nell ◊ what part of no don't you understand ? [100% —oh yeah]

Qui êtes-vous ?

NOM - Archer
PRENOMS - Nell
DATE DE NAISSANCE - 18/03/1984
AGE - 18 ans
ANNEE - Cinquième année
ORIGINES - Bien qu'elle ait été adoptée par les Archer alors qu'elle avait huit ans, Nell n'a pas le sang pur. Oh, bien entendu, elle ne le clame pas haut et fort, pas plus qu'elle ne va en courant dans Poudlard en signalant qu'elle est adoptée. Son sang est mêlé, du moins c'est ce qu'elle pense, mais elle ne s'en vante pas. Après tout, c'est sa vie privée, ses origines et rares sont ceux qui ont le droit d'en savoir plus.

Présentation libre


one • thoughts
Une musique entraînante, une mélodie fredonnée par une voix indistincte. Les feuilles d'un arbre qui tombent en automne sur une flaque d'eau. Des bottes en caoutchouc bleu marine qui viennent sauter dans la flaque. Éclaboussures, rires d'enfant. Les pas sourds des bottes sur un chemin de terre battue. Une voix qui appelle un prénom : « Nell ! Ne va pas trop loin ! » La petite se retourne, ses grands yeux bleu-gris fixés sur un point derrière l'observateur, un visage rond et pâle encadré par des boucles brunes. Et puis le ciel tourne à l'orage, le tonnerre éclate, un murmure s'élève et se mêle avec le souffle du vent. Volte-face alors qu'un éclair jaillit de nulle part et éclaire un corps inerte au sol. On s'approche, on retourne le corps, une vieille femme aux cheveux blancs coupés courts, visage déjà mangé par les vers. Nouvel éclair, d'autres voix s'élèvent. Tout se mêle, la pluie, les cris, les voix, le murmure du vent. De nombreux éclairs de lumière, un chemin dans une forêt infernale, fade, terne, sans couleur. Un éclair vert d'un coup. Demi-tour encore, le chemin qu'on avait emprunté n'existe plus. Perdue. Des cris de nouveau, suppliques, implorations. Une lueur verte qui se découpe sur le paysage gris. Puis une cheminée où le feu crépite. Une voix. Son prénom, murmuré. « Nell. » La tête tournée. Son regard. Son air effrayant. Elle se réveille en sursaut.

Il est tôt. Il doit être cinq heures du matin. J'ai déjà les yeux ouverts. En fait, pour être plus exacte, je suis déjà dehors. Besoin de sentir l'air frais du matin. Ça me réveille. Ça m'apaise. Encore une mauvaise nuit emplie de cauchemars. C'est plus fatiguant qu'une nuit blanche, en fait. Comme si on courait pendant toute la nuit pour se réveiller en sueur le matin. Le soleil n'est même pas levé encore. Qu'est-ce qu'il attend ? Je suis debout moi. J'ai envie de mon spectacle matinal. Première levée, première servie. Non ? Si, du moins pour les premières lueurs du jour. Après, ça dépend des jours, des heures, des lieux. Par exemple, le petit-déjeuner, ici, il y a toujours assez de nourriture pour tout le monde. Donc oui, à Poudlard c'est premier arrivé, premier servi. Pas trop un grand problème dans un lieu où la Magie régit le tout. Après, tout dépend des époques. C'est horrible, tout ce à quoi je peux penser me renvoie à cette succession de cauchemars qui ont peuplé ma courte nuit. Normalement j'aurais dû m'y habituer, hein ? Ça fait trois ans, à peine, que ces cauchemars me hantent. Je n'en ai pas touché un mot à Zoran, bien sûr. Pas envie qu'il se mette à croire que je suis faible, ou traumatisée. Pas que je le sois, hein, faut me comprendre. C'est juste que… J'ai l'impression parfois que ma vie était plus simple avant que j'arrive chez les Archer. Quand je vivais encore chez ma grand-tante, Kerry, dans le Sud de Londres, sous les Black Friars. Elle était vieille, Tatie Kerry. Elle avait au moins soixante balais. Dans son placard, parfaitement. Soixante vrais balais. Vous vous demandez pourquoi je vous dis ça ? C'est le rêve. Enfin le cauchemar. J'ai revu en songe les soixante balais qui nettoyaient la maison de fond en comble. Quand elle faisait le grand ménage, je m'asseyais sur un tabouret et j'attendais. En fait, Kerry et moi, on n'a pas de lien familial. Absolument aucun. Pas de lien de sang, rien. En fait, c'est assez compliqué. Je n'ai pas connu mes parents. Tatie Kerry suppose que ma mère a dû tomber enceinte par hasard et devait être jeune -trop jeune pour élever un enfant toute seule dans tous les cas. Elle m'aurait déposée sur le palier de la porte de Kerry et m'aurait abandonnée là. J'avais cinq mois quand Kerry m'a entendu brailler devant sa porte. Des fois, dans mes cauchemars, une voix indiscernable se fait entendre. Je crois que c'est celle de ma mère, qui a dû me garder cinq mois avec elle avant de se rendre compte que ça n'était pas possible de m'élever. Quand j'étais plus jeune, je pleurais toute seule dans mon lit parce que j'aurais voulu connaître ma maman. C'était un manque dont je n'avais pas conscience en fait. Et puis ça s'est estompé. Kerry s'est occupée de moi comme une mère. Elle n'avait pas d'enfants, pas de descendance. J'étais sa petite fille d'adoption, tombée du ciel. D'après une de ses amies qui venait souvent prendre le thé, Kerry était connue dans tout le quartier pour être une gentille vieille dame à qui on pouvait venir demander de l'aide pour n'importe quelle raison. C'est peut-être pour ça qu'on m'a déposée devant sa porte. Je n'en sais rien. J'ai passé sept ans sous son toit, à goûter le plaisir de l'enfance et la joie d'être choyée. Kerry était sorcière, le quartier où elle vivait était de toute façon peuplé de sorciers qui voulaient vivre à la Moldue (enfin, faire mine de vivre à la Moldue : au sein de l'espace privé, ils jetaient sorts et contre-sorts sans problème). J'ai donc connu la magie dès mon plus jeune âge et jusqu'à mes six ans et demi, j'ai toujours eu peur de ne finalement pas faire partie de ce monde que j'aimais tant. C'est lors d'un grand ménage de printemps (que Kerry avait décidé de faire en septembre) que j'ai pu découvrir que j'étais douée de pouvoirs magiques. Les soixante balais enchantés de Kerry récuraient, lavaient, nettoyaient, quand mon nez se mit à me démanger furieusement. Et j'éternuais. Mais fort, hein. Comme toujours d'ailleurs. Et au lieu de tomber du tabouret comme ça m'arrivait fréquemment à six ans et des brouettes, je propulsais les balais alentour contre le mur face à moi. Kerry, habituée à m'entendre éternuer bruyamment, n'avait pas vraiment sorti la tête de la cuisine. Un nouvel éternuement de ma part, moindre cependant, et elle avait passé la tête dans l'encadrement de la porte, s'apprêtant à me demander si je voulais un mouchoir. Elle s'était arrêtée net dans sa phrase. Parce qu'elle avait vu que ce j'avais réussi à faire. Renverser un seau, expulser des balais aux quatre coins de la pièce, tout ça en restant assise sur mon tabouret. Pour me récompenser, elle m'a fait des cookies. C'était bon. J'ai des souvenirs comme ça. Des fois, les cookies me hantent et mes rêves deviennent complètement dingues avec des cookies géants qui volent dans les airs. C'est aussi pour cette raison que je ne raconte pas souvent mes rêves. Certains prouveraient que j'ai un grain.

