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Cheating With Death ft Samaël

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Message par Curtis J. Cullen Dim 24 Oct - 15:09



Cheating With Death ft Samaël Icsam - Cheating With Death ft Samaël Iccurt
SAMAEL WILSON & CURTIS CULLEN
In the end all you can hope for
Is the love you felt to equal the pain you've gone through
Are your eyes showing off for mine
Your face in my hands is everything that I need



    La vie est bien étrange. Elle nous ballote en tout sens jusqu'à ce que un jour tout s’arrête brusquement. Le mot fin résonne inlassablement dans mon cerveau en ébullition. Selon les rumeurs qui circulent depuis un bon moment dans Poudlard, c’est Sam qui mettra fin à mes jours. C’est lui qui tient entre ses mains les clefs de mon destin. Après avoir choisi de me morfondre, j’ai finalement décidé que seul moi, seul nous, sommes maîtres de notre futur. C’est à moi de décidé si oui ou non, peux faire confiance à Sam. Ou pire je pourrais choisir d’embrasser ce destin si c’est ce qu’il lui faut à lui. Une mort tragique, c’est tout à fait mon genre finalement. Consommé par la passion, détruit par l’amour. Ce serait digne du plus grand des romans ! C’est moi qui ai la place du martyr et je pense qu’elle est probablement moins difficile à vivre que celle du tortionnaire. Il est tellement ironique de voir que les rôles se sont presque inversés entre nous.

    Au détour d’un couloir je glisse une main dans ma nuque. Marcher m’a toujours aidé à réfléchir et j’en ai plus que besoin. Mon dernier entretien avec Samaël c’est déroulé comme jamais je n’aurais pu l’imaginer. Oh il est certain que rien n’est réellement arrangé entre nous mais jamais nous n’avions pu communiquer de la sorte. Nous avons parler pendant des heures jusqu'à finalement tombés de sommeil l’un contre l’autre. C’est comme si par sa simple présence, il avait pu apaisé toutes mes craintes. Je me souviens de l’avoir réveillé peu avant l’aube pour le chasser de mes draps à contre cœur et depuis cette nuit, plus rien. Je pense que nous avons tout deux besoin de réfléchir et pour cela nous ne pouvons être l’un près de l’autre. D’autant plus qu’il est plus sage de ne prendre aucun risque d’être vu ensemble pour le moment. C’est le moins que je puisse faire afin d’empêcher à Sam de paniquer complètement et à fin de laisser courir les rumeurs sans plus les attisées. Il faut que nous prenions des décisions ou ce n’est pas la mort que je risque mais la folie. Je me souvient de l’avoir entendu me demander de ne pas sortir de sa vie mais finira t’il par regretter cette requête ? Toutes ces questions me torturent.

    Nos seuls échanges récents résident en quelques regards volés. Un petit mot glissé dans l’un de ses livres de cours ou ma main qui effleure la sienne dans un couloir bondé. C’est si peu et j’aurais cru ne jamais pouvoir m’en satisfaire mais son simple regard figé l’espace d’une seconde dans le mien suffit à éclairer ma journée. Ne pas se parler revient à éviter d’avancer tout comme à éviter de se disputé. Je pense que nous avions tout deux besoin d’un peu de calme et besoin de digérer certaines choses. Tout ce que j’espère c’est qu’il ne m’oublie et qu’il aspire tout autant que moi à nos retrouvailles…Mes pas résonnent sur la pierre lorsque je m’engage dans une volée d’escalier. Je n’ai aucun but particulier, aucune destination à atteindre et je me décide à suivre un chemin en particulier lorsque j’aperçois de longues jambes parfaitement galbées un peu plus haut que moi dans les escaliers. La jupette de la demoiselle rebondis à chaque marche qu’elle gravis et me penchant légèrement vers l'avant, je ne peu résister à chercher l’angle qui me permettrait d’en voir un peu plus. Je pense sans cesse à Sam mais cela ne m’empêche pas d’être ce que je suis ! Un pervers !

    Je glousse et entame de la suivre en toute insouciance. Qui elle est ? Ce qu’elle fait ? Je n’en ai rien à faire ! Je suis comme hypnotisé par le rythme de ses pas et je la vois montée toujours plus haut dans les étages du château. Elle ne semble pas avoir remarqué que je la suis et c’est tant mieux pour moi. Ce qui est étrange, c’est que subitement elle accélère et disparaît vers les tours. J’hésite à la suivre mais je n’ai rien de mieux à faire. Ce choix fait, ma déception n’est que plus grande lorsque j’atteints finalement la tour et constate que les lieux ont l’air désert. Était elle le fruit de mon imagination? Je me perds à sourire d’un air rêveur lorsque brusquement un fracas retentit, le sol se mets à trembler.

    Curtis -Putain…mais…Et dire que je n’ai même pas bu une goutte d’alcool.

    Je n’ai que peu de foi en certains de mes sens mais je ne suis pas non plus stupide. Le sol tremble de plus belle et me voila complètement déséquilibré. Je m’écrase sur le sol et sent ma hanche amortir le choc. Un grognement de douleur s’échappe de ma gorge. Que ce passe t’il au juste ? Je n’ai pas le temps de m’en inquiéter plus longtemps que un vacarme énorme s’empare des lieux. Un mur s’effondre à ma gauche et je rampe pour éviter les décombres mais de lourdes pierres m’écrasent les jambes. Un cri de douleur retentis, il équivaut au silence car il est évident que personne ne peut m’entendre. Je ne suis pas capable de réfléchir, seulement de me demander si mon heure n’a pas sonnée plus tôt que prévu. Peut être que finalement Sam n’aura rien avoir avec ma mort ou alors dois je être certain de pouvoir m’en sortir ? Je tente de bouger les jambes mais je constate rapidement que mes tentatives sont vaines. D’autres chutes de pierre ne tardent pas et je fais de mon mieux pour protéger mon visage du gravats. J’ouvre les yeux et tousse, la poussière s’infiltre partout. Autour de moi tout est gris, je plisse les yeux et constate une masse sombre…Une large pierre se dirige droit sur moi, je n’ai pas la possibilité d’esquiver, ma baguette est hors d’atteinte...Le choc et puis plus rien.

    Des voix…Une douleur terrible…Des mains qui m’effleurent…Une impression de flotter. Impossible de penser…Tout est noire. Suis-je envie ? Plus aucunes forces ne résident dans mon corps et je sombre à nouveau.

    Un lit confortable, un oreiller sous ma tête mais le corps en miette…l’impression que chaque parcelle de mon être me fait mal… pas la force d’ouvrir les yeux…Toujours des voix…Plus aucune notion du temps.




