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Samaël Wilson [ENDED]

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Samaël Wilson [ENDED] Empty Samaël Wilson [ENDED]

Message par Samaël E. Wilson Jeu 22 Oct - 6:57


      « Samaël, Ettan
          Wilson » • • •


    Samaël Wilson [ENDED] Tumblr_lnsj23Zg4H1qhd14co1_500

    Hors-Jeu
    .

    PSEUDO – Surpriiise, c'est re-Sun. Sautez de joie! <3
    AGE – 17 ans.
    AVATAR – Ed Speelers.
    COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM ? - x)
    PRESENCE – aussi souvent que possible.
    COMMENTAIRES ? – Je m'aime *sort*.


    Eléments de sorcellerie
    .

    BAGUETTE – 29 cm, aubépine, crin de Nundu.

    PATRONUS – Un serpent. Quelqu'un d'observateur reconnaîtrait un mocassin à tête cuivrée : rapide, capable de se dissimuler facilement, teigneux. Il s’en prendrait sans vergogne à quiconque oserait le déranger, humains compris, et tout particulièrement aux moldus, ainsi qu’à leur progéniture. A l'instar du jeune Wilson.

    BIEN ou MAL ? – Il faut avouer que Samaël, profondément endoctriné, s'est contenté jusqu'à présent de faire ce que sa famille exigeait de lui, clamant à tort et à travers vouloir suivre « les pas de son père ». Oui, il est particulièrement attiré par la magie noire ; et à première vue, il a tout du personnage détestable. Mais dans cette éternelle guerre opposant le bien au mal et le mal au bien, il ne sait ni ce qui l’attend réellement, ni s’il sera capable d’y faire face au moment venu.

    QUE SERA DEVENU VOTRE PERSONNAGE 18 ANS APRES ? – Les années n'assagiront pas Samaël, bien au contraire. Décidé à ce que perdure le nom des Wilson, il épousera une 'gentille fille', de sang-pur, à ses 22 ans, l'engrossera dans le but d'obtenir un héritier, et prendra soin des 'apparences' tout en trompant allégrement sa chère femme.

    Tenté par les idéaux d'Andrews, le leader du Mal, le jeune Wilson se laissera entraîner par ses envies de grandeur, tout comme ses proches. Il tentera d'abord d'user de sa place, et de celle de son père, au Ministère, pour soutenir l'élection de Clyde au rang de Premier Ministre, puis participera activement aux offensives lancées par ce dernier suite à son échec. Mais si torturer ses ennemis jusqu'à les voir ployer provoquera chez lui une satisfaction malsaine, il se révélera incapable d'ôter la vie de sang-froid, et finira par choisir la fuite. Pour assurer sa survie et éviter de finir en prison, il fournira des renseignements aux alliés de Connor, tournant ainsi définitivement le dos à son ancien camp, mais écopera tout de même d'une peine de trois années d'emprisonnement ferme à Azkaban pour ses crimes. Son but principal restera de redorer le blason de sa lignée dès sa libération.



Dernière édition par Samaël E. Wilson le Sam 16 Juil - 10:28, édité 6 fois
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Message par Samaël E. Wilson Jeu 22 Oct - 17:44


    Forever trusting who you are
        « ... and embrace the Darkness »

____________________________

« Could you speak up and stop mumbling ? When you're sittin' on the top,
it's hard to hear you from way up here... »

***


    Qui êtes-vous ?
    .

      NOM & PRENOMS« Question stupide. Ne vous suffit-il pas, après tout, de m’apercevoir pour comprendre ? Je suis un Wilson et, pour tout vous dire, le dernier héritier mâle actuel de mon illustre famille. Oui, mon nom joui d’une renommée que je qualifierais presque de sans égale, en Angleterre. Qui parle d’inconvénients ? Je verrais plutôt de nombreux avantages… à être moi. Mais ce n’est pas tout, car je suis, avant toute chose, Ettan. Oh je vois déjà vos sourires amusés à l’entente de ce prénom si... commun. C’est donc que vous ne me connaissez pas. Qu’à cela ne tienne, je me dois de combler votre ignorance. Ettan, est un prénom pour le moins respectable. Parce que je le porte oui, bien sûr, mais également à cause de sa signification. Il n'est pas rare que certains sangs-pur de longues lignées portent des prénoms dérivés de constellations, et c'est également le cas de quelques-uns des membres de ma famille. Le mien est un dérivé d'Etamin, 'Tête du Dragon', étoile la plus brillante de la constellation du dragon. Il représente d'ailleurs à lui seul tout ce que mon Père attendait de me voir devenir : une effigie -je me suis toujours plu à croire que mon destin était de montrer la voie à mes congénères sorciers. Cependant, les membres de ma famille proche sont les seuls à l'employer, puisque la subtilité de ces cinq lettres demeure un mystère pour le commun des mortels.
      Aussi m'appellerez-vous Samaël. Parce que -j'ose le croire- vous détenez un minimum de connaissances culturelle, et n'êtes donc pas sans comprendre l'allusion à l'Ange de la Mort ; ce tentateur qui poussa l'humanité à succomber aux délices du péché ».