Jardin féérique et pommier à fleurs blanches. Et au milieu de tout ça, je me tiens, debout, les bras ballants. Sur le pommier encore en fleur, il y a une pomme déjà. Blanche, comme les fleurs. Je tends la main et je ne peux l'atteindre, même si je me hisse sur mes pointes de pied. Comme si elle était toujours hors de portée. Et j'ai beau sauter comme si j'étais sur ressors ou tenter un sort de lévitation, la pomme reste intouchable. Elle ouvre les yeux sur le plafond de son dortoir.

Des fois, il y a quand même des rêves qui me laissent perplexe. Celui de la pomme blanche par exemple. Lui et celui du biscuit géant sont les rares rêves pour lesquels je ne me réveille pas en sursaut. Je me réveille plutôt par consternation, en fait. Parce que je n'y comprends jamais rien. Jamais. Et pourtant, je suis allée regarder dans des livres de Divination -Divination quoi, oh, vous me croyez ?- pour essayer de comprendre quelque chose à ces rêves. Et puisque rien ne m'a renseigné, il a fallu que je profite d'une sortie à Pré-Au-Lard pour aller voir les livres existants. Des fois, on se dit que tout serait tellement plus pratique si ce qu'on voulait apparaissait dans nos mains immédiatement. Mais après les souhaits seraient dangereux… Passons. Il paraît pourtant que je ne suis pas trop stupide. Enfin, rectification, je suis brillante, qu'on se le dise. Ou pas ? Ou pas. Qu'importe. J'aime comprendre les choses. Je ne suis pas forcément curieuse, mais j'aime comprendre ce à quoi je m'intéresse. D'où la dissection d'un balai enchanté lorsque je me suis retrouvée toute seule au monde, alors que j'avais sept ans et huit mois. Kerry est morte à ce moment-là. En fait, elle était encore plus vieille que ce que je pensais. Je l'ai su en cherchant des papiers dans son bureau. Elle avait à peu près 112 ans. Cent-douze, quoi ! Imaginez un peu. Ça voulait dire qu'elle était née en… Non, finalement, pas de calculs. Elle était vieille, elle avait vécu une belle vie, point. Revenons à nos balais, voulez-vous ? J'ai donc disséqué un balai enchanté, un après-midi où je ne savais que faire. J'avais réussi à me planter des échardes dans le doigt, mais ça, c'était pas grave parce qu'avant de mourir, Kerry m'avait appris des tas de trucs utiles. Donc j'avais plongé ma main dans une bassine d'eau chaude, pour pouvoir retirer les échardes une fois que ma peau serait totalement ramollie. Peut-être que le nom de Fifi Brindacier dira quelque chose aux amateurs des œuvres pour enfants moldus. J'étais plus ou moins partie pour vivre comme ça pendant quelques mois. Le temps qu'on se rende compte que Kerry ne sortait plus pour arroser ses plantes. Les gens s'en sont rendus compte près de trois mois après que Kerry ne se soit éteinte dans son sommeil. C'est une de ses amies qui est venue toquer à la porte. Je lui ai ouvert, décoiffée, les habits sales, un chantier derrière moi. Un cri d'horreur était soudainement sorti de sa bouche, stupéfaite de l'état dans lequel j'étais. Et puis elle avait repris ses esprits. Elle m'avait demandé où était Kerry et je l'avais menée jusque dans sa chambre au papier peint blanc cassé. Kerry reposait dans son lit, un teint plutôt verdâtre. En me questionnant un peu, Jane avait appris que Kerry ne s'était pas réveillée depuis trois mois et que j'avais essayé de garder la maison propre pour quand elle se réveillerait. Je n'avais pas conscience qu'elle était morte en fait. Ce n'est que quand Jane m'annonça que Kerry ne se réveillerait plus jamais que je compris le nœud du problème. Et je me mis à sangloter dans les bras de Jane qui eût bien du mal à me consoler. À partir de ce moment-là, Jane me prit chez elle. Elle n'était pas aussi gentille que Kerry et puis je n'avais pas été habituée assez à sa présence pendant toutes les années que j'avais passées avec Kerry. Si bien que je ne cessais de sortir de chez elle pour retourner chez Kerry, dans cette maison abandonnée. Elle avait compris mon stratagème, ne me retenait pas. Je revenais pour les repas et parfois pour jouer avec elle aux cartes ou lui lire le journal qu'elle ne pouvait plus lire même avec une loupe. Ce n'est pas que je n'aimais pas Jane. Je crois juste que je m'y étais très peu attachée et que le chagrin de me retrouver abandonnée par Kerry m'avait fermé le cœur. L'enterrement se déroula en petit comité, les gens du quartier étaient venus, mais ils étaient peu nombreux. On m'avait fait mettre une robe noir charbon en satin. Il avait fallu que Jane m'immobilise pour me la passer. Je n'en voulais pas de cette robe. C'est juste parce qu'il pleuvait au cimetière que je ne l'avais pas enlevée devant tout le monde (enfin, "tout le monde", neuf personnes à peine).

