The Time-Turner
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Trust me – ft. Garden

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Message par Clyde Andrews Mar 19 Oct - 12:17

    I found a friend or should I say a foe
    Said there's just a few things you should know
    We don't want you to see we come and we go
    Here today, gone tomorrow
    THE FRAY – Trust me



    C'était un jour comme les autres. Mais c'est bien connu que les choses extraordinaires débutent toujours par un jour semblable aux autres. Puis, elles arrivent, et le cours de la journée et des suivantes en est changé à jamais. Rien ne laissait présager au petit matin que ce jour ferait parti de ceux là ; j'étais, comme à mon habitude, planté en haut de la tour d'Astronomie à profiter du fait que j'y étais seul pour écouter le vent et penser. Un peu plus tôt avant de partir, j'avais croisé Quinn qui, si elle m'avait adressé un regard éloquent, n'avait pas dit mot et s'était éclipsée je ne savais où. Je n'avais pas posé de question ; nous avions trop gros sur le coeur pour pouvoir nous comporter exactement comme avant, pour le moment. Nous étions blessés, il nous faudrait un peu de temps pour que cela se referme. J'avais aussi vu Ema' en pleine lecture d'un gros pavé et, ne souhaitant pas la déranger, je l'avais simplement couvée du regard quelques instants avant de sortir. Quand quelques nuages étaient venus cacher les appréciables rayons du soleil qui avaient réchauffés ma peau jusqu'alors, je m'étais décidé à redescendre. Pas pressé le moins du monde, j'avais tranquillement descendu les escaliers en laissant mes pensées voguer vers plusieurs horizons... Les élèves du futur. Leurs révélations. Emalee. Cette folle de Montana. Faire disparaître Teel. Adam Meyer et ses spéculations. Toutes ces choses qui pouvaient me tracasser en ce moment... Bien loin de m'imaginer que dans quelques instants, ce serait le cadet de mes soucis.

    La première onde de choc eut lieu alors que je me trouvais dans le couloir. La détonation fut si puissante que je me retrouvais projeté au sol, sans avoir pu prévenir le coup. Roulant à terre, quelque peu sonné, j'étais en train de me relever parmi les décombres qui m'entouraient quand une deuxième onde avait secoué la tour, faisant tomber encore plus de morceaux de l'édifice, cette fois me piégeant en dessous. Alors, ce fut le chaos. Hormis la douleur que je ressentais dans à peu près tous les endroits de mon corps, je n'entendais plus qu'un bourdonnement omniprésent qui striait mes tympans. Quand à ma vision, elle était obstruée par une épaisse fumée noire et âcre qui me brûlait les yeux, mais aussi les poumons, bien aidée par une importante nuée de poussière qui venait assurément des gravats. Au bout de quelques instants qui me parurent une éternité, je réussis à peu près à comprendre ce qu'il s'était produit, une fois le choc passé : une explosion, toute proche. Quelque part dans la Tour Nord. Était-ce un accident ? Comme ma tête me faisait mal plus que le reste, il était difficile de me concentrer plus que ça... Mon premier réflexe fut de porter la main à mon flanc, farfouillant dans ma poche. Quand mes doigts entrèrent en contact avec le bois rassurant de ma baguette, je me sentis déjà mieux. Mon sac aussi, que j'avais en bandoulière, était encore là. Me mettant sur le dos, je fis la première chose qui me parut logique de faire dans un tel moment. – Irigulum ! Une gerbe d'étincelles rouges sortit du bout de la baguette et s'envola vers le plafond à travers les décombres qui me recouvraient. J'espérai ainsi signaler ma présence. En montant, les étincelles avaient aussi éclairé les alentours, et j'avais cru voir quelque chose... Me remettant sur les coudes, je lançai cette fois un Lumos et, plissant les yeux, regardai autour de moi. Je finis alors par apercevoir l'éclat d'une chevelure blonde non loin de là. Songeant immédiatement à Emalee, je rampais jusqu'à la silhouette, tout en sachant pertinemment que ce n'était probablement pas elle ; les cheveux étaient trop clairs, et trop bouclés... Et je connaissais sa coiffure par coeur, trop pour la confondre avec une autre blonde. Arrivé à sa hauteur, je reconnus la Pouffsouffle : Garden Fear. Je ne la connaissais pas vraiment, mais j'avais entendu, comme beaucoup de monde, la soit-disant prophétie qui nous liait ensemble dans le futur... Même si elle n'était pas du tout mon genre, en réalité. Quoi qu'il en soit, je n'allais pas la laisser ainsi. Dans une situation comme cella là, ce n'était pas le moment de penser aux possibles griefs qui pouvaient nous lier avec quelqu'un. Et, que cet élan de générosité me ressemble ou non, je m'en fichais bien : i fallait qu'on sorte de là, c'était tout ce qui comptait. – Garden ? Garden Fear ? Ça va ? Tu es consciente ? Elle avait l'air dans les vapes. Tendant le bras, je posai ma main sur son poignet pour chercher un poul. Mais comme j'étais très mal positionné, obligé de me contorsionner sous les débris, j'avais du mal à savoir si ce n'était pas simplement mon propre coeur - battant la chamade, encore électrisé par l'adrénaline - que je sentais. Tentant de me rapprocher, je plaçai mon oreille au dessus de sa bouche pour voir si j'entendais sa respiration... Il me semblait la sentir, mais je n'étais pas bien sûr... Tapotant sa joue du dos de ma main, je cherchais une quelconque réaction de sa part. – Garden ! Les yeux de la Pouffsouffle étaient clos, et elle ne semblait pas réagir. J'avais bien une dernière chose que je pouvais tenter pour essayer de la réveiller mais, je préférais m'abstenir... Je ne voyais pas bien en quoi un massage cardiaque et un bouche à bouche pouvaient être utile dans ce genre de situation. Vous non plus, hein ? Ouais... Peut être une claque...? Non, si elle avait une commotion, ça n'allait sûrement rien arranger... – Garden, c'est Clyde, Andrews... Bon sang, tu vas ouvrir les yeux oui ?! Écartant les débris qui étaient tombés sur la jaune et argent, je vis enfin ses paupières papillonner un peu. Dieu merci, mes lèvres resteraient vierges de tout contact avec elle ! Attendant qu'elle recouvre ses esprits, je me contentais de la fixer patiemment. C'est alors que je sentis une goutte de sang glisser le long de mon front. S'accrochant à mes cils, elle finit par couler le long de ma joue, comme une larme de sang.
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Message par Garden Fear Ven 22 Oct - 20:42





    J’étais en route pour me rendre devant la Salle Commune dans l’espoir de croiser Montana. Nous n’avions jamais été proches et dire que nous nous entendions bien aurait été quelque peu mentir. Elle m’agaçait à tourner autour de Tradd ! C’était mon frère et je voulais passer le plus de temps possible avec lui, sachant que je n’en avais pas beaucoup avec les cours, mais surtout la mission qui m’unissait aux trois autres. Alors lorsque je pouvais le voir et que j’apprenais qu’il était avec elle, cela m’énervait. Elle me volait du temps, du temps précieux surtout si jamais je n’arrivais pas à le sauver de son destin tragique. Enfin de son premier destin, car il y a avait le second, celui appris par les élèves de 2027qui disait que Tradd tait toujours en vie, mais en danger par ma faute car il ne cessait de vouloir me faire revenir de leur côté. Je soupirais. Tout ça était ridicule, comme si Clyde pouvait me plaire, il n’était pas mon genre. Mais tout ça je le chassais de mon esprit pour me déconcentrer sur Montana. Si je tenais à la voir ce n’était pas pour nous chamailler bêtement mais pour quelque chose de bien plus important. Adam m’avait révélé quelques passages de son passé. La mort tragique de sa mère qui a été assassiné par Paris Montgomery. Son éducation confiée à un orphelinat en le laissant grandir en pensant que ses parents n’avaient pas d’amour à lui donner… et il lui avait aussi dit que Montana était impliqué. Elle était la marraine d’Adam et c’était elle qui l’avait déposé à l’orphelinat, j’en concluais donc qu’elle devait être proche, très proche de la mère d’Adam dont ce dernier ignorait encore l’identité. Voilà pourquoi je voulais voir Montana : pour qu’elle me confie qui elle était. Rien ne me disais qu’elle le ferait, je pensais même qu’elle me rirait au nez. Elle pouvait ne pas avoir confiance en moi et je la comprenais, mais j’avais un argument de taille : Adam. C’était pour lui que je voulais savoir. Pas que je souhaite lui révéler qui est sa mère, si Montana avait refusé de le lui dire c’était pour une bonne raison, mais moi, je pouvais être dans la confidence et me rapprocher d’elle afin de la protéger ! Je n’avais que cette idée en tête depuis mon dernier entretien avec Adam et même si c’était assez bancal, je m’y raccrochais.

    Je bifurquais à l’angle d’un couloir lorsqu’une secousse ébranla les murs. Cela dura une fraction de seconde et je restais pétrifiée ce lapse de temps là puis un peu après aussi. Qu’est-ce que c’était que ça ? Mais pas le temps de réfléchir qu’une seconde, plus forte et plus violente, je n’eu ni le temps de réfléchir, et encore moins celui de sortir ma baguette que des pierres s’écroulèrent autour de moi dont une à la tête, me faisant perdre conscience de tout ce qui pouvait m’entourer.

    Dans mon inconscient, des images floues et des cris lointains me vinrent en tête. Je mis un certain temps à comprendre qu’il s’agissait de souvenir de l’attaque de Poudlard à mon époque. Je ne sais pas combien de temps cela dura mais au bout d’un moment, je revins à moi alors qu’une voix atteignait mes oreilles avec difficulté.

    « …Bon sang, tu vas ouvrir les yeux oui ?! »

    Adam ? Non. Mason peut-être ? Non plus, ça voix aurait moins claqué. Je sentis qu’on me défaisait d’un poids dont je n’avais pas encore eu conscience jusque là et mes paupières commencèrent à s’ouvrir doucement. Ma tête tournais et je ne me souvenais pas vraiment de ce qu’il venait de se passer mais ma plus grande surprise fut lorsque mon regard redevint assez clair pour voir qui se tenais à mes côtés et m’avait ‘secouru ‘.

    « Clyde ?! »

    Bon sang, c’était bien la dernière personne que je m’attendais à voir ! et voilà que la douleur me lançait dans tout le corps, me rappelant que je m’étais pris quelques pierres dessus. J’essayais de bouger chacun de mes membres jusqu’à ce que je ne pousse un cri douloureux lorsque je tentais de remonter vers mon ma jambe droite. Elle me faisait un mal de chien ! Elle devait être cassée. Génial ! Et nous, nous étions coincé dans un tas de gravas !

    « Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? »

    Demandais-je en essayant de me redresser sur mes coudes et de façon quelque peu soupçonneuse, comme si Clyde pouvait en savoir plus que moi. Il pouvait être à l’origine de cet incident, mais pourquoi serait-il pris au piège lui-même ? A moins que ce ne soit l’un de ses sbires et/ou un plan pour le mettre totalement hors de cause. Mes yeux se tournèrent vers lui tandis que je cherchais à comprendre lorsque je vis du sang couler du front du Serdaigle. Mes interrogations s’envolèrent pour ne laisser leurs places qu’à mon éternelle inquiétude.

    « Merlin, Clyde ! Tu saigne de la tête ? Est-ce que tu t’es pris un coup ? Tu as mal ? Tu entends et vois bien ? Combien j’ai de doigts là ? – Demandais-je sans prendre le temps de reprendre mon souffle et en lui montrant trois de mes doigts à hauteur de ses yeux. On ne sait jamais tu pourrais avoir une commotion ou tout autre chose. Si jamais tu te sens fatigué, surtout ne t’endors pas ! Ca pourrait être dangereux. »

    Oh ça oui ! S’il avait quelque chose, il y avait grands risques qu’il ne se réveille pas… Et alors ? On parlait bien de Clyde Andrews, du pire mage noir jamais connu, d’un meurtrier assoiffé de pouvoir qui quelque soit le futur, le détruira. Pourquoi prendre temps de pincette avec lui et s’occuper de sa santé ? J’aurais mieux fait de lui exploser le crâne avec l’une des pierres présente ! Ca aurait arrangé pas mal de monde et en sauver d’autres ! En plus il n’y avait pas de témoin pour m’accuser, l’incident serait tenu pour seul responsable… Oui, mais non. Je n’étais pas une meurtrière en herbe, même si c’était pour sauver le monde magique, je ne pouvais pas faire du mal consciemment. Enfin faire du mal, si, mais tuer, il y avait une grande différence entre les deux.






