I would take my breath away ;; Delilah
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: Saison 1 :: Fiches présentations/liens
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I would take my breath away ;; Delilah
Qui êtes-vous ?
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NOM – Waldon
PRENOMS – Delilah, Nerissa
DATE DE NAISSANCE – 05 mars 1982
AGE – 20 ans
ANNEE – 7e
ORIGINES –Une bien noble famille, que celle de Delilah. Pure jusqu'à la moelle, fière de sa renommée, fermement ancrée aux vieux préceptes de hiérarchie des sangs et surtout, bien décidée à préserver coûte que coûte le raffinement de ce sang précieux. Il aura pourtant suffi de peu pour entacher cette glorieuse lignée; condamner une génération entière à supporter le poids d'un secret familial honteux. Du respect au mépris de la société, il n'y a qu'un pas. Pas que les Waldon n'ont aucune intention de franchir de si tôt.
Eléments de sorcellerie
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BAGUETTE – bois d'Orme et aile de Doxy; 26,5 cm.
PATRONUS – un oncille
BIEN ou MAL ? Bien qu'elle ne se soit jamais clairement prononcée à ce sujet, Delilah a toujours prôné la suprématie des sangs-purs,
QUE SERA DEVENU VOTRE PERSONNAGE 18 ANS APRES ?
Lutter activement pour la purification de la société : tel sera le but de l'existence de Delilah. Elle a grandi avec ces idéaux, et quoi qu'aient pu lui réserver ses années d'étude à Poudlard, rien n'aurait été suffisant pour les lui faire perdre de vue. Pas même... Nate. Non, pas même lui. L'ayant perdu de vue quelques années après à la fin de leurs études, c'est sans le moindre remord que Delilah se joindra à la cause de Clyde Andrews, si semblable à celle qu'elle a elle-même toujours défendue. Et suite à l'échec de la campagne menée pour l'élection de ce dernier au rang de Ministre de la Magie, la jeune femme impétueuse qu'elle sera alors n'hésitera pas une seconde à prendre les armes.
Cette apparente dévotion totale s'expliquera cependant par quelque chose d'autre : son sang impur. L'un des sbires d'Andrews parviendra à mettre la main sur son terrible secret, l'obligeant à surveiller ses moindres faits et gestes de crainte de voir la vérité éclater au grand jour. « Tuer ou être tuée » – à ses yeux, l'unique alternative acceptable sera la première. Si ce choix lui permettra de continuer de mener l'existence luxueuse dans laquelle a toujours évolué, il lui vaudra également de supporter le poids d'une lourde culpabilité tout au long de son existence. Hantée par les visages, les cris de ses victimes et les chantages dont elle sera l'objet, elle restera malgré tout incapable de se sortir de ce cercle vicieux...
Jusqu'à le retrouver sur son chemin en plein coeur d'une bataille. Delilah et Nathanaël, face à face, baguette au point. Entre deux sorts, son éternel bourreau n'aura de cesse de manier habilement la provocation, jouant sans la moindre hésitation sur la corde sensible en critiquant crument ce qu'elle sera devenue. Mais ce n'est que lorsqu'il osera se faire plus audacieux, en affirmant qu'elle puisse toujours ressentir quoi que ce soit à son égard, qu'elle finira par lui lancer le sortilège de mort.
Meurtre dont elle ne se remettra pas. En proie à ses souvenirs et à de trop nombreux regrets, elle finira par entacher son parcours parmi les partisans du mal : succombant au charme et aux belles paroles d'un homme qu'elle croira être de son camps, Delilah laissera filtrer des informations concernant les projets d'Andrews. Cette trahison involontaire, elle la paiera lourdement en voyant la lycanthropie de son père révélée au grand jour. Peu de temps plus tard, elle sera elle-même exécutée au nom de ses propres idéaux : la suprématie des sangs-purs.
Hors-Jeu
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PSEUDO –
AGE – ça va alors, j'ai plus de 15 ans.
AVATAR – Dianna Agron
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM ? – x)
PRESENCE – très régulière.