Ce fut un soir où je traversais la rue pour aller chez Kerry que je fis une drôle de rencontre. Le genre de rencontre qui ne vous arrive normalement jamais. J'étais petite, je ne craignais pas grand chose et de toute façon, le quartier était sûr. Il aurait suffi que je hurle pour que trois personnes au moins sortent de chez elles. Mais donc. J'étais descendue le long du lierre de la fenêtre du premier étage -sans me casser la figure parce que j'étais agile à cet âge où on n'a peur de rien- et j'étais dans la rue. J'allais pour traverser tranquillement toute guillerette, pressée de retrouver mon lit chez Kerry, sauf que ma course (si course on peut l'appeler) se stoppa dans les jambes d'un homme qui allait perpendiculairement à mon chemin. Je ne l'avais jamais vu dans le quartier et abrutie par le choc -pas si dur, mais quand même surprenant pour une gamine de mon âge- je fixais l'homme de mes grands yeux bleu-gris, sans comprendre ce qu'il s'était passé. Il faut dire que, fixant mes pieds, j'avais plus ou moins foncé pour traverser. Il me regardait en retour, l'air de se demander ce qu'une gamine de mon âge faisait dehors. Il se baissa à mon niveau en mettant un genou à terre, l'air étonné.

« Mais qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ?
- Je vais dormir. La réponse me semblait évidente.
- Tes parents savent que tu es dans la rue ?
- …
- Tu as des parents, n'est-ce pas ?
- …
- Il n'y a personne pour s'occuper de toi ?
- Qu'est-ce que vous faites avec la petite, vous ?
- Bonsoir madame, seriez-vous sa gardienne ?
- Pourquoi ça vous intéresse ? Nell, rentre à la maison.
- Mais … »

Le regard que m'adressa Jane à ce moment précis m'ôta toute envie de discuter. Soit j'allais avoir des problèmes, soit j'aurais pu avoir des problèmes et elle s'était inquiétée pour moi. Docile, je gravis rapidement les marches du perron, passai entre elle et la porte d'entrée et montai dans la petite chambre qui sentait la naphtaline. Cette chambre-là, c'était une chambre d'amis normalement. Jane y accueillait ses enfants quand ils venaient lui rendre visite. Elle avait décrété que ça serait ma chambre jusqu'à nouvel ordre. J'ignorais que "nouvel ordre" arriverait plus vite. Sous mes couvertures, je trouvais rapidement le sommeil sans me douter que Jane et l'homme que j'avais heurté étaient en train de parler de moi. En fait, je n'aurais jamais imaginé que Jane puisse raconter ma vie à qui que ce soit. Ce ne fut que trois jours plus tard, au petit déjeuner, que Jane me reparla de l'homme.

« Tu as eu de la chance de tomber sur ce monsieur.
- Pourq'foi ?
- Finis de mâcher ta tartine avant de parler. Kerry ne t'a jamais appris ça ?
- Chhi.
- Alors tiens-toi bien. Ça serait quand même un comble que tes manières rebutent Monsieur et Madame Archer.
- Qui ?
- Monsieur et Madame Archer. Tu es sourde quand tu manges ou quoi ? Non, ne me réponds pas tout de suite. Avale. »

Ma mastication mit plus de temps que d'habitude, notamment parce que je ne savais pas encore très bien faire deux choses en même temps. Donc vu que je réfléchissais à ce qu'elle avait dit, je ne pouvais pas vraiment commander à mes mâchoires de s'activer. Je finis quand même par avaler :

« Ça veut dire quoi "rebutent" ? »

Jane resta interdite pendant deux secondes. Notez, quand une différence de plus de soixante ans séparent deux personnes, il est difficile de trouver un vocabulaire adapté afin d'entretenir une conversation claire pour tout le monde. Aussi, Jane n'avait sans doute pas relevé le fait que je n'étais encore qu'une gamine -qui Merlin merci n'avait pas besoin de couche mais avait toujours une vieille poupée usée que Kerry m'avait offerte- et me parlait comme si j'étais une grande personne comprenant tous les mots compliqués. Elle fut donc un peu déstabilisée par ma question, elle qui n'avait pas eu besoin d'expliquer un mot depuis des décennies, mais réussit à me répondre, d'une façon inattendue.

