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Lucky-charm? Maybe not.

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Lucky-charm? Maybe not. Empty Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Mer 13 Oct - 22:06

♠ . Delilah ft. Nathanaël


La journée avait été parfaite, vraiment. Contrairement à d'habitude, Delilah s'était extirpée de ses draps d'humeur radieuse, bien que consciente du bain de foule qui l'attendait. Et pour cause! Ce n'étaient pas dans l'amas d'habituelles odeurs corporelles désagréables de la populace Poudlardienne qu'elle s'apprêtait à se jeter à corps perdu, non.. Mais dans celles nettement plus alléchantes que recelait Pré-au-Lard, le village sorcier.. Et à peine y avait-elle mis les pieds que les multiples fragrances lui avaient fait tourner la tête, lui parvenant avec une telle acuité qu'elle avait peiné à se fier à autre chose, pour continuer d'avancer, qu'à son seul odorat. Le bras vissé à celui de Cléo, la Gryffondor avait d'ailleurs mis un point d'honneur à éviter de croiser la route de la cousine de cette dernière. Emerson avait tout pour lui être insupportable, mais ce qu'elle lui reprochait le plus était sans nul doute de toujours chercher à lui ravir l'attention de sa meilleure amie. Or, Cléo représentait presque pour elle un point d'ancrage. Elle dégageait autour d'elle ce parfum délicat que Delilah lui avait découvert dès son arrivée à Poudlard : quelque chose d'infiniment délicat qui témoignait à merveille de son caractère à la fois doux et impétueux. Même leur nette différence d'âge n'avait pas franchement fait office d'obstacle; elle ne pouvait que déplorer de ne pouvoir bénéficier de la présence rafraichissante de sa camarade Gryffondor durant les longues – trop longues – heures de cours.

Malgré des débuts rendus pénibles par la fébrilité de chacun, les heures s'étaient écoulées écoulées à une vitesse qui lui avait semblé folle. Peu de choses attisaient autant la fébrilité des élèves de Poudlard que l'annonce d'une sortie. Il fallait dire qu'en dépit de ses chaumières au style pittoresque et ses boutiques aux façades tantôt vieillottes tantôt criardes, Pré-au-Lard ne manquait pas de charme. C'était même un véritable trésor d'originalité, offrait sur un plateau à cette ribambelle de « presque-adultes » surexcités. De quoi oublier qu'une quelconque menace planait sur le monde sorcier et sur le château qu'ils quittaient l'espace d'une journée... Évidemment, Emerson avait trouvé le moyen de rappliquer – malgré toutes les précautions de Delilah – et c'est avec une pointe d'amertume que la jeune femme avait vu disparaître comme une ombre la petite Cléo. Soit; elle était encore suffisamment entourée pour profiter jusqu'au bout de son temps libre, et elle n'avait pas lésiné sur les dépenses.

Mais mieux que tout, c'étaient les pauses « dégustation » qui l'avaient ravie. Les chocoballes grosses comme un poing, dont la surface craquante révélait un cœur tendre, montagne mêlant mousse à la fraise et crème caillée, les Fizwibiz acidulés qui faisaient perdre pied jusqu’à quitter le sol. Les réserves de plumes en sucres pour les cours à venir et de guimauves capables de faire fondre le cœur le plus froid, l’espace d’une dizaine de minutes, pour ses moments de solitude – Merlin, il n'était pas question que quiconque lui voie un sourire multicolore, ça non! Oui, c'étaient les boutiques de sucreries magiques qui avaient fait son bonheur, et les gérants de Honeyduckes se rappelleraient sans doute de son passage pendant quelques jours. Elle se mordilla la lèvre inférieure en espérant qu'aucune plaisanterie sur une hypothétique prise de poids ne viendrait saluer ses écarts de la journée.

Pourtant, ce fut avec un soupir quasi désespéré que Delilah se remémora ces instants éphémères. Pourquoi fallait-il que toutes les bonnes choses aient une fin? Pire : pourquoi fallait que chacun des bons moments qu'elle passait soient ternis par ce... cet insupportable Serpentard? Son joli visage se tordit en un rictus frustré. Le soleil qui déclinait impitoyablement l'avait forcée à redescendre sur Terre, et avait ramené à son bon souvenir Nathanaël Warrens, son enfer personnel. Les bras alourdis par des paquets en quantité, elle se permit une dernière halte avant de s'obliger à faire face à ce crétin fini – il lui fallait bien se donner du courage! La boutique sur laquelle elle jeta son dévolu n'avait rien d'enchanteur. À vrai dire, c'était même le contraire : résolument déserte, elle se trouvait à l'écart du chemin et semblait ne faire qu'un avec le sol, tant ses façades jaunies étaient rongées par le lierre. Pourtant, Delilah aurait juré ne l'avoir jamais vue là à ses précédents passages.

La clochette qui ornait la porte d'entrée teinta mollement pour l'accueillir, et elle eut à peine fait un pas que la propriétaire des lieux se précipitait vers elle. Oh, en voilà une qui n'avait sans doute pas l'habitude de voir beaucoup de clients. Dédaigneuse, Delilah s'apprêtait à faire demi-tour sans attendre... quand quelque chose attira son attention. Sourde au charabia de la vieille timbrée, elle s'approcha à pas hésitant d'un collier d'apparence somme toute banale. Il s'agissait en fait d'une double corde, au bout de laquelle pendait un symbole qui lui était inconnu, taillé dans du bois verni. Il n'avait rien de très gracieux, mais si elle avait été experte en la matière, sans doute aurait-elle été capable d'attribuer à l'ébène cette texture sombre et compacte. Remarquant son intérêt, la vendeuse se lança dans d'interminables explications sur les propriété magique du collier : un porte-bonheur. Mais plus que les promesses douteuses de bonne fortune, c'était l'odeur la précision des découpes et l'odeur riche du bois qui étaient à l'origine de son intérêt soudain. Pour une raison qu'elle ignorait, la relique faisait naître en elle un souvenir ténu, comme s'il lui rappelait quelque chose ou quelqu'un, et elle se sentait incapable de résister à l'attrait qu'il exerçait sur elle. En une seconde, le nom de Nathanaël s'imposa à son esprit – mais elle le chassa vivement.

« Je l'achète... » marmonna-t-elle, peut certaine de ne pas faire une erreur en se laissant ainsi tenter.

Lorsqu'elle ressortit de la boutique, ses doigts se portèrent pensivement à sa nouvelle acquisition, qu'elle avait attachée à son cou. Comment était sensée fonctionner cette chose? Devait-elle... souhaiter quelque chose? Non. Elle repoussa l'idée avec aigreur en se traitant mentalement d'idiote. Tout cela n'avait aucun sens.

Déjà, elle parvenait à la porte en chêne des Trois-Balais. Ses efforts pour retarder ce moment n'avaient pas servi à grand-chose... et elle resta quelques secondes à hésiter à entrer, la main quelques centimètres au-dessus de la poignée. De là où elle se trouvait, elle apercevait déjà Warrens; impossible de le louper : sa coiffure atypique ne pouvait pas passer inaperçue. Par chance, il était seul, comme prévu. Non qu'elle voulût se retrouver seule à seul avec lui, loin de là! Delilah n'avait pas simplement aucune envie de s'afficher en tant qu'elfe de maison attitré de cet imbécile fini. Son égo ne se remettrait jamais d'une telle humiliation! À vrai dire, si l'humanité pouvait oublier que quoique ce soit la liait à lui, elle serait positivement comblée. Elle ferma les yeux une seconde et s'obligea à passer la porte, l'air faussement assuré, tandis qu'elle bénissait intérieurement le lieu de rendez-vous qu'ils s'étaient choisi. Ici, Nathanaël n'aurait aucun effet sur son maudit odorat si elle prenait soin de se tenir à distance : c'étaient les effluves de la bièraubeurre qui prédominait, mais elle lutta pour faire taire la soif que cette découverte fit naître en elle.

« Warrens - asséna-t-elle d'un air maussade en guise de salut. Pour ne pas se donner en spectacle, elle prit place face à lui avec une réticence non feinte, et fouilla dans son sac pour en tirer un parchemin roulé, qu'elle fit glisser jusqu'à son vis-à-vis. Leur doigts se frôlèrent à peine et elle retira les siens en lui jetant un regard torve, comme s'il l'avait brûlée par son simple contact... Ce qui n'était pas si loin de la vérité. Ton devoir. »

Elle se tu tandis que la serveuse s'arrêtait devant leur table et, malgré un instant d'hésitation, s'autorisa à commander un chocolat chaud.

« Ne crois pas que je m'attarde pour le plaisir de profiter de ton exécrable compagnie. Je me récompense juste pour les efforts que tu m'as imposés. »

Reproche à peine voilé. Depuis qu'elle avait commis l'erreur de lui confier certaines... choses, le Serpentard n'avait eu de cesse de lui faire regretter de s'être ainsi laissée aller. Question chantage, il commençait même à prendre de plus en plus de libertés. Prise d'une inspiration soudaine, elle ajouta :

« Rassure-toi, je ne compte pas rester bien longtemps. Connor m'attends... et loin de moi l'envie de le faire patienter trop longtemps, vois-tu. »

Elle s'était forcée à faire taire la nuance à la fois défiante et victorieuse qu'elle aurait normalement eu le réflexe d'emprunter, préférant parler d'un air détaché pour ne pas donner à Nathanaël l'impression qu'elle se souciait de son avis. Non, il était déjà suffisamment arrogant pour qu'elle le laisse se rendre compte que cette mascarade avec Whitley n'avait aucun autre but celui de lui prouver à elle-même qu'elle s'appartenait encore... et que Nathanaël n'était qu'un pitre sans intérêt, un maître chanteur raté qui n'avait aucune importance à ses yeux.

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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Jeu 14 Oct - 20:30




Nathanaël n’avait jamais trouvé un intérêt quelconque pour les cours. Pour lui, l’école était un lieu pour s’instruire bien évidemment, mais rien de ce qu’il devait apprendre ne se trouvait dans les livres, tous se trouvaient dans les relations avec les autres. C’était dès l’école que l’on imposait sa place dans la société et Nate, à défaut d’être un grand magicien pour ne pas avoir le mérite de suivre ses cours ou de faire ses devoirs, voulait s’imposait quitte à être vu comme une petite brute martyrisant les plus faibles. En réalité, il ne s’agissait que d’un manque évident de confiance en soi. Le Serpentard était tellement persuadé de l’échec qu’il essuierait en tentant de faire quelque chose de sa scolarité qu’il préférait ne rien faire et faire semblant de se moquer de tout cela. Il avait déjà suffisamment subi les moqueries de certains de ses camarades de maison, ou même d’autres… ce racisme à l’encontre des nés de moldus n’avait jamais totalement disparu de ce monde. Alors Nate avait répondu de la seule façon qu’il connaissait : en cognant. Il était devenue une petite brute, lui-même intolérant à ses heures. Mais cela ne l’avait pas empêché de se faire des amis ! ce qu’il trouvait bien plus important que les cours finalement. Il préférait faire la fête que d’écouter un vieux crouton lui raconter comment les goblins avaient gagné ? ou perdu ? la guerre. Il préférait utiliser ces heures inutiles en quelque chose d’utile, à savoir : dormir. Combien d’heure de colle et de mètres de parchemins n’avait-il pas reçu pour son insolence silencieuse ? Cela l’amusait plus que ça ne le dérangeait – il dormait aussi en retenu. Cependant ? en cette journée quelque peu ensoleillée, Nate se tenait correctement en cours et ne broncha pas une seule fois, évitant ainsi les foudres de ses professeurs qui savaient ce qui motivait le jeune Warrens : Il ne tenait pas à être retenu au château alors qu’une sortie au Pré-au-Lard était prévue ! Et oui, il savait prendre ses précautions lorsqu’il le fallait et il n’avait pas envie de rater une sortie loin de l’ennui de cette école.

Cette sortie était arrivée bien assez vite et Nathanaël avait profité de cette journée avec ses amis. Ils avaient fait quelques magasins, notamment ceux de friandises et de farces et attrapes. Ils s’amusèrent et Nate en profita pour martyriser un Poufsouffle qui passait par là, pendant que certains de ses copains s’en amusaient et que les filles le réprimandaient. Il aimait ce quotidien, cette insouciance qu’il vivait chaque jour. Cependant, bien que la journée fût bonne, le Serpentard ne rentra pas avec ses camarades, leur disant qu’il avait quelque chose de personnelle à faire avant de retourner au château. Un essaya de savoir quoi, mais quand Nate répéta le mot ‘personnel’, aucun autre ne s’y tenta. Ils savaient bien que quand Warrens avait quelque chose en tête, on ne pouvait le faire changer d’avis. En réalité il serait bien rentré avec eux, il était certain que même le chemin du retour serait amusant, avec quelques blagues et taquineries, mais il avait bien mieux à faire !

Se rendant aux Trois Balais, il se mit à une table vide et commanda une bièraubeurre qu’il pensait bien mériter. Toutes ces aventures lui avaient donné soif ! Il attendit patiemment qu’on le rejoigne, offrant un sourire charmeur à une fille en compagnie de ses amies à une table plus loin et ses idiotes se mirent à glousser toutes en même temps. Il n’y avait pas à dire, les hommes dominaient vraiment les femmes niveau intelligence. Enfin, il s’agissait affirmation de Nate que n’avait jamais été vérifiée bien entendu, mais lui, il y croyait dur comme fer. Il souriait de façon suffisante avant de porter son verre à ses lèvres et qu’enfin la chose personnelle ne fasse son apparition. Delilah Waldon. Peste hautaine et se croyant supérieur à lui parce que son sang était pur contrairement au sien, il avait pourtant réussi à faire de mademoiselle la princesse, son petit elfe personnel. Elle faisait ses devoirs, ce qui avait fait remonter sa moyen, enchantant ses professeurs, et lui rendait d’autres services lorsqu’il le désirait. Pourquoi ? Parce qu’une nuit où la belle avait trop bu, elle lui avait révélé un secret. Un secret pas si terrible que ça en y réfléchissant bien, mais qui dévastait le monde de la petite sang pur irréprochable : elle avait du sang de lycan dans les veines et même un odorat surdéveloppé. Le plus étonnant et jouissif fut tout de même lorsqu’elle lui avoua trouver son odeur à lui formidable et qu’elle s’était littéralement collée à lui pour s’en délecter. Lui ne s’était pas fait prier. Bien qu’il la détestait pour toutes ses saletés qu’elle lui faisait endurer, il n’était pas aveugle et la Waldon était un délice rien que pour les yeux, alors il avait, on peut le dire, profité de la situation et coucher avec la jolie blonde. Deux lourds secrets à porter et dont Nate était au courant, il n’avait pas pu laisser sa chance passer et avait immédiatement entreprit de la faire chanter.

Comme toujours, elle sembla enchantée de le voir. Il adorait voir à quel point elle était énervée par cette situation qu’elle ne pouvait pas contrôler pour une fois et que c’était lui, un moins que rien comme elle le disait, qui tirait les ficelles et faisait ce qu’il voulait d’elle.

Elle farfouilla dans son sac une fois assise et en sortie un roulant de parchemin qu’elle fit glisser vers lui, permettant à leurs doigts de se frôler. Tandis qu’elle lui lançait un regard mauvais, lui, avait un petit sourire en coin moqueur et un sourcil relevait, tout pour lui rappeler que la dernière fois, et c’était arrivé une autre fois également, faisant partie de son chantage, elle ne jouait pas à ce point sa frigide écœurée. Il ne prit même pas le temps de dérouler le parchemin pour survoler le devoir qu’elle lui avait fait. Elle savait très bien ce qu’il l’attendait s’il elle ne tenait pas ses engagements et Nate la savait trop fière de sa réputation pour la démolir juste en lui filant une mauvaise note. Il rangea donc le morceau de parchemin dans son sac à lui tandis qu’elle se commandait quelque chose à boire. Tiens donc, sa compagnie lui plaisait tant que ça pour qu’elle ne s’attarde à la même table que lui ? Cette réflexion, il ne put la lui balancer à voix haute car déjà, madame se mettait sur la défensive.

« Ne crois pas que je m'attarde pour le plaisir de profiter de ton exécrable compagnie. Je me récompense juste pour les efforts que tu m'as imposés. »

Il étouffa un petit rire moqueur avant de répondre.

« Si ma compagnie t’es si exécrable, pourquoi ne pas aller boire ton verre à l’une des nombreuses tables de libres ? »

Nouveau sourire en coin. Il la provoquait et savait quelque part qu’elle pourrait très bien prendre ses dires au pied de la lettre et partir, mais elle n’en fit rien, bien trop contente de pouvoir à son tour lui assener un coup.

« Rassure-toi, je ne compte pas rester bien longtemps. Connor m'attends... et loin de moi l'envie de le faire patienter trop longtemps, vois-tu. »

La main de Nathanaël se serra autour de son verre et ses lèvres se pincèrent furieusement, ce qui ne dû pas échapper à la Gryffondor.

« Withney… dans le genre minable tu ne pouvait pas faire mieux ! Sérieusement, t’es peut-être jolie, mais le temps passe et tu vas vite perdre tes traits pour les remplacer par des rides et là, plus personne ne voudra de toi, alors autant prendre le bon dès maintenant, sinon il sera trop tard. J’ai remarqué que se sont les plus jolies fleurs qui se fanent le plus rapidement. Fais gaffes Waldon. »

Du charabia, tout ça ne ressemblait à rien mais la savoir avec Withney lui sortait par les yeux ! C’était un egocentrique, un enfoiré qui avait pour réputation de profiter les filles, voir même de les forcer à passer à l’acte. Bon d’accord, ce n’était pas le genre d’argument à sortir à Delilah sachant ce qu’il lui faisait endurer, lui, mais tout de même, il ne supportait pas de la savoir avec lui.

« Dire que je dois passer après ça. »

Très classe, surtout pour la jeune fille, mais Nate était comme ça, ne mâchant pas ses mots pour le bien être des autres. Pourquoi faire ? Faire de longues phrases avec des mots compliqués et tourner autour du pot pour dire finalement la même chose mais de façon plus chiante ? Inutile.

« Enfin, j’espère pour toi que t’as de bonnes copines assez patientes pour te prêter leurs épaules une fois que t’aura compris à quel point c’est un connard et un enfoiré. Enfin j’dis ça, tu fais c’que tu veux, mais j’veux pas chopper de saloperies, c’est tout. »



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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Ven 15 Oct - 5:33

Sans doute n’aurait-elle pas dû s’étonner, en lui donnant le parchemin, du manque d’intérêt flagrant dont il fit preuve. Il s’était contenté de le ranger tranquillement dans son sac, comme un dû, sans même daigner y jeter un coup d’œil.

« Tu compte encaisser longtemps les bonnes notes sans même prendre la peine de les mériter, Warrens ? Digne du rustaud sans cervelle que tu es. »

Elle n’avait aucunement conscience de l’impact que pouvaient avoir ses paroles sur lui. Aux yeux de Delilah, Nathanaël n’accordait absolument aucune importance au travail scolaire, ne faisant que dédaigner les choses de valeur pour profiter des bons moments que lui offrait la vie au château. Il était un bon à rien tout juste bon à jouer des poings, certes, mais un bon à rien fier de l’être – jamais elle n’aurait soupçonné un quelconque manque d’assurance là-dessous. Et ce simple fait l’écœurait purement et simplement. Comment pouvait-on négliger si éhontément tout ce qui pouvait permettre de construire l’avenir ? Décidément, ce type n’avait rien pour lui. Si ce n’était… non, définitivement, rien !

