The Time-Turner
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Laisse toi aller, mon ange. raquel.

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Laisse toi aller, mon ange. raquel. Empty Laisse toi aller, mon ange. raquel.

Message par Invité Ven 6 Nov - 13:26




raquel & sugar

laisse toi aller, mon ange.



    Une. Deux. Trois secondes. La cloche retentie, le cours se termine. Dans une lenteur lancinante et monotone, Sugar rangeait doucement ses affaires dans sa sacoche en cuir usé. Tous les jours c’était la même chose. Il fallait se lever, prendre sa douche, aller dans la grande salle prendre son petit déjeuner, puis à part durant quelques courtes pauses, il fallait passer le reste de sa journée dans des salles de classes. Cela était d’un tel ennui. Alors qu’il fourrait pêle-mêle plumes abîmées, bout de parchemins froissés et pots d’encre soigneusement fermés, il pensait à ce qu’il pourrait faire maintenant. Le cours qui venait de s’achever était le dernier qu’il avait de la journée, ainsi le reste du temps était pour lui, à faire ce dont il avait envie. Avec une logique implacable mêlé d’un peu d’autonomie, de sérieux et de sagesse, il serait parti à la bibliothèque pour faire ses devoirs, mais Sugar n’avait rien de cela. Ce n’est tout de même pas parce qu’il était studieux qu’il avait redoublé. Sortant de la salle de cours, il réfléchissa un instant à ce qu’il pourrait faire et la réponse lui était tout de suite apparue, comme une sorte d’illumination. Son illumination. Raquel. Elle était pour lui, la femme la plus attirante qu’il n’avait jamais rencontré, et avait alors été ravie lorsqu’elle était devenue l’amante de pratiquement toutes ses nuits. Seulement depuis un certain temps ils s’étaient éloignés l’un de l’autre… Enfin, Raquel avait pris ses distances vis-à-vis du diable. Pourquoi ? C’était une question à laquelle Sugar n’avait pas encore de réponse.

    Prenant une cigarette dans un paquet au fond de son sac, il la cala entre ses lèvres, alors qu’il traversait le hall d’entrée. Il ne savait pas encore vraiment ou pouvait se trouver Raquel, mais avec un peu de chance, il finirait par la croiser. Allumant le bout de la cigarette à l’aide d’un briquet moldu, il tira une première fois dessus. Une sensation étrange et très agréable s’empara alors de tout son être. Il se sentait comme libre, retiré de tous poids, mais cette sensation n’était pas suffisante. Non. Rien ne valait ce qu’il ressentait ne serait ce que lorsqu’il posait son regard sombre sur la silhouette de Raquel Torres. Continuant sa marche dans le parc, il croisa plusieurs Gryffondor avec qui il l’avait déjà vu parler à l’occasion. Ils devaient donc en toute logique être ensemble en classe et dans ce cas là Raquel non plus n’avait plus cours. Sourire satisfait sur le visage, il s’approcha doucement de deux blondes de Gryffondor.

      « Bonjour mesdemoiselles. »
      « Oh… Sugar ! Bonjour. »
      « Dis moi ma belle, tu sais ou est ce que je pourrai trouver Raquel ? »
      « Raquel… Euh, oui. Elle est au terrain de Quidditch. »

    Esquissant un dernier sourire qu’il crut fatale pour les deux Gryffondor, il tourna alors les talons prenant la direction du terrain de Quidditch. C’était tout à fait le style de Raquel de se trouver aussi loin de lui lorsqu’il la cherchait, mais d’un autre côté il n’y avait pas encore d’entraînement, et c’était donc un endroit parfait pour être seuls. Il ne pouvait s’empêcher de retirer ce sourire satisfait de son visage, ce qui lui donnait un air légèrement effrayant tout en étant attractif au possible. Il se demandait bien pourquoi Raquel ne lui donnait plus de nouvelles, ce n’était pas dans son habitude. Il n’y avait que deux solutions possibles et envisageables. Soit elle avait jeté son dévolu sur un autre homme et elle avait le droit. Jamais, dans leur accord ils n’avaient parlé de sentiments entre eux, ou bien du fait qu’il fallait être célibataire… Toutefois si c’était vraiment cela, Sugar ressentait quand même une pointe de jalousie inexplicable qui lui donnait envie de récupérer son amante pour lui tout seul. Mais si ce n’était pas cela, c’était alors qu’elle se sentait mal à l’aise depuis qu’il l’avait poussé à bout et qu’elle avait finit par se confier à lui. Si c’était cela, c’était une réaction enfantine qu’avait là Raquel. Mais comment être sûr ? Il n’y avait qu’un moyen pour cela, voir Raquel. D’ailleurs, il approchait doucement du terrain de Quidditch, bien tôt il serait capable d’apercevoir au loin la silhouette de l’hispanique.

