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Forgive me -- Ft Clyde

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Message par Quinn Harper Ven 10 Déc - 4:42

La tour avait été reconstruite et j'avais pu retourner dans mon dortoir, loin de ces satanés Gryffondor et, surtout, loin d'Aden Teel. J'avais retrouvé un semblant de sommeil, bien que les cauchemars étaient fréquents, je n'avais plus besoin de lutter contre le sommeil de peur que je me réveil avec mon bourreau dans mon lit. La présence d'Emalee me rassurait et bien que je ne lui avais pas adressé la parole depuis un moment, celle de Clyde, non loin, me rassurait aussi. Malgré les supplications de ma meilleure amie qui ne cessait de me dire que je devrais bien lui parler à nouveau, que nous devions régler cette histoire pour pouvoir avancer, je redoutais le moment où j'allais me retrouver devant lui. Non parce que Clyde me faisait peur, mais parce que j'avais peur de ce que je pourrais lui dire, de ce que je pourrais faire. J'avais déjà trop parlé, mes paroles avaient déjà dépassé ma pensé la dernière fois. Je ne voulais pas que ça se reproduit. Et pourtant, je savais qu'Emalee avait raison. Je devais aller lui parler. Parce qu'il était évident que lui, il ne viendrait pas vers moi. Je le connaissais assez pour savoir que si quelqu'un devait faire le premier pas, ce serait moi. Jamais il ne marcherait sur sa fierté, même pour moi. C'était pénible à admettre, mais c'était mon erreur, c'est moi qui m'avait mise en colère contre lui, sans raison. Non. C'était faux. J'avais des raisons. De très bonnes raisons. J'avais préféré le tenir loin de moi, me blinder et je savais que je n'arriverais pas à le faire s'il était là, s'il était si doux et si adorable.

Assise près de la fenêtre, la tête entre les mains, le nez dans un bouquin poussiéreux de sortilège, un parchemin noircit de mon écriture fine et élégante. Je regardais les mots écrient, sans vraiment les voir. J'ignorais depuis combien de temps j'étais là, n'avançant aucunement dans ce foutu devoir inutile. Oui. Inutile. Parce que je maîtrisais déjà la plupart des sortilèges que l'on m'enseignait. Merlin! J'étais capable de m'infiltrer dans la tête des gens simplement en les fixant dans les yeux, en quoi un simple sortilège comme l'Avis? Et puis, ça me servirait à quoi de savoir faire apparaître de petits oiseaux? Soupirant, je levai la tête, massant mon cou douloureux. Mon regard se posa sur ma voisine de table que je reconnu rapidement. Montana Jones. Je ne savais plus trop quoi penser d'elle depuis les moments que nous avions passé ensemble à l'infirmerie. J'éprouvais pour une gratitude infinie, bien que je ne la laisse que très peu paraître. Je m'étais contenté de la laisser un peu tranquille, lui épargnant mes remarques cruelles et dures. J'étais beaucoup plus douce avec elle, lui offrant parfois de petits sourires et de petits gestes timides. Présentement, elle semblait plongée dans son livre poussiéreux et ne semblait même pas avoir remarqué ma présence. Je n'en fis pas tout un cas. Me contentant de l'observer un moment, le menton callé dans ma main. Elle avait eu raison lorsqu'elle avait dit que cette haine que j'éprouvais envers elle n'était pas réellement fondée. Je ne la détestais pas vraiment, je détestais simplement la façon dont elle pouvait me rendre vulnérable.

Une voix grave et familière que je reconnaîtrais entre mille me fit tournée la tête vers le comptoir où se tenait la vieille bonne femme qui passait son temps à répéter " chut" . Le dos de Clyde Andrews s'offrait à moi et je l'observais quelques secondes avant de réagir. Je ne pris pas le temps de réfléchir, me contentant de tout mettre dans mon sac et de le suivre dans les couloirs de l'école. Je ne fis rien pour être particulièrement discrète. Je me fichais un peu qu'il sache que je sois là, à le suivre ou pas. Je montai les escaliers deux à deux, de peur que celles-ci ne change de direction et que je perde sa trace. Ce n'est qu'au quatrième étage que je me lassais de ce petit jeu, de le suivre sagement dans les couloirs comme son ombre, ce que je n'étais pas. J'accélérais donc le pas, me plantant devant lui le temps de lui attraper le poignet avant de l'entraîner vers la première porte à ma gauche. «On doit parler, toi et moi.» Je le poussai dans la pièce, fermant la porte derrière nous dans un grincement sinistre. Posant ma main sur le torse de Clyde, je le poussai contre le mur sans ménagement. Mon geste n'était pas empreint de colère ou d'agressivité, mais plutôt de nervosité, pourtant mes traits ne me trahissaient pas. Plantant mon regard d'un bleu sombre dans le sien, je résistai à l'envie de m'introduire dans son esprit par la force «J'en ai assez de ce petit jeu. Je sais que tu en souffre autant que moi, de cette situation, ne dis pas le contraire.» Je retirai ma main de son torse, posant mes mains sur mes hanches.

Je lui fis dos quelques instants, prenant le temps de regarder où je nous avais emmené. La pièce était remplie d'une tonne d'objets poussiéreux. Des armoires brisées, un lit aux draps douteux, des cages d'oiseaux, des caisses et des males, des livres poussiéreux. Je fis quelques pas dans la salle, attrapant un livre à la couverture usée, je lus les premières lignes d'un air ennuyée. Visiblement, c'était un journal intime écrit par un élève en 1930...Ennuyant. Je laissai retomber sur le sol avec un bruit mat avant de me retourner pour faire face à mon -ancien (?)- ami. Je fis quelques pas vers lui, attrapant sa cravate pour le rapprocher d'avantage de moi, me collant à lui, alors que l'une de mes mains caressa sa nuque du bout des doigts. Nous étions en froid, je l'avais insulté, blessé, et pourtant, je semblais jouer avec le feu. Me permettant d'être plus près de lui que n'importe qui «Je te dois sans doute des excuses pour avoir réagir comme la pire des idiotes. Tu n'en auras pas cependant.» Alors pourquoi l'avoir entraîné ici de force? Mes doigts glissèrent sur son torse avec délicatesse, s'arrêtant à sa ceinture, alors que mon autre main caressa sa joue. «La seule chose a laquelle tu auras droit, ce sont des explications» Inclinant doucement la tête sur la droite, je poursuivie d'une voix plus basse, plus sensuelle. «Mais je compte bien me faire pardonner d'une façon ou d'une autre...» Mes lèvres frôlèrent les siennes un moment avant de retomber sur mes pieds avant de faire quelques pas dans la pièce. Lorsque je me retournai vers lui, plantant mon regard dans le sien, je tentais de m'infiltré dans sa tête, sans y parvenir. Ce qui eu le don de m'agacer. Je redoutai le fait qu'il a entendu mes dernières paroles ce soir-là

