Sarina Sparks _ U.C

« Je ne peux vous dire si ma naissance a été un jour joyeux pour mes parents, puisque la première fois que je les vis, j'avais près de dix ans. C'est mes grands-parents paternels qui s'occupèrent de moi pendant tout ce temps. Oh, n'allez pas croire que mes parents ne voulaient pas de moi, ce n'est pas le cas, mais mon père était un militaire moldu que l'on avait expédié en Afghanistan lorsque les choses là-bas se corsèrent et ma mère dans tout cela? Celle-ci était de sang-pur, et chez les familles de sang pur, il est de coutume que l'on épouse un sang tout aussi pur que le notre, donc la liaison avec mon père devait rester secrète. Ce qu'elle n'était pas. Ma mère avait tendance à se rebeller et pour avoir donné naissance à une bâtarde, elle avait été reniée. Ainsi, sans pouvoir me donner un toit adéquat et trois repas par jour, elle me laissa chez mes grands-parents. Mais je n'ai pas été malheureuse pour autant. On me gâta, m'éleva sur un petit nuage de soie, sans que personne ne puisse me blesser. Et puis, si ce n'était ce détail, j'eu une vie banale de petite fille gâtée et protégée. Malgré la vie morne que je menais, cette vie me plaisait, plus que vous ne pouviez le croire. C'était une routine que certains auraient trouvée ennuyeuse, mais pour moi, elle était rassurante. Mes grands-parents avaient leurs petites habitudes bien à eux et je m'y étais faite avec facilité.

Je me souviens encore de la petite fille que je fus jadis. Pétillante de vie, bien que réservée, j'étais une enfant facile qui ne demandait pas grand chose si ce n'était qu'un peu d'attention, ce que l'on me donnait. Je passais de grandes heures à jouer avec mes vieilles poupées et leurs robes qui sentaient la poussière. Mes propres robes étaient aussi vieilles que celles de ces poupées de chiffons aux visages de porcelaines usées. Si ça attirait les moqueries des autres enfants dont les parents me demandaient souvent si mes grands-parents avaient les moyens de m'habiller comme toutes les petites filles, je m'y plaisais, dans ces robes donc certaines remontaient à l'époque où ma grand-mère avait mon âge. Je n'avais pas beaucoup d'amis, j'en conçois, mais je n’en ai jamais souffert. Je vivais dans une petite bulle remplit de magie où dragons et fées coexistaient et cela me suffisait pour être heureuse. Vous voyez, il ne me fallait pas grand chose pour être comblée, un peu d'amour et de l'imagination. Cette enfance est des plus banales. Il n'y a pas eu de trahison, de secret lourd, d'inceste ou de je-ne-sais-quoi qui aurait pu me briser. Pas à cet âge-là. La seule chose que je regrette, c'est que mes grands-parents soient trop âgés pour jouer avec moi.

Comme toute les petites filles de mon âge, j'appris à lire, à écrire, les bonnes manières et tout ce qu'une jeune fille doit savoir. En fait, j'ai été élevé comme ma grand-mère l'avait été avant moi. Ainsi, je ne portais pas seulement des vêtements trop anciens pour mon époque, on m'inculquait tout ce qui faisait d'une "femme du monde" à cette époque. J'appris le piano, je fis du ballet et même de la peinture. Vous voyez, tant de chose inutile à l'époque dans laquelle nous vivons. Bien sûr, c'est une forme de culture, mais j'aurais préféré après l'histoire du monde, jouer au foot avec les autres enfants, mais mes grands-parents n’aiment pas l’idée. À la place, pendant que les autres enfants jouaient à l’extérieur, on me faisait des cours de littérature, m’imprégnant des plus grandes œuvres de l’humanité. Si ces moments étaient barbant, ils ne ternirent pas mon enfance. En fait, malgré le fait que l’on s’adressait à moi comme à une adulte, on me laissait être une enfant en dehors des moments où la maison était pleine d’invité. Cette vie fut la mienne jusqu’à mes dix ans, lorsque mes parents revinrent vers moi.