    Allumant une nouvelle cigarette, quelques secondes plus tard il la voyait. Elle se tenait là au milieu du terrain, ses longs cheveux noirs détachés qui flottaient au gré du vent. Ses courbes généreuses appelaient Sugar pour qu’il vienne caresser chaque centimètre de sa peau, embrasser chaque partie de son corps. Cependant, il resta froid et implacable. Il ne fallait en aucun cas qu’elle voit qu’il avait du mal à garder son calmer, à contrôler ses pulsions et ses envies à la vue de son corps si attirant. Lorsqu’il ne fut plus qu’à un ou deux mètres de la belle Gryffondor, il se racla la gorge pour l’inciter à se retourner et lorsque leurs regards se croisèrent, il lui adressa un sourire charmeur.

      « Bella, je me demandais bien ou tu étais. »

    Il avança alors encore de quelques pas, juste pour se sentir plus proche du corps de la Gryffondor. Il savait très bien qu’elle l’évitait, mais la raison de cet éloignement restait un mystère aux yeux du beau ténébreux. Une, deux, trois, et sa main s’avançait pour se perdre dans la chevelure sauvage de l’hispanique.

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Laisse toi aller, mon ange. raquel. Empty Re: Laisse toi aller, mon ange. raquel.

Message par Invité Dim 8 Nov - 7:53




« Watcha say ? Mmm that you only meant well ;
Well of course you did. Cause when the roof cave in and the truth came out
I just didn't know what to do
»


    « Est-ce que tu l'as vu récemment ?
    - Non. Pas depuis... »

    Des semaines. Ou des mois entiers peut-être, pour ce qu'elle en savait. Raquel ferma les yeux pour profiter d'une brise légère, frissonnant légèrement sous la morsure trop fraiche du vent. Les jours s'égrenaient à toute vitesse, et la fin de l'été, déjà, annonçait l'arrivée de l'automne. Les feuillages denses ne rougeoyaient pas encore, lors de son dernier tête à tête avec Sugar Miller. Elle était incapable de mettre un chiffre sur ce temps écoulé. Tout comme elle ne savait plus depuis longtemps comment tout avait commencé entre eux. C'était comme si ses souvenirs ne contenaient pas d'avant lui. Comme si remonter à cette époque quasi ancestrale où il n'avait aucune place dans sa vie, était trop aberrant pour s'avérer possible. Elle ne savait plus lequel d'entre eux avait initié leurs rencontres. Cependant, elle était certaine d'avoir contribué avec plaisir à les renouveler, encore et encore, jusqu'à en faire l'un des points culminants de leurs habitudes personnels.

    Sugar, c'était ce type qui lui remuait les entrailles, qui la faisait se sentir forte, et terriblement vulnérable à la fois. C'était ces bras aux creux desquels elle aimait à se perdre ; ce vertige de sensations et d'émotion, qui menaçait d'engloutir la moindre parcelle de sa raison. C'était ce regard brûlant d'envie qui lui enflammait les sens, venait à bout de toutes ses réticences, et la laissait pantoise. Il était à ses yeux l'incarnation de ses plus profonds désirs ; la source d'un plaisir à l'état pur. Il n'avait jamais été question, entre eux d'eux, que de corps intimement enlacés et d'étreintes impudiques. Les sentiments n'étaient pas de mise – pas plus que les discussions stériles, les questions inutiles. Rien d'un plus qu'un jeu dont les règles, fixées tacitement dès le départ, leur convenait parfaitement à chacun. Et il l'animait ; réellement. Avec plus de succès qu'aucun autre avant lui.
    Il détenait ce pouvoir sur elle qui, jusque là, ne l'avait nullement dérangée – bien au contraire –, et en usait avec une assurance experte, pour leur délice à tout deux. Sans attache. Sans astreintes. Et sans promesse autre que celle d'un plaisir inaltérable et sans fin. Il était à elle, autant qu'elle était à lui, parce qu'il était le partenaire de nombre de ses nuits, et que s'en passer maintenant qu'elle l'avait connu lui semblait inconcevable. Elle se targuait cependant de conserver son indépendance. Parce que rien de concret ne les liait l'un à l'autre ; encore moins l'enchaînement que représentait l'exclusivité. Au final, elle n'en savait pas tant de lui : le passé de Sugar demeurait un mystère convoité par bien d'autres. Réciproquement elle se refusait à mentionner le sien, gardant enfouis au fond d'elle ces secrets inavouables. Et pourtant...
    Pourtant. Si Raquel n'avait jamais songé à un après lui, elle avait été contrainte d'y faire face. Toute trace de sourire se fana sur ses lèvres lorsqu'elle repensa à l'élément déclencheur. Ce « trop », qui avait abouti sur un désir d'oubli qu'elle était encore incapable de lui imposer clairement. Leurs rencontres étaient faites de silences ; mais Sugar était parvenu à cerner, dans les grandes lignes, la part honteuse de ce qu'elle était – malgré elle. Et il l'avait poussée à avouer. À se confier, alors même qu'elle ne l'avait jamais fait pour personne. Aujourd'hui encore, elle peinait à croire qu'elle s'était dévoilée de cette façon. Il avait su y faire, et sa volonté farouche, implacable, était venue à bout de dix-neuf années de conditionnement, et de silences.

