Mirror, mirror, what do you show me? Ft Keaton

Je m'étais éloignée de la salle commune dès l'instant ou Adam Meyer y était entré. En général, je n'avais pas l'habitude de fuir les gens, mais, depuis notre petite discussion dans le parc de Poudlard, quelques jours plutôt, je faisais de mon mieux pour ne pas être dans la même pièce que lui plus que quelques secondes. Je ne lui en voulais pas, bien que j’essaye de me convaincre qu'il n'avait fait que me dire des sornettes pendant ce laps de temps que j'avais passé en sa compagnie. Bien entendu, une part de moi savait qu'il avait raison sur bien des points, à mon plus grand désespoir. J'aurais tellement aimé savoir qu'il avait tord au fond, que rien de ce qu'il a dit ce jour-là n'avait de sens. Ce n'était visiblement pas si simple. Bref. J'avais quitté la Salle commune ainsi que Clyde et Emalee, prétextant un livre à rendre à la bibliothèque. J'avais dévalée les étages, ne sachant pas trop ou j'allais. Je laissai mon esprit vagabonder alors que je marchais vers je-ne-sais-où. Peut-être Adam avait-il raison de dire que je ne partageais pas les idéaux de Clyde. Après tout, je ne me dressais pas contre l'idée que Garden termine dans ses bras. Bien que cette idée me donnait la nausée et faisait naître une boule dans ma gorge. Je n'avais pas vraiment réagis lorsqu'il avait fait mention de ce que pourrait donner le futur si je finissais au bras de Clyde. La réalité était que je me fichais de ce que donnerait le futur du monde magique. Que Fear soit la "reine des ténèbres" ou un truc dans ce genre, pour moi, elle ne restait que l'agaçante Blondie. Je me fichais qu'elle à un titre quelconque. Ce qui me blessait réellement, était de savoir que Clyde pourrait être heureux dans ses bras, que c'est elle qui le rejoindrait dans son lit le soir venu. Je frissonnai de dégoût à cette idée.

J'arrêtai ma progression dans une pièce vide ou presque. Le seul objet présent était un miroir massif. J'haussai un sourcil, curieuse. Doucement, je m'approchai de lui, laissant mon regard courir sur l'or sculpter de façon remarquable. Je ne comprenais pas pourquoi un tel objet était dans un endroit aussi éloigné de reste du château. Peut-être représentait-il un danger quelconque pour les élèves? À cette pensée, je sortis ma baguette. Les motifs incrustés dans le chêne étaient rassurant sous mes doigts. Je les connaissais par cœur. Je fis un pas de plus vers le miroir, mes yeux trouvant leur reflet dans le miroir. Je baissai finalement ma baguette, devant ce reflet des plus ... surprenant. Ma main se posa au niveau de ma taille, là où les bras de Clyde m’étreignaient dans le miroir. Mais mes doigts entrèrent en contacte qu'avec le vide. Je ne comprenais réellement pas. Pourquoi ce miroir me montrait-il des choses qui n’étaient pas? Parce que c'était le cas. Clyde n'était pas dans la salle avec moi, j'étais seule. Et jamais, il ne poserait un tel regard sur ma personne. Un regard...profondément amoureux. Je voulu reculer d'un pas, m'éloigné de la glace. Ça ne servait à rien de se torturer autant. Néanmoins, j'eu un mal fou à le faire. Je du me faire violence pour m’éloigner, me détourner du miroir doré. L’image que j’y avais vue me troublait encore, revenant en boucle. Une image que je n’étais pas prête d’oublier. Comment aurais-je pu l’oublier d’ailleurs? C’était un rêve, fou et douloureusement invraisemblable, qui me hantait depuis longtemps déjà. Je soupirai doucement, essayant de chasser ces dernières images de mon esprit. J'avais l'impression de me battre contre un fantôme persistant qui ne voulait pas cesser d'hanter une pièce. Je fini par me tourné vers le miroir, capitulant. D'ici, je ne pouvais voir le reflet mystérieux, et c'était sans doute mieux ainsi.

