lui qu’elle voulait, il lui semblait qu’aucun autre ne pourrait lui donner du plaisir comme elle en rêvait. Même ce qu’elle venait de vivre n’était certainement rien à côté de ce qu’il pourrait lui apporter. Le simple baiser qu’elle avait reçu de sa part l’avait complètement enflammée. Merlin, si elle pouvait échanger ne fût-ce qu’un peu plus avec lui, elle en mourrait. Mais tout ça était impossible, car même si elle en avait l’occasion, elle le repousserait sans doute. Ces pensées étaient taboues, cette liaison était inconcevable.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
Epilogue_
« Je suis fière de ma mère, même si je n’ai pas voulu marcher sur ses pas, excepté dans sa réussite professionnelle. Je regrette ce que j’ai pu dire, je regrette ce que j’ai fait. J’ai voulu lui donner des leçons, lui faire comprendre qu’elle allait dans la mauvaise voie. Je n’avais aucune intention de me marier aussi jeune qu’elle, encore moins d’avoir des enfants à son âge. Je voulais profiter de la vie, de profiter des dons que mes parents m’ont donné, l’intelligence de ma mère, le charme de mon père. Oui, je suis une élue, parfaite aux yeux de beaucoup. Je sais que mon charisme surpasse les autres de loin. Narcissique, moi ? Bien sûr, j’ai tant de raison de l’être. Mégalomane aussi, certainement. Quelqu’un qui a confiance en soi et une forte volonté a bien plus de chance de réussir dans la vie. Ma génitrice en est un très bon exemple. Mais j’ai été aveugle. A quoi tout cela m’a-t-il servi ? J’ai réussi dans la vie, en effet. Je travaille au ministère de la magie, je suis quelqu’un d’important, même si certainement personne ne retiendra mon nom. Pourtant, je ne supporte pas ma vie. Je n’ai accordé assez d’importance à ce qui était essentiel. La famille, les amis, l’amour. J’ai reproché à ma mère sa lâcheté vis-à-vis de Kaitz, mais j’ai réagi pareil, sinon pire, face à James. Je n’ai jamais su lui avouer mes sentiments, j’ai toujours refusé de m’attacher à qui que ce soit. Aujourd’hui je suis seule, et je me rends compte à présent combien c’est dur. J’ai des aventures, mais je ne peux pas m’épanouir ainsi. Les gens qui m’entourent sont mariés, ont des enfants, et sont heureux, même si leur travail est moins prestigieux que le mien. Il y a quelques temps, un nouveau Ministre a été élu, et une bataille a commencé. Je ne veux pas choisir un camp, or on dirait que j’y suis obligée. James a mis sa fille à l’abri chez ma mère. Sa fille. Je la hais. Je la hais pour ce qu’elle représente, et je me fiche pas mal de ce qui lui est arrivé. Elle n’aurait même pas dû naître, donc elle pouvait bien crever, quelle importance ? Je ne peux pas accepter de la savoir dans un endroit où je vais régulièrement. Je ne pourrais pas supporter de la voir. En fait, plus rien n’est supportable dans ma vie. Je vois le peu de choses auxquelles je me raccrochais s’écrouler petit à petit. Je crois n’avoir qu’une solution à ça. Au moins, je ne laisserai pas d’orphelin. Qui me pleurera ? Ma mère sans doute, mais elle aura toujours Deyan. Je ne crois pas être indispensable à quelqu’un. Aujourd’hui, ce n’est pas du Polynectar que je vais boire. D’ailleurs, ça fait bien longtemps que je ne joue plus à ça. Dans cette fiole, il y a un poison très puissant. Je ne mettrai que quelques secondes à mourir. Et tout sera enfin terminé. »Naia, 36 ans.
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- “ Eléments de sorcellerie :
Baguette : 21 centimètres, bois de lierre et crin de licorne.
Patronus : Un chat, sa mère était animagus chat.
Bien ou mal ? Neutre.
Que sera devenu votre personnage 18 ans après ? Cf l'épilogue.
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Re: Naia ~ « Ne me comparez pas à ma mère. »
Yeahhhh ! La Tenshi family ^^
Bon, Serpentard, je présume !
(Que de souvenirs cette fiche !)
Bon, Serpentard, je présume !
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