The Time-Turner
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And I can't breathe, without you. [Ft. Clyde]

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Message par Emalee Gilliam Dim 12 Déc - 17:30

    Les choses ne sont parfois pas ce qu'elles semblent être de prime abord. Après la catastrophe de la tour, tour où se trouvaient les dortoirs de ma maison, nous avions dû être répartis dans les différentes autres maisons. D'abord déçue d'être obligée de cohabiter avec Adam, nous avions finalement fait connaissance, nous comprenant finalement plus que nous ne l'imaginions. La vie réserve cependant souvent des surprises, et c'est sous l'influence d'une potion déposée là par on ne sait qui, que nous avions commis un acte que ni lui, ni moi, n'aurions pu prévoir. J'étais, je devais l'avouer, plutôt perplexe quand à cette relation qui n'aurait jamais du être. J'avais imaginé autre chose pour ma première fois dans les bras d'un garçon, de nature plutôt romantique, j'avais imaginé une chambre à l'ambiance feutrée, une musique en fond d'un rythme lent, et un garçon amoureux de moi, dont j'étais amoureuse. Tout cela n'avait pas eu lieu. Adam n'étais pas amoureux de moi, je ne l'étais pas plus de lui, malgré que nous nous apprécions. Et c'est un peu gênée, mais non déçue, par cette nuit, que je retournais dans la tour, enfin réparée. Retrouver Quinn, Keaton et Clyde était formidable, et retrouver mes soirées discutions avec Quinn, toutes deux assises sur nos lits, était plus que salvateur.
    Je m'étais imaginé que tout irait bien, que cette bêtise avec Adam ne serait connue que de nous, resterai un secret bien gardé, à la rigueur communiqué à Quinn mais point au delà. C'était bien sur sans compter sur la nouvelle terreur de l'école, la très inconnue Gossip, et ses indiscrétions notoires. Notre relation révélée au grand jour, les regards amusés dans le couloirs, les chuchotements sur notre passage, tout cela était à présent notre quotidien, à Adam et moi. Il suffisait que nous discution pour déclencher les indiscrétions les plus terribles. Le pire était sûrement les garçons qui, excités ou encouragés par ce qui se disait sur moi, n'hésitaient plus à me "draguer" ouvertement. Mais le plus inquiétant, le plus terrible ne résidait pas dans l'agitation commune des étudiants de cette école à notre sujet. Clyde, lui aussi, savait. Ce que j'avais voulu éviter arriva. Il ne m'avait pas adressé la parole depuis notre retour dans la tour, pas plus de regards tendres et autres gestes dont il avait l'habitude.
    Je m'étais doutée dès le début que Clyde ne serait pas enchanté par cette nouvelle, et j'avais justement décidé de le laissé ignorant de tout cela, il était trop important pour moi pour risquer de le mettre en colère pour une erreur dont je n'étais même pas responsable. Cependant, le destin est toujours vainqueur au bout du compte, et je me retrouvais perdue sans lui pour me réconforter. Il y avait bien sur Quinn, toujours fidèle au poste pour me remonter le moral, essayant de savoir auprès de lui ce qui avait pu le rendre si distant, car il ne s'était pas expliqué, il s'était simplement éloigné, sans un mot. Il ne m'étais pas difficile de comprendre l'origine du problème, mais je m'étais imaginée qu'il me ferait la moral, qu'il me crierait dessus pour avoir été naïve, pour être montée dans sa chambre ou encore qu'il soit en colère que cela se soit passé avec Adam Meyer. Mais rien de tout cela, il était simplement muet, et loin... Cette situation était devenue impossible à vivre, impossible à supporter. Nous n'étions jamais restés si longtemps sans échanger un mot, sans qu'il ne me prenne dans ses bras. Il me manquait, beaucoup trop...
    « Kea', je t'en pris, j'ai besoin de lui parler seule à seul. »
    « Tu n'as pas à me prier Ema', j'ai envie que ça s'arrange entre vous. Je vais aller dormir sur le canapé de la salle commune. »
    « Merci. »
    Déposant un baiser sur sa joue, je le laissais partir, fermant derrière la porte de la chambre qu'il partageait avec Clyde. M'asseyant sur le lit de ce dernier, les genoux recroquevillés contre ma poitrine, j'attendais que Clyde n'ouvre la porte afin de l'empêcher de me fuir. Il était tard, Keaton était dans la salle commune, j'espérais que Clyde n'eut pas le courage d'affronter ses questions. Enfermée dans l'obscurité de la pièce, simplement éclairée par la lune, j'enfouissais mon visage entre mes bras, j'avais peur de ce qui se passerait. J'avais peur de la réaction de Clyde, qui fuyait ma présence quotidiennement. Cette distance me blessait plus que je ne l'aurait imaginé, plus que ce qui était supportable. Voila déjà deux semaines que je n'avais de nouvelles de lui que par l'intermédiaire de Quinn ou Keaton, deux semaines durant lesquelles je ne pu faire autre chose qu'endurer le mal que provoquait son absence en mon coeur.
    Comment définir mon sentiment? J'avais toujours été persuadée que la vie était belle, joyeuse, mais je me rendais peu à peu compte qu'elle ne l'était que grâce aux personnes que je pouvais cotoyer, et en énorme partie grâce à Clyde. Ne pouvant retenir mes yeux de briller, j'empêchais cependant les larmes de les quitter, ne voulant me montrer faible, ne voulant pas attiser sa pitié. Je voulais lui parler, lui expliquer que ce qu'il prenait pour une nuit sérieuse était en fait due à une potion, je voulais lui montrer que tout cela n'était qu'une grosse erreur. Je voulais comprendre ce qui le poussait à se retrancher dans son mutisme. Je comparais souvent sa réaction avec celle de Keaton. Ce dernier n'avait d'abord pas cru à tout cela, puis il me cria dessus, me mettant en garde contre les garçons comme Adam, contre les garçons en générale. Puis, lorsque je lui eu tout expliqué, il se calma et tout redevint normal. J'avais espéré qu'il en serai de même pour Clyde, mais ne pouvant même plus l'approcher sans qu'il ne me fuit, il m'était impossible de le lui expliquer. Alors qu'une larme échappa à mon contrôle et dévala la surface lisse de mes joues avant de s'écraser contre le tissu de ma jupe, la porte s'ouvrit lentement, presque avec méfiance. La lumière s'alluma, et releva le visage je faisais enfin face au regard de Clyde, qui cependant me quitta rapidement pour se poser sur la fenêtre, anticipant sa future fuite, je me levais d'un bond, m'approchant légèrement de lui.
    « Non! S'il te plait, Clyde, ne fuis pas encore. Pas ce soir. Je t'en pris. »
    Je n'osais m'approcher de lui, craignant qu'il ne me rejette ou qu'il ne s'en aille. Il n'en fit rien cependant, fermant la porte derrière lui, mais passant devant moi avec une totale indifférence qui heurta mon coeur bien plus intensément que je ne l'aurai pensé.
    « Je... Il faut que nous parlions, Clyde. Je crois comprendre que tu n'as pas envie de me parler, mais pourtant il me faut t'expliquer. »
    Un peu essoufflée, le ventre noué par le trac, les yeux brillants, je me plantais devant lui, tentant de feindre une assurance que je n'avais plus face à lui.
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Message par Clyde Andrews Lun 24 Jan - 14:28


    Clyde aurait dû se douter en voyant son ami sur le canapé de la salle commune à cette heure, ne lui répondant que par un vague haussement d'épaule au pourquoi il se trouvait là à fixer les flammes de l'âtre de leur salle commune sans rien faire, qu'il y avait quelque chose de louche qui couvait. Cependant, il n'avait pas l'âme à la discussion ni à la réflexion depuis quelques temps et avait donc laissé son ami seul, sans remord. Ces derniers temps, le mur d'indifférence qu'il avait érigé autour de lui s'était épaissi, et lui prenait quasiment toutes ses forces pour continuer à vivre une vie exactement identique à celle d'avant. Identique au détail près qu'elle se passait maintenant sans Emalee. Au début, cela lui avait pesé avec force et fracas, et il avait plusieurs fois failli céder aux grandes vagues de fureur qui le traversaient de plus en plus souvent, dans des moments de doute et de rage. Puis, finalement, il avait l'impression de s'^y être presque fait, à la longue. Travaillant sans relâche pour mettre à l'ombre - ou plutôt, en lumière, en fait - ce fameux Gossip Magic qui lui pourrissait l'existence, il avait son esprit totalement accaparé par cette tâche, tâche qu'il avait mis en tête de liste de tous ses plans depuis "la" révélation, si bien qu'il lui arrivait parfois d'oublier la douleur que cette simple phrase sur un mur avait fait naître en lui. Une souffrance qui n'avait beau pas être physique et qui, pourtant, l'avait paralysé bien plus efficacement encore que celle de l'annonce d'une dite "Résistance" qui l'avait d'ailleurs bien sourire et non l'inverse. Car, si ce genre de chose naissait, c'était bien parce que son mouvement avait pris de l'ampleur, et un pouvoir grandissant. Sinon, il n'aurait pas nécessité d'opposant... Clyde prenait donc ça pour un bon point, même si certains de ces sbires avaient trouvé qu'il prenait ça peut être un peu à la légère... Mais ça, c'était avant la fameuse annonce. Depuis, toute son attention était tournée en ce sens ; pour le plus grand plaisir de certains, mais pas pour le sien, même si cela l'occupait suffisamment pour alléger un peu sa peine, il fallait le reconnaître.

