Just A Thing... Forget About It [Curtis]

Des traits, des lignes, des courbes, des formes, des volumes, de belles perspectives… Voilà ce qui occupait depuis un moment le temps libre de Tanya. La belle passait des heures entières en compagnie de son crayon et de son carnet de croquis. Littéralement désemparée depuis quelques temps, plus précisément depuis le bal de Noël, elle s’était renfermée dans son monde, sa bulle. Dessiner lui permettait d’extérioriser toute cette incompréhension, cette confusion qui planait autour d’elle. Elle ne se remettait toujours pas d’avoir agi avec autant de vulnérabilité lors de cette grande soirée gâchée par ces évènements si tristes et déchirants. Pourquoi avait-elle succombée avec autant de facilité aux avances de Curtis Cullen ? Bien sûr il avait du charme, il était beau parleur, plutôt irrésistible… Mais faillir ainsi alors que d’autres personnes étaient en train d’essayer de sauver leur peau. Ca c’était absolument impardonnable. Et s’il n’y avait eu que cela ! Non, il avait fallu que Bonnie et Carter les surprennent en train de se rhabiller. Qu’allait penser Danes après ça ? Tanya se sentait honteuse depuis ce jour, complètement perdue et terriblement gênée de ce qu’elle avait fait. Comme si elle n’avait pas assez de soucis comme ça. Tout ça venait la blesser encore plus et lui faisait perdre considérablement ses moyens ainsi que sa stabilité si fébrile. Car psychologiquement parlant on ne pouvait pas dire que la jeune Ryan était équilibré… Ses sautes d’humeurs se faisaient de plus en plus nombreuses et son caractère se dégradait de jour en jour. Et ce n’était qu’en dessinant qu’elle arrivait à oublier tout ça… Ou du moins ça lui faisait du bien.

Elle errait donc la plupart du temps seule dans les couloirs, pensive. Elle s’installait dans de petits coins lorsqu’elle laissait aller ses talents de dessinatrice et ne parlait plus beaucoup sauf avec quelques amis qui lui répétaient d’oublier cette histoire et d’aller de l’avant. Pas facile mais elle y arriverait surement avec le temps. Enfin elle s’était résolue à éviter le plus longtemps possible ce Curtis Cullen… Ne plus croiser son regard, ne plus se faire remarquer, devenir totalement inexistante à ses yeux était le mieux à faire pour la jeune femme. Alors dès qu’il était dans les parages elle faisait en sorte de filer aussi vite que possible. Rien que de le voir, cela la rendait malade. Si seulement elle s’était écoutée le soir du bal et était restée dans son lit… Rien de tout ça n’aurait eu lieu. Malheureusement pour elle il ne s’agissait pas d’un cauchemar mais bel et bien de la réalité. Elle avait aussi décidé de rester à l’écart de Carter, tellement elle avait honte de ce qu’il pouvait penser d’elle. Finalement il fallait vraiment qu’elle se décide à tourner la page, mais ce n’était pas gagné. Elle avait besoin d’aide, mais à qui le demander…

En cette journée plutôt ensoleillée elle avait décidé de profiter de l’air extérieur pour aller encore et toujours dessiner. Rien de tel qu’un petit moment à l’air frais pour aller mieux. Elle avait beau paraître détendue, elle ne le serait que lorsqu’elle serait en train de gribouiller quelques esquisses. Elle trouva très vite un petit coin tranquille dans le parc, un banc assez isolé. Elle serait tranquille. Elle posa son sac à côté d’elle puis fouille un moment pour trouver tout ce qu’il lui fallait. Elle sortit alors un carnet et un crayon. Mais lorsqu’elle ouvrit le carnet elle se rendit compte qu’il s’agissait d’un ancien petit répertoire à dessin. Elle le feuilleta un instant… Mais elle tomba sur un portrait d’un certain Serpentard… Cullen évidemment. Pas étonnant en y réfléchissant bien car elle avait tendance à dessiner la plupart des gens qu’elle pouvait croiser dans le château. Elle n’avait pas besoin de les avoir immobile devant elle pour pouvoir les dessiner, elle se rappelait toujours bien des gens. Elle était très physionomiste. Cette découverte ne la laissa pas de marbre. Elle déchira la page et la chiffonna avant de la jeter par terre. Le morceau de papier lui s’éloigna tranquillement poussé par le vent qui soufflait légèrement… Calmée elle sortit son autre carnet et se mit à dessiner. Entament une reproduction du château qui s’élevait en face d’elle.

Depuis quelques temps, je ne supporte plus d’être enfermé dans ce château. Chaque jour, j’attends avec impatience le moment où je pourrai m’évader. Le parc n’est qu’une vague compensation mais c’est déjà mieux que ce sentiment d’étouffer entre ses murs. J’ai besoin de changements, de nouveauté ou je vais finir par devenir dingue ! Alors que la fin du cours est annoncée, je ne prends pas le temps de repasser par mon dortoir. Je n’ai aucune envie de croiser Paris ou encore Samaël. Pour des raisons très différentes, je vous l’accorde mais le résultat est le même. Pour le moment, je me trouve largement plus d’affinités avec les personnes en dehors de ma maison. Je ne me l’explique pas vraiment, c’est juste une constatation évidente. Me précipitant vers le parc, je monte les marches quatre à quatre, je ne prends pas le temps de regarder autour de moi. Je n’ai plus cette même assurance lorsque je traverse les couloirs. Je ressemble plutôt à quelqu’un qui aurait sans cesse le diable aux trousses. Ce besoin de fuir transpire par tous les pores de ma peau. Je ne me reconnais plus, je ne me comprends plus !

Déboulant enfin dans le parc, j’inspire profondément. Au contact de l’ai frais qui emplis mes poumons, un sourire effleure mes lèvres. Je ne prends que quelques secondes pour profiter d’un rayon de soleil qui heurte ma peau. Mes yeux se plissent et aussi rapidement que je suis arrivé, je m’éloigne dans le vaste parc. Relevant le menton, je lutte avec moi-même. Je me mets au défis car je sais que je ne supporterai pas bien longtemps de rester seul. La solitude ne me convient pas, j’ai bien trop besoin du regard des autres que pour évoluer en reclus. Il va falloir que je me reprenne et que j’affronte Sam. Cela fait trop longtemps que je fais profil bas. Sentant une bouffée d’orgueil montée du creux de mes entrailles, je me sens revivre pendant quelques secondes. Le vrai Curtis reviendrait il doucement à la charge ? Je l’espère sincèrement. Mes pas ne me mènent pas vers un but précis, je me contente de errer en faisant de mon mieux pour avoir l’air occupé. Ma démarche est assurée, le reste l’est moins.

