The Time-Turner
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Il n'y a qu'un pas ; Dem.

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Message par Invité Mer 6 Jan - 19:48

      de l'amour à la rage...

    C’est bien trop facile ça… Il enflamme ma vie et ensuite, il l’éteint comme un vulgaire feu de forêt ?! Comment a-t-il osé ? Je lui faisais confiance, j’avais un amour inconditionnel pour lui. Et en une soirée, une seule, tout s’est envolé. Au revoir la complicité familiale, au revoir l’espoir d’un amour inconnu et au revoir à ma douce innocence en sa présence. Après tout, sans le savoir, il m’a montré sa véritable personnalité. Il est égocentrique et par-dessous tout, égoïste ! J’étais prête à tout pour lui. Prête à n’importe quoi. J’aurais donné ma vie en échange de la sienne. Mais lui, il me bafoue ! Il tombe amoureux et n’a même pas la délicatesse de me mettre au courant ? Comment est-ce possible ? Il était tout pour moi… C’était le seul qui en valait la peine à mes yeux… Mais je me suis trompée. Comme j’ai pu être bête. Je déteste que l’on joue avec moi et visiblement, c’est ce qu’il fait depuis le début. Je ne suis pas un pantin ! Je suis la marionnettiste la plus habile de mon temps, on ne peut pas me tromper ! Pourtant… Le temps… Il y arrive. Il abuse de ma gentillesse ! Il est insolent. Incommensurable. Exigeant et insupportable. Son insolence m’a prise au dépourvu. Et voilà que doucement je commence à sombrer dans la douce folie d’un bonheur perdu. Il prolonge ma douleur en se faisant long et infini. Il exige de moi que je me redresse et fasse comme si tout cela n’avait jamais eu lieu. Comme si mes yeux n’avaient jamais rencontrés la lumière. C’est ridicule. Insupportable même. Je déteste le temps. Je déteste Poudlard. Et je me hais bien plus que tout le reste. Je me sens soudain trop cruche, trop pâle. Je me torture alors qu’au fond, je n’y suis pour rien, n’est-ce pas ? Tout est de sa faute ! Je le sais, j’en suis certaine. Pourtant, quelque chose m’échappe.

    Qui est le plus coupable des deux ? Est-ce ce Gryffondor de pacotille ou cet être que j’ai toujours chéri ? Je n’en sais rien. Après tout, comment pourrais-je le savoir ? Je ne sais rien ! Tout cela se passait derrière mon dos. Mais désormais, je comprends tout. Notre dernière étreinte… Elle remonte à si longtemps. Ce n’était même pas une étreinte. J’avais parlé, trop parlé. La personne à qui il pensait… C’était Zane. Désormais je le sais et cela ma dégoûte ! C’est tout bonnement répugnant. Nous n’avons rien en commun et tâché de l’oublier dans mes bras est un geste égoïste. Je m’étais donnée corps et âme à mon cher cousin et celui-ci avait les pensées emplies d’un vulgaire petit être insignifiant. Mais le pire, quand j’y repense, ce n’est pas le fait qu’il pense à lui en m’enlaçant… Mais le fait qu’il m’abandonne pour lui. Depuis combien de temps ne nous sommes pas vu ? N’avons-nous pas échangé un sourire ? Une parole ? Un simple bonjour ? Le temps… Je maintiens, le temps est un con qui s’amuse de l’ennui des autres. Mais c’est grâce à lui que j’ai compris. Grâce à lui que j’ai pu me relever. Désormais, le temps ne peut plus m’aider. Je dois faire face à la réalité. Mais ma colère est-elle un feu de bois. Il s’attise avec les bûches de son indifférence… Ca en devient douloureux. Oui, j’ai mal. Est-ce la trahison qui opprime mes entrailles de la sorte ? Ou est-ce la jalousie qui me ronge ? J’opterais pour la première option. Parce qu’après tout, je n’en ai que faire des culs que son entre-jambe rencontre, tout ce que je demande, c’est de compter un peu. Un tout petit peu. Mais visiblement, ma chance est passée et je n’ai pas su la saisir. Je dirais même que je l’ai laissé filée le jour où, à l’infirmerie, il ma laissé seul entre les draps. Je n’avais rien compris. D’ailleurs, ce n’est toujours pas le cas. Qui peut m’expliquer..? Ceci est une invitation à la folie et je défis quiconque d’accepter.

    Ou pas en fait. J’m’en fou de vous. Je m’en fou de tout. J’aimerais revenir une semaine en arrière. J’aimerais ne pas avoir été si curieuse et ne pas avoir apprit ce que je sais désormais. Je regrette d’avoir eu Paris au travers de mon chemin et je regrette surtout de ne pas avoir mis le feu à ces deux petits cons ! Je suis bien trop bonne. Ou, je me ramollie. Dans les deux cas, je me dégoûte. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même depuis ce fameux bal. Non seulement Darcy m’a fuit comme la peste mais en plus, un imbécile à cru bon de lancer une attaque ou que sais-je au sein de l’école. La vie n’était-elle pas merveilleuse ? NON. Je me sens mal. Et dans de pareil cas, une seule chose peu me consoler… Mon briquet… Où est-il ? Depuis l’attaque, je l’ai perdu. Il faut que je m’en procure un autre… En attendant, ma baguette entre les mains, je fais jaillir une petite flamme de celle-ci. Un sourire étire mes lèvres. Je me sens mieux. Mes doigts court sur la surface chaude et j’ai l’impression de me libérer d’un poids. Ca y est. Je revis. Du moins, je le crois l’espace d’un instant. Mais lorsque la flamme s’estompe pour ensuite s’éteindre, je ne peux retenir un cri de rage. J’ai mal ! Non pas par brûlure mais par déception. Exaspérée à un point tel que je ne peux plus me calmer, je ressens le besoin de marcher. De m’enfuir de cette salle commune ou quelques regards indiscrets s’attarde sur mes mains. Les obscurcis de haine, je les regarde avec dédains. Pauvres imbéciles. Alors, d’un geste vif je range ma baguette magique et d’un pas rapide mais toutefois gracieux, je quitte la salle. Je sens les regards me suivre, mais je m’en moque. J’ai besoin de m’évader.

    Je ne sais pas où aller. Je ne sais pas quoi faire. Tout ce qui m’entoure me semble illusoire et rien ne peut m’enchanter. Alors, je marche. Pas à pas. Lentement. Je progresse sans regarder où je vais. Je marche pendant un petit moment. Peut-être plus long, je ne sais pas. Perdue dans le dédale de mes pensées, tout ce qui m’entoure semble invisible. Mais au détour d’un couloir, je rencontre le traitre. Mon regard glisse sur lui comme sur de la glace. C’est comme si je ne l’avais pas vu. Nous ne croisons mais je continue mon chemin, attendant de voir s’il fera le premier pas. Un. Deux. Trois. « Raynolds ! ». Son nom quitte mes lèvres avec difficulté. Ma voix semble brisée et pourtant, lorsque je fais volte face, mon visage est paisible et mon regard audacieux. Je semble le regarder de haut alors que mon cœur cogne si fort contre ma poitrine que le silence me parait assourdissant. Raynolds. C’est la première fois que je l’appelle par son nom… C’est tellement douloureux… Mais qu’importe. Je fais fi de mes sentiments et c’est avec une grimace d’écœurement que je murmure : « T’es encore vivant.. ». C’est une constatation. Contrairement à mes habitudes passées, je ne suis pas allée le voir à l’infirmerie lorsqu’il fut blessé lors du bal. Il n’avait pas besoin de moi. Il avait son merveilleux lion pour le chouchouter. J’aimerais le détester autant que je me le suis répétée quelques minutes auparavant. Mais face à lui, je ne suis plus capable de rien. C’est pour cela que je l’évite depuis une semaine… Je sais, ce n’est pas une solution. C’est pour ça que je m’approche doucement de lui. Nous ne sommes plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et mes jambes ne me soutiennent plus. Je lève la main doucement et caresse sa joue, mes doigts danse doucement sur sa peau laiteuse. « Que nous est-il arrivé ? ». Je souffle ces mots comme s’il s’agissait d’un secret. S’en est un, au fond. « Il m’a remplacée et toi, tu le laisses faire. Tu ne me regardes plus, ne me parles plus… Tu… Oh et puis merde ! ». J’en ai marre d’être douce avec lui. J’en ai marre d’épargner à son cœur bien des tourments alors que le mien est malmené par ses manigances.

