Deuxième confrontation. [Paris]

par **Bonnie Becker** Lun 19 Avr - 20:33

Marchant un peu au hasard dans les couloirs, Bonnie était désorientée, pour plusieurs raisons. Suite à sa confrontation avec Demetri, elle en avait conclu qu'il valait mieux pour elle faire une croix sur lui. En effet, elle ne pouvait pas dévoiler son secret, et il était évident qu'il ne pourrait jamais savoir ce qu'elle savait, et partager ce qu'elle ressentait. Pour lui, elle n'était rien, rien sinon une nouvelle élève. Ou plutôt si, elle était quelque chose à présent. Une espèce de folle qui baragouinait un charabia incompréhensible et tentait de lui faire des avances. Si seulement il pouvait savoir... Mais même s'il connaissait la vérité, ça ne changerait pas grand chose. Il ne pouvait pas avoir les mêmes sentiments qu'elle, puisqu'il ne l'avait jamais connue. Pourtant, la Serpentard n'arrivait pas à tourner la page. Il avait eu beaucoup trop d'importance dans sa vie pour qu'elle l'oublie aussi facilement et passe à autre chose. Cette impasse la déprimait.

Et puis, il y avait eu cette histoire d'élèves venus du futur, tout comme eux. Sauf que ceux-là n'avaient pas été discrets, et s'étaient empressés de révéler aux gens tout ce qu'ils savaient sur eux. Ainsi, Bonnie avait appris qu'elle entretenait toujours une liaison avec Carter, qu'elle avait eu un fils - peut-être de lui - et que ce dernier avait hérité de sa malédiction, tout comme celui d'Adam. Elle avait également appris qu'elle serait mariée avec Demetri, et ça l'avait rassurée, mais seulement en partie. Parce que si elle était avec Carter, ça signifiait qu'elle trompait Demetri, et qu'elle n'était donc vraisemblablement pas aussi amoureuse qu'elle n'avait pu l'être dans son futur. Toutefois, ça signifiait bien un rapprochement entre eux deux, ce qui était un point positif. Mais ce que Bonnie retenait principalement de tout ça, c'est qu'elle était visiblement bloquée dans le passé, et que leur mission avait échoué. En 2027, Clyde Andrews devrait être Ministre de la Magie.

Montant les escaliers, la Serpentard pensait peut-être aller retrouver Mason, ou bien Adam, quelqu'un à qui elle pourrait se confier et qui comprendrait ce qu'elle ressentait. Mais était-ce vraiment possible ? Tout d'abord, même s'ils étaient tous condamnés au même titre qu'elle, aucun d'eux n'était à sa place, aucun d'eux n'avait eu une liaison avec quelqu'un dans le futur qu'il aurait retrouvé ici. Ensuite, ils n'auraient peut-être pas envie de l'écouter. Comme d'habitude, elle était un peu la pestiférée du groupe, et personne ne la prenait au sérieux, personne n'imaginait qu'elle pût avoir des sentiments autres que la haine ou le mépris. Ils se trompaient vraiment sur toute la ligne. De toute façon, pouvait-elle vraiment se confier à eux ? Si elle leur racontait ce qu'elle avait tenté de faire avec Demetri, elle se ferait certainement sermonner pour en avoir trop dit, et parce qu'elle faisait passer ses sentiments avant la mission. Garden faisait pourtant toujours ce genre de chose, mais elle, elle avait le droit, bien sûr, parce qu'elle était un petit ange à qui on ne pouvait rien refuser. Bonnie, c'était le démon.