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Message par Clyde Andrews Jeu 20 Jan - 19:07


    Cette matinée n'était qu'une vaste blague. Une blague d'un goût effroyablement mauvais, mais il ne pouvait pas en être autrement, cela ne pouvait pas être réel... C'était ce dont notre si intelligent Serdaigle essayait de se persuader. Il n'avait rien vu venir ; non, rien du tout. Il s'était fait berner, laissé prendre, il ne comprenait pas comment, pourquoi, et quand cela avait pu se produire... Et maintenant, il avait mal.

    Qu'est ce qui était le pire : ne rien vouloir de l'Amour, le fuir de tout son être, et s'en révéler son esclave sans s'en être rendu compte ? Ou accepter d'aimer pour la première fois de son existence et se faire trahir ensuite sans avoir même eu le temps d'avouer ces fameux sentiments ? Les deux combinés, sûrement. Et c'était précisément ce qui était arrivé à Clyde Andrews ; le froid, le ténébreux, le "psychotique", l'insensible Clyde Andrews était tombé amoureux d'Emalee Gilliam. Et voilà qu'au moment où il acceptait enfin cet état de fait que le nouveau trouble-fête de Poudlard affichait en grand et gros sur les murs des salles communes que la fille pour qui il éprouvait ce genre de sentiments pour la première fois avait couché avec quelqu'un d'autre. Non pas qu'il accordait beaucoup de crédit à cette personne, il n'était pas impressionné le moins du monde par ce clown débile, mais cette révélation avait provoqué comme un goût de verre pilé dans son café du matin. Et le café du matin, c'était sacré, aussi envisageait-il de faire taire vite fait ce Gossip Magic à la noix. Il n'avait d'abord rien voulu y croire ; pas elle, c'était impossible, elle n'était pas ce genre de fille et puis... Elle ne connaissait même pas Adam ! Alors comment était-ce possible ? Mais la gêne apparente de la jeune femme avait confirmé ses doutes à la seconde même où leurs regards s'étaient croisés. Il avait compris. Et il avait fui.

    La bibliothèque avait été le refuge le plus sûr qu'il ait trouvé. Il s'était alors mis à l'écart du plus de monde possible et s'était plongé dans la lecture d'un bouquin pour s'extraire du monde réel et cesser de penser. Son esprit n'était plus en ordre, il était dans le plus chaotique apparat qu'il n'ait jamais connu, pire encore qu'après l'épisode de la Salle de bain avec Quinn ou l'explosion de la Tour. Et ce n'était pas normal. Il ne voulait pas ressentir ça pour... Une vulgaire fille. Une vulgaire fille ? Il sentit soudain que ses phalanges avaient blanchies autour de la couverture du bouquin, et le lâcha. Ce dernier retomba dans un bruit mat sur la table de chaîne et les regards se tournèrent vers lui ; celui de la bibliothécaire aussi, et ses yeux de merlan fris vinrent à bout de la patience du jeune homme. D'un pas pressé, il vint rendre son stupide bouquin avant de s'en aller. Où ? Il n'en avait pas la moindre idée. C'est au détour d'un couloir alors qu'il s'arrêtait pour réfléchir à sa destination qu'il remarqua que Quinn le suivait discrètement. Cela lui arracha une grimace agacée. Il n'avait envie de voir personne, et surtout pas elle... Pressant l'allure, il grimpa les étages sans réfléchir. Il ne faisait pas vraiment attention à l'endroit où il allait, il se contentait de maintenir la distance entre elle et lui. Elle sembla d'ailleurs le remarquer au 4ème étage puisqu'elle accéléra pour le dépasser et se planter devant lui. – Toi et moi, faut qu'on parle. Lui offrant un regard noir, il n'eut pas le temps de protester qu'elle saisissait son poignet et l'entrainait dans la salle adjacente.