    La jeune femme baissa les yeux sur ses mains tremblantes. Dans son esprit se bousculait une multitude de questions et de doutes, auxquels elle refusait de donner suite. Depuis ce soir là, qui l'avait plus ébranlée encore qu'elle n'aurait pu le croire, elle avait été incapable de faire de nouveau face à Sugar. Si elle ne s'attendait pas à un jugement ou des critiques de sa part, elle avait grandit dans la certitude que son passé était un talon d'Achille, dont n'importe qui d'un peu manipulateur saurait profiter à son avantage. Et Sugar... eh bien, il était encore plus que ça. Ce qu'elle appréhendait, c'était cette possibilité d'être rabaissée au rang de marionnette entre ses mains. Merlin, qu'elle détestait se sentir si vulnérable ! Elle ne s'était jamais sentie aussi exposée qu'à présent... et c'était la raison précise pour laquelle elle s'éloignait inexorablement de lui.

    Mais il y en avait une autre encore. Une, qu'elle savait ne pas représenter un argument de poids étant donné sa nature. Zane Mongtmery. Depuis qu'elle sortait avec lui, elle s'était efforcée de lui rester fidèle, oubliant les bras de ses anciens amants pour ne plus froisser que ses draps. L'attachement qu'elle ressentait pour ce jeune homme brisé était sincère – elle en était persuadée –, et alors même qu'elle n'avait auparavant jamais tenté, ou même souhaité, de mettre en suspend le fascinant jeu instauré entre Sugar et elle, le Serpentard lui apparaissait désormais comme une menace pour son couple déjà fragile. Elle n'était que trop consciente que céder une fois équivalait à replonger. Et cela, jamais Zane ne le lui pardonnerait.

    Un mouvement à ses côtés la tira de ses réflexions, et elle reporta son attention sur sa camarade, qui s'étiraient paresseusement à ses côtés, avant de finalement se redresser.

    « Il serait peut-être plus facile de remettre les choses au point une fois pour toutes, non ?
    - Non. »

    Tant qu'elle pouvait l'éviter, elle le ferait. Qui affirmait que les Gryffondors étaient courageux en toutes occasions ?

    « Soit. Je vais rentrer. Est-ce que tu viens ou... ? »

    D'un signe de tête, Raquel exigea ne l'attende pas. Elle venait de se souvenir qu'à cette heure, son tourmenteur venait probablement de finir son dernier court... Et le croiser dans les couloirs ne la tentait pas plus cette fois que les précédentes. Elle descendit pourtant les gradins pour rejoindre le terrain de Quidditch. Vide de ses joueurs et des supporters bruyants qui le peuplaient en temps de matchs, il semblait étrangement silencieux. Silence, qu'un raclement de gorge vint finalement troubler. Sur la défensive, Raquel se retourna vers l'impromptu... et se figea en reconnaissant celui qui hantait ses pensées depuis de bien trop longtemps, et dû lutter contre elle-même pour ne pas détourner le regard. En dépit de son malaise, elle n'avait aucune envie de se montrer faible face à lui. Mais comme toujours, le sourire charmeur de Sugar fit mouche, et elle se mordit la lèvre pour s'empêcher d'y goûter.

    « Bella, je me demandais bien ou tu étais. 
    Relativement occupée, disons. Comme tu peux t'en douter Darling », murmura-t-elle pour toute réponse.

