Angels have faith -- Reanbel

«I don't care if i'm playing with fire I'm aware that I'm frozen inside»

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I want another life

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« Je n’ai pas envie de tout t’expliquer maintenant.»

Elle lève les yeux, regarde le plafond de sa chambre, son esprit est vide, douloureusement vide. Ses doigts s’agrippent aux draps de soies. Elle sent cette boule de douleur dans sa gorge, elle à l’impression de s’étouffer, mais elle ne bronche pas, comme si le fait d’étouffe ne la dérange pas plus qu’il ne le faut.

« Il faudra bien un jour….
-Ça ne servira à rien.
-Je veux simplement comprendre pourquoi tu ne veux pas le voir.
-Pourquoi le voudrais-je? »

Elle attend, mais elle ne sait pas ce qu’elle attend. Doucement, ses yeux se ferment, son souffle s’apaise, mais elle ne dort pas, pas encore. Elle attend.

« Mais c’est Kyle!
-Je sais, il est là le problème.»

Kyle Newton. Son nom la frappe, lui fait mal. Il n’est plus là. Il a disparut de son monde. Il ne lui à même pas dit adieu. Il est juste partie, sans cérémonie. Elle n’a même pas voulu aller aux obsèques, elle s’était cloîtrer dans sa chambre, silencieuse et morose.

« Tu le regretteras, Rean’»

Elle le regrette tellement. Son esprit tournoie, sa tête lui fait mal, les couleurs derrières ses paupières s’emballent, sa main tenant la bouteille de whisky lâche prise, cette dernière chute, longtemps, puis éclate. Le monde vole en éclat….

« Kyle. Ma vie entière à tournée autour de lui. Mon monde se résume à lui. Sans lui, je ne suis rien. Je le connais depuis toujours, Kyle et moi, ça remonte au berceau. Sans lui, je n’ai pas de nom, je n’ai pas de parole, je ne suis rien. Il a fait de moi ce que je suis. Petite, je disais que je voulais l’épouser, plus vieille, le jeu est devenu tel que nos parents en riaient, mais pour nous, s’était claire. Nous allions vivre toute la vie ensemble….si seulement….»

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7 mai 1992


Nous sommes là, assis dans l’herbe haute du pré derrière chez moi. J’ai apporté des gâteaux, lui, des gobelets de lait froid. J’ai sept ans, il en a huit depuis peu. Je me souviens encore de la blondeur de ses cheveux sous les rayons du soleil, de son teint pâle, de ses yeux verts brillants de malice, de son pull bleu clair… je me souviens du regard affectueux qu’il pose sur moi. Je suis tout son contraire physiquement. Il est grand pour son âge, je suis petite pour le mien. Il est blond, je suis brune, sa peau est pâle comme la neige, la mienne est hâlée, d’une couleur dorée que j’apprécie, mais ça m’importe si peu. Je lisse du plat de ma main un pli de ma robe blanche, lui tend un gâteau, il me sourie en guise de remerciement. Nous n’échangeons aucun mot, c’est inutile. Le temps passe, et on est bien. Mon regard s’évade, s’attarde sur une petite coccinelle qui escalade son pantalon, avant de relever les yeux vers lui. Il m’observe, silencieux. Et ce que je peux lire dans ses yeux est tellement doux que je m’y perds… Il prend ma main, la serre entre les siennes. Elles sont chaudes, douces, j’aime leur contact. Peut-on simplement aimé à sept ans? Je l’ignore, pourtant, je sais qu’il est mon prince charmant.

«Tu va me manquer cette été.»

Je ne réponds pas. Chaque été, il part avec ses parents en Bulgarie, là où vit ses grands-parents, je ne le vois pas pendant deux mois. Deux mois pénibles. Mais je sais que c’est pour mieux nous retrouver par la suite. Nous nous retrouvons toujours…

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Une larme coule sur sa joue, elle ne fait aucun effort pour la chasser, ne bouge même pas. Sa respiration est rapide, sifflante. Son monde s’effondre, elle ne s’en aperçoit même pas. Tout ce qu’elle sait, c’est que son monde ne sera jamais pareil.

