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Message par Invité Sam 28 Aoû - 21:42

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    Mademoiselle Milbrooks, auriez-vous je vous prie l'amabilité de faire au moins semblant de suivre mon cours ?
    Je me redressais sans me presser. Cela faisait déjà cinq petites minutes que je n'avais pas pris la peine de faire semblant - ou plutôt cinq petites années déjà. Le cours d'histoire de la magie avait toujours eu le don de m'assoupir, allez savoir pourquoi. Les problèmes passés ne me regardaient pas, surtout que je n'envisageais guère d'aller frapper un gobelin avec un glaive - du moins jusqu'ici l'envie ne m'avait jamais prise. Je m'installais un peu mieux sur ma chaise, histoire de ne pas contrarier mon professeur plus qu'il ne l'était déjà. J'avais cette capacité voyez-vous, agacer les gens très facilement et le pire ? C'est qu'au final je m'agaçais moi-même, car je percevais nettement ce qu'ils ressentaient à mon égard. C'est une sorte de cercle vicieux voyez-vous. En somme, là je me redresse pour ne pas me contrarier. Je sais il faut suivre. Le professeur c'était détourné de moi et semblait ne plus s'intéresser à mon cas, ce dont je lui fus reconnaissant. Ce qui ne m'empêcha pas de m'ennuyer d'autant plus. Je tentais de me concentrer sur ce qu'il racontait et pris conscience que je ne notais pas ce qu'il dictait au moment où il reposait les yeux sur moi pour voir si je ne m'étais pas endormie de nouveau. Consciente de ne pas m'attirer une énième fois ses foudres, je pris ma plume et rédigea rapidement les phrases qui sortaient de la bouche de l'instituteur. Au final je passais l'heure ainsi, le nez collé à mon cahier, rattrapant ce que j'avais manqué. Lorsque la sonnerie se déclencha, signalant la fin du cours, je rangeais mes affaires dans mon sac et passait la lanière de celui-ci sur mon épaule. Je ne fus pas la première à sortir, mais pas la dernière non plus. Je n'avais pas la moindre envie de me retrouver en tête-à-tête avec mon professeur pour une histoire dans ce genre-là .. quoi que lui, c'était sa tasse de thé.

    J'avais une heure de libre à présent. Et je ne savais pas bien à quoi elle allait me servir au juste. Tradd ne tarda pas à me rattraper et je lui fis un sourire tout en me méfiant .. avec lui je ne savais jamais s'il venait pour me voir ou simplement pour me faire un coup tordu, c'était typique du jeune Cooper. Mais cette fois-ci il ne semblait pas avoir d'idées noires et machiavéliques derrière le crâne ce qui me rassura - je n'avais aucune contre-attaque sous la main s'il décidait par je ne sais quel tour, de me faire une vacherie. Non, il désirait simplement que je l'accompagne à bibliothèque pour l'aider dans un devoir. J'haussais un sourcil. Un devoir ? Tu te fous de moi ou quoi ? Où est le piège ? demandais-je un conservant tout de même mon sourire. Nous marchâmes l'un à côté de l'autre tandis qu'il laissait un rire tonitruant sortir de ses lèvres, le genre contagieux qui vous contamine vous aussi. C'est pour cela que je me surpris à rire moi aussi .. avant de m'arrêter subitement, n'aimant pas particulièrement avoir l'air d'une idiote. Cela m'arrive malheureusement souvent en présence de Tradd, il était si communicatif qu'il était difficile pour moi de me protéger de lui ou plutôt de ce qu'il exprimait à travers ses sentiments que moi seule pouvait percevoir. Ne soit pas bête Poppy, si j'avais voulu te piéger, tu le serais déjà à l'heure où je te parle ... répondit-il. Et il n'avait pas tort quoi que niveau taquinerie, on pouvait facilement dire que nous étions aequo. Mais, on ne pouvait pas me blâmer de me montrer méfiante ... Tu as gagné cow-boy, en quoi puis-je te servir ? répondis-je ironiquement.

    Il s'avéra qu'il avait besoin d'aide pour une carte du ciel. Le genre de choses où j'étais aussi calée qu'en histoire. Il n'empêche que je ne déclinais pas, ayant ce devoir à rendre moi aussi, il pourrait m'être utile sans le savoir. (a) C'est pourquoi nous nous sommes isolés dans la bibliothèque et installés à une table, étalant nos affaires, prenant de la place, bref prenant nos aises. Je sortais mon rouleau de parchemin et nous parlâmes un instant alors qu'il fouillait son sac. Je sortais ma plume lorsque je remarquais un mouvement dans les rayons et mes yeux se plissèrent un instant ... je ne tardais pas à reconnaître une jeune femme qui se trouvait toujours dans l'ombre de Tradd. Je levais les yeux au ciel en soupirant, m'attirant le regard curieux de Tradd que j'ignorais, trop agacée par cette jeune fille. Quand est-ce qu'elle prendrait des vacances ? Je venais parfois à me demander si elle ne venait pas observer le jeune homme la nuit, juste pour s'assurer qu'il respire toujours ... ou pour l'observer tous simplement. Je retins un frisson, trouvant cette attitude tout de même étrange. Glauque même. J'ai oublié ma carte dans le dortoir des gars .. je vais la chercher, je n'en aurais pas pour très longtemps dit mon ami, me sortant de mes pensées. Je répliquais doucement N'oublie pas ta tête en revenant Il m'adressa une moue rieuse et disparu dans le couloir. Peut-être était-ce l'occasion d'avoir une petite discussion avec cette Montana ? Je me levais de la table où j'étais installée et me dirigeais dans les rayons ... où elle ne se trouvait plus. Après un méticuleux balayage du regard de la pièce, je ne tardais pas à la repérer un peu plus loin et m'approchais, lançant directement pour qu'elle sache que c'était à elle que je m'adressais Tu as le béguin pour lui ou ce sont les rayonnages qui te passionne autant ? demandais-je sans prendre de gants. Un " chuuut " retendis dans la salle en provenance de la bibliothécaire auquel je ne fis pas attention. Je me tenais face à la jolie brunette ... quelque chose clochait. Je ne savais pas encore quoi.

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Message par Montana D. Jones Dim 12 Sep - 11:02

J’étais submergée, incapable d’entrevoir un moyen quelconque de mettre au clair cette foule de visions suspectes qui m’avaient inondées. Les migraines, je pouvais m’en accoutumer, j’en avais l’habitude ; mais ces prémonitions d’horreur et de sang me terrorisaient. Plus rien ne tournait rond. D’abord il y avait eu ce flash étrange, ces quatre personnes aux visages sombres débarquant dans une pièce inconnue de Poudlard. Le lendemain, ces quatre élèves venus de nulle part et dont personne ne savait rien … tout cela était bien suspect. On disait chacun d’eux issu d’une école de magie différente, mais on n’intégrait jamais Poudlard en cours de cycle – une lecture suffisamment attentive de L’histoire de Poudlard m’avait éclairée à profusion sur ce point en particulier. Ça ne tenait pas la route. Et cette manie qu’ils avaient de se renseigner sur tout un chacun était passablement déplaisante, d’autant qu’ils ne se contentaient pas de quémander des informations à la cantonade : leurs questions étaient précises, systématiquement orientées sur certains personnages de l’école et non sur d’autres. Beaucoup des élèves parmi les plus populaires s’étaient vus questionnés, d’autres fameusement connus pour leur anonymat avaient également été approchés. Ce n’était pas logique ; pourquoi s’intéresser à ces personnes insignifiantes ? Les quatre cachaient un secret, j’en avais l’intime conviction.

Intriguée par tant de mystères, j’avais donc choisi d’enquêter sur eux en interrogeant Garden Fear, l’innocente et charmante blonde répartie à Poufsouffle et qui, fait étrange, semblait fasciner telle une Vélane tous les garçons du château. Mais elle s’était aussitôt fermée comme une huître à mes propres questions ; sans doute n’étais-je pas assez intéressante pour elle ou s’était-elle sentie menacée. Dans tous les cas, sa réaction épidermique n’avait fait que confirmer mes doutes. Pourquoi Mason, le Gryffondor charismatique qui faisait palpiter les cœurs des rouges et or s’intéressait-il autant à Dayton ? Pourquoi éprouvais-je la sensation d’une telle proximité vis-à-vis d’Adam Meyer ? Je ne le connaissais pas, ne savais rien de lui : jamais encore je n’avais éprouvé un tel sentiment. Ce n’était pas de l’attirance, certainement pas de l’amour : je ne pouvais me l’expliquer.
Relevant les yeux, je rencontrais une nouvelle fois ceux de Tradd Cooper s’assurant que j’étais bien une fois encore en train de le dévisager de mon regard inquiétant. Depuis qu’il avait fait l’objet de l’une de mes visions les plus macabres, je ne pouvais me détacher de lui : il attirait mes yeux comme un aimant et je ne cessais de l’observer, quêtant avec acharnement un moyen quelconque de lui expliquer la fatalité de son triste sort et, surtout, faire en sorte qu’il me croie.