    Loin d'être d'humeur à jouer, Clyde fixait d'un oeil interdit celle qui venait de troubler sa morosité, et de le coller au mur sans ménagement. Cette même personne qui n'avait jamais pris aux sérieux les révélations de son nouvel 'ennemi' – pourtant bien sympa d'avoir mis au jour cette pseudo Résistance qui se formait. La colère faillit un instant déformer ses traits, mais il se contint juste à temps. En la regardant droit dans les yeux, ses iris pâles se frottant aux siens, Clyde se fit la réflexion que cela faisait un moment qu'elle ne lui était plus d'un grand secours... Ce qui était fort regrettable. Il ne pouvait plus s'appuyer sur elle ; et heureusement qu'il avait des choses plus préoccupantes que son cas en tête, sinon l'idée de la mettre sur la touche aurait pu, un instant au moins, l'effleurer. – J'en ai assez de ce petit jeu. Je sais que tu en souffres autant que moi, de cette situation, ne dis pas le contraire. Il eut un rictus. Ses sautes d'humeur devenaient agaçantes, vraiment agaçantes. Elle ferait mieux de veiller à ce qu'elles ne deviennent pas gênantes, sinon, la ligne de non-retour risquait d'être bien vite franchie... – Tu ne sais rien de ma souffrance, pas plus que tu n'as le droit de parler de la tienne : c'est toi qui m'a rejeté, alors ne viens pas pleurer pour ça. C'est inconvenant. Son ton était glacial alors qu'il bouillonnait. Elle avait vraiment du culot, et Clyde n'avait définitivement pas la patience de lui passer son arrogance. Se rendant sûrement compte qu'elle dépassait les limites, Quinn lui fit dos alors qu'il fit mine de défroisser son costume là où les mains de la demoiselle s'était trouvée un peu avant. Se tenant bien droit, il ne bougea pas d'un pouce alors qu'elle faisait son petit manège dans la salle, et porta sa main à son visage comme pour le prendre dans ses mains pour éviter de dire quelque chose qu'il regretterait peut être. Mais l'envie de lui hurler dessus commençait à se faire pressante... Un soupir irrité dépassa le barrage de ses lèvres alors qu'elle se rapprochait de lui, attrapant sa cravate pour l'attirer à elle. – Je te dois sans doute des excuses pour avoir réagir comme la pire des idiotes. Tu n'en auras pas cependant. La main de Clyde se posa sur le sternum de la jeune femme, près à la repousser après cette ultime provocation. Mais à quoi jouait-elle bon sang ?! Elle l'amenait ici pour le mettre plus bas que terre ? C'était ça, son nouveau jeu ? Son regard prit des teintes enragées alors qu'elle continuait son petit jeu en descendant sa main à la limite du raisonnable, l'autre trouvant prise sur le côté de son visage. – La seule chose a laquelle tu auras droit, ce sont des explications. Mais je compte bien me faire pardonner d'une façon ou d'une autre... Sa bouche se rapprochant dangereusement de la sienne, le Serdaigle ne fit pas le moindre mouvement, restant totalement de marbre malgré sa prestation plutôt équivoque. Alors qu'elle s'éloignait de nouveau, Clyde faillit être saisi d'une impulsion et de se saisir de sa chevelure afin de la cogner contre le mur pour lui dire de ne plus jamais se permettre une telle chose avec lui. Au lieu de ça, il resta immobile, silencieux, alors qu'il le fixait. Et c'est là qu'il sentit l'intrusion. Du moins, la tentative d'intrusion. Dans son esprit... La rage réapparut dans ses prunelles. – T'as fini ? Ton froid, dur. Son corps qui se tendit, comme s'il était soudain sur le qui-vive, et ses poings se serrèrent à en faire blanchir ses phalanges. Quelle aille au diable, il n'avait pas envie de s'occuper d'elle pour l'instant, il avait mieux à faire. Comme trouver Adam, et le réduire en miettes. A moins que... Une idée monta soudain à son esprit. L'image des mains de la jeune femme sur son corps réapparurent comme par flash, et il réprima un frisson alors que ces images faisaient écho à d'autres, cette fois produite par son imagination. Les mains d'Emalee. Sur le corps d'Adam. Clyde se détourna, de façon à ce qu'elle ne le regarde plus. L'envie de frapper dans quelque chose venait de le prendre à nouveau. Avisant une table, il posa ses deux mains à plat dessus et se força à respirer calmement. L'air qu'il inspirait avait soudain un goût d'hémoglobine, comme si ses poumons avaient été chauffés à blanc. Fermant les yeux, un sourire jaillit soudain sur son visage alors qu'il reconnaissait la saveur particulière qui venait d'envahir sa bouche : c'était l'appel de la vengeance. Un air taquin vint se coller à son visage aux airs de Lucifer alors qu'il tourna un peu la tête sans pour autant lui refaire face pour lancer à son attention, cette fois d'un ton bien plus caressant : – ...T'as fini de bouder ? Baissant la tête, il lâcha un nouveau soupir, cette fois aux accents soulagés. Puis, il releva la tête, regardant le plafond avant de prendre une grande inspiration. Alors, il fondit sur elle, et s'empara de ses lèvres, sans retenue.
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Message par Quinn Harper Ven 18 Fév - 20:53

« Tu ne sais rien de ma souffrance, pas plus que tu n'as le droit de parler de la tienne : c'est toi qui m'a rejeté, alors ne viens pas pleurer pour ça. C'est inconvenant.» Je n'émis aucun bruit, ne dit aucun mot, silencieuse comme une tombe, ne relevant pas ces paroles, faisant même comme s'il ne les avait pas prononcés. Je connais Clyde depuis suffisamment longtemps pour savoir que je lui manquais, d'une façon ou d'une autre, que ça le déchirait de me savoir loin de moi, surtout maintenant qu'Emalee ne lui parlait plus. Visiblement, c'était tout d'abord par solidarité, ce que je trouvais particulièrement ridicule. Elle n'avait pas à en vouloir à Clyde pour cela, ce n'était pas logique. Ou alors, était-ce moi qui n’avais pas la même logique qu'elle? Aurais-je cessé de parler à Clyde si les rôles avaient été inversés? La réalité était que jamais les rôles n'auraient été inversés, parce que jamais Emalee ne se serait montrer aussi dure envers lui, jamais elle aurait voulut se protéger de lui comme je l'avais fais, essayant de l'éloigner au point de le perdre. Je n'étais sans doute pas la plus douée dans les relations humaines, enfin, cette situation prouvait même que j'étais une catastrophe ambulante. Et je savais, plus que tout, que s'il voulait encore de moi, ce ne serait plus jamais comme avant. Que quelque chose c'était briser et que cette chose ne pourrait sans doute pas être réparée. Alors pourquoi est-ce que je m'entêtais à vouloir relier des liens avec lui? Avais-je vraiment besoin de lui? Trop de questions sans aucunes réponses.

Alors que ma main descendait le long de son torse pour s’arrêter à sa ceinture, un léger frisson me parcourut. Néanmoins, ce ne fut pas du désir, de l’envie ou de l’appréhension. C’était autre chose. Quelque chose de beaucoup négatifs. Un mélange de peur et d’un sentiment semblable au dégout. Pourquoi, c’était Clyde, le type à qui je donnais tout les droits sur moi. Et ma simple proximité avec lui me faisait peur. Prenant sur moi, j’essayais de m’infiltrer dans sa tête pour me heurté à un mur. Une autre image me frappa de plein fouet; mon dos contre un mur, le corps de Teel contre le miens, la violence que dégageait la scène. Je reculais, ma main quitta le corps de Clyde, tremblante. À quoi je jouais, bordel? «T'as fini ?» Encore une fois, je ne répliquais rien, me contentant de me détourner de lui, lui faisant dos, tentant de retrouver mon calme, chassant de mon esprit ces images sinistre du mieux que je pouvais. Chaque fois qu’un drame s’était produit dans ma vie, j’avais tout fait pour le relayer aux rends d’inexistant, comme s’il ne s’était produit. Je l’avais fais avec cette amie décédée, du moins, j’avais essayé, et maintenant, je faisais la même chose avec Teel. Et chaque fois, je me retrouvais plus insensible, plus dure, plus distante. Pourquoi ne pouvais-je simplement pas aller de l’avant?