Curtis J. Cullen
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Message par Samaël E. Wilson Mar 26 Oct - 2:12

J’ai la désagréable impression d’être revenu quelques… siècles en arrière. Au temps des questionnements incessants et des doutes oppressants. Mon pied bat la mesure au sol de façon irrégulière. Je laisse tomber ma plume dans la corbeille près du bureau du professeur en quittant la pièce, grimaçant au bruit de mastication étrange et au soupir repu qui suive mon mouvement, preuve qu’il ne reste déjà plus une miette de « l’offrande » que je viens de faire, et j’essaye de relativiser grâce à une forme d’autopersuasion – déni ? – que je maîtrise comme un chef : non, bousiller trois plumes neuves en une semaine n’est pas forcément une preuve d’anxiété. Ceux qui m’entourent ne se sont certainement rendus compte de rien, même si manquer de renverser ma bouteille d’encre tout au long de l’heure et raturer mon parchemin en tentant de prendre des notes n’est pas forcément une de mes… habitudes. Salazar merci, ce cours interminable à enfin pris fin et la matinée avec lui. Malheureusement, je ne peux pas vraiment m’échapper en espérant ne pas attirer l’attention. Je me suis déjà suffisamment fait remarquer pour aujourd’hui, et pas forcément en bien. Étouffant un soupir de lassitude, je relève le menton pour me diriger d’un pas conquérant jusqu’à la Grande Salle, en souhaitant que personne ne distinguera une quelconque manque d’assurance dans mon attitude et moins encore les coups d’œil que je ne peux m’empêcher de jeter en arrière. En arrivant à ma place, je ne peux pas non plus me retenir de passer au crible les têtes qui entourent la table des vert et argent.

Pas une trace de lui.

Sans un mot pour personne, je me plonge d’un air ennuyé dans mon assiette, plus pour jouer avec la nourriture que pour l’ingurgiter : je n’ai absolument pas faim. En fait j’ai l’appétit complètement coupé depuis quelques jours. Des jours qu’il a passés à l’infirmerie, et pendant lesquels j’ai compté les heures en attendant une mauvaise nouvelle qui, par chance, ne m’est jamais parvenue. J’imagine que si le directeur n’a pas annoncé de mort, c’est qu’il va… plus ou moins bien ?
À quelques places de celle où je me trouve, un murmure capte irrémédiablement mon attention et je ne peux que me crisper à l’entente des bruits qui courent autour de cette maudite table.

« Tu as remarqué à quel point il semble nerveux ? »
« Ouais, il n’a pas suivi un traître mot du cours, et ça fait même quelques jours que ça dure. Mais j’ai entendu dire que… tu sais ? – le ton diminue sensiblement en une vaine tentative de discrétion – Cullen a été salement amoché lors de l’effondrement de la Tour. Tu crois que ça peut avoir un rapport ? »

Et, aussi déplacé que ça puisse paraître, l’autre fille éclate d’un rire discret.

« Je crois bien que oui ! Merlin, si j’avais cru qu’il en viendrait un jour à… »

Je lève les yeux vers les deux gourdes dont j’ai surpris la conversation et tente de faire passer à travers mon regard toute la haine et le dégoût qu’elles m’inspirent. L’une à le bon goût de déglutir et de se replonger, rougissante, dans son plat à peine entamé, mais l’autre se rengorge fièrement. Mentalement, je m’imagine me lever baguette en main et me prépare à prononcer un sortilège qui scierait lentement et sûrement sa langue de pipelette, mais quelqu’un me devance. Sha’ fait remarquer d’un ton détaché que Demetri se trouve lui aussi à l’infirmerie, coupant immédiatement court à leur bavardage : tout le monde sait à quel point Dem compte pour moi… en toute amitié. Le prétexte idéal. Je m’efforce de ne pas baisser le regard, bien qu’il s’agisse là de la seule et unique chose dont j’ai envie pour l’instant, mais n’ose pas pour autant adresser un remerciement silencieux à Shaelyn. Bien qu’elle ne me l’ait jamais dit clairement, je sais qu’elle n’approuve pas vraiment ma relation avec Curtis, et qu’elle me ferait bien passer l’envie de le revoir si elle en avait le pouvoir. Son intervention est malgré tout bienvenue : si elle avait laissé couler, j’aurais anéanti en quelques secondes les semaines passées à faire profil bas pour laisser se calmer les rumeurs. Des jours et jours à me contenter d’un frôlement, de quelques regards me prouvant que toute cette histoire avec Curtis n’était pas qu’un cauchemar… ou un rêve.

Si son absence m’a torturé, je ne peux pas nier qu’elle m’ait aussi été bénéfique. Il y a quelques mois, j’aurais tenté d’éviscérer cette fille pour lui faire payer ses sous-entendus vaseux. Moi, avec un homme ? Mais après notre dernière rencontre, ces longues heures passées à lui parler et à seulement dormir à ses côtés comme… comme un couple, j’ai été tenté de me remettre en question. D'accepter. Le fait d’avoir failli le perdre de façon si subite me torture suffisamment pour m’empêcher de me cacher plus longtemps derrière ma légendaire mauvaise foi. Si bien qu’aujourd’hui, j’ai seulement envie de lui faire vomir ses entrailles pour qu’elle regrette d’avoir parlé avec tant d’indifférence et de légèreté de l’état dans lequel se trouve Curtis. État dont je n’ai pas la moindre idée, bon sang. Comment suis-je sensé trouver le sommeil et la force de manger, de vivre, de suivre mes cours comme un bon étudiant alors qu’il est peut-être entre la vie et la mort à quelques pas de moi ? Et je n’ai toujours pas trouvé l’occasion d’aller la voir.

Pour tout dire… j’ai la frousse. Je n’ai jamais été un modèle de courage, et l’idée de le retrouver m’obnubile autant qu’elle m’effraie. Comment réagirais-je si je le retrouve… infirme, ou défiguré à vie ? Est-ce que ça changera quelque chose à la façon dont je le regarderai ? Est-ce que je voudrai encore de lui à mes côtés et réclamerai sa présence avec autant de ferveur ? Est-ce que je me forcerai à rester avec lui par pitié ? Ou alors… trouverai-je le courage de faire ce que j'ai à faire, ce à quoi je me refuse à penser depuis des jours? D'amener la conversation sur... Je secoue discrètement la tête pour m’ôter ces réflexions stupides de la tête. Curtis, quel que soit son état, reste mon Curtis. Celui-là même dont la présence m’est… vitale. Indispensable. Et si sa santé doit me pousser à faire quelque chose, j'ai bien peur qu'il ne s'agisse que de me pousser à me taire. J’inspire profondément, mais manque de m’étouffer alors qu’une main se pose sur mon avant bras.

« Hey ! Tout va bien, … Sam ? »

Je sens son hésitation et la saisis comme une perche en arrachant sa main de ma peau et en lui renvoyant un regard flamboyant de colère.