      DATE DE NAISSANCE« Je suis né durant cette période, qui sépare le Printemps du début de l’été. Un jour de juin -le 11ème, plus exactement-, en cette année 1985 qui, selon certain, n’était destinée à rien d’extraordinaire. Et pourtant. Ma venue au monde n’est-elle pas un grand évènement en soit ? Premier enfant de cette famille respectée, je fus, dès ma naissance, destiné à rester l’Unique. Avoir un fils est le but même d’une famille telle que la mienne. Mon arrivée était donc, dès lors, synonyme de réussite. Pourquoi chercher à s’encombrer d’un autre enfant ? Je me suffis à moi-même, autant que ma présence a suffit à mes parents.. »
      AGE – 17 ans.
      ANNEE - 4ème.
      ORIGINES&ASCENDANCE - Anglaises ; Sang pur.


    Présentation libre
    .

    TEMOIGNAGES

      - Samaël W. : « Mon caractère.. Vous vous attendez à quoi, exactement ? A ce que je vous explique ce que j’aime ou non ? Que je parle de moi en long en large et de travers ? … Je pense que c’est dans mes cordes. J’ai toujours aimé parler moi, de toute façon. Je ne vois donc pas de raison de jouer les faux modestes aujourd’hui. Mais sans vouloir vous décevoir… ce ne sera pas bien long. Je suis charismatique, intelligent, élitiste, tenace et déterminé, fidèle à mes idées. Et bien sûr, peut-on oublier de mentionner mon sang pur ? Evidemment que c’est une qualité ! En bref, je crois bien que le tout tiendrait en un mot : Parfait. Vous connaissez cette phrase ? Nobody is perfect. My name is Nobody. Ma favorite. Je crois qu’elle s’applique à ravir à ma personne ».

      - Simili 'amie' : « Très franchement, je ne pourrais pas affirmer le connaître sur le bout des doigts. Après tout, nous avons tous des caractères bien différents, nous sommes tous uniques et particuliers à notre façon. Mais je peux bien mentionner quelques trucs inutiles ; de ceux qui sautent aux yeux rien qu'à le regarder.
      Il a la fâcheuse habitude de se cacher derrière son nom -et l'attitude hautaine qui y correspond 'forcément'- pour se donner contenance. C'est affligeant de voir à quel point il peut prendre soin de ressembler à la vision de l'idéal qu'exposent ses parents à tout va... Il plait, en est conscient, et n'hésite pas à en profiter. Mais il a aussi ces allures de sale gosse gâté et arriviste qui font horreur... et se révèle être quelqu’un de particulièrement doué. Doué dans l’art de faire semblant, s’entend. Je crois bien qu’il ne reculerait devant rien si cela pouvait lui rapporter des bénéfices à long terme. Il ne faut pas grand chose pour qu'on les remarque, lui et la dose de sarcasme dont elle enrobe ses répliques. Souvent blessant, que ce soit par ses mots que ou par ses gestes, il n’a aucun remord à se servir de la force; même si son adversaire s'avère être une femme. Et pourtant… c'est paradoxalement ce qui fait, je crois, une partie de son charme. Insaisissable, il est de ceux que l'on espérerait pouvoir piéger, un jour. De ceux qui meurtrissent leur entourage tout en demeurant intouchable, ceux que l'on rêve de voir tomber de leur piédestal, mais à qui on finit par s'attacher malgré tout. Il est vrai qu’il a un charisme certain ; et je suppose que l’argent qu’il étale n’est pas non plus étranger à tout cela. De toute façon, la plupart des élèves sensés choisissent de le garder parmi leurs contacts, parce que ses parents font partie de cette clique de riches persuadés de leur supériorité, avec qu'avec eux derrière lui, il a des chances de devenir quelqu'un d'important.
      Mais malgré ça, il y en a pas mal qui le considèrent comme peu fréquentable, en somme. »

      - Un camarade de dortoir : « Samaël ? Vous n’espérez quand même pas que je m’étale sur sa vie ou sa façon d’être, quand même ? Franchement, j’ai pas que ça à faire, le regarder à longueur de temps. Certes, on a évolué plusieurs années ensembles, mais quoi ? Je suis occupé H24 moi, pas le temps de materner qui que ce soit d’autre, non plus. Et puis je vous ferai remarquer que celui qu’il peut bien être ne vous concerne pas. Vous ne pouvez pas vous contenter de ce qu’il montre seulement ? C’est suffisant non ? Bande de fouineurs. Enfin bref. Je veux bien vous fournir quelques détails pour satisfaire votre curiosité. Par exemple, si on peut reconnaître quelque chose à Sam, c’est qu’il reste fidèle à ses idées. Sottise ou idéologie prononcée, j’en sais rien… Mais quand il a décidé quelque chose, difficile de lui faire lâcher prise.
      Il est plutôt habile sur un balai mais ne s'y intéresse pas plus que ça. Quant à son niveau scolaire… Bof, j’en sais rien. Je crois que son père lui réclame d’excellents résultats, mais à ce niveau là l’enjeu est sans doute de faire briller le nom de son illustre famille. De lui-même, je ne crois pas qu’il soit particulièrement bosseur ou attiré par le travail… Par exemple si un devoir ne le botte pas, il trouve le moyen de faire quelqu’un d’autre s'en charger à sa place. Mais c'est tout de même rare, il sait se montrer sérieux. Ou du moins, je le suppose, puisque ses résultats sont 'particulièrement satisfaisants' – surtout en cours de Sortilèges et Enchantements. Et entre nous, je pourrais même affirmer qu’il a quelques… facilités en matière de magie noire. Mais motus, hein ! Bon. Que rajouter d’autre ? Ce type est pourri gâté, arriviste, méprisant, sadique, arrogant et calculateur, vantard, mauvais perdant… Et il a de l’influence. Sur les élèves de notre année et de notre maison, surtout, sans compter qu’il aime bien martyriser les premières années, de manière générale ».