    Il abolit en quelques pas la distance qui les déparait encore, et sa main retrouva avec un naturel étonnant cette place qui lui revenait de droit. Les doigts perdus entre ses mèches sombres, le corps à quelques centimètre du siens, et son souffle se mêlant à celui qui lui échappait. Comme tu peux t'en douter. L'unique sous-entendu de cette phrase tenait du fait qu'il ne pouvait que se douter qu'il ne s'agissait pas là d'une explication. J'étais occupée. Quelle piètre excuse pour ne pas avouer ce qu'ils savaient tout les deux : elle l'évitait. Sciemment. Un retranchement indigne d'elle. Retenant cette fausse assurance qui tentait déjà de lui échapper de nouveau, elle reprit finalement la parole, tentant de dévier le sujet.
    « Dois-je en conclure que tu m'aies cherchée ? Si je l'avais su, peut-être aurais-je eu plus de raison de me laisser trouver, beau brun. »

    Foutaises. Raquel ne doutait pas qu'il n'en serait pas dupe, et comprendrait qu'elle cherchait à éloigner le moment des règlements de comptes. Mais alors que la proximité établie entre eux se répercutait bruyamment au niveau de son coeur et en accélérait les battements, sa raison, elle, jouait encore son rôle de guide. Elle n'oubliait pas les raisons de son éloignement, et malgré ses dires, son comportement était la preuve que quelque chose clochait. Il était là, à portée de ses mains toujours avides de lui. Et elle demeurait désespérément passive, trop occupée à le fouiller de son regard inquisiteur pour songer à réadopter ses habitudes. Elle cherchait cette information manquante : ses intentions par rapport à ce qu'il lui avait arraché. Moqueries ? Chantage ? Qu'importait à présent. Puisqu'ils en étaient là, et que ses efforts pour échapper à cet instant se soldait à un échec, la Gryffondor préférait encore savoir à quoi elle devrait désormais s'en tenir avec lui.

    « Mais puisque nous nous retrouvons finalement face à face... je serais curieuse de savoir ce qui t'emmènes jusqu'à moi. »

    Elle savait être celle qui devait fournir des explications – mais se faisait la première à en réclamer. C'était bien lui, de la forcer à quitter ses retranchements et parvenir à la retrouver, même alors qu'elle s'éloignait autant de lui que possible.

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Laisse toi aller, mon ange. raquel. Empty Re: Laisse toi aller, mon ange. raquel.

Message par Invité Dim 8 Nov - 16:00




    Raquel Torres. Qu’elle était belle. Ce petit bout de femme n’était à la fois rien et tout dans la vie du Serpentard, et bien des personnes se posaient des questions. Cependant, ne sachant pas y répondre lui-même, Sugar avait finit par abandonner l’envie de trouver des réponses. Maintenant à quelques centimètres à peine d’elle, il avait établit le contact en passant ses longs doigts fins dans sa chevelure d’un noir corbeau. Il était difficile de résister, et le jeune homme n’avait qu’une envie : L’emprisonner dans ses bras. Qu’elle soit sa prisonnière pour le reste de sa vie. Mensonges. D’un autre côté, il savait que même cette envie, étrange et inattendue le submergeait, il finirait par se lasser au bout d’un certain temps. C’était à prévoir. Cependant, Miller décida de laisser la jeune femme parler, prendre les devants. Après tout, par merlin, c’est elle qui l’évitait depuis des semaines, des mois, qu’importe… Depuis bien trop longtemps au goût du brun. Les billes noirs de son regard se posèrent sur les mêmes que possédait Raquel, avec peut être un peu plus de chaleur, d’humanité soit. Mais au final, il n’y avait pas grand changement, et c’est cela qu’aimait Sugar. Raquel, était son double, son lui au féminin.

      « Relativement occupée, disons. Comme tu peux t'en douter Darling. »