Car mes prémonitions et moi n’étions pas bien vues à Poudlard, loin de là. La divination étant encore une branche assez nébuleuse, complexe à appréhender et peu étudiée de la magie, mes visions faisaient débat entre ceux qui y croyaient volontiers, ceux qui en avaient une sainte terreur et ceux qui, cyniques et pragmatiques, affirmaient haut et fort leur scepticisme en me couvrant de quolibets. Tradd n’avait jamais fait partie d’aucune de ces catégories mais sans m’insulter, il n’avait jamais hésité non plus à me répliquer vertement qu’il ne croyait pas mes monceaux de sottises. Allons bon, je n’étais pas Pearl Smythe : mon intérêt n’était pas de me faire bien voir de quiconque mais de sauver sa vie ! Mais je désespérais d’y parvenir sans qu’il prête foi à mon Don. Une seule personne concurrençait Tradd sur ma liste de personnes en danger de mort : Tabatah, ma meilleure amie, qui risquait sa vie en ce moment même pour son fils à naître. Il me fallait la protéger de Paris Montgomery, sans avoir toutefois sur le moindre indice sur les raisons pour lesquelles son enfant devait impérativement être protégé de toute agression.

Et dans tout cela, il me fallait tenir la distance entre les visions impérieuses qui s’imposaient à moi et la nécessité de maintenir mon niveau scolaire à bonne hauteur. Dit comme ça cela semblait facile, mais il en était en réalité tout autrement. Je m’imposais à moi-même la souffrance et le rejet en insistant auprès de Tradd, je le savais, mais avais décidé de persévérer pour sauver sa vie. Quelle prophète aurais-je été si j‘avais baissé les bras ? Les plus grands devins de ce monde n’avaient jamais vécu que dans la souffrance, telle était ma fatalité – du moins était-ce mon opinion. Coulant un nouveau regard en direction de la chaise précédemment occupée par le Poufsouffle, je constatais avec dépit qu’elle était vide. Je l’avais suivi à la bibliothèque dans le but de lui parler en tête-à-tête, mais il était toujours constamment entouré. C’était le problème avec les individus sociables : ils semblaient incapables de faire un pas ou simplement se rendre aux toilettes sans être perpétuellement cerné d’une meute de gardes du corps qui, tous, se faisaient un plaisir et un devoir personnel de refouler les personnes comme moi. Hélas, l’une de ces protecteurs s’acheminait d’ailleurs vers moi : Poppy Milbrooks, dite le rottweiler, était de sortie.

« Tu as le béguin pour lui ou ce sont les rayonnages qui te passionnent autant ? » Mais en quoi cela la concernait-elle ?! Qu’était-elle au juste, son chien de garde bien dressé ? Elle ne me connaissait même pas, et m’adressait pourtant la parole avec un aplomb stupéfiant pour tout à fait se mêler de ce qui ne la regardait aucunement. « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, Poppy. Répliquais-je d’un ton parfaitement dégagé. Heureuse de constater que tu es aussi en forme que d’habitude. » Ton parfaitement mesuré, cynique sans trop être offensant, sourire amusé tandis que je replongeais le nez dans mon livre en laissant échapper un léger rire. Simplement parfait. Si elle croyait pouvoir ainsi me tirer les vers du nez par un banal interrogatoire, la Poufsouffle devrait trouver mieux que ça.

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Message par Invité Dim 3 Oct - 12:32

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    Je venais de remarquer un mouvement dans les rayons ... cela ne m'aurait pas le moins du monde alerté si la personne s'y trouvant avait été autre que Montana Jones. C'était une fille que je voyais de plus en plus souvent dans l'ombre de Tradd ... de loin. Elle ne cessait de glisser des regards dans sa direction, bloquait ainsi pendant une bonne minute avant de détourner le regard ailleurs. Pour refaire la même chose cinq minutes plus tard. C'était perturbant. Protectrice moi ? Affirmatif. Un peu trop ? Affirmatif. Cela passait-il pour une attaque personnelle lorsque je mettais mon nez dans les histoires de Tradd ? Je m'en fichais. Ce qui m'importait c'était de comprendre pourquoi cette serdaigle collait au train de mon ami. Était-elle sous son charme ? Dans un sens, ce ne serait pas la première, disons que sans en avoir réellement conscience, Tradd était à lui tout seul le mec idéal pour une fille. Enfin lorsqu'il le voulait bien. Sociale, populaire, attentionné et drôle. Bref tout pour plaire n'est-ce pas ? Mais le regard que posait Montana sur Tradd n'était pas de ceux que l'on pose lorsque l'on aime une personne ... son regard était inquiétant. Je ne savais pas réellement comment l'interpréter, mais il réussissait parfois à m'hérisser la peau de la nuque. Alors que Tradd me disait qu'il avait oublié sa carte et qu'il allait la chercher, je lui répliquais quelques mots taquins qui déclenchèrent un rire chez le jeune Cooper qui sortit bientôt de la bibliothèque. Je restais assise un petit moment sur ma chaise ... hésitant entre une confrontation directe avec la jeune femme ou comme de nombreuses fois, laisser glisser et ne rien dire du tout ... Mais sans m'en rendre réellement compte, mes jambes prirent elles-même la décision et voilà que je m'avançais d'un pas déterminé vers la jeune Serdaigle.

    Comme d'habitude, j'usais d'une question directe et simple, teintée d'une légère ironie. Je n'aimais pas passer par quatre chemins avec les gens, ce n'était pas dans mes habitudes puisque généralement, une question directe me menait à une réponse négative, mais qui déclenchait des sentiments provenant de mes interlocuteurs, sentiments que je pouvais facilement décrypter et obtenir une réponse claire sans que cette personne n'eusse besoin d'ouvrir la bouche. Cette fois-ci ce fut différent, comme si rien ne provenait de Montana ... je fronçais imperceptiblement les sourcils. Ce n'était pas normal. Elle se tourna vers moi, le visage lisse d'expressions surprises ... en même temps, je n'avais pas cherché à la surprendre. Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, Poppy. J'haussais un soucil dans sa direction l'air de dire ' et moi je m'appelles Merlin, c'est ça ? '. Voilà qu'en plus, la jeune femme niait ... et très mal. Peut-être que j'avais mal choisi ma manière de l'aborder. Mais le tact et moi ... ce n'était pas vraiment une histoire d'amour. Heureuse de constater que tu es aussi en forme que d’habitude. J'inclinais légèrement la tête, accueillant le léger pic lancé par la demoiselle. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette allure chétive mentait plutôt bien sur la personnalité de la demoiselle ; elle ne se laissait pas intimider. Je te retourne la remarque, ça ne fait pas cinq minutes que nous sommes arrivés que tu es déjà là, à l'observer ... Tu bats tes records. Je laissais mes lèvres s'étirer en un fin sourire avant de m'adosser à la rangée de livres se trouvant près de moi. J'examinais l'air de rien mes ongles en reprenant la parole Si ce n'est pas de l'amour, c'est quoi alors ? demandais-je, repassant à l'attaque comme je savais si bien le faire. Explique, je suis curieuse, ajoutais-je en reportant mon attention sur la jeune Jones. Peut-être ne cracherait-elle pas le morceau tout de suite, il n'empêche que je n'allais pas le lâcher non plus, j'étais plutôt tenace et plus on faisait preuve de résistance à mon encontre, plus je m'acharnais. En somme, j'étais et serais toujours une fouine insupportable qui ne sait pas se mêler de ses affaires ; une fille que l'on apprécit, ou pas.

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Message par Montana D. Jones Dim 10 Oct - 12:51

Ignorant tout à fait désormais la présence de la Poufsouffle comme si elle n’existait plus, considérant la question comme totalement close, je reportais mon attention sur mon livre de métamorphose, peu désireuse dans tous les cas de prolonger la conversation. Que Poppy Milbrooks croie ce qu’elle veut, je m’en contrefichais bien tant qu’elle n’avait pas la sotte prétention de me faire du tort auprès de Tradd. Qu’elle s’avise de placer un mot de travers à mon sujet, que cela remonte à mes oreilles et les choses seraient bien différentes. D’ailleurs, qu’avait-elle donc à se mêler de ce qui ne la regardait guère ? Son insistance à me faire parler devenait pénible, d’autant plus que j’avais autre chose à faire et d’autres manières – toutes plus plaisantes que de demeurer là à converser plaisamment avec elle – d’occuper mon temps. De quel droit se permettait-elle de m’imposer cette discussion ?
Cela étant dit, j’étais tout aussi libre de quitter incessamment la Bibliothèque ; à mon aise. Mais pourquoi me donnerais-je la peine de débarrasser ce lieu où j’avais autant, sinon plus en ma qualité de Serdaigle, de droits qu’elle à me trouver ? Les rayonnages étaient le repaire de bien des bleus et argent, c’était connu : pas que je prétendais m’approprier l’endroit, mais je ne me ferais pas éjecter par l’arrogance et le toupet d’une blonde idiote. L’opinion que j’avais de Poppy ? Je la connaissais mal, et ne prétendais d’ailleurs pas avoir la moindre idée de qui elle était réellement ; mais si son amitié avec Tradd aurait pu m’en procurer une idée avantageuse, l’attaque frontale qu’elle tentait sur moi venait d’effacer ces bonnes dispositions.