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Message par Clyde Andrews Jeu 9 Déc - 19:18


    – Clyde ?! Non, le Pape. Ben oui c'était moi, qui d'autre se serait amusé à dire "C'est Clyde Andrews" ?! On se le demande... Mais elle avait l'air sincèrement surprise. Comme si elle avait un mal de chien à croire que j'étais vraiment là. Le choc lui avait peut être fait oublier mon existence au sein de ce château... Quoi que, non, c'était clairement impossible. Un être tel que moi était, bien évidemment, inoubliable... Alors, ça ne pouvait être que de me voir moi en rôle de chevalier servant qui la surprenait. Et là, je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais plutôt le Roi, moi, dans la théorie, si j'avais dû incarner un personnage médiéval... A voir la façon dont elle grimaça ensuite, je crus presque qu'elle eut entendu mes pensées pour le moins sarcastiques, et vis que c'était sa jambe qui semblait lui tirer ce rictus de douleur. En revanche, le reste de son corps - d'un aspect purement anatomique bien sûr - semblait assez en état de fonctionner puisqu'elle s'était redressée sur les coudes sans trop de soucis. Je me doutais qu'elle aurait sûrement quelques bleus et égratignures mais, au moins, ce ne serait pas bien grave. J'étais en train de me pencher sur sa jambe pour voir les dégats quand sa voix m'interpella : – Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? Arrêté dans mon geste, je vrillai mes yeux clairs dans les siens et la fixai quelques secondes. Son intonation laissait sous-entendre une méfiance qui ne me surprit pas outre mesure - après tout, ce n'était pas un secret que j'étais craint par quelques personnes, et il fallait bien le dire à juste titre bien que cela restait un secret - mais j'étais en revanche étonné qu'elle en fasse preuve dans un moment pareil. Haussant les épaules en guise de réponse, un de mes sourcils se leva gracieusement alors que mon air indiquait clairement l'ironie de la situation. – Je sais que je suis intelligent mais, il est un peu difficile de trouver la cause d'une explosion quand on est soit même pris dedans, vois-tu. Sous les décombres, ce n'est pas exactement le point de vue idéal. Répondis-je simplement en lui jetant un regard narquois. Secouant la tête, je lui fis signe que j'allais approcher ma main de sa jambe pour dégager ce qui empêchait de voir la blessure alors qu'au même moment, elle s'exclamait : – Merlin, Clyde ! Tu saignes de la tête ? Est-ce que tu t’es pris un coup ? Tu as mal ? Tu entends et vois bien ? Combien j’ai de doigts là ? On ne sait jamais tu pourrais avoir une commotion ou tout autre chose. Si jamais tu te sens fatigué, surtout ne t’endors pas ! Ça pourrait être dangereux. Je fronçai les sourcils en la regardant, quelque peu incrédule, secouer ses doigts sous mon nez alors que je portai la main à mon crâne. La présence d'un liquide poisseux à la base de mes cheveux m'informa qu'effectivement, je saignais, m'étant probablement ouvert le crâne. Cela ne me perturba pas plus que ça ; après tout, j'étais sous un tas de gravats, il aurait été assez miraculeux que j'en réchappe sans une seule égratignure, et je ne ressentais pas vraiment de douleur pour le moment alors, ça ne devait pas être bien méchant. Le degrés d'inquiétude de la demoiselle était donc carrément à l'opposé du mien, ce qui me tira un sourire en biais. Ah, les filles... – Tu as trois doigts, et ça ne fait pas mal. Je vais bien. En plus d'avoir la tête pleine, je l'ai solide. Puisque j'étais encore capable de sarcasmes, c'était bien preuve que je n'étais pas au plus mal... – Maintenant, laisse moi voir ta jambe, s'il te plaît. Essuyant le sang qui avait coulé sur mon visage du revers de la manche, j'inspectais brièvement sa jambe blessée pour constater qu'elle était effectivement probablement fracturée ou au moins fêlée vu la méchante bosse qui s'était dessinée sur le dessus de son tibia. – En revanche, toi, évite de trop bouger ta jambe si tu peux. La blessure est plutôt préoccupante mais, normalement, je dois avoir ce qu'il faut. M'asseyant en tailleur comme je le pus dans ce recoin inconfortable, je farfouillais alors dans mon sac. Ce qui se trouvait à l'intérieur avait été plutôt malmené par ma chute, et je constatai que deux de mes plumes s'étaient brisées malgré qu'elles soient réputées pour leur solidité... Mais certainement pas en cas d'explosion. Attrapant enfin l'objet de mon attention, je sortis la petite fiole avec un sourire victorieux. Elle était intacte. – Parfait ! M'exclamai-je alors avant de lui tendre le petit artefact, paume ouverte vers le haut. – Tiens, prends la, c'est du Loneat, j'en garde toujours sur moi en cas d'accident, c'est très efficace, cela devrait te remettre sur pied très rapidement. Comme elle sembla hésiter, je hochai la tête comme pour prouver ma bonne foi en la fixant avec sérieux. – Je t'assure, prends la, tu en as plus besoin que moi. Si c'était ça qui la chagrinait, j'allais bien, moi... C'était pas quelques gouttes de sang qui allait me tuer. Ni un petit mâl de crâne. – Et puis, honneur aux dames. Ajoutai-je avec un léger air espiègle. ...Et oui, mesdames, Clyde Andrews reste un gentleman jusqu'au bout !
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Message par Garden Fear Sam 11 Déc - 22:13




    Dire que j’étais coincée sous un tas de pierres avec Clyde Andrews. Si j’avais été un peu plus peureuse, je me serais mise à pleurer de peur qu’il en profite pour me tuer, mais non. Je n’étais pas si peu courageuse que ça ! D’ailleurs le fait que j’ai pu accepter ma mission le prouvait bien. Quoi que jusque là, je n’avais pas jamais réussi à approcher Clyde en grande partie à cause de son chien de garde : Harper. Dire qu’il aura fallut d’une explosion – semblait-il – pour que nous nous retrouvions isolés et seul à seul. Le pire dans tout ça ? Je m’inquiétais pour lui en voyant sa blessure à la tête, tant que j’en paniquais et posais plusieurs questions à la suite pour m’assurer de sa santé, allant même jusqu’à lui donner des conseils. Bon sang ! mais si je l’avais laissé là, peut-être mourrant, qu’est-ce que ça pouvait bien y faire ? Sa mort sauverait la vie de tellement de personne, de Tradd en particulier. Mais je ne pouvais me résoudre à laisser une personne blessée dans son état, j’avais toujours le besoin d’agir. Mon envie de sauver le monde, dirait Bonnie. Peut-être était-ce ça. Dans ce cas, serais-je prête à faire en sorte que Clyde change et qu’il ne devienne pas le puissant mage noir que Adam, Mason, Bonnie et moi connaissions ? Peut-être. J’étais en tout cas plus encline à agir de la sorte que de le laisser souffrir et même mourir. Si on pouvait sauver tout le monde au détriment d’aucune vie, ne serait-ce pas l’idéal ? Dans mon esprit, oui.

    Lui, par contre, ne semblait plus préoccupé que ça par sa blessure. Il me regardait bizarrement tandis que je lui présentais toujours mes doigts. Il porta enfin sa main à son front et pu constater que, non, je n’étais pas folle, il saignait bel et bien ! Mais cela ne sembla pas non plus le choquer, il avait même l’air de s’en accommoder très bien.

    « Tu as trois doigts, et ça ne fait pas mal. Je vais bien. En plus d'avoir la tête pleine, je l'ai solide. Maintenant, laisse moi voir ta jambe, s'il te plaît. »

    Là, je ne fut pas réellement rassurée. Pourquoi voulait-il la voir ? Il pensait pouvoir faire quelque chose ? J’avais du mal à imaginer un autre scénario que Clyde m’amputant de la jambe pour régler le problème. Bah quoi ?! C’était un assassin et un sadique ! Qui me disait qu’il n’allait pas finalement s’amuser avec moi avant de me découper en assurant que je n’aurais pas survécu autrement et limite en demandant des remerciements. J’aurais tellement voulu qu’Adam soit là à cet instant pour me tenir la main. D’ailleurs, j’espérais que le Serdaigle se trouvait bien loin de tout ceci et qu’il allait pour le mieux. S’il lui arrivait quelque chose… mon cœur se serra à cette supposition mais la voix de Clyde me ramena à l’état actuel des choses et à celle de ma jambe par la même occasion.

    « En revanche, toi, évite de trop bouger ta jambe si tu peux. La blessure est plutôt préoccupante mais, normalement, je dois avoir ce qu'il faut. »

    Il se mit tant bien que mal en tailleur et farfouilla dans son sac tandis que je priais silencieusement pour qu’il n’en sorte pas une scie ou un couteau de boucher. Oui, je savais que Clyde ne devait pas vraiment avoir ce genre d’instruments en affection et préférait certainement sa baguette magique, mais je n’arrivais pas à m’enlever de la tête un Clyde tout souriant en me découpant la jambe.

    « Parfait ! » Oh non, il avait trouvé ce qu’il cherchait… je risquais un coup d’œil en biais pour découvrir… une fiole qu’il me tendait.

    « Tiens, prends la, c'est du Loneat, j'en garde toujours sur moi en cas d'accident, c'est très efficace, cela devrait te remettre sur pied très rapidement. »

    Je plissais les yeux tout en le regardant lui, puis la fiole. Etais-je assez folle pour boire une posions proposée par Clyde Andrews en personne ?

    « Excuse moi. Dis-je enfin. Mais la dernière fois qu’on m’a proposé une potion en m’assurant « que j’allais me sentir par la suite », j’ai eu quelques soucis. »

    Et la personne qui me l’avait donné n’était autre qu’Adam. Alors comment pouvais-je accepté une potion d’un homme dont je n’avais aucune confiance – et en connaissance de cause – alors que j’avais été trompée par une personne en qui j’avais toute confiance justement ? Mais Clyde sembla vouloir insister et son sérieux me hurlait presque de ne pas refuser.

    « Je t'assure, prends la, tu en as plus besoin que moi. »

    Je la pris finalement entre mes doigts en l’examinant un instant avant de dire ;

    « C’est gentil, merci. »

    Trois mots que je n’aurai jamais, ô grand jamais, pensé dire un jour à Clyde. Mais il fallait avouer qu’il faisait preuve de bonté sur ce coup là. Cela voulait-il dire qu’il n’était pas si mauvais que ça et qu’il n’était pas totalement irrécupérable ? J’enlevais le bouchon de la fiole et avalais la potion en espérant ne pas avoir fait le mauvais choix, mais rapidement je pu voir mon genoux commencer à désenfler.

    « Et puis, honneur aux dames. »
    « Et en plus de ça tu es un gentleman ? Je suis agréablement surprise. »

    Mais si je pouvais ressentir bien vite les effets de la potion, une pensée me traversa l’esprit tandis que je fixais la trace de sang qu’il avait laissé sur son front en l’essuyant grossièrement.

    « Oh non ! J’aurai du te la laisser ! C’est vrai ! Les blessures à la tête sont toujours plus graves et ma jambe pouvait attendre qu’on nous secoure ! J’aurai au moins du t’en laisser la moitié. »

    J’essayais de me rapprocher de lui, avec pas mal de difficulté vu le peu de place que nous avions et je le scrutais avec inquiétude.