    Mon bras retombe le long de mon corps et je lui lance un regard noir. Je suis en colère. Il ne comprend rien ! « Pauvre con ! ». Je ne peux contenir la rage qui commence doucement par me dominer. « Tu n’as pas honte de te servir des gens comme tu le fais ? ». Je sais, ça me va bien de dire ça… Je suis une manipulatrice encore plus aiguisée que lui. Mais jamais, oh non jamais, je ne l’ai fait avec lui. Je suis tellement énervée que des larmes coulent le long de mes joues. Des larmes de rages. « Je te déteste ! ». Celle-là, il ne l’a pas volée…

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Message par Demetri Raynolds Jeu 7 Jan - 14:25




    Fatigué, je n’ai qu’une envie : aller me reposer entre mes draps bien chauds. Depuis que nous nous sommes expliqués, et surtout réconciliés, Zane et moi passons pas mal de temps ensemble. Enfin, disons que nous partageons nos nuits tous les deux, dans la discrétion la plus totale. Et la Salle sur demande n’abrite pas de simples conversations ou quelques parties d’échecs version sorciers entre deux amis. Ce que nous dissimulons est bien plus excitant. Bien que je n’aurai aucun mal à ‘m’afficher’. Je n’ai jamais aimé qu’on me regarde avec insistance, ni même qu’on chuchote sur mon passage, mais notre ‘couple’ n’a rien d’extraordinaire selon moi et surtout, j’emmerde les autre. Mais Zane reste plus prude sur ce sujet. Enfin, nous n’en avons jamais parlé parce que je me doute de ses craintes et d’un sens, je m’en fous. J’aime ce goût du risque lié à un quelconque interdit, à ce secret que l’on garde pour nous. Et puis, tant que tout le monde pense toujours Zane hétéro, personne ne risque de venir me le prendre. Les filles n’ont aucune chance et les gars n’imaginent pas pouvoir tenter la leur, c’est parfait, vraiment. Je peux profiter de lui et de son corps dont j’ai décidemment bien du mal à repaître. J’ai toujours envie de lui, de le serrer contre moi, de sentir sa peau frôler la mienne, de l’entre gémir sous mes caresses et de voir son visage se déformer de par le plaisir que je lui procure. Je crois que je ne m’en lasserais jamais. C’est fou quand on me connaît. Eternel insatisfait, changeant de lit comme de chemise… mais avec lui c’est différent parce que mes sentiments le sont. Dire que j’ai avoué l’aimer. Argh ! Quelle horreur ! Je me fais l’effet d’une chochotte ! Mais au moins, depuis, il ne joue plus les difficiles et me laisse le toucher. Je ne m’en prive pas d’ailleurs, mais mon sommeil s’en retrouve pas mal affecté pour la peine. Alors, là que je viens de le quitter, je ne pense plus qu’à une chose : dormir.

    Mais alors que je marche dans le but de retrouver mon dortoir, et mon lit par la même occasion, je me fais interpeller. « Raynolds ! » Mes sourcils se froncent. Ce n’est pas le fait qu’on me nomme par mon nom de famille qui me fait cet effet, mais plutôt que la voix accompagnant cette appellation m’est familière et que je n’aime pas le ton employé. Je me retourne et confirme mes soupçons. Non loin de moi, Eustacia, ma douce cousine. Elle vient de me m’appeler par mon nom de famille, or jamais elle ne l’a fait auparavant. Cela est déjà assez bizarre en soit, mais le son de sa voix, comme brisé, ne m’a pas échappé. Pourtant c’est un visage serein qui me fait face. J’ai du mal à cerner ce qu’elle peut avoir, et attend qu’elle s’explique d’elle-même. Je suis bien clément cette fois, nul doute que je l’aurais déjà envoyé promener en d’autres temps. Je suis surtout crevé en réalité, et je n’ai pas la force de m’énerver pour rien. Elle est peut-être simplement en ‘mauvaise période du mois’ qui sait.

    « T’es encore vivant… » Je me retiens d’applaudire cette conclusion digne d’un grand détective mais aussi une réplique acerbe. Je n’en ai pas le courage pour le moment. Pourtant le comportement d’Eustacia me perturbe. Au lieu de cette grimace, elle aurait du se jeter à mon cou tant elle aurait du être heureuse de ma bonne santé. Non, j’abuse. Son visage aurait simplement dû s’illuminer. Parce que si elle s’était jetée sur moi, je l’aurais très probablement mal pris et viré, elle le sait. Mais je me fais soudainement la remarque qu’elle n’est pas passée une seule me voir à l’infirmerie pendant mon séjour. Cela ne lui ressemble pas… aurait-elle finalement prit au pied de la lettre mes dires et cessé de s’inquiéter pour moi, pour un rien ? Merde alors ! Et qui va me plaindre maintenant ?

    Mais je me dis que la raison doit être tout autre lorsqu’elle s’approche de moi et caresse doucement ma joue. Un fin sourire étire mes lèvres tandis que je profite de ce petit moment. Je suis bête parfois… comme si Eustacia pouvait cesser de m’aimer ou d’être elle tout simplement.

    « Que nous est-il arrivé ? » J’arque un sourcil interrogateur. Qu’est-ce qu’il nous est arrivé ? Hum… j’me suis pris un sale sort puis j’ai été torturé par une folle, et elle, rien à ce que je sache. Autrement rien de bien particulier. Je ne vois pas où elle veut en venir, et être dans le flou commence à m’agacer doucement. Pas que j’aime par-dessus tout tout comprendre. Mais je n’aime pas qu’on me parle de façon détourner. Décode chérie, ça ira plus vite. « Il m’a remplacée et toi, tu le laisses faire. Tu ne me regardes plus, ne me parles plus… Tu… Oh et puis merde ! » Est-elle en train de parler de Zane ? Merde ! comment elle est au courant de ça ? Ce n’est pas vraiment grave en soit mais bon… elle me fait une mini crise de jalousie là, ou un complexe d’infériorité par rapport à lui. Si ce n’est que ça, je peux la rassurer sans problème. Oui mais voilà, elle s’énerve la petite, à ma plus grande surprise. « Pauvre con ! » Wow ! Depuis quand elle me parle de cette manière ? Ca ne va pas du tout là !

    « Tu n’as pas honte de te servir des gens comme tu le fais ? » Un sifflement dédaigneux quitte mes lèvres. Elle est bien bonne celle là ! Et elle se met à pleurer en plus de ça ! Non, vraiment, elle a décider de me chier ou quoi ? « Je te déteste ! » Rien ne va plus là ! et je suis bien décidé à régler le problème, faisant fi de ma fatigue, elle m’a réveillé avec sa scène à deux mornilles !

    Je comble la légère distance qui nous sépare et attrape rageusement son menton fragile entre mes doigts. « Depuis quand tu m’insulte ? » Mon est sifflant et il devient d’autant plus méprisant lorsque je reprends : « Et qu’est-ce que ça peut te foutre de qui je manipule et pourquoi ? Je ne crois pas avoir de compte à te rendre Eustacia. » Mon regard la transperce quelques instants. Elle ne pensait tout de même pas s’en sortir comme ça ? Sans que je ne bronche. Elle ne doit pas oublier qui je suis, qui elle est et surtout où est sa place. Elle est près de moi, suffisamment proche pour combler tout mes désirs et suffisamment éloigner pour ne jamais me déranger. Elle s’y est parfaitement appliquée jusque là et je compte bien que cela reste comme c’est.

    Mais rapidement, mon comportement change du tout au tout, ma prise sur son menton se fait plus douce et mes traits se détendent. Je me penche vers elle et je l’embrasse à deux reprises sous ses yeux humides, cueillant ses larmes que je ne saurais identifier comme de la tristesse ou de la colère. Je m’en moque bien d’ailleurs ! mais mon ego pencherait plus pour la tristesse. Un sourire tendre étire mes lèvres et ma voix se fait douce.

    « Tu sais bien que personne ne pourra jamais te remplacer Eusty. Toi et moi, c’est différent. Tu es ma précieuse cousine. » J’embrasse son front avant de continuer. « Tu sais pourtant à quel point je tiens à toi. »

    Je ne la manipule pas, ce que je dis est l’entière vérité. Notre relation s’est battit sur des années, et je compte la garder en état. J’aime Eustacia même si je ne lui dis pas de cette manière, parce que je déteste m’étaler en sentiment, et puis elle le sait de toute façon.
    Je l’entour de mes bras et la serre contre moi, réfugiant mon visage dans le creux de son cou, tel un animal blesser et j’ y murmure : « J’ai été tellement attristé que tu ne viennes pas me rendre visite quand j’étais blessé… » La faire culpabiliser lui fera un peu de bien ! d’ailleurs j’ai dit ‘quant j’étais blessé’ et non ‘quand j’étais à l’infirmerie’ pour donner plus de poids à mes mots. Ca lui fera un peu de bien et remettra sûrement les choses en ordre dans sa petite tête.
Demetri Raynolds
Demetri Raynolds
« Ne touchez pas à Zane. »

♦ HIBOUX POSTÉS : 1972
♦ ARRIVÉE : 11/10/2009

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Message par Invité Ven 8 Jan - 6:20