Petit à petit, elle commençait à se dire que ce n'était pas une bonne idée d'aller trouver l'un de ses deux homologues. Elle s'arrêta au premier étage, celui de la bibliothèque. Subitement, il lui vint l'idée de se renseigner sur la manipulation du temps. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé dès le début ? Peut-être trouverait-elle des informations pour l'aider à gérer cette situation. D'autres sorciers avaient déjà dû tenter cette expérience, si elle trouvait des témoignages, ce pouvait être intéressant. Elle se rappela avoir déjà appris que certains étaient devenus fous en rencontrant leur propre personne lors d'un voyage dans le temps. Mais ça ne pouvait pas être le cas, c'était donc à exclure. Ce qu'elle voulait, c'était savoir s'il existait un moyen d'annuler tout ça, de revenir dans le futur même si les choses avaient changé. Elle n'allait peut-être rien trouver de pertinent dans les livres, mais ça valait toujours le coup d'essayer. Cependant, alors qu'elle se dirigeait d'un pas ferme vers la bibliothèque, elle tomba nez-à-nez avec quelqu'un qu'elle ne connaissait que trop bien.

Le regard suspicieux, elle observa le Serpentard qui se tenait devant elle. Elle se souvint alors des allusions qu'avait faites Demetri. Une histoire de marché passé avec lui. Paris était également au courant pour la sœur de Demetri. Finalement, il semblait être plus proche de lui qu'elle ne l'aurait pensé. Cette pensée l'amena directement à Zane, et à l'hypothèse qu'elle avait pu avoir à un moment. Le Gryffondor était-il le futur suicidé qu'elle recherchait ? Elle se rappela également de l'élève du futur qui ressemblait fortement à Paris et prétendait être le fils d'Adam. Voilà une bien étrange coïncidence... D'ailleurs, ce même garçon avait prononcé le nom "Montgomery" dans son discours. Visiblement, c'était l'un des deux frères qui avaient envoyé ces jeunes dans le futur, et ça ressemblait bien au Serpentard de faire ce genre de choses. Tant d'éléments qui lui donnaient envie d'avoir une sérieuse discussion avec le jeune homme. Elle lui adressa un demi-sourire.

Paris... Tu tombes bien, il faut qu'on parle.

Ni une ni deux, elle ouvrit la porte de la première pièce qu'elle trouva et l'entraîna à l'intérieur. Elle ferma la porte derrière eux et le coinça contre celle-ci. Réalisant qu'elle se trouvait bien trop proche de lui et que leur position était équivoque, elle recula brusquement et lui lança un regard noir.

Ne rêve pas. Ce genre de chose n'arrivera jamais.

Leur dernière confrontation avait été quelque peu... musclée, et elle en avait gardé un souvenir amer. Il l'avait maltraitée sans raison. Pourtant, à la base, le plan de la jeune fille avait été tout autre. Elle avait même eu l'intention de le séduire pour en apprendre plus sur Zane et vérifier son hypothèse. Elle était également curieuse de la relation qui les liait. Comme le jeune homme n'était pas déplaisant à regarder - si l'on exceptait son nez -, et plutôt son type, elle aurait pu joindre l'utile à l'agréable. Et puis, elle avait eu envie d'énerver Sadie, sachant qu'elle était un peu la protégée de Paris. A présent, elle ne pouvait plus se permettre ça, ayant bien conscience que la Serpentard s'empresserait de tout rapporter à Carter. Une véritable peste. Toujours était-il que Bonnie ne portait pas vraiment Paris dans son cœur et n'avait pas l'intention de se montrer tendre avec lui.

Je veux savoir ce que c'est que cette histoire de marché avec Demetri, et si ça me concerne. Comment tu es au courant pour sa sœur ? Et pourquoi m'accuse-t-il d'être ta complice dans... je ne sais quoi ? Par ta faute, il me déteste maintenant !