Lorsqu’il lui fit remarquer qu’elle aurait pu déguster son chocolat à une autre table, la Gryffondor n’avait même pas hésité une seconde avant de choisir d’ignorer la proposition : l’idée était tentante, mais ce n’était pas à elle de partir ! D’eux deux, c’était lui, le né-moldu, qui n’avait pas sa place dans le monde magique. Qu’il ramasse ses chantages à deux mornilles, sa coupe de cheveux ridicule et son arrogance – puisque c’étaient bien là les seules de ses possessions qui valaient plus ou moins la peine d’être mentionnées – et retourne là d’où il n’aurait jamais dû sortir ! Delilah négligea le frisson qui lui parcourut l’échine à l’idée d’une potentielle disparition de Warrens, essayant de se persuader qu’il n’était que la preuve qu’une telle perspective… l’enchantait. À la place, elle embraya sur le sujet Connor, et le coup alla frapper sa cible avec précision : de ses phalanges crispés sur sa chope de bièraubeurre à ses lèvres pincées en un rictus furieux, tous le corps de Nathanaël expiait ouvertement sa colère.

« Withney… dans le genre minable tu ne pouvait pas faire mieux ! Sérieusement, t’es peut-être jolie, mais le temps passe et tu vas vite perdre tes traits pour les remplacer par des rides et là, plus personne ne voudra de toi, alors autant prendre le bon dès maintenant, sinon il sera trop tard. J’ai remarqué que se sont les plus jolies fleurs qui se fanent le plus rapidement. Fais gaffes Waldon. »

Elle aurait pu répliquer immédiatement, mais le retour de la serveuse l’en empêcha, de la même façon qu’elle interrompit brièvement la diatribe amère de son interlocuteur. Delilah ne manqua pas l’occasion, et offrit à la jeune femme son sourire le plus charmant, poussant même l’audace en prenant un air contrit – comme pour s’excuser de l’attitude désagréable de celui qui partageait sa table. Pour une fois, elle apprécia le comportement d’une femme vis-à-vis de Warrens : la serveuse ne s’attarda pas plus longtemps que nécessaire, ce qui tranchait nettement avec les gloussements ravis que tirait le Serpentard à toutes celles qui recevaient ses œillades grivoises. C’était d’ailleurs quelque chose qu’elle n’avait jamais compris, et qui avait tendance à la mettre sur les nerfs, pour une raison ou pour une autre. Qui pouvait apprécier d’être remarquée par un type comme… lui ? Ce bref interlude l’avait brièvement détournée de la série de reproches qu’elle avait volontairement provoquée, mais Nathanaël eut tôt fait de l’y ramener.

« Dire que je dois passer après ça. »

Plus que le reste, ça, c’était un comble. Sur le coup, elle en eut le souffle coupé. Il critiquait ouvertement Connor qui, disons-le franchement, était un salop fini, mais il ne se remettait même pas lui-même en question, alors que son comportement était aussi infect que celui du prétendu « petit-ami » de Delilah. Mais il était trop bien lancé pour ne pas se faire le plaisir de l’achever, et il ne se gêna pas :

« Enfin, j’espère pour toi que t’as de bonnes copines assez patientes pour te prêter leurs épaules une fois que t’aura compris à quel point c’est un connard et un enfoiré. Enfin j’dis ça, tu fais c’que tu veux, mais j’veux pas chopper de saloperies, c’est tout. »

Les mâchoires crispées, Delilah le regarda fixement durant quelques secondes qui lui parurent infiniment longues, sans sourciller, avant de baisser les yeux. Le silence se prolongea quelque peu tandis qu’elle s’abîmait dans une contemplation intense du breuvage qui lui réchauffait les mains ; elle prit le temps d’y plonger le bout de son index, qu’elle dégusta ensuite du bout des lèvres, les yeux fermés, avant de répondre.

« Je crois très franchement, Warrens, que « dans le genre minable », j’ai déjà touché le fond rien qu’en croisant ta route. Ce sont les désagréments de la vie, je n’y peux pas grand-chose. »

Sa réplique sans timbre, laconique, dénuée de toute once de passion, entrait clairement en contradiction avec les sentiments qui bouillonnaient actuellement en elle. Mais elle était trop atterrée pour songer à faire un esclandre, et ce ne fut que mentalement qu’elle lui vida son verre à la table, jouissant intérieurement du hurlement que lui aurait très probablement arraché le liquide brûlant. Ses doigts se refermèrent tout de même convulsivement sur l’anse de son verre.

« Je te remercie pour ta sollicitude. Une centaine d’épaules ne suffiraient pas à me réconforter pour ce que tu te plais à me faire subir. Connor à tout de même un sacré record à battre, tu ne penses pas ? »

Mais comment rester inflexible alors qu’il s’attaquait directement à son estime d’elle-même, qu’il l’abaissait au rang de…

« Comment oses-tu ? – persifla-t-elle, et laisser éclater sa rancœur eut quelque chose de soulageant. Que tu n’aies aucune considération à mon égard passe encore puisque, crois-moi, c’est parfaitement réciproque. Mais - elle baissa d’un ton pour n’être entendue que de lui – je t’interdis de t’adresser à moi comme si je n’étais qu’un trou tout juste bon à satisfaire tes pulsions lubriques. Tu es l’être le plus méprisable que je connaisse, et tu te permets encore de la ramener en critiquant les autres ? Si ça ne tenait qu’à moi, je ne te filerais rien du tout de quelque manière que ce soit. Mais vu que je dépends de ton bon vouloir, laisse-moi te rassurer. Ce n’est pas moi qui te ferai courir le moindre risque, tu as déjà en toi toutes les tares possibles et imaginables. C’était prêter le flanc au rappel acide de la « tare » qui s’était justement mêlée au sang de sa famille depuis quelques générations, aussi Delilah ne tarda-t-elle pas à ajouter : C’est parce que des animaux comme toi ou comme ces maudits lycanthropes ne savent pas rester à leur place que les sorciers respectables se font de plus en plus rares. »

À peine eut-elle prononcé ces mots qu’elle les regretta pourtant. Mais son orgueil ne lui permettait pas de revenir sur ce qu’elle venait de dire, et elle se contenta de croiser les bras sur son torse et de détourner la tête. Seulement, elle se doutait qu’il lui ferait payer son mépris. Après tout… d’eux deux, il était celui qui avait en main les moyens de maîtriser l’autre.

Toute à sa mauvaise humeur, Delilah ne se rendit même pas compte que le pub se vidait lentement mais sûrement autour d’eux, et qu’ils seraient bientôt les derniers élèves de Poudlard à s’y trouver encore.

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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Ven 15 Oct - 21:12




Connor. Comment pouvait-elle décemment s’afficher avec cet enfoiré ? Depuis quand le détestait-il autant ? Depuis qu’il l’avait vu flirter avec Waldon et qu’ils avaient quitté la fête ensemble et encore plus maintenant qu’elle lui apprenait que leur relation se prolongeait en une liaison. Cela l’écoeurait. Pourtant, Connor ne lui avait rien fait auparavant, simplement toucher à Delilah écrivait son nom en haut de la liste des sorciers à abattre. La Gryffondor n’était qu’une idiote superficielle avec laquelle il jouait, mais bon sang, il ne voulait pas que d’autres s’amusent avec, tandis que lui ne se gênait pas de son côté pour papillonner. Mais c’était lui qui tirait les ficelles ! alors c’était à lui de décider comment tout cela marchait, et ça, ça ne lui plaisait pas. Ses reproches et critiques n’eurent guère de succès eux non plus auprès de la jeune fille. Il s’attendait à la voir éclater – discrètement tout de même, ils étaient dans un lieu public et elle ne voudrait pas se faire remarquer encore moins en sa compagnie – mais au lieu de ça, elle laissa planer un long silence, contemplant sa tasse de chocolat fumant. Il la regarda y plonger un doigt, un sourcil arqué, perplexe, puis le laisser ses lèvres cueillir le breuvage sur le dit doigt. Nate resta presque en mini admiration devant la scène, fixant avec grand intérêt les lèvres pulpeuses et colorées de Delilah. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour les embrasser, là, tout de suite. Sauf que c’était tout bonnement impossible ! Quoi qu’il aurait pu lui ordonner d’aller autre part pour s’adonner à ce qu’il avait en tête. Mais tandis qu’il fantasmait tout seul dans un coin de sa tête, la Gryffondor s’exprima enfin,

« Je crois très franchement, Warrens, que « dans le genre minable », j’ai déjà touché le fond rien qu’en croisant ta route. Ce sont les désagréments de la vie, je n’y peux pas grand-chose. »

Plat, sans colère, ni passion, sans compter que sa réplique en elle-même était limité… il était prêt à la pousser un peu, à lui dire qu’elle pouvait largement faire mieux ! Allons depuis plusieurs années elle lui pourrissait la vie avec ses remarques acides et là… c’était digne du cours moyen. Mais il voyait bien qu’il avait touché un point sensible rien qu’en voyant ses doigts martyriser l’anse de son verre. Un mot et elle éclatait, ou peut-être avait-il simplement à attendre qu’elle explose toute seule…

« Je te remercie pour ta sollicitude. Une centaine d’épaules ne suffiraient pas à me réconforter pour ce que tu te plais à me faire subir. Connor à tout de même un sacré record à battre, tu ne penses pas ? »
« Ne me compare pas à ce minable. » Siffla-t-il presque comme une menace. C’était elle qu’il voulait énerver et c’était lui qui se retrouvait à bouillonner, mais rien n’était vraiment joué.

« Comment oses-tu ? – Ah ! Enfin ! - Que tu n’aies aucune considération à mon égard passe encore puisque, crois-moi, c’est parfaitement réciproque. Mais je t’interdis de t’adresser à moi comme si je n’étais qu’un trou tout juste bon à satisfaire tes pulsions lubriques. Tu es l’être le plus méprisable que je connaisse, et tu te permets encore de la ramener en critiquant les autres ? Si ça ne tenait qu’à moi, je ne te filerais rien du tout de quelque manière que ce soit. Mais vu que je dépends de ton bon vouloir, laisse-moi te rassurer. Ce n’est pas moi qui te ferai courir le moindre risque, tu as déjà en toi toutes les tares possibles et imaginables. C’est parce que des animaux comme toi ou comme ces maudits lycanthropes ne savent pas rester à leur place que les sorciers respectables se font de plus en plus rares. »

« Ce qui fait de toi une sorcière aussi peu respectable que moi lorsqu’on sait ce qui coule dans tes veines. »

En tant que né de moldus, Nathanaël était bien le dernier à se soucier de la pureté du sang de chacun ou à croire que l’un était meilleur que l’autre parce que… non. Mais Waldon avait ça dans la tête et c’était en grande partie – si ce n’était pas que pour ça – qu’elle lui faisait des misères depuis toujours. Alors lui rappelait qu’elle avait en face d’elle quelqu’un connaissant son ‘terrible’ secret et la rabaisser à son niveau, ce qui était le cas dans son monde à elle, était bien trouvé selon lui.

« Et puis qu’est-ce que tu crois ? que Withney te prend pour autre chose qu’un trou ? Allons qui pourrait te voir autrement, t’as rien d’autre pour toi que tes miches ma belle. T’es trop chiante pour réellement intéresser quelqu’un. »

Il se pencha en avant et attrapa d’un geste brusque l’un des poignets de la jeune fille, l’obligeant à s’avancer elle aussi vers lui.

« Chante les louanges de cet idiot autant que tu voudra, mais sache que des rumeurs pas très propres circulent sur lui. Il saoulerait les filles pour pouvoir en profiter. Il leva sa main libre en direction de la jeune fille en précaution pour l’empêcher de le couper car il le voyait gros comme un dragon. Moi, j’t’ai pas saoulé. Tu t’es flinguée toute seule et quand je suis venu voir si t’étais pas morte quelque part, c’est toi qui t’es collée à moi et m’a allumé. J’avais pas besoin de toi pour passer une bonne nuit puisque que j’étais avec l’une de tes copines juste avant de venir te chercher et que je l’ai planté juste pour être sûre que tu ferais pas une connerie qui nous ferais tous plonger. Quant aux autres fois où c’est arrivé… J’ai pas le souvenir de t’avoir entendu te plaindre bien au contraire… »

Un sourire lubrique passa sur ses lèvres et il relâcha enfin le poignet de la Gryffondor avant de prendre une gorgée de son verre comme si de rien n’était, jusqu’à ce que son regard ne tombe finalement sur le collier qu’elle portait autour du cou.

« C’est nouveau ? » Demanda-t-il un brin d’intérêt dans la voix. « Et bah, moi qui pensais que tu étais trop ‘chic’ pour porter ce genre de bijou. T’as pas si mauvais goût que ça en fin de compte. Enfin j’aurai dû le savoir puisque tu vas follement tomber amoureuse de moi et me harceler ou me piéger pour que je t’épouse. Il est peut-être là le véritable problème : T’as pas supporté les révélations des autres là et tu fais tout pour me prouver le contraire. Pire : si ça se trouve t’es déjà folle de moi, ce qui ne m’étonnerait pas tant que ça mais bon, j’te préviens, les relations exclusives c’est pas mon truc et puis tu piailles trop surtout. »

Alors là, il s’amusait follement ! Pas sûr que ce soit de même pour la demoiselle lui faisant face.



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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Sam 16 Oct - 5:07

« Ce qui fait de toi une sorcière aussi peu respectable que moi lorsqu’on sait ce qui coule dans tes veines. »

Il avait fallu qu'il la sorte, celle-là. Évidemment. La lèvre supérieure de Delilah adopta ce pli méprisant que Nathanaël lui connaissait bien pour en avoir souvent fait les frais – presque constamment, même. Au premier regard, elle l'avait trouvé abject et méprisable; le temps n'avait fait que confirmer cette première impression, jusqu'à lui donner la consistance de l'inébranlable certitude.

« Et puis qu’est-ce que tu crois ? que Withney te prend pour autre chose qu’un trou ? Allons qui pourrait te voir autrement, t’as rien d’autre pour toi que tes miches ma belle. T’es trop chiante pour réellement intéresser quelqu’un. »
« Tu t'inquiète définitivement trop pour moi. – minauda-t-elle. Rassure-toi : ceux que je fréquente généralement ne sont pas effrayés à l'idée d'une conversation qui les oblige à se servir de leur tête. Je sais que c'est ton point faible... mais il faut dire que toi, tu n'es qu'une malencontreuse erreur de parcours. »

Elle avait volontairement choisi de le qualifier lui d'erreur, et de ne pas joindre à son cas celui de Whitley. Après tout, il ne voulait pas être mis dans le même panier que ce dernier, n'est-ce pas? Il l'obligea à se pencher vers lui par dessus la surface de la table en lui attrapant durement le poignet. Or, si Delilah détestait quelque chose, c'était qu'une saleté comme Warrens mette à mal son image de sang-pure irréprochable et et digne, tant dans le comportement que concernant le choix de relations. Là, avec en face d'elle l'air mauvais de son calvaire ambulant assorti à la brusquerie qui le caractérisait trop bien, elle se faisait l'effet d'une femme battue par son compagnon. Et c'était d'un pathétique! Merlin fasse que personne n'ait assisté à cette scène ridicule. Elle jeta un coup d'oeil anxieux autour d'elle pour vérifier que personne ne s'attardait à les observer, sans se soucier de la façon dont son homologue l'interpréterait, et ne retint pas un bref soupir de soulagement en remarquant à quel point l'endroit paraissait maintenant vide. Au moins, aucune rumeur ne risquait de courir sur son passage lorsqu'elle rentrerait au château.

« Chante les louanges de cet idiot autant que tu voudra, mais sache que des rumeurs pas très propres circulent sur lui. Il saoulerait les filles pour pouvoir en profiter. »

Elle s'apprêtait à railler sa mise en garde, mais fut presque rassurée qu'il lui épargne ce calvaire en l'interrompant : oh oui, elle était plus que bien placée pour savoir à quel point Connor était un être méprisable. Aujourd'hui encore, quand elle repensait à la façon dont les choses s'étaient finalement conclues entre eux le soir de cette fameuse fête, elle se sentait bouillir de colère et se demandait pourquoi elle s'infligeait tout cela. Un deal avec son bourreau. Vraiment, il fallait que Warrens lui ait salement retourné l'esprit pour qu'elle en soit arrivée à une telle extrémité pour lui cacher la vérité!

Moi, j’t’ai pas saoulé. Tu t’es flinguée toute seule et quand je suis venu voir si t’étais pas morte quelque part, c’est toi qui t’es collée à moi et m’a allumé. J’avais pas besoin de toi pour passer une bonne nuit puisque que j’étais avec l’une de tes copines juste avant de venir te chercher et que je l’ai planté juste pour être sûre que tu ferais pas une connerie qui nous ferais tous plonger. Quant aux autres fois où c’est arrivé… J’ai pas le souvenir de t’avoir entendu te plaindre bien au contraire… »
« Oh, mon héro. – commenta-t-elle d'un ton sec. Avec cette charmante action sur la conscience, tu as dû te dire que tu méritais amplement la récompense que tu t'es toi-même attribuée. »

Son sourire pernicieux répondit pour lui, mais il la lâcha enfin. La Gryffondor se retint de passer une main sur son poignet endolori, refusant d'offrir cette satisfaction au fou furieux auquel elle avait à faire. Bon, on ne pouvait pas franchement dire qu'il avait risqué de la blesser; mais elle avait la fâcheuse tendance de tomber dans l'exagération, dès qu'un sujet touchait à Warrens de près ou de loin.

« C’est nouveau ? »

Le changement de sujet prit Delilah au dépourvu. Elle haussa un sourcil interrogateur en direction de Nathanaël, mais son regard insistant suffit à répondre pour lui. Elle porta une main à son chemisier dont elle referma un bouton supplémentaire d'un geste vif, et hésita brièvement à envoyer paître le Serpentard et sa curiosité avec lui.

« Et bah, moi qui pensais que tu étais trop ‘chic’ pour porter ce genre de bijou. T’as pas si mauvais goût que ça en fin de compte. Enfin j’aurai dû le savoir puisque tu vas follement tomber amoureuse de moi et me harceler ou me piéger pour que je t’épouse. Il est peut-être là le véritable problème : T’as pas supporté les révélations des autres là et tu fais tout pour me prouver le contraire. Pire : si ça se trouve t’es déjà folle de moi, ce qui ne m’étonnerait pas tant que ça mais bon, j’te préviens, les relations exclusives c’est pas mon truc et puis tu piailles trop surtout. »

Là, il prenait vraiment ses rêves pour des réalités!

« Loin de moi l'envie de briser tes belles illusions. Pourtant il me semble que de nous deux, celui qui se raccroche à l'autre pour l'instant, c'est toi. Tu vas sûrement en revenir à cette horrible soirée durant laquelle j'étais trop saoule pour te repousser. Mais tu es celui qui réclame ma présence et mes services. Tu me dévores des yeux pour un geste anodin tel que – joignant le geste à la parole, elle récupéra délicatement, au bout de son doigt, les quelques gouttes de chocolat restées en suspension sur la bordure de son verre, pour y faire glisser un bout de langue rose, sans lâcher Nathanaël de ses yeux mi-clos – celui-ci. Elle ne savait pas très bien ce qu'elle avait voulu faire par ce dernier geste presque provoquant, mais ne s'attarda pas à y réfléchir. Comme toujours, face à Warrens, elle agissait sans prendre garde à de potentielles conséquences. De toutes façon, elle n'avait rien à craindre ici : si désert soit-il, le pub restait un lieu public. Et tu m'a tout de même fait remarquer au moins trois fois à quel point je te plais depuis le début de notre « conversation », même si c'était indirect. En fait, je trouve plus plausible de supposer que tu continueras tes chantages dans le futur, et que tu pousseras le vice jusqu'à me forcer à t'épouser. Tu as déjà fait de moi ta cavalière pour un bal, alors tu m'en sembles tout à fait capable. Quant aux suppositions des morveux concernant le fait que nous passerons soit-disant notre temps à nous lécher les amygdales à chaque coin de couloir, je les mets sur le compte de ta manie de profiter de l'un de mes secrets. À quoi bon préciser lequel? Il comprendrait sans doute qu'elle parlait de cette histoire... d'odeur, qu'elle avait encore et toujours du mal à gérer. En somme, toute cette histoire sera entièrement de ta faute. »

Faisant fi de ses réticences pour faire écho au geste qu'il avait eu envers elle tout à l'heure, Delilah avança gracieusement une main jusqu'à son poignet – sans pour autant parvenir à se résoudre à le toucher. Le geste, auquel s'ajoutait une moue contrite, avait tout de la commisération hypocrite.