    « Tu es sûr d’aller bien ? Pas de vertiges, pas de nausées ? Si tu sans quoi que soit d’étrange, tu me le dis. Je ne sais pas si je pourrais faire grand-chose, mais je mettrais en pratique tout ce que je sais pour te soulager, d’accord ? »

    Je m’avançais un peu sur ce coup là, car je ne connaissais pratiquement rien là-dessus. Même les sortilèges de guérison n’étaient pas vraiment mon fort. En même temps, on ne nous les apprenait pas en cours !
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Message par Clyde Andrews Jeu 6 Jan - 12:15


    J'avais observé son petit manège avec la fiole sans mot dire, la fixant presque d'un air blasé, tirant sur la lassitude, alors que mes yeux clairs la jaugeait. Pour une fois que j'étais sympa... Voilà qu'elle faisait des manières, c'était un monde, tout de même. Comme si j'allais l'empoisonner ou lui jouer un tour, non mais franchement, avais-je la moindre raison de faire ça ? C'est pas parce qu'elle était promise à devenir ma femme dans le futur que j'allais attenter à sa vie. J'avais d'autres priorités bien plus importantes pour m'abaisser à une telle chose... Et puis, de toute manière, ces histoires de prophéties et tout ça me tapait sur les nerfs. Je préférais largement me concentrer sur le présent, ça au moins c'était rationnel et efficace. Et il n'était pas question de laisser des prédictions me dicter ma conduite : j'étais le seul maître de mon destin, et je ne comptais pas changer mon point de vue à cause de quelques abrutis ; après tout, rien n'était écrit définitivement. Et puis non mais, regardez cette fille un peu : une boucle d'or aux airs de Blanche Neige revisité avec le Petit Chaperon Rouge (oui j'ai une culture extraordinaire en contes moldus, merci maman). Et très franchement, malgré mes airs princiers, j'étais plutôt le Loup, dans l'histoire. Alors elle et moi ensemble, c'était clairement du non-sens ! De toute façon, je savais déjà qui je voulais pour Reine dans mon glorieux futur... Et elle n'avait que la blondeur en commun avec cette fille. Et encore. C'était peut être pour ça, d'ailleurs, que j'étais gentil avec elle, que je sortais du placard mon côté gentleman. Parce que je me disais que j'aurais aimé que quelqu'un en fasse autant s'il avait trouvé Emalee mal en point, même s'il ne la connaissait pas et se fichait totalement de son sort. – Et en plus de ça tu es un gentleman ? Je suis agréablement surprise. Voyant qu'elle commençait à me faire des compliments, ce qui n'était pas le but recherché, je lâchai sur un ton détaché pour que la distance se réinstalle entre nous : – J'ai reçu l'éducation des Michelli, je me dois d'honorer mon rang. Et non, je ne fais pas ça pour tes beaux yeux ni par bonté d'âme, poulette, désolé de te décevoir... J'en étais là de mes réflexions quand, soudain, juste après avoir consenti à prendre le breuvage, elle se mit à s'agiter. – Oh non ! J’aurai du te la laisser ! C’est vrai ! Les blessures à la tête sont toujours plus graves et ma jambe pouvait attendre qu’on nous secoure ! J’aurai au moins du t’en laisser la moitié. Tu es sûr d’aller bien ? Pas de vertiges, pas de nausées ? Si tu sens quoi que soit d’étrange, tu me le dis. Je ne sais pas si je pourrais faire grand-chose, mais je mettrais en pratique tout ce que je sais pour te soulager, d’accord ? Oh - mon - Dieu. Mère Thérésa s'était réincarnée et foulait la Terre. Il allait falloir que j'en avertisse le Saint Père... Alors qu'une bouffée de sarcasmes me secoua tandis que je la toisai de cet air à moitié méprisant teinté d'amusement qui aimait à s'éprendre de mon visage, je gardai pourtant les réflexions qui me brûlaient la langue et me rassis bien droit alors qu'elle s'était rapprochée de moi et me fixai avec inquiétude. Laissant un sourire légèrement malsain imprégner mes traits alors que mon regard se fit désinvolte, je fus tout à coup pris par une pulsion étrange, totalement inappropriée à la gravité de la situation. Prenant un ton théâtral, je levai le menton d'un air triomphant : – J'avoue tout, c'était en fait du poison et tu vas mourir dans... Mmmh, si mes calculs sont exacts... 3... 2... 1... Laissant une pause amusée durant laquelle je retins mon souffle, j'expirai ensuite bruyamment en prenant un air déçu. – ...Mince, il ne se passe rien, j'ai dû me tromper de fiole, ce devait être vraiment du Lonéat. Tant pis, je vais devoir me résigner à mon triste sort et me marier avec toi. Zut, si près du but... Secouant la tête, je me mis à rire légèrement, à la fois de ma bêtise mais aussi de la réaction que cela avait provoqué chez la jeune femme. Soupirant, je défis le noeud de ma cravate en essayant de me retenir de me moquer davantage : décidément, j'étais d'humeur frivole, voilà qui ne me ressemblait guère. Essuyant mon front du revers de ma manche, je remarquai qu'il était moite. Il faisait tout à coup étrangement chaud, et je me sentis soudain un peu nauséeux, presque... Pris de vertiges. Un nouveau rire dépassa mes lèvres, incontrôlé. Voilà que mon corps avait décidé de se liguer contre moi en faisant écho aux paroles de la jeune femme, c'était sûrement une vengeance divine après mon petit numéro précédent, pensais-je avec amusement alors que mon esprit rationnel reprit vite le dessus : nous étions sous des décombres, l'oxygène devait probablement être plus bas que la normale avec toute cette fumée... Et puis, il faisait chaud car nous étions dans un recoin étroit, tout simplement. Il n'y avait pas à chercher plus loin. Pourtant, je commençais vraiment à me sentir mal, et elle ne semblait pas en ressentir les effets, elle, de ce que j'en constatai. Déglutissant ma salive un peu bruyamment, je la fixai tout à coup d'un visage plus blême que d'ordinaire alors que ma vision se troublait légèrement : – Il fait chaud tu ne trouves pas ? J'enlevai ma veste tout en prenant de grandes respirations, afin que mon corps bénéficie du plus de ressources possibles pour reprendre le dessus. Comme j'avais toujours très chaud, je défis même quelques boutons de ma chemise. Mes doigts étaient moites au contact du métal, et je dus m'y reprendre à deux fois. Ma tête me tourna violemment et je dus m'appuyer sur genoux pour essayer de faire cesser cette impression désagréable de mouvement. Cela n'eut pas grand effet. Je lui jetais un regard troublé. Et merde. Elle n'allait très certainement pas me prendre au sérieux, maintenant. Cherchant comment formuler le fait qu'elle avait, peut être, raison, finalement, sans passer pour un imbécile et en faisant en sorte qu'elle me croit, je finis par lâcher sur le ton le plus neutre possible : – Tu parlais de quoi comme symptômes pour une commotion déjà ? Non pas que je croyais réellement en son hypothèse, j'allais bien quelques minutes avant, elle avait sûrement dû me faire psychoter, mais sait-on jamais. Mieux valait être prudent... C'aurait été bête de mourir maintenant, j'avais encore tellement de choses à accomplir !
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Message par Garden Fear Mer 12 Jan - 22:54





    Je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter pour Clyde, futur grand et puissant mage noir meurtrier d’un grand nombre d’innocent et qui avait déjà fait des malheurs, mais c’était malheureusement dans ma nature… Voir quelqu’un souffrir n’était pas quelque chose dont je me réjouissais, même si cette personne était un monstre. Pour moi, la mort de Clyde ne serait explicable que si elle dépendait de la survie d’une autre personne. Par exemple s’il menaçait de tuer quelqu’un sous mes yeux, je ferais tout pour l’en empêcher, quitte à lui jeter le sortilège le plus interdit de tous. Mais là, comme ça, je ne voyais pas de raison de le traiter différemment d’une autre personne blessée, d’autant plus qu’il s’était montré poli et serviable en m’offrant sa potion, un trait que je découvrait chez lui… moi qui le pensais profondément mauvais – comme mes trois compagnons – il me prouvait qu’il avait de bons côtés. Peut-être que tout n’était pas perdu pour lui et qu’on pourrait encore le sauver de son noir destin. Je le voulais en tout cas et je me promettais de tout faire pour y parvenir même si pour cela je devrais redoubler d’effort. Je savais que je pourrais me reposer contre Adam après si cela m’épuisait de trop, me confier à lui et me blottir contre lui en toute sécurité. Merlin qu’il me manquait en cet instant et comme j’aurai aimé savoir son sort ! Mais je ne devais pas perdre de vue que j’étais enfin seule avec Andews et que peut-être, cela nous permettrait d’instaurer un certain lien entre nous, faisant baisser sa garde et me permettant de l’approcher d’autant plus par la suite. Peut-être même que j’apprendrais à le connaître sous des traits différents comme la bonté qu’il m’avait fait entre apercevoir.

    « J'avoue tout, c'était en fait du poison et tu vas mourir dans... Mmmh, si mes calculs sont exacts... 3... 2... 1... »

    Quoi ?! Comment ?! Je m’étais faite empoisonnée par ce salop ?! J’allais mourir, là , comme ça ? J’entendais Bonnie se moquer de moi en découvrant les raisons de ma mort et de ma stupidité à avoir fait confiance à Clyde Andrews. Je me sentis tout d’un coup mal, mes paupières se faisant brutalement lourdes. Ca y était, j’allais mourir, et ainsi qui plus est… mais je trouvais le temps drôlement long pour une potion qui devait avoir fait effet depuis plusieurs secondes déjà ! et j’arrivais à rouvrir mes yeux, tandis que mes symptômes se dissipaient aussi rapidement qu’ils étaient arrivés en comprenant qu’il ne s’agissait…

    « ...Mince, il ne se passe rien, j'ai dû me tromper de fiole, ce devait être vraiment du Lonéat. Tant pis, je vais devoir me résigner à mon triste sort et me marier avec toi. Zut, si près du but... »

    … d’une blague ! Cet imbécile riait alors que je me remettais à peine de sa blague de très mauvais goût, mon pauvre cœur avait eu du mal à supporter cette épreuve de sadique. D’un œil noir, je le regardais défaire sa cravate et retenais une réplique acerbe en me disant qu’il allait peut-être me menacer de l’étrangler avec ! Je me sentais moins en sécurité avec lui à présent, je commençais à… paniquer. Pourtant je tentais de garder mon calme. La peur ne ferait que me faire commettre des erreurs, mais bon sang ! comment ne pas avoir un minimum peur lorsqu’on se retrouve seul et isolée avec Clyde Andrews ! Jusque là j’avais fait abstraction de son identité et je l’avais traité comme n’importe qui d’autre, mais j’avais juste été stupide de me voiler la face avec mes inquiétudes et mes bons sentiments. Si la fiole qu’il m’avait donné avait véritablement été du poison, je lui aurais été d’une grande coopération en acceptant de la boire sans plus de réticence que celle que j’avais émis. Malgré tout je ravalais ma colère pour me concentrer sur les gestes de Clyde. Il semblait ne pas se sentir bien – à moins qu’il ne simule, mais je voyais mal Andrews faire semblant d’être en état de faiblesse.

    « Il fait chaud tu ne trouves pas ? »
    « L’air est chargé mais je ne trouve pas qu’il fasse plus chaud que ça, pourquoi ça ne va… »

    Ma voix resta coincée dans ma gorge alors que je le voyais enlever sa veste et défaire plusieurs boutons de sa chemise. Oh du calme ! Il n’allait tout de même pas se mettre nu ?! J’avais déjà vu des hommes dans leur plus simple appareil mais Andrews… je crois que j’aurais préféré mourir de son poison imaginaire plutôt que de devoir assister à ça ! Quoi que le semblant de musculature que laissait entrevoir sa chemise entrouverte attira toute mon attention durant une seconde. Il fallut que je me gifle mentalement pour revenir à mes priorités ! Je le vis tenter de reprendre ses esprits me semblait-il mais cela ne sembla pas réellement donner de résultat car il tourna un regard troublé vers moi, et même si sa ton se voulait neutre, je savais que ça n’allait pas.

    « Tu parlais de quoi comme symptômes pour une commotion déjà ? »
    « Je le savais ! » Lui criais-je presque dessus.

    Imbécile de macho sans cervelle qui n’en fait qu’à sa tête, pensais-je. Non mais vraiment, il me pensait stupide, n’empêche qu’il se retrouvait bien maintenant ! La prochaine fois il s’y prendra à deux fois avant de se moquer des conclusions ou hypothèses de quelqu’un ! En attendant, je n’allais pas rester plantée là à le regarder souffrir – même si l’image aurait certainement plut à mes trois autres camarades !
    Comme je le pu, je ne mis genoux à terre, repliés sous moi-même et j’attrapais Clyde d’une poigne de fer – dont il aurait certainement pu se défaire – pour l’obliger à poser sa tête sur mes jambes.

    « T’as pas intérêt à protester. »

    Je le prévenais, les dents presque serrées, de ça mais aussi de ce qui allait venir. J’arrivai à me saisir de sac et je pris la première chose ressemblant à quelque chose d’assez souple mais aussi assez rigide, un livre sûrement, pour commencer à lui faire de l’air avec.

    « T’as l’air malin tiens ! Je t’avais dit que la potion te serait plus utile mais bien sûr tu n’as pas voulu m’écouter ! Histoire d’ego j’imagine, tu ne laisses pas les autres te dire quoi faire… en attendant, si tu meure, on sera bien avancés ! »

    Cette situation commençait à me faire paniquer et je tentais de le cacher sous ma colère. Je ne savais pas ce qui allait arriver et j’ignorais ce que je pouvais faire pour ne pas qu’il sombre.