Elle avait presque les larmes aux yeux en parlant. Après tout, c'était de Demetri qu'il s'agissait, et cet idiot, même sans le vouloir, avait tout gâché. Tout à son envie de s'expliquer avec le Serpentard, elle n'avait pas regardé le contenu de la pièce dans laquelle ils se trouvaient, et n'avait même pas remarqué la grande psyché qui trônait en son centre. Et pour cause, elle lui tournait le dos, faisant face au jeune homme qui, lui, devait certainement y avoir prêté attention.

par **Paris Montgomery** Sam 22 Mai - 23:53

Couché sur son lit, Paris contemplait la tenture de son lit à baldaquin qui s’étendait tout autour de lui. L’étoffe opaque au touché doux et soyeux le dissimulait des yeux de ses camarades de chambrée. Le mot camarade n’était pas forcément adapté à la situation, étant donné les tensions existant entre ces protagonistes de sixième année. Le joueur de Quidditch préférait ne pas trop avoir à faire aux autres, sauf peut être Whitley et Danes avec qui les relations n’étaient pas encore trop conflictuelles. Berlioz quand à lui, Paris n’avait jamais eu de problèmes avec lui. Concernant les autres on ne pouvait pas en dire autant. Raynolds était le « petit ami » de son idiot de frère… Dire que c’était grâce à lui que les deux jeunes hommes sortaient ensemble à présent. Le regard de Paris se figea, une certaine expression de dégoût se dessinant sur son visage. Après il y avait Killam, le camé du dortoir. Ce type, Paris ne l’appréciait pas, il ne pouvait pas l’encadrer. Non pas parce qu’ils avaient pu s’embrouiller ou quoi que ce soit, seulement parce que les drogués de son espèce n’avait aucune gratitude à recevoir d’un gars aussi élégant et endimanché que Paris Montgomery. Enfin concernant Cullen, là c’était plus de la méfiance qu’accordait Paris à son égard. Il n’avait pas fallu longtemps au Serpentard pour remarquer les regards insistant que son camarade pouvait lui jeter. Plusieurs fois il l’avait soupçonné de le mater, ce qui commençait à agacer de plus en plus le capitaine de l’équipe de Serpentard. Alors entre le compagnon de son frangin tant détesté, un rockeur toxico et une espèce de pervers… Paris n’était plus vraiment à sa place dans ce dortoir de tarés.

En parlant de tarés, les derniers évènements du château avaient été très mouvementés avec l’arrivée soudaine de voyageurs du futur. Le plus troublant était que, Paris était plus ou moins responsable de leur venue. Apparemment c’était lui, qui vingt cinq ans plus tard, avait attelé ces jeunes élèves à ce périple, leur donnant plusieurs directives. Cela avait foutu une pagaille monstre dans tout Poudlard, chacun apprenant avec précision ou non quelques éléments de son futur. Paris n’avait pas été si traumatisé que ça, comparé à d’autres, pourtant depuis ce jour bons nombres de questions tournoyaient sans cesse dans son esprit. Il avait du mal à avaler le fait qu’il est lui même envoyé des gosses se balader de plus de deux décennies en arrière pour entendre dire qu’il devait sauver son frère… Raquel Torres, la belle et séduisante Gryffondor l’ayant tué vingt cinq ans plus tard. A vrai dire, il ne savait plus quoi penser. Cette haine pour son frère était tellement présente qu’il était inconcevable qu’il ait pu faire une telle chose. Tenter de venger la mort de Zane… Paris soupira bruyamment, tout ceci lui donnait des migraines. Il ne faisait que penser à ça, tout le temps. La guerre qui s’était peu à peu amplifiée entre lui et son frère depuis tant d’année était trop ancrée dans sa tête, l’empêchant de tout élan de bienséance envers son frère. C’était impossible…

Le Serpentard se redressa, la chevelure décoiffée par ce moment allongé sur son lit. Il passa sa main sur son visage et bailla silencieusement. Le dortoir semblait calme, il fit son apparition de derrière les grands rideaux verts avant de rechausser ses belles chaussures en cuir noir. Il avait besoin de marcher, de s’évader un peu. Malgré le fait que cette histoire avec son frère l’agaçait, une autre chose lui tracassait l’esprit. Cette Serdaigle du nom de Tabatah Jenning. Elle avait demandé à ce gars qui ressemblait tellement à Paris, s’il était son fils. Il n’était que son petit fils… Du moins c’est ce que Paris avait compris, mais il avait entendu autre chose… Cette garce était enceinte, c’était clair. Cette affreuse nouvelle l’avait rendu complètement fou, depuis il cherchait un moyen de mettre la main sur elle. Sans succès pour le moment.