« Mais je peux comprendre. Si tu ne te charges pas toi-même de flatter ton ego, personne ne voudra le faire à ta place. Alors... puisque ça te rassure tant de penser que quelque chose en toi pourra être digne de mon amour éperdu dans quelques années... fais-toi plaisir. »

Elle retira sa main sans même l'avoir frôlé, et porta sa chope à ses lèvres – pour le plaisir de déguster le breuvage brun, cette fois-ci. Avec délice, elle plongea les lèvres dans la mousse moelleuse et attendit que l’écume fonde peu à peu, révélant un maelström d’odeurs qui l'enivrèrent l'espace de quelques secondes et exaltèrent ses sens. Lorsqu'elle quitta ce monde quasi onirique pour fixer de nouveau Nathanaël, elle lui adressa un sourire suffisant.

« Il semblerait que ton odeur ne soit pas la seule à me plaire », fit-elle remarquer. Ce n'était pas comme si elle pouvait nier les faits, après tout. Mais les banaliser montrerait à Warrens qu'il n'était pas si exceptionnel qu'il se bornait à le croire. Je dois quand même avouer, moi aussi, que tu peux avoir bon goût. Si on met complètement de côté ton style franchement ridicule, bien sûr. »

Elle parlait à moitié du fait qu'elle était certaine de lui plaire physiquement, et à moitié de son compliment sur le collier qu'elle venait tout juste d'acquérir, reprenant les affirmations péremptoires que lui avait servies le Serpentard un instant plus tôt.

« Ravie de voir qu'il te plait – ajouta-t-elle en jouant avec le pendentif, avant de se pencher de nouveau vers lui, comme dans le cadre d'une confidence. C'est un porte-bonheur. Je sais que Connor n'a pas été un modèle jusqu'à présent, voir même qu'il a fait énormément d'erreurs, pourtant quelque chose me dit que trouverai avec lui de quoi combler mes attentes. »

Ce n'était pas un mensonge – plutôt une jolie déformation de la réalité. Elle n'avait pas beaucoup d'attentes concernant Connor. En fait elle n'en avait qu'une seule, que Whitley avait d'ailleurs déjà comblée en se faisant passer pour son petit-ami.

« Je ne suis pas vraiment du genre à croire en ces promesses de bonne-fortune mais... – elle s'interrompit, se mordilla la lèvre inférieure pour le spectacle, puis posa son visage sur sa paume avant de reprendre : Quand je veux que quelque chose fonctionne j'ai tendance à tout faire pour que ce soit le cas. Et je me suis dit que si, par hasard, cet objet porte réellement chance à son possesseur, il ne sera probablement pas de trop dans ma relation avec Connor. »

Oh oui, elle aurait besoin de chance. D'énormément de chance et de courage, même, pour faire face au monstre entre les griffes duquel elle s'était jetée. Le sourire qui flottait sur ses lèvres ne montrait toutefois pas une trace de l'inquiétude qu'elle refoulait. Ses paroles, quant à elles, laissaient seulement entendre qu'elle ferait son possible pour que son couple fonctionne – ce qui était faux, évidemment.

« Bien. Je pense avoir assez perdu de temps avec toi, à présent. »

Elle laissa rouler quelques pièces sur la table, en guise de paiement pour sa boisson, et remarqua qu'elle avait bien fait d'arrêter là les frais – il ne lui restait plus grand-chose en poche, tant elle avait fait de dépenses. Enfin, cela n'avait pas franchement d'importance, puisqu'il était sûrement plus que l'heure de rentrer à Poudlard. Ce ne fut qu'à cet instant, d'ailleurs, que la Gryffondor se rendait compte que le temps était passé bien plus vite qu'elle ne l'avait cru et qu'en dehors d'eux, seuls trainaient encore là des habitants du village (ou alors, c'étaient une brochette de têtes creuses extrêmement redoublantes – ce que Nathanaël deviendrait bientôt – qu'elle n'avait juste pas encore eu l'occasion de croiser dans les couloirs jusqu'à présent).

« Quelle heure est-il? », demanda-t-elle à voix haute en se relevant, soudain soucieuse. Mais elle n'attendait pas vraiment de réponse. Il lui semblait évident que Warrens se contenterait de répondre par une pique, étant trop lent à la détente pour se rendre compte de l'urgence de la situation. Aussi ne l'attendit-elle pas pour quitter les Trois-Balais d'un pas pressé.

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Message par Invité Sam 16 Oct - 20:46




Il ne l’avouerait sans doute jamais, mais Nathanaël adorait les petites joutes verbales entre Delilah et lui. Tout comme il aimait l’obliger à lui faire ses devoirs ou à lui offrir d’autres compensassions en nature en échange de son silence. Mais si Waldon devait s’en prendre à quelqu’un, c’était à elle-même ! C’était elle qui l’avait en premier cherché dès le départ, juste à cause de son sang, alors qu’il avait des amis de sang pur et même qu’ils partageaient certains de leurs amis, ceux qu’ils côtoyaient le plus d’ailleurs, les obligeant à se fréquenter, l’un refusant de s’effacer à cause de l’autre. Cela créait des tensions bien entendu, mais les autres avaient fini par en avoir l’habitude et avaient fini par laisser couler, même si parfois ils s’en mêlaient juste pour leur dire de la fermer. En tout cas, Nate n’était pas prêt de cessait, c’était bien trop amusant d’énerver la Gryffondor et puis ils auraient pu être amis si elle n’avait pas joué sa pro-sang pur ! Il lui rendait simplement la monnaie de sa pièce !

« Loin de moi l'envie de briser tes belles illusions. Pourtant il me semble que de nous deux, celui qui se raccroche à l'autre pour l'instant, c'est toi. Tu vas sûrement en revenir à cette horrible soirée durant laquelle j'étais trop saoule pour te repousser. Mais tu es celui qui réclame ma présence et mes services. Tu me dévores des yeux pour un geste anodin tel que… Elle osa réitérer le geste qui l’avait laissé rêveur quelques instants plus tôt. La garce ! Elle savait exactement comment jouer et avec quoi. celui-ci. Et tu m'a tout de même fait remarquer au moins trois fois à quel point je te plais depuis le début de notre « conversation », même si c'était indirect. En fait, je trouve plus plausible de supposer que tu continueras tes chantages dans le futur, et que tu pousseras le vice jusqu'à me forcer à t'épouser. Tu as déjà fait de moi ta cavalière pour un bal, alors tu m'en sembles tout à fait capable. Quant aux suppositions des morveux concernant le fait que nous passerons soit-disant notre temps à nous lécher les amygdales à chaque coin de couloir, je les mets sur le compte de ta manie de profiter de l'un de mes secrets. En somme, toute cette histoire sera entièrement de ta faute. »

« D’où j’ai fait allusion que tu me plaisais ? T’hallucines ma pauvre fille. Enfin, raccroches-toi à ce que tu veux mais ne fantasme pas trop non plus ! »

Non mais oh ! Jamais il n’avait dit une telle chose. Il avait dit qu’elle était jolie certes, qu’elle avait de belles miches mais c’était tout ! sinon il l’avait traité de piailleuse et de chieuse ! ah et aussi de fille superficielle en faisant mention de sa étonnement pour avoir autour du cou un collier si simple mais ravissant. Cela l’agaçait de ne pas savoir où elle avait été cherché ses soit disant propos prouvant qu’elle lui plaisait, mais ce qui l’énervait le plus c’était de la voir la main à quelques millimètres de son poignet, refusant de le toucher, comme dégoûtée par avance ou ayant peur d’attraper une quelconque maladie. C’était aussi peut-être pour ça qui l’avait forçait à l’accompagner au bal et qu’il la contraignait à répondre au moindre de ses désirs. Elle le blessait tellement par ses propos et ses geste, mais il était hors de question qu’il puisse le montrer ! alors il la punissait de cette manière et tentait de lui montrer qu’il était aussi sain que n’importe quel sang pur.

« Mais je peux comprendre. Si tu ne te charges pas toi-même de flatter ton ego, personne ne voudra le faire à ta place. Alors... puisque ça te rassure tant de penser que quelque chose en toi pourra être digne de mon amour éperdu dans quelques années... fais-toi plaisir. »

« Je n’ai pas besoin Waldon malgré ce que tu peux croire, tu n’es pas indispensable. Beaucoup de tes camarades sont ravis de flatter mon ego sans que je n’ai à leur demander. Toi, c’est juste pour t’emmerder. N’oublie pas que je peux briser ta réputation d’un claquement de doigt. Avoue que c’est plus toi qui as besoin de moi et de… mon odeur. » Siffla-t-il agacé par son comportement tandis qu’elle buvait tranquillement son verre.

« Il semblerait que ton odeur ne soit pas la seule à me plaire... Je dois quand même avouer, moi aussi, que tu peux avoir bon goût. Si on met complètement de côté ton style franchement ridicule, bien sûr. »

« Mon style, c’est ma personnalité. J’suis pas du genre à entrer dans une case et à suivre le troupeau comme un mouton. On ne me formatera pas. Et encore moins comme toi qui a des préjugés encré dans ta cervelle depuis ta naissance et qui est incapable de penser par toi-même. »

Voilà qui était dit. Depuis longtemps, cela le démangeait. Il aurait pu le lui balancer bien avant, mais voilà, Nate n’avait pas pour habitude de s’attaquer à la famille, sauf que celle de Delilah semblait pourrie jusqu’à l’os. Sérieusement, s’ils ne lui avaient pas mis toutes ces idées ridicules en tête, elle n’aurait jamais eu ce genre de propos ou de comportement envers ceux n’étant de descendances sorcières.

« Ravie de voir qu'il te plait. C'est un porte-bonheur. Je sais que Connor n'a pas été un modèle jusqu'à présent, voir même qu'il a fait énormément d'erreurs, pourtant quelque chose me dit que trouverai avec lui de quoi combler mes attentes. »

S’il aimait tout en détestant les répliques acides de Waldon, il exécrait qu’elle ne prête aucune attention aux siennes et continue sa discussion comme si de rien n’était. En plus sur ce Whitney et son collier qui devrait porter bonheur à leur couple… de quoi gerber.

« Je ne suis pas vraiment du genre à croire en ces promesses de bonne-fortune mais... Quand je veux que quelque chose fonctionne j'ai tendance à tout faire pour que ce soit le cas. Et je me suis dit que si, par hasard, cet objet porte réellement chance à son possesseur, il ne sera probablement pas de trop dans ma relation avec Connor. »

Ok, il lui fallait un flingue là. Soit pour se coller une balle afin de ne plus entendre de telles conneries, soit pour buter Whitney, ce qui se révélait nettement plus tentant en définitive.

« Bien. Je pense avoir assez perdu de temps avec toi, à présent. »

« Ouais, et moi j’ai suffisamment entendu parlé de ton couple. »

Elle laissa quelques pièces en guise de paiement – et il espérait qu’elle en avait mis assez, car il ne mettrait pas au bout ! et puis quoi encore. Elle avait décidé de s’en allée, lui pensait rester encore un peu, au moins le temps de finir son verre en ruminant, seul, sur cette garce et son salopard de mec. Mais la Gryffondor ne semblait aussi pressée que ça de s’en aller finalement. Car –sans avoir à lever les yeux de son verre – Nate pu remarquer qu’elle ne bougeait pas d’où elle était. Il allait d’ailleurs lui faire une réflexion là-dessus, lorsqu’elle demanda,

« Quelle heure est-il ? »

Hein ? L’heure ? Elle n’est pas assez friqué pour se payer une montre la Waldon ? Mais Nate ravala sa pique en voyant la jeune fille bondir de son siège et sortir en trombe du pub. Intrigué – et inquiet ? – il jeta lui aussi quelques pièces pour sa boisson, attrapa son sac et suivit Delilah. Il pu la rattraper non sans mal en lui courant après à peine quelques secondes et l’obligea à s’arrêter et à lui faire face en l’agrippant par le bras.

« Qu’est-ce qui te prends ? t’as le feu aux cul ou quoi ? A moins que ton Connor chéri t’es donné une heure pour rentrer ou c’est la raclée assurée. – sardonique à souhait. Mais qu’il ose lever la main sur elle et il lui péter le bras en deux ! - Au fait, il le sait ton Whitney qu’un autre que lui partage ton lit ? J’veux dire qu’il fait plus ou moins ménage à trois avec sa copine ? Tu lui as dit ? Non parce que s’il vient à le découvrir tu ne pourra même pas te défendre ou quoi que se soit d’autre, sinon en plus de savoir que tu te tape un né de moldu, on saura ton autre vilain secret. »

Et pan, dans les dents ! Ca faisait un bien fou ! Elle croyait qu’elle pouvait lui parler de son Connor et lui balancer son pseudo bonheur au visage sans qu’il ne dise rien ? Comme s’il allait arrêter de la pourrir maintenant ! et puis… une minute ! Son regard balaya soudainement les alentours et il se rendit enfin compte que quasiment plus personnes ne parcourait les rues du Pré-au-Lard.

« Bordel de… On a loupé les calèches ! Tout ça parce que mademoiselle n’a pas pu s’empêcher d’étaler sa relation foireuse. Putain Delilah, tu fais vraiment chier ! On va devoir se taper le chemin à pied maintenant. Contente ? Remarque ça te fera sûrement perdre les quelques kilos en trop. »

Faux, faux et archi faux ! La Gryffondor avait un corps de rêve. Plus mince, elle aurait perdu tout son charme, mais railler une fille sur son poids, même la plus mince d’entes elles, faisait toujours son effet.




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Message par Invité Dim 17 Oct - 3:37

La Gryffondor tiqua désagréablement alors que Nathanaël osait remettre en question l’éducation qu’elle avait reçue. Certes, beaucoup de jeunes de son entourage avaient évolué dans un contexte sombre, entourés par une famille prônant la suprématie du sang pur et rechignant à accorder aux moldus le bénéfice du doute. Des êtres dénués de toute once de magie pouvaient-ils avoir un quelconque intérêt ? Si elle avait sans conteste eu droit à la famille pro-sang-pur et au mépris des moldus, Delilah ne pouvait pas se plaindre d’avoir reçu une éducation plus stricte que la moyenne, même si les apparences étaient l'une des principales préoccupations de ses parents. Elle s’était elle-même plu à apprendre dès son plus jeune âge à imiter les gestes gracieux de sa mère, l’air dédaigneux de son père, et ne s’était jamais demandé si le choix d’un tel mode de vie, d’un tel comportement, pouvait être une erreur. Comme Warrens venait de le faire, on lui avait parfois reproché de se calquer sur l’attitude d’autrui pour nourrir sa haine envers les sans-pouvoir et les créatures magiques – sans raison valable. Alors elle avait fini par se questionner, dérangée par cette accusation. Elle n’aimait pas les créatures magiques, parce que ces dernières étaient dangereuses. Le Ministère le reconnaissait, la population sorcière le reconnaissait dans sa majorité, elle ne considérait pas pouvoir avoir tort en lançant une telle affirmation. Les loups-garous en particulier lui hérissaient le poil, mais pour une raison plus personnelle cette fois : l’un d’eux s’en était directement pris à un membre de sa famille, prouvant que l’instinct prenait un peu trop bien le pas sur la part d’humanité de son espèce. Elle ne pouvait pas l’oublier – elle en gardait une trace indélébile dans son propre sang. Et en ce qui concernait les moldus… oui, il y avait une grande part d’endoctrinement. Comment aimer quelque chose lorsque l’on a toujours entendu dénigrer ? En ce qui la concernait elle, elle méprisait ce monde parallèle au sien parce qu’elle ne le connaissait pas. La magie prenait une part si importante dans son existence qu’elle n’imaginait pas pouvoir envisager que d’autres vivent sans. C’était comme si ces gens naissaient avec un terrible handicap, quelque chose qui les rabaissait à un rang inférieur à celui de l’être humain tel qu’elle le connaissait, puisqu’ils ne pouvaient pas penser de la même façon que les sorciers. Pour elle, ils ne pouvaient pas vivre pleinement : forcément, il ne faisaient que survivre en tentant de palier un manque dont il ne savaient rien de la cause. C’était une sorte de xénophobie, et ne se sentait nullement coupable de le reconnaître pour une simple et bonne raison : les moldus pensaient comme elle. On lui avait parlé des chasses cruelles qui avait décimé la population sorcière à l’époque où cette dernière existait à la vue et au su de la communauté des sans pouvoirs. Delilah en avait tiré ses conclusions : effrayés par ces capacités dont il n’avaient pas été naturellement dotés et qui les dépassaient, les moldus avaient voulu éradiquer cette engeance différente, cette « race » qu’ils avaient jugée maudite, mais qui avait en réalité fait naître en eux la crainte. Et s’ils avaient eu peur, c’était parce qu’ils s’étaient rendus compte que les sorciers le surpassaient en terme de puissance. Par extension, les sorciers leur étaient donc supérieurs.

Ce raisonnement semblait si limpide aux yeux de Delilah qu’elle se sentit frustrée que Warrens ne comprenne pas. Elle était supérieure aux moldus, c’était un fait. Et elle les exécrait parce que, si eux avait vent de son existence, ils lui mettraient des fers aux poignets et la feraient brûler sur un bucher. La septième année ne voulait même pas imaginer qu’ils aient pu se perfectionner en matière de choix de meurtres depuis l’époque des chasse au sorcière – d’une part parce que c’était proprement effrayant, d’autre part parce qu’elle avait tendance à les imaginer comme des être un peu arriérés, du fait de ce handicap. Mais quelque part, dans un coin de son esprit, la certitude que l’humain, aussi débile puisse-t-il être, recelait une imagination et un talent particuliers en matière de torture, la poussait d’autant plus à prendre ses distances avec ce monde de sauvages.

De fait, Nathanaël était devenu à ses yeux ce qu’elle voyait en tous les né-moldus et autres impurs : une anomalie, issue de deux mondes trop opposés pour s’unir et s’accepter. Il empiétait sur les plate-bandes des uns et des autres sans avoir réellement sa place dans aucun des deux univers. Ainsi, il prenait l’allure d’une erreur de la nature – quelque chose qui ne devrait pas être. Ce n’était même pas personnel, au départ… elle ne pouvait tout simplement pas accepter la présence de « quelque chose » comme lui dans son entourage. Mais il avait su éveiller suffisamment sa haine pour que le mépris s’adresse à l’homme qui l’était avant même de prendre en considération sa nature et ses origines.

Mettant de côté le blabla concernant son fameux style, Delilah s’épargna une réponse en rapport avec la défense que venait de présenter Warrens et préféra continua la discussion en suivant le cheminement de ses propres pensées. À ce stade, on pouvait bien la considérer comme une belle égocentrique ; elle parlait sans se soucier de ce que son interlocuteur pouvait trouver à ajouter. Mais ce qu’elle ne voulait pas avouer, c’était qu’un débat concernant le style de ce crétin fini était quelque chose qu’elle préférait éviter : la chose qu’il portait sur la tête lui avait paru laide au premier coup d’œil. Plus tard, elle s’était rendue compte qu’à cause de cette coupe de cheveux hors norme, Nathanaël trouvait le moyen d’attirer son attention plus que n’importe qui d’autre – ce qui était franchement dérangeant. Encore après, elle s’était surprise à admirer l’assurance avec laquelle il arborait sa drôle de tête, et n’avait pu s’empêcher de reconnaître qu’elle lui donnait du charisme. Warrens, sans cette maudite coupe, ne serait plus le « Warrens » qu’elle adorait détester. Autant de choses qu’elle ne voulait en aucun cas avoir à lui avouer.