    « J’aimerai qu’Adam soit là… » Murmurais-je plus pour lui que pour moi. Lui au moins, il aurait su quoi faire dans l’immédiat ! Mais je me rendais compte du fait que j’avais parlé à haute voix et je tentais de reprendre sur le sujet nous préoccupant actuellement. « Ecoutes moi bien Clyde, il ne faut pas que tu t’endorme, même si tu en as vraiment envie d’accord ? Parle moi. Raconte moi ce que tu as fait cet été ou ton meilleur souvenir tiens ! Si on discute, tu ne t’endormiras sûrement pas, il faut t’occuper et c’est tout ce qu’on a, alors même si je ne suis pas l’interlocutrice que tu aurai aimé avoir, faudra faire avec. »

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Message par Clyde Andrews Lun 24 Jan - 16:12


    Alors que la panique avait fait son apparition chez moi juste après avoir fait son effet sur la jeune femme que j'avais joliment berné, je me sentais totalement idiot. Le coup de l'arroseur arrosé... Voilà qui me ferait retenir la leçon : ne jamais tenter le sort, jamais ! Même quand on est en présence d'une blonde : car, visiblement, elles n'étaient pas toutes écervelées. Enfin, il ne pouvait pas en être sûr vu la facilité qu'il avait eu à la tétaniser de peur pour une simple boutade... Bon d'accord, pour une blague saupoudrée d'humour noir un peu limite, mais bon, elle avait bien vu que les effets avaient marché juste avant, non ? Depuis quand les poisons soignaient-ils avant de tuer ? On se le demande... Même si le paradoxe aurait été plutôt intéressant. Mais là n'était pas la question. Le fait était qu'il ne l'avait pas prise au sérieux ; d'abord parce que c'était une blonde, ensuite parce que c'était une fille, et enfin parce qu'elle avait l'air d'avoir la manie de s'inquiéter à outrance. Cette fois, elle n'avait pas eu totalement tort mais, quand même... Ce n'était que quelques gouttes de sang, quoi, et un choc sur la tête. D'accord, d'accord, il y avait eu une explosion mais ça arrivait de ressortir indemne de ce genre de chose, non ? Enfin bref, fini de tergiverser, il était pas bien, elle avait gagné et puis basta. Maintenant, elle pouvait donc l'engueuler de son imprudence tout son soûl, il se tairait et l'écouterait... Dans la mesure du possible, en tout cas. Même si sa première idée me parut trèèèèèèèèès incongrue. – Qu'est-ce que tu... – T’as pas intérêt à protester. Okayyyyyy, d'accoooooooord, ça commence bien. Faisant la moue, je me laissai donc faire non sans soupirer alors qu'elle me couchait... Sur elle. Sur elle quoi !!! Enfin, ses genoux, enfin... Vous m'avez compris !!! La voyant - d'en dessous - penchée sur mon sac pour se saisir d'un livre, je fronçai les sourcils alors qu'elle commença à me faire de l'air. Malheureusement, si c'était pour que j'ai moins chaud, c'était foutrement raté : ayant une vue imprenable sur sa poitrine, qui bougeait au rythme des mouvements du livre, je tressaillis malgré moi, et mes joues prirent une teinte rosée alors que je fermais les yeux. Non mais, Clyde quoi, Clyyyyde, on se réveilleeee !!! C'est Garden nom de Dieu, cette fille d'une gentillesse insupportable toujours collée aux basques de Meyer !!! Je devais être vraiment très malade pour avoir ce genre de pensées la concernant, il n'y avait pas d'autre explication. – T’as l’air malin tiens ! Je t’avais dit que la potion te serait plus utile mais bien sûr tu n’as pas voulu m’écouter ! Histoire d’ego j’imagine, tu ne laisses pas les autres te dire quoi faire… en attendant, si tu meure, on sera bien avancés ! Je grommelai vaguement, pas vraiment ravie qu'elle me fasse la morale, mais préférai ne rien répondre. C'est vrai que je n'avais pas envie de mourir... Et elle était peut être ma seule chance de rester conscient, si elle savait ce qu'elle faisait. Bien que, normalement, elle aurait bien fait partie des dernières personnes entre les mains de qui j'aurais bien mis mon destin, voyez-vous ! – Qu'est ce que ça peut bien te faire que je meure, hein ? C'est vraiment ton truc la bonté d'âme ou tas fait un truc tellement horrible que tu cherches à te rattraper par tous les moyens ? Non mais, c'est vrai quoi. J'étais certain que la moitié du château, dans sa situation, m'aurait laissé mourir. Alors pourquoi cherchait-elle à m'aider ? Elle ne me devait rien, à part une vulgaire potion qui, de toute façon, si j'avais de réelles lésions au cerveau, ne m'aurait même pas aidée... Mais bon, je me gardais bien de le lui dire, sait-on jamais qu'elle décide que je ne méritais plus de vivre tout à coup. – J’aimerais qu’Adam soit là… – Mmmh, moi aussi... Répondis-je vaguement dans un murmure à peine audible à mon tour avec un vieux sourire que je n'avais pas besoin de tenter de dissimuler vu qu'il était faible ; en réalité, je ne partageais pas du tout sa pensée : je l'aurais bien voulu sous les décombres, moi, pour me débarrasser de lui... Mais je n'allais pas préciser ma pensée tout de même, je n'avais pas envie qu'elle m'achève avec mon propre bouquin. Quelle triste fin, tué par la connaissance... Drôle d'ironie. J'allais continuer à divaguer dans mes pensées quand soudain, elle reprit du poil de la bête, peut être alarmé par mon soudain mutisme : – Écoute moi bien Clyde, il ne faut pas que tu t’endormes, même si tu en as vraiment envie d’accord ? Parle moi. Raconte moi ce que tu as fait cet été ou ton meilleur souvenir tiens ! Si on discute, tu ne t’endormiras sûrement pas, il faut t’occuper et c’est tout ce qu’on a, alors même si je ne suis pas l’interlocutrice que tu aurais aimé avoir, faudra faire avec. Contre toute attente, je souris. La façon qu'elle avait de me parler aurait dû m'énerver, avec cette inquiétude sur-dimensionnée dont elle faisait encore preuve et qui m'avait agacé plus tôt, pourtant sans savoir pourquoi, je me sentais... Bien ? Serein... Être ainsi reposé, sur les genoux d'une jeune femme, me rappelait combien ma mère avait été prévenante dans mon enfance, combien j'aimais le contact de ses douces mains sur mes joues pour me rassurer et blottir ma tête au creux de ses jambes quand j'avais peur ou simplement par envie. Bien sûr, la façon dont elle avait de s'inquiéter de façon exagérée avait aussi exacerbé toutes mes phobies pendant longtemps mais, une fois le cordon ombilical coupé, même si j'en avais souffert vu la brutalité avec laquelle cela s'était produit, j'avais su passer outre ce sentiment insidieux et devenir un homme fort et dur, qui savait se protéger seul, à présent. Sans l'aide de personne, loin de vouloir être redevable à quiconque. Pourtant, j'acceptai le compromis sans discuter ; je ne savais pas trop pourquoi, d'ailleurs, mais bon, j'aurais tout le temps d'y réfléchir une fois mort. Me focalisant sur un souvenir qui refaisait surface, je laissai donc parler ce qui se rapprochait le plus d'un coeur chez moi sans rechigner : – Ma mère me faisait du chocolat, le soir. Elle avait l'habitude d'y ajouter quelques marshmallows, pour qu'ils fondent quand le breuvage était très chaud. Elle disait toujours que cela pouvait guérir tous les maux, toutes les peines. Qu'ils s'envolaient dans la fumée de la tasse. Mon expression était calme et distance à la fois, comme dans un rêve. Puis, soudain, le présent retomba d'un coup devant mes yeux, et un air éberlué se peignit sur mes traits alors que je bégayai. – Je l'avais presque oublié... Je ne sais pas pourquoi je me souviens de ça maintenant. Elle est morte depuis si longtemps... Je... Écoute, oublie. Je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Ce ne sont que des âneries stupides. Aussi vite que je m'étais ouvert, je me renfermai. Parler de Camilla Michelli Andrews, je ne le faisais jamais. Alors pourquoi maintenant ? Parce qu'elle représentait ce qui se rapprochait le plus du bonheur pour moi ? Et pourquoi avec elle ? Parce qu'elle me faisait penser à ma mère quand elle s'inquiétait pour moi ? Ouais, non, mieux valait taire cet aspect là de la chose, quand même... Me rendant compte de ce que je venais de faire, je voulus soudain me relever, m'extirper de cette position qui, maintenant, me rendait mal à l'aise... Mais, dans mon mouvement trop brusque, me prit le livre qu'elle tenait encore au dessus de moi en plein front. Retombant sur les jambes de la Pouffsouffle, je grimaçai avant de lâcher entre mes dents : – Merde... Qu'est-ce que je fous, sérieusement ?! Pourquoi je te réponds ? Comme si ma vie pouvait t'intéresser... Levant un bras pour me masser le front, je plissai les yeux pour la regarder à travers la brume que me renvoyait mon état vaseux, guère amélioré par un second choc. Je lui jetai alors un regard noir. – Parle toi si tu veux, mais moi j'en ai fini. Je sais ce que tu essaies de faire, mais ça ne marchera pas. Maugréai-je avec un air bougon. Sa vie ne m'intéressait pas non plus mais, au moins, peut être qu'elle me ficherait la paix avec ses foutus souvenirs heureux et autres niaiseries... Non mais, sérieusement quoi, je comptais pas me laisser laver le cerveau plus longtemps ! Elle profitait de mon état, j'en étais sûr... En fait, elle était maléfique, il n'y avait pas d'autre explication. Elle se servait de ma blessure pour triturer mon esprit, pendant que mon crâne ne pouvait plus le protéger aussi efficacement, et elle allait bientôt me transformer en guimauve si je n'y prenais pas garde... Mais je ne comptais pas me laisser faire : je n'avais pas envie de finir comme elle, très peu pour moi !!!
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Message par Garden Fear Jeu 27 Jan - 1:49




    Nous étions bien avancés ! Clyde ne m’avait bien entendu pas écouté et maintenant voilà qu’il faisait un malaise sûrement du à des blessures internes alors que ma jambe aurait très bien attendre. Fichu macho ! D’ailleurs je ne me gênais pour le lui dire et la situation n’aurait pas pu être plus étrange. Clyde allongé sur mes genoux pendant que je lui faisais de l’air en espérant qu’il aille mieux alors que j’aurai mieux fait de le matraquer avec ! surtout que l’envie fut tentante lorsqu’il se permis de grommeler je ne sais quoi alors que j’avais entièrement raison !

    « Qu'est ce que ça peut bien te faire que je meure, hein ? C'est vraiment ton truc la bonté d'âme ou tas fait un truc tellement horrible que tu cherches à te rattraper par tous les moyens ? »
    « Tu n’y est pas. C’est parce qu’en réalité je suis folle amoureuse de toi en secret. » Minaudais-je avant de pousser un soupire. « Penses-tu ! Je sais pas pour toi mais moi, j’aimerai que si un de mes proches se retrouve dans la même galère, que quelqu’un prenne soin de lui comme il le peut. »

    Je pensais à Adam et Mason… et même à Bonnie ce qui était plus surprenant, mais ce n’était pas parce que nous étions en éternelle compétition et que nous nous chamaillons à longueur de temps que je souhaitais qu’il lui arrive quelque chose. Pourtant je devais avouer que mes pensées allaient plus vers Adam que les deux autres, ce fut sûrement pour cette raison que je laissais entendre à haute voix que j’aurai souhaité qu’il soit là, autant parce qu’il aurait su quoi faire pour Clyde, que parce que j’aurai su comment lui, il allait. Ce qui me surpris en revanche, ce fut que Clyde manifeste le même désire que moi, bien que j’ai eu du mal à le comprendre tant sa voix était basse. Cependant ce n’était pas le moment de lui demander pourquoi il aurait aimé qu’Adam soit là – bien que la curiosité me démangeait. J’avais un Clyde dans un sale état et il fallait que je m’en occupe jusqu’à ce qu’on vienne nous secourir.

