The Time-Turner
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Special people change. ♦ ft. Carter ;

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Message par Invité Jeu 25 Mar - 23:40

Le bonheur était fragile. Tellement fragile. Sadie ne s’en était pas vraiment rendu compte : elle vivait son bonheur, ou du moins ce qu’elle pensait être du bonheur, intensément de peur que celui-ci ne finisse par s’envoler. Toutes ces fêtes, ces orgies sans nom auxquelles elle se faisait un devoir d'assister, toutes ces drogues et ces boissons trop fortes qu'elle s'enfilait ... tous ces corps auxquels elle goûtait. Rien que des mirages illusoires, des faux-semblants dont elle s'efforçait de tirer un peu de bonheur comme d'un vieux citron trop pressé. Son trio était tout ce qu’elle avait de stable, de solide, et voici qu’il s’effilochait. Inutile de se leurrer : Danes et Whitley, elle n'avait qu'eux. Oh, bien sûr ... d'aucuns auraient dit qu'elle pouvait toujours compter sur le soutien de son frère aîné - dommage qu'elle le détesta tant. Pour vrai, elle aurait encore mieux préféré avaler un tonneau entier de Cisburines plutôt que de lui demander ne serait-ce que de lui prêter sa plume. Quant à compter sur l'appui familial, c'était bien mal connaître la famille Williams.

Connor, elle pouvait le supporter : elle le voulait pour elle seule, mais n’écartait ses rivales que par pure jalousie. Mais Carter… ce n’était pas pareil. Il était son confident, son meilleur ami. Sa raison d’être et son âme-sœur, le seul capable de calmer un peu ses souffrances. Il était son bonheur, le seul qu’elle savourait sincèrement. Le seul être capable de la faire rire sans se forcer. Le seul à la faire rêver sans dormir. Et le seul à la faire pleurer sans le vouloir. Son bonheur s’était construit autour de lui et ne s’en allait qu’avec lui. Et Carter était devenu… égoïste. Pourquoi n’essayait-il pas de comprendre ? Pourquoi ne continuait-il pas à l’aimer comme elle le souhaitait ? À cause de Becker ? Tsss. Ce n’était qu’une passade, une amourette dont il se lasserait bien vite, comme Ryan auparavant. Et d’ailleurs qu’avait-il à faire avec une telle fille, une girouette qui voulait Connor et s’acharnait à le poursuivre comme une tique, pour finalement s’en détourner et choisir son meilleur ami. Sadie n’aimait pas Becker ; pas parce qu’elle la trouvait idiote ou désagréable à regarder, ni même dans le fond parce qu’elle lui volait ses meilleurs amis, mais parce qu’elle n’aimait pas qu’on se moqua impunément des deux êtres qui lui étaient les plus chers au monde.

Connor s’en fichait, lui : de toute façon, il était parfaitement capable d’identifier qui le courtisait pour lui-même ou pour sa popularité à Serpentard. Mais Carter… c’était tout différent. Il avait beau être intelligent, il supportait sans broncher la place de second – depuis toujours, certes. Mais jusqu’en ce qui concernait leurs conquêtes respectives ? Comment pouvait-il supporter d’être le deuxième choix, la…bouée de sauvetage ? Celui auquel on se raccrochait par défaut, parce que l’on ne pouvait pas faire autrement ? Comment elle, cette garce de Becker pouvait-elle se permettre de le traiter ainsi, lui qui valait mille fois mieux qu’une Gorgone intéressée de son espèce ? Pourquoi les hommes étaient-ils si aveugles ? Sadie s’interrogeait. Elle ne voulait plus souffrir, ne voulait plus le voir au bras de son petit lapin. Elle aurait du faire le nécessaire pour garder Carter, agir plus tôt, au lieu de naïvement se laisser aller à croire que les choses ne changeraient jamais. Qu’ils seraient toujours, Carter, Connor et elle, le brillant trio de Serpentard qui en imposait à tous, foulant aux pieds leurs courtisans dans un rire sardonique, puisqu’ils étaient les seuls qui comptaient réellement.

