The Time-Turner
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Génial. Tout simplement génial. [Ft. Adam]

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Message par Emalee Gilliam Dim 17 Oct - 13:48

    L'explosion de la tour n'avait pas créé de catastrophe, quelques blessés, dont moi, mais rien de bien grave. Le plus grave était en réalité l'était des locaux, complètement dévastés. Nous avions la chance, nous petits Serdaigle, de voir nos quartiers en ruines. Je dois avouer ne pas m'être préoccupée de cela en premiers lieux. Clyde était blessé et m'avais rejoint à l'infirmerie, quoique j'y fut que contre mon gré. J'en sortais d'ailleurs le lendemain, crisant pour qu'on me laisse enfin tranquille, beaucoup d'autres élèves avaient été bien plus touchés que moi. J'étais d'ailleurs bien plus inquiète pour Clyde que pour moi même, restant à ses côtés de longs moments, jusqu'à ce qu'il m'assure que tout allait bien.
    « Ema', nous sommes tous convoqués dans la grande salle, tu viens? »
    Attrapant mon sac, je quittais le parc où je m'étais réfugiée et suivait Quinn qui marchait d'un pas rapide. La grande salle était pleine, toutes les maisons avaient été convoquées. Le directeur se tenait à son habitude, face à la salle entière. M’asseyant aux côtés de Keaton j'attrapais distraitement un livre pour m'occuper. Jetant un coup d'oeil un peu plus loin à table, je croisais le regard d'Adam Meyer, m'empressant de tourner les yeux je me re-concentrais sur mon livre. Lui et moi n'avions jamais pu réellement nous entendre, a l'inverse de Bonnie et Garden ce dernier semblait bien méfiant envers moi. En réalité je m'en moquais pas mal, ce gars là je ne le sentais pas.
    « Jeunes gens, comme vous le savez l'explosion de la tour Nord a causé de graves dommages matériels. Bien heureusement il n'y eu pas victimes gravement blessées. Cependant, nous devons reloger chacun des élèves de Serdaigle. A l'entente de votre nom, vous irait rejoindre la table de votre maison provisoire. Iront à Gryffondor : Mr Evered, Miss Jeffers, Miss Edwards et Miss Harper... »
    Avec un regard désolé Quinn et moi nous quittions pour la première fois en trois ans. Je n'arrivais pas à imaginer ne plus dormir dans la même chambre que ma meilleure amie. Et même Keaton serait loin de moi, tous deux à Gryffondor. Je m'inquiétais d'ailleurs pour Quinn, Teel étant dans cette maison. D'un soupir je posais mon livre sur la table, regardant mes amis quitter la table et rejoindre celle des rouge et jaune. Il me restait un espoir, peut être serais-je avec Clyde, il y avait de fortes de chance pour que je sois avec lui après tout.
    « Rejoindront les dortoirs de la maison Poufsouffle : Miss Matthews, Mr Beckett, Miss Jones, et Mr Andrews... »
    Interloquée je regardais Clyde d'un air hagard, et moi? Moi j'allais ou? Pourquoi n'allais-je pas avec Clyde? Avec qui resterais-je? Après avoir déposé un baiser sur mon front, Clyde s'éloigna vers la table Poufsouffle, d'un pas assuré, comme d'habitude.
    « Miss Blackwood, Miss Gilliam et Mr Meyer rejoindront donc les dortoirs Serpentard. »
    Fantastique. Tout cela ne pouvait pas être pire. Me voila coincée dans la pire maison imaginée, en limite tête à tête avec Meyer, et sans Quinn, Keaton et Clyde. Après un coup d'oeil inquiet vers Clyde je me levais et me dirigeais vers la table des Verts et Argent. Adam s'assit à côté de moi, ce à quoi je fis mine de rester totalement indifférente, ni un regard, ni une parole, manquerait plus qu'en plus je doive lui faire un brin de causette.
    « Jeunes gens, vous pouvez à présent rejoindre vos nouveaux dortoirs. »
    Me levant d'un bond je me dirigeais vers les sous sols où se trouvait la salle commune des Serpentard, Meyer sur les talons. Une jeune fille me conduisit jusqu'à ma chambre, j'avais au moins la chance de la partager avec l'autre Serdaigle, malgré que je ne la connaisse que très peu. M'asseyant sur mon lit afin de défaire mes affaires, j'attrapais une serviette de bain et filait dans la salle de bain, la journée avait été bien rude et une douche était bien la seule chose capable de me détendre.
    « Emalee? Adam Meyer m'a demandé de te dire de le rejoindre dans la salle commune. »
    Sortant de la salle de bain, essorant mes cheveux je regardais avec un air étonné ma nouvelle camarade de chambre.
    « Tu sais ce qu'il me veut? »
    « Aucune idée. »
    Soupirant, excédée, j'enfilais une robe et jetais la serviette sur le lit. Mettant un peu d'ordre dans mes cheveux, je descendais les escaliers séparant le dortoir des filles de la salle commune. Je n'était sincèrement pas à l'aise dans cet endroit. Tout semblait si sombre. Croisant plusieurs Serpentard qui me saluèrent d'un signe de tête ou d'un bonjour amical, j'arrivais finalement dans la salle commune où se trouvait bien Meyer. D'un air blasé je gravissais la dernière marche et pénétrais dans la grande salle où le feu crépitait fortement. Elle était déserte, seul Adam s'y trouvait. M'avançant vers lui sans grande joie sur mon visage. J'allais être obligée de ne cotoyer que lui dans la salle commune. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée de devoir me passer du réconfort de Clyde, des blagues de Keaton ou encore de mes discutions avec Quinn tard le soir.
    « Adam. Il paraît que tu voulais me voir? Que veux-tu? »
    Aussi froide que polie je lui décrochais un semi sourire sans grande conviction, restant plantée face à lui et bien pressée de retrouver ma chambre, sécher mes cheveux et aller dormir afin de passer à une autre jouer. Celle ci n'avait rien de très agréable.
Emalee Gilliam
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Message par Adam Meyer Dim 17 Oct - 16:15

    La nouvelle attaque subie par le château même n’avait pas pu m’échapper. Je m’étais trouvé presque au cœur de l’évènement, tout de même quelques raisonnables étages plus bas. Je me trouvais en compagnie de ma partenaire de fortune de Divination, Poppy Milbrooks, lorsqu’un bruit retentissant nous avait figé. Si Poppy était venue m’avertir que quelque chose clochait, je pouvais en déduire qu’il s’agissait d’un évènement humain au moins un minimum prémédité. Pourtant il ne s’agissait pas de Clyde, et j’avais la faiblesse de croire qu’il ne pouvait pas plus s’agir de l’un de ses sbires, sans quoi il ne se serait pas retrouvé blessé. Et dire que la solution à nos problèmes aurait pu se trouver là, dans un simple mes efficace attentat. Nous avions toujours refusé la méthode agressive qui nous aurait forcé à verser du sang, mais je commençais à ne plus m’y opposer autant. La fin justifiait malheureusement souvent les moyens. Etions-nous réellement en position de rejeter une victoire facile? Si nous trainions encore à réaliser ce pour quoi nous avions été envoyés dans le passé, peut-être notre chance passerait-elle définitivement. Cela expliquerait en tous cas pourquoi les derniers arrivants du futur en date aient prédis notre échec.

    Toutes mes pensées fondirent lorsque j’entendis le nom de Clyde appelé parmi la liste des serdaigle envoyés chez les poufsouffle. Il s’agissait d’une mesure logique suite aux avaries connues par la Tour de Serdaigle, et je n’écoutais jusque là pas vraiment les paroles du Directeur. Mais l’envois de Clyde dans la salle commune des poufsouffle pour une durée indéterminée ne me fit pas sourire. Garden allait être à sa merci. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine tandis que je tentais de ne pas paraître affecté. De quoi donc pourrait être capable Clyde à la lueur d’un feu déclinant alors que la salle commune serait déserte? J’espérais que cela ne tomberait pas sur Garden mais je savais aussi qu’elle ne pourrait résister à l’envie d’aller lui parler en tête à tête! Mon regard suivit Clyde qui embrassa Emalee Gilliam sur le front avant d’aller s’assoir à la table de sa maison provisoire. Je ne pus m’empêcher de croiser le regard de Garden, qui semblait vouloir me signifier qu’elle prendrait les choses en main. Mon cœur manqua un battement, mais je ne pouvais guère protester pour l’instant.

    « Miss Blackwood, Miss Gilliam et Mr Meyer rejoindront donc les dortoirs Serpentard. »

    Serpentard. Ca allait, je ne serais pas trop loin, mais autant dire qu’il me serait impossible d’avoir l’œil partout. De façon presque mécanique, je quittai ma table et pris place à celle des serpentard, avisant au dernier moment de l’identité de ma voisine. Était-ce l’appréhension qui m’avait poussé à m’installer à côté d’une tête familière?

    « Jeunes gens, vous pouvez à présent rejoindre vos nouveaux dortoirs. »

    Personne ne se fit réellement prier, mais tous n’était pas aussi enthousiastes qu’Emalee, qui fonçai déjà hors de la Grande salle. Je doutais qu’elle soit réellement heureuse de se retrouver coincée à Serpentard, mais sans doute espérait-elle éviter les autres. Tout comme elle, je n’avais pas envie de me mêler aux serpentards et aussi étonnant que cela paraisse, je voyais plutôt Emalee comme une alliée à travers cette épreuve. Pourtant, il fallait l’admettre, je ne la portais pas dans mon cœur. C’était sans doute la seule de la bande à Andrews avec laquelle je n’avais pas l’intention de parler, dans les petits papiers de laquelle je ne souhaitais pas entrer.

    Un serpentard me mena jusqu’à mon dortoir, même si je compris qu’il n’était pas franchement ravi d’accueillir des intrus. Au moins nous voyions tous la situation du même œil. D’un côté, j’avais au moins la chance de me retrouver avec Bonnie, même si me montrer trop familier avec elle risquait bien d’attirer les soupçons. Tant qu’Emalee était là, Clyde avait un œil sur nous. Je ne m’attardai pas dans le dortoir qui sentait la ruse et la malveillance à plein nez. J’avais toujours assimilé ces caractéristiques aux serpentard, aussi voir un ex-serdaigle à la tête du mouvement le plus noir qui ait été avait eu de quoi me surprendre et me donner la nausée. Je comptais bien rectifier dans le même temps la mauvaise réputation que Clyde et sa bande avait donné à ma maison.

    Lorsque je revins dans la salle principale, elle était étonnement vide. Seule une silhouette se dessina bientôt dans un coin. Bonnie m’attendait, cela ne faisait aucun doute. Elle s’approcha et m’incita à m’assoir avec elle dans le canapé aux couleurs de Serpentard.

    « Il va nous falloir être prudent, je le sais, mais nous tenons là une occasion inattendue d‘attirer Emalee dans nos filets!
    « - Ne fais pas ta Garden, tu sais comme moi qu’Emalee est destinée au mal et que son actuelle candeur n’est qu’un leurre. »

    Bonnie parut déçue, sans doute plus parce que je l’avais comparée à Garden que pour avoir été contredite. Elle se leva avec raideur, et me lança un simple « Fais comme tu veux » théâtral avant de rejoindre son dortoir. Je l’avais peut-être froissée, mais j’en doutais. Elle ne voulait simplement pas s’étendre et risquée d’être vu en pleine discussion avec moi. Elle avait dû se faire une réputation, une place, chez les serpentard, ce n’était pas à moi de les remettre en cause ou de les faire voler en éclat.

    Mais tandis que je prenais davantage mes aises dans le canapé, en étendant notamment mes jambes pour les étirer, ses paroles me revinrent en tête. Emalee était seule, en effet c’était une occasion, mais pas nécessairement de l’amener dans notre camp. Pour moi c’était une cause perdue, je ne comptais donc pas y perdre mon temps. En revanche, il y avait un autre intérêt à se rapprocher d’Emalee. Elle était la petite protégée de Clyde, ne l’avait-il pas embrassée avant de rejoindre la table des poufsouffle?
    Une serdaigle qui avait été envoyée avec nous à Serpentard passa en risquant un regard vers moi. Je sautai sur l’occasion.

    « Peux-tu demander à Emalee Gilliam de me rejoindre ici? »

    Elle acquiesça tranquillement puis repris son chemin jusqu’aux dortoirs. Je n’eus pas à attendre bien longtemps pour m’assurer qu’elle avait fais passer le mot, puisque Emalee se présenta assez vite devant moi. Ses cheveux mouillés m’apprenait qu’elle sortait à peine de la douche. Je m’étonnais qu’elle n’ait pas pris le temps de les sécher, un simple sort suffisait. Mes demandes nécessitaient-elle qu’on s’exécute toute affaire cessante? Cela me tira un sourire amusé, tandis que la jeune fille se renseignait:

    « Adam. Il paraît que tu voulais me voir? Que veux-tu? »

    Elle était directe et cela me facilitait d’autant la tâche. Désignant la place libre à mes côtés, je préférais commencer assez calmement:

    « Assieds toi s’il te plait. »

    Ça ne ressemblait pas à une demande que l’on pouvait dédaigner et si Emalee avait suffisamment de jugeote, elle ne le ferait pas. De toute façon, je ne lui demandais pas la lune. Ce ne serait ni une séance de torture ni un interrogatoire en règle, et je préférais la rassurer d’emblée.

