Outrages. [Mason]
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Extérieur du château
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Outrages. [Mason]
- Je laisse à mes congénères bruyants la lumière et surtout l’espoir d’une soirée arrosée, animée et surtout orgiaque cela va sans dire. Pour ma part, je préfère nettement l’ombre et la discrétion de mes nuits, j’y tiens bien plus qu’à toute autre chose. Par cette soirée frileuse, j’enfile ma cape sombre au-dessus de cet uniforme règlementaire qui ne flatte aucunement mes formes dont je ne prends pas grand soin en fin de compte. Chevelure détachée en boucles vaporeuses et soyeuses, sourire sardonique aux lèvres, j’ai à faire et si je ne tiens pas à être inquiétée, il vaudrait mieux que je me hâte. Les rires tonitruants des Serpentards me font hausser les épaules lorsque je traverse la salle commune bondée… Ne pensez pas que je fuis tout contact avec ceux de ma Maison, mais je suis ainsi : Inabordable et éthérée. Je parcours ensuite les cachots humides pour m’en aller rejoindre le hall d’entrée. L’école est vide à cette heure-ci, chacun vaque, chacun complote, moi la première. D’un lumos murmuré, je m’oriente rapidement vers l’extérieur de la bâtisse, le château n’est pas mon but ce soir.
Traverser le parc est une promenade agréable en temps normal mais une élève, même préfète n’a pas grand-chose à y faire de nuit, donc, je ne cueille aucune pâquerettes en route, concentrée sur le minuscule édifice qui se profile enfin devant moi. Les Serres sont l’un de mes endroits préférés, silencieuses, parfois oppressantes, j’aime m’y retrouver pour réfléchir, potasser ou tout simplement pour avoir la paix. En m’approchant, je sais déjà que les portes seront verrouillées mais qu’à cela ne tienne, un sortilège lancé m’offre très vite l’accès à ce que je considère comme mon Paradis. Tout est calme, quelques bruissements de feuilles m’apprennent que la végétation ambiante sait qu’elle a un visiteur… Prudence donc, ici, certaines plantes n’attendent qu’un geste malencontreux pour faire de vous leur pitance. Avec précaution, je me dirige donc vers le centre de la pièce, il y fait si bon que j’ôte ma cape, allumant les quelques bougies que je transporte dans ma besace en cuir souple. Je me créé mon petit univers duveteux, abaissant les persiennes pour que le faible éclairage ne trahisse pas ma présence. De mon sac, j’extrais quelques instruments puis un volumineux ouvrage traitant de botanique avancée. Toute proche de ma salle commune, glougloute gentiment mon chaudron que j’ai caché dans l’une des geôles désaffectées de l’école. Pour obtenir un meilleur résultat, il me faut un ingrédient supplémentaire, seulement voilà, je n’ai aucune idée de ce que je cherche.
Ma frustration est à son comble lorsqu’une heure plus tard et après avoir fait le tour des plantes venimeuses de la serre, je ne trouve rien de potable. J’ai horreur d’échouer, je déteste me trouver si stupide devant ce qui me paraîtra évident lorsque je l’aurais trouvé ! Comme bien souvent lorsque l’agacement me gagne, je me laisse aller à une ravissante crise de rage qui envoi mon pied valser dans l’un des pots tout proche… Bien entendu, je gueule un ’aie’ sonore car le pot de fer contre mon pauvre soulier ne peut soutenir la comparaison. Je grommelle quelques insultes au foutu contenant mais je finis par me baisser pour le remettre en place… Si je saccage ce lieu, les professeurs se méfieront et renforceront à coups de sortilèges les portes des Serres. C’est donc en soupirant que je fais le ménage, ramassant la terre pour ne laisser aucune trace de mon passage.
C’est en soulevant complètement le pot que je découvre un morceau de tissu accroché dessous. Intriguée, je tâte la chose du bout de ma baguette avant d’y poser les doigts. C’est dur comme du bois et habilement dissimulé entre le cache-pot en fer et le pot de terre de la plante. Sans hésiter davantage, j’arrache le tissu du socle et je contemple, étonnée, ce qui vient de s’échapper du tissu. C’est un livre… Non, ceci est bien trop fin pour en être un… Un manuel peut-être ? Je me penche et non je n’y touche pas, paranoïaque comme je suis, ce n’est pas moi qui collerait mes doigts sur un objet quelconque alors qu’il est si facile d’ensorceler tout et n’importe quoi. Plus j’observe la chose et plus je me dis que ce n’est qu’un vulgaire cahier car oui, il n’y a pas de titre sur la couverture sombre… Quel est l’imbécile qui planque un vulgaire cahier dans un lieu pareil ? Et si… Et si il contenait quelque chose d’important ? Je pourrai peut-être l’ouvrir et y jeter un coup d’œil, non ?
Non ! Je dois d’abord l’examiner et déterminer si oui ou non l’objet est magique. Avec précaution, je jette le bout de tissu dessus et du bout des doigts, je catapulte le tout sur la table située au centre de la pièce… Je retrousse mes manches, déjà prête à lancer quelques sorts pour tout savoir du cahier lorsqu’un bruit de pas se fait entendre au dehors… Et merde tiens ! Je ne panique pas, bien au contraire… Si c’est un adulte, je lui fais part de ma découverte en expliquant bien que ma découverte a sans doute sauvé la vie d’un élève plus jeune et moins expérimenté… Si c’est un élève, il n’a rien à faire dans les parages et plus encore, face à une préfète, j’aurai donc le dernier mot… Le dos bien droit, je fais face à la porte, attendant que l’invité surprise se montre.