    « Écoute moi bien Clyde, il ne faut pas que tu t’endormes, même si tu en as vraiment envie d’accord ? Parle moi. Raconte moi ce que tu as fait cet été ou ton meilleur souvenir tiens ! Si on discute, tu ne t’endormiras sûrement pas, il faut t’occuper et c’est tout ce qu’on a, alors même si je ne suis pas l’interlocutrice que tu aurais aimé avoir, faudra faire avec. »

    Je le vis sourire et normalement cette expression sur le visage du futur plus grand mage noir connu aurait du me glacer le sang, mais au lieu de ça, je trouvais ça presque touchant. Il avait l’air soudainement si serein, si calme, si… normal. Clyde n’était pas encore le monstre que j’avais connu, il était encore un jeune homme qui se cherchait, peut-être était-il perdu et que sa cause n’était pas perdue, elle. Peut-être pouvait-il être encore sauvé de ce futur sombre entouré de cadavres, si il avait plus de gens de bonne fréquentation dans son entourage…

    « Ma mère me faisait du chocolat, le soir. Elle avait l'habitude d'y ajouter quelques marshmallows, pour qu'ils fondent quand le breuvage était très chaud. Elle disait toujours que cela pouvait guérir tous les maux, toutes les peines. Qu'ils s'envolaient dans la fumée de la tasse. »

    Je souriais à mon tour et je me retins au dernier moment de passer ma main dans ses cheveux pour les caresser. Pas de doute, il me touchait avec cette facette de lui que je ne connaissais pas et que je n’avais même jamais soupçonné exister. Mais son air serein s’envola rapidement, trop à mon goût et il bredouilla, comme gêné :


    « Je l'avais presque oublié... Je ne sais pas pourquoi je me souviens de ça maintenant. Elle est morte depuis si longtemps... Je... Écoute, oublie. Je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Ce ne sont que des âneries stupides. »
    « Il n’y a rien de stupide là dedans tu sais. Il m’arrive aussi de me faire ce genre boisson, sauf que je rajoute de la chantilly par-dessus, avec la chaleur du chocolat, elle fond un peu et ça donne une mousse sucrée très agréable. »

    Mais mon petit aveu ne changea rien à l’état d’esprit de Clyde qui tenta de se relever bien trop vite pour que je puisse l’en empêcher, ou même avoir la présence d’esprit de retirer le livre avec lequel je lui faisais de l’air de sa trajectoire, si bien que le choc fut inévitable. Il retomba aussi sec sur mes genoux et grimaça. Normal. Ce qui l’était moins, c’était de limite me faire agresser parce que monsieur s’était fait bobo tout seul.

    « – Merde... Qu'est-ce que je fous, sérieusement ?! Pourquoi je te réponds ? Comme si ma vie pouvait t'intéresser... »
    « Tout le monde à quelque chose d’intéressant à raconter. Il suffit de savoir écouter. Mais ça, t’as pas l’air de savoir faire. »

    La preuve : il n’arrêtez pas de faire le contraire de ce que je lui disais ! A croire qu’il le faisait exprès pour m’enquiquiner ou bien juste parce qu’il avait l’esprit de contradiction, ce qui ne m’étonnerait même pas ! Je voulus tout de même vérifier qu’il ne s’était pas fait plus mal mais il porta la main à son front, à croire qu’il lisait dans mes pensées et que même là il trouvait le moyen de m’emmerder. Je crois que le pire fut qu’il ose me lancer un regard noir, comme si tout était de ma faute. Incapable d’assumer ses propres bêtises, j’aurai dû m’en douter !

    « Parle toi si tu veux, mais moi j'en ai fini. Je sais ce que tu essaies de faire, mais ça ne marchera pas. »
    « Ce que j’essaie de faire c’est de te garder conscient le temps que l’on vienne nous chercher, mais comme tu rechigne, je devrais peut-être te laisser sombrer et laisser l’avenir nous dire si ça te réussi ou pas. »

    Je croisais les bras, mécontente qu’il m’accuse de vouloir profiter de la situation pour me rapprocher de lui ou pour lui soutirer des informations. Il ne devrait même pas avoir de telles pensées puisque j’étais censée n’être qu’une étudiante banale transférée en début d’année scolaire. Je décidais de l’ignorer, regardant fixement devant moi mais ma conscience me rappela à l’ordre. Je ne pouvais pas le laisser s’endormir et peut-être mourir. Je n’étais pas comme ça, ce n’était pas moi. Avec un soupire agacé je changeais d’avis bien que je gardais toujours les bras croisés et le regard fixé sur une des énormes pierres nous piégeant.

    « J’aime pas les hommes. Enfin si, mais j’ai aucune confiance en eux. Mon père est parti quand j’étais petite, j’ai vite compris comment ça marchait. Vous êtes tous fait du même bois et disparaître est une chose naturelle chez vous. Alors je ne tombe pas dans le panneau comme les autres. Je profite de l’instant présent tout en sachant que ça ne durera pas, que les ‘je t’aime’ ne sont que des mots et ne représentent rien de plus qu’un simple ‘bonjour’. »

    Je baissais enfin le regard pour le poser sur Clyde.

    « Tu m’as confié un truc personnel, je fais pareil. J’en n’ai jamais parlé à personne. On est au même niveau maintenant. Tu te sens mieux ou faut que je te raconte ça plus en détail ? »
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Message par Clyde Andrews Dim 30 Jan - 1:47


    Elle me faisait parler de boisson chaude et elle croyait que j'allais sagement continuer à comparer les différentes recettes avec elle jusqu'à ce que les secours arrivent... Non mais ça va, ouais ? Bon, d'accord, c'était moi qui avait lancé le sujet et je n'avais aucune idée du pourquoi et du comment j'étais tombé si bas mais le fait était que je ne comptais pas continuer sur cette lancée désespérante. Manquait plus que je me mette à pleurer la disparition de ma mère et la dureté de mon enfance, ou à lui parler des marques italiennes des costumes de mon 'Oncle' qui me rendaient gagas, quoi. Non mais sérieusement ! – Tout le monde à quelque chose d’intéressant à raconter. Il suffit de savoir écouter. Mais ça, t’as pas l’air de savoir faire. Ah ah ah, quel humour. Il fallait vraiment ne pas me connaître pour me dire une chose pareille, car il y avait difficilement plus observateur que moi. – Ah tout d'un coup, je suis intéressant ? Marrant de la part de la fille qui me méprisait encore avant que j'sois en train de crever. Maugréai-je entre mes dents, clairement désabusé. Autant pendant quelques instants j'avais eu envie de me reposer sur elle, autant cela m'était clairement passé depuis qu'on avait commencé à avoir une conversation... Normale ? Non, c'était plus que ça. C'était carrément des... Confessions. Comme deux personnes qui se connaissaient et s'appréciaient. C'était ça, le problème. Cette fille n'était rien pour moi, et même si le futur en disait autrement, elle ne serait jamais rien pour moi. Je ne comptais pas laisser ça arriver. La personne avec qui je voulais finir ma vie n'était pas elle. C'était... C'était... Emalee. Je voulais qu'elle soit ma femme. Et pas elle. C'est pourquoi je ne me montrerais plus docile. Ce n'était pas du tout dans mon intérêt. Bien que mon avenir semble glorieux en temps que Ministre de la Magie et visiblement heureux avec elle, je ne pouvais pas me résoudre à cette éventualité. Je ne savais pas vraiment pourquoi ça me tenait autant à coeur que ce soit Emalee et pas elle, mais c'était le cas. Je ne pouvais l'ignorer. – Ce que j’essaie de faire c’est de te garder conscient le temps que l’on vienne nous chercher, mais comme tu rechignes, je devrais peut-être te laisser sombrer et laisser l’avenir nous dire si ça te réussit ou pas. – L'avenir... Si c'est vrai ce qu'on dit, j'crois que j'préfère mourir. Ben quoi ? Oui, j'arrêtais pas de râler, mais et ! C'était pas ma faute si elle avait le don de m'énerver... Surtout depuis que je m'étais montré faible. Un comportement indigne de moi, même quand j'étais mourant. A travers la douleur, qui rendait ma vision plus laborieuse, je remarquais alors son air renfrogné. Visiblement, je n'étais plus le seul en colère, et il semblait que je l'ai vexé. Bah, tant pis, hein. Au moins, ça m'éviterait peut être de me triturer le cerveau avec les inepties qu'elle réussissait à me soutirer... De toute façon, je ne pensais pas rester conscient bien longtemps encore. Garder mes yeux ouverts devenaient presque un supplice tant ma vision était floue. Ma tête me tournait encore plus depuis que j'avais eu la brillante idée de m'assommer sur le bouquin, et la colère n'aidait sûrement pas dans l'équation... Je me sentais de plus en plus mal, de plus en plus bouillant, et bientôt, je sentais que j'allais m'effondrer. D'un instant à l'autre, j'allais sombrer. La seule idée qui me réconfortait un peu, c'était que je n'allais pas mourir seul, au moins... Même si le fait que ce soit Garden n'était pas en soi hyper réjouissant, c'était toujours ça, faute de mieux... Fermant les yeux, j'étais près à accueillir l'inconscience avec -presque- plaisir quand sa voix passa au travers de la bulle qui m'engourdissait. – J’aime pas les hommes. Enfin si, mais j’ai aucune confiance en eux. Mon père est parti quand j’étais petite, j’ai vite compris comment ça marchait. Vous êtes tous fait du même bois et disparaître est une chose naturelle chez vous. Alors je ne tombe pas dans le panneau comme les autres. Je profite de l’instant présent tout en sachant que ça ne durera pas, que les ‘je t’aime’ ne sont que des mots et ne représentent rien de plus qu’un simple ‘bonjour’. Je rouvris un oeil, cherchant à percevoir une expression sur son visage. Elle qui était si butée quelques minutes plus tôt, voilà qu'elle m'ouvrait son coeur maintenant... Pourquoi elle me disait tout ça, tout à coup ? Était-elle si sûre que j'allais mourir et que j'emporterais ses secrets dans ma tombe ? – Tu m’as confié un truc personnel, je fais pareil. J’en n’ai jamais parlé à personne. On est au même niveau maintenant. Tu te sens mieux ou faut que je te raconte ça plus en détail ? Haussant un sourcil, je chercha son regard avant de répondre quelque chose. Je méditai quelques instants ma réponse avant de faire une grimace forcée, exagérément dégoutée : – Ça va aller, merci, ta vie sexuelle ne me regarde pas. Rétorquai-je entre mes dents d'un ton qui se voulait un peu moqueur, un léger sourire venant trôner sur mes lèvres. – Mais si je peux me permettre, tous les hommes ne sont pas ton père... Va falloir régler ton Oedipe, en plus de ton Syndrome du Bon Samaritain. Mon sourire s'élargit et je me préparai mentalement à ce qu'elle rispote. De nouveau, je me mettais à la titiller, me sentant en effet mieux ; renouveller les piques, c'était bien le signe que je reprenais du poil de la bête, même si, évidement, ça n'effaçait pas le mal de crâne, l'état nauséeux et la sensation de chaleur. Mais je me sentais un peu mieux, là. Peut être parce que mon sentiment de menace avait décru après qu'elle se soit dévoilée aussi. C'était comme... Un échange. Tous les deux avions quelque chose sur l'autre, on était... Quittes. Je n'étais plus exposé. Prenant quelques bonnes respirations pour me redonner quelques forces, j'avouai enfin, me calmant du même coup après mon coup d'éclat un peu plus tôt : – C'est bon. Ça va mieux je crois. Peut être que c'était pas si bête de me faire parler, même si je trouve ça un peu pervers. Laissant échapper un rire (c'était moi, normalement, qui faisait parler les gens), j'eus un air un peu gêné et me tortilla légèrement avant de continuer, d'une voix qui se voulait calme bien que n'étant pas très sûr de faire le bon choix ; toutefois, une idée avait mûrit dans mon crâne, c'est pourquoi, je me lançai quand même bien qu'après un soupir blasé. Je commençai vraiment à devenir dingue, il allait falloir que je prévois une petite thérapie de Super Vilain en sortant... – Je suis comme toi, je n'ai pas confiance dans les sentiments amoureux. Rien à voir avec mon père, il s'est suicidé car il aimait trop ma mère, tout l'inverse du tien, mais je ne crois pas en leur régularité. Ils sont trop inconstants. Ce n'est pas le 'je t'aime' qui n'a pas de sens pour moi, c'est le 'toujours' que l'on lui associe. Soupirant, ma voix se fit plus froide quand j'ajoutai avec un détachement voulu : – L'Amour, c'est juste une réaction chimique. Qui peut devenir un fardeau si on y croit. Personnellement, je compte pas m'en encombrer. J'ai mieux à faire que me prendre la tête avec ça, et je compte devenir l'esclave de personne. C'est comme le romantisme, non mais quelle connerie, je comprends pas que les filles y croient... Pour les hommes, être romantiques, c'est juste une façon d'arriver à leurs fins plus vites, pour assouvir leurs besoins naturels. Voilà tout. Effectivement, c'était pas très classe, hein, dis comme ça. Évidemment, j'en avais rajouté un peu avec le coup des besoins, style 'les hommes sont des animaux', mais bon, comme ça, si elle pouvait éviter d'envisager quoi que ce soit avec moi dans le futur, peut être que ce dernier serait changé à tout jamais. J'avouais bien aimer cette idée ! Plus que bien, même. Bon, j'avais un peu menti sur le côté 'Amour' puisqu'il semblait que je ne sois pas si insensible que ça, ces derniers temps... Mais elle n'était pas obligée de le savoir. Souriant comme un idiot, je me repris quand même pour ne pas avoir l'air trop... Satisfait. Me mordillant la lèvre, j'osais aller un peu plus loin, pour me faire une meilleure idée. Après tout, c'était elle qui avait dit qu'elle voulait qu'on parle ! Donc elle pourrait s'en prendre qu'à elle-même. Surtout quand on savait que j'étais d'une grande curiosité, difficilement assouvie : – Ta mère, elle aimait ton père ? C'est pour ça que tu lui en veux de l'avoir laissée ? Je défis un nouveau bouton de ma chemise en attendant sa réponse et en écartait les pans pour essayer de me sentir un peu plus à l'aise. Autant discuter semblait fonctionner à peu près, autant ça ne faisait pas disparaître les symptomes...
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Message par Garden Fear Dim 6 Fév - 18:17




    Il fallait croire que ma confession avait éveillé son intérêt, ou en tout cas que ça l’avait assez surpris pour qu’il rouvre les yeux, c’était bon sigle. Qu’il les ferme n’était pas une très bonne idée, c’était le meilleur moyen de succomber à l’inconscient et peut-être de ne jamais se réveiller. Je songeait un instant que lorsque je raconterais aux autres que j’avais aidé Clyde Andrews à ne pas mourir – peut-être – je risquais de me faire passer un sacré savon. C’est vrai, sans Clyde, plus d’avenir désastreux… oui mais non. La mission qu’on nous avait confié était de l’éloigner de ses mauvaises fréquentations et de faire de lui un autre homme de par ce fait et non de le tuer ! Je n’avais pas ‘signé’ pour devenir une meurtrière même indirectement, même si cela s’avérait assez dur de résister à la tentation par moment :

    « Ça va aller, merci, ta vie sexuelle ne me regarde pas. »
    « Je ne t’ai jamais parlé de ma vie sexuelle ! » M’écriais-je outrée. Je lui avait parlé de mes sentiments et pas d’autre chose ! et le sourire qu’il affichait à dire de telles sottise me donnait envie de l’étrangler.