« Je ne crois pas que ça te concerne. Et même s’il m’arrivait quelque chose de grave ou que je devais me retrouver à l’article de la mort, tu serais la dernière personne dont je réclamerais l’aide et la présence, pauvre troll. Alors fais-moi plaisir : ne t’avise plus jamais de te rabattre sur une pathétique tentative de familiarité courtoise pour assouvir ta curiosité, ça ne prend pas avec moi. Vu ? »

Je repousse mon assiette à laquelle je n’ai finalement pas beaucoup touchée et me redresse gracieusement sans plus lui accorder un regard, avant de quitter la Grande Salle et les regards de mes condisciples.
Ils m’énervent, tous autant qu’ils sont. Comment osent-ils se promener à leur guise dans le château, bien campés sur leurs deux pieds alors que Curtis se retrouve coincé dans un lit à l’infirmerie ? Je ressens une pointe de culpabilité en me rendant compte que je ne me suis pas questionné une seule fois au sujet de l’état de Demetri, dans tout ça. Quel piètre ami je fais ! D’ailleurs il pourrait être une bonne excuse pour expliquer ma présence à… non ! Pas une excuse. Je suis réellement inquiet pour lui, et je ne vais pas seulement le voir en espérant entrapercevoir Curtis. Je souffle, bruyamment cette fois, et me retiens de me tordre les mains l’une contre l’autre alors que je grimpe les marches quatre à quatre. Jamais trajet ne m’a paru plus long et escaliers plus récalcitrants ! Mais je finis par arriver à destination.

À peine ai-je entrouvert la porte que l’infirmière me tombe déjà dessus telle une effrayante ogresse, en me demandant ce que je veux. C’est qu’il y a des « patients en convalescence, ici, et qu’il ne faudrait surtout pas troubler leur repos » ! Je lui balance le nom et le prénom de Dem en m’apprêtant à la bousculer pour passer, mais elle me rembarre immédiatement : Monsieur Raynolds est a vidé les lieux le matin même. … Vraiment ? Je me retrouve à ne plus savoir quoi répondre, incapable de répliquer quoi que ce soit alors qu’elle me demande narquoisement si mon inquiétude pour lui est telle que je n’ai pas remarqué qu’il a déjà réintégré son dortoir avant de me claquer la porte au nez.

Parfait. Je sers les dents, à défaut de pouvoir faire mieux, et entame le trajet du retour à pas plus lents en me demande quoi faire à présent. Assister à mes cours de l’après-midi ne m’enchante pas plus que ça – je serais même tenté de les sécher si ça ne risquait pas d’amplifier ou de lancer de quelconques rumeurs. Et honnêtement, je n’ai pas besoin de ça. Je me force donc à retrouver contenance et à reprendre le cour de ma vie là où je l’avais laissé en me précipiter jusqu’ici : d’abord, je dois décharger mon sac de tous les livres qui me seront inutiles et les remplacer par ceux dont j’aurai besoin tout à l’heure. Ensuite, prendre enfin des nouvelles de celui que je considère comme mon ami le plus proche, mon presque « frère », que j’ai honteusement négligé ces derniers temps. Me procurer une nouvelle plus, évidemment. Et enfin… attendre que la nuit tombe pour le rejoindre. Encore une fois.
________________________________

Que le temps peut passer lentement ! L’heure tardive a poussé la majorité des élèves à se réfugier dans les dortoirs pour ne pas subir les foudres des professeurs chargés de la surveillance. Mais comme toujours, la Salle Commune grouille d’élèves trainant encore à quelques pas de leurs lits, qui à se défouler dans une partie de cartes explosives, qui à s’étourdir devant un échiquier ensorcelé, qui à tenter vainement de rattraper quelque devoir laissé au dernier jour et à la dernière heure. Parce que Poudlard, c’est ça : un mélange de plaisirs simples et de contraintes, comme n’importe quel autre pensionnat. Profondément emmitouflé sous ma couette épaisse, je suis pourtant loin – très loin, même – de partager le sort de l’un ou l’autre de mes… « camarades ». Dès la fin de la journée, je me suis précipité derrière les rideaux de mon baldaquin en prétextant un mal de tête ignoble pour me débarrasser de toute compagnie – ce qui est très bien passé, vu la hargne que j’ai mise à envoyer paître tout le monde durant les dernières heures. Et maintenant… les yeux accrochés aux fissures acrobatiques laissées par le temps entre les pierres du plafond, j’attends avec une patience tout à fait feinte qu’ils vident les lieux une bonne fois pour toutes. Mais non ; j’ai beau tendre l’oreille, il y a toujours un crétin pour continuer de rôder auprès du feu magique, encore réticent à l’idée de se coucher. Et ça fait une éternité, je crois, que j’attends que les voix autour de moi s’éteignent et soient remplacées par les ronflements habituels de mes camarades.

Ma patience est finalement récompensée mais, préférant prendre mes précautions, je reste encore immobile une quinzaine de minutes, le souffle suspendu. Plus un bruit. Parfait. Je repousse silencieusement mes couvertures étouffantes et m’extirpe de mon lit, au pied duquel je m’arrête encore sans bouger par excès de prudence. Mais comme aucun geste ne vient faire écho aux miens, je me dépêche de quitter le dortoir et traverse rapidement la Salle Commune désertée.

Ce n’est qu’une fois arrivé à l’infirmerie, pour la seconde fois de la journée, que j’hésite. Et si quelqu’un s’était rendu compte que… ? Non, j’ai été suffisamment discret pour n’attirer l’attention de personne. Et pour une fois, je peux bien être honnête avec moi-même : ce n’est pas la raison de mes battements de cœur effrénés. Non. Ce sont l’impatience et l’inquiétude que m’inspire Curtis qui font lui font battre la chamade. Résistant à mon envie tout aussi soudaine qu’incongrue de faire demi-tour, j’entrouvre le lourd battant et attends de voir si mon intrusion déclenchera un mouvement. Rien.
Je me glisse donc à l’intérieur et referme la porte derrière moi, plongeant les lieux dans une pénombre profonde… avant de me rendre compte que je n’ai aucune idée de l’endroit où se trouve celui que je cherche. Ah, bravo Sam ! C’est vraiment, vraiment excellent, un plan bien mené d’un bout à l’autre. Je me mordille la lèvre inférieure alors que cet instant me ramène quelques mois en arrière. Cette fameuse soirée qui avait assisté à notre premier face à face, et à la fin de laquelle j’avais décidé, sur un coup de tête, de ramener à Curtis la baguette qu’il avait oubliée en partant. Cette fois-là non plus, je ne savais pas lequel des lits était le sien. Ce souvenir m’arrache un demi-sourire amusé et m’insuffle le courage de continuer ma quête. Je m’approche prudemment de chaque lit et, à l’aide d’une faible lumière émise par le bout de ma baguette, je tente de distinguer les visages endormis de leurs occupants, faisant fi des gigotements gênés que déclenche mon passage.