Au bout de plusieurs minutes, le monde semble avoir cesser de tourner autour de moi. Rien ne vient à me perturber alors que je regarde l’herbe défilée sous mes pieds. Soudainement une tache blanche, attire mon regard. J’identifie rapidement qu’il s’agit d’une boulette de papier qui vint voleter jusqu'à mes pieds. L’espace d’un instant, je pense continuer ma route mais la curiosité a toujours été l’un de mes plus grands défauts. J’aime les rumeurs, les secrets et je ne manque pas une occasion de m’informer sur les derniers ragots de Poudlard. Me stoppant net, je me baisse et ramasse le papier que je m’empresse de déplier de mes doigts impatients. La feuille est déchirée mais je constate rapidement qu’il s’agit d’un dessin, un visage. Rassemblant les deux morceaux du papier je me trouve stupéfait de constater qu’il s’agit de MON visage. D’abord flatté, je pense à une admiratrice ou un admirateur secret. L’idée que le papier soit déchiré pour une bonne raison ne m’effleure en rien l'esprit. Mon ego prend trop de place que pour y penser en cet instant. Relevant les yeux, je scrute les alentours. Et si l’artiste était toujours dans le coin, rêvant de mes lèvres sur sa peau. Un frisson des plus grisant remonte ma colonne vertébrale alors que mon regard s’arrête scrute les alentours s'arrêtant finalement sur une silhouette. Il ne me faut pas bien longtemps avant de reconnaître Tanya. Le frisson qui me parvint à la nuque se glaça subitement. Je ne m’étais pas du tout attendu à ça mais maintenant tout paraissait évident. C’était elle l’auteur de ce dessin, je connais ses talents d’artiste et apparemment elle a juger bon de s’en séparer de la sorte. C’est si significatif de la façon qu’elle a eut de me virer de sa vie depuis ce fameux jour. Je pourrais choisir de l’ignorer et faire tout simplement demi tour mais c’est contraire au choix que je viens de faire. Il est temps que je reprenne ma vie en main. D’un pas décider, je m’approche de Tanya et n’hésite pas une seconde à briser la bulle imaginaire qui l’entoure.

Curtis – J’ai bien remarqué que tu fais tout pour m’éviter ! Je pense que je peux considérer ça comme une preuve concrète.

Je tends le dessin entre mes doigts avant de le fourrer dans ma poche. Je ne vois pas qu’elle objection elle pourrait émettre quand au fait que je le garde puisqu’elle venait de s’en débarrasser. Mes prunelles heurtes les siennes avec violence alors que je fais quelques pas en avant pour venir me posé à ses cotés sur le banc. Je m’apprête à lâcher la bombe…

Curtis – Cela dit ! Je ne comprends vraiment pas ce que j’ai fait pour mériter ça !

Haussant les épaules, je m’installe confortablement. Je n’ai pas l’intention de la laisser fuir, il est temps que nous mettions les choses au clair.

Continuant son croquis avec concentration la jeune Poufsouffle ne faisait pas attention à ce qui l’entourait se contentant de lever la tête de temps à autre vers le château afin d’améliorer son dessin et qu’il prenne forme rapidement. Tanya n’avait jamais pris de cours de dessin mais avec les années elle avait gagné beaucoup d’expérience dans ce domaine. Elle savait pratiquement tout dessiner, elle avait un véritable don pour les arts. Ca lui arrivait aussi de peintre ou de sculpter quelques petites figurines dans du bois. Elle envisageait d’ailleurs d’en faire son métier après Poudlard… En tout cas ce moment à dessiner était vraiment agréable et lui permettait de se détendre. Pour combien de temps ? Alors qu’elle continuait toujours de tracer des traits de crayon assurés sur sa feuille elle ne se doutait pas une seconde qu’elle allait être dérangée. Surtout par la personne avec qui elle ne voulait plus avoir à faire. Trop appliquée à crayonner elle n’avait pas aperçu Curtis s’approcher dangereusement d’elle. Faisant complètement abstraction du monde qui l’entourait la jeune femme fut soudainement ramenée à la réalité par la voix du jeune homme qui lui claqua dans les oreilles. Prise par surprise elle sursauta, laissant son crayon raturer fortement le si beau dessin qu’elle était en train de réaliser. Puis elle lâcha son carnet qui tomba sur le sol. Sans même le regarder elle l’avait reconnu, rien qu’au son de sa voix. Jamais auparavant elle ne l’avait dans un état pareil, il semblait en rogne après elle. Comme si ça pouvait lui faire quelque chose qu’elle l’ignore… Elle savait qu’il avait sûrement d’autres proies en vue, alors pourquoi venir lui casser les pieds. Elle ne comprenait. Ne voulant pas croiser son regard elle se contenta de ramasser son petit cahier et observa alors le désastre. Il serait impossible de réparer sa bêtise, la reproduction était foutue… Enervée elle ferma violement son cahier et le rangea dans son sac. Puis elle releva la tête lui lorsqu’elle entendit le mot « preuve ». Mais quelle cruche elle avait été, elle regrettait de ne pas avoir brûlé ce dessin. Ca lui aurait peut être empêché une confrontation avec lui…

Ses yeux noirs harcelaient directement ceux de la jeune femme, Tanya n’en revenait pas qu’il puisse aussi agacer après elle. Elle ne comprenait pas et commençait à paniquer. Puis lorsqu’il s’installa à ses côtés sur le banc elle resta là sans bouger puis il termina en lui disant qu’il se demandait ce qu’elle lui reprochait… Mais il était con ou quoi ? Il le faisait exprès, Tanya en était certaine. Comme si ce n’était pas clair ! Ce qu’ils avaient fais durant le bal n’aurait peut être pas mis Tanya dans un tel état si l’attaque n’avait pas eu lieu. Cependant alors qu’ils prenaient du bon temps d’autres essayaient de sauver leur peau. Certain n’avait pas eu cette chance. Comment avait-il osé la pousser à faire ça, l’amadouer de la sorte alors que leurs camarades fuyaient les assaillants. Elle s’en voulait terriblement de s’être allé aussi facilement, pire Carter les avait surpris se rhabillant. A cause de cet idiot Danes ne voudrait plus d’elle. Tout ça bouillonnait dans son esprit mais elle n’arrivait pas à l’exprimer. Elle n’avait pas envie de parler, de lui dire quoi que ce soit. Elle savait qu’il faisait ça juste pour l’accabler encore plus alors qu’elle tentait d’oublier tout ça. Le voir si près d’elle était angoissant et elle devait le quitter au plus vite et c’est d’ailleurs ce qu’elle fit. Elle saisit son sac et se leva brusquement lui jetant un regard aussi noir que le sien avant de lui lâcher avec hystérie :