    .

    INTROSPECTION

      Alors qu’il observait son reflet, debout face au miroir à pied de la salle de bain attenante à sa chambre, Samaël Wilson se fit l'étrange réflexion qu’il s’était nettement développé durant ces trois dernières années. Pourtant, aujourd’hui encore, en le regardant, la réflexion qui venait à l’esprit était indubitablement : « Comme il ressemble à son père ! ». Ce port aristocrate, cette allure imposante. Du haut de ses dix-sept ans, il semblait qu’il se transformait déjà en homme, au fur et à mesure que passaient les jours. Et là, malgré ses paupières encore alourdies d’un sommeil tout récemment délaissé, il trouvait le moyen de transpirer l’élégance. Était-ce dû à son port résolument droit ? Au fait qu’il était infiniment conscient de son sang « bleu » ? Il se jeta un regard scrupuleux, presque méfiant, s’attardant un instant sur la courbe ronde de ses épaules redressées bien que témoin il n’y ait pas, mais finit par se concentrer sur son teint trop pâle. Car pâle, il l’était. Sous l'épiderme fin, quasi translucide, l’on devinait presque sans peine les veines violacées qui couraient le long de son cou, de ses bras, de ses poignets, jusqu’à ses mains. Il y a peu, son teint blafard, presque maladif, lui donnait d'ailleurs l'allure d’un jeune homme de constitution fragile ; mais ses mèches couleur ébène le rehaussaient à merveille, Merlin merci. Trempées comme maintenant, alors qu’il sortait tout juste d’une douche rafraîchissante, elles ondulaient légèrement, se plaquant à son cuir chevelu comme sous l’effet d’un gel permanent. En l’absence de sourire, sa moue habituelle lui conférait un air boudeur, un peu enfantin, contrastant avec sa carrure de « presqu’homme ». Il était cependant doté d'un charisme non dénué de charme ; à vrai dire, l’adjectif « beau » lui allait même à ravir –parce que son physique avait ce quelque chose d’harmonieux qui laissait croire que le moindre de ses membres était fait pour les autres.

      Mais plus que tout, c'étaient les cernes lui soulignant les yeux, qui attiraient l'attention en cet instant. Lançant à son reflet un regard furieux, l'adolescent s'humidifia le visage et quitta finalement la pièce. Prostré devant les portes ouvertes d'une armoire ensorcelée, il attrapa sa baguette pour en poser la pointe contre sa tempe ; un mince filet argenté l’accompagna lorsqu’il la ramena vers une étrange bassine de pierre. Un liquide d’une texture identique flottait déjà à l’intérieur –et il fit demi-tour, sans accorder au récipient ou à son contenu plus d’intérêt que nécessaire.
      Soigneusement dissimulée au fond de l'armoire, la dite 'bassine' masquait elle-même la présence d’un coffret finement ouvragée, dont la surface était ornée de motifs complexes et colorés. On pouvait y distinguer quelques gravures, telles ce "W" classieux au niveau de la serrure. A l’intérieur, sur un fond de velours noir, reposaient de petites des fioles de verre ayant visiblement subit un reducto par soucis pratique.

      Mais... montrons-nous donc plus curieux ; intéressons-nous de plus près à cette objet contenant, comme toute pensine qui se respecte, les souvenirs confinés par le sorcier dont elle est la possession.


Dernière édition par Samaël E. Wilson le Sam 24 Oct - 6:50, édité 1 fois
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Message par Samaël E. Wilson Ven 23 Oct - 3:31

The little Prince has...

Some people so closed to him.

      • 11 JUIN 1985, au fin fond du Wiltshire.

      Il n’était pas plus de 3h du matin. A cette heure tardive, l’Angleterre était encore entièrement plongée dans les affres d’un repos réparateur. Une nuit sans lune la recouvrait de son manteau sombre, étouffant le moindre rayon de lumière, et le silence s’était fait maître du pays, pour quelques heures de plus. Pourtant, pourtant… Tous ne bénéficiaient pas de ce calme aussi apaisant qu’inquiétant. Car, enfoncée dans les coussins moelleux d’un immense lit à baldaquin, la stoïque Elizabeth Wilson étouffait à grand peine ses cris. Les eût elle laissés passés que l’on aurait cru, à juste titre, assister à de longues heures d’agonies. La douleur semblait vouloir la déchirer de toutes parts, l’écarteler jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Mais le tumulte de voix inconnues qui flottaient au-dessus de son visage rougi la retenait entre l’éveil, et les limbes de l’inconscience.
      Et lorsque, les lèvres blessées d’avoir trop longtemps subit ses mordillements vengeurs, les joues moites de n’avoir pas pu laisser échapper ses larmes, elle leva ses yeux troublés sur la forme que lui présentait solennellement le médicomage, elle laissa échapper un seul et unique sanglot étranglé. Rageur. Ce ravissant bout de chou, comme l’appelaient déjà les infirmières à son chevet, avait la chevelure brune de son père, le teint pâlot, et semblant affreusement fragile. Mais il était si laid, le visage tordu par le mécontentement, ses deux poings si minuscule battant l’air à intervalles irréguliers ! Elle entrevit en deux secondes les futures années d’innombrables caprices, et se laissa lourdement retomber sur ses oreillers en se jurant de s’épargner ce genre d'instants à la venir. Il était le premier, et resterait le dernier.