Anyway Tradd lui-même, malgré mes bons soins pour le sauver d’une mort certaine n’était guère beaucoup plus chaleureux à mon égard ; j’aurais du me douter que les plus populaires de ses amis étaient sans doute tout aussi superficiels. Quelle naïveté … Son pas déterminé, l’insolence et la condescendance de la jaune et noir à mon égard me laissaient sans voix, très loin d’être disposée à des confidences. Confidences qu’à coup sûr elle répèterait à son ami, j’en étais intimement persuadée. Or si j’étais plutôt d’un naturel sobre et discret, je n’autorisais personne – et surtout pas un pauvre blaireau sans distinction aucune - à me prendre de haut et à me dédaigner. Poppy n’allait pas tarder à comprendre qu’elle n’avait pas affaire à un bleu malléable, influençable et trop sensible. Les sourcils froncés de la Poufsouffle m’intriguèrent cependant : était-ce mon refus catégorique de fournir la réponse attendue, à l’opposé de l’autorité qu’elle pensait exercer habituellement sur les autres élèves, ou un détail qui lui échappait ? Je supposais – espérais même - que ce ne devait pas être la première fois qu’un étudiant lui renvoyait au visage ses prétentions, ce devait donc être autre chose.

Affichant une expression parfaitement calme et neutre à sa question qui en aurait affolées plus d’une, je me contentais de répondre avec une parfaite indifférence, sans paraître me soucier davantage de ce qu’elle penserait de ma réplique parfaitement plate – en réalité, je m’en fichais bel et bien éperdument. Ce ne serait jamais à elle qu’iraient mes confidences, je ne devais pas le moindre secret à cette fille, et sa hauteur me déplaisait. À l’aise cependant dans la posture dans laquelle je me tenais, c’est-à-dire assise bien droite à ma table tandis qu’elle se tenait debout devant moi, je donnais en réalité l’impression d’un jury scrutant un candidat. Le sourcil sceptique qu’elle haussa ne troubla pas même un instant mon masque d’impassibilité : Merlin qu’elle était prévisible. Avait-elle bien conscience d’à qui elle avait affaire, ou me prenait-elle pour une petite Gryffondor paniquée à la moindre remarque, un enfant somme toute ? J’avais beau ne pas être une femme faite, garder à l’abri les mystères des autres me connaissait et nul n’avait jamais eu à se plaindre que j’eus trop parlé. « Je te retourne la remarque, ça ne fait pas cinq minutes que nous sommes arrivés que tu es déjà là, à l’observer … tu bats des records. Si ce n’est pas de l’amour, c’est quoi alors ? Expliques, je suis curieuse. »

Levant la tête tout en posant sur elle un coup d’œil sarcastique emprunt d’un étonnement simulé, je feignais la surprise : « Tiens, tu es encore là ? » L’observant s’adosser plus confortablement à l’étagère la plus proche, je soupirais intérieurement tout en levant les yeux au ciel : tout dans sa posture soigneusement étudiée jusqu’à sa manière ridicule de contempler ses ongles m’exaspérait : voilà précisément pourquoi je n’appréciais que fort peu les individus populaires – ils se croyaient constamment tout permis. « Et quel intérêt la grande Poppy Milbrooks a-t-elle dans cette affaire, pour aviser constamment ma modeste présence ? » répliquais-je à mon tour, acide. Après tout, tout cela était véritablement louche : certes, ma façon de contempler Tradd n’était guère subtile et ne cherchait d’ailleurs pas à l’être ; mais quel but était donc celui de la Poufsouffle, pour le remarquer ainsi en permanence ? « C’est bien de toi, résumer un potentiel intérêt pour un homme à une banale amourette. » lâchais-je en étouffant un rire, amusée. Sous-estimant gravement la situation, la Poufsouffle se fourvoyait à un tel point que ç’en devenait véritablement hilarant. « Du reste, je ne te dois pas la moindre explication. Expliques-moi donc en quoi tout ceci te concerne et peut-être, je dis bien peut-être que nous en reparlerons. »


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Message par Invité Dim 17 Oct - 14:08

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    J'avais conscience de m'y prendre très mal avec Montana. J'avais aussi conscience qu'il me faudrait changer de tactique pour avoir ne serait-ce qu'une chance infirme d'avoir les confidences de la jeune Jones. Mais, laquelle adopter ? Je commençais à me rendre compte que la Serdaigle était pour moi un mystère vivant, j'étais bien incapable de prédire la moindre de ses réactions et cela commençait à me rendre nerveuse. C'était bien la première fois que le silence radio était de rigueur. D'autant plus que je ne savais à quoi cela était dû ... cette fille était suffisamment étrange pour ajouter cela au lot de caractéristiques qui semblait la distinguer des autres et faire d'elle un être à part. Unique ou pas, elle m'hérissait la peau, les regards inquiétants qu'elle pose constamment sur Tradd me glace le sang. Étrangement, Tradd n'a pas semblé bien bavard lorsque je l'ai interrogé sur la jeune Serdaigle. Il ne m'a jamais rien réellement expliqué avec précision ce qui me laisse faire mes propres conclusions sur la jeune femme et au final j'avais l'impression d'avancer à l'aveuglette. Me perdre et finalement me tromper lourdement. Je tâtais la piste comme je le pouvais, mais le fait que Montana était si peu coopérative ne m'aidait pas non plus.

    Et quel intérêt la grande Poppy Milbrooks a-t-elle dans cette affaire, pour aviser constamment ma modeste présence ? Quel intérêt aurais-je dans cette histoire ? Aucun. Si je lui répondais que j'aime me maintenir informée, elle risquerait de me rire au nez - en même temps c'est vrai, j'aime être au courant de l'information, c'était une manie chez moi de me mêler de ce qui ne me regarde pas, cependant cette fois-ci, cela n'avait rien avoir avec un désir d'assouvir une quelconque curiosité. Dans cette histoire, je n'avais pas le moindre intérêt. Je tenais simplement suffisamment à mon meilleur ami pour prêter attention à sa vie et prévenir le moindre problème. Je détesterais qu'il lui arrive quoi que ce soit, et que Montana soit d'accord ou pas avec mon attitude, ça serait comme ça. Je ne pense pas pouvoir qualifier un jour ta présence comme étant modeste dis-je, sans relever l'acidité des paroles de la jeune Serdaigle. Appuyée contre la bibliothèque, je finis par m'asseoir sur la chaise en face d'elle, repoussant légèrement quelques ouvrages pour pouvoir poser les coudes dessus, sans pour autant troubler l'espace de la jeune Jones. J'allais poursuivre sur ma lancée, lorsque Montana me pris de cours en ajoutant C’est bien de toi, résumer un potentiel intérêt pour un homme à une banale amourette. Je fronçais les sourcils, n'étant pas sûr de comprendre là où voulait en venir la jeune femme. Je me contentais de la fixer un instant, sans la moindre méchanceté. Décidément, cette fille était vraiment imprévisible ... bien trop pour moi, je n'y étais pas habituée. Disons que tu es plutôt difficile à décrypter ... dis-je entre mes dents. Elle se moquait de moi, j'en avais conscience. Elle n'était pas la première et cela ne me touchais plus, j'étais devenue imperméable aux tons ironiques voir même foudroyant à mon encontre. J'ajouterais que la plupart du temps, je l'eus bien cherché.

    Du reste, je ne te dois pas la moindre explication. Expliques-moi donc en quoi tout ceci te concerne et peut-être, je dis bien peut-être que nous en reparlerons. Je soupirais en me laissant aller contre le dossier de ma chaise. Cette fille était têtue, je le lui devais bien. Je ne lâchais pas prise sur ce que je voulais, seulement un mal de tête commençait à faire son apparition. C'était tout à son honneur de défendre ses opinions et de m'interdire l'accès aux raisons qui la pousse à se conduire comme elle le fait, j'aurais sûrement fait de même à sa place, si une blonde écervelée et fouineuse était venue m'interroger. Seulement j'aurais presque préféré qu'elle soit douce et docile. Presque. Au moins, j'avais en face de moi quelqu'un de sensé, dans un sens, que cela compte ou non pour la serdaigle, elle commençait à monter dans mon estime. Je m'y prend très mal, je sais ... commençais-je en m'approchant de la table dont je venais de m'éloigner, comme pour me rapprocher de Montana aussi. Cette histoire ne me regarde pas c'est vrai, je n'ai aucun intérêt à connaître tes raisons, encore moins à te forcer la main pour me dire ce qu'il se passe, seulement il s'agit de Tradd. Pas d'une quelconque envie d'emmerder le monde avec mes questions. La manière dont tu le regardes est inquiétante. Je ne dis pas que tu es une tarée sortie de l'asile, mais c'est comme si tu savais quelque chose et que cette chose ne présageais rien de bon pour lui... Je fronçais les sourcils, cherchant mes mots sans vraiment les trouver. Je faisais des efforts de diplomatie à cet instant et il était difficile de trouver le tact que je ne possédais pas - d'ailleurs j'avais l'impression encore une fois d'être très maladroite dans mes paroles ... j'aurais sans doute dû éviter de la comparer à une tarée sortie de l'asile, ce n'est pas le genre de chose que l'on se plaît à entendre ... Et puis tu es agaçante à la fin ! Je n'arrive pas à te décrypter le moins du monde, sinon je n'aurais pas cette conversation, je ne poserais pas des questions sans queues ni têtes et je n'aurais sans doute pas besoin de m'inquiéter ... m'exclamais-je brusquement en parlant très rapidement. Je soufflais bruyamment, énervée. Agacée par moi-même parce que je restais pantoise face à Montana. "Chuuuuut." lança soudainement une voix, me faisant me retourner vers sa provenance. J'aperçus un autre Serdaigle qui lisait un livre. Je lui lançais un regard noir avant d'appuyer ma joue contre ma paume en retournant mon attention vers Montana.