Il n’est pas ici… ici non plus. Et là… des draps inoccupés. Lorsque la lueur jaunâtre coule enfin sur ses traits, je suis si surpris et ému que j’en reste figé quelques secondes, à m’abreuver seulement de son image. Ce n’est qu’à présent que je me rends compte de l'étau angoissé qui m’étreignait à l’idée qu’il ait pu lui arriver quelque chose de grave. Mais qu’est-ce que je raconte ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ! Les bruits les plus inquiétants me sont parvenus au sujet de son accident. Je m’en d’ailleurs : avant de savoir qu’il comptait au nombres des blessés, je m’étais contenté de ricaner bêtement en entendant parler de l’effondrement de la tour, en parlant comme s’il s’était agit d’un coup de maître. Quant aux victimes, j’avais jusque là considéré que les principaux touchés étaient probablement des Serdaigles, et qu’il serait marrant que l’un de ces « cerveaux-sur-pattes » ait été débilifié par l’accident. Si j’avais su !

« Nox… »

Me murmure se perd dans les ténèbres à l’instant même où la lueur s’éteint, et je me penche vers lui. Mon amant. D’une mais caressante, déplace les mèches qui lui retombent lâchement sur le front et redécouvre du bout de l’index ce visage que je ne peux pas distinguer. Est-il seulement endormi, ou inconscient ?

« Curtis… qu’est-ce que tu fichais en haut de cette stupide Tour ? »

Un murmure qui ne trouvera pas de réponse immédiate, je m’en doute. Mais cette question ne cesse de me tarauder depuis que j’ai su qu’il se trouvait ici. Ma main descend le long de son bras pour retrouver la sienne, et mes phalanges se calent si bien entre les siennes qu’il me semble que cette place à toujours été la leur. Sans les lâcher, je me penche vers lui pour poser doucement mes lèvres sur les siennes.

« Réveille-toi. S’il-te-plait, fais ça pour moi. » – et cette requête sonne comme un halètement suppliant ; étrange, venant de moi qui rechigne tant à demander quoi que ce soit à quiconque. J’ai besoin d’être sûr… » - que tu vas bien. Autant que possible.

Une main toujours aussi bien calée dans la sienne, je pose avec hésitation la seconde contre son torse, entre le draps et le tissu rêche du vêtement qui lui a été prêté par l’infirmière. Mais à mes oreilles ne parvient aucune réponse. Seulement un battement régulier qui se répercute le long de mon bras pour résonner comme s’il venait d’une prolongation de mon propre corps. Boum, boum. Boum, boum. C’est rassurant… mais tellement insuffisant.


Dernière édition par Samaël E. Wilson le Mar 8 Fév - 3:12, édité 1 fois
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Message par Curtis J. Cullen Ven 12 Nov - 15:19





    Je ne sais plus très bien dans quelle réalité j’évolue. Je n’ai plus aucune notion tangible de ce qui m’entoure et ne parlons même pas de celle du temps. Ce que je sais, c’est que je suis vivant. Je le sais parce que je me doute que dans le cas contraire, je n’aurais pas aussi mal. La douleur arrive par vague et puis se calme avant de revenir de plus belle. Ma tête, mes jambes, mes côtes… Je ne connais pas l’étendue exacte de mes blessures, ni l’ampleur de leurs dégâts. Je n’ai même pas la conscience suffisante pour y réfléchir plus d’une fraction de seconde. Je respire et j’ai mal, voila à quoi se résument les heures qui s’écoulent. Pour ce qui est de me réveiller, je pense en être capable mais je n’en trouve ni la force, ni la motivation. Tout est si calme ici et je dois avouer que je m’y complais. Personne ne peut venir tenter de me contrarié, personne pour murmurer sur mon passage, personne pour me blesser. Seulement moi et ma conscience anesthésiée. Je sais que je vais devoir finir par revenir mais je ne le veux pas pour le moment. Au delà de mes paupières, il me semble distingué une source de lumière mais je n’ouvre pas les yeux. Ce n’est pas volontaire, juste plus facile. La lumière disparaît. Était elle seulement la ? Un spasme presque imperceptible me traverse le bras gauche. Serait ce une main que je sens sur ma peau ? Je dois rêver. C’est mon corps qui parle et alors que tout autre aspirerait à se nourrir ou à reprendre sa vie, le mien montre simplement qu’il est en manque de contact physique. Je suis fou. Irrécupérable. J’avale ma salive, réflexe naturel. Comme celui de mon cœur qui continue de battre.

    « Curtis… qu’est-ce que tu fichais en haut de cette stupide Tour ? »

    Moi ? Ai-je bien entendu ? J’ai passé tellement d’heures à délirer que je ne parviens plus à savoir ce qui est ou non le fruit de mon imagination fiévreuse. Mon corps et mon esprit luttent mais pas toujours du même camp. Mon corps me semble lourd, comme s’il était entièrement constitué de plomb mais je sens cette peau qui m’effleure. Oui, je sens cette main qui se glisse dans la mienne. Où alors, c’est que finalement je suis mort. Mon souffle se fait plus rauque, comme si je cherchais à l’entendre pour me prouver que je suis bien la et pas seul.

    « Réveille-toi. S’il-te-plait, fais ça pour moi. J’ai besoin d’être sûr… »

    Sam. Cela ne fait plus de doute. Cette fois, sa voix m’est apparue plus nette et je la reconnaîtrais entre mille. Sa main glisse sur mon torse, elle est fraîche et provoque un frisson qui se repend dans tout mon corps. La douleur se réveille au passage et je suis tenté de ne faire aucun effort pour me réveiller. Je pourrais laisser Sam s’occuper de moi. Me contenter du plaisir de ses caresses et me complaire de ses inquiétudes à mon égard. Je pourrais être égoïste, pour cette fois ! Mais même dans cet état, je ne peux pas. Plus forte que la douleur, il y a maintenant cette envie de le rassurer. Je dois ouvrir les yeux. Je le dois pour lui et pour moi aussi. Pour me prouver qu’il est bien la et que je ne suis pas occupé à inventer tout ça par pure délire. Voila que j’entame d’ouvrir les yeux mais la première tentative est vaine. Ce n’est pourtant pas si compliqué ! Frustré, je sens ma main serrer fermement celle de Sam. Je n’ai même pas contrôlé ce geste mais il est plutôt bon signe. J’inspire et secoue légèrement la tête, je prends mon temps. C’est ce qu’il faut en réalité, puisque lentement je parviens finalement à ouvrir les paupières. Il fait sombre et tout est flou. Un simple rayon de lune éclaire ce qui m’entoure mais mes yeux ne parviennent pas à assemblé le puzzle. Je cligne des paupières lorsque finalement, je distingue le visage de Sam penché sur moi. Je voudrais sourire mais je parviens à peine à bouger. Je me contente alors de lui adresser un clin d’œil. Chaque chose en son temps. Je tente d’ouvrir la bouche mais j’ai la gorge terriblement sèche qu'aucun son ne quitte mes lèvres. Encore un signe que je suis envie et que oui, il est bien la et il est venu pour moi. Si j’étais dans un meilleur état, je bouillonnerais de joie. Je tente de me redresser mais une douleur dans mes côtes m’en dissuade. J’ouvre à nouveau la bouche et murmure d’une voix rauque.

