No shared future for you and me | ft. Melinda
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No shared future for you and me | ft. Melinda
« Hormis quelques désagréments occasionnels, les choses se passent bien à Poudlard. »
Je relis avec scepticisme la lettre que je m'apprête à replier en me demandant si quelqu'un avalera une telle énormité. Mais ma mère ne fait pas partie des habitants du château, elle ne peut rien savoir. Ce sera suffisant pour la convaincre que les rumeurs qui lui sont vaguement parvenu par le biais des contacts de mon père sont sans fondement. « En ce qui me concerne je n'ai d'ailleurs pas directement fait les frais des derniers évènements. L'effondrement de la tour des Serdaigles, bien que regrettable, n'a en rien altéré mon quotidien. Quant à l'arrivée d'élèves prétendument venus du futur que l'on a mentionnée devant vous, je n'y vois personnellement qu'un subterfuge destiné à semer quelques heures de chaos dans l'école; mais les prédictions demeuraient trop abracadabrantes pour que les mieux avisés y prêtent foi. Tu n'as donc aucune raison de t'en faire à mon sujet. »
Je ne peux que croiser les doigts en espérant qu'ils se satisferont de mes lettres et n'iront pas chercher autre part les renseignements que leur cache. Parce que oui : ce parchemin a beau être adressé à ma mère, je sais pertinemment que Père se chargera de la décacheter avant même qu'elle n'y ait jeté un oeil. Il sait qu'en dépit du respect et de l'admiration sans faille que je lui voue, j'ai toujours eu moins de mal à me sentir proche d'elle que de lui. De mes lettres au ton que j'emploie pour m'adresser à chacun d'eux, je faisais toujours preuve de plus de chaleur à l'égard de Mère... avant de me rendre compte de l'examen soigné que subissaient nos échanges. Je n'en comprenais même pas la raison au départ : jusqu'à peu, j'avais toujours été parfaitement sincère avec mon père. Il faut croire qu'au final, il ne faisait qu'anticiper le jour où je me mettrais à filtrer les informations que je lui ferais parvenir... Je me déteste de devoir désormais donner raison à sa paranoïa vexante.
Le parchemin ploie entre mes doigts dans un léger froissement; je tire de ma poche le cadeau ayant accompagné la dernière lettre de ma mère. Une montre à gousset ancienne qui se transmet dans sa famille depuis trois générations. Maintes fois réparée à coup de sort, mais d'une haute valeur monétaire et sentimentale. Bon sang, c'est tellement vieux jeu. Je me voix mal exhiber cet objet dans les couloirs de l'école. Pourtant, le temps n'a pas altéré son authentique dorure, pas plus qu'il n'a émoussé les gravures distinguées dont elle est couverte à l'arrière. En fait, c'est un parfait symbole de ce qu'est ma famille : conservatrice à l'excès, suffisamment ancienne pour faire paraître ses traditions passées de mode, mais néanmoins encore bien trop puissante dans le monde sorcier pour être négligée. J'en ai toujours été terriblement fier, et je le suis encore... mais depuis quelques jours, je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'aurait été mon existence si j'avais été issu d'un autre milieu. Aurais-je été mieux préparé à faire face aux événement actuels? Peut-être me serais-je senti plus libre d'agir, plus libre de modifier à ma guise l'avenir qu'un autre moi a suivi sans hésitation.
L'objet tourne entre mes doigts, et je m'amuse à en ouvrir et refermer le clapet fin. C'est l'unique bruit qui résonne dans les serres à cette heure de l'après-midi. L'heure du couvre-feu est encore loin, mais il n'y a aucun cours de prévu et ça m'arrange bien. Pourquoi les serres? J'aurais pu choisir n'importe quel autre endroit, mais aucun n'aurait sur moi cet effet apaisant. Aucun n'éveillerait en moi cette lointaine image du passé éclairée par la lumière vacillante d'une fin de journée : je peux presque voir se dessiner une silhouette familière au travers des minces parois de ce jardin couvert à la fois semblable et sensiblement différent de celui qui embellit le domaine du manoir où j'ai grandi. Le jardin d’hiver de ma mère. Combien de longues minutes, d'heure, ai-je passées plus jeune à observer son profil gracieux sans oser interrompre sa quiétude? Elle se laissait observer un moment, mais malgré toutes les précautions que je prenais pour me montrer discret, elle n’était jamais dupe : d’une manière ou d’une autre, elle finissait à chaque fois par se rendre compte de ma présence. Pourtant, de temps à autres, elle faisait mine de rien remarquer, sans doute pour me laisser le plaisir de croire que je parvenais à la surprendre. Je refermais alors mes bras sur sa taille en murmurant un « je t’ai eue! » rieur, tandis qu’elle mimait un sursaut de surprise. C’est l’un de ces jeux d’enfant que j'ai dédaigneusement laissé derrière moi dès mon entrée à Poudlard, persuadé qu’un « grand » ne dépense pas son temps et son énergie en de telles idioties. Ça ne m'a pas empêché de garder un précieux souvenir de ces moments.
Le claquement régulier que je tire à la montre en agacerait plus d'un; moi, il m'apaise. Je me demande combien de fois elle l'a tenue entre ses mains. Est-ce je retrouverais une once de sa chaleur protectrice si je le portais? Réflexion stupide. Parfois, je me dis que rester éternellement jeune aurait été préférable, que le passage à la vie d'adulte est une étape que j'aurais volontiers évité. Les prises de décisions sont une chose; mais que faire lorsqu'on a l'impression de s'être trompé toute sa vie? Continuer de se mentir en prétendant ne pas savoir que le chemin déjà tracé pour soi ne mène à rien de satisfaisant? Ou au contraire, emprunter une autre voie en tournant le dos à tout, à tout le monde? Je veux toujours devenir quelqu'un d'important. Quelqu'un que de respecté. Mais si mes actes doivent me mener en prison pour meurtre, que mes choix me condamnent à vivre avec une conscience alourdie de regrets... à quoi bon persister? Plus difficile encore : comment agir autrement? Comment savoir quelle décision n'a pas été la bonne, quel acte a précisément contribué à faire de moi un être suffisamment pathétique pour s'embourber dans l'avenir qui m'a été prédit? Depuis ma discussion avec Meyer, ces questions ne cessent de me préoccuper. Je cherche.. des solutions. Mais c'est comme tailler dans le vide, oeuvrer sans le moindre repère.
Perdu que je le suis dans mes réflexions, je me laisse surprendre par l'arrivée de la dernière personne que j'aurais voulu voir à un tel moment. Matthews. Je me suis tellement appliqué à l'éviter ces derniers temps que je ne peux m'empêcher d'afficher ma surprise suite à son apparition, avant de recouvrer un air neutre. Salazar, qu'est-ce qu'elle fiche ici celle-là? Formidable... c'est bien ma veine.
Je relis avec scepticisme la lettre que je m'apprête à replier en me demandant si quelqu'un avalera une telle énormité. Mais ma mère ne fait pas partie des habitants du château, elle ne peut rien savoir. Ce sera suffisant pour la convaincre que les rumeurs qui lui sont vaguement parvenu par le biais des contacts de mon père sont sans fondement. « En ce qui me concerne je n'ai d'ailleurs pas directement fait les frais des derniers évènements. L'effondrement de la tour des Serdaigles, bien que regrettable, n'a en rien altéré mon quotidien. Quant à l'arrivée d'élèves prétendument venus du futur que l'on a mentionnée devant vous, je n'y vois personnellement qu'un subterfuge destiné à semer quelques heures de chaos dans l'école; mais les prédictions demeuraient trop abracadabrantes pour que les mieux avisés y prêtent foi. Tu n'as donc aucune raison de t'en faire à mon sujet. »
Je ne peux que croiser les doigts en espérant qu'ils se satisferont de mes lettres et n'iront pas chercher autre part les renseignements que leur cache. Parce que oui : ce parchemin a beau être adressé à ma mère, je sais pertinemment que Père se chargera de la décacheter avant même qu'elle n'y ait jeté un oeil. Il sait qu'en dépit du respect et de l'admiration sans faille que je lui voue, j'ai toujours eu moins de mal à me sentir proche d'elle que de lui. De mes lettres au ton que j'emploie pour m'adresser à chacun d'eux, je faisais toujours preuve de plus de chaleur à l'égard de Mère... avant de me rendre compte de l'examen soigné que subissaient nos échanges. Je n'en comprenais même pas la raison au départ : jusqu'à peu, j'avais toujours été parfaitement sincère avec mon père. Il faut croire qu'au final, il ne faisait qu'anticiper le jour où je me mettrais à filtrer les informations que je lui ferais parvenir... Je me déteste de devoir désormais donner raison à sa paranoïa vexante.
Le parchemin ploie entre mes doigts dans un léger froissement; je tire de ma poche le cadeau ayant accompagné la dernière lettre de ma mère. Une montre à gousset ancienne qui se transmet dans sa famille depuis trois générations. Maintes fois réparée à coup de sort, mais d'une haute valeur monétaire et sentimentale. Bon sang, c'est tellement vieux jeu. Je me voix mal exhiber cet objet dans les couloirs de l'école. Pourtant, le temps n'a pas altéré son authentique dorure, pas plus qu'il n'a émoussé les gravures distinguées dont elle est couverte à l'arrière. En fait, c'est un parfait symbole de ce qu'est ma famille : conservatrice à l'excès, suffisamment ancienne pour faire paraître ses traditions passées de mode, mais néanmoins encore bien trop puissante dans le monde sorcier pour être négligée. J'en ai toujours été terriblement fier, et je le suis encore... mais depuis quelques jours, je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'aurait été mon existence si j'avais été issu d'un autre milieu. Aurais-je été mieux préparé à faire face aux événement actuels? Peut-être me serais-je senti plus libre d'agir, plus libre de modifier à ma guise l'avenir qu'un autre moi a suivi sans hésitation.
L'objet tourne entre mes doigts, et je m'amuse à en ouvrir et refermer le clapet fin. C'est l'unique bruit qui résonne dans les serres à cette heure de l'après-midi. L'heure du couvre-feu est encore loin, mais il n'y a aucun cours de prévu et ça m'arrange bien. Pourquoi les serres? J'aurais pu choisir n'importe quel autre endroit, mais aucun n'aurait sur moi cet effet apaisant. Aucun n'éveillerait en moi cette lointaine image du passé éclairée par la lumière vacillante d'une fin de journée : je peux presque voir se dessiner une silhouette familière au travers des minces parois de ce jardin couvert à la fois semblable et sensiblement différent de celui qui embellit le domaine du manoir où j'ai grandi. Le jardin d’hiver de ma mère. Combien de longues minutes, d'heure, ai-je passées plus jeune à observer son profil gracieux sans oser interrompre sa quiétude? Elle se laissait observer un moment, mais malgré toutes les précautions que je prenais pour me montrer discret, elle n’était jamais dupe : d’une manière ou d’une autre, elle finissait à chaque fois par se rendre compte de ma présence. Pourtant, de temps à autres, elle faisait mine de rien remarquer, sans doute pour me laisser le plaisir de croire que je parvenais à la surprendre. Je refermais alors mes bras sur sa taille en murmurant un « je t’ai eue! » rieur, tandis qu’elle mimait un sursaut de surprise. C’est l’un de ces jeux d’enfant que j'ai dédaigneusement laissé derrière moi dès mon entrée à Poudlard, persuadé qu’un « grand » ne dépense pas son temps et son énergie en de telles idioties. Ça ne m'a pas empêché de garder un précieux souvenir de ces moments.
Le claquement régulier que je tire à la montre en agacerait plus d'un; moi, il m'apaise. Je me demande combien de fois elle l'a tenue entre ses mains. Est-ce je retrouverais une once de sa chaleur protectrice si je le portais? Réflexion stupide. Parfois, je me dis que rester éternellement jeune aurait été préférable, que le passage à la vie d'adulte est une étape que j'aurais volontiers évité. Les prises de décisions sont une chose; mais que faire lorsqu'on a l'impression de s'être trompé toute sa vie? Continuer de se mentir en prétendant ne pas savoir que le chemin déjà tracé pour soi ne mène à rien de satisfaisant? Ou au contraire, emprunter une autre voie en tournant le dos à tout, à tout le monde? Je veux toujours devenir quelqu'un d'important. Quelqu'un que de respecté. Mais si mes actes doivent me mener en prison pour meurtre, que mes choix me condamnent à vivre avec une conscience alourdie de regrets... à quoi bon persister? Plus difficile encore : comment agir autrement? Comment savoir quelle décision n'a pas été la bonne, quel acte a précisément contribué à faire de moi un être suffisamment pathétique pour s'embourber dans l'avenir qui m'a été prédit? Depuis ma discussion avec Meyer, ces questions ne cessent de me préoccuper. Je cherche.. des solutions. Mais c'est comme tailler dans le vide, oeuvrer sans le moindre repère.
Perdu que je le suis dans mes réflexions, je me laisse surprendre par l'arrivée de la dernière personne que j'aurais voulu voir à un tel moment. Matthews. Je me suis tellement appliqué à l'éviter ces derniers temps que je ne peux m'empêcher d'afficher ma surprise suite à son apparition, avant de recouvrer un air neutre. Salazar, qu'est-ce qu'elle fiche ici celle-là? Formidable... c'est bien ma veine.
Samaël E. Wilson- « Get out of my way »
(Je m'aime ♥) - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1729
♦ ARRIVÉE : 22/10/2009
♦ HUMEUR : préoccupé
Re: No shared future for you and me | ft. Melinda
Tout avait l’air de s’arranger pour Melinda. Du moins, elle se sentait mieux depuis qu’elle avait parlé à Montana, depuis qu’elle avait une mission et qu’elle se sentait, donc, utile. Étrange comme de simples mots peuvent tout changer, n’est-ce pas ? Je trouve aussi. Mais observer cette évolution sur une période de quelques semaines… Cela équivaut à réaliser une maigre observation, peu fiable. C’est vrai, personne ne peut dire que tout est parfait en si peu de temps, pour un plan d’une telle ampleur. Mais ne pas y penser maintenant. Aujourd’hui était un jour de liberté pour la brunette, n’ayant qu’un cours de prévu – le matin, de neuf heures à midi. Elle avait beaucoup bossé et n’avait rien à faire pour le lendemain, alors pourquoi ne pas aller faire un tour, se dégourdir les jambes et s’oxygéner le cerveau ? C’était décidé, elle allait faire un tour.
Cherchant un gilet à mettre par-dessous sa cape pour ne pas se découvrir malgré la température qui augmentait, Melinda tomba sur un vieux parchemin froissé et d’un aspect assez vieux. LE parchemin. Pourquoi l’avait-elle laissé ici ? Elle devait l’avoir en permanence sur elle, si elle voulait avertir son aînée de quoi que ce soit. Mais l’erreur était réparée, à présent, car elle glissa le parchemin dans un de ses livres qu’elle comptait emporter, et se dirigea vers la sortie du dortoir – puis de la Salle Commune. Oh, elle avait déjà mangé et était remontée pour déposer ses affaires, donc elle n’avait rien de précis à faire et pouvait se détendre sans se préoccuper d’un quelconque sujet oublié par mégarde. Il restait, néanmoins, un petit détail à éclaircir ; où aller ? Elle n’avait pas envie de croiser les autres élèves, elle n’avait pas envie de se faire encore traiter de traînée ou d’elle-ne-savait-quel-nom encore. Alors il lui fallait un autre endroit. Ne trouvant vraiment pas d’idée, elle se mit en route avec, en tête, qu’elle allait trouver un endroit tranquille en marchant. C’était une hypothèse, et une juste hypothèse qui plus est.
En marchant dans les couloirs de Poudlard, Melinda remarqua qu’ils étaient étonnamment vides. Les élèves étaient, soit dehors, soit en cours. Dans le premier cas, elle allait devoir trouver une idée bien vite, si elle ne voulait pas attirer les regards sur elle. Dans le deuxième cas ? Pas d’inquiétude, elle aurait de la place. Mais elle croyait très peu à ce dernier cas. Optimiste et naïve, oui. Mais il y a des limites. Cependant, ces possibilités ne l’empêchèrent pas d’être contente, souriante, disant bonjour à toutes les connaissances qu’elle croisait, et même aux fantômes ! La Serdaigle avait retrouvé sa joie de vivre d’antan et personne n’aurait pu dire, en la voyant maintenant, qu’elle avait pu être affectée par les évènements récents. Tant mieux ! Elle ne voulait surtout pas que quelqu’un puisse avoir pitié d’elle, en particulier ses amis. Oui, encore en train de penser à eux, et non à elle. Il n’empêche que tout s’arrangeait, qu’elle se débrouillait bien en Troisième Année, que le Soleil brillait, les oiseaux chantaient… Oui ? Ca fait un peu cliché ? Eh bien tant pis ! Il faut faire avec, parce que je ne changerai pas une seule ligne de ce texte.
Enfin, où en étais-je ? Ah oui, aux oiseaux qui chantaient. Tout allait pour le mieux, donc. Mais dans cet Univers à l’apparence parfaite, il y a toujours quelque chose qui cloche. Ce quelque chose, en l’occurrence, est une porte fermée. Quelle idée de fermer les portes, ils ne peuvent pas les laisser ouvertes ? Bingo, vous avez deviné : Melinda, la Miss Catastrophes, perdue dans ses pensées, ne l’avait pas vue. Par conséquent, elle allait encore avoir une bosse supplémentaire à la tête. Oh, ce n’était que monnaie courante, rien de bien méchant. En revanche, les moqueries à la suite d’une maladresse, elle ne s’y habituait pas, elles avaient d’ailleurs doublé depuis ces histoires. Mais la brunette n’allait pas se laisser démonter pour autant. Elle ramassa ses affaires éparpillées, vérifia bien trois fois de ne rien oublier – on est jamais trop prudents, et poussa la lourde porte du Hall d’Entrée pour atterrir enfin dans le Parc de Poudlard. Après l’avoir parcouru dans sa longueur et dans sa largeur, Melinda trouva enfin un endroit désert, à l’abri du feuillage d’un arbre, pour lire et dessiner sans être dérangée par quelqu’un. Elle avait été bien bête de ne pas y penser plus tôt ; le seul endroit où elle pouvait être tranquille était dans ses dessins, durant les courts instants où elle jouait de la guitare, aussi. Mais guère de temps ne fut nécessaire pour qu’un groupe d’élèves vienne la rejoindre en lui faisant comprendre qu’elle devait… Dégager, pour rester polie. Melinda ne cherchant pas la dispute, elle jeta un coup d’œil alentours pour voir s’il n’y avait pas un endroit libre à présent. Mais rien, c’était même pire qu’avant.
C’est alors que son regard tomba sur les Serres de Botanique. Mais oui ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? A cette heure-ci, plus personne n’avait cours de Botanique et elles étaient donc désertes. Pour se donner bonne conscience, elle les vérifia une à une d’un regard discret et fut heureuse de constater qu’il n’y avait, en effet, personne. Certaine de ne trouver personne dans la troisième Serre, étant celle de Troisième Année, elle s’y réfugia et… Tomba sur Samaël. Samaël Wilson. La seule personne au Monde qu’elle aurait voulu le plus éviter – et ce sentiment était réciproque, sans doute, puisqu’elle ne le croisait jamais. Mais que faire maintenant ? Tous les souvenirs refaisaient surface, il était à l’origine des rumeurs sur elle après la visite des enfants du futurs. Elle ne voulait pas le voir, surtout pas. Mais partir comme une voleuse à présent était une mauvaise idée. Un silence lourd de significations s’était installé entre eux, et après une longue minute, Melinda décida de le briser :
Melinda – Lo siento, no… Pardon. Je suis désolée, je pensais qu’il n’y avait personne. Je repars, si tu veux…
Tellement surprise qu’elle s’était mise à parler espagnol. Que demander de mieux ? Mais l’erreur était faite. Elle ne pouvait revenir en arrière, effacer ce qu’elle venait de dire, et priait pour que Samaël oublie ces quelques mots prononcés en espagnol. C’était un ami, elle le considérait comme tel mais s’en méfiait toujours, deux fois plus depuis la visite des enfants. Mais il ne savait pas qu’elle parlait espagnol, surtout dans un moment de gêne comme celui-ci. Cependant, à quoi bon fuir ? S’ils avaient quelque chose à se dire – et c’était le cas, autant le faire maintenant. Pourquoi fuir encore et encore ? Autant en finir maintenant. Elle lui laissait le choix. S’il voulait qu’elle parte, il n’avait qu’à le lui dire et elle partirait. Si, en revanche, il voulait qu’elle reste pour en terminer avec cette histoire, alors elle resterait et ils discuteraient. Comme je l’ai dit plus haut, Melinda ne cherchait pas les disputes aujourd’hui. Mais, oh non, elle n’avait pas prévu cela dans son « programme »…
Cherchant un gilet à mettre par-dessous sa cape pour ne pas se découvrir malgré la température qui augmentait, Melinda tomba sur un vieux parchemin froissé et d’un aspect assez vieux. LE parchemin. Pourquoi l’avait-elle laissé ici ? Elle devait l’avoir en permanence sur elle, si elle voulait avertir son aînée de quoi que ce soit. Mais l’erreur était réparée, à présent, car elle glissa le parchemin dans un de ses livres qu’elle comptait emporter, et se dirigea vers la sortie du dortoir – puis de la Salle Commune. Oh, elle avait déjà mangé et était remontée pour déposer ses affaires, donc elle n’avait rien de précis à faire et pouvait se détendre sans se préoccuper d’un quelconque sujet oublié par mégarde. Il restait, néanmoins, un petit détail à éclaircir ; où aller ? Elle n’avait pas envie de croiser les autres élèves, elle n’avait pas envie de se faire encore traiter de traînée ou d’elle-ne-savait-quel-nom encore. Alors il lui fallait un autre endroit. Ne trouvant vraiment pas d’idée, elle se mit en route avec, en tête, qu’elle allait trouver un endroit tranquille en marchant. C’était une hypothèse, et une juste hypothèse qui plus est.
En marchant dans les couloirs de Poudlard, Melinda remarqua qu’ils étaient étonnamment vides. Les élèves étaient, soit dehors, soit en cours. Dans le premier cas, elle allait devoir trouver une idée bien vite, si elle ne voulait pas attirer les regards sur elle. Dans le deuxième cas ? Pas d’inquiétude, elle aurait de la place. Mais elle croyait très peu à ce dernier cas. Optimiste et naïve, oui. Mais il y a des limites. Cependant, ces possibilités ne l’empêchèrent pas d’être contente, souriante, disant bonjour à toutes les connaissances qu’elle croisait, et même aux fantômes ! La Serdaigle avait retrouvé sa joie de vivre d’antan et personne n’aurait pu dire, en la voyant maintenant, qu’elle avait pu être affectée par les évènements récents. Tant mieux ! Elle ne voulait surtout pas que quelqu’un puisse avoir pitié d’elle, en particulier ses amis. Oui, encore en train de penser à eux, et non à elle. Il n’empêche que tout s’arrangeait, qu’elle se débrouillait bien en Troisième Année, que le Soleil brillait, les oiseaux chantaient… Oui ? Ca fait un peu cliché ? Eh bien tant pis ! Il faut faire avec, parce que je ne changerai pas une seule ligne de ce texte.
Enfin, où en étais-je ? Ah oui, aux oiseaux qui chantaient. Tout allait pour le mieux, donc. Mais dans cet Univers à l’apparence parfaite, il y a toujours quelque chose qui cloche. Ce quelque chose, en l’occurrence, est une porte fermée. Quelle idée de fermer les portes, ils ne peuvent pas les laisser ouvertes ? Bingo, vous avez deviné : Melinda, la Miss Catastrophes, perdue dans ses pensées, ne l’avait pas vue. Par conséquent, elle allait encore avoir une bosse supplémentaire à la tête. Oh, ce n’était que monnaie courante, rien de bien méchant. En revanche, les moqueries à la suite d’une maladresse, elle ne s’y habituait pas, elles avaient d’ailleurs doublé depuis ces histoires. Mais la brunette n’allait pas se laisser démonter pour autant. Elle ramassa ses affaires éparpillées, vérifia bien trois fois de ne rien oublier – on est jamais trop prudents, et poussa la lourde porte du Hall d’Entrée pour atterrir enfin dans le Parc de Poudlard. Après l’avoir parcouru dans sa longueur et dans sa largeur, Melinda trouva enfin un endroit désert, à l’abri du feuillage d’un arbre, pour lire et dessiner sans être dérangée par quelqu’un. Elle avait été bien bête de ne pas y penser plus tôt ; le seul endroit où elle pouvait être tranquille était dans ses dessins, durant les courts instants où elle jouait de la guitare, aussi. Mais guère de temps ne fut nécessaire pour qu’un groupe d’élèves vienne la rejoindre en lui faisant comprendre qu’elle devait… Dégager, pour rester polie. Melinda ne cherchant pas la dispute, elle jeta un coup d’œil alentours pour voir s’il n’y avait pas un endroit libre à présent. Mais rien, c’était même pire qu’avant.
C’est alors que son regard tomba sur les Serres de Botanique. Mais oui ! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? A cette heure-ci, plus personne n’avait cours de Botanique et elles étaient donc désertes. Pour se donner bonne conscience, elle les vérifia une à une d’un regard discret et fut heureuse de constater qu’il n’y avait, en effet, personne. Certaine de ne trouver personne dans la troisième Serre, étant celle de Troisième Année, elle s’y réfugia et… Tomba sur Samaël. Samaël Wilson. La seule personne au Monde qu’elle aurait voulu le plus éviter – et ce sentiment était réciproque, sans doute, puisqu’elle ne le croisait jamais. Mais que faire maintenant ? Tous les souvenirs refaisaient surface, il était à l’origine des rumeurs sur elle après la visite des enfants du futurs. Elle ne voulait pas le voir, surtout pas. Mais partir comme une voleuse à présent était une mauvaise idée. Un silence lourd de significations s’était installé entre eux, et après une longue minute, Melinda décida de le briser :
Melinda – Lo siento, no… Pardon. Je suis désolée, je pensais qu’il n’y avait personne. Je repars, si tu veux…
Tellement surprise qu’elle s’était mise à parler espagnol. Que demander de mieux ? Mais l’erreur était faite. Elle ne pouvait revenir en arrière, effacer ce qu’elle venait de dire, et priait pour que Samaël oublie ces quelques mots prononcés en espagnol. C’était un ami, elle le considérait comme tel mais s’en méfiait toujours, deux fois plus depuis la visite des enfants. Mais il ne savait pas qu’elle parlait espagnol, surtout dans un moment de gêne comme celui-ci. Cependant, à quoi bon fuir ? S’ils avaient quelque chose à se dire – et c’était le cas, autant le faire maintenant. Pourquoi fuir encore et encore ? Autant en finir maintenant. Elle lui laissait le choix. S’il voulait qu’elle parte, il n’avait qu’à le lui dire et elle partirait. Si, en revanche, il voulait qu’elle reste pour en terminer avec cette histoire, alors elle resterait et ils discuteraient. Comme je l’ai dit plus haut, Melinda ne cherchait pas les disputes aujourd’hui. Mais, oh non, elle n’avait pas prévu cela dans son « programme »…
Invité- Invité
Re: No shared future for you and me | ft. Melinda
Génial. Tout simplement génial. Ma main se resserre sur la montre que je tenais jusque là négligemment, et je la glisse dans ma poche. Pourquoi elle? Pourquoi maintenant? Je passe une main dans mes cheveux en masquant soigneusement mon agacement, comme à chacune des occasions où nous avons été confrontés l'un à l'autre. Un silence pesant s'installe que je n'ai aucunement l'intention de troubler. C'est elle qui a fait irruption dans ma retraite; à elle, donc, de me dire ce qu'elle fait ici. Mais le sait-elle elle-même? Peut-être cherchait-elle tout simplement un lieu calme qui lui permettrait d'échapper à l'ambiance pénible des couloirs de l'école. C'est même l'explication la plus plausible, était donné les rumeurs.. qui courent actuellement sur elle et moi. J'ai fait taire sans douceur les quelques crétins qui osaient faire des sous-entendus à ce sujet en ma présence : un certain Curtis m'aurait conseillé de laisser couler pour ne pas aggraver les choses mais, dans le cas présent, j'ai estimé que mon sang-pur était une explication suffisante à la hargne que j'ai mise à faire payer au bavards les libertés qu'ils s'accordaient. Je ne peux tout de même pas permettre au premier fils de troll venu de ternir ma réputation et mon nom! Il m'est d'ailleurs arrivé de prendre la défense de Matthews, moins par envie de le faire que pour coller au rôle que je joue auprès d'elle depuis des mois. Si je m'étais contenté de détourner les yeux en faisant mine de ne rien voir, j'aurais assurément perdu sa confiance, et de façon définitive sans doute.
« Lo siento, no… Pardon. Je suis désolée, je pensais qu’il n’y avait personne. Je repars, si tu veux… »
Je fronce les sourcils et ne peux m'empêcher de répliquer par un « Qu'est-ce que tu baragouines? » peu amène, les sourcils froncés.
Elle m'énerve, bon sang. Sa façon de se répandre en excuses, de s'aplatir d'entrée de jeu. Je souffle, espérant exhaler du même coup l'exaspération accumulée ces derniers jours pour ne pas risquer de tout gâcher en me défoulant sur la Serdaigle. Les mâchoires crispées malgré moi, je ferme un instant les yeux pour m'assurer de retrouver mon calme. Je me dirige ensuite vers elle d'un pas qui se veut nonchalant et pose une main ferme sur la porte devant laquelle elle se trouve encore.
« Reste. »
Elle se ferme avec un claquement sonore, nous isolant du reste du monde, et j'ai comme l'impression que ce n'est pas pour plaire à ma compagne inattendue. Cette seule pensée suffit à faire un naître un sourire quelque peu moqueur sur mes lèvres, que j'utilise à mon profit pour instaurer un semblant de complicité entre nous.
« Tu comptais m'éviter encore longtemps? », je demande en haussant un sourcil interrogateur, curieux de savoir si cela suffira à la faire culpabiliser.
D'une main posée sur son omoplate, je la pousse sans brusquerie à pénétrer un peu plus loin dans la serre au lieu de rester plantée à l'entrée, mais je me dépêche de rompre le contact comme s'il m'avait brûlé. Après ce que j'ai entendu dire, loin de moi l'envie de lui laisser croire que je recherche quoique ce soit de plus approfondi avec elle que notre simili-amitié. Je la dépasse pour m'appuyer sur l'une des paillasses mises à disposition des élèves et chasse une poussière du bout de l'index.
« Que venais-tu faire ici? Je demande par simple politesse avant d'ajouter malicieusement : Avant d'avoir la surprise de m'y trouver, j'entends. »
Je n'ai pas vraiment hâte d'entamer le véritable sujet de conversation qui flotte entre nous. Les enfants du futurs, leurs révélations.. auxquelles je ne peux plus prétendre ne pas croire. Depuis ma discussion avec Adam, je me suis rendu compte que continuer de nier les faits ne me mènerait à rien. Parti comme je l'étais avant qu'ils ne viennent bouleverser notre quotidien, je courais droits à la catastrophe et m'apprêtais à faire une série de choix qui me conduiraient droit en prison. Mais je suis bien décidé à rectifier le tir cette fois. Et Melinda Matthews et l'enfant qu'elle était sensée porter ne font pas partie de ma vision de l'« avenir idéal ». Oh, qu'on ne s'y trompe pas : je ne compte pas éliminer cette fille. Je garde encore un souvenir cuisant du fameux soir où j'ai mis sa vie en danger, à une époque si lointaine qu'un siècle s'est sans doute écoulé depuis. Seulement, retarder l'échéance ne servirait à rien. Si je l'ai pousser à rester, ce n'est pas pour le seul plaisir de la regarder dans le blanc des yeux. Je me compose donc un air soucieux et fais mine de m'inquiéter à son sujet.
« Comment te sens-tu? Je sais que tu traverses une passe difficile ces temps-ci.. et que c'est en grande partie à cause de moi. »
Je connais trop sa tendance à se préoccuper beaucoup trop d'autrui et à refuser de s'attarder sur ses propres problèmes, mais il n'est pas question qu'elle détourne la conversation cette fois-ci – raison pour laquelle j'attaque le premier sans lui laisser de raison de « s'inquiéter pour moi ».
« Je comprendrais que tu m'en veuilles... »
Ces derniers mots ont été prononcés à voix basse, symboles d'une culpabilité que je ne ressens absolument pas. Il me faut m'assurer de tout ce qu'elle a entendu dire et désamorcer le problème. Aurai-je le courage de me prêter une fois de plus à la mascarade qu'est notre relation? À bien y réfléchir, plus le temps passe moins je vois la nécessité de persister dans cette voie...
« Lo siento, no… Pardon. Je suis désolée, je pensais qu’il n’y avait personne. Je repars, si tu veux… »
Je fronce les sourcils et ne peux m'empêcher de répliquer par un « Qu'est-ce que tu baragouines? » peu amène, les sourcils froncés.
Elle m'énerve, bon sang. Sa façon de se répandre en excuses, de s'aplatir d'entrée de jeu. Je souffle, espérant exhaler du même coup l'exaspération accumulée ces derniers jours pour ne pas risquer de tout gâcher en me défoulant sur la Serdaigle. Les mâchoires crispées malgré moi, je ferme un instant les yeux pour m'assurer de retrouver mon calme. Je me dirige ensuite vers elle d'un pas qui se veut nonchalant et pose une main ferme sur la porte devant laquelle elle se trouve encore.
« Reste. »
Elle se ferme avec un claquement sonore, nous isolant du reste du monde, et j'ai comme l'impression que ce n'est pas pour plaire à ma compagne inattendue. Cette seule pensée suffit à faire un naître un sourire quelque peu moqueur sur mes lèvres, que j'utilise à mon profit pour instaurer un semblant de complicité entre nous.
« Tu comptais m'éviter encore longtemps? », je demande en haussant un sourcil interrogateur, curieux de savoir si cela suffira à la faire culpabiliser.
D'une main posée sur son omoplate, je la pousse sans brusquerie à pénétrer un peu plus loin dans la serre au lieu de rester plantée à l'entrée, mais je me dépêche de rompre le contact comme s'il m'avait brûlé. Après ce que j'ai entendu dire, loin de moi l'envie de lui laisser croire que je recherche quoique ce soit de plus approfondi avec elle que notre simili-amitié. Je la dépasse pour m'appuyer sur l'une des paillasses mises à disposition des élèves et chasse une poussière du bout de l'index.
« Que venais-tu faire ici? Je demande par simple politesse avant d'ajouter malicieusement : Avant d'avoir la surprise de m'y trouver, j'entends. »
Je n'ai pas vraiment hâte d'entamer le véritable sujet de conversation qui flotte entre nous. Les enfants du futurs, leurs révélations.. auxquelles je ne peux plus prétendre ne pas croire. Depuis ma discussion avec Adam, je me suis rendu compte que continuer de nier les faits ne me mènerait à rien. Parti comme je l'étais avant qu'ils ne viennent bouleverser notre quotidien, je courais droits à la catastrophe et m'apprêtais à faire une série de choix qui me conduiraient droit en prison. Mais je suis bien décidé à rectifier le tir cette fois. Et Melinda Matthews et l'enfant qu'elle était sensée porter ne font pas partie de ma vision de l'« avenir idéal ». Oh, qu'on ne s'y trompe pas : je ne compte pas éliminer cette fille. Je garde encore un souvenir cuisant du fameux soir où j'ai mis sa vie en danger, à une époque si lointaine qu'un siècle s'est sans doute écoulé depuis. Seulement, retarder l'échéance ne servirait à rien. Si je l'ai pousser à rester, ce n'est pas pour le seul plaisir de la regarder dans le blanc des yeux. Je me compose donc un air soucieux et fais mine de m'inquiéter à son sujet.
« Comment te sens-tu? Je sais que tu traverses une passe difficile ces temps-ci.. et que c'est en grande partie à cause de moi. »
Je connais trop sa tendance à se préoccuper beaucoup trop d'autrui et à refuser de s'attarder sur ses propres problèmes, mais il n'est pas question qu'elle détourne la conversation cette fois-ci – raison pour laquelle j'attaque le premier sans lui laisser de raison de « s'inquiéter pour moi ».
« Je comprendrais que tu m'en veuilles... »
Ces derniers mots ont été prononcés à voix basse, symboles d'une culpabilité que je ne ressens absolument pas. Il me faut m'assurer de tout ce qu'elle a entendu dire et désamorcer le problème. Aurai-je le courage de me prêter une fois de plus à la mascarade qu'est notre relation? À bien y réfléchir, plus le temps passe moins je vois la nécessité de persister dans cette voie...
Samaël E. Wilson- « Get out of my way »
(Je m'aime ♥) - ♦ HIBOUX POSTÉS : 1729
♦ ARRIVÉE : 22/10/2009
♦ HUMEUR : préoccupé