COMMENTAIRES ? <3
Dernière édition par Delilah N. Waldon le Dim 7 Fév - 2:45, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: I would take my breath away ;; Delilah
Présentation libre
PARTIE I
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PARTIE I
« Tu as demandé 'action'... je suis désolée. »
Le silence s'étire durant quelque secondes entre nous... avant d'exploser en éclats de rires à peine contenus. Face à moi, celle que je considérais encore comme mon amie la plus proche se martyrise la lippe du bout des dents, se retenant visiblement de se laisser aller à l'hilarité générale. Je la fusille du regard, la mettant au défi d'y céder, et attend plus ou moins patiemment que les nigauds qui m'entourent finissent par se calmer.
« Il n'est pas question que je fasse... ça. La moue écoeurée que j'arbore parle pour moi, exprimant clairement toute le dégout que peux m'inspirer ce défi. Et vous pourrez dire ce que vous voulez, rien ne sera suffisant pour me convaincre de changer d'avis. »
Bras croisés sur ma poitrine en une mimique mi-boudeuse mi-hautaine (ce qui est assez compliqué en soit, les deux n'étant pas forcément faits pour aller de paire), je dévisage leurs traits autant étirés par la fatigue que par une pointe de malice sadique, soupirant d'agacement alors que les conversations repartent de plus belle.
« Mais tu ne comprends pas...! »
« Ooooh ne sois pas si rebat-joie, ce sera teeeelllement.. »
« De toute façon tu n'as pas le choix! C'est... »
Pour finalement se conclure sur un ultime (et unanime) : « Tu as choisi action! »
Je masse du bout des doigts mes tempes douloureuses en fermant les yeux, dans une veine tentative de digérer les relents d'alcool qu'il exhalent à chaque mot de plus. Si je ne m'étais pas obligée à supporter de telles atrocités, sans doute n'aurais-je pas tenu bien longtemps dans une salle si exigüe et infestée de monde. Le penser suffit cependant à me donner la nausée et d'un coup, mon calme apparent laisse place à une panique intérieure que je masque à grand-peine. Je dois... je dois sortir d'ici. Maintenant. Je me sens suffoquer, sous le poids bien trop lourd de ce mélange de sueur latente et de parfums capiteux, et retient instinctivement mon souffle pour me préserver d'une nouvelle – et désagréable – bouffée de cet air infect. D'un bond, je me redresse pour quitter le coussin, posé à même le sol, qui me servait de siège, rompant sans le moindre remords le cercle douteux que forme le reste de mes « camarades »
« Ah, tu y vas alors? »
« Je savais que tu le ferais! T'es la meilleur D.! »
« Pas Merlin, tu vas vraiment le faire? Tout de suite? Il faut que je vois ça! »
D'un geste furieux, j'interromps leurs exclamations.
« Vous l'avez rêvée, celle-là. J'ai dit que je ne le ferai pas. »
S'en suit immédiatement une litanie de looongs soupirs agacés, ponctués de remarques soudain moins enjouées, destinées à souligner la Grande Découverte du moment : je suis mauvaise joueuse. Que voilà une nouvelle époustouflante et inattendue, vraiment!
C'est pourtant celle a qui je croyais pouvoir faire confiance, j'ai nommé la plus impitoyable traitresse de Poudlard, qui m'intercepte rapidement avant que je n'aie le temps de fuir la pièce.
« Si je ne m'abuse, Deli... il te faudra subir un gage pire encore que celui-ci, si tu refuses de respecter les règles du jeu. »
« Je ne suis pas d'accord! Ce n'est pas comme si vous me laissiez le choix, non plus. Je ne peux décemment pas me pointer devant... et lui... »
Je ne parviens pas à combler les vides de ma phrase, blêmissant théâtralement à cette simple pensée. Mais mon manège, bien que interprété de la plus exquise des façons, ne suffit pas à les attendrir.
« Alors on te ménagera cette fois-ci. Qu'est-ce que tu penserais de pouvoir profiter des... trois heures qu'il te reste avant l'heure du couvre-feu pour te préparer psychologiquement à ta prochaine « Action »? Une fois cette heure passée, tu te glisseras hors de la salle commune, et... tu te montreras trèèèès très gentille avec l'un des professeur chargé de les surveillances des couloirs. »
L'idée est acclamée par de nouveaux éclats de rires satisfaits; chacun s'empresse de l'encenser et d'y rajouter son grain de sel. Au bout de plusieurs minutes, tous les regards se tournent vers moi, et l'horrible petite peste me lance un clin d'œil amusé.