      De son côté, Wilhem se rengorgeait en l’admirant, recevant avec une fierté non dissimulée les félicitations de ses connaissances. L’enfant était un garçon. L’héritier Wilson venait donc de voir le jour.

      A son réveil plusieurs heures plus tard, Elizabeth s’émerveillerait finalement face teint laiteux de ce petit être, ses traits harmonieux, et l’avenir grandiose qui s’ouvrait déjà devant lui. Elle se mettrait immédiatement à faire pour lui des projets en quantité, attendant avec impatience les années où elle se pavanerait à son bras en montrant à tous à quel point son fils était beau. Les yeux humides braqués sur lui, elle laisserait avec plaisir les cinq lettres qui composeraient son prénom lui rouler sur la langue, encore et encore. Ettan.


      • Huit ans plus tard, même lieu.

      Samaël Ettan Wilson n’avait jamais vraiment été du genre à s’émouvoir sur un album de photos souvenirs. A vrai dire, son quotidien ne lui donnait aucune raison de s'appesantir sur le passé : il était aussi heureux à présent qu’il l’avait toujours été depuis sa naissance. Après tout, il avait à sa disposition deux parents aimants, sévères, certes, mais attentifs, qui ne lésinaient sur rien pour lui faire plaisir. Il était leur faiblesse.
      Cependant, sa mère, plus émotive, ne manquait jamais une occasion de ressasser de vieux souvenirs. Et c’était actuellement la situation dans laquelle il se trouvait. Il se laissait bercer par sa voix douce, somnolant légèrement dans un fauteuil moelleux au coin du feu qui les protégeait du froid hivernal, tandis qu’elle tournait des pages entières illustrant les huit dernières années de leur vie. La posture de son père, debout devant la cheminée, les deux mains appuyées sur le pommeau en forme de serpent de sa canne, achevait de compléter le tableau de leur soirée familial.

      « Oh mon chéri.. tu te souviens de la toute première réception à laquelle tu as réellement assisté ? »

      Elle brandit un cliché sous yeux à moitié fermés, tandis qu’il marmonnait une réponse incompréhensible. Il se vit, âgé d’environ 5 ans, se pavanant avec aise au milieu d’une foule d’inconnus, allant d’un groupe à l’autre à la demande de son père. C’était sa première grande apparition en public, et ses parents n’avaient pu que le féliciter de leur avoir fait honneur par son comportement. Bien sûr qu’il s’en souvenait.
      Enfin... oui. A peu près. Mais les phrases exaltées de sa mère se firent de plus en plus vagues tandis que le sommeil emportait Samaël, et il ne fit rien cette fois pour le repousser. Il lui sembla entendre son père jeter un sort dans sa direction, et il se sentit flotter au-dessus du sol, puis posé dans son lit. La voix de ténor de Wilhem raisonna dans sa chambre l'espace de quelques secondes – juste le temps de lui annoncer une nouvelle qui ne pouvait que lui plaire : son cher ami Demetri Raynolds accompagnerait le lendemain son père, dont la visite était prévue depuis quelques jours déjà.
      Damn.



A best friend.

      • Le jour d'après.

      « Ettan, cesse immédiatement ce cinéma, c'est ridicule ! »
      « Mais je ne me sens pas bieeen... »

      Wilhem adressa un regard menaçant au garçon, le sommant de se tenir tranquille... et à ses côtés, Elizabeth soupira avec défaitisme.

      « Tu devrais vraiment prendre exemple sur ton ami, tu sais ? Lui ne... »
      « Je vais vomir. »

      Se levant brusquement de table, Samaël quitta la pièce en courant presque. Le teint cireux, quasi verdâtre, il grimpa les escaliers jusqu'à sa chambre, dont il referma brusquement la porte derrière lui avant d'étouffer un cri rageur contre son oreiller. La scène qui s'était déroulée à l'instant était absolument inhabituelle – ce qui expliquait d'ailleurs que son père n'ait pas réagi immédiatement. Un Wilson se devait de se maîtriser à tout instant et, surtout, de toujours respecter les convenances. Mais pourquoi ses parents ne voyaient-ils donc pas à quel point il était malade ? Car c'était bien le cas ! Il était malade... de jalousie. Leur déférence, leurs petite attentions à l'égard de Demetri, tout cela l'écœurait au plus haut point. Il suffisait que cet idiot débarque, pour qu'on l'oublie complètement, lui ! Il fallait l'avouer, l’idée que ses parents s’intéressent à autre chose que lui n’était pas réellement pour lui plaire… Gâté et capricieux comme il l’était, il ne supportait pas de pas être leur unique centre d’intérêt.

      Ce qu'il pouvait haïr ce Raynolds !
      Quelque part, il était conscient d'avoir tort. Son père et celui de Demetri étaient des amis de longues dates, et Wilhem était parvenu, depuis tout ce temps, à faire si bien abstraction de son sang impur qu'il représentait pour lui ce qui s'apparentait le plus à un véritable ami. Ç'aurait pu être pareil pour leurs fils... si les Wilson n'avaient accordé trop d'intérêt au fils de leur ami, au goût de leur propre garnement. Comment osaient-il lui préférer cet espèce de... de... un voix désagréablement fluête vint interrompre ses joyeuses pensées.