Paris sortit du dortoir, ignorant totalement Killam qui flânait sur son lit. Il quitta la salle commune des verts et argents pour se retrouver dans les cachots. Il avança avec rapidité jusqu’au gigantesque hall de l’école pour gravir les escaliers menant au premier étage. Il passa devant la bibliothèque, la salle des Trophées avant de disparaître au recoin d’un couloir menant vers les toilettes désaffectées. Il ne connaissait pas vraiment l’endroit, il avançait cherchant une salle pour s’isoler, il voulait s’entraîner à jeter les derniers sorts qu’il avait appris. Il oublierait peut être toutes ces histoires. Mais alors qu’il arpentait toujours les couloirs, il se retrouva face à face avec une jeune femme de sa maison, Bonnie Becker. Elle lui lança un sourire timide avant d’entamer la conversation.

« Paris... Tu tombes bien, il faut qu'on parle. »
Parler ? De quoi ? Le jeune homme n’avait pas franchement envie de bavarder à cet instant précis. Mais il n’eut pas le temps de broncher qu’il fut entraîné par la jolie Serpentard dans une salle non loin d’eux. Elle pénétra dans la pièce fermant la porte et bloquant Paris contre celle ci. Le Serpentard ne pu s’empêcher de poser ses mains sur les hanches de Bonnie et un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres. La jeune femme s’écarta immédiatement…

« Ne rêve pas. Ce genre de chose n'arrivera jamais. »
Paris resta adossé contre la porte, il ne fut pas étonné de la réaction de Bonnie. Il savait très bien qu’elle ne lui aurait jamais sauté dessus ainsi pour passer un bon moment… Le Serpentard eut tout de même quelques regrets, il n’aurait pas été contre, bien au contraire…

« C’est bien dommage d’ailleurs... »
Sourire aux lèvres, il fixait Bonnie dans les yeux attendant de savoir quelle était la raison de cette soudaine interpellation. Il croisa les bras, et resta là à observer la belle brune. Mais il déchanta vite fait lorsqu’elle se remit à parler, espérant toute autre chose.

« Je veux savoir ce que c'est que cette histoire de marché avec Demetri, et si ça me concerne. Comment tu es au courant pour sa sœur ? Et pourquoi m'accuse-t-il d'être ta complice dans... je ne sais quoi ? Par ta faute, il me déteste maintenant ! »
Un marché ? Demetri ? Sa sœur ? Complice ? Oula… C’était trop de choses d’un coup pour le Serpentard. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Pour ce qui était du marché, ça oui il savait très bien ce que c’était… D’ailleurs il regrettait depuis, étant donné que tout ceci s’était retourné contre lui. Cependant il ignorait totalement l’existence d’une quelconque sœur, jamais Demetri ou qui que ce soit d’autre n’avait évoqué cela. Toute cette histoire était un malentendu, Montgomery en était certain. Il se redressa et s’approcha de Bonnie qui semblait complètement bouleversée par tout ça.

« On se calme Becker ! Je ne sais pas ce que Raynolds a pu te raconter au sujet de tout ça mais il y a des choses que j’aimerai mettre au point. Tout d’abord oui, nous avions un marché en début d’année. Je voulais qu’il séduise Zane, mon frère, pour qu’il tombe amoureux de lui. Une fois la confiance établie il devait le quitter soudainement pour le briser, le détruire… Bref tu vois ce que j'veux dire. Et en échange de sa réussite je lui accordais un moment privilégié à mes côtés. Mais il n’y a rien eu au final, puisque cet idiot est réellement tombé sous le charme de mon crétin de frère ! »
Il regrettait déjà de lui avoir dit tout ça… Cela remettait vraiment en cause son plan tombé royalement à l’eau, un véritable échec. Il ignorait aussi que cela puisse affecter la jeune femme par la même occasion. Elle paraissait vraiment attachée à Demetri, et apprendre tout ça n’allait pas être très réjouissant. Tant pis, c’était trop tard.