    « Tu n’as rien à craindre de moi, tu sais? J’aimerais simplement profiter que nous soyons tous deux en territoire hostile pour te parler. »

    J’attendis qu’elle fasse un geste, qu’elle me montre qu’elle était réceptive à mes paroles avant de continuer:

    « Je ne pense pas que ça te rassure plus que moi d’être ici, alors si tu le permets, je vais t’aider. Si tu as le moindre soucis, j’aimerais que tu viennes me le dire. »
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Message par Emalee Gilliam Dim 17 Oct - 17:28

    « Assieds toi s’il te plait. »
    Voila maintenant qu'il me demandait expressément de m'asseoir à côté de lui. Croisant les bras un instant, je fini par me résigner et par m'approcher de lui. Prenant place sur le canapé à ses côtés, je veillais tout de même à garder mes distances. Je ne détestais pas Adam, en réalité j'étais plutôt vexée de son attitude envers moi. Il était bien l'un des seuls à se montrer sceptique envers moi et à me juger capable de devenir une folle dingue. J'avais entrepris de ne le fréquenter que le minimum syndical. Attrapant ma baguette je séchais rapidement mes cheveux avant de la replacer à sa place initiale, je n'étais pas nerveuse, mais j'étais sincèrement curieuse d'en savoir plus sur ce qui avait poussé Meyer à vouloir me voir.
    « Tu n’as rien à craindre de moi, tu sais? J’aimerais simplement profiter que nous soyons tous deux en territoire hostile pour te parler. »
    Je ne réagis pas, plus pas politesse que par peur. Lui? Pensait-il sincèrement que je pouvais le craindre? Il me prenait donc vraiment pour ce que je n'étais pas. Je retint une petite remarque qui n'aurait servit à rien. Je préférais attendre de savoir la suite, tout cela ressemblait franchement à une mauvaise scène d'un film moldu. Je regrettais déjà Clyde, Quinn et Kea, avec eux je ne me sentais que très rarement seule, tous là pour moi lorsque rien n'allait, voila que je me retrouvais seule dans le dortoir des Serpentards, en terrain inconnu, ou hostile comme l'avait si bien exprimé Adam. Si j'avais pu exploser de rire je l'aurai fait sans aucuns doutes, imaginait-il que j'étais terrifiée rien qu'à l'idée de le fréquenter? Imaginait-il un instant être en mesure de me faire du mal? Au lieu de cela j’acquiesçais d'un air absent, me doutant que la suite arriverai bien plus vite que je ne pourrais l'imaginer.
    « Je ne pense pas que ça te rassure plus que moi d’être ici, alors si tu le permets, je vais t’aider. Si tu as le moindre soucis, j’aimerais que tu viennes me le dire. »
    Fronçant les sourcils, je croisais les bras sans prononcer un mot. Je restais bien sur plus que sceptique, il ne m'aimait pas, il se méfiait de moi, et maintenant il voulait me faire croire que je pouvais compter sur lui? A qui comptait-il faire avaler ça au juste? Me levant, je marchais jusqu’à une petite table où était déposé une carafe d'eau et des verres, me servant un verre d'eau je prenais le temps de mesurer mes paroles. Revenant m'asseoir près de lui, je me positionnais face à lui en tailleur, mon verre à la main.
    « Je croyais que tu ne m'aimais pas? »
    Direct, un brin mélodramatique, mais si vrai.
    « C'est très gentil de ta part, Adam. Mais sachant pertinemment ce que tu penses de moi, je ne vois pas au nom de quoi tu voudrais être gentil avec moi. »
    Terminant mon verre d'eau, je me levais finalement pour aller le poser sur cette même table. Envisageant un instant de retourner dans ma chambre instantanément, je décidais finalement de rester ici, après tout que pouvais-je craindre d'une discution avec Adam? Cette soirée n'était de toute façon pas bien partie pour être une partie de franche rigolade, et cette Charlotte bien que apparemment très gentille n'avait pas l'air disposée à discuter jusqu'au bout de la nuit. De plus, le feu de la cheminée me rassurait, l'univers de ces sous sols étaient bien trop glauque et passer d'une tour à un sous sol à tendance à faire un choc. En un soupir je baissais ma garde et fini par le rejoindre à nouveau sur le canapé.
    « Je n'aime pas cet endroit, il y fait toujours super froid, et je m'y sens mal à l'aise. »
    Tournant à nouveau mon regard vers le feu, je me décidais finalement à engager une discution plus profonde avec Adam, sans pour autant le regarder, toujours perdue dans les flammes.
    « Tu ne me fais pas confiance, cela se voit. Tu crois que je vais devenir ce qu'on à dit sur moi, tu y crois. Peut être que tu n'as pas tord en fait. Je ne peux même plus te l'assurer moi-même. Ca ne fait pas plus plaisir qu'à toi d'être vouée à un destin si funeste. »
    Ramenant mes genoux vers ma poitrine, je tournais vivement mon visage vers lui. Je n'essayais pas de le faire changer d'avis sur moi, mais simplement de comprendre ce qui pouvait le pousser à me croire capable de toutes ces choses. Je ne pouvais réellement en parler avec les autres, pour la bonne et simple raison qu'ils me croyaient tous incapables d'une telle chose, moi même je l'étais. Adam n'était pas celui en qui j'avais le plus confiance, ni celui que je préférais, mais il était celui avec qui j'étais coincée.
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Message par Adam Meyer Lun 18 Oct - 16:19

    D’abord très sceptique, Emalee sacrifia à un petit rituel tendant visiblement à me faire comprendre qu’elle n’avait que faire de mon aide et, qu’en tout état de cause, elle ne m’appréciait pas. Aurais-je dû m’attendre à autre chose? La serdaigle était destinée à un avenir chaotique et elle me donnait toutes les raisons du monde de ne pas croire en sa prétendue bienveillance. Elle pouvait essayer de leurrer Garden ou Mason, mais elle ne m’aurait certainement pas, surtout pas en me reléguant au rang de quantité négligeable. Dire que mon ego en avait pris un coup serait exagéré, mais voir Emalee se lever et s’éloigner en toute impunité avait de quoi me taper sur les nerfs. Elle revint s’assoir nonchalamment à mes côtés, tournée vers moi comme pour pouvoir mieux me jauger.

    « Je croyais que tu ne m'aimais pas? »

    Ça allait bien à son personnage de faire ce genre de déclaration, mais je trouvais que cela sonnait assez faux. Etant l’acolyte de Clyde, n’aurait-elle pas dû s’exercer à la comédie? Andrews lui-même semblait prendre un plaisir particulier - et reconnaissons le il avait un certain talent - à feindre toutes sortes d’expressions et à tromper son monde. Ses acolytes ne devaient-ils pas suivre son exemple? Oh certes, Quinn n’en avait pas besoin, il aurait fallu qu’elle soit capable d’aligner plus de deux mots devant un étranger pour avoir à s’inquiéter de sa sécurité. Mais il me semblait bien utile à Emalee d’apprendre à jouer un peu mieux la comédie.

    « C'est très gentil de ta part, Adam. Mais sachant pertinemment ce que tu penses de moi, je ne vois pas au nom de quoi tu voudrais être gentil avec moi. »

    Elle se leva aussitôt son verre terminé pour aller le reposer et je crus d’abord qu’elle utiliserait cette excuse pour clore là la conversation et retourner à son nouveau dortoir. J’aurais pu profiter de l’occasion pour répondre à ses charmantes accusations, mais je préférais d’abord voir ce qu’elle choisirait de faire, avant de m’avancer davantage dans cette conversation. J’avais beau ne pas quitter des yeux ma mission, cela ne faisait pas pour autant de moi un abruti capable de lancer n’importe quel mot à tort et à travers dans le seul but de faire la conversation et de garder un peu plus longtemps ma cible près de moi. Je n’étais pas très sociable, aussi l’idée de parler pour ne rien dire m’était totalement étrangère.
    Dans un soupir, et me surprenait littéralement, Emalee revint s’assoir sur le canapé. Je m’attendais à ce qu’elle me plante là sans autre forme de procès, et j’eus bien du mal à décocher le moindre mot lorsqu’elle me prouva autant mon erreur que mon pessimisme.

    « Je n'aime pas cet endroit, il y fait toujours super froid, et je m'y sens mal à l'aise. »

    Alors que le regard d’Emalee se perdait dans les flammes crépitantes de la cheminée, le mien se posa sur elle. J’avais un mal fou à la cerner, sans doute parce qu’elle était, de tous les sbires de Clyde, celle qui m’était la plus dissemblable. J’avais la conviction qu’elle cachait bien son jeu, et pourtant je ne pus empêcher cette conviction de vaciller légèrement lorsqu’elle ajouta:

    « Tu ne me fais pas confiance, cela se voit. Tu crois que je vais devenir ce qu'on à dit sur moi, tu y crois. Peut être que tu n'as pas tord en fait. Je ne peux même plus te l'assurer moi-même. Ca ne fait pas plus plaisir qu'à toi d'être vouée à un destin si funeste. »

    Tandis qu’elle se recroquevillait légèrement sur elle-même, elle tourna les yeux vers moi et me regarda comme si elle cherchait à décrypter mes pensées. Comment aurait-elle pu le faire alors que j’avais moi-même un mal fou à les ordonner sur le moment? Le regard vif d’Emalee me déstabilisait étrangement, et pourtant je n’étais pas du genre impressionnable. Je devais rester sur mes positions, pas par arrogance, mais bel et bien parce qu’il me serait plus facile de mener à bien la mission si je ne commençais pas à trouver des circonstances atténuantes à tous les sbires de Clyde.

    « Je ne peux pas te contredire. » A mon tour de tourner les yeux vers la cheminée. Les flammes léchaient les dernières bûches et faisaient danser les ombres dans la salle commune. « C’est vrai que cet endroit n’est pas très chaleureux. Même la cheminée paraît froide. » Je souris face à ma propre remarquer, mais je ne m’y attarda pas plus. « Et c’est vrai aussi que je ne t’aime pas particulièrement. » Je reportai mon attention sur ma camarade, avant d’ajouter d’un air convaincu: « Mais je ne te déteste pas pour autant, je te connais trop peu pour ça. J’aimerais justement y remédier. Et je me dis que c’est dans ce genre de moment que nous autres serdaigles, nous devons nous serrer les coudes! » Ma remarque n’était pas anodine, et j’espérais conduire Emalee à y réfléchir. « Je ne pense pas que le « destin » existe vraiment. Il est toujours possible d’agir sur le futur, à partir du moment même où l’on en prend conscience, il semblerait qu’on le change inévitablement. » Je continuais à fixer la jeune sbire, mon regard doublant d’intensité. « Si tu crois être vouée à un destin funeste, alors c’est-ce qui arrivera. Mais au final c’est à toi seule d’en décider. »

    Je baissai les yeux vers le feu et me perdis à nouveau dans sa contemplation. J’étais très optimiste alors que je n’y croyais pas moi-même. N’étais-je qu’un hypocrite? J’avais finalement bien du mal à m’accrocher à mes convictions. Emalee semblait réellement destinée à devenir quelqu’un de profondément mauvais, mais l’était-elle pour autant aujourd’hui? Pouvais-je vraiment blâmer la jeune fille à mes côtés pour les méfaits que commettrait une femme passée certainement par de nombreuses épreuves?

    « Toi, que penses-tu de ces révélations? Comment vois-tu ton avenir, si ce n’est pas trop indiscret? Y’a-t-il en toi cette étincelle de folie dont tu feras vraisemblablement preuve plus tard? Si ce n’est pas le cas, alors je ne pense pas que tu ais à t’inquiéter. Peut-être que ce futur qu’on nous a promis et déjà révolu! Clyde ministre de la magie, tu y crois ça ?! »

    Je ris légèrement, mais à vrai dire le cœur n’y était pas. Je jouais très mal la comédie, car la simple idée de savoir le pire ennemi des sorciers et de toute l’humanité à un tel poste de responsabilités et de pouvoir me glaçait le sang. Mais l’opinion d’Emalee m’intéressait. Je voulais savoir comment elle percevait ça, espérant qu’elle se montrerait honnête.

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Message par Emalee Gilliam Mar 19 Oct - 19:17

    « Je ne peux pas te contredire. C’est vrai que cet endroit n’est pas très chaleureux. Même la cheminée paraît froide. »
    Il marquait un point, le feu semblait de glace, malgré son apparente chaleur il n'apportait ni joie, ni communication, simplement une lumière faiblement jaunâtre. Les sous sols étaient bien plus froids que je ne l'imaginais. Non pas que je déteste particulièrement les Serpentard, ayant certaines connaissance en cette maison je n'étais en mesure de les haïr, mais il fallait avouer qu'elle n'était pas des plus tolérante.
    « Et c’est vrai aussi que je ne t’aime pas particulièrement. »
    Portant mon attention vers lui je ne montrais aucun signe de vexation particulière. En fait, je le savais pertinemment, et l'entendre de sa bouche n'avait pas été si douloureux que je l'ai pensé. Je ne sais si le temps m'avait permis d'accepter de ne pas être aimée par tout le monde, je ne sais s'il m'était tout à faire égal de ne pas être aimé par Adam Meyer, je pouvais juste constater que je n'en étais pas blessée, juste confortée dans mon idée.
    « Mais je ne te déteste pas pour autant, je te connais trop peu pour ça. J’aimerais justement y remédier. Et je me dis que c’est dans ce genre de moment que nous autres serdaigles, nous devons nous serrer les coudes! »
    J'étais déjà un peu plus surprise. Fronçant légèrement les sourcils je l'écoutais, un peu interloquée. Il avait raison, nous avions été éparpillés et séparés, il l'un des seuls représentant de ma maison qui fut à mes côtés, il n'était donc pas forcément très malin de refuser son aide. Replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille je ne faisais que acquiescer en silence. Cela me faisait mal de l'avouer, mais il marquait un point.
    « Je ne pense pas que le « destin » existe vraiment. Il est toujours possible d’agir sur le futur, à partir du moment même où l’on en prend conscience, il semblerait qu’on le change
    inévitablement. »