      « Punky est désolée de déranger le jeune Maître, mais il faut redescendre ! M. Wilson est vraiment de mauvaise humeur, il... »
      « grmpfl ! » - fut la réponse, très éloquente, que reçut l'elfe en retour.
      « Mais... il faut... » - la protestation hésitante de la dite Punky s'étrangla de façon cocasse lorsqu'il aperçut l'air mi-larmoyant, mi-furieux, de Samaël.
      « Tu mens ! Mes parents se moquent bien que je sois là où non, maintenant que Demetri est là ! Je le déteste ! »

      La créature se tordit les doigts dans tous les sens, provoquant de temps à autres de répugnants craquements sonores. Ses yeux globuleux semblaient vouloir sortir de leurs orbites, tandis que ses pupilles affolées partaient dans toutes les direction possibles et imaginables. La garçon eut un mouvement de recul répugné à cette vue. Merlin ! S'il avait été dans son état normal, sans doute aurait-il déjà renvoyé cette indésirable de sa chambre à grands coups de pieds. Mais à l'heure actuelle, il n'avait personne d'autre à qui se plaindre. Et l'elfe, comme bien d'autres des habitants de la demeure, avait finit par s'attacher à ce garçon capricieux; au point de lui être totalement dévouée. Il en jouait bien.

      « Punky..., commença-t-il de son timbre plaintif. Pourquoi est-ce que je ne leur suffit pas ? Pourquoi ont-ils besoin de lui alors qu'ils m'ont, moi ? Ce n'est pas juste ! Je... »

      Mais sa diatribe ne dura pas bien longtemps. Alors que la petite chose étrangement vêtue s'apprêtait à se jeter à bas du lit pour lui expliquer à quelle point il avait tort, la porte de la chambre s'ouvrit sur la silhouette de Wilhem. Les lèvres pincées en une moue mécontente, à tel point qu'elles ne formaient plus qu'une mince ligne, il le vrilla de ses iris pénétrants.

      « Disparait », ordonna-t-il à l'elfe, qui ne se le fit pas dire une seconde fois.

      Samaël se recroquevilla sur lui-même, se rendant compte à quel point son père contrarié pouvait s'avérer effrayant. La voix de l'homme se fit pourtant dangereusement mielleuse lorsqu'elle s'adressa à lui.

      « Ettan. J'exige que tu me donnes une excellente raison pour ta scène de tout à l'heure. As-tu seulement une idée de la honte que tu nous inflige, à ta mère et moi, avec tes caprices ? »

      Bon. Son père avait tout de même tendance à exagérer un chouïa, non ? Ce n'était pas comme s'ils accueillaient du grand monde, ni même un quelconque personnage important. Ce n'étaient que M. Raynolds et son stupide fils. Samaël se renfrogna. Mais Wilhem eut tôt fait de le rappeler à l'ordre, son sourcil droit haussé témoignant de son impatience.
      Son fils se mordit la lèvre, hésitant. Pouvait-il décemment avouer la raison de son comportement ? Certes, non. Il ne comprendrait pas. Mais s'il ne disait rien... alors il risquait de décevoir cet homme – son modèle.

      « Je... – il prit le temps de reprendre contenance, avant de continuer avec une assurance feinte. Je ne me sentais pas bien. Ça va mieux, maintenant ; Punky vient de me donner une potion pour ma... nausée. Je croyais couver quelque chose, mais ce n'était probablement que passager... »

      Il s'approcha de son père pour lui montrer qu'il était prêt à le suivre, lui adressant un sourire fatigué pour appuyer ses dires. Bien qu'aucune remarque ne vint, il ne doutait cependant pas que Wilhem était loin d'être dupe.

      Le plus jeune rumina sa mauvaise humeur tandis qu'ils parcouraient tous deux les couloirs en direction de la salle à manger. Ce qu'il pouvait être frustrant de retourner sur les lieux de sa déchéance ! Ravaler sa fierté, lancer un signe de tête respectueux à M. Raynolds pour lui présenter ses excuses. Lequel homme lui répondit par un sourire rassurant, affirmant qu'il n'y avait aucun problème. Puis les conversations des adultes reprirent leur cours, le plus naturellement du monde. Ce type était pratiquement un membre à part entière de la famille, tant il était apprécié par eux ; et malheureusement, son rejeton était parvenu lui aussi à s'y frayer une place.

      Touillant son repas d'un air boudeur, Samaël fit semblant d'ignorer les fossettes que creusa un rictus moqueur sur les joues de Demetri. Lui ne faisait pas semblant de ne pas avoir compris le problème. C'était même le contraire: il s'en réjouissait.


      • Quelque mois après, même lieu.

      Une fois de plus, Samaël avait toutes les raisons d'en vouloir au monde entier. Non content d'accaparer l'attention de sa famille, Demetri se permettait... d'amener du renfort ! Mais pour qui se prenait-il ? Il lui était permis de prendre ses aises impunément parmi les Wilson ; était-ce une raison pour rappliquer avec sa petite peste de soeur ? Oh il la voyait bien venir, la Juliet, avec ses airs angéliques et ses grands yeux innocents. Elle n'avait besoin de guère plus qu'un simple regard pour faire fondre tout son entourage, et une fois de plus, ils s'étaient fait avoir ! Cette fois, c'était la famille au complet qui s'amassait dans le grand salon, et tous n'avaient d'yeux que pour elle.