    Le murmure de sa réponse aurait pu avoir un effet attractif sur le cinquième année, si elle n’avait pas débitée autant de conneries en une seule phrase. Relativement occupée ? Mais de qui se foutait-elle ? Il était Sugar, et jamais personne, encore moins les filles, étaient occupés pour prendre un peu de plaisir avec lui. Tout comme lui, n’était jamais occupé lorsque Raquel pointait le petit bout de son nez. Il fallait savoir quelles étaient ses priorités. Apparemment, ce n’était pas le cas de la rouge et or, ce qui déçut légèrement Sugar qui retira sa main de sa chevelure. Darling ? Elle osait encore l’appeler ainsi alors qu’elle le reniait, l’esquivait, ne voulait plus se retrouver en face de lui. C’était un comble, une blague, de mauvais goût, à en rire jaune. Si il y a encore quelques secondes, il n’était hantée que par son désir d’avoir Raquel pour lui, aussi bien ses lèvres, que son regard ne le regarde que lui pour un bref instant, et que ses mains se joignent aux siennes… Si c’était le cas, tout cela avait vite disparu laissant place à une forte déception, amère et fade qu’il n’avait encore jamais associée à la personne de Raquel. Elle n’était pas si extraordinaire que cela à voir cela, il l’avait peut être jugée trop vite, mise à un niveau qui n’était pas le sien. Non pas qu’elle n’y parvenait pas, mais plutôt à croire qu’elle ne le méritait pas.

    Naturellement, il ne répondit pas à ses propos. Que voulait-elle qu’il rajoute ? Elle l’évitait. Pour une raison qu’il n’avait pas encore réellement établit, et le fait qu’elle ne le lui dise pas, commençait à l’énerver doucement. Il fallait qu’elle recommence à parer, maintenant, à la seconde près, ou il pourrait partir, pour de bon, à jamais. C’était tout à fait le style de Sugar. Il pouvait vouloir ardemment quelque chose, puis en l’espace de quelques secondes se lasser et abandonner son envie pour ne plus revenir dessus sauf si l’on venait le chercher, et dans ce cas, il replongerait sûrement avec enthousiasme, se sentant désirer pour le coup. Or, il savait qu’avec Raquel cela serait difficile, elle l’évitait, alors pourquoi lui donnerait-elle envie de continuer à lui courir après alors que de toute évidence elle préfèrerait que cela s’arrête. Il ne le savait pas encore, il faudrait attendre la fin de cette discussion pour que chacun sache à quoi s’en tenir. Et son regard dans le sien, il écoutait ses paroles.

      « Dois-je en conclure que tu m'aies cherchée ? Si je l'avais su, peut-être aurais-je eu plus de raison de me laisser trouver, beau brun. »
      « Il est vrai. Je t’ai cherchée, mon amour. »

    Pas un mot de plus, pas un mot de moins. Sugar savait comment faire fondre Raquel. Il connaissait toutes les ficelles de cette femme qui n’avait d’abord été qu’une poupée de plus, un pantin parmi tant d’autres, avant de prendre plus de place dans sa vie. Elle était sa préférée, celle qu’il faisait passée avant les autres. Celle de toute ses nuits, à quelques nuits près. S’il s’était écarté il y a quelques secondes, le voilà qui se rapprochait de nouveau. C’était incontrôlable, tels deux aimants ils finissaient toujours par se retrouver enchaînés l’un à l’autre. Pourquoi ? Comment tout cela avait-il commencé ? Il ne savait même plus, mais il en était ainsi. Le Serpentard et la Gryffondor ne faisait plus qu’un et même si elle pensait, futilement, qu’elle pourrait changer cela, lui savait très bien que ce n’était pas possible. Il arrivait des moments dans la vie, où on ne pouvait plus reculer. La vie était devant, il fallait vivre, assumer, aller jusqu’au bout de ses actes, de ses dires, de ses pensées.

      « Mais puisque nous nous retrouvons finalement face à face... je serais curieuse de savoir ce qui t'emmènes jusqu'à moi. »

    Un sourire fin fit son apparition sur les lèvres de Sugar Miller. Ainsi, elle voulait continuer à jouer après avoir fait la morte pendant si longtemps ? Qu’importe, il entrait dans la partie, mais qu’une chose soit sûre, elle craquerait bien avant lui, il en faisait le serment. Il était toujours à quelques centimètres d’elles et son souffle se mêlait à celui de la brune. Une sensualité débordante expirait des pores de Sugar. Il caressait d’abord le bout de ses doigts, remontant doucement son bras, pour poser sa main avec fermeté et délicatesse sur sa joue rosie par le vent frais de ce début d’automne. Qu’elle était belle, attirante, sensuelle, fragile et désirable. Depuis que Sugar avait mis la main sur son secret, il ne pouvait s’empêcher de voir Raquel différement. Ce n’était sûrement pas une bonne chose, d’ailleurs, cependant, il en était ainsi, et malgré tout ce qu’il se disait cela ne changeait pas. Déposant un tendre baiser sur la joue de sa princesse nocturne, il plongea son regard dans le sien avant de reprendre la parole dans un souffle.