Elle souffrait. Il lui semblait sentir son cœur saigner, se fendre un peu plus en deux à chaque fois que Connor la repoussait, qu’elle voyait Carter accaparé par son lapin. Et pourtant elle persistait, elle restait, en l’honneur de ce qu’ils avaient autrefois formé tous les trois. Elle resterait là, toujours : peu importait qu’elle arriva en deuxième position, elle serait toujours à leurs côtés – du moins le voulait-elle. Après tout, qu’est-ce qu’elle pouvait s’en ficher des autres et de ce qu’ils pensaient de leurs relations. Si elle pouvait jamais connaître une certaine forme d’amour, n’était-ce pas ça ? Demeurer auprès d’eux, dans le bonheur comme dans la souffrance qu’ils lui infligeaient. Seulement, elle en avait assez de souffrir. Assez d’avoir mal, de sentir son cœur se tordre et se briser dans sa poitrine chaque fois qu’ils l’éloignaient un peu plus.

D’un autre côté, elle serait incapable de se regarder à nouveau dans un miroir si elle laissait tomber. Abandonner ne faisait pas partie de son vocabulaire. Elle conservait l’espoir secret – non, elle savait – qu’un jour, Carter réaliserait s’être trompé et qu’alors, il lâcherait son gibier. Il reviendrait vers elle. Mais malgré toute la confiance qu’elle avait en Bonnie pour se lasser de Carter tout aussi rapidement qu’elle s’était entichée de lui, malgré toute la certitude qu’elle avait que son Serpentard, une fois les secrets de Becker révélés, s’en désintéresserait en un éclair, elle ne pouvait s’empêcher de nourrir une haine farouche envers la nouvelle. Cela n’avait pourtant pas de sens ; elle n’était rien de plus qu’une fille, une conquête comme il en avait existé tant d’autres dans la vie de ses compagnons, et comme il en existerait bien d’autres encore. Une passade, une lubie que Carter nourrissait et qu’il aurait bien rapidement satisfaite. Mais malgré tout cela, elle était certaine que Becker compterait toujours plus qu’elle-même pour son Serpentard. De même qu’elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une féroce rancune à l’égard de Danes. Voilà qui était pourtant bien idiot : elle était sa meilleure amie, comment pouvait-elle ne serait-ce que se comparer à Becker ? Comment pouvait-elle imaginer qu’une simple petite amie – elle répugnait à prononcer ces mots - eût pu la remplacer, elle ?

Mais lui, il oubliait tout en quelques secondes. Un baiser du petit lapin et pouf ! Plus de Carter auprès de Sadie. Était-ce donc ainsi qu’il concevait l’amitié ? Était-ce donc sur ces sortes de bases qu’elle devait désormais considérer leur trio ? Un petit groupe de personnes sans grand intérêt au fond les unes pour les autres, mais avec des centres d’intérêt similaires et communs ? Etait-ce donc ainsi qu’elle devait percevoir ses amis, comme des êtres égoïstes qui ne se souciaient d’elle que lorsqu’elle avait quelque chose à leur apporter, que lorsqu’elle pouvait leur être utile ou agréable ? C’était injuste, c’était cruel. Jamais en semblables circonstances elle n’aurait tout abandonné, tout délaissé au profit d’un quelconque jouet. Comment aurait-elle pu ? Ils étaient ses trésors, ils étaient tout pour elle, et elle les aurait éloigné d’elle pour mieux profiter d’un simple joujou, d’un simple insecte entre ses mains, qui sur le moment lui aurait apporté un peu de plaisir ? L’amour… sentiment vain, voué à l’échec et à la destruction, voué à la souffrance. La souffrance et rien de plus ! Tous les trois, ils n’étaient pas faits pour tomber amoureux : ils ne le savaient pas, tout simplement. Et on prétendait écarter Sadie Williams pour une amourette ? Eh bien, c’était ce qu’on allait voir. Carter avait dépassé les bornes des limites, cette fois. Elle en avait assez, plus qu’assez de se torturer l’esprit, de s’angoisser pour lui, cet égocentrique qui ne la méritait pas.

Merlin savait pourtant qu'elle faisait des efforts, de gros efforts pour se montrer compréhensive - mais trop, c'était trop. Tout à l'heure encore, Bonnie avait osé venir la défier jusque sur le terrain de Quidditch ; en plein entraînement ! N'avait-elle donc rien de mieux à faire que de se pavaner comme en terrain conquis devant les joueurs, saluant chacun, accordant à tous une bise avec la même chaleur qu'elle démontrait lorsqu'elle embrassait Carter ? Tout ça était positivement répugnant. Sadie s'était crispée, prenant sur elle pour s'empêcher de lui faire manger le gazon séance tenante histoire de lui faire ravaler son sourire narquois. Mais dans les airs - abritée par le feu de l'action - elle n'avait pu se retenir, en voyant Bugs Bunny applaudire bêtement un exploit de Carter, d'envoyer un Cognard siffler près de ses oreilles d'un coup bien senti. L'alibi du faux mouvement s'était alors avéré bien utile. Personne n'avait été dupe une seconde toutefois ; depuis quand Sadie Williams faisait-elle un faux mouvement ? Si elle avait été prise en remplacement de Jezebel Fitzgerald, c'était pour sa maîtrise et sa dextérité : les termes 'faux mouvement' lui étaient même totalement inconnus. Ce qui n'avait pas empêché Paris de faire son travail, malgré toute l'affection qu'il pouvait avoir pour elle. « À quoi tu joues, Sadie ? Concentres-toi ! » l’avait-il gourmandée. « De quoi tu parles, Montgomery ? J’ai raté mon coup », avait-elle simplement répondu d'un ton rogue, ses yeux lançant des étincelles.

