kerr | & the taste of his lips. (finis.)

Présentation libre


Si j’étais hétéro, je serais le Prince Charmant. Je serais tout ce que les filles veulent chez un mec : marrant, extraverti, grande gueule, juste, pas trop idiot, compréhensif mais aussi romantique, sensible, émotif, fidèle, et j’en passe. Le rêve de beaucoup. Seulement, je suis homo. Parce qu’au fond, c’est ça l’arnaque : les Princes Charmants – Eric et Philippe qu’ils s’appellent, en général – sont tous gays. En même temps, ça m’étonne pas : à voir comment ils sont fringués... Enfin bon, tout ça pour dire qu’on dit de moi que je suis un mec bien, dans le fond. J’aime pas particulièrement aider les gens qui ne sont pas mes amis, mais si je vois quelqu’un dans le pétrin et qu’il n’y a personne d’autres prêt à l’aider, je vais pas les laisser se débrouiller seule. Faut pas abuser non plus. Surtout qu’un de mes plus grands problèmes, c’est ma sensibilité – je ressens toutes les émotions deux ou trois fois plus forts qu’un humain normal. Forcément, bonheurs plus grands mais également tristesses plus profondes. Je suis donc quelqu’un d’assez lunatique, je peux passer des rires aux larmes en un instant. Surtout en ce moment, et surtout avec une certaine personne.

En général, je suis un mec assez bien aimé par les autres élèves de Poudlard. J’aime bien rire, faire la fête, j’vais facilement vers les autres et j’ai pas froid aux yeux. Je suis travailleur, à la limite du perfectionnisme. Je peux faire de la basse six heures d’affilée juste pour parfaire un détail dans un morceau. Je suis parfois trop franc, trop direct, mais c’est comme ça : j’ai jamais supporté les injustices. On m’appelle souvent pour terminer les disputes, soit parce que je sais distraire tout le monde, soit parce que j’ai pas peur de dire à un Serpentard ou un Gryffondor trop sûr de lui exactement ce que je pense de ses manières. Pourtant, j’arrive à me mettre à leur place, et à comprendre ce qui les fait agir, sans trop de difficultés. Ça me donne aussi de grandes difficultés à faire du mal à qui que ce soit, parce que je m’imagine dans leur rôle et je me sens mal après. Mais c’est pas pour autant que je me laisse marcher sur les pieds : certaines personnes m’ont déjà cherché des embrouilles, généralement à cause de ma sexualité. Je ne suis peut-être pas un géant, mais j’ai grandi dans un quartier défavorisé et je connais la loi des rues. Et ça, ça veut dire : pas de règles quand on se bat.

J’aime pas me battre, par contre. C’est laid, c’est inutile, et les seuls moments où ça m’attire, c’est quand Jay qui me plaque au sol et que pas longtemps après, j’me souviens plus de si on se battait ou si on baisait. Peut-être un peu des deux. J’ai beau être fidèle, j’en suis pas pour autant un mec coincé qui répète les mêmes gestes chaque soir. J’aime expérimenter, changer, multiplier. Plus il y a de risques de se faire prendre et plus ça me plaît. Je me souviens d’un été où Jay était venu passer une semaine chez moi, et que mes parents s’apprêtaient à rentrer. S’ils étaient rentrés trois secondes plus tôt dans la cuisine, ils m’auraient trouvé sur la table, jambes en l’air et Jaylen mangeant du chocolat étalé sur ma peau.
Jay… J’ai jamais été aussi amoureux d’un mec avant. Bien sûr, j’ai eu quelques coups de cœur, mais rien d’aussi intense, d’aussi dévorant. C’est physique, si je suis pas dans la même pièce que lui j’ai mal. Une douleur sourde, comme un mal de tête qui vous lâche pas. Et pourtant, lorsque je suis avec lui, il y a des moments où j’ai envie de m’ouvrir le torse tellement j’ai mal. Je suis sûr qu’il a conscience de combien ses mots et ses actes me détruisent. Mais il s’en fout, lui ce qui l’intéresse c’est son plaisir, ses conquêtes. J’ai jamais été comme tous ces mecs qui s’envoient en l’air n’importe quand avec n’importe qui. Je sais pas, j’y arrive pas. J’ai voulu croire au grand Amour et je me suis fait baiser. Dans tous les sens du terme.