« Mais bordel Curtis ne fais pas l’innocent tu le sais très bien ! Et puis comme si je pouvais t’intéresser de toute façon… Alors laisse-moi tranquille ! »

Elle se retourna sèchement et quitta Cullen d’un pas décidé, tellement horripilé par le jeune homme elle proclama plusieurs jurons à voix haute sans vraiment s’en rendre compte, mais le dialecte qu’elle avait utilisée n’avait pas du être compris par Curtis puisqu’il s’agissait de mots russes… Que sa mère criait à son père lorsqu’ils s’égueulaient. Elle ne voulait plus le voir, elle n’avait pas apprécié qu’il vienne l’agresser de la sorte alors que tout ce qui c’était passé était de sa faute. Qu’il la laisse tranquille… Sinon elle risquerait de vraiment s’énerver…

Dès l’instant ou nos regards se sont croisés, j’ai su qu’elle était en colère. A vrai dire c’est des plus prévisible ! Tanya semble être du genre à ne pas assumer ses actes et c’est quelque chose que j’ai du mal à supporter. Surtout depuis que Sam m’a montré à quel point il est lui-même capable d’avoir recours à ce genre de pratiques. C’est écœurant ! Au fond de moi, je ne suis pas ce genre de personne. J’assume ce que je suis, ce que je fais. C’est simplement que j’estime qu’il n’est pas bon pour moi que tout le monde sache que j’aime aussi les garçon. C’est un choix et aucunement une forme de dénis! En la voyant saisir ses affaires, un soupire blasé quitte mes lèvres. La fuite est la solution du faible. Mais reprends toi Tanya !

« Mais bordel Curtis ne fais pas l’innocent tu le sais très bien ! Et puis comme si je pouvais t’intéresser de toute façon… Alors laisse-moi tranquille ! »

M’intéresser ? Elle n’a rien compris, comme tout les autres. Toutes les personnes avec lesquelles je couche m’intéressent et c’est bien ça le plus grand désastre de ma vie. Instable et incapable de me focaliser sur quoi que ce soit ! Quand je donne mon corps, j’offre mon âme, mon cœur. Si peu arrivent à le comprendre mais au fond c’est précisément cela qui fait de moi l’amant que je suis. L’espace d’une seconde j’hésite à la laisser partir mais les jurons qu’elle profère m’en dissuade. Oh je n’en comprends pas le sens mais l’intonation et le contexte font leur affaire. Bondissant sur mes deux pieds, je me lance à sa poursuite et me plante devant elle. Je lui saisi le bras sans violence mais avec suffisamment de fermeté pour qu’elle comprenne que je veux qu’elle m’écoute. Je refuse de laisser les choses la ou elles en sont !

Curtis - Je le sais très bien?Tu parles de ce soir la... le soir ou on a couché ensemble?

Je n’ai pas peur de mettre des mots sur les actes. Je ne suis pas prude et je n’aime pas les détours. Je sais aussi qu’elle a besoin de l’entendre, ma claque est verbale et je n’ai pas l’intention de m’arrêter la. D’un ton des plus décidé, je reprends la parole sans lui laisser aucune chance d’intervenir.

Curtis – Ce soir la ou nous étions tout DEUX consentants. Je sais que j’ai une façon étrange d’affronter les problèmes et le danger mais je ne me souviens pas de t’avoir entendu dire non !

Mon regard brûlant est plongé dans le sien, mes deux pieds encrés dans le sol.

Curtis – Je suis désolé pour toi si les choses n’ont pas tourné comme tu l’aurais voulu mais dans cette histoire tu as autant de responsabilité que moi.

J’ai bien l’intention de lui faire entendre le fond de ma pensée. Bien que mon ton soit assuré, il n’est aucunement agressif. Je veux qu’elle admette la vérité, cela n’avait rien avoir avec un viol ! Je n’ai pas abusé d’elle et si elle pense le contraire qu’elle me le dise, droit dans les yeux. D’une main fébrile, je cherche mon paquet de cigarette dans les poches de mon blouson, lorsque je le trouve enfin je m’empresse d’en allumer une. La première bouffée est salvatrice mais il faut absolument que je mette ce vice de coté. J’en compte déjà bien assez à mon actif ! Cela dit ce n’est pas le moment, je sens la frustration bouillonnée dans mes veines. C’est seulement maintenant que je réalise à quel point Tanya est jolie lorsqu’elle est en colère. Un sourire furtif apparaît sur mes lèvres, je suis irrécupérable! Il y a encore un détail que je veux éclaircir et je ne perds pas de temps à le faire, je ne vais pas l’attachée à un arbre pour qu’elle m’écoute !

Curtis – Et oui je m’intéresse à toi. Nous passions de bons moments ensemble, ta compagnie m’était agréable. Je n’apprécie pas que tu me nie subitement alors que je n’ai rien fait de plus que ce que tu as fait…Je ne mérite pas ton indifférence.

C’est plutôt elle qui ne s’intéresse pas à moi. Au final c’est peut être moi qui ai été plus utilisé qu’elle. Je lâche finalement son avant bras et mène ma main à ma nuque pour la faire craquer. Maintenant que j’ai parlé, je dois lui laisser de l’espace et je fais donc un pas en arrière. Si elle veut la guerre elle l’aura mais c’est une trêve que je suis venu cherché et j’espère qu’elle est suffisamment intelligente pour s’en rendre compte. Recrachant la fumée de ma cigarette, je masque un autre soupir blasé.