Les secondes s’égrainèrent sans que je n’ose bouger, silencieuse. Je croisais mes bras sur ma poitrine, essayant de camoufler le tremblement de mes mains, j’ignorais ce que faisait Clyde dans mon dos et j’étais tellement occuper à essayer de me calmer que je me contrefichais de ce qu’il pouvait bien faire. Il aurait pu quitter la pièce que je ne l’aurais sans doute pas remarqué. « ...T'as fini de bouder ?» Sa voix s’éleva, plus doux, plus caressant. Il n’eu pas une trace de soulagement chez moi, rien, juste un visage qui se voulait impassible. « Visiblement… » Je me retournai vers lui, m’attendant à tout sauf à ce qui se produisit. Ses lèvres emprisonnèrent les miennes, jouant avec elle. Je répondis à son baiser comme je l’avais toujours fait. Tout semblait si…normal, enfin, ça l’aurait été si cette impression de peur ne s’était pas à nouveau manifestée. Posant mes mains à plat sur son torse je le repoussai gentiment, évitant son regard. Qu’allait-il dire, faire? Comprendrait-il? « Clyde, je….je peux pas, je… » Je ne termina pas la phrase, passant une main dans mes cheveux avant de poser mes poings sur mes hanches. Après quelques minutes, je sautais sur un bureau, face à lui, chuchotant doucement d’une voix mielleuse et basse : « Je sais pour Emalee et Meyer. Je me suis occupé de ce dernier d’ailleurs. Il ne s’approchera plus d’elle. »


[Désolée, j'ai mis du temps, et c'est nul -__-]
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Message par Clyde Andrews Mer 2 Mar - 23:42


    La frustration qu'il libéra dans ce baiser fit s'envoler une partie du poids qui pesait sur son coeur et sur ses épaules depuis qu'il avait appris la fameuse nouvelle. Ses lèvres épousaient celles de Quinn à la perfection, comme si ce contact était naturel, que leurs bouches avaient été faîtes pour se répondre de la sorte. Un instant, Clyde oublia tout le reste. Il oublia Emalee. Il oublia Meyer. Il oublia ces putains de sentiments qu'il avait pu ressentir plus tôt. Il ne pensait plus qu'au plaisir qu'il ressentait alors que le baiser se prolongeait, réciproque, attendu. Comme dans ces fameux bouquins où l'on a savouré tout au long de la lecture un rapprochement inévitable entre deux personnages et que le passage à l'acte arrive enfin, délivrant le lecteur de sa frustration alors qu'il se dit : "je le savais !" C'était exactement ça. Comme pour un bon vin, qui nécessitait un certain temps de fermentation avant de se déguster. Un mélange d'appréhension et de surprise, qui portait enfin ses fruits... Mais au fond, ce n'était pas la fin, le meilleur, mais l'attente. Ce temps passé à espérer que le vin soit bon quand on l'ouvrirait enfin. Ce laps de temps où le désir est à son comble. Comme l'a dit Rousseau : "Malheur à qui n'a plus rien à désirer !" Mais Oscar Wilde n'a-t-il pas dit lui que le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder ?
    Toutefois, la sensation euphorisante qu'il avait ressentie fut de courte durée. Bien trop rapidement à son goût, Quinn posa ses mains sur son torse, non pas pour prolonger leur étreinte, mais pour se détacher de lui, et le fuir. Se mordant la lèvre, Clyde ferma les yeux, attendant le coup de grâce. Rien ne pourrait donc le faire échapper à son tourment... – Clyde, je….je peux pas, je… Le regard de Clyde se voila alors qu'il rouvrait les yeux et qu'un frisson détalait le long de sa colonne vertébrale. Il oscillait entre l'envie d'hurler et de se mettre à rire, mais d'un rire jaune, profondément ironique. Voilà que la fille qui lui avait avoué en pincer pour lui le repoussait maintenant ! Surtout après l'avoir au préalable bien allumé, lui promettant de se faire pardonner d'une façon pourtant très équivoque... C'était tout de même un comble... Ou alors un cauchemar, dont il allait bientôt se réveiller. Oui, sûrement ! Ses lèvres se délièrent avec difficulté pour laisser passer quelques mots bien sentis qu'il n'avait pu retenir. Qu'on se foute de lui, ça allait cinq minutes ! – Soit, j'aurais dû m'y attendre, ce n'est pas comme si me torturer semblait être ton passe-temps préféré ces temps-ci hein... Il était redevenu glacial, ses pupilles limpides allant s'écorcher contre les topazes de celle qu'il avait longtemps considérée comme sa jumelle, sa meilleure amie, presque la seule qui comptait vraiment à ses yeux. Comment en étaient-ils arrivés là, presque à se détester, à se faire tellement de mal à chaque fois qu'ils s'approchaient ? C'était sûrement pour ça d'ailleurs qu'elle choisit de s'éloigner de lui en allant s'asseoir sur le bureau, comme si elle prévoyait déjà un accès de violence de sa part. – Je sais pour Emalee et Meyer. Je me suis occupé de ce dernier d’ailleurs. Il ne s’approchera plus d’elle. Une vague de colère déferla de nouveau en Clyde dont les mâchoires se contractèrent avant que sa main ne fasse un grand mouvement comme pour chasser ce qu'elle venait de dire pour lancer sans cacher son exaspération. – Mais putain Quinn, j'en ai rien à foutre de lui ! Et d'elle aussi d'ailleurs ! C'est toi que je veux, merde ! Tu veux un dessin ? Et me dis pas que tu veux pas de moi car je t'ai entendu, l'autre soir. Son sourire si fit sarcastique, alors qu'il se laissait tomber contre le mur, ses omoplates heurtant la pierre. Il se doutait que cette information n'allait pas la ravir mais c'était le moment où jamais de la sortir. Et puis, c'était bien ça qu'elle avait essayé d'aller chercher dans son crâne, non ? A coup sûr, ça l'était... Alors, autant jouer franc jeu. Il était fatigué de toutes ces mascarades, ces mensonges et ces tromperies stupides. Certes, il était le pro de l'hypocrisie et de la manipulation mais là, il avait besoin de tout sauf de ça. Il voulait oublier, passer à autre chose. Arrêter de réfléchir, et de penser tout court, bordel. Il secoua la tête en passant sa main sur son front, un air à moitié perdu à moitié d'incompréhension sur les traits avant de lâcher dans un espèce de rire nerveux, croisant les bras sur sa poitrine : – J'en ai marre de jouer Quinn. Arrête ça. Je suis à toi. Si tu me veux, c'est maintenant. Il n'y aura pas d'autre chance. Ses yeux cherchèrent les siens, se plantant dans son regard avec une flamme féroce. Ce qu'il avait ressenti un peu plus tôt dans ce baiser n'était certes peut être pas de l'Amour, mais ça lui avait fait du bien. Il s'était comme senti revivre l'espace de quelques secondes. Les conséquences ? Il n'y pensait même pas. Il s'en foutait, tout ce à quoi il pensait c'était recommencer. Oublier tout le reste de nouveau, même pour un court instant. Il savait que c'était risqué de lui demander une chose pareille, surtout qu'un refus l'ébranlerait sûrement, mais le désir était trop fort. Il ne pouvait plus le contrôler plus longtemps. – J'ai envie de toi, Quinn. En réalité, c'était pire : il en avait besoin. Comme un drogué en manque.
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Message par Quinn Harper Jeu 3 Mar - 1:48