Allongée dans les plis de son peignoir blanc, Sadie réfléchissait. Il y avait trop longtemps maintenant qu'elle négligeait sa fierté, trop longtemps qu'elle avait mis certaines choses de côté. Il était plus que temps d'y mettre un terme. En temps normal, elle se serait contentée d'attendre en se mordant les lèvres que cette énimère lubie passe - mais justement, elle en avait assez de sentir son coeur se tordre et le trou dans son ventre s'agrandir dès qu'elle posait les yeux sur son meilleur ami. Tout cela était ridicule et devait cesser. À cette heure tardive en fin de samedi après-midi, il n'y avait pas dix endroits où Carter devait se trouver. Prenant à peine le temps d'enfiler une simple robe noire ornée de quelques volants et de parer ses paupières de leur habituel maquillage - traits d'eyeliner et fard à paupière gris - la petite reine des Serpentards ne prêta à son reflet qu'un coup d'oeil inattentif. Sûre d'elle et pleine d'assurance comme elle l'était, elle savait parfaitement pouvoir être attirante même sans ces quelques artifices - or cette robe légère, en plus de mettre en valeur sa taille fine, son teint pâle et ses longs cheveux bruns lisses, exposait à la vue de tous ses longues jambes fuselées. La jolie brune possédait à n'en pas douter des formes que plus d'un convoitait : pourquoi les dissimuler ? Fin prête, Sadie descendit dans la salle commune ; ignorant d'un geste autoritaire les quelques filles et garçons qui s'apprêtaient à se ruer sur elle - tous visiblement prêts à lui faire leur cour - la Serpentard monta d'une traite au dortoir des garçons, un sourire satisfait aux lèvres. Fort heureusement, il existait encore dans ce château des choses qui ne changeraient jamais ; le caractère suiveur de certains en était une.

Fort heureusement, le dortoir des garçons semblait vide pour l'heure de tout occupant, excepté l'un d'entre eux probablement, à entendre le crépitement humide qui provenait de la salle de bain, en train de prendre sa douche. Parfait : il n'y aurait donc qu'un petit nombre de personnes pour surprendre sa conversation avec Carter. Être surprise ici, dans cet endroit où sa présence n'était en plus d'être tout bonnement interdite aucunement justifiée ? C'était bien la dernière de ses craintes. Hormis Curtis, Sadie avait pour elle de connaître tous les garçons qui vivaient et dormaient là et aucun d'eux, elle en était sûre, n'aurait la moindre envie de la dénoncer. Demetri était son meilleur ami d'enfance, Paris son protecteur, Nicholas un ... camarade ? Quant à Jaylen, Sadie le connaissait pour ainsi dire presque intimement : elle avait beau n'avoir jamais couché avec lui, elle avait cessé depuis longtemps de dénombrer leurs retrouvailles dans la forêt interdite. Promenant un doigt distrait sur les draps d'elle ne savait trop qui, Sadie entreprit d'inspecter la pièce. C'était toujours un immense plaisir pour elle de pénétrer dans cette pièce, cet endroit qui exsudait la testostérone et la présence de mâles par tous les pores de son bordel innommable. Un grincement sonore derrière elle la surprit : la brunette se retourna calmement, adossée au pilier du lit à baldaquins, et observa avec un sourire mutin Carter quitter la salle de bain, une serviette blanche autour de sa taille pour tout vêtement. On avait beau lui reconnaître un goût pour la malice et les mauvais tours, une seule de ces rumeurs était vraie : elle adorait prendre son Serpentard au dépourvu.