    Alors qu'il ouvrait la porte de sa chambre plongée dans le noir, Clyde fut saisi d'un pré-sentiment furtif. Allumant la lumière, il entra lentement dans la pièce avant de s'arrêter net en ayant la confirmation que quelque chose s'était tramé dans son dos : Emalee était là. Assise sur son lit. Ses traits se déformèrent un court instant alors que l'envie d'étriper Keaton naissait dans son esprit. Prêt à aller lui régler son compte, en tout cas bien plus qu'il ne l'était à affronter la présence d'Emalee, il faillit faire demi-tour mais fut arrêté par son cri alors qu'elle se jetait presque sur lui, s'arrêtant tout de même à une certaine distance - bien qu'il la trouva toujours trop près. – Non! S'il te plait, Clyde, ne fuis pas encore. Pas ce soir. Je t'en prie. Les nuances de désespoir qu'il saisit dans sa voix réveillèrent quelque chose en lui, mais il se força à l'ignorer et s'éloigna précipitamment vers la fenêtre sans trahir la moindre expression. Croisant ses mains dans son dos, il leva son regard vers la fenêtre, perçant la nuit noire... Comme son âme. – Je... Il faut que nous parlions, Clyde. Je crois comprendre que tu n'as pas envie de me parler, mais pourtant il me faut t'expliquer. – Quelle perspicacité. Siffla-t-il avec un apparent mécontentement qu'il ne se força pas à cacher, n'ayant nullement envie de l'épargner. – Non, je ne vais pas fuir, non. Je te signale que je suis ici dans ma chambre, alors c'est plutôt toi qui le devrais. Suis mon conseil, et sors d'ici. Sa voix s'était faîte glaciale et non sans teint, comme il l'aurait voulu. L'indifférence était bien plus difficile à feindre quand l'objet de notre colère ne se trouvait qu'à quelques mètres... Ses iris clairs évitant de rencontrer les siens, il passa tout de même son regard sur elle sans s'arrêter afin qu'elle apprécie ses paroles, et voit son visage quand il les avait prononcé. Pas une once de compassion, ni de clémence, ne transparaissait en lui ; à peine avait-il compris sa présence quer toute trâce de joie, même infime, avait déserté de son corps ainsi que des lieux qui, soudain, semblaient presque hostile. Lui faisant de nouveau dos après son invective, il se tint bien droit, bras serrés contre son torse pour empêcher ses mains de trembler si l'envie leur en prenait, alors que la fureur venait peu à peu troubler son esprit et son coeur - du moins, ce qu'il en restait et qui n'avait pas fini de pourrir. Bien décidé à ne pas la laisser prendre d'emprise sur elle, il se déplaça soudain jusqu'à la fenêtre la plus éloignée d'elle alors que ses yeux fixaient le dehors, bien sages sous son masque de profonde indifférence qui était revenu se placer sur son visage. Comme elle ne semblait pas décidée à bouger jusqu'à présent, Clyde fit retentir une nouvelle fois sa voix puissante et contrôlée : – Je ne te le demanderais qu'une deuxième fois : sors d'ici, Emalee. Sa langue avait malencontreusement claquée quand il avait prononcé son prénom pour la première fois depuis des jours. C'était plus douloureux qu'il ne s'y était attendu, comme une plaie à peine refermée qui aurait éclatée de nouveau, laissant la chair à vif. Levant une main pour caresser l'arête de son nez tout en prenant une inspiration pour garder son calme, il ajouta alors qu'il n'entendait toujours rien bouger derrière lui. – Rien de bon ne pourra sortir de cette entrevue alors va-t-en, c'est mieux pour tout le monde. Malgré tout, Clyde continuait de la protéger, même s'il n'y mettait plus les formes ni autant de tact. Conscient de l'immensité de sa fureur et qu'il pourrait dire des choses qu'il regretterait sûrement, il préférait qu'elle le laisse tranquille et que chacun vive sa vie de son côté. Laissant l'autre guérir de l'outrage tranquillement dans son coin, alors que le temps ferait son oeuvre pour poser sur la blessure son baume aipaisant... Voulant vraiment qu'elle s'en aille, il reprit contenance pour lâcher les derniers mots qu'il lui accorderait : – Dernier avertissement. Il n'y avait que deux mots, mais ils n'auraient pu être plus tranchants, plus coupant encore que des lames de rasoir qu'on viendrait d'aiguiser. Ils avaient fendu l'air férocement, déchirant sa gorge au passage à peine les avaient-ils laissé monter en lui. Fini les tons caressants et les cajoleries : Clyde mettait tout ça de côté sans regret. Vu le retour qu'il avait obtenu de s'être montré bienveillant, il ne comptait plus refaire cette erreur, avec personne. Jamais. Tout ça, c'était bel et bien terminé. N'entendant toujours aucun bruit ni assentiment derrière lui, pas de porte qui claque ni de vaines protestations auxquelles il s'était attendu même si il avait tout fait pour les minimiser, son impatience naturelle eut raison de lui et il se risqua à la regarder pour la première fois depuis qu'il était entré. Bien qu'il se le soit interdit, il n'avait pu résister à jeter un regard sur elle, sentant ses entrailles presque fondre dans le creux de son ventre alors qu'elle ne réagissait toujours pas. Ses yeux rencontrèrent les siens, et il ne put cacher l'inquiétude qui les traversa tandis qu'il mesurait enfin le poids de ses paroles sur la jeune femme.
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Message par Emalee Gilliam Ven 28 Jan - 21:11

    – Quelle perspicacité.
    Dans l'ombre de la pièce, j'encaissais. Je m'étais attendue à sa froideur, à sa colère, à son sarcasme. J'endurerais tout, ne bougeant pas d'un cil, campant sur mes positions. Il devenait à présent évident que tout ne pouvais pas s'arranger avec le temps, je n'étais pas prête à passer mes journées éloignée de Clyde, sûrement ne le serais-je jamais.
    – Non, je ne vais pas fuir, non. Je te signale que je suis ici dans ma chambre, alors c'est plutôt toi qui le devrais. Suis mon conseil, et sors d'ici.
    Baissant les yeux un instant, je restais cependant silencieuse, le regardant alors que son regard à lui s'était tourné vers l’extérieur. M'accrochant aux armatures de son lit à baldaquins, je dus cependant m'asseoir pour encaisser le coup. Sûrement était-il plutôt léger de dire que je n'avais pas l'habitude d'entendre de telles paroles sortir de sa bouche, et surtout, qu'elles me soient destinées. Respirant profondément avec difficulté, je me forçais à me relever, je ne partirais pas, je ne pouvais pas partir. Entourant mon ventre de mes bras, j'attendais qu'il se retourne, il fallait juste que je croise son regard, lui qui me fuyais tant depuis longtemps. Avais-je seulement pu oublié l'intensité de leur effet sur moi?
    – Je ne te le demanderais qu'une deuxième fois : sors d'ici, Emalee.
    J'en eu le souffle coupé, presque terrassée je ne pu empêcher mes sourcils de se froncer, mes yeux de s'humidifier. Je n'étais qu'une gamine, une pauvre folle trop fragile. Il n’empêchait, l'effet de ses paroles sur moi dépassait largement celui qu'ils auraient du avoir. Transperçant ma poitrine avec une facilité déconcertante, son ton eu l'effet d'un poignard en mon coeur, son ignorance me porta le coup fatal. Il s'était encore éloigné, un peu plus. Et qu'étais-je censée faire? Lui obéir? Etait-il finalement temps de partir, d'abandonner? Et abandonner quoi? Que représentait-il, un ami? Plus? Je ne pu empêcher mon esprit de vagabonder vers la discussion que j'avais eu avec Leslie dans la salle commune. Elle avait percé à jour ce que moi même je m'obstinais à ignorer, ce que encore je me forçais d'oublier ce soir, ce qui était trop douloureux à m'avouer alors que Clyde ne m'offrais pas même un regard.
    – Rien de bon ne pourra sortir de cette entrevue alors va-t-en, c'est mieux pour tout le monde.
    Il semblait sur de lui, j'étais pourtant persuadée du contraire. Je ne comprenais pas son acharnement à vouloir occulter la discussion. Nous avions toujours pu parler de tout entre nous, lui seul étant capable de me comprendre, de m'apaiser avec un simple regard, un simple sourire. Cette fois, je ne pu retenir une larme de s'écraser sur ma joue. M'empressant de l'effacer, je ne pouvais retirer mon regard de son dos, de son reflet sur le carreau, aux côtés de la lune majestueuse. Une deuxième, une troisième, enfin ce fut plusieurs larmes qui échappèrent à mon contrôle. Les essuyant toutes, une par une, je tentais de cacher mon désespoir grandissant. Je ne voulais pas de pitié, je ne voulais pas qu'il ne voit en moi que Emalee, la petite bien gentille contre qui on est vaguement en colère. Mais je voulais qu'il voit en moi celle qui n'a peur de rien, qui reste envers et contre tout, celle prête à tout pour un seul regard, pour revoir un sourire, pour qu'il la prenne dans ses bras, ne serait-ce que l'espace d'un instant. A bout de souffle, la gorge serrée, je me sentais comme un condamné attendant son jugement. Ou plutôt comme une enfant qu'on envoie au lit, mais qui refuse d'obéir.
    – Dernier avertissement.