    Serrer les poings. Faire comme si je ne ressentais rien. L’aimer à en souffrir. Et le laisser partir. Je ne suis bonne qu’à cela après tout. Pendant longtemps j’ai cru que je pouvais le garder. Je n’ai fais que le contenter du mieux que j’ai pu. Espéré que jamais il ne découvre ma faiblesse. Lui. Mais aujourd’hui, tout cela est terminé. Je le déteste. Plus que quiconque. J’ai l’impression de n’avoir été qu’un chien habilement dressé. Il a gagné. J’aurais fait tout ce qu’il me demandait. Seulement voilà, le chien se retourne souvent contre son maître et moi, je ne compte pas échapper à la règle. Loin de là, lorsque je vais me retourner contre lui, Demetri ne sera plus qu’un petit chiffon de papier entre mes mains. Il me croit douce et délicate ? Je vais lui montrer que moi aussi j’ai de la répartie et que je sais penser par moi-même. Pire, j’vais lui montrer tout ce qu’il n’a pas encore vu par lui-même. Je ne suis encore qu’une légère flamme vacillante mais rapidement je me transformerai en un feu dévastateur et rien ne pourra m’arrêter. Je veux changer de vie. L’abandonner. Me soulager. Partir. Sourire à nouveau. Bâtir et me reconstruire. Choisir. Souffrir. Désirer. Recommencer. Rêver. Et oublier. J’veux lui hurler ma colère mais pourtant, je me refuse de le blesser. Je ne comprends pas pourquoi. Après tout, lui il m’a fait souffrir. Et c’est encore le cas. Son regard me transperce de part en part et j’ai l’impression de n’être plus rien. Je ne compte plus pour lui. Cela me paraît tellement évident que j’attends avec lassitude le moment où il m’abandonnera. Parce que cela arrivera. C’est évident. Allez ! Vas-y ! Brise-moi ! Je suis prête. Qu’il le fasse. Il se plus facile pour moi de reprendre le cours de ma vie. Ou peut-être simplement de la supporter. Mon regard est froid et je reste distante. Je ne veux pas qu’il m’approche. Je ne veux pas qu’il me touche. Plus maintenant.

    Pourtant il s’approche de moi et enferme mon menton entre ses doigts. Il me fait mal ! Je serre davantage les poings et ne baisse pas le regard. Je le défi de me faire souffrir encore plus ! Vas-y ; serre. Plus fort encore. Broie-moi ce menton inutile que je ne puis plus le froncer de dégoût en t’apercevant. Si j’avais la force d’hurler, de frapper, nul doute qu’il en aurait été le premier informé. « Depuis quand tu m’insulte ? ». Depuis que je l’ai décidé. Cette question est stupide. Son attitude déplorable. Que croit-il avec ses grands-airs et son ton sifflant ? Il ne me fait pas peur. Il me fait pitié. Il croit vraiment qu’il a encore prise sur moi ? Non, c’est finit ! Ce temps est révolu. S’il veut récupérer sa cousine, il faudra qu’il me donne de bonne raison. Je ne veux plus me faire avoir. Je ne veux plus lui sourire quand j’ai mal. Je n’ai plus envie de m’enfuir lorsque celui-ci m’en donne l’ordre. Je veux penser par moi-même et je veux le faire devant lui. Histoire qu’il comprenne qui je suis et où est désormais sa place. Je l’ai rangé dans les déchets. Il ne compte plus. Il empeste mon cœur de son odeur putride. Je le hais. Oh Merlin, comment puis-je résister à l’envie de lui mettre mes cinq doigts en pleine face ?! « Et qu’est-ce que ça peut te foutre de qui je manipule et pourquoi ? Je ne crois pas avoir de compte à te rendre Eustacia. ». En effet. Il ne l’a jamais fait. Il a bien raison. Pour qui est-ce que je m’inquiète ? Zane ? Certainement pas. Il a beau être le petit cul préféré de mon cousin, je n’en ai rien à faire de ce qui peut bien lui arriver ou non. Alors est-ce pour moi que je me fais du souci ? Cette idée passe comme une fleur au creux de mon esprit alors que son regard me brûle. Les larmes coulent encore sur mes joues et je n’ai qu’une envie, que l’eau atteigne la douleur brulante du trou béant de ma poitrine. Eustacia. C’est comme quand je le nomme Raynolds. Douloureux et inutile. Pourquoi faut-il toujours qu’il cherche à me briser ? Son but est là, n’est-ce pas..?

    Un court instant, j’ai l’impression de me tromper. La pression sur mon menton devient plus légère. Presque caressante. Son visage se fait moins dur alors que le mien est plus fermé que jamais. Je le vois qui se penche et ma poitrine se soulève violemment lorsque ses lèvres se posent sous mes yeux humides. Il joue de moi. Encore. Il sait qu’il est mon point faible. Il sait comment m’atteindre. Je ne peux pas me laisser berner par sa douceur. Pourtant, son deuxième baiser m’apaise. Mes poings se desserrent et mon visage devient plus paisible. Je ferme les yeux. Un quart de seconde. Je respire profondément et pose à nouveau mon regard dans le sien. Je vois ses lèvres s’étirer dans un sourire tendre et j’ai envie de le mordre. Il m’énerve. Oui. Je le déteste. Déteste. Déteste. J’ai beau me le répéter je ne parviens pas à y croire. Le détester, c’est comme renier ma seule famille. Je ne peux pas. Ou du moins, ne veut pas. Pas pour l’instant. Mais peut-être me décevra-t-il encore et là, je me verrai encore dans l’obligation de le haïr. Plus que tout. Plus que le vent qui éteint un feu. Plus que l’eau qui coule et empêche les flammes de se répandre. « Tu sais bien que personne ne pourra jamais te remplacer Eusty. Toi et moi, c’est différent. Tu es ma précieuse cousine. ». Non, je ne le sais pas justement ! Comment pourrais-je le savoir, jamais rien ne m’a prouvé qu’il tenait à moins. Maintenant que j’y pense, oui, je n’étais que le toutou de son pépé. Un pépé bien rusé qui a su tirer le meilleur de moi. C’est tout bonnement scandaleux. Mais au fond, je l’ai bien voulu, du coup, je ne peux lui en vouloir pour cette raison. Cependant, il met le doigt sur quelque chose… En effet, c’est différent… Sa cousine adorée, mais bien sûr ! Il y croit à celle là ?

    Ses lèvres se posent sur mon front et je frémis à leur contact. Elles sont chaudes. Délicieuse. « Tu sais pourtant à quel point je tiens à toi. ». Il se trompe. « Non. ». Je ne peux retenir cette affirmation. NON je ne sais pas. Je pensais le savoir… Mais s’il tenait à moi, ne m’aurait-il pas parlé de son Zane ? Ne m’aurait-il pas cherché durant cette longue semaine d’absence ? Je le connais, je sais que ce n’est pas son genre. Mais s’il voulait me prouver qu’il tenait à moi, me considérer comme un être normalement constitué sera la première chose à faire. Non. Je ne sais pas. J’aimerais le savoir. Éclaire-moi, ai-je envie de lui souffler. Mais il me rirait au nez. Alors, je me laisse faire. Il me serre dans ses bras et j’accepte ce contact sans broncher. Pourtant, je ne fais aucun geste pour l’encourager. Il dissimule son visage au creux de mon cou, sentir son souffle contre ma peau me fait frissonner bien que je tente de le dissimuler. Et alors que je décide de m’abandonner doucement à lui, il m’accable du coup fatal. : « J’ai été tellement attristé que tu ne viennes pas me rendre visite quand j’étais blessé… ». C’est de ma faute. C’est ce qu’il sous entend ? Que je suis une bien vilaine cousine qui ne s’intéresse nullement à son amour de cousin ? C’est donc cela sa manière de penser ?! Blessé. Et moi, ne l’ai-je pas été ? Certes, pas de la même façon, mais la douleur était à son maximum dans les deux cas. J’en suis persuadée. Mais ce qui m’énerve le plus, c’est que même si j’y avais été, je n’y aurais pas trouvé ma place. Son petit ami était là-bas, il n’avait plus besoin de moi. Il n’aura plus jamais besoin de moi… Cette vérité me frappe de plein fouet.

    Je le repousse sans ménagement. Je recule tout en gardant mon regard planté dans le sien. Je penche la tête et un sourire mauvais prend place sur mes lèvres. « Perdu. ». Oui, je ne me laisserai pas avoir. Tout son petit manège est évident et pour moi, il n’y a plus aucune vérité dans ses propos. Et si tel était le cas, je crois que je ne pourrais véritablement y croire. « Tu crois qu’il suffit d’arriver comme une fleur pour que j’oublie tout ? ». Si c’est ce qu’il croit, il se trompe et c’est bien triste pour lui. Aussi beau soit-il, aussi attendrissant peut-il m’apparaitre, je ne succomberai pas. « Je ne sais pas si j’ai de l’importance pour toi, tu ne m’as jamais donné de raisons de le penser. Comme tu l’as dit, oui, nous deux… C’est différent. Je suis d’accord avec toi. C’est différent mais en aucun cas mieux ! ». Celle-là, il fallait qu’il l’entende. Je ne pouvais la taire. Une relation différente est unique si elle a la chance d’être mieux. Et là, ce n’est absolument pas le cas. J’aurais tellement aimé pourtant. Mon sourire s’estompe enfin. Je croise les bras sur ma poitrine et l’observe. Je reste muette. Plantée là. J’ai l’air stupide sans doute, mais je m’en moque. J’ouvre la bouche mais aucun son ne s’en échappe. Alors, je la referme. Le silence persiste encore quelques secondes et je reprends. « Je t’aime. Tu le sais. Tu l’as toujours su. Et on dirait que tu prends un malin plaisir à me voir courir après toi. ». C’était sans doute cela. Il aimait me voir courir derrière lui. « Seul Merlin sait comme je t’aime. Mais toi, toi, qui sait comment tu m’aimes ? Ton Zane ? Sait-il seulement que je suis ta cousine ? Sait-il seulement que j’existe ? ».