    Curtis - De l’eau Sam.

    Pas de s’il te plait et je compte sur lui pour ne pas s’en formaliser. Il peut déjà être content que je ne plaisante pas en lui demandant du whisky et une clope. Je me souviens que c’est lui qui m’a réveillé mais je suis déjà incapable de me souvenir de ce qu’il a dit. Ces paroles refusent de me revenir à l’esprit même si je crois en saisir le sens. Je suis paumé et je décide donc de parler sans réfléchir.

    Curtis - Qu’est ce que tu fais la ? Je…

    Ma voix se brise, j’ai définitivement besoin de me désaltéré. J’ai besoin de ça et besoin d’un contact avec Sam. Du bout des doigts, je le cherche.




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Message par Samaël E. Wilson Mar 16 Nov - 20:16

Je ne sais pas si mes gestes lui servent à quoique ce soit. Dans quelles limbes inaccessibles sont esprit se perd-il? Est-il seulement conscient qu'il n'est plus seul? Rien ne me permet de m'en assurer et, en désespoir de cause, je tente de me convaincre que les choses auraient pu être bien pires. Au moins... au moins il est là, devant moi, et son corps semble se plus ou moins se remettre. Le son de son coeur battant sous ma paume serait presque apaisant si je n'étais pas si exigeant. Sans doute lui faut-il seulement du temps? Mais une part de moi, cette part égoïste qui dominent singulièrement toutes les autres, voudrait exiger plus. Un battement de paupières peut-être, bien que le manque de lumière ne me permet pas tout à fait de le distinguer.

À l'affut du moindre signe de vie ou de conscience, je me fige brusquement en entendant sa respiration varier sensiblement. Par pur réflexe, j'écarquille bêtement les yeux en espérant que les ouvrir plus grand me permettra de percer les ténèbres ambiants. Sans succès, évidemment, et le manque de réaction venant lui me pousse à douter de mon impression.

« Tu... tu m'entends? »

Je n'y crois pas trop, et mon propre timbre dubitatif me laisse une impression amère. Sans le vouloir, j'ai tellement dramatisé cette histoire que je m'attendais presque à le retrouver à l'agonie, souffrant mille comme s'il était en proie à mille tortures. La crainte de ne rien pouvoir faire pour le soulager m'a taraudé pendant longtemps : une belle première, pour moi qui suis si habitué à me soucier principalement de mon propre confort avant tout. Mais il semble... presque bien. Ce constat me rassure plus ou moins, bien que la vue du bandage qui enserre le haut du visage ait plus tendance à nourrir mes inquiétude qu'autre chose.

Une pression inattendue sur ma main me surprend, alors même que je m'étais résolu à considérer que mon impression de tout à l'heure était fausse. Je me penche vers lui, aussi près que la décence me le permet; une faible lueur distillée par un rayon de lune me permet de distinguer ses paupières qui s'agitent discrètement, et j'appose ma main contre sa joue en signe d'encouragement. Et il suffit de quelques secondes seulement pour que mon univers, qui semblaient avoir basculé depuis l'accident, retrouve de nouveau tout son sens : je croise ce regard dont j'ai été privé pendant bien trop longtemps à mon goût. Comme toujours l'effet ne se fait attendre; il a le don de me perturber autant que de me faire me sentir comme le plus heureux des hommes, mais à cet instant c'est cette seconde idée qui prime. Il est vivant – ce seul mot prend désormais tout son sens et je me sens déchargé d'un poids.

Il entrouvre les lèvres une seconde; je suis consterné par l'effort que ce seul geste lui coûte. Et moi, qui n'ai pourtant pas grand-chose de l'amant romantique, moi qui n'ai jamais su m'y prendre qu'avec les femmes, moi qui n'aurait jamais envisagé il y a quelque mois une romance avant quelqu'un comme lui, je ressens soudain le besoin d'être là pour lui, de le serrer contre moi pour l'écarter de tous les malheurs que pourrait lui infliger cette vie trop bancale. Charmante ironie, sachant que c'est bel et bien de ma baguette qu'il est soit disant destiné à mourir. Un léger mouvement de son côté me fait me rendre compte qu'il tente de se redresser, mais je ne lui en laisse pas l'occasion : d'un geste doux mais ferme je le repousse sur son lit pour lui intimer de rester allonger. Je crois bien que, de toute façon, son corps même ne lui répond pas encore suffisamment pour lui permettre un tel effort.

« De l’eau Sam. »

De l'eau? Cette requête semble tellement déplacée venant de lui que j'en rirais, si la situation n'était pas ce qu'elle est. Je ne l'ai jamais vu réclamer autre chose que la formule du bon vivant de base : sexe, alcool, clope et tout ce qui y a trait. Mais de l'eau? C'est si banal, venant d'un personnage aussi haut en couleur que lui, que j'en viens presque à oublier qu'il est avant tout un convalescent et que rien ne pourrait lui être plus bénéfique. Non que je me plaigne de cette demande fort sobre : le voir si sage me fait plutôt jubiler. Je le devine tout à fait capable de se montrer plus provoquant, d'assumer jusqu'au bout son rôle habituel. Mais la facette de lui qu'il me montre ce soir me rappelle que derrière les apparences se cache quelqu'un dont j'ai rarement eu conscience de la fragilité. Je me sens presque privilégié d'être le seul présent à ses côtés à cet instant crucial. Je m'active sans attendre, cherchant à distinguer la tablette croulant sous les potions et verres destinés aux malades que l'infirmière laisse toujours traîner dans un coin de la pièce. Est-ce que la lueur d'un sortilège risquerait d'éveiller les autres? Hum. Tant pis pour eux, si c'est le cas.

Pourtant...

« Qu’est ce que tu fais la ? Je… »

Sa question, si banale au demeurant, a sur moi un effet autrement plus désagréable. Ce que je fais là? Mes mains s'activent pour écarter les fioles sans bruit, tâtonnant à la recherche d'un récipient potable, sur lequel je finis pas mettre là main. Je me tourne dos à lui pour lui éviter l'inconvénient de la lumière, me doutant que ce serait sans doute tout sauf agréable pour lui qui vient à peine de reprendre conscience, et lance à mi voix un aguamenti jusqu'à ce remplir le verre.

