Why can't we be friends ? ♦ ft. Emerson (abandonné)

Sadie soupira profondément, levant les yeux au ciel. Lys, son élève, était tout ce qu'il y avait de plus charmante - même si, aux yeux de beaucoup, ce qualificatif n'était guère des plus appropriés ; eh quoi, on ne pouvait pas endosser le dur et exigeant rôle de successeur de Sadie Williams à la tête de la maison des verts et argent et susciter une approbation universelle : ç'eut été parfaitement ... incongru. Mais en l'occurrence, les petits bavardages de fillette contrariée de sa relève esquagaçaient la reine des Serpentards, qui se leva sans plus attendre de toute sa hauteur au milieu de son cercle. « Tu sais quoi, Lysandre ? la coupa-t-elle au beau milieu d'une phrase. J'adore nos conversations, mais j'ai des géraniums dentus à arroser. On se voit plus tard. » Délaissant la demoiselle furibonde, Williams saisit sa sacoche et se releva raidement, délaissant sans tarder le parterre de ses demoiselles de Cour sous les murmures agités de ces dernières. Siéger au sommet de la maison de Salazar n'était pas une mince affaire, loin de là. Coralie préférant exercer son pouvoir dans la solitude et Lisy-la-terrible n'ayant pas franchement les moyens de ses ambitions - une née-moldue siégeant sur le trône des serpents, jamais les sang-purs ne laisseraient réaliser une idée aussi sotte - c'était à Sadie qu'il incombait de canaliser les énergies de ces petites commères ainsi que, surtout, leur formidable potentiel destructeur. Car il ne fallait pas s'y tromper, c'était à travers celles-là que se faisaient et se défaisaient toutes les rumeurs circulant dans Poudlard, que se formait et se dégonflait la moindre réputation. Si elle leur vouait un profond dédain et une haine incalculable, Sadie s'estimait bénie de les tenir au bout de ses doigts comme de braves pékinois.

Ce n'était pas une promenade de santé, pourtant. Toujours prêtes à se faire des coups fourrés dans le dos pour, au choix, mieux attirer son attention ou celle d'un quelconque quidam en vogue bien mis de sa personne du genre de Skyler, McCormick ou Sommers, c'était véritablement la potion et la baguette pour leur rappeler régulièrement qu'elles pouvaient se réunir autour d'un but commun : nuire à autrui. Bien sûr elle avait quelques difficultés avec Anissa Ridley, ce petit crapeau incapable de tenir sa langue et qu'elle soupçonnait dans sa crédulité de prendre ses ordres auprès de Shaelyn Stern plutôt qu'auprès d'elle - heureusement que sa meilleure amie, Lexia, était là pour la juguler de manière efficace et faisait, elle, une courtisane bein plus digne de confiance et intelligente que cette Ridley. Esquissant un fin sourire plein d'assurance, Sadie prit la direction des cachots d'un pas sûr et confiant. Non, elle ne se rendait pas dans sa salle commune peuplée d'êtres médiocres et sans ambition, mais il était temps d'accélérer dans ses recherches. Depuis quelques semaines, elle s'était mêlée à des investigations très spécifiques, fréquentant les lieux les plus sombres et mal famés de Poudlard et de ses environs dans l'espoir d'y découvrir quelque chose, une sorte de ... méthode pour accroître sa puissance magique. Elle avait commencé à travailler la Legilimancie, un art délicat mais dans lequel ses progrès s'avéraient fulgurants. C'était l'attaque du bal de Noël qui l'avait véritablement décidée, puis ces prédictions sinistres sur le sort de tout un chacun. Sadie ne voulait pas être un pion, une figure d'échec aisément manipulable et facile à abattre : elle seule devait tenir les cartes en main, elle seule devait pouvoir décider à tout moment de couper ou prolonger le fil des Parques.