    Ne pouvant cette fois retenir une expression de douleur profonde, je commençais à croire qu'il était plus sain que je n'obéisse à ses demandes. Il avait raison, rien de bon ne ressortirait de tout cela, m'obstiner était idiot, il ne voulait pas de moi ici. N'étant, en réalité, plus en capacité d'esquisser un simple geste, je me contentais de laisser mon regard fixe vers lui, comme un appel silencieux. Mon coeur battant à tout rompre dans ma poitrine semblait vouloir en sortir, détachant alors mon regard de lui, je le laissais vagabonder au sol, essuyant avec vigueur les quelques téméraires larmes défiant mon autorité. Je n'étais plus très sûre, à cet instant précis, de la stabilité de mes appuis au sol, vacillante je me savais cependant incapable de me rattraper en cas de chute. Il me semblait qu'il y avait des heures déjà qu'il me tournait le dos, qu'il m'ignorait. Lui était-il si facile d’être indifférent envers moi? Étais-je à ce point insignifiante, que sa vie sans moi n'ai rien de désagréable. Étais-ce justice? Alors même que je ne pouvais envisager une simple minute de plus sans le secours de ses bras, lui semblait décidé à ne plus jamais me le destiner. Ils avaient tous raison. Je n'étais rien pour lui. Cette vérité me heurta plus violemment que toutes ses paroles, plus violemment que son indifférence, plus encore même que sa colère. Il fallait que je parte, que je sorte de cette chambre, de ce dortoir, de ce château...Le cerveau en ébullition, le coeur en miette, je sentais le rouge me monter aux joues, la panique m'envahissant à mesure que le silence restait maître dans cette pièce. Étais-je seulement encore en capacité de parler?
    Relevant les yeux, ils croisèrent les siens, déclenchant une salve de frissons qui parcouru mon corps entier. Je ne fus pas capable d'identifier l'expression qui ornait à présent les traits de Clyde, je n'étais même pas capable de définir celle qui ornait les miens. Ouvrant la bouche, je ne pu cependant en sortir un seul mot, la refermant aussitôt alors que mes yeux étaient irrémédiablement plongés dans les siens. Rouvrant la bouche pour un nouvel essai, je du cependant à nouveau accuser le coup du silence.
    « Ce serait plus facile... Que je parte... »
    Ma voix chevrotante me faisais honte. Hésitant à reprendre, j'inspirais afin de me donner du courage.
    « Mais je ne partirais pas. Fais ce que tu veux, cri, frappe, casse, je n'ai pas l'intention de partir. »
    Tout cela se voulait assurer, j'étais en fait plus que jamais déstabilisée. Son regard que je m'étais imaginé plein de courage était en fait bien plus déstabilisant. Mais j'avais rompu le silence, et je n'avais pas l'intention de le laisser le réinstaller.
    « Je... Je ne sais pas ce qui s'est passé... Je m'étais décidée à ne pas lui adresser la parole. Il a voulu me voir, dans la salle commune, pour... aplanir les angles je suppose. J'ai accepté de lui parler. Et je l'ai trouvé... gentil. Il m'a proposé de monter dans sa chambre, pour discuter, Clyde, rien de plus. Puis tout est flou. Je ne sais même pas comment on a pu en arriver là, je... Je ne suis pas ce genre de filles, je ne le connais même pas. »
    Je savais qu'il ne voulait pas l'entendre, je savais qu'il réagirait mal, mais en parler était la seule solution, même si le souffle me manquait.
    « Je n'ai aucuns souvenirs, aucunes certitudes. Je sais que j'aurai du t'en parler avant que ce Gossip truc muche ne l'expose aux yeux de l'école, mais... Je craignais ta réaction. J'ai eu raison de la craindre. Je comprend que tu sois vexé de n'avoir pas été au courant, mais je t'en pris, ne m'en veut pas. Je ne comprend toujours pas comment cela a pu se passer, alors j'avais honte de t'en parler. »
    Et puis après tout, lui m'avait-il parlé de ses aventures avec Quinn? Me croyait-il assez idiote pour ne m'apercevoir de rien? Croyait-il que personne ne me parlerai de rien? Mordant ma lèvre inférieure, je m'empêcher de penser à ce genre de choses. A ce stade, la jalousie n'était pas un sentiment utile.
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Message par Clyde Andrews Mer 2 Fév - 22:47


    Elle avait l'air tellement vulnérable, tellement fragile, là, sans bouger, avec cette expression de deuil mélangé d'incompréhension sur son visage que j'aurais aimé tenir entre mes paumes et rassurer, comme avant... Je n'aurais eu qu'un geste à esquisser pour le faire, quelques pas à franchir et j'aurais pu la serrer contre moi, lui murmurer que ce n'était pas grave, rendre la situation si facile mais... Je ne le ferais pas. Parce que je mourrais de l'intérieur, rien que d'imaginer que d'autres bras avant les miens avaient pu la serrer, que d'autres paumes avaient enserrées son visage, avaient caressé sa peau, et pire encore. C'était trop dur. Trop douloureux. Car oui, ça faisait mal. Autant je n'étais pas le genre à me laisser abattre, autant cette fois-ci, je devais bien l'avouer : j'étais déjà vaincu. Et je ne pouvais rien faire pour changer ça. C'était irrévocable. – Ce serait plus facile... Que je parte... Enfin, elle se rendait à l'évidence. J'étais presque déçu qu'elle capitule si vite mais, c'était sûrement le mieux à faire. Je ne voulais pas lui faire face, faire face à ce qu'il s'était passé. C'était peut être lâche, mais je me fichais bien de ce qu'on pouvait penser de ma conduite. Je n'étais pas prêt à tirer un trait sur une trahison aussi intense. C'était à prendre ou à laisser. Même si le son de sa voix et ses yeux malheureux me faisaient plus mal encore, je pourrais les oublier. Pas ça. – Mais je ne partirais pas. Fais ce que tu veux, cri, frappe, casse, je n'ai pas l'intention de partir. Un peu de résistance finalement... Bon et bien, j'emploierais les grands moyens, puisqu'elle m'y obligeait. Mon regard se fit perçant et froid alors qu'un sourire provocateur vint secouer mes lèvres bien trop droites, restées serrées étroitement depuis mes derniers ordres. Ce n'était plus de simples mots, c'était une obligation que je lui adressais ; et elle m'écouterait, quoi que je doive faire. Quoi qu'il m'en coûte. Avant que la douleur ne s'étende davantage. – Très bien, dans ce cas c'est moi qui m'en vais. Adam ne va sûrement pas tarder à arriver, tu peux l'attendre. C'était son dortoir à lui aussi, après tout, et elle devait en être tout à fait consciente, c'est pourquoi je ne m'attendais pas à voir de la surprise sur son visage. Et alors que j'allais ajouter avec un ressentiment non dissimulé qu'ils pourraient ainsi tester un nouveau dortoir ensemble, m'apprêtant à la contourner pour lui jeter cette dernière réplique cinglante au visage avant de signer ma sortie, elle se mit à parler. Cela n'avait rien à voir avec une rebiffade ou les insultes auxquelles je me serais plutôt attendu après mon grand manque de tact, mais c'était pire encore que tout ce qu'elle aurait pu me jeter au visage. C'était simplement... La vérité. Alors que les mots montaient peu à peu jusqu'à ma conscience, je me figeais, arrêté dans mon mouvement comme un oiseau shooté en plein vol. Plus elle parlait, et plus il était difficile de subir l'impact de ses paroles. Mes poings s'étaient serrés sans que je ne m'en rende compte, et ma respiration s'était bloquée. La colère m'étourdissait, et je me trouvais dans l'incapacité de faire quoi que ce soit, comme si les connexions entre mes nerfs et mon cerveau s'étaient momentanément mises en veille. En revanche, elle, continuait de déverser son flot de poison dans mes veines sans être inquiétée d'un quelconque blocage. C'était comme si soudain, la balance se renversait. Qu'alors que je pensais être celui qui insinuait le virus dans l'air pour la faire céder, c'était elle qui avait infiltré mon organisme, désagrégeant mon système immunitaire dans les anti-corps peinaient à repousser l'attaque inattendue. – Je n'ai aucun souvenir, aucune certitude. Je sais que j'aurais du t'en parler avant que ce Gossip truc muche ne l'expose aux yeux de l'école, mais... Je craignais ta réaction. J'ai eu raison de la craindre. Je comprends que tu sois vexé de n'avoir pas été au courant, mais je t'en pris, ne m'en veut pas. Je ne comprend toujours pas comment cela a pu se passer, alors j'avais honte de t'en parler. Et mes défenses remontèrent enfin leurs barrières alors que je faisais volte-face, le visage déformé par la colère et la tristesse : – JE NE SUIS PAS VEXE ! M'entendis-je hurler sans réfléchir. Franchissant la distance entre nous pour attraper ce visage que je n'avais jusqu'alors saisi qu'en pensée, je fis un étau de mes mains sur ses joues pour qu'elle voit bien l'entière profondeur de mon regard à cet instant, alors que mon coeur menaçait d'exploser sous mes cotes tandis qu'elle se mordait la lèvre. – Je suis amoureux de toi ! Un instant s'écoula alors que je n'étais plus capable d'un seul geste, un seul mouvement, seulement de garder mes yeux dans les siens alors qu'il me semblait qu'autour de nous, plus rien n'existait. Le monde aurait pu s'écrouler que je n'aurais même pas senti la secousse avant de me trouver six pieds sous terre. Je venais de le lui dire. De lui indiquer la faille, la faiblesse qu'elle avait créé en moi, et par laquelle elle s'était engouffrée pour me briser avec une facilité si déconcertante que j'en étais malade. Fou de douleur... Et de ce putain de sentiment que je ne pouvais même plus nommer maintenant qu'elle... Qu'elle m'avait fait ça. Mes mains glissèrent de leur prise alors que mes bras retombaient mollement le long de mon corps. Une fatigue écrasante sembla s'abattre soudain sur mes épaules alors que je reculai d'un pas, presque hagard. Secouant la tête, un sourire triste vint aller se coller à mes lèvres alors que je me mis à rire doucement, presque par réflexe, de ce rire qui m'agitait si souvent quand je trouvais une situation totalement incroyable. Pourtant, celle-ci n'avait rien de comique... – Je suis amoureux de toi, et je ne peux même plus te regarder sans ressentir ce sentiment horrible qui me donne envie de... Te faire du mal. La vengeance... C'était la seule chose qui réussissait encore à me réjouir un temps soit peu, qui me faisait sentir que cette pompe dans ma poitrine servait encore à quelque chose. – Alors va-t-en Emalee. S'il te plait. Je ne veux pas écouter un mot de plus sur ce que toi et cet... autre avait fait ensemble. Je pense que j'ai mérité le droit d'être égoïste. Las et lassé par cette conversation qui faisait ressortir tout ce que je m'évertuais à cacher depuis des jours, je me laissais tomber sur mon lit sur lequel je m'assis avant de me pencher en avant, posant ma tête sur mes mains, mes bras eux-mêmes ayant été se poser sur mes jambes. Je ne faisais plus le fier, c'était terminé. Je voulais simplement... En finir avec tout ça. Une bonne fois pour toute.
