The big bad wolf and poor innocent lamb.
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The big bad wolf and poor innocent lamb.
« Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses,
vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant. »
vous rend dépendant et s'enrichit en vous méprisant. »
La journée avait pourtant si bien commencée. Brune s'était levée de bonne humeur, sans le moindre signe de déséquilibre psychologique. Tout allait bien, tout était normal. Elle se fondait dans la masse sans problème, souriante, bavarde, avenante. Elle avait rapidement rejoint Curtis, sans même penser à chercher Neal dans l'école. Un grand progrès, sans aucun doute. Malheureusement, un progrès qu'elle ne tarderait pas à gâcher, ce n'était plus qu'une question de temps, comme toujours. La matinée se déroula sans encombre, sans saute d'humeur, rien. Arriva ensuite l'heure du déjeuner et il fut semblable au reste. Calme, normal. Cela faisait un petit moment maintenant qu'elle n'avait pas réussit à obtenir tant de sérénité. Et ça lui faisait du bien, elle se sentait comme libérée. Et puis surtout, le regard des autres ne se posaient pas sur elle de façon pesante, comme si elle venait d'une autre planète ou qu'elle leur faisait pitié. C'était horrible à surmonter ce genre de regard, horrible. L'impression d'être à part, d'être jugée constamment. Elle détestait ça et ça ne l'aidait vraiment pas à se sortir de cette spirale infernale de laquelle elle était prisonnière. Plus on la regardait comme une bête sauvage, plus elle avait mal et peur. Et plus elle ressentait ça, plus elle avait besoin de se foutre en l'air. C'était un véritable cercle vicieux. Et le principe même du cercle, c'est qu'il n'y a pas de fin. Cette idée l'angoissait, le fait de se dire que toute sa vie serait peut-être dictée par ses folies passagères. Car le pire dans tout ça, c'était qu'elle avait parfaitement conscience de tout. Elle était Consciente que quelque chose n'allait pas, consciente du problème originel, consciente qu'elle ne pourrait pas construire une vie avec ça, tant sur le plan émotionnel que professionnel. C'était lourd, pesant, inquiétant, troublant. Elle y pensait souvent et ce n'était pas pour l'aider à aller mieux. Alors, lorsque comme aujourd'hui elle avait un peu de répit elle en profitait au maximum. Elle se rechargeait ses batteries et retrouvait l'espoir d'une vie plus saine et plus équilibrée et elle faisait totalement abstraction du reste, ne pensant pas au fait que ce n'était qu'un épisode provisoire et que bientôt quelque chose ou quelqu'un viendrait perturber tout ça pour la replonger dans ses enfers.
Et d'ailleurs, cela arriva bien plus vite qu'elle ne l'avait pensé, à son plus grand regret. La pause de midi étant terminée, il était temps de retourner en cours. A cette heure-ci, c'était cours de potion pour elle et leur professeur devait leur rendre leur travaux de la dernière fois, notés. Confiante, Brune ne s'en inquiétait pas. Elle avait toujours été une bonne élève. Pas nécessairement la meilleure, mais elle n'avait vraiment pas à rougir de ses résultats. Seule son attitude en cours laissait à désirer, mais ça, c'était un autre problème. Mais lorsque son professeur déposa sa copie sur sa table et qu'elle vit sa faible note une vague intense de désespoir l'envahit. La plupart des personnes, lorsqu'elles sont habituées