« Ensuite je te l’assure, j’ignore tout concernant la sœur de Raynolds, je n’ai jamais entendu parler d’elle. Je serais incapable de te dire son prénom ou quoi que ce soit sur elle. Et je n’ai pas eu à faire à lui depuis un moment… Je n’ai rien fait, tu te trompes de cible Becker… »
De l’agacement avait repris possession de Paris, il ne supportait pas qu’on l’accuse à tord. Il était vrai qu’il pouvait être impliqué dans beaucoup de choses mais pour une fois il n’avait rien fait et il comptait bien le faire comprendre à la jeune femme. Alors qu’il attendait une réponse de la part de Bonnie, il releva la tête et observa la pièce dans laquelle ils se trouvaient, elle était vide à part un magnifique et gigantesque miroir posté en son milieu. Il regarda son reflet un instant, mais quelque chose d’étrange se passa… Perplexe il resta fixer l’immense glace, l’image qu’elle renvoyait n’était pas semblable aux autres. C’était invraisemblable…

par **Bonnie Becker** Lun 24 Mai - 20:51

Paris la regardait comme si tout ce qu'elle débitait était incompréhensible pour lui. Il était vrai qu'elle avait sorti des phrases en vrac, sans lien apparent entre elles, et de façon affolée. Le Serpentard se rapprocha d'elle, et elle leva les yeux sur lui avec l'espoir qu'il apporterait tout de même des réponses à ses interrogations.

On se calme Becker ! Je ne sais pas ce que Raynolds a pu te raconter au sujet de tout ça mais il y a des choses que j’aimerai mettre au point. Tout d’abord oui, nous avions un marché en début d’année. Je voulais qu’il séduise Zane, mon frère, pour qu’il tombe amoureux de lui. Une fois la confiance établie il devait le quitter soudainement pour le briser, le détruire… Bref tu vois ce que j'veux dire. Et en échange de sa réussite je lui accordais un moment privilégié à mes côtés. Mais il n’y a rien eu au final, puisque cet idiot est réellement tombé sous le charme de mon crétin de frère !

Bonnie n'en croyait pas ses oreilles. Si Demetri et Zane était ensemble aujourd'hui, c'était à cause de Paris ? Ça c'était un scoop, et pas des moindres... Jamais elle n'aurait pu se douter que le frère ennemi eût pu être responsable de tout ça, même en imaginant un plan machiavélique de sa part. D'autant que tout ça confirmait ses soupçons : le petit ami du Serpentard était bien Zane Montgomery. Finalement, c'était à Paris qu'elle devait en vouloir... Sauf qu'il n'avait pas pensé que les deux jeunes gens tomberaient amoureux. Il avait simplement voulu faire souffrir son frère. Pourquoi avait-il fallu qu'il utilise Demetri comme cobaye ? Tout ça semblait totalement injuste aux yeux de Bonnie. Mais, en même temps, si le passé n'était pas ce qu'il était, le futur ne le serait pas non plus. Seulement, il allait tout de même bien falloir que le couple se sépare à un moment ou à un autre, sans quoi ils risquaient de passer leur vie ensemble, et elle ne pouvait pas s'y résoudre. Certes, le futur de 2027 lui promettait un mariage avec Demetri, mais il était resté trop longtemps avec Zane pour l'oublier. Cette solution ne convenait pas à Bonnie.