« Alors, tu préfères te soumettre à la première idée, ou alors tu préfères le gage? »
Je sers la mâchoire, incapable de me joindre à leur bonne humeur à l'idée de ce qui m'attends. Je serais capable de n'importe quoi, en temps normal... mais ça, c'était vraiment le pire des coups bas. Je n'arrive pas à croire qu'ils osent m'imposer d'avouer un amour factice au pire moins que rien que la Terre puisse porter. D'un geste las, je me laisse retomber sur mon coussin en déclarant que je m'en tiendrai à la première option. Sur ces entrefaites, suivies de multiples exclamations ravies, le jeu se poursuit sans interruption notable. Tandis que je rumine dans mon coin en me préparant à subir une totale humiliation demain, non sans avoir fais remarquer à ceux qui m'entourent – avec insistance, bien sûr – à quel point ils peuvent être fourbes. Et sans cœurs. Même s'ils prennent mes protestations à la légère et osent affirmer que j'exagère, je suis certaine d'une chose : mon orgueil n'est pas près de se remettre._______________________
Mon regard reste fixé sur le tableau noir durant la totalité du cours, valsant entre la surface troublée de lettres tracées à la craie et le professeur, trop concentré sur sa démonstration et les autres élèves pour se rendre compte que mon attention n'est que feinte. Il fait de grands gestes, répond aux moindres stupides questions avec une patience frôlant la bêtise, incapable de se rendre compte que le seul but des participants est de lui faire perdre du temps. Dans deux minutes, la sonnerie annonçant la fin du cours retentira, et nous n'en sommes même pas encore exécuté les trois quarts des sortilèges prévus en début de cours. Qu'importe, cela me laisse le temps de me préparer à accomplir l'acte le plus humainement inconcevable et définitivement irréalisable : convaincre l'imbécile fini qu'est Nathanaël Warrens que non, il ne m'horripile pas autant que je l'ai longtemps laissé croire et que pour être tout à fait franche, je suis a... a... et voilà! Comment suis-je sensée déclamer quelque chose que je n'ose même pas penser? De toute façon, tout cela sonnera si faux qu'il n'y croira pas une seule seconde.
Je sursaute alors qu'un son strident me tire de mes pensées, me rendant compte à cet instant seulement que tous ceux qui m'entourent récupèrent leurs affaires avec enthousiasme afin de quitter la salle de classe, le tout accompagné d'un brouhaha difficilement compréhensible. Je me redresse à mon tour, soudain plus décidée, et rassemble toute l'assurance dont je suis capable faire preuve, tout en bouclant mon sac de cours. Je ne peux m'empêcher de le plaquer contre mon torse au lieu de le caler sagement dans mon dos, m'en servant presque comme un bouclier protecteur. Des fois que m'approcher e trop près de Warrens me ferait courir le risque d'être victime de sa débilité contagieuse.
Mes pas résonnent tel un gong funéraire, pour s'arrêter à une distance raisonnable de l'actuel objet de mes cauchemars. Les conversations se calment peu à peu alors que les élèves à proximité de lui m'aperçoivent, et ce soudain silence pousse le grand benêt à se rendre compte que quelque chose cloche. Il se tourne vers moi et me remarque enfin. Ni une ni deux, ses lèvres s'ouvrent sur une remarque déplaisante que j'anticipe, la lui faisant ravaler en lui glissant un sourire timide, bien différent des habituels rictus méprisants que je lui sers habituellement. Il ne paye pas de mine, avec cet air circonspect qu'il affiche (un tel mot fait-il seulement partie de son vocabulaire?), mais je prends sur moi pour retenir une critique acerbe. Il ne tarde pas à se reprendre, et moi à enchaîner sur le texte que j'ai répété une bonne centaine de fois la nuit dernière...
Ou du moins, j'essaye. Mais les mots m'échappent, et je me vois obligée d'improviser avant qu'il ne finisse par prendre la parole.