    Un petit rictus s’élève alors dans ma gorge. « Suis-je bête, il ne me connait que trop bien. Bien que mon sortilège fût interrompu, je suis sûre qu’un Doloris ne peut sombrer dans l’indifférence de la victime visée… ». Je pose soudain ma main sur ma bouche comme une gamine qui feint d’avoir révélé un grand secret. « Oops. Ce n’était pas gentil ça, pas vrai ? ». J’ai envie de le blesser ! Je veux qu’il comprenne ce que cela fait de devoir perdre une personne que l’on aime. Soudain, amusée, je me mets à fredonner. « Le lionceau et le serpent venimeux s’alliant pour défaire la vilaine vipère. Seul le feu la consume et sa colère est désormais immuable. Oh ! Mais qu’à-t-elle fait ? Proférer des menaces et profaner un amour dissimulé. ». Ma chanson n’a sans doute ni queue, ni tête mais je m’amuse ! Plus que je cru cela possible. Je lui tourne le dos, j’avance de quelques pas et me retourne en souriant. « Tu m’as l’air fatigué ! Tu devrais aller faire un tour à l’infirmerie. Au cas où tu serais blessé… ». Cela résonne comme une menace alors que je n’essaie même pas de brandir ma baguette. J’aimerais bien voir ce que monsieur le bourreau des cœurs va me faire pour tant d’insolence. « Oh ! N’oublie pas que je t’aime, ça pourrait jouer en ma faveur… ». Je ne souffre plus, je m’amuse. Je ne me comprends plus. Et il ne me faut qu’une seconde pour réaliser ce que je viens de déblatérer. Je me mords la lèvre inférieure, regrettant déjà mon audace. Mais en aucun cas je ne m’excuserais !

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Message par Demetri Raynolds Ven 8 Jan - 18:19




    Elle cherche à jouer l’indifférente, mais la sent frémir doucement contre moi et un sourire étire mes lèvres. Elle ne peut pas me mentir, elle ne peut pas se cacher. Cela fait bien trop longtemps qu’elle me montre combien elle est prête à se perdre dans mes bras, combien elle m’aime. Elle ne peut pas clamer haut et fort, du jour au lendemain, ne plus être attaché ou dévoué à moi. Cela sonne faux, bien trop faux. Je la connais que trop bien. Et même si j’ai cru dans un premier temps, qu’elle culpabiliserait, qu’elle se confondrait en excuse avec empressement, et qu’elle chouinerait pour que je lui pardonne, je ne suis pas si surpris que ça de la voir me repousser. Elle veut jouer les difficiles, les inaccessibles. Qu’elle se fasse plaisir ! je sais qu’elle me reviendra bien vite. Tout de suite même, si j’en ai envie !

    « Perdu. » Je ne me défais pas de mon sourire en coin, sûr de moi et de son amour inconditionnel qui la pousse encore et toujours vers moi. « Tu crois qu’il suffit d’arriver comme une fleur pour que j’oublie tout ? » Oui, effectivement, c’est ce que je pense ! Ca à toujours marché comme ça jusque là après tout ! Je pouvais bien l’ignorer pendant des jours, l’envoyer promener, dès que je claquais des doigts, elle était là, prête à assouvir le moindre de mes désirs.

    « Je ne sais pas si j’ai de l’importance pour toi, tu ne m’as jamais donné de raisons de le penser. Comme tu l’as dit, oui, nous deux… C’est différent. Je suis d’accord avec toi. C’est différent mais en aucun cas mieux ! »

    Encore cette foutue manie de dire : ‘si tu ne me dis pas que tu m’aime, je n’y crois pas.’ Ils ont décidés de tous me faire chier avec ça ou quoi ? Pourtant j’ai montré plus d’affection à Eustacia qu’à n’importe qui. Alors même si je ne lui dis pas, elle devrait savoir qu’elle compte ! Mais non. Elle préfère sous entendre que notre relation ne lui convient pas ou plus. Argh ! Elle commence à me faire chier la cousine avec sa petite crise existentielle. Et maintenant elle ne cause plus, on dirait un poisson hors de l’eau à ouvrir et refermer la bouche comme ça. Bah alors ? qu’est-ce qu’elle a ? elle ne sait plus quoi dire ? J’arque un sourcil, attendant de voir si elle retrouve sa langue, et c’est apparemment le cas.

    « Je t’aime. Tu le sais. Tu l’as toujours su. Et on dirait que tu prends un malin plaisir à me voir courir après toi. » Bien sûr que j’aime ça ! J’adore me sentir désiré. Mais je ne prends pas non plus un malin plaisir comme elle dit ! Parce que c’est elle tout de même, ma Eusty. « Seul Merlin sait comme je t’aime. Mais toi, toi, qui sait comment tu m’aimes ? Ton Zane ? Sait-il seulement que je suis ta cousine ? Sait-il seulement que j’existe ? » Mais bordel, je vais devoir hurler au monde qu’elle m’est précieuse pour qu’elle cesse de me faire chier avec ça ! Zane ? Quel rapport ? qu’il sache ou non qui elle est, ça ne change rien. Je ne connais pas toute sa famille, ni même ses amis moi, et je m’en porte très bien d’ailleurs. On ne va pas commencer à faire les présentations comme si on allait se marier non plus !

    Mais elle m’intrigue bientôt, et je n’aime pas ce que j’entends.

    « Suis-je bête, il ne me connaît que trop bien. Bien que mon sortilège fût interrompu, je suis sûre qu’un Doloris ne peut sombrer dans l’indifférence de la victime visée… » Je ne viens pas d’entendre ça ! C’est impossible ! elle n’aurait pas osé ! Et puis c’est ma Eusty, ma douce Eusty ! elle ne ferait pas de mal à une mouche ! alors lancer un Doloris, je ne peux tout simplement pas y croire ! Pourtant je sais que l’amour pousse à bien des choses et la vengeance en fait partie. « Oops. Ce n’était pas gentil ça, pas vrai ? » Sa comédie me rend d’autant plus furieux. Je serre et desserre les poings avec rage. Comment a-t-elle osé s’en prendre à Zane ?! Non. Comment a-t-elle osé essayer de lui lancer un Doloris ?! Mais elle n’en a pas terminé et se met à fredonner. « Le lionceau et le serpent venimeux s’alliant pour défaire la vilaine vipère. Seul le feu la consume et sa colère est désormais immuable. Oh ! Mais qu’à-t-elle fait ? Proférer des menaces et profaner un amour dissimulé. »

    Ca bourdonne désagréablement à mes oreilles et je n’ai qu’une envie, la faire taire. Ce n’est pas possible, ce n’est pas mon Eustacia que j’ai en face de moi. « Tu m’as l’air fatigué ! Tu devrais aller faire un tour à l’infirmerie. Au cas où tu serais blessé… » Je ne suis pas fatigué, je viens juste de me prendre le plus grand coup de massue sur la tête de toute ma vie. JE n’y crois pas, je ne veux pas y croire. « Oh ! N’oublie pas que je t’aime, ça pourrait jouer en ma faveur… » C’est la goutte d’eau. Je m’élance vers elle et la saisi à la gorge alors que dans mon élan, je la plaque rudement contre un des murs en pierres.

    « T’as pas osé le toucher ?! » Je rage les dents serrées. Ma prise se fait plus ferme sur sa gorge pourtant fragile. « Tu ne sais pas ce que je serais capable de faire s’il lui arrivait quelque chose. » Ca semble clair non ? Je m’en fiche qu’elle comprenne que je puisse réellement aimer Zane. Je la met en garde. Je ne veux pas qu’elle tente quoi que se soit contre lui, sinon… « J’ai beau tenir à toi Eustacia. J’ai beau être attaché à toi et être prêt à pas mal de chose pour toi, ne joue à ça avec moi. » Parce que je ne laisserais personne lui faire du mal. Autant qu’elle le sache avant qu’elle ne commette l’irréparable.

