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Tell me is was'nt my Fault Ft Clyde [Terminé]

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Tell me is was'nt my Fault  Ft Clyde [Terminé] Empty Tell me is was'nt my Fault Ft Clyde [Terminé]

Message par Quinn Harper Sam 7 Aoû - 22:21

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Can You Save Me From Myself??

Je laissai l’eau chaude couler sur ma peau, engourdissant mes muscles, coulant sur ma peau, emportant avec elle les larmes qui coulaient sur mes joues. Néanmoins, elle ne pouvait pas faire disparaître l’impression de saleté qui me collait à la peau. J’appuyai mon front contre le mur froid, laissant les sanglots secouer mon corps. Je pleurais ainsi, pendant un long moment. Ce devait être un cauchemar. Un cauchemar sadique et chaotique. J’allais me réveiller dans mon lit, en sueur, réprimant des sanglots effrayés. Un cauchemar comme tant d’autre. Comme tous ceux qui m’avaient prit d’assaut depuis le bal de Noël. Depuis la première fois qu’il m’avait prise dans cette salle de classe sinistre. Depuis ce jour-là, jamais cette impression d’être sale n’était disparut. Et ce malgré les paroles rassurantes d’Emalee, malgré les gestes tendres de Clyde…jamais… Et je doutais qu’un jour, je pourrai me relever d’une telle chute. Était-ce à cela que j’étais destiné? À être une simple poupée de porcelaine fissurée à jamais? Morte malgré que son cœur batte toujours? Seigneur que je me détestais. Certes, les gens diront que ce ne fut pas de ma faute s’il m’avait prise de force, mais pour moi, ce l’était. Qui pouvait être coupable sinon moi? Je l’avais laissé m’approcher, je l’avais laisse me manipuler, je n’avais pas su lutter contre sa force physique, contre son sort impardonnable. Oui j’étais fautive.

Essuyant mes larmes, je fermai les robinets, me dirigeant d’un pas las vers le miroir qui reposait un peu plus loin. Je pris le temps et le soin de m’observer de la tête aux pieds avec un certain dégoût. Sur ma tempe droite, une ecchymose d’une couleur s’approchant du noir trônait, ma lèvre enflée, sur mon épaule gauche, disparaissant dans mon dos, loin de ma vue, un second bleus immonde assombrissait ma peau pâle. Un autre, sur ma hanche longeant la cuisse. Sans doute du au moment du vol plané contre les bureaux. Mes doigts les caressèrent doucement avant de descendre vers mon abdomen. Là où le pied de Teel avait frappé à plusieurs reprises. À cet endroit, la peau était encore plus sombre, plus douloureuse que jamais. Comme si j’avais envie de me faire encore plus mal, j’appuyais sur l’ecchymose, jusqu’à ce que des larmes de douleur apparaissent dans mes prunelles déjà noyées par les larmes. Merlin que je haïssais ce corps qui était mien. Je me mordis la lèvre déjà endoloris alors que mes doigts pressèrent un peu plus la peau assombrie. Mais la douleur n’était rien contrairement à celle qui avait eu lieux alors qu’il s’était immiscé en moi, alors qu’il avait pris son pied, ignorant les larmes et mes supplications à chacun de ses mouvements violents et impitoyable.

Mes doigts se crispèrent un peu plus sur la blessure, me faisait souffrir toujours un peu plus, j’avais l’impression que je devais avoir mal pour me sentir un tant soit peu vivante. Ne serais-ce que quelques minutes. C’est lorsque j’augmentai la pression sur l’ecchymose que la porte s’ouvrit derrière moi. Je ne réagis pas immédiatement, m’attendant à voir apparaître l’une des filles qui partageaient mon dortoir, dans le pire des cas, ce serait Emalee. Je me retournai doucement en ne sentant plus personne bouger dans mon dos. L’intruse avait-elle était surprise de voir mon corps si meurtrie? Sans doute. Je me retournai, prête à lui lancer un truc comme « je suis tombé dans l’escalier » mais je me figeai lorsque mon regard croisa celui de Clyde. Je tendis vivement la main, ignorant la douleur lancinante qui se réveilla dans mes côtes lorsque mes muscles s’étirèrent, attrapant une serviette, m’empressant de cacher mon corps dénudé. Ce n’était pas mon corps en tant que tel que je voulais cacher, plutôt les zones sinistres qui le parsemaient. Que Clyde me voit dans le plus simple appareille ne m’avais jamais gêné. Bref, je baissai les yeux, mal à l’aise. Je savais que mon ami n’était pas aveugle, il avait du voir les ecchymoses que j’essayais vainement de cacher à l’aide de la serviette. Je ne savais quoi dire. Je serrai le bout de tissus contre moi, dévoilant les éraflures qui courraient le long de mes avant-bras, cachant du mieux que je pouvais ce qu’il y avait à cacher.

« Clyde, je…»

Ma voix mourut, mon souffle se brisa. Les brides de notre conversation ayant lieu quelques mois plutôt me revint en mémoire. Il m’avait promis qu’il allait se montrer impitoyable si la situation ne changeait pas, si Aden Teel continuait à se jouer ainsi de moi. Je fis quelques pas vers lui, peu assurée. Je m’arrêtais à quelques mètres de lui, levant le visage vers le sien, les yeux toujours baignés de larmes. Je resserrais la serviette contre moi. Je ne savais pas comment je pourrais lui avouer tout ça. J’avais même du mal à croire que ce fut vrai, j’aurais tellement voulu croire que ce fut un cauchemar, rien de plus rien de moins. Mais au vu de la lueur inquiétante et inquiète qui brillant dans ses yeux me dictaient que ce n’était pas qu’un cauchemar.

«Je suis désolée, je me suis battue, Clyde…vraiment mais…Je suis tellement désolée…pardonne-moi, s’il te plaît... Je me déteste tellement…»

Une énième larme coula sur ma joue, tenant toujours ma serviette d’une main, je repoussais quelques mèches de cheveux mouillés qui s’étaient collés à mon visage, les ramenant en arrière, mes doigts frôlant la partie noirâtre qui s’étendait de la tempe à la pommette et je dû résister à l’envie d’appuyer dessus. Pourquoi cherchais-je autant à me faire un peu plus mal? Je croisai le regard de Clyde une fraction de seconde avant de baisser la tête, fermant les yeux un moment. J’étais épuisée, dépassée et fragmentée. J’aurais tellement eu envie qu’il me prenne dans ses bras et qu’il me berce jusqu’à ce que je m’endorme contre lui. Mon ami pouvait-il simplement éloigner les cauchemars qui allaient de toute évidence m’empêcher de sombrer dans un sommeil réparateur. Je m’approchais un peu plus de Clyde, cherchant sa chaleur. J’aurais tellement voulu qu’il me serre contre lui…sans doute rêvais-je…


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Message par Clyde Andrews Mar 7 Sep - 17:07


    Comment en étais-je arrivé à courir dans les couloirs jusqu'à la salle commune des Serdaigle ? C'était simple. Je n'avais pas croisé Quinn, qui pourtant, aurait dû être là. En revanche, j'avais croisé Aden Teel. Et il ne m'avait fallu qu'une fraction de seconde pour comprendre : à le voir marcher, et soutenir mon regard, dégoulinant d'une fierté qui m'avait pas lieu d'être, j'avais immédiatement compris qu'encore une fois, il avait triomphé. D'elle. Et donc de moi aussi, en un sens. Car on ne touchait pas Quinn sans s'en prendre directement à moi, c'était ainsi, et peu de personne ignorait ce fait. C'est donc en cachant la folle rage qui montait sous la surface que j'avais faussé compagnie à mes comparses avec quelques explications confuses, et que dès que j'avais dépassé l'angle, m'était mis à courir comme un fou. Il me fallait savoir si mon intuition était bonne, le voir de mes propres yeux, et je ne voulais pas attendre qu'elle daigne venir m'affronter comme la fois dernière où elle avait attendue plusieurs jours avant de m'avertir... Et il y avait aussi cette peur, sous-jascente, comme une petite alarme qui s'était déclenchée dans un coin de mon cerveau, et que j'essayais d'étouffer sans pour autant pouvoir l'ignorer : et si c'était moi, le responsable de cette nouvelle bavure ? Et si Quinn avait payé pour mon impatience et ma condescendance, en affrontant Teel pour mettre fin à tout cela une bonne fois pour toute avant de regagner mon estime et ma fierté ? Je savais qu'elle aurait fait n'importe quoi pour moi. Je savais aussi le poids que représentait mon avis pour elle, à l'égal de celui de la Bible pour de fervents chrétiens... Et je savais surtout que, depuis notre dernière vraie conversation à coeur ouvert, le poids du regret était venu se déposer dans un coin de ma tête, suite à mes récents éclats, bien que jusque à présent, je n'avais pas trouvé cela bien justifié...

    C'était à la fois l'adrénaline et la colère qui avaient guidées mes foulées rapides vers la première destination qui m'était venue en tête : la Salle commune ; et elle y était bien. Je venais de demander à une fille qui en sortait, et elle s'était empressée de m'indiquer la salle de bain des filles. Je n'étais pas étonné, car elle n'allait très certainement pas avoir l'audace de se présenter devant moi sans s'être bien préparée, après un second échec, j'en étais certain. Surtout après notre discussion houleuse dans la Salle de Torture. Surtout après mes recommandations. Mon intransigeance. Je faillis flancher au moment d'entrer, et restai un instant devant la porte derrière laquelle l'eau coulait, sentant le regard inquiet de la demoiselle que j'avais interrogée. Un seul regard vers elle, et elle cessa de me fixer, gênée d'être prise en faute en train d'observer le "mystérieux Andrews". Sans plus me poser de questions, et tant pis pour ce que pourrait penser nos camarades de chambrées, j'inspirai bêtement un grand coup pour contenir mes émotions avant d'entrer sans prévenir. Mais le barrage mental que je m'étais pourtant appliqué à maintenir céda à la seconde même où mes yeux tombèrent sur elle. Mon expression fermée se craquela pour laisser place à une surprise sincère, mêlée d'effroi, et je m'adossai à la porte pour la refermer dans un bruit mat. Puis, elle se tourna enfin, alors que mes yeux ne savaient plus où se poser : les ecchymoses parsemaient son corps comme les pâquerettes maculaient l'herbe au printemps. C'était sans compter les éraflures qui striaient sa peau claire, laissant échapper de leur sein un liquide rougeâtre, bien qu'atténué par la présence d'eau, qu'il n'était clairement pas difficile d'identifier. J'étais incapable de faire un mouvement, comme assommé, et elle fut la première à réagir. Couvrant son corps d'une serviette bien inutile puisque j'avais largement eu le temps d'avoir une bonne vue d'ensemble, je devinais qu'elle ne cachait pas tant ses formes que les marques ; bien qu'il soit, de toute façon, trop tard.

    – Clyde, je...