    S'il pensait réellement cela, pourquoi était-il si persuadé de mon funeste destin? Pourquoi me tenait-il responsable d'actes futurs qui n'étaient même pas encore certains? Tout cela ne tenait pas debout. Un peu refroidie pas son apparente hypocrisie je ne trouvais toujours rien à dire.
    « Si tu crois être vouée à un destin funeste, alors c’est-ce qui arrivera. Mais au final c’est à toi seule d’en décider. »
    Arquant un sourcil, un sourire un peu blasé sur les lèvres je le fixais à mon tour. Son regard m'avais quelque peu déstabilisée les premiers temps, n'ayant pas l'habitude d'être fixée ainsi par autre que Clyde, mais j'avais pris confiance et étais à présent capable d'y faire face.
    « Adam, je sais pertinemment que tu crois en ces prédictions. Je ne sais pourquoi, mais je le sens. Tu te méfies de moi. Alors s'il te plait, ne me dit pas que tu crois que le destin n'est pas encore scellé, alors que tu penses le contraire. »
    Soupirant, non pas à cause de lui mais plutôt de fatigue, je tournais à nouveau mes yeux vers le feu. Mon ton avait été doux, dépourvu de colère, de reproches ou de mépris, c'était une simple constatation, presque accompagnée d'un souriremélancolique. J'étais fatiguée de toute cette histoire, mon futur moi me terrifiais à vrai dire. Mais je ne pouvais croire que tout cela serait dû à une influence quelconque de mes amis, étais-je assez influençable pour me laisser changer à cause de mes fréquentations? N'avais-je pas été éduquée selon des valeurs de tolérance et de liberté? De respect et d'amour? Comment aurais-je pu bafouer mon éducation, les valeurs importantes de ma vie, pour une simplement histoire de pouvoir?
    « Toi, que penses-tu de ces révélations? Comment vois-tu ton avenir, si ce n’est pas trop indiscret? Y’a-t-il en toi cette étincelle de folie dont tu feras vraisemblablement preuve plus tard? Si ce n’est pas le cas, alors je ne pense pas que tu ais à t’inquiéter. Peut-être que ce futur qu’on nous a promis et déjà révolu! Clyde ministre de la magie, tu y crois ça ?! »
    Un peu perdue dans mes pensées, je réfléchissais sérieusement à la question, constatant avec effarement que jamais je ne m'étais posé ces questions pourtant essentielles! J'avais toujours perçut mon avenir comme quelque chose de lointain, de très abstrait, mais j'étais persuadée de faire carrière dans le Quidditch, une passion dévorante comme tous le savait.
    « J'ai toujours voulu jouer au Quidditch. Depuis que je suis toute jeune, en fait depuis que mes parents m'en eurent parlé, et bien j'ai été happée par la passion de ce jeu. - un sourire aux lèvres, je revoyais mon père hurlant à la coupe du monde de Quidditch, ma mère excédée le frappant pour le forcer à s'asseoir, la foule en délire, les couleurs, les joueurs, l'action. Tout avait été parfait, ce match avait été ma première incursion dans le monde magique à proprement parlé, imaginez mes pensées ce jour la. Je m'étais juste dit : C'est ce que je ferais plus tard. - Voila comment je vois mon avenir, oui... C'est ainsi. Je ne sais même plus quoi penser de ces révélations. Je me suis toujours efforcer de respecter des valeurs simples, respect, tolérance et égalité, elles m'ont été inculquées par des gens simples et doux. Simplement l'idée de bafouer l'amour qu'ils m'ont donné, les valeurs qu'ils m'ont inculqué, j'en ai envie de vomir. Je ne sais pas vraiment quoi penser. »
    Haussant les épaules, je mordais doucement ma lèvre inférieure, à la recherche de chaleur, mes mains étaient gelées. La encore, je regrettais Clyde qui aurait bien sur sauté sur l'occasion pour prendre mes mains dans les siennes et les réchauffer. L'adage qui disait "On ne se rend compte de l'importance d'une chose que lorsqu'on la perd" était douloureusement vérifiable ce soir. Après des années à me battre contre Clyde et sa protection, et voila que je serai prête à tout pour une simple minute de douceur.
    « Si je crois à l’ascension de Clyde? Je te répondrais que je crois en lui. Contrairement à ce que les gens peuvent dire, c'est quelqu'un de très cultivé. J'adore discuter avec lui, il me conseille des lectures, je lui conseille mes livres préférés. Il m'a appris beaucoup de choses. Alors Ministre de la Magie ou autre, ça n'a pas vraiment d'importance, je sais qu'il réussira. Comme tu le dis, le futur se modifie, peut être ne deviendra-t-il pas Ministre de la Magie au final? Je ne peux prédire le futur, n'y m'y rendre pour te le décrire, mais je lui faire confiance pour faire au mieux. »
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Message par Adam Meyer Jeu 21 Oct - 18:45

    L’ambiance générale de la pièce ne me permettait pas d’être à l’aise, même si je feignais assez bien de l’être. Emalee ne m’aidait pas non plus. Elle avait beau être quelqu’un réputé comme doux et aimable, elle ne me faisait pas profiter de ces qualités en l’état actuel des choses. Je comprenais bien qu’elle puisse vouloir être ailleurs, avec d’autres personnes, cela se lisait sur ses traits et j’aurais été bien arrogants de m’en trouver vexé. A vrai dire, j’avais beau ne ressentir aucune amitié pour elle, je me sentais investi d’une mission vis-à-vis d’elle. Je ne voulais pas qu’elle me considère avec méfiance, ce qui était bien hypocrite, sachant que de mon côté, je me méfiais d’elle sans condition.

    « Adam, je sais pertinemment que tu crois en ces prédictions. Je ne sais pourquoi, mais je le sens. Tu te méfies de moi. Alors s'il te plait, ne me dit pas que tu crois que le destin n'est pas encore scellé, alors que tu penses le contraire. »

    Elle était bien sûre d’elle, mais je me retins de tiquer. Que savait-elle de moi? Absolument rien. Elle aurait compris son erreur si je lui avais appris dans la foulée que je venais justement du futur pour le changer. Mais quand même je voudrais lui prouver à quel point elle se trompait, je n’aurais pas eu l’audace de mettre en péril la mission. Et comme je ne voyais pas d’autre moyen de lui faire comprendre, qu’au contraire de ce qu‘elle pensait, je croyais qu’il était possible de changer les choses et que le futur n’était pas immuable, je décidai de garder le silence. Elle n’avait pas à connaître mes motivations, et elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait de moi, l’important était ce je savais moi.

    « Toi, que penses-tu de ces révélations? Comment vois-tu ton avenir, si ce n’est pas trop indiscret? Y’a-t-il en toi cette étincelle de folie dont tu feras vraisemblablement preuve plus tard? Si ce n’est pas le cas, alors je ne pense pas que tu ais à t’inquiéter. Peut-être que ce futur qu’on nous a promis et déjà révolu! Clyde ministre de la magie, tu y crois ça ?! »

    J’essayais tant bien que mal de détendre l’atmosphère, tout en essayant tout de même de grappiller quelques informations. Mais Emalee ne semblait pas avoir très envie de rire. Elle semblait d’ailleurs en pleine réflexion. Elle prenait mes paroles avec le plus grand sérieux, et cela avait de quoi éveiller mon intérêt. J’avais toujours pris l’Emalee de cette époque ci pour quelqu’un de trop doux, trop innocente pour être sincère. Mais je comprenais aujourd’hui qu’elle était surtout une personne intelligence, dans le sens où elle ne semblait pas vouloir répondre à la légère aux questions qui lui étaient posées. A ce titre, elle remontait légèrement dans mon estime, même si je continuais à la voir comme une bonne comédienne.

    « J'ai toujours voulu jouer au Quidditch. Depuis que je suis toute jeune, en fait depuis que mes parents m'en eurent parlé, et bien j'ai été happée par la passion de ce jeu.

    Un sourire s’était accroché à ses lèvres. La confidence avait beau être assez banal, je prenais ça comme un signe encourageant. Emalee me donnait l’impression de s’ouvrir à moi, même si c’était de façon encore très infime. J’avais décidé de le considérer de façon positive. Et un sourire s’immisça sur mes traits, même s’il ne répondait en rien à celui de la serdaigle, mais bel et bien à ma propre satisfaction.

    Voila comment je vois mon avenir, oui... C'est ainsi. Je ne sais même plus quoi penser de ces révélations. Je me suis toujours efforcer de respecter des valeurs simples, respect, tolérance et égalité, elles m'ont été inculquées par des gens simples et doux. Simplement l'idée de bafouer l'amour qu'ils m'ont donné, les valeurs qu'ils m'ont inculqué, j'en ai envie de vomir. Je ne sais pas vraiment quoi penser. »
    Son incertitude en l’instant avait quelque chose de touchant. Malheureusement, je n’étais pas très doué avec ce type d’aveu de faiblesse. Elle aurait sans doute aimé avoir un peu de soutien, après une telle déclaration. Je ne réalisais que maintenant à quel point elle avait pu être troublée par les révélations faites par les derniers arrivants du futur. Je l’avais jugée et cataloguée au rang des méchants, sans même chercher à la connaître ou à la comprendre. Vu sous cet angle, elle n’avait pas l’air d’un mauvais bougre, mais comment savoir si elle ressentait vraiment ce qu’elle me dévoilait là? Et si tout ceci n’était qu’une mascarade pour m’attendrir? J’étais trop étranger à ce style d’échange et de confession, somme toute très banale, pour savoir comment les accueillir. Je me murais donc, une fois de plus, dans un silence interdit.

    « Si je crois à l’ascension de Clyde? Je te répondrais que je crois en lui. Contrairement à ce que les gens peuvent dire, c'est quelqu'un de très cultivé. J'adore discuter avec lui, il me conseille des lectures, je lui conseille mes livres préférés. Il m'a appris beaucoup de choses. Alors Ministre de la Magie ou autre, ça n'a pas vraiment d'importance, je sais qu'il réussira. Comme tu le dis, le futur se modifie, peut être ne deviendra-t-il pas Ministre de la Magie au final? Je ne peux prédire le futur, n'y m'y rendre pour te le décrire, mais je lui faire confiance pour faire au mieux. »

    J’avais déjà entendu des louanges à l’intention d’Andrews, à sa grande époque, mais je les avais pris avec la plus extrême répulsion. Cette fois-ci, ça n’avait rien à voir. La sincérité d’Emalee ne pouvait pas être jouée, j’en étais convaincu. Elle me disait les choses comme elle les pensait, et je n’arrivais pas à trouver cela stupide ou inconsidéré. Si elle croyait en Clyde, c’était avant tout parce qu’il était là pour elle. Selon ses dires, c’était une personne que l’on gagnait à connaître. Pour des raisons qui m’étaient propres, j’avais du mal à y croire, et pourtant je n’arrivais pas totalement à condamner ses propos. Elle avait confiance en Clyde, et elle avait envie de croire à un avenir meilleur.

    Comment une telle personne avait pu se retrouver à commettre les pires horreurs? Elle le disait elle-même, la simple idée de bafouer l’amour qu’on lui avait donné et les valeurs qu’on lui avait inculqué lui donnait la nausée. Par quel miracle Clyde l’avait-il transformé à ce point? Quel monstre fallait-il être pour faire à ce point basculer quelqu’un, qui plus est une personne à laquelle on semblait porter de l’affection? J’avais du mal à comprendre ce qu’il avait pu se produire concernant Emalee. Et j’aurais aimé lui faire part de mes doutes, de mes incompréhensions. Seulement c’était une chose que je ne pouvais me permettre.

    « J’admire ta foi … J’aimerais avoir la même confiance en ce qui m’entoure. » Je laissai ma phrase en suspens, montrant bien que je n’avais pas finis. Seulement je réfléchissais à la meilleure manière de dire les choses. « Mais je me dis que la méfiance est aussi une bonne chose. Etre trop confiante risque de t’exposer aux pires dangers. Je comprends pourquoi tu as confiance en Clyde, et à t’écouter j’aurais presque tendance à trouver que c’est un bon garçon. Mais tu dois faire attention. » Un contact tactile aurait sans doute été bienvenu, mais ce n’était pas vraiment mon genre, je préférais m’en abstenir. Et qui sait comment la serdaigle pourrait l’interpréter? Je ne voulais pas passer pour un profiteur, ou pire, lui faire peur et la braquer. « De ton côté, je me doute bien que tu dois te demander ce que je reproche à Clyde. » J’abordais un sujet délicat, et je n’étais pas un suffisamment bon orateur pour choisir mes mots avec une parfaite justesse. « Je peux simplement te dire qu’il m’intrigue … Oh, rassures toi, je ne compte pas t’arracher la moindre information. Tu connais Clyde à ta façon après tout, et j’aimerais pouvoir le connaître à ma façon moi aussi. Mais pour une raison qui m’échappe, il se méfie de moi. Comme toi tu te méfies de moi. » J’avais du mal à jouer l’ignorant d’ordinaire, mais je donnais plutôt bien le change en l’occurrence. Sans doute parce que je ne choisissais que des mots que je pensais réellement. « J’aimerais que tu puisses me faire confiance, même si je ne t’ai pas forcément fais une première bonne impression. » J’ajoutai presque brusquement: « Car je pense t’avoir sans doute un peu mal jugée. »

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Message par Emalee Gilliam Dim 24 Oct - 18:45

    « J’admire ta foi … J’aimerais avoir la même confiance en ce qui m’entoure. »
    Souriant légèrement à sa remarque. Je laissais cependant le silence reprendre le dessus, un peu fatiguée et surtout cherchant en moi la meilleure façon de lui répondre. Je n'avais pas envie de faire d'Adam un de mes ennemis, il n'était pas un mauvais gars, il avait du mal à faire confiance, ce que je pouvais comprendre.
    « C'est difficile de faire confiance. Dans le monde où nous vivons, la confiance est bien trop souvent considérée à la légère. Et bien trop souvent bafouée. Je ne suis pas idiote, je sais que certains me considère comme une fille naïve, pour la simple raison que je fais confiance. Mais je n'ai pas envie d'être quelqu'un de méfiant, cela ne me réussit pas. Je me fais parfois avoir, mais c'est ainsi qu'on comprend comment tout ça marche, enfin je crois. »
    Lui adressant un sourire timide, j'attrapais la couverture déposée à la légère sur le fauteuil non loin de moi. J'avais définitivement froid. Je ne sais si leur feu était ensorcelé dans le but de ne point chauffer du tout, mais c'était en tout cas ce qui se passait. Laissant un bout de couverture à Adam, en cas où il avait froid, je m'en enroulais avec grande joie.
    « Mais je me dis que la méfiance est aussi une bonne chose. Etre trop confiante risque de t’exposer aux pires dangers. Je comprends pourquoi tu as confiance en Clyde, et à t’écouter j’aurais presque tendance à trouver que c’est un bon garçon. Mais tu dois faire attention. »
    « La méfiance peut parfois faire des dégâts. Au fond, personne ne cherche à faire le mal, mais on en vient à le faire par solitude, ou par peine, et cela part généralement de la méfiance générale. Mais je suis d'accord avec toi, la méfiance peut être une bonne protection. Et Clyde est effectivement quelqu'un de bien. »
    Je n'allais pas me lancer à lui prouver par A+B que mon ami était une bonne personne, nous n'étions pas là pour cela, et je n'aimais pas être prise pour une de ses groupies. J'admirais bien sur Clyde, il était bien plus qu'il voulait bien le montrer, mais j'étais son amie, pas sa groupie.
    « De ton côté, je me doute bien que tu dois te demander ce que je reproche à Clyde. »
    Laissant échapper un petit éclat de rire, je devais avouer me poser pas mal de questions. Je devais avouer que je me posais quelques questions. Adam semblait ne pas aimer Clyde, il ne lui faisait pas confiance, surement avait-il ses raisons, et je ne pouvais pas les comprendre.
    « Beaucoup de gens se méfient de lui. Ce que bien sur je ne comprend pas. Je le connais, je lui fais confiance et je ne serai jamais vraiment objective à son sujet, cela va de soi. Tu as sûrement tes raisons, c'est ainsi, nous ne pouvons pas aimer tout le monde. »
    Clyde savait très bien qu'il n'était pas spécialement apprécié dans l'école, de la partait justement sa haine. Il ne comprenait pas le mépris des autres envers lui. Il avait beaucoup évolué depuis son arrivée ici, de jeune garçon effacé sans réelle présence, il était devenu un jeune homme attentif, intelligent et attirant. Pourtant, de nombreuses personnes continuaient à se méfier de lui, ce qui, je pense, le blessait.
    « Je peux simplement te dire qu’il m’intrigue … Oh, rassures toi, je ne compte pas t’arracher la moindre information. Tu connais Clyde à ta façon après tout, et j’aimerais pouvoir le connaître à ma façon moi aussi. Mais pour une raison qui m’échappe, il se méfie de moi. Comme toi tu te méfies de moi. »
    Il marquait un point, je me méfiais de lui. Malgré le fait qu'il ne me paraisse plus aussi désagréable qu'au début de la conversation. Et sur quoi aurait-il pu m'arracher des informations? Sur Clyde? Il n'avait rien à cacher. Sur le groupe? Il n'aurait de toute manière pu m'arracher quoique ce soit. Je préférais ne rien répondre, ne sachant pas vraiment quoi argumenter de plus. Il avait tout dit. Je le trouvais plus agréable, mais restais tout de même sur mes gardes, je n'avais pas envie de me faire avoir, et comme il l'avait si bien dit, il fallait parfois un peu de méfiance pour se protéger. Il était cependant remonté dans mon estime en étant plutôt honnête avec moi. Je préférais qu'il me dise honnêtement "Je ne t'aime pas", plus que de me faire des courbettes pour mieux me trahir par derrière.
    « J’aimerais que tu puisses me faire confiance, même si je ne t’ai pas forcément fais une première bonne impression. »
    Encore un point de marqué. Il ne m'avait pas, mais alors pas du tout fait bonne impression. Il faut dire que je n'avais pas été habituée à tant de scepticisme à mon égard.
    « Car je pense t’avoir sans doute un peu mal jugée. »
    Je ne pu retenir une expression de surprise sur mon visage. Il m'avait mal jugée?
    « Et tu es remonté dans mon estime, tu as été honnête, c'est rare. La plus part des gens préfère sourire par devant et parler derrière. Tu n'es peut être pas le seul à te méfier de moi, mais tu es le seul à l'avoir revendiqué. »
    Détaillant la pièce du regard, je la trouvais étonnement nue. Aucune fioriture, quelques décorations, mais toujours dans le style le plus cynique.
    « Je dois t'avouer ne pas être très à l'aise ici. A toi aussi, tes amis doivent te manquer. Je propose qu'on reparte de zéro. Pas de jugements hatés, pas de méfiance injustifiée. Apprenons à nous connaître, nous sommes trop peu ici pour restés dans nos coins, tu as raison. »
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Message par Adam Meyer Lun 25 Oct - 17:35