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Re: Outrages. [Mason]
La journée de cours, achevée péniblement par une soporifique séance de métamorphose, s’était montrée particulièrement ardue. Les yeux à demi-clos et les pensées envahies par de nébuleuses idées, Mason avait erré quelques minutes dans les couloirs du château, exténué, ayant pour ambition de trouver, ou plutôt retrouver, sa salle commune. Il finit par atteindre son but, bien qu’il eût en chemin rencontré plusieurs importuns qui lui avaient demandé si tout allait bien. Pourquoi tant d’élèves se préoccupaient-ils de son sort ? Etait-ce par pure bienveillance ou désiraient-ils quelque chose en retour ? Incapable de formuler une réponse sensée à ses interrogations, le jeune homme avait gravi les marches menant à son dortoir pour se laisser tomber sur son lit à baldaquin, soupirant de soulagement. Ôtant lentement ses chaussures sombres puis la cape de son uniforme, il se glissa dans la tiédeur de ses couvertures, gagnant peu à peu la plénitude d’un sommeil dénué de tout tracas.
Ses paupières s’ouvrirent quelques heures plus tard, les lits de ses camarades étaient toujours inoccupés. Etirant ses membres, régénéré par ce repos réparateur, l’étudiant se leva, plein d’énergie. Jetant un rapide coup d’œil à l’horloge suspendue au mur, il réalisa qu’il avait passé toute la fin de son après-midi dans les bras de Morphée. Désormais, c’était son estomac qui avait besoin de réconfort, il décida d’aller chercher de quoi se rassasier, passant auparavant dans la salle de bain pour se redonner une apparence acceptable. La pièce commune était bondée, les élèves profitant de la douce tiédeur du feu qui crépitait dans la cheminée. Il tenta de ne pas se faire remarquer, et sortit sans que personne ne s’en aperçoive. Dévalant les escaliers, le jeune homme conservait l’espoir de mettre la main sur les vestiges du repas du soir en se rendant dans la Grande Salle. Chanceux, il put de justesse grignoter une assiette de volaille farcie accompagnés de légumes verts, avant que seul le dessert demeure sur les tables. Dévorant alors une colossale part de tarte au citron meringuée, le garçon se demanda s’il ne ferait pas mieux d’aller directement se recoucher, il se sentait terriblement lourd.
Après quelques instants de réflexion, il opta plutôt pour une promenade digestive. Quand il franchit la porte de l’école, il fut assailli par la fraîche température de l’extérieur. Il était vêtu uniquement d’un simple jean et d’un polo, surmontés d’une cape en coton, ce qui ne le réchauffait pas. Frissonnant, il tâtonna sa poche à la recherche de son paquet de cigarettes, qu’il dénicha sans peine. Il en sortit une, rangea la boîte rectangulaire, avant de saisir sa baguette magique. Murmurant un basique enchantement, la pointe du bâton s’illumina et alluma sa précieuse cigarette. Il n’était qu’un fumeur occasionnel, le stress de son oppressante mission l’accaparait parfois, et il n’avait trouvé que ce moyen pour l’apaiser. Ce n’était certes pas le meilleur, il en était bien conscient, mais il ne s’en préoccupait pas.
Avançant sans réfléchir, inhalant des bouffées de tabac à un rythme régulier, Mason se retrouva rapidement non loin des serres de botanique. Soudain, il entendit un cri. Pas un hurlement terrifié, mais plutôt une exclamation d’étonnement, comme si quelqu’un venait de se faire mal sans y avoir été préparé. Jamais il n’y aurait prêté attention en pleine journée, mais le silence de la nuit était bien différent. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, il eût envie d’aller y jeter un coup d’œil. Curieux et intrigué à la fois, il se demandait quelle personne sensée pouvait bien se trouver ici par cette heure avancée. Il attendit quelques minutes encore, l’oreille attentive. Effectivement, il n’était pas le seul être humain à avoir évité l’effervescence du château ce soir. Il écrasa alors son mégot sur le sol, avant d’à nouveau utiliser la magie. Un simple Evanesco suffit pour le faire disparaître.
Il parcourut les quelques mètres qui lui restaient pour arriver aux serres, et glissa malencontreusement dans la terre boueuse, se rattrapant de justesse à un arbuste. Sa maladresse n’était plus à prouver, mais heureusement, il ne s’était pas blessé, seule sa discrétion avait été anéantie. Posant les doigts sur la porte, il l’ouvrit délicatement. Immédiatement, il se rendit compte qu’il n’aurait peut-être pas dû céder à sa curiosité. La jeune femme qui lui faisait face, il la connaissait de réputation. Les rumeurs disaient qu’elle était aussi belle que sournoise, aussi charmeuse qu’hypocrite. Coralie Dennell, la préfète de Serpentard, lui faisait face. Mais la n’était pas le pire, car lorsque Mason baissa les yeux, il réalisa qu’elle avait entre les mains le carnet le plus compromettant qui devait se trouver à Poudlard en ce moment : son journal intime. Pétrifié, il eut un moment d’absence, son cœur battant à toute vitesse dans sa poitrine.
Le jour où il avait commencé à rédiger ce cahier, il était conscient qu’il devrait par la suite s’assurer que personne ne mette la main dessus. Ces écrits étaient primordiaux, ils retraçaient toute son histoire, mentionnant évidemment l’épisode du retourneur de temps. Personne ne devait le lire, personne ne devait savoir. Encore moins un élève de Serpentard… Il décida de ne rien laisser paraître pour le moment, il avait besoin de savoir si elle l’avait déjà parcouru, ou si elle ignorait encore ce qui y était mentionné. Malgré la panique qu’il ressentait, il sut faire preuve de son éternel sang froid. C’est avec un sourire aimable qu’il entama la conversation, déblatérant d'affligeantes banalités et feignant l’ignorance.