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Message par Emalee Gilliam Jeu 3 Fév - 18:42

    Lui parler de tout, lui exposer la vérité. C'était ma seule manière de ne pas tomber, de me raccrocher à une main s'éloignant toujours plus de moi. Il ne voulait pas l'entendre, je le voyais dans ses yeux. Sans même réellement comprendre, j'entrevoyais dans le fond de ses yeux d'un bleu bouleversant une douleur encore inédite. Fixant à présent le sol, je marquais une courte pause, reprenant mon souffle avec difficulté.
    – Très bien, dans ce cas c'est moi qui m'en vais. Adam ne va sûrement pas tarder à arriver, tu peux l'attendre.
    Esquissant un pas vers lui, je me stoppais à mi-chemin, blessée par ses paroles. N'osant même plus le regarder, je fulminais. Il était en colère, il était vexé que je ne lui ai parlé de rien, mais était-ce une raison valable pour me traiter de cette manière? Pour me blesser, pour me rejeter? Notre amitié était-elle si faible qu'un simple coup de vent suffit à la faire plier? Ne sachant pas vraiment quoi faire d'autre, je reprenais mon laïus, lui expliquant qu'il avait surement toutes les raisons du monde de m'en vouloir, d'être vexé, mais que cela n'avait pas été fait consciemment. Je voulais qu'il sache que tout s'était passé très vite, sans que je ne puisse même en garder de vagues souvenirs. J'avais si mal. Cette situation me tuais, littéralement. Etant à peine capable de respirer, je canalisais toute mon attention sur mes yeux, ils ne devaient laisser échapper de larmes. Je ne pleurerais pas. Je n'étais plus sûre de ce dont il était capable ou pas, et je l'avoue, je redoutais qu'il ne mette à exécution sa menace et ne me quitte sur l'instant. Alors que depuis quelques minutes je n'avais eu à nouveau droit qu'à son dos, il se tourna soudainement, me faisant sursauter, hurlant :
    – JE NE SUIS PAS VEXE !
    Un peu impressionnée par son excès de colère, également touchée par l'expression de profonde tristesse qu'exprimaient ses traits, je ne pu rien dire, rien faire. Le regardant l'air presque apeurée. Je savais pertinemment qu'il ne me ferait jamais de mal, mais en cet instant, je ne reconnu plus le Clyde que je côtoyais depuis déjà de longues années. Alors qu'il s'approchait enfin de moi, son odeur frappa mes sens, m'en donnant presque le tournis. Réprimant un reflex, je m'empêchais de reculer, attendant avec appréhension de voir ce qu'il comptait faire, la poitrine lourde, les yeux brillants. Lorsque la peau de sa main fini enfin par entrer en contact avec celle de mon visage, avec vigueur, alors qu'au même instant ses yeux se plantaient dans les miens, je ne pus empêcher de battre à tout rompre contre ma poitrine, empêchant toute pensée de m'être audible, empêchant tout geste, toute parole. Sa peau m'avait tant manqué, elle était d'une douceur salvatrice. Alors que nos yeux ne faisaient plus qu'un, je ne voulais qu'une chose, l'embrasser. Je voulais ressentir ses lèvres contre les miennes, je voulais à nouveau être protégée dans l'étreinte solide de ses bras. Je le voulais, lui.
    – Je suis amoureux de toi !
    Ma mâchoire inférieure tomba, ma bouche s'entrouvrit sans que je ne pense à la refermer. Il... m'aimais? Moi? Il était amoureux de la petite fille que j'étais? Une seule question me venait à l'esprit, je n'osais cependant pas la poser. Sans le quitter du regard, mon visage autrefois inquiet et triste sembla reprendre des couleurs, sans même que j'en sois la cause. Il m'aimait... Posant ma main sur une des siennes, elles même toujours déposées sur mes joues, je sentais le rouge y monter. Il était tellement bête de rougir à cet instant, mais je ne pu faire autrement. Mon ventre était si noué, mes lèvres tant tentées de s'étirer en un sourire radieux. Je n'étais honnêtement plus persuadée d'être sur la terre ferme, mes sens étaient presque tous annihilés, laissant souveraineté à mon coeur. Ils avaient tord... J'avais tord... Clyde n'était pas amoureux d'une autre, il l'était de moi. Il se recula cependant, à mon plus grand désarroi. J'aurai voulu le retenir, capturer ses lèvres à jamais.
    – Je suis amoureux de toi, et je ne peux même plus te regarder sans ressentir ce sentiment horrible qui me donne envie de... Te faire du mal.
    Fronçant les sourcils, je ne pu réprimer ma surprise. Je ne l'avais pas vu venir celle-là, je devais l'avouer. M'adossant au pilier de son lit, je dus mobiliser toutes mes forces, mon courage tout entier pour ne pas partir. Il voulait que je parte, il voulait oublier tout cela, m'oublier moi. Mais je ne l'acceptais pas. Il n'allait pas m'oublier, tout comme jamais je ne serais en mesure de l'oublier.
    – Alors va-t-en Emalee. S'il te plait. Je ne veux pas écouter un mot de plus sur ce que toi et cet... autre avait fait ensemble. Je pense que j'ai mérité le droit d'être égoïste.
    Le regardant s'asseoir sur lit, était exactement face à lui, je fermais les yeux. Comment avait-on pu en arriver là, lui et moi? Comment une nuit, aussi brumeuse qu'elle l'était dans mon esprit, pouvait remettre en cause notre... amour? Ôtant mon gilet, le jetant à terre, je m'approchais de lui avec détermination, les yeux fixés sur lui, le souffle court.
    « Vas-y. Vas-y, Clyde, fais moi ce mal que tu veux tant me faire. En tout cas, je ne partirais pas. »
    M'approchant à nouveau de lui, je me tenais à présent à quelques centimètres de celui que j'aimais et désirais à la folie. Si j'avais refoulé mes sentiments, par peur de non réciprocité, ou par respect pour Quinn, sa révélation les avaient fait éclater en moi, les exposant en plein jour face à mon coeur. Soumise à la morsure du froid avec mon simple débardeur, je refoulais mes frissons, restant statique face à Clyde.
    « Il n'y a jamais eu personne d'autre. Jamais. Personne n'est capable d'avoir cette emprise que tu as sur moi. Alors vas-y, fais ce que tu veux, si je dois te perdre, le reste n'a plus d'importance. »
    Hurlais-je, le provoquant presque, le coeur au bord des lèvres. Je me fichais qu'on puisse nous entendre, je me fichais de réveiller tout le dortoir. Je me fichais de tout ce qui arriverait, la seule chose qui importait, à cet instant, c'était lui.