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Message par Invité Sam 17 Juil - 18:22

« Tu ne commettras pas l’adultère, à moins d’en avoir envie. » - W. C. Fields, acteur excentrique du début du précédent siècle, avait certainement fait le tour de la question. Sûrement que cet homme aux allures de clown et à la voix hargneuse avait une excuse, s’il avait réalisé de tels actes. Il avait effectué de nombreux et longs déplacements à travers tout le territoire américain pour tourner ses films, et au final, faire sa gloire pour nourrir sa femme et son fils. Mais à quoi bon tromper sa femme ? Quel intérêt ? Une dizaine de minutes de plaisirs avec une autre, pour mettre une vie à deux en péril ? L’amour ne se valait-il pas d’être préservé ou d’être rompu immédiatement au lieu de répandre plus de mal qu’il pouvait en procurer ? Cette ironie du sort dont tant d’hommes et de femmes aimaient s’adonner de temps à autres. Pourquoi tout le monde était attiré par l’interdit ? Chacun avait-il ses propres raisons ?

De manière générale, ces accusations ne restaient que des suppositions qui restaient classés dans le dossier des affaires sans suites. Et d’une certaine façon, ce genre de rumeurs ne servait qu’à tenter d’atteindre un Homme dans sa dignité, ou tout simplement pour casser sa réputation. Du haut de ses dix-neuf ans, Carter avait souvent subit ce genre d’attaques, parfois avec de justes fondements. La première accusation, et certainement la plus virulente aussi, était celle envers une possible relation avec Sadie Williams. Cette supposition, affirmant que Carter s’adonnait à de multiples plaisirs charnels avec la reine des Serpentard, était la plus ancienne, mais aussi la plus authentique. Le Serpentard passait son temps à nier cette histoire, bien que dans le fond, il aimait par-dessus tout retrouver sa Sadie.

Cette perle que Merlin lui avait donnée en offrande. Sadie était la reine des Serpentard, et elle était sous la tutelle secrète de Carter. Il était son bonheur, son plaisir, son jeu. Elle était ce rêve que personne ne pouvait atteindre et que lui seul pouvait toucher du bout des doigts. Ce sentiment de puissance qui le comblait à chaque fois, car Sadie était à lui seul, quoi qu’elle fasse avec les autres garçons qu’elle voyait. Leur amour était à la fois charnel et fraternel, mais devait s’interrompre dés que l’un d’entre eux entrer dans une relation stable. Malgré ça, les règles avaient souvent été dépassées : Carter avait fait le premier pas vers sa Reine, lorsque son couple n’était plus stable avec Jilly, en revanche, c’est elle qui était venue lui donner un passe-temps lorsqu’il s’ennuyait avec Tanya. Leur jeu était dangereux, et ne s’arrêterait probablement jamais, quoi qu’ils en pensent, quoi qu’ils fassent. Ils en étaient dépendants, malgré eux.

Carter n’avait pas à penser à Sadie pour le moment. L’épisode de leur entrainement de Quidditch venait de se terminer sous les applaudissements de Bonnie pour son prince, et l’œil aigri de la Reine du château. Une grande jalousie était née entre les deux jeunes femmes. Les deux rivales se chamaillaient Carter alors qu’elles ne prétendaient pas au même titre.

Pour l’heure, le Serpentard s’était retrouvé avec sa belle dans leur antre : le grenier de divination. Ils avaient décidé de faire de cette pièce leur nid. Et comme bien souvent, Bonnie cherchait à tester les limites de Carter. Probablement pour voir à quel point il tenait à elle, ou combien de temps il pourrait tenir sans lui montrer les dessous de sa jupe. Une nouvelle fois, la jolie Serpentard était assise à califourchon sur les jambes du Serpentard, ses mains glissaient dans les cheveux de son amant. Ce dernier avait les yeux rivés sur son visage, bien qu’il s’amusait à les laisser descendre sur sa poitrine de temps à autre. Tandis que ses mains se rejoignaient sur son dos, Bonnie prit la parole « Arrête de me regarder comme ça, tu risques de te faire du mal … » Un sourire amusé naquit au coin ses lèvres. « … Ou de faire une bêtise. » La réponse de Carter fut immédiate. « J’ai un minimum de retenue. Ce n’est pas parce que je regarde que … » La Serpentard le coupa par un baiser et répliqua : « Tes yeux te trahissent. » Elle lui donna une légère tape sur la joue.