Continuant sa route d’un pas décidé afin qu’il ne la rattrape pas, Tanya marchait d’un pas rapide sans se retourner. Enervée et complètement angoissée à l’idée de l’affronter une nouvelle fois, elle espérait vraiment qu’il ne soit pas en train de courir après elle. C’était mal connaître Cullen apparemment. Puisque quelques secondes plus tard ce dernier l’attrapait par le bras et se plantait brusquement devant elle, lui n’avait pas l’intention de la laisser fuir de la sorte. Elle tenta de se débattre de lui faire lâcher son bras en tirant dessus, mais il ne desserra pas sa main. Tanya allait être obligée de l’écouter, ce dont elle craignait le plus. Elle se sentait déjà mal à l’idée qu’il lui rappelle cette soirée. N’était pas franchement décidée à l’entendre elle lui cria avec force quelques mots incompréhensible tellement elle était en colère. Elle voulait que Curtis la laisse tranquille, tout ce qu’il lui ferait entendre ne la rendrait encore plus mal…

« Je le sais très bien ? Tu parles de ce soir la... le soir ou on a couché ensemble ? »

Les yeux de la jeune Poufsouffle se froncèrent, elle n’avait pas envie d’en parler. Cette question renforça ce sentiment de honte qu’elle éprouvait depuis ce jour là. S’il n’avait pas eu lieu le jour de l’attaque sûrement qu’elle n’aurait pas été dans un état pareil. Sa culpabilité était forte et elle avait du mal à croire que Curtis ne pense pas la même chose.

« Ce soir la ou nous étions tout DEUX consentants. Je sais que j’ai une façon étrange d’affronter les problèmes et le danger mais je ne me souviens pas de t’avoir entendu dire non ! »

La question n’était le fait qu’elle avait été consentante ou pas ! Ce qu’elle avait pu faire avec Curtis ne regardaient qu’eux ! Mais c’était le contexte qui posait problème. Décidément il n’avait pas pensé une seule seconde que tout ça avait pu affecter la jeune femme. Ne voyait-il pas qu’elle tentait de lui faire comprendre qu’ils auraient pu se retenir, qu’ils auraient du contenir leurs pulsions, ne pas succomber à la tentation. Il ne lui avait pas laissé le choix et n’avait même réfléchi à ce drame qui se tramait tout près d’eux. Tanya regrettait de ne pas avoir dit non. Sa colère l’ayant aveuglé. Là dessus, elle ne pouvait le nier, elle avait été faible. Le regard du jeune homme se faisait de plus en plus insistant, comme s’il voulait la pousser à exprimer cette souffrance qu’elle contenait depuis tellement de temps.

« Je suis désolé pour toi si les choses n’ont pas tourné comme tu l’aurais voulu mais dans cette histoire tu as autant de responsabilité que moi. »

Parlait-il de Carter et de Bonnie qui les avaient surpris en train de se rhabiller ? Là encore peut être que ça ne l’aurait pas trop embêtée dans d’autres circonstances. Mais dans ce cas bien précis, elle s’était sentie stupide, totalement gênée et bête. Elle avait tout gagné… Carter ne poserait plus ses yeux sur elle, ne s’intéressait plus à elle et surtout elle passait pour quelqu’un qu’elle n’était pas. Curtis lui, on ne pouvait pas dire que ça le dérangeait apparemment. Il pouvait quand même comprendre dans quelle situation Tanya était à présent ! Oui elle était la seule responsable de ses actes, oui tout ça n’avait pas terminé comme elle l’aurait souhaité ! N’empêche que lui ne se remettait pas en question ! C’était ce qu’elle lui reprochait et elle ne tarderait pas à le lui faire comprendre. Et tant pis si ça lui déplairait, elle n’en avait strictement rien à faire. La cigarette qu’il alluma devant les yeux de la jeune femme ne fit qu’accentuer son exaspération. Et les paroles qui suivirent encore plus.

« Et oui je m’intéresse à toi. Nous passions de bons moments ensemble, ta compagnie m’était agréable. Je n’apprécie pas que tu me nie subitement alors que je n’ai rien fait de plus que ce que tu as fait…Je ne mérite pas ton indifférence. »

Elle ne s’attendait pas à ça. Jamais elle n’aurait pu penser à entendre de telles choses provenant de la bouche de Curtis. Elle avait la preuve concrète qu’il ne s’était pas remis en question après cette soirée. Ce qui l’emmerdait le plus c’était qu’elle l’évite et qu’elle ne fasse plus attention à lui. Il n’avait donc rien compris. Son main défit alors son emprise rendant sa liberté au bras de la Poufsouffle. De toute façon elle ne comptait pas partir avant de lui avoir dit ses quatre vérités. Il devait entendre à son tour ce qu’elle avait à lui dire, il était temps qu’il comprenne ! Fronçant les sourcils et serrant son poing, elle prit une forte inspiration avant de lui lâcher avec agressivité plusieurs mots.

« Au si au contraire tu ne mérites plus cet intérêt que j’ai pu te porter Curtis ! Tu vois, je n’en ai rien à faire de ce que j’ai pu faire ce soir là avec toi. Comme tu l’as dit j’en suis seule responsable. Ca a eu lieu et je ne pourrais pas revenir sur ce que j’ai fait. Et ça à beau avoir été agréable pour nous deux, on n’avait pas le droit de faire ce qu’on a fait ! »

Elle marqua un temps de pause, une boule commençant à se former dans sa gorge. Elle tentait de reprendre son souffle, ne sachant plus vraiment ce qu’elle disait. De la colère montait progressivement en elle, sa nervosité n’était pas difficile à remarquer. Elle ne lâchait toujours pas le jeune homme assumant ce qu’elle avait fait. Mais il était temps pour lui d’entendre ce qui la rendait ainsi.

« Ca ne te fait absolument rien que d’autres étaient en train d’essayer de sauver leur peau pendant qu’on s’envoyait en l’air ? Trois d’entres eux sont morts Curtis !! Comment tu ne peux pas penser à ça ? On n’aurait jamais dû ! »

Elle ferma les yeux un instant. Ses yeux commençaient à être humides et elle se sentait mal. Désemparée elle repensa au regard de Carter sur elle alors qu’il la surprenait en train de réajuster sa robe. Elle rouvrit la bouche, pour ne laisser échapper que quelques mots à peine audible.