Elle s'était en premier lieu aventurée dans la Cabane Hurlante - en y traînant de force Maaira Van Tassel, mais ce n'était qu'un détail - et en avait fouillé minutieusement les moindres recoins et étagères, pour n'y trouver qu'un fatras inutile de vieilleries sans intérêt, pour la plupart des objets magiques aux propriétés malignes mais guère réellement dangereux. La Chambre des Secrets s'était avérée plus intéressante, puisqu'elle y avait retrouvé une gigantesque mue de Basilic sur laquelle elle avait prélevé quelques écailles. Un ingrédient magique d'une puissance fabuleuse, qui ne pourrait que lui servir. Elle avait moins apprécié la rencontre avec Connor qui avait suivie, mais réfléchissait encore à ses prochaines actions. Malmener Emerson Camden ? L'idée aurait pu être plaisante ... si elle avait eue la moindre envie de rendre service à Connor Whitley. Or, depuis quelques semaines et au vu de la manière dont il l'avait traitée, c'était bien la dernière chose que Sadie avait envie de faire. Tout au contraire, elle avait même tendance à estimer dernièrement qu'un peu d'humiliation ne pourrait faire que le plus grand bien à son « meilleur ami » ... Camden l'avait déshonoré ? Grand bien lui fasse ! Il avait bien assez de ressources à sa disposition pour se venger par ses propres moyens, Sadie en était convaincue. Ou était-ce finalement que sans ses fidèles généraux Danes et Williams, Whitley le petit prince de Serpentard n'était rien de plus qu'un petit garçon humilié ?

Ronronnant intérieurement de satisfaction à cette perspective - même si cela signifiait qu'elle avait perdu son temps avec un raté, voir Connor subir le juste retour de boomerang pour son mépris envers ceux qui lui étaient indispensables était purement jouissif - la petite fée verte pénétra d'un pas dansant dans la Salle sanglante. Bien sûr, l'histoire de cette pièce pour le moins macabre découverte par une poignée d'élèves de Salazar il y avait de cela un an ou deux était sinistre et entachée de sang, mais c'était précisément pour ça que l'adorable nymphe des reptiles s'y rendait. Un endroit intéressant, cette salle, songea-t-elle en déambulant lentement entre les tables de torture : des chaînes rouillées pendues au mur, quelques ossements - humains ? - sans grand intérêt ... Sadie se figea : sans intérêt, vraiment ? Il lui semblait avoir lu quelque chose sur une ancienne incantation de vieille magie, permettant d'obtenir un ascendant sur quelqu'un pour peu que l'on disposa d'un morceau de cette personne, et d'un autre de l'un de ses ancêtres. Les élèves torturés ici avaient été en majorité des Serpentards, mais peut-être y avait-il là les ossements abandonnés de quelque ancêtre au sang souillé de l'un des serpents résidant actuellement dans la maison de Salazar. En conséquence : un moyen pour la petite reine de s'assurer un ascendant supplémentaire sur ses sujets. Réunissant les os en un petit tas qu'elle fourra prestement dans sa sacoche, Sadie se pencha vers le sol, s'intéressant ensuite aux vestiges de baguettes brisées gisant à terre. Peut-être contenaient-elles encore de quelconques ingrédients magiques pourvoyeurs de pouvoirs qu'elle pourrait récupérer ... Évidemment sa baguette noire au poil de Nundu était capricieuse, mais peut-être s'accommoderait-elle d'une cohabitation avec un autre extrait de créature dangereuse : un crochet de Basilic peut-être ... Percevant soudain un faible bruissement derrière elle, Sadie se figea, puis se tourna lentement.

Emerson n'avait plus qu'une idée en tête: fuir la salle commune. Elle avait passé l'après-midi à tenter de s'exercer à la métamorphose, sans succès. Il faut dire qu'entre le groupe de commères discutant du dernier ragot en date, les explosions causées par un première année essayant un nouveau sort ou les éclats de rires d'un groupe assis à côté d'elle, il était plutôt difficile de se concentrer dans cette petite pièce bondée et bruyante. Elle avait réussi à tenir près de deux heures mais après une énième plaisanterie douteuse de Fenwick, assis dans un fauteuil juste à côté d'elle, plaisanterie énoncée bien fort afin que tous les Gryffondors présents puissent en profiter et bien entendu saluée par un éclat de rire tonitruant de ses amis. Ce fut en quelque sorte la goutte qui fit déborder le vase, elle se leva brusquement avec force et fracas, manquant de peu de faire tomber son fauteuil et interrompant ainsi la prochaine tirade du Fenwick en question. Elle lui jeta un regard furieux puis sans rien dire, tout aussi brusquement, elle récupéra les bouquins et cahiers qui jonchaient la table et sortit de la salle d'un pas rapide, presque raide.