Des bruits de pas se firent entendre dans mon dos. Je me tournai doucement vers l'intrus, affichant un air hautain. De ceux que l'on me connaissait si bien. Et ensuite, je m'étonnais de ne pas avoir une tonne d'amis. Qui voudrait d'une amie qui vous regarde toujours de haut ou encore qui s'agace de chacune de vos remarques? Pas les gens dites normaux, en tout les cas. Et puis, ai-je vraiment besoin d'amis en réalité? Je ne crois pas. Mon petit cercle privilégier me convenait parfaitement et je n'avais aucun besoin de l'élargir davantage. Néanmoins, mon air hautain s'effilocha rapidement lorsque je reconnu le visage de Keaton dans la pâle lumière ambiante. Je ne considérais pas le garçon comme un confident ou comme un meilleur ami, loin de là, mais je l'appréciais tout de même. Sa compagnie m'était présente et nous arrivions à bien nous amuser ensemble par moment. Enfin, lorsque la conversation n'était pas en lien avec cette petite garce de Coralie. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il pouvait lui trouver, elle était infecte, sotte et tellement pathétique. Clyde semblait pourtant décidé à en faire une alliée, ce qui ne me plaisait pas. Pour moi, Coralie Denell et Garden Fear étaient de la même espèce. Insupportables et inutiles. Populaires? Tant mieux pour elles, mais ça ne durerait pas. Elles finiraient sans doute comme ces vieilles chipies qui se remémorent leurs souvenirs de jeunesse, pleurant sur leurs beautés défraichies par les années impitoyables et leurs vies misérables. J'eu un sourire plutôt froid, alors que je fis quelques pas vers mon ami, jouant avec ma baguette, la faisant rouler entre mes doigts. «Keaton...» Je m'arrêtais à quelques mètres de lui, mon sourire froid ayant fait place à une mimique plus douce. Image parfaite de l'angelot ayant tout de démoniaque. Mais Keaton me connaissait bien, sans doute mieux que la majorité des imbéciles qui nous entourait jours et nuits. « Ne me dis pas que tu avais un rendez-vous romantique avec cette mante religieuse de Coralie ici, ça me donnerait une profonde nausée de la croisée aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur...» Je croisai mes bras sur ma poitrine, jetant un léger coup d'oeil au miroir. Il m'intriguait vraiment celui-là...

« Quinn ! » Quel enthousiasme! Cela me fit sourire, doucement, non sans une pointe d'ironie. Depuis quand était-il si heureux de me croiser? D'accord, Keaton faisait partie de mes amis. Certes, pas au même niveau que Clyde ou qu'Emalee, mais c'était tout de même un ami. Il n'appréciait pas vraiment mon attitude avec Coralie. Ça ne m'étonnait pas vraiment en fait. Néanmoins, il devait me connaître suffisamment pour savoir que j'avais la mauvaise habitude de descendre tous et chacun en flèche. Coralie plus que les autres. Simplement parce que certains d'entre nous voulaient qu'elle fasse partie de notre cercle priver. Je n'aimais pas lorsque Clyde s'intéressait aux autres, enfin, en temps normal, ça m'était plus ou moins égale. Je jouais les protectrices, rodant autour du nouveau comme un prédateur autour de sa proie. Mais lorsqu'il s'agissait d'une fille, je devenais cruelle, sadique et toujours plus possessive. D'ailleurs, Keaton ne répondit pas à mes paroles vis-à-vis la Serpentard. Sans doute parce qu'il savait qu'une quelconque réaction violente de sa part ne plairait pas à Clyde.