« Que va-t-il penser de moi maintenant ? »

Elle soupira fortement avant de reposer ses yeux sur Curtis. Une forte agressivité s’emparait d’elle alors que des larmes se mirent à couler le long de sa joue. Dans un élan de folie sa main alla à la rencontre de la joue du jeune homme avec violence, elle n’avait pas retenu son coup. Cette gifle lui avait énormément fait de bien mais elle s’en voudrait par la suite, c’était quasiment certain. Même si pour le moment elle ne voulait plus avoir à faire à Curtis…

« Va t’en ! Laisse-moi tranquille !! »

Je fais de mon mieux pour ne pas montrer ma colère et ma frustration. Il est évident que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde, nous ne voyons pas les choses de la même façon mais si nous nous laissons tout deux envahir par la colère, il n’y aura plus d’issue possible. C’est pourquoi j’ai relâcher son bras, je sais que ma simple présence dois déjà l’irritée alors un contact physique entre nous ne peut certainement qu’empirer les choses. Je lui ai dis ce que j’avais à lui dire et je peux clairement lire sur son visage que cela ne lui plait pas. Pour le moment je n’arrive pas encore à comprendre ce qu’il fait que nous ne parvenons pas à communiquer. Peut être que l’on ne parle pas de la même chose au final. Tirant une bouffée sur ma cigarette, j’appréhende la réponse de Tanya qui ne se fait pas attendre.

« Au si au contraire tu ne mérites plus cet intérêt que j’ai pu te porter Curtis ! Tu vois, je n’en ai rien à faire de ce que j’ai pu faire ce soir là avec toi. Comme tu l’as dit j’en suis seule responsable. Ca a eu lieu et je ne pourrais pas revenir sur ce que j’ai fait. Et ça à beau avoir été agréable pour nous deux, on n’avait pas le droit de faire ce qu’on a fait ! »

La première chose qui me percute c’est le fait qu’elle à trouver ça agréable. Mon ego est flatté mais je sais que je suis incorrigible. Il faut que je prenne conscience du reste des paroles qu’elle a prononcées. Je ne mérite plus son intérêt, on avais pas le droit…Je ne comprends pas ! Il ne me semblait pas que Tanya soit en couple à ce moment et quand à moi …n’en parlons même pas. Son énervement est évident et peut être le poussera telle à être honnête. Je veux cette mise au point, je me préoccupe de cette situation depuis trop longtemps. Je prendrais bien un peu plus de temps pour analyser ses paroles mais elle reprend déjà le cours de la conversation.

« Ca ne te fait absolument rien que d’autres étaient en train d’essayer de sauver leur peau pendant qu’on s’envoyait en l’air ? Trois d’entres eux sont morts Curtis !! Comment tu ne peux pas penser à ça ? On n’aurait jamais dû ! »

Lentement, je relève un sourcil. Il est vrai que je n’avais pas du tout envisagé les choses de cette façon. Cela doit être parce que je ne ressent aucune culpabilité Il est bien connu qu’en cas de danger l’humain à tendance à réagir de bien étranges façons, gouverner par l’instinct de survie. Je comprends ce qu’elle veut dire mais je ne vois pas les choses de la même façon. Cet instant partagé avec elle est pour moi un bon souvenir dans cet instant terrible. Je ne pense pas que ni elle ni moi aurions pu sauver ceux qui ont perdu la vie. Ils ne nous en voudraient pas et je ne m’en veux pas. Nous célébrions la vie, à notre façon. Personnellement, je ne vois pas ou est le problème mais je sais que j’ai une façon bien à moi d’analyser la vie. On me l’a assez souvent reproché. Je tire une dernière bouffée sur ma cigarette avant de l’envoyer mourir à quelques mètres de nous.

« Que va-t-il penser de moi maintenant ? »

Nos regards se croisent alors que je viens de comprendre qu’il n’ y à pas que ça. Le vrai problème c’est Carter ! Je suis au courant de leur histoire mais de ce que j’en sais c’est fini depuis un bon moment. Il faut croire que la jolie poufsouffle ne ce l’est pas sortit de la tête. Ce qui l’inquiète c’est ce qu’il peut penser mais si il l’a quittée ce n’est plus son problème. Tout cela est si compliqué que ça me donne mal de tête. Les larmes coulent des yeux de Tanya, je ne pensais pas lui avoir fait autant de mal même si c’est indirectement. Avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche, le plat de sa main vient s’écraser sur ma joue. Sous le choc, je tourne la tête mais mon corps ne vacille pas. Je ne suis pas du genre impulsif, elle n’a rien à craindre concernant un retour de flammes. Je sens ma peau chauffée, je sais que je ne méritais pas cette gifle. Elle finira par le savoir elle aussi.

« Va t’en ! Laisse-moi tranquille !! »

Lentement, je tourne la tête vers elle et mon regard s’entrechoque avec le sien. Je suis trop sonné pour réfléchir et dans ce genre de cas c’est toujours à mon instinct que je fais appel. Je sais que cela ne va pas lui plaire mais j’en ai besoin. Faisant un pas vers elle je l’enlace de mes bras. Le geste est tendre et aucunement ambigu mais il est ferme aussi, je veux qu’elle comprenne. Ma main rejoints sa nuque, je prie pour qu’elle ne se fasse pas de fausse idée et avant de risquer de me ramasser une gifle de plus quoi que cette fois elle serai mérité, je prends la parole.

Curtis – Je ne te veux pas de mal ! Bien au contraire. Tanya…Je suis désolé. Mais ce qui est arrivé est arrivé…Je suis la pour toi si tu en à besoin. Si tu veux me frapper je m’en fou mais je suis la !

Mon regard est figé dans le sien et il ne semble exprimé que la bienveillance. Aucun désir, ni aucune perversion n’émane de moi en cet instant. Pleurer dans les bras de quelqu’un peut être aussi réconfortant que de le gifler, et c’est ça que je lui propose. Je lui offre d’être le soutien dont elle à besoin à cet instant et je ne veux rien en retour.

Curtis – On peut en parler…Tu sais bien que je suis la dernière personne sur cette terre à pouvoir te juger. Tanya…Crois moi ! Je suis désolé…

Je ne sais plus quoi faire. Dois je rester ou partir ? Je suis incapable de faire un choix, ce sera donc à Tanya de le faire pour moi. Si elle ne veut pas de mon aide et bien au moins je saurai que je me suis battu. Cela dit je sais que j'aurais du mal à vivre en sachant qu'elle m'en veut! J'ai besoin de l'approbation et du regard des autres. Son indifférence est la pire des punitions.