- Bonsoir… fit-il, avec calme. Sympathique soirée.
Ses paupières s’ouvrirent quelques heures plus tard, les lits de ses camarades étaient toujours inoccupés. Etirant ses membres, régénéré par ce repos réparateur, l’étudiant se leva, plein d’énergie. Jetant un rapide coup d’œil à l’horloge suspendue au mur, il réalisa qu’il avait passé toute la fin de son après-midi dans les bras de Morphée. Désormais, c’était son estomac qui avait besoin de réconfort, il décida d’aller chercher de quoi se rassasier, passant auparavant dans la salle de bain pour se redonner une apparence acceptable. La pièce commune était bondée, les élèves profitant de la douce tiédeur du feu qui crépitait dans la cheminée. Il tenta de ne pas se faire remarquer, et sortit sans que personne ne s’en aperçoive. Dévalant les escaliers, le jeune homme conservait l’espoir de mettre la main sur les vestiges du repas du soir en se rendant dans la Grande Salle. Chanceux, il put de justesse grignoter une assiette de volaille farcie accompagnés de légumes verts, avant que seul le dessert demeure sur les tables. Dévorant alors une colossale part de tarte au citron meringuée, le garçon se demanda s’il ne ferait pas mieux d’aller directement se recoucher, il se sentait terriblement lourd.
Après quelques instants de réflexion, il opta plutôt pour une promenade digestive. Quand il franchit la porte de l’école, il fut assailli par la fraîche température de l’extérieur. Il était vêtu uniquement d’un simple jean et d’un polo, surmontés d’une cape en coton, ce qui ne le réchauffait pas. Frissonnant, il tâtonna sa poche à la recherche de son paquet de cigarettes, qu’il dénicha sans peine. Il en sortit une, rangea la boîte rectangulaire, avant de saisir sa baguette magique. Murmurant un basique enchantement, la pointe du bâton s’illumina et alluma sa précieuse cigarette. Il n’était qu’un fumeur occasionnel, le stress de son oppressante mission l’accaparait parfois, et il n’avait trouvé que ce moyen pour l’apaiser. Ce n’était certes pas le meilleur, il en était bien conscient, mais il ne s’en préoccupait pas.
Avançant sans réfléchir, inhalant des bouffées de tabac à un rythme régulier, Mason se retrouva rapidement non loin des serres de botanique. Soudain, il entendit un cri. Pas un hurlement terrifié, mais plutôt une exclamation d’étonnement, comme si quelqu’un venait de se faire mal sans y avoir été préparé. Jamais il n’y aurait prêté attention en pleine journée, mais le silence de la nuit était bien différent. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, il eût envie d’aller y jeter un coup d’œil. Curieux et intrigué à la fois, il se demandait quelle personne sensée pouvait bien se trouver ici par cette heure avancée. Il attendit quelques minutes encore, l’oreille attentive. Effectivement, il n’était pas le seul être humain à avoir évité l’effervescence du château ce soir. Il écrasa alors son mégot sur le sol, avant d’à nouveau utiliser la magie. Un simple Evanesco suffit pour le faire disparaître.
Il parcourut les quelques mètres qui lui restaient pour arriver aux serres, et glissa malencontreusement dans la terre boueuse, se rattrapant de justesse à un arbuste. Sa maladresse n’était plus à prouver, mais heureusement, il ne s’était pas blessé, seule sa discrétion avait été anéantie. Posant les doigts sur la porte, il l’ouvrit délicatement. Immédiatement, il se rendit compte qu’il n’aurait peut-être pas dû céder à sa curiosité. La jeune femme qui lui faisait face, il la connaissait de réputation. Les rumeurs disaient qu’elle était aussi belle que sournoise, aussi charmeuse qu’hypocrite. Coralie Dennell, la préfète de Serpentard, lui faisait face. Mais la n’était pas le pire, car lorsque Mason baissa les yeux, il réalisa qu’elle avait entre les mains le carnet le plus compromettant qui devait se trouver à Poudlard en ce moment : son journal intime. Pétrifié, il eut un moment d’absence, son cœur battant à toute vitesse dans sa poitrine.
Le jour où il avait commencé à rédiger ce cahier, il était conscient qu’il devrait par la suite s’assurer que personne ne mette la main dessus. Ces écrits étaient primordiaux, ils retraçaient toute son histoire, mentionnant évidemment l’épisode du retourneur de temps. Personne ne devait le lire, personne ne devait savoir. Encore moins un élève de Serpentard… Il décida de ne rien laisser paraître pour le moment, il avait besoin de savoir si elle l’avait déjà parcouru, ou si elle ignorait encore ce qui y était mentionné. Malgré la panique qu’il ressentait, il sut faire preuve de son éternel sang froid. C’est avec un sourire aimable qu’il entama la conversation, déblatérant d'affligeantes banalités et feignant l’ignorance.
- Bonsoir… fit-il, avec calme. Sympathique soirée.