« Je dois aller voir Demetri. On se revoit après manger, ici ? » Carter ne donna aucune réponse, et laissa ses yeux tomber sur l’un des genoux nus de Bonnie. Ses mains glissèrent jusqu’au bas de son dos, puis le long de ses cuisses et vinrent tapoter ses rotules d’un air agacé. D’un geste rapide, la jeune femme lui remonta le menton, l’embrassa. « Tu gagnes des points, là, même si tu n’as aucune raison de t’inquiéter. » La jalousie de Carter était lisible, même s’il ne la montrait que rarement. Une preuve que Bonnie était différente pour lui. Malgré tout, tromper quelqu’un, c’était toujours mieux lorsqu’il était l’acteur de la mascarade. Ses lèvres s’aventurèrent sur le visage de la Serpentard. « Je serais à la salle commune si par hasard … » Elle sourit puis s’enfuit sous le regard de son amant.

Seul dans le grenier de divination, Carter décida de quitter ce lieu pour se rendre dans son dortoir. Là-bas, il pourrait alors profiter d’une douche bien froide pour probablement retirer toutes les idées noires qu’il serait capable d’imaginer. Le Serpentard imaginait bien que Bonnie ne ferait rien avec Demetri : Elle ne ferait pas attendre Carter aussi longtemps dans ce cas. Ou sinon, il serait réellement le dindon de la farce. D’autant plus que certaines rumeurs sur la fiabilité de la sexualité du jeune Raynolds couraient au château. Non, le jeune Danes ne devait avoir aucune crainte de se côté-là. Il l’espérait du moins.

Une fois au sous-sol, il se satisfit de savoir qu’aucun autre Serpentard ne se trouvait dans son dortoir. Carter prépara tranquillement les vêtements qu’il revêtirait pour aller manger et retrouver Bonnie plus tard dans la soirée. Une fois déshabillé, il se faufila dans la douche du dortoir, et comme prévu, Carter tourna le robinet du côté de l’eau froide. Au moins, le Serpentard n’aurait pas la peau martyrisée par l’eau chaude, comme de nombreux autres élèves.

Quelques minutes plus tard, Carter coupa les robinets et s’essuya avec sa serviette blanche. Il l’enroula alors autour de sa taille, tandis que quelques gouttes d’eau continuer de tomber de ses cheveux sur ses épaules. Le Serpentard quitta la douche, puis la salle de bain du dortoir … Pour se retrouver face-à- face avec Sadie, debout à côté du lit de l’un de ses camarades de chambre. Comme premier réflexe, Carter fut forcé de laisser ses yeux remonter le long des jambes nues de sa Reine. Avant de poursuivre sur sa légère robe noire, tout en devinant des formes qu’il connaissait pratiquement par cœur.

Carter resta un instant statique et hésitant. Il ne savait pas comme réagir face à cette situation. Il l’avait tant crainte, depuis que sa relation avec Bonnie s’était officialisée. Le Serpentard espérait toujours reporter l’échéance, en évitant pratiquement tout le temps la Reine des verts et argents. Mais maintenant, il était coincé dans une position plutôt délicate. Seule sa serviette, dont il maintenait le nœud, garder son intimité intacte. Son objectif était clair pour ne pas céder à une première tentation : Se rhabiller pour que Sadie ne se remplisse pas la tête de mauvaises idées. Et la tâche n’était pas si aisée.

« Je vois que tu ne perds aucune habitude. Tu arrives toujours à pic. » En effet, le beau brun n’avait pas tord. Sadie savait faire en sorte d’arriver au bon moment pour voir ce qu’elle voulait. Même si dans le fond, Carter ne pensait pas forcément à sa tenue plus qu’estivale, mais au fait qu’il ne faudrait qu’un coup de vent pour mettre Sadie à nue. Pensées malsaines, Bonnie ne devait pas tomber aux oubliettes. La résistance serait dure face aux charmes de la Reine des verts et argents. Un clin d’œil, une décision, et son jouet était de nouveau le sien. Le Serpentard passa sa main libre sur son propre visage pour remettre ses cheveux sur les côtés, et essuyait les quelques gouttelettes qui glissaient sur ses joues. Il en profita pour se frotter les yeux, comme pour se remettre les idées en place. Bonnie était la seule.

Carter se décida d’agir et de trouver un échappatoire à son dilemme. Il n’était pas évident qu’il doive d’ors et déjà se poser la question. Mais le Serpentard préféra anticiper sa fuite pour ne pas avoir besoin de faire une bêtise. Il s’avança en direction de Sadie et se posta face à elle. Il la dominait de quelques centimètres, tandis que son sourire mutin restait le même. « Tu n’as pas le droit d’utiliser se sourire … » Carter déposa son index de sa main libre sur les lèvres de la jolie verte et argent. Son doigt survolait la légère ouverte que sa bouche formée. Puis il laissa sa main retombait le long de son propre corps. « … Pu maintenant, en tout cas. » Un léger sourire amusée se dessina sur les lèvres du Serpentard, tandis qu’il s’éloigna à nouveau de Sadie.