    Je la lâche, comme si son contacte me brûlait soudainement ou comme si, elle me dégoûtait. J’ai du mal à réaliser ce qu’elle m’a dit et la façon dont elle se comporte me laisse perplexe. Jamais elle n’a été comme ça. Je me passe une main sur le visage et plante finalement mon regard dans le sien, essayant de la sonder. Et je demande doucement :

    « Qu’est-ce qui t’arrive Eustacia. T’es pas ce genre de personne… t’es quelqu’un de bien. Tu ne vas pas devenir cette personne détestable à cause de moi ? Simplement parce que je couche un peu plus souvent avec lui qu’avec un autre ? Merde Eusty ! Tu vaux mieux que ça ! » Ca m’énerve que d’imaginer qu’elle devienne toute autre à cause de ma relation avec Zane. Je lui caresse finalement la joue et souffle doucement. « S’il te plait Eusty, reste celle qui me veille. J’ai besoin de toi. » Et c’est vrai ! Merde quoi ! Elle a toujours été là. Elle est mon unique famille. La seule à qui je me sois confié à propos de Juliet. La seule qui connaisse mes cauchemars. Et j’ai besoin d’elle, de ses bras réconfortants, de son amour. Parce qu’elle m’a offert tout ça depuis tout petit, parce qu’elle n’a pas le droit de me l’enlever ! Parce que sans elle, qui chassera mes mauvais rêve et apaisera ma conscience ? Il n’y qu’elle qui en soit capable, car il n’y a qu’à elle que je me puisse me confier en étant sûr de n’être jamais jugé.
Demetri Raynolds
Demetri Raynolds
« Ne touchez pas à Zane. »

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Message par Invité Sam 9 Jan - 11:42

    Je m’amuse de Demetri comme un chat avec une souris. Je trouve cela plutôt hilarant. Mes répliques acerbes ne sont là que pour le tourmenter. Je veux qu’il comprenne que toutes ces foutaises qu’il me balance, je m’en contrefiche ! Pire même, je trouve cela ridicule. Il y a une semaine de cela, j’aurais été prête à cesser de jouer avec le feu s’il me l’avait demandé. J’aurais été capable de tuer un fantôme pour ses beaux yeux. J’aurais été capable de tout. Bien sûr, maintenant, tout cela à changé. Là seule chose que je ferais pour lui, c’est l’épargner. Mais je n’en ai pas finit de jouer avec lui, cela est certain. Il s’est joué de moi et de ma gentillesse bien trop longtemps et bien qu’il prétende le contraire, je sais que c’est le cas. S’il m’aimait, n’aurait-il pas vu ma sale manie de jouer avec le feu ? Là seule chose qu’il a fait pour cela, c’est me soigner les mains ! La bonne blague. Ce n’est pas ça que j’attendais de lui. J’attendais tellement plus. Tellement de chose. Et je sais que, désormais, je ne les aurai jamais. C’est ça qui me torture. Me dire que j’ai fais tant de chose pour ne rien avoir en retour. Je m’en tape qu’il baise son abruti de Bouffondor. Je demande simplement de ne pas être en reste. Et visiblement, cela ne lui plait pas. Je vois la colère déformé ses traits et mon sourire s’élargit davantage. Pauvre con. Il ne lui avait donc rien dit ? Peut-être aurait-il dû. Cela lui aurait épargné bien des désillusions à mon sujet. Lui, contrairement aux autres, il l’aurait écouté. Il l’aurait écouté parce que lui, il l’aime. Ça se voit dans son regard. À chaque fois que son nom franchissait la barrière de mes lèvres, ses yeux brillaient d’un éclat que je ne leur connaissais pas. Et ça, c’est l’amour ! Ce regard brillant et émouvant, il ne l’a jamais eu en me regardant. Et si je le lui faisais remarquer, il me dirait que je m’imagine des trucs. Que son regard ne brille pas lorsqu’il pense à son bien aimé et que tout cela n’est provoqué que par la jalousie qui me ronge. Touché. Je suis jalouse. Jalouse de ne pas avoir été capable de lui offrir moi-même l’amour. Et même si je déteste ce qui nous arrive, je suis contente pour lui. Lorsqu’il mourra, il aura eu la chance de connaître le bonheur. Et même si cela ne fut pas avec moi, je dois avouer que cela me rassure.

    Mais mes belles pensées s’estompent bien vite quand mon dos heurte violemment un mur et que sa main serre étroitement mon cou. Je ne peux plus respirer. Sa pression est trop forte. Mon dos est endolori par la férocité avec lequel il a rencontré son fléau. Il m’est impossible de respirer. Mes joues s’empourprent, j’en suis certaine. Pourtant, je ne fais absolument rien pour me débattre. Non, je ferme les yeux et sourie. Je sais qu’il ne va pas aimer ça, mais s’il m’achevait maintenant, tout serait finit. Il reprendrait sa triste existence en main et oublierait celle qui l’avait tant blessé avant de l’abandonner. Mais le plus drôle dans cette histoire, c’est qu’il ne pourra s’empêcher de s’en vouloir. Alors, oui, j’ai envie qu’il ne desserre jamais cette étreinte. J’ai envie d’y succomber. Comme ça, lorsqu’il devra m’enterrer il se dira que tout était de sa faute. Et il n’aura pas tort. « T’as pas osé le toucher ?! ». J’ai envie de rire mais son emprise est encore renforcée et cela m’est donc impossible. Mais je ne me désempare pas de mon sourire. Allez ; serres ! Oublie-moi, tue-moi, et épargne à mon cœur le tourment du tien. « Tu ne sais pas ce que je serais capable de faire s’il lui arrivait quelque chose. ». Bien sûr que je le sais ! Crétin ! J’ai envie de lui hurler que je sais exactement de quoi il parle. Qu’une personne compte tout autant pour moi. Et que cette personne, c’est lui. Ce n’est pas que je sois amoureuse de lui, comme lui l’est de Zane, non ça n’a absolument rien à voir ! Je l’aime parce qu’il est tout ce qui me reste de positif dans ce monde à la con. Ma vie n’est qu’une vaste foutaise. Je ne suis qu’une manipulatrice et quand on regarde de plus près mon entourage, je n’ai que lui. Les autres… Tous de petites poupées de chiffons dans la collection de pantins. Les amitiés que j’ai pu créer se sont brisées tôt ou tard ! Alors, je n’ai rien à perdre. Serres.

    Il n’entend pas les cris de mon cœur qui lui intime de m’achever. Pourtant, il hurle assez fort sa douleur pour dire qu’il l’entende. « J’ai beau tenir à toi Eustacia. J’ai beau être attaché à toi et être prêt à pas mal de chose pour toi, ne joue à ça avec moi. ». Jouer ?! Mais bien sûr que je vais jouer. Croit-il sérieusement que je vais le laisser vivre son parfait petit amour sans pour autant essayé de le briser ? Est-il stupide à ce point ? Il sait que je l’aime et que je n’ai pas envie de le blesser, du moins, pas réellement. Il ne s’imagine pas à quel point je pourrais changer après cet épisode. Alors, il faut qu’il serre encore et toujours et enfin m’apaise de cette situation débile qui n’apportera jamais rien de bon. Mais voilà qu’il me relâche. Je respire de nouveau à grande bouffée d’air. Ce n’est pas ce que je voulais, mais je ne peux m’en empêcher. Il a décidé de me faire chier aujourd’hui ? Abruti. Le seul truc que je lui réclamais, il n’est même pas fichu de me l’offrir ! A quoi bon alors. Et puis ; il se passe la main sur le visage et me regarde avec ce drôle d’air sur le visage. Quoi ? Tu veux ma photo ? Et voilà qu’il commence à me parler d’une voix quasi inaudible ! Et pépé, t’as peur de me rendre sourde avant l’heure ? « Qu’est-ce qui t’arrive Eustacia. T’es pas ce genre de personne… t’es quelqu’un de bien. Tu ne vas pas devenir cette personne détestable à cause de moi ? Simplement parce que je couche un peu plus souvent avec lui qu’avec un autre ? Merde Eusty ! Tu vaux mieux que ça ! ». Alors là. J’ai envie de me marrer. D’ailleurs mes lèvres frémissent alors que je retiens un éclat de rire.