Ce que je fais là. L'envie de lui tendre son verre d'eau et de le regarder se débrouiller seul avec me titille l'espace d'un seconde mais je me rétracte, tout comme je ravale de mauvais gré l'ironie acerbe dont j'aurais fait montre s'il n'avait pas une bonne excuse pour m'avoir posé une question si déplacée à mon avis. Il est probablement déboussolé par tout ça.. Ma façon de me braquer est toutefois assez révélatrice – je ne peux pas me cacher à moi-même que la réponse qu'il me demande me dérange. N'est-il pas évident que je me suis... inquiété pour lui? Simplement, le dire à haute voix me répugne. C'est ce que j'ai toujours trouvé difficile dans les relations humaine : le fait de devoir laisser voir à quel point je peux être attaché à quelqu'un me déplait. Or chacun a besoin d'être rassurer; que serait une amitié sans petites attentions destinées à montrer à l'autre que son devenir a de l'importance à nos yeux? Il en va de même pour ce qui me lie à Curtis. Je ne peux pas me permettre de me contenter un jour de lui demander de rester à mes côtés si c'est pour me montrer purement infect tout le reste du temps. Je le sais. Le problème est que je ne sais pas comment faire. Comment passer outre mon orgueil démesuré et dix-sept années de pur formatage pour me montrer... attentionné, envers lui?

Mon silence forcé est rapidement récompensé tandis que je me rends enfin compte que sa main cherche la mienne ou, du moins, à restaurer un contact entre nous. Sans en être conscient il fait taire en partie mes doutes; parce que j'ai beau me torturer à longueur de temps à base de questionnements incessants et d'hésitation, il suffit qu'il soit à proximité pour que j'aie la certitude qu'il m'est tout bonnement indispensable.

Je relâche sa main à regret, me souvenant de sa requête et de sa voix roque, un peu plus brisée à chacune de ses tentatives pour prendre la parole. Me déchargeant un instant du verre encombrant en le posant sur le meuble rustique supposé faire office de chevet près de son lit, je me rapproche avec hésitation en cherchant le meilleur moyen d'oeuvrer sans aggraver ses blessures. Si au moins je pouvais le distinguer correctement, je pourrais savoir à quel pint il est amoché... mais je dois me contenter de la vision limitée que m'offre la lune pâle. Sera-t-il capable de bouger, avec un peu d'aide? J'aurais préféré ne pas lui infliger ça, mais... pour cette fois, la raison ne l'emporte pas sur ma maudite impulsion. Tout conscient que je le suis de m'apprêter à faire une grossière erreur, je m'assois sur le bord de son lit pour me débarrasser de mes souliers, puis me tourne vers lui comme pour étudier sa position. Une main glissée sous sa nuque pour la soutenir, l'autre au niveau de ses épaules pour faciliter son déplacement, je le pousse à se surélever le temps de me glisser derrière lui. J'arrive difficilement à l'aider à se redresser à moitié; une jambe de part et d'autre de lui, ses oreillers posés sur moi pour assurer son confort, je me donne pour rôle de lui servir d'appui. Mais ma position me permet surtout – et avant tout – de me délecter enfin de sa présence contre moi. J'arrête de bouger pendant un moment pour lui laisser le temps de se remettre du déplacement que je lui ai infligé. Une fois certain qu'il ne pourrait pas être mieux qu'ainsi, je récupère son verre et attire son visage en arrière pour le placer devant ses lèvres, avant de murmurer en guise d'excuses :

« Je n'ai jamais été très doué pour jouer les garde-malade. »

D'où ma maladresse. Pour une fois, je le plains sincèrement de ne pas avoir trouvé quelqu'un d'autre que moi. Quelqu'un.. de mieux pour lui? Cette pensée me sert le coeur; préférant la chasser, j'emprisonne Curtis de mon unique bras encore libre et pose un baiser au creux de son cou.

« Je suis venu vérifier que tu avais eu le bon goût de rester en vie. Ça se voit, non? Après tout il paraît que je suis sensé avoir le monopole de la responsabilité d'ta mort, alors... »


Dernière édition par Samaël E. Wilson le Mar 8 Fév - 3:26, édité 4 fois
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Message par Curtis J. Cullen Lun 31 Jan - 14:25



    HJ : Sorry pour l'énorme retard ma Sun adorée cheers cyclops





    La réalité est floue. Je me sens comme enrobé d’ouate mais malheureusement pour moi cela n’est pas synonyme de confort. C’est un peu comme si cette enveloppe duveteuse qui m’entoure était transpercée de pique et de dards aiguisés qui me torturent le corps et la chair. Je donnerais tout pour être ailleurs, enfin, à l’exception de la présence de Sam. Ma main cherche son contact mais je l’entends plus loin occupé à tenter d’accéder à ma requête. Je dois me résoudre, je ne peux pas tout obtenir en même temps mais comme j’ai perdu toute notion du temps son absence me parait cruellement longue. Je me laisse allé à soupirer lorsque que je l’entends revenir vers moi. J’ai les yeux fermés parce que je n’ai pas encore la force de les tenir ouverts bien longtemps. Une montée colère s’insinue en moi, j’aimerais tellement être au sommet de tout mes moyens parce que il est la…Et parce que je me sens deja si faible en sa présence que subitement, je ne peux m’empêcher de me sentir mal à l’aise de le laisser me voir dans cette position de totale infériorité. Heureusement, je n’ai pas la force de lutter, pas la force de le chasser.

    Je sens le matelas bouger sous le poids de Sam qui vient de s’asseoir à mes cotés. Dans un bruit sourd j’entends ses chaussures se posées sur le sol. Mais qu’est ce qu’il fou ? Je lui ai dis avoir soif ! J’entrouvre les yeux et aperçois le verre d’eau sur la table de nuit. Je tente de me décider à tenter de m’en emparer mais Sam se tourne alors vers moi. Je sens sa main se glissée sous ma nuque, délicatement, il tente de m’aider à me redresser. Une grimace de douleur vint défigurer mon visage mais je retins tout soupir qui trahirait ce supplice. Je ne veux pas qu’il croie que cela veut dire que je préfère qu’il s’abstienne ! Non ! Parce que si il ne l’a pas encore remarqué et bien moi je sais que je suis capable d’endurer n’importe quel douleur pour lui. Je sens son corps se glissé derrière le mien. Je me retiens de respirer tant qu’il ne me laisse pas me reposer contre lui. Finalement, la torture prend fin et je ne préfère pas imaginer le moment ou il va devoir partir. Ma respiration est saccadée et la douleur est tellement vive que je ne saurais presque plus définir d’où elle vient exactement. La main de Sam glisse sur mon visage et je le vois mener le verre d’eau à mes lèvres. Je les entrouvres et sens le liquide se répandre dans ma gorge. Ça fait du bien mais une fois encore, c’est également douloureux. Je bois lentement et savoure le fait que Sam s’occupe de moi tout comme je déteste me sentir encore plus dépendant de lui que je ne le suis déjà. Maudite dualité !