    Sa voix me parut comme à travers un large tunnel, les accents de surprises la rendant quelque peu chevrotante accentuant cette impression. Mais ce n'était pas seulement son intonation qui était responsable de cet état de fait ; en réalité, alors qu'elle se tenait devant moi, je me voyais là bas, dans ce couloir. Je me voyais voir Teel arriver, exactement comme quelques instants plus tôt. Sauf qu'au lieu de courir, de meurtrir mes poumons pour vérifier mon intuition, et enfin de la voir ainsi nue devant moi, meurtrie et tremblante, au point d'en sentir mes propres côtes presque de déliter dans ma poitrine, je me voyais écraser mes cinq phalanges dans le visage bien trop souriant d'Aden. Je les sentais presque cogner douloureusement l'arête de son menton avant de riper sur ses dents et de venir exploser le cartilage de son nez, libérant un flot de sang discontinu qui viendrait ensuite se loger sur ma chemise trop blanche.

    – Je suis désolée, je me suis battue, Clyde…vraiment mais…Je suis tellement désolée…pardonne-moi, s’il te plaît... Je me déteste tellement…

    Un goût factice d'hémoglobine s'était répandu jusque dans ma gorge, et j'eus du mal à parler, et même à la regarder. Tout mon corps voulait fuir cet endroit aussi vite qu'il y était entré. C'était à la limite du supportable, et je dus ravaler ma salive imaginaire tant ma gorge était sèche pour ne pas vomir à la place.

    – Ne dis plus un mot. Crachai-je difficilement alors qu'elle semblait sur le point de s'évanouir, chancelante comme la flamme d'une bougie en pleine tempête, ce qui ne l'empêcha pas de faire le premier pas vers moi. – Garde tes forces.

    Je réussis enfin à m'avancer vers elle, les entrailles nouées. Je me rendis alors compte à quel point j'avais eu peur d'approcher d'elle. J'avais même encore peur. Peur du moindre gestes que je faisais. Du moindre mot que je prononçais. Peur de l'effet dévastateur qu'ils pourraient avoir, sur elle comme sur moi. J'en avais déjà bien trop fait. Attrapant une seconde serviette, je la passais autour de ses épaules et de sa tête, l'attirant doucement vers moi, les mâchoires serrées. J'avais maintenant une vue très nette de la plaie qui ravageait le côté de son visage. Un frisson glissa le long de mon échine. Fronçant les sourcils, j'hésitai sur la marche à suivre. A vrai dire, j'oscillai entre l'envie de hurler, de m'asseoir au sol en calant ma tête entre mes bras et de la serrer contre moi, pour espérer faire s'envoler un peu de sa peine. Mais aucune de ces trois solutions ne me convenaient ; les deux premières étant ridicules, et la troisième risquant de lui faire plus de mal que de bien, vu l'état de son corps. Je me contentai donc de poser délicatement mon front contre le sien, tout en caressant doucement ses cheveux détrempés. Si je ne pouvais déterminer l'effet que cela eut sur elle, cela m'apaisa un peu d'avoir réussi à la toucher, malgré l'aversion que je ressentais. Pas tellement pour elle ; mais pour moi-même, et pour la personne qui l'avait touchée avant moi.

    – Je suis sûr que tu as été parfaite, cesse donc de penser à moi, car tout ce qui m'importe, c'est que tu as fait ce que tu as pu. Commençai-je avant de continuer en serrant les dents. – Je l'ai fait venir. Je l'ai accepté à mes côtés. C'est moi que tu devrais détester, de n'avoir rien vu venir alors que je suis sensé être ton ami, et donc te protéger. Si j'avais vu qu'il...

    Je fus incapable de continuer, fermant les yeux avec violence. Une pensée venait de me traverser l'esprit, et je ne pus retenir le soupir hargneux qui était monté dans ma gorge quand celle-ci m'avait traversée. Il s'en était pris à Quinn, c'était déjà énorme, mais il pouvait aussi très bien ne pas s'arrêter là... Et s'en prendre à Emalee, par exemple.

    – Comment ai-je pu laisser passer ça, Quinn ? J'ai toujours été prudent. J'ai fait passer mon intelligence au service d'une noble action. J'ai agi dans le meilleur intérêt de notre cause. Et j'en ai oublié le plus important : veiller sur mes amis, les vrais, les maillons les plus forts de notre mouvement mais surtout, les piliers de mon existence.

    Je comprendrais tellement qu'elle m'en veuille, qu'elle me frappe ou qu'elle me hurle dessus, et pourtant, elle restait loyale jusqu'au bout, elle s'excusait même, alors qu'elle était pourtant la victime ! Elle allait même jusqu'à s'en détester et s'en rendre malade... Et pourquoi ? Celam'échappait. Ou plutôt, je préférais ignorer le sentiment que j'avais eu en la voyant ainsi s'abaisser à se justifier à grand renfort d'excuses. Un instant, j'avais même pensé qu'elle avait peur de moi, peur au point de s'en oublier elle-même.

    – ... Suis-je un monstre ?

    J'eus un mouvement de recul, me rendant compte que je l'avais dit à voix haute un peu trop tard, si secoué par mon raisonnement que je l'avais inconsciemment laissé échapper. Mon regard prit une teinte froide alorsd que les regrets qui s'étaient doucement instillés en moi ces derniers temps semblèrent tous se réveiller en même temps, se transformant en remord. C'était à mon tour, de me haïr.
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Message par Quinn Harper Dim 12 Sep - 3:33

Ce que je vis dans ses yeux me fit mal. Un mélange de tristesse et de dégoût. La tristesse me frappa en plein fouet. Jamais je n'avais vu un tel sentiment dans les yeux glaces de Clyde. J'en ressentis un pincement au coeur, amère. Enfin. Si j'avais pu ressentir autre chose que de la douleur et ce sentiment grandissant d'être sale et coupable de la tête aux pieds. Puis, il y avait se goût de sang et de bile qui me monta dans la gorge lorsque je vis du dégoût dans ses yeux. Comment étais-je tombée si pas? J'ai toujours été celle qui avait les faveurs de Clyde, j'étais toujours été sa préférée. Et me voila renvoyée en bas de l'échelle. Pour moi, il était hors de question que ce dégoût soit pour quelqu'un d'autre. C'était pour moi et pour moi seule. Je l'avais déçu une fois. Dans cette vieille salle de torture, lui confessant mes pêchers commis le soir du Bal de Noël. J'avais essuyé ses menaces, les acceptants, luire promettant de ne plus jamais le trahir de la sorte. Et j'avais échoué. Lamentablement. Cette simple pensée me fit encore plus mal que chacune des respirations que je devais prendre. Malgré moi, mes doigts s'enfoncèrent dans la peau noircie entre la serviette et ma peau. Je baissai la tête, ignorant la douleur qui s'élança dans ma nuque. «Ne dis plus un mot.»Je cessai de bouger, même de respirer. Sa voix avait été rêche, dure, sec. J'essayais de retenir un frémissement

«Garde tes forces»Je relevai les yeux vers lui. Mes prunelles d'un bleu sombre se posant sur lui avec un mélange d'incompréhension et de douleur intense, double d'un vide amorphe qui signifiait clairement que j'avais laissé tomber la partie. Je n'avais plus envie de me battre pour retrouver cette vieille Quinn Harper, la gamine arrogante et hautaine. Je plantai mes yeux dans les siens, frissonnant devant la peur que l'on puisse lire dans ses yeux. Il s'approcha néanmoins de moi, prudent, comme s'il avait peur que je ne me braque soudainement. Je ne savais pas comment réagir. Partagée entre l'envie de hurler ou encore celle de reste amorphe, sans bouger le petit doigt, ne ressentir rien, simplement rien. Il fit un mouvement, et je sursautai. Pourquoi? C'est l'unique question qui me vient à l'esprit. Pourquoi? Je connaissais Clyde par coeur, je savais qu'il ne me ferait pas mal. Du moins, autrefois, je le savais. Maintenant, j'avais l'impression que toutes mes certitudes s'étaient effondrées lamentablement. Il passa une seconde serviette sur mes épaules. Ce n'est qu'à ce moment que je remarquai que j'avais froid, mais cette constatation ne dura qu'une fraction de seconde, puisqu'il m'attira à lui.

Pendant une seconde, j'espérai, je voulais, ou plutôt, j'avais besoin qu'il me serre contre lui, de sentir sa chaleur contre mon corps malmené. Mais ce ne fut pas le cas. Son front se posa sur le mien, et je fermai les yeux. Ses doigts jouant dans mes cheveux trempés, en faisant tomber quelques goûtes d'eau clair et froide. Ce simple geste, tendre et délicat, me fit mal. Il me rappela, violemment, que c'était à lui que j'avais voulu m'offrir, que j'avais voulu qu'il me touche en premier, que ce soit ses mains qui parcours mon corps. Et ça, ça me fit mal. «Je suis sûr que tu as été parfaite, cesse donc de penser à moi, car tout ce qui m'importe, c'est que tu as fait ce que tu as pu » Je me mordis la lèvre, essayant d'étouffer un sanglot amère qui secoua tout de même mes épaules. Je n'avais pas été parfaite. Pourquoi ne comprenait-il pas? C'était de ma faute. J'étais la seule et unique coupable. On dit que les victimes de viols avaient souvent cette réaction, mais je ne crois pas qu'une d'elle avait couché avec son agresseur pour acheter son silence. Si je n'avais pas commis cette erreur, jamais il n'aurait abusé de moi, comme il l'avait fait quelques heures plutôt. «Je l'ai fait venir. Je l'ai accepté à mes côtés. C'est moi que tu devrais détester, de n'avoir rien vu venir alors que je suis sensé être ton ami, et donc te protéger. Si j'avais vu qu'il...» Je pinçai les lèvres, essayant vaguement de ne pas éclater en sanglot, de retenir le flot de larme qui ne demandait qu'à noyer mon

Je ne voulais même pas entendre le mot qu'il aurait pu prononcer. Quelques lettres, tout simplement, mais qui signifiait trop. J'ouvris brièvement les yeux, croisant le regard de Clyde avant de les baisser. Je savais ce à quoi il pensait. Emalee. Je me raidis brutalement, me redressant, aussi droite qu'un "I" avant de m'éloigner, chancelante, vers le coin opposé de la pièce. «Il ne la touchera pas! Tu ne comprends donc pas?! Elle est trop fragile, trop fracile à briser! »» Ma voix avait été forte, bien que brisée. J'étais franchement agacée, sur le bord de la crise de larmes. C'était pourtant la simple vérité. Aden Teel n'aimait pas quand c'était facile. Ça rendait la chose moins intéressante. Sinon, pourquoi s'en aurait-il prit à la seule personne qui ne pouvait pas avoir avec un simple clin d'oeil? Il était populaire, influent, séduisant - pour certaines- alors qu'avait-il a perdre? Rien. Sauf avec moi. C'était le risque. Celui que je n'hésite pas à le tuer. Que croyait-il? Que j'étais une tueuse en série? Je fis dos à Clyde, attrapant, non sans peine, mon peignoir. J'émis un petit gémissement de douleur lorsque mes côtes protestèrent. Je l'enfilai, tant bien que mal, avant de me retourner vers lui, sans croiser son regard.