Elle était fière d'elle, elle n'avait pas éclaté de colère, comme cela lui arrivait si souvent. Ce devait être l'effet bénéfique qu'avait Dayton sur elle ou alors c'était qu'elle avait muri ces derniers temps. Il faut dire que tellement de choses s'étaient produites dans sa vie en si peu de temps qu'elle ne savait plus vraiment où elle en était. C'était d'ailleurs l'une des explications à son besoin de silence, il y avait tellement de choses qui tourbillonnaient dans sa tête qu'elle n'avait pas besoin de gens criant et riant autour d'elle, son brouhaha mental lui suffisait amplement. L'attaque du bal était encore dans tous les esprits quand ces prétendus envoyés du futur avaient débarqué avec ces révélations abracadabrantes. Emy ne savait pas encore ce qu'elle devait en penser. Il y avait tout d'abord son futur mariage avec Whitley et le fait qu'ils doivent être constamment réunis sans quoi le Mal s'abattrait sur le monde magique, une prédiction faite par Montana d'ailleurs devenue professeur de divination alors qu'Emerson ne savait même pas que son amie avait des prédisposition pour cet art brumeux, n'oublions pas le fait que ce crâneur de Whitley soit passé du côté du Bien pour se battre contre Clyde Andrews, et sans compter différentes révélations plus ou moins marquantes dont la moindre n'était pas le futur mariage de son meilleur ami Caleb et de cette jeune fille timide Maaira. Bref, assez choquant mais fallait-il le croire? Emy n'en savait rien. En tout cas, si ce n'était pas la vérité cela la soulagerait bien et si c'était la vérité, eh bien le futur pouvait toujours changer et Emy y veillerait, croyez la.

En tout cas, elle devait se trouver un nouvel endroit pour étudier et de préférence loin de toute présence humaine. Elle se dirigea ainsi d'un pas décidé vers les sous-sols, après tout l'antre des Serpentards était sûrement l'endroit le plus vide de tout Poudlard, certes dangereux pour une Gryffondor mais elle était sûre d'y trouver toute la tranquillité dont elle avait besoin. Mais ça n'effrayait pas Emerson plus que ça, elle se savait capable de se défendre toute seule. Et en effet, plus elle s'enfonçait dans les entrailles de Poudlard plus les élèves se faisaient rares dans les couloirs. Mais malgré tout, la brunette n'arrivait pas à trouver ce qu'elle souhaitait, certes il n'y avait pas un bruit alentour mais apparemment trouver une salle de classe vide et propre était mission impossible. Ses pas finirent peu à peu par la mener dans les couloirs les plus sombres des cachots et alors qu'elle se demandait si elle n'allait pas retourner dans une partie un peu plus accueillante du château, elle ouvrit une énième porte pour se retrouver dans la pièce la glauque qu'elle ait visité. Tables de torture, chaines rouillées, ossements humains, sang séché... tout pour plaire. Et au milieu de tout ça, Sadie Williams.

En même temps, qui d'autre aurait-elle pu trouver ici? Il fallait être aussi tordu que la Serpentarde pour aimer trainer dans ce genre d'endroit et peu étaient ceux qui l'égalaient dans ce domaine. Elle ne portait pas son surnom de Reine des Serpents pour rien. Les deux jeunes filles avaient une longue histoire en commun, plus longue encore que celle d'Emerson et Connor. Après tout Sadie était la première personne qu'Emy avait rencontrée en arrivant à Poudlard, elles avaient même... Emerson frémissait encore à l'évocation de ce souvenir, sympathisé. Il faut dire qu'elle avait fait sa rentrée en ne connaissant véritablement personne, Cléo ayant un an de moins qu'elle, elle n'était arrivée au château qu'un an après quant à ses frères, ils l'avaient lâchement abandonnée dès le départ du train. Emerson n'avait pas été décontenancée pour autant, laissant ses bagages dans son compartiment elle était partie toute seule à la découverte du train. Et c'est à cette occasion, lors d'un moment de solidarité féminine face à un abruti de cinquième année, que les deux jeunes filles s'étaient rencontrées, appréciant chacune le même côté frondeur et sarcastique de l'autre. Même si elle le nierait sous la torture, la Gryffondor avait alors plus qu'apprécié Sadie et pendant un court moment, leur relation aurait pu être tout autre que ce qu'elle a fini par devenir. Puis les choses s'étaient enchainées, Emy avait appris que sa nouvelle amie faisait partie de ces Serpentards sangs purs arrogants et intolérants, Sadie avait découvert qu'elle était une Camden, une Gryffondor et une sang mêlée et pour finir la rivalité entre Connor et Emerson avait mis un point final à cette amitié naissante pour la transformer en une haine grandissante. Désormais, la rouge et or n'éprouvait plus pour elle que du dégout. Si elle trouvait Connor bien plus agaçant et irritant qu'elle, le garçon était loin d'atteindre le niveau de sadisme de sa partenaire dans le crime qui portait aussi bien son prénom que son surnom. En tout cas, s'il y a bien une personne sur laquelle Emy n'aurait voulu tomber à cet endroit précisément c'était bien elle.