    « C'est difficile de faire confiance. Dans le monde où nous vivons, la confiance est bien trop souvent considérée à la légère. Et bien trop souvent bafouée. Je ne suis pas idiote, je sais que certains me considère comme une fille naïve, pour la simple raison que je fais confiance. Mais je n'ai pas envie d'être quelqu'un de méfiant, cela ne me réussit pas. Je me fais parfois avoir, mais c'est ainsi qu'on comprend comment tout ça marche, enfin je crois. »

    J’avais beau ne pas partager son avis, je trouvais sa réflexion très intéressante. Et j’avais la faiblesse de croire qu’elle ne pouvait mentir sur ses intentions. Elle était effectivement convaincue que la confiance était une notion importante et elle semblait avoir une place considérable dans sa vie. Je continuais à me demander comment une fille aussi généreuse et presque innocente avait pu se retrouver avec Clyde. Sans doute ne savais-je pas tout d’elle, elle devait forcément cacher des parts d’ombre, car je ne voyais pas d’autre explication valable.

    « Mais je me dis que la méfiance est aussi une bonne chose. Etre trop confiante risque de t’exposer aux pires dangers. Je comprends pourquoi tu as confiance en Clyde, et à t’écouter j’aurais presque tendance à trouver que c’est un bon garçon. Mais tu dois faire attention.
    - La méfiance peut parfois faire des dégâts. Au fond, personne ne cherche à faire le mal, mais on en vient à le faire par solitude, ou par peine, et cela part généralement de la méfiance générale. Mais je suis d'accord avec toi, la méfiance peut être une bonne protection. Et Clyde est effectivement quelqu'un de bien. »

    Encore une fois, son raisonnement méritait d’être pris en compte. Sa logique était évidente et je comprenais maintenant pourquoi Garden la voyait d’un bon œil et espérait la sortir du giron de Clyde. La question demeurait: voulait-elle vraiment en sortir? Je défendais l’idée que l’on puisse sauver quelqu’un contre son gré, mais en l’occurrence je doutais vraiment de l’efficacité d’une telle démarche. Emalee m’avait finalement l’air d’être quelqu’un de bien, et même si elle cachait une partie de son caractère, il était probable qu’elle ait une bonne influence sur Clyde. Alors il fallait évaluer le problème avec la plus extrême prudence. Retirer Emalee de la bande aurait sans doute - surement même, une bonne influence sur son avenir à elle, mais cela risquait aussi de rendre Clyde plus féroce encore. Des deux maux, il convenait de choisir le moindre, même si au final cela revenait à sacrifier Emalee qui, de toute façon, semblait très heureuse aux côtés d’Andrews.

    « De ton côté, je me doute bien que tu dois te demander ce que je reproche à Clyde.
    - Beaucoup de gens se méfient de lui. Ce que bien sur je ne comprend pas. Je le connais, je lui fais confiance et je ne serai jamais vraiment objective à son sujet, cela va de soi. Tu as sûrement tes raisons, c'est ainsi, nous ne pouvons pas aimer tout le monde. »

    La petite serdaigle que j’avais pris pour une fausse gentille et une habile dissimulatrice semblait en réalité très objective, plus qu’elle ne semblait le croire. Reconnaître qu’elle ne pourrait jamais juger Clyde autrement qu’avec subjectivité était déjà, à mon sens, une preuve d’objectivité et de sagesse. Car il était aisé de rechercher l’objectivité à tous prix, mais bien plus difficile et honnête d’avouer que c’était impossible et que quoiqu’il en soit, on n’avait pas envie que cela change.

    « Car je pense t’avoir sans doute un peu mal jugée. »

    Je terminai là-dessus, résumant bien ma pensée générale. Je n’avais aucun mal à admettre que j’avais pu me tromper à son sujet, car je n’étais pas et n’avais jamais été une sommité en terme de comportement et de relations humaines. J’espérais qu’Emalee me comprendrait, ou en tous cas qu’elle ne me jugerait pas trop sévèrement pour mon manque de discernement. J’étais quelqu’un de plutôt taciturne, et hormis dans le cadre de ma mission, je rechignais à aller vers les gens. Et si c’était la mission qui m’avait justement poussé vers Emalee, je reconnaissais mon erreur en toute humilité - ce qui était plutôt nouveau pour moi - et j’étais même près à oublier un moment mon but pour simplement converser avec quelqu’un qui me semblait finalement mériter mon intérêt.

    « Et tu es remonté dans mon estime, tu as été honnête, c'est rare. La plus part des gens préfère sourire par devant et parler derrière. Tu n'es peut être pas le seul à te méfier de moi, mais tu es le seul à l'avoir revendiqué. »

    Je pris clairement sa remarque pour un compliment, ce qui me tira un léger sourire. Il était rare que l’on m’apprécie pour mon honnêteté. En général, les gens n’aimaient pas qu’on les place face à la réalité, or je n’étais pas un as de l’illusion, je n’arrivais pas toujours à dire les choses de manière à ce qu’elles ne choquent ou ne blessent pas. C’était un réel plaisir d’avoir à faire à une élève capable de prendre les choses comme elles venaient, sans être offensée.
    Lorsque mon regard se posa sur Emalee, après s’être perdu un moment sur le feu peu réconfortant de la cheminée, je la surpris en train d’analyser la pièce et ce que je vis dans son regard me sembla être une forme de répulsion.

    « Je dois t'avouer ne pas être très à l'aise ici. A toi aussi, tes amis doivent te manquer. Je propose qu'on reparte de zéro. Pas de jugements hâtés, pas de méfiance injustifiée. Apprenons à nous connaître, nous sommes trop peu ici pour restés dans nos coins, tu as raison. »

    Cette fois ci, mon sourire fut plus large, signe de ma bonne volonté. J’étais content qu’Emalee reconnaisse, qu’après tout, nous étions dans le même bateau. Elle avait pris une couverture un peu plus tôt, et s’était enroulée dedans. Elle m’en avait laissé un bout, mais je n’y avais pas réellement prêté attention, accaparé par mes pensées. Je n’en prenais conscience que maintenant et mon sourire, à peine envolé, réapparu sur le coup. Elle semblait pleine de bonnes attentions, même avec quelqu’un comme moi, qui l’avais d’emblée accueillie froidement et avec la plus extrême méfiance.

    « J’apprécie ta clémence, vraiment. Rien ne t’oblige à te montrer si tolérante, et pourtant tu l’es. Les gens comme toi sont très rares ici, je comprends maintenant que Clyde t’ais accaparé! »

    Quelle était cette manie à toujours tout rapporter à Clyde? Je devais décidément laisser ma mission de côté, si j’espérais apprendre réellement à connaître Emalee. Le marché qu’elle me proposait - bien que le nommer ainsi était assez réducteur - consistait à laisser de côté les a priori et à faire contre mauvaise fortune bon cœur. Il fallait que je cesse de la voir comme Emalee, l’innocente attirée vers l’obscurité par Andrews, mais telle qu’elle était vraiment, en elle-même et pas à travers son avenir. Tendant la main vers elle, j’attendis qu’elle la prenne pour accepter sa proposition.

    « Repartons de zéro alors. Enchanté, je m’appelle Adam Meyer. Mais ce n’est qu’un nom, j’espère que tu sauras bientôt un peu plus qui je suis. » Je souris en affichant un air conciliant, presque rieur. Puis je me levai du fauteuil sans pour autant lâcher la main de ma camarade. « Je ne suis pas plus à l’aise que toi ici, allons dans un endroit plus chaleureux, ou en tous cas que nous pourrons personnaliser comme bon nous semble. » J’espérais qu’elle accepte, même si elle savait de quel endroit je voulais parler, et sans préjugé. D’ailleurs j’ajoutai: « Pas de jugement hâté rappelles toi, fais moi simplement confiance et suis moi. » J’avais déjà une petite idée en tête qui, je l’espérais, la rassurerait et lui mettrait même un peu de baume au cœur. S’il fallait repartir de zéro et être ouverts d’esprit, je ne comptais pas tricher, mais plutôt lui montrer un Adam que peu de gens connaissaient réellement.

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Message par Emalee Gilliam Mer 27 Oct - 9:12

    Nous nous étions "rencontrés" méfiants, visage fermé et peu enclins à discuter ensemble; nous étions à présent souriants, tolérants et prêts à tout recommencer à zéro. Sans doutes nous étions nous un peu mal jugés, tous deux. J'avais toujours vu en Adam Meyer quelqu'un d'étrange, de peu intéressant et surtout, j'avais détesté sa manière de ma juger sans même me connaître. Clyde n'aidant pas à améliorer l'opinion que j'avais de Meyer, je m'étais complu dans une fausse idée de sa personne. Nous n'étions pas les meilleurs amis du monde, prêts à passer nos journées ensemble à courir dans les champs en cueillant des pâquerettes, mais enfin nous pouvions passer du temps ensemble sans nous juger hâtivement.
    « J’apprécie ta clémence, vraiment. Rien ne t’oblige à te montrer si tolérante, et pourtant tu l’es. Les gens comme toi sont très rares ici, je comprends maintenant que Clyde t’ais accaparé! »
    Remarquant son visage ouvert et souriant, je lui rendait son sourire. Je n'étais pas sûre que le mot "accaparé" fut bien choisit, doutant que Clyde n'ait dans l'esprit de m’accaparer totalement, mais il était vrai qu'il était, avec Quinn, la personne avec qui je passais le plus de temps. Je ne savais pas s'il était honnête en me qualifiant de personne tolérante, je l'espérais et je préférais le croire. Je n'avais plus envie de m'enfermer dans une spirale malsaine où la confiance est la dernière chose possible. Je voulais croire à la bonne foi d'Adam et lui faire confiance, pour une fois. Il m'avait prouver qu'il en était digne.
    « Les erreurs de jugement sont choses communes. Notre monde est basé sur l'apparence, chacun peut donc se faire passer pour un autre, s'il sait manier les apparences. Disons qu'on s'est tous les deux trompés sur quelques points. »
    Attrapant mes cheveux, je les réunissais en une queue de cheval haute, laissant tout de même quelques mèches et ma frange retomber sur mon visage et mon cou. J'avais à présent assez chaud, et mes cheveux me gênaient plus qu'autre chose.
    « Repartons de zéro alors. Enchanté, je m’appelle Adam Meyer. Mais ce n’est qu’un nom, j’espère que tu sauras bientôt un peu plus qui je suis. »
    Serrant la main qu'Adam me tendait, en signe de nouvelle présentation, je me présentais à mon tour :
    « Enchantée. Je m'appelle Emalee Gilliam, ce n'est pas un prénom commun c'est vrai, mais ma mère l'adorait. Elle voulait m'appeler Emma, et mon père adorait le prénom Lee, mais ma mère trouvait que c'était trop masculin. Ils ont donc trouvé un bon compromis. Je suis désolée, ai-je précisé que j'ai tendance à trop parler, pour ne rien dire? »
    Tout le monde cultivait son image, même Adam. Nous étions tous à la recherche d'une personnalité unique. J'étais connue comme la petite prodige du Quidditch, aimée et populaire, petite protégée de Clyde et meilleure amie de Quinn. Mais au delà de tout cela, n'y avait-il rien d'autre? N'étais-je finalement d'une image extérieure? L'air souriant et agréable d'Adam me rassurais. Il se leva du fauteuil, sans pour autant lâcher ma main, ce qui fit naître sur mon visage une expression de surprise la plus totale. Qu'allait-il faire au juste? S'il comptait me faire danser quoique ce soit, hormis la danse des canards, il pouvait se rhabiller, j'avais la coordination d'une éponge.
    « Je ne suis pas plus à l’aise que toi ici, allons dans un endroit plus chaleureux, ou en tous cas que nous pourrons personnaliser comme bon nous semble. »
    Un peu désarçonnée, je me levais sans trop comprendre pourquoi. Je savais très bien où il souhaitait m'emmener. Il ne pouvait accéder à mon dortoir, moi je pouvais accéder au sien, et hormis les dortoirs, il n'y avait pas grand choix d'endroits agréables dans ces sous sols.
    « Pas de jugement hâté rappelles toi, fais moi simplement confiance et suis moi. »
    Soupirant avec un sourire résigné, je me décidais à le suivre. Après mon laïus sur la confiance, sur le danger que pouvait représenter la méfiance, comment pouvais-je refuser une invitation si innocente? Je doutais qu'Adam n'ai la moindre idée malsaine derrière la tête, et j'avais la faiblesse de le croire honnête. C'est donc sans trop d'hésitation que j'attrapais la couverture et que je le suivais vers son dortoir.
    « C'est sur que ce sera plus agréable qu'ici. »
    Souriant malicieusement, je m'engageais dans le couloir menant aux dortoirs garçons. Je n'avais pas vraiment l'habitude de me rendre dans la chambre d'un garçon, Clyde et Kea' exclus. Je passais souvent des nuits entières dans la chambre de mes deux meilleurs amis, mais vous pensez bien que Clyde ne me laissait entrer dans aucune chambre masculine. Cependant, ce soir, Clyde n'était pas là. J'étais seule avec un Adam amical et agréable, et je ne voyais aucune raison suffisamment bonne pour refuser une invitation pareille.
    Entrant finalement dans sa chambre, je constatais qu'elle était vide, j'étais pourtant persuadée qu'il l'aurai partagée avec un autre garçon, le chanceux profitait d'une chambre individuelle. Elle était fort agréable, bien plus chaleureuse que la salle commune, surement un rapport plus ou moins étroit avec les différents habitants de ces deux pièces.
    « Tu as bien de la chance d'être seul dans une chambre, tu peux bien faire ce que tu veux, il n'y a personne pour le voir. »
    Tout en riant discrètement, je détaillais la pièce d'un coup d'oeil rapide et discret, nous allions être tranquilles.
    « Pourquoi as-tu voulu qu'on monte ici? Moins d'hostilité? »
Emalee Gilliam
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Message par Adam Meyer Jeu 28 Oct - 12:12

    « Les erreurs de jugement sont choses communes. Notre monde est basé sur l'apparence, chacun peut donc se faire passer pour un autre, s'il sait manier les apparences. Disons qu'on s'est tous les deux trompés sur quelques points. »

    Mon avis recoupait le sien dans les grandes lignes. S’il on m’avait dis que je trouverais autant de gens à Poudlard à cette époque capable de me comprendre et de raisonner de façon similaire, je ne l’aurais pas cru. Mais s’il on m’avait précisé qu’Emalee Gilliam en ferait partie, j’aurais été jusqu’à crier au blasphème. J’aurais sans doute dû m’inquiéter de reconnaître d’ors-et-déjà certaines qualités à Emalee, mais il n’en fut rien. Je l’écoutais avec attention et lui répondais comme s’il s’agissait d’une connaissance de longue date, tentant de mettre de côté le passé que je lui connaissais.