Aussi fit-elle la conversation revenir à des considérations qui l’intéressaient plus. Le porte-bonheur, un baratin au sujet de Connor… L’espace d’un instant, elle se demanda comment il réagirait si elle lui avouait tout. La fameuse soirée et ses conséquences. Sans doute éclaterait-il de rire en lui affirmant qu’elle avait mérité ce qui lui était arrivé, et c’était quelque chose que Delilah ne voulait surtout pas vivre. Ce soir-là, en atteignant son dortoir, elle s’était rendue compte qu’elle tremblait de tout son corps et que ses larmes coulaient sans qu’elle ne puisse même songer à les retenir. Elle se rappelait encore la panique qui l’avait saisie quand la porte s’était rouverte derrière elle. Merlin, elle avait été persuadée que Whitley revenait pour l’achever. Mais elle s’était calmée en distinguant le visage inquiet de l’une de ses camarades de chambrée, et avait essayé sans grand succès de faire croire que tout allait bien. Quelque chose en elle réclamait qu’elle se confesse, mais il y avait la honte, plus immense encore, qui l’avait obligée à se murer dans un silence buté. Elle avait préféré se rire de ses craintes, s’obliger à croire que tout cela n’était rien de grave, et s’était même infligé la torture de faire face à Connor dès le surlendemain. Il n’était pas question qu’elle reste planquée dans son lit à trembler à l’idée de ce qu’elle avait failli vivre… ça, non! Et elle s’était plutôt bien remise de tout ça, n’en gardant qu’un amère rancune à l’encontre de Whitley… et la certitude que Warrens ne devait rien savoir de cette histoire. Il se plairait trop à se moquer de sa déconvenue et à la forcer à ce remémorer ce moment.

De fait, Delilah prenait un malain plaisir à proférer mensonge sur mensonge au sujet de son « couple », d’autant que le Serpentard semblait ne pas apprécier. Il le confirma d’aileurs lorsqu’elle se décida à prendre congé :

« Ouais, et moi j’ai suffisamment entendu parlé de ton couple. »

Rien que pour cela, elle lui renvoya un nouveau sourire franchement amusé, ravie de voir qu’il marchait. Même pas : il courrait, carrément.
Enfin… l’amusement laissa rapidement place à l’inquiétude quand elle remarqua que plus aucun élève de Poudlard ne trainait dans les parages en dehors d’eux. Et elle qui se promenait sans montre ! Mordred, elle aurait vraiment mieux fait d’éviter d’aborder Warrens à quelques dizaines de minutes seulement de l’heure du départ des calèches ! Alors qu’elle se précipitait en direction du point de rendez-vous fixé par les professeurs, la plaie qu’était Nathanaël l’obligea à s’arrêter.

« Qu’est-ce qui te prends ? t’as le feu aux cul ou quoi ? A moins que ton Connor chéri t’es donné une heure pour rentrer ou c’est la raclée assurée. »

Quel idiot ! Il n’était donc même pas capable de se rendre compte que l’heure n’était plus à la plaisanterie ? Elle ne voulait pas dormir dehors ! Il ne valait peut-être pas mieux que ça, mais elle méritait de pouvoir profiter de son confort habituel ! Avec un soupir excédé, Delilah arracha son poignet de l’emprise de Warrens et repris son avancée d’un pas rapide – et raide.

« Au fait, il le sait ton Whitney qu’un autre que lui partage ton lit ? J’veux dire qu’il fait plus ou moins ménage à trois avec sa copine ? Tu lui as dit ? Non parce que s’il vient à le découvrir tu ne pourra même pas te défendre ou quoi que se soit d’autre, sinon en plus de savoir que tu te tape un né de moldu, on saura ton autre vilain secret. »

Il avait l’air tout content de sa trouvaille, et elle lui glissa un coup d’oeil écœuré en récompense de son ton satisfait.

« Évidemment qu'il ne sait rien. C'est peut-être naïf de ma part, mais j’ose encore espérer que tu gagneras un jour en bon sens, et que tu finiras par laisser la chieuse et piailleuse pleine de préjugés que je suis sortir de ton existence parfaite. Mais c’est peut-être trop demander. »

C’était définitivement quelque chose qui lui semblait particulièrement illogique. D’ailleurs, elle finit par s’arrêter brusquement pour faire face à son homologue.

« Vraiment, Warrens, il faudra que tu m’expliques. D’accord l’idée de me persécuter te pait tout particulièrement. Mais… est-ce que tu es masochiste ? Je te suis totalement dispensable, je t’insupporte, tu n’aimes pas m’entendre parler, et tu te défends vivement de me trouver à ton goût. Sans parler du fait que tu te complais à remettre cette stupide histoire d’odeur sur le tapis à chaque fois qu’on est seul à seule. Elle s’interrompit, ruminant ses réflexions en essayant réellement d’y trouver un sens. Le comportement de ce type lui semblait décidément illogique, et c’était frustrant. Elle détestait ne pas comprendre. Tu affirmes aussi que ce n’est même pas une question de manque, puisque tu es persuadé d’être irrésistible et de pouvoir tomber n’importe qui. Alors… pourquoi prolonger ce petit jeu malsain ? Les inconvénients m’ont l’air bien plus nombreux que les avantages. Soit tu es tordu au point de t’obliger à me supporter alors que je suis tout ce que tu détestes, soit tu es foncièrement mauvais – et dans ce cas je fais de te mépriser –, soit tu es vraiment persuadé de me rendre service en me « permettant » de profiter de ton odeur – ce qui revient à dire que tu es définitivement con, pardonne-moi le terme.. »

Non, elle ne voyait pas d’autre explication. Elle avait débité ses questions et y avait répondu à une telle vitesse qu’elle doutait que Nathanaël lui fournisse une réponse – son cerveau arriéré n’avait probablement pas tout saisi. Mais ils avaient de toute façon une priorité tout autre, pour l’instant : les calèches. Et Warrens venait enfin de tilter.

« Bordel de… On a loupé les calèches ! Tout ça parce que mademoiselle n’a pas pu s’empêcher d’étaler sa relation foireuse. Putain Delilah, tu fais vraiment chier ! On va devoir se taper le chemin à pied maintenant. Contente ? Remarque ça te fera sûrement perdre les quelques kilos en trop. »

Qu’est-ce que… quoi !? Elle le fixa avec des yeux ronds, n’arrivant pas à en croire ses oreilles. Est-ce que ce rustaud venait de lui dire qu’elle était… grosse ? ou presque ?

« Warrens, je te déteste ! »

Le pire, c’est qu’elle n’arrivait pas à déterminer s’il était sérieux ou non. Connaissant le loustique, il avait dû dire ça uniquement pour l’énerver… mais elle avalait une telle quantité de sucreries en tous temps – aujourd’hui tout particulièrement – qu’elle ne pouvait que douter. Sa mère lui en faisait constamment le reproche, vérifiant toujours son tour de taille avant de l’assommer de remontrances concernant l’allure que devait maintenir une jeune femme de son âge. Et Nathanaël... eh bien, même si elle rechignait à le mentionner, ce type l'avait déjà vue bien moins vêtue – peut-être que cette histoire de surpoids lui trottait dans la tête depuis un moment déjà et qu'il n'avait fait qu'attendre l'occasion de le lui balancer à la figure.

« T’es pas sérieux, hein ? – reprit-elle avec ce même air horrifié… avant de lâcher tous ses paquests pour s’accrocher au bras de son persécuteur, d’une façon empreinte d’un sentiment d’urgence. Dis-moi que tu ne le penses pas. C’est forcément une autre de tes plaisanteries mesquines ! Nathanaël ! Sa voix avait adopté un timbre plaintif sur la fin, et elle avait traîné sur la dernière syllabe du prénom du jeune homme comme une fillette en plein caprice. Son prénom… le nombre de fois où elle l’avait prononcé pouvait se compter sur les doigts d’une main, et il était bien plus proche du zéro que du cinq. Mais elle n’y prêta même pas attention, de même qu’elle ne se demander de quelle façon réagirait le concerné. Autre chose lui occupait l’esprit : s’il disait vrai, alors il lui faudrait prendre des mesures… et sans attendre ! Elle reprit la parole, tantôt pour elle-même (à mi-voix) tantôt à l’adresse de son interlocuteur (de la part duquel elle n’attendait pourtant pas vraiment de réponse), et repoussa l’une de ses mèches qui lui barrait la vue alors qu’elle se penchait sur ses sacs posés au sol : Je savais bien que les chocoballes étaient de trop. Et j’aurais dû m’abstenir de boire un chocolat si tard… ! Qu’est-ce qui m’a pris ? Est-ce que les guimauves font grossir ? Mais les plumes en sucre étaient pour les cours d’histoire… oh non, non, non, je ne peux pas les garder ! – Elle se redressa pour fourrer les paquets de sucreries dans les bras de Warrens. Cadeaux, déclara-t-elle dans le même élan en soupirant profondément, comme si elle venait de se débarrasser d’un lourd poids après un long moment de réflexion. Je ne vais tout de même pas me mettre au régime, c’est de la torture ! »

Le nez froncé alors qu’elle continuait de réfléchir tout haut elle observa son ventre plat et le palpa pour vérifier qu’elle n’était pas subitement devenue obèse lorsque Warrens avait parlé de kilo en trop. Puis elle considéra le chemin menant à Poudlard d’un air critique. En était-elle vraiment au point de devoir le parcourir à pieds ?

« En tout cas je refuse de faire le trajet à pieds, le château est bien trop loin. Elle hésita encore, et déglutit difficilement en se disant qu’elle en avait peut-être besoin… mais non, c’était définitivement non. Il n'est pas tard, mais il ne va pas tarder à faire nuit... Et avec toi comme guide on va forcément se perdre. »

Non parce qu’elle, elle ne connaissait absolument pas le chemin. Et elle ne voulait pas s’en remettre à lui – pour rien au monde elle ne commettrait une telle erreur ! Et puis les grilles du château seraient certainement fermées le temps qu'ils y accèdent. Pourtant, elle pesa le pour ou le contre quelques secondes de plus puis quitta enfin le sentier des yeux, les lèves pincées.

« Fais comme tu veux, lâcha-t-elle finalement. Je pense que je vais plutôt me prendre une chambre dans l’une des auberges. »

Et elle se tourna avec une grimace vers les « dites » auberges, qui lui semblaient franchement minables et limitées niveau confort. Avec un peu de chance elle n'aurait pas à attendre longtemps avec que leur absence ne soit signalée au professeur, et on enverrait quelqu'un les récupérer. Quelque part, elle ne savait pas si elle préférait que Warrens choisisse de partir ou de faire comme elle. S’il prenait seul la direction de Poudlard elle ne pourrait s’empêcher de se demander s’il était arrivé ou non à bon port. Et elle s’en voudrait si, en rentrant, elle apprenait qu’il n’était pas réapparu – aussi égoïste qu’elle pouvait l’être, Delilah était incapable de rester imperméable au sort des autres. Le sien compris. Mais s’il décidait de rester, elle ne serait tout simplement pas au bout de ses peines…

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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Ven 22 Oct - 20:33




Sa question était purement ironique. Bien sûr que Connor ne devait pas être au courant pour eux deux. Delilah n’aurait jamais, ô grand jamais, avoué qu’elle couché avec lui, même par chantage histoire que son petit ami vienne lui régler son compte – et d’ailleurs qu’il vienne, il pouvait aisément l’écraser comme une mouche vu sa carrure. De plus, si elle avait craché le morceau, elle aurait du faire face aux questions embarrassantes du Serpentard, comme : quel pouvait bien être le sujet du chantage ? Nathanaël se demandait ce qu’elle redoutait le plus ? qu’on apprenne pour elle et lui ou pour son secret concernant la soit disant pureté de sang. Sûrement l’histoire du sang. Elle pourrait se remettre de l’humiliation d’avoir couché avec lui et que ça se sache. Elle trouverait bien un bobard et même s’ils continuaient, car il ne la laisserait pas si facilement en paix, elle supporterait certainement mieux que les gens sache que sa famille avait du sang de lycantrope dans les veines et qu’elle avait un odorat surdéveloppé, ce qui faisait d’elle un monstre parmi les autres, comme ceux qu’elle exécrait. Bref, il savait donc qu’elle n’avait rien confié à Connor, ne serait-ce que dans son intérêt mais lui poser la question l’obligeait à se rappeler qu’elle était à sa merci et qu’elle pouvait parler de son adoré et de leur couple minable, elle n’en était pas moins une fille qui trompait son monde et surtout son copain.

« Évidemment qu'il ne sait rien. C'est peut-être naïf de ma part, mais j’ose encore espérer que tu gagneras un jour en bon sens, et que tu finiras par laisser la chieuse et piailleuse pleine de préjugés que je suis sortir de ton existence parfaite. Mais c’est peut-être trop demander. »

Et puis quoi encore ? Non. Il aimait trop l’emprise qu’il avait sur elle pour l’en libérer ! en plus elle méritait qu’on la traite avec un peu moins d’égard que d’habitude, avec ses airs de princesse, elle se pensait trop tout permis et en premier lieu celui de rabaisser les autres alors qu’elle ne valait pas mieux qu’eux au final.

« Vraiment, Warrens, il faudra que tu m’expliques. D’accord l’idée de me persécuter te plait tout particulièrement. Mais… est-ce que tu es masochiste ? Je te suis totalement dispensable, je t’insupporte, tu n’aimes pas m’entendre parler, et tu te défends vivement de me trouver à ton goût. Sans parler du fait que tu te complais à remettre cette stupide histoire d’odeur sur le tapis à chaque fois qu’on est seul à seule. Tu affirmes aussi que ce n’est même pas une question de manque, puisque tu es persuadé d’être irrésistible et de pouvoir tomber n’importe qui. Alors… pourquoi prolonger ce petit jeu malsain ? Les inconvénients m’ont l’air bien plus nombreux que les avantages. Soit tu es tordu au point de t’obliger à me supporter alors que je suis tout ce que tu détestes, soit tu es foncièrement mauvais – et dans ce cas je fais de te mépriser –, soit tu es vraiment persuadé de me rendre service en me « permettant » de profiter de ton odeur – ce qui revient à dire que tu es définitivement con, pardonne-moi le terme.. »

Il aurait bien pu lui répondre qu’il adorait la faire chier et que cela méritait bien quelques sacrifices de sa part, mais il venait de se rendre compte de la situation.

« Bordel de… On a loupé les calèches ! Tout ça parce que mademoiselle n’a pas pu s’empêcher d’étaler sa relation foireuse. Putain Delilah, tu fais vraiment chier ! On va devoir se taper le chemin à pied maintenant. Contente ? Remarque ça te fera sûrement perdre les quelques kilos en trop. »
« Warrens, je te déteste ! »

Il ricana doucement. Non, vraiment, c’était trop facile. Les filles et leurs poids, c’était toute une histoire et pas des moindres. Si on lui avait demandé un conseil pour mettre en rogne une fille ou bien la vexer à coup sûr, il aurait répondu de lui dire qu’elle était boudinée dans son pantalon et qu’elle devrait éviter les doubles portions au petit déjeuné. Effet garantie, foi de Warrens !

« T’es pas sérieux, hein ? Et voilà qu’après les insultes, elle se mettait à paniquer au point même qu’elle en vienne à s’accrocher à son bras, comme désespérée. Non mais, elle lui faisait quoi, là ?! Dis-moi que tu ne le penses pas. C’est forcément une autre de tes plaisanteries mesquines ! Nathanaël ! »

Bon il devait l’avouer, il ne s’était pas attendu à une réaction telle que celle-ci. Il pensait juste qu’elle allait l’envoyer promener et fulminer point à la ligne et non agir de la sorte. Il l’aurait bien finalement rassuré sur ses paroles finalement, parce qu’elle semblait réellement paniquer juste pour une plaisanterie stupide – surtout qu’elle se fichait bien de son avis d’ordinaire – mais il préféra ouvrir la bouche sortir une de ses phrases qu’elle détestait tant.

« J’adore quand tu susurre mon nom Waldon. »

Un sourire apparu sur les lèvres du Serpentard… et glissa rapidement lorsqu’il vit qu’elle ne l’écoutait pas une seule seconde. Elle semblait perdue dans ses pensées et il fut vexé d’être si facilement ignoré. Les bras d’abord croisés, ; il la regarda ramasser ses sacs et marmonner toute seule.

« Je savais bien que les chocoballes étaient de trop. Et j’aurais dû m’abstenir de boire un chocolat si tard… ! Qu’est-ce qui m’a pris ? Est-ce que les guimauves font grossir ? Mais les plumes en sucre étaient pour les cours d’histoire… oh non, non, non, je ne peux pas les garder ! Ayé, la pauvre avait grillé un fusible, pensa-t-il aussitôt et lorsqu’elle se releva il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui mette tous ses paquets dans les bras.

« Cadeaux. » Mouais… on aurait dit un cadeau empoisonné vu le soupire profond qu’elle avait lâché. Mais il n’allait pas refuser toutes ses petites merveilles, ah ça non ! Il ne voulait pas vexer Delilah en lui faisant l’affront de dire non – hypocrisie quand tu nous tiens.

« Je ne vais tout de même pas me mettre au régime, c’est de la torture ! »

Et voilà maintenant qu’elle passait en revu son corps. Non mais franchement.

« Bon, c’est bon ! Je plaisantais Del’ ! Alors arrête de flipper comme une idiote ! T’es très bien comme t’es. Mais j’garde tes trucs. D’une parce que donner, c’est donner et de deux pour t’éviter de justement prendre des kilos et devoir en arriver au régime. »

La bonne excuse ! Il ne voulait surtout pas rendre les paquets alors qu’elle venait de les lui donner !

« En tout cas je refuse de faire le trajet à pieds, le château est bien trop loin. Il n'est pas tard, mais il ne va pas tarder à faire nuit... Et avec toi comme guide on va forcément se perdre. »

« Bah tiens ! Si toi tu le connaissais, y’aurai pas de soucis, mais comme mademoiselle la princesse à l’habitude de se faire conduire n’importe où, elle n’est pas fichue de mettre un pied devant l’autre sans qu’on le lui dise ! J’aurai du me douter que tu ne voudrais marcher. En attendant, c’est comme ça qu’on finit par s’empâter. J’dis ça, mais j’dis rien. »

Il leva les épaules comme s’il se déchargeait de toutes choses et se demanda ce qu’ils allaient bien pouvoir faire à présent.

« Fais comme tu veux. Je pense que je vais plutôt me prendre une chambre dans l’une des auberges. »

Ah bah en voilà une bonne idée ! Mais il se retint de lui en faire la remarque coupé par ses grimaces à la vue des établissements. Elle allait avoir un lit, un endroit chaud et un toit au dessus de la tête mais elle arrivait encore à faire sa difficile. Qu’est-ce que ça devait être compliqué la vie de riche ! Il marmonna quelque chose à ce sujet d’ailleurs, plus pour lui que pour elle et lâcha finalement,

« J’t’accompagne. »

Il la suivit, traînant des pieds derrière elle jusqu’à qu’elle décide enfin de l’endroit où elle voulait attendre qu’on vienne les chercher ou qu’ils passent la nuit tout au pire. Ils entrèrent dans l’auberge et Nate se mis en retrait tandis qu’elle prenait une chambre et la payait. Lorsqu’elle eu la clé en main et qu’elle monta les escaliers, il la suivi toujours avec ses paquets aux mains, puis quand elle s’arrêta devant sa porte et qu’elle l’ouvrit, elle coula un regard dans sa direction.