Invité- Invité
Re: Outrages. [Mason]
- Être observatrice est important, du moins, j’en suis persuadée. Je juge beaucoup sur les apparences car contrairement à ce que l’adage ‘de ne pas s’y fier’ nous enseigne, je reste convaincue que les premières impressions sont toujours les meilleures. Je change rarement d’avis, d’ailleurs, j’ai des idées bien arrêtées sur tout et rien, donc qui que tu sois l’importun, montre-toi ! Je sais déjà que ce n’est pas un professeur lorsque la porte s’ouvre lentement… Un adulte n’aurait aucune raison d’agir avec cette lenteur exagérée… Donc, c’est un élève. Parfait. Je suis sereine. Et quel élève, me dis-je en regardant d’un air circonspect le jeune homme pénétré dans la Serre… Il l’est l’un de ces quatre inconnus tombés du ciel… Transfert, redoublement, ou maladie longue durée, il arrive bien entendu que de nouveaux élèves viennent à Poudlard en cours de cycle, mais quatre d’un coup ? Vaguement, je me dis que les nouveaux sont inintéressants dans le sens où il faut tout leur apprendre des us et coutumes locales mais je souris néanmoins à mon visiteur car sa présence tombe plutôt bien.
L’espèce de tension qui l’habite une fraction de seconde en louchant sur le cahier disparait si vite que je crois l’avoir rêvé. Je me recule, allant jusqu’à prendre une pose faussement décontractée en m’asseyant sur la table et en croisant les jambes. Bien. Mes Sœurs disent de ces quatre élèves qu’ils sont étranges… Personnellement, je m’en fous, je cancane bien volontiers, à condition d’avoir une bonne raison pour le faire. Toutefois, je l’avoue, sa conversation m’intrigue… Dehors, de nuit, dans l’un des endroits interdits aux élèves, le tout en présence d’une Préfète et tu n’es pas même inquiet ? Je hausse les épaules en me rappelant que l’inconscience des Gryffondors est une valeur sûre et toujours d’actualité,
▬ La soirée est agréable en effet, seulement voilà, tu n’as rien à faire dehors à cette heure… As-tu envie que je te signale Sommers ?
Il faut toujours engager une discussion quelconque en y glissant une menace, n’est-ce pas plus agréable pour tout le monde ? Je souris néanmoins, lui envoyant un clin d’œil amusé pour lui signaler que ma tirade n’était qu’une vague plaisanterie pour nous mettre dans l’ambiance. Avoir un élève dans les parages me rend audacieuse et c’est d’un geste ample que je pose mes doigts sur le cahier tout proche de mes jambes croisées. Le deal est simple, s’il m’arrive quelque chose, je compte sur l’élan chevaleresque dudit Gryffondor pour me venir en aide… C’est bien naturel après tout, qui laisserait crever l’un de ses condisciples sans donner l’alerte ? Comment ça moi ? Mais non voyons. Concentrée sur mes ressentis, je constate rapidement que rien ne se passe, j’ai eu raison d’y aller au culot, la couverture du cahier n’est donc pas ensorcelée. Ouf ?
▬ Tu sens la clope Sommers… Oserais-je t’en réclamer une ? Oui, j’ose…
Je me décale sur la table, l’invitant ainsi à s’asseoir à mes côtés si il le souhaite. Paraître agréable est un jeu dans lequel j’excelle, il est tout simplement impossible de savoir sur quel pied danser avec moi, ce sont mes Sœurs qui me l’assurent tout du moins. Seulement voilà, je suis curieuse, et c’est à mon tour d’engager une conversation d’apparence badine,
▬ Alors ? Tu sembles bien t’intégrer à Poudlard… L’école te plait ? »
J’observe ses réactions du coin de l’œil en prenant le cahier sur mes genoux pour lui libérer davantage de place sur la table. Non, je ne cherche aucunement à lui tirer les vers du nez, si je ne l’ai pas rembarré à son entrée c’est que j’ai autre chose derrière la tête. Le cahier est mit à sa hauteur par mes soins, je le lui désigne, affichant un air désolé, j’interroge avec des inflexions contrites dans la voix,
▬ Pourrais-tu me rendre service Sommers ? Vois-tu, je suis une véritable taupe sans ces lunettes que j’ai oublié dans mon dortoir… Ce cahier contient des notes importantes pour mon prochain devoir mais je suis bien incapable de les lire… Sortir du château fut facile mais y entrer puis revenir ici pour un simple oubli me rend sceptique sur la réussite d’une telle entreprise… Tu sembles avoir de bons yeux, je ne t’ai jamais vu avec des lunettes… M’en lirais-tu quelques passages ?
Et bien voilà… Autant ne pas y aller par quatre chemins… Le mystère du cahier sera bientôt résolu car en le faisant ouvrir par d’autres mains, je ne crains rien. Bien sûr, j’aurais pu trouver un autre mensonge, ou tenter quelques manœuvres de séduction mais non, minauder avec un Gryffondor : Pas moyen ! Et ensuite ? Que ferais-je de mon sujet d’interrogation du moment ? Je n’en sais trop rien mais je continue à penser que planquer un cahier dans ce genre d’endroit est plus que suspect.
Je souris à nouveau, me reconnectant à la réalité et lorgnant mon condisciple pour qu’il accepte bien volontiers de me rendre service… Et s’il lui arrivait quelque chose Coralie ? Et bien, cela justifierait ma présence en ces lieux et lui porter secours me vaudrait sa reconnaissance… Ou pas… Car oui, qui a dit que j’étais du genre altruiste ?