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Message par Montana D. Jones Mar 19 Oct - 12:10

Consciente de l'inefficacité totale de ma précédente stratégie consistant à ignorer purement et simplement Poppy, je posais sur elle un coup d'œil neuf et déterminé emprunt d'une certaine lassitude, sachant pertinemment qu'elle ne me lâcherait pas avant que je ne lui aie donné un morceau satisfaisant à se mettre sous la dent. Toute la technique consistait donc à lui révéler une part de mes secrets afin qu'elle s'en contente tout en ne dévoilant qu'une infime partie de tout ce que j'avais à cacher - heureusement, elle n'était intéressée que par ce qui concernait Tradd, et ce n'était que le quart des visions que j'avais eue récemment. Toute la question restait donc : aurait-elle la finesse de changer de tactique vis-à-vis de ma personne et de modifier son angle d'attaque ? Un assaut frontal se montrant parfaitement inefficace contrairement à ce qu'il produisait sur la plupart des gens, elle allait devoir élaborer un nouvel angle de vue ; je voyais non sans une pointe de satisfaction son expression se modifier à mesure qu'elle se heurtait à un solide et épais mur de résistance de ma part : elle commençait ainsi à se rendre compte de l'erreur grossière qu'elle avait commise en me prenant pour un petit morceau aisément impressionnable, une petite aiglonne sans caractère ni principes. Heureusement pour les confidences que je conservais scellées en moi, j'étais un peu plus solide que cela. Je distinguais presque à travers son crâne les épais rouages du cerveau de la Poufsouffle tourner pour parvenir à cette conclusion, pas peu fière de lui poser une impasse. Affichant désormais un sourire affable, sûre du résultat de mon petit sketch, j'attendis la suite avec impatience - totalement désintéressée à présent du grimoire de métamorphose ouvert devant moi.

J'en étais ainsi à ces considérations lorsque quelque chose d'incompréhensible buta littéralement contre mon esprit - impossible de l'expliquer intelligiblement au sorcier profane, c'était quelque chose de purement insaisissable pour toute personne ne possédant pas de Don magique supérieur à la moyenne des magiciens. J'ignorais encore de quoi il s'agissait, mais quelque chose émanant de Poppy tentait de pénétrer ma conscience : je ne m'y serais jamais attendue, mais la noir et or possédait elle aussi un Don - c'était indéniable. Intriguée, je décidais donc d'entrer dans son jeu afin de tâcher d'en distinguer plus. « Et quel intérêt la grande Poppy Milbrooks a-t-elle dans cette affaire, pour aviser constamment ma modeste présence ? » La question se posait en effet, et j'espérais ainsi la pousser à partiellement dévoiler ses motivations réelles. Je savais qu'elle tenait à Tradd, mais supposais également que celui-ci avait du lui faire part de mon comportement. Il semblait pourtant que non. « Je ne pense pas pouvoir qualifier un jour ta présence comme modeste. » Touché. Je tiquais avec un sourire amusé sous le camouflet, ne cherchant toutefois pas à m'en défendre ou à protester puisque le but de toutes mes démarches était précisément de me faire remarquer aux yeux de Tradd - que ses proches eux-mêmes avisent ma présence ne pouvait que servir ma cause. Qu'importait qu'ils marmonnent à ses oreilles que j'étais la pire voyante ou mythomane dont il entendrait jamais parler : au moins on lui avait parlé de moi.

J'observais sans broncher la jolie blonde tirer à elle la chaise qui me faisait face et s'y assoir sans la moindre gêne : apparemment nous étions bien parties pour une petite heure au moins de conférence : autant me faire une raison une fois pour toutes. J'appréciais toutefois la précaution qu'elle mit en s'installant à respecter mon espace de travail - non que ce soit bien utile, puisque j'avais d'ores et déjà abandonné toute perspective de faire mes devoirs pour le moment. Je prenais garde toutefois de ne point écarter les ouvrages, plumes et encriers qui me cernaient de toute part : abolir toute distance entre elle et moi en écartant mon matériel, me montrer par là disposée à une franche discussion ne figurait déjà pas dans mes projets ; la pousser à conserver l'impression qu'elle me dérangeait me tentait déjà plus. « C'est bien de toi, résumer un potentiel intérêt pour un homme à une banale amourette. » Je me ravis de son froncement de sourcil perplexe, constatant par là avec un plaisir soigneusement dissimulé qu'elle n'avait rien compris - l'absence de méchanceté ou de contrariété dans son regard le démontrait. Faisais-je allusion à ses charmantes petites discussions superficielles avec la Waldorf au détour des couloirs ? Exactement.

« Disons que tu es plutôt difficile à décrypter ... »

Ah, enfin ! Là elle commençait à m'intéresser, preuve que nous pouvions communiquer lorsqu'elle ne faisait plus son idiote ou sa mijaurée et mettait un peu son ego de côté. L'évidente mauvaise volonté avec laquelle elle me concéda cela augmenta encore mes bonnes dispositions : je ronronnais intérieurement de satisfaction, mon propre caractère parfois un peu hautain se trouvant conforté. Eh, n'avais-je pas dit que je détestais que l'on me prenne de haut ? Son soupir après que je l'eus renvoyée sans ménagement dans ses buts me tira un sourire réjoui digne du Chat de Cheschire : 3-1 pour moi, je menais pour l'instant le match. « Je m'y prends très mal, je sais ... » Bravo, il y avait du progrès ! Je lui accordais un sourire sardonique tout en faisant l'effort de ne pas reculer alors qu'elle s'approchait : on l'aura compris, je n'avais que modérément envie de me laisser attraper par Poppy, tout en m'amusant comme une folle à la faire courir derrière moi. Oh, je savais bien que je finirais par lui permettre de me rattraper - mais avant ou après l'avoir convaincue d'avoir fait l'erreur de sa vie en venant me poursuivre dans ma retraite ?

« Cette histoire ne me regarde pas c'est vrai, je n'ai aucun intérêt à connaître tes raisons, encore moins à te forcer la main pour me dire ce qu'il se passe, seulement il s'agit de Tradd. Pas d'une quelconque envie d'emmerder le monde avec mes questions. La manière dont tu le regardes est inquiétante. Je ne dis pas que tu es une tarée sortie de l'asile, mais c'est comme si tu savais quelque chose et que cette chose ne présageait rien de bon pour lui ... »

Je ne relevais pas la comparaison avec une quelconque folle de Sainte-Mangouste : je savais pouvoir avoir l'air très inquiétante lorsque j'étais moi-même préoccupée ; la question n'était pas là. Le fait est que sa sollicitude à l'égard de Tradd me touchait : n'en aurais-je pas fait autant si j'avais été à sa place et qu'il s'était agi de Tabatah ? Je m'y serais pris plus diplomatiquement, certes, mais la fin aurait été la même : s'assurer que mon amie ne risquait rien. Son objectif et ses manières de faire me semblaient à présent plus acceptables, d'autant que j'avais bien étudié les proches de Tradd : elle ne me mentait pas, force était d'admettre qu'ils étaient presque tout le temps fourrés ensemble. L'acuité de son instinct me donnait une raison supplémentaire de lui concéder au moins une partie de la vérité : elle en était de toute façon si dangereusement proche, et apprendrait tôt ou tard ce que j'avais confié à Tradd.

« Et puis tu es agaçante à la fin ! Je n'arrive pas à te décrypter le moins du monde, sinon je n'aurais pas cette conversation, je ne poserais pas des questions sans queues ni têtes et je n'aurais sans doute pas besoin de m'inquiéter ... »

J'ouvrais des yeux ronds comme des soucoupes avant d'éclater de rire, peinant à croire ce que je venais d'entendre. J'aimais l'idée d'être pour elle un objet de mystère qu'elle ne parvenait pas à analyser comme elle sous-entendait le faire habituellement : une forteresse intouchable qu'elle ne savait pénétrer. Je n'ignorais pas au fond la raison pour laquelle cela lui était impossible : le même effet bouclier se déclenchait sur Shaelyn lorsqu'elle tentait de percevoir mes affinités - fort heureusement d'ailleurs car si elle connaissait la plupart de mes fréquentations, je n'aurais pas été très à mon aise si elle en avait appris quelques autres. Le ton précipité de Poppy, sa façon toute particulière de souffler comme un bœuf devant l'agacement qui l'envahissait étaient simplement hilarants : je dus me faire violence pour étouffer le rire silencieux qui me secouait. Je me repris soudainement en tapant de la main sur la table de bois en un geste exaspéré.