À peine eu-je abandonné ses lèvres qu'elles me manquèrent cruellement. Je l'avais aguichée, comme une sale petite allumeuse pour finalement le plaqué là et détruire chacun de ses espoirs. C’était mesquin, petit, mal venu. Je n’étais cru pourtant assez forte pour passer outre la boule d’angoisse qui me nouait le ventre. Pourtant, j’aimais Clyde, profondément. L’avoir loin de moi était douloureux, insupportable, mais pourtant l’avoir près de moi me faisait peur. Pourquoi avais-je constamment besoin de me faire souffrir? Étais-je si masochiste sans même le savoir? Complètement perdue dans le flot d’émotions contradictoire, j’évitai de lever mes yeux cernés par les multiples nuits trop blanche passées afin qu’il ne puisse y lire le combat intérieur que je menais. Pourquoi rien ne pouvait être facile, par Merlin! Ma main se porta à mes lèvres, les caressants distraitement sans que je ne m’en rendre compte. Un soupire passa la barrière de mes lèvres avec lassitude. J’essayais de recoller les morceaux un par un, mais je semblais qu’empirer les choses. Étais-je si idiote? Je repoussai une mèche de cheveux derrière mon oreille alors que la voix de Clyde éclata. Je sursautai violement, levant finalement les yeux vers lui pour capter son regard glacial.

« Soit, j'aurais dû m'y attendre, ce n'est pas comme si me torturer semblait être ton passe-temps préféré ces temps-ci hein...»

J’entrouvris la bouche pour parler, mais la refermai aussitôt. Il était vraiment préférable que je me taise sur ce coup-là si je ne voulais pas à nouveau envenimer les choses. Valait mieux être sage, me taire et attendre. Je tentais donc de désamorcé la discussion en abordant le sujet « Emalee ». Si lui et moi ne nous étions pas parlés depuis des semaines, je savais qu’il en souffrait, sinon, pourquoi aurait-il simplement cessé de lui parler et de la bouder comme il le faisait? Et en réalité, cela m’avait fait souffrir aussi. J’avais confiance en Emalee et j’avais été certaine qu’elle avait plus de jugement que ce dont elle avait fait preuve avec ce type qui ne valait certainement pas la peine qu’elle couche avec lui. Mais encore là, qui étais-je pour juger ces amants? Je lui en voulais, mais sans doute moins que Clyde, il devait bien avoir une raison pourquoi il lui en voulait autant. Cependant, jamais je n’aurais cru que mes paroles auraient eu cet effet là sur Clyde. Son geste impérieux comme pour chasser ce que je venais de dire, sa mâchoire se crispa. Je le connaissais depuis si longtemps que je pouvais percevoir chacun de ses petits détails chez lui.

«Mais putain Quinn, j'en ai rien à foutre de lui ! Et d'elle aussi d'ailleurs ! C'est toi que je veux, merde ! Tu veux un dessin ? Et me dis pas que tu veux pas de moi car je t'ai entendu, l'autre soir.»

Je me figeai, hébétée. Ainsi donc, il avait bel et bien entendu les paroles que j’avais lancées au vide le soir de notre dispute. Mon regard suit sa chute lorsqu’il se laisse tomber contre la pierre, glissant le long du mur pour s’asseoir au sol. Sans que je m’en étais rendu compte, ma respiration s’était bloquer dans ma poitrine, et je dus m’efforcée à recommencer à respirer. Mes prunelles se posèrent sur lui, dans un mélange de trouble et de colère. J’aurais vraiment dû me la fermé. Cependant, le reste de ses paroles ne passèrent pas inaperçues. Ainsi donc, il me voulait, ou alors, avais-je rêvé? Qu’importait en fait, puisque mon cœur cognait contre mes côtes, visiblement emballai par cette nouvelle, alors que mon expression restait le plus neutre possible. Je n’avais jamais aimé laisser aux autres la possibilité d’avoir le dessus sur moi, pourtant, avec Clyde, ça avait toujours été différent. Lentement, je me laissai tomber sur mes pieds, faisant quelques pas fébrile vers lui. Les questions se bousculaient dans ma tête, alors que la distance entre nous s’amenuisait. Peut-être le meilleur moyen de cesser d’avoir peur était d’affronter cette peur, comme c’était le cas pour les gens qui avait peur des chiens ou des araignées. Certes, c’était plus qu’une simple peur, c’était une blessure profonde qui prendrait de temps à cicatriser, mais je n’étais pas patiente, je n’avais pas vraiment envie d’attendre que les années passes…

« J'en ai marre de jouer Quinn. Arrête ça. Je suis à toi. Si tu me veux, c'est maintenant. Il n'y aura pas d'autre chance.» Sourire sardonique de ma part alors que je chuchotais à mi-voix « Et tu crois que c’est si facile que ça? Que parce que c’est toi tout va s’effacer en un clin d’œil? »

Tout…je n’avais pas prit la peine d’expliquer ce qu’impliquait le « tout » mais j’espérais qu’il comprendrait. Néanmoins, malgré mes paroles, je m’agenouillai près de lui, dans une attitude complètement contradictoire.. Ma main tremblantes entra en contacte avec sa joue, mes doigts caressèrent doucement ses lèvres. Mes iris s’encrèrent dans les siennes et je ne doutais pas qu’il puisse y lire une peur intense noyant tout le reste. Ma main quitta sa joue pour s’aventurer sur sa nuque, caressante, légère. J’allais sans doute le regretter, me brûler les ailes, j’allais m’en mordre les doigts, je voyais déjà d’ici la catastrophe qui pointait à l’horizon, mais j’étais de celles qui devait avoir les ailes brûlées pour comprendre ses erreurs.