Elle toisa Sadie du regard puis s'apprêta à ressortir, histoire d'éviter sa vieille ennemie, quand elle entendit un claquement sourd derrière elle, la porte s'était refermée. La brunette se retourna alors, tournant la poignée la porte. Mais sans résultats. Etait la faute de la rouille qui avait envahie la porte cerclée de fer? Une mauvaise blague de Peeves? Ou encore un nouveau tour tordu de miss Sadie? En tout cas, la porte ne s'ouvrait plus. Ignorant la présence de la Serpentarde derrière elle, Emy soupira puis sortit sa baguette, essayant toutes les formules qu'elle connaissait. Toujours sans aucun résultat. Elle soupira à nouveau pour se retourner face à Sadie.

"C'est encore un de tes tours de passe-passe? Parce c'est bien le genre de truc que t'apprécie ça non? Bloquer une petite Gryffondor dans une pièce tel un chat s'amusant avec une souris. Non parce que c'est pas qu j'apprécie pas particulièrement ta compagnie et que j'ai autre chose à faire mais si tu pouvais nous éviter à toutes les deux de s'ennuyer à mort ici, ça serait pas mal!"

Emerson Camden, voilà ce qu'il y avait devant elle ; si Sadie détestait pas mal de monde parmi les trolls peuplant cette école, celle-ci comptait et de loin parmi ses favorites - ou les pires, tout dépendait de l'humeur du moment. Ce qu'elle faisait là, dans cet endroit hautement prisé des verts et argent et renommé d'ailleurs pour cela - ça, c'était un sujet auquel la Reine des Serpents ne s'intéressait guère : tout ce qui lui importait, c'était que la Gryffondor s'en aille ou par défaut, ne la dérange pas dans ses activités. Cela parut pourtant compromis dès l'entrée d'Emerson dans la pièce ; Sadie soupira bruyamment : décidément, impossible de compter sur une quelconque discrétion de la rouge et or. Restait dès lors à espérer qu'elle parvienne à l'effrayer ou l'insupporter suffisamment pour qu'elle quitte ce lieu où elle n'avait pas sa place. Comme elle devait se sentir fière et gorgée d'importance de s'être aventurée en cet endroit macabre ! Adressant un sourire caustique à la jeune lionne qui avait instantanément réprimé difficilement un pas en arrière en l'apercevant, la belle brune se détourna aussitôt d'elle sans même la saluer comme si elle venait de croiser une chose tout à fait repoussante indigne de son attention, une petite moue arrogante sur son visage de poupée de porcelaine. Dire qu'elle avait manqué de peu se lier d'amitié avec cette harpie ... Une Bouffondor issue de la même fratrie que ces primaires et rustres de Camden idiots comme des Veracrasses - et pour ne rien arranger, elle avait décidé de se mettre à dos Connor Whitley. Décidément cette petite cumulait les mauvais points !