Carter partit au niveau de son lit et s’y mit assis. A présent, il ne regardait plus Sadie et s’occupait entièrement des vêtements qu’il venait de préparer. Il prit son chemisier blanc, avant de relever rapidement la tête en direction de la Serpentard. « Tu cherches Connor ? » Quelque part, il espérait cela. Même s’il se doutait que Sadie avait très bien pu venir dans ce dortoir simplement pour trouver une occupation avant le souper. Pas de chance pour lui, Carter était la proie parfaite de la jeune femme. Et son sourire en disait long. En interrogeant Sadie sur sa présence ici, il préférerait se rendre compte de sa propre bêtise. Même si pour le coup … Il avait comme l’impression d’être à côté de la plaque, et qu’il devrait rapidement se transformer en parfait petit sujet de sa Reine.

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Message par Invité Mar 19 Oct - 23:06

« Derrière chaque grand homme, se cache une femme encore plus grande. » - Ce sage proverbe prenait tout son sens pour Sadie et ses deux chevaliers. Telle était la beauté des verts et argent pour ses Princes : Muse, amie et souveraine tout à la fois. Leur trio régnant sur Serpentard n'aurait guère tardé à imploser si ses trois membres n'avaient eu un besoin vital les uns des autres - besoin qui en tendant à s'atténuer provoquait à présent des dissensions dans leur petit groupe. La raison de tant de troubles aux yeux de Sadie ? Trop d'étrangers interférant dans leurs relations, tout simplement - inutile de préciser vers qui allait précisément sa pensée en ces temps de guerre. Et cette guerre-là ne se jouait pas entre deux factions ennemies qui s'efforçaient tant bien que mal de coexister à l'école de sorcellerie, mais dans les sombres et tortueuses rivalités qui animaient leur trio et les prétendants de chacun. Les uns et les autres, ils avaient laissé entrer la discorde en s'éloignant de tout ce qui construisait leur unité - et voilà tout ce à quoi cela menait : dissensions, encore et toujours. Disputes et reconquêtes. En cette période difficile, Sadie n'avait pas le temps de courir après ses deux prétendants qui s'évaporaient : Connor l'avait bien cherché, toutefois elle voulait faire un geste vers Carter, histoire de conserver la possibilité de se regarder dans une glace. Nom d'un Basilic, elle était Sadie Williams ! Poudlard, Serpentard étaient son domaine, son territoire : depuis quand se laissait-elle intimider par une sinistre inconnue débarquée de nulle part ? Oh, quelle très mauvaise idée de l'avoir provoquée ... car elle rendait les coups au centuple.

Précisément, oui : Sadie commencerait par récupérer ce que le petit lapin lui avait dérobé : Carter. Peut-être avait-elle perdu une bataille : mais certainement pas la guerre. La raison pour laquelle Carter finirait tôt ou tard par lui revenir - comme de juste et de coutume - portait un nom, un nom si doux aux oreilles de la Reine des Serpents : l'interdit. Tout ce qu'elle représentait. Certes, le vert et argent avait bien essayé de se lasser de leur petit jeu de mains : c'était sans conviction et avec mollesse qu'il tentait alors fidélité - pour mieux retrouver avec un plaisir non dissimulé le corps addictif et la compagnie de sa Reine, leurs étreintes si délicieusement coupables. L'un et l'autre avaient essayé, mais preuve avait été faite qu'ils ne pouvaient stopper cela : ils étaient devenus dépendants de leur propre passe-temps - autant dire que Sadie n'était guère disposée à délaisser un loisir auquel elle prenait tant de goût. Ils prêtaient serment hypocrite de cesser tout contact charnel dès que l'un ou l'autre était en couple, mais aucun d'eux n'y croyait vraiment : jamais Sadie n'avait trouvé meilleure satisfaction, jamais elle n'avait été repue qu'auprès de Carter ; du reste ils aimaient trop leur petit délice personnel et leurs jeux plus si enfantins pour s'en dispenser aussi aisément et l'interrompre du jour au lendemain. Sadie et Carter avaient grandi à Poudlard l'un avec l'autre, étaient devenus adolescents l'un avec l'autre ... avaient découvert l'amour et les joies des passions charnelles l'un avec l'autre. Il savait par cœur de quelle manière la faire craquer, par quels gestes la satisfaire ; pour elle, chacun des mouvements et détails qui le rendaient fou était inscrit dans son instinct par les années. Rien d'étonnant ainsi à ce qu'ils n'aient trouvé réelle jouissance ailleurs ; mais ce Pacte présentait au moins l'avantage de leur donner bonne conscience quelques jours avant qu'ils ne se retrouvent avec bonheur, soulagement et un sourire mutin, amusés qu'ils étaient de leur propre faiblesse.