« Assez plaisanté, coupais-je abruptement. Je n'ai pas pour habitude de remettre mes confidences en n'importe quelles mains. Je ne te connais pas, mais après tout j'imagine que t'en révéler une partie ne peut pas faire plus de mal qu'il n'en arrivera déjà ... Contente-toi d'apprécier la valeur de ces informations. Posant sur elle un coup d'oeil sévère pour bien lui faire comprendre à quel point que je ne plaisantais guère, soudainement d'un sérieux à faire froid dans le dos, j'ajoutais : J'ai eu plusieurs visions mettant en scène la mort de Tradd Cooper, et je tente de le prévenir. Que l'on croit ou non à mes prémonitions - et j'ai tendance à croire que tu es bien placée pour croire au surnaturel - soulignais-je avec une expression entendue - tu conviendras que c'est bien innocent. Et sans doute très loin de ce que tu attendais. »
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Message par Invité Mer 20 Oct - 15:47

J'avais cédé volontairement à l'agacement qui se glissait progressivement en moi. Je n'avais pas hurlé, mais j'avais peut-être légèrement exagéré mes réactions - va savoir pourquoi, en même temps il était rare que je me laisse aller à montrer mes sentiments de cette manière, mais cette fois-ci, c'était venu si naturellement que c'était presque effrayant .. espérons que cela ne se reproduise pas surtout. Un chut retenti dans mon dos et je me retournais, prenant soin de fusiller du regard le jeune Serdaigle qui se prenait la peine de demander le silence - dans un sens, il était sur son territoire et faisait respecter les règles de la bibliothèque ... c'est sûrement pour cela que je ne suis et ne serais jamais à Serdaigle. Pour la simple et bonne raison que cet endroit me tapais sur les nerfs, mais aussi parce que j'avais un mépris des règles maladif. Cependant, cette fois-ci je me contentais de le maudire du regard avant de retourner mon attention vers mon interlocutrice qui semblait plus qu'amusée par mon attitude. Disons qu'à sa place, j'aurais déjà éclaté de rire depuis un bon bout de temps. Je n'allais pas la blâmer. Je croisais les bras sur le plat de la table ... que la jeune femme frappa soudainement, reprenant un sérieux déconcertant, son sourire ayant disparu aussi vite qu'un éclair dans le ciel. C'est là que je compris que les choses devenaient sérieuses et que la plaisanterie n'avait plus lieu d'être pour Montana comme pour moi-même. Je ne m'amusais absolument pas lorsqu'il s'agissait du sort de Tradd, quoi qu'il puisse lui arriver, je voulais être au courant, au risque que je venais de prendre d'aller chercher les informations moi-même, puisque Cooper ne semblait pas plus ouvert à une discussion concernant ce sujet. Je ne pouvais pas le laisser s'enterrer avec ses secrets, de toutes manières il ne pouvait rien me cacher, qu'il le souhaitait ou non.

Assez plaisanté, je n'ai pas pour habitude de remettre mes confidences en n'importe quelles mains. Je ne te connais pas, mais après tout j'imagine que t'en révéler une partie ne peut pas faire plus de mal qu'il n'en arrivera déjà ... Contente-toi d'apprécier la valeur de ces informations. La jeune Jones mit un point à sa phrase en me regardant avec un sérieux affolant tellement il était froid. Cette expression sur un visage qui pourrait être bien plus jovial, me faisait froid dans le dos, plutôt inattendu. Mais lorsqu'il s'agissait de la jeune femme, je devenais imprévisible ... comme si elle déteignait sur moi. À cet instant, l'inquiétude perçait chaque parcelle de mon être et mon corps était aussi tendu que la corde d'un arc. Avec une attention toute particulière, les traits légèrement soucieux, je concentrais toute mon attention sur la Serdaigle, hochant imperceptiblement la tête pour l'inviter à poursuivre. J'ai eu plusieurs visions mettant en scène la mort de Tradd Cooper, et je tente de le prévenir. Que l'on croit ou non à mes prémonitions - et j'ai tendance à croire que tu es bien placée pour croire au surnaturel, tu conviendras que c'est bien innocent. Et sans doute très loin de ce que tu attendais. Mon visage c'était figé à l'annonce de la jeune femme. Comme si ses paroles ne souhaitaient pas s'imprimer dans mon esprit, tant elles me semblait incohérentes. Comme beaucoup de monde, j'avais entendu dire que Montana était voyante - et comme beaucoup de monde, j'étais restée très septique à ce sujet - mais je n'aurais jamais cru qu'un destin aussi funeste attendait Tradd ... Si c'était bien ce qui l'attendait. J'avais toujours eu du mal à croire que le destin pouvait se voir à l'avance par certaines personnes, unique en leur genre ... Ce n'était pas la première fois depuis cette entrevue que je qualifiais la jeune Serdaigle " d'unique ", songeais-je. Peut-être devrais-je me remettre en question l'espace d'un instant ? Mais le futur n'était-il pas malléable ? J'avais tendance à croire que le destin n'était pas gravé dans la pierre ... c'était donc pour cela que Montana restait toujours dans son sillage. D'un côté je suis rassurée du fait que ta présence n'a rien de néfaste ... effectivement, ce n'était pas à quoi je m'attendais. Mais finalement, c'est pire. Mes yeux s'absentèrent alors que je songeais à différents scénarios mettant en scène la fameuse mort de mon meilleur ami ... je tiquais du coin des lèvres. Si Tradd était mort .. mais où me trouvais-je donc à ce moment-là ? Je supposais qu'il n'était pas mort d'une mort naturelle, sinon Montana ne chercherait pas à le prévenir de quoi que ce soit ; la vie était la vie, elle venait et repartait sans que l'on puisse y faire quoi que ce soit .. sauf quand il s'agissait d'une cause non-naturelle. Je posais mes yeux sur Montana, indéchiffrable Comment Tradd peut-il être mort ? L'inquiétude perçait parfaitement dans ma voix à présent ... parfait reflet de mes nerfs à vif. Envisageant le fait que Montana se referme comme une huître, je posais sur elle un regard qui ne se voulait pas suppliant, mais disons que s'en était pas loin ... S'ilteplait, dis-moi ... il ne peut pas être mort naturellement ... Je n'avais jamais envisagé de perdre Tradd un jour ... l'idée même que cela fusse possible me glaçais les os. Je reportais une nouvelle fois mon attention sur Montana, prenant une imperceptible inspiration pour reprendre une expression sereine, ou du moins indéchiffrable.



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Message par Montana D. Jones Dim 31 Oct - 11:31

Scrutant avec la plus grande attention son visage, notant chaque modification la plus infime de ses expressions au fur et à mesure que je développais ce que je savais, je ne pouvais m'empêcher de me questionner sur son comportement ou ses prochaines paroles. Tout comme Tradd, jamais Poppy Milbrooks n'avait paru accorder grande valeur à mes prédictions - pour ce que j'en savais, elle n'y croyait même pas. Quel effet pourrait donc bien produire mon sinistre augure sur sa petite personne ? Bien évidemment il s'agissait de son meilleur ami, mais pourquoi aurait-elle été affectée par ce que je venais d'annoncer si elle ne donnait foi à mes propos quelque peu mystiques ? J'avais moi-même les premiers temps eu quelques difficultés à croire en le fruit de mes propres visions : le scepticisme de mes pairs n'était devenu avec le temps qu'une lassante habitude, aussi n'attendais-je strictement rien d'elle ; autant dire qu'agir seule était parmi mes coutumes. La véritable surprise aurait consisté en ce que la disciple d'Helga qui me faisait face, faisant preuve de la générosité que l'on prêtait à ceux de sa Maison me propose son aide - mais j'en doutais fort, autant le préciser. Anyway, rien ne garantissait que je consente à l'accepter : tous les coups de main étaient bienvenus, mais ma mentalité globale était plutôt de chercher à éviter au maximum les fuites d'informations. Trop de témoins et de gens dans le coup réduirait mes chances de parvenir à mon but, augmentant en revanche et par la même occasion celles de Clyde d'apprendre que je suivais de près l'un de ses objets de détestation favoris. Mon but était précisément de garder mes actions inconnues de mon condisciple et pas le contraire : comment réagirait-il s'il venait à l'apprendre ? Si par hasard il découvrait que j'avais mis au jour une partie de ses desseins obscurs, ne serait-il pas capable de hâter ses démarches ?

En comparaison à ces préoccupations l'agacement visible de Poppy me semblait presque grossier, d'où mon absence notoire d'entrain à lui faire part de ce que je savais - je ne lui en avais d'ailleurs révélé qu'une partie, et n'irais pas plus loin : il lui faudrait se contenter de ce qu'elle avait appris, soit le strict minimum vital pour satisfaire sa curiosité et qu'elle me laisse en paix. Mes plans, ou toute décision que je pouvais prendre pour changer les faits dont je venais de faire état dépassait son ressort. Son emportement trop facile, sa grande gueule de bavarde ne m'inspiraient pas confiance. En vérité empathe ou pas, Poppy était d'une finesse telle qu'elle ne tiendrait pas deux minutes face à un homme doué du tempérament de Clyde Andrews : pour avoir partagé les mêmes Maison et salle commune que lui pendant quatre ans, j'avais eu tout le loisir de le constater. Et bien que je n'avais pas l'arrogance de prétendre connaître Clyde, j'avais celle d'imaginer avoir partiellement cerné son comportement, ses motifs, sa façon de penser. Poppy n'était pas une gourde, loin de moi cette idée - elle n'avait simplement pas la carrure pour ce genre de costume. Et puis il y avait ce désir égoïste - cette part de mon ego pourtant pas bien gonflé qui s'offusquait de laisser une affaire qui ne concernait que les disciples de Rowenna Ravenclaw être réglée ne serait-ce qu'en partie ... eh bien, pas par des Ravenclaw. Forme de chauvinisme locale, j'imagine.