      Une fois que les deux hommes se furent retirés dans le bureau, que Mrs. Raynolds et Elizabeth leur ait demandé à Demetri et lui, d'aller 's'amuser' dans sa chambre, et d'emmener Juliet avec eux -autrement dit, de les laisser discuter tranquillement-, le jeune homme s'empressa de disparaître au détour de l'un des longs couloirs du manoir, laissant le frère et la soeur entre eux. Il ne les supportait pas et ce, malgré les efforts de la petite. En fait, plus elle se montrait gentille, plus elle l'insupportait. C'était bien simple : ses allures de petite sainte le rebutaient. Lui, n'était pas dupe ! Elle avait beau être jeune, elle n'en était pas moins machiavélique et calculatrice. Car sinon, comment expliquer qu'elle s'emploie à chaque fois à lui voler l'attention de ses géniteurs, alors même qu'elle bénéficiait déjà de la quasi admiration de sa famille à elle ?
      Cependant, après plusieurs heures de solitude, Samaël finit par se lasser de son isolement, et partit en quête de ses deux plaies personnelles. Pas question de leur avouer qu'il s'ennuyait, par contre ! Non, il leur ferait seulement l'honneur de sa présence, pour quelques instants, et repartirait peu de temps après. Seulement, la pièce était déserte lorsqu'il y entra, et il ne su s'il devait le déplorer, ou s'en sentir soulagé. Jettant un coup d'oeil circulaire autour de lui, l'adolescent s'affala -fort peu élégamment- dans l'unique fauteuil de sa chambre, et grogna en sentant quelque chose sous lui. Ce ne fut qu'après s'être tortillé quelques instants qu'il parvint à s'emparer de l'objet du délit.
      Une poupée. Elle était en chiffon, semblait avoir été raccommodée magiquement à de nombreuses reprises, et ses cheveux blonds grisonnaient, preuve qu'elle ne datait pas d'hier. Sourcils froncés, Samaël s'apprêtait à la balancer loin de lui lorsqu'une idée le frappa, stoppant son élan.

      Cette chose était à Juliet. Et il était absolument certain qu'elle y tenait tout particulièrement. Une lueur sadique traversa son visage tandis qu'il cherchait quelque chose qui puisse lui permettre de mettre son idée à exécution. Et finalement, s'emparant du premier objet coupant qui lui tomba sous la main, il entailla l'une des jambes, remonta jusqu'au visage et fit sauter un oeil avec un plaisir déplacé. Ah ! Cette petite peste allait enfin payer pour ses crimes. Croyait-elle vraiment pouvoir s'en prendre à Wilson sans en payer le prix ? Occupé qu'il l'était à son oeuvre de destruction, il n'entendit pas la porte s'ouvrir et se refermer, tout comme il ne fit pas attention aux bruits de pas qui s'arrêtèrent à ses côtés. Il fallut qu'une voix s'élève pour le tirer de sa concentration.

      « Tu te crois vraiment tout permis, Ettan ! »
      Laissant brutalement échapper l'arme de son crime, Samaël se retourna vers Demetri, qui le surplombait, et s'empressa d'afficher un air de pur défi. Il s'apprêtait à le sommer d'arrêter de le nommer ainsi -c'était réservé à ses proches, et seulement à eux. Mais l'autre le pris de cours, ne se gênant pas pour lui dérober sa victime de chiffon... Et il lui adressa un clin d'oeil complice aussi mal venu qu'inattendu.
      « C'est mon rôle de grand frère, de réduire la poupée en miettes », reprit-il sur un ton faussement blasé.

      Puis, sous le regard étonné du jeune Wilson, il s'acharna à son tour à faire vomir tout son contenu à la petite chose défigurée. Et un moment plus tard :

      « Voila ! Ça, c'est de l'art », clama-t-il en brandissant victorieusement son oeuvre.

      Ce fut évidemment le moment que choisit Juliet pour faire son grand retour. Elle se figea sur le seuil, stupéfaite... puis se précipita sur les restes de sa poupée, qu'elle serra contre elle, les yeux noyés de larmes. Mal à l'aise, Samaël s'agita imperceptiblement sur son siège.
      « De toutes façons, elle était déjà hideuse », ne put-il s'empêcher de faire remarquer avant que la fillette n'ait même eu le temps d'ouvrir la bouche. Une fois de plus, elle baissa la tête sans mot dire, et s'en fut loin d'eux, mi-marchant mi-courant. Le silence plana quelques secondes suite à son départ précipité. Puis les regards des deux garçons se croisèrent... et ils éclatèrent de rire, ravis de leur méfait.

      Ils écopèrent bien sûr d'une punition, et la poupée fut rabibochée, pour la énième fois. Ce n'était pourtant pas important à ses yeux. Il avait eu la satisfaction, bien qu'éphémère, de se venger du petit démon aux allures d'anges, et c'était tout ce qui comptait. Mais il avait surtout le sentiment que quelque chose avait changé, entre Demetri et lui, et pour cette fois, il n'avait pas tout à fait tort... Cet événement 'anodin' marqua la début d'une entente, qui se mua peu à peu en quelque chose qui ressemblait fort à... une ébauche d'amitié.