Invité- Invité
Re: Outrages. [Mason]
Obsédé par son journal intime, Mason n’avait plus qu’une idée en tête : le récupérer au plus vite et s’en aller. Il ne demandait que cela, qu’elle le lâche et qu’il puisse le prendre. Quel idiot il avait été de le cacher dans un endroit aussi banal et aussi fréquenté que les Serres de Botanique ! Sur le coup, il n’avait pas vraiment réfléchi, pensant qu’ici justement, personne ne le trouverait. Il aurait dû se montrer plus prudent, parfois il manquait cruellement de présence d’esprit. À l’intérieur de lui-même, il était complètement anéanti, il avait été subjugué par cet événement. Il réfléchissait tant qu’il le pouvait pour tenter de trouver une solution à sa situation qui était très précaire, mais essayait en même temps de ne rien laisser paraître. Il était flagrant que Coralie n’était pas idiote, loin de là, il devait donc être le plus malin pour pouvoir se saisir du précieux carnet.
Conservant son expression détachée, un sourire amusé naquit cependant sur ses lèvres lorsqu’elle lui demanda s’il n’était pas inquiet. Elle semblait plaisanter, jouer avec lui. Il ne chercha pas à comprendre pourquoi, car malgré le fait qu’il soit une personne très ouverte, il gardait comme la plupart des condisciples de sa maison certains préjugés sur les Serpentard. Non, honnêtement, il n’était pas préoccupé le moins du monde par le fait qu’elle soit préfète et lui simple élève… du moins à cette époque. Il n’avait pas peur de braver le règlement, même s’il concevait que ce comportement était immature, et puis il ne voyait pas non plus comment elle pourrait le dénoncer alors qu’elle aussi ne se trouvait pas dans ses droits. Détendu, du moins en apparence, il n’hésita pas à la regarder dans les yeux lorsqu’il lui répondit.
- L’envie, non, pas spécialement. C’est très attentionné de ta part de proposer, devrais-je te remercier, Dennell ?
L’ironie, art subtil du langage auquel il s’essayait ces temps-ci. C’était très utile pour sa mission, de répondre à une question en en posant une autre. Ainsi, la plupart des élèves oubliaient souvent les circonstances inexpliquées de son arrivée, préférant se concentrer sur la singularité du personnage qu’il laissait paraître. C’était parfois si simple de montrer ce que les gens avaient envie de voir. Mais il ne se considérait pas manipulateur pour autant, car c’était pour le bien de sa mission, rien de plus. Il n’était d’ailleurs pas très doué pour cela, bien trop spontané de nature. Ses yeux se posèrent ensuite malgré lui sur la main de Coralie qui venait d’effleurer la couverture de son journal. Il n’émit aucun commentaire et reporta rapidement son attention sur elle, en priant pour qu’elle n’ait rien vu. Elle lui demanda une cigarette, et bien qu’il trouvait cela un peu culotté venant d’elle, il lui tendit son paquet ouvert de manière à ce qu’elle puisse en prendre une.
- Ma bonté finira par me perdre.
Il prit ensuite place à côté d’elle, et eut du mal à déterminer si elle s’était délibérément poussée pour le laisser s’assoir ou non. Quoi qu’il en soit, il ne pouvait pas laisser la situation telle qu’elle était actuellement, il se devait de lier un contact positif avec son interlocutrice. Il espérait simplement qu’il parviendrait à ne pas se montrer trop impulsif comme à son habitude car en général, il fonçait tête baissée et ne réfléchissait pas avant d’agir. Paradoxe de son caractère, il était pourtant très calme et n’avait aucun problème à garder son sang-froid en toute situation, ou presque.
Mason fut intrigué en se rendant compte qu’elle semblait vouloir le connaître davantage, en désirant se renseigner sur son intégration à Poudlard. Il se demanda l’espace d’une seconde si sa question était totalement désintéressée, peut-être avait-elle lu son journal, au final ? Très vite, il ignora le doute qui s’était insinué en lui : il avait commencé la conversation avec une banalité, elle devait certainement faire de même.
- C’est étrangement… gentil de t’en soucier. Oui, Poudlard est vraiment une école formidable, je crois que l’on ne peut espérer mieux.
Autant faire court, avant qu’elle ne se mette à poser des questions plus gênante que celle-ci. Il se débrouillait d’ordre général toujours pour éviter ce genre de pièges, mais il ne savait pas s’il le pourrait maintenant, vu qu’elle était toujours en possession de son précieux bien. Par ailleurs, elle lui demanda un service bien particulier : elle mentait, il le savait, c’était évident. Il ne comprenait pas pourquoi, mais ne s’en soucia guère car c’était le soulagement qui devançait tous ses autres sentiments. Elle ne l’avait pas lu ! Tout était encore jouable, dans ce cas. Il acquiesça en tentant de ne pas paraître trop enthousiaste, et se saisit de son cahier sans une once d’hésitation. Il l’observa un instant, l’ouvrit à la première page, fit semblant de le parcourir d’un air curieux, avant de feindre un sourire.
- Tu es sure que ce sont tes notes de cours ? Ca n’en a pas l’air…
Il releva les yeux vers son interlocutrice, goguenard. Le mensonge qu’il allait lui débiter lorsqu’elle lui demanderait le contenu du cahier, en plus de lui sauver la mise à lui, risquait d’être amusant. Autant allier le plaisir à l’utile, non ?
Conservant son expression détachée, un sourire amusé naquit cependant sur ses lèvres lorsqu’elle lui demanda s’il n’était pas inquiet. Elle semblait plaisanter, jouer avec lui. Il ne chercha pas à comprendre pourquoi, car malgré le fait qu’il soit une personne très ouverte, il gardait comme la plupart des condisciples de sa maison certains préjugés sur les Serpentard. Non, honnêtement, il n’était pas préoccupé le moins du monde par le fait qu’elle soit préfète et lui simple élève… du moins à cette époque. Il n’avait pas peur de braver le règlement, même s’il concevait que ce comportement était immature, et puis il ne voyait pas non plus comment elle pourrait le dénoncer alors qu’elle aussi ne se trouvait pas dans ses droits. Détendu, du moins en apparence, il n’hésita pas à la regarder dans les yeux lorsqu’il lui répondit.