Adressant un geste apaisant à l'argent et bleu qui protestait après la bryance de Poppy dans ce temple quasi-sacré du silence qu'était la Bibliothèque, je pris enfin les choses en main non pas tant pour mettre un terme à cette situation grotesque et plutôt embarrassante qui contrariait mes plans que pour cesser d'ennuyer mes camarades avec notre conversation plutôt animée. Cela ne revêtait sans doute pas la moindre importance pour la Milbrooks habituée à brailler et ouvrir sa grande bouche à tort et à travers dans tout le château, mais je savais ce que cela pouvait représenter pour mes condisciples. Reportant toute mon attention sur la noir et or afin de mieux détailler avec circonspection chacune de ses mimiques, j'énonçais tranquillement avec l'assurance du juste mon petit discours. Qu'elle en pense ce qu'elle voudrait : je venais de m'abaisser à satisfaire sa curiosité - ce qui allait totalement à l'encontre de mes principes ordinaires - et n'étais point disposée à en révéler beaucoup plus. Son hochement de tête quasi imperceptible m'incita toutefois à développer le fond de ma pensée, certaine qu'elle avait bien perçu toute la valeur des informations que j'étais en train de lui céder - certains auraient pu tuer pour détenir ces secrets, j'en étais convaincue.

Le visage de la Hufflepuff se décomposa sous mes yeux à l'entente de ma prédiction, et je ne pus constater qu'avec une sombre satisfaction quelle forte croyance en mes visions cela dénotait en dépit de son scepticisme apparent. Elle avait beau jeu de jouer les cartésiennes et scientifiques : elle n'était pas plus rationnelle ni bien placée pour nier tous ces Dons divers qui frappaient les sorciers que moi. Elle en possédait un elle-même - longtemps habituée au contact discret mais présent de celui de Shaelyn, je l'avais senti dès le début de notre conversation. Songeait-elle à présent aux conséquences qu'une telle capacité surnaturelle - si tant est que le terme puisse être employé à l'encontre de sorciers - entraînait sur moi et autrui ? Tentait-elle d'évaluer ce que cela induisait quant au sort de son meilleur ami, ce que cela pouvait même signifier de sa propre vie ? Observant fixement le visage de Poppy Milbrooks, j'imaginais sans peine les images traversant son esprit - la mort par différents moyens de Tradd Cooper.

« Comment Tradd peut-il être mort ? » 

Poussant un soupir plein de commisération, je balayais d'un mouvement de la main quelques mèches brunes de mon visage en levant les yeux au ciel : Merlin que je détestais parfois les Hufflepuff pour leur manque de subtilité ! Certains d'entre eux s'avéraient tout simplement incapables de saisir le sens profond des mots : toute la problématique n'était pas que Tradd soit déjà mort, mais qu'il le serait bientôt si je n'agissais pas ! Le regard suppliant de la jolie blonde et son ton mortellement inquiet me dissuadèrent toutefois de l'envoyer une nouvelle fois balader avec ma délicatesse habituelle : posant à la place sur elle un coup d'œil troublé montrant à quel point j'étais impliquée dans ce que je racontais - y compris d'ailleurs affectivement - j'écoutais ses questions suivantes en m'efforçant de ne pas broncher.

« S'il te plaît, dis-moi ... il ne peut pas être mort naturellement ... »

Nouveau soupir désabusé de ma part.

« Brillante conclusion, Merlin ! Tu as pas inventé le chaudron à touillage automatique et ça se voit, dis-moi, raillais-je avec une pointe de sarcasme. Bref, je pense que dans ma vision Tradd a été assassiné - étant donné que Garden Fear pleurait sur son cadavre, j'ai tendance à croire que cela se passera dans un avenir plus ou moins rapproché : tu sais qu'ils s'entendent assez bien.

C'était un euphémisme et j'en avais une douloureuse conscience : pour l'avoir soigneusement étudié, il ne m'avait pas été très difficile de constater que Cooper était totalement charmé par la jolie nouvelle. Croisant les bras tout en regardant ailleurs pour dissimuler mon trouble et le déplaisir que m'apportait cette constatation, j'ajoutais l'air de rien :

Si cela peut représenter une certaine forme de réconfort pour toi, il n'est pas le seul dont j'ai vu le décès, ajoutais-je avec fatalisme - à force de voir des gens mourir dans des visions atroces, on finissait par se faire à la perspective de la mort. Par chance je ne crois pas en l'irrévocabilité du Destin : ces prémonitions ne me sont pas envoyées par hasard, mais pour que je change ce qui sera si rien n'est fait. C'est toujours mieux dans tous les cas que de laisser ballotter par la Destinée comme un vulgaire chiffon. »
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Message par Invité Jeu 18 Nov - 17:06

    Lorsque la jeune femme soupira, j'eus la désagréable impression que je lui donnais une image exaspérante de moi-même. Cependant, que pouvais-je y faire ? J'avais beau être devenue imperméable aux opinions extérieurs à mon encontre - et celle de Montana m'importait peu - ce soupir ... il me secoua violemment. Comme si je devais à présent me réveiller et cesser de faire l'enfant, ou plutôt celle qui ne veut pas comprendre. Car effectivement, les révélations de Montana ne semblaient pas vouloir s'imposer dans mon esprit, comme si elle venait de dire une chose futile, peu importante et pourtant qui l'était tellement ... Je suppose que je ne réalisais pas encore sa portée et mon hébétement sembla prendre possession de ma bouche, pour poser les questions à ma place. Nouveau soupir. J'aurais aimé lui lancer d'arrêter de soupirer ainsi, c'était franchement désagréable - une réplique cinglante n'aurait sûrement pas suffit à cesser l'essoufflement de la jeune Serdaigle - cependant, je n'étais pas d'humeur à lui rentrer dedans, pour la faire sortir de ses gonds. Pour la principale raison que je n'étais plus dans les miens. Je me retrouvais à côté de mes pompes, complètement paumée alors qu'elle semblait prendre un malin plaisir à contempler mon ignorance, de son regard railleur. Je décidais de ne pas m'en préoccuper, tous ce qui m'intéressait, c'était Tradd et ce qui allait lui arriver. Même si j'avais apparemment, mal formulé ma question, confuse dans mes idées.

    Brillante conclusion, Merlin ! Tu as pas inventé le chaudron à touillage automatique et ça se voit, dis-moi. Bref, je pense que dans ma vision Tradd a été assassiné - étant donné que Garden Fear pleurait sur son cadavre, j'ai tendance à croire que cela se passera dans un avenir plus ou moins rapproché : tu sais qu'ils s'entendent assez bien.

    Je ne tenais pas compte de son sarcasme, conservant soudainement un calme olympien plutôt inattendu, bien que celui-ci ne soit efficace qu'en apparences. Je réfléchissais, si fortement que je me demandais si Montana ne pouvait pas entendre les rouages de mon cerveau en ébullition. Garden Fear, cette grande perche blonde au visage adorable qui c'était rapproché de Tradd depuis qu'ils c'étaient rencontrés ? Oui, bien sûr que je savais qu'ils s'entendaient bien. Je voyais d'ailleurs cette relation d'un mauvais œil depuis un certain temps, bien que n'ayant rien à reproché venant de Garden. C'était juste que ... je ne savais pas vraiment, disons que je ne la portais pas vraiment dans mon cœur, sans vraiment savoir pourquoi. Enfaîte, si je savais parfaitement pourquoi. Je n'étais pas assez stupide pour me voiler la face à moi-même. Depuis que Garden avait fait son apparition dans l'entourage de Tradd, celui-ci s'y était énormément attaché. Tellement, que j'avais eu peur un moment, de perdre cette complicité, qui nous reliait tous les deux. Parce qu'il semblait que des liens forts se tissaient entre lui et la belle blonde, et que j'avais peur de le perdre et d'être remplacé par cette jeune femme. C'était stupide pas vrai ? Mais la jalousie, ou plutôt le fait de tenir tellement à quelqu'un que l'on peu en devenir possessif, peu parfois avoir des résultats incohérents, surtout lorsqu'il s'agit de moi. Je remarquais le trouble qu'avait porté cette remarque sur la jeune femme, qui laissait son regard glisser ailleurs, comme pour observer n'importe quoi, sauf croiser mes propres yeux. Je contins un sourire, trouvant cette attitude plutôt ... intéressante, sans pour autant dévoiler ma pensée. J'avais suffisamment donner pour aujourd'hui avec la jeune Serdaigle. Je n'avais pas besoin qu'elle se referme comme une huître pour une remarque déplacée de ma part. C'est ce que l'on appelait du tact ... chose qu'habituellement, je ne possédais pas. Peut-être que finalement, la jeune Jones m'apprenait quelque chose ? Cependant, notant qu'elle avait ajouté que le jeune homme pouvait avoir été assassiné, mon visage se ferma. Qui aurait bien pu vouloir s'en prendre à Tradd ? C'était un gars apprécié de tous le monde, ou presque ... Je mordis nerveusement ma lèvre inférieure, tentant de réunir les rares personnes susceptibles d'en vouloir au jeune Cooper. Et la liste semblait assez courte, à vue d'œil. Ce geste dû faire croire à Montana que je m'inquiétais - ce qui théoriquement était le cas - car elle ajouta, comme pour me rassurer :

    Si cela peut représenter une certaine forme de réconfort pour toi, il n'est pas le seul dont j'ai vu le décès. Par chance je ne crois pas en l'irrévocabilité du Destin : ces prémonitions ne me sont pas envoyées par hasard, mais pour que je change ce qui sera si rien n'est fait. C'est toujours mieux dans tous les cas que de laisser ballotter par la Destinée comme un vulgaire chiffon.