    « Repartons de zéro alors. Enchanté, je m’appelle Adam Meyer. Mais ce n’est qu’un nom, j’espère que tu sauras bientôt un peu plus qui je suis.
    - Enchantée. Je m'appelle Emalee Gilliam, ce n'est pas un prénom commun c'est vrai, mais ma mère l'adorait. Elle voulait m'appeler Emma, et mon père adorait le prénom Lee, mais ma mère trouvait que c'était trop masculin. Ils ont donc trouvé un bon compromis. Je suis désolée, ai-je précisé que j'ai tendance à trop parler, pour ne rien dire? »

    Je laissai un sourire s’immiscer sur mes traits. Passé le cap de la froideur de rigueur des premiers contacts, Emalee était finalement quelqu’un de plus jovial, même si son côté réaliste la distinguait de Garden, à titre d’exemple. J’admirais le compromis qu’elle était capable de faire entre les deux, et songeais que ses parents avaient bien fais de la prénommer d’après un choix né du compromis. Je ne répondis cependant pas. Contrairement à elle, je choisissais souvent de me taire lorsque ce que je pourrais dire ne me paraissait pas suffisamment intéressant. Je n’avais sans doute pas baigné dans la même atmosphère. J’avais très peu l’habitude de dire des banalités, en revanche j’avais celle de les garder pour moi.

    Aussi je ne lui adressai à nouveau la parole que pour lui proposer d’aller en un lieu un peu plus agréable. Je doutais que le mot agréable puisse être utilisé pour décrire quoi que ce soit dans ces cachots, mais des deux maux, il me fallait réellement choisir le moindre. Je ne lâchai pas la main d’Emalee, pour l’inciter à se lever et me suivre. Elle ne sembla d’abord pas très rassurée, mais avait-elle vraiment le choix après tout? Elle n’hésita pas vraiment finalement, et se leva en ne quittant pas la couverture qu‘elle avait trouvé.

    « C'est sur que ce sera plus agréable qu'ici. »

    Ça sembla être un soulagement pour elle comme pour moi de quitter l’ambiance étrange qui flottait dans la salle commune. Je n’imaginais pas le nombre de plans sournois qui avaient dus être établis ici depuis sa construction. Mais enfin, les serdaigles étaient tout autant capables de plans machiavéliques, Clyde nous l’avait prouvé, pourtant je ne ressentais pas la même ambiance entre ces lieux. Sans doute était-ce l’habitude qui voulait ça. Si j’avais été envoyé à Serpentard dès ma première année, j’aurais certainement fini par trouver les cachots accueillants. Ils auraient été mon repaire, tout comme l’aile désaffectée de l’orphelinat l’avait été.

    A peine entré dans le dortoir que l’on m’avait affecté, je survolai la pièce du regard et haussai un sourcil, soucieux. Je ne m’attendais pas à trouver le dortoir vide, il m’avait pourtant semblé avoir vu deux autres serdaigles ici un peu plus tôt. Je ne savais pas où ils avaient pu aller et, en soit, je m’en fichais, ce qui m’inquiétais c’était le moment qu’ils choisiraient pour faire leur apparition.

    « Tu as bien de la chance d'être seul dans une chambre, tu peux bien faire ce que tu veux, il n'y a personne pour le voir. »

    Je comprenais la logique qu’elle avait suivi pour en arriver à ce raisonnement, et je n’eus pas vraiment le cœur à la contredire. D’autant que je craignais qu’elle ne s’envole aussitôt qu’elle saurait que nous n’étions pas totalement tranquille en ce lieu. J’avais bizarrement envie qu’elle se sente en sécurité, et le fait de ne pas risquer d’être dérangé pesait lourd dans la balance. Elle serait nécessairement plus confiante si elle s’imaginait en paix, contrairement en ce qui concernait la salle commune ou les autres dortoirs.

    « Pourquoi as-tu voulu qu'on monte ici? Moins d'hostilité? »

    Il n’y avait pas de bonnes réponses à une telle demande. Elle cherchait des explications, car elle essayait de se convaincre qu’elle ne risquait rien. C’était assez touchant quelque part, mais elle n’avait strictement aucune raison de s’inquiéter. J’aurais pu en rire ou m’en trouver désolé, mais j’optai pour la rassurer.

    « Tu n’as rien à craindre de moi, je te l’ai déjà dis. Vois ce dortoir comme un havre de paix et de tranquillité dans ces cachots froids et impersonnels. D’ailleurs … »

    Je n’en dis pas davantage avant de sortir ma baguette de la poche intérieure de ma veste. J’analysai la pièce d’un regard critique, cherchant ce qui conviendrait le mieux. Puis, pointant les murs, je n’eus qu’à réaliser un sort imprononcé pour les recouvrir de voiles vaporeux bleu pâle, avant de faire apparaître au plafond un lustre plus lumineux dont la lumière n’était pas pour autant agressive. Je changeais la couleur des lits pour nous donner l’impression d’être de retour dans notre tour et, pièce maîtresse, je fis apparaître des fenêtres aussi magiques qu’illusoires laissant entrevoir le ciel sombre de cette fin de soirée hivernale.

    Aussitôt fais, je me posai sur le lit et tournai vers Emalee un regard satisfait:

    « Ce n’est pas grand-chose, mais on aura au moins l’impression d’être en territoire familier. »

    Je lui souris avant de tapoter sur le lit pour l’inciter à venir s’assoir à mes côtés. Cela avait beau être un lit, je n’avais aucune mauvaise pensée, ce n’était pas mon genre. Seulement, quitte à être là, autant se mettre à l’aise. Mon regard fut happé par une fiole posée sur ma table de chevet. Etrange. Je n’avais pas souvenir de l’avoir vu en venant ici un peu plus tôt. Décidément, quelque chose clochait dans ce dortoir, mais mieux valait ne pas inquiéter ma camarade. Aussi je décidai délibérément de me taire en saisissant la fiole. Je la fis tourner entre mes doigts pour essayer de comprendre de quoi il s’agissait, mais il n’y avait rien que je puisse déduire. Haussant les épaules, je la passai à Emalee pour qu’elle puisse voir par elle-même.

    « Je me demande ce que ça peut bien être. »

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Message par Emalee Gilliam Ven 12 Nov - 18:20

    « Tu n’as rien à craindre de moi, je te l’ai déjà dis. Vois ce dortoir comme un havre de paix et de tranquillité dans ces cachots froids et impersonnels. D’ailleurs … »
    Observant le jeune homme avec un sourire interrogateur, je le vis bientôt sortir sa baguette dans l'optique de la pointer vers les murs. Ne comprenant pas son objectif, je vis bientôt la pièce se transformer en véritable musée en l'honneur de notre belle maison. Peut être était-ce futile, mais de me retrouver enfin dans un environnement familier, retrouvant mes couleurs, la chaleur dégagée par notre maison, ainsi que la présence d'Adam, toutes ces conditions réunies me rendaient heureuse. J'étais enfin à l'aise dans cet horrible endroit, malgré la distance faite entre moi et mes amis. Des fenêtres, même, apparurent aux murs, donnant l'illusion d'une nuit calme, d'un lac apaisé et d'une lune ronde et lumineuse se reflétant sur ces eaux calmes. M'approchant doucement de cette magnifique illusion, je me perdais presque dans la contemplation de cette nature paraissant si vraie.
    « Ce n’est pas grand-chose, mais on aura au moins l’impression d’être en territoire familier. »
    Le regardant, sortie de force de ma torpeur par ses mots, je le regardais me proposer de m'asseoir à ses côtés. Sans trop y réfléchir, sans réticence aucune, je m'approchais du lit avant de m'y asseoir en tailleur, face à Adam. Il était confortable, et chaud. M'appuyant contre un des piliers en bois du baldaquin, je lui souris.
    « J'ai l'impression d'être chez moi, ici. Merci Adam. Et je te crois lorsque tu me dis que je ne risque rien avec toi, j'ai entièrement confiance. »
    Peut être avais-je tendance à accorder ma confiance trop rapidement, c'était fortement possible. Cependant, il m'avait prouvé à maintes reprises depuis le début de cette soirée qu'il en était digne. Me méfier de lui n'était pas une solution, et cela aurait été hors de propos. Il s'était montré gentil, prévenant et tolérant, je n'avais absolument aucune raison de me méfier d'Adam, bien au contraire.
    « Je me demande ce que ça peut bien être. »
    Attrapant la fiole qu'il me tendait, je l'observais quelques instants. Elle ne ressemblait en rien à ce que j'avais pu observé auparavant, je n'étais d'ailleurs pas des plus douées lorsqu'il s'agissait de reconnaître une potion à l'oeil en un seul regard. M'amusant quelques instants avec la fiole, j'haussais des épaules, signifiant que je ne connaissais pas cette fiole. Il se passait des choses réellement étrange ici. Je n'aurai pas été surprise qu'il s'agisse d'un poison mortel, ou encore d'une potion faite dans l'optique de nous manipuler. Mon dieu, je devenais carrément paranoïaque. Ôtant le petit bouchon de liège obstruant le goulot de la fiole, j'approchais avec méfiance mon nez de l'ouverture, avant de le reculer sans trop de précipitation et de refermer l'objet. Il n'était pas tellement prudent de me mettre à sentir n'importe quelle potion me tombant sous la main.
    « Je n'en ai aucune idée. Bois la, si tu meurs je vengerais ta mort, et si tu te mets à faire des choses étranges, promis je t’assommes. Tu es sûr de ne pas l'avoir vue avant? »
    Riant bruyamment, je lui envoyais la fiole doucement, faisant en sorte qu'elle attérisse dans le creux de sa main et non... au sol. Je n'avais pas vraiment envie qu'il la boive, soyons clair, me voir assommer Adam n'était pas quelque chose de très plaisant.
    « Crois-tu qu'il pourrais s'agir d'un "cadeau" de l'un des Serpentards? Il est curieux que cela ait attérit dans ta chambre. »
    Me levant quelques minutes, je m'approchais du mur, la fenêtre me fascinant toujours autant. J'avais toujours adoré regarder l'extérieur plongé dans la nuit, cette illusion était agréable et je me complaisais dans l'observation de ce faux extérieur. Je pensais alors à Clyde, nous avions coutume de nous retrouver dans son dortoir, observant régulièrement le parc et le lac à la fenêtre, me prenant dans ses bras, il me réchauffait l'hiver et m'apportait une tendresse irremplaçable. Peut être était-il lui aussi nostalgique de cette vue agréable? Peut être, surtout, avait-il de meilleures choses à faire, pensais-je avec un sourire.
    Retournant m'asseoir face à Adam, je détachais mes cheveux antérieurement attachés avec empressement. Les brossant rapidement avec mes doigts, je les laissaient courir sur mes épaules et mon dos, avec le détachement d'une petite fille.

    tongue Nullissime.
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Message par Adam Meyer Mar 16 Nov - 18:18

    « J'ai l'impression d'être chez moi, ici. Merci Adam. Et je te crois lorsque tu me dis que je ne risque rien avec toi, j'ai entièrement confiance. »

    Elle était passé de la méfiance la plus parfaite à une entière confiance, or je ne me connaissais pas ce don de persuasion. L’honnêteté payait donc. Je ne pensais pas l’avoir réellement testée depuis que les autres préfets et moi avions remonter le temps. Montana étant un cas à part, Emalee était la première personne avec laquelle je laissais tomber les masques pour parler à cœur ouvert. Ce n’était pas grand-chose a priori, mais pour moi ça relevait du miracle. C’était une première! Et je ne pouvais que m’en féliciter. Était-ce à dire que cela venait d’Emalee? Je tenais surtout le contexte actuel pour responsable de la situation. Jamais je n’aurais demandé à la voir, à lui parler, sans cette explosion qui nous avait laissés seuls dans la même maison très peu accueillante. Ça s’était passé quelques minutes à peine auparavant, et pourtant j’avais déjà du mal à me souvenir par quel miracle nous en étions arrivés là. En tous cas, l’espace d’un instant, nous allions pouvoir être à nouveau dans notre tour, même si ce n’était qu’une illusion. La ressemblance était frappante.

    Mais autre chose me frappa; une fiole posée sur ma table de chevet provisoire. Après l’avoir observée, je la tendis à Emalee qui ne rechigna pas à l’étudier à son tour. Nous étions curieux, mais pas faciles à berner. L’apparition de cette fiole n’avait rien de très rassurant.

    « Je n'en ai aucune idée. Bois la, si tu meurs je vengerais ta mort, et si tu te mets à faire des choses étranges, promis je t’assommes. Tu es sûr de ne pas l'avoir vue avant? »

    Ma bouche se tordit entre moue offusquée et sourire amusé. J’avais conscience qu’Emalee tentait de faire un trait d’esprit, mais connaissant son futur, j’avais du mal à me prêter réellement au jeu. Pourtant, je devais mettre mes préjugés de côté, je m’y étais engagé.