- L’envie, non, pas spécialement. C’est très attentionné de ta part de proposer, devrais-je te remercier, Dennell ?
L’ironie, art subtil du langage auquel il s’essayait ces temps-ci. C’était très utile pour sa mission, de répondre à une question en en posant une autre. Ainsi, la plupart des élèves oubliaient souvent les circonstances inexpliquées de son arrivée, préférant se concentrer sur la singularité du personnage qu’il laissait paraître. C’était parfois si simple de montrer ce que les gens avaient envie de voir. Mais il ne se considérait pas manipulateur pour autant, car c’était pour le bien de sa mission, rien de plus. Il n’était d’ailleurs pas très doué pour cela, bien trop spontané de nature. Ses yeux se posèrent ensuite malgré lui sur la main de Coralie qui venait d’effleurer la couverture de son journal. Il n’émit aucun commentaire et reporta rapidement son attention sur elle, en priant pour qu’elle n’ait rien vu. Elle lui demanda une cigarette, et bien qu’il trouvait cela un peu culotté venant d’elle, il lui tendit son paquet ouvert de manière à ce qu’elle puisse en prendre une.
- Ma bonté finira par me perdre.
Il prit ensuite place à côté d’elle, et eut du mal à déterminer si elle s’était délibérément poussée pour le laisser s’assoir ou non. Quoi qu’il en soit, il ne pouvait pas laisser la situation telle qu’elle était actuellement, il se devait de lier un contact positif avec son interlocutrice. Il espérait simplement qu’il parviendrait à ne pas se montrer trop impulsif comme à son habitude car en général, il fonçait tête baissée et ne réfléchissait pas avant d’agir. Paradoxe de son caractère, il était pourtant très calme et n’avait aucun problème à garder son sang-froid en toute situation, ou presque.
Mason fut intrigué en se rendant compte qu’elle semblait vouloir le connaître davantage, en désirant se renseigner sur son intégration à Poudlard. Il se demanda l’espace d’une seconde si sa question était totalement désintéressée, peut-être avait-elle lu son journal, au final ? Très vite, il ignora le doute qui s’était insinué en lui : il avait commencé la conversation avec une banalité, elle devait certainement faire de même.
- C’est étrangement… gentil de t’en soucier. Oui, Poudlard est vraiment une école formidable, je crois que l’on ne peut espérer mieux.
Autant faire court, avant qu’elle ne se mette à poser des questions plus gênante que celle-ci. Il se débrouillait d’ordre général toujours pour éviter ce genre de pièges, mais il ne savait pas s’il le pourrait maintenant, vu qu’elle était toujours en possession de son précieux bien. Par ailleurs, elle lui demanda un service bien particulier : elle mentait, il le savait, c’était évident. Il ne comprenait pas pourquoi, mais ne s’en soucia guère car c’était le soulagement qui devançait tous ses autres sentiments. Elle ne l’avait pas lu ! Tout était encore jouable, dans ce cas. Il acquiesça en tentant de ne pas paraître trop enthousiaste, et se saisit de son cahier sans une once d’hésitation. Il l’observa un instant, l’ouvrit à la première page, fit semblant de le parcourir d’un air curieux, avant de feindre un sourire.
- Tu es sure que ce sont tes notes de cours ? Ca n’en a pas l’air…
Il releva les yeux vers son interlocutrice, goguenard. Le mensonge qu’il allait lui débiter lorsqu’elle lui demanderait le contenu du cahier, en plus de lui sauver la mise à lui, risquait d’être amusant. Autant allier le plaisir à l’utile, non ?
Invité- Invité
Re: Outrages. [Mason]
Je roule la cigarette entre mes doigts. Je vois à son air étonné qu’il doit me trouver audacieuse de lui avoir fait une telle demande… Serait-il radin l’ami Sommers ? En bref, j’oublie très vite sa mine déconfite pour me concentrer sur l’essentiel : Le carnet ! Les objets sont bien plus intéressants que les personnages et la Magie noire me fascine, comme j’ai hâte de savoir si le cahier peut causer divers ravages… Va-t-il se tordre de douleur ou mourir foudroyé ? Ah non, s’il crève trop tôt, je devrai couvrir toutes traces de ma présence en ce lieu, je déteste faire le ménage, ais-je une tête de ménagère ? Bien, mon explication est tellement tirée par les cheveux que je sais pertinemment qu’il se méfie… Tant mieux, je tiens férocement à ma réputation d’anguille sournoise… Non, Sommers, nous ne serons amis ni ce soir, ni jamais ! Je me dis tout de même que ce garçon est très poli et qu’un caractère plus agressif m’aurait sans doute rembarré pour prendre la porte aussitôt, mais non, il répond à mes questions de pure forme, sans rien attendre en retour… Parfait, je n’ai guère le temps de faire la causette, j’ai une marmite sur le feu, ne l’oublions pas !