    J'esquissais un sourire face à cette dernière remarque. Il est vrai que recevoir des visions, pour ne rien en faire ne semblait pas être le modèle de conduite que suivait la Serdaigle, j'avais bien cru le deviner puisqu'elle tenait sa tâche très à coeur. Tradd en était l'exemple vivant. Cependant, je me demandais bien qui avait-elle pu voir en-dehors de celui-ci ... Je préférais cependant garder l'interrogation pour moi-même, faisant preuve encore une fois de prise de conscience envers mon interlocutrice en ne posant pas de questions dérangeantes.

    Tu n'assures pas vraiment, en réconfort ... dis-je sans la moindre agressivité dans la voix, ayant abandonné l'idée de me montrer sarcastique avec elle depuis quelques minutes déjà. C'est juste que ... Fronçant les sourcils, j'hésitais à finir ma phrase. Montana n'était pas une confidente pour moi, cependant j'avais tellement de questions ... comme toujours. Comment Tradd pourrait-il mourir, sans que je ne sois là pour faire quoi que ce soit pour lui ? Pour sa cause ? Pour l'aider ? Je plantais mon regard dans les yeux chocolatés de Montana. Je n'osais pas reprendre la fin de ma phrase, laissant celle-ci en suspension pendant quelques instants. Je guettais un soupir désabusé de sa part. Puis finalement, j'ajoutais C'est juste que je comprends pas, dans l'éventualité ou Tradd venait à mourir ... je ne comprend pas ... où est-ce que je me trouvais à ce moment-là ? Comment j'aurais pu ignorer une chose pareille ? Ou ne rien faire pour l'empêcher ? Je passais mes mains sur mon front, agacé par ma propre attitude. Un peu de nerfs, je devais bien admettre qu'à présent, j'étais prévenue et je savais pertinemment que je n'allais pas rester sur le banc de touche, à regarder les pigeons voler. Jetant un regard à la jeune Jones, je repris ;

    Tu dois probablement trouver mes interrogations stupides ... J'esquissais un geste du menton, signifiant clairement que je n'attendais pas de réponses à cette affirmation. Seulement voilà. Je ne comprend pas pourquoi tu as vu cette Garden Fear sur le cadavre de mon meilleur ami, je ne comprend pas pourquoi je ne me trouvais pas à ces côtés, je ne comprend pas pourquoi quelqu'un chercherait à le tuer et ne pas comprendre est quelque chose que je déteste par-dessus tout. Je savais pourtant qu'en faisant des recherches de mon côté, je risquais de trouver des réponses. Mais au péril de quoi ? Et si en faisant quelque chose, j'empirais la situation ? Ça doit être difficile, de changer une destinée, sans l'empirer ... tu n'as pas peur à l'idée de changer la tienne ? demandais-je pensivement. À force de s'occuper du destin des autres, Montana n'influençait-elle pas son propre futur ? Et si un jour, cela finissait mal pour elle ? À trop se préoccuper des autres, on finit souvent par se faire avoir tous seul ...

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Message par Montana D. Jones Lun 22 Nov - 1:41

Cette conversation m'épuisait voire pire : m'ennuyait. J'étais lasse de devoir sans cesse expliciter encore et encore les mêmes choses concernant le fonctionnement de mon Don. Poppy ne faisait aucun effort pour se montrer un tant soit peu subtile et s'efforcer de mieux comprendre la nature infiniment plus complexe que cela de mon pouvoir - en possédant un elle-même, j'avais espéré qu'elle montra une appréhension plus fine des conséquences d'une telle magie. Je ne contrôlais rien, ne faisais que subir le résultat de mes prémonitions ; passivité qui d'ailleurs me mettait hors de moi. N'importe qui dans le même cas aurait probablement réagi de la même manière : ils n'imaginaient pas, tous autant qu'ils étaient, combien il pouvait être frustrant de n'être que le catalyseur de grands évènements - de ne pouvoir y prendre part. Une partie de moi désirait être acteur des choses, m'investir auprès des objets de mes visions, l'autre part fortement assimilable à la voix de ma raison plus forte que tout m'intimant impérieusement de me mêler de ce qui me regardait : mon rôle n'avait jamais été d'interagir avec les autres, mais de mener mes actions dans l'ombre et la discrétion - somme toute, dans l'anonymat. Et si j'en décidais autrement ? Pas systématiquement bien sûr, mais dans le cas présent, me rapprocher de Tradd et de son entourage semblait s'avérer une nécessité pour susciter son attention. Dans l'immédiat, l'acharnement de mon interlocutrice à mimer la demeurée me rendait la tâche plus difficile, moi qui n'avais rien d'un modèle de patience à l'égard de ces jeunes filles prisées de la population estudiantine sorcière et au sommet de la hiérarchie invisible régissant les relations des uns avec les autres. Étant attendu que je croyais la Milbrooks semblable à elles, il m'était fastidieux à cet instant de faire preuve d'abnégation. Si j'avais su combien je me trompais, peut-être aurais-je révisé mon jugement - mais j'étais à tort certaine de mon fait en la matière et n'avais point le cœur à me remettre en question à l'instant.

M'obligeant à prêter intérêt à mon interlocutrice et à ses réactions, j'examinais soigneusement la Hufflepuff d'un coup d'œil perçant : son expression hébétée me poussait à bout. J'avais précisément devant moi tout ce qui avait toujours fait l'énorme différence entre les aigles et les blaireaux : leur lenteur d'esprit. Certes, l'on ne pouvait nier qu'il s'agissait sans doute aucun d'attachantes bestioles, mais désespérément terre-à-terre à l'image de ceux qu'ils représentaient. J'étais loin d'être convaincue d'avoir pris la bonne décision en jetant ce fait entre les mains malhabiles de la blonde, il était cependant bien trop tard pour revenir en arrière : il me faudrait affronter le produit de ma faiblesse face à l'obstination de l'adolescente. Merlin, quel genre de sorcière étais-je si je n'étais pas même capable de m'opposer à l'insistance d'une importune ? Quelle piètre figure faisais-je face à Clyde !

Retrouvant un faciès plus calme et également plus proche de l'attention presque polie qu'elle m'avait portée avant cette révélation, Poppy parut méditer sur ce que je venais de lui dire - pensez-vous que la pauvre avait matière à réflexion après tout cela. Curieuse malgré tout ce que je pouvais bien affirmer de connaître le fruit de ses réflexions personnelles en tant qu'amie de Tradd dont l'opinion pouvait m'être utile, je pianotais discrètement du bout de mes longs doigts fins sur la couverture délicieusement rugueuse de l'ouvrage le plus proche de ma main, bouillant d'impatience tandis que j'envisageais les possibilités et les révélations qu'elle était en mesure de me faire. Saurait-elle me renseigner davantage sur Garden Fear ? J'avais somptueusement fait chou blanc avec cette Hufflepuff-ci au moins autant qu'avec les autres, mais peut-être Poppy malgré la - fausse - antipathie que nous paraissions nous vouer pourrait-elle être ma première exception et constituer en définitive un glorieux succès. Je nourrissais évidemment quelques doutes, mais je me devais d'essayer. Et j'étais vraiment troublée par cette fille ; de là à dire que je ne l'appréciais pas il y avait un monde, mais je ne parvenais malgré tout son étalage de bons sentiments et sa façade de jeune fille parfaitement aimable bien sous tous rapports définitivement pas à y croire et la trouver simplement charmante comme la majorité de mes primaires condisciples, c'était épidermique. D'ailleurs en y repensant bien, je n'avais pas souvenir d'avoir jamais croisé Poppy et Garden Fear bras dessus bras dessous dans les couloirs de l'école, ce qui - étant donné leur proximité respective à l'égard de Cooper - constituait assurément une remarquable anomalie. La jeune Milbrooks n'aimait-elle donc pas l'ensorcelante nouvelle ? Voilà qui pouvait s'avérer intéressant ... et par-dessus tout servir ma cause.

Je tentais donc de lui apporter un maigre réconfort toujours de mon petit ton un brin cynique, mais cela faisait en quelque sorte partie de mon personnage comme un moyen de me protéger d'elle - et mon ironie n'était, cette fois-ci, clairement pas dirigée vers elle. Son sourire me parut un signe encourageant, le premier dont elle faisait preuve depuis son introspection. J'acceptais avec gratitude la délicatesse qu'elle montra en s'abstenant de me questionner sur mes autres visions : au moins avait-elle la décence de ne point exiger de moi le dragon, la peau du dragon et le cul de l'éleveur. Cela dénotait un certain tact dont elle s'avérait capable en prouvant ainsi qu'elle avait bel et bien conscience, comme elle me l'avait promis, du prix que je mettais à mes révélations.

« Tu n'assures pas vraiment en réconfort ... » me lança-t-elle. « Navrée, il n'existe pas encore de Maîtrise en pathos. Je fais de mon mieux. À aucun moment je n'ai dit que ça serait joyeux. » répliquais-je du tac au tac. L'absence de sarcasme dans la voix de la blonde me rasséréna pourtant, et je me renfonçais dans mon siège sans protester plus avant. « C'est juste que ... » Que quoi ? Qu'elle se dépêche enfin, je n'avais pas toute la journée pour écouter ses états d'âme et j'avais des questions à poser, moi ! Oui, on se sera rendu compte que je n'étais pas très douée dans les rapports humains - vous parlez d'une nouvelle. Agitant frénétiquement mon pied sous la table, je priais pour qu'elle enchaîne rapidement.

