JJ ; Jeremiah Jenkins. Un innocent parmi les coupables.

█ é pisode premier. Kerr ou l’art d’être une putain de tantouse.

« dis Kerry chou, j’ai une devinette pour toi ! ». Mon ton est enjoué et un grand sourire s’est fait maître de mes lèvres. Lui par contre, il ne peut s’empêcher d’adopter une mimique lasse. Il connaît déjà la réponse à ma devinette et il sait déjà que ça ne va pas lui plaire. Mais je m’en fou, je continue sur ma lancée, excité comme une puce. « Qu’est-ce qui est blond, inutile et stupide ? ». Il me regarde quelque peu exaspéré. Il croise ses bras sur sa poitrine et attend que je lui fournisse la réponse. Je jubile. « Allez, vas-y ; cherche au moins. ». Je sourie de plus belle. Il est vraiment amusant ce blondinet, adorable même. « Bon, je recommence. Qu’est-ce qui est blond, inutile, stupide et muet ? ». Il ouvre la bouche, pour m’envoyer balader j’imagine, mais je l’arrête. Dans un geste je pose ma main sur sa bouche et murmure : « Bien vu Kerry, une petite tapette dans ton genre. ». A ces mots je retire ma main de sa bouche et pose mes lèvres sur les siennes. Une fraction de seconde. Quand je me retire, mon regard se fait triomphal et mon sourire est on ne peut plus satisfait. « Mmm. Un petit goût de menthe poivrée et de tabac séché. ». Lui, il me regarde avec des yeux ronds. Il sait que je n’aime pas les tapettes et que même si cela avait été le cas, il ne serait sans doute pas mon type. Alors j’ouvre la bouche et change de mimique. J’adopte un air apeuré et après quelques battements de cils, une larme de crocodile descend le long de ma joue. « Au secours ! Au viol ! ». Il me demande de la fermer et moi j’hurle de plus belle. Au bout de quelques secondes, personnes ne vient. Je savais que personne n’était là, je l’ai fais exprès. Je voulais qu’il ait la peur de sa vie. « Bah quoi mon mignon ? On a honte ? ». Sur ces paroles, je lui tourne le dos et m’en vais, comme si de rien n’étais. Hilare, je ne parviens pas à me remettre de ce petit épisode. Ces tantouses, tous plus amusants les uns que les autres. Kerr est sans doute le plus amusant de tous. Avec lui, je peux faire ce que je veux. Absolument tout ce que je veux. Il m’ait souvent arrivé de lui foutre une claque ou deux, histoire de les sortir de ses gonds, en vain. Il est bien trop calme. Il est bien trop gentil. Et surtout, il a bien trop peur que l’on découvre son secret. D’ailleurs, il ne comprend toujours pas pourquoi moi je le connais. C’est simple pourtant, je suis curieux. Il croit que je n’ai pas vu les regards qu’il jette au petit guitariste ? Non mai sérieusement. Pauvre tapette. Je m’apprête à sortir de la pièce lorsque je pose un dernier regard sur lui et sa tête de constipé. « T’en fais pas mon bichon, c’est le genre de truc que je garde pour moi. ». J’adore me moquer des tapettes comme lui. J’adore utiliser des surnoms aussi niais. J’aime les faire tourner en bourrique. Plus d’un pense qu’en fait, je suis un homo refoulé et c’est ça qui m’amuse. Parce que, si c’était le cas, j’pourrais me taper qui je veux. Et ça, même s’ils n’osent se l’avouer, ils le savent. Même Kerr. Si ça s’trouve, il rêve de moi la nuit. Je commence à me marrer comme un con à cette idée. Putain de branleur !

ۂ pisode deux. Johnny sait comment sortir des sentiers battus..