      « C’était inconscient, amour. Tu m’as tellement manqué, que je me suis résolu à venir à toi. »

    Encore une caresse, comme il savait si bien le faire, comme elle aimait cela. Etait-il sincère ? Personne ne le savait, pas même lui. Il jouait bien trop avec le feu pour se demander encore si son cœur était encore un peu en vie, s’il lui arriverait un jour d’éprouver de nouveau de réels sentiments à l’égard d’une demoiselle. Et puis de toute façon, il faut bien avouer qu’il s’en fichait pas mal. Pourtant en voyant comme il était devenue dépendant de la rouge et or, il ne pouvait s’empêcher de se poser ce genre de questions. Cela devenait dangereux pour lui, car les deux amants avaient été très clairs lorsque leur routine nocturne s’était mise en place : Pas de sentiments, juste du plaisir. Il n’avait pas le droit de fléchir, il ne devait pas. Il s’était promis de ne plus jamais aimer, depuis Lily. Quand bien même aimer est un bien grand mot, il s’était promis de ne plus s’attacher à une fille, une femme, où qu’importe ce que c’était. Malheureusement, il faut croire que pour Raquel, c’était maintenant trop tard, pour le désespoir de Sugar qui ne savait plus comment gérer cette situation.

      « Laisse tomber, j’ai fait une erreur. »

    Puis sans donner d’explication, il se retira. Arrachant un baiser aux lèvres sèches et surprises de la Gryffondor, puis lui tourna le dos. Fixant un point invisible devant lui, il mit les mains dans ses poches et commença à s’éloigner d’elle. Il n’avait pas le droit de se faire ça, de lui faire ça. Il manquait à toutes ses règles, à sa nature, à sa raison d’être. Elle méritait mieux, en plus. Une, deux, trois secondes. L’esprit agité, Sugar s’éloignait dans une lenteur inexplicable ? Que voulait-il à la fin ? Rester ou partir pour de bon ? Des questions auxquelles il était à ce moment, incapable de répondre, penchant pour les deux solutions à chaque fois.



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Laisse toi aller, mon ange. raquel. Empty Re: Laisse toi aller, mon ange. raquel.

Message par Invité Jeu 19 Nov - 7:12

    <3


    Il sembla à Raquel que les billes noires qui la fixaient, bien que toujours aussi froides et inexpressives, s'étaient tout à coup gelées tandis que Sugar s'éloignait. Ils n'étaient guère séparés l'un de l'autre que de quelques ridicules centimètres – et pourtant, il lui paraissait déjà bien trop loin. Elle s'était doutée de l'effet qu'aurait cette réponse incongrue. Inattendue aussi, sans doute. On ne rejetait pas Sugar. On ne s'en éloignait pas non plus ; pas tant que lui ne s'était pas lassé. C'était comme une règle tacite, ancrée dans les mémoires de chacune de ses amantes. Parce que s'il avait ce visage anguleux mais étrangement doux, ce regard mélancolique et mystérieux, qui poussaient à lui attribuer le rôle de séraphin déchu, il tenait en réalité bien plus de Diable que de l'ange. Il n'y avait qu'à voir ce même regard de pierre brûler soudainement de passion pour comprendre à quel point il n'était en rien inoffensif. Et être prisonnier de son charme signifiait le rester aussi longtemps qu'il le souhaiterait.

    Elle savait ce qu'il attendait. C'était légitime, mais elle ne parvenait pas à cesser ce manège, tiraillant encore et encore sa patience, qui ne serait sans doute pas sans limite. Aussi continua-t-elle sur sa lancée, sans se soucier de son mutisme ou même, de ce mouvement de recul qu'elle n'était toutefois pas sans avoir cruellement remarqué.

    « Il est vrai. Je t’ai cherchée, mon amour. »