Ensuite je te l’assure, j’ignore tout concernant la sœur de Raynolds, je n’ai jamais entendu parler d’elle. Je serais incapable de te dire son prénom ou quoi que ce soit sur elle. Et je n’ai pas eu à faire à lui depuis un moment… Je n’ai rien fait, tu te trompes de cible Becker…

La Serpentard se pinça les lèvres. Si ce n'était pas lui, alors qui était au courant pour sa sœur ? Devait-elle mener son enquête ou passer outre ? Maintenant qu'elle connaissait le marché passé entre Demetri et Paris, elle penchait pour la seconde option. Cette histoire de photo lui paraissait bien dérisoire à côté de ça. Elle n'arrivait toujours pas à réaliser que tout ça tenait à aussi peu de choses. Bouche-bée, elle ne trouvait même pas de mot pour répondre. Devait-elle lui dire qu'elle lui en voulait d'avoir lancé tout ça ? Ça ne servirait pas à grand chose de toute façon. En fait, elle ne voyait rien à ajouter... Il lui avait répondu de la façon la plus honnête possible. Si elle avait su que cela aurait été aussi facile, elle n'aurait pas pris la peine de l'entraîner dans cette salle. Elle leva les yeux sur le Serpentard et réalisa qu'il observait avec curiosité un point fixe derrière elle. Elle se retourna, et remarqua à son tour le miroir qui trônait au centre de la pièce. Il y avait quelque chose de bizarre avec cette psyché. Son reflet n'était pas juste. Elle s'approcha, intriguée, et poussa un cri en apercevant son propre reflet. A ses côtés se tenait Demetri. Mais pas le Demetri de 2002, non, celui qui était représenté là était plus âgé. Il s'agissait bel et bien de son ex-amant. Elle tourna la tête dans la direction où il devait se situer, mais il n'y avait rien. Quel était ce prodige ?

Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi je vois Demetri à côté de moi ? Qu'est-ce que c'est que ce miroir ?

Elle se tourna vers Paris dans l'espoir d'avoir des réponses, mais il n'en savait vraisemblablement pas plus qu'elle. Elle lui prit le bras pour l'amener devant le miroir.

Est-ce que toi aussi tu vois Demetri à côté de toi ?

Elle observa encore le reflet. Bien que Paris fût juste devant, il n'y apparaissait pas. Elle ne voyait qu'elle et Demetri à ses côtés. Elle remarqua alors qu'il avait passé son bras autour de son épaule, or, elle ne sentait rien. Il vit aussi qu'il la couvait du regard. A bien y réfléchir, c'était son rêve du moment. Retrouver l'homme qu'elle avait tant aimé. Son désir le plus cher était de revenir au moment où ils étaient ensemble tous les deux. Sans doute les meilleurs mois de sa vie. Elle sentit un élan de désespoir l'envahir. Elle savait qu'elle ne retrouverait jamais ça, pour la bonne et simple raison qu'elle était coincée dans ce passé. En revanche, il y avait toujours une possibilité pour que ça arrive plus tard et, plus que jamais, elle voulait tout faire pour, quitte à faire en sorte qu'ils se séparent. Pour ça, il lui fallait un plan. Les yeux toujours fixés sur le miroir, elle réfléchit. Agir seule, c'était difficile, et le seul allié qui se profilait à l'horizon, c'était Paris. Elle ne le connaissait pas énormément, mais il n'avait certainement pas envie de voir son frère heureux en couple, avec un homme qui plus était. Elle pouvait donc sans doute compter sur lui pour l'aider dans ses desseins. Mais avant de réfléchir à un plan particulier, il fallait déjà qu'elle sollicite son aide, même si cette idée ne l'enchantait pas franchement.

Paris... Je crois que tu peux m'être utile. Je veux séparer ton frère et son petit copain. Je sais que jusqu'à présent, je n'ai rien fait pour que tu aies envie de m'aider, mais ça peut s'arranger... J'ai vraiment besoin de toi, alors je suis prête à faire des concessions. Est-ce que tu es... partant ?

Elle se mordilla la lèvre inférieure, ce qui témoignait de sa nervosité. Elle n'avait pas vraiment envie d'avoir une dette envers Paris, mais elle était tellement obsédée par son avenir avec Demetri qu'elle se moquait presque des conséquences. Avoir Dem, c'était bien plus important.

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