« Il aurait été préférable que tu n’entendes jamais ces mots…» Mes lèvres prirent les siennes d’assaut, dans un baiser doux d’abord puis de plus en plus passionné. Lorsque je quittai ses lèvres pour reprendre mon souffle, il m’acheva avec simplement deux mots…«J'ai envie de toi, Quinn». Sa voix, chaude et caressante était un supplice à mes yeux. J’aurais eu envie de lui dire que j’avais peur, de lui expliquer ce que je ressentais chaque fois que l’on me touchait, mais il ne comprendrait pas, j’en étais certaine. Et puis, mes yeux ne parlaient-ils pas suffisamment d’eux-mêmes? La raideur de mon corps ne démontrait pas à lui-même cette peur profondément ancrée? Et pourtant, je continuais mon manège, allant au-delà de mes limites, qu’importe qui j’allais amèrement le regretter par la suite. « Tu es vraiment un salaud…c’est pas pour me déplaire…» susurrais-je à son oreille avant de reprendre possession de ses lèvres.
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Message par Clyde Andrews Mer 8 Juin - 23:52


    – Et tu crois que c’est si facile que ça? Que parce que c’est toi tout va s’effacer en un clin d’œil? Quinn était bien placée pour savoir que la facilité, non, ça n'avait jamais été son truc. On pouvait difficilement se targuer d'être plus complexe que le jeune Andrews... Qui dans ce château pouvait dire en connaître toutes les facettes ? Lui-même, quelque jour plus tôt, avait découvert qu'il pouvait aimer. Et Quinn était présentement en train d'en découvrir une nouvelle : un Clyde qui avait fait tomber toutes les barrières, qui ne jouait plus. Il avait baissé sa garde et se montrait sans enjolivures, réclamant qu'on lui donne enfin ce qu'il voulait. Plus de jeu, plus de détours. Il en avait marre de tourner autour du pot. Jusque là, ça n'avait pas payé. Avec Emalee, il avait trop attendu, et il se l'était faîte volée... Maintenant, il souffrait, et tout ce qu'il voulait, c'était oublier. Les bras de Quinn lui semblaient propice à ce dessein ; car, après tout, n'était-elle pas son double ? En quelque sorte, son âme soeur ? La personne qui avait été là pour lui et une des plus importante à ses yeux, au même titre qu'E... Qu'une autre, jusqu'à ce que tout bascule. Et les basculements, Clyde Andrews en avait sa claque. Il voulait simplement que les choses, pour une fois, aillent dans son sens. La déception qui lui avait éprouvé Quinn, dans cette fameuse salle de bain, avait déjà été un coup dur... Il ne pouvait en supporter davantage. Il voulait la récupérer. A quel prix ? Assurément un tribu plutôt lourd, vu qu'il ne se contrôlait plus. Mais était-ce si compliqué de, pour une fois, l'écouter ? Il était Clyde Andrews, futur Ministre de la Magie, qui aurait sous son contrôle l'Angleterre entière dans un futur proche alors MERDE ! Aucun obstacle ne devait être insurmontable pour lui ! Pas même ce "tout" dont parlait Quinn... Et dont il avait très bien compris de quoi il s'agissait, mais dont il ne comptait pas se formaliser. Pas ce soir. Il avait usé son lot de compassion pour au moins la décennie à venir. Qui savait de quoi il allait être capable dans les secondes qui suivraient ? – N'est-ce pourtant pas toi qui m'a dit "Aide-moi à tout oublier", l'autre soir ? A ce moment là je n'ai pas pu. Maintenant, je peux. Ne me le fais pas répéter. Ses yeux bleus avaient fondu dans les siens, le menton bien droit, la toisant avec un sérieux déconcertant, quoi qu'auréolé d'une pointe de dureté. Non, un refus n'était clairement pas envisageable. Toutefois, il n'eut rien à dire de plus puisqu'elle s'agenouilla enfin pour le rejoindre, et il la fixa sans ciller quand sa main caressa sa peau.

    Clyde voyait bien qu'elle hésitait, qu'elle n'était pas aussi assurée que d'ordinaire, mais il ne bougea pas d'un poil. Il avait posé ses cartes, c'était à elle de dévoiler son jeu, à présent. – Il aurait été préférable que tu n’entendes jamais ces mots… Peut être, eut-il à peine le temps de penser que déjà, il retrouvait ses lèvres, d'abord timidement, puis avec plus de ferveur. Clyde fit enfin preuve de bonne volonté et reprit les rênes, approfondissant encore un peu plus ce contact d'une main qui vint trouver la hanche de la jeune fille, puis la chute de ses reins. Il sentait bien qu'elle n'était pas totalement elle-même, mais il était incapable de se sentir responsable. Il ne faisait que lui donner exactement ce qu'elle avait toujours voulu... Tout en l'utilisant à son propre compte. Donnant-donnant, en somme. Il avait éloigné toute trace de la moindre culpabilité par cette simple pensée : elle l'aimait, et elle le voulait elle aussi. Elle l'avait en ce moment même : fin de l'histoire. – Tu es vraiment un salaud…c’est pas pour me déplaire… Vint même murmurer la jeune femme, le confortant dans son idée en reprenant d'assaut sa bouche sans tarder. La main de Clyde passa sous le tee-shirt de la Serdaigle, remontant le long de sa colonne vertébrale alors qu'un sourire s'étalait sur ses lèvres en écho à ses paroles. – Un salop, certes, mais un salop qui t'offre le moment dont tu as toujours rêvé... Répliqua-t-il avec un regard provocateur, revenant immédiatement épouser ses lèvres après les avoir dé-scellées des siennes pour prononcer ces quelques mots.