    Elle mit un instant à encaisser ses mots. Ce n'était pas la première fois qu'il usait de termes semblables ; mais ils résonnaient étrangement, aujourd'hui. Parce qu'il en savait trop, et que Raquel ne pouvait croire que cette phrase ait été jetée à la légère. Elle avait craint d'être blessée ; que la découverte de ses failles fasse d'elle un simple pantin entre les mains de Sugar. Pourtant, il venait à elle sans une once de moqueries, ne s'éloignait que pour mieux l'approcher ; ne faisait mine de la laisser lui échapper que pour mieux l'enchaîner. Et cette fois encore, il éveillait une multitude de doutes. Était-ce sa façon à lui de la manipuler à sa guise ? Ou y avait-il une pointe de... sincérité, dans cette pseudo déclaration qui avait, jusqu'à présent, seulement fait office de jeu entre eux ? Prudente, elle détourna une nouvelle fois cette ébauche de discussion. Mais si masquer les tremblements de sa voix était devenue une habitude, ses mains devenaient quant à elles incontrôlables et, déjà, couraient le long des plis de sa jupe d'uniforme, dans la recherche vaine d'un défaut à corriger. Elle avait horreur de se sentir si vulnérable face à lui. Mais le souffle du Serpentard caressait sa peau avec l'intensité d'une promesse de plaisirs infinis. Comme ses doigts, qui glissaient le long de son bras pour se refermer en coupe sur sa joue glacée. Raquel aurait tout donné, à cet instant, pour pouvoir percer les réflexions de cet esprit tortueux. Comprendre ce qu'il voyait en elle à présent. Les lèvres du jeune homme l'effleurèrent quelques secondes.

    « C’était inconscient, amour. Tu m’as tellement manqué, que je me suis résolu à venir à toi. »

    L'écho que trouvèrent ces paroles en elle l'étonnèrent elle-même. Elle aurait pu en rire, relever d'un ton taquin qu'il semblait un peu trop se prendre au jeu. Mais au final, était-ce seulement réel ? Il pouvait tout aussi bien parler de sentiments que d'envie. Était-ce seulement important ? Pas vraiment. Car ces questions en amenaient encore d'autres, trop nombreuses, et que Raquel ne pouvait que s'interroger elle-même sur la raison qui la poussait à prêter tant d'intérêt à tout cela. Peut-être simplement parce qu'il flattait son égo ? Il savait trop bien comment la faire réagir. Et ce fut pour cette raison qu'elle se raccrocha à ses résolutions, repensant à Zane, à elle-même, à l'acharnement qu'avait mis Sugar à lui arracher ses secrets. Pourquoi frissonnait-elle encore à son toucher ? Elle aurait du se sentir trop blessée pour le laisser approcher. Se faire vindicative pour l'éloigner une fois pour toutes. C'était plus proche du rôle qu'elle se donnait habituellement, plus éloigné de ce qu'elle était réellement. Mais ce trop long éloignement n'avait fait qu'exacerber l'emprise qu'il avait sur la rouge et or. Elle aimait l'avoir si près de lui ; elle aimait l'attente et l'inévitable tension que provoquaient les quelques secondes précédant le contacts de leurs corps. Ses lèvres s'entrouvrirent, languissant presque pour cette bouche qui la faisait chavirer, et dont elle s'était privée bien trop longtemps... lorsqu'il changea apparemment d'avis.

    « Laisse tomber, j’ai fait une erreur. »

    Stupéfaite, elle le vit se rapprocher abruptement, lui voler un bref baiser, et se détourner sans rien ajouter. Une remarque lui échappa sans qu'elle ne fasse rien pour la retenir.

    « Visiblement, je ne t'ai pas manqué autant que tu l'as laissé entendre. »

    Ses pas étaient étonnamment lents ; ceux de Raquel se firent instinctifs et précipités. Le départ du Serpentard avait quelque chose d'une rupture, et bien qu'elle aurait du s'en réjouir, son coeur semblait trouver ce revirement désagréable. Il battait trop fort, alors qu'elle n'aurait du exprimer que soulagement en le voyant lui tourner le dos. N'était-ce pas la fin qu'elle avait espérée ? Dénuée de tout sentimentalisme inutile ; rapide, informulée mais claire, acceptée d'un commun accord.
    Pourtant, elle s'accrocha un peu trop fort à son poignet pour le retenir, se rapprocha d'un peu trop près de ce corps qu'elle connaissait par coeur, s'enivra avec un peu trop d'impatience des senteurs capiteuses qu'il exhalait. Ses lèvres se pressèrent délicatement contre l'épiderme de sa nuque, étirées en un sourire qu'elle voulait amusé, mais qui n'était, au final, rien de plus que crispé.

    « Et c'est tout ? Tu ne me feras même pas l'honneur de m'expliquer ce que tu veux dire par là ? »

    Elle feignait l'outrage amusé, faisait mine de n'être rien d'autre que vaguement vexée de le voir repartir ainsi, mais était parfaitement consciente qu'il ne s'y laisserait pas prendre. Autrefois peut-être... mais plus maintenant. Plus alors qu'il savait tout de sa fragilité, des contre-coups des circonstances honteuses de sa naissance – sa névrose ; de ses craintes de voir s'effondrer ses repères. Parce qu'il comptait au nombre de ceux-là, qu'elle le veuille et le confesse, ou non. À moins que... Raquel se tendit tout à coup, sentant une morsure vicieuse lui enserrer le coeur. Sa main se resserra sur l'épaule dont elle s'était saisie tandis qu'elle se redressait pour lui parler à l'oreille.