« Rebuter, ça veut dire heurter la sensibilité de quelqu'un, lui faire réfléchir à deux fois mais pas dans le bon sens. Tu comprends ?
- Oui, oui. »

En fait je n'avais rien compris, mais j'étais beaucoup trop fière pour le lui dire. Il en allait de mon honneur de petite fille haute comme trois (bon, peut-être trente) pommes.

Une grande maison, emplie d'ombres et pourtant surchargée de lustres et de chandeliers. Des couloirs interminables, une grande baie vitrée. Un râle animal qui résonne dans tout le lieu. C'est la tête d'un lion qui semble avoir poussé ce dernier souffle, elle qui est empaillée depuis un certain temps si on en croit la couche de poussière qui se forme sur mon doigt quand je tends la main vers l'objet de décoration particulier. Je souffle sur la poussière qui forme alors un nuage de poudre. L'odeur du soufre. Le crépitement des flammes de la cheminée. Des sons sourds de corps qui tombent. Les ombres déformées par les flammes rouge-orangé qui lèchent les parois de la cheminée. La lumière disparaît bientôt. Et deux yeux s'ouvrent dans le noir. Deux billes brillant d'un vert trop clair pour être agréable. Tombant de son lit parce qu'elle a trop remué, elle se réveille d'un coup.

J'en ai plus qu'assez. Il faut vraiment que je trouve un moyen de ne plus avoir de rêves. Je dors mal, je n'arrive jamais à rester concentrée en cours. Les images qui m'ont hantée la nuit me reviennent constamment. C'est sans doute pour ça que je donne l'impression d'être une pauvre petite chose. Peut-être que je suis une pauvre petite chose, d'ailleurs. Non, sérieusement, il faut que je fasse quelque chose. Demander à Zoran est hors de question, je ne veux pas qu'il sache que je dors mal depuis des années. Il va falloir que j'aille demander à l'Infirmerie. C'est vraiment la dernière chose dont j'avais besoin. Et si je veux aller à l'infirmerie, il va falloir que je le fasse discrètement, autrement Zoran saura que j'y suis allée -qu'il l'ait découvert comme un grand ou qu'on le lui ait dit. Je n'ai aucune idée de comment je vais m'y prendre. Ou bien je vais demander à quelqu'un d'autre. Le professeur de Potions peut-être ? Mmh. Non. Bon, d'abord un thé et après je réfléchirais plus ardemment. J'espère qu'il reste encore du Earl Grey, l'autre thé aux sept (ou douze ? je ne sais plus) fruits rouges a tendance à me donner la nausée. Ça me fait penser, reprenons le cours de ma vie.
J'ai commencé à boire du thé quand j'avais six ans, Kerry m'avait fait goûter et j'avais trouvé ça bon (meilleur en tout cas que le café). Et puis, plus tard, chez Jane, il n'y avait que du thé aux fruits (à n'importe quels fruits) et j'avais arrêté d'en boire pour des raisons évidentes. C'est quand je suis arrivée chez les Archer que j'ai pu recommencer à boire du thé parce qu'il y avait le même que chez Kerry. Les Archer m'ont adoptée alors que ça ne faisait qu'un mois que j'avais eu huit ans. Jane leur avait volontiers confié ma garde, mon éducation et toutes ces choses qui n'étaient "plus de son âge". Je suis retournée la voir quelques fois et puis j'ai arrêté. Je ne me suis jamais autant attachée à Jane que je n'étais attachée à Kerry. Je vais parfois sur sa tombe, m'asseoir, lui raconter ce que je fais. J'y suis allée le jour où j'ai reçu ma lettre de Poudlard par exemple. J'avais quatorze ans, je m'en souviens comme si c'était hier. Je m'étais assise à même le cadre de sa tombe et j'étais restée là sans rien dire pendant cinq bonnes minutes, un sourire béat jusqu'aux oreilles, avant de lui annoncer : « Je vais à Poudlard. J'ai reçu la lettre ce matin. Un gros hibou, tout noir. Il m'a fait peur ! » Oui, j'étais impressionnable. Enfin, pas pour tout. Peut-être ne suis-je pas normale. C'est comme si je m'effrayais des choses les moins terrifiantes. Bizarre, hein ? Oui je sais. Reprenons. J'ai donc commencé à vivre avec les Archer en tant que leur fille adoptive à partir du moment où j'avais huit ans et trente-deux jours. Ce genre de détails ne sert à rien, mais j'ai le chic pour toujours repérer le détail inutile. Aucune idée d'où ça me vient. Pourtant je ne suis ni maniaque, ni perfectionniste, ni même particulièrement soignée. Bon, quand même un peu soignée, il faut bien ça. Surtout que les dernières recommandations de Jane m'ont été utiles. À huit ans, ayant été élevée par deux femmes qui auraient pu être mes grands-mères (voire mon arrière-arrière-grand-mère pour Kerry qui n'avait pas l'air si vieille pourtant), je ne connaissais pas vraiment la vie de famille. Kerry m'avait passé bon nombre de choses, notamment le fait de s'asseoir en tailleur sur la chaise. Jane avait rectifié ça, mais j'avais encore la fâcheuse habitude de mettre les pieds sur les sièges où je me posais, de parler la bouche pleine et ce genre de choses là. C'est en m'accompagnant chez les Archer que Jane me fit donc les dernières recommandations que je gravais dans ma mémoire. Je ne vous dirais pas lesquels c'étaient pour la simple et bonne raison que ça serait bien trop long. Sachez juste que ses conseils m'ont beaucoup aidée par la suite.
C'est en serrant la poupée de chiffon que m'avait offerte Kerry quand j'avais eu cinq ans et en tenant la main de Jane que j'arrivais chez les Archer. On avait marché pendant longtemps. Enfin, ça m'avait paru être long. On était arrivées chez les Archer alors que le soleil apparaissait de derrière les nuages blancs. Une femme nous avait accueillie. C'était Madame Archer. J'allais l'appeler Mère. Une fois que les présentations furent faites, je lâchais la main de Jane et je faisais quelques pas vers ma nouvelle maman. Elle avait un beau sourire. Un de ceux qui veulent dire "Tout va bien aller maintenant." Et effectivement, à partir du moment où ma main prenait la sienne j'avais l'impression que tout allait bien. Tenant ma poupée toujours contre moi, je lançai un dernier regard à Jane et je lui adressai un sourire plein de gratitude et de joie. À l'époque, je ne savais pas encore si j'allais la revoir. Je savais juste que grâce à elle -ou à une bonne étoile quelconque- j'avais une famille. Notez qu'avoir des parents ne m'avait jamais manqué. Quand on n'a jamais eu quelque chose, elle ne peut nous manquer, enfin il paraît. Ce qui m'avait manqué, c'était qu'on prenne soin de moi, qu'on m'enlace tendrement, qu'on fasse attention à moi. Pas que Jane ne l'ait pas fait. Mais elle ne s'était pas débrouillée aussi bien que Kerry. Comme quoi, ce ne sont pas forcément ceux qui ont déjà eu des enfants qui savent le mieux s'en occuper. Et puis, en tenant la main de Mère, je jetais un dernier regard dehors et j'entrai dans cette immense villa qui devait bien faire dix fois la taille de la petite maison serrée et très étroite où j'avais vécu avec Kerry. Je découvrais alors un décor que je n'aurais sans doute jamais imaginé pouvoir exister. En fait, je ne savais pas encore que les Archer étaient extrêmement riches et tout autant influents. On ne dit pas ça à une gamine de huit ans, sauf si le but est de la rendre cupide et avide. Donc j'ignorais où je mettais les pieds. Ce qui, dans un sens, n'était pas plus mal ; mais à la réflexion, il aurait peut-être été plus pratique que je le sache dès le début, bien que de nombreux indices me permirent très vite de comprendre qui étaient les membres de ma nouvelle famille. Monsieur Archer et un garçon qui lui ressemblait pas mal physiquement ne tardèrent pas à arriver. Et les présentations reprirent. Silencieuses, dans un premier temps, mon regard croisant celui du garçon. Ses yeux étaient proches du gris, il avait l'air impassible. Il n'était pas content que je sois là ? Le sourire que j'esquissai difficilement tenta de briser la glace et ma voix, hésitante, s'échappa d'entre mes lèvres en un « Bonjour » buté et peu aisé à sortir. Madame Archer -que j'avais encore du mal à appeler Mère (ça ne pouvait pas être son prénom quand même, même si j'avais eu un doute éphémère)- me présenta au garçon comme étant sa petite sœur. Mes facultés cérébrales me permirent presque dans l'immédiat d'en conclure que ce garçon dont je ne connaissais pas encore le nom allait par conséquent être mon grand frère. Il ne la regarda pas, son regard toujours planté dans le mien. Il se présenta enfin, après un commentaire plutôt sec à l'adresse de sa (et de ma, il fallait que je me rentre ça dans le crâne). Zoran il s'appelait. Et il me souhaitait la bienvenue. Donc, si j'en croyais son sourire et sa façon de s'exprimer, il était peut-être content que je sois là… Peut-être. J'ai eu des doutes au départ, mais au bout de quelques jours ils s'étaient effacés.