    Quelqu’un de bien. Si tu m’aimas, tu me connaîtrais. Si tu savais qui j’étais, tu ne me placerais pas de ce côté de la balance. Devenir une personne détestable ? Mais je l’ai toujours été ! Ouvre les yeux mon grand ! A cause de lui ? Et voilà que monsieur se prend pour le centre du monde, là, j’ai envie de gerber. Même si c’est potentiellement vrai, il n’a pas à penser que je suis la personne que je suis à cause de lui ! Je ne veux pas le salir de mon image de marionnettiste à la con ! Et voilà qu’il va me donner la fréquence avec laquelle ils baisent. Génial. Comme si ça pouvait m’intéresser. J’ai envie de lui dire tout ça à lui, mais son regard et la certitude avec laquelle il prétend que je vaux mieux que ça me bloque. Il a tort. Tellement tort. Pourquoi ne s’en rend-il pas compte ? Perdue dans cette analyse incongrue de sa stupidité évidente, je ne vois pas qu’il approche ses doigts de ma joue. Et lorsque je les sens, je sursaute. Pourquoi est-il encore là ? Que veut-il de moi ? Il semble enfin décidé à me répondre on dirait. « S’il te plait Eusty, reste celle qui me veille. J’ai besoin de toi. ». Et moi ? J’en ai marre. C’est toujours lui, lui, lui et encore lui ! Mais bordel, regarde le monde qui t’entoure Dem, tu verras qu’il n’est pas composé que pour des gens comme toi ! Pourtant, j’entends sa demande. Et elle me touche. J’ai envie de jouer les durs. J’veux lui rire au nez ! Lui dire qu’il se fout le doigt dans le cul et profondément. Et je le ferais avec cette même vulgarité… Si seulement je pouvais… Si…

    Exaspérée et fatiguée, je me laisse glissée le long du mur. Je serre mes jambes contre ma poitrine et enfui mon nez dans mes genoux. Je ne veux pas qu’il voit les larmes qui coulent sur mes joues. Je ne veux pas qu’il voit que j’ai mal et que tout ce qu’il pense comprendre n’est rien à côté de la réalité. J’ai mal ai-je envie de hurler. Regarde-moi. Je ne suis qu’une coquille vide. Une coquille vide et désormais, délaissée de tous. Mes ongles s’enfoncent dans la cher de mes bras. Je serre si fort que du sang commence à couler. Mais je m’en moque. Le sang ne pourra jamais couler avec la même abondance que mes larmes. Mais il ne sert à rien de se cacher. De toute façon, notre relation est brisée. Alors, je relève la tête et regarde un point à l’horizon, droit devant moi, entre ses jambes. Je ne veux pas le regarder lui. « Tu trompes Demetri, tu sais. ». Oui, il se trompe. Sur toute la ligne. Et j’aimerais qu’il puisse le comprendre. « Je ne suis pas quelqu’un de bien. Tu as déjà vu quelqu’un de bien lancer un sortilège impardonnable toi ? Tu as déjà vu quelqu’un de bien se montrer cruel juste pour le plaisir de blesser l’autre ? Non. Ca n’existe pas. Par définition, je ne suis pas quelqu’un de bien. ». C’est évident. Tout le monde le sait, alors pourquoi ne le voit-il pas ? « Tu as besoin de moi ? Et toi, tu étais où quand, moi, j’avais besoin de toi ? Laisse-moi deviner, dans son lit ?! ». Je regrette d’aborder encore ce sujet à la con ! Mais c’est plus fort que moi. « Tu sais, je m’en fiche que tu le baises ! ». Cette vulgarité ne me ressemble pas. Mais j’veux qu’il comprenne. « T’en as baisé tellement, des putains de cons ! ». Et pas que ça. « Et moi, comme une conne, je passais derrière. Non, je m’embrouille, tu les avais eux pour ça. Mais j’veux dire que je passais après eux. ». Et c’était vrai. « Tu crois que ça me faisais quoi ? Je ne suis pas un jouet que tu sors de son placard quand tu en as envie Dem. Je vaux mieux que ça, tu l’as dit toi-même. ». Pour une fois, on est d’accord sur quelque chose. Je relève la tête et regarde son beau visage. Et dans un souffle, je lui murmure le fond de ma pensée. « Je t’aime tellement, que parfois, j’aimerais en crever tant ça fait mal. ». Je l’aime parce que c’est mon cousin et que je veux juste l’avoir pour moi. Non parce que je suis amoureuse de lui, mais parce que c’est tout ce qu’il me reste.

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Message par Demetri Raynolds Dim 10 Jan - 16:31




    Je n’aime pas ce que je vois, ce que j’entends. Jamais Eustacia ne s’est montrée comme ça. Elle est douce, fragile et elle a besoin de moi pour la protéger de ces cons qui la rendent malheureuse. Oui, je suis un peu son grand frère, celui que j’aurai dû être pour Juliet, j’essaie de me rattraper avec elle à défaut de pouvoir le faire avec cette sœur disparue trop tôt. Et en même temps, je joue avec elle, de son amour, de sa passion et de sa dévotion. De tout ce qu’elle est prête à m’offrir pour me faire plaisir. En même temps, pourquoi ne pas en profiter ? Elle est toujours là quand il le faut, garde le silence si le besoin en est, se déshabille sans que je n’ai à le demander. Me veille parfois, me console de mes cauchemars et apaise ma conscience. Oui je l’aime ma cousine et à côté de ça, je la traite comme un objet parce que c’est ce pour quoi elle se fait passer. J’aime ça. Mais elle, non. Je pensais pourtant que c’était son choix, son désir. Qu’elle voulait se plier en quatre pour moi, sans rien demander en échange, apparemment non, et c’est ma liaison avec Zane qui aura été la goutte d’eau. Mais pourquoi ? Je n’ai jamais dit, ni montré l’aimer plus qu’un autre. L’aimer tout court même. Mais il faut croire qu’elle me connaît la cousine. Si bien qu’elle a même peut-être vu l’importance qu’il prenait pour moi bien avant que moi-même, je ne m’en rende compte.

    Et elle est las ma belle brune, de tout ceci. Tellement, qu’elle se laisse tomber le long du mur contre lequel je la brutalisais quelques instants auparavant. Je reste muet, la regardant se recroqueviller sur elle-même. A défaut de voir ses larmes qu’elle dissimule, je les devine, mais se sont ses ongles meurtrissants sa chair qui retiennent toute mon attention. Et je fixe ses petites blessures qu’elle s’inflige toute seule tandis qu’elle relève la tête et prend la parole.

    « Tu te trompes Demetri, tu sais. » Je hausse un sourcil. Ah oui ? Et en quoi je me trompe exactement ? « Je ne suis pas quelqu’un de bien. Tu as déjà vu quelqu’un de bien lancer un sortilège impardonnable toi ? Tu as déjà vu quelqu’un de bien se montrer cruel juste pour le plaisir de blesser l’autre ? Non. Ca n’existe pas. Par définition, je ne suis pas quelqu’un de bien. » C’est elle qui se trompe ! Et j’ai bien envie de le lui dire… elle n’est pas mauvaise, elle a juste commis une erreur. La jalousie l’y ayant poussé. Je ne peux pas lui en vouloir dans le fond. Enfin si un peu, parce qu’il s’agit de Zane. Mais ne suis-je pas moi-même coupable ? Je lui ai imposé ça, sans me préoccuper d’elle.

    « Tu as besoin de moi ? Et toi, tu étais où quand, moi, j’avais besoin de toi ? Laisse-moi deviner, dans son lit ?! »

    C’est un nouveau dur que je me prends en pleine tête. Mon égoïsme n’a-t-il pas de limite ? Je me suis toujours foutu des sentiments des autres, de leurs besoins. Eustacia autant que les autres, surtout qu’elle ne disait jamais rien. Mais là qu’elle me met face à la réalité, c’est difficile de l’encaisser. Pourtant elle a raison. Toujours là pour moi et moi ? Avant lorsque je savais qu’on la blessait ou autre, je vengeais son honneur bafoué, c’était mon rôle. Mais depuis que Zane est entré dans ma vie, je l’ai délaissé, complètement. Et si elle n’avait rien dit, si elle avait comme toujours gardé le silence face à mon égoïsme légendaire, je n’aurais rien vu et je n’aurai pas cherché à le voir. J’aurai continuer de mener ma vie avec lui en la laissant elle de côté. Parce que soyons réaliste, depuis que je l’ai lui, je ne ressens plus le besoin de l’avoir elle. Les caresses que je lui procurais… je ne lui en ai pas offerte depuis combien de temps ? Parce que Zane me suffis. Si ce n’est pas une découverte ça ! Mais alors que je lui demande de ne pas m’abandonner, de rester celle qui me veille, moi qu’est-ce que je fais ? Le contraire. Je m’éloigne d’elle.

    « Tu sais, je m’en fiche que tu le baises ! T’en as baisé tellement, des putains de cons ! Et moi, comme une conne, je passais derrière. Non, je m’embrouille, tu les avais eux pour ça. Mais j’veux dire que je passais après eux. » Et alors ? J’ai toujours cru qu’elle s’en accommodait très bien. Après tout nous ne nous sommes jamais rien jurés ! Nous passons juste un peu de temps ensemble, pour nous distraire et nous faire plaisir. Mais il n’y avait aucun engagement, juste du plaisir. Je pensais qu’elle le voyait ainsi aussi. Pas qu’elle en souffrait. Après tout, elle avait des mecs, elle aussi. Comment aurais-je pu le deviner ?

    « Tu crois que ça me faisais quoi ? Je ne suis pas un jouet que tu sors de son placard quand tu en as envie Dem. Je vaux mieux que ça, tu l’as dit toi-même. »

    Elle a raison, c’est exactement ce qu’elle est. Un jouet avec lequel je m’amusais quand et seulement quand j’en avais envie.