Je l'observais se rendre au miroir étrange, dont je n'arrivais pas à identifier l'utilité. Ce qu'il m'avait montré me laissait perplexe. C'était définitivement malsain. Pourtant, je n'avais qu'une envie. Me laisser tenter à observai le monde idéal que j'y voyais. Je me demandais ce qu'y voyait le Serdaigle. Surement cela avait-il un lien avec Coralie, j'en mettrais ma main au feu. Je commençais doucement à comprendre à quoi cela servait. Le miroir nous montrait le plus grand de nos rêves, ce que l'on désirait plus que tout au monde. Ce ne pouvait être que ça. Dans un cas comme celui-là, il était vraiment malsain de se laisser aller à cette contemplation. Pourquoi se faire du mal inutilement? C’était une question à laquelle je n’aurai sans doute jamais de réponse. « Tu vois quoi toi ? Des serviteurs à tes pieds ? La vie parfaite avec la richesse et le beau mari ? » J'arquai un sourcil. Il me prenait pour qui? Malgré les apparences, je ne cherchais pas gloire et richesse. Une petite vie bien rangée me semblait suffisant. Je ne me voyais pas comme premier ministre ou je-ne-sais-quoi-d'autre. Bien entendu, ce que les arrivant du futur avaient dis, ne me déplaisait pas. Directrice de Poudlard était un poste honorable, que j'aimerais sans doute, mais je n'étais pas prête à le faire en sachant que ce serait Garden qui serait au bras de Clyde. « Détrompes-toi, je n'ai pas d'envie de grandeurs.» Je m'approchai à mon tour, assez pour revoir ce que j'y avais vu quelques minutes plutôt.

Je ne m'y arrêtai qu'une fraction de seconde pourtant. Je ne voulais pas me laisser aller à la contemplation de ce rêve qui ne se réaliserait sans doute jamais. Il me fut pourtant plus difficile que je ne l’aurais cru de me détourner du visage rayonnant de Clyde. Heureusement pour moi, j’avais une volonté de fer, sinon, sans doute me serais-je arrêter un bon moment à regarder le tableau. J’ignorais royalement la question de Keaton. Rare était ceux qui savait ce que je ressentais pour mon ami. Enfin, en dehors d’Emalee, personne ne le savait. C’était mieux ainsi et je ne comptais pas me trahir en lui révélant ce que me montrait le miroir. « Il nous montre notre désir le plus profond, c’est exacte?» J’attendis sa réponse, mon regard attirer vers le reflet du miroir. Le visage de Clyde, son sourire chaleureux, ses bras autour de moi, ses lèvres se posant sur ma tempe avec tendresse. J’ignorais quel tête j’avais présentement, mais je me fis violence pour détourner le regard. Je reposai les yeux sur Keaton, poussant un léger soupire. « Et toi, qu’est-ce que tu y vois?.»

« Oui ... » Je pinçai discrètement les lèvres. Bien...dans ce cas... Je jettai un coup d'oeil à ce que me montrait le mirroir. Sans doute, Clyde y aurait-il vu lui-même en maître absolu du monde. Ce n'était pas mon cas. Nos désires étaient bien différents, sur bien des points. C'était douloureux de constaté que jamais il ne prendrait les miens comme de réels besoin, puisque seul sa soif de pouvoir et de vengeance lui plaisait. Qu'arriverait-il, le jour ou il serait maître du monde magique, ou alors qu'il se rendrait compte que tout ça est tout bonnement impossible? Deviendrait-il encore plus amer? Dans un cas comem celui-là, il me faudrait également abandonner. Ce que j'aurais bien du mal à faire, de toute évidence. J'aimais Clyde, comme personne d'autre ne pourrait jamais l'aimer, était-il si aveugle? Il faut croire que oui. « C'est malsain...et pourant... » Pourtant, j'avais du mal à me détâcher de ce que je voyais. J'aurais tellement aimer que ça nous montre autre chose qu'une envie profonde, un fantasme, rien de plus, rien de moins. C'était pénible de savoir que ça ne se réalisera jamais. Enfin, à moins d'un miracle.

Je me doutais que ce que Keaton y voyait, c'était Coralie, mais je préférais demander. Comme ça, je ne risquerais pas de me tromper. Et il me répondit, comme si de rien était. Bien qu'il savait ce que je pensais de la Serpentard. « Je pense que la réponse est évidente, il n'y a pas à chercher bien loin ... Quoi qu'une fois c'était pas Coralie que je voyais ... » J'eu un bien pâle sourire que je lui offris. Bien que je n'aimais pas Coralie, je ne pouvais m'empêcher de le comprendre. Il aimait quelqu'un qui ne l'aimerait sans doute jamais. C'était également mon cas. Bien qu'entre moi et Clyde, tout était passablement tendancieux. Les paroles, les gestes...tout. souvent, j'avais l'impression qu'il m'aimait réellement. Je sais, que d'une façon ou d'une autre, je l'attire. Il ne pouvait pas le nier. J'avais souvent surpris ses yeux qui se baladais sur mes courbes, son besoin de mon contacte... et j'en profitais, la majorité du temps. « Tu sais, c'est atroce d'aimer et de ne pas être aimé en retour. Ca doit être la pire sensation qui puisse exister. Mais je n'arrive pas à déccrocher ... » Je sursautai doucement en entendant la voix de mon ami, méditant sur ses paroles, je me retournai vers le miroir. Sans doute était-il certain que je ne l'écoutais pas.