J'inspirai à petits coups, alors qu'il ne sembla pas se démonter par ma soudaine fureur. Sans doute s'y attendait-il. Il s'attendait sans doute que je sois en colère, furieuse contre la terre entière, hésitant entre éclater en sanglot ou à torturer tous et chacun. Il n'avait pourtant pas tord. Je balançais entre les deux, ne sachant quel choisir. «Comment ai-je pu laisser passer ça, Quinn ?» Je sursautai. Quinn. Simplement Quinn. Je ne dis rien, ne le regardai même pas. Ne me faisant que frémis imperceptiblement. . «Comment ai-je pu laisser passer ça, Quinn ? J'ai toujours été prudent. J'ai fait passer mon intelligence au service d'une noble action. J'ai agi dans le meilleur intérêt de notre cause. Et j'en ai oublié le plus important : veiller sur mes amis, les vrais, les maillons les plus forts de notre mouvement mais surtout, les piliers de mon existence.» J'hésitai avant de lever les yeux vers lui. Mes poings serrés, les bras le long des flancs, ne sachant si je devais adopter une attitude défensive ou offensive. Je fis un pas en avant, hésitant. Je le détaillais toujours des yeux, cherchant un indice, minuscule, de ce qu'il pouvait ressentir présentement. Mais dans ce nuage de douleur incommensurable, je ne percevais que très peu de choses. Tout était si flou. J'avais parfois l'impression que tout ce qui m'entourais n'étaient que des ombres vacillantes qui allaient et venaient, des silhouettes sans visages qui n'attendait qu'un geste pour me dévorer.

Sans m'en rendre compte, je m'étais approché de cette seule et unique lueur d'espoir qui s'offrait à moi. Bien que celle-ci pouvait se montrer particulièrement pâle et frêle dans le noir épais qui m'entourait. Mes doigts s'étaient fermés sur le vêtement de Clyde, m'y accrochant comme à une bouée. Bientôt, je me retrouvais blottis contre lui, mon corps protestant cruellement contre ce contacte. Mais je ne lui prêtai qu'une vague attention. Plus il faisait mal, plus j'avais l'impression de ne pas être réellement morte.«... Suis-je un monstre ?» Je sursautai, comme s'il venait de me piquer avec une aiguille, mais je ne me détachai pas de lui. Anticipant même son mouvement de recule, de sorte à rester plaquée contre lui. Le visage contre son torse, je ne pouvais voir la froideur de son regard, et quand bien même aurais-je pu, il ne m'aurait pas touché. J'avais l'impression, de plus en plus forte, d'être enveloppé d'un cocon de douleur et de peur que je ne pourrais pas trancher ni traverser. Ma voix s'éleva tout de même. Brisée, étrangement rauque et rouillée «Non, Clyde...jamais. » Comment celui que jamais pouvait être un monstre? Je ne voulais même pas y croire. Je m'agrippai un peu plus à lui, ignorant les protestations des blessures.

Mes mains remontèrent doucement sur son torse, pour aller se nouer derrière sa nuque, l'empèchant de s'éloigner de moi. Son odeur, sa chaleur, les battements de son coeur, tout cela m'empêchait de divaguer, de souffrir un peu plus. Il était mon seul et unique point d'encrage présentement. J'avais un besoin urgent de sentir son corps contre le mien. «Je veux simplement oublier, tout effacer. Je veux....je veux redevenir cette fille-là, celle qui t'a rejoins, cette reine que rien ne pourrait ébranler... » Les premières larmes passèrent la barrière de mes paupières. Ma voix n'était qu'un murmure à demi prononcé dans le silence de la pièce. Je sanglotais, enfouis mon visage noircis par les bleus dans son torse. «Je me déteste tellement. Regarde-moi! Qu'est-ce que je suis, hein? Une pauvre petite victime qui s'est laissée tabasser, qui n'a pas su lutter contre sa volonté lorsqu'il m'a jeter son sort, qui la laisser m'ordonner de le supplier, qui l'a laisse me prendre comme si je n'étais que son jouet, encore et encore jusqu'à ce qu'il en ai assez, jusqu'à ce que mon corps refuse de m'écouter!» Ma voix avait été plus forte, plus hargneuse, colérique. Merlin que je me détestais! J'étais assez forte pour jouer les légimens, mais pas assez pour luter contre un Impero...lamentable. Je serrai les dents, refusant de dire ce que je voulais tellement avouer. Je ne voulais pas blesser davantage mon ami. Je venais de lui dévoiler sans doute plus d'information qu'il ne l'aurait souhaiter, et je devais lui laisser le temps de digérer. Je ne remarquais plus mon corps qui sursautait à chaque sanglots, ni les larmes qui dévalaient mes joues, mouillant la chemise tâchés par mon sang dilué avec l'eau.
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Message par Clyde Andrews Mar 28 Sep - 16:15


    J'avais voulu qu'elle se calme, mais mes mots maladroits n'avaient jusqu'alors réussi qu'à faire enfler sa colère. Je m'en voulais à la fois de laisser transparaître ma détresse, tout autant que d'être incapable de plus de force d'esprit. Ca me touchait ; aussi incroyable que certains auraient pu trouver la chose, j'étais capable d'éprouver. Oui, moi, qui prônait à tout va la rationalité plutôt que les actes passionnés, je n'étais à présent qu'une boule de panique. Dans mes élans incontrôlés, l'image d'Emalee avait fini par se superposer à celle de Quinn pour quelques instants, me torturant encore davantage, si c'était possible. Et, comme la douleur s'accentuait, cela l'était probablement. Si cela avait eu le don d'augmenter ma rage, celle de ma "jumelle" aussi ; c'était la première fois que je l'entendis crier depuis que je l'avais trouvée. Cela me rassura, comme me peina. Ses mots étaient durs, et si j'étais habitué à rétorquer, mon habituelle rhétorique s'en trouva coite. D'un côté, cela montrait que derrière ce corps meurtri, il restait de la force ; mais mon dernier souhait était de la mettre encore plus en colère qu'elle ne devait déjà l'être, ni de lui faire revivre l'enfer de sa situation. Toutefois, je trouvais tout de même la colère plus saine que l'apitoiement, c'est pourquoi, même si elle ne m'avait pas écouté quand je lui avais dit de ne plus dire un mot, je n'en ressentis qu'un vague pincement au coeur qui se perdit dans tout le reste. Mes entrailles étaient en feu, comme si l'air était brusquement devenu irrespirable ; je n'aurais guère était étonné si soudain, mes muscles avaient lâché prise. J'en aurais presque été soulagé tant je devais me faire violence pour les empêcher de trembler. Sauf que je n'étais pas de ceux qui lâchaient facilement, et que présentement, si je tombais, je savais que Quinn ne se relèverait pas. C'est pourquoi je restais bien ancré sur mes pieds, la laissant s'éloigner, pour mieux me revenir ensuite alors que je tentais de mettre en mots mes pensées.

    Dans tout ça, je n'étais toujours pas persuadé que ma présence lui fit un quelconque bien... Mais le fait de partager sa douleur me réconfortait légèrement. Ne pas la savoir seule à souffrir, c'était déjà mieux que rien. Bien qu'elle souffrait probablement pour cause de ma négligence. De mon égoïsme. Mon monstre d'égoïsme... – Non, Clyde...jamais. Je la sentis se serrer contre moi, mais n'osais pas un regard sur elle. Le goût du sang n'avait pas quitté ma bouche. Je résistai à l'envie de m'écarter d'elle, ayant la nausée ; elle était en train d'essayer de me réconforter. Se rendait-elle compte qu'elle essayait d'apaiser le responsable de son malheur ? Apparemment pas. Pourtant, je trouvais bel et bien cela monstrueux. Cela me frappa comme une gifle. Elle me ramenait toujours au centre de ses priorités, quoi qu'il arrive, et j'avais été incapable de ne serait-ce ouvrir les yeux sur ce qui lui arrivait. Et elle arrivait encore à me regarder... Je savais, pour ma part, qu'il me faudrait éviter les miroirs pendant un moment. L'image du Portrait de Dorian Gray s'imposa d'elle-même à mon esprit : j'avais le visage le plus parfait qu'il soit... Mais si l'on avait pu voir mon âme, l'on y aurait vu qu'abomination. Après le dégoût, c'était au tour de la honte, de venir me tourmenter. Mais j'encaissais ; je le lui devais. Je ne devais penser qu'à elle.

    Mais plus elle s'agrippait à moi, et plus je me sentais oppressé. Ses doigts qui enlacèrent ma nuque accentuèrent davantage mon sentiment. J'étais comme indigné qu'elle accepte mon contact, tout en ne pouvant pas le lui refuser. Un dilemme étrange qui me faisait osciller entre le besoin d'être la pour elle, et l'irrépressible envie que quelqu'un me remplace. Dans les deux cas, je ne pouvais de toute façon pas me regarder en face, alors... Et, dès qu'elle commença à parler, ce fut pire ; je me sentis happer, comme si un abîme sans fond venait de s'ouvrir sous mes pieds. Je mis un moment à réaliser que ses sanglots roulaient contre ma peau tant ses mots avaient accaparés toute mon attention. D'abord trop secoué, je n'avais rien fait d'autre qu'écouter, me blinder. Quand elle eut terminé, je laissais un silence morose. Puis, d'un coup, sans crier gare, oubliant toutes les causes extérieures, je repris vie. Mes bras restés mollement le long de mon corps enserrèrent ses épaules alors que j'enfouissais mon visage dans son cou, faisant momentanément fi du fait que je n'y allais probablement pas assez en douceur. Mon souffle dans son cou était saccadé, et je laissais échapper des excuses au creux de son oreille, prévenant ses soupirs de douleurs. Je ne sais combien de temps nous sommes restés ainsi. Le temps avait perdu sa notion ; je me contentais simplement de la garder contre moi, attendant qu'elle se calme... Que je me calme aussi. Cela empêchait mes pensées de retomber dans l'autodestruction, tout aussi bien que les envies de meurtres de continuer d'éclore dans mon crâne.