Sadie adorait Carter, lui accordant un statut particulier que Connor, son autre prince, ne possédait pas - Connor qui d'ailleurs, ignorait tout comme les autres absolument tout de leurs petits rendez-vous intimes, croyant encore dans son aveuglement que ses fidèles compagnons n'avaient d'yeux que pour lui. Et ils en prenaient soin sans aucun doute, cédant à ses caprices et quelques exigences comme on concède à un enfant. Mais Carter lui était son ami et son partenaire, jamais elle ne laisserait quiconque lui prendre son Prince : secrètement, elle s'était même jurée de le détruire elle-même plutôt que de laisser une autre femme qu'elle s'en emparer.

Mais elle n'aurait pas à faire appel à de telles tristes mesures, elle le sentait ; pour l'heure, elle avait toutes les armes nécessaires à sa disposition. Elle aimait les rumeurs circulant à leur sujet, tirant un bonheur particulier de ce que ses demoiselles répandaient comme commérages la concernant - croyant dans l'étendue de leur naïveté dire du mal d'elle, alors qu'elles ne suivaient que ses dispositions. Ces racontars la servaient mieux que ne pourraient jamais le deviner ceux qui les propageaient : en répandant le doute puis la méfiance dans le cœur des éphémères petites amies de Carter, ils contribuaient à rendre les douces créatures plus circonspectes, butées et ce qui exaspérait l'argent et vert par-dessus tout : terriblement jalouses. Bien souvent et avec un peu de pression de ces fameux on-dit, Carter revenait de lui-même entre ses bras toujours compréhensifs. Mais le risque était trop grand avec Bonnie, qui semblait manifester un certain caractère : oh, elle cèderait comme les autres à l'appel de la jalousie - mais par mesure de précaution, Sadie avait entrepris de se renseigner sur elle à sa manière. Ce qui en langage sadieen, signifiait dénicher des informations compromettantes : tout le monde avait ses petits secrets à cacher et il n'y avait aucune raison pour que Becker fasse exception.

Sûre de son charme et de sa victoire proche - se savoir gagnant, c'était presque avoir déjà remporté la lutte - Sadie observa tranquillement avec un sourire entendu le Serpentard approcher d'elle, maintenant d'une main la serviette autour de sa taille. Il était diablement séduisant avec ses mèches humides collant à sa nuque et gouttant une à une le long de son torse, cet air de séducteur désordonné pris au dépourvu qui lui allait si bien. Elle le vit approcher de son œil complice et sa moue féline, tenue en haleine et en expectative par le fil tendu au-dessus du vide sur lequel son éternel amant et complice donnait l'impression de marcher. Il ne pouvait pourtant nier s'y être attendu : être propulsé petit roi de pacotille en réchauffant à intervalles réguliers le lit de la Reine n'était pas sans conséquences. Sadie était exigeante, réclamant à ses amants une primeur et une fidélité absolues : Carter savait cela - le fait qu'une exception soit faite pour lui seul à la dernière règle ne signifiait pas qu'il était autorisé à la délaisser trop longtemps - nul n'avait le droit d'ignorer Sadie Williams, spécialement si la Reine des Reptiles clamait quelque droit sur ce corps-là. Aucune autre fille ne pouvait exister après elle, autrement qu'en sous-fifre. Certes, Carter n'avait pas complètement tort : Sadie et Becker ne pouvaient concourir au même titre - il y aurait inégalité envers la cinquième année, puisque Sadie prétendait à tellement plus qu'une simple ... petite amie.

L'heure du dîner approchait : nul besoin de pendule murale pour cela, le soleil déclinant y suffisait - mais la beauté brune n'avait aucunement l'intention de laisser son Prince rejoindre sa nouvelle dulcinée ; pas avant un certain moment en tous cas. Ils avaient besoin de parler, ou de l'une de ces conversations qui se passaient de mots : en ce qui concernait Sadie c'était égal, l'un et l'autre la contenteraient tant qu'elle atteignait son but. Bien entendu, profiter au passage d'un peu de bon temps n'était qu'un bonus ...