« Quoi ? J’ai pas une tune pour prendre une chambre. Et puis y’a des types assez louches ici. – il se doutait qu’elle allait dire que c’était lui le plus louche de tous - et certains ont du te remarquer avec tes airs de bourgeoises, alors si quelqu’un essaie d’entrer dans ta chambre pour te voler ou pire, tu seras bien contente que je sois là. »

Ils entrèrent dans la chambre et Nate posa enfin ses paquets. Il vit Delilah frissonner mais il ne su pas de quoi, aussi s’approcha-t-il d’elle et glissa à son oreille,

« T’inquiète, j’te réchaufferais cette nuit. »

Et oui, il fallait constater qu’il n’y avait qu’un lit et il était hors de question qu’il dorme par terre ! Il n’avait pas les exigences de la Gryffondor mais il y avait un minimum tout de même ! Il balaya la chambre d’un regard et fronça le nez en s’apercevant enfin de l’odeur de moisissure et autres choses non identifiable qu’il sentie. Tout de quitte, il passa son bras autour des épaules de Delilah et l’attira contre lui pour qu’elle se réfugie contre son torse.

« Te fais pas d’idée. Commenta-t-il. C’est juste que j’ai pas envie que tu te plaigne pendant des heures ou que tu tapes un malaise, j’suis pas médicomage et on pourrait m’accuser de t’avoir fait quelque chose en plus. »

Il mentait. Il savait que si l’odeur était peu agréable pour lui, elle devait être détestable pour elle, alors il avait pris soin de la mettre contre lui pour qu’elle se sente bien. Il avait simplement pensé à elle et à son bien être, mais ça elle n’avait pas besoin de le savoir.



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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Lun 25 Oct - 5:57

« J’adore quand tu susurre mon nom Waldon. »

Elle n'aurait pas manqué de le contredire vertement si elle était un tant soit peu concentrée sur ce qu'il pouvait avoir à dire. Mais... non. Pas même un froncement de sourcil mécontent, ni un frisson – rien. Il l'avait traitée de grosse! Et au lieu de le prendre comme un simple pic désobligeant destiné à l'agacer, elle avait laissé son sous-entendu se calquer aux reproches incessants que lui faisait sa mère au sujet de son tour de taille : elle ne pouvait pas se permettre d'accumuler des kilos en trop. Delilah se retrouva à fourrer entre les mains de son tourmenteur toute la réserve de sucreries qu'elle avait accumulée durant la journée. Et bien sûr, il ne refusa absolument pas. Loin de là.

« Bon, c’est bon ! Je plaisantais Del’ ! Alors arrête de flipper comme une idiote ! T’es très bien comme t’es. Mais j’garde tes trucs. D’une parce que donner, c’est donner et de deux pour t’éviter de justement prendre des kilos et devoir en arriver au régime. »

Ce fut à peine si elle entendit ce qu'il venait de lui dire, concentrée qu'elle l'était sur ses propres réflexions. Dans le cas contraire, elle aurait été à la fois soulagée et furieuse et n'aurait pas manqué de tenter de récupérer ses biens, mais une question plus grave se posait qui retenait toute son attention : ce qu'ils devaient faire maintenant. S'engager sur un chemin douteux qui se séparerait en plusieurs voies au bout de quelques mètres, au risque de se perdre? Ou chercher une autre solution? Décidant qu'elle refusait de s'enfoncer dans un lieu inconnu avec Warrens pour seul guide, elle lui fit part de son manque de confiance envers son sens de l'orientation – et de son manque de confiance en lui, par la même occasion. La réaction ne tarda pas.

« Bah tiens ! Si toi tu le connaissais, y’aurait pas de soucis, mais comme mademoiselle la princesse à l’habitude de se faire conduire n’importe où, elle n’est pas fichue de mettre un pied devant l’autre sans qu’on le lui dise ! J’aurai du me douter que tu ne voudrais marcher. En attendant, c’est comme ça qu’on finit par s’empâter. J’dis ça, mais j’dis rien. »

Elle le transperça du regard en se demandant pourquoi ses envies de meurtre ne pouvaient s'accomplir par cette seule façon. Si ça avait été le cas, cet imbécile serait sans doute mort au moins... vingt fois en une soirée. À la place, elle se contenta de pousser un soupir mi-agacé mi-incertain.

« Fais comme tu veux. Je pense que je vais plutôt me prendre une chambre dans l’une des auberges. »

Elle avait songé au fait qu'il pouvait peut-être choisir de la suivre... mais n'avait pas envisager que la chambre qu'elle paierait serait pour eux deux. Et lorsqu'il ajouta « J’t’accompagne. » d'un air décidé, elle n'imagina pas plus que ce serait le cas. Il allait être sage et sympathique, pour une fois dans sa misérable existante, et se payer quelque chose. Loin d'elle. Ou pas...?

Lorsque le propriétaire du taudis qui les accueillerait pour la nuit annonça le prix d'une chambre, Delilah laissa clairement transparaître le dédain sur ses traits. C'était bien cher payé pour un trou à rat tel que celui-ci. Avec un peu de chance ce serait moins affreux que ce à quoi elle s'attendait... L'espoir fait vivre. En pesant sa bourse, elle se rendit compte qu'il lui restait à peine de quoi profiter d'un repas pour le soir, et elle décida d'y penser plus tard. Pour l'instant, elle avait seulement l'estomac noué à l'idée de dormir dans des draps qui n'étaient pas les siens, et dont la propreté serait sans doute douteuse. C'était... perturbant.

Nate sur les talons, la jeune fille grimpa les escaliers branlants en se demandant tout à coup pourquoi elle ne l'avait pas entendu payer ses propres quartiers pour la nuit. Arrivée au pas de sa porte, elle prit le temps de l'ouvrir et s'apprêtait à signaler d'une voix grinçante à Nathanaël qu'il avait oublié l'étape « je sors quelques pièces sonnantes et trébuchantes de ma poche », mais il la devança. Et au lieu de se de dépêcher de réparer son oubli :

« Quoi ? J’ai pas une tune pour prendre une chambre. Et puis y’a des types assez louches ici. – elle ouvrit la bouche pour lui faire remarquer que personne n'était pire que lui et qu'elle savait parfaitement se défendre (elle avait sa baguette!), mais il devait s'y attendre, puisqu'il s'empressa de continuer – et certains ont du te remarquer avec tes airs de bourgeoises, alors si quelqu’un essaie d’entrer dans ta chambre pour te voler ou pire, tu seras bien contente que je sois là. »

Eh bien, cela ne changeait rien au fait qu'elle était capable de chasser un quelconque indésirable à coups de sorts tout à fait sympathiques! Mais il la devança en entrant dans la chambre avant elle, l'empêchant encore de répliquer, et se permit même de rajouter :

« T’inquiète, j’te réchaufferais cette nuit. ».

Mais quel sans-gêne! Ne souhaitant pas faire d'esclandre depuis le couloir, Delilah se précipita à sa suite, bien décidée à le mettre dehors sans tarder. Mais quelque chose la coupa nette dans son élan. C'était... c'était... tout bonnement écœurant. Un frisson mêlant angoisse et répulsion courut le long de son échine tandis qu'elle se figeait sur place sans parvenir à amorcer un pas. Les lieux empestaient, à un point tel que c'en était innommable, indescriptible et définitivement insupportable. Des relents pestilentiels lui parvenaient à chaque nouvelle bouffée d'oxygène, avec une telle acuité qu'elle pouvait presque en attribuer chaque aspect à sa cause originelle : les odeurs nauséabondes des corps qui l'avaient précédée ici s'entrechoquaient, avec leur lot de sueur acide et d'effluves désagréables. Une odeur de moisi et de renfermé couvrait néanmoins le tout, suintant presque des murs crasseux. La poussière lui chatouillait les narines, et elle ne put se retenir d'engloutir une brusque bouffée d'air avant d'éternuer une fois, puis une deuxième et une troisième à la chaîne. La Gryffondor en resta pantoise, tentant de s'empêcher de vaciller. Pour n'importe qui, c'était une chambre d'auberge « dans les normes », ni excessivement sale ni propre de fond en comble. Le ménage avait peut-être été fait il y avait un peu trop longtemps, mais rien de toute cela ne survivrait de toute façon à la simple ouverture des volets. Pour n'importe qui, oui. Mais pas pour Delilah.

Devant elle, Nate avait déjà posé ses paquets, visiblement prêt à se mettre à l'aise, et la parcelle de son cerveau encore capable d'émettre des observations cohérentes la poussa à se questionner vaguement : comment pouvait-il ne serait-ce qu'envisager de rester là? Elle se raccrocha à la poignée de la porte et ferma les yeux, espérant peut-être que le fait de ne plus voir le cadre déplaisant de la pièce exiguë lui permettrait d'en oublier l'odeur infecte. Elle ne pourrait rester là une nuit entière... c'était au-dessus de ses forces. Il lui fallait... il lui fallait prendre son courage à deux mains et oser quelques pas en arrière. Deux seraient déjà suffisant pour l'empêcher de suffoquer. Il y aurait l'air du couloir pour atténuer ce calvaire, et elle pourrait reprendre ses esprits, et descendre les marches, et botter le train de cet horrible type derrière le bar qui avait osé... qui avait osé... Delilah en venait à perdre le fil de ses réflexions – c'en était pathétique. Mais elle avait une chance, dans son malheur. Une chance inouïe qu'elle aurait été loin de considérer comme tel dans n'importe quelle autre situation que celle-ci. Nathanaël. Il encercla ses épaules d'un bras et exerça une pression sur son corps pour l'obliger à se rapprocher de lui.

« Warrens, qu'est-ce que tu c.. qu'est-ce que tu crois être en train de... de faire? Je... »

Elle essaya de se débattre, faiblement, mais la tête commençait vaguement à lui tourner. Bien vite, elle se retrouva calée contre son torse, mais n'osa pas respirer plus qu'auparavant. Les yeux toujours résolument clos, elle demeurait crispée, les poings enserrant violemment le tissu de la chemise du jeune homme.

« Te fais pas d’idée. C’est juste que j’ai pas envie que tu te plaigne pendant des heures ou que tu tapes un malaise, j’suis pas médicomage et on pourrait m’accuser de t’avoir fait quelque chose en plus. »

Il y avait une pointe de considération dans sa déclaration. Ou alors elle se faisait seulement des idées? De toute façon, elle manquait d'air et n'était pas bien placée pour analyser ses dires.
Parce que oui, Delilah se retrouvait face à un cruel dilemme : échapper à son étreinte et risquer de respirer de nouveau l'air intoxiqué de cette pièce avant de parvenir à trouver la sortir? Ou... ouvrir les yeux pour se retrouver trop près, si près de ce corps qui l'attirait inexorablement; inspirer profondément et se laisser étourdir par sa fragrance qu'elle savait particulièrement... savoureuse? Elle se mordit la lèvre inférieure, consciente qu'elle ne tiendrait pas longtemps dans cette position. Il lui fallait faire un choix. Le premier tenait de la torture pure et simple – et intenable –, tandis que le second... la laisserait à la merci du Serpentard, et elle savait qu'il était capable d'en profiter outrageusement. Mais d'un autre côté... est-ce qu'elle ne profiterait pas, elle aussi, d'une telle étreinte? Le temps d'une nuit volée loin des murs du château, loin de son nom, loin de cette réputation qu'elle s'efforçait de maintenir? Ici, ils n'étaient plus Waldon et Warrens, les éternelles nemesis qui s'étourdissaient d'insultes à chaque rencontre. Ils étaient juste des clients inconnus dans une auberge tout aussi inconnue et, bon sang, le propriétaire avait sans doute dû les prendre pour un couple. Elle rougit à cette seule idée, à la fois horrifiée et horriblement fébrile à cette seule idée.

« Non, nous ne sommes pas un couple. – marmonna-t-elle sans y penser, suivant le cours de ses idées sans se rendre compte qu'il l'entendrait – sans même se rendre tout à fait compte de ce qu'elle disait. On ne peut pas partager cette chambre. – Même s'il avait été Connor... », elle ne l'aurait pas accepté, et pourtant ils étaient officiellement ensemble! Alors non.

Le fil de ses réflexions lui échappaient, même à elle, et il allait sûrement mal comprendre ce qu'elle disait, mais elle s'en fichait un peu pour l'instant. À bout de souffle, elle porta sa main à sa bouche alors qu'elle toussait, s'acharnant à retenir sa respiration. Si elle ne le faisait pas, tout contrôle lui échapperait définitivement, et elle pouvait compter sur Warrens pour lui rappeler plus tard qu'elle n'avait encore pas su lui résister! Si toux se fit plus forte et, pour le coup, toute once de concentration lui échappa, si bien qu'elle ne pu se retenir de prendre une inspiration sifflante. Ses poumons la brûlaient désagréablement tant elle s'était acharnée, et elle toussa encore, le cœur battant.

Ce fut à cet instant que les choses se gâtèrent... pour elle. Elle était tout contre Warrens, et son odorat ne pouvait qu'en encaisser pleinement les conséquences. Ce fut... comme à chaque fois, une bouffée de l'air le plus pur qu'il lui ait jamais été donné de respirer. Il effaçait tout, lavait de sa simple présence la tourmente dans laquelle elle avait été plongée quelques minutes avant, minutes qui lui avaient paru plus longues qu'une dizaine d'heures réunies. C'était... c'était..

« Divin... » - fredonna-t-elle en écho à ses propres pensées.

Non, « Warrens », cet odieux personnage, n'existait plus. Mais il y avait tout contre elle la source d'un bien être infini, à l'origine d'un tel délice olfactif qu'elle ne put que se raccrocher fébrilement à son cou. Et dans sa tête se répétait telle une litanie ce à quoi elle avait songé un peu plus tôt : elle avait payé la chambre, et tout le monde penserait que c'était pour eux d'eux. L'aubergiste, les clients, tout le monde les croyait sans doute ensemble... et il n'y avait rien qu'elle ne désire, en cet instant, plus que son odeur à sa portée.

« Oh Merlin... Merlin..! - laissa-t-elle échapper alors que ses gestes se faisaient quelque peu chaotiques, à peine maîtrisés. Warrens... Nate, je t'interdis de quitter cette chambre, je ne le supporterais pas. »

Horreur absolue! Voilà qu'elle se mettait à réclamer sans retenue aucune qu'il reste... et avec un tel empressement, une telle impression d'urgence et de besoin qu'il ne manquerait sans doute pas de la persécuter plus tard avec cette sordide histoire. Mais elle n'y pensait même pas. Elle était juste incapable de se concentrer sur un « après », ou sur quoique ce soit qui ne fût pas lui.

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Lucky-charm? Maybe not. Empty Re: Lucky-charm? Maybe not.

Message par Invité Mar 26 Oct - 23:13




Il se doutait qu’elle s’imaginerait des choses et qu’elle sauterait tout de suite à des conclusions sans chercher à comprendre, lui-même aurait fait pareil. Mais lui, il s’amusait de son trouble et de son manque de mot pour s’exprimer correctement. La troublait-il tant que cela ? Non. C’était certainement parce que mademoiselle la sang pur se sentait outrée d’être ainsi touchée par un simple né de moldu, voilà tout. Aussi s’empressa-t-il de faire disparaître toute inquiétude – ou film – pouvant la perturber en lui disant clairement qu’il ne faisait pas par gaieté de cœur – bien que se soit loin d’être désagréable de la tenir contre lui – et qu’il ne s’agissait que d’un moyen de la préserver des odeurs pouvant l’agresser trop violents. Non pas pour elle, mais pour lui. L’entendre geindre toute la soirée ou faire un malaise qu’elle arriverait d’une façon ou d’une autre à lui remettre sur le dos ne l’enchantait pas comme perspective ! Mais il devait s’avouer, tout au fond de lui, qu’il le faisait un peu pour elle tout de même, pour son confort personnel. Pas la peine de le lui dire à elle, elle se moquerait de lui et s’en servirait plus d’une fois à l’avenir pour l’enquiquiner, comme la fois où elle lui avait fait croire qu’elle l’aimait bien et qu’il avait répondu favorablement à ses avances alors qu’elle n’agissait que suite à un pari. Elle s’était foutue de lui avec ça longtemps après ! Enfin c’était avant qu’elle ne lui dévoile son secret honteux – pour elle, lui ne voyait pas vraiment le mal – et qu’ils ne couchent ensemble, d’abord à cause de l’alcool, suite aux chantages de Nate par la suite. Depuis elle ne s’amusait plus à remettre cette histoire sur le tapis. En attendant, pour l’heure, c’était elle qui était serrée contre lui, serrant sa chemise comme si sa vie en dépendait et pourtant il la sentait crispée et la soupçonner de garder sa respiration bloquée comme si elle ne pouvait se laisser aller librement à cause des agressions qu’elle pourrait subir, mais contre lui, elle ne risquait rien, il avait une odeur qu’elle aimait, c’était elle-même qui le lui avait dit alors…

« Respire Waldon ! »

Elle allait finir par réellement faire un malaise si elle persistait sur cette voie. Mais enfin, elle s’anima, marmonnant quelques mots que le Serpentard pu entendre vu leur promixité.

« Non, nous ne sommes pas un couple. »
« Encore heureux ! » Eu-t-il pour réflexe de répondre. Il n’était pas du genre à se laisser enchaîner et surtout pas par elle. Mais voilà qu’elle repartait dans ses paroles sûrement plus destinées à elle qu’à lui.

« On ne peut pas partager cette chambre. »
« On a déjà partagé plus que ça. » Lança-t-il d’un ton provocateur. Où était le problème ? Ils avaient déjà couché ensemble, passer la nuit dans la même chambre n’allait pas les tuer !

« Connor... »

Bizarrement il se crispa à l’entente de ce prénom et sentit une vague de colère monter en lui. Aussi ne put-il s’empêcher de répondre d’un ton acide,

« Oh ça va ! Il n’en saura rien ton précieux Connor. Personne ne sait qu’on est ensemble et encore moins qu’on s’est vu ! Et même si tu criais sur tous les toits qu’on a passé la nuit ensemble, il suffirait que tu prennes ton air dégoûté pour que les gens comprenne bien combien cela a pu te rebuter. Alors c’est bon, pas la peine de me parler de ton mec. »

Ca avait été plus fort que lui, il n’avait pas pu retenir ses paroles et de toute façon, Nate n’était pas du genre à se taire et à ne pas dire ce qu’il pensait. Peu importe à qui et ce que cela pouvait bien déclencher comme réaction ou sentiment chez autrui, il ne se censurait jamais. Cependant, malgré sa colère, il suffit qu’il entende Delilah tousser pour que ce sentiment ne retombe et ne laisse place à un autre : l’inquiétude. Ah mais c’était impensable ! Cette idiote se bornait à retenir sa respiration !

« Mais tu vas respirer bon sang ?! J’te tiens pas comme ça pour le plaisir j’te signal ! »

Butée comme elle était, elle essaya de retenir encore et toujours sa respiration – comme si elle pouvait passer la nuit comme ça – jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus et finisse par prendre une grande bouffée d’air – malgré elle – et sa réaction ne se fit pas attendre.

« Divin... »

Un sourire satisfait et victorieux vint se loger sur les lèvres du Serpentard. Son odeur était divine pour Delilah, qu’en était-il de son bouffon de petit ami ? Il était sûr qu’il ne lui procurait pas le même bien être, et ce simple constat suffisait pour qu’il se sente supérieur à lui vis-à-vis de la Gryffondor. Ce n’était pas non plus à son cou qu’elle se raccrochait en cet instant.