    Humant ses cheveux mouillés, qui sentaient bon le propre malgré tout, je réussis à mettre de côté tout le reste. L'instant d'après, je décollai lentement mon visage du creux sa nuque tout en dé-serrant quelque peu mon étreinte. Je m'étais recomposé mon masque habituel, et affichait une moue presque sereine... A quelques détails près, bien entendu. J'avais relégué mes remords, mon désespoir et autres absurdités au second plan - pour l'instant - et repris mon assurance coutumière. Fini de pleurnicher. Posant ma bouche sur le cartilage de son oreille, je lui murmurai d'une voix enfin calme : – Ce n'était pas ta faute. Ni la mienne ? Je préférais mettre cette question de côté, pour me concentrer sur une autre réalité : en revanche, c'était entièrement celle d'Aden Teel. Qu'est-ce que je suis, hein? Une pauvre petite victime qui s'est laissée tabasser, qui n'a pas su lutter contre sa volonté lorsqu'il m'a jeter son sort, qui la laisser m'ordonner de le supplier, qui l'a laisse me prendre comme si je n'étais que son jouet, encore et encore jusqu'à ce qu'il en ai assez, jusqu'à ce que mon corps refuse de m'écouter ! ...Et j'allais l'éviscérer vivant.
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Message par Quinn Harper Dim 10 Oct - 0:39

J’explosai, simplement et purement. Et lui, il restait là, immobile, comme une statue d’un Dieu Grec, veillant sur les mortels avec un air glacial et le regard scrutateur. Mais il semblait perturbé. Je n’étais pas certaine en réalité. L’était-il vraiment, où était-ce ma propre douleur qui se reflétait dans ses yeux glaces? Je ne saurais répondre, ou je n’aurais pas voulut le faire. Il ne rétorqua rien à ma colère grandissante, comme s’il était soudainement devenu muet. Ce n’était pas dans son habitude, il aurait répliqué quelque chose en temps normal, mais pas là. Avait-il peur d’ouvrir la bouche? Peur que sa voix ne le trahisse? Là encore, je ne voulais pas la réponse. Je savais très bien que si Clyde s'écroulait, je ne survivrais pas. Ce n'était pas des paroles en l'air, loin de là. J'ignorais si je serais capable de survivre sans lui, sans son soutient. Il était le pilier central de ma vie, celui qui soutenait tout. Il était ma bouée de sauvetage, mon point d'encrage, sans lui, je n'étais rien d'autre qu'une fille trop peut plaisante à fréquenter, toujours à la marge de la société. Ou pire, cette gamine adorable et attachante détruite par la mort de sa meilleure amie. Je n'avais aucune envie de redevenir cette petite fille pleurnicharde. Mais il y avait ce doute morbide qui revenait sans cesse ; et s'il ne voulait plus de moi? Après tout, j'étais maintenant sale et souillée, je n'avais plus rien de pure- si j'avais un jour eu une parcelle de pureté- en somme, je n'avais plus rien à lui offrir, pas en étant aussi détruite. Et que serais-je sans lui? Simplement rien, j'imagine.

À ses pensées, je me blottis davantage contre lui, essayant d'ignorer mes plaies qui protestaient en me faisant souffrir le martyr. Je m'agrippai un peu plus à lui, à chaque seconde qui s'écoulait, comme si j'avais peur qu'il disparaisse. Et lui, il resta immobile, ne faisant aucun mouvement. Pendant un instant, je cru que j'hallucinais, qu'il n'était pas réelle. La seule chose qui pouvait me convaincre du contraire, c'était le rythme de sa respiration. La mienne était saccadée, douloureuse. J'essayais de la calqué à celle plus lente de mon ami, mais je n'y parvenais qu'à demi. Les sanglots étaient toujours présents, comme les larmes dans mes yeux. Après un instant qui me parut une éternité insupportable, je sentis son visage dans mon cou, ses mains sur mes épaules. Je ne bronchai pas sous l'effet de la douleur, m'appuyant un peu plus sur lui. Sa voix chaude et basse s'excusant de me faire souffrir par son contacte. Ne comprenait-il pas combien cela me faisait du bien qu'il me touche ainsi? Je me laissai bercer un peu par sa respiration, emplissant mes poumons de son parfum que je connaissais si bien, que j'affectionnais tant. Peu à peu, mes sanglots s'estompèrent, ma respiration redevenait sereine, mes tremblements se calmèrent, mes yeux se fermèrent doucement. Épuisée, j'aurais pu sombrer dans le sommeil, là, maintenant. Mais je me battais contre. Je n'avais pas envie de subir ses cauchemars qui allaient m'attaquer, d'être livrée à moi-même dans le noir.

Peu à peu, son emprise sur moi se desserra, il prenait un peu de distance, et mon corps réagit instinctivement, s'agrippant un peu plus à lui, comme pour l'empêcher de partir. « Ce n'était pas ta faute.» Alors, c'était celle de qui? La sienne? Celle de l'école? Celle de Teel? Toutes ces réponses? Non c'était ridicule. Clyde m'avait mise en garde, il n'avait rien à voir là dedans. C'était moi qui l’avais laissé exercer son chantage, moi qui avait tué le Poufsouffle et non lui, moi qui l'avait laissé se jouer de moi. Ce n'était en rien la faute de Clyde. Aden n'avait fait que profiter de ma faiblesse. Ma faiblesse. C'était donc ça hein? J'avais cessé d'être forte, mais quand? Pourquoi? L'avais-je simplement été un jour? Je commençais à en douter. «Si, c'est la mienne. J'aurais du être plus vigilante, j'aurais du le tuer, à la place de cet élève...j'aurais dû...» J'aurais dû faire quoi? Je l'ignorais en réalité. Comment pouvais-je savoir comment serait ma vie si j'avais agit autrement? Un soupire passa mes lèvres alors que j'essayais de classer mes pensées confuses sans vraiment y parvenir. J’étais complètement perdue. Je savais que je n’arriverais à rien dans cet état, et pourtant, j'essayais. Encore et toujours.

Je fis un pas en arrière, plantant pendant un instant dans ses yeux glace, avant de baisser le regard, honteuse. Un rire amer passa la barrière de mes lèvres massacrées, secouant douloureusement mes épaules noircies de plaies. « Tu sais... j'envie Emalee et son existance si parfaite. Jamais une telle chose ne lui arrivera, parce que tu es là pour t'occuper d'elle. C'est elle qui est sous ta protection, c'est elle qui a ta tendresse, tes marques d'affection...» Je relevai le visage vers lui, évitant néanmoins son regard. Mes doigts sur sa nuque firent pression pour que son visage soit près du mien, mes lèvres frolant les siennes. «Et puis, je mérite de souffrir, non? Je suis une meurtrière, une tueuse...pas elle, alors pourquoi aurais-je droit aux mêmes choses qu'elle?» Pour moi, ces mots sonnèrent vides de sens, comme si je les prononçais sans m'en rendre compte, comme si c'était quelqu'un d'autre qui les prononçait, je ne les entendais à peine. Comment avais-je pu lui dire que j'étais en quelque sorte jalouse d'Emalee? Qu'importait. Après tout, que il était trop tard pour ratraper les mots. Mais cette voix rouillée par les larmes, me faisait mal aux oreilles, tant elle était désagréable. « Aide-moi à tout oublier...s'il te plaît, Clyde.» Sur ces mots, j'allais chercher ses lèvres, ignorant la brûlure désagréable et douloureuse à souhait de mes lèvres enflées et martyrisées par les coups de Teel.
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Message par Clyde Andrews Lun 11 Oct - 10:59


    – Si, c'est la mienne. J'aurais du être plus vigilante, j'aurais du le tuer, à la place de cet élève...j'aurais dû... Je devais me retenir pour empêcher mes dents de grincer. Elle recommençait. Ne pouvait-elle pas simplement m'écouter ? Non, il fallait qu'elle me balance encore ces inepties. Qu'elle s'obstine à tout rejeter sur elle, comme si c'était la seule chose qu'elle savait faire. Ça commençait à être rengaine. J'étais d'ailleurs tenté de lever les yeux au ciel de façon impuissante et d'abandonner d'essayer de lui donner tort. Puisqu'elle ne voulait pas entendre, pourquoi m'acharner, si elle ne prenait ce que je disais que comme du vent ? Quelque part, j'aurais très bien pu me laisser guider par ma colère et lui dire "oui, tu as raison, tu as été stupide, débrouille-toi"... Mais je l'avais déjà fait une fois, et voyez où ça nous avait mené. Emalee avait eu raison, depuis le début, et je n'avais rien vu. Quinn avait dressé sa façade et je n'avais rien fait d'autre que lui souhaiter bonne chance, alors que si je m'en étais mêlé, comme tout ami digne de ce nom aurait dû le faire, il ne serait rien passé... J'avais merdé. Emalee le savait. Je le savais. Seul Quinn voulait l'ignorer, et je savais qu'elle ne voudrait jamais l'entendre. – Est-ce la faute du lapin s'il se fait tirer dessus par un chasseur ? Commençai-je en levant les sourcils alors qu'elle semblait se perdre en réflexion, réflexion qui étaient sûrement perdues d'avance... Car on ne pouvait rien faire pour changer le passé, et autant de fois qu'on se le repasserait dans la tête en imaginant une autre issue ne ferait qu'empirer les choses en nous faisant souffrir davantage. – Oublie les j'aurais dû... C'est fait, Quinn. C'est ce que tu vas faire maintenant, qui importe. Ce qu'on va faire. Car oui, je serais là pour elle. Je lui souris avec tendresse en m'approchant d'elle. Ce soudain revirement d'affection ne sembla pas lui plaire, puisqu'elle se recula. Je la regardai un instant se débattre avec ses pensées. Elle me semblait plus fragile que jamais, avec cet air perdu et son corps en miettes. Je me rendis compte que je n'avais pas l'impression de me trouver face à ma meilleure amie quand elle baissa les yeux avec ce regard honteux qui ne lui ressemblait pas. Je me rendis compte au même moment que je n'étais pas non plus moi-même, mais que je me façonnai de façon à répondre à cette figure frêle qui me faisait face. Depuis le début, je la ménageais, pour la soulager. Si je m'étais écouté, j'aurais dû lui crier dessus afin qu'elle se blinde plutôt que de la regarder fondre en larmes sans rien faire. Elle avait ôté sa façade et je m'en trouvais démuni. Normalement, je ne laissais pas tous ces sentiments m'atteindre. C'était ce que mon Oncle m'avait appris, à rejeter toute forme d'émotion superflu et à me consolider une barrière solide autour de moi. Je me trouvais soudain pathétique. S'il m'avait vu, il l'aurait sûrement pensé aussi. – Tu sais... j'envie Emalee et son existence si parfaite. Jamais une telle chose ne lui arrivera, parce que tu es là pour t'occuper d'elle. C'est elle qui est sous ta protection, c'est elle qui a ta tendresse, tes marques d'affection... Je relevai la tête un peu trop vite pour cacher l'étonnement qui s'était mû en moi. Je ne m'étais pas du tout attendu à entendre ça sortir de ces lèvres un jour, et mes sourcils se froncèrent sans que je ne leur en donne l'ordre. Je résistai à sortir une remarque cinglante, qui manqua pourtant de dépasser mes lèvres de peu, mais je m'intimai à la garder pour moi. J'avais pensé qu'à cet instant, si j'avais dû la comparer à Emalee, je l'aurais trouvé plus forte qu'elle. L'image qui s'imposa à moi était son regard flamboyant alors qu'elle ne portait que ma veste, et me disait qu'elle allait casser la gueule à Teel... Je faillis sourire, mais en ressenti une bouffée de pitié pour Quinn : j'étais en train de la comparer à Emalee, et ça ne se présentait pas bien. Quiconque que j'aurais comparé à elle n'aurait, de toute façon, pas pu l'emporter. Ce qui était révélateur de mon état d'esprit... Mais de quel droit mêlait-elle Emalee à tout ça ? Cela faisait deux fois. La première fois, je n'avais rien dit, et encore une fois, je gardais ça pour moi, mais à la troisième, rien n'était moins sûr. –Et puis, je mérite de souffrir, non? Je suis une meurtrière, une tueuse...pas elle, alors pourquoi aurais-je droit aux mêmes choses qu'elle? Se rendait-elle compte de l'absurdité de ce qu'elle disait ? J'en doutais clairement. Et ça commençait à m'énerver. D'autant plus quand soudain, son visage vira à la tristesse la plus infinie, me clouant encore le bec. Mais il faudrait pourtant bien qu'elle entende ce que j'avais à dire à un moment où à un autre. – Aide-moi à tout oublier...s'il te plaît, Clyde. Nouvelle gifle, nouveau bec cloué ; visiblement, ce serait pas pour tout de suite. Elle s'approcha de nouveau, cette fois avec l'intention manifeste de m'embrasser. Ce qu'elle fit, d'ailleurs, sans obtenir de résistance de ma part dans un premier temps ; je ne voulais pas faire un geste malheureux... Et puis, j'avouais être incapable de la repousser. Autant à cause de son état que de la personne qu'elle était, et j'avouais aimer le contact de ses lèvres... Ce n'était pas nouveau. Pourtant, je finis quand même par m'en décrocher, troublé. A ma colère se mélangeait un sentiment que je connaissais bien : le désir. Cette tension palpable qui avait le don de se mettre entre elle et moi. Et comment pouvais-je la désirer dans un moment pareil ? J'étais vraiment un salop. Ça m'arracha une grimace, mélange d'un sourire et d'indignation. – Mais... Mais à quoi tu joues ? Quinn, je ne peux pas... Ça avait dépassé mes lèvres tout seul, et je baissais la tête, me la prenant avec une main alors que la deuxième se trouvait sur la clavicule de Quinn, dans l'espoir de l'éloigner un peu bien que je ne l'avais que vaguement poussée. C'était à mon tour d'être faible. Je me devais pourtant d'être plus ferme, ça ne devait pas se passer comme ça... Fermant les yeux, je mis mes pensées en ordre avant de lâcher dans un soupir. – Ecoute Quinn. Il y a une chose que tu dois savoir, c'est qu'Emalee aussi, sera une meurtrière, selon les dires d'une certaine... « Voyante ». Mais tu vois, je m'en fiche. Elle pourrait être aussi bien une tueuse en série qu'une sainte, je serais toujours comme ça avec elle, tu comprends ? C'est pour ça qu'il n'y a qu'elle qui a le droit à... ça. Ça me vient naturellement. J'ai besoin de la protéger. Je ne mesurais exactement le sens de mon aveu qu'après l'avoir prononcé, et secouai la tête. – Avec toi, c'est différent. Je tiens autant à toi qu'à elle mais... J'ai autant envie de te faire du bien que de te faire du mal. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que tu le ressens aussi. Je sais que tu m'aimes autant que tu me détestes. C'était vrai, entre elle et moi, il y avait toute cette violence... Souvent incontrôlable. Je laissais ma main monter le long de son cou, et glisser le long de son menton pour ensuite épouser le contour de ses lèvres. Mes yeux vacillant de sa bouche à ses iris verts, je me mordis pensivement la lèvre. Je ne savais pas où tout ça allait nous mener. Toutes ces confidences qui n'auraient certainement jamais dû voir le jour... Allions-nous réussir à sortir de tout ça plus fort, ou au contraire, n'était-ce pas plutôt la fin de quelque chose ? Je n'aurais su le dire. Je n'étais pas voyant, moi, même si à cet instant, j'aurais bien voulu...
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Message par Quinn Harper Mar 12 Oct - 2:09