    Effectivement, Clyde n'avait sûrement jamais été aussi un salop que ce jour là, et il en jouait, déraisonnablement. Il ignorait volontairement tout ce qui aurait pu le ramener sur le fait qu'il agissait sur un coup de tête et, qu'assurément, il finirait par regretter de s'être laissé aller aux passions plutôt qu'à la raison... Mais il ne voulait plus penser. Il voulait que quelque chose se produise, n'importe quoi. Et tant pis si les conséquences que ça aurait reviendraient le tourmenter plus tard... Ou pas. Après tout, voyez ce que ça lui avait rapporté jusque là d'avoir un semblant de conscience... On pouvait dire que c'était vachement réussi ! Peut être qu'au fond, ce Clyde, là, qui ne réfléchissait plus au plus infime impact de ses actes, qui avait jeté aux orties la morale et ses principes, ce Clyde qui, s'il prenait un peu de recul, arrivait à le dégouter à manquer tellement de... Classe, dans sa manière d'agir, n'étant plus que guidé par une pulsion iraisonnée... Peut être que ce Clyde était le vrai Clyde. Le Clyde qu'il était voué à devenir : le Clyde qui, un jour, serait l'un des hommes les plus puissants de la planète, craint et respecté par le commun des mortels. Pour cela, il lui suffisait juste de renoncer à une seule chose... Renoncer à l'Amour. Renier cette passion si violente qu'il ressentait pour Emalee... Avec Quinn. Cela ne semblait pas un choix si cornélien. Pourtant, c'était plus dur qu'il n'y paraissait. Une partie de lui continuait de se rebeller. Il revit alors le si doux visage d'Emalee, projection inattendue de son esprit, et son coeur protesta sous ses cottes... Serrant les dents, il tenta de chasser cette image. S'il n'y renonçait pas, que se passerait-il ? Emalee était à Adam maintenant... Alors, voilà ce qu'il se passerait : il ne serait plus qu'un homme blessé, dont les sentiments avaient été heurtés si violemment qu'il avait agi n'importe comment. Tout le monde recommencerait à se désintéresser de lui et il finirait seul avec son aigreur, bouffé de haine et de ressentiment envers cette chose dans sa poitrine qui l'avait anéanti : cette chose qu'on appelait Amour. Il finirait sûrement marié à une fille de bonne famille dénichée par son 'Oncle' pour qui il ne ressentirait rien et aurait une vie banale dans l'aristocratie. Il aurait un nom mais se fondrait dans la masse, incapable de trouver un sens à son existence... L'espace d'une seconde, Clyde cessa d'embrasser Quinn pour la regarder, partagé. Il avait le souffle coupé. L'impression que son destin tout entier était en train de se jouer le tenailler, l'empêchant presque de respirer. Il se sentait comme un de ses chefs d'état devant l'interrupteur qui pouvait déclencher une guerre atomique à qui l'on venait de demander si oui ou non, il appuierait sur le bouton... Pour beaucoup, le choix aurait été impossible à faire. Mais le Serdaigle le fit. Soudain, il passa ses mains sous les cuisses de la jeune femme et prit Quinn dans ses bras, la soulevant de terre, avant d'aller la déposer sur le lit - bien que peu présentable - qui trônait dans la pièce. Sur quoi, il se pencha au dessus d'elle pour murmurer à son oreille : – Sois ma Reine, avant de revenir chercher ses lèvres avec douceur, l'air étrangement serein. Une seconde. Voilà ce que cela lui avait pris pour décider du sens qu'il voulait donner à sa vie. Il l'avait fait, il avait appuyé sur le bouton. Et tant pis pour les dommages collatéraux... Ainsi que les futures radiations.
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Message par Quinn Harper Jeu 9 Juin - 2:33

Ce laissé aller. Planer. Faire en sorte que plus rien ne comptait en ce bas monde sinon lui et lui seul. Mais ça ne fonctionnait pas. Ce n'était pas faute d'essayer. Il était Clyde. Celui qui, pendant longtemps, avait été mon point d'encrage dans ce monde dément. Pourtant, présentement, je n'arrivais pas à lui faire confiance. Mais je n'arrivais pas à le repousser non plus. J'avais besoin de lui. Étrangement. Comme lorsqu'elle s'était retrouver dans les douches avec lui. Plus je m'accrochais à lui, plus je me noyais dans cette mer de contradictions, dansant entre ma tête et mon corps qui me disaient de reculé, de le planté là et de partir, et mon cœur qui semblait emballé d'avoir enfin ce qu'il voulait depuis trois ans. J'essayais, tant bien que mal, de faire taire ses deux parties de mon être qui se disputait ma raison. J'essayais de noyé la peur qui me nouait le ventre dans les baisers de Clyde. Ça ne fonctionnerait pas, je le savais. Il faudrait beaucoup plus pour que j'oublie d'avoir peur. Oublier d'avoir peur. Juste oublier. Mais oublier quoi exactement? Les traitements que Teel m'avait fait subir avec un plaisir malsain? Le regard vide du gamin que j'avais tué? Le chantage que j'avais fait à Adam? Ma propre noirceur dévorante dans laquelle je me perdais de plus en plus à chaque minutes qui passaient dans cette foutue école que je détestais de plus en plus? Je n'avais pas la réponse, mais je savais que ce n'était pas simplement la peur que j'essayais d'oublier. Il y avait autre chose. Et c'était beaucoup plus facile de l'oublier dans les bras de Clyde que d'une autre façon quelconque. Je me voyais mal en parler à Emalee. Comment lui dire que j'avais menacé son amant de représailles s'il ne m'obéissait pas au doigt et à l'œil? Elle m'en voudrait. J'en étais certaine. Si seulement j'avais su. Parler. Ce n'était pas dans mes habitudes. Oublier. Impossible. Alors quoi? Simplement me laisser aller? Rendre les armes et aider cet homme que j'avais tellement aimé. Avait aimé. La tournure de ma phrase me fit frissonner. Pourquoi usé du passer? Parce qu'après cette nuit, tout serait différent. Je le savais. Je me le promettais.