    « À moins que tu n'aies mieux à faire. Ou qu'une autre te comble tout autant, voir plus que moi, au point que tu te sois finalement résolu à te satisfaire d'elle. C'est peut-être même elle que tu t'apprêtes à rejoindre. »

    Perdue dans ses réflexions tortueuses elle s'imaginait déjà une quelconque rivale, dont les efforts seraient venus à bout de ce que Sugar et elle avaient pu partager durant tout ce temps. Il n'y avait jamais eu de ça entre eux ; pas de jalousie, pas de reproches. Parce qu'elle savait qu'il l'avait dans la peau autant qu'il l'obnubilait elle, et que pour l'un comme pour l'autre, aucun tierce n'était parvenu à supplanter cela. Seulement, cette certitude était enfouie sous une couche de paranoïa. Et Sugar était sur le point de lui échapper, pour ce qu'elle se doutait être un départ définitif. Raquel se glissa devant lui, plus près que ce que permettait la décence, et riva ses iris sombres au regard distant du Serpentard.

    « Je me doutais que tu finirais pas disparaître. Je ne suis pas telle que tu m'avais imaginée, n'est-ce pas ? Tu m'as crue forte et insensible, mais celle qui se cache sous les faux semblants est bien trop éloignée de tes attentes. »

    Il ne pouvait pas y avoir d'autre raison. Sourcils froncés, la jeune femme passa une main nerveuse dans son épaisse chevelure brune, cherchant une faille dans son propre raisonnement. Mais il n'y en avait pas, n'est-ce pas ? Elle s'était attendue depuis bien trop longtemps à ce que la réalité brise le fragile équilibre entre eux, qu'elle était à présent incapable d'imaginer une autre explication au brusque éloignement de Sugar. Et la colère enfla aussi vite que la douleur de la blessure s'insinua dans ses veines, rongeant peu à peu la façade qu'elle avait voulu maintenir.

    « C'est injuste. souffla-t-elle, reculant pour s'éloigner quelque peu de lui. Rien ne t'obligeait à creuser si loin si tu craignais une déception. Je ne voulais pas que tu le fasses. Mais ça ne comptait pas, n'est-ce pas ? Que pouvait t'importer que je sois d'accord ou non, puisqu'entre nous tout à toujours été sujet au jeu. Il te suffisait d'insister, de me pousser à bout... sauf que le résultat n'a pas été à la hauteur de tes espérances. Au fond je ne vaux probablement plus grand-chose à tes yeux. »

    Ses doigts se figèrent sur les pommettes hautes soulignant le visage de Sugar.

    « Je me croyais incapable de supporter ton mépris... Son index effleura sa tempe avant de s'égarer parmi ses mèches brunes. Instant d'hésitation au bout duquel elle finit toutefois par se reprendre. Mais ton indifférence serait encore pire. »

    C'était tout cela que Raquel avait choisi de taire durant tout ce temps, mais déballait à présent sans hésitation, alors qu'il menaçait de lui échapper pour de bon. Bien vite, ses lèvres succédèrent à ses mains curieuses, frôlant la mâchoire volontaire du jeune homme pour enfin parvenir à l'objet de son attention ; et ce fut presque avec dévotion qu'elle le titilla un instant, mordillant la lippe délicate pour mieux la caresser du bout de la langue, avant de se perdre avec passion contre cette bouche savoureuse, en un interminable ballet dont tous deux connaissaient à présent les pas par coeur. Sugar avait toujours eu le goût de l'interdit. D'autant plus à présent qu'il lui semblait désormais inaccessible, après lui avoir pratiquement appartenu pendant une éternité.

    Il ne pouvait pas choisir de partir. Du moins, elle ne pouvait définitivement pas le laisser faire sans mot dire. Pas alors qu'elle était si dépendante de leurs étreintes. Croisant les bras derrière la nuque du jeune homme en un geste possessif ayant plutôt pour but de le retenir une nouvelle fois, elle abandonna lentement ses lèvres, à regret, pour plonger son visage au creux de son épaule.

    « Tu m'as à ta merci. Quelle est l'erreur, dans tout ça ? »

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