« Ne dis rien, s'il te plait. J'ai quelque chose d'important à t'avouer. »
Je reprends mon souffle, m'exhortant mentalement à ne pas céder à l'envie de prendre la fuite ou, pire encore, de l'incendier d'insultes. Courage Delilah... tu peux le faire. Forte de cette certitude, je reprends d'une voix un peu plus douce :
« Tu dois probablement te dire que je profite encore d'une occasion de te casser les pieds, mais... si c'est le cas, tu as tort cette fois. »
Je me force à le fixer droit dans les yeux, bien que ce que je m'apprête à dire me laisse sur le point de défaillir, et finis par « avouer » de façon clairement audible :
« Je crois qu'il est plus que temps de mettre un terme à cette mascarade. Je sais que j'ai toujours été particulièrement détestable avec toi, et j'imagine que tu m'en tiens sans doute rigueur. Mais en réalité... je t'aime bien. Je t'aime... beaucoup… Nate. »
Mes joues surchauffent, et je me donne mentalement une série de claque pour cette passade ridicule. Merlin, moi que me suis toujours targuée ne jamais me sentir suffisamment gênée pour me retrouver dans une telle position! Voilà que non seulement je rougis, mais plus encore, je m'affiche devant Warrens. De toutes les taches dont pullule Poudlard, il a fallu que je me retrouve face à celle qui ne me laissera jamais oublier ce maudit instant. Et nom de...! Son surnom m'écorche définitivement les lèvres! Troublée malgré moi, je pose doucement mon sac sur une table à côté et me rapproche de lui à pas prudents, m'attendant presque à ce que la terre s'ouvre et m'engloutisse pour cet énorme mensonge éhonté – mais rien ne se passe. Une seconde me suffit pour attraper en coupe le visage du type le plus pénible qu'il m'ait été donné de connaître, le « dévorer » du regard (en évitant de m'attarder sur la coupe grotesque qu'il affiche fièrement), et poser délicatement mes lèvres sur les siennes afin de sceller mes dires. Anxieuse, je m'apprête à reculer d'un pas de peur que l'animal ne finisse par s'énerver et m'attaquer... mais au lieu de ça, il éclate de rire et me rattrape et m'attire contre lui.
« On dirait qu'en plus de te plaire, je t'intimide presque. », fait-il remarquer, taquin.
M'intimider, rien que ça? Non mais il s'est bien regardé, ce demeuré? Hum. Entre ses ascendances de né-moldu et ses airs de brute épaisse décérébrée, comment n'ai-je pu remarquer plus tôt à quel point il pouvait-être époustouflant, en effet! Ironie, quand tu nous tiens.
Il me domine de toute sa taille et je retrouve bientôt enveloppée par son odeur, coincée contre son torse aveugle de tout autre chose que lui. Je me tends automatiquement, cherchant malgré moi à fuir ce contact, tout en retenant mon souffle.
« Tu sais quoi?, reprend-il en laissant couler ses mains sur ma taille. Je ne sais pas pour toi mais à mon avis, y'a trop de monde ici. J'propose qu'on s'isole pour que tu me montrer à quel point tu m'aimes bien »
Un sourire vicelard, que j’aurais pu simplement qualifier d'espiègle pour n'importe qui d'autre que lui, lui étire les lèvres, et je ne peux retenir un sursaut d'étonnement outré à l'entente de cette idée grotesque. Mais sous le coup de la surprise, j’inspire une brusque bouffée de son parfum, et… c’est comme… un néant olfactif. Je ne saurais le décrire, à vrai dire, tant je n'ai jamais été confrontée à un tel phénomène. Pour une raison que j'ignore, son odeur éclipse toutes les autres et me laisse pantoise, lèvres entrouvertes, incapable de prononcer un mot. Je m'oblige à ne pas m'accrocher à son col, bien que follement désireuse de le rapprocher de moi, et prends sur moi pour demeurer immobile.
Jusqu’à ce que sa proposition parvienne de nouveau à se frayer un chemin dans les limbes de vide qui m’entourent.
Et, aussi subitement que je me suis immobilisée à l'instant, je le repousse sans douceur en affichant une mimique écœurée parfaitement sincère. Oh! Que ce type peut-être détestable!