«N'est-ce pourtant pas toi qui m'a dit "Aide-moi à tout oublier", l'autre soir ? A ce moment là je n'ai pas pu. Maintenant, je peux. Ne me le fais pas répéter. » Je l'observais. Son visage était si proche du mien. Il aurait été si facile de le faire taire d'un baiser sur ses lèvres si tentantes. Mais je ne bougeais pas. Me contentant de me mordre la lèvre inférieure. Oui. C'était ce que j'avais dis. Ce que je lui avais demandé. Mais il m'avait repoussé. Pourquoi était-ce à moi de le consoler maintenant? De l'aider à oublier alors qu'il n'avait pas été foutu de le faire pour moi? Je l'observais un instant. Rien, ni même mon dégoût pour les autres, ni même la dureté dans son regard me défiant de le repoussé n'aurait pu changer quoi que ce soit. Ma main glissa sur sa peau. Le reste se passa beaucoup trop vite à mon goût. Nos lèvres s'entrechoquèrent dans une explosion de sentiment de contradictions. J'avais l'impression de voir la scène de l'extérieur, que c'était une autre, pas moi, qui embrassait Clyde à ce moment précis. Que j'étais loin de tout cela, que je n'étais que spectatrice dans l'ombre de la pièce, mais les battements chaotiques de mon cœur me disaient que c'était bien moi qui se trouvait dans ses bras. C'était comme lorsque l'on se trouve devant l'horreur. Comme lorsque l'on sait que nous allons mourir, mais que nous n'en prenons pas conscience tout en le sachant pleinement. J'étais comme ces gens qui, allongés sur leur lit de mort, attendent patiemment la mort, sachant qu'elle ne tardera pas, tout en planifiant les prochaines vacances de Noël, comme si c'était impossible que ça leur arrive à eux. Cette sensation s’accentua lorsque la main de Clyde sur ma hanche, glissant sur mon dos. Les miennes leurs firent échos, sans que je ne décide rien. Elles glissèrent sur son torse, tirant sur sa cravate, taquinant les boutons de sa chemise. Je le laissai prendre le contrôle, me laissant guidée, sans en faire grand cas. Il était sans doute le seul que je laissais me guider dans la vie de tous les jours, mais, à ce moment précis, j’avais besoin de l’être. J’avais besoin qu’il me montre qu’il était là, qu’il me guide. Mais encore une fois, ce n’était pas moi, cette fille qui avait besoin d’être rassurée, d’être guidée.

« Un salop, certes, mais un salop qui t'offre le moment dont tu as toujours rêvé... » La provocation que je pouvais lire dans ses yeux me sembla lointaine. J’entrouvris la bouche pour prononcé quelques choses que j’oubliais instantanément au moment où il posa ses lèvres sur les miennes à nouveau. J’avais l’impression que j’étais sur le pilote automatique. Que mon cerveau s’était mit en mode sauvegarde pour s’épargné des dommages supplémentaire. Mettre son cœur sur la glace pour s’empêcher d’avoir mal à nouveau. C’était ce que je venais de faire, alors que je me perdais de plus en plus dans les bras de Clyde. Mes doigts, animés d’eux-mêmes, sans que je ne leur demande rien, défirent les deux premiers boutons de la chemise du Serdaigle, desserra sa cravate aux couleurs de notre maison, alors que mes lèvres épousaient les siennes, dans un mécanique chancelante, tout sauf réellement naturelle à mes yeux. Je mordillais ses lèvres, jouais avec sa langue, mais tout cela ne faisait partie que de cette même mécanique ratée et rouillée. À quoi je jouais par Merlin? Je sentais ses mains passé sous mon t-shirt, caressant sa peau. J’en frissonnai, sans même m’en rendre compte. Et puis, il se détacha. Plantant ses yeux glaces dans les miens. Je l’observais à mon tour, anxieuse. Partagée entre l’envie qu’il continue son manège et qu’il me repousse.

Les secondes passèrent, lentement, rapidement. J’ignorais s’il savait que chacune d’entre elles me donnait l’occasion de me défiler. Et je me demandais d’ailleurs pourquoi je n’en faisais rien. Je me noyais dans ses yeux bleus. Et le déclic ce fit. Ce déclic qui survient lorsque l’on a passé sa vie à essayer de comprendre quelque chose de tellement évident qu’on ne l’a jamais comprit. Ce genre de déclic qui saute au visage de l’écrivain qui a passé des années à essayer de trouver une fin présentable à son roman. Je n’allais pas me défiler. Je ne voulais pas le faire. Je l’avais cru. J’avais essayé. J’avais peur, mais pas de cette peur sourde et douloureuse qui nous prend d’assaut quand on se rend compte qu’il y a vraiment un cinglé qui nous suit dans les rues sombres d’une ville quelconque. Non. C’était plutôt cette peur d’avoir mal avant un événement, mais que finalement, on se rend compte que ça fait tout sauf mal. Cette peur de la première fois sur un balai avant de se rendre compte que c’est totalement grisant. Le brouillard se dissipa au moment où ses mains se faufilèrent sous mes cuisses pour me soulever. Je le laissai faire, plongeant dans son cou pour y déposer quelques baisers, de façon beaucoup moins mécanique. Je le laissai me déposer sur le lit, se penché au dessus de moi, alors que je mordillais, taquine, son lobe d’oreille d’une façon beaucoup plus assurée que nos baisers précédents. Je reprenais peu à peu le contrôle de mon propre corps, de mes propres désires, alors que sa voix s’éleva, chaude et basse à mon oreille.

«Sois ma Reine» Je souris contre ses lèvres, répondant à son baiser. Passant mes mains dans ses cheveux avant de murmurer à mon tour, contre ses lèvres : « Toujours » Comme une promesse à mi-mot. Je lui volai un baiser, mordant sa lèvre avant d’ajouter d’une voix voilée « Apprends-moi…Montres-moi » M’apprendre quoi? Me montrer quoi? Je ne le spécifiai pas. Je l’ignorais moi-même. M’apprendre à ne pas avoir peur? La douceur de la chose? La magie du moment? Me montrer quoi? Qu’il était là? Qu’il pouvait m’aider à oublier? J’en savais que trop rien. Sans doute tout ceci et rien de cela à la fois. Restait-il que les seuls moments intimes que j’avais vécus avait été dans la terreur, la douleur et les coups, j’en avais beaucoup à apprendre et Clyde avait toujours été un bon professeur.
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