à avoir de bonnes notes et qu'elles se retrouvent un jour confrontées à ne même pas avoir la moyenne, elles cherchent à comprendre pourquoi. Elles sont dégoutées et déçues sur le moment, mais elles vont tirer profit de leurs erreurs pour ne plus les refaire par la suite. Oui, mais Brune ne fonctionnait pas comme ça. Dès qu'elle ressentait une émotion très marquée, elle avait tendance à la pousser à bout, à l'exagérer et à se laisser submerger par celle-ci. Se mettant subitement à pleurer à chaudes larmes, elle avait l'impression que le monde venait de s'arrêter. Ses camarades se tournèrent tous vers elle, ainsi que son professeur, légèrement désorienté. Elle enfouit son visage entre ses mains, ne s'arrêtant plus de pleurer. Elle avait l'impression d'être minable, de n'être bonne à rien et cette sensation la tuait. Hoquetant lorsqu'elle cherchait à reprendre son souffle, une voix finit par s'élever sans qu'elle ne sache de qui elle provienne exactement. « Bah tiens, ça nous avait pas manqué ça. » Les pleurs de la blondinette redoublèrent d'ardeur, touchée en plein cœur par ces paroles blessantes. C'était ce genre de remarques qui lui donnait l'impression d'être un véritable énergumène, une bête de foire presque. Embarrassé, le professeur s'approcha d'elle et déposa une main sur son épaule avant de lui glisser d'une voix rassurante : « Allons, allons Brune. Ce n'est pas grave, c'était juste un petit devoir de rien du tout. Et ta note n'est pas non plus catastrophique. Si tu veux, tu viendras me voir à la fin de l'heure pour qu'on voit ensemble ce qui n'allait pas. D'accord ? » Non, pas d'accord ! Elle en avait marre des traitements de faveur, marre qu'on lui parle comme si elle n'était qu'une gamine capricieuse et désespérée de 5 ans à peine. Marre, marre, marre ! Elle se leva brutalement, donnant un coup d'épaule pour chasser la main de son professeur. Plantant ses affaires elle quitta la classe en courant sous les regards médusés des élèves. Elle ne leur avait encore jamais fait la scène dramatique de partir en courant et en pleurant comme si on lui avait annoncé quelque chose d'affreux. Il fallait bien varier dans la folie parfois. Malheureusement pour elle, les choses n'allèrent pas en s'arrangeant. Elle avait marché au hasard dans l'école, ignorant le peu de personne qu'elle croisait. Au bout de plusieurs minutes, ses pleurs s'étaient calmés et elle reniflait doucement, essuyant faiblement ses joues inondées. En passant devant le parc du château, elle tourna la tête pour y jeter un coup d'œil. C'est là qu'elle aperçut Neal en pleine conversation avec... une fille ?! La réaction de Brune fut encore démesurée et totalement inadaptée. Elle aussi parlait et fréquentait des garçons, elle n'en était pas pour autant éperdument amoureuse ! Quoi qu'avec elle, tout était possible... Enfin bref, tout ça pour dire que Neal parlait avec une fille oui, mais rien n'indiquait qu'ils étaient proches ou quoi que ce soit d'autre dans le genre. Seulement Brune était déjà à fleur de peau, disposée à s'anéantir au moindre doute. Et là, elle n'aurait pas pu rêver mieux pour finir de s'achever. Aussitôt, les larmes revinrent avec une fureur qu'il la surprit elle-même. Ne supportant plus ce spectacle -ou pourtant il ne se passait rien mais bon- elle reprit sa course, se dirigeant dans les sous-sols pour regagner l'antre des Poufsouffle.