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Message par Clyde Andrews Jeu 3 Fév - 21:40


    J'avais soustrait mes yeux de sa silhouette afin de ne pas être tenté de redevenir faible, comme je venais de l'être quelques instants plus tôt, mesurant peu à peu le poids de la révélation que je lui avais faîte. Je venais de me mettre dans une mauvaise posture, et elle pouvait faire de moi ce qu'elle voulait maintenant qu'elle savait. J'avais été une fois encore incapable de me protéger d'elle, et j'en ressentais un étrange mélange de soulagement et de crainte. Elle m'avait déjà fait tellement de mal, et je lui donnais maintenant l'opportunité de m'en faire davantage. Gé-nial. Tout simplement génial. (Pour ne citer personne) Je n'avais même pas retenu la leçon, quel imbécile je pouvais être parfois... Je l'avais entendu se laisser tomber contre le montant du lit de Keaton mais n'avait pas levé les yeux pour voir la tête qu'elle faisait, et c'était en silence que se poursuivait maintenant l'échange. Moi, cherchant vainement une porte de sortie avant qu'il ne soit trop tard. Elle... Je ne savais pas trop ; et ne voulait pas vraiment savoir. J'avais peur qu'une nouvelle fois, elle ne me brise, par ce qu'elle allait répondre. Mais je ne pouvais pas non plus partir maintenant. Il fallait que les choses se clarifient, il fallait que je sache si il y avait une rédemption possible... Pour elle. Pour nous. Je vis soudain son gilet tomber au sol, et ancrai mon regard au sien, perplexe. Elle me faisait quoi là ? Elle allait quand même pas se déshabiller maintenant ?! – Vas-y. Vas-y, Clyde, fais moi ce mal que tu veux tant me faire. En tout cas, je ne partirais pas. Ça commençait à être rengaine. Moi et 'mes va-t-en', elle et ses 'je partirais pas', l'un ou l'autre allait bien finir par céder de toute façon... Et ça allait devoir être moi, puisque je n'avais plus envie de me battre avec elle ; toutefois, elle me surprit avec sa phrase... Étrange. Et comme un imbécile, je bégayai alors qu'elle s'approchait, provoquant une réaction de recul de ma part - c'est à dire que je me penchais en arrière, les bras dans mon dos, la toisant avec incompréhension : – Je ne fais pas te... Frapper, si c'est ça que tu sous-entends. Et que sous-entendait-elle, là était bien la question... Quelque chose m'avait bien traversé l'esprit mais, je devais forcément me tromper. Je n'osais d'ailleurs même pas l'évoquer à voix haute tellement ça me semblait surréaliste qu'elle pense à ce à quoi je pensais dans un moment pareil. J'en étais décontenancé, d'ailleurs, et ne sus pas trop quoi dire, ce qui lui laissa le temps de reprendre, avec une hargne que je ne lui connaissais pas. – Il n'y a jamais eu personne d'autre. Jamais. Personne n'est capable d'avoir cette emprise que tu as sur moi. Alors vas-y, fais ce que tu veux, si je dois te perdre, le reste n'a plus d'importance. J'ouvris la bouche et la refermai avant de secouer la tête, totalement perdu. Je ne savais plus si j'étais en colère ou non, trop surpris pour réagir. Gonflant les joues, je relevai un sourcil gracieusement levé pour la fixer sans rien dire un moment. Puis, je croisai mes bras sur ma poitrine, soupirant presque avec désespoir. – Je ne te comprends pas, là. Tu dis que je suis le seul qui compte pour toi, alors pourquoi ? Pourquoi Adam ? C'était plus une plainte qu'une vraie question. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi avait-elle vendu son innocence à ce prétentieux ? Comment avait-elle pu se laisser séduire par ce bellâtre, alors qu'elle ne l'aimait même pas ? Il fallait bien que je remette ça sur le tapis. Et puisqu'elle avait tant tenu à m'expliquer, et bien, qu'elle le fasse. C'était le moment, c'était ce que je voulais. – Je ne sais pas ce que tu attends de moi, si c'est ta culpabilité qui parle... Mais c'est justement parce que je t'aime que je ne vais rien faire. Que je n'ai rien fait. Que je voudrais que tu sortes pour que je n'ai pas à lutter contre la colère que je ressens contre toi. Parce que ce que je voudrais, en réalité, c'est que tu souffres autant que je souffre maintenant. Et je pourrais le faire. Je voudrais le faire. Mais je ne peux pas. Parce que... C'est toi. J'avais voulu qu'elle souffre, coucher avec Quinn et m'oublier dans ses bras, l'oublier dans ses bras, mais je ne l'avais pas fait. J'avais failli le faire, mais je n'avais pas pu m'y résoudre. A la fois pour Quinn, mais aussi pour moi, parce que je savais que je ne me regarderais plus en face si je faisais exactement comme elle. L'envie pourtant était immense et presque irrépressible de tout mettre en oeuvre pour lui faire vivre cet enfer, ce tourment qu'elle m'avait fait ressentir. C'est pourquoi, je ne laissais qu'une très brève pause avant de reprendre d'un air sombre : – Mais j'ai peur que cette colère ne se taise jamais. Qu'elle continue de me bouffer, quoi que je fasse. Et quoi que tu dises... Ça ne changera rien. Le mal est fait... Je baissai soudain les yeux, avant de les tourner vers la porte, et de les ramener de nouveau sur elle en serrant les dents. C'était triste, mais c'était comme ça. Il y avait ce ça entre nous qui, même si elle venait à son tour de m'avouer ses sentiments, ne rendaient pas la chose plus facile. Au contraire, elle ne la rendait qu'encore plus incompréhensible et difficile à avaler. J'aurais tellement voulu la croire... Sceller cette révélation que j'aurais dû bénir en franchissant la distance qui nous séparait... Mais un gouffre s'était ouvert entre nous. Je ne pouvais plus la rejoindre ; pas maintenant qu'elle avait agi de la sorte. Comme l'Emalee que j'aimais n'aurait jamais dû agir.
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Message par Emalee Gilliam Dim 6 Fév - 11:59

    – Je ne fais pas te... Frapper, si c'est ça que tu sous-entends.
    « Ce n'est pas ce que je sous entend, Clyde. »
    Restant là, plantée face à lui, je me sentais idiote. Pour être honnête je ne voulais qu'une chose, partir en courant, fuir cette situation qui m'arrachait le coeur. Je ne savais pas ce qu'il entendais par " te faire du mal", mais si cela pouvait lui faire du bien, s'il pouvait ensuite enfin me rouvrir son coeur, alors j'étais prête à le supporter. Ses yeux, empreints de tristesse qui me transperça le coeur, se levèrent vers moi. Destabilisée par ce contact visuel, je vacillais légèrement, sa voix qui s'élevait fini d'achever le travail de ses yeux.
    – Je ne te comprends pas, là. Tu dis que je suis le seul qui compte pour toi, alors pourquoi ? Pourquoi Adam ?
    J'eu envie de pleurer, plus encore que précédemment, j'eu une envie cuisante de le prendre dans mes bras, de l'embrasser, de lui prouver qu'il n'y avait que lui, rien que lui. Comment aurais-je pu être en mesure de lui expliquer quelque chose que je ne comprenais pas moi-même? Pourquoi? Je n'en avais aucune idée, jamais je n'aurais fait ce genre de chose d'ordinaire, ce n'était pas moi. Et pourquoi Adam? Question encore plus complexe. Je n'avais jamais été très proche de lui, alors comment avait-on pu, ce soir là, commettre l'irréparable? Comment avais-je pu offrir ma première fois à un jeune homme dont je n'étais pas amoureuse? Et comment expliquer le sentiment que j'avais, de l'avoir profondément aimé cette nuit là? Tout cela n'avait de sens que si on prenait en compte la fameuse fiole brisée.
    « Je ne peux répondre à tes questions, Clyde. Je ne sais pas pourquoi, je ne me souviens même plus des évènements, de simples bribes entourées de brouillard. »
    – Je ne sais pas ce que tu attends de moi, si c'est ta culpabilité qui parle... Mais c'est justement parce que je t'aime que je ne vais rien faire. Que je n'ai rien fait. Que je voudrais que tu sortes pour que je n'ai pas à lutter contre la colère que je ressens contre toi. Parce que ce que je voudrais, en réalité, c'est que tu souffres autant que je souffre maintenant. Et je pourrais le faire. Je voudrais le faire. Mais je ne peux pas. Parce que... C'est toi.
    Cette fois, je cédais. Mes yeux laissèrent échapper des larmes, alors que je m'évertuais à les éliminer tournant la tête pour qu'il ne le voit pas. Qu'étais-je censée faire? Lui raconter? Mais lui raconter quoi? Lui dire que je l'aimais avec une force telle que mon coeur semblait ne plus être lorsqu'il était loin de moi? Était-il seulement près à l'entendre, à le prendre en compte? Ce que je pouvais dire aurait-il une répercussion sur sa douleur, étais-je capable de lui ôter cette douleur?
    « Alors tout s'arrête comme ça? Tu me dis que tu m'aimes, je te dis que je t'aime, et je me casse? Puis plus un regard, plus une parole? Je suis désolée Clyde, mais j'en suis incapable. Ce n'est pas ma culpabilité qui parle, c'est mon coeur. Je ne suis pas entrain de m'excuser auprès d'un ami, je suis entrain d'essayer de ne pas perdre la seule personne capable de me rendre véritablement heureuse. La vérité, c'est que je suis persuadée que nous avons été piégés. Il y avait une fiole sur la table de nuit d'Adam. Elle est tombée, puis tout devient brumeux, tout devient obscure. Je sais que jamais je n'aurais fait une chose pareille, et tu le sais aussi. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi Adam, parce que je n'en ai absolument aucune idée! Je voudrais que rien ne se soit passé, je voudrais être en capacité de te ôter cette douleur, Clyde... »
    Reprenant difficilement ma respiration après un long moment à parler sans reprendre mon souffle, je fini par m'asseoir au sol, m'adossant au lit de Keaton, face à Clyde. Cette situation semblait sans issue. J'avais l'impression de vivre un cauchemar. Je découvrais finalement, que celui que j'aimais m'aimais également, mais tout cela était sans importance, tout simplement parce que je le perdais. Tout était fichu. Prenant mon visage entre mes mains, je fermais les yeux, empêchant les larmes de sortir encore. Repensant à ses paroles, je comprenais qu'il avait envisagé de me rendre la pareille, et enfin je mesurais la souffrance qu'il avait voulu m'infliger, sans cependant y parvenir. Prise de cours, je relevais la tête vers lui, les yeux rougis.
    « Tu as voulu coucher avec Quinn... »
    C'était évident, il n'y avait qu'elle qui avait pu le tenter. Sans un mot de plus, je me recroquevillais à nouveau sur moi même, tentant désespérément de me protéger de cette situation cauchemardesque.