Mon père était un survivant. La première fois que je l’ai vu, il était dans un lit de l’hôpital militaire, dans le coma. Il n’en sortie que deux semaines plus tard. Les médecins durent l’amputer d’une jambe, on nous avait dit qu’il avait reçu un obus. Je ne comprenais pas vraiment de quoi il en retournait, j’étais encore jeune à l’époque. Son visage était marqué de plaies anciennes ou récentes de telle sorte que je ne voyais qu’une très pâle ressemblance avec l’homme qui me souriait sur la photographie poser sur ma table de chevet. Près du lit, une femme était assise, tenant la main de mon père. Elle semblait aigrie et malmené par la vie. Lorsqu’elle leva les yeux vers moi, ils semblèrent vides.

« C’est elle? C’est Sarina?»
« Évidemment que c’est elle, Samantha, qui veux-tu que se soit? Sarina chérie, va embrasser ta mère.»

J’obéis à la voix grêle de ma grand-mère. Je m’approchai donc de cette femme qui m’avait donné la vie, timide. Jamais je n’ai vu ma mère comme telle. D’une part, lorsqu’elle obtint ma garde, j’avais près de douze ans et elle essaya de me tailler à son image, comme une vulgaire poupée de bois. Plus tard, je comprendrai que c’est aussi ce que ma grand-mère avait voulu faire avec moi, mais elle avait réussit. Pendant tout ce temps, dans cette chambre d’hôpital froide, je ne pipai mot. Me contentant d’écouter les conversations, jusqu’à ce que ma mère se tourne vers moi après près d’une heure de bavardage sur mon cas sans que personne ne se soucis que je sois présente.

« Elle ne parle pas?»
« Mais oui, elle parle. Elle est uniquement d’une timidité ridicule. Dis quelque chose, Sarina, pour ta mère.»
« Je n’ai rien à dire» murmurais-je.

Ma grand-mère poussa un soupir à fendre l’âme et se détourna de moi, les lèvres pincés. Ne vous en faites pas, elle était adorable, en temps normal. En fait, elle avait toujours été indulgente avec moi. Elle m’avait laissé progresser à mon rythme, me permettant de refuser de faire du théâtre voyant que j’étais beaucoup trop timide pour le faire. Je rougis jusqu’aux oreilles lorsque je sentis le regard de ma mère me détailler de la tête aux pieds d’un air critique, comme si je n’étais rien d’autre qu’une marchandise dont elle n’était pas certaine de vouloir.

« Elle entre à Poudlard quand? »
« J’ai reçu ma lettre ce matin.» Marmonnais-je.
« J’espère que tu me feras honneur, alors!»

Sans doute ,si je n’avais pas été aussi timide, j’aurais bien voulu lui dire que je n’avais pas à faire honneur à une femme qui m’avait abandonné, mais je restais silencieuse. »

«Le drame. Il est sans doute le seul de ma vie, enfin le seul drame que je considère qu'il a le droit de porter ce nom. Vous avez vu ma vie bien rangée, routinière et tellement banale que je doute qu'elle soit intéressante à lire. Mais un évènement vint briser cette petite vie bien rangée et monotone, me brisant par la même occasion. Je vous ai parlé d'Aden Teel, n'est-ce pas? Et bien tout cela à rapport avec lui, ce garçon que j'admirais, aimait même. Je l'idolâtrais tellement que je n'avais pu croire qu'il pouvait faire une chose pareille, pas lui, n'importe qui d'autre peut-être mais pas lui. Vous vous souvenez de ce bal de Noël? J'imagine que oui, personne n'aurait pu l'oublier. chacun de mes camarades ont vécus des choses différentes et plus ou moins difficiles, mais cette soirée nous à tous marquer tout de même.