« Oh Merlin... Merlin..! »
« C’est ce que disent les filles en générale lorsqu’elles sont avec moi. » Se vanta-t-il tout fier.

« Warrens... Nate, je t'interdis de quitter cette chambre, je ne le supporterais pas. »

Il glissa un doigt sous le menton de la jeune fille et lui fit relever la tête pour que leurs yeux se croisent, tandis qu’un sourire tendre s’était dessiné sur les lèvres de Serpentard.

« Je préfère mille fois plus quand tu me supplie que quand tu m’appelle par mon prénom. »

Il se pencha et déposa un baiser délicat, léger, presque chaste sur les lèvres de la Gryffondor, puis se redressa doucement.

« Mais je suis désolé, j’ai horreur qu’on me donne des ordres ! Alors… »

Il la lâcha et retira sa veste qu’il posa sur les épaules de Delilah.

« Enfouie ton nez là dedans, ça devrait suffire. »

Il alla ensuite jusqu’à la fenêtre et l’ouvrit en grand avant d’apporter un peu plus d’air frais et pur à la chambre, sa veste protégerait la Gryffondor du froid en même temps, puis il se dirigea vers la porte et posa sa main sur la poignet en lançant un : « J’reviens. »

Il s’éclipsa une petite quinzaine de minutes et lorsqu’il revint, c’était avec un plat chaud.

« Le dîner de mademoiselle est servis. »

Il déposa le plateau la petite table de nuit avant d’aller fermer la fenêtre, la pièce avait du suffisamment aéré comme ça et il n’avait pas envie de mourir de froid non plus.

« L’odeur du repas devrait couvrir les autres non ? » Il ne savait pas exactement comment cela pouvait bien marchait, il n,e faisait que supposer et ça semblait assez logique.

« Oh faite, j’ai mit ça sur ta note. Crois pas que j’ai payé ton repas non plus, j’ai déjà fait le service, c’est suffisant. »

Il venait certainement de faire chuter le peu de points qu’il venait de marquer mais il était assez loin de s’en rendre compte.



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Message par Invité Ven 29 Oct - 4:44

Comme toujours, la réaction de Delilah ne se fit pas attendre alors qu’elle captait de plein fouet l’odeur du serpentard. Elle avait voulu croire que le temps suffirait à calmer l’effet qu’avait sur elle cette fragrance particulière, mais non : plus elle la savait à sa portée, moins elle était capable d’y résister. C’était là toute l’ambiguïté de sa relation avec Warrens; elle avec beau le détester cordialement, il lui était impossible de rester très longtemps loin de lui. Systématiquement, elle se surprenait à rechercher sa présence et devait s’efforcer d’éviter de se retrouver placée trop prés de lui. Lui et ses sourires victorieux à chaque fois qu’elle se jetait dans ses bras, comme la première fille facile et en manque d’affection venue! Elle n’en revenait pas de cette lutte intérieure qui ne cessait de la faire douter d’elle-même, de ces réactions contradictoires qu’il lui imposait par sa simple présence. La plupart du temps, la Gryffondor maudissait le jour où il avait fallu qu’ils se rencontrent. Mais il y avait des moments où elle ne désirait rien d’autre qu’être à ses côtés pour l’éternité, et c’était le cas à cet instant précis. D’un coup, les on dits et les autres disparaissaient, s’évanouissant dans le néant olfactif dans lequel il la plongeait. Et elle humait avec passion ce parfum délicieux à même le cou de celui qui lui hérissait habituellement le poil, sans même se rendre compte de l’incongruité de la situation. Une fois de plus. Elle ne contrôlait rien; comme pour ajouter à sa déchéance, elle ne put même pas se retenir de dire à Warrens à quel point il lui était indispensable. Mais peut-être fut-ce aussi gênant que bénéfique : la réaction du Serpentard le prouva.

Il avait glissé un doigt sous son menton avec un étrange douceur, une tendresse qu’elle aurait voulu ne jamais lui reconnaître, et Delilah en fut si gênée qu’elle détourna les yeux.

« Je préfère mille fois plus quand tu me supplie que quand tu m’appelle par mon prénom. »

Son temps de réaction était suffisamment atténué par leur proximité pour qu’elle ne sache pas quoi répondre. Autrement, elle se serait fait un devoir de le contredire sur-le-champ. Elle, le supplier? Ça jamais! Et qu’importait s’il lui reprochait sa mauvaise foi ou sa mémoire sélective. Elle faisait le tri dans ses souvenirs, et prenait un malin plaisir à occulter – autant que possible – les instants dérangeants où il lui était arrivé de le supplier de se rapprocher d’elle. Cela n’arrivait que lorsqu’il l’attirait dans une étreinte malvenue, mais le savoir ne suffisait pas à le réconforter : elle se sentait toujours coupable de ne pas être capable de mettre un frein aux élans qu’il déclenchait en elle.

La caresse des lèvres de Nathanaël fut brève, mais intense – comme toujours avec lui –, et elle serra la mâchoire pour ne pas quémander de rappel. Qu’importait qu’il l’attire inexorablement, elle se raccrochait désespérément aux lambeaux de fierté qu’il lui restait encore. Et fort heureusement…

« Mais je suis désolé, j’ai horreur qu’on me donne des ordres ! Alors… »

La réaction de Delilah ne fut pas de sauter au plafond lorsqu’il s’écarta d’elle. Au contraire, elle se sentit presque agressée par cette soudaine distance, et ses mains s’agrippèrent malgré elle aux pans de la veste qu’il lui avait laissée. Pourtant, si quelqu’un lui avait un jour annoncé qu’elle porterait avec délice la chemise de Warrens… elle lui aurait certainement ri au nez avant de réclamer son internement à Sainte-Mangouste!

« Enfouie ton nez là dedans, ça devrait suffire. »

Il pouvait dire ce qu’il voulait, elle n’en ferait rien. Et surtout pas devant lui! Toujours résolument muette, elle le regarda s’activer pour aérer les lieux, ouvrir en grand les volets puis se diriger vers la sortie avec un simple « J’reviens. »

Il disparut ensuite dans le couloir, et elle resta immobile un instant avant de se secouer. Son premier geste fut de s’accouder à la fenêtre. L’air de l’extérieur lui semblait particulièrement pur, comparé à celui confiné de la chambre, et elle prit le temps d’inspirer profondément à plusieurs reprises, comme pour se laver de l’infection qu’avait été pour elle le fait de pénétrer dans cet endroit. Elle n’aimait pas ce genre d’endroits. Propreté douteuse, inconfort, odeurs suspectes… c’était très loin de correspondre à son standing habituel, très loin de pouvoir la satisfaire. Sans doute n’aurait-elle d’ailleurs pas été capable de passer plus d’une minute ici s’il n’y avait pas eu… peu importait. Delilah ne voulait pas se mettre à nourrir une quelconque gratitude à l’égard de Nathanaël. Il l’avait dit, après tout : ses réactions étaient seulement dues au fait qu’il ne voulait pas l’avoir sur le dos après qu’elle ait fait un malaise.

Le vent froid qui pénétrait dans la petite chambre la fit frissonner, mais elle n’arriva pas à se résoudre à refermer. D’une certaine façon, elle espérait presque que la température un poil trop basse l’aide à garder ses esprits, à avoir des réactions à peu près normales et contrôlées lorsque le Serpentard reviendrait. Avec agacement, elle se demanda depuis combien de temps il était parti et ce qu’il pouvait bien être en train de faire. Sans doute cherchait-il une idiote à séduire pour la soirée – n’était-ce pas son passe-temps favori? Peut-être même trouverait-il le moyen de passer la nuit avec sa proie de cette fois. Elle aurait donc la paix… Étrangement, elle se sentit quelque peu morose à cette idée, et se dit avec un peu trop d’aigreur qu’il pouvait bien faire ce qu’il voulait. Disparaître aussi, pourquoi pas. Alors qu’elle reprenait peu à peu pied, elle sortit sa baguette de la poche de son uniforme et jeta quelques sortilèges pour faire disparaître la poussière et rendre l’espace un peu plus vivable à son goût. Il fallait avouer qu’elle n’excellait pas dans l’emploi de ce genre de sortilèges… habituellement, elle n’était pas celle à qui l’on demandait de se charger du ménage. Mais au moins les résultats n’étaient pas mauvais, même si elle ne se sentait toujours pas très à l’aise.

Ressentant enfin le contrecoup de la fatigue accumulée, la Gryffondor s’allongea sur le lit et finit par s’assoupir, le dos calé contre le mur.
____________________

« Le dîner de mademoiselle est servis. »

La voix lui parut lointaine, à des miles d’elles, mais quelque chose dans ce timbre familier la poussa à entrouvrir les yeux. La lumière de la chambre n’avait rien d’agressif; au contraire, elle était faiblarde, jaunâtre, distillée par des bougies déjà usagées, mais ensorcelées pour durer. Alors que Nathanaël refermait finalement la fenêtre et plaçait sur la table un plateau raisonnablement garni, Delilah se remémora les dernières heures et sentit littéralement découragée. Coincée à Pré-au-Lard, avec lui, sans savoir si quelqu’un se déciderait à revenir pour les ramener, si ce potentiel sauveur prendrait la peine de les chercher un tant soit peu. Avec de la nourriture moyenne. Elle referma les yeux pour ne pas sentir son cœur s’affoler à la vue de Warrens. Il était revenu. Alors qu’elle s’était résignée à penser qu’il avait probablement cherché ailleurs une meilleure compagnie que la sienne.

Avec un soupir dont elle ne sut déterminer la cause, Delilah replia encore un peu ses jambes en frissonnant – l’air s’était considérablement rafraichi, et la veste qu’elle avait sur les épaules… minutes. La veste qu’elle avait eue sur les épaules; car le vêtement était maintenant roulé en boule sous sa main gauche, contre son nez, placé de façon à ce qu’elle puisse le respirer tout soûl. Oh non! Pour le coup, elle se redressa brusquement, grimaça lorsque les odeurs de la chambre lui parvinrent de nouveau, et repoussa ce qui lui avait pratiquement servi de doudou après qu’elle se soit assoupie. Est-ce que Warrens avait remarqué? Elle espérait que non.

« L’odeur du repas devrait couvrir les autres non ? »

La jeune fille acquiesça vigoureusement, trop heureuse qu’il n’ait fait aucune remarque ennuyeuse, mais jeta malgré tout un regard vide au plat. Ça n’avait pas l’air formidable. Mais… elle coula un regard indécis en direction du jeune homme, revint sur le plat puis sur lui encore, et glissa plus près du bord du lit – ce qui n’était pas loin – pour récupérer des couverts. Il était allé chercher ça… pour elle? C’était… eh bien, ce n’était tout simplement pas lui. Pas son genre. Déjà, elle l’imaginait mal casquer pour les frais de quelqu’un d’autre que lui, les siens encore moins. Mais le fait qu’il soit allé de lui-même chercher quelque chose pour elle était encore plus étonnant. Elle restait suspicieuse quant au contenu du plat, mais le simple fait de s’en souvenir la poussa à plonger sa fourchette dans l’assiette. La bouchée était encore à mi-chemin de ses lèvres lorsque Warrens rajouta :

« Oh faite, j’ai mit ça sur ta note. Crois pas que j’ai payé ton repas non plus, j’ai déjà fait le service, c’est suffisant. »
« Ah. », répondit-elle simplement.

Sans rien rajouter de plus, elle fit l’effort d’enfourner la première fourchetée; une moue peu ravie se forma sans tarder sur ses traits, et elle reposa le couvert.

« Si tu me rendais mes paquets je ferais un bien meilleur repas. »

Non, elle n’avait pas oublié que la petite blague que lui avait servi Warrens un peu plus tôt l’avait dépouillée de ses sucreries! Elle n’en revenait d’ailleurs pas d’avoir réagi ainsi, au lieu de se douter tout de suite qu’il n’était pas sérieux. Mais elle comptait bien récupérer ses biens à un moment ou à un autre. Quelque part, le fait qu’il lui annonce d’un ton bourru qu’il n’avait pas payé le repas était rassurant. Le jour où on lui présenterait un Warrens si serviable, elle se demanderait si elle n’était pas tombée dans un univers parallèle! De toute façon, elle ne voulait pas lui être redevable.

Le silence s’étirait inconfortablement dans la chambre lorsque quelque chose attira l’attention de la jeune femme. Un son ténu qui semblait provenir d’en bas, assourdi par la porte et les murs relativement épais.

« Qu’est-ce que c’est? »

Délaissant sans grande difficulté son plat à peine entamé, elle se releva et appuya un moment son oreille contre la porte avant de se décider à l’ouvrir pour de bon. Aussitôt, les sons se firent plus précis, plus distincts, et lui parvinrent enfin clairement. Des bruits d’instruments entremêlés de voix, d’éclats de rire, et de chants dont la justesse douteuse provoquait un joyeux chahut. Delilah adressa un regard surpris à Nathanaël, les sourcils haussés, puis sortit de la pièce pour s’approcher de la rambarde. En bas, les tables avaient été collées aux murs pour libérer un espace servant visiblement pour les danses, et une femme se chargeait d’égayer l’atmosphère grâce à son répertoire interprété au piano. Elle chantait avec allégresse au départ, et la Gryffondor admira son talent – même si elle n’avait pas une voix extraordinaire. Elle-même n’avait jamais eu de don particulier pour la musique. C’étaient visiblement des chansons populaires, puisque les clients se plaisaient à reprendre avec elle les refrains et à ajouter parfois leurs grosses voix à deux ou trois phrases des couplets, entre deux gorgées de bièraubeurre. Le tout semblait à la fois rustique et chaleureux, étrangement attrayant bien que résolument différent des fêtes débauchées et outrageusement alcoolisées qu’organisaient les élèves à Poudlard; comme si les gens d’ici vivaient encore à une autre époque. Sans s’en rendre compte, Delilah avait entamé la descente des escaliers, et ce fut l’aubergiste qu’il l’accueillit, tout en servant des boissons à une table placée à deux pas d’elle. D'une voix suffisamment forte pour couvrir le brouhaha qui régnait et visiblement amusé, il lui lança :

« Dites donc! Ce s’raient pas la jolie grincheuse et son chevalier servant? »

Après quoi, il offrit à Nathanaël un large sourire édenté. Delilah se contenta de prendre l’air hautain – il l’avait traitée de grincheuse! – avant de couler un regard amusé en direction de Warrens. Lui, dans le rôle de compagnon fidèle et dévoué? Elle aimait assez l’idée de l’avoir à son service.

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Message par Invité Jeu 4 Nov - 20:59




Elle ne sembla pas surprise par le fait qu’il lui annonce ne pas avoir payé son repas et l’avoir mis la note à ses frais. De tout façon, elle devait s’en douter. Nate ne roulait pas sur l’or comme elle. Il n’était pas pauvre non plus, il ne fallait pas exagérer ! Il avait de l’argent de poche comme tout adolescent – bien que vingt ans ne fasse plus très adolescent – et devait faire avec pour le mois. C’était ainsi, ses parents avaient des emplois corrects et il ne manquait de rien en général. S’il avait besoin de quelque chose, vêtement, nouveau livre ou tout autre chose importante, ses parents mettaient la main au porte monnaie. Par contre s’il voulait une avance sur son argent de poche pour le dépenser à Pré-au-Lard en cochonnerie ou s’il voulait s’acheter le dernier balai qui faisait fureur alors que le sien fonctionnait très bien, il pouvait toujours attendre. Il était loin de la princesse Waldon qui pouvait disposer d’autant d’argent qu’elle le désirait et qui dépensait sans compter. Voilà pourquoi il savait qu’une simple note pour un repas ne ferait pas de grande différence pour elle, alors que pour lui… c’était la ruine jusqu’au prochain argent de poche délivré. En attendant, il avait fait une bonne action en allant lui chercher de quoi manger et même sans se prendre quelque chose pour lui en la faisant payer elle, tout ça sans qu’elle n’ait à le demander. Il avait été serviable avec elle, ce qui relevait du miracle ! Personne ne croirait une telle histoire si elle venait à être raconté.

Pourtant, malgré toute sa bonne volonté, il pouvait voir la Gryffondor faire la grimace face à son plat. Quoi ? Il avait l’air bon ce repas non ? et il avait passé un temps fou à choisir ce qu’il y aurait dans l’assiette pour être sûre que ça lui plaise ! Elle prit enfin une bouchée pour finalement reposer ses couverts et… se plaindre.

« Si tu me rendais mes paquets je ferais un bien meilleur repas. »
« Tu peux toujours rêver ! Tu me les as donné, tu ne les récupérera pas, et si je blaguais tout à l’heure, il n’empêche que si tu te goinfre de tout ça, tu aura vraiment de quoi te plaindre de tes kilos en trop. »

Non mais ! Il allait lui chercher à manger, passer à temps fou à essayer de lui faire plaisir, il lui avait laissé sa veste pour ne pas qu’elle suffoque dans cette chambre et avait même pris la peine d’ouvrir la fenêtre pour aérer alors qu’elle aurait très bien pu le faire toute seule ! et voilà les remerciements dont il avait le droit ? Pourriture de bourgeoise !

« Qu’est-ce que c’est ? »

La voix de Delilah la fit revenir au cas présent et cesser de pester en son fort intérieur sur cette petite peste et ses manières d’enfants gâtée.
Quoi ? Qui avait-il encore ? Elle se leva et alla appuyer son oreille contre la porte avant de l’ouvrir au bout d’un moment et de laisser entrer dans la pièce des sons d’instruments. Il n’y avait pas prêté tout de suite attention, il était habitué au bruit. Enfin disons plutôt que cela ne le dérangeait pas, quant à Mademoiselle… c’était à voir. Elle lui adressa d’ailleurs un regard surpris et Nate l’informa enfin de ce qu’il avait appris en allant chercher son repas – cela lui était sorti de la tête.

« Ah oui ! L’aubergiste m’a prévenu qu’ils faisaient une fête ce soir et donc qu’il y aurait du bruit. Je lui ai dit que c’était rien mais que toi t’allais sûrement gueuler vu que tu as des exigences de luxe et que… je parle tout seul. » Conclu-t-il en posant enfin un regard près de la porte d’où la Gryffondor avait disparu. Et maintenant, elle le plantait là ! Mais il allait l’étrangler celle-là ! Surtout qu’il l’imaginait déjà en bas en train de hurler sur l’aubergiste et sur ses clients avec ses airs de riches. Il avait bien vu ses sourcils froncés, elle allait faire une scène à n’en pas douter !

Il se lança à sa suite et pu constater qu’aucun dégât n’avait encore été fait. Delilah se contentait de descendre d’un pas lent les escaliers tout en regardant la scène se jouant sous ses yeux. Nate était sous ses garde, prêt à bondir et a bâillonner la Gryffondor de ses mains s’il fallait, si elle se mettait à péter un câble subitement, mais rien ne se produisit. A la plus grande surprise du Serpentard Waldon se contenta de regarder la salle, les gens danser, bouger, boire à outrance et festoyer sans laisser paraître le moindre jugement même sur ses traits – un miracle ? -

« Dites donc! Ce s’raient pas la jolie grincheuse et son chevalier servant ? »

Nate lui fit un signe de la main avec un sourire amusé sur le visage tandis que la grincheuse nommée, faisait justement sa grincheuse avec son air hautain. Le Serpentard lui donna un petit coup de coude et lui lança,

« Allez Waldon, décoince toi un peu. On dirait que t’as un balai là où j’pense. »

Nathanaël prit place à la table près d’eux et bu une gorgée de whisky pur feu avant de se laisser totalement entraîné par le rythme de la musique. Il se leva sans un regard pour sa camarade et alla rejoindre les danseurs, s’accrochant aussitôt à une charmante femme avec laquelle il ne priva pas d’étaler ses talents de danseurs dans ce genre de soirée. A la fin de la chanson, alors qu’une autre commençait, il retourna à la table et prit cette fois une longue gorgée avant de poser son verre avec plus de brutalité qu’il ne l’avait voulu. Il tendit ensuite la main à Delilah.