«Est-ce la faute du lapin s'il se fait tirer dessus par un chasseur ? »Je sentais un agacement profond en lui devant mon attitude, mais il ne réagit pas. C'était pourtant ce que je voulais. Étrangement, je voulais qu'il sorte de ses gongs, qu'il se montre violent, qui cris, me secoue, qu'il me frappe même. Mais non. Rien. Rien d'autre que cette phrase toute faite qui m'agaça. Je mordis ma lèvre enflée, n'osant pas lever les yeux vers lui. D'une certaine façon, il avait raison, de l'autre, il avait tort. En fait non, je ne voulais simplement pas admettre qu'il avait raison. C'était comme admettre que je n'y pouvais rien. Et il était tellement plus acceptable de me voir comme le maître de cette souffrance que comme la pauvre petite victime. En disant que c'était de ma faute, que j'étais la cause de mon malheur, c'était comme si je l'avais décidé. «Oublie les j'aurais dû... C'est fait, Quinn. C'est ce que tu vas faire maintenant, qui importe. Ce qu'on va faire.» Il s'approcha de moi, comme pour ajouter du poids à sa déclaration. Je reculai. Comme effrayée par sa soudaine tendresse. C'était le cas, d'une certaine façon. Je ne voulais pas qu'il me dorlote. Je savais que trop bien que plus qu'il le ferait, plus que je m'autodétruirais. Je voulais qu'il hurle, qu'il me secoue, qu'il me force à me blinder, à reconstruire cette façade dure. Mais il n’en faisait rien, comme s’il avait peur de me blesser davantage. Ça m’agaçait royalement, autant que ça me faisait mal.

J'entamais le sujet Emalee, mais encore-là, il semblait essayer de ne pas me froisser. Certes, il y avait une part de vérité dans ce que j'avais dis. Je jalousais Emalee, en quelque sorte. Parce qu'elle avait tout ce que Clyde ne me donnait pas. Affection, Tendresse... Qu'avait-elle plus que moi? Pourquoi agissait-il ainsi avec elle? L'aimait-il? Cela me semble absurde, réellement. Il sembla d'ailleurs mal prendre le fait que je parlais d'elle. Il ne dit pas un mot, mais je le devinais très bien. Il ne dit pas un mot jusqu'à ce que mes lèvres se posent sur les siennes. C'était comme un pâle réconfort dans la douleur qui semblait m'envelopper, bien décidée à ne pas me lâcher d'une semelle. Clyde réagit qu'à demi. Ses lèvres caressèrent mollement les miennes. Sa main glissa sur moi, me repoussant légèrement. La poussée avait été faible, mais j'avais chancelé comme s'il m'avait rejeté de toutes ses forces. «Mais... Mais à quoi tu joues ? Quinn, je ne peux pas...» Je ne bronchai pas, ne dit rien. J’étais silencieuse, étrangement calme, comme l’eau qui dort. En réalité, c’était le cas. J’étais calme, presque sereine en apparence, mais ce n’était pas le cas. Mon corps s’était simplement mit en mode pilote automatique, il agissait par lui-même sans que je l’ai commandé. Tout au fond, je bataillais contre moi-même. Il était rare que Clyde me repousse comme il venait de le faire, et j’avais du mal à trouver une raison plausible à ce rejet.

Malgré son rejet, je pouvais ressentir son désire grandissant. Cette tension que je connaissais si bien qui caractérisait nos moments ensembles, malgré la situation délicate, était encore présente. Bien en place. Clyde sembla vouloir l’ignorer, pourtant. «Ecoute Quinn. Il y a une chose que tu dois savoir, c'est qu'Emalee aussi, sera une meurtrière, selon les dires d'une certaine... « Voyante ». Mais tu vois, je m'en fiche. Elle pourrait être aussi bien une tueuse en série qu'une sainte, je serais toujours comme ça avec elle, tu comprends ? C'est pour ça qu'il n'y a qu'elle qui a le droit à... ça. Ça me vient naturellement. J'ai besoin de la protéger» Besoin de la protéger. Cette phrase résonna longtemps dans mon crâne douloureux, comme une prière psalmodier à mi-voix. C'était exactement ce qu'il avait fait. Il avait protégé Emalee, et m'avait jeté dans les griffes du loup, sans aucune pitié, sans même se soucier de comment je m'en sortirais. Brutalement, quelque chose se cassa, mais je restais immobile, dangereusement calme.« Avec toi, c'est différent. Je tiens autant à toi qu'à elle mais... J'ai autant envie de te faire du bien que de te faire du mal. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que tu le ressens aussi. Je sais que tu m'aimes autant que tu me détestes. » Différent. En quoi? J'écoutais son discours d'une oreille distraite, comme si ce n'était qu'une musique de fond. Ce qui s'était cassé quelques secondes plutôt s'amplifiait, mais aucun muscle ne semblait vouloir réagir à ses ordres violents. Les doigts de Clyde courra, de mon cou rougit par les doigts de Teel, frôlant mon menton, pour ensuite caresser mes lèvres massacrées. Ce fut comme un tracé de feu, brûlant, insoutenable. Et violement je m'en dégageais.

Ce fut le premier engrenage. Dès que j'eu bougée, mes doigts se fermèrent en points, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes, mon corps se raidit, comme près à bondir. Je plantai mes prunelles dans les siennes, rageant intérieurement pour je ne savais quel raison, mais ça n'empêchait pas les mots de franchir mes lèvres.« Tu as envie de me faire du mal? Aller, vas-y ne te gêne surtout pas pour moi. Et oui, tu as raison. Je te déteste, plus que tu ne peux le croire. Parce que tout est de ta faute, tout est lié à toi. Tu es resté là, en me disant simplement que je t'ai déçu, que je devais réparer mes erreurs. J'ai tout fait pour. Pour satisfaire ton insupportable petite personne suffisante et arrogante. Et quand finalement, j'échoue, que je me présente devant toi en miette, tu n'es même pas foutu de réagir! » Les mots ont été crachés, durement, froidement, comme un venin glacial qui fait son chemin.

Mes points ont rejoint mes hanches, le visage lever vers lui, qui, je devinais, s'il était contusionné, communiquait ma rage à la perfection.« Je voulais que tu hurles, que tu me secoue, que tu m'oblige, encore une fois, à me replier sur moi-même parce que c'est tellement plus facile. Non. En fait, c'est plus facile pour toi. Parce que tu n'es rien d'autre qu'un petit garçon effrayé qui a peur de voir les sentiments des autres de peur que les siens ne refassent surface. Un pitoyable petit garçon, voilà ce que tu es. Et dès que je montre une simplement petite fêlure, je ne suis plus ta Queen, je ne suis plus rien uniquement parce que tu es un salaud qui est incapable de comprendre que toi et moi, on ne vaux pas mieux que les autres. Que je ne suis pas une machine, que je ne suis pas une automate qui ne fait rien d'autre que de fonctionner parfaitement. » Je m'étais approcher de lui sans même m'en rendre compte, je fus presque surprise de le constater, mais je continuais sur ma lancé. « Tu m'as dis que tout ce qui importait c'était ce que nous allions faire maintenant, n'est-ce pas? Alors, que compte-TU faire, Clyde? Réagir, te montrer égale à toi-même? Ce que tu n'as pas fais depuis que tu es entré ici. Être là, vraiment là, et pas seulement me sortir des stupidités impossibles ? Arrêter de me comparer à elle, dans ta petite tête d'enfant gâté, parce que je sais très bien que c'est ce que tu fais. Ou alors, tourner les talons et me laissée seule avec mes démons, comme tu sais si bien le faire? Si c'est le cas, dis-toi bien que ceci est notre dernière conversation. J'en ai ras-le-bol d'être ton petit jouet. Ras-le-bol d'être importante seulement lorsque TOI, tu le décides. Alors. Ta réponse?»