« C'est juste que je comprends pas, dans l'éventualité ou Tradd venait à mourir ... je ne comprend pas ... où est-ce que je me trouvais à ce moment-là ? Comment j'aurais pu ignorer une chose pareille ? Ou ne rien faire pour l'empêcher ? »

Elle m'en posait de ces questions ! Est-ce qu'il y avait écrit << madame Irma, prédictions à volonté >> sur mon front ? Oui bon, mais pas à ce point tout de même ! « Je ne comprends pas je ne comprends paaaas ... » Ah, elle m'exaspérait à la fin ! Je lui faisais part de l'une de mes visions, très bien - était-ce pour autant à moi de tout lui dire et de tout lui apprendre ? Ne pouvait-elle réfléchir un peu par elle-même ? Mince, était-elle la meilleure amie de Tradd Cooper oui ou non ?!

« Tu dois probablement trouver mes interrogations stupides ... » Précisément, me retins-je de justesse d'ajouter. « Pas tant que ça, » temporisais-je vaguement d'un ton peu affirmé. Du reste, son mouvement du menton me dispensa à ma grande joie de développer cette dernière pensée.

« Seulement voilà. Je ne comprend pas pourquoi tu as vu cette Garden Fear sur le cadavre de mon meilleur ami, je ne comprend pas pourquoi je ne me trouvais pas à ces côtés, je ne comprend pas pourquoi quelqu'un chercherait à le tuer et ne pas comprendre est quelque chose que je déteste par-dessus tout. »

God, enfin un point sur lequel nous concordions avec certitude !

« Bienvenue au club », lançais-en écho à cette dernière phrase.

« Ça doit être difficile, de changer une destinée, sans l'empirer ... tu n'as pas peur à l'idée de changer la tienne ? »

Je posais sur elle un coup d'oeil franchement incrédule, puis toussotais légèrement afin de m'éclaircir la voix, me redressant du même coup dans mon siège.

« C'est bien une idée de second œil, ça ! On vit dans une société magique et pourtant les gens font preuve d'un tel mépris envers des choses comme le destin ... Cela te paraîtra sans doute grandiloquent ou ridicule mais lorsqu'on a ce genre de don, on finit par se faire à l'idée de n'être qu'un ... catalyseur, un messager - l'instrument de quelque chose de plus fort que soi. J'ignore comment nommer cela exactement, mais si cela peut me permettre de sauver des vies ... c'est comme sacrifier un humain pour en sauver des milliers d'autres - c'est triste, mais c'est indispensable. Mon existence n'a aucun poids dans la balance. En tous cas c'est ainsi que je vois les choses. expliquais-je posément, mes yeux bruns plongés dans ses pupilles océanes. Je vais être honnête, j'ai besoin d'informations pour constituer de quoi te donner un début de réponse. Toi qui la fréquente au quotidien, que peux-tu me dire de Garden Fear et ses rapports à Tradd ? »

Montana D. Jones
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Message par Invité Jeu 9 Déc - 19:16

Navrée, il n'existe pas encore de Maîtrise en pathos. Je fais de mon mieux. À aucun moment je n'ai dit que ça serait joyeux.

J'affichais un pauvre sourire, peut-être légèrement complice. J'étais encore très perturbée par les révélations de la jeune femme et j'estimais que le nombre de questions qui se bousculaient les unes contre les autres dans mon esprit, méritait pour chacune d'entre elles, une réponse. Aussi stupide pouvait être l'interrogation, je désirais que l'on me réponde. Cependant, Montana n'était sûrement pas la personne toute désignée pour me répondre sans perdre patience, et j'avais conscience que je devrais sans doute chercher de mon côté, en solitaire. Ce qui ne m'empêcha pas de dire ce qui me perturbait à voix haute, après une légère hésitation. Il est vrai que la jeune Serdaigle n'était rien pour moi, encore moins une confidente et j'avais aussi conscience que je l'exaspérais, et peut-être que la réciproque était vraie. Cependant j'avais besoin de parler - ce qui était bien une chose rare - et je m'épanchais sur ce qui me tracassais. Je n'avais pas besoin que mon don fonctionne pour voir naître l'exaspération dans le regard de Montana. Je n'y prêtais pas attention, me sermonnant moi-même sur la teneur des propos que j'aurais mieux fait de garder pour moi. J'édulcorais la chose en lançant une affirmation - à laquelle je n'attendais aucune réponse, et cela je le soulignais parfaitement d'un délicat mouvement du menton très explicite.

Pas tant que ça

J'haussais un sourcil dans sa direction, que je ne soutins pas longtemps avant de poursuivre. Je n'avais aucune envie qu'elle développe cette dernière réplique, cela me suffisait amplement. Lancée, je décidais de poursuivre sur ce que j'avais commencé, me confiant à la jeune femme une nouvelle fois. Je croisais les bras, posant mes prunelles océanes sur la couverture d'un des livres, pensive.

Bienvenue au club dit-elle, me faisant sortir de la bulle dans laquelle je semblais m'enfermer peu à peu. Sachant qu'elle n'aurait rien à répondre à ce que je venais de dire - pour la simple et bonne raison que sous ses airs, elle était aussi paumée que moi - j'enchaînais sur autre chose, concernant son don, qui entre nous m'intriguais énormément. C'était une chose pour moi de ressentir, de canaliser chaque sentiment autour de moi. Ce devait en être une autre d'être celle qui voyait la plupart des grands événements - la plupart dramatique - avant que ceux-ci ne se produisent. Ramenant mes yeux vers les prunelles chocolatée de Montana, je vis que cette fois-ci, je l'avais surprise. Son visage exprimait une nette incrédulité. À croire que personne ne lui avait posé cette question auparavant.

C'est bien une idée de second œil, ça ! On vit dans une société magique et pourtant les gens font preuve d'un tel mépris envers des choses comme le destin ... Cela te paraîtra sans doute grandiloquent ou ridicule mais lorsqu'on a ce genre de don, on finit par se faire à l'idée de n'être qu'un ... catalyseur, un messager - l'instrument de quelque chose de plus fort que soi. J'ignore comment nommer cela exactement, mais si cela peut me permettre de sauver des vies ... c'est comme sacrifier un humain pour en sauver des milliers d'autres - c'est triste, mais c'est indispensable. Mon existence n'a aucun poids dans la balance. En tous cas c'est ainsi que je vois les choses. Je vais être honnête, j'ai besoin d'informations pour constituer de quoi te donner un début de réponse. Toi qui la fréquente au quotidien, que peux-tu me dire de Garden Fear et ses rapports à Tradd ?

J'avais écouté avec attention chacun de ses mots, me retrouvant presque dans certaines de ses affirmations, sans pour autant le montrer - je savais déjà ce qu'en penserait Montana, si elle venait à se rendre compte que je m'identifiais, à certains points, sur ce qu'elle ressentait, elle rétorquerait sans doute que je n'avais rien avoir avec elle. Et il était clair que c'était le cas. Je réfléchissais un instant à ce que je pouvais bien en dire, et la réponse se fit toute simple dans mon esprit; lumineuse même.

Garden et Tradd se sont beaucoup rapprochés depuis le début de l'année, je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué. Cependant le lien qui les unis tous les deux est plutôt différent d'une simple amitié, il est plus profond. expliquais-je. C'est à cet instant que je me dis qu'être empathe peut m'être très utile. Pour Garden, Tradd se rapproche d'une sorte de ... frère je pense. Tradd lui, ne voit pas les choses de la même manière ... Je m'interrompis lorsque de l'autre côté de la bibliothèque, vers la table que j'avais abandonné quelques instants plus tôt, j'entendis un « Poppy ? » que je reconnu sans peine. C'était le jeune Cooper qui était de retour. Je me relevais à demi, avant de m'adresser à la jeune Jones. Je pense que cette conversation mérite d'être reportée à plus tard ... Je répondrais à toutes tes questions, si j'ai une réponse à te fournir, ne t'inquiète pas. À très bientôt. glissais-je avant de prendre un livre au hasard dans l'une des étagères et retourner vers Tradd qui était resté debout. Surgissant des rayons, j'arrivais, un sourire aux lèvres.

Alors, t'en a mis du temps, tu t'es perdu en route ou quoi ? »ançais-je, ironique et reprenant mes contenances, comme si la discussion précédente n'avait pas eu lieu d'être.
Et toi alors ? Depuis quand tu t'intéresses aux plantations de navets ensorcelés, au Népal ? demanda-t-il en regardant l'ouvrage que j'avais entre les mains. En souriant, je répondais malicieusement ;
Depuis toujours, tu ne savais donc pas que j'étais fan des navets lévitants ? mon ironie me tuera, un de ces jours.

Il répondit d'un éclat de rire et les deux Poufsouffles s'installèrent à leur table. En catimini, je lançais un ultime regard vers la table de Montana. En effet, elles n'en avaient pas terminé toutes les deux.

hj ; ça doit être bourré de fautes =/ je corrigerais plus tard ♥

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