      Mais il fallut un drame, pour la sceller définitivement.


Dernière édition par Samaël E. Wilson le Mer 21 Mar - 14:27, édité 2 fois
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Message par Samaël E. Wilson Ven 23 Oct - 6:12

      • Ellipse de quelques années, chez les Raynolds.

      C'était... étrange. Les voix, entrecoupées de sanglots, se mêlaient en un chahut désorganisé et assourdissant. On criait, on parlait de malheur épouvantable. D'un corps figé, sans vie. De Juliet. De noyade. Et au milieu de cette foule qui se lamentait, Samaël ne se sentait pas à sa place.
      Il suffoquait, parmi ces visages presque inconnus, entendant l'atroce nouvelle sans parvenir à la comprendre.

      Mais les mines désespérées des Raynolds, les regards compatissants de leur entourage, et sa propre mère, dont les yeux s'étaient écarquillés depuis une éternité, dont la main masquait la bouche encore ouverte sur une exclamation étouffée... tout cela... n'était pas réel, n'est-ce pas ?
      Demetri demeurait invisible, et lui, ne parvenait à croire à cette mascarade. Il se souvenait avoir vu Juliet la semaine précédente. Elle avait été bien vivante, à ce moment-là, il en était certain ! Tout comme elle le restait dans sa mémoire. Il aurait presque été capable de réciter son rire, ses pleurs refoulés lorsque son camarade et lui s'amusaient à lui en faire voir de toutes les couleurs. Etait-il possible... qu'elle se soit éteinte si soudainement ? Que sa vie se soit échappée en si peu de temps ?

      Pris de vertige, l'héritier Wilson se retint sur le mur derrière lui, et frissonna en sentant un froid glacial s'insinuer en lui. Ce n'était pas possible.
      Une main large s'abattit sur son épaule, le tirant de sa torpeur ; il lui fallut cligner plusieurs fois des paupières pour enfin faire face à son père. Ce dernier avec les traits soucieux ; une inquiétude et une peine à moitié dissimulées étaient visibles dans ses yeux – ce qui était d'autant plus déstabilisant. Depuis quand cet homme fort et insensible laissait-il transparaître ses émotions d'une telle façon ? La réponse était simple : depuis jamais. Sa théorie trouvait donc confirmation ici : tout cela était irréel. Un cauchemar, rien de plus. Il se réveillerait bientôt, se rendrait compte que l'on était dimanche, et que Dem débarquerait probablement dans quelques heures. Flanqué de Juliet, qui serait alors bel et bien vivante. Oui, c'était tout à fait ça : un simple cauchemar, et rien de plus.

      L'horreur, pourtant, ne semblait pas vouloir prendre fin, et il félicita distraitement son subconscient tordu pour la précision qu'il apportait aux détails. Un peu plus, et il aurait cru que cette scène se déroulait pour de bon. Que son père lui suggérait vraiment d'aller voir si Demetri se terrait dans sa chambre. Et que ses pieds l'y conduisaient pour de bon, aussi, par automatisme.
      Mais les faits le frappèrent lorsqu'il se retrouva face à face avec son camarade. Qu'il aperçu les cernes qui lui rongeaient la moitié des joues, et la culpabilité dont il suintait par tous les pores. Juliet était morte. Juliet était morte, noyé. Réellement.
      Le souffle soudainement coupé tandis qu'il comprenait enfin le poids de ces quelques mots, Samaël se laissa tomber sur un côté du lit de son aîné, refoulant à son tour quelques larmes traitresses qui luttaient pour lui échapper. Il ne su lequel d'entre eux ouvrit le dialogue – toujours est-il, qu'une curiosité malsaine le poussa à s'enquérir de la façon dont s'était produite la catastrophe, et que son homologue ne lui répondit qu'après un long silence. D'un voix monotone, il lui conta les fleurs pour Mrs. Raynolds, non loin de la rivière ; la disparition de Jul', les appels au secours. Puis les recherches vaines. Enfin, la découverte macabre. Une fois de plus, son discours s'emmêlait sans que Samaël ne le saisisse entièrement (ou peut-être refusait-il purement et simplement s'entendre cette vérité qu'il avait lui-même réclamée). Il n'y eut que le murmure final de Demetri, venant ponctuer le récit d'une touche d'horreur supplémentaire, pour le ramener une fois pour toutes à la réalité.
      « Tout est de ma faute... ».

      Le jeune homme aurait souhaité, plus que tout, pouvoir lui hurler qu'il avait tort. Qu'il ne devait pas se torturer ainsi, qu'il n'était pas responsable de ce gâchis. Mais qu'en savait-il, après tout ? Il n'avait pas été là au moment fatal, et n'était à présent sûr de rien – les mots restaient d'ailleurs résolument coincés dans sa gorge déjà nouée. Aussi choisit-il, pour une fois, de se laisser guider par son impulsion. Ses bras se nouèrent autour du coup de Raynolds, et il se serra contre lui tout en le suppliant de se taire ; de ne pas dire un mot de plus. Si l'autre se débattit, Samaël ne s'en rendit même pas compte : sa prise était presque désespérée, et il s'accrochait à Demetri sans savoir lequel d'eux deux il cherchait, au final, à réconforter. Ils étaient restés ainsi durant une éternité à ses yeux, immobiles, comme figés à leur tour par cette faucheuse implacable, qui avait définitivement arraché Juliet à sa famille. Par la suite, lorsque Wilhem était venu prévenir son fils qu'il était temps de partir, ce dernier s'était retiré sans mot dire.