    « Je t’aime tellement, que parfois, j’aimerais en crever tant ça fait mal. »

    Ca suffit, j’en ai assez entendu !
    Je m’approche et m’accroupis pour me mettre à sa hauteur. Mes bras l’enlacent et je la serre contre moi. C’est fini, je vais remédier à tout ça.

    « D’accord Eusty, j’ai compris. » Je murmure doucement et resserre un peu mon étreinte, avant de reprendre. « C’est à ton tour d’être heureuse. Dis-moi ce que tu veux, ce que je dois faire. » J’embrasse son front et plante mon regard dans le sien. « Ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai beau être un con égoïste, tu en as suffisamment bavé. »

    J’attrape ses joues entre mes mains et maintient son visage face au mien. « Je vais prendre soin de toi. Je ne ferais pas la même erreur qu’avec Juliet. » Evoquer ma sœur me fait grimacer quelque peu, c’est toujours douloureux de parler d’elle, même dix ans plus tard. Le plus important là, c’est que je ne mens pas. Je ne cherche pas un moyen de la manipuler pour qu’elle me revienne complètement et me soin dévoué corps et âme à nouveau. Non, je suis sérieux. Elle est tout ce qu’il me reste, ma famille, je ne l’abandonnerais pas même en étant le pire con que la terre ait porté.

    « Dis moi Eustacia… Confie moi ce que tu désir et je le ferais. » Je caresse doucement ses cheveux et frôle ses lèvres pour ne pas la brusquer. Elle est déboussolée par tout ça j’imagine. Il lui a fallut du courage et surtout elle devait être à bout pour me balancer tout ça, alors j’essaie de la ménager un peu. Oui, ce n’est pas moi. Mais c’est Eustacia et c’est… différent.
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Message par Invité Dim 17 Jan - 10:57

    Je viens de livrer mon cœur à la seule personne qui compte pour moi. Je lui ai donné toutes les ficelles pour le briser. Il peut faire de moi ce qu’il veut désormais. Finit la marionnettiste, je ne suis que son pantin. Le pantin de mon destin enfouit entre ses mains. J’ai tout gâché. J’aurais pu me taire, faire l’enfant sage qu’il a toujours vu en moi. Mais je suis bien trop lasse de mentir, bien trop lasse de faire comme si tout allait bien lorsque mon cœur cri à la trahison. J’aurais pu m’amuser de mon côté, l’oublier simplement… Mais comment aurais-je fait pour survivre à cela ? J’ai beau prétendre être forte et n’avoir peur de rien, je suis un être humain. Peut-être pas semblable aux autres, peut-être un peu différente et plus névrosée, mais un humain tout de même. Et c’est ce côté humain que je dois préserver. Et si je veux le garder, l’avoir toujours planqué au fond de moi, j’ai besoin de Demetri. C’est le seul qui fait naitre en moi des sentiments divers et variés. Autant l’amour que la colère, l’affection que la douleur. Ils s’entremêlent en une valse périlleuse ; mais qui en est le guide ? Je n’en sais rien et c’est ça qui me fais peur. Si c’est lui, il a réussi à me perdre en chemin. Il me marche littéralement sur les pieds. Si c’est moi, je m’embrouille et parvient même à le faire douter lui. Dans les deux cas, c’est lui qui gagne le combat. Parce qu’il ne s’agit pas de n’importe qu’elle danse, c’est celle de nos sentiments. C’est mon cousin. Je suis sa cousine. Il ne doit pas me blesser, il doit me protéger. Je ne dois pas me mettre dans ses pattes et ne rien faire pour le nuire… C’est tellement simple de dire ça. Tellement. Pourtant, il est beaucoup plus difficile d’agir de la sorte et je l’ai compris à mes dépends.

    Mes joues sont encore humides alors que je libère enfin ma conscience de ce poids trop lourd à porter. Oui je l’aime, à en mourir. Il ne le voit pas ? Croit-il vraiment que tout ce qu’il a fait jusqu’ici ‘était bon pour moi..? Je ne sais pas ce qui se trame dans sa tête alors que je pose mon regard sur lui, mais je suis soulagée de voir, qu’au fond, je ne le laisse pas totalement indifférent. Il s’accroupi à ma hauteur et m’enlace de ses bras. J’accepte cette étreinte avec indifférence. Je suis encore lasse et il me faudra plus qu’une simple accolade pour aller mieux. « D’accord Eusty, j’ai compris. ». Ah oui ? Et compris quoi au juste ? J’aimerais le savoir. Il ressert son étreinte et souffle à mon oreille quelques mots apaisants. . « C’est à ton tour d’être heureuse. Dis-moi ce que tu veux, ce que je dois faire. ». Cette fois, je m’abandonne à ses bras. La douceur de sa voix, la chaleur de ses bras… J’aime tellement ça et j’ai l’impression que c’est la première fois qu’il me voit. J’ai à nouveau l’impression de compter et cela ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Je soupire d’aise tout contre lui. C’est lénifiant, adorable même. Et j’apprécie cela tant qu’il me l’offre. Parce que j’ai bien peur que tout cela ne soit que des mots… Toujours des mots…

    Ses lèvres s’écrasent contre mon front et un petit sourire attendris s’immisce sur mon visage désormais paisible. Je suis bien, j’ai l’impression que tout va aller mieux désormais. Que ma vie est parfaite et que je n’ai plus rien à lui réclamer. Son regard dans le mien me conforte dans cette idée. Je suis « heureuse ». Autant que je puisse l’être, il me semble. « Ce ne sont pas des paroles en l’air. J’ai beau être un con égoïste, tu en as suffisamment bavé. ». Sur ce point, je suis d’accord avec lui, mais pas pour tout. J’espère qu’il pense ce qu’il dit et que tout cela n’est pas des inepties balancées à la première idiote venue. C’est un con égoïste, il le dit lui-même… Alors comment être sûre que ce qu’il dit n’est pas que du vent... Il y croit sans doute pour le moment, il est persuadé qu’il respectera sa promesse mais avec le temps… N’oubliera-t-il pas tout cela ? C’est ce qui m’inquiète. Mais lorsque ses mains s’emparent de mon visage, je me laisse faire, docile. Plongé dans la beauté de ses yeux, je m’égare quelques secondes, je ne sais où. Mais lorsque je viens à la réalité, ce que j’entends me déplait quelque peu. « Je vais prendre soin de toi. Je ne ferais pas la même erreur qu’avec Juliet. ». Il fait la moue et j’ai envie de l’imiter. Mais je me retiens. J’aime savoir qu’il veut prendre soin de moins et qu’il compte le faire, mais je n’aime pas savoir qu’il rabat sa culpabilité sur moi. Je ne suis pas Juliet. Et je ne serai jamais Juliet. Je sais qu’il aurait préféré que ce soit elle à ma place… Pourquoi faut-il qu’il gâche toujours tout ?

    J’ouvre la bouche pour lui murmurer que je ne suis pas sa sœur et qu’il n’a pas besoin de me protéger. Je veux qu’il sache que je suis forte et grande, capable de me débrouiller seule. Mais ça confiance me semble soudain inexistante. Croit-il que je serais capable de me noyer dans la première tasse thé rencontrée ? « Dis-moi Eustacia… Confie moi ce que tu désir et je le ferais. ». A nouveau j’oublie toutes les pensées négatives qui m‘empêchait de voir le bien fondé de sa requête. Ce que je désir ? Moi-même je l’ignore ! Je ne sais pas ce que je veux de lui… Il me caresse les cheveux et ses lèvres frôlent les miennes. J’ai envie de le repousser. Je ne veux pas qu’il m’embrasse. Après tout, maintenant, il est rangé. Il a un petit copain fixe et je ne veux pas m’immiscer entre eux. Bien sûr, je hais celui que me l’a volé. Mais avec lui, il est heureux. Alors, je n’ai rien à dire. Soudain, l’évidence m’apparaît, si je ne sais pas ce que je veux de lui, c’est parce que je ne veux rien. Absolument rien. Alors, je le regarde avec un sourire ému aux lèvres. Il est tellement beau… Et visiblement, il n’a pas que cela pour lui. Il est également adorable. À cette pensée, un rire rauque m’échappe. « Tu es adorable. ». Oui, il l’est et pourtant, ça ne lui ressemble pas. C’est à la fois plaisant et effrayant.