    – Mais j'ai peur que cette colère ne se taise jamais. Qu'elle continue de me bouffer, quoi que je fasse. Et quoi que tu dises... Ça ne changera rien. Le mal est fait...
    Finalement, peut être aurait-il du tomber amoureux de Quinn, peut être aurait-ce été plus facile. Me relevant d'un bond, je me retrouvais sans plus rien à dire, je n'arrivais plus à ordonner mes pensées, tout était brouillé. Je le voyais avec Quinn, dans ses bras, devais-je être rassurée qu'il ne soit pas allé jusqu'au bout, ou devais-je craindre qu'il n'aille la rejoindre dès la fin de notre conversation? Cette fois, complètement perdue, je n'étais plus en mesure de camoufler mon état. Une main déposée sur la bouche, l'autre appuyée contre mes hanches, je fixais mon regard au sol, sans réellement le voir. Cette fois, la réalité me sautait aux yeux. Il était malheureux par le simple fait de ma présence. Il avait donc raison, il fallait que je parte. Plongeant mes yeux dans les siens, je comprenais que la situation était bloquée, et douloureuse pour lui. J'aurai voulu tout effacer d'un regard, j'avais tant espérer tout arranger avec les mots, j'avais tant désirer avoir accès à ses bras. Mais tout cela n'avais été pensé que dans mon intérêt. Avais-je seulement pensé au sien? Avait-il seulement besoin de moi? Prenant une ultime respiration, j'essuyais mon visage, ramassant mon gilet et le déposant sur mon bras. Je m'approchais de Clyde, imaginant qu'il reculerai mais ne m'en préoccupant pas, ce serait la dernière fois. Déposant ma main sur sa joue je ne pu empêcher mon ventre de se tordre de douleur.
    « Quoique j'ai pu faire, je t'aime. J'aime chaque parcelle de ton être, j'aime chacun de tes défauts. Doutes en si cela peut te rendre les choses plus faciles. Maintenant, je vais partir. Ma présence te fait souffrir et moi je veux que tu sois heureux, parce que tu le mérites. »
    M'éloignant à présent, alors que je lui tournais le dos, je fondais en larme, silencieusement, déchirée de devoir abandonner comme cela, de devoir fuir cette situation alors que je m'étais voulue déterminée. J'aurai voulu rester jusqu'au bout, près de lui, lui faire oublier cette colère, mais tout cela n'avait pas de sens s'il devait en pâtir. Alors que j'atteignais la porte, j'espérais encore qu'il me retiendrait, mais après tout, pourquoi le ferait-il? M'arrêtant tout de même, je n'arrivais pas à ouvrir cette porte, je savais qu'il ne me retiendrai pas, et j'avais cette affreuse impression de mettre fin, moi-même, à ce que j'avais tant attendu. Me retournant cependant, j'osais pour la première poser la question qui me taraudait depuis son aveux.
    « Avant de partir, je veux juste savoir une seule chose. Pourquoi moi? Ils disent tous que toi et Quinn avez une aventure, et c'est dans la logique des choses. Elle est magnifique, forte, elle est à ton image. Alors pourquoi m'aimer moi, Clyde? Je ne peux pas faire un pas sans trébucher sur une souche d'arbre, le simple fait de me rendre dans des toilettes désaffectées provoque une inondation, il faut toujours me protéger et je pleure pour un rien. Je parle pour ne rien dire. Je n'ai rien de la fille sexy et attirante. Et quoiqu'on puisse dire, ils me considèrent tous comme une fille faible et sans grand intérêt dans le groupe. Alors franchement, je ne comprend pas ce qui te pousse à m'aimer. »
    J'avais au moins le mérite d'être honnête, et je n'avais pas envie de partir sans avoir eu ma réponse à cette question qui était pour moi sans réponse évidente. J'avais de bonne raison de me demander la motivation de son amour, non pas que j'en doute, mais je ne comprenais pas son "choix". Si je devais sortir de sa vie, pour son bien, alors je voulais absolument savoir.
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Message par Clyde Andrews Dim 27 Fév - 5:36


    Comment savait-on ? Comment savoir si, ce qui nous semblait être une bonne solution sur le moment, une solution logique puisqu'elle répondait à un besoin immédiat, n'allait pas se transformer plus tard en regret ? Comment savait-on si la douleur que l'on ressentait maintenant et que l'on pouvait arrêter d'un simple geste, d'un simple mot, ne reviendrait pas nous hanter plus tard encore plus douloureusement ? Si ce qui nous apparaissait d'abord comme un soulagement ne reviendrait pas plus tard nous tourmenter, si nous n'y faisions pas face tout de suite ? Je savais que je souffrais, là, maintenant. Que cette douleur bien réelle semblait presque insupportable et bien plus depuis qu'elle était là. Mais comment savoir si une fois qu'elle serait partie, elle ne reviendrait pas ? Je n'avais pas voulu y penser. Car, j'en étais conscient, il n'y avait aucun moyen de le savoir. Il fallait tenter l'expérience, et attendre les conséquences. C'était le seul moyen. Mais cela demandait beaucoup. Comme par exemple, mettre ma fierté de côté. La question n'était donc pas s'il était possible de le savoir mais... Si j'en étais seulement capable. Si je voulais vraiment faire en sorte de le découvrir, ou si je voulais simplement arrêter tout ça, la faire sortir de ma vie et ensuite, mettre tous les moyens en oeuvre pour me reconstruire. Sans elle. C'était l'alternative rationnelle, et celle que j'avais choisi à la minute même où j'avais passé cette porte. Où je l'avais vu et que nos regards s'étaient croisés. Quand j'avais senti mon coeur se serrer comme dans un étau, j'avais pris cette décision. Parce qu'elle me semblait être la meilleure.
    Il y avait pourtant bien une autre alternative. Plus floue, plus dure à accepter, mais elle existait. Celle du pardon. Mais pouvais-je seulement envisager de lui pardonner ce qu'elle m'avait fait ? On disait que le pardon aidait plus la victime que le bourreau, qu'il était libérateur. Qu'il permettait d'avancer. Encore fallait-il pouvoir l'accorder. Tout ce ressentiment, toute cette colère en moi... Non, je n'étais pas prêt, pas prêt à lui pardonner, à effacer tout ce mal d'un simple revers de main ; je ne pouvais décemment pas faire ça. C'aurait été comme lui donner ma bénédiction, comme si ce n'était pas grave. Vas-y ma belle, couche avec qui tu veux, de toute façon je te pardonnerais car je t'aime comme un con. Absurde. Totalement absurde. Mais plus que renier tout ça ? Renier ce qui semblait être... Un Amour réciproque ? – Alors tout s'arrête comme ça? Tu me dis que tu m'aimes, je te dis que je t'aime, et je me casse? Puis plus un regard, plus une parole? Je suis désolée Clyde, mais j'en suis incapable. Ce n'est pas ma culpabilité qui parle, c'est mon coeur. Je ne suis pas entrain de m'excuser auprès d'un ami, je suis entrain d'essayer de ne pas perdre la seule personne capable de me rendre véritablement heureuse. La vérité, c'est que je suis persuadée que nous avons été piégés. Il y avait une fiole sur la table de nuit d'Adam. Elle est tombée, puis tout devient brumeux, tout devient obscur. Je sais que jamais je n'aurais fait une chose pareille, et tu le sais aussi. Je ne peux pas t'expliquer pourquoi Adam, parce que je n'en ai absolument aucune idée ! Je voudrais que rien ne se soit passé, je voudrais être en capacité de te ôter cette douleur, Clyde... Mes pensées s'entrechoquaient. Et ses mots n'étaient en rien à réfléchir, ses larmes non plus. Au contraire, c'était comme s'ils m'embrouillaient toujours plus, et sa peine venait alourdir le fardeau déjà conséquent sur mes épaules. Et en plus, il y avait cette histoire de fiole... Mais était-ce seulement vrai ? Il aurait été séduisant de l'écouter, de lui dire qu'elle avait raison, de la croire. Car l'idée de la perdre n'était pas réjouissante pour moi non plus... Mais au moins, je n'aurais plus le risque d'être le dindon de la farce à l'avenir. Je ne me sentirais plus comme ça, comme cet abruti qui s'est laissé trahir, aveugler par un sentiment qu'il avait toujours rejeté... Pour au final se le prendre en pleine figure comme un boomerang. Combien de boomerang de plus pourrais-je supporter ? Combien en faudrait-il, si je décidais de donner une suite à tout ça ? – Tu as voulu coucher avec Quinn... Ses paroles traversèrent le brouillard qui enveloppait mon esprit avant de venir s'écraser sur ma conscience. – Oh, tu ne vas pas me faire la morale... Je n'ai peut être aucune fiole à invoquer mais j'ai un joli message sur le mur de la salle commune pour ma défense. Rétorquai-je en faisant un large mouvement de main exaspéré. Fallait-il lui rappeler qui était l'idiot à s'être fait tromper en premier ? Mon regard s'était posé sur elle, là, assise sur le sol. Elle avait l'air misérable. Je venais sûrement de retourner encore un peu le couteau dans la plaie, avec ma dernière réplique... Au fond, le mal que je m'évertuais à lui éviter, peut être que je venais de le lui faire, tout son corps me renvoyait cette souffrance que j'avais moi-même ressentie, elle se lisait dans chacun de ses pores et le plus infime de ses tremblements. Peut être