Je crois bien avoir retenu ma respiration en le voyant poser ses doigts sur le cahier… Mes yeux s’écarquillent et d’instinct, je recule brusquement, manquant de chuter au sol tant ma hâte de m’éloigner de lui est vivace… Oui, un sortilège peut frapper quelques innocents placés trop près de l’objet du délit… Non pas que je sois froussarde mais je n’aime absolument pas les surprises, ni les bonnes et encore moins les mauvaises… Cependant, je reprends très vite une certaine prestance en voyant que rien ne se passe… Zut, j’en suis presque déçue ! Tout ça pour ça ? Ne serait-ce qu’un vulgaire cahier alors ? Je me mordille les lèvres, détournant le regard lorsque mon condisciple me pose sa question… Ouais, rien d’anormal, dommage, j’aurais aimé posséder ce genre d’objet inoffensif d’apparence mais dévastateur pour qui s’y laisserait prendre. Je trouve tout de même la bonne humeur de Sommers suspecte, non pas qu’il soit renfrogné mais pourquoi ais-je l’impression qu’il jubile ? Saurait-il quelque chose que j’ignore ? Je le fixe donc, retrouvant mon lumineux sourire d’hypocrite patentée,
▬ Ce ne sont pas des notes ? Me serais-je trompée en l’emportant… Fichue vue…
Que je suis bête, je devrai pourtant savoir qu’il existe des sorts capables d’agir de façon bien plus sinueuses qu’un bête touché ! Et si en le lisant, le charme opérait ? Je me fais l’effet d’être une girouette, oscillant entre déception et exaltation… Les réactions de Sommers me passent donc allègrement au-dessus de la tête et j’ajoute, souriant si fort que je vais m’en choper des crampes à la mâchoire d’ici peu,
▬ Alors, qu’est-ce ? L’ais-je confondu avec d’autres notes ? A moins que cela ne soit quelque chose de plus intime… Que lis-tu ?
Oui, hors de question que je me penche et que j’en lise la moindre ligne, sait-on jamais. Mes jambes se balancent dans le vide, la tête penchée à la manière de ces idiotes qui se veulent séductrices, je me dandine un peu, impatiente… Lorsque…
Aurait-on oublié que nous ne sommes que de simples visiteurs en ces lieux ? Merde. Je me suis baissée à tel point que cette fois je viens de m’étaler au sol… Quelle grande classe dans la réception Coralie. A moitié relevée, traînant un mal de genou atroce, je rampe presque jusqu’à la porte… Non, non, pas de quoi casser trois pattes à un canard mais je peux vous jurer que ces saletés viennent de me rendre cardiaque à tout jamais ! Nos hôtes, ces charmantes plantes viennent, en effet, de se rappeler à notre bon souvenir en arrachant le cahier des mains de Sommers… Oui, je sais, ça a l’air surréaliste, elles qui sont si calmes en journée mais je peux vous assurer que la sieste semble terminée ! D’ailleurs, je m’aperçois enfin que les racines de l’une d’entre elles, viennent de s’emmêler à l’unique porte, nous rendant toute sortie difficile… Il devient très vite évident que nous les dérangeons, pire, elles se montrent agressives en envoyant branches, épines et feuillage droit sur nous, visant nos visages pour nous aveugler… Et depuis quand des trucs aussi chiants sont dans une école ? Mais depuis toujours Coralie, voilà pourquoi il est interdit d’y venir la nuit… Bla bla bla… Les règles sont faites pour être contournées, où est le plaisir sans cela ? Je lâche un juron très peu féminin en me sentant soulever dans les airs… Ma baguette s’échappe, rendant toutes actions impossibles… Du bout des doigts, je parviens tout de même à m’accrocher à la première chose que je rencontre : Soit la cheville de Sommers… Non, je ne ris pas… Quoique…
▬ Toujours aussi affectueuses ces saloperies… Et non, je ne te conseille pas de riposter, elles sont supérieures en nombre… Et si tu leur chantais quelque chose ? La musique adoucit les mœurs à ce qu’il parait !
Oui, cette fois-ci, je ris, mais jaune… Je ne m’imagine pas coller le feu à la serre toute entière, trop de problème par la suite… Les racines enserrent étroitement mes jambes, remontant suavement mes hanches et mon buste… J’ai horreur d’être collée de la sorte, c’est encore pire que des mains baladeuses et malhabiles… Toutefois, comme nous ne sommes pas des novices, il devient prudent de ne pas se débattre pour que la végétation oublie notre présence. D’un doigt sur mes lèvres, je me contorsionne un peu pour que celui que je tiens toujours voit mon geste… Vu son âge, ce n’est pas un débutant, espérons qu’il se souvienne que jouer au gros malin n’est pas une option éventuelle mais plutôt du suicide ! C’est le bruit de papier que l’on déchire qui me fait lever les yeux… Là, tout proche de mon visage, le cahier est tombé des branches qui le retenaient, seule une page tremblotante y est restée accrochée, page que je ne peux me retenir d'observer… Je hoquette... Ce n’est pas l’écriture qui me fait tressaillir… Non, il y a une date que je distingue… Quelque chose que je ne peux me retenir de lire : 17 septembre 2020…
C’est tout, je n’ai guère le temps d’y réfléchir davantage que mes liens, agacés, se resserrent, et me trainent à l’autre bout de la Serre. J’en lâche Sommers, surprise, tendant les doigts pour attraper ma baguette que je vais frôler si la plante ne dévie pas de sa trajectoire… Et puis merde à la Serre, entre finir broyée par ces trucs dégoûtants ou devoir répondre de mes actes, je préfère encore la seconde option… Plus que quelques centimètres et j’y serai, encore, un peu plus et je quitte ce bordel…