« Pour quel genre de traînée de bas étage me prends-tu, espèce de pervers? Si tu crois que je m’abaisserai à faire quoique ce soit avec une raclure dans ton genre, je peux t’assurer que tu te trompes lourdement. »
Je récupère mon sac en lui lançant un regard noir, l'accroche à mon épaule et me rapproche de Warrens pour attraper sa cravate et l'obliger à se pencher vers moi.
« C’était un pari, ok? Et crois moi, je m’en serais volontiers passée. – je le relâche en riant doucement. Si j’avais su que je te ferais tant d’effet si facilement! »
Mon regard glisse en direction de sa ceinture pour laisser sous-entendre qu’il ait pu être excité par ce court intermède, et je lui lance un clin d'œil moqueur avant de tourner les talons, prenant soin de rouler des hanches pour qu’il ne me lâche pas des yeux.
Réussite totale. Dire que je m’étais attendue à ce qu’il me repousse dès le départ! Très franchement, je n’aurais jamais cru qu’il puisse être attiré par moi. Une grimace déforme brièvement mes traits, mais je chasse bien vite cette désagréable idée, préférant largement me concentrer sur mon succès plutôt que sur tout ce qu’il peut potentiellement impliquer.
Dernière édition par Delilah N. Waldon le Lun 11 Oct - 23:29, édité 1 fois
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Re: I would take my breath away ;; Delilah
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PARTIE II
« Est-ce que tu plaisantes? »
Elle me fixe de ses grands yeux écarquillés et, bien que mal mal à l'aise, je fronce les sourcils tout en la défiant de me faire la moindre critique.
« Non, pas du tout. »
Mon timbre reste calme, placide même, mais sans réplique. Je refuse de l'entendre dire quoique ce soit ou même, pire encore, réclamer des explications. Que pourrais-je lui répondre? Rien. Là est tout le problème.
« Mais... C'est Nate! »
Je lève les yeux au ciel suite à cette remarque pour le moins constructive, avant de me détourner pour faire face au miroir. Entre mes mains, deux cintres sur lesquels pèsent les causes de mon hésitation. J'en surélève un, le tourne pour m'offrir un autre angle de vue, change de main pour les comparer, puis finit par présenter les deux possibilités à l'inutile avachie sur mon lit.
« À ton avis, laquelle serait la plus appropriée? »
« Appropriée? »
Elle hausse un sourcil, ne comprenant visiblement le terme employé.
« Eh bien, oui, je ne peux pas être seulement belle pour ce stupide bal. Il me faudra être franchement magnifique pour rehausser le physique peu flatteur de mon cavalier. »
Je n'attends pas sa réponse pour lui donner le dos, retournant sans plus de façons à mes occupations. De fait, je devine plus que je n'entends son soupire las et sers les lèvres en anticipant les remarques qui ne manqueront pas de suivre.
« Je ne vous comprends franchement pas. Tu le détestes cordialement et il te le rend bien; qu'est-ce qui peut bien vous obliger à aller au bal ensembles? Dire que d'autres donneraient n'importe quoi pour être à ta place... »
« Et se taper la compagnie de Warrens durant toute une soirée? Tu plaisantes, ça n'a rien d'une chance! Ce n'est qu'un lourdeau inculte, imbu de sa personne, odieux et doté d'un humour franchement douteux. D'ailleurs... »
Je suspends soudain ma diatribe en me rendant compte de l'aigreur dont recelait sa dernière phrase... et me précipite pour la rejoindre sur le lit. Immédiatement, mes mains s'agripent brusquement a ses épaules, preuve de mon état catastrophé, avant que je ne me lance dans un discours dissuasif qui, je m'en doute, n'aura aucun effet sur elle.