« oh, J.J, regarde ! ». Je suis des yeux le doigt de mon ami et je regarde ce qu’il me montre. Il s’agit d’un couple qui s’enlace. Je me tourne vers lui et le regarde quelque peu étonné. Bah quoi ? C’est un couple. Qu’est-ce qu’il veut que j’y fasse ? Je m’en fou complètement moi. « Hu ? ». Je n’essaie même pas de faire semblant de m’intéressé. Un simple « hu » bien placé et il comprend que je ne vois pas où il veut en venir. « Ils s’embrassent ! ». Ses yeux sont écarquillés alors qu’il observe avec attention la scène qui se produit devant lui. « C’est normal tu sais, Jo. ». Bah c’est ce que font tous les couples après tout ! Il a jamais vu ça ou quoi ? J’ai envie de le charrier. Et alors qu’il regarde encore – passionné par ce qu’il voit – le petit couple, je le pousse de l’épaule. « Allez, Roméo, arrête d’espionner. ». Il se tourne vers moi et m’offre un grand sourire. De ses yeux rieurs il m’observe désormais. On a toujours été fourré ensemble lui et moi. Je le connais par cœur, mieux que moi-même. Je m’attends à ce qu’il me reprenne. Roméo ? Lui comme moi savons que ça n’a rien à voir avec le contexte. Il a toujours été plus cultivé que moi et il n’hésite pas à me remettre à ma place d’ordinaire, pourtant, là il reste songeur. Presque absent. Soudain je me rends compte. « Johnny ! Arrête de faire ça, ça s’fait pas bordel ! T’aimerais qu’on écoute notre conversation ? ». Il hausse des épaules. Il s’en fout. Il a toujours été comme ça. Curieux. Se mêler des petits potins et tout ce qui s’en suit. Ce n’est pas vraiment mon genre, mais quand je suis avec lui, j’aime bien le faire. Alors, je me mets à ses côtés et tends l’oreille. Ce que j’entends ne me fait ni chaud, ni froid. Mais Johnny lui, il saute partout et s’amuse de sa découverte. « T’es vraiment bizarre. ». Je souffle ça avec amusement. Je lui répète souvent qu’il est bizarre. Je suis plus calme que lui, lui il saute toujours partout. C’est un égocentrique de première. Si nous n’avions pas grandit ensemble, peut-être que nous ne nous adresserions même pas la parole. Mais je suis content que ce soit le cas. C’est mon meilleur ami. Mon frère. « He ho, J.J ! T’es encore dans la lune. Je n’aime pas quand tu fais ça, tu le sais en plus ! ». Je le regarde en souriant. Si moi je n’ai aucun droit sur ces agissements, lui, il a tous les droits. C’est vrai que je me perds souvent dans le dédale de mes tourments, mais j’y peux rien. Je pense trop. C’est plus fort que moi. Johnny me prend par la main, je n’aime pas quand il fait ça, mais il le fait tout le temps. Je m’y suis habitué. À la longue, j’aime presque la chaleur que sa main procure à la mienne. Et voilà qu’il me tire derrière lui. J’ai toujours été celui qu’on tire et non l’inverse, et j’espère qu’un jour cela changera. J’ai envie de grandir et de prendre de l’assurance. Mes rêves sont biens beaux, mais à quoi bon si j’me fais toujours avoir ? « Tu recommences. » m’avertit-il. Je le regarde, et m’arrête net d’avancer. Il se tourne vers moi et je plonge mon regard dans le sien. « T’as pas quelque chose à me dire ? ». Il me regarde avec étonnement. Je sais qu’il me cache quelque chose, mais j’ignore quoi. Pourtant, il prétend le contraire et se remet à marché, cependant, il a lâché ma main. Ca veut tout dire. Et ça m’oppresse. « J’ai des devoirs à faire. On s’voit plus tard. ». A peine ces mots s’échappent de ma bouche que je me mets à courir vers le château. C’est notre première année à Poudlard. Il sait quelque chose que j’ignore, j’en ai la conviction. Il sait toujours tout ! Et d’habitude, il ne peut garder ça pour lui, alors que là…

█ é pisode trois. Comment papa va faire du dada, ailleurs..