J'étais sérieuse, particulièrement sérieuse. Il décidait de ce qui suivrait, maintenant. S'il partait, c'était fini. Je ne lui jeterais plus un seul regard, ne lui adresserait plus la parole, et je ferais en sorte que jamais Emalee ne prononce son nom devant moi et vice-versa. Il n'aura plus droit à aucune de mes nouvelles, jusqu'à la fin de sa vie. Et lui comme moi, savions que si c'était ce qu'il décidait, il n'était plus rien. Adieux les rêves de grandeur. Parce qu'au fond, il n'était pas dupe. Sans moi, son parfait complément, il n'arriverait à rien. Personne pour le comprendre, personne pour le soutenir. Parce que si Emalee et lui était proche, elle ne le comprendrait jamais aussi bien que moi, j'étais son double, je le complétais de façon parfaite. Et en faisant un trait sur moi, il en faisait sur beaucoup d'autre chose.
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Message par Clyde Andrews Mer 13 Oct - 15:10


    La fin. C'était finalement comme ça, alors, que ça allait finir... Je m'étais livré à elle, et voilà de quelle façon elle réagissait. Elle profitait de mon honnêteté pour se la jouer supérieure et acide, retournant mes paroles pour le moins sincère contre moi afin de me contrôler. Reniant toutes les concessions que j'avais fait jusque là... Pour elle. Car c'était tout à fait ça qu'elle faisait : elle égrainait mes paroles et mes actes pour me les renvoyer au visage, façon enfant colérique à qui on aurait refusé un jouet. Elle se victimisait, tant et plus. Sauf que cette fois, c'était moi, qu'elle mettait à la place du bourreau. Moi, qu'elle mettait au même rang que Teel, tout en me considérant comme si je n'étais qu'un objet sur lequel déverser sa colère. Et autant vous dire que le rôle du jouet ne me sied guère... Il me file même de l'urticaire.

    J'avais d'abord froncé les sourcils en la regardant d'un air atterré avant que mon expression ne se renferme peu à peu pour ne plus laisser place qu'à un visage neutre et plat, sans expression. De telle façon qu'elle aurait pu m'énoncer la météo de la semaine, j'aurais sûrement fait la même tête et personne ne s'en serait offusqué. J'avais joué la carte de la sincérité, et elle me remerciait en me faisant une crise identitaire alors, j'allais pas continuer de lui montrer mes vrais sentiments ; vu ce qu'elle en faisait, c'était une totale perte de temps. Et puis, non sans compter le fait que je me mettais ainsi à découvert, je l'avais fait pour elle, en pensant que dans un moment pareil, elle voudrait avoir une personne relativement sensible en face d'elle. Voilà qu'elle se mettait à me le reprocher ! J'avais cru bien faire ; ça faisait d'autant plus mal de voir mes efforts ainsi piétinés. C'est clair que ça allait me refroidir pour un moment de faire preuve d'un peu d'humanité, en tout cas.

    Quand elle eut fini de me cracher ses ressentiments à mon égard au visage, je laissais un blanc sympathique, histoire qu'elle reprenne son souffle, et que de mon côté, je médite ce qu'elle venait de dire. Même si, à vrai dire, il n'y avait pas grand chose à méditer. Elle venait simplement de détruire tout ce que j'avais fait jusque là. Et il y avait sûrement un fond de vérité dans ses paroles mais, l'impression de trahison intense qui avait éclo dans mes entrailles ne me permettaient pas de vouloir en discuter rationnellement. De toute façon, personne n'était parfait... Et si j'avais un certain égo, je ne m'appelais pas Tradd, moi, et j'étais loin de penser l'être. Alors que ces derniers mots résonnaient dans mon crâne, je la fixais simplement, sans rien dire. A vrai dire, la fin me semblait plutôt comique... D'abord, elle me traitait comme de la merde, pour ensuite remettre la décision entre mes mains. La réponse n'était-elle pourtant pas évidente, si elle connaissait un temps soit peu l'homme qu'elle avait en face d'elle ? C'est pourquoi ma première réaction fut simple, et spontanée. Un éclat de rire. D'abord timide, puis plus franc. Inutile donc d'en rajouter pour souligner plus longtemps le ridicule de la situation, vous avez tous compris ce que j'en pensais. Ragaillardi par ce moment improbable qui, accordé à son discours, rendait la chose d'autant plus invraisemblable, je croisais mes bras sur ma poitrine pour la fixer avec une ébauche de sourire au coin des lèvres et des yeux. Un éclat tenace de défi dansant au fond des prunelles, je lâchai simplement en haussant les épaules, pour une fois totalement égal à moi-même : c'est à dire, faisant fi de tout sentiment autre que le fait que j'étais Clyde Andrews, et qu'on ne me donnait pas d'ordre, arborant donc un air cabotin de mise. – Si c'est ce que tu veux. Je la jaugeais un instant de mes iris froids, le menton droit, pas une once de ressenti ne se trahissant dans mon attitude. Puis, lui tournant le dos, je m'approchais de la porte en prenant mon temps. Posant la main sur la poignée, j'actionnais cette dernière et entrebâillai la porte, près à m'engouffrer par l'ouverture sans me retourner. Clyde Andrews ne s'écrasait devant personne.

    Au dernier moment, tout de même, je fus pris d'une pulsion et lui fis face une dernière fois pour observer sa posture, son visage, quoi que ce soit qui trahirait qu'elle eut, subitement, peut être, changé d'avis. Je lui laissais une dernière chance, en somme. Trop généreux, n'est-ce-pas. Mes yeux cherchèrent les siens alors que, toujours, aucune émotion ne s'affichait sur mon visage. Continuant tout de même mon geste, j'étais presque dehors quand un sursaut trahit un instant mon masque de marbre. Je réalisais soudain que je la contemplais peut être pour la dernière fois dans les yeux. Ça me fit un choc, mais je l'encaissais, tachant de paraître serein malgré le voile de tristesse qui, après avoir frôlé mon cœur de glace, tenta de s'infiltrer dans mes pores. – Accorde moi quand même une dernière volonté, en l'honneur de notre amitié. Commençai-je en faisant volte-face pour quelques instants, un air effronté se peignant sur mes traits pour cacher ma nervosité soudaine, usant de ma meilleure arme à disposition : la provocation. – Demande toi pourquoi j'ai fait tout ça ; tout ce que tu me reproches, là. Inutile de les énumérer, je n'avais pas envie de me perdre en long discours et puis, inutile aussi d'étirer indéfiniment ce moment, afin qu'il ne devienne pas pénible. – Je sais bien que je ne suis pas facile à décrypter mais, c'est pourtant évident. J'ai essayé d'être un ami pour toi. Je m'y suis peut être mal pris, mais avant de me juger aussi sévèrement, tu aurais pu en tenir compte. Surtout quand quelques minutes plus tôt, elle avait essayé de me convaincre que je n'étais pas un monstre... Quand je vous disais, que c'était risible. Sur ma lancée, j'enfonçais le clou. – Venant de moi, c'était la plus belle preuve d'amour que je pouvais te faire. Maintenant, fais en ce que tu veux, peu m'importe après tout, puisque tu me hais tant. Alors, je me glissai par l'ouverture et sortis pour de bon. Étrangement, le pas ne fut pas si difficile à franchir, mais réaliser l'impact que cela avait sur moi fut le plus dur à avaler. Ne voulant pas lui montrer l'amertume qui était remontée le long de ma gorge et me faisait serrer les dents, je n'avais trouvé comme alternative que la sortie ; après ce qu'elle venait de me faire, je ne voulais pas en plus qu'elle en mesure les conséquences que cela avait sur moi. C'aurait été lui donner trop de pouvoir, et je ne pouvais décemment pas la laisser me prendre le dernier mot, avec le coup qu'elle venait de me porter. Je m'arrêtai sur le seuil de la porte, préoccupé par l'air défait que je devais arborer à cet instant ; je n'avais pas envie que quelqu'un me voit comme ça. Pris par mes soudains états d'âme, tâchant de mobiliser la concentration qu'il me restait pour me recomposer un air et une tenue acceptable, j'en oubliais que j'avais encore la main sur la poignée. Dans ma hâte, la porte non plus n'avait pas été refermée.
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Message par Quinn Harper Jeu 14 Oct - 2:57

Il avait été beaucoup plus facile d'essayer de le repousser que d'assimiler ce qu'il avait essayé de me faire comprendre. Parce que si pour plusieurs ces paroles ne voudraient rien dire de particulier, mais moi, je comprenais qu'il me dévoilait ses véritables sentiments. Depuis que je le connaissais, j'avais rêvé qu'il soit le premier à poser les mains sur moi, et jusqu'au soit du bal, ça avait toujours été bien partie pour qu'effectivement, il soit le premier à me posséder. Le fait de devoir ouvrir les yeux sur le fait que c'était un homme que je haïssais qui m'avait prise, dans une salle de classe vide, sous le regard vide d'un cadavre. Il avait été difficile de faire une croix sur le rêve idiot que je m'étais fais. Ça avait fait mal, mais je m'étais relever. Et puis, maintenant que ce même type m'avait violé sans aucune pitié dans cette même salle de classe, celui que j'aimais -réellement cette fois- venait d'avouer à demi-voix qu'il tenait à moi. Et moi, en parfaite idiote, je venais de lui craché au visage que je le détestais, que tout était de sa faute, alors que j'avais été ébranlé de l'entendre dire qu'il était un monstre. Je ne comprenais pas. Je ne me comprenais plus. Tout ce que je savais, c'était que c'était mille fois plus facile de le repousser violement, de l'éloigner de moi, que de le laisser s'approcher. Pendant tout ce temps où je parlais, déversant sur lui on flot de paroles que je ne croyais pas du tout, j'observais ses réactions. J'essayais de me montrer dure, et visiblement, ça avait fonctionné. Néanmoins, je ne savais plus trop où j'en étais et pendant que je prononçais ces paroles, j'avais qu'une envie ; celle de me jeter dans ses bras et le laisser me bercer, chasser cauchemars et peurs.

Lorsque je me tu enfin, reprenant peu à peu ma respiration déjà courte, un silence plana. J'attendais toujours la réponse de Clyde, mais il semblait bien me laisser le temps de me remettre de mon discours. J'avais déjà l'impression d'avoir fait une bêtise que je regretterais amèrement. Je croisai mes bras sur ma poitrine pour camoufler les tremblements de mes mains, essayant d'ignorer la douleur lancinante qui provenait de la contusion à mon abdomen. Je savais que s'il partait, qu'il tournait les talons sans un mot, s'en était fini. Il ne servirait plus à rien d'essayer de m'en sortir. Sans lui, ce serait impossible. Il ne me resterait plus qu'à m'enfoncer dans la douleur insupportable, dans le noir absolue. Parce que depuis la mort de cette amie décédée connue dans mon enfance lointain, Clyde était devenu ma seule source de lumière inébranlable. Son éclat de rire me fit sursauter violemment, tirant un gémissement de douleur dut au mouvement lui-même.