Le regard de Carter tira à la nymphe des serpents un sourire satisfait tandis qu'elle se cambrait en arrière sur la barrière du lit situé dans son dos. Un regard, et elle sut qu'elle remporterait cette manche ; et si ce n'était celle-ci, ce serait la prochaine. Mais la vérité, c'était que sans Carter à ses côtés, Sadie s'ennuierait. Elle avait autant besoin de ses regards avides sur elle que de son amitié, son soutien et son affectueuse présence. Et elle devrait renoncer à tout cela ? Jamais, pas avec elle vivante en tous cas. L'hésitation de Carter devant elle créa chez la Reine des Serpents un soupçon d'amertume : ainsi, son Prince se présentait bel et bien devant elle sceptique, craintif et indécis. Que lui arrivait-il ? Avait-il peur d'elle ? Sadie ne pouvait le concevoir. Elle aurait du se réjouir, se flatter de ce que sa simple présence perturbait toujours son amant jusque dans ses choix ; mais non. En vérité, elle était simplement déçue de l'embarras de son ami - embarras qui d'ailleurs ne faisait que confirmer toutes les craintes qu'elle avait pu entretenir. Il l'évitait, et n'était à présent même plus capable de la regarder dans les yeux tant la gêne le dévorait. Pour vrai, il lui donnait la nausée.

Là où résidait la faille dans la stratégie de Carter, c'est qu'il était en tous cas obligé de passer devant elle : inutile d'être un génie pour le constater, une confrontation s'avèrerait donc nécessaire. « Je vois que tu ne perds aucune habitude. Tu arrives toujours à pic. » « Talent que tu sais généralement apprécier. » répliqua-t-elle ingénument. Le Serpentard se frotta les yeux comme en plein rêve - ou cauchemar - comme pour effacer la vision qu'il avait sous les yeux. Mais Sadie, délicieuse petite succube tentatrice, n'avait rien d'un fantasme issu de son imagination : elle était bien réelle, et comptait tout à fait le démontrer. Lorsque enfin il s'avança face à elle, la malicieuse fée des argentés ne se départit pas de son sourire énigmatique. « Tu n'as pas le droit d'utiliser ce sourire ... » Oh, fort bien ... et depuis quand s'il vous plaît ? Depuis quand imposait-on à la Reine ce qu'elle avait ou n'avait pas 'le droit' de faire ? Tout cela était positivement ridicule, Carter la connaissait. Le doigt du Serpentard parcourant ses lèvres était une caresse des plus agréables et qui lui avait longtemps manquée : fermant à demi les yeux comme un chat satisfait, Sadie se laissa aller une brève seconde à son bien-être. « Plus maintenant en tous cas. » La main errant sur ses lèvres s'éloigna et lorsqu'elle rouvrit les yeux, Carter s'était éloigné.

Peste ! Il l'avait eue sur ce coup-là aussi facilement qu'une prude effarouchée. Mais cela ne se reproduirait pas. Comblant en quelques pas la courte distance qui la séparait de son sujet - puisqu'à cet instant, la capricieuse petite Reine des coeurs contrariée n'était aucunement disposée à lui reconnaître son pompeux et peut-être trop généreusement accordé titre de Prince - Sadie lui subtilisa d'un geste vif la chemise et la précipita au sommet de la commode la plus proche, avant de plaquer avec fougue et sensualité le vert et argent contre le drap du lit. Se penchant sur le visage de son ami, Sadie chuchota d'une voix taquine et paradoxalement emprunt d'un inquiétant sérieux :

« J'ai tous les droits, tu le sais bien ... et spécialement celui-ci. »

Profitant de sa position avantageuse, ses dents vinrent mordiller avec sadisme et délicatesse la peau pâle du Serpentard qu'elle tenait en son pouvoir. Ses doigts vinrent cueillir une goutte d'eau glissant le long de la nuque de Carter, transformant ainsi ce geste anodin en une demi-caresse.

« Tu cherches Connor ? »

Quelle naïveté, quelle attaque faible ! Dévisageant Carter avec un sourire affable, la jolie nymphe des verts et argent répondit d'un ton badin :

« Tu aimerais bien, si seulement ... Mais... non. C'est bien toi que je suis venue voir. » confirma-t-elle d'un ton victorieux. Ses sublimes yeux bleus étincelèrent d'un éclat féroce : elle le tenait, il était fait comme une petite couleuvre entre ses doigts joueurs et caressants.

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