    Je n'ai jamais été très doué pour jouer les garde-malade.

    Pourquoi ce besoin de se sous estimer? C'est étrange de voir comme Sam peut faire preuve d'une arrogance terrible tout comme d'un manque cruel de confiance en lui. Est il comme ça avec les autres aussi? Je réalise alors que lui et moi partageons une relation totalement exclusive. Je n'ai pas de souvenir d'avoir échangé le moindre mot avec lui en publique. Je ne sais pas comment il est avec les autres et lui, a t'il seulement une idée de qui je suis quand il n'est pas la? Je repousse le verre et lui réponds sans attendre.

    Curtis -Tu t’en sors très bien.

    Et me voila encore à le rassurer. Je me mords la langue mais m’arrête aussitôt, je ne vais pas non plus m’infliger plus de souffrance que mon corps n’en subit déjà. C’est à l’instant ou Sam reprends la parole que je me souviens qu’il n'a pas encore répondu à ma question.

    Je suis venu vérifier que tu avais eu le bon goût de rester en vie. Ça se voit, non? Après tout il paraît que je suis sensé avoir le monopole de la responsabilité d'ta mort, alors...

    Je reste figé, silencieux. Il n’espère tout de même pas que je vais en rire ? Il est trop tôt pour que je puisse l’envisager, ou alors c’est que je ne suis pas en état. Nous n’avons pas le même avis sur la chose. Je pense qu’il devrais prendre cela au sérieux car ce n’est pas en faisant comme si cela ne pouvait jamais arrivé que nous parviendrons à éviter ce désastre. Il serait tellement plus simple de se taire. Se complaire dans le plaisir d’être la tout les deux et ne rien compliquer avec les mots, mais il faut croire que ce n’est pas trop de notre genre ! Bien que j’aie encore du mal à parler, je prends un ton des plus sérieux et entame de lui répondre.

    Curtis -Si j’étais mort, tu l’aurais su ! Tout Poudlard l’aurais su ! Tu ne penses pas que mon oncle se chargerait d’organiser les funérailles de la décennie ?

    Je n’attends pas de réponse de sa part car bien que mes mots sonnent comme une question, il s’agit en réalité d’une affirmation. Je suis persuadé d'une chose, Sam n’est pas venu que pour voir si j’étais bien vivant, il est probablement venu simplement parce qu’il avait envie de me voir mais ça lui arracherais la gueule de le dire. J’affiche un air amère mais étant de dos à lui, je doute qu’il puisse le distinguer.

    Curtis -Ne t’inquiète plus pour moi ! Même moi je me suis douté tout du long que j’allais survivre. Même alors que tout s'écroulait autour de moi! C’est mon destin de te laisser me pourrir la vie.

    Il éveille tant de choses en moi que je suis complément perdu. Je me mords la lèvre et aussi brusquement que mon corps me le permet je tourne la tête vers Sam et lui fait part d’une nouvelle requête.

    Curtis -Embrasse moi.

    Je me tords le cou et lui offre mes lèvres. Je ne suis pas convaincu qu’il aura encore envie de venir les cueillir après ce que je viens de lui dire mais j’ai bien l’intention de le tester la dessus. Puisque je ne peut lutter contre l’envie de le garder prêt de moi et bien je vais me contenter d’abuser de mon statut de malade pour profiter de la situation. Je souffle le chaud et le froid, c’est à lui de voir un peu quel genre de réaction cela peut provoquer !







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Message par Samaël E. Wilson Mar 8 Fév - 4:48

Il ne fait rien pour m'empêcher de me faufiler derrière lui, mais je ne peux pas croire que le déplacement soit sans douleur pour son coeur meurtri. Pendant un instant je me questionne sur l'intérêt de mon geste – un tant soit peu égoïste, à vrai dire – mais l'envie d'être contre lui l'emporte sur la raison. De toute façon, je ne suis pas certain que le maintenir à demi-redressé soit un cadeau. Tant qu'à l'avoir forcé à bouger, autant aller jusqu'au bout. Mal à l'aise et incertain quant à la manière dont je devrais agir, je ne peux m'empêcher de lui faire remarquer que ces gestes attentionnés me sont relativement inconnus; c'est ma façon de me faire pardonner la douleur que je lui inflige, mais je serais incapable de dire s'il a saisi l'idée ou non : force est de constater que nous sommes presque pathologiquement incapable de communiquer...

« Tu t’en sors très bien. »

Sa manie de toujours vouloir me rassurer m'émeut.. et m'agace. À se comporter ainsi, il me rend la tâche difficile : le moindre de ses mots, ou presque, contribue à me rattacher à lui et rend insupportable l'idée qu'un jour.. Non, pas maintenant. Je ne veux pas y penser tout de suite. J'ai un talent certain pour m'embourber dans le déni et si cela peut me permettre de rester à ses côtés, au moins cette nuit, comme si rien ne nous séparera jamais.. je continuerai tant que j'en aurai la force. Mais tout se bouscule dans ma tête. Réflexions persistantes, souvenirs, culpabilité.. tant et si bien que je finis par lui sortir la plaisanterie la plus déplacée qui puisse être entre nous. Le lieu commun selon lequel on ne dit jamais rien de pertinent lorsqu'on se précipite pour combler le vide d'une conversation se vérifie peut-être un peu trop bien dans mon cas...

« Le monopole de la responsabilité de sa mort ». Décidément Sam, tu n'aurais pas pu trouver mieux! Aborder ce sujet sur le ton de la moquerie n'était... peut-être pas la meilleure chose à faire. Mais c'est tout bêtement la seule idée qui me soit venue à l'esprit. Avec un peu de chance, il pensera que je ne prête toujours pas foi à cette histoire... Seulement, cette raillerie mal appropriée me noue la gorge. Depuis ma rencontre avec Meyer, avec Adam, je ne peux plus me permettre de remettre en doute l'avenir qui nous a été prédit. Il me ronge, Merlin! Il me ronge l'âme, impitoyablement...

Curtis est figé entre mes bras. Le silence s'étend, pesant, et je déglutis difficilement. Suis-je déjà parvenu à attiser sa colère? En si peu de temps? Je ricane malgré moi, âprement, en me rendant compte que je suis encore capable de battre mes propres records en matière de bêtise – et Merlin sait que je lui en ai déjà servi un « charmant » panel depuis qu'on se connait.