« Allez viens t’éclater un peu. J’sais bien que ça n’a rien à voir avec tes danses de bourgeoises où l’improvisation n’a pas sa place mais tu t’en fous ! Personne ne te connaît ici ! T’as pas besoin de faire genre et de devoir faire bonne impression. Tu les reverra sans doute jamais en plus, et si c’est le cas, ils se souviendront de toi comme d’une fille fraîche et pleine de vie et pas d’une grincheuse coincée qui se croit trop bien pour se mêler à eux. »

Il ne chercha pas plus loin avant d’attraper sa main et de la traîner derrière lui, là où tous se regroupaient pour danser. Nate fit tourner sa camarade sur elle-même et la rapprocha de lui tout en lui demandant,

« Sérieusement, depuis quand tu t’es pas éclatée Waldon ? J’veux dire vraiment. »



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Message par Invité Lun 15 Nov - 1:21

« Ah oui ! L’aubergiste m’a prévenu qu’ils faisaient une fête ce soir et donc qu’il y aurait du bruit. Je lui ai dit que c’était rien mais que toi t’allais sûrement... »

Tandis que Nathanaël s'efforçait de l'éclairer, Delilah se contenta de lui lancer un bref coup d'oeil ennuyé avant de quitter la pièce pour voir d'elle-même ce qui se passait à l'étage en dessous. Elle se doutait déjà que s'il avait dû parler d'elle à quelqu'un ses commentaires avaient dû être peu élogieux, et l'entendre le raconter ne la tentait pas plus que ça. Pas que cette idée la blesse plus que de mesure : à quoi pouvait-elle s'attendre de la part de ce rustaud incapable de la comprendre? Il lui avait toujours semblé qu'un gouffre la séparait du mode de pensée de Warrens, lui qui se contentait d'un rien et ne plaçait pas bien haut ses exigences, et elle le méprisait en partie pour cela. Si les situations avaient été inversée et qu'elle avait dû parler de lui, sans doute n'aurait-elle pas mâché ses mots et critiques à l'égard de celui en qui elle ne voyait définitivement qu'un crétin fini.

Il s'empressa pourtant de la poursuivre, geste auquel elle ne répondit que par un coup d'oeil appuyé marquant clairement son agacement : elle savait se tenir en société, quand même! Même si les gens qui l'entouraient ne méritaient pas forcément tant d'égard. Mais pour quoi Warrens la prenait-il? Un chien agressif qu'il fallait tenir en laisse pour éviter que les choses ne dégénèrent en deux secondes à peine? Plutôt que de lui donner raison en lui faisant une scène, elle préféra se reconcentrer sur ce qui avait si bien su attiser sa curiosité et s'efforça même de réagir à peine au commentaire de l'aubergiste. Nathanaël, lui, répondit au vieil homme d'un geste amical – qui se ressemble s'assemble – avant de lui enfoncer peu élégamment son coude dans les côtes.

« Allez Waldon, décoince toi un peu. On dirait que t’as un balai là où j’pense. »
« Y'a pas à dire, tu sais t'y prendre avec les femmes. Je comprends mieux pourquoi elles te tombent toutes dans les bras. »

C'était purement ironique, évidemment; mais il ne prit même pas la peine de lui répondre et la planta seule face à la table à laquelle il venait de se servir. Et cette note-là, elle serait pour monsieur « J'ai pas un rond mais je m'offre le luxe d'une boisson »? Bon, elle était de mauvaise foi : ce truc ne coûterait pas plus de quelques pièces, et rien ne disait que Warrens n'avait pas de quoi se le payer lui-même. Mais elle se sentait soudain particulièrement agacée, à devoir se contenter de regarder la gourde qui se vautrait dans les bras de son compagnon de fortune. Pauvre fille, elle ne devait vraiment pas avoir idée du cas auquel elle acceptait de se frotter – dans tous les sens du terme! Delilah se mordit la lèvre inférieure sans s'en rendre compte, fusillant du regard le couple qui évoluait fluidement sur la piste aménagée pour l'occasion. Pouvait-elle les interrompre en prétextant un état, ou quelque chose du genre? Non, Warrens se rendrait bien compte qu'elle simulait. Et il serait bien capable de voir là-dessous quelque chose de complètement loufoque et déplacé, comme de la jalousie. Mais, elle, jalouse de le voir lui préférer la compagnie d'une autre? Ça c'était quelque chose qui n'arriverait jamais. Et le fait que l'idée lui ait traversé l'esprit à deux reprises en une seule malheureuse soirée, la mettant de mauvaise humeur à chaque fois, ne voulait absolument rien dire.

Pour le coup, elle s'efforça de détourner le regard et regarda autour d'elle d'un air ennuyé, trouvant désormais beaucoup de chose à redire concernant cette sauterie inattendue. La musique était-elle forcée d'être si forte? Et si elle, elle préférait se réfugier dans sa chambre puante pour ne pas subir la compagnie de ces gens? Vraiment, la notion de confort de l'endroit était à définitivement à revoir! À l'instant même où elle se faisait cette remarque, Warrens apparut devant elle et s'empara de sa chope pour en boire une longue rasade. Elle eut beau souhaiter qu'il s'étouffe, il n'en fit rien. À la place, il reposa un peu brutalement son verre, comme un véritable soulard, et Delilah le détesta de sembler si... si radieux? Si sûr de lui? Si... charismatique? Non, un tel mot ne devait même pas faire partie de son vocabulaire d'attardé.

Elle inspira profondément pour calmer la colère sourde qui grondait en elle sans raison apparente, et détourna les yeux pour ne plus regarder l'objet de ses tourments. N'avait-il pas une autre donzelle à charmer et à traîner derrière lui pour une nouvelle danse? Oh, visiblement son choix s'était arrêté sur elle, cette fois.

« Allez viens t’éclater un peu. J’sais bien que ça n’a rien à voir avec tes danses de bourgeoises où l’improvisation n’a pas sa place mais tu t’en fous ! Personne ne te connaît ici ! T’as pas besoin de faire genre et de devoir faire bonne impression. Tu les reverra sans doute jamais en plus, et si c’est le cas, ils se souviendront de toi comme d’une fille fraîche et pleine de vie et pas d’une grincheuse coincée qui se croit trop bien pour se mêler à eux. »

Qu'est-ce qu'il lui chantait, celui-là? Elle se moquait bien de ce que cette bande de paysans de bas étage pouvait bien penser d'elle! Et puis, il l'avait déjà vue participer sans inhibition aucune à des soirées bien plus entraînantes que celle-ci; d'où prenait-il qu'elle ne savait pas s'amuser? Elle s'apprêtait à répliquer fraîchement qu'il pouvait bien aller se chercher une cavalière ailleurs, mais il anticipa sa réaction et s'empressa de l'attraper par la main pour la forcer à se lever. En moins de temps qu'il ne lui en aurait fallu pour le dire, Delilah se retrouva en plein coeur des autres danseurs; il la fit tourner sur elle-même avant de l'attirer contre lui et, comme précédemment, elle mena une véritable lutte intérieure pour s'empêcher de profiter de cette odeur si tentante qu'il avait le mauvais goût de lui mettre sous le nez. Vraiment, quel bourreau que ce type!

« Sérieusement, depuis quand tu t’es pas éclatée Waldon ? J’veux dire vraiment. »

Qu'aurait-elle pu répondre à ça? Soudain grave, Delilah avait perdu d'un coup toute trace d'animosité ou d'agacement et se contenta de s'accorder aux gestes de son cavalier sans daigner lui répondre. Depuis quand? Elle ne lui dirait certainement pas. Il serait trop content d'apprendre que cela remontait un peu trop loin; le concernait d'un peu trop près. Sous ses airs de princesse, Del' s'était longtemps plu à profiter sans vergogne des fêtes organisées au château, de l'alcool de qualité douteuse, de la fumée des cylindre en papier qui passaient de mains en mains, petite mort en bâton avec laquelle chacun jouait par seul désir de franchir les interdits. Mais un matin, elle s'était retrouvée dans ses bras, l'esprit plein de souvenirs le concernant, et elle s'était tant maudite de sa faiblesse qu'elle s'était privée de nombreuses choses depuis cette fameuse fois. Leur première fois. Ses mains se resserrèrent autour la nuque de Warrens, caressante sans forcément l'avoir prémédité, mais elle ne se permit pas de se laisser submerger par les flash qui lui revenaient de cette nuit.
Depuis cette fatale erreur, elle s'était interdit d'ingurgiter la moindre goûte d'alcool à ces genres d'instant. La danse, les gens, la multitude de senteurs lui faisaient déjà tourner la tête – inutile d'en rajouter en enchaînant les verres. Pour son malheur, il n'y avait toutefois pas eu un seul événement pour égaler l'intensité de leurs étreintes, et cette seule idée suffisait à la rendre malade.

Seulement... il l'avait dit lui-même, et elle s'était déjà fait cette réflexion un peu plus tôt : que craignait-elle? La situation dans laquelle ils se trouvaient était particulière; elle pouvait bien se permettre de ne pas être elle-même, ne serait-ce que pour cette fois. Il n'y avait qu'une seule question qui l'empêchait d'envisager réellement cette possibilité... serait-elle capable de reprendre tranquillement le cours de sa vie, après tout ça? Si elle prenait sur elle pour faire taire ses préjugés, cette décision la suivrait toujours, et les réminiscences avec. Mais il y avait cette idiote, plantée à quelques pas d'eux seulement, qui semblait n'attendre qu'un occasion de lui ravir les bras de... non : l'odeur, la délicieuse odeur de Nathanaël, puisque c'était bien évidemment la seule et unique chose que Delilah appréciât chez lui. Cette idiote, donc, et sa sublime cascade de cheveux roux, le bleu trop vif de ses yeux, sa maudite taille de guête : un vrai cliché! Bien décidée à la faire disparaître de sa vue, Del' lui lança un regard clairement défiant afin de capter son attention. Après quoi, elle détourna le regard pour fixer Nate – ou plutôt, ses lèvres, sur lesquelles elle fondit avec délice, exerçant une légère pression sur sa nuque pour le rapprocher d'elle. Elle préféra faire taire l'alarme qui s'anima brusquement en elle, faire taire toute conscience du danger que représentait celui qu'elle serrait passionnément contre elle : son attention revenait entièrement à la jolie rousse et, alors qu'elle se détachait lentement de Warrens, un faux air ravi plaqué sur le visage, elle jubila presque en se rendant compte que l'autre avait fini par déserter les lieux. Soit, cela lui ferait une inutile de moins à supporter.

Mais alors qu'elle se réjouissait d'avoir obtenu le résultat qu'elle escomptait, elle finit par se rendre compte de son geste. De ses implications. Delilah déglutit difficilement et cessa de danser, alarmée.

« Je... – mais elle ne trouvait aucune explication rationnelle à fournir. J'ai détesté qu'elle te regarde avec tant d'insistance, alors je me suis débrouillée pour lui montrer que tu n'étais pas libre? Merlin non, c'était tout simplement grotesque, et... J'ai besoin d'air. »

Elle se défit sans attendre de ses bras qui l'enlaçaient encore et se faufila maladroitement entre les danseurs, bien décidée à mettre autant de distance que possible entre elle et lui. Le porte claqua derrière elle, étouffant une bonne fois le désordre qui régnait à l'intérieur. Le silence profond qui régnait hors des murs de la bâtisse lui semblèrent presque agressif : n'avoir rien d'autre pour lui accaparer l'esprit lui renvoyait en pleine face son geste de tout à l'heure, et elle étouffa un gémissement en plongeant son visage dans ses paumes.

Elle était... perdue. Jusqu'à maintenant, les évènements s'étaient déroulés de telle façon qu'elle avait toujours été capable de trouver des excuses plus ou moins valables pour les réactions déconcertantes en la présence de Warrens. Elle avait toujours été capable de nier la moindre implication, rejetant la faute sur lui la plupart du temps. Mais là... Cette soirée tout entière dérogeait à toutes les règles qu'elle avait toujours eu le désir de suivre. Depuis quand en était-elle réduite à vouloir faire fuir les prétendantes de celui qu'elle était sensée voir comme un ennemi? C'était... c'était pathétique. Incroyable. Ce devait forcément être une sorte de... de cauchemar particulièrement infect.

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Message par Invité Jeu 18 Nov - 18:17




Sa question semblait avoir fait mouche ! Delilah sembla se plonger dans ses pensées les plus profondes. Il pouvait le voir parfaitement. Même si elle se laissait guidait par ses pas, qu’elle dansait avec lui, comme si de rien n’était, elle était absente, il pouvait le sentir. Pourtant il ne fit aucune réaction à ce sujet à la jeune fille. Une pique aurait pourtant été facile à placé, mais il sentait que ce n’était pas le moment. Et oui, aussi lourd qu’il pouvait l’être, Nate savait parfois lorsqu’il était préférable de se taire, et là, c’était l’un des rares moments où il se le devait. D’autant plus qu’il n’au pas à cœur à la ramener dans leur monde bien réel et préféra la laisser dans celui de ses réminiscences en sentant ses bras serrer un peu plus son cou et ses doigts devenir caressants. Voilà qui était… étonnant ! Delilah qui faisait preuve de tendresse d’elle-même et envers lui. Non, ce n’était pas étonnant, ça relevait plutôt du fantasme ! Pourtant, le Serpentard n’était pas au bout de ses surprises. Ayant fermés les yeux un court instant – et instinctivement – afin de savourer la douce caresse – qu’il savait qui ne serait probablement pas prête de se reproduire – il ne vit pas la Gryffondor s’avancer ver lui pour capturer ses lèvres, il ne pu que le sentir, et Merlin, quelle sensation ! Dans leur petit arrangement, elle lui faisait toujours ressentir son mécontentement, sa mauvaise grâce à se coller à lui ou même à l’embrasser, il était d’ailleurs toujours celui qui l’embrassait et non l’inverse. Alors là, la sentir se serrer contre lui avec passion et l’embrasser de cette sublime façon… il ne su quoi ressentir, ou plutôt quels mots mettre sur ce qu’il ressentait.

Dire qu’il en profita aurait été un euphémisme. Il se délecta de ce contact aussi inattendu que magnifique, et lorsqu’elle se détacha de lui, il s’était attendu à voir le trouble chez elle, mais ce fut un air ravi qui était peint sur ses traits. C’était de plus en plus étrange… ou bien était-ce sa façon à elle de ‘s’éclater’ comme il lui avait suggérer ? Laisser toutes ses barrières et ses préjugés aux vestiaires pour profiter pleinement de sa compagnie à lui ? Cela voulait dire qu’il ne la laissait pas réellement indifférente ! Il le savait ! Mais alors qu’il savourait son triomphe en silence avant d’attaquer à haute voix, il vit le visage de la jeune fille décomposer. Un sourcil interrogateur fut sa seule réaction face à celle de la Gryffondor

« Je... Oui ? Non ? Elle semblait perturbée et cette fois Nathanaël fronça les sourcils. J'ai besoin d'air. »

Sans qu’il n’ait le temps de réagir, elle se faufila telle une anguille entre ses bras et disparue dans la foule qui remplissait l’auberge. De loin, il fit la porte s’ouvrir et se refermer d’un coup sec, il ne lui fut donc pas difficile de conclure où était partie se réfugier la Gryffondor. Amis que se passait-il à la fin ? Il savait que les filles étaient du genre ‘difficiles à cerner’ mais elle, elle battait tous les records ! Bien décidé à avoir les réponses à ses questions, Nathanaël ne tarda pas à suivre le même chemin que la jeune fille.

En passant la porte de l’établissement, il put constater que Delilah n’avait pas été bien loin, mais aussi la détresse qui semblait être la sienne. Elle avait les mains sur son visage, comme si elle cherchait à se cacher de honte, alors qu’il n’y avait personne pour la dévisager à cette heure dans les rues. Nate se rapprocha prudemment d’elle et passa ses bras autour de ses épaules doucement, non pas pour le plaisir de l’avoir contre lui mais…

« Te fais pas trop d’idée. C’est juste que t’as rien sur le dos quasiment et qu’il fait froid. Si tu choppe la crève, tu serai capable de dire que c’est de ma faute. »

Il lui servit un de ses sourires qu’elle détestait sûrement par-dessus le marché afin de la rendre un peu plus réactive et occuper son esprit à autre chose qu’à ce qui la tourmentait. Qui a dit qu’il n’était pas un brave type ?
« Alors qu’est-ce qui s’est passé Waldon ? C’est la foule et leurs odeurs qui t’ont fait tourner la tête ou bien tu as enfin cessé de lutter contre mon charme irrésistible qui t’attire tant ? »

Il s’attendait à se faire insulter de tous les noms peu sympathiques qu’elle connaissait mais avant qu’elle ne s’en prenne à lui, il reprit tout en la serrant un peu plus fort contre lui pour être sûr de la réchauffer.

« Tu sais, j’me doute que ça pas être évident tous les jours. Avec tes parents qui t’ont bourrés le crâne avec toutes leurs conneries et ton… secret que tu dois impérativement cacher pour pas être moins bien considérée – quoi que tu saurai au moins qui sont tes vrais amis. Je sais que tu te comporte comme une princesse insupportable en partie à cause de ça et pour cacher aux autres ta ‘différence’ mais avec moi t’es pas obligée d’être comme ça tu sais. Je sais tout et j’peux t’aider alors… »



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Message par Invité Jeu 2 Déc - 19:43

Se mettre dans un tel état pour lui… c’était d’un ridicule! Mais pour l’heure, ce n’était pas ce sur quoi s’attardait Delilah. À vrai dire, elle n’avait de cesse de se torturer à chercher ce qui avait bien pu changer sa perception de Nathanaël. Elle ne fut pas particulièrement surprise d’entendre la porte claquer peu après qu’elle l’eut refermée derrière elle – il venait sans doute la rabaisser un peu plus, s’assurer qu’elle se sente plus bas que terre et profiter de…

« Te fais pas trop d’idée. C’est juste que t’as rien sur le dos quasiment et qu’il fait froid. Si tu choppe la crève, tu serai capable de dire que c’est de ma faute. »

Elle s’était attendue à tout – sauf à une telle réaction. Loin d’agir comme elle l’avait redouté, il s’était contenté de la prendre dans ses bras, une excuse bidon sur le bout de la langue, sans une remarque à propos de sa déplorable attitude à son encontre, et cela l’émut plus qu’elle ne l’aurait voulu. Force était de reconnaître que ce n’était pas la première fois. Malgré toute la mauvaise foi dont elle savait faire montre quand il était concerné, elle ne pouvait nier qu’il était le seul à faire l’effort de calmer le jeu entre eux lorsque la situation le nécessitait, le seul à faire l’effort d’essayer de la mettre à l’aise. Son rôle à elle se bornait aux insultes, au mépris, aux critiques, et à sa plus grande honte, s’en rendre compte n’endigua en rien le flot de larmes qui menaçait de lui alourdir les paupières : bien au contraire. Elle ne se tourna pas vers lui, incapable de se résoudre à lui faire face dans cet état, mais sentit un sourire dans sa voix.

« Alors qu’est-ce qui s’est passé Waldon ? C’est la foule et leurs odeurs qui t’ont fait tourner la tête ou bien tu as enfin cessé de lutter contre mon charme irrésistible qui t’attire tant ? »

Elle ne put s’empêcher de réagir à sa tentative d’humour, mais son timide éclat de rire raisonna de sanglots étouffés qui la poussèrent à se murer presque immédiatement dans le silence. Au moins, il avait le don de parvenir à dédramatiser les « problèmes »; elle pouvait au moins lui reconnaitre ça. Lui, ne fit que resserrer son étreinte.