« t’es qu’un putain d’enfoiré, Brad ! ». Je suis dans ma chambre et j’entends ma mère hurler sur mon père. C’est ma troisième année à Poudlard et là, je suis en pleine vacances de Noël. J’attendais cela avec impatience, mais quand je suis rentré chez moi, ce n’est pas l’euphorie des fêtes qui m’a accueillit mais le désarroi d’une mère délaissée. « Arrête d’hurler, Anthéa ! Jeremiah va t’entendre. ». Ne croit-il pas que c’est déjà le cas ? Il est vraiment bête, parfois. Mon père, je l’ai toujours adoré. C’est mon héros. Il est fort, intelligent et il aime ma mère plus que tout. N’est-ce pas là un être parfait ? Si, et c’est même plus que ça. Seulement, je ne sais pas à quel point je me trompe. Il n’est pas parfait, il est dégoutant, répugnant et détestable. Ou je le hais. Les pleures de ma mère me parviennent jusque dans ma chambre et je me demande ce qui peut la mettre dans des états pareils. C’est vrai quoi, je suis revenu exprès pour elle et elle n’a pas encore osé me regarder dans les yeux depuis que je suis là… Ca me fait mal. Si mon père est mon héros, ma mère, c’est la femme de ma vie. La seule qui compte véritablement. « Et comment comptes-tu lui dire à Jeremiah, hein, vas-y. J’aimerais bien savoir. ». Moi aussi ! Mais de quoi parle-t-elle ? Qu’est-ce qu’il doit me dire ? Je ne sais pas pourquoi, mais un nœud noue mes entrailles. Je sais que ce que l’on à me dire n’est pas plaisant à entendre et je redoute de connaître la vérité. Mon père se tait. Il semblerait que ma mère a mis le doigt sur quelque chose. Et c’est quand elle commence à rire que je me rends compte de ce que je suis entrain de faire. Johnny à déteint sur moi. Voilà que j’écoute au porte et c’est le rire strident de ma mère qui me rappel à l’ordre. Alors, je me dis qu’il vaut mieux que je cesse immédiatement mes âneries et que j’aille vaquer à mes occupations. Mais sa dernière phrase me parvient et j’ai l’impression que le sol s’effondre. « Moi je sais, t’as qu’à lui dire que papa va faire du rodéo sur un buffle répugnant. ». Je ne comprends pas. Du moins, je ne veux pas comprendre. Exaspéré d’être en dehors de tout ça et d’en savoir beaucoup trop, je descends les rejoindre dans la cuisine. « C’est quoi faire du rodéo ? Et c’est qui le buffle dégoutant ? ». Ma mère ravale un sanglot et se tourne vers mon père, elle attend de voir s’il aura le courage de m’avouer les choses répréhensibles qu’il fait. Mais visiblement, il ne le fera pas. Son regard se pose simultanément sur moi et sa femme. Il nous demande pourquoi il n’est pas comme tout le monde… Je ne comprends rien. « Anthéa, il faut que tu m’aides. ». Elle s’approche alors de lui et le gifle de toutes ses forces. « Dis-lui, c’est la seule chose que tu peux faire pour racheter tes torts. ». Je ne sais toujours pas de quoi ils parlent et ça commence sérieusement à m’exaspérer. Alors je répète: « C’est quoi faire du rodéo, bordel ?! ». Je suis plus vulgaire et plus téméraire cette fois. Alors, mon père me regarde et souffle, mort de honte, qu’il n’aime plus ma mère. Et pourquoi il en fait tout un foin ? Ca arrive à tout le monde, ce n’est pas un drame en soi, si ? « J’aime un homme. ». De nouveau, le monde autour de moi s’effrite. Je n’y crois pas. Non. Je n’ai rien contre les gays, mais là, tout va changer. Je hais mon père pour ce qu’il est devenu et je hais la salope qui l’attend chez lui. Alors, d’une voix forte je hurle ; « Dégage ! Fous le camp, t’as rien à foutre ici. Va voir ta tapette et laisse-nous ! C’est moi l’homme de la maison et toi, tu m’fais pitié. Va-t’en ! ». Je suis l’homme de la maison, ce n’est qu’une tapette. Je suis fort. Il est faible. Tapette, finit le héros.

