I'm a believer | Heavy (ended)
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The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: Saison 1 :: Fiches présentations/liens
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I'm a believer | Heavy (ended)
Heavynne Luccia Lancaster..
f e a t; M i s s M o s h ; © DA•SVITANIA | Qui êtes-vous? Il y a des questions qui ne se posent pas, tant les réponses qu’elles impliquent sont… évidentes. Cette chevelure volontairement épurée de toute once de couleur, ce teint palot à souhait, ce style exubérant et cet air mutin… qui est cette fille? Heavynne, évidemment. Ou plus précisément : Heavynne Lüz Lancaster, celle-là même que certains connaissent mieux en tant que Bliss. La question de son ascendance ne se pose pas non plus; il suffit de se souvenir de son air émerveillé suite à sa découverte du château pour comprendre qu’elle est assurément issue du monde moldu. Mais comme elle ne connait pas sa mère, elle n'a aucune idée de si cette dernière a ou non des affinités particulières avec la magie. Étant données les circonstances de sa naissance et de celle de son père avant elle, on ne peut toutefois deviner de ses origines mêmes que leur caractère disparate. Née un 10 mai il y a déjà dix-sept ans, elle en est actuellement à sa quatrième année à Poudlard. |
Éléments de sorcellerie
BAGUETTE – taillée dans vingt-quatre centimètres de saule, elle est rapide et souple, idéale pour les sortilèges de métamorphose. Cette dernière caractéristique est d'ailleurs renforcée par la plume de phénix qui la compose.
PATRONUS – un caméléon.
BIEN ou MAL ? En tant que née-moldue, Heavy ne peut décemment pas être en accord avec des partisans de la suprématie des sang-purs imbus d'eux-mêmes qui menacent le monde dont elle est issue. Seulement, elle n'a pas encore été directement confrontée aux affres de la guerre et préfère réserver son avis; si elle peut ne pas avoir à se battre, ce sera parfait. Sinon... eh bien, si la situation l'exige, elle rejoindra sans doute le camp du Bien.
QUE SERA DEVENU VOTRE PERSONNAGE 18 ANS APRES ? Elle aura tourné le dos au monde magique et tout ce qu'il représentera pour ne pas avoir à subir le joug du gouvernement en place. Les souvenirs de cette époque de sa vie resteront vivace en elle, mais Heavy se contraindra à mener une vie dénuée de vraie magie pour éviter que quiconque retrouve sa trace. De nouveau plongée dans une existence qu'elle avait laissée en suspend le temps de ses études, elle rejoindra le Baillardy comme son père avant elle, parce que c'est ce qu'elle a toujours connu et qu'il lui semble de toute façon improbable de tourner le dos à ceux qu'elle considère comme sa famille. Ainsi, à défaut de pouvoir manier une baguette magique, elle sera celle qui attrapera les oreilles du lapin pour le tirer du haut-de-forme, et continuera de se servir de ses talents de métamorphomage pour amuser le public.
Hors-Jeu
PSEUDO – Sun, who else?
ÂGE – (a')
AVATAR – miss Mosh
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU CE FORUM ? - skyyyyype powa J'ai été pistonnée.
PRESENCE – euh... souvent? Tout le temps?
COMMENTAIRES ? //
Dernière édition par Heavynne L. Lancaster le Mer 10 Nov - 1:21, édité 15 fois
Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Présentation Libre
Elle et lui, c'était... l'alliance inattendue des célèbres Shokokuss et d'un sacré spécimen, un jongleur perché sur un mètre et demi d'échasses. Elle, la fille d'un pâtissier-chocolatier fraîchement débarqué d'Allemagne et voué à connaître un succès fou. Son enfance aisée avait façonné son caractère doux, mais c’était une rêveuse; elle s’imaginait un avenir grandiose, loin des recettes qui faisaient la notoriété de son père, loin des formes rondouillardes de sa mère; des voyages en nombre mais pour son seul plaisir, loin du carcan dans lequel l'emprisonnaient ses parents depuis toujours. Une jeune femme assoiffée de vivre : telle fut la façade que présenta Abigail lorsqu'elle mit pour la première fois les pieds en terre française à la suite de sa famille.
Lui, il n'était qu'un garçon des rues, un énième poupon abandonné. Mais sa particularité résidait dans le tournant improbable qu'avait pris son existence alors même qu'il semblait destiné à ne devenir personne.