Une fois la porte refermée derrière elle, elle fonça dans son dortoir, sachant pertinemment ce qu'elle allait y trouver. L'avantage, c'est qu'à cette heure-ci les lieux étaient désert. Elle souleva son matelas et glissa ses mains dessous, tâtonnant le sommier du lit jusqu'à y trouver la brèche. Une fois fait, elle attrapa la bouteille qu'elle avait soigneusement cachée dedans et l'en extirpa. Elle la regarda en soupirant de soulagement, comme si elle venait de trouver le remède miracle à ses maux. Elle l'ouvrit de façon précipitée et la porta à ses lèvres. Le goût brûlant du whisky lui saisit la gorge et le palais, la faisant doucement grimacer alors qu'elle descendait sans s'interrompre de nombreuses gorgées. Elle abaissa ensuite la bouteille, plissant les yeux et frissonnant face à la puissance de la boisson. Mais bon sang, que ça faisait du bien ! Elle reprenait doucement son souffle, tandis que ses larmes s'espaçaient progressivement. Assise au pied de son lit, elle resta là un long moment, buvant toute seule, comme une loque humaine, comme une pauvre fille. Au fil des minutes qui passaient, son esprit s'embrumait de plus en plus, la faisant divaguer. Elle s'était mise à parler toute seule, blâmant tout et n'importe quoi, comme si le monde s'acharnait sur elle et qu'elle n'était en rien responsable de tout ça. Elle en arriva même à critiquer ces putains de canards qui étaient les seuls êtres vivants à avoir un cri qui n'avait pas d'écho. C'était pour dire l'état dans lequel elle se trouvait. Posant la bouteille déjà bien entamée à côté d'elle, elle tenta de se relever. Les deux premières fois se soldèrent par un échec cuisant, alors que sa tête venait à chaque fois frapper contre le rebord en bois de son lit, lui arrachant une grimace. Elle finit par s'agripper de toutes ses forces aux montants du lit et parvint à se mettre debout. Néanmoins, lorsqu'elle se redressa et lâcha son appui, elle recula de plusieurs pas, heurtant la bouteille qui se renversa alors par terre, déversant son contenu. Brune se retourna pour regarder, l'œil vitreux. Elle resta quelques secondes sans rien faire, toujours le regard fixé sur la bouteille, l'air ahurit. Puis, elle finit par lâcher : « Oups... » Et éclata de rire avant de décider de rejoindre la salle commune. Chose qui ne serait pas facile étant donné qu'elle devait descendre quelques marches avant d'y arriver. Elle manqua de nombreuses fois de se casser la figure dans les marches, se retenant comme elle pouvait aux parois qui encadraient les escaliers. Après une aventure tumultueuse et surtout, très périlleuse, elle finit par regagner le sol bien plat, sans danger ni rien. Un véritable soulagement. Elle tenta de rejoindre un des fauteuils, mais ce n'était pas facile. Prenant alors maintes et maintes détours, elle finit par y arriver et se laissa tomber dedans, fatiguée. Elle s'écria alors : « A bas les canards ! » Puis elle passa sa main sur sa tête qui tournait, émettant un petit gémissement plaintif. Elle replia ses genoux contre sa poitrine, se lovant dans le gros fauteuil de velours. Elle posa sa tête sur un des accoudoirs et ferma les yeux en soupirant. Elle se retrouva bientôt plongée dans un état de tristesse et de lassitude intense. Elle soupira, se sentant alors terriblement seule. Elle renifla, alors que ses yeux s'humidifiaient légèrement sans pour autant laisser la moindre larme s'échapper. Son esprit semblait vide tout d'un coup. Un véritable no man's land.
Brune J. Rockefeller- ♦ HIBOUX POSTÉS : 46
♦ ARRIVÉE : 03/01/2011
Re: The big bad wolf and poor innocent lamb.
- Les cours étaient une grossière perte de temps. Cette constatation établie, Duane pouvait sans mal vaquer à d’autres occupations lorsqu’il aurait dû être attentif à ce qu’on lui enseignait. Il ne pensait pas louper grand-chose, tout le prêchi-prêcha des professeurs, il le connaissait par cœur. Ces énergumènes n’avaient rien à lui apprendre, et de toute façon ce n’était pas leur but. Ce qu’ils voulaient, c’était abrutir chaque pauvre âme de ce château, les rendre dépendantes d’un certain type d’enseignement, les enfermer dans un carcan dont-il leur serait bien vite impossible de s’échapper. Pour en être arrivé à une conclusion pareille, Duane s’estimait bien plus intelligent que la moyenne, et surtout beaucoup moins manipulable. Pas étonnant, puisque dans l’histoire, il était celui qui manipulait son monde. C’était une seconde nature, un besoin irrépressible et supérieur de toujours tout calculer et contrôler. Trop de choses lui avaient échappées par le passé, il ne voulait pas d’une vie dictée ni d’un chemin tout tracé.