Je l'observai croiser ses bras sur sa poitrine, en parfait écho de mon geste, ses yeux posés sur moi avec sur ses lèvres irrésistibles un sourire en coin qui aurait suffit à me faire craquer. Mais je ne bougeai pas, respirant à peine. «Si c'est ce que tu veux» J'eu du mal à ne pas tiquer, il n'eu que mon pouce, camouffle, qui appuya durement sur un bleu. Il ne comprenait visiblement pas. Ce n'était pas ce que je voulais, c'était loin d'être ce que je voulais. Que ne comprenait-il pas? Je le repoussais par nécessité de me protéger, comme je l'avais toujours fait avec tout le monde, tout le monde sauf lui. Et lui, il me laissait faire avec une facilité presqu'effrayante. Et moi qui avais cru qu'il me connaissait mieux que personne. Il me tourna le dos, et je baissais les yeux, n'osant pas le regarder disparaître. Il suspendit son geste. Prise d'un vague espoir, je levai les yeux vers lui, croisant les siens, retenant ma respiration. Son visage semblait se décomposer petit à petit, alors que j'essayais de garder un masque glacial sur mes traits. «Accorde moi quand même une dernière volonté, en l'honneur de notre amitié.» Je fixai ses prunelles glacials un instant avant de souffler doucement d'une voix pâle «Ce n'était que ça alors? Une simple amitié...? » Je parlais déjà au passé, comme si je savais et que j'acceptais que tout était réellement terminé. Alors si je l'acceptais, pourquoi cela me fit si mal?

«Demande toi pourquoi j'ai fait tout ça ; tout ce que tu me reproches, là. Je sais bien que je ne suis pas facile à décrypter mais, c'est pourtant évident. J'ai essayé d'être un ami pour toi. Je m'y suis peut être mal pris, mais avant de me juger aussi sévèrement, tu aurais pu en tenir compte.» Je détournai le regard, le fixant à quelques lieux de son oreilles. J'en avais tenu compte, c'était là qu'était le problème en réalité. Jamais ça n'aurait été aussi douloureux s'il avait réagit comme le pire des salauds, se moquant, m'obligeant à me replier sur moi-même, à me blinder, ou pire, à enfermer ces émotions dans un petit coin à double tour. « Venant de moi, c'était la plus belle preuve d'amour que je pouvais te faire. Maintenant, fais en ce que tu veux, peu m'importe après tout, puisque tu me hais tant. » Mon cœur cessa de battre le temps d'un battement avant de repartir à toute vitesse, me faisant un mal fou. C'était insupportable. Il venait de me donner le coup fatale en avouant que c'était la plus belle preuve d'amour que je n'aurais jamais. Et la dernière, parce qu'il passa la porte. À défaut de pouvoir m'accrocher de nouveau à lui pour garder la tête en dehors de l'eau, je resserrai sa veste autour de mes épaules. Je le regardais disparaître pour la dernière fois, détaillant sa silhouette comme plus jamais je ne le ferais, puis me détourna.

En faisant dos à la porte, je fis face au mirroir. Mon regard croisa mon reflet et j'en ressentis l'envie implacable de m'autodétruire un peu plus. Ce visage, bien que beau et plaisant à regarder, était défiguré, hideux à mes yeux, parce qu'il ne pourrait plus jamais briller dans les yeux de l'homme que j'aimais. M'écoeurant moi-même, je levai les yeux vers le point au-dessus de mon épaule et fronçai les sourcils. Clyde était toujours là, la main sur la poigné de la porte, cette dernière complètement ouverte. Je compris qu'il tâcha de reprendre un air détâché. Je fis volt-face dans un mouvement chancelant, m'approchant de lui, hésitante. Je n'allais pas lui remander pardon. Je n'étais pas de ceux qui reculait ou qui admettait facilement ses erreurs, il m'en faudrait plus, mais pourtant, je n'avais pas envie de le perdre. Tout aussi hésitante, je levai la main et frôla doucement son épaule. « Veille à ce qu'Emalee ne s'approche pas de lui. Il pourrait lui faire du mal... » Et je ne serais pas là pour encaisser à sa place. C'était ce que j'aurais eu envie d'ajouter, mais je me tue. Ma main descendit lentement le long de son bras, décrochant sa main de la poignée de la porte. Je la gardais une fraction de seconde de trop entre mes doigts, avant de passé près de lui pour rejoindre mon lit dans la pièce d'adjacente.

Mon pas était toujours aussi chancelant, peut-être mes plus. Cette discution avait anéantie mes dernières forces, j'avais besoin de sommeil, mais je savais que comme dans la nuit précédente à l'infirmerie, je serais en proie à des cauchemars monstrueux. Lui faisant dos, je retirai avec précaution sa veste. Je fus heureuse d'être dos à lui, de sorte qu'il ne put voir mes grimaces de douleurs. Je pris le soin d'enfiler ma chemise de nuit, tant bien que mal, avant de m'asseoir sur les draps parfaitement tendus. «Et puis, tu te trompes, je ne te hais pas, pas comme tu le crois. » ce n'avait été qu'un murmure gracile, sans même oser le regarder dans les yeux, de peur de me perdre dans ses océans de glace.
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Message par Clyde Andrews Dim 7 Nov - 7:42


    Quinn, Clyde... Une simple amitié... L'était-ce ? L'avait-elle été un jour ? Je n'avais jamais su exactement déterminer ce lien qui nous liait ; mis à part que c'était un des liens les plus forts que j'avais pu créer avec quelqu'un. En avait-elle seulement conscience ? A cet instant, j'aurais été tenté de dire que non, sinon comment pouvait-il lui être aussi facile d'y renoncer alors que ça me crevait littéralement de douleur ? Peut être simplement parce que nous étions semblables ; parce qu'elle cachait la vérité sur ses sentiments, par fierté mal placée. Et Dieu sait que deux monstres de fierté qui s'affrontent, ça ne peut donner que des perdants. D'un côté celui qui aura lâché l'ultimatum pour prouver quelque chose, de l'autre celui qui le contrera en faisant l'inverse de ce qu'il veut pour ne pas montrer que la personne a visé foutrement juste. Quinn souffrirait de son audace, tandis que je souffrirais de mon égocentrisme. Au fond, c'était plus que stupide : nous étions plus que stupide ! En permanence à jouer à qui fera le plus mal à l'autre, tout en ne montrant jamais la moindre faiblesse pour ne pas que l'autre s'y engouffre, la fin était d'un prévisible effarant ; on allait simplement droit dans le mur. La collision était inévitable. Et elle avait enfin eu lieu. Comme une suite logiques à des évènements, eux, pour beaucoup illogiques. J'avais beau me vanter d'être un être réfléchi, je savais que dans cette affaire, la passion avait rongé le peu d'affres de raison que j'avais tenté d'érigé. Pour preuve, j'avais failli m'écrouler, céder à mes émotions... Puis, dès que je m'étais imposé des limites, pour le moins maladroitement, tout s'était écroulé comme un vulgaire château de cartes. Et au lieu de me comprendre, de saisir mon désarroi face à la situation, elle m'avait rendu la monnaie de ma pièce et m'avait - bien qu'injustement - rejeté, envoyé paître, sans saluer le moindre de mes efforts pour la relever alors que je ne savais déjà presque plus comment je faisais pour tenir debout.

    Je m'étais finalement repris, au prix d'une douleur incommensurable que je n'aurais jamais cru ressentir. Fulgurante et indigne, elle me déchirait les entrailles avec une violence insoupçonnée, au cruel parfum de trahison et à l'étrange goût d'inachevé. Je ne m'étais jamais senti aussi insignifiant. J'en étais presque paralysé. Comment en était-elle venue à ne plus me comprendre, et à me haïr ? C'était incompréhensible. Je ne comprenais pas le cheminement qui avait pu la mener à une telle constatation. D'accord, j'avais merdé, mais l'erreur n'était-elle pas humaine ? Évidemment que si. Et on allait pas me reprocher de montrer un peu d'humanité, que diable, ç'aurait bien été se foutre de la gueule du monde ! Etait-ce Teel qui l'avait rendue ainsi, aussi aigrie et capricieuse ? Si c'était le cas, elle aurait dû commencer par s'en prendre à lui avant de m'attaquer ainsi. C'était d'une bassesse incroyable que de me faire payer pour lui, même si je reconnaissais avoir des torts dans l'affaire, puisque ma culpabilité parlait d'elle-même. Culpabilité que, par ailleurs, j'aurais bien voulu envoyer brûler en enfer à cet instant tant mon indignation était grande ; car oui, après un tel coup, j'étais sidéré de ressentir encore de la compassion pour elle. Elle me traitait comme une vieille chaussette, qu'elle n'aille pas croire après ça qu'elle méritait ma considération. Mon agacement commençait à se transformer en rage, c'est pourquoi j'en étais resté paralysé de fureur, hésitant à faire volte-face pour lui décocher une gifle monumentale pour lui remettre les idées en place ou à partir en courant pour torturer Teel pour ce qu'il m'avait fait et ensuite lui demander d'aller finir le travail auprès d'elle qui osait me faire un tel affront. En tous les cas, j'avais envie de faire mal à quelqu'un, et vite. C'est pourquoi je me raidis quand j'entendis sa voix si proche de mon oreille, et lui renvoyait un regard noir quand sa main entra en contact avec la mienne pour l'enlever de la poignée, et mon poing se serra à peine l'eut-elle lâché. – Veille à ce qu'Emalee ne s'approche pas de lui. Il pourrait lui faire du mal... – Ne prononce pas son nom. Je ne te permets pas. Lâchai-je en retenant ma voix de prendre les accents de la colère, la cachant sous de la froideur. Tu ne peux pas m'écarter de ta vie et me dire ensuite ce que j'ai à faire, ça ne marche pas comme ça. Prêt à m'en aller m'offrir quelques gouttes de sang frais en guise de vengeance ailleurs, je ne pus retenir mon regard de la suivre alors qu'elle passait à côté de moi en chancelant, et mon bras suivit la courbe de son dos au cas où elle tombe, par réflexe. Croisant les bras sur ma poitrine, fronçant le nez, je ne pus m'empêcher de faire un dernier commentaire. – Va à l'infirmerie, idiote. Fixant son dos, elle m'ignora superbement et enleva ma veste, découvrant ses multiples contusions, ce qui me fit détourner les yeux. Puis elle enfila rapidement une chemise de nuit, faisant fi de mon conseil. Secouant la tête en levant les yeux au ciel, je me détournai au moment où sa voix retentit : – Et puis, tu te trompes, je ne te hais pas, pas comme tu le crois. – Alors tout d'un coup je ne suis plus une petite personne suffisante et arrogante, un pitoyable petit garçon, ou un salaud, voir les trois combiné ? Ou alors es-tu en train de me dire que tu aimes ça ? Oui, bien sûr, je sautais sur l'occasion et je la provoquais, encore, toujours. Si seulement j'avais su la nature exacte de ses sentiments... Elle me servait la haine, il fallait bien que je l'utilise. En deux enjambées furieuses, j'étais devant elle de nouveau, et ma main fusait jusqu'à son menton, le coinçant dans l'étau de mes doigts tout en capturant ses iris clairs dans les miens, qui flamboyaient. – Cesse immédiatement de jouer avec moi car je ne te donnerais aucune autre chance. J'en ai marre d'osciller entre l'envie féroce de te tabasser plus que tu ne l'es déjà et celle de t'embrasser furieusement. Alors décidé toi vite, soit tu me laisses partir, soit une des deux options citées au dessus risquent fortement de se produire. Sur ce, je rapprochai encore un peu mon visage du sien afin d'augmenter encore un peu la pression, pour accentuer mes mots. Mon coeur battait la chamade sous mes côtes tandis que mon sang bouillonnait dans mes veines à l'image d'un fleuve en cru, et il s'en faudrait vraiment de peu pour que je finisse par perdre mon calme... Qui avait été à trop rude épreuve pour être encore réel.
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Message par Quinn Harper Jeu 11 Nov - 23:51