Elle s’en voulait déjà d’avoir frappé Curtis. Elle était complètement déboussolée et surtout perdue. Tandis que des larmes coulaient avec abondance le long de ses joues, la jeune femme restait plantée devant le Serpentard, incapable de bouger. Elle ne pouvait plus faire le moindre geste tellement contrariée par tout ce qu’il venait de se passer. Son esprit souhaitait déguerpir au plus vite de cet endroit mais ses jambes ne répondaient plus. Elle était figée, les yeux noyés de larmes et appréhendait la réaction de Curtis. Se prendre une gifle ne faisait jamais plaisir à qui que ce soit. Tanya se contenta de scruter avec effroi ce que Cullen allait faire maintenant. Contre toute attente, le jeune homme s’avança et la pris dans ses bras. Elle fut incapable de le repousser. A vrai dire elle ne savait plus quoi faire, seuls quelques sanglots s’échappaient par moments alors que Curtis reprit la parole.

« Je ne te veux pas de mal ! Bien au contraire. Tanya…Je suis désolé. Mais ce qui est arrivé est arrivé…Je suis la pour toi si tu en à besoin. Si tu veux me frapper je m’en fou mais je suis la ! »

Elle ne comprenait plus rien à ce qui se passait. Jamais elle n’aurait imaginé qu’il puisse réagir comme ça. Leurs regards se croisèrent alors, il ne semblait pas lui en vouloir. Curtis était décidément un être bien étrange, Tanya avait vraiment grande difficulté à le comprendre. N’importe qu’elle personne qui aurait prise une telle claque, n’aurait pas réagit ainsi. Du moins c’était ce qu’elle pensait. Elle tenta de le repousser mais les bras de Curtis l’en empêchèrent.

« On peut en parler…Tu sais bien que je suis la dernière personne sur cette terre à pouvoir te juger. Tanya…Crois moi ! Je suis désolé… »

Curtis s’excusa, encore une fois. La jeune femme ne savait plus quoi faire. Elle n’était pas franchement à l’aise dans les bras de ce Serpentard. Le contact lui rappelant encore plus ces moments intimes passés avec lui. Elle tenta d’ouvrir la bouche pour lui demander de la lâcher, car même si elle commençait à se sentir en sécurité dans ses bras, elle ne voulait pas que ce soit lui qui la réconforte. Mais au lieu de ça elle éclata en pleurs et enfouit sa tête contre le torse de Curtis. Durant plusieurs minutes elle laissa couler ses larmes, incapable de faire quoi que ce soit d’autre. Elle se sentait tellement bête à chialer de la sorte. Mais depuis des semaines elle avait été à deux doigts de craquer ainsi. Cette rencontre avec le jeune homme avait été la goutte d’eau faisant déborder le vase. Après avoir tant pleuré sans retenue, elle se sentit un peu mieux. Elle releva la tête vers Curtis et tenta d’aligner quelques mots.

« Excuse-moi… Je… Je ne voulais pas… Te… Te gifler. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça… Tout va mal depuis… Depuis que… »

Elle ne termina pas sa phrase, elle avait encore beaucoup de difficulté à s’exprimer. Elle soupira bruyamment, avant de reprendre.

« … Carter. Je n’arrive pas à l’effacer de ma tête… Avec toi je pensais que… Que j’y arriverais mais… »

Elle stoppa encore ses paroles et prit conscience qu’elle ne faisait qu’emmerder Curtis avec tout ça. Il ne pourrait pas l’aider de toute façon, tout cela ne rimait à rien. En se confiant à lui elle agissait encore avec faiblesse, du moins ce fut ce qui lui parcouru la tête. Elle ferma les yeux et acquiesça un non bref de la tête, pensant qu’elle réagissait une nouvelle fois avec stupidité. Elle rouvrit les yeux avant d’ajouter…

« Laisse tomber Curtis… Je devrais y aller au lieu de t’embêter avec tout ça… »

Tanya lutte contre moi, je n’en attendais pas moins d’elle. Par intermittence, elle trouve la force de tenter de me repousser mais je n’ai pas l’intention de céder aussi facilement. Je lui ai dit que j'était la pour elle, alors en voici la preuve. Mes pieds sont fermement ancrés dans le sol et je scille à peine lors d’une nouvelle tentative de sa part de me rejeté. C’est à elle de céder, qu’elle se laisse aller…Au moment ou cette pensée me travail l’esprit, je constate non sans surprise que plus aucune résistance ne m’est opposée. Tanya ne bouge plus, elle à cesser de se battre contre moi et seul le son de ses sanglots parvient à mes oreilles. L'une des mes mains se pose doucement à l’arrière de sa tête et lui caresse les cheveux. Le geste est purement rempli de réconfort, rien d’autre. Je n’interviens pas, je lui offre mon soutien silencieux et j’attends patiemment que la crise passe. Au bout de quelques minutes, les sanglots se font plus espacés et finalement je vois son visage se lever vers le mien.

« Excuse-moi… Je… Je ne voulais pas… Te… Te gifler. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça… Tout va mal depuis… Depuis que… »

Je lui adresse un sourire rempli de bienveillance. Je ne lui en veux pas, c’est déjà oublié.Je sais que pour beaucoup d'autres, les choses ne se passeraient pas si facilement mais j'ai suffisamment peu d'estime de moi même que pour accepter d'être rabaisser sans me plaindre. Cette gifle n'est rien. Je constate sa difficulté à s’exprimer mais je ne la presse aucunement. J’ai tout mon temps.

« … Carter. Je n’arrive pas à l’effacer de ma tête… Avec toi je pensais que… Que j’y arriverais mais… »

Ma gorge se serre. Je ne savais pas qu’elle avait placé autant d’attentes envers ma personne. Tanya avait imaginé, même l’espace d’un instant, que je puisse la guérir. Je m’en sent honoré mais plus que tout, je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes. Et finalement c’est peut être mieux comme ça parce que je n’aurais probablement pas pu lui offrir ce qu’elle mérite. Ce que je peux lui offrir par contre, c’est mon amitié inconditionnelle. Je trouverai un moyen de réparer mes erreurs, de lui changer les idées. Je me fixe un nouveau but : l’objectif Tanya. Mes pensées dérivent alors vers Carter mais voila que je suis interrompu par la jolie Poufsouffle.

« Laisse tomber Curtis… Je devrais y aller au lieu de t’embêter avec tout ça… »

Sacrée Tanya ! Que vais-je pourvoir faire d’elle ? Têtue et persuadée d'avoir si peu d'importance. Je lui accorde un nouveau sourire alors que je relâche mon étreinte pour placer l’un de mes bras sur ses épaules et l’entraînée à ma suite vers un coin plus tranquille.