    « Mais si je peux me permettre, tous les hommes ne sont pas ton père... Va falloir régler ton Oedipe, en plus de ton Syndrome du Bon Samaritain. »

    Il avait… raison, tous les hommes n’étaient pas mon père mais les exemples que j’avais sous la main me prouvaient tout de même que j’avais raison.

    « Alors, non, je ne te permet pas. Sans compter que jusque là je n’ai eu à faire qu’à des type de ce genre ! alors je crois bien avoir raison. » Je n’avais aucun complexe d’Œdipe et celui du bon samaritain n’existait même pas ! Sale emmerdeur qui ne cherchait qu’à me titiller alors que je faisais tout de mon côté pour le garder en vie.

    « C'est bon. Ça va mieux je crois. Peut être que c'était pas si bête de me faire parler, même si je trouve ça un peu pervers. »
    « Attends, de nous deux, c’est toi le pervers ! Je n’ai rien dit ou fait qui prouve le contraire ! Et arrête de rire ! »

    Il se foutait clairement de moi ! Je le détestais, fortement, totalement ! Mais voilà qu’il avait l’air gêné tout d’un coup ce qui interpella ma curiosité.

    « Je suis comme toi, je n'ai pas confiance dans les sentiments amoureux. Rien à voir avec mon père, il s'est suicidé car il aimait trop ma mère, tout l'inverse du tien, mais je ne crois pas en leur régularité. Ils sont trop inconstants. Ce n'est pas le 'je t'aime' qui n'a pas de sens pour moi, c'est le 'toujours' que l'on lui associe. »
    « Tu marque un point. Et… désolée pour ton père. » C’est pas vrai ! Ce type m’exaspérait au plus haut point et il arrivait tout de même à me faire avoir de la compassion et de la peine pour lui.

    « L'Amour, c'est juste une réaction chimique. Qui peut devenir un fardeau si on y croit. Personnellement, je ne compte pas m'en encombrer. J'ai mieux à faire que me prendre la tête avec ça, et je compte devenir l'esclave de personne. C'est comme le romantisme, non mais quelle connerie, je comprends pas que les filles y croient... Pour les hommes, être romantiques, c'est juste une façon d'arriver à leurs fins plus vites, pour assouvir leurs besoins naturels. Voilà tout. »

    Il avait raison en tout point, mais je me gardais bien cette fois de le lui dire ! et puis je devais avouer qu’ils n’étaient peut-être pas tous comme ça. Il y avait Adam qui m’avait avoué avoir de forts sentiments à mon égards près du lac l’autre jour et je le pensais sincère, vraiment, car je savait qu’il était différent.
    Je regardais Clyde pour m’assurais qu’il ne tournait pas de l’œil et je pu le voir se mordiller la lèvre ce qui me fit arquer un sourcil. Quoi ? Qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir ?

    « Ta mère, elle aimait ton père ? C'est pour ça que tu lui en veux de l'avoir laissée ? »

    Je respirais profondément. Je n’avais jamais parlé de ça avec personne et je m’apprêtais à me confier à Clyde Andrews. Qui l’aurait cru ? Mais c’était simplement parce qu’il le fallait, parce que nous étions dans une situation critique et que je devais le garder éveiller, et peut-être aussi parce que depuis toutes ces années, ça avait envie de sortir…

    « Oui, elle l’aimait. Un peu trop à mon goût. Elle pensait qu’il finirait par revenir, même après des mois, voir des années. Ca l’a fait souffrir plus qu’autre chose et je ne veux pas ressentir la même chose. »

    Mais voilà que tandis que je lui répondais, il déboutonnait un peu plus sa chemise et en écartait les pans me dévoilant son corps un peu trop attirant à mon goût ! Ni une, ni deux, je pris ma baguette et lui balançait un Aguamenti en pleine figure. Ca calmerait certainement ses ardeurs !

    « Ca va mieux ? T’as moins chaud là ? » Demandais-je avec un sourire amusé de le voir ainsi trempé.

    Il allait me crier dessus, c’était certain, mais je n’allais pas non plus le laisser se mettre à nu juste parce qu’il avait un coup de chaleur ! Il existait des sortilèges, ce n’était pas pour rien ! Mais alors que je songeais à ça, autre chose me vint en tête. Plus tôt il m’avait fait comprendre qu’il pensait que je le méprisais… or je ne me souvenais pas lui avoir donné cette impression.

    « Au fait monsieur paranoïa, je ne t’ai jamais méprisé, je ne sais pas d’où tu tire ça ! J’ai même tenté de t’approcher plusieurs fois. J’avais entendu dire des trucs pas franchement sympas sur toi, comme quoi tu étais un solitaire qui n’aimait personne et que tu ne valait pas la peine qu’on s’intéresse à toi, mais tu vois moi je préfère connaître les gens par moi-même que par les bruits de couloirs. Je pensais que si tu te comportais comme ils le disaient c’était certainement parce qu’il y avait une raison. Qu’on t’avait trahi ou qu’il t’était arrivé un truc douloureux dans le passé. Je voulais faire ta connaissance et même devenir ton amie si ça se trouve, mais faut dire qu’avec ton garde du corps, Harper, j’ai jamais pu te parler. »

    Là, j’entrais dans la partie de la mission, car si je méprisais réellement le Clyde de mon époque, je savais que celui-ci était totalement différent et qu’il n’était pas l’assassin que nous connaissions, mais un simple adolescent mal entouré et mal conseillé.

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Message par Clyde Andrews Lun 21 Fév - 1:50


    Clyde Andrews et Garden Fear, en train de rire ensemble, de se chamailler comme des gamins et de... S'entraider. C'était bien ça qu'il se passait, je n'étais pas fou. Je lançais une pique et elle s'exaspérait, puis elle lâchait du lest et je la laissais tranquille un instant avant de revenir à la charge, et ainsi de suite... Comme deux amis qui instaurent une base de complicité entre eux... L'heure était grave. Le moment était venu de faire le point. Un sacré point. De faire 'Pause', même, quelques instants. Non pas parce que j'allais peut être mourir, mais parce que rien ne semblait plus normal dans la situation. Cette fille que je m'escrimais à éviter et qui avait un temps absolument tenu à être mon amie, m'avait repoussée et c'était moi, maintenant, qui la laissait m'approcher. Franchir mes barrières. Plus loin même que certaines personnes qui pourtant m'étaient largement plus proches. On abordait des questions plus que personnelles. On s'intéressait mutuellement à l'autre, comme si tout ça était vrai. Comme si nous étions sincères. J'avais beau avoir écopé d'une sérieuses commotion, je n'étais pas encore un légume, j'étais toujours conscient de mes actes même si tout semblait plus lointain, plus brumeux, comme si cela n'avait aucune importance... Mais une alarme au fond à gauche dans un petit recoin de mon esprit ne cessait de s'allumer, de me dire "mais qu'est-ce que tu fais Clyde ?", oui, qu'est-ce que je faisais ? Pourquoi je laissais faire ça, alors que cela pouvait signer ma perte ? Je n'avais après tout aucune confiance en elle, rien. Elle n'était que la nouvelle, cette fille naïve qui se prend d'affection pour les animaux blessés et adore vraisemblablement jouer au vétérinaire... Humainement parlant aussi, d'ailleurs. Pour le coup il aurait été malvenu de m'en plaindre vu qu'elle me gardait peut être en vie au moment où nous parlions, mais c'était quand même dingue. Complètement dingue ! – Oui, elle l’aimait. Un peu trop à mon goût. Elle pensait qu’il finirait par revenir, même après des mois, voir des années. Ça l’a fait souffrir plus qu’autre chose et je ne veux pas ressentir la même chose. Sa réponse me parvint comme d'un autre monde, sa voix m'arrivant comme un écho venu des profondeurs, et je secouais la tête en acquiesçant et déglutissant à la fois. Je n'aimais pas du tout ce qu'il était en train de se passer, j'avais comme... Un très mauvais pressentiment sur ce qui en ressortirait. On ne devait pas commencer à tisser quelque chose ensemble. On devait rester des inconnus, loin l'un de l'autre, avec chacun sa vie. C'était comme ça que ça aurait dû se passer. Mais c'était déjà trop tard pour revenir en arrière, maintenant, chacun connaissions l'autre, il n'y avait plus cette protection rassurante qu'elle ne soit qu'une ombre floue dans un avenir incertain. Le destin nous avait réuni, mais à quel point ? – Moi je ne veux rien ressentir du tout, plus simple. Répondis-je à sa suite en haussant les épaules, à présent très mal à l'aise. L'indifférence, y'avait qu'ça d'vrai, non ? Je me faisais cette réflexion quand soudain, un jet d'eau m'éclaboussa le visage, me faisant sursauter. Une grimace se peignit sur mes traits alors que la douleur dans mon crâne se fit plus vive quelques secondes et que je fermais les yeux, un peu sonné, tandis que l'eau ruisselait dans mon dos, m'arrachant un frisson. – Ca va mieux ? T’as moins chaud là ? – Par Salazar, tu es vraiment une... Me forçant à respirer par la bouche, je coupais là le juron qui avait menacé de dépasser mes lèvres alors qu'un nouveau frisson me parcourut de part en part. Voilà que j'avais froid maintenant, gé-nial. Manquait plus que les sueurs froides pour que le cocktail soit parfait ! – Grâce à toi, j'vais être obligée de l'enlever car plus jamais je te laisse faire un sort sur moi ! Une fois n'est pas coutume, tu serais capable de me faire cramer, donc, j'ai pas envie d'ajouter les brûlures à la liste des symptômes... Car en plus de mourir d'une commotion, j'vais maintenant aussi mourir de froid, bravo ! J'espère que tu veux pas faire médicomage plus tard, car je t'annonce que tu viens probablement de tuer ton patient et donc d'échouer au test. Bon d'accord, j'étais peut être un peu trop grinçant, mais quand même, quoi... Elle aurait au moins pu prévenir de sa brillante idée avant, non ? Alors que je retirais le vêtement pour en faire une boule et me sécher les cheveux avec tout en lui faisant dos, la boudant clairement - bah oui, je bûûûde -, elle recommença à parler alors que je soupirai : – Au fait monsieur paranoïa, je ne t’ai jamais méprisé, je ne sais pas d’où tu tire ça ! J’ai même tenté de t’approcher plusieurs fois. J’avais entendu dire des trucs pas franchement sympa sur toi, comme quoi tu étais un solitaire qui n’aimait personne et que tu ne valait pas la peine qu’on s’intéresse à toi, mais tu vois moi je préfère connaître les gens par moi-même que par les bruits de couloirs. Je pensais que si tu te comportais comme ils le disaient c’était certainement parce qu’il y avait une raison. Qu’on t’avait trahi ou qu’il t’était arrivé un truc douloureux dans le passé. Je voulais faire ta connaissance et même devenir ton amie si ça se trouve, mais faut dire qu’avec ton garde du corps, Harper, j’ai jamais pu te parler. Je méditais un instant ses paroles, pas vraiment décidé à rebondir dessus (pas fini de bouder ><) ni à me recoucher, restant obstinément relevé. Ce n'était pas parce qu'elle prenait un ton gentil et que ses paroles l'étaient que je me devais de l'être aussi ensuite, quoi, merde hein. Mais ça ne m'empêchait pas de répondre à sa question, la toute première, pour qu'elle sache d'où je tirais ça, son mépris à mon égard. Croisant les bras autour de mes épaules après avoir jeté la chemise à côté de mon sac, comme pour me réchauffer, je lui lançais un regard en arrière, la pointant du menton : – C'est tes yeux. Lâchai-je avant de me décider à fournir plus amples explications après avoir levé mes émeraudes au 'plafond'. – Quand tu as vu que c'était moi, quand tu t'aies réveillée, c'était plus que de la surprise ou de la peur, tout comme quand j'ai voulu te soigner, ou encore quand je t'ai fait croire que tu allais mourir. Tu y as cru bien vite, et c'est là que j'ai vraiment vu le mépris que tu essayais de cacher depuis que tu m'avais reconnu dans ton regard. Tu as eu ce regard... Presque déçu. Comme si tu n'aurais pas dû t'attendre à autre chose de ma part, comme si tu t'attendais à ce que j'agisse comme un connard depuis le début mais que tu avais espéré autre chose. J'étais tout à fait conscient que je pouvais agir comme un gros enfoiré, c'était même jouissif parfois, et je n'avais aucun mal à le reconnaître. – Alors arrête les grands discours, on est deux personnes adultes, du moins j'ose le croire, et dit simplement que tu m'avais déjà jugé avant même de me connaître. Je ne t'en veux pas, c'est humain, tout le monde fait ça. Tu n'es pas différente d'eux. Je ne m'attends pas à ce que tu le sois. D'un geste lent, j'attrapai ma veste, posée au sol, pour l'enfiler tranquillement sans la regarder. De nouveau, j'instaurai de la distance entre nous. C'était mieux ainsi. Il ne fallait que que notre rapprochement se reproduise... L'espace d'un instant, j'avais cru... Que je l'aimais bien. Mais yeux revinrent s'ancrer aux siens : – Tu n'es pas obligée d'être honnête non plus, d'ailleurs. On ne se doit plus rien. Je t'ai donné la fiole, tu t'es occupée de moi, je te libère donc de tout engagement. Tu peux me mépriser autant que tu veux, c'est bon. Même si mépriser un mourant c'est pas très classe, t'en fais pas, je vais essayer de survivre pour que tu n'aies pas mauvaise conscience. Mon sourire se fit ironique. Oui, je devenais méchant. Trêve de sympathie à présent. J'avais joué les gentils, les compréhensifs, et presque le mec qui en avait quelque chose à faire, mais cela n'arriverait plus. J'étais douché. Littéralement.
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Message par Garden Fear Mar 22 Fév - 22:30