Il avait été trouvé et recueilli dans son enfance par un saltimbanque un peu loufoque, bouffon favori des spectateurs depuis déjà dix ans et dont le nom de scène, typique de son métier, tenait en quelques lettres fort simples : un dénommé Pierrot. Cet épisode tout à fait singulier était d’ailleurs encore matière à rire aujourd’hui tant le blagueur du Baillardy Circus, lui-même suffisamment proche de son jongleur d’ami pour narrer à son sujet toutes sortes d’anecdotes plaisantes, s'amusait à narrer ce premier contact singulier. Pierrot s’était penché sur ce qui semblait être un paquet abandonné, à la différence près que le fameux paquet gigotait et braillait. Comme un… un bébé. À ce constat, l’acrobate avait fait une joyeuse pirouette avant de se pencher pour se mettre à gazouiller à son tour, entamant là une étrange simili conversation avec son nouveau « camarade ». Il avait parlé de ses tours, de sa prestation du jour, s’était égayé de voir un sourire se peindre sur les petites lèvres, affolé lorsque son immense sourire à lui avait effrayé l’enfant, et s’était ensuite senti outré de voir que… quoi qu’il dise, son interlocuteur ne comprenait pas ce qu’il racontait. Alors, il s’était mis à piailler en épelant son pseudonyme d’un ton criard. Comment pouvait-on ne pas connaître Pierrot et ses tours fantasques, Pierrot et ses génialissimes facéties, dignes tantôt d'un gueux et tantôt du plus élégant des princes, Pierrot l'inépuisable farceur? Son éclat affolé n'avait eu pour résultat que de déclencher une nouvelle et terrible crise de larmes qui avait finalement – et fort heureusement – alerté le reste de la troupe. Bien encombrés au départ, ils avaient fait passer de nombreuses affiches avant de se résoudre à abandonner leurs recherches et à céder au soudain attachement du jongleur pour sa trouvaille : le Baillardy avait plié bagages en emportant secrètement avec lui ce précieux colis, bien décidé à ne plus mettre les pieds en Aquitaine avant que l’histoire ne se soit tassée. La troupe avait alors mis le cape sur l’Angleterre, terre qu’il leur restait à conquérir à grand renfort d’acrobaties et de pitreries, malgré l’inquiétude croissante du chef à l’idée des sommes que leur coûterait le gamin. On l’avait fait passer pour l’enfant de deux des membres du groupe, et les années en avaient fait la petite coqueluche du public. Et il avait choisi de rester, ravi de s’être trouvé une véritable famille en la personne de ses compagnons de scène. Son prénom? Officiellement, Landon. Mais travailler dans un cirque implique nom de scènes et quolibets moqueurs : il devint donc « Pinchard », parce que son teint semblait presque grisâtre comparé aux couches outrageusement colorées de son grimage.
C’est en Allemagne qu’il fit la rencontre d’Abigail. Lui n’avait rien d’autre à offrir qu’un nom de scène usé encore et encore par les spectateurs au fil de ses prestations, et elle s’en contenta si aisément qu’ils se mirent à rêver de ce que pourrait être leur vie à deux. Peut-être était-ce la liberté dont il bénéficiait qui l’avait attirée. Elle-même n’avait jamais voyagé et ne parlait que de départ, d’évasion. Ils eurent une aventure, peuplée de projets qu’ils ne réaliseraient jamais, et la jolie Abigail se retrouva enceinte à dix-neuf ans sans s’y être attendue. Son père reprit alors les choses en mains afin de régler proprement cette histoire qui, franchement malvenue, venait à son avis ternir le nom de son affaire. Était-il trop préoccupé par la réputation du bâtiment croulant de friandises qui portait son nom, pour voir la détresse de sa propre fille? À ce point aveuglé par la renommée de son commerce qu’il ne pouvait supporter la naissance de ce gamin et les froncements de sourcils qu’elle engendrerait? Il fut décidé, malgré les larmes intarissables d’Abi, que la troupe embarquerait l’enfant de la même façon qu’elle l’avait fait, à peine vingt ans plus tôt, avec son géniteur. Ce fut ainsi qu’ils disparurent quelques mois plus tard, plus chargés qu’à leur arrivée et tourmentés par de nouvelles obligations.
Ce monde avait quelque chose de.. fascinant. De ses décors mobiles aux prédictions dénuées de sens de cette bonne vieille Irma, en passant par les singeries des clowns et les exploits des tigres. Oui, vraiment. Heavy ne s'émerveillait pourtant pas de ce décor atypique qui représentait son quotidien... ou du moins, elle n'avait pas le temps de se pencher sur la question pour cette fois. Ses doigts battaient la cadence contre ses genoux, signes visibles de sa nervosité en dépit de l'assurance qu'elle voulait afficher. Les autres n'étaient pas dupes, de toute façon, et chacun l'encourageait à sa façon pour lui insuffler un peu de courage. Mais elle était trop jeune, trop inconsciente pour que la crainte prenne le pas sur l'exaltation. Ce soir, c'était le grand soir.
Elle était déjà montée sur scène à plusieurs reprises, mais pas en tant qu'artiste : son rôle s'apparentait plutôt à celui de décor ambulant. Elle souriait au public, annonçait la venue du cracheur de feu, saluait le public en faisant virevolter la gaze soyeuse et légère de sa robe de spectacle, et s'éclipsait ensuite tout aussi gracieusement que discrètement. Mais cette fois serait différente. Aliénor, l'assistante du magicien, avait quitté le Baillardy trois semaines plus tôt à la suite d'une énième crise de colère – cette femme était à la fois sublime et complètement tarée, lunatique, désagréable et fière de l'être. En tout cas, elle avait visiblement choisi avec soin la date de son départ afin que tous s'en souviennent : le prochain spectacle approchait, leur tout premier en Grande Bretagne, et les frais du voyage et du transport du matériel depuis Strasbourg les avait laissés dans une situation financière précaire, malgré leur succès de ces dernières années. Le départ d'Aliénor avait été un choc pour chacun. Que serait la prestation du magicien sans son assistante? Et qu'en serait-il de leur spectacle qui, sans la prestation de l'illusionniste, serait amputé de trois de ses numéros? Lorsque les regards s'étaient posés sur Heavy. Elle avait compris qu'elle tenait là sa chance de monter sur scène pour un vrai numéro. Oh évidemment, elle n'avait rien de la sulfureuse jeune femme qui, habituellement, se dandinait aux côtés du prestidigitateur; du haut de ses sept ans, elle n'était pas à même d'assumer le quart des responsabilités qu'endossait habituellement Aliénor. Mais elle était mignonne, assez dégourdie et épatante pour son âge; et il lui restait quelques semaines pour intégrer la mise en pratique ces tours dont elle connaissait le fonctionnement depuis toujours.