« Oh non, non, non! Tu ne parlais pas de toi n'est-ce pas? Ne me dis pas que...! Tu n'es quand même pas attirée par cet imbécile fini!? Tu ne peux pas me faire ça à moi, ta meilleure amie! N'importe qui mais.. pas Warrens. C'est un tel... crétin! Et pervers, avec ça, tu ne te rends pas compte. D'ailleurs tu sais bien que je ne peux pas le sentir, il... »
Je m'interromps brièvement, fermant les yeux alors que les mots que je viens de débiter à toute vitesse me reviennent en pleine face. Le sentir. Une vague de souvenirs me prend de court, balayant le dortoir pour ramener plusieurs semaine en arrière, à l'intérieure d'une cabane poussiéreuse. À mes côtés, non... sous mes doigts avides de son toucher, Warrens, et son corps, ses lèvres qui mes dévorent. Et moi, blottie contre son cou, murmurant des phrases incohérentes au sujet de son parfum absolument... divin. Le décor de la pièce fond alors que chacun de mes sens, odorat mis à part, me fait littéralement défaut. Ma capacité de perception se réduit à lui, seulement lui, et un gémissement m'échappe alors que je lui mords la nuque, désireuse de savourer cette peau qui me fascine.
Un frisson écœuré m'électrise la colonne vertébrale alors que je redescends sur terre.
« Hey! Deli, ça va ne va pas? Mais bon sang, réveille-toi! »
Je me rends à peine compte de sa panique. Quelque chose reste noué en moi, pesant sur mon estomac, remontant douloureusement le long de ma gorge alors qu'elle ouvre la bouche et la referme à intermittence.
« Quoi? », je marmonne, encore un peu à l'ouest, en clignant des yeux pour reprendre définitivement contact avec le présent.
« Tu as eu... je ne sais pas, une sorte d'absence... encore. Tu me regardais sans avoir l'air de me voir, avec tes yeux vides et... »
Elle fronce les sourcils, visiblement inquiète; se met à me tâter fébrilement le front, les joues et le cou, puis s'affole en sentant les pulsation accélérées de mon pouls. Je la calme en m'empressant d'affirmer que je me sens bien, me faisant aussi rassurante que possible, mais son air sceptique parle pour elle. Et effectivement, je ne me sens pas si bien que je tente de le faire croire. Comment le pourrais-je, avec ce qui vient de me revenir en mémoire? Je détourne les yeux, consciente qu'elle serait capable de s'en rendre compte d'un regard, et récupère l'une de mes robes pour jouer nonchalamment avec le tissu délicat. Mais mes mains tremblent un peu encore, et je me mords anxieusement les lèvres en cherchant un moyen de changer de sujet.
Elle semble le comprendre, et repart plus ou moins prudemment sur le thème du bal.
« Je pense qu'avec la bleue tu seras suffisamment magnifique pour éclipser de potentielles rivales. »
Je ne peux m'empêcher de remarquer qu'elle parle plus lentement que tout à l'heure, et ne tarde pas à lui faire comprendre avec impatience que je ne suis pas encore arriérée. Elle, m'adresse simplement en retour un rictus indulgent, et je devine que quoique je puisse dire, elle ne cessera de me ménager « à sa façon » que lorsque j'aurai entièrement repris contenance. Je lui rends son sourire... avant de me renfrogner à cause de sa remarque.
« Là n'est pas la question; je me moque que cet idiot de Warrens regarde d'autres filles que moi. Mais je n'arrive toujours pas à croire que je me présenterai dans la grande salle avec ce.. »
« Ça va, s'empresse-t-elle de m'interrompre. J'avais compris. »
Mes joues se creusent d'adorables fossettes tandis que je lui adresse un regard d'excuse, consciente que m'entendre me plaindre à longueur de temps de Nathanaël doit être agaçant à la longue. D'autant que, bien que n'étant elle même pas très proche de proche de lui, elle fréquente comme moi-même un bon nombre d'amis de celui que je considère comme mon enfer personnel.
« Mais tu me dois toujours une explication. J'attends encore de savoir ce qui vous a poussés à choisir de »
« Et toi tu reviens sur ta stupide question pour éviter d'avoir à m'avouer que Warrens te plait. »
Elle fait la moue, tergiverse intérieurement, puis...
« Ok... il me plait assez. Oh non! – s'empresse-t-elle d'ajouter en me voyant ouvrir la bouche derechef. Ne commence pas à monter sur tes grands chevaux, tu veux? Ça veut seulement dire que je le trouve mignon, mais.. Deeeeel, arrête! »
Le visage fourré dans l'oreiller que je viens d'attraper, je lève la tête l'espace d'une seconde pour la vriller d'un regard noir, et disparaît de nouveau à sa vue.