    « Par Salazar, tu es vraiment une... »

    Mon regard noir le défiait d’aller plus loin dans ses pensées et d’oser m’insulter alors que je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour que rien ne lui arrive. Cependant il ne fallait pas abuser ! S’il avait chaud, il suffisait de le refroidir et rien de plus ! Je n’allais pas le laisser se déshabiller en ma présence parce qu’il avait une petite bouffée de chaleur. En tout cas, il ne termina pas sa phrase, trop occupé certainement à contenir la colère qu’il éprouvait à mon égard à cet instant pour lui avoir balancé de l’eau à la figure et le tremper au passage.

    « Grâce à toi, j'vais être obligé de l'enlever car plus jamais je te laisse faire un sort sur moi ! Une fois n'est pas coutume, tu serais capable de me faire cramer, donc, j'ai pas envie d'ajouter les brûlures à la liste des symptômes... Car en plus de mourir d'une commotion, j'vais maintenant aussi mourir de froid, bravo ! J'espère que tu veux pas faire médicomage plus tard, car je t'annonce que tu viens probablement de tuer ton patient et donc d'échouer au test. »

    Je me mis à rougir pour plusieurs raisons. Déjà je comprenais ma bêtise, et je regrettais de m’être laissée emporter condamnant Clyde à être gelé par ma faute mais aussi et surtout parce qu’il fit pire que ce que j’avais voulu éviter avec ce sort qui avait finalement empirer les choses puisqu’il se défit totalement de sa chemise m’exposant son torse nu que je m’efforçais à ne pas regarder. Je n’étais pas insensible à la beauté d’un corps, pour cela je pouvais dire que je ressemblais aux hommes, alors au lieu de rester les yeux détournés et l’air gêné comme je pouvais l’être, je décidais de m’expliquer sur le sujet concernant mon soit disant mépris sur lui. Il se faisait des films ! Ou peut-être pas. Il était vrai que parfois, surtout au début, j’avais du mal à dissocier le Clyde Andrews de 2020 à celui de cette époque. Pourtant tout pouvait encore changer et je faisais partie de ceux pouvant faire quelque chose. Je ne pouvais décemment pas rester là et ne rien faire alors que peut-être je pouvais ouvrir une voie plus sûre pour le futur.

    Il se tut un instant après mes paroles mais je ne saurais dire si c’était parce qu’il était encore fâché contre moi pour lui avoir lancé de l’eau au visage, ou si c’était parce qu’il réfléchissait. Il me tournait le dos et je ne pouvais pas voir l’expression de son visage, bien que je doute que celui-ci aurait pu m’aiguiller de toute manière. Il se débarrassa pour de bon de sa chemise en l’envoyant valser vers son sac et en le voyant tenter de se réchauffer avec ses bras, je me mordis la lèvre de culpabilité et je faillis le proposer ma veste pour le couvrir mais je m’en abstins au dernier moment. Vu notre différence de carrure, elle ne lui aurait pas été vraiment utile, et de toute façon, mes bonnes volontés furent bien moins primordiale lorsqu’il me lança comme ça, venu de nulle part.

    « C'est tes yeux. »

    Etonnés, les soient disant coupable s’agrandirent. Quoi mes yeux ? Qu’avaient-ils ? On les avait toujours complimentés ! Ils avaient une forme particulière et leur couleur faisait des envieux. Alors quoi ?

    « Quand tu as vu que c'était moi, quand tu t'aies réveillée, c'était plus que de la surprise ou de la peur, tout comme quand j'ai voulu te soigner, ou encore quand je t'ai fait croire que tu allais mourir. Tu y as cru bien vite, et c'est là que j'ai vraiment vu le mépris que tu essayais de cacher depuis que tu m'avais reconnu dans ton regard. Tu as eu ce regard... Presque déçu. Comme si tu n'aurais pas dû t'attendre à autre chose de ma part, comme si tu t'attendais à ce que j'agisse comme un connard depuis le début mais que tu avais espéré autre chose. Alors arrête les grands discours, on est deux personnes adultes, du moins j'ose le croire, et dit simplement que tu m'avais déjà jugé avant même de me connaître. Je ne t'en veux pas, c'est humain, tout le monde fait ça. Tu n'es pas différente d'eux. Je ne m'attends pas à ce que tu le sois. »

    Merde ! C’était vrai ! Tout ce qu’il disait été parfaitement justifié et je reconnaissais moi-même avoir ressenti tout ce qu’il venait de dire, mais ce n’était pas pour autant que j’étais comme les autres, ça non ! J’avais toujours eu un niveau de compréhension plus élevé que la normale et si Clyde n’avait pas été Clyde, il en aurait été de même pour lui. Je devais arrêter de me focaliser sur le monstre qui hantait mon époque et me reporter uniquement sur le jeune homme qui continuait à ignorer mon regard tandis qu’il se couvrait de sa propre veste. Heureusement que je ne lui avais proposé la mienne, il se serait à nouveau moqué de moi ! Puis finalement, son regard revint s’accrocher au mien.

    « Tu n'es pas obligée d'être honnête non plus, d'ailleurs. On ne se doit plus rien. Je t'ai donné la fiole, tu t'es occupée de moi, je te libère donc de tout engagement. Tu peux me mépriser autant que tu veux, c'est bon. Même si mépriser un mourant c'est pas très classe, t'en fais pas, je vais essayer de survivre pour que tu n'aies pas mauvaise conscience. »

    Je secouais la tête de gauche à droite en poussant un léger soupire. Clyde n’était pas quelqu’un avec qui on pouvait parler aisément, il avait sa carapace et je devais faire attention pour ne pas la briser d’un seul coup ou bien, les conséquences pourraient être pires encore. Je devais y aller en douceur avec lui et c’était ce que j’allais faire.

    « Ecoutes Clyde, si je me suis occupée de toi ce n’est pas seulement parce que tu m’as donné cette fiole. J’étais inquiète, c’est tout, et je le suis toujours d’ailleurs. Je crois que je ne cesserais pas de l’être jusqu’à que tu sois entre de bonnes mains à l’infirmerie. »

    Du pipeau facile pour une fille comme moi, seulement je me surprenais à ne pas mentir. J’étais réellement inquiète pour lui. Qui l’aurait cru ? Lui ? Clyde Andrews ? Mais voilà où était le problème ! Je voyais Clyde Andrews le mage noir et non l’étudiant potentiellement encore humain.

    « Je ne devrais pas te dire ça mais… tu me rappelles un homme de mon passé. Dans ton physique et même parfois dans ta façon d’être et ça me terrifie. J’ai sûrement trop fait de rapprochement entre vous parfois, pourtant je sais que ce… type aurait pu être différent si son passé avait été tout autre. Je sais ce que l’on dit de toi et c’est sûrement plus ça qu’autre chose qui m’a poussé vers toi. Je n’imagine même pas combien cela doit être dur d’avoir l’impression d’être invisible aux yeux des autres ou au pire, le sujets de leurs moqueries. Je voulais vraiment apprendre à te connaître mais comme je te l’ai dit, je me suis bien souvent heurtée à un mur. Tu n’as peut-être pas envie de t’ouvrir à d’autres qu’à ceux que tu connais déjà, certainement pour éviter d’être blessé, mais tu sais, à agir de la sorte, tu risque de finir seul. Je veux dire : vraiment seul. C’est peut-être ce que tu souhaite maintenant, mais un jour tu le regretta, c’est certain. »

    Je le regardais avec un certain espoir, celui qu’il ait compris que je ne lui voulais pas de mal, bien au contraire. D’ailleurs c’était vrai ! Le Directeur ne nous avaient pas envoyé dans le passé pour nuire à Clyde mais pour l’aider à le remettre sur le droit chemin. Il n’y avait rien de mal à ça, c’était même noble quelque part.

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Message par Clyde Andrews Jeu 3 Mar - 1:32