    « Quelle prévenance! Je suis touché. » Le sarcasme laissa très vite place à un sérieux le plus total. « Je suis sûr de ne pas l’avoir vu … ça ne se loupe pas une fiole pareille. » Je fronçais les sourcils. La présence de cette fiole ne me rassurait pas, et je ne pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter. Tant que l’on n’y touchait pas trop et qu’on faisait preuve d’un minimum de prudence, il n‘y avait aucun risque, alors pourquoi s’en faire? C’était simplement plus fort que moi.

    « Crois-tu qu'il pourrais s'agir d'un "cadeau" de l'un des Serpentards? Il est curieux que cela ait atterris dans ta chambre. »

    Je me faisais précisément la même réflexion. Ce n’était pas rassurant. Mais s’appesantir là-dessus ne nous avancerait pas beaucoup. Nous étions de parfaits petits serdaigles en ce que nous aimions élaborer des théories sous tout ce qui nous entourait ou presque. Je dus réprimer un sourire à cette pensée. Emalee n’était pas si différente de moi de ce côté-là. Sa façon d’appréhender les choses et de voir le monde me plaisait décidément beaucoup. Je reposai tranquillement la fiole sur la table de chevet. Mais je ne fis pas suffisamment attention en la posant, puisqu’elle roula sous mes yeux et tomba par terre sans me laisser le moindre temps de réaction. Une épaisse fumée se répandit alors dans les airs et enveloppa mon visage ainsi que celui d’Emalee avant que je n’ai eu le temps de comprendre. Malheureusement pour nous, ne pas trop la toucher et se montrer prudent ne serait pas suffisant. Mes yeux me piquèrent très vite et mes narines s’emplirent d’une enivrante senteur épicée. Il aurait sans doute été bienvenue de fermer les yeux et de se boucher le nez, seulement je ne ressentais aucun désir d’empêcher la fumée de s’insinuer en moi. Hébété, je ne pouvais que la laisser faire son œuvre, parfaitement impuissant désormais à empêcher les choses de prendre une tournure désagréable.

    La fumée se dissipa bientôt, et j’eus l’impression de sortir d’une torpeur qui aurait duré des siècles. Je clignai plusieurs fois des yeux, avant de tourner la tête vers Emalee pour m’inquiéter de son sort. Je ne savais pas comment elle avait vécu l’expérience, mais je me doutais que ça lui avait paru aussi étrange qu’à moi. J’ouvris plusieurs fois la bouche avant de la refermer presque instantanément, ne trouvant rien de bien intelligent à dire. Je me sentais encore un peu diminué par l’effluve de la potion, j’espérais simplement que ce serait le seul symptôme à déplorer. Avec de la chance, sentir la potion ne représentait pas un danger, mais j’en doutais fortement. Si elle avait été placée là sciemment, ceux qui avaient fais le coup devaient bien savoir que nous ne nous jetterions pas dessus pour la boire comme deux imbéciles. La seule chance de vraiment nous avoir c’était avec une potion qui ne nécessitait pas d’être ingurgitée. Et il suffisait ensuite de s’assurer que la table de chevet était bancale ou qu’elle présentait quelques irrégularités pour que le plan fonctionne à merveille.

    Quelle imbécile! Agacé contre moi-même plus encore que contre les rigolos qui nous avaient piégé, mon regard se fit dur et noir. Je vrillais Emalee, bien décidé à m’exprimer cette fois ci. Mais alors que je m’apprêtais à ouvrir la bouche, quelque chose me frappa. Déstabilisé, je regardais la serdaigle comme si je la voyais pour la première fois. Quelque chose en elle me paraissait changé, mais il m’était impossible de l’identifier. Mon rythme cardiaque s'accéléra alors soudainement, tandis qu’une chaleur isolée vint me chatouiller le bas-ventre. Alors, dicté par une émotion puissante qui infestait chaque parcelle de mon être, je pris le visage d’Emalee en coupe entre mes mains et mes lèvres capturèrent les siennes.
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Message par Emalee Gilliam Dim 21 Nov - 16:35

    « Je suis sûr de ne pas l’avoir vu … ça ne se loupe pas une fiole pareille. »
    Il est vrai que le liquide d'un rouge profond s'y trouvant ne pouvait vraiment pas passer inaperçu. Préférant rendre la fiole à Adam, je me méfiais de ce genre de cadeau. En effet, les généreux donateurs devaient surement se douter que nous étions un peu plus intelligents que cela et que nous n'ingérerions pas ce liquide. Elle n'était, de plus, surement pas arrivée ici par hasard. Il valait surement mieux laisser cette petite fiole tranquille avant qu'elle ne nous attire des ennuis. Observant les alentours, je constatais la presque totale ressemblance de la chambre avec celle que nous avions dans la tour. Il était bien plus facile d'être en confiance et totalement détendu dans un environnement familier.
    Adam attrapa rapidement la fiole, se penchant sur le côté afin de la déposer sur la table de chevet. Peu attentive à son mouvement, je regardais ailleurs, un peu fatiguée par la journée que je venais de vivre. Un bruit de verre cassé attira mon attention, plus que surprise j'affichais une expression d’inquiétude, ne pouvant même retenir ma bouche de s'entrouvrir marquant ma stupeur. Adam n'était pourtant pas réputé pour sa maladresse, surement tout cela avait-il été orchestré.

    Avant que je ne puisse comprendre la suite des évènements, une épaisse fumée emplis la chambre à une vitesse astronomique. Elle rendait impossible a voir toute chose autour de moi. Ayant d'abord l'idée de m'en protéger, je ne pu cependant me résoudre à l’empêcher de pénétrer ma bouche et mon nez. Enveloppée entièrement dans un brouillard insondable, il était pourtant d'une douceur infinie, presque chaud. Une odeur musquée me parvint d'ailleurs rapidement, agréable et presque sensuelle elle m'ôtais toute inquiétude, me laissant simplement un peu désorientée et groguie. Toussant cependant, car ma gorge me piquait de plus en plus, je tentais d'écarter un peu ce voile blanc de mon visage, en vain.
    Au début tendue et sur mes gardes, je me laissais finalement aller, m'adossant de tout mon point contre le pilier du baldaquin de trouvant derrière moi. Quelque chose en moi me poussais à respirer pleinement cette odeur aussi agréable que dérangeante.

    Peu à peu, je pu distinguer quelques formes, quelques couleurs. La fumée se dissipait lentement, restant cependant fortement imprégnée dans mon esprit. Clignant plusieurs fois des yeux, je retrouvais une vue claire et revit Adam face à moi, lui également dans un état presque second. Mes pensées n'étaient plus réellement ordonnées, elles me parvenaient tel un flot incessant et surtout incompréhensible. Toussant plusieurs fois dans l'optique de m'éclaircir la voix, je ne parvenais cependant pas à prononcer un seul mot, n'ayant pas encore mit assez d'ordre dans mon esprit. Je ne pouvais faire que rester immobile et silencieuse, contemplant mon compagnon d'infortune. Je crus au début que j'allais m'évanouir, ou tout du moins tomber, mon corps ne semblait même plus pourvu de muscles. Cette sensation était totalement inédite et je devais bien l'avouer, assez agréable. Pour la première fois depuis très longtemps je me sentais totalement détendue, mes pensées étaient comme éloignées par un bouclier invisible, elles ne pouvaient pas souiller ce moment de détente incroyable. Il n'y avait plus de préoccupation du futur, je ne pensais plus à rien, simplement à moi. Parvenant finalement à faire un geste, je passais ma main sur mon cou, puis sur mes clavicules, de toute évidence il faisait chaud. J'étais presque en sueur, une légère opercule d'humidité s'était formée sur ma peau, la couvrant d'un léger voile de chaleur. Je n'avais pourtant pas l'impression qu'il fasse chaud dans la pièce, de plus Adam ne semblait pas avoir spécialement chaud.

    Concentrant mon attention sur lui, je ne pu m'empêcher de le trouver différent. Je n'avais jamais réellement considéré Adam comme autre chose qu'un Serdaigle un peu hautain, puis plus tard comme un ami potentiel fort agréable. Mais cette fois, le regard que je posais sur lui était influencé par son apparence. Son regard d'un bleu troublant attira mon attention comme jamais auparavant, ses yeux étaient presque envoûtants, en tout cas pleins d'une profondeur nouvelle. Pour la première fois, je me rendais compte qu'il était fort attirant. Je me souciais souvent peu de l'apparence de mes amis, n'en faisant pas mon critère principal. Je savais que Quinn était une jolie fille, mais elle était une fille, rien a voir. Clyde était très beau, je le savais et le reconnaissait moi-même, je ne m'autorisais cependant jamais à le considérer comme autre chose que mon ami, malgré les multiples tentations. Non, cette fois c'était différent, il était... attirant. Sa bouche semblait attirer toute mon attention, alors qu'elle s'entrouvrait légèrement. Un peu déstabilisée par le regard qu'il posait sur moi, je n'osais presque plus penser à cette bouche qui semblait d'une douceur infinie.

    Sentant mon coeur s'emballer à mesure que je détaillais le jeune homme, je me forçais à regard le sol. Cependant, tout en moi me criait de m'approcher de lui, un peu plus. Mes joues semblaient en feu, d'extérieur elles étaient pourtant d'une couleur normale. Ne pouvant retenir mon souffle de devenir de plus en plus aléatoire, je le laissais s'emballer à mesure que le temps passait. Je m'avançais légèrement vers lui, décollant mon dos du bois, je me trouvais à présent à une distance raisonnable de lui. Je devais arrêter de me rapprocher, cela n'était pas correct. Ce fut à son tour d'agir, alors que mon regard croisa le sien, et presque trop rapidement pour que je puisse comprendre quoique ce soit, il s'approcha de moi, déposant ses mains autour de mon visage, il approcha ses lèvres presque immédiatement, capturant les miennes. Au début un peu choquée, je ne pu cependant faire autre chose que de lui rendre son baiser avec une fougue que je ne me connaissais guère. Plaçant ma main sur sa nuque, l'autre sur le haut de son torse, je laissais nos lèvres se caresser. Comment expliquer mon état à cet instant? Je n'étais alors certainement pas en pleine possession de mes moyens. La Emalee connue de tous aurait surement repoussé Adam avec politesse, avant de s'enfuir dans sa chambre, à la fois gênée et choquée. Cette potion devait avoir bien plus d'effet que je ne le pensais, car la Emalee qui se trouvait ce soir auprès d'Adam, faisait preuve d'une sensualité incroyable.

    Le cerveau presque anesthésié par la situation, je m'approchais cette fois de façon irréversible vers Adam, collant mon corps au sien avec une frénésie qui, je le savais, m'aurait rendue morte de honte, si j'avais eu conscience de tout cela. Je ne savais pas si Adam partageais mon état, ou s'il avait juste été pris d'une folie passagère, et la peur qu'il ne me repousse finalement était présente. Cependant bien moins que l'envie d'aller encore plus loin dans ses bras. Laissant mes mains parcourir lentement son torse, alors que ma bouche s’égarait avec audace sur la mâchoire du jeune homme, avant de rejoindre son cou, je sentais une chaleur inconnue monter de plus en plus en moi, incontrôlable et destructrice.
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Message par Adam Meyer Mer 8 Déc - 13:33

    La vie vous offrait parfois quelques surprises, je le constatais tandis que mes lèvres se portaient à la rencontre de celles d’Emalee. Il m’était impossible de résister à l’envie fulgurante qui s’était emparée de moi. Je ne pouvais pas la mesurer, et encore moins la comprendre, mais elle était bel et bien là et j’étais trop faible sur le moment pour m’en détourner. Par chance, Emalee me rendit plutôt bien mon baiser; et quelque part je trouvais ça assez naturel. Je n’avais pas forcément pensé à sa réaction en agissant comme je l’avais fais, mais je ne lui en imaginais pas d’autre tandis qu’elle se faisait plus tactile à mon égard. La main qu’elle posa sur ma nuque me tira un frisson, tandis que celle qu’elle plaça sur mon torse me réchauffa tout en me rassurant. Et que dire de sa manière de se coller presque sensuellement à moi? Mon esprit virevoltait à des lieux d’ici, mais mon corps et mon cœur étaient bien présents. Et ils étaient ravis de la situation. Les mains d’Emalee parcoururent bien vite mon torse, alors que ses lèvres allèrent se perdre dans mon cou. Je gardais les yeux fermés, en me mordant la lèvre inférieure tant mon désir pour elle grandissait. J’étais incapable d’en identifier la cause, mais je voyais d’un meilleur œil le flacon qui s’était brisé sur le sol. Son contenu avait en effet inhibé ma retenue et me permettait de prouver à Emalee à quel point je la désirais. Je n’aurais pas pu imaginer meilleur tournant. Je me souvenais à peine de la raison qui m’avait incité à lui parler, ni même pourquoi nous étions venus dans le dortoir, seul mon désir pour elle comptait désormais.

    Je la fis pivoter puis s’allonger sur le lit, tandis que mes mains se posèrent de chaque côté de son visage et que l’une de mes jambes se coinça entre les siennes. Avais-je peur qu’elle s’en aille? Pas vraiment. J’avais l’audace d’imaginer que mon envie était réciproque et que donc elle n’attendait ni plus ni moins que ce que je désirais aussi. J’embrassais une nouvelle fois ses lèvres avant de m’aventurer dans son cou, puis de glisser jusqu’à son oreille dont je mordillai le lobe. Le désir montait en moi, mais cela ne m’empêchait pas de conserver un calme apparent. Me tournant légèrement de côté, je fis glisser l’une de mes mains sous la nuque de la serdaigle, tandis que l’autre caressa doucement les boucles légères qui encadraient son visage. Je restai un instant à la contempler, me satisfaisant entièrement de la perfection de ses traits. Elle était magnifique. A mon sens, aucune autre personne ne m’était jamais apparu aussi belle. Et plus je l’observais, plus mon propre visage rayonnait. Je ne pensais pas être capable de ressentir une plus intense satisfaction. J’avais sous mes yeux et contre mon corps la seule personne que je me faisais l’effet de désirer. Il y avait quelque chose d’intensément grisant à la savoir à ma merci. J’étais en mesure de la faire mienne, chose à laquelle j’aspirais par-dessus tout. Et rien ne semblait pouvoir ternir ce si doux moment.

    Ma main glissa de ses cheveux et parcourut son corps. Arrivée à son genou, elle remonta contre sa cuisse, et souleva au passage sa jupe plissée. J’aurais pu la sentir frissonnée sous ma peau. N’y tenant plus, je l’embrassai une nouvelle fois. Mon baiser se fit fougueux, plein d’un désir que j’avais de plus en plus de mal à contenir. D’autant que ma main se perdait déjà dans l’entrejambe de la demoiselle.