« Tu sais, j’me doute que ça doit pas être évident tous les jours. Avec tes parents qui t’ont bourrés le crâne avec toutes leurs conneries et ton… secret que tu dois impérativement cacher pour pas être moins bien considérée – quoi que tu saurai au moins qui sont tes vrais amis. Je sais que tu te comporte comme une princesse insupportable en partie à cause de ça et pour cacher aux autres ta ‘différence’ mais avec moi t’es pas obligée d’être comme ça tu sais. Je sais tout et j’peux t’aider alors… »

Elle resta muette un instant, parfaitement immobile, puis le repoussa doucement pour se libérer de ses bras.

« Si tu ne veux pas que je me fasse d’idées, ne fais pas semblant de te préoccuper de mes besoins. »

Faible tentative de tout nier. Mais au point où elle en était, qu’est-ce qui l’empêchait de saisir la main qu’il lui tendait? Avec hésitation, elle finit par lever les yeux dans sa direction et le détailla un instant, la mine défaite, sans savoir quelle décision prendre. La distance qu’elle lui avait imposée la laissait nue, isolée, et elle resserra ses mains sur ses bras pour retrouver une once de la chaleur qu’il avait su lui offrir.

« Si… si seulement tu avais pu t’en tenir à ce que je voyais en toi sans inclure à ton attitude tous ces petits gestes qui me donnent l’impression que… que je vaux quelque chose, même pour toi. Pourquoi fais-tu toujours le contraire de ce que j’attends de toi? Pourquoi me confrontes-tu toujours à ce que je ne veux pas voir? »

Son regard se perdit dans le vague, tandis qu’elle se faisait intérieurement une réflexion quelque peu dérangeante : quelle tendance au mélodrame! Il ne comprendrait certainement pas qu’elle s’inquiète pour si peu de choses; à ses yeux, ses problèmes de fille de riche devaient paraître bien peu de choses. Et pourtant… pourtant il quittait l’ambiance agréable d’une pièce chauffée et animée par des rires, et il prenait la peine d’essayer de contempler les choses de son point de vue à elle pour la… réconforter?

« Tu ne devais pas être compréhensif et attentionné, ça ne colle pas à ton image! Tu aurais dû… »

Toujours cette manie de coller des étiquettes à chacun et de s’attendre à ce qu’ils s’y conforment à la lettre. Mais comme à chaque fois, il venait bousculer ses préjugés et lui montrer à quel point elle pouvait être dans l’erreur.

« Est-ce que j’ai eu tort? Je t’ai détesté au premier coup d’œil, je me suis bornée à te rabaisser à chaque parole échangée, et toi tu t’appliques à me montrer que tu peux être quelqu’un de bien, que j’aurais dû… prendre le temps d’apprendre à te connaître, alors même que j’étais persuadée que tu n’en valais pas la peine. »

Comment lui faire comprendre de façon aussi peu grotesque que possible où elle voulait en venir exactement?

« Est-ce que tu te souviens des ‘prédictions’ qui nous concernaient tous les deux? Partager avec toi une vraie relation, même des années plus tard; rechercher constamment ta présence – je commence à croire que ce ne serait pas si… improbable, de mon côté du moins. Que ça pourrait bien ressembler à quelque chose que j’envisagerais concernant mon futur. »

Elle l’avait dit comme un aveu, à mi-voix, s’adressant à lui en espérant à moitié qu’il ne l’entendrait pas. Le nez résolument baissé vers le sol, elle était à peu près certaine de rougir affreusement à cet instant précis et croisait les doigts pour qu’il regarde ailleurs. Ses mains se tordaient l’une contre l’autre, témoins de son hésitation, et il lui fallut inspirer profondément avant lui faire résolument face.

« Aide-moi, s’il te plait. Tu l’as dit : tu es le seul à tout savoir de moi, et tu sais à quel point tout ça peut me ronger, alors… aide-moi à cesser de me ‘faire des idées’; de me faire du mal. J’ai besoin que tu me laisses reprendre ma vie en main. Sans toi. J’ai besoin que tu me laisses le temps de… de t’oublier. Ou de passer par-dessus ça. Je te le demande comme un service, Warrens… Nathanaël. Je serai incapable de supporter que les choses restent telles qu’elles le sont actuellement entre nous. »

Elle posa délicatement une main sur sa joue, ébauchant un demi-sourire amusé alors qu’elle n’avait pas réellement le cœur à plaisanter.

« Je ne te demande pas grand-chose, seulement de me laisser prendre mes distances le temps que l’effet de ton ‘charme irrésistible’ s’atténue. »

C’était la seule possibilité envisageable à ses yeux, et elle espérait qu’il s’y conformerait. Certes, il lui avait déjà dit à quel point l’agacer pouvait lui plaire, mais ses sentiments prenaient une ampleur qui changeait la donne, et elle n’était pas certaine d’être prête à assumer cette possibilité.

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Message par Invité Mer 8 Déc - 22:01




Il tenait à la couvrir de ses bras pour la protéger du froid alors qu’elle n’avait quasiment rien sur le dos. Pourtant, elle se détacha de lui après un moment de silence, peut-être de réflexion, et le repoussa doucement, se libérant de sa faible emprise.

« Si tu ne veux pas que je me fasse d’idées, ne fais pas semblant de te préoccuper de mes besoins. »

Mais il ne faisait pas semblant de se préoccuper d’elle, là était le problème ! Sauf qu’il ne l’avouerait jamais explicitement. Il lui avait fait part de sa capacité à la comprendre, de celle de l’écouter et de voir en elle autre chose qu’une gamine pourrie gâtée qu’on avait envie de gifler pour lui faire ravaler son air supérieur et hautain. Lui, plus que personne d’autre, alors qu’elle lui avait en avait fait voir de toutes les couleurs à cause de son sang, il était prêt à lui tendre la main, mais elle ne semblait pas le comprendre – ou bien ne le voulait-elle pas. Elle leva les yeux dans sa direction et il put y lire une détresse qu’il ne connaissait pas, et lorsqu’elle resserra ses propres bras autour d’elle pour se procurer elle-même un peu de chaleur, il eu envie de s’occuper d’elle, mais le fait qu’elle l’ait repoussé – même gentiment – quelques instants auparavant l’en dissuada.

« Si… si seulement tu avais pu t’en tenir à ce que je voyais en toi sans inclure à ton attitude tous ces petits gestes qui me donnent l’impression que… que je vaux quelque chose, même pour toi. Pourquoi fais-tu toujours le contraire de ce que j’attends de toi ? Pourquoi me confrontes-tu toujours à ce que je ne veux pas voir ? »
« Peut-être que c’est toi qui a un jugement faussé sur moi et qui pense me connaître alors que c’est faux. Ca expliquerait pourquoi tu es tant surpris par mes gestes et réactions. »

Son regard se perdit dans le vague tandis que Nate se faisait la réflexion qu’il n’avait jamais été aussi proche de la vérité. Il pensait même que Delilah était en train de réfléchir à ses paroles et se remettait même en cause.

« Tu ne devais pas être compréhensif et attentionné, ça ne colle pas à ton image! Tu aurais dû… »
« Parce que tu trouve que ton image reflète ce que tu es vraiment ? »

Bien entendu il parlait de ses gènes lycanthropes mais surtout, du fait qu’elle n’était pas si insupportable et hautaine qu’elle le laissait penser aux autres. Il y avait une autre Delilah, plus fragile, plus douce et bien moins sûre d’elle, mais celle-ci était bien cachée par l’image qu’elle prenait soin d’afficher à longueur de temps.

« Est-ce que j’ai eu tort ? Je t’ai détesté au premier coup d’œil, je me suis bornée à te rabaisser à chaque parole échangée, et toi tu t’appliques à me montrer que tu peux être quelqu’un de bien, que j’aurais dû… prendre le temps d’apprendre à te connaître, alors même que j’étais persuadée que tu n’en valais pas la peine. »
« C’est toi ou tes préjugés qui en était persuadé ? »
« Est-ce que tu te souviens des ‘prédictions’ qui nous concernaient tous les deux ? Partager avec toi une vraie relation, même des années plus tard, rechercher constamment ta présence – je commence à croire que ce ne serait pas si… improbable, de mon côté du moins. Que ça pourrait bien ressembler à quelque chose que j’envisagerais concernant mon futur. »

Celle-là, il ne l’avait pas vu venir ! Delilah Waldon lui avouée pouvoir envisager un avenir amoureux avec lui ? Le né de moldu ? Celui faisant parti de ceux que ses géniteurs lui avaient pourtant appris avec application à détester ? c’était une bombe qu’elle lui lâchait là et la voir la tête baissée et les joues rougissantes tout en se tortillant les doigts, ne la rendait que plus adorable à ses yeux. On aura tout vu ! Warrens qui trouvait touchante et adorable Waldon. Personne n’y croirait, même si la scène se passait sous leurs yeux.

« Aide-moi, s’il te plait. Tu l’as dit : tu es le seul à tout savoir de moi, et tu sais à quel point tout ça peut me ronger, alors… aide-moi à cesser de me ‘faire des idées’; de me faire du mal. J’ai besoin que tu me laisses reprendre ma vie en main. Sans toi. J’ai besoin que tu me laisses le temps de… de t’oublier. Ou de passer par-dessus ça. Je te le demande comme un service, Warrens… Nathanaël. Je serai incapable de supporter que les choses restent telles qu’elles le sont actuellement entre nous. »

Il fut déstabilisé par son flot de paroles et d’autant plus sur sa main sur sa joue. Elle voulait… qu’il lui fiche la paix ? Bien entendu elle lui avait déjà demandé ce genre de chose dans des phrases du genre : « Dégages de ma vue Warrens », « Vas mourir. », « Quand je te vois j’ai envie de vomir, alors épargne moi ça par pitié » et autres sympathies dans ces goûts là, mais là c’était différent, tellement différent qu’il savait que ce qui lui avait comprimé la poitrine était dû à un sentiment qu’il n’aurait pas voulu éprouvé, par pour elle.

« Je ne te demande pas grand-chose, seulement de me laisser prendre mes distances le temps que l’effet de ton ‘charme irrésistible’ s’atténue. »

Il tenta de ne pas trop prendre le temps de la réflexion et posa ses mains derrière sa tête dans une attitude qui se voulait détachée – alors que c’était loin d’être le cas – et il répondit.

« Je savais que mon charme ferait des ravages et encore plus sur une fille comme toi. Bien entendu, je comprends que ne puisse pas supporter tant de sentiments si forts alors que tu es censée être la reine des glaces. Je te laisserai tranquille le temps que tu t’en remette, mais seulement le temps que tu t’en remette. Ajouta-t-il en se penchant vers elle pour s’en rapprocher et lui sussurrer au plus près : N’oublie pas que j’ai du dossier sur toi Waldon et du lourd. Alors quand l’envie de jouer de nouveau avec toi me prendra, tu n’auras pas vraiment ton mot à dire. Non en faite, tu n’auras rien du tout à dire, juste à t’exécuter. »

Il sauvait les apparences et surtout se préservait de cette manière. Nate n’était pas de ceux qui souffrait à cause de ses sentiments et ne voulait pas en faire parti.
Il attrapa la main de la Gryffondor et la traîna derrière lui pour la ramener au chaud à l’intérieur.

« Il est tard, on ferait mieux d’aller dormir. Et je te préviens, je ne dormirais pas par terre ! Tu devra partager le lit avec moi que ça te plaise ou non. J’vais pas me péter le dos pour rien alors que le lit est assez grand pour deux. En plus tu pourras toujours profiter de mon odeur, je sais que tu la préfère à celle de la chambre et t’inquiète pas j’te toucherai pas et demain on oubliera tout et on passera sous scellée cette soirée. Si on nous questionne on dira que ça a été la pire nuit de notre vie, coincé l’un avec l’autre, on aura pas besoin d’en dire plus, personne nous connaissant osera nous questionner ou même douter de nos paroles. Ils savent à quel point c’est pas la joie entre nous. C’est si on leur disait qu’on a passé une agréable soirée tous les deux qu’ils nous poseraient des questions à n’en plus finir. »

Il eu un léger rire en imaginant la tête qu’auraient pu faire leurs amis si jamais ils leur avaient dit une chose pareilles. Nul doute que jamais ils ne les auraient cru, penchant plus pour la plaisanterie ! Et encore, Delilah et Nate s’alliant pour faire une blague ou tout autre chose relevait presque du surnaturel pour eux.

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Message par Invité Mar 11 Jan - 17:26

Quels étaient les sages qui affirmaient que parler permettait de se libérer d'un poids? À l'heure actuelle, Delilah n'était pas certaine de pouvoir dire s'ils avaient raison ou tort. Elle venait seulement d'ouvrir les yeux sur des sentiments qu'elle s'était cachés à elle-même jusqu'à présent, et aurait nettement préféré que cette « découverte » se fasse sans témoin extérieur. Mais le principal concerné était là, juste en face d'elle, et elle n'avait pas d'autre choix que de composer avec sa présence. Une fois encore, elle se sentit coupable. Si leurs situations avaient été échangées, elle n'aurait certainement pas manqué l'occasion de lui compliquer la tâche et de retourner ses aveux – des aveux de cette envergure! – contre lui, et ce même si elle avait été capable de le comprendre. Lui, se contentait de faciliter les choses pour elle en prenant tout ça avec désinvolture; elle hésitait encore entre trouver son détachement rassurant ou tout bonnement blessant.

« Je savais que mon charme ferait des ravages et encore plus sur une fille comme toi. Bien entendu, je comprends que ne puisse pas supporter tant de sentiments si forts alors que tu es censée être la reine des glaces. Je te laisserai tranquille le temps que tu t’en remette, mais seulement le temps que tu t’en remette. Elle ne songea pas à l'interrompre – en fait, il ne tarda pas à reprendre la parole : N’oublie pas que j’ai du dossier sur toi Waldon et du lourd. Alors quand l’envie de jouer de nouveau avec toi me prendra, tu n’auras pas vraiment ton mot à dire. Non en faite, tu n’auras rien du tout à dire, juste à t’exécuter. »

Elle hocha lentement la tête, en un geste incertain qui ne faisait qu'exprimer ses sentiments actuels : elle ne savait absolument pas comment réagir. Au moins ça avait le don d'être clair : si elle était capable d'envisager quoi que ce soit avec lui, ce n'était en aucun cas réciproque. Il venait ni plus ni moins de la rembarrer gentiment en lui expliquant que leur relation ne dépasserait pas le stade de « jeu » de son point de vue, alors... eh bien, elle n'avait plus qu'à faire avec.

« Je suppose que je vais devoir m'en contenter. », répondit-elle sans laisser transparaitre d'expression, faisant allusion au fait qu'elle ne serait pas complètement débarrassée de lui.

Une façon comme une autre de ne pas montrer sa... – déception? – de façon excessive. Peut-être. Le fait était qu'à l'heure actuelle, Delilah avait seulement envie qu'il tourne le dos et lui accorde un moment pour digérer ce qui venait de se passer. Elle se sentait comme anesthésiée par le froid, l'ambiance étrange qui régnait entre eux deux à cet instant précis, mais elle savait déjà qu'après une nuit de sommeil... elle peinerait à digérer cette histoire. Elle s'imaginait déjà en proie aux remords et ne voulait pas songer à l'ampleur de la honte qu'elle ressentirait en se remémorant cette soirée. Et s'il parlait? S'il confiait à quelqu'un ce qu'elle lui avait difficilement avoué? Ce serait difficile à croire, mais il suffirait pourtant d'une seule langue un peu trop bavarde – bifide, stupide, perfide : ce qui était le propre d'à peu près n'importe quel(le) Serpentard – pour que la rumeur soit colportée et qu'elle se retrouve, un matin, mitraillée par une centaine de paries d'yeux curieuses. Le déshonneur suprême! Une honte indescriptible!... Mais essayons quand même : ce serait probablement... doublement plus mortifiant que se retrouver en cours vêtue en tout et pour tout d'une cravate aux couleurs de Poufsouffle avec sur le front une marque peinte en capitales noires formant l'insulte « sang-de-bourbe », le visage défiguré par une verrue digne des plus maléfiques sorcières décrites par les contes pour enfants – non pas que ce soit quelque chose qui puisse réellement lui arriver – et être choisie pour présenter à l'oral, à l'avant d'une classe pleine d'élèves machiavéliques, un exposé traitant des propriétés d'une potion inconnue particulièrement complexe. Oui, cette image était plus ou moins suffisamment pertinente pour illustrer ce qu'elle ressentirait dans un tel cas.

Il fallait absolument qu'elle s'assure que Warrens garderait pour lui ce qu'il savait – seulement, elle ne voulait pas courir le risque de le supplier de se taire : d'une part, parce que ce serait se rabaisser plus encore qu'elle ne l'avait déjà fait; d'autre part parce qu'elle s'attendait à un « d'accord, mais en échange tu devras... ». C'était malheureusement ce genre d'exhortations au silence qui l'avait placée dans la position où elle se trouvait actuellement : pieds et poings liés, à la merci du bon vouloir de Nathanaël, obligée de reconnaître avoir eu tort de le traiter comme elle l'avait fait dès leur première rencontre – des torts, elle! – et d'accepter le fait qu'elle ne le détestait pas autant qu'elle voulait le faire croire.

Visiblement, son vis-à-vis était quant à lui très loin des préoccupations un poil mélodramatiques dans lesquelles versait actuellement Delilah. Ce fut de façon tout à fait décontractée qu'il mit un terme aux réflexions de la jeune femme – ce qui, à bien y réfléchir, n'était pas un mal en soi.

« Il est tard, on ferait mieux d’aller dormir. Et je te préviens, je ne dormirais pas par terre ! Tu devra partager le lit avec moi que ça te plaise ou non. J’vais pas me péter le dos pour rien alors que le lit est assez grand pour deux. En plus tu pourras toujours profiter de mon odeur, je sais que tu la préfère à celle de la chambre et t’inquiète pas j’te toucherai pas et demain on oubliera tout et on passera sous scellée cette soirée. Si on nous questionne on dira que ça a été la pire nuit de notre vie, coincé l’un avec l’autre, on aura pas besoin d’en dire plus, personne nous connaissant osera nous questionner ou même douter de nos paroles. Ils savent à quel point c’est pas la joie entre nous. C’est si on leur disait qu’on a passé une agréable soirée tous les deux qu’ils nous poseraient des questions à n’en plus finir. »

Morgan, Gryffondor, et tous leurs grands sorciers de confrères réunis, ce garçon lisait dans ses pensées! À l'entendre affirmer que cette soirée serait « passée sous scellée » et qu'il se contenterait de la décrire comme « la pire de sa vie », Delilah se sentit nettement plus légère et hésita même à se jeter au coup de ce crétin de Nathanaël pour le remercier – et non, ce n'était ni de l'indignation ni un désappointement malvenu qui lui tordait actuellement l'estomac au vu de la facilité avec laquelle il négligeait ses sentiments; ce devait être la faim.

« Va mourir, Warrens, susurra-t-elle pour la forme. si tu mets un pieds dans ce maudit lit, je m'empresserai de te faire passer par la fenêtre dès que tu auras fermé un œil. Je préfère encore suffoquer plutôt que de subir ta présence toute la nuit! »

Elle ne se dégagea pourtant pas de la poigne du Serpentard alors qu'il la trainait à l'intérieur, et le coin de ses lèvres frémissait malgré elle d'un sourire contenu. Ses doigts se resserrèrent même sur ceux qui les maintenaient prisonniers. Quitte à s'enfoncer, et puisqu'il avait en quelque sorte promis de ne plus reparler de cette soirée, elle pouvait bien en profiter n minimum tant qu'elle en avait encore le temps.

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