« Quel est ton problème, encore? »
Étant donné son timbre, je devine aisément ses sourcils froncés d'impatience. Ce qui ne m'empêche pas de larmoyer comme une condamnée à mort.
« Ma meilleure amie est attirée par le type le plus... insipide et insupportable à la fois que j'aie jamais connu. Tu permets? Je préfère mourir étouffée plutôt que d'assister à ta déchéance! »
« Mouais, j'y crois. Tu en fais juste un peu trop pour être réellement sincère. Et enlève cette chose de ton visage, tu viens de faire un malaise, fais un peu attention! »
« Humpf. »
Le silence prend peu à peu place, et un coup d'oeil discret dans sa direction me renvoie son image pensive. Elle est plongée dans ses réflexions, une jambe repliée contre son torse, le menton posé sur son genou; et son front est barré d'un pli anxieux qui m'oblige à reprendre doucement la parole.
« Il t'intéresse tant que ça? »
Mon coeur se sert lorsque je la vois hausser les épaules, d'un geste qui se veut nonchalant mais ne l'est pas pour autant. Si elle savait...
« Tu devrais... – je m'interromps, cherchant sans les trouver les mots les plus adaptés à une telle situation. Tu devrais essayer de l'oublier. Toute rancœur mise à part... je le dis pour toi, crois-moi. Il n'est pas celui que tu crois. »
Mon sérieux l'étonne, mais la colère reprend rapidement le dessus, et je ne m'étonne même pas de l'entendre me reprocher mon égoïsme. Pourquoi devrait-elle l'oublier? Pour mon bon plaisir? Simplement parce que moi j'ai décidé de le détester au premier regard? Je ne tarde pas à me défiler, évidemment. Parce que je ne peux pas lui fournir de réponse satisfaisante, je préfère me mettre sur la défensive et l'envoyer voir ailleurs, affirmant l'avoir suffisamment vue pour la journée. Ce n'est pas faux, d'ailleurs : elle me mets les nerfs à rude épreuve avec cette histoire.
Comment pourrais-je ne serait-ce qu'envisager de lui dire la vérité? Warrens... n'est plus un ennemi ordinaire, à mes yeux. Ce salopard s'est servi, un soir de fête, de mon état d'ébriété pour profiter de mon corps. Plus encore : il m'a tiré des informations que... enfin, des confidences que je cache même à ma meilleure amie. Je ne me souviens pas clairement de tout ce qui s'est passé cette nuit là. La soirée me revient par bribes désagréables, des images de lui et moi, enlacés. Et des sons; nos souffles hachés et nos soupirs alanguis. Mes doigts se crispent sur le couvre lit alors que je me remémore mes aveux. Jusqu'à présent, je ne peux pas croire que je me sois trahie de la sorte. J'ai osé lui parler en long et en large de cette dette de vie qu'avait contractée mon arrière-grand-père, il y a bien plus de soixante ans, envers rien de moins qu'un maudit loup-garou. Évidemment il n'avait rien voulu accomplir en retour, considérant qu'être débiteur d'un tel animal ne valait pas qu'il s'inquiète plus que ça. Grand mal lui en prit... puisque le dit « animal », furieux, s'empressa de régler cette histoire à sa façon, soit de la manière forte. De leur duel, mon ancêtre est ressorti grièvement blessé et surtout... définitivement transformé. Il va sans dire qu'il ne s'est jamais fait à ce changement de sa propre nature. Lui qui, comme chaque membre de notre illustre famille, se rengorgeait fièrement à la simple mention de son sang pur!
Depuis lui, nous craignons tous constamment de voir la lignée s'entacher d'un nouveau loup. Père dit que sa mère les avait éloignés lui, son frère et ses deux soeurs, de son propre jumeau qui, contrairement à elle, avait entièrement hérité de ces gènes maudits. Si elle a souffert de cet éloignement, ma grand-même n'en a jamais rien montré – bien au contraire, je crois qu'en dépit de l'amour qu'elle portait à cet être si semblable à elle sur bien des points, le mépris de sa nature était tel qu'elle est parvenue à surmonter sa perte. Fort de son exemple, papa s'est lui-même détaché de l'une de ses soeurs dès qu'il en a eu la possibilité, puisqu'elle était aussi née avec ce poids sur les épaules. Ainsi, notre glorieuse famille ne cesse de dissoudre années après années, tandis que nous renions sans remords ces choses qui partagent pourtant notre sang.