En dehors de la douleur qui parcourait tout mon corps, il y avait celle qui était née dans ma poitrine et qui commençait à s'infiltrer dans toute les parcelles de mon corps, brûlant mes veines. Je regardais un point au dessus de son épaule, incapable de le regarder dans les yeux. Pourquoi avions-nous autant besoin de jouer à ce jeu? Pourquoi ne pouvais-je pas simplement le regarder dans les yeux et lui dire ce qu'il en était réellement. La réponse était évidente en fait. Parce que cela briserait quelque chose entre nous. Mais c'était stupide. Je venais de briser quelque chose entre nous, je venais de fracasser ce qui nous liait sur ma fierté mal placé, sur ma peur incontrôlable, tout cela pour qu'il ne me blesse pas à son tour. C'était ridicule. J'allais m'en mordre les doigts. Je savais que j'allais me mettre à pleurer dès qu'il franchirait la porte. Les prochains jours allaient être dure et je savais que ça ne se règlerait pas de si tôt. Clyde était la personne à laquelle je tenais le plus depuis mon enfant. C'était la relation la plus forte que j'avais réussis à établir avec quelqu'un, la plus complémentaire et j'avais agis comme une idiote pour me protéger. J'observai un moment le visage de Clyde. Rien. Aucune douleur, aucune tristesse. Alors ça ne lui faisait rien? Ce n'était qu'un coup de poignard de plus en plein coeur.

Il avait dit lui-même que je le détestais, que j'avais autant envie de l'embrasser que de lui faire mal. Je n'avais qu'approuver et le voila qu'il le prenait mal. Et plus je m'efforçais de me dire que je faisais la bonne chose en l'éloignant de moi, plus je souffrais le martyr. Je lui lançais un regard où se partageait la douleur, la tristesse et l'affection que j'éprouvais pour lui, quand bien même qu'il se voulait froid et dure. C'était raté, encore et toujours. Je regardai son dos, avec l'envie irrisistible de me blottir contre lui. Je passai quand même mon chemin, luttant contre mes émotions comme un lutte pour garder la tête hors de l'eau. «Ne prononce pas son nom. Je ne te permets pas» J'eu un rire amère, avant d'ajouter «Tu ne pourras pas m'éloigner d'elle, Clyde» Il croyait quoi? que j'allais me tenir loin d'Emalee parce qu'il le voulait? Qu'il aille se faire voir! Elle était mon amie et cette petite guerre n'entachera pas notre amitié. Et il savait mieux que personne que je ne pourrait lui faire du mal même si c'était une question de vie ou de mort. «Tu ne peux pas m'écarter de ta vie et me dire ensuite ce que j'ai à faire, ça ne marche pas comme ça» Je ne répliqua rien, mais passa près de lui, sentant sa chaleur percuté ma peau massacrée et glacée. Son bras suivit la courbe de mon dos, et si je ne le vis ,pas je ne le sentis, le devinait. «Va à l'infirmerie, idiote.» J'eu un rire amère et me changeait rapidement avant de m'asseoir sur mon lit. « Tu me prends pourquoi? La dernière des idiots? J'en sors figure, toi. » Il ne pouvait pas écouter ses propres paroles? Il était si sot...Si con...seigneur que je l'aimais!

Cette pensée me fit mal, plus que je ne le croierais. Un pincement au coeur intense, qui me coupa le souffle. Et il trouva le moyen de tourner le couteau dans la plaie. Encore et toujours, égale à lui-même.«Alors tout d'un coup je ne suis plus une petite personne suffisante et arrogante, un pitoyable petit garçon, ou un salaud, voir les trois combiné ? Ou alors es-tu en train de me dire que tu aimes ça ? » Je me relevai alors qu'en deux pas, il fut près de moi. Ses doigts capturèrent mon menton dans un étaux serrer. Je gémis de douleur alors que mes vertèbres protestères violement. « Cesse immédiatement de jouer avec moi car je ne te donnerais aucune autre chance. J'en ai marre d'osciller entre l'envie féroce de te tabasser plus que tu ne l'es déjà et celle de t'embrasser furieusement. Alors décidé toi vite, soit tu me laisses partir, soit une des deux options citées au dessus risquent fortement de se produire.» Il s'approcha encore un peu plus de moi, son visage étant qu'à quelques centimètre du mien. Je sentais son souffle heurtait ma peau, sa prise fut plus dure, mais je ne le rendis pas compte. J'étais trop concentrée à essayer de contrôler mes frissons. Ma main se posa sur son torse, comme dans le vague espoir de le repousser, mais je ne fis aucune pression. Laissant seulement mes doigts à l'endroit ou était son coeur, que j'entendais tambourer durement. «Tu ne comprends donc pas Clyde? Moi qui croyait que tu me connaissais mieux que personne...Me suis-je tromper? » J'émmis un bruit entre le soupire et le sanglot, baissant les yeux.«Au revoir Clyde...»

Lorsqu'il me lâcha et qu'il s'éloigna, je me laissais retomber sur mon lit, ignorant complétement la douleur qui fusa, qui hurla. Ça ne pouvait pas être pire que la douleur intense qui noyait ma poitrine. «La dure réalité...c'est que je t'apprécie plus que je ne le devrais...» J'ignore s'il m'a entendu. Je ne me tournai pas pour vérifier s'il était toujours dans la pièce. Je préférais ne pas voir son visage, s'il était dans la pièce. C'était préférable. C'était mieux ainsi....
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Message par Clyde Andrews Mer 8 Déc - 11:11

    HRP ; j'ai fait un peu court mais comme c'est la cloture, j'espère que ça ira. <3

    Jamais pareille colère ne m'avait vrillé alors que je la toisai de ce regard dur et froid que je réservais en temps normal à mes pires ennemis. Cette scène me semblait si surréaliste qu'elle me semblait comme un rêve, ou plutôt, un cauchemar... Malheureusement bien trop vrai pour me laisser la chance de m'en réveiller et de tout effacer dès le retour à la lumière du jour. Mais lumière il n'y aurait pas ; la noirceur s'était trop bien logée dans nos coeurs pour espérer qu'elle céde sa place maintenant. Surtout pas maintenant, alors que tant de sentiments ne tenaient plus qu'à un fil qui n'attendait que le coup de ciseau final. Coup que j'aurais été près à donner sans scrupule si une étrange force ne m'avait pas retenu de le faire... Ou plutôt, un moment de faiblesse, en réalité. Je ne savais pas réellement ce qui m'en avait empêché, mais mon esprit s'était embrouillé, et ça m'agaçait. – Tu me prends pour quoi ? La dernière des idiotes ? J'en sors figure toi. Je la jaugeais d'un oeil critique, laissant échapper volontairement un rictus ironique. Non, je ne la croyais pas totalement idiote, mais tout de même assez pour me faire des reproches sans fondement véritables, alors sait-on jamais... Elle en sortait donc ? A la bonne heure ! Quel avait donc du être son état avant qu'elle y entre alors... Sans doute cette infirmière aurait-elle du prendre sa retraite, ou changer de métier, vu le résultat pitoyable qu'elle avait été capable de produire. Même moi, je l'aurais sûrement mieux guérit , alors que je n'avais clairement aucun penchant pour la médicomagie et maîtrisais bien mieux les sorts causant les dommages plutôt que les réparant, pensais-je avec sarcasme. Mais je ne fis en rien profiter de mes réflexions, trop énervé de perdre mon temps en bavassements inutiles, et me contentai de hausser les épaules avec mépris. – Tu ne comprends donc pas Clyde ? Moi qui croyais que tu me connaissais mieux que personne...Me suis-je trompée ?... Au revoir Clyde... L'expression qui se peignit sur mon visage alors que ses paroles m'atteignaient peu à peu ne fut pas du tout celle que j'avais escomptée. Au lieu de prendre cet air d'indifférence qui me seyait si bien quand je ressentais le besoin de me blinder, l'on put voir mon masque placide se craqueler pour laisser place à une profonde lassitude, presque de la mélancolie, alors que mes yeux clairs voilés par ce sentiment nouveau se noyaient dans les siens d'une profonde tristesse. Quelque chose s'était brisé, c'était indéniable, et cela se ressentit quand j'ouvris la bouche pour parler de nouveau. Plus une once de colère ne couvait dans ma voix, qui resta parfaitement claire, presque trop. – Il est clair que cette Quinn que je vois là, je ne la connais vraisemblablement pas. Et crois-moi, je n'en ai pas du tout envie. Je lâchai alors prise, autant mes mains de son visage pour me reculer, m'extirpant de la prise très légère de sa main sur mon torse ; elle n'avait pas réellement cherché à me retenir, ou s'était retenue de le faire, je n'en savais trop rien. Quoi qu'il en soit, j'avais le sentiment de ne plus avoir rien à faire ici. Sentiment qu'elle ne contestait pas le moins du monde, puisqu'elle venait de me congédier assez expressément, avec son pathétique au revoir auquel je ne pris pas non plus la peine de répondre, et tournai les talons sans plus lui accorder un regard. Mon geste parlait pour lui-même, et j'étais bien trop las pour orchestrer une sortie plus théâtrale. L'envie n'y était pas, le coeur non plus. Au moment où je passais l'embrasure de la porte, j'entendis son dernier murmure, mais ne lui offrit que mon dos bien droit en réponse, ralentissant à peine l'allure, pour ensuite me remettre à marcher plus rapidement. Je n'étais pas tout à fait sûr d'avoir bien compris, mais je me doutais trop de la qualité de ses paroles pour ne pas en détenir le sens global, et décidai de recaler cette information dans un coin de mon esprit pour une réflexion future. Car tout ça serait une autre histoire ; un autre volet des palpitantes aventures de Clyde Andrews et Quinn Harper... Qui n'étaient, finalement, pas encore arrivées à leur terme véritable.



    END
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