Curtis – Je suis venu vers toi et je te promets que tu ne m’embêtes pas. Crois moi ! Je n’ai rien de mieux à faire.

Je m’arrête lorsque nous nous trouvons à l’abri des feuillages d’un arbre au tronc massif. Je ne vais pas la laisser partir maintenant que nous somme la voie de pouvoir communiqué comme des êtres humains civilisés. Mon travail n’est pas terminé. Je rends sa liberté à Tanya avant d’aller appuyer mon dos contre le tronc. Je garde le silence pendant quelques secondes, je réfléchis mais j’ai trop peur qu’elle ne tente de disparaître à nouveau alors je m’empresse de reprendre finalement la parole.

Curtis – Il est difficile d’oublier quelqu’un que l’on aime dans les bras de quelqu’un d’autre.

Ça ne fonctionne pas pour moi, je suis toujours obsédé par Sam…Ça n’a pas fonctionné pour elle non plus et je connais d’autres cas similaires. J'en reviens progressivement au cas Carter. Il partage mon dortoir et bien que nous ne soyons pas les meilleurs amis du monde, ils se trouvent que nos relations sont des plus cordiales. Je ne l’entends jamais parler de Tanya, il n’a que elle nom de Bonnie pendu à ses lèvres. C’est d’ailleurs en sa compagnie qu’il était lorsqu’ils nous ont surpris. Doucement, je commence à me mettre à la place de Tanya et je dois avouer que je comprends son malaise…

Curtis – Je ne veux pas te faire de mal une fois encore mais il semblerait que Carter soit passé à autre chose. Ce qui prouve bien qu’il ne te mérite pas.

Je me sens con tout d’un coup avec mes phrases toutes faites auxquels je sais que je ne crois pas moi-même. Il y à quelques mois j’y aurais cru mais maintenant, je n’en suis plus capable. Moi aussi j’aime quelqu’un qui semble ne pas vouloir de moi ! Sam...Mon regard se fige dans celui de Tanya. Si seulement je pouvais le lui avouer, cela faciliterait notre discussion mais ce risque serait inconsidéré. Je me mords la lèvre avant d’ajouter quelques mots.

Curtis – Je sais que ça ne sert à rien ce que je dis. L’amour ça ne se contrôle pas et c’est pour cela que ça fait aussi mal.

Dans le son de ma voix je suis certain que l’on peut déterminer que je parle de quelque chose qui me concerne moi aussi. Je ne parvient pas à le cacher de toute façon. Je ne peux lui expliquer mais je peux le lui faire comprendre.

Curtis – Au moins tu n’es pas seule et on peut espérer que un jour les choses s’arrangent. Tu trouveras l’amour ailleurs, tu seras capable de l’oublier. Un matin, tu te réveilleras et tu comprendras qu’il n’est plus indispensable à ton équilibre…

Mon poing se serre et mes yeux se fixent sur le sol. Je tente autant de me convaincre moi-même que je ne le fais pour elle. Suis-je vraiment capable de l’aidée ? J’aimerais tellement que ce soit le cas.

La situation s’était apaisée, la jeune femme tentant de se calmer tant bien que mal tandis que le Serpentard semblait avoir oublié ce coup qu’il avait pris quelques minutes plus tôt. Il n’avait nullement élevé la voix, agissant au contraire avec beaucoup de douceur pour calmer Tanya, et cela avait apparemment marché. Cependant elle se sentait toujours un peu mal à l’aise à ses côtés, elle n’était pas du genre à se confier aussi facilement à quelqu’un. Et d’autant plus avec Curtis, elle avait du mal à lui faire confiance, ne comprenant pas qu’il tentait de l’aider. Alors quand elle essaya de s’enfuir à nouveau, Curtis l’en empêcha encore l’amenant un peu plus loin.

« Je suis venu vers toi et je te promets que tu ne m’embêtes pas. Crois moi ! Je n’ai rien de mieux à faire. »

Il s’arrêta alors, il l’avait mené au milieu d’un bosquet, ils étaient à présent à l’abri des regards. Curtis lâcha Tanya avant de s’appuyer contre l’imposant tronc d’arbre. La jeune fille quand à elle ne savait pas trop où se mettre. Elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait amené ici. A vrai dire elle ne faisait pas entièrement confiance à Curtis. Mais bizarrement elle commençait à croire qu’elle pourrait peut être allé mieux en parlant avec lui. Il avait l’air sincère et désolé de tout ce qui avait pu se passer auparavant. Tanya paraissait renfermée sur elle même, baissant les yeux vers le sol, pensive… Elle releva tout de même les yeux lorsque le Serpentard reprit :

« Il est difficile d’oublier quelqu’un que l’on aime dans les bras de quelqu’un d’autre. »

C’était la pire des choses à faire, Tanya l’avait bien compris maintenant. Elle avait trouvé Curtis si attentionné, si gentil avec elle cette première fois qu’elle l’avait rencontré. Elle n’avait pas pensé qu’il puisse vouloir se rapprocher encore d’elle après ça. Elle ne lui en voulait pas, à présent cette histoire de bal était du passé, elle se devait d’oublier. Curtis n’avait pas voulu mal faire, comme il l’avait dit, ce qui c’était passé entre eux c’était passé et ils ne pouvaient plus revenir en arrière… Mais après ces explications, Tanya ne ressentait plus ce sentiment de rancœur à son égard. Pourtant les paroles qui suivirent furent difficiles à avaler.

« Je ne veux pas te faire de mal une fois encore mais il semblerait que Carter soit passé à autre chose. Ce qui prouve bien qu’il ne te mérite pas. »

Tanya ne répondit rien, elle avait du mal à croire ce qu’elle venait d’entendre. Mais elle savait que Curtis côtoyait régulièrement son ex petit ami dans le dortoir des Serpentard et elle se doutait bien que depuis leur rupture, il n’avait pas du repenser à elle… Depuis que cette Bonnie avait fait son apparition au château il n’avait qu’elle qui comptait. Elle avala sa salive difficilement avant de croiser le regard de Curtis.