      Cette fois-là avait donné à leur relation un tout nouveau tournant. Peu à peu s'était développée une amitié profonde, solide, basée sur une réelle confiance... une indéniable complicité. Une chose était sûre : Demetri détenait une place prépondérante dans la vie du jeune Wilson ; et la réciproque se vérifiait.


A strange cousin.

      « Sciuscià ;

      Cela fait déjà plusieurs mois que je ne te donne plus signe de vie... Depuis cette fameuse nuit, en fait, de nos dernières vacances d'été. Par ailleurs tu ne recevras sans doute jamais cette lettre, tout comme celles qui l'ont précédée entre temps, et elle finira soit au feu, soit au fond d'un tiroir. Jusqu'à ce je finisse par en oublier jusqu'à l'existence. Mais je crois que l'habitude de t'écrire est, malgré tout, trop profondément encrée en moi pour que je parvienne à cesser de le faire...

      Il faut dire que j'ai eu le temps de réfléchir à ce qui s'est passé. J'en ai même parlé à mon père. A ce moment-là, je me suis senti coupable, comme si je m'apprêtais à dévoiler un secret que je n'étais même pas sensé connaître, mais il me fallait les prévenir. Comment garder pour moi une telle découverte, une telle infamie ? Accepter de te laisser pénétrer dans notre demeure, et nous mettre tous en danger une fois de trop ? Entre eux et toi, mon choix était tout fait ; et ton souvenir, entaché par ma récente découverte, ne faisait absolument pas le poids. Je t'en voulais d'ailleurs, de ne rien m'avoir dit. Je te détestais – et encore, le mot est faible. Je tiens à mes repères. Je tenais aussi à toi. Mais une telle trahison ! C'était inacceptable. Toi mon modèle, fiable et inébranlable ; toi mon presque frère... un loup-garou ! Prononcer ces mots maudits et les mettre sur papier me laisse encore un arrière-goût amer. Tu n'aurais pas du me cacher ça.

      Mais je crois... je crois qu'accepter la vérité est encore bien plus difficile. Je me souviens avec une étonnante précision de notre dernier échange. De mes insultes. Même avec la meilleure volonté du monde, j'aurais été incapable de réagir autrement à cet instant précis, de conserver mon sang-froid en faisant mine de ne pas voir les marques hideuses qui striaient ta peau. Mes oreilles raisonnaient encore de tes hurlements effrayants. J'aurais voulu te frapper, autant pour exprimer mon ressentiment que pour exorciser cet animal en toi... alors, à défaut de pouvoir réellement le faire, je t'ai blessé par mes mots. Monstre méprisable, créature infâme, seras-tu un jour capable de me pardonner pour cela ? Regretter ne m'est pas habituel. Pourtant, lorsque je repense à toi, la culpabilité me ronge. Et mon ego à vif ne me permet pas de m'excuser. M'excuser pour quoi, d'ailleurs ? Pour le simple 'plaisir' de faire face à tes rancoeur ? Certainement pas !
      Alors je me tais. Je me mure dans un silence farouche, bien que mes propres parents désapprouvent mon comportement, et j'essaye de faire abstraction de ton existence.

      Ma réaction est peut-être due au fait qu'il me reste un doute par rapport à toi. Tu étais déjà né, lorsque ton père s'est fait mordre, et en aucun tu ne pourrais avoir hérité de sa... tare. Alors... comment expliquer la scène de cette fameuse nuit ? Je t'ai réellement cru sur le point de te transformer ; tu semblais souffrir le martyre, comme si toute trace de conscience, d'humanité, t'échappait pour de bon. Je jurerais avoir vu ton regard briller d'un éclat sauvage, éclairé par l'un des rayons fatales de cette lune qui brillait à l'extérieur, pleine. C'était... convaincant. Abominable.
      Maintenant que j'y repense, je ne sais quoi en conclure. Etait-ce une mise en scène ? Non. C'eût été une plaisanterie de bien mauvais goût. La seule solution qu'il reste est donc que... tu y croyais vraiment. Et ce n'est guère rassurant, tu en conviendras ! Il me semble même que te découvrir pour faille cette once de folie – que dis-je ? Cette démence totale, plutôt ! – m'ébranle plus encore que l'idée que tu puisses être une créature immonde. Dans ce cas là, j'aurais alors eu la possibilité de me persuader que tu n'étais pas responsable de tes actes, que tu ne pouvais rien y faire. Alors qu'à présent, je ne peux que craindre les atrocités que tu serais capable de commettre, sous prétexte que tu te méprends sur ta véritable nature.

      J'aimerais croire que j'exagère... mais je suis déboussolé, et cette sensation est déplaisante. Le pire étant que, bien que je continue de le nier éhontément, ta compagnie me manque, cousin.

      Ettan. »
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Message par Samaël E. Wilson Sam 24 Oct - 0:07

    Fiche finie Idea
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Message par Bonnie Becker Sam 24 Oct - 12:17

Ouh qu'il est méchant Question

Serpentard bien sûr cyclops
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Back in town...

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