    Je lui caresse tendrement la joue, du bout des doigts. « Tu sais, je ne suis pas Juliet… Je ne suis pas ta sœur. Tu n’as pas besoin de prendre soin de moi. Je suis grande. ». Je sais que ces mots vont être durs à entendre pour lui, mais je préfère mettre les choses au clair. « Tu n’as pas fait d’erreur. Tu as juste… ». Je souris à nouveau et dépose un petit baiser sur sa joue. « Été heureux, et on ne reproche pas aux gens d’être heureux ! ». Non, c’est le genre de chose que l’on ne fait pas. Au contraire. « Et puis, je suis contente de savoir que tu es bien avec lui. Bon d’accord, il me tape légèrement sur le système et il ne t’arrive même pas à la cheville mais… ». Je m’arrête soudain, consciente d’aller trop loin. Je sais qu’il ne va pas aimer ses paroles, mais honnêtement, je n’avais pu les retenir. C’était le fond de ma pensée. « Je ne veux rien, Demetri. ». Je répondais enfin à ses questions sans en faire des tonnes. Je pose mon front tout contre le sien et lève les yeux pour croiser les siens. « Je ne te demande pas de penser à moi, mais juste de ne pas m'oublier... ». Oui, c’était tout ce que je voulais. Ne pas être de trop. « Si… Si je t’avais demandé de le quitté… Tu l’aurais fait ? ». Je sais que cette question est déplacée et j’ai besoin de savoir. Je me détache de lui et porte les yeux sur la marque des bras. Je ne peux m’empêcher d’être surprise en voyant le résultat, je ne pensais avoir été si… « Mince. Il me faut un bisou magique ! ». Je dis ça telle une gamine qui découvre un genou ensanglanté après avoir essayé de rouler avec un vélo sans les petites roues. Je le regarde et sourie. « Tu vas me le présenter ? ». Je passe du coq à l’âne sans vraiment savoir où je veux aller. Je veux profiter de cet instant rien qu’à nous deux, mais en même temps j’aimerais savoir ce qu’il va se passer après…

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Il n'y a qu'un pas ; Dem. Empty Re: Il n'y a qu'un pas ; Dem.

Message par Demetri Raynolds Ven 22 Jan - 18:29




    Elle est surprise, je peux facilement le deviner. Cela ne me ressemble en rien d’agir de la sorte. Faire passer le bonheur des autres avant le mien. Demander ce qui est dans mon pouvoir pour satisfaire autrui. Jamais je n’ai agis de la sorte auparavant. Eustacia le sait, et c’est sûrement pour cette raison qu’un sourire ému prend place sur ses lèvres. Parce qu’elle sait qu’elle est la première à qui je fais une telle proposition. La seule et très certainement la dernière. Cela ne lui prouve que d’autant plus qu’elle m’est précieuse et que même si je ne lui montre pas, je l’aime. Un rire lui échappe et je lui souris en retour, me doutant de la cause. Elle est juste contente que je la considère ainsi et que je cherche à prendre soin d’elle malgré que j’aie pu la délaisser ces dernier temps.

    « Tu es adorable. »

    Je grimace quelque peu. Adorable c’est pour les filles et les faibles. Certainement pas pour moi. Voilà pourquoi je ne me montre pas aussi sympa d’ordinaire. Tout de suite on vous trouve adorable. Beurk ! Mais j’oublie bien vite ce petit désagrément qui se retrouve balayé par les doigts d’Eustacia sur ma joue.

    « Tu sais, je ne suis pas Juliet… Je ne suis pas ta sœur. Tu n’as pas besoin de prendre soin de moi. Je suis grande. »

    Je sais qu’elle n’est pas Juliet ! J’ai envie de le lui hurler, mais je me tais, conscient de l’avoir suffisamment chamboulée comme ça. Il est vrai aussi qu’elle n’est pas ma sœur. Pourtant j’éprouve ce besoin de la protéger comme telle. Eustacia a pris un peu cette place auprès de moi après son décès. Normal, elle a veillé continuellement sur moi. Et même si de nous deux, c’est elle la plus jeune, elle a plus endossé le rôle de grande sœur à chaque fois qu’elle venait me réconforter. Mais entre frère et sœur, on ne fait pas ce que nous faisons tous les deux. Ca, c’est une autre histoire, car Eustacia et moi partageons certaines choses que j’aime à garder pour nous.

    « Tu n’as pas fait d’erreur. Tu as juste… » Elle m’arrache de mes pensées et je focalise de nouveau toute mon attention sur elle, tandis qu’elle embrasse tendrement ma joue. « Été heureux, et on ne reproche pas aux gens d’être heureux ! » Moi je lui en aurais voulu. Si elle avait trouvé l’amour et qu’elle l’avait vécu sans se soucier du reste, comme je l’ai fait, je lui en aurais voulu de me délaisser. Je lui aurait très vite fait remarquer, la culpabilisant le plus possible jusqu’à ce qu’elle se sente assez mal pour me revenir complètement ou toujours me faire en premier, avant son amour. Je l’ai déjà dit : je suis un putain d’égoïste.

    « Et puis, je suis contente de savoir que tu es bien avec lui. Bon d’accord, il me tape légèrement sur le système et il ne t’arrive même pas à la cheville mais… »

    Je souris, arborant mon petit air supérieur.

    « Bien sûr qu’il ne m’arrive pas à la cheville. Personne ne peut prétendre une telle chose. » Mon sourire se fait malicieux. J’ai beau jouer les fier, il n’empêche que Zane vaut bien plus que ce que je dis, même en plaisantant.

    « Je ne veux rien, Demetri. Je ne te demande pas de penser à moi, mais juste de ne pas m'oublier... »

    J’attrape ses mains dans les miennes et je les embrasse tendrement. Elle se sacrifie quelque part, en ne me demandant rien d’autre que de ne pas l’oublier, j’ai sa permission pour continuer cette liaison en ayant bonne conscience. Je sais qu’elle fait uniquement pour mon bonheur. Elle se sacrifie encore une fois pour moi, et l’égoïste que je suis ne va pas chercher plus loin à essayer de la convaincre de demander réellement quelque chose. Ma conscience – si tant est que j’en ai une – se contentera de ça. Je lui ai proposé, elle a seulement demandé à ne pas être abandonné au bord de la route, j’y veillerais, c’est tout.

    « Si… Si je t’avais demandé de le quitté… Tu l’aurais fait ? »

    Mes lèvres cessent de cajoler ses mains et je relève doucement la tête pour lui faire face. Le quitter ? Est-ce que je l’aurais fait ? Mais elle ne me laisse pas le temps d’aller plus loin dans ma réflexion, ni même de lui répondre, que déjà elle change de sujet.

    « Mince. Il me faut un bisou magique ! »

    Je souris tendrement et me saisi cette fois de ses bras que je parcours de mes lèvres à plusieurs reprises. Mais elle n’a pas fini de me tourmenter avec ses questions ma belle cousine.

    « Tu vas me le présenter ? »

    Décidemment elle a le don de me poser les mauvaises questions, pourtant je lui réponds sans détour, aucun. « Non. »

    Je sais que ça ne va pas lui plaire, qu’elle risque même d’être blesser. Elle va sûrement s’imaginer tout un tas de chose, comme le fait que je puisse avoir honte d’elle, ce qui est totalement faux. Je me relève finalement, la délaissant. Je suis ennuyé, et ça se voit, autant à ma façon de me mordiller la lèvre que de passer une main dans mes cheveux. Mais finalement je ne laisse pas plus le silence s’installer entre nous et je lui explique.

    « Si je te le présente, à toi, ma cousine, ça voudra dire que c’est du sérieux. Ca sera comme une sorte d’officialisation tu vois. Tu ne présente pas tout tes amants à ta famille. Tu comprends ? »

    Tu comprends que je suis un lâche ? que j’ai peur de passer par là, de franchir cette ligne qui signifiera que lui et moi, c’est réel. Pourtant je le sais. Mais le présenter… j’en frissonne rien que d’y penser. Mais il n’y a pas que ça non plus et d’ailleurs je reprends la parole dans le but de le lui dire.

    « Il ne faut pas oublier non plus Eusty, que tu as tenté de lui jeter un doloris. Je crains fort qu’il l’ait encore en travers de la gorge et franchement, tu peux le comprendre. »

    Ce que je trouve étrange par contre, c’est qu’il ne m’en ait pas parlé. Ce n’est pas quelque chose d’anodin pourtant. Mais l’aurais-je seulement cru ? Certainement pas. Eustacia, lancer un Doloris ? Je lui aurais ri au nez et j’aurais prétexté une jalousie à l’origine d’un tel mensonge.
    Mais je me perds dans mes pensées alors que j’ai peut être froissé ma douce cousine. Alors je me rapproche d’elle, et lui avoue ce que je n’ai pas pu lui dire plus tôt, pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas secondaire dans ma vie.

    « Tu sais, si tu me l’avais demandé… oui, je l’aurai quitté. Parce que tu comptes vraiment pour moi Eustacia. Tu le sais, non ? Alors si c’était ce qu’il fallait pour te voir heureuse, je l’aurais fait. »

    Je suis sérieux. Je l’aurais fait pour elle. J’en suis intimement persuadé. Mais qui me dit que j’aurais été jusqu’au bout ? Qui me dit qu’en voyant les grands yeux de mon Gryffondor, je n’aurais pas vu ma résolution s’envoler ? Parce que je l’aime ce petit lion têtu et un peu trop paranoïaque. Je le savais déjà, mais quelle merde !
Demetri Raynolds
Demetri Raynolds
« Ne touchez pas à Zane. »

♦ HIBOUX POSTÉS : 1972
♦ ARRIVÉE : 11/10/2009

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