À l'époque, c'était ce dernier élément qui avait parachevé l'antipathie nouvelle de Sadie pour la petite figure de proue des lions. Ce fait ayant tout récemment changé avec la façon répugnante dont Connor - à l'inverse de Carter - la traitait, la verte et argent se trouvait à présent dans de toutes nouvelles dispositions. Était-il pour autant concevable qu'elle refasse amie-amie avec la Camden ? Elle en doutait ; adepte de la magie noire jusqu'au bout de ses ongles soigneusement taillés, Sadie ne pouvait désormais concevoir une quelconque compatibilité entre la brune et elle. Peut-être avaient-elles été un temps semblable, mais ce même temps changeait les gens parfois jusqu'au point de non-retour - c'était leur cas, la disciple de Salazar en était persuadée. Repensait-elle parfois à ce qu'aurait pu être leur amitié ? Difficile à nier. Mais le fait était qu'elles n'étaient pas, en définitive, devenues amies. Dur pourtant de ne pas remarquer l'existence d'Emerson : tâche noire dans son règne glorieux et scintillant, elle avait été ces derniers jours plus présente que jamais dans les pensées de la verte et argent spécialement depuis l’annonce de la Prophétie déclarant nécessaire son union avec Connor pour la préservation du Bien. Et s’il était aisé à Sadie d’imaginer le camp dans lequel elle-même se trouverait – le Mal lui avait toujours été plus naturel et instinctif que le Bien, même si elle ne s’estimait pas condamnée – celui de Connor en revanche était moins évident. Bien qu’elle lui garda rancune pour son comportement des dernières semaines, Sadie ne concevait pas sa vie sans Whitley au même rang qu’elle – Emerson Camden à son bras encore moins.

Allons bon, y avait-il seulement véritablement lieu de croire à cette prédiction totalement ridicule ? Elle avait après tout été énoncée par l’un des individus les plus douteux de l’école – cette Montana Jones – il convenait de ne pas l’occulter. Un vague souvenir incita cependant Sadie à faire volte-face vers Emerson : durant leur très courte précédente conversation, Connor avait osé lui demander une faveur – faire du mal à Camden. Autant dire que la Reine des Serpents l’avait magistralement envoyé bouler : il avait osé se jouer de sa personne, s’était montré terriblement déplaisant – autant dire qu’il pourrait supplier avant qu’elle n’accepte à nouveau de lui rendre le moindre service ! Sadie ne put s’empêcher toutefois de reconnaître qu’il fallait avoir du cran pour errer dans cette partie du château avec la malédiction du prince des Serpentards pesant au-dessus de sa tête : preuve était que, si la Reine s’était trouvée dans de meilleures dispositions vis-à-vis de son ancien favori, le sort d’Emerson aurait été réglé aussi sec. Mais la donne avait changée dernièrement : peut-être les vieilles alliances d’antan allaient-elles s’inverser ?

Un claquement sec derrière elle tira à Sadie un bref soupir résigné : allons bon, elles étaient donc coincées ensemble dans cette salle sordide ? Mais quelle sublime coïncidence ! Bloquée avec la pire Bouffondor de sa connaissance – et pourtant, Salazar savait qu’ils étaient nombreux à l’insupporter …

« C’est encore un de tes tours de passe-passe ? TOURS DE PASSE-PASSE ? Elle appelait ainsi la magie ? Parce que c’est bien le genre de trucs que t’apprécies ça non ? Bloquer une petite Gryffondor dans une pièce tel un chat jouant avec une souris. Appréciant l’image autant que la comparaison, Sadie lui adressa un sourire caustique. Parce que c’est pas que j’apprécie pas particulièrement ta compagnie – Merlin qu’elle maniait malhabilement l’ironie et les sarcasmes – et que j’ai autre chose à faire mais si tu pouvais nous éviter à toutes les deux de s’ennuyer à mort ici, ça serait pas mal ! »

Dévisageant la rouge et or avec dédain, la belle brune lâcha d’un ton condescendant :

« Tu n’es pas exactement comparable à une pauvre petite Bouffondor sans défenses, ma fille. Saches que contrairement à tes idées préconçues éculées, je ne suis pas responsable de toute la misère du monde. Posant un regard sur la sortie désormais fermée aux deux filles, la verte et argent laissa échapper un rire méprisant. Posant un regard en coin sur Camden tout en se détournant pour poursuivre ses recherches, elle lâcha avec aigreur : Eh quoi, tu n'es même pas foutue d'ouvirr une fichue porte ?! Faisant mine de se désintéresser totalement de la Gryffondor, Sadie lança par-dessus son épaule :

Et que vient faire Sœur Camden dans l’antre du Diable qu’est cette partie du château ? »