que nous étions quitte à présent. Pourtant, je n'en ressentais aucun mieux. C'était même tout le contraire, mon mal être était pire encore. Toutefois, finalement, peut être avais-je gagné, puisqu'elle se leva et ramassa ses affaires avant de s'approcher de moi. Sa main en contact contre ma joue m'électrisa mais je me bougeais pas. – Quoique j'ai pu faire, je t'aime. J'aime chaque parcelle de ton être, j'aime chacun de tes défauts. Doutes en si cela peut te rendre les choses plus faciles. Maintenant, je vais partir. Ma présence te fait souffrir et moi je veux que tu sois heureux, parce que tu le mérites. Oh oui, les doutes étaient bien là. Mais pas ceux auxquels elle devait penser... A présent, je doutais de moi, plus encore que je doutais d'elle. Car au fond, il fallait bien le dire, j'avais rêvé trop longtemps qu'un instant pareil ne se produise. Il se produisait maintenant. Les circonstances n'étaient en effet pas celles que j'avais imaginé... Mais devais-je le laisser passer pour autant ? Elle s'approcha de la porte alors que ma respiration se faisait plus courte tandis que mes entrailles se tordaient. Partagé entre trop de sentiments contradictoires, je n'étais capable d'aucun mouvement, d'aucun geste ni même d'aucune pensée cohérente. Cependant, c'était maintenant que je devais agir. C'était ma dernière chance. Ma seule chance. Qu'il était dur pourtant de faire ce pas. De sauter par dessus ce fossé qui s'était créé entre nous. De rompre cette distance que son histoire avec Meyer avait instaurée entre nous... Secouant la tête, j'ouvris la bouche pour parler, prêt à bondir sur mes pieds, mais elle ne m'en laissa pas le temps puisqu'elle se retourna soudain, me clouant sur place. Ses yeux s'ancrèrent aux miens alors que je me fis violence pour ne pas vaciller. – Avant de partir, je veux juste savoir une seule chose. Pourquoi moi? Ils disent tous que toi et Quinn avez une aventure, et c'est dans la logique des choses. Elle est magnifique, forte, elle est à ton image. Alors pourquoi m'aimer moi, Clyde? Je ne peux pas faire un pas sans trébucher sur une souche d'arbre, le simple fait de me rendre dans des toilettes désaffectées provoque une inondation, il faut toujours me protéger et je pleure pour un rien. Je parle pour ne rien dire. Je n'ai rien de la fille sexy et attirante. Et quoiqu'on puisse dire, ils me considèrent tous comme une fille faible et sans grand intérêt dans le groupe. Alors franchement, je ne comprend pas ce qui te pousse à m'aimer. Contre toute attente, un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était imprévu, presque impoli, mais pourtant, il était bien là. Parce que la question m'avait surpris, même, elle m'avait semblée incongrue. A mes yeux, Emalee avait tout pour être aimée, et c'est justement en posant cette question qu'elle venait de se donner la réponse toute seule. Sans en avoir même conscience. – Ne dit-on pas que le coeur à ses raisons que la raison ne connaît point ? Lâchai-je avec toujours ce petit sourire en coin, un brin énigmatique. Me levant, je m'approchai d'elle afin de continuer, presque dans un murmure. – C'est pour ça que je t'aime. Parce que tu n'as pas conscience de la personne extraordinaire que tu es. On dirait juste que... Tu es toujours toi-même. Tu es spontanée, adorable, tu n'as pas d'arrières pensées, tu es juste toi. Tu es Emalee Gilliam, la seule personne avec qui je sais que je peux être moi-même sans être jugé, qui ne fera pas ce que j'attends d'elle mais seulement ce qu'elle pense juste. La seule personne que j'ai envie de voir à tout moment, car je sais que dans n'importe quelle humeur que je sois, avec toi je me sentirais mieux. Simplement par ta présence. C'est comme ça. J'haussai les épaules avant de faire un pas de plus, pour me retrouver tout près d'elle. Ma main grimpa jusqu'à son visage, pour dessiner la courbe de son menton. – J'aime aussi ton visage. Tes grands yeux toujours sincères. Les mimiques qui changent sans arrêt sur tes traits selon tes humeurs. Et puis, j'aime aussi ta bouche, la façon qu'elle a de s'agiter, de receler tes tics quand tu es nerveuse ou juste quand tu souris. Mon pouce vint caresser ses lèvres avant de laisser ma main passer dans ses cheveux. – J'aime tout chez toi. Il n'y a pas de personne plus attirante et sexy dans cette école pour moi à part toi. Et j'ai confiance en toi. Ma main vint effacer les derniers sillons que ses larmes avaient laissé sur ses joues avant de passer dans ses cheveux alors que je me penchai en avant, pour déposer un baiser au coin de ses lèvres. Puis, je me reculai avant de lui offrir un pâle sourire, rompant cet échange qui pourtant présageait une issue favorable... Qui ne viendrait pas. – Mais j'ai aussi conscience à présent de combien une personne comme moi ne mérite pas d'être aimé d'une personne comme toi. Je croisai mes bras dans mon dos, prenant une grande respiration avant d'achever ma tirade : – Finalement, c'est peut être mieux que tout ceci soit arrivé. Au moins, nous aurons pu réaliser que même si l'on s'aime, nous ne sommes pas faits pour être ensemble. Je réalisais alors combien, en réalité, j'avais perdu. Depuis le départ. Évidemment que c'était elle qui avait gagné, j'avais tenté de me voiler la face en me disant que je pouvais lui reprendre la victoire en la sortant de ma vie mais au fond, elle m'avait eu. Sur tous les tableaux. Depuis l'instant même où mon coeur s'était épris d'elle. Je ne pouvais pas l'emporter contre elle. Elle était ma faiblesse. Celle pour qui j'aurais accepté de tomber, jusqu'aux tréfonds des Enfers. Et ça faisait chier. Ouais, vraiment chier ; parce que je ne pourrais jamais gagner contre elle. Je pouvais simplement la laisser partir avant de l'entraîner dans ma chute. C'était ça, l'Amour. Laisser partir l'être cher, quoi qu'il en coûtait ; faire passer son propre bien avant le notre. Et c'était le cadeau que j'avais décidé de lui faire.
Clyde Andrews
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And I can't breathe, without you. [Ft. Clyde] Empty Re: And I can't breathe, without you. [Ft. Clyde]

Message par Emalee Gilliam Dim 27 Fév - 17:41

    Les sentiments. Ces petites choses qu'il est si facile de renier en apparence, mais qui vous rongent, encore et encore. Que sommes nous, sinon les esclaves de nos sentiments. Je n'étais pas une de ces filles amoureuses de l'amour, de celles qui aiment se laisser transporter par les sensations de l'amour. Je n'avais en réalité aucune idée de ce que pouvais apporter l'amour. Cependant, j'avais toujours été fascinée par le changement que pouvait provoquer le sentiment amoureux. D'une personnalité effacée, il était possible de devenir des plus extravertie, l'amour donnait des ailes... Quelle belle c*nnerie. L'amour n'était-il pas avant tout un phénomène chimique? La main sur la poignée de la porte, l'ouvrant à peine, je ne faisais plus attention à ses paroles empreintes de colère. Il me fallait partir, parce que cette discussion devenait trop dure à supporter, parce que ses yeux me fuyant étaient trop durs à éviter, parce que son odeur que je vénérais emplissait mon âme, me torturant chaque minute un peu plus. J'avais voulu rester, le forcer à me pardonner, le forcer à m'aimer... Je n'avais pas vu que ma présence ne faisait que remplir la pièce d'une souffrance insoutenable, pour lui, comme pour moi. Sa présence me rendait vulnérable, sa voix me faisait tressaillir, je le voulais mien. Mais je n'avais pas le pouvoir de changer les choses, je n'avais aucun pouvoir. Peut être était-ce mieux ainsi d'ailleurs. J'osais cependant la question fatidique, celle qui n'avait cessé de tourner en mon esprit, je devais avoir une réponse. Il ne tarda pas à me la donner. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire, la vision de son visage souriant me fit perdre le soupçons de détermination rassemblé pour sortir de cette pièce.
    – Ne dit-on pas que le coeur à ses raisons que la raison ne connaît point ?
    Quelque peu déstabilisée par cette réponse... qui n'en était pas une, je fronçais les sourcils, ne pouvant dissimuler mon incompréhension. Mais alors que j'allais ouvrir la bouche pour lui répondre, il se leva et parcourra la distance nous séparant, coupant ainsi chez moi toute capacité de réponse, toutes capacités sauf peut être celle de respirer. Et encore.
    – C'est pour ça que je t'aime. Parce que tu n'as pas conscience de la personne extraordinaire que tu es. On dirait juste que... Tu es toujours toi-même. Tu es spontanée, adorable, tu n'as pas d'arrières pensées, tu es juste toi. Tu es Emalee Gilliam, la seule personne avec qui je sais que je peux être moi-même sans être jugé, qui ne fera pas ce que j'attends d'elle mais seulement ce qu'elle pense juste. La seule personne que j'ai envie de voir à tout moment, car je sais que dans n'importe quelle humeur que je sois, avec toi je me sentirais mieux. Simplement par ta présence. C'est comme ça.