Je crois bien avoir retenu ma respiration en le voyant poser ses doigts sur le cahier… Mes yeux s’écarquillent et d’instinct, je recule brusquement, manquant de chuter au sol tant ma hâte de m’éloigner de lui est vivace… Oui, un sortilège peut frapper quelques innocents placés trop près de l’objet du délit… Non pas que je sois froussarde mais je n’aime absolument pas les surprises, ni les bonnes et encore moins les mauvaises… Cependant, je reprends très vite une certaine prestance en voyant que rien ne se passe… Zut, j’en suis presque déçue ! Tout ça pour ça ? Ne serait-ce qu’un vulgaire cahier alors ? Je me mordille les lèvres, détournant le regard lorsque mon condisciple me pose sa question… Ouais, rien d’anormal, dommage, j’aurais aimé posséder ce genre d’objet inoffensif d’apparence mais dévastateur pour qui s’y laisserait prendre. Je trouve tout de même la bonne humeur de Sommers suspecte, non pas qu’il soit renfrogné mais pourquoi ais-je l’impression qu’il jubile ? Saurait-il quelque chose que j’ignore ? Je le fixe donc, retrouvant mon lumineux sourire d’hypocrite patentée,
▬ Ce ne sont pas des notes ? Me serais-je trompée en l’emportant… Fichue vue…
Que je suis bête, je devrai pourtant savoir qu’il existe des sorts capables d’agir de façon bien plus sinueuses qu’un bête touché ! Et si en le lisant, le charme opérait ? Je me fais l’effet d’être une girouette, oscillant entre déception et exaltation… Les réactions de Sommers me passent donc allègrement au-dessus de la tête et j’ajoute, souriant si fort que je vais m’en choper des crampes à la mâchoire d’ici peu,
▬ Alors, qu’est-ce ? L’ais-je confondu avec d’autres notes ? A moins que cela ne soit quelque chose de plus intime… Que lis-tu ?
Oui, hors de question que je me penche et que j’en lise la moindre ligne, sait-on jamais. Mes jambes se balancent dans le vide, la tête penchée à la manière de ces idiotes qui se veulent séductrices, je me dandine un peu, impatiente… Lorsque…
Aurait-on oublié que nous ne sommes que de simples visiteurs en ces lieux ? Merde. Je me suis baissée à tel point que cette fois je viens de m’étaler au sol… Quelle grande classe dans la réception Coralie. A moitié relevée, traînant un mal de genou atroce, je rampe presque jusqu’à la porte… Non, non, pas de quoi casser trois pattes à un canard mais je peux vous jurer que ces saletés viennent de me rendre cardiaque à tout jamais ! Nos hôtes, ces charmantes plantes viennent, en effet, de se rappeler à notre bon souvenir en arrachant le cahier des mains de Sommers… Oui, je sais, ça a l’air surréaliste, elles qui sont si calmes en journée mais je peux vous assurer que la sieste semble terminée ! D’ailleurs, je m’aperçois enfin que les racines de l’une d’entre elles, viennent de s’emmêler à l’unique porte, nous rendant toute sortie difficile… Il devient très vite évident que nous les dérangeons, pire, elles se montrent agressives en envoyant branches, épines et feuillage droit sur nous, visant nos visages pour nous aveugler… Et depuis quand des trucs aussi chiants sont dans une école ? Mais depuis toujours Coralie, voilà pourquoi il est interdit d’y venir la nuit… Bla bla bla… Les règles sont faites pour être contournées, où est le plaisir sans cela ? Je lâche un juron très peu féminin en me sentant soulever dans les airs… Ma baguette s’échappe, rendant toutes actions impossibles… Du bout des doigts, je parviens tout de même à m’accrocher à la première chose que je rencontre : Soit la cheville de Sommers… Non, je ne ris pas… Quoique…
▬ Toujours aussi affectueuses ces saloperies… Et non, je ne te conseille pas de riposter, elles sont supérieures en nombre… Et si tu leur chantais quelque chose ? La musique adoucit les mœurs à ce qu’il parait !
Oui, cette fois-ci, je ris, mais jaune… Je ne m’imagine pas coller le feu à la serre toute entière, trop de problème par la suite… Les racines enserrent étroitement mes jambes, remontant suavement mes hanches et mon buste… J’ai horreur d’être collée de la sorte, c’est encore pire que des mains baladeuses et malhabiles… Toutefois, comme nous ne sommes pas des novices, il devient prudent de ne pas se débattre pour que la végétation oublie notre présence. D’un doigt sur mes lèvres, je me contorsionne un peu pour que celui que je tiens toujours voit mon geste… Vu son âge, ce n’est pas un débutant, espérons qu’il se souvienne que jouer au gros malin n’est pas une option éventuelle mais plutôt du suicide ! C’est le bruit de papier que l’on déchire qui me fait lever les yeux… Là, tout proche de mon visage, le cahier est tombé des branches qui le retenaient, seule une page tremblotante y est restée accrochée, page que je ne peux me retenir d'observer… Je hoquette... Ce n’est pas l’écriture qui me fait tressaillir… Non, il y a une date que je distingue… Quelque chose que je ne peux me retenir de lire : 17 septembre 2020…
C’est tout, je n’ai guère le temps d’y réfléchir davantage que mes liens, agacés, se resserrent, et me trainent à l’autre bout de la Serre. J’en lâche Sommers, surprise, tendant les doigts pour attraper ma baguette que je vais frôler si la plante ne dévie pas de sa trajectoire… Et puis merde à la Serre, entre finir broyée par ces trucs dégoûtants ou devoir répondre de mes actes, je préfère encore la seconde option… Plus que quelques centimètres et j’y serai, encore, un peu plus et je quitte ce bordel…
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