Pendant longtemps, je restai silencieuse. Regardant ce que m'offrait le miroir, les lèvres de Clyde se posant sur ma tempe. Tant bien que mal, j'ouvris la bouche, me faisait violence pour poser les yeux sur Keaton, m'arrachant du spectacle qui se jouait devant moi. « Je sais, Keaton, je sais...» Je levai les yeux vers lui, affichant un sourire attristé. Je comprenais tellement ce qu'il pouvait ressentir. Encore heureuse que cette pinbèche de Coralie ne joue pas avec lui comme le faisait Clyde avec moi. « Par moment, je me sens importante pour lui. Toutes ces petites attentions... ses baisers innocents, ses bras qui enlace ma taille...tout ça, qui fait que je me sens aimé par lui...» Je soupirai, prenant une pose avant de poursuivre, d'un ton las « Puis, quelques minutes plus tard, je ne suis que "Quinny la bonne copine" ou encore un simple double, quelqu'un qui le comprend, rien de plus, rien de moins... » Je m'interrompis, baissans les yeux. Je me sentais honteuse. Pourquoi est-ce que je disais tout cela? Pourquoi à lui? Certes, nous étions amis, mais rien de plus. Il n'y avait pas une complicité à toute épreuve entre nous, comme c,était le cas avec Emalee... et pourtant... Je venais de lui avouer, à demi-mots, que j'aimais Clyde...Bravo Quinn, vraiment!

J'avais sans doute trop parlé, encore, toujours. Pourquoi ne m'étais-je pas tue? Je me mordis la lèvre inférieur avec une certaine anxiété. J'ignorais ce qu'allait dire Keaton, et j'appréhendais ce qu'il allait dire. Allait-il me poser des questions? Et qu'allais-je lui répondre? Je n'allais pas simplement lui avouer que ce fut Clyde, que tout était lié à lui, que je l'aimais. Ce n'était pas dans mes habitudes. Je me rembrunis rapidement devant mes propres paroles, mon regard dévient vers le mirroir, attendant patiemment que mon ami disent quelque chose. Je croisais mes bras sur ma poitrine, mon regard caressant le visage souriant de Clyde que me renvoyait la surface lisse. Il avait sembler surpris de voir que je puisse comprendre ce qu'il ressentait. En quoi était-ce étonnant? Pourquoi, les gens ont-ils tendance à croire que je ne ressentais rien? Je n'étais tout de même pas un robot ou un monstre. D'abord, Montana qui sembla étonner de me voir pleurer, puis Keaton, qui semblait tout aussi étonner de constaté que je pouvais comprendre ce qu'il ressentait, que je pouvais aimer quelqu'un.

« Tu sais, on est pas sûr de ce qu'il pense. Qui te dit qu'il ne ressent pas la même chose ? Si vous n'en parlez pas clairement, tu ne sauras jamais. Evidemment ce sujet est un peu délicat à aborder mais ça vaut surement le coup. » Je relevai la tête vers lui, un peu débousolée et troublée. Il avait raison, d'une certaine façon. Je ne pouvais pas dire le contraire. Cependant, je n'étais pas certaine de vouloir savoir ce que ressentait Clyde envers moi. Et s'il ne m'aimait pas? Si ces aveux le faisait fuir pour de bon? « Je préfère éviter le sujet avec lui...C'est...délicat» Je lui offrit un pâle sourire, avant de m'éloignant de lui, m'approchant d'un fauteuil placé dans un coin de la salle relativement vide. J'observais mon vis-à-vis, avec attention, évitant son regard. Je ne voulais pas vraiment savoir ce qu'il pensait de ma décision. Au moins, moi, je discutais avec la personne que j'aimais. J'avais même droit à de petits gestes qui m'étaient réservés. Chose que je ne comprenais pas nécessairement. Était-ce là une preuve d'amour? J'en doutais. « Ca serait plus simple si on pouvait passer à autre chose, hein ? Si on pouvait effacer ces sentiments qui ne nous apporte rien de bon. » J'eu un rire amer. Oh oui, ce serait facile, simple. Mais qui serais-je sans Clyde? Une personne meilleure? L'ombre de ce que je suis? Sans doute n'aurais-je jamais tuer D'élève, dans tout les cas. « M'ouais...très facile. Mais puisqu'on n'y peut rien.»

