La clé de mes rêves [Karo]
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La clé de mes rêves [Karo]
Depuis l’attaque de Poudlard, notre mission est devenue plus importante que jamais. Notre arrivée a sans doute précipité les choses et notre réussite se fait donc urgente. Mais ce qui s’est passé le soir du bal, en même temps de nous conforter dans l’idée d’agir, a laissé le doute s’immiscer dans nos esprits. Je ne suis plus sur de rien. Or, je suis sensé être le plus sage du groupe, celui capable de garder le cap’ en toutes circonstances. Il me faut donc à tous prix retrouver ma belle assurance. Et pour cela, je dois me retrouver moi-même. L’isolement semblait être la seule façon d’y parvenir. Quand j’y pense, l’isolement est sans doute ce qui m’avait manqué depuis le saut temporel. Dans mon Poudlard, celui de 2020, j’étais souvent seul, autant par choix que par habitude. Mais depuis que j’étais revenu en 2002 en compagnie des trois autres préfets, il m’avait semblé ne jamais être parfaitement seul. Que ce soit les circonstances ou la nécessité, j’avais été plus entouré en quelques mois que je ne l’avais jamais été durant toute ma scolarité à Poudlard. Et je ne pense pas y avoir été préparé. Il faut vraiment que je m’isole; où que j’aille dans la château, je vois d’étranges regards se poser sur moi et je déteste ça.
Je dois me servir de ce que je connais du Poudlard de 2020, ainsi je pourrais trouver certaines salles ou certains passages encore inconnus en 2002 où je ne risque pas de tomber nez à nez avec quiconque.
Malheureusement, j’ai beau fouiller dans ma mémoire, j’ai du mal à trouver un lieu dont je sois sur du secret en 2003. Les grandes salles aux pouvoirs étranges avaient du être découvertes à peu près à cette époque, alors comment savoir si elles l’avaient déjà été ou non? Je devais choisir au hasard et espérer que je viserais juste. Je préfère quand même éviter la Salle Capitale, pas la peine que mes pensées ne soient troublées par la magie de la pièce. Finalement, mieux vaut encore que j’aille dans la Salle Silencieuse, tant que personne ne décidait de m’y rejoindre, j’aurais l’esprit en paix. Je n’eus pas à chercher la salle dans tout Poudlard, j’y avais fais suffisamment d’expédition et j’en avais assez souvent entendu parler pour la connaître comme n’importe laquelle de mes salles de cours. D’ailleurs, mes pas me menèrent à elle de façon presque automatique. J’entre sans me poser de questions, je n’essaye même pas d’être discret. A quoi bon ? Peu d’élèves ayant découvert cette pièce et connaissant son mécanisme s’y risquerait. Personne n’aime laisser ses pensées à la merci d’un autre. Je n’en raffole pas plus que quiconque, je compte simplement sur ma chance pour que personne ne me rejoigne entre ces murs.
A première vue, la salle est la même que dans mes souvenirs, la poussière en plus. Peu d’élèves se rendent là pour étudier, aussi les quelques tables et chaises présentes sont encore en bon état. La pièce aurait pu avoir un certain charme si on avait pris le temps de la nettoyer un peu. Mais je ne suis pas là pour ça. J’ai mieux à faire que de jouer les dépressif pathétique qui se mettent à tout nettoyer maladivement pour s’occuper. J’avais des problèmes autrement plus existentiels sur lesquels me concentrer. Des problèmes que je devais résoudre si je voulais pouvoir me consacrer à nouveau corps et âme à ma mission. Je soupire et m’installe sur une chaise. D’un revers de manche, je prends soin d’essuyer la table devant moi avant d’y poser les coudes et d’enfoncer le menton dans mes mains. Je profite du calme environnant pour fermer les yeux et tenter de réfléchir. Mais mon esprit n’en fait qu’à sa tête et je peine à contenir les pensées qui me font mal. J’en viens presque immédiatement à penser à Garden. Et dire qu’avant l’attaque, je pensais à elle avec joie et que mon cœur bondissait dès que nos regards se croisaient. Aujourd’hui, je crains de rencontrer ses yeux car il semblent me remercier tout en me rappelant un épisode particulièrement pénible. Je n’ai pas besoin de sa gratitude et encore moins de sa pitié. Alors je l’évite soigneusement. Et j’essaye de l’éloigner tant bien que mal de mon cœur. Je préfère encore ne plus l’aimer du tout plutôt que d’être confronté aux paradoxes qui s’affrontent dans mon esprit. Et il me serait moins dur de supporter son regard si je cessais d’avoir le moindre sentiment pour elle. Je ferais quand même irrémédiablement le rapprochement entre elle et ce qui s’était passé la nuit de l’attaque de Poudlard, mais ce serait moins douloureux. Déjà parce que si j’avais réussi à faire taire mes sentiments, j’aurais tiré une leçon de mon erreur et je me sentirais moins coupable de la mort d’Hannah. Hannah … Son visage me hantait, je revoyais encore le regard qu’elle avait quelques secondes à peine avant de mourir. Le souvenir de cet instant continue d’entailler mes pensées, et j’ai l’impression que jamais je n’arriverais à ne plus en souffrir. C’est encore très vif et je doute que cela ne s’arrange à jour. D’un côté, ce serait presque trop facile si cela s’arrangeait et que je finissais par oublier ma part de responsabilité dans sa mort. Ce serait la nier, et je ne vaudrais alors pas mieux que celui qui avait lancé ce sort impardonnable qui lui avait ôté la vie.
Je m’enfonce toujours plus dans les méandres de mon esprit et si j’en arrive à regretter de m’être isolé pour m‘offrir un tête à tête avec mes pensées, je conviens de sa nécessité. Pourtant, lorsque la porte coulisse sur ses gonds, je crains le pire. Si quelqu’un entre, il saura tout de mes pensées. Je dois à tous prix faire le vide, ne pas laisser à l’intrus l’occasion de lire en moi. Je constate très vite l’urgence de la situation, découvrant le visage de l’intrus, ou plutôt de l’intruse. Mighton. Une serpentard assez étrange, que je me suis toujours gardé d’approcher de trop près. Je n’ai pas peur d’elle, loin de là, mais je préfère tout de même garder mes distances. D’ailleurs, mon regard se fait sombre alors qu’elle semble enfin me remarquer. Il n’est pas question de la laisser faire un seul pas de plus.
« Fiche le camps ! »
Mon ton est sans détour, sans doute un peu trop sévère d’ailleurs. Pressé de la voir déguerpir, j’ai manqué de politesse et le pire dans tout ça c’est que je ne le regrette pas une seule seconde. Cette fille me fait l’effet d’une plaie et je préfère encore qu’elle rumine une quelconque vengeance plutôt qu’elle reste ici et ne risque de connaître tout de mes pensées.
« Dans notre intérêt à tous les deux, je t’ordonnes de t’en aller ! »
J’insiste, je fais tous ce que je peux pour la faire lâcher l’affaire. Si je me montre suffisamment désagréable, son ego sera touché et elle ne cherchera certainement pas à rester. Ah moins que sa curiosité ne l’incite à en découvrir plus, auquel cas le pire reste à craindre.
Adam Meyer- Good boy get bad
Garden, cruel love. - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1488
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