« Si j’étais mort, tu l’aurais su ! Tout Poudlard l’aurais su ! Tu ne penses pas que mon oncle se chargerait d’organiser les funérailles de la décennie ? »

Sa voix claque avec un sérieux déconcertant, énonçant une vérité dont la logique implacable met à mal l'excuse que je viens de lui servir concernant les raisons de ma présence. Je ne réplique pas. Je n'en ai pas envie et à vrai dire, je ne suis pas certain qu'il s'attende à ce que je le fasse. Il ne m'en laisse d'ailleurs pas vraiment le temps.

« Ne t’inquiète plus pour moi ! Même moi je me suis douté tout du long que j’allais survivre. Même alors que tout s'écroulait autour de moi! C’est mon destin de te laisser me pourrir la vie. »

Mon souffle se suspend, mes mains se crispent sur ses épaules, et j'encaisse le coup – difficilement. Quelque chose en moi exige que je l'envoie voir ailleurs si ma cape y est : comment ose-t-il se montrer si infect alors que j'ai fait l'effort de venir jusqu'ici? Alors que j'ai pris sur moi pour essayer de lui dire qu'il.. qu'il m'avait manqué? Je ne l'exprime peut-être pas comme il le veut, mais il devrait pouvoir s'en contenter! Ma colère est pourtant plus dirigée contre moi-même que contre lui. Je sais que je fais encore une fois preuve d'une mauvaise foi tout simplement flagrante, que laisser parler ma fierté lorsque je suis avec lui ne mène jamais à rien de bon. Ma prise sur lui se desserre et, la mâchoire crispée, je tente de faire taire la frustration qui me fait bouillir les veines pour prendre tout ça avec pragmatisme. C'était pourtant de bonne guerre, non? Après ma piètre entrée en matière... Mais j'ai tant l'habitude qu'il me dorlote, caresse mon ego dans le sens du poil et s'obstine à me rassurer même quand je suis irrémédiablement en tort, que sa réaction actuelle, son impatience me déstabilise. Son visage se tourne brusquement vers moi, mais je le sens plus que je ne le vois : la pénombre ambiante n'aide pas, d'une part, et je ne me sens pas la force de le regarder. À la place, mon regard dur reste fixé droit devant moi.

« Embrasse moi. »

Sa requête, trop semblable à un ordre pour être ignorée, me pousse à baisser enfin les yeux pour tenter d'apercevoir les sentiments qui peuvent bien l'animer à l'heure actuelle. Je ne sais pas comment répondre à l'ambivalence de ses réactions. Je ne sais pas jouer le rôle du plus stable, du plus responsable des deux. Je ne sais tout simplement pas comment me comporter maintenant qu'il semble à deux doigts de craquer, de me cracher sa rancune au visage. C'est comme si nous avions échangé nos rôles : il se montre critique et exigeant à la fois, sauf que moi.. moi je ne suis tout simplement pas aussi doué que lui pour me charger de maintenir le statut quo. C'est au prix d'un effort de volonté que je me penche sur ses lèvres pour les happer doucement, douloureusement. Le baiser se teinte rapidement de désespoir, mes mains se referment sur ses joues pour les maintenir dans une position où je peux les atteindre. Je donnerais tout pour ne jamais me retrouver ailleurs, mais je ressens paradoxalement un besoin presque vital de m'éloigner de lui. Ma langue joue furieusement avec la sienne l'espace de quelques secondes avant que je ne m'arrête sans crier gare, les yeux douloureusement fermés, et que je ne m'éloigne finalement en silence.

« Tu devrais t'économiser.. , je suggère doucement pour palier la tension qui flotte désormais entre nous – éviter de trop bouger. »

D'une main, je le pousse à tourner la tête pour lui faire reprendre sa position initiale et échapper à la tourmente de ses yeux bleus. Il est tellement évident que j'essaye de détourner son attention que c'en est pathétique. Je dois faire un effort... il ne me doit rien, bon sang! Il a presque toujours fait le premier pas, qu'il s'agisse de me conquérir, de m'aider à accepter ma bisexualité, d'amorcer une réconciliation à la suite d'une énième dispute. Pourquoi ai-je tant de mal à lui rendre la pareille, particulièrement ce soir? La réponse hante mon esprit et je ne parviens pas à la chasser cette fois : notre avenir est déjà scellé, mais pas seulement de la façon qu'il le pense... À quoi bon perpétrer cette comédie alors qu'il n'y a aucun espoir pour nous? Je sais que le jeu auquel je joue ne rime à rien, que je ne ferai cette fois encore que le blesser un peu plus au bout du compte, parce qu'il sera bientôt temps de mettre un terme à cette histoire. Je n'ai pas le choix.. Malgré tout, mes mains se raccrochent avec une ardeur ridicule aux limbes de ce moment rien qu'à nous et je ne peux me résoudre à le gâcher si tôt.

« Tu veux un deuxième verre d'eau? Ou quelque chose d'autre? Quelque ce soit ce dont tu penses avoir besoin, tu peux le réclamer. Après tout ce n'est pas comme si j'avais autre chose à faire que de m'occuper de mon petit-ami convalescent. »

Je parle de besoins matériels, et j'espère qu'il le prendra comme tel. J'ai beau le serrer contre moi de mes bras et de mes jambes, la distance entre nous reste palpable.. je ne suis pas certain d'être plus capable que tout à l'heure de lui offrir un baiser digne de ce nom. D'un autre côté, c'est la première fois que j'ose mettre, à haute voix, un nom sur notre relation quelque peu dénuée de sens. Je m'attends à moitié à le voir démentir; il aurait tous les droits de le faire, mais je ne peux pas garantir que je le prendrai bien.
Je passe une main lasse dans ses mèches brunes et n'ai pas à me forcer pour que l'émerveillement qu'il ne cesse de m'inspirer s'éveille une fois de plus. Merlin, que toute cette histoire est compliquée!

« Je suis content de te retrouver, tu sais? »

Je manie l'euphémisme avec un rare bonheur, vraiment. À entendre l'indifférence avec laquelle j'ai prononcé cette phrase creuse, on jurerait que je ne la pensais pas. Elle est loin d'exprimer les impressions confuses et la panique qu'a provoqué en moi l'annonce de son accident; elle réduit à néant les nuits sans sommeil, et ce vide qui me rendait apathique et nerveux alors que je ne trouvais aucune occasion de le voir... Je soupire lourdement, bien que le son qui m'échappe soit finalement presque inaudible. C'est plus fort que moi : je viens d'un milieu ou parler à voix haute de son ressenti, dès lors qu'il n'inclut ni colère, ni mépris, ni froide condescendance, est tout simplement prohibé. Je sais exactement quels mots je voudrais prononcer, sous quelle forme je voudrais le faire.. je ne trouve tout simplement pas le courage de les dire.
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