    Et pourtant, il suffit d’une seconde et d’une pensée fugace pour me secouer. Je me figeai alors sur place, me gardant bien de retirer les mains de la peau satinée d’Emalee. Une sorte de flash m’avait déstabilisé. L’espace d’un instant, j’avais entendu un rire, aperçu un sourire. Il ne s’agissait pas d’une expérience facile à décrire. Toujours était-il que j’avais perçu une présence. Quelque part au fond de mon esprit, quelqu’un cherchait à se rappeler à moi. J’ignorais encore totalement de qui il s’agissait, et je pouvais tout à fait l’ignorer. Après tout, la jeune fille sous mes yeux occupait excessivement bien mes pensées et ravissait suffisamment mes sens pour que rien d’autre ne vienne m’inquiéter. Mon regard se plongea alors dans le sien, tandis que mes gestes demeuraient encore suspendus.

    « J’ai l’impression de t’avoir toujours désiré… Pourquoi ne nous sommes nous pas parlé plus tôt? »

    La question resta en suspens, puisque mes lèvres retrouvaient déjà le chemin jusqu’au cou d’Emalee. En l’embrassant, le reste de mon corps se réanima. Ma main droite délaissa alors les cuisses de la serdaigle pour venir détacher un à un les boutons de son chemisier. A mon humble avis, il faisait largement assez chaud dans cette pièce et sur ce lit pour qu’elle puisse s’en débarrasser sans crainte. D’ailleurs, je ne comptais pas la laisser prendre cette initiative toute seule, car Merlin seul savait si elle lui viendrait. Lorsque le dernier bouton céda, je laissai habilement glisser ma main le long de son buste et contre son ventre. Encore une fois, mon calme n’était qu’apparent, et une excitation sans nom me tordait le bas du ventre. D’une main, j’écartai son chemisier et, plantant un regard plein de ferveur dans les yeux d’Emalee, je lui fis comprendre qu’il était plus que temps pour elle d’enlever cette couche de tissu inutile. Un sourire espiègle vint très vite habiter mes lèvres à l’appui de ma proposition tacite. Et pour lui prouver ma bonne volonté, je défis le nœud de ma cravate avant de la retirer. Il m’était impossible d’attendre plus longtemps pour laisser libre cours à mon envie.
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Message par Emalee Gilliam Ven 10 Déc - 19:54

    Qu'est-ce que le désir? Une question philosophique souvent laissée sans réponse. Comment était-il possible de passer d'un état presque passif, à celui d'un désir sans précédent, presque dévorant. M'étant laissée emmenée dans un tourbillon de volupté, je n'étais plus très sûre de la réalité dans laquelle je me trouvais. Je sentais les caresses sensuelles d'Adam sur la peau de mon cou, de mes bras, nos corps lascivement collés étaient encore séparés d'un tissu que je commençais à trouver dérangeant. Alors que nos mouvements se faisaient plus pressants, je m'efforçais de chercher un sens à tout cela, de comprendre les raisons de ce soudain empressement. A quoi bon? J'avais passé ma vie à réfléchir, à considérer le pour et le contre avant d'agir, et cela ne m'avait jamais vraiment profité. Pourquoi ne pas décidé de profiter, simplement. J'avais l'intuition qu'un profond désir animait Adam, et je devais m'avouer surprise qu'il me soit adressé. Je n'étais pas habituée à ce genre d'attentions. Il y avait bien eu Phœnix, mais j'avais fuis avant que notre relation ait pu atteindre un point de non retour. Je n'étais pas la fille désirable, sexy ou sensuelle, je n'étais que la gentille Emalee, prodige du Quidditch, petite et faible protégée de Clyde. Je n'avais jamais cessé de me comparer à Quinn. Elle, était désirable. Elle, était belle et captivante. Elle, attirait le désir. Je n'avais jamais réussis à lui ressembler.
    Mais c'était contre moi, ce soir là, que se trouvait Adam Meyer. Et à mon propre étonnement, je n'étais plus si farouche, bien au contraire. Alors qu'il faisait déposer mon dos contre les doux draps du lit, je sentis le tissu de son pantalon contre la peau de mes cuisses, m'arrachant un frisson, tandis que ses mains se déposèrent sur les côtés mon visage. Je ne pouvais retenir cette petite voix en moi, me criant de me lâcher, d'oser. Il était beau, désirable et ce soir, je le voulais mien, entièrement. Je voulais être sienne, plus que jamais. Après avoir emprisonné mes lèvres avec une fougue contenue, je sentis ses lèvres partir à la conquête de mon cou tandis que mes mains s'aventuraient dans l'obscurité de ses cheveux, dans le creux de ses reins. Il se voulait calme, mordillant le lobe de mon oreille presque avec désinvolture, cela ne faisait qu'augmenter mon envie de lui. Le contact de sa main, partie à la conquête de mon corps, me procurait des sensations encore inconnues, encore floues mais trop intenses pour rester inoffensives. Alors que son chemin menait droit à mes cuisses, je ne pu empêcher le trac de se mêler à l'excitation. Il était de trop, et pourtant me rendait encore plus tendue, encore plus soumise au bon vouloir de mon corps. Et alors que déjà cette main pénétrait mes cuisses, je laissais échapper un soupir, soupape de sécurité afin que je n'explose pas. Il se figeait, je ne le remarquais que trop peu.
    « J’ai l’impression de t’avoir toujours désiré… Pourquoi ne nous sommes nous pas parlé plus tôt? »
    « Peu importe. »
    Déposant ma main sur l'arrière de sa main, mêlant mes doigts à ses cheveux, j'attirais son visage au mien, emprisonnant ses lèvres avec passion. Lorsque sa main délaissa mon entrejambe, je ne pu que le regretter. Détachant légèrement mes lèvres des siennes, je déposais une de mes jambes au creux de ses hanches, laissant mes mains vagabonder au gré de leur envie, couvrant le corps, encore dissimulé, d'Adam de caresses subtiles. Détachant le premier bouton de mon chemisier, il captura à nouveau mes lèvres, je le laissais les reprendre, avide de sentir la chaleur de ses lèvres sur les miennes, avide de le sentir plus proche de moi encore. Alors qu'il m'avait enfin débarrassée de ce tissu de trop, le contact de sa peau contre celle de mon ventre me tira de nouveaux frissons. Me retrouver nue devant un garçon était une question qui ne s'était que très rarement posée. Mais dans la situation actuelle, nulle question n'était envisageable, les questions seraient pour plus tard. Après qu'il eut ôté sa cravate, premier pas vers une étape plus que engageante, je renversais la situation. Basculant son dos contre le drap, je me positionnais à califourchon sur lui, ôtant définitivement mon chemisier, le jetant au sol. Attrapant mes cheveux, les basculant dans le creux de mon cou, je me penchais vers Adam. Mon tour de le débarrasser de son chemisier était venu. Je n'avais cependant pas sa délicatesse. Empoignant un interstice entre deux boutons, je tirais d'un coup sec, les faisant tous sauter d'un coup.
    Déposant mes mains sur les pectoraux de mon amant, je prenais ses lèvres d'assaut mais les quittais bien vite. Caressant un instant sa joue avec tendresse, je laissais mes lèvres parcourir le creux de son cou, mordillant légèrement sa peau, alternant entre douceur et passion. Je mêlais mes doigts aux siens alors même que ma bouche avait atteint la peau de son torse, sur laquelle j'aimais à m'attarder. Sa peau était chaude, aussi chaude que la mienne. Je prenais un goût incroyable à ce contact charnelle. La chambre avait totalement disparu, ne représentant qu'un lointain fond bleu, sans grande consistance.
    Je ne savais pas vraiment ce à quoi pensait Adam à cet instant, j’espérais qu'il s'agissait de moi -le contraire aurait pu s'avérer vachement vexant-. Délaissant son corps, je revenais à son visage, l'embrassant à nouveau, ma bouche alla se placer près de son oreille et c'est avec une voix suave que je ne me connaissais pas, que je prononçais.
    « Et si on passait aux choses sérieuses? »
    Me redressant sans attendre une quelconque réponse, je laissais mes mains s'afférer, presque de leur propre chef, à dégrafer le dernier vêtements ornant encore le haut de mon corps. D'un geste sur et rapide je l'ôtais, le laissant rejoindre mon chemisier. Collant mon corps, à présent nu, contre celui d'Adam, je le laissais reprendre le dessus sur moi. Il n'était pas dans mes habitudes d'aller rapidement à l'essentiel, j'avais plutôt une grande tendance à tourner autour au pot, voire à contourner encore et encore ce fameux pot, mais ce soir là, mon désir annihilait tout sens logique, toute réflexion, je n'étais guidée que par mes sens, et ceux-ci étaient plus qu'en éveil. Parcourant de ma main le creux de son cou, puis sa joue, j'entreprenais de défaire les fermetures de son pantalon. Écartant les jambes, je le laissais prendre place au milieu, ne pouvant que respirer avec difficulté alors que déjà son pantalon et ma jupe semblaient être de lointains, et mauvais, souvenirs.
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Message par Adam Meyer Dim 9 Jan - 1:44

    La question était toujours là, à me hanter, alors que j’aurais dû me laisser aller totalement à l’instant présent. Je ne pouvais simplement pas m’en détourner. Emalee me fit clairement comprendre qu’elle n’avait pas envie de partager mon doute, elle me semblait en revanche tout à fait désireuse de partager autre chose. Et je n’étais qu’un homme, comment aurais-je résister? N’étais-je pas moi-même l’instigateur de cette situation dans laquelle nous plongions toujours plus profond? L’heure des questions n’était pas encore venu, et en mon for intérieur, j’espérais qu’elle ne vienne jamais. Ce fut avec une délicatesse et une patience dont je m’étonnais de faire preuve que j’entreprenais de débarasser la serdaigle de son chemisier. Et elle attendit seulement que j’enlève ma cravate avant de me prouver à son tour sa bonne volonté et la force de son désir. Prenant le dessus, elle retira sans détour le vêtement dont j’avais commencé à la délester. Le sourire qui se posa sur mes lèvres n’aurait pas pu être plus sincère, ni plus enchanté. Elle remit ses cheveux en place, avant d’arracher littéralement mon chemisier. Son manque flagrant de patience n’aurait pas pu être plus engageant. Mes doigt filèrent immédiatement dans ses cheveux lorsqu’elle se pencha vers moi pour s’emparer de mes lèvres. Puis les siennes se perdirent dans mon cou, le couvrant de baisers tout en le mordillant ça et là pour aiguiser mon envie. Son plan fonctionnait plutôt bien. Je sentais déjà mon pantalon à deux doigt de trahir mon excitation. Pour une raison qui m’échappait totalement, j’essayais encore de contenir ma passion, mais cela ne m’empêchait pas pour autant d’agir.

    Je la laissais mêler nos doigts, tandis que sa bouche favorisait désormais mon torse. J’aimais à sentir ses lèvres et parfois sa langue contre ma peau. Je fus assez déçu de ne pas la voir continuer sur sa lancée, mais revenir à une hauteur plus raisonnable. Elle porta ses lèvres à mon oreille, et sa voix suave titilla sans détour mes ardeurs:

    « Et si on passait aux choses sérieuses? »

    Ma réponse consista en un simple et fin sourire. Les choses sérieuses, je n’attendais rien d’autre. Et j’avais désormais l’intime conviction qu’Emalee partageait mon impatience. Il ne nous faudrait plus guère de temps avant de franchir le point de non retour. Ni l’un ni l’autre ne pensions aux conséquences. La question et le doute qui m’avaient taraudés un instant plutôt n’était plus que de vagues souvenirs, si tant est que je m’intéresse à m’en rappeler. Rien n’avait plus d’importance qu’Emalee. Sa peau contre la mienne, sa bouche, ses mains. Ces dernières me firent d’ailleurs un ultime plaisir en détachant et retirant le dernier vêtement qui couvrait encore le haut du corps de la serdaigle. Je me mordis la lèvre inférieure, fiévreux, tandis qu’elle le lançait plus loin et se découvrit alors à moi. J’étais tout à fait satisfait de ce que je découvris. Et mon bas ventre s’enflamma lorsque Emalee se pressa contre moi. Il n’y avait plus de tissu entre nos deux bustes, même si j’avais toujours mon chemisier sur le dos. D’ailleurs, je ne me fis pas prier pour reprendre le dessus. Et me redressant légèrement, je me débarrassai enfin de ce chemisier devenu gênant. Il restait cependant des couches entre nous, et j’avais l’impression de ne pas pouvoir être parfaitement heureux avant de les avoir toutes réduites à néant. Et Emalee ne semblait pas nourrir d’autre ambition. Sa main glissait déjà jusqu’à la fermeture de mon pantalon, ce qui me tira un sourire intéressé. De mon côté c’était avant tout sa jupe que je comptais vaincre. Mais, écartant les jambes, elle me facilitait déjà la tâche. Je pris tout de même soin de faire céder la fermeture de la jupe, par acquis de conscience, et pour ne pas être embêté plus tard. Avant de songer à prendre place dans l’espace qu’elle me laissait, je fis glisser le tissu le long de ses cuisses, profitant du contact sans la moindre vergogne. Une fois retirée, j’envoyai le vêtement plus loin.

    Avisant alors du dernier bout de tissu qui la couvrait, il ne me fallut pas longtemps pour comprendre la position désavantagée dans laquelle elle se trouvait. Emalee avait d’ors-et-déjà réduit à néant la résistance de mon pantalon, je pus donc m’en débarasser sans mal et l’envoyer au loin. Ce fut seulement en l’état des choses, que je pris place entre les cuisses de la serdaigle. Ma bouche atteignit sa gorge, comme par mécanisme. J’enchainai alors baisers doux et plus brutaux. Puis je descendis jusqu’à ses seins, contre lesquels je pris le temps de m’arrêter. Et tandis que je les traitais à leur juste valeur, mes mains se fichèrent sur les hanches d’Emalee. Il suffit à ma bouche de revenir se poser contre la sienne pour marquer le départ de ma main droite vers une zone plus intéressante de l’anatomie de ma partenaire. Mes doigts se faufilèrent sous le dernier vestige de vêtement, s’appliquant alors à entretenir et accroître le désir et l’envie de celle dont je couvrais simultanément le corps de baisers. Ma seconde main s’appliquait en caresses. Mais très vite, cela ne me suffit plus. Retirant ma main de l’intimité d’Emalee, je fis craquer le tissu qui nous limitait tous deux. Je n’imaginais pas que cela pourrait être problématique par la suite, par exemple si elle espérait rejoindre son dortoir avec un minimum d‘habits sur le dos.