█ é pisode quatre. On dit au revoir aux rêves et bonjour la réalité..

depuis qu’on père m’a avoué être homosexuel, je peux plus voir ces tantouses de la même façon. Ca me dégoûte, je trouve ça tout bonnement répugnant. Faire du rodéo sur un buffle. A Poudlard, y en a des tas qui font ça, j’en suis sûr. Et ils font ça n’importe où. C’est vraiment… Argh. Je ne trouve même plus les mots pour qualifier ce que je ressens. Ca m’horrifie de penser à ce qu’ils peuvent faire… Grace à mon abruti de père, j’ai ouvert mes yeux au monde. Je vois la réalité en face et j’en ai finit de rêver. D’ailleurs, Johnny ne me l’a plus jamais reproché après cela, en fait, on a plus beaucoup parlé. Je suis persuadé qu’il le savait avant moi, il y a deux ans de cela, quand je lui ai demandé s’il avait quelque chose à me dire et qu’il avait répondu non… C’était à ça qu’il pensait. Il pensait que mon père était une putain de tapette. Je lui en veux. Je le déteste presque. Il s’est joué de moi ! Il a toujours su et il a rien dit. Lui, de son côté, il doit penser que j’ai changé. Que plus rien n’est pareil pour moi et que c’est pour cette raison que je ne lui parle plus, en fait, je m’en fiche de ce qu’il pense. Maintenant, il a son grand ami Damon. Une tapette qui plus est. Comment veut-il que je lui adresse encore la parole après cela ? C’est franchement… Oh ! J’en ai marre de ne plus trouver mes mots, je suis bien trop las de ces conneries. « Hey, J.J. ». Je me retourne et je vois l’un de mes camarades de maison, qu’est-ce qu’il veut celui-là ?! Je le regarde sans le voir et murmure un « Hu ? » comme j’avais l’habitude de le faire avec Johnny. Mais celui-ci ne comprend pas où je veux en venir et de toute façon, il s’en contrefiche. Il me regarde, au bord de l’excitation. « Les Blackbirds donnent un concert ! Dans quelques minutes ! Grouille ! ». J’m’en branle. Bordel. Mais qu’est-ce que ça peut me foutre ? Soudain, je souris. Je veux aller voir se concert et j’veux mon ticket pour les coulisses.

Quelques minutes plus tard dans la loge du bassiste ;

« Kerryyyyy ! ». Le blondinet se tourne vers moi avec de grands yeux. Il ne sait pas qui je suis, il ne me connait pas. Il pense sans doute que je suis un grand fan de lui et que je veux un autographe. Non, moi, ce que je veux mon mignon c’est ta tête comme trophée. Il s’approche de moi alors que je n’ai pas franchi la porte. « Je peux t’aider ? ». Je sourie, il est trop gentil. C’est bien digne des pédés ce genres d’attitudes. Je me penche et mon souffle butte contre son oreille ; « Je connais ton secret… ». Amusé au plus haut point et ayant envie de lui faire croire que je ne veux que son bien, je lui lèche langoureusement le lobe de l’oreille. « Sale tapette ! Fais gaffe à ton petit cul. ». Il reste planté là et me regarde avec ses grands yeux de biche effarouchée. J’éclate d’un rire franc, je suis sûre que lui, ça va être mon Punching-ball préféré. Ouais, je l’aime déjà. « On s’voit après le concert. ». A ces dernières paroles, je lui adresse un clin d’œil, il a intérêt à venir me voir comme prévu. J’ai quelques gifles à distribuées.

Inutile de vous faire un dessin, vous imaginerez bien la suite tout seul…