« Est-ce que ... » Je tournai la tête vers lui, attendant la suite de sa question. Est-ce que quoi? Je fronçai les sourcils, attendant la suite qui ne tarda pas. « Est-ce que tu crois un jour pouvoir te décrocher de Clyde ? Je sais qu'on est encore jeune et que la vie change. Mais ce que je ressens pour Coralie est si fort que ça me semble impossible qu'un jour ce sentiment puisse s'estomper. C'est comme si j'étais condamné à l'aimer comme un dingue durant ma vie entière. » Je restais muette un moment, prennant le temps d'y penser. J'en savais que trop rien. D'une certaine façon, j'avais passez les premières années de ma vie sans Clyde et je ne m'en étais pas mal porté. Peut-être qu'avec un peu de volonté, je pourrais me détâcher de lui, vivre ma vie sans toujours pensé à lui. D'un autre côté, avant Clyde, il y avait eu Liv... .Étais-je si dépendante aux autres? Je ne croyais pas, mais il y avait eu des gens importants pour moi dans ma vie et je n'osais pas l'imaginer sans eux. C'était comme vivre sans Emalee. Impossible. Je ne pourrais simplement pas me décrocher de Clyde, à moins d'un miracle, mais je m'étais entichée de lui comme une idiote, et maintenant, j'avais simplement du mal à le voir sourire en compagnie d'une autre. Et pourtant, entre nous, il n'y avait rien. Sinon ce jeu malsain qui caractérisait notre relation. « Je ne crois pas...non.»

« C'est limite effrayant. » J'arquai un sourcil, perplexe. Je ne trouvais pas. Ce ne l'était pas, pas pour moi, du moins. Ce qui m'effrayait c'était qu'un jour, il pourrait disparaître. Je ne le contredit pas, cependant. Après tout, il était possible, que pour lui, le fait d'aimer autant Coralie était effrayant, mais pas pour moi. Peut-être parce que je n'aimais pas réellement Clyde? Cette question me frappa en plein fouet. L'aimais-je vraiment? C'était une question troublante, puisqu'en réalité, c'était peut-être seulement une possessivité maladive, un désire intense, une tension quelconque qui ferait en sorte que je ne pouvais me passer de lui. Était-ce pour cela que je ne pouvais pas vivre sans lui? Parce que j'avais besoin de me voir dans ses yeux? Je levai mes prunelles vers le miroir, où Clyde était toujours près de mon reflet, me regardant comme jamais il ne l'avait fait et le ferait jamais. « Est ce que c'est pareil pour toi avec Clyde ? » Je posai les yeux sur lui, avant de soupirer et de secouer la tête de gauche à droite. « Non. Enfin plus ou moins. Je n'aime pas Clyde, enfin, je ne crois pas que je l'aime comme toi, tu aimes Coralie. Je tiens à lui, j'ai besoin de lui, je tuerais n'importe quel idiot qui le blesserait, parce qu'il n'y a que moi qui a le droit de le faire souffrir » Je captai le regard perdu de Keaton, et sourire amèrement avant d'hausser les épaules. « C'est la base de ce jeu malsain entre nous, et je ne changerais cette situation pour rien au monde. C'est différent, parce que tu ne prends pas plaisir à faire mal à Coralie, et vice-versa...ça change tout non?» Je jetai un dernier coup d'oeil à Keaton avant de faire quelques pas pour m'éloigner du mirroir maudit. Pourquoi est-ce qu'on se faisait aussi mal?