    Lui fallait-il réellement me faire pleurer? Je n'arrivais pas vraiment à mesurer la porter de ses paroles, pourtant je savais pertinemment qu'elles s'imprimaient peu à peu, indélébilement en moi. J'aurais voulu les enregistrer, les écouter en boucle, les yeux fermés. Étais-je encore en vie? Ou étais-je endormie? Je n'arrivais pas à concevoir que ces paroles, prononcées par les douces lèvres de Clyde, m'étaient destinées. Étais-je censée répondre? Je n'étais pas une experte de ces moments là, et j’espérais sincèrement qu'il n'y ai pas de "code de la réponse géniale" car j'étais totalement incapable de parler, ne serait-ce que pour émettre un son. Sa main sembla se détacher du reste de son corps, alors qu'il s'approchait à nouveau, emplissant l'air de son parfum. Alors que sa main ne fit qu'effleurer les lignes de mon visage, je fermais les yeux, profitant d'un contact que j'avais tant attendu. Comment était-il possible que sa présence me rende si... bien. Alors même que nous n'avions rien réglé, alors qu'il restait encore tant de choses à dire, je ne pouvais qu'être bien et heureuse, tandis qu'il établissait un contact. S'imaginait-il l'impact qu'il pouvait avoir sur moi? Était-ce cela, l'amour? Le simple fait qu'il ne me touche provoqua une salve de frisson, traversant mon corps entier. Plus réellement sur terre, mais pas vraiment partie, j'étais comme... enivrée. Comme je devais avoir l'air bête...
    – J'aime aussi ton visage. Tes grands yeux toujours sincères. Les mimiques qui changent sans arrêt sur tes traits selon tes humeurs. Et puis, j'aime aussi ta bouche, la façon qu'elle a de s'agiter, de receler tes tics quand tu es nerveuse ou juste quand tu souris.
    Sa peau contre mes lèvres, son souffle chaud se heurtant sur ma peau morcelée par les larmes, tout était réunis pour provoquer une sorte d'état second chez moi. Alors qu'il laissait sa main parcourir mes cheveux, je ne pu retenir ma main de se mêler à celle qui pendait le long de son corps. L'espace d'un instant, je n'eu pas peur qu'il ne me rejette, qu'il ne repousse cette main. Ma main se trouva comme accueillie au creux de la sienne, sans aucune gêne, comme si elle retrouvait son chez elle, comme si ce geste, cette position, avaient tout de naturel. Plongeant mon regard chocolat dans ses yeux d'un bleu envoûtant, je ne pouvais faire autre chose que de contempler celui qui me rendait presque malade... malade d'un amour que je n'avais jusque là jamais soupçonné, jamais osé m'avouer. Là encore j'envisageais l'espace d'un instant la possibilité d'une réponse, mais tout ce que j'envisageais de dire me semblait si fade en comparaison de ses mots magnifiques.
    – J'aime tout chez toi. Il n'y a pas de personne plus attirante et sexy dans cette école pour moi à part toi. Et j'ai confiance en toi.
    Fermant les yeux, laissant de nouvelles larmes échapper à l'étreinte de mes yeux, je n'arrivais pas à rester forte face à la puissance de ses mots, face à la douceur de ses gestes. Sa confiance était sûrement mon bien le plus précieux, je mesurais, venant de Clyde, la chance que j'avais. Il n'était pas aisé pour lui de faire confiance, je le connaissais, peut être pas par coeur, mais du moins assez pour comprendre que la confiance était une chose difficile à accorder pour lui. Qu'il me fasse toujours confiance, malgré sa douleur, me toucha profondément, presque autant que le contact de ses doigts sur mes joues. Il était bien facile de s'habituer à ces contacts furtifs mais de grande importance pour moi, j'avais presque la folie de croire que nous pourrions nous retrouver, nous aimer. Le baiser qu'il déposa, non loin de mes lèvres, attisa le besoin d'étreindre sa taille, de prendre d'assaut ses lèvres, d'être blottie contre lui. Je jouais un jeu dangereux, me laissant griser par une proximité longuement attendue, par des gestes d'une tendresse infinie dont je croyais être privée pour longtemps. Mais alors qu'il se reculait, je retenais toute protestation sentant que le temps des désillusions viendrait, et qu'il dévasterait toute trace d'espoir ou de bien être. Son ersatz de sourire me conforta dans mon idée première, alors que déjà tout sourire s'effaçait de mon visage.
    – Mais j'ai aussi conscience à présent de combien une personne comme moi ne mérite pas d'être aimé d'une personne comme toi.
    Désoeuvrée, je le regardais avec l'incompréhension la plus totale. Depuis quand les rôles étaient-ils inversés? Lui ne me méritait pas? J'eu presque envie de rire à l'entente d'une déclaration aussi... incongrue. Ne sachant pas vraiment quoi comprendre, ce que pouvaient signifier ses paroles, je me contentais de froncer les sourcils, les yeux plantés au sol.
    – Finalement, c'est peut être mieux que tout ceci soit arrivé. Au moins, nous aurons pu réaliser que même si l'on s'aime, nous ne sommes pas faits pour être ensemble.
    Relevant alors les yeux soudainement, entrouvrant la bouche sous le coup du choc, je n'étais plus vraiment capable d'en entendre plus. Après ces moments de douceur, ses tendres phrases, ses déclarations, les sensations qu'il avait provoqué en moi et les sentiments qu'il avait décuplé, était-il conscient de ce qu'il affirmait? Je ne su s'il reprit la parole par la suite, trop occupée à ordonner mes pensées. J'étais emprise avec différentes réactions, différents sentiments. Quelle réaction était la plus juste? Tiraillée entre l'envie de le frapper, de lui hurler dessus, et le besoin de lui faire changer d'avis, je me contentais de fixer le sol, les larmes aux yeux, sourcils froncés, alors que l'une de mes mains, toujours autour de la poignée, était plus serrée que jamais autour du petit rond de métal. Que pouvais-je répondre à tout cela? Alors même que se profilait la fin d'un espoir, la fin de notre... relation? Comment avais-je pu être si... naïve? Il n'y avait jamais eu de relation. Que m'étais-je imaginée? Emportée dans le tourbillon de mes sentiments, comme une enfant stupide, je n'avais rien vu venir. Après avoir mit mes sens en ébullition, me demandait-il de les taire? Dans un élan de colère incontrôlée, je claquais la porte que j'avais tenue entrouverte depuis le début de son rapprochement. Ma main quitta alors la poignée, le seul soutient empêchant mon corps de sombrer.
    « Non! »
    Avec peine, je relevais les yeux, les mêlant à nouveau aux siens, avec une détermination nouvelle.
    « Tu peux me dire que je t'ai déçue, que je te dégoûte, que tu ne peux plus me regarder, même que tu ne m'aimes plus, mais certainement pas que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre. »
    A bout de souffle, je respirais profondément. Hausser la voix me demandait beaucoup d'énergie.
    « C'est trop facile, ça! »
    Essuyant les courageuses larmes, s'étant aventurées sur mes joues, d'un geste frénétique, presque désespéré, je laissais définitivement mes sentiments prendre le contrôle de mon être.
    « Moi, je sais que tu es celui que je veux, que tu sois fait pour moi, ou pas, j'en ai rien à foutre. Je t'aime, parce que tu es toi. Parce que tu es celui qui me remonte le moral d'un simple sourire, parce que quand je suis dans tes bras, j'ai l'impression d'être forte. Quand j'ai peur, lorsque je suis triste, même quand je suis heureuse, la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de le partager avec toi. Je me contre fiche du destin, ou des âmes soeurs, toutes ces conneries. »
    Posant une main sur mon front, fermant les yeux afin de rassembler mes idées, afin de ne pas tomber.
    « Si... Si tu ne veux pas être avec moi, ne prend pas la peine d'invoquer ces raisons idiotes. »
    Marchant frénétiquement, presque tournant en rond, je n'arrivais plus à m'arrêter de parler, parce que... j'avais peur.
    « Tu dis... m'aimer. Tu me fais espérer, tu me fais te désirer, pour finalement me lancer à la figure que je ne suis pas faite pour être avec toi? Non, Clyde, désolée, ça ne me suffit pas. »
    M'approchant finalement de lui, avec détermination, je laissais ma main parcourir sa joue. Sa peau était d'une douceur incroyable, ce contact m'apaisa. Établissant à nouveau un contact visuel, je laissais percevoir, sans le vouloir, mon trouble. Une envie incroyable de l'embrasser, ne serait-ce qu'une fois, peut être même la dernière fois, me prit aux tripes, me torturant alors que je m'y refusais. Je ne voulais pas me rendre les choses encore plus difficiles et douloureuses qu'elles ne l'étaient déjà. Étais-je capable de l'embrasser, puis de peut être tirer un trait sur lui?
    « Je suis désolée... »
    Que pouvais-je dire de plus? Déposant ma tête au creux de sa poitrine, je tentais de prendre mon souffle, fermant les yeux. Pourquoi fallait-il qu'il me mette dans de tels états? Comment faisait-il pour m'atteindre si profondément? Et pourquoi le laissais-je faire, chaque fois? Me reculant, m'éloignant de lui, je m'asseyais sur le lit de Keaton, épuisée.
    « Je suis censée faire quoi alors? S'il te plait, aides-moi, parce que je n'arrive plus vraiment à réfléchir. »
    Je levais les yeux vers lui
    « Qu'est-ce que tu attends de moi, Clyde? J'aimerai pouvoir te dire que tu as raison, être capable de sortir de cette pièce et de te laisser en paix pour reprendre une vie normale. J'aimerai être en mesure de te mentir en te disant que c'est pour le mieux, mais je ne peux pas. Ce n'est pas pour le mieux, et je ne peux pas être d'accord avec toi. »
Emalee Gilliam
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