Par chance j'y ai moi aussi échappé, sans être pour autant totalement épargnée. L'indéniable pureté du sang de ma mère n'a pas suffi à évincer entièrement l'imperfection léguée par mon père, et je suis née avec une sorte... d'anomalie. Un don, diraient certains; mais à mes yeux ce n'est rien de tel. La balance arbitraire de mes sens m'a allouée un odorat exagérément développé, et dans mon monde inégal, les choses sont odeurs avant de réellement prendre forme et apparence à mes yeux. Tout n'est que senteurs, tantôt agréables tantôt suffocantes; une particularité que je ne suis jamais parvenue à maîtriser entièrement. Non contente de vivre avec le secret de notre impureté, j'évolue en plus avec cette différence notable qui, bien que parfois pratique, s'avère la plupart du temps n'être rien de plus qu'un fâcheux handicap.
J'aurais pu naître ochlophobe que le résultat n'eût pas été pire : dans mon enfance, la foule représentait ma pire phobie, et un contact prolongé avec quelqu'un dont l'odeur m'asphyxiait déclenchait à coup sûr une véritable crise de panique. Ce n'est qu'avec l'âge que j'ai plus ou moins réussi à m'y faire. Ne supportant que peu la solitude, j'ai appris à tolérer cette calamité, au point d'être à présent capable de prendre part à une fête sans pour autant en faire un malaise... de manière générale, du moins.
Mais à Poudlard, j'ai su dénicher la perle rare. Elle, ma meilleur amie, dont la fragrance rafraichissante rappelle la délicatesse du laurier, contrastant nettement avec son caractère de feu. Si elle sait tout de moi, je n'ai malgré tout pas trouvé le courage de lui parler de mon « mal ». La mettre dans la confidence équivaudrait à trahir ma famille...
Mais au final, j'ai fait pire. J'ai inconsciemment placé cette arme potentielle aux mains de mon propre ennemi, le laissant libre d'en jouir à sa guise. Il n'a d'ailleurs pas hésité à le faire! Désormais victime de ses chantages, je ne peux que me plier à sa volonté pour m'assurer son silence.
Plus encore, il est allé jusqu'à me « demander » de l'accompagner au bal de l'école. M'afficher ouvertement avec ce moins que rien... Moi qui prône sans honte la supériorité des sangs-pur, je me présenterai rien de moins qu'avec un né-moldu – celui-là même que je n'ai eu de cesse de mépriser durant toute ma scolarité.
Et encore, ce n'est pas le pire. Le pire, c'est mon coeur qui bat à cent à l'heure à la seule idée de le retrouver. Parce que mon corps se souvient encore de notre étreinte, qui me reste gravée dans la chair; et c'est bien malgré moi que j'en réclame encore... et encore. Qu'il m'enserre de ses bras suffit à me faire perdre ma verve; qu'il honore mes lèvres de baisers me pousse à réclamer se présence. Pour mon malheur, j'ai cédé à la tentation de goûter aux effluves exquis de sa peau, et son odeur si particulière, si indescriptible, m'a entièrement conquise. En dépit de la haine dont j'ai toujours fait montre à son égard, je ne peux me retenir de chercher sa présence et de désirer lui appartenir. Il le sait; il en joue. Et je ne le déteste que plus encore après m'être perdue dans ses bras une fois de plus, et une autre encore.
Dernière édition par Delilah N. Waldon le Ven 23 Avr - 20:25, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: I would take my breath away ;; Delilah
C'est parfait
Comme si ça pouvait être autrement avec toi <3
Je te valide chez Gryffy !
Comme si ça pouvait être autrement avec toi <3
Je te valide chez Gryffy !
Demetri Raynolds- « Ne touchez pas à Zane. »
- ♦ HIBOUX POSTÉS : 1972
♦ ARRIVÉE : 11/10/2009
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