Alors que la panique s'empara de plusieurs d'entre nous, je m'étais réfugiée dans une salle de classe vide, croyant que je serais en sécurité là-dedans. Lorsque j'entendis le tintement de la porte signifiant que quelqu'un allait entrer, je me précipitai vers une armoire et m'y enferma, regardant ce qui allait se déroulé par la petite fente de la porte. J'avais crus que ce n'était que d'autres élèves qui venaient aussi ce caché, mais une silhouette sombre au visage caché entra en compagnie d'un pauvre élève qui semblait pétrifié. Sans ménagement, le Poufsouffle se fit jeter au sol par cette silhouette qui paraissait si petite et si frêle, mais imposante dans la menace qu'elle présentait. Je fermai les yeux avec force lorsqu'une voix de femme s'éleva pour lancer un Doloris sur le garçon. J'aurais voulu plaquer mes mains contre mes oreilles pour empêcher les cris de mes vriller les tympans, mais l'endroit dans lequel je me trouvais était tellement clos que je n'osais pas bouger. J'aurais aussi voulu intervenir, mais j'étais pétrifiée. J'étais une Gryffondor, non, je devais être courageuse. Mais intervenir aurait été de la folie, non du courage.

Un espoir s'alluma dans mes prunelles lorsque je vis Aden entrer dans la salle de classe. Il allait surement arrêter l'agresseur et sauver l'agresser. Pourtant, les premières paroles qu'il prononça me firent grimacer. Que racontait-il? Je me disais qu'il plaisantait, qu'il essayait de gagner la confiance du cagoulé. Ou alors qu'il était sous l'emprise d'un sortilège impardonnable, mais lorsque la fille reprit la parole, je ne pus m'empêcher de douter sérieusement. Pourquoi essayait-elle de le faire partir? Le nom de l'agresseur fusa et je dû me faire violence pour ne pas laisser passez une exclamation. Quinn Harper? Mais... Mes pensées changèrent brutalement de direction quand Aden pointa sa baguette vers le Poufsouffle. J'étais persuadée qu'au dernier moment, il allait la tourner vers Quinn et la mettre hors d'état de nuire, mais non. Lui aussi torturait l'élève. Une larme roula sur ma joue alors qu'ils continuaient de converser. La voix d'Aden était toujours la même, celle que je connaissais, alors qu'il retira la cagoule de la jeune femme, lui disant qu'elle ferait mieux de tuer le garçon. Il fit chanter la serdaigle, l'obligeant à tuer.

C'est à ce moment-là que je crus devenir folle. Mon crâne semblait voulait imploser sous la douleur, mais ce n'était pas le pire, du moins je ne crois pas. Je vis le garçon que j'aimais tuer, faire du chantage et maintenant coucher avec une fille dans une salle de classe vide, sans pouvoir bouger le moindre muscle. Je ne sais pas combien de temps je restai là, sans bouger, le regard dans le vide, mais je ne repris contacte avec la réalité que lorsque je fus à l'infirmerie. Meïanna me regardait avec ses grands yeux bleus que je ne saurai déchiffrer.

« Toi allé bien?»

J'ouvris la bouche pour prononcer une réponse mais aucun son ne sortie de ma bouche. J'étais aussi muette qu'une carpe. Je portai une main à ma gorge, fronçant les sourcils avant de réessayer. Toujours rien. Je fini par pointé ma gorge à mon amie essayant de lui faire comprendre que je ne pouvais pas parler. Mais elle s'engagea déjà sur d'autres chemins.

« Mon Kerry allé bien lui. Toi quoi fairrre dans placarrd?»

Sous mes yeux, le drame rejoua, toujours plus chaotique plus effrayant. Plus tard, on m'apprit qu'il y avait des chances que ce soit le traumatisme qui m'empêche de parler. Ainsi, depuis quelques temps, aucun son ne sort de ma bouche, ni même un rire ou une parole.»

J'essaierai de terminer la fiche cette semaine ^^
Désolée pour le temps que je mets, je ne me sens pas super inspiré >_<

Pas de soucis, prends ton temps <333