    J’avais du mal à calmer mes ardeurs, ou plutôt je n’en avais plus envie. Mon désir était évident, il se manifestait sous la forme la plus basique qui soit. Cela ne risquait pas d’échapper à Emalee, qui semblait de toute façon vouloir très rapidement en arriver à l’essentiel. J’étais moi-même consumé par un désir impérieux, mais cela ne m’empêchait pas de chercher à faire les choses dans les règles de l’art. Bien sûr, nous rendions le tout plus dynamique et pressé, mais seul comptait le résultat au fond. Or au fond de moi, un feu intense s’était allumé et embrasait tout sur son passage. Plus rien n’importait.
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Message par Emalee Gilliam Sam 22 Jan - 18:02

    Était-il possible de perdre le total contrôle de son être? De n'être que le pantin de son propre désir, lui même dirigé par une entité brumeuse et suave. Alors que je m'enfonçais de plus en plus dans un état second, incapable d'articuler plus d'une idée censée, je ne résistais pas au contact de la peau d'Adam sur la mienne, ils me provoquaient un plaisir incroyable, attisant chaque minute un peu plus mon désir. Sa peau était chaude, humidifiée par l'air chaud que nous dégagions tous deux. Elle me donnait l'impression d'être telle un breuvage dont je ne me lassais pas de me délecter. Ma poitrine était à présent nue, contre la peau de son torse, me donnant une impression de vulnérabilité renforcée par la position équivoque que nous avions prit. Alors qu'il entreprenait d'ôter ma jupe, quoique ne représentant plus un grand rempart pour nos projets, je me concentrais sur ses mains, glissant le long de mes cuisses avec une douceur infinie. Je n'avais pas peur, et pourtant j'aurai du. J'étais à présent dans une situation dangereuse, il était encore temps de fuir, de ne pas atteindre le point de non retour, encore fallait-il que je le désire. Je ne comprenais alors pas la portée que pourrait prendre nos agissements. Ils n'étaient cependant pas anodins. J'allais, pour la première fois, avoir des rapports avec un homme, et ce sous l'effet d'une mystérieuse potion, avec un jeune homme dont je ne savais quasiment rien.

    Ces réflexions ne purent cependant venir à bout de mon désir, et ne réussirent pas à me stopper dans mon élan. Ayant finalement réussis à ouvrir son pantalon, Adam se chargea du reste et l'ôta rapidement, l'envoyant rejoindre le reste de mes vêtements. Prenant place entre mes cuisses, espace que je lui avais réservé, il fondit sur ma poitrine, et ma gorge, ne faisant que faire augmenter le bouillonnement irrépressible qui grandissait en moi. De plus en plus haletante, je mêlais mes mains aux mèches de ses cheveux, l'encourageant dans les soins qu'il prodiguait à ma poitrine. Découvrant les plaisirs charnels, c'est presque la tête me tournant que je poussais un premier soupir, qui se voulait discret. Alors que je ne savais déjà plus où donner de la tête, la main d'Adam parcourut mon corps, lentement, s'attardant sur ma hanche, avant de passer outre le dernier rempart protégeant mon intimité, et de s'appliquer à animer une folle passion en moi alors que ses lèvres capturaient les miennes avec fougue et que mes mains, autrefois occupées à caresser son dos, décidèrent presque d'elles-même de s'occuper d'une partie bien plus intéressante de son anatomie. Déjà, mon corps entier se tendait sous les caresses appliquées d'Adam alors que lui même semblait de plus en plus excité.

    Sans que je ne m'y attende, il déchira le dernier morceau de tissu restant contre ma peau, provoquant en moi une nouvelle salve de soupirs empressés. Ôtant également le vêtement qui lui restait, je me facilitais la tâche et passais un cap. Nous n'étions plus retenus par une quelconque pudeur, il n'y avait plus de distance. Lui contre moi, moi contre lui. Nos peaux douces et chaudes glissant l'une contre l'autre alors même qu'allais se produire ce vers quoi tendais tous nos gestes, toutes nos pensées. J'avais cette impression de n'être plus moi-même, de ne plus pouvoir penser, de simplement pouvoir désirer avec une force destructrice. Attirant Adam à moi, je l'embrassais à nouveau, avec fougue sans mesure. Continuant d'attiser son excitation, je ne pouvais cependant retenir des pensées de traverser mon esprit, sans qu'elles ne prennent véritablement tout leur sens. Je pensais à Clyde, à ce qu'il pourrait dire, à ce qu'il ressentirait. Sûrement serait-il en colère, mais il avait Quinn lui, il savait ce que c'était de désirer. D'un sursaut, je fis en sorte que les choses s'accélèrent, comme pour chasser l'image de Clyde et Quinn, ensemble, de mon esprit.

    Alors que nous ne faisions bientôt plus qu'un, je fermais les yeux, boulversée pour je ne sais quelle raison, et emportée dans des sensations que jamais encore je n'avais effleurée. Au début surprise par une rapide et furtive douleur, celle ci fut rapidement remplacée par un sentiment de chaleur encore plus prononcé, montant encore et encore en moi. Emprisonnant les lèvres du jeune homme, il me devenait de plus en plus difficile de respirer normalement, la gorge serrée pour ne pas laisser échapper un son trop important. Il n'y avait cependant qu'une conclusion à faire, j'étais bien. Ce que nous faisions aurait sans doute des conséquences importantes, pour nous deux, mais je n'avais conscience que du plaisir que cette relation m'apportait à cet instant.
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Message par Adam Meyer Sam 29 Jan - 0:31

    Désir était le mot d’ordre. Nous n’agissions plus que par lui, sous son impulsion. Nos corps l’un contre l’autre m’emplissaient d’un plaisir que je n’aurais pas cru Emalee capable de faire naître en moi. Je la connaissais si peu, au fond, mais j’avais précisément l’impression de la connaître par cœur sur l’instant. De sa bouche, jusqu’à ses cuisses, et même la courbe de ses seins, tout me paraissait infiniment familier, et nouveau à la fois. C’était une impression étrange, sur laquelle je ne m’attardai cependant pas. Il y avait bien plus urgent, comme ce feu dans mon bas ventre qui me poussait au vice. Vice, mot très mal choisi pour l’occasion. Je n’avais pas l’impression de faire quoique ce soit de mal avec Emalee. Au contraire, nous nous faisions le plus grand bien en laissant libre court à nos pulsions et en alimentant nos envies.

    Emalee le prouva bien, car à peine retiré le sous-vêtement qui lui restait, elle en fit de même pour moi. Cette initiation ne souleva bien sûr aucune contestation de ma part. C’était idiot à dire, mais je n’avais pas la moindre appréhension, ni aucune gêne, à ce qu’elle puisse me découvrir parfaitement nu. Après tout, ça me paraissait totalement naturel. Elle et moi, c’était comme une évidence.
    Et les baisers qu’elle m’offrait, tandis que nos peaux glissaient l’une contre l’autre, en était la preuve flagrante. Je continuais à la couvrir de caresses, et malgré la douceur que je voulais prêter au moment, je ne pouvais empêcher le désir de me rendre rude. Je ne pensais plus, me contentant d’agir, et d’agir bien.

    Et comme pour faire écho à cette nécessité d’actions, Emalee me sembla passer à une vitesse encore supérieure. Nos corps se serrèrent, et s’éloignèrent à peine avant que je la fasse mienne. Tandis que je la possédais enfin vraiment, je ne pus m’empêcher d’enfouir mon visage dans son cou, et d’y étouffer un gémissement. Le plaisir était là, vif et poignant. Emalee captura mes lèvres, et les retint de force, tandis que j’allais et venais en elle. Nos corps s’emboitaient parfaitement, et nos lèvres collées s’en faisaient l’écho. Il m’était impossible de vouloir être ailleurs. Ce moment, je voulais le garder en mémoire éternellement.

    Bien sûr, je voulais qu’Emalee soit dans le même état que moi, et j’avais l’audace d’imaginer que c’était bien le cas. Mais il y en avait surtout pour mon propre petit plaisir personnel. Et tandis que je continuais de la posséder par intermittence, je ne pensais qu’au plaisir qui me tordait les entrailles. Je ne pensais pas avoir connu de délice plus intense.

    Et alors que nos corps s’agitaient avec moins d’empressement, et que je me faisais fort de faire parfaitement mienne Emalee, je posai une main sur le sommet de sa tête et glissai mes lèvres jusqu’à son oreille.

    « Je t‘aime, Emalee. »

    Ce n’était pas le genre de déclaration anodine, et ce encore plus qu’elle n’avait absolument pas la signification que la plupart des gens lui prêtaient. C’était ma façon de symboliser la passion que je nourrissais pour elle, et mon plaisir à la posséder ainsi. C’était grisant et destructeur à la fois. Je ressentais pour elle un sentiment étrange et hybride, que « je t’aime » ne transcrivait pas bien, mais qui était tout ce que j’avais trouvé.

    Je séparai nos corps et m’allongeai à côté d’elle sur le matelas. Ma main glissa jusqu’à la sienne, et s’en saisit solidement. Là, les yeux rivés au plafond, je me surpris à constater:

    « Je ne peux pas imaginer que c‘est la première et dernière fois, pour nous deux. »

    Comme une façon de signaler mon envie de la revoir. Mais plus fort que la passion et l’amour que je ressentais pour Emalee, mon ego revenait tambours battants sur le devant de la scène. J’étais pourtant bien, allongé ainsi. Et sachant qu’une telle situation ne se représenterait pas de si tôt, j’avais envie de me délecter de chaque seconde à ses côtés. Le simple et faible bruit de sa respiration encore haletante, sa chaleur entre les draps, sa main dans la mienne, chaque élément était comme un petit trésor, dont je goûtais la présence.



    HRP: Petite dédicace à Garden et Clyde!

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Message par Emalee Gilliam Dim 6 Fév - 11:02

    Alors que la passion dévorante quittait peu à peu nos geste, se transformant peu à peu en douceur, je ne pu garder les yeux ouverts. Respirant avec difficulté, alors qu'Adam et moi ne faisions encore qu'un, je me concentrais sur le rythme de sa respiration, saccadée et de plus en plus souveraine dans la pièce. Déposant mes mains sur son dos, je me serrais contre mon amant alors que je sentais la fin approcher. Sa main dans mes cheveux provoqua une salve de frisson qui parcouru mon corps entier sans rencontrer d'obstacles. Sa bouche approchant de mon oreille me tira un sourire satisfait tandis que mes mains ne quittaient toujours pas son corps chaud.
    « Je t‘aime, Emalee. »
    Je du l'avouer, j'étais surprise de ses paroles. Je ressentis comme une dualité en moi-même, une partie me hurlant que ses sentiments étaient réciproques, pas un amour traditionnel, de ceux que l'on ressentait d'ordinaire, mais un sentiment presque surnaturel, ne s'expliquant pas; l'autre partie rappelait à ma mémoire une image familière, un visage que j'aimais parcourir de mes doigts, des yeux d'une profondeur insondable, une tendresse salvatrice. Une partie de moi me renvoyais l'image de Clyde Andrews. Ouvrant les yeux avec précipitation, mon esprit chassait inconsciemment cette image que j'aimais pourtant. Sentant le corps d'Adam s'éloigner du mien, je parvins enfin à décontracter chaque muscle de mon corps, ce qui n'avait pu être possible précédemment. Serrant avec tendresse la main du jeune homme, se me tournais vers lui, déposant ma tête sur son torse alors que nos respirations n'avaient pas encore retrouvé leurs rythmes normaux. Déposant un baiser sur sa peau, nue, je lui signifiais que sa déclaration n'était pas restée en suspens, qu'elle avait trouvé réponse en mon être sans pour autant que je ne sois capable de l'exprimer à haute voix. Comment expliquer la situation que je vivais actuellement? Serrée contre Adam, ma vue était presque floue, tout comme cette situation, j'avais l'impression de vivre un rêve, comme si tout n'était qu'illusion, que rien n'était palpable.
    « Je ne peux pas imaginer que c‘est la première et dernière fois, pour nous deux. »
    Sa voix me ramena à la "réalité". Fermant à nouveau les yeux, tandis que ma main caressait avec tendresse la peau du jeune homme, je comprenais difficilement que cela ne se reproduirait plus. Je n'avais pas envie de me séparer de lui, et n'arrivais pas à accepter que ce moment presque irréel ne serait plus, plus jamais. Étais-ce la nuit? Le matin? Je n'avais plus aucune notion du temps et la fatigue prenait rapidement possession de moi, je ne voulais cependant pas m'endormir, je ne voulais pas perdre un instant aux côtés de lui. Peut être toute cette situation n'était-elle qu'un rêve, un doux rêve. Peut être allais-je me réveiller? Toujours était-il que je ne me sentais pas moi-même. Pour la première fois de ma vie, je n'avais pas peur de m'affirmer, de prendre des décisions, je n'avais pas peur de quitter ma timidité... Je n'avais pas peur. Comme si toute pudeur avait été inhibée, j'étais nue dans les bas de ce jeune homme.
    Je n'arrivais cependant pas à être entièrement sereine. Mon coeur était serré, mon esprit en ébullition sans que pourtant aucune pensée ne me soit audible. Seules des images me parvenaient, comme s'il existait un barrage entre deux Emalee, celle qui était dans les bras d'Adam, et une autre qui, elle, n'était pas parfaitement heureuse. Me hissant vers son visage, je déposais un baiser sur ses lèvres, avant d'intensifier mon baiser sans même détenir la maîtrise de mes actes. Puis, déposant mon visage au creux de son cou, je tentais de reprendre une respiration normale, alors qu'une boule s'était formée dans ma gorge, entravant l'air.
    « Je ne veux pas l'imaginer. Je me sens si bien dans tes bras. »
    Seulement le jour se lèverai, et nous devrons nous séparer pour ne plus jamais nous retrouver de cette manière. Je me lèverais, récupérerai mes vêtements avec difficulté, encore dans le flou, je parcourrais la petite distance me séparant de ma chambre "d'adoption". Puis, tout commencera à d'effacer, sans que je n'ai de contrôle sur mes propres souvenirs. S'installerai une brume tenace, recouvrant les souvenirs, ne me laissant que le ressentit, le souvenir sensoriel d'une nuit hors du commun. Bientôt, des flash, des rêves, me ramèneraient à cet instant, le rendant presque inexistant, intangible. Les conséquences de nos actes seront sûrement dures à assumer, compte tenu du fait que la mémoire ne serait pas une aide précieuse. Etais-je prête à affronter cet avenir? Je n'en étais pas sûre; mais fermant les yeux, ce soir là, rassurer par l'étreinte d'Adam, je préférais ne pas me le demander. Le matin viendra, et tout sera fini...
Emalee Gilliam
Emalee Gilliam

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Génial. Tout simplement génial. [Ft. Adam] Empty Re: Génial. Tout simplement génial. [Ft. Adam]

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