Le mouvement lancé par Clyde avait été une véritable aubaine pour lui. Depuis sa première année, il s’était enfoncé dans un mensonge qui s’épaississait de jours en jours, à tel point qu’il commençait à perdre le fil de ce qu’il cherchait à entreprendre. Andrews le lui avait rappelé. Et il apparaissait désormais comme sa plus grande chance de succès. Mais comme Duane ne laissait jamais rien au hasard, il avait pris soin de protéger ses arrières en adhérant à la bande montée par Clyde. Parce qu’il pouvait être un atout essentiel, le serdaigle avait accepté sa condition. Er Duane était donc devenu un membre tout officieux de sa bande. Il n’avait de contact qu’avec Quinn, en dehors d’Andrews, et ça lui convenait très bien. Moins il avait de rapports francs et limpides avec ce groupe, moins le lien pourrait être établi facilement. Et rien ne pouvait être plus compatible avec ses façons d’agir et de penser.
Dans un soupir, il rajusta son sac sur son épaule, et prit la direction de la salle commune. Les couloirs étaient déserts et il ne mit pas longtemps à rallier sa destination. La salle commune lui parut aussi vide que les couloirs qu’il avait traversé, dans un premier temps, avant qu’il n’aperçoive la crinière blonde qui dépassait de l’un des fauteuils. Duane ne pouvait pas prétendre qu’il savait de qui il s’agissait, mais il avait déjà sa petite idée en tête. Il se rapprocha avec curiosité, contournant à peine le fauteuil pour s’assurer de l’identité de la jeune solitaire. Le spectacle qui se jouait devant ses yeux fit naître en son for intérieur deux sentiments très contradictoires. Dans un premier temps, il se sentit étrangement peiné, avant que n’apparaisse presque immédiatement une forme aigue de satisfaction. Ses lèvres s’étirèrent un instant en un sourire sordide. Puis il contourna davantage le fauteuil afin de pouvoir tendre sa main, et glisser ses doigts dans le cheveux de la jeune fille. Son visage avait alors repris une apparence plus commune, bienveillante et même légèrement inquiète. Duane pouvait lire dans les yeux de Brune une sorte de dépit consommé, même s’il se doutait qu’elle le chasserait dès qu’elle réaliserait sa présence. Car Duane était bien placé pour savoir que peu de monde aimait à ce que quiconque puisse lire son malaise. Brune ne ferait certainement pas exception, bien qu’elle fusse nettement plus mal à l’aise que la moyenne, justement. Duane n’avait pas à être devin pour comprendre ce qui l’avait mis dans cet état pathétique, aussi sa voix s’éleva tranquillement, alors que ses doigts délaissaient les cheveux blonds de la poufsouffle.
« Tu ne devrais pas te mettre dans des états pareils, mon ange. »
Le calme avant la tempête. Duane ne faisait que rappeler à Brune qu’il était son allié, son ami, qu’il veillait sur elle, et qu’elle n’avait donc aucune raison de le craindre. Lorsqu’il se serait assuré de la soumission et de la confiance de sa camarade, il pourrait ensuite passer aux choses sérieuses. Car il n’était pas fou, jamais il ne passerait à côté d’une telle opportunité. Brune était vraisemblablement dans un état déplorable, et après quelques belles phrases, il ne doutait pas qu’elle serait parfaitement disposée à lui dire tout ce qu’il voulait entendre et à agir selon son unique bon vouloir.
Un sourire apaisant inonda ses lèvres, alors qu’il se plaçait parfaitement face au fauteuil et s’accroupissait devant Brune. Il posa sa paume contre l’extrémité de l’accoudoir où elle avait posé sa tête, et la considéra d’un œil sincère.
« Qu‘est-ce qui ne va pas? »
Il n’y avait rien de pressant dans sa voix, au contraire. Il faisait preuve d’une patience et d’une douceur que seul son masque lui rendait possible. Au fond de lui, il la trouvait réellement pathétique; mais ça ne comptait pas s’il pouvait obtenir d’elle tout ce qu’il désirait en se montrant aimable.
Duane Cleveland- ♦ HIBOUX POSTÉS : 221
♦ ARRIVÉE : 24/09/2010
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