« Je sais. Je sais que cette fois-ci, nous ne retrouverons pas. Que plus jamais je ne le retrouverais, qu'il était disparut à jamais. Cette pensée me brûle, me fait mal. Je n'imagine même pas ma vie sans lui, elle n'a plus de sens. Ces yeux verts me manquent, son sourire me manque. Toutes ces choses qui font que je l'aimais. Que fait Cendrillon quand son prince disparaît sans crié gare? Que fait-elle lorsqu'il n'y a pas de fin heureuse? Meurt-elle de douleur? .»

Autour d'elle, ce n'est que douleur intense, elle n'entend rien d'autre que les battements de son coeur, que sa respiration douloureuse, Les images se succèdent, ne s'arrête pas, elle gémit, frémit. Le noir l'avale.



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12 avril 1995

«Tu lui diras?»
«Dire quoi à qui?

Le garçon la regarde, pas réellement certain si elle est sérieuse ou pas. Riait-elle de lui? Il ne serait dire. Elle semble pourtant sérieuse, le regarde de façon incrédule. Il ne sait pas s'il doit rire devant la mimique de son amie ou pas, mais il sait que s'il le fait, elle se vexera. Elle était tellement jolie lorsqu'elle était contrariée. Fronçant les sourcils, la petite fille observait son compagnon d'un regard à la fois intrigué et sévère. La réalité était qu'elle savait de quoi parlait son ami. Ethan Smith, un garçon qui fréquentait le même établissement scolaire qu'eux lui avait proposé d'être sa cavalière à la fête organiser pour célébrer son anniversaire. Ce qu'il se plaisait à appeler " son entrer dans le monde des hommes". Ce que Reanbel trouvait particulièrement ridicule. Il n'était pas plus homme qu'elle était singe. Certes, il allait avoir douze ans, mais il n'était pas plus homme que l'était Kyle qui était âgé d'un an de moins que lui. Elle ne comprenait pas trop le principe, mais ne voulait pas être sa cavalière. Elle n’aimait pas particulièrement Ethan. C’était un garçon grassouillet, petit et ses cheveux bruns étaient éternellement gras. Sans parler de sa salivation trop abondante. Et puis, qui le choisirait lui, quand on avait quelqu’un comme Kyle près de soit?

«Que tu es avec moi. »
«Avec toi?

Non que l’idée lui déplaise, loin de là, mais il était drôle de l’entendre dire. Elle sourit malicieusement. Elle aimait profondément Kyle, plus que n’importe qui, mais elle n’était pas avec lui. Elle n’avait que dix ans non de Dieu! Elle n’allait pas choisir avec qui elle se marierait dans quinze ans de là. Bien que dans son esprit, elle savait déjà avec qui elle ferait sa vie, quand bien même elle s’acharnait à dire le contraire.
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« Je me souviens de cette journée-là. Il m’a quitté en me disant qu’il m’adorait, il avait déposé un baiser sur ma joue et j’avais été aux anges. Quand j’y pense aujourd’hui, je m’en veux de ne pas lui avoir tout dit. Je ne me souviens pas de quand cette histoire d’amour à commencer exactement, était-ce ce jour-là? Ça n’a que très peu d’importance. Petite, j’imaginais ma vie dans ses bras, j’imaginais mon monde bâtit autour de lui. Mais les choses changent, les enfants grandissent, j’ai aussi grandit. C’est triste. J’aurais préféré rester petite. Parce qu’en grandissant, le monde est moins doux. .»

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20 Juin 2000

Reanbel cogna à la porte du Manoir Newton, la porte s’ouvre, un valet m’indique qu’il va annoncer sa présence au jeune maître, mais déjà, la jeune fille se précipite dans l’escalier menant à l’étage. Elle ne prend même pas la peine de cogné à la porte, l’ouvre à la volé. Son sourire s’évanouie, son enthousiasme s’évapore, ses yeux se remplis d’eau. Elle ne sait même plus pourquoi elle était venue ici. Sa main est restée agrippée au bouton de la porte. Devant elle, Kyle est nu, sous les couvertures, près de lui, une jeune fille que Rean peine à reconnaître. Tout ce qui importe, c’est qu’elle est nue également. Kyle décolle son visage de la poitrine de la jeune femme en se rendent compte qu’ils ne sont plus seuls. Son regard courroucé d’avoir été interrompu croise seule effarée de son amie. Celle-ci tourne les talons, disparaît dans le couloir. Kyle la suit, après avoir enfilé un peignoir traînant par là. Il l’intercepte dans le jardin, ses doigts se fermant sur son poignet frêle.