N'importe quel parent un tant soit peu responsable aurait crié à la folie en comprenant ce qui se tramait dans la tête des protagonistes de cette scène. Mais le Pinchard n'avait rien d'un « père responsable » : il avait plutôt l'allure d'un jeune chien fou, raffolant des acrobaties et des expériences en tout genre, et il éprouvait une confiance inébranlable à l'égard des membres de la troupe. Ne l'avaient-ils pas recueilli, nourri, blanchi, avant d'accueillir à bras ouverts sa propre fille et toutes les difficultés qu'elle engendrerait? Ils avaient même su passer sur les quelques singularités de la fillette, s'émerveillant face au spectacle surprenant de ses cheveux cendrés passant du roux au rose, de son nez se muant en un groin, ni plus ni moins, quand mademoiselle faisait sa tête de cochon; ou de ses petits pieds s'étant palmés sous l'effet de la panique alors que, pour la première fois, ils l'avaient entièrement immergée dans un immense baquet d'eau pour lui montrer que non, les canards n'étaient pas les seuls à pouvoir accomplir cet « exploit ». Elle était spéciale, ils le savaient, et c'était la raison pour laquelle ils gardaient si jalousement son secret, craignant qu'on la leur prenne pour effectuer Dieu savait quelles expériences douteuses. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle ils avaient, jusqu'à présent, refusé qu'elle fasse une apparition prolongée sur scène. Qui savait quelle réaction provoquerait le stress chez elle? Aucun d'eux ne pouvait le prévoir, pas même son propre géniteur. Mais cette fois, il s'agissait d'une question de nécessité.
Durant les jours qui suivirent, ils s'acharnèrent à simplifier rôle qu'elle aurait à jouer et à le lui faire répéter encore et encore, jusqu'à ce qu'elle le sache sur le bout des doigts. Chacun y avait mis du sien, mais l'illusionniste avait évidemment accompli le plus gros du travail, et il s'était tissé entre eux une véritable relation de confiance. Elle était certaine qu'il ne ferait rien jamais rien pour la blesser, et lui avait la certitude qu'elle ferait tout pour briller à ses côtés le soir du spectacle. Et leurs efforts s'étaient avérés payants : Heavy avait revêtu le costume de Bliss, symbole d'une imperturbable félicité, et s'était gracieusement précipitée sur la scène, sa chevelure d'un blond chatoyant s'éparpillant comme une auréole autour d'elle. Et les numéros s'enchainèrent avec un naturel surprenant. Les anneaux chinois se démêlèrent comme du beurre, avant de laisser Bliss provoquer la stupéfaction générale en se défaisant sans mal de ses entraves pour surgir de la malle des indes et agiter son rideau une seconde à peine, le temps que son mentor se glisse à la place qu'elle avait occupée à l'instant; enfin, elle s'était prêtée avec plaisir aux apparitions et disparitions qu'il lui infligeait successivement, ravissant le public par les éclats de rires ravis que lui tiraient leurs applaudissements face à ce qui lui semblait si simple et évident.
Mais maintenant venait le seul des tours qui lui avait valu une franche hésitation durant les répétitions. La femme zig zag. Et alors qu'elle masquait difficilement son inquiétude derrière un calme feint, son regard croisa celui, caustique, d'une Aliénor plongée dans l'ombre de la foule. « Si tu manques ton coup... » semblait lui souffler son air mauvais, et le petit sourire qu'elle afficha soudain fit s'affoler un peu plus le poul de la fillette. Elle se laissa enfermer dans la boîte verticale sans broncher, malgré l'inquiétante allure de cercueil de sa prison de bois, et observa, crispée, les cabrioles du magicien testant la solidité de la boîte où elle se trouvait confinée. Il lui tendit un mouchoir rouge qu'elle attrapa d'une main à la fois fébrile et tremblante de terreur à travers un trou creusé dans le façade, souleva la première lame qu'il caressa avec une sorte d'amour malsain, et tourna vers elle ses yeux exorbités. Mais elle ne voyait que la lame brillante qui reflétait la lumière des spots, cette lame aiguisée qui s'approchait dangereusement d'elle seconde après seconde. Le temps semblait tourner au ralenti, le public suspendait son souffle bien qu'ayant conscience que ce tour était aussi truqué qu'il l'avait toujours été. Il fallait dire que l'enjeu était différent. C'était une gamine, et le spectacle en devenait presque trop osé, choquant. Et Bliss... hurla, alors que la lame crissait contre les parois vernis. Les évènements s'enchainèrent alors sans que quiconque n'y comprenne quoi que ce soit. Son cri, repris en écho par le public et, peut-être même, par quelques membres de la troupe persuadés qu'elle venait d'être blessée sous leurs yeux; puis le souffle inattendu qui sembla propulser l'illusionniste à une distance plus respectacle de la boîte, fauchant la lame argentée et l'avait fait voler en milliers d'éclats, micro-miroirs qui s'abattirent au sol telle une pluie chatoyante et tapageuse. Et le magicien, se reprenant le premier, leva les bras au-dessus de sa tête d'un air fier, comme pour saluer une toute nouvelle interprétation de cette prestation trop connue, un numéro inédit et volontaire là où il aurait dû n'être que consterné.
Elle avait fait de la magie, de la vraie, devant une multitude personnes; et le public n'y vit que du feu.
L'engouement du public avait poussé le Baillardy Circus à parcourir la Grande Bretagne le temps d'une extraordinaire tournée, une expérience étourdissante qui resterait à jamais gravée dans la mémoire de la petite Heavynne. Elle aimait ces déplacement incessants, s'était adaptée à plier bagages à des heures indues pour prendre la route aux côtés de son atypique « famille », avait pris l'habitude des nuits de sommeil entrecoupées de réveils brusque alors que, torché à mort, le vieux Pierrot entraînait la troupe dans des enchaînements de chants typiquement irlandais – son pays d'origine. Elle battait des mains en cadence, saluait les prestations de cette bande d'ivrognes notoire, mais ne tardait jamais à rejoindre les bras maternelles d'Irma, la diseuse de bonne aventure, qui était apparemment la seule à savoir qu'une fillette de cet âge à parfois – souvent – besoin de repos. À l'arrivée de Pinchard parmi eux, elle avait vu d'un très mauvais œil la décision du patron d'accepter d'embarquer un gamin si jeune et de le trimballer de lieux en lieux, avec bien peu d'égard pour sa fragilité et son besoin de stabilité. Mais chacun des membres de cette troupe avait une histoire particulière, un passé tantôt lourd, tantôt peu commun, si bien que recueillir un orphelin fut presque « banal » à leurs yeux. À ceci près que le dit orphelin devait n'être âgé que de quelques années à peine. C'était elle qui, du haut de ses seize ans, avait pris l'enfant sous son aile et l'avait materné, tandis que Pierrot jouait les insouciant en se contentant de clamer qu'il ne comptait pas faire office de père, mais d'ami, et qu'il fallait attendre que le petit Landon ait gagné un bon mètre pour cela. Elle était encore jeune, mais avait reçu une bonne éducation, contrairement à ce que les gens tendaient à penser en la voyant. Issue d'une famille friquée et snob, elle s'était découvert très tôt une passion pour l'occultisme et avait fait du tirage des cartes un passe-temps que ses parents avaient jugé farfelu, mais sans importance. Ils l'avaient laissée faire à sa guise durant quelques temps en pensant qu'elle se lasserait, avant de frôler la panique en se rendant compte qu'au contraire, elle ne cessait de vouloir en apprendre plus sur ce sujet douteux. Ses relations déjà tendues avec ceux qu'elle considérait comme des bourgeois coincés ne firent qu'empirer. Elle se sentait l'âme d'une bohémienne et n'aimait pas leur mode de vie campé sur une morale trop banale à son goût, ancré dans une routine monotone qui lui semblait amère. Ses expériences personnelles lui avaient fait faire la connaissance de jeunes un peu étranges, loin de ceux bourrés de bonnes manières et de préjugés qu'elle fréquentait habituellement. Mal lui prit de choisir de les fréquenter : leur bonhomie très peace and love cédait très, trop facilement lorsque les substances qui les faisaient planer venaient à s'épuiser, et ils devenaient alors comme fous, prêts à s'arracher les yeux pour une simple dose. Elle sortait avec l'un d'eux mais n'avait jamais voulu tester les drogues, atterrée par l'attitude des quelques filles du groupe qui y baignaient corps et âmes. Se croyant amoureuse, elle avait subi les avances et les crises de manque, le manque de considération et les lubies de son homme; était passée sur bien des choses avant de se rendre compte qu'elle laissait ces timbrés ruiner son avenir. Alors, le cœur en miettes, consciente d'avoir plongée elle-même tête baissée dans ce monde de débauche qui l'avait bien baisée, elle avait fui une nouvelle avec son éternel tarot pour seul bagage. La recherche d'emploi avait été une étape rude : elle n'était pas stupide et savait que sans diplôme, sans adresse, personne ne voudrait l'embaucher. Mais elle avait quand même tenté sa chance à plusieurs reprises – sans résultat, si ce n'étaient quelques clients qui, par pitié plus que par intérêt, lui proposaient de leur dire leur avenir pour un prix franchement modique.. Et puis son nom faisait tiquer les gens. Cette fille... n'était-ce pas celle dont on avait clamé la disparition un an plus tôt? Elle joua les ingénues pour entendre l'histoire, apprit de la bouche des passants que ses parents avaient fait croire à un enlèvement alors qu'elle sortait du lycée là où il n'y avait que fugue, pure et simple. Puis elle avait disparu une nouvelle fois, trop honteuse et furieuse à la fois pour retrouver ce foyer honni. Un jour, alors qu'elle s'était laissée tomber, démontée, au pied d'une fontaine – l'une de celles qui recueillaient les espoirs et la menue monnaie des crédules – en se demandant s'il serait de bon goût de la piller pour s'offrir quelque chose de plus ou moins digeste, elle s'était fait aborder par un type qui lui avait paru tout à fait étrange. Trop souriant face à son propre désespoir. Il lui l'avait affublée d'un « m'dame Irma » en guise de plaisanterie liée aux cartes qu'elle tenait en main, et elle avait répliqué très sérieusement que oui, elle se pensait tout à fait à même de prédire l'avenir grâce à son tarot. Il fallait bien qu'elle se montre convaincante si elle espérait gagner sa croûte. Étrangement il s'était laissé prendre au jeu, l'avait payée un peu plus que les autres, puis l'avait contemplée un long moment... avant de l'entraîner sous un chapiteau monté plus loin. Elle avait craint le pire, mais s'était trouvée bien bête lorsqu'il l'avait plantée face à ceux qu'il avait qualifiés de « troupe du meilleur cirque qui soit ». Un dompteur, un saltimbanque blême à outrance et deux trapézistes – rien de plus. Ce fut ainsi qu'elle fut recrutée par un Baillardy Circus à peine naissant, n'étant elle-même pas suffisamment douée dans son « art » pour prétendre exercer. Les années leur avait toutefois permis de se perfectionner et de se multiplier, à un tel point qu'ils avaient rapidement gagné en notoriété.
Elle était donc devenue « Irma », la diseuse de bonne aventure dont personne ne connaissait le vrai nom et les origines, celle qui présentait avec une assurance moqueuse de faux papiers aux autorités, manquant à chaque fois de leur attirer des ennuis. Seulement, quand le propriétaire du cirque avait choisi d'accepter de garder le bébé engoncé dans un adorable couffin que Pierrot avait déniché dans les travées à la fin d'un spectacle en Aquitaine, Irma avait ressenti un étrangement pincement au coeur. Il était si minuscule, si fragile.. pas encore prêt à supporter une telle existence d'aventurier. Mais aucun choix plus valable ne se présentait, alors elle le prit sur son aile alors que Pierrot se contentait de jouer clamer qu'il ne voulait pas être le père du petiot, seulement son « ami », et que pour ça il faudrait attendre qu'il ait gagné un bon mètre. Inconscient et irresponsable, lui? Si peu! Il lui avait déjà fourni un toit, tout de même.
Elle avait méthodiquement appris à « Landon » les subtilités du français, puis les bases des langues des pays qu'ils avaient brièvement visités par la suite. Et, dix-neuf ans après, elle avait recueilli la fille de celui qu'elle avait élevée comme son propre fils, réitérant avec elle les gestes qu'elle avait appris avec le père. Ce fut aussi elle qui réclama, cette fois, que le Baillardy Circus rompr avec ses traditions nomades pour se poser une fois pour toutes, et offrir à cette enfant l'éducation décente qu'elle méritait. Ce fut l'objet de moult interrogations et disputes, mais elle finit par obtenir gain de cause. Ainsi, Heavy commença l'école alors qu'elle était déjà presque âgée de neuf ans.
L'école... c'était l'horreur. Elle avait déjà eu du mal à apprendre à rester sagement assise sur son siège aux heures où elle avait l'habitude de rendre visite aux tigres de Dixxie mais, au bout d'un mois, il lui fallut aussi composer avec une furieuse envie de... dormir. Les journées allaient aux cours, les soirées aux entraînements avec les membres de la troupe, et les nuits aux moments agréables simplement passées en leur compagnie, entre leurs plaisanteries, les chants, les pitreries de l'éternel Pierrot, les galipette de son père, Pinchard; leur magicien les avait quitté après le spectacle qu'elle avait fait avec lui, parce qu'il souhaitait rejoindre son Aliénor quel que soit l'endroit où elle avait fui. C'était soit il partait, soit ils le retenaient et subissaient alors le retour de la pimbêche, qu'il comptait bien ramener coûte que coûte... alors ils s'étaient décidés à le laisser partir, malgré une pointe de nostalgie et de regrets. Perdre quelqu'un était une chose; voir cette même personne s'en aller de son plein gré, sans le moindre remord, en était une autre. Quelque chose d'autrement plus douloureux, d'ailleurs. Aliénor avait froidement signé le papier indiquant qu'elle rompait définitivement et volontairement son contrat au Baillardy; c'était une trahison qu'aucun de ceux qu'elle avait sacrifiés par simple excès de mauvaise humeur ne pouvait lui pardonner. Heavy gardait d'ailleurs d'elle un mauvais souvenir, légèrement flou à présent, mais nettement entaché par la rancoeur qui perçait les rares fois où quelqu'un se risquait à prononcer l'ancien nom de scène de cette femme.
Heavy, elle, était restée Biss, l'enfant prodige qui avait fait ses débuts sur scène de façon tout à fait épatante et dont la chevelure changeait de couleur de façon tout bonnement stupéfiante. Mais elle n'avait pas été formée pour jouer les assistantes de magiciens et, de toute façon, la question ne se posait plus maintenant que leur illusionniste s'était fait la malle pour les beaux yeux de de l'infecte Aliénor. Tout apprentissage des différents arts du cirque débutait par les exercices d'équilibre et, dès ses débuts, Heavynne avait exprimé sa volonté de devenir funambule. Elle avait eu l'occasion de voir chacune des voix des possible, ou presque, et de tester brièvement les unes comme les autres, mais sa volonté n'avait pas changé. Elle était d'ailleurs réellement douée, et se sentait étrangement à l'aise ainsi suspendue à trois mètres au-dessus du sol. La sensation de liberté était grisante, intense, irrésistible. Elle adorait la hauteur, plus que le singe de Brook et les fauves de Dixxie, plus que les pitreries de Pierrot et les tours de magie de Mama – surnom affectueux qu'elle prêtait à Irma, frisant le « maman » qu'elle n'avait jamais osé lui offrir, au grand damne de la concernée. La hauteur, c'était son monde, quelque chose qu'elle ne partageait qu'avec sa coéquipière. Toutes deux ne se parlaient pas. Elle n'avait rien à se dire, mais étant en parfaite communion physique, capables de refléter l'une comme le plus parfait des miroirs, d'anticiper et d'accompagner les mouvements de l'autre avec un flegme déconcertant. Comme deux ombres se découpant en fait pour la même entité. Les années s'écoulèrent ainsi, Irma aiguisant l'envie d'apprendre et l'ambition de sa protégée, Pinchard entretenant la flamme de l'affection sans borne qu'éprouvait sa fille à l'égard du microcosme formidable qu'était le Baillardy, et les spectacles, le public, ne cessant d'accroître sa passion pour son art.
La lettre de Poudlard arriva donc tel un cheveu sur la soupe, quelque chose de complètement improbable, incroyable! Une école de... magie? De la vrai, sans trucage? Des gens dotés, comme elle, de pouvoirs hors normes? Il ne fut même pas question qu'elle refuse. L'eût-elle voulu qu'Irma aurait de toute façon refusé de la laisser faire, secrètement ravie de cette aubaine. Heavy avait enfin la chance de se séparer quelques temps de ceux qui l'encadraient de façon si rapprochée et la poussaient à marcher dans leurs traces sans même qu'elle ne se rende compte qu'elle n'avait jamais eu le choix de désirer... autre chose. S'il fallait Poudlard pour qu'elle ouvre le yeux sur le monde, se rende compte que tout ne se résumait pas à des galipettes dans le vide, et que les Hommes ne pouvaient pas tous être assimilés à la simplicité des précieuses amitiés que lui offert l'existence,.. alors elle irait.
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Dernière édition par Heavynne L. Lancaster le Sam 6 Nov - 4:15, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
« Hey, Land'... Land'? Pinchard? Papa!
– Quoi? Tu m'as parlé?
– On dirait bien. Où est-ce que Pierrot t'avais trouvé, déjà?
– 'Où' comment?
– Dans quelle.. ville?
– Ah, ça... peut-être en... - non, j'sais plus.
– Papaaa!
– J'étais gamin, comment tu veux qu'je m'en souvienne? Ça finissait par... -air. Ou -aine. Ou -on. Peut-être bien en Avignon, on dit qu'là-bas c'est bien mignon. Ou quelque part dans le Maine, sur la Seine ou bien la... -
– Oh mon Dieu, qu'est-ce que tu crains..! Tu t'rappelles au moins où vous étiez quand... quand je suis née?
– Tu cherches encore ta mère, c'est ça?
– Mais non, pas du tout. Pourquoi t'es si sérieux tout à coup? Je voulais juste... t'éludes toujours la question.
– Mouais, j'te vois venir. T'as pas besoin de savoir ça tu sais. T'as la troupe. Et t'as Irma. Elle est sympa, non? Bon elle était quand même plus marrante quand j'étais gamin, mais faut dire qu'elle prend d'l'âge la pauvre. Mais elle quand même sympa! Et elle t'aime bien. Beaucoup. Et elle est... sympa. Oui je sais, j'l'ai déjà dit deux fois. Pourquoi tu reparles de ça de toute façon? Tu m'as moi! J'te file une famille, un nom, de l'amour, et deux mondes avec ça. C'est pas suffisant? Tu voudrais retourner en... Oublie ça.
– 'Retourner en' quoi? Où ça? Tu t'en souviens! Mais pourquoi tu refuses de me le dire? Papaaaa, s'il te plait!
– Fais pas cette tête, nom d'une tartinette! T'as l'air d'un chiot abandonné. Là, tu vois? Tu fais encore ce... ce truc avec tes cheveux qui virent au gris... C'est toi qui crains! J't'ai gardée, et le pauvre chiot à plaindre c'était mon rôle. Y'a trente-sept ans. Purée, ça date déjà tant que ça?
– Ça va, ça va, t'affoles pas. T'es encore jeune, même pas grisonnant. J'y crois pas, t'essayes encore de changer de sujet ou...?
– Moi? Faire ça? Ah ouais mais non, pas du tout. T'as pas des exercices d'équilibre à revoir? »
« Au fait Bliss, tes parents font quoi déjà?
– Euh... des gosses? La preuve, j'suis là.
– Non je veux dire, dans la vie. Ils bossent, non?
– Bien sûr. Mais j't'en ai déjà parlé, de ça.
– Oui oui je sais, le cirque et tout ça. Mais j'avais pas compris c'que tu disais à propos de ta mère la dernière fois.
– Elle est... tout le contraire de mon père. Du genre stricte, tu vois? Toujours sur mon dos. C'est pour ça que ça clash aussi souvent entre nous... Mais c'est aussi c'qui fait que je la préfère. Elle est aussi présente que possible, et très à l'écoute aussi. Même si elle travaille au Ministère.
– Ah ouais? Quelle département? Mon père y bosse aussi, il la connait peut-être...
– Oh j'pense pas. Elle est au département des Mystères alors elle se fait discrète, et elle fréquente pas trop les gens histoire d'éviter qu'on la questionne sur son job. Pourquoi tu veux en parler à ton paternel? J'aimerais pas qu'tu lui causes des problèmes, à ma mère...
– Ça te gênerait que je parle d'elle? Bon ok, je fouillerai pas. C'est juste que j'ai comme l'impression qu'tu me sors des versions différentes à chaque fois...
– En même temps si tu m'le demandes quand je suis torchée, tu risques pas de l'avoir, ta réponse.
– Pas faux. Et donc là c'est la vérité?
– Tu comptes me reposer la question demain?
– Pourquoi j'ferais ça?
– Alors oui, c'est la vérité.
– … Ok.
– Tu comptes vraiment demander à ton père?
– Pas si tu m'embrasses.
– J'embrasse pas, tu l'sais ça.
– Juste une fois?
– Non.
– Alors...
– Alors tu peux demander autre chose, si tu veux. Là je serai toute disposée à te satisfaire.. »
« Heavy? C'est trop bizarre : j'viens de parler à ton gars et il m'a dit un truc bizarre sur ta mère... comme quoi elle serait une sorcière et bosserait au Ministère. J'lui ai rien dit mais il déraille total, non? Quand on s'est rencontrées je suis sûre que tu m'as dit qu'elle...
– Tire les cartes?
– Euh non, un truc de boule de cristal, mais en version moldue...
– Ouais ouais, un peu de tout ça, quoi. On dit « diseuse de bonne aventure », parce que les moldus savent que c'est surtout de l'arnaque. Elle est aussi déjantée que mon père en fait, avec un look un peu... bohémien. Peut-être même qu'elle est pire que lui. Mais c'est vraiment le pied, parce qu'elle me laisse tellement de liberté que je peux faire c'que je veux quand je veux.
– T'es chanceuse! La mienne est tellement casse-pieds.. tu m'inviteras à passer quelques jours chez toi aux prochaines vacances?
– Oh je sais pas, on restera peut-être pas sur place. On va sûrement partir tous les trois en tournée avec le Cirque, alors...
– Ok, une autre fois alors. Tu m'enverras au moins un billet?
– Pour le spectacle? Bien sûr, comme l'an dernier.
– Ouais mais là j'avais seulement vu ton père.
– Ma mère était malade, j'te l'ai dit. Elle pouvait quand même pas prendre de clients pour leur cracher ses microbes à la tronche, ça fait un peu mauvais genre. Peut-être qu'elle sera là cette fois. »
« L'Aquitaine? J'y ai passé quelques jours pendant des vacances, oui, mais ça date. – Qu'est-ce que tu cherches par là?
– Pas grand-chose, j'suis juste curieuse. Tu connais bien les pâtissiers de là-bas?
– Oulah, carrément pas! Mais j'pourrai te chercher quelque chose demain, en rentrant chez moi.. Faudra juste que tu me précises un peu c'que tu veux. T'as pas le net toi? Bizarre quand même pour une née-moldue...
– Oh tu sais, ma mère est un peu hippie... et elle déteste tout ce qui est technologie, avec ça. Elle me verrait devant un ordi qu'elle péterait une durite, mais par contre si elle m'attrape à me rouler un joint elle reste relax.
– Tes parents sont vraiment spé'.
– Je sais. Ils sont à trois-quart dingues, mais au moins on s'ennuie pas avec eux.
– J'imagine. Mais... j'croyais que t'étais contre les drogues et tout ça...
– C'est l'cas.
– Et tu fumes? Des joints?
– Mais non crétin, c'était juste un exemple. »
« Hey, Heavy! J't'ai cherché les trucs que tu m'avais demandé avant les vacances. Y'a bien un gars dont le nom revient beaucoup dans le métier, un allemand.
– Allemand? Allemand... c'est bizarre, Pierrot marmonnait un truc à propos de l'Allemagne la dernière fois... j'devrais peut-être creuser par là...
– Pierrot.. le clown complètement taré?
– Lui-même.
– Pourquoi il parlait de ça? Et tu dois creuser quoi?
– Rien d'important. Donne-moi juste c'que t'as trouvé à propos de l'Allemand et je m'occupe du reste. Merci au fait, t'es un amour!
– Je sais. Tu m'diras ce que tu comptes faire avec ça?
– Alors là, même pas en rêve. »
« Je sais pas quoi faire.. Heavy, ma propre mère prône des idées qui me débectent! Ça devient tellement insupportable à la maison, je vais probablement chercher un moyen de rester ici aux prochaines vacances.
– Vraiment? Dans ce cas évite les tours, elles ont la fâcheuse manie de s'écrouler ces derniers temps.
– Et c'est toi qui me dit ça? Alors que tu fais justement partie des débiles qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment? Faudra que tu m'expliques ce que tu fichais là, d'ailleurs, alors que tu étais sensée être avec moi depuis près d'une demi-heure plusieurs étages plus bas.
– Désolée, ça m'a complètement échappé. C'est juste que... tu as remarqué combien la corniche qui longe le toit est étroite? Quand je m'en suis rendue compte, j'ai eu mortellement envie de l'essayer... alors j'ai essayé de grimper sur le toit.
– De... d'l'essayer la corniche? De grimper sur le toit? Tu ne pouvais pas, je ne sais pas, faire comme tout le monde en te contentant de passer quelques heures sur un balai?
– Je passe déjà une bonne partie de mon temps libre dessus, à taper dans une balle avec une batte. Tu crois vraiment que j'ai besoin de faire des heures supp' avec ça? Et puis c'est pas la même sensation. Faire des pirouettes sur un balai est complètement différent de rester suspendu au dessus du vide, conscient que tout ne tient plus qu'à un fil qui pourrait se rompre d'un instant à l'autre. Et sans avoir la certitude de trouver quelque chose à quoi te raccrocher si tu trébuches. C'est tellement plus... grisant!
– Si tu le dis... Comment ça va ton dos, au fait? J'ai encore du mal à croire que tu aies été sur le toit de la tour quand elle s'est effondrée et que tu sois encore là pour dire que c'était « grisant ».
– Détends-toi, c'était pas une chute si monstrueuse! Et puis l'infirmière a fait un excellent travail, elle m'a presque complètement remise à neuf. J'aurai juste une nouvelle cicatrice de guerre à exhiber dorénavant.
– Et est-ce que tu as vu quelque chose? Une personne trainant dans les parages qui aurait pu être responsable de cette cata?
– Peut-être.. je ne sais plus. J'ai du mal à me souvenir. »
« Tu embarques sous mes yeux
En eau trouble, en eau trouble »
En eau trouble, en eau trouble »
Elle avait découvert des normes propres aux sorciers – ou à la bourgeoisie? – qui ne lui avaient jamais été inculquées. Les faux semblants et apparences prétendument irréprochables, façade trompeuse masquant une réalité plus dégradante encore que le quotidien d'une pire mécréant, et des standards si élevées qu'ils en demeuraient constamment insatisfait. Un mépris écrasant, surtout, et la volonté d'user de mots pour rabaisser, salir, détruire tout ce qui n'était pas eux. Si c'était cela, être un sang-pur... alors elle ne regrettait pas d'en être l'exact opposé. À défaut d'être insensible à l'infinie recherche de perfection, à la volonté de bien faire et de toujours s'améliorer, elle trouvait atroce cet univers qui voyait évoluer des personnages étranges, appartenant à moitié à une caste d'adolescent dit « normaux » et, d'un autre côté figés dans un monde d'adulte dont les portes s'ouvraient bien trop tôt devant eux, sans leur laisser le temps d'entrapercevoir un quelconque échappatoire.
« Que tu ailles au diable :
Je connais trop les déserts que tu portes. »
Je connais trop les déserts que tu portes. »
___________________________
« Je préfère les rivières aux étendues salines
La violence des courants et le lit qui déborde »
La violence des courants et le lit qui déborde »
___________________________
Il y avait bien deux choses qui perturbaient Heavynne, la perturbaient au point de titiller à l'extrême sa légendaire curiosité. La première était strictement personnelle et concernait ses origines. Sa mère, en particulier, était une source de questionnements récurrents, et elle ne parvenait pas à se résoudre à cesser de chercher, de fouiller avec l'espoir de découvrir quelque chose à son propos. La troupe du Baillardy était seule à pouvoir apporter de véritables réponses à ses interrogations. Mais chacun semblait tenu au silence, et elle avait elle aussi appris à se taire, pour ne plus voir se ternir les traits joyeux de son père. Et ceux d'Irma. Mais il y avait eu cette lettre, à son entrée à Poudlard; une lettre venant d'elle. Comment? Pourquoi? Pour la torturer un peu plus de son absence, peut-être, ou la faire languir à l'idée d'une improbable rencontre. C'étaient seulement de brèves félicitations et, à travers ces mots débordant d'une affection inattendue, Heavy avait su lire l'odieuse vérité : elle n'aurait rien de plus. Celle qui lui avait donné naissance la savait là, quelque part, et aurait pu la rejoindre n'importe quand si elle l'avait voulu. Était-ce la raison de l'acharnement que mettait Pinchard à se démarquer de la troupe, à éblouir le public de ses acrobaties inconsidérées, de ses effrayantes prises de risques? Espérait-il faire parler de lui au point de parvenir à la toucher où qu'elle soit? Était-ce la raison pour laquelle chacun pardonnait ses excès, serrait les dents sans mot dire lorsqu'il manquait de se rompre de le cou? Était-ce la réelle raison pour laquelle Heavy elle-même s'était acharnée à inscrire son nom et son visage parmi les plus connus de la scène? Peut-être. Ce désir clairement affiché ne l'avait pourtant jamais empêchée de craindre... que tout cela soit purement inutile. Si bien qu'elle n'était jamais parvenue à se montrer sous son vrai jour à ceux qui ne partageaient pas intimement son existence : constamment, sa peau blafarde était recouverte d'une poudre encore plus pâle, et ses cheveux n'avaient pas repris depuis bientôt sept ans leur couleur naturelle. Elle se disait, de façon tout à fait stupide sans doute, qu'en cas de rejet de la part de celle qu'elle avait tant aimée en secret et désirée à ses côtés... elle pourrait toujours se remettre de la déception cuisante. Parce que cette femme ne saurait jamais qui elle était réellement et ne pourrait, ainsi, pas réellement la détruire. Elle ne connaîtrait d'elle qu'un pseudonyme et une masque de scène. « Tu reviens dans le parc, je ne t’attendais plus
Tu reviens sur le lac à la fin de l’été... »
Tu reviens sur le lac à la fin de l’été... »
Elle n'était toutefois pas parvenue à envisager l'ampleur de la déception qu'elle ressentirait face à cette perte définitive. Mais sa mère avait sans doute trop bien refait sa vie pour vouloir revenir plus longtemps que nécessaire sur ce passage de son existence. Alors, au bout de tant d'années d'attente et de recherches, Heavy avait finalement choisi de se séparer de ce zeste d'espoir... de vivre pour d'autres buts.
« J’ai passé tant d’années dans l’ombre à t’aimer
Si je tremble, c’est qu’aujourd’hui je vais jeter
Au vent tes plus belles lettres
Je jetterai au vent tes plus belles phrases »
Si je tremble, c’est qu’aujourd’hui je vais jeter
Au vent tes plus belles lettres
Je jetterai au vent tes plus belles phrases »
Les plus belles lettres – Da Silva
Dernière édition par Heavynne L. Lancaster le Sam 6 Nov - 21:50, édité 5 fois
Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Welcome!!!!
Héhé je sais comment jevais occuper ma fin de nuit moi, fiche alléchante!
Tel avatar telle fiche ? Zbaf :arrow:
Héhé je sais comment jevais occuper ma fin de nuit moi, fiche alléchante!
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Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
c'est normal, c'est ma Sun
Garden Fear- Fantasme pour les garçons,
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Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Bon courage Sun
Adam Meyer- Good boy get bad
Garden, cruel love. - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1488
♦ ARRIVÉE : 16/10/2009
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Merci <3
C't'un peu long et chiant pour pas changer, mais... j'ai fini ^^'
C't'un peu long et chiant pour pas changer, mais... j'ai fini ^^'
Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
J'ai tout lu !
J'adore et je veux des liens <3
Serdaigle pour la maison !
J'adore et je veux des liens <3
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Garden Fear- Fantasme pour les garçons,
cauchemar pour les filles. - ♦ HIBOUX POSTÉS : 641
♦ ARRIVÉE : 08/10/2009
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Évidemment qu'on aura tout plein de liens! Je veux faire copain-copain avec Nate d'ailleurs
Pour la maison c'est parfait
Pour la maison c'est parfait
Invité- Invité
Re: I'm a believer | Heavy (ended)
Ah oui j'oubliais ^^ Tu sera à Serpy le temps de la réparation de la tour ^^
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