« Je sais que ça ne sert à rien ce que je dis. L’amour ça ne se contrôle pas et c’est pour cela que ça fait aussi mal. »

Le ton de sa voix changea étrangement, Tanya pensa étrangement que lui aussi devait avoir des problèmes… Comme tout le monde à vrai dire. Pourtant à cet instant elle se sentit encore plus proche de lui… Se demandant qui pouvait bien être cette personne que Curtis pouvait aimer. Elle était pourtant loin d’imaginer que cette personne pouvait être Samaël. Mais à vrai dire, cela regardait le jeune homme et même si elle avait su qu’il ressentait quoique ce soit pour Wilson elle aurait trouvé ça tout à fait normal. Elle se sentait bien attirée par d’autres filles, elle même. Mais ça Curtis l’ignorait, d’ailleurs peu de personne était au courant de ça.

« Au moins tu n’es pas seule et on peut espérer que un jour les choses s’arrangent. Tu trouveras l’amour ailleurs, tu seras capable de l’oublier. Un matin, tu te réveilleras et tu comprendras qu’il n’est plus indispensable à ton équilibre… »

Un sourire timide revient peu à peu sur le visage de Tanya. Curtis lui aurait-il fait comprendre enfin que Danes ne devait plus faire l’objet de sa convoitise ? Peut être pas entièrement, mais c’était déjà un bon début. Tanya observa à nouveau Curtis. Il semblait perplexe, la jeune femme s’approcha alors et prononça :

« Tu dois avoir raison. Mais c’est si difficile d’oublier quelqu’un qu’on aime… Ou du moins qu’on a aimé. De toute façon cette il n’a d’yeux que pour cette Becker maintenant… Qu’est ce qu’elle peut m’agacer. »

Elle soupira bruyamment avant d’aller s’asseoir au pied de l’arbre à côté de Curtis. Elle releva la tête et lui acquiesça un nouveau petit sourire. Il semblait toujours agacé par quelque chose, Tanya reprit alors doucement la parole :

« Peut être que je me trompe mais j’ai l’impression de ne pas être la seule dans ce cas là… »

Je ne sais pas vraiment quel effet mes paroles ont sur Tanya mais je peux déjà être heureux de constater qu’elle ne semble plus être en colère contre moi. Ses traits se sont adoucis, elle n'est plus au bord de la crise de nerfs. Je pense que le pire est derrière nous, il nous reste simplement l’avenir pour tenter de construire une relation…saine. Si cela est possible! De mon coté , j'ai bien l'intention de faire de mon mieux. Mes dernières paroles raisonnent en moi comme une tentative de me convaincre mais je me rappelle qu’elles étaient adressées à Tanya lorsque je la vois s’approcher de moi.

« Tu dois avoir raison. Mais c’est si difficile d’oublier quelqu’un qu’on aime… Ou du moins qu’on a aimé. De toute façon cette il n’a d’yeux que pour cette Becker maintenant… Qu’est ce qu’elle peut m’agacer. »

Difficile ? Je dirais même impossible. On peut guérir l’âme, continuer à avancer avec le temps mais jamais on oublie vraiment. Je l’encourage dans une voie que je pense moi-même sans issue mais c’est la seule façon que j’ai trouvée pour la motivée à aller de l’avant. Tout cela est mêlé de contradictions, je m’y perds mais lorsqu’elle évoque Bonnie mon regard se pose dans celui de Tanya. Becker n’est vraiment pas mon genre de fille mais alors que je m’apprête à répondre, la Poufsouffle s’exprime à nouveau.

« Peut être que je me trompe mais j’ai l’impression de ne pas être la seule dans ce cas là… »

Un grognement non identifiable s’échappe de ma gorge mais c’est un sourire que j’affiche alors que Tanya prends place à mes cotés. J’ai la conviction que l’être humain est plus fort lorsqu’il n’est pas seul et à ce moment précis, je veux être la pour Tanya comme j’ai besoin qu’elle le soit pour moi et d’ailleurs, maintenant qu’elle à vu juste, je ne ressens aucune envie de renier les faits. Je l’aiderai de manière bien plus satisfaisante si elle comprend que je sais ce qu’elle vit mais avant tout j’ai un petit détail à mettre au clair. Je tourne la tête et affiche un air amusé, il est bon de détendre l’atmosphère avant de repasser aux choses sérieuses.

Curtis – Je ne vois pas ce qu’il lui trouve à Bonnie. Je ne comprends pas qu’on puisse la préférée à une fille comme toi. C’est juste une …garce.

Je pense à moitié ce que je dis tout simplement parce que je ne connais pas bien Bonnie. Je me contente donc de recracher l’image qu’elle délivre, ni plus, ni moins. Et si je me fie à cette image et bien elle ne m’intéresse pas plus que ça. Je hausse les épaules et adresse un clin d’œil à Tanya avant de pousser un profond soupir. Il faut que je lui réponde mais je ne peux surtout pas en dire trop. J’inspire. J’ai envie d’une clope. J’expire et me décide à parler.

Curtis – Effectivement tu n’es pas seule dans ce cas. Bien que nos situations soit différentes, elle se recoupent en un point majeur : nous ne pouvons pas vivre l’histoire d’amour que nous voudrions vivre. C’est tragique n’est ce pas.

Je ricane bruyamment, on y sent l’ironie. Ma tête bascule vers l’arrière et je ferme les yeux. Je voudrais qu’elle me prenne dans ses bras, je suis comme un chien en manque perpétuel d’affection mais je n’en montre rien. Je ne veux pas qu’elle puisse mal interpréter le moindre de mes mouvements, je suis bien trop heureux d’avoir réussit à lui faire entendre raison sur ce qui c’est passé entre nous. Le fond de notre discussion est plutôt triste mais je n’ai plus aucune envie de me morfondre. Je me sens moi seul donc moins mal. Je fixe Tanya et reprends la parole.

Curtis – On devrait formé un club tout les deux : Les âmes en peines.

Ma main se lève dans les airs comme pour désigner un panneau invisible représentant l’enseigne de notre club. Je continue de sourire.

Curtis – On se donnerait des conseils pour surmonter nos peines de cœur. Des missions ! Pas de sexe on à vu que ce fonctionnait pas pour nous deux !

Je ris de bon cœur. Je pense qu’il n’est plus sage d’apprendre à rire de nos erreurs même si je ne suis pas convaincu que Tanya soit déjà prête pour ça. Je m’empresse donc d’ajouter quelques mots.

Curtis – Au moins, on est plus tout seul.

Je hausse les épaules et lui adresse un sourire rempli d’amitié.