«’Bel, attend!»
«Attendre quoi, Kyle? Que tu m’explique ce que tu faisais avec elle? C’est bon, j’ai compris.
«Ça ne veut rien dire, c’est toi que… »
«Que tu aimes? Tu as un bien drôle de façon de me le montrer! Tu sais quoi, tu pourrais me le dire encore et encore, je ne te croirais même pas. Ce n’est qu’un jeu pour toi, c’est tellement plus facile de coucher avec des filles qui ne te demandent plus rien ensuite. Ce fini, Kyle, ne m’adresse plus jamais la parole.

Elle tourna les talons, traversa la haie, et s’enferma dans sa chambre.
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« Ce fut la dernière fois que je le vis. Quelques jours plus tard, j’appris sa mort, une vulgaire allergie, m’a-t-on dit, mais je sais que c’est faux. On l’a retrouvé dans les écuries. J’ignore qui l’a trouvé, comment il est mort, mais je sais que ce n’était pas une allergie. Il traversait une période difficile à l’époque. Son père était partie avec une autre femme, sa mère essuyait un cancer de l’utérus, et j’en avais ajouté une couche….combien de fois avais-je regretter de ne pas avoir retourné le voir par la suite… .»


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«Hé! Ethelwald, il est où Kyle? Vous êtes toujours fourrés ensembles en général
- Ça te regarde en quoi, Ether?
- Lui et moi on a passé du bon temps cet été, je voulais simplement remettre ça. Ça te gêne?
- Si t’aime les cadavres, ne te gêne pas. »

La dénommé Ether cessa subitement de suivre Reanbel, figé sur place. Que venait-elle de dire? Et pourquoi la jeune femme était-elle si dure envers elle? Rean’ était, en générale, un vrai petit rayon de soleil qui tapait royalement sur les nerfs à force de toujours être joyeuse et énergique. C’était royalement agaçant. Mais voilà. Le ton froid et distant qu’elle employait était étrange dans sa bouche. Au départ, Ether avait crut que c’était parce qu’elle avait couché avec Kyle, mais même dans un tel cas, jamais elle ne lui aurait lancé pareil chose.

«D’accord, tu es en colère, pas la peine d’être si méchante!
- Tu comprends vraiment rien toi hein?
- C’est toi qui ne comprends pas! Lui et moi on s’aime vraiment et je…
- Il s’est pendu. Il est mort! »

Ether la dévisagea un moment, éberlué. Il s’était….Elle sentit un haut le cœur l’envahir, observant toujours sa cadette avec étonnement. Les prunelles sombres de la jeune fille ne reflétaient qu’un profond vide, sans émotions. Comment pouvait-elle le prendre si bien? Reanbel avait apprit la vérité à l’enterrement de son ami. Elle avait vu les marques rouges camouflées tant bien que mal dans son cou. Elle s’était douté qu’il s’était suicidé, maintenant, elle savait comment il avait fait. Et en réalité, elle prenait un certain plaisir à l’annoncé à Ether qui semblait ne pas comprendre. Était-elle sotte à ce point? Devait-elle lui faire un dessin? Reanbel soupira, s’éloigna.

Les événements qui se déroulèrent dans les mois suivants furent très peu important dans sa vie. Elle ne participa pas au bal de Noël. Elle dormait profondément dans son dortoir pendant l’attaque. Elle ne posa pas les yeux sur les nouveaux arrivants non plus. Elle n’écoute pas les rumeurs des soient disant venus du futur, encore moins ceux de Gossip Magic. Elle semble ne pas s’intéressé aux clans qui se forme dans Poudlard. Mais d’une certaine façon, ça la touche, parce qu’elle ne comprend rien, et elle n’aime pas ne pas comprendre.