    L'atmosphère s'étant refroidie -dans tous les sens du terme- je me sentais un peu plus conscient, comme si je réalisais enfin que ce qu'il s'était passé jusque là était une erreur. Être vulnérable face à quelqu'un n'était pas une situation enviable et il ne fallait pas que je me laisse aller, il fallait que je me blinde, que je maintienne de la distance entre nous. Ce n'était plus possible, de m'ouvrir ainsi à elle, de laisser échapper tous ces détails qui me composaient, qui faisaient ce que j'étais au plus profond de moi-même et constituaient l'essence même de mon âme. Dans toute sa complexité. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me comprenne, je ne le cherchais d'ailleurs pas, j'avais juste... Perdu le sens des réalités pendant quelques instants. Un peu trop longtemps à mon goût. Mais il ne fallait plus que cela se reproduise, car si je survivais à cette blessure lancinante dans mon crâne qui s'aggravait sûrement de minute en minute, je savais que je viendrais à regretter d'avoir relâché ma vigilance, même dans un moment pareil. C'est pourquoi je m'étais refermé comme une huitre, ne laissant plus transparaître mes émotions, autre que quelques grimaces de souffrance quand je ne pouvais pas les réprimer. Ma tête me lançait, les frissons que je tentais de retenir accentuaient la douleur tandis que je me crispais, et mes sens me semblaient altérés à tel point qu'il était difficile de me concentrer. C'était désagréable et handicapant. Le genre de chose qui me rendait encore plus grincheux. Ne pas pouvoir tout bien contrôler. Mais je ne voulais plus de son aide, être redevable à quelqu'un était en soi gênant, mais à elle, c'était pire que tout. – Ecoute Clyde, si je me suis occupée de toi ce n’est pas seulement parce que tu m’as donné cette fiole. J’étais inquiète, c’est tout, et je le suis toujours d’ailleurs. Je crois que je ne cesserais pas de l’être jusqu’à que tu sois entre de bonnes mains à l’infirmerie. Bla bla bla. Que ce soit vrai ou pas, je n'avais pas envie d'en tenir compte. Je préférais garder mon masque d'indifférence et hocher vaguement la tête en levant les yeux au ciel, avec l'air de celui à qui ça passe à dix mille lieux, ne lui accordant même pas un regard. Peut être ainsi me ficherait-elle la paix... Moi aussi j'avais hâte d'être entre de bonnes mains à l'infirmerie, éloignée des siennes... Ah, quel pied. Mon attitude butée et désinvolte ne sembla pas la démonter, puisqu'elle se lança dans un monologue qui me surprit et accapara mon attention pour les minutes qui suivirent sans que je n'esquisse le moindre geste pour l'interrompre : – Je ne devrais pas te dire ça mais… tu me rappelles un homme de mon passé. Dans ton physique et même parfois dans ta façon d’être et ça me terrifie. J’ai sûrement trop fait de rapprochement entre vous parfois, pourtant je sais que ce… type aurait pu être différent si son passé avait été tout autre. Je sais ce que l’on dit de toi et c’est sûrement plus ça qu’autre chose qui m’a poussé vers toi. Je n’imagine même pas combien cela doit être dur d’avoir l’impression d’être invisible aux yeux des autres ou au pire, le sujet de leurs moqueries. Je voulais vraiment apprendre à te connaître mais comme je te l’ai dit, je me suis bien souvent heurtée à un mur. Tu n’as peut-être pas envie de t’ouvrir à d’autres qu’à ceux que tu connais déjà, certainement pour éviter d’être blessé, mais tu sais, à agir de la sorte, tu risques de finir seul. Je veux dire : vraiment seul. C’est peut-être ce que tu souhaites maintenant, mais un jour tu le regretteras, c’est certain. Mes yeux étaient revenus se perdre dans les siens et s'en extirpèrent vivement alors qu'elle finissait, allant se planter sur un point fixe vers un lieu imaginaire. Restant obstinément fermé, je laissais un silence passer en méditant ses paroles qui, il fallait bien le dire, m'avait touché. Parce qu'elles étaient globalement vraies. Et parce qu'elle semblait sincère. Mon premier réflexe une fois un temps passé fut de laisser échapper dans un drôle de rire ressemblant à un hoquet : – Écoute, garde ta pitié. Je suis d'accord pour dire que je ne compte clairement pas m'ouvrir à d'autres car les élèves de ce château sont en majorité tous des abrutis qui ne jugent les gens que sur leur couverture et ont la naïveté de croire que leur popularité au sein de cette école leur donne un passe-droit... Mais c'est surtout que je n'en ai pas besoin. Haussant les épaules, je la scrutais un instant avant de rajouter. – Pas plus que je n'ai besoin d'amis. Je suis loin d'être seul. Je n'ai pas besoin que tu te sacrifies pour me "sauver de la solitude", car je suis au dessus de tout ça maintenant. Je sais qui je suis, et avec qui je veux être. Mes pensées voguèrent un instant vers Emalee, et l'inquiétude me transperça de nouveau alors que j'espérais qu'elle se soit trouvée loin de l'explosion... Tout comme Quinn, malgré tout, et Keaton, bien sûr. Penser à eux et ne pas savoir ce qui avait pu leur arriver me noua quelque peu l'estomac, mais je me repris, me reconcentrant pour rajouter : – Je n'ai pas de regret à avoir, car je sais à quoi je veux que mon avenir ressemble, et avec qui le passer aussi. Un sourire s'étendit sur mes lèvres et un instant, un éclat amusé brilla au fond de mes prunelles alors que je lâchai avec cynisme, me radoucissant quelque peu sans le vouloir : – Désolé de faire ainsi s'effondrer tous tes espoirs, notre prophétie commune ne se réalisera pas. Je sais que tu es déçue mais... Mais je... J'ai... J'-j'aim... Ma voix se mourut dans un murmure alors que ma vision se troublait tandis que la souffrance revenait en traitre. Des fourmis se propagèrent dans mes membres alors que je me pliais en avant, essayant de respirer normalement tandis que la douleur qui s'était fait plus sourde revenait me frapper de plein fouet, m'aveuglant presque. Je retins un gémissement en attrapant ma tête à deux mains. C'était à la limite de l'insupportable, mais il fallait que je résiste. Je ne pouvais pas mourir maintenant, ici... Et avec elle ! Les choses ne devaient pas se passer comme ça... C'était trop con ! Sentant la présence de Garden près de moi, mon seul réflexe fut s'attraper sa main. Cherchant à capter son attention, je mobilisais mon énergie pour endiguer la douleur afin qu'elle écoute bien ce que j'allais dire, posant mon autre main sur sa joue pour être sûr qu'elle soit focalisée sur moi : – Garden... Emis-je avec les forces qu'il me restait, bloquant juste assez la souffrance pour avoir le temps de dire après avoir dégluti : – Faut que tu le dises à Emalee... Faut que tu... Lui dises... D'accord ? Si seulement j'avais eu conscience de ce que je venais de faire... J'aurais sûrement hurlé. Mais je n'étais de toute façon pas en état pour m'en inquiéter... Ma main quitta sa joue pour retomber mollement alors que je m'affalais purement et simplement la tête sur son épaule, incapable de tenir plus longtemps. Fermant les yeux, la respiration forte et saccadée, je laissais la douleur se répandre en moi, ne pouvant plus lutter contre, attendant que ça passe, si ça voulait bien passer... A moins que l'inconscience ait raison de moi avant. Ou, peut être, la mort. Mais mourir dans les bras de Garden Fear, c'était quand même carrément la loose... Même si, au fond, elle était pas si terrible que ça. Juste un peu désespérante.
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Message par Garden Fear Jeu 3 Mar - 23:53





    Mon discours sembla l’intéresser car il planta son regard dans le mien, me fixant avec ce qui semblait être de l’intérêt avant de finalement s’en détourner tout aussi rapidement. Le silence s’installa alors entre nous. Je ne savais pas ce qui pouvait bien se passer dans la tête du Serdaigle, et encore moins de ce qu’il pouvait penser de ce que je venais de lui dire. Le prendrait-il mal ? Est-ce que la comparaison avec un être qui me terrifiait allait le faire se refermer un peu plus ou au contraire, lui plaire s’il était déjà dans l’étape de sa vie où il désirait engendrer la peur chez autrui ? Je n’en savais rien et j’avais peur de le savoir également. Il ne fallait pas oublié que j’étais coincée avec lui sous une tonne de pierres et que s’il se révélait être déjà à ce stade, je ne serais vraiment pas rassurée !
    Un peu de temps s’écoula avant qu’un rire un peu étrange ne lui échappe et je craignais avoir vu juste mais finalement il n’en était rien.

    « Écoute, garde ta pitié. Je suis d'accord pour dire que je ne compte clairement pas m'ouvrir à d'autres car les élèves de ce château sont en majorité tous des abrutis qui ne jugent les gens que sur leur couverture et ont la naïveté de croire que leur popularité au sein de cette école leur donne un passe-droit... Mais c'est surtout que je n'en ai pas besoin. »
    « Ce n’est pas de la pitié. Et ne me mets pas dans le même sac que les autres s’il te plait. »

    Je ne savais même pas s’il m’avait écouté car il reprenait son discours comme si je n’étais pas intervenu et que rien ne l’en avait distrait.

    « Pas plus que je n'ai besoin d'amis. Je suis loin d'être seul. Je n'ai pas besoin que tu te sacrifies pour me "sauver de la solitude", car je suis au dessus de tout ça maintenant. Je sais qui je suis, et avec qui je veux être. »
    « Ce n’est pas une question de sacrifice. Est-ce si invraisemblable pour toi qu’on puisse vouloir être simplement ton ami ? »

    Non mais il se prenait pour un martyre ou quoi ? Pauvre agneau égaré parmi les loups, subissant leurs lois et qui s’était retrouvé forcé de devoir construire un mur de béton autour de lui pour se protéger car tous sans exception, lui voulait du mal. C’était carrément l’hôpital qui se foutait de la charité !

    « Je n'ai pas de regret à avoir, car je sais à quoi je veux que mon avenir ressemble, et avec qui le passer aussi. »

    J’en frissonnais d’avance en imaginant ses plans pour conquérir le monde magique et des atrocités qu’il ferait pour y parvenir. Son sourire ne m’aida en rien à me sentir plus en sécurité d’ailleurs.

    « Désolé de faire ainsi s'effondrer tous tes espoirs, notre prophétie commune ne se réalisera pas. Je sais que tu es déçue mais... » Je le vrillais d’un regard noir afin de bien lui faire comprendre que moi-même, je n’étais pas partisane de cette ‘prophétie’, mais ce fut tout ce que je pu faire car il n’avait pas terminé de parler visiblement.

    « Mais je... J'ai... J'-j'aim... »

    Mes yeux s’arrondirent et je me rapprochais doucement et subtilement de lui afin d’entendre la suite. Clyde était amoureux ! Mais c’était formidable ça ! L’amour pouvait être le remède à tous ses mots et il pouvait le pousser à changer ses plans si sa belle n’était pas… pitié que ce ne soit pas Harper ! J’en grimaçais, mais mon dégoût et le frisson que je réprimais en imaginant ces deux là ensemble furent balayés lorsque je compris que Clyde se sentait à nouveau mal. J’étais paniquée et perdue en le voyant se prendre la tête entre les mains comme si son crâne allait exploser. Je sursautais légèrement en sentant sa main attraper la mienne, puis je fus troublée par celle qu’il déposa sur ma joue.

    « Garden... »

    Sa voix, son comportement, sa façon de m’appeler par mon prénom. Tout laisser à croire qu’il allait succomber à ses blessures dans l’instant suivant. J’en aurai hurlé de désespoir si je n’avais pas senti qu’il voulait me confier quelque chose.

    « Faut que tu le dises à Emalee... Faut que tu... Lui dises... D'accord ? »

    Emalee ? Il était amoureux de Emalee ?! Mais c’était génial ! Outre le faite que dans le future qu’on nous avez annoncé, elle était devenue une folle furieuse avide de sang, elle n’était pas avec Clyde, car j’étais à sa place ! Etait-ce cela qui lui avait fait perdre les pédales ? Car Emalee n’avait rien de la meurtrière de base ou d’une psychopathe. Peut-être… oui, peut-être qu’avec elle, Clyde changerait car Emalee était une fille bien ! bon elle faisait partie de leur groupe, mais elle n’était pas méchante, c’était une personne qui pouvait sauver Clyde et l’avenir du monde magique à elle toute seule ! J’étais toute excitée par cette perspective et j’avais hâte d’en informer mes compagnons pour que nous mettions un plan en place : A savoir rapprocher Clyde et Emalee le plus possible afin qu’ils soient heureux et que Clyde voit autre chose que ses plans funestes. Cependant mon enthousiasme me quitta lorsque je sentis la tête de Clyde tomber sur mon épaule.

    « Clyde ? » Demandais-je d’une voix inquiète.

    Puisque je n’eu pas de réponse immédiate, je décidais d’agir. J’attrapais comme je pouvais Clyde et je lui mis la tête sur mes jambes dans un premier temps. Je me défis de ma veste et je soulevais la tête du Serdaigle afin de me dégager et de déposer à la place de mes genoux, mon vêtement mis en boule pour que son crâne ne soit pas à même le sol, un confort bien primaire mais qui avait le mérite d’exister au moins.

    « Ecoutes moi bien Clyde. » Dis-je en me penchant vers lui pour être sûre qu’il m’entende. « Je ne dirais rien à Emalee, tu entends ?! Tu le feras toi-même parce que je vais nous sortir de là et je refuse d’extirper ton cadavre des décombres ! »

    J’essayais de lui donner du courage tout autant que je tentais de m’en donner à moi-même. Il n’allait pas mourir, c’était hors de question ! Je du ramper pour aller assez loin de Clyde, écorchant mes genoux au passage et lorsque j’estimais que c’était suffisant, je me mis à essayer de retirer les pierres qui nous maintenaient prisonniers. Si je le faisais loin de Clyde, c’était pour éviter qu’il ne se prenne quelque chose si mon entreprise débouchait sur un quelconque éboulement. Mes ongles parfaits se brisaient sous mes assauts sur les pierres plus volumineuses que les autres et je ne grimaçais même pas alors que mes mains subissaient de mauvais traitement et qu’elles se mettaient à saigner par endroit. Quelle importance ? Même si je m’en étais rendue compte, je n’aurais pas arrêté pour autant. Ce n’était que des blessures superficielles alors que Clyde, lui, risquait sa vie. Le problème, c’était que je ne savais pas à quel point nous étions ensevelis et si j’arriverais à nous sortir de là avec mes simples mais pour renfort. Je n’avais plus qu’à espérer que de l’autre côté, les secours soient aussi en train de s’activer, mais en même temps, s’ils ne savaient pas que nous étions là, ils ne viendraient sûrement pas ! Je me mettais alors à appeler à l’aide tout en m’essoufflant alors que je retirer encore une pierre et que j’avais l’impression que jamais la lumière du jour ne finirait pas transpercer ses dernières, s’il faisait encore jour…
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