Une forêt sombre, menaçante. La Forêt Interdite ça doit être. Avec la brume qui monte, qui monte, qui monte. Je suis en train de courir, de tracer ma route sans savoir où je vais, dans la Forêt Interdite. Je dois être complètement folle. Qu'est-ce que je fais ici ? Je m'arrête in extremis devant le bord d'une falaise. En contrebas, un immense lac. Des bruits me font plonger au sol et une nuée de chauve-souris passent au dessus de ma tête. Ça doit être ça que je fuyais. Comme tous les vendredis de février. J'en ai marre de cet emploi du temps qui manque de logique. Je me relève, j'essaie de retrouver ma baguette parmi les feuilles mortes, mais une bourrasque de vent me soulève et me projette dans le vide. Je tombe, je tombe, je tombe, la surface de l'eau m'accueille brutalement. Elle s'éveille d'un coup, en se redressant soudainement dans son lit.

Le cœur battant comme jamais, je viens de gravir les escaliers qui mènent sur le toit en terrasse d'une des tours de Poudlard. Il fait nuit noire et je sais très bien que ma nuit est déjà finie. Aucune idée de l'heure qu'il est, aucune idée du temps qu'il me reste encore à attendre les premières lueurs de l'aube. J'ai dû faire un boucan d'enfer en sortant du dortoir. Les autres vont certainement m'attendre au tournant dans la journée. Enfin bon. Pourquoi je ne peux pas avoir une nuit tranquille ? Une seule ! Rien qu'une seule. Je demande juste de pouvoir dormir plus de quatre heures sans me réveiller en sursaut. C'est quand même pas compliqué, si ? Pourquoi j'ai ce genre de maudits cauchemars qui s'accumulent depuis près de trois ans ? C'est ma conscience qui essaie de me parler ? Celle que j'ai tue ? Celle que je n'écoute plus ? C'est elle qui me pourrit mes nuits, heure après heure ? C'est possible après tout. Quand on n'est pas à Poudlard c'est beaucoup plus simple. Au moins, à la maison, je peux toujours aller me blottir contre Zoran et essayer de me rendormir quelques heures. Ça marche des fois. D'autres fois, ça ne marche pas du tout. Ici, je me retrouve toute seule comme une idiote à attendre que le soleil se lève et commence à donner des couleurs à ce paysage endormi. Enfin, des fois il se lève tôt. Et je sais pas comment il fait, mais il sait toujours où je suis. Je parle de Zoran, hein. Le soleil, il se lève qu'il sache où je suis ou qu'il ne le sache pas. En même temps c'est pas très dur de me trouver pour Zoran, j'ai deux trois tours qui me sont attitrées. Une fois que je serais partie de Poudlard, on rebaptisera ces tours les Tours Nell. Quoique, ça pourrait prêter à confusion. Comme différencier une des tours Nell des autres ? Mais revenons à nos balais. J'en ai vraiment de plus en plus marre de ma conscience. Pourtant je n'ai rien fait de mal, hein ? Ce n'est pas moi qui… Enfin, je ne veux pas accuser Zoran d'avoir fait quelque chose de mal, ce n'est pas ça. C'est juste que… C'est compliqué. Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais remis en question les décisions de Zoran. Ainsi, je n'ai pas discuté quand il m'a annoncé qu'il allait m'apprendre la magie. Même, j'étais plutôt fascinée donc j'étais d'accord pour presque tout. Ainsi, aussi, je n'ai jamais rien dit quand il s'exerçait sur d'autres enfants de notre âge. J'observai, parfois un peu terrifiée, mais je ne protestai pas. Mais si ma conscience me hante présentement, c'est sans doute pour ce qu'il s'est passé il y a plus ou moins trois ans de cela. Enfin, elle me hante pour une partie de ce qu'il s'est passé, elle a tendance à me laisser tranquille pour l'autre partie. J'en frissonne de froid, tiens. Mais ça aussi, c'est parce que le soleil n'est toujours pas là et que je n'ai que mon gilet pour toute couverture. Je pensais qu'il était plus tard, que j'attendrais moins. Ou peut-être que je frissonne aussi au souvenir ? Je ne sais pas. Je n'ai pas oublié, et pourtant des fois j'aurais préféré. Voir ses parents (adoptifs ou non) mourir sous vos yeux est une chose. Qu'ils meurent lentement ne rend le drame que plus terrible. Le problème, c'est quand c'est votre frère qui est celui qui tue vos parents. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. J'aurais peut-être dû intervenir. Je ne sais pas en faisant quoi, peut-être en le pétrifiant, ou quoi que ce soit. Mais j'étais à la fois tétanisée par ce meurtre et fascinée par l'auteur de ce meurtre. Je ne saurais l'expliquer. Toujours est-il que je ne faisais pas un geste, incapable de réagir parce que j'étais partagée entre l'horreur que m'évoquait cette scène et l'amour (fraternel) que j'éprouvais pour Zoran. Je ne m'interposais donc pas, prostrée dans un fauteuil, les pieds posés sur le siège, les bras autour de mes jambes pliées. Aurais-je dû l'arrêter ? Sans doute. Après tout, c'était mal et ma conscience me le hurlait, mais je n'agissais pas. Enfin, je n'agissais pas pour le moment. C'est lorsque Zoran commença à perdre le contrôle et la tête que je tentai de le stopper, en vain. Il se retourna contre moi, d'une violence surprenante et formidable. Je tentais pourtant de le calmer, de l'enjoindre à s'arrêter silencieusement, sans dire mot, à ne pas faire ce qu'il projetait de faire. Il ne m'écouta pas, ou plutôt il ne fit pas attention aux plaintes muettes que mes yeux brillants lui envoyaient. C'est cette partie-là sur laquelle ma conscience évite de revenir. C'est ce passage-là qui me fait trop souvent me réveiller en sursaut lorsque le regard semblable à celui qu'il avait alors apparaît dans mes cauchemars. Ce regard avide, dangereux, bestial et terrifiant. J'avais su que je ne pourrais pas l'arrêter. Incapable de faire un mouvement de fuite, ou même de blocage, je me laissais faire, tentant de retenir des gémissements de douleur. Pendant un temps j'avais tenté de me convaincre que rien de tout ceci n'était arrivé. Enfin, pas de cette façon-là en tout cas. Dès lors, il ne supporta pas que je puisse côtoyer d'autres hommes que lui et, d'une jalousie maladive qui s'était accentuée depuis cette nuit, il semblait toujours prêt à tuer le premier quidam qui m'aurait adressé la parole plus de cinq minutes. C'est pour cette raison que nous sommes en couple à Poudlard. On peut comprendre cette décision en partie. Il refusait simplement qu'un autre puisse me convoiter et me clamait sienne. Si je me suis laissée faire cette première fois, c'est que je n'avais aucune échappatoire. Il me faisait peur, il me tétanisait, je le craignais et le respectais. Toujours maintenant je crains ses réactions. Lorsqu'il est inquisiteur et agressif alors que je l'ai fait attendre quelques minutes à cause d'un retard de ma part, par exemple. Je ne peux pas lui mentir, même si j'omets parfois de lui dire certaines choses, notamment l'existence massive de cauchemars trop nombreux. Je crains encore plus ses réactions lorsque j'étais avec un autre homme que lui. Et pourtant, Merlin sait que je ne ferais jamais rien avec un autre, même si je ne sais pas pourquoi. Peut-être de peur de voir Zoran redevenir ce meurtrier sur lequel je n'ai que rarement prise. Peut-être aussi parce que je me suis habituée à son comportement à mon égard. Pas que j'apprécie d'être jalousée, même si certaines cruches verraient en cette jalousie maladive la marque d'un amour profond. C'est juste que je le connais, que je connais ses deux facettes. Que je sais qu'il peut être aussi doux et tendre qu'il est parfois brutal et sadique. Aussi étrange que ça puisse être, j'ai fini par l'aimer quel que soit le moment et l'état d'esprit dans lequel il est. Parce qu'il est et qu'il a toujours été là pour moi. De l'amour fraternel, j'en ai pour lui, sans aucun doute. Il me touche avec ses sautes d'humeur, ses réactions démesurées, sa jalousie maladive, comme il me touche avec son inquiétude constante à mon égard, à toujours me demander où j'étais, ce que je faisais, s'il s'est passé quelque chose. Je suis persuadée qu'au fond il ne me veut aucun mal. Il a juste cette légère propension à réagir au quart de tour pour une broutille. C'est un sanguin, c'est tout. Une fois qu'on le sait, on peut plus aisément le comprendre… et le calmer, quand le besoin se fait sentir. Souvent, {Tessa} a essayé de me faire comprendre que j'étais complètement folle de me laisser traiter de la sorte, que je n'étais en rien une chose, une possession. Elle n'aime pas constater que quoiqu'il fasse, Zoran me fascine toujours. Mais elle ne proteste que quand nous sommes toutes les deux, en bonne amie. Elle a peur de Zoran, en fait, sans pouvoir dire pourquoi elle en a peur. C'est pour ça qu'elle ne le confronte jamais directement et qu'elle préfère passer le moins de temps en sa compagnie. En fait, je crois que, dans Poudlard, ça doit être une des rares filles à ne pas pouvoir supporter Zoran. Et à côté de ça, c'est une de mes plus proches amies -même si elle, comme tous les autres, n'a aucun soupçon sur le véritable lien qui nous unit Zoran et moi. Mais le soleil vient de se lever, les collines alentour renvoient une lueur rosée sur leurs cimes. Une nouvelle journée commence, il serait peut-être temps que j'aille me nourrir pour ensuite me rendre en cours.


two • what has been said

LONDON • eight years old

« Voyez-vous, je ne suis pas vraiment sa gardienne. Pas légalement en tous les cas. Kerry non plus. C'était la femme qui s'occupait de Nell avant qu'elle soit morte. Une brave femme qui n'hésitait pas à prendre soin de ceux qui en avaient besoin. Elle n'avait pas de lien de sang avec Nell, mais elle l'a élevée comme si c'était sa petite-fille. Ce qu'il faut que vous sachiez, c'est que Nell n'a pas de famille connue. Nous n'avons jamais su qui avait pu la déposer sur le perron de Kerry. Et pourtant on a cherché pendant un long moment. Mais vous savez ce que c'est, avec les sortilèges qui existent maintenant, une grossesse peut facilement être cachée. J'ai tenté d'en parler avec la petite, une fois, mais elle s'est fermée comme une huître. C'est comme si elle ne voulait pas savoir d'où elle venait. Comme si ça ne lui importait plus. Cette petite est un mystère pour moi, et je crois que c'était un mystère pour Kerry aussi. Je sais très bien que je ne ferais pas d'aussi vieux os que Kerry, mais je dois vous avouer que j'ai peur pour la petite. Elle a vécu quand même trois mois toute seule, sans adulte pour prendre soin d'elle. Elle était dans un état quand je l'ai recueillie. C'est parce qu'elle retourne souvent dormir dans cette maison abandonnée que j'ai peur aussi. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver et… Enfin, vous me comprenez. Je suis navrée de vous avoir traité aussi durement mais j'ai eu plutôt peur et j'ai réagi avant de réfléchir. »

HOGWARTS • 1st year

« {Becca}, c'est qui la fille qui parle avec Archer, là-bas ?
- Je sais pas. {Ann}, tu sais, toi ?
- Attendez. Ouais, je crois qu'elle s'appelle Archer aussi.
- Archer a une sœur ?
- C'est pas sa sœur. Faudrait demander à {Flora}. Elle, elle sait tout.
- Tu veux dire qu'ils ont le même nom mais qu'ils n'ont aucun lien de parenté ?
- J'crois ouais. Weird, hein ?
- Effectivement, c'est étrange. J'envoie un hibou express à {Flora} pour qu'elle vienne nous informer ?
- Je t'en prie, vas-y.
- {Breez}, descends de l'arbre !
- Si t'envoies {Breez}, on en a pour trois heures.
- C'est vrai que comme hibou performant, j'ai vu mieux.
- C'est fini de faire vos harpies, oui ? {Breez}, viens ici tout de suite.
- Bon, je vais chercher {Flora}, je suis sûre que j'arrive à la trouver avant ton hibou. Vous gardez mes affaires ?
- Oui, on va y mettre le feu et on va danser autour.
- {Breez}, si tu descends pas, je vais me fâcher.
- Mais laisse ton hibou de malheur, il descendra pas. T'es d'accord avec moi qu'ils ont l'air quand même vachement proches les deux Archer-qui-n'ont-pas-de-lien-familial ? »

HOGWARTS • 3rd year

« Je l'savais.
- Merlin, {Tessa}, tu m'as fait peur !
- C'était le but.
- Mais t'es pas bien.
- C'est toi qu'es pas bien. Tu croyais vraiment que t'allais réussir à me rouler dans la farine comme ça ?
- Je comprends pas de quoi tu parles, là.
- Tu veux un rappel ?
- Je suis pas contre.
- Tu te souviens au début de la première année quand tu m'as dit qu'entre toi et Zoran, il n'y avait rien d'autre que de l'amitié très forte ?
- Parfaitement.
- Et qu'il n'arriverait sans doute jamais rien entre lui et toi ?
- Plutôt, oui.
- T'aurais pas quelque chose à me dire ?
- Comment ça ?
- Oh s'il te plaît, Nell. Ne me fais pas le coup du "mais non, je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler".
- Quoi ?!
- J'ai des yeux et des oreilles. Tu comptais me le dire quand que vous étiez en couple ?
- Si je te réponds d'ici une heure, tu me crois ?
- Pas du tout. Pour la peine, tu feras mes devoirs d'Histoire de la Magie.
- On vient de reprendre, {Tessa}. Tu es passée professionnelle dans la divination pendant l'Été ?
- Oui, exactement. Et je vois… Oh je vois que tu feras mon prochain devoir d'Histoire de la Magie et que… Ooooh, si tu protestes, tu feras les devoirs de Potions toute seule pendant deux semaines.
- Psychopathe.
- Oui je sais. Mais en même temps, me cacher que t'étais avec Zoran, ça aurait pu valoir une plus grande punition alors estime-toi heureuse. »

HOGWARTS • 4th year

« Bien, je vous rappelle que j'accepterai vos devoirs jusqu'à la fin de la semaine. Monsieur Johnson, votre retenue se déroulera en Salle des Trophées. Mademoiselle Archer, restez quelques minutes, j'ai à vous parler.
- Que se passe-t-il, Professeur ? Un problème avec mon devoir ?
- Non, il n'est pas question de devoirs ou quoi que ce soit. Nous avons remarqué depuis quelques temps que vous semblez absente, préoccupée. Avez-vous des problèmes dont vous souhaiteriez parler au corps professoral ?
- Non, pas spécialement. Je vous remercie de vous inquiéter pour moi, mais il n'y a vraiment aucun problème.
- Vous savez que si vous avez besoin d'un quelconque conseil, vous pouvez toujours vous adresser aux professeurs, n'est-ce pas ?
- Oui, oui. Excusez-moi, on m'attend.
- Bien sûr. Au revoir, Miss Archer.
- Bonsoir, Professeur. »


three • wishes and hopes don't exist anymore

Eléments de sorcellerie

BAGUETTE - Taillée dans un saule jeune, la baguette a une teinte marron-caramel. Fine et leste, elle pourfend le vent en sifflant. Sa poignée est légèrement plus épaisse, polie mais dure. Dans le cœur de la baguette, il y a deux plumes de chouette effraie. Remarquez, il se peut que Nell n'ait pas vraiment fait attention à l'inventaire de ce qu'il y avait dans la baguette et que ces plumes soient celles d'un Augurey. C'est que, au son, les animaux se confondent, non ?
PATRONUS - La première fois que Nell parvint à produire un patronus corporel, le résultat la déprima fortement. Notamment parce qu'au lieu de ces créatures pleines de charmes que sont les chouettes, les aigles, les loutres et autres bestioles, son patronus prit la forme regrettable d'une oie dodue et parfaitement équilibrée sur ses pattes palmées. La forme translucide argentée finit par ouvrir ses ailes et s'envoler sur quelques mètres avant de s'estomper. Si bien que la déception de se retrouver avec un animal aussi banal et aussi ridicule disparut une fois que le patronus avait pris son envol.
BIEN ou MAL ? Fascinée par les actes que perpétue son frère, il semblerait que Nell ait totalement perdu la capacité de distinguer le bien du mal. Aussi, même si elle n'est pas foncièrement méchante ou diabolique, son positionnement entre Bien ou Mal reste assez aléatoire. Ça change souvent selon ses humeurs, l'heure à laquelle elle a pu se réveiller, le dernier songe qui l'a hantée. Tant de paramètres qui ne dépendent pas d'elle.
QUE SERA DEVENU VOTRE PERSONNAGE 18 ANS APRES ? En 2020, et depuis plusieurs années déjà, Nell veut rejoindre les rangs de Clyde Andrews parce qu'elle considère qu'après tout, c'est une façon de se distraire comme un autre. Tandis que la frontière entre le bien et le mal est devenue encore plus floue pour elle, Zoran lui interdit encore et encore de le suivre dans le camp d'Andrews. La raison principale ? Il veut la protéger. Mais pour elle, c'est comme s'il l'empêchait de s'amuser et gardait tout le divertissement pour lui. Il ne cède pas, elle ne proteste finalement plus, se contentant de bouder pendant quelques temps. Et c'est en 2020, après quatre ans de tentatives vaines pour convaincre Zoran qu'il pourrait mieux la protéger si elle était à ses côtés, elle décide de le mettre devant le fait accompli et agit dans son dos. Si s'élever contre son frère pour la première fois ne peut que lui faire du bien, la façon avec laquelle elle procède ne lui attire pas vraiment les louanges du frère ainé. Elle culpabilise, mais se dit que c'est pour le mieux, qu'après tout, comme ça, elle est sûre d'être avec lui quoiqu'il arrive. Le problème, c'est que la même année où elle rejoint les rangs de Clyde Andrews, Zoran meurt. Nell perd ses repères, culpabilise encore plus, se retire des combats et disparaît dans la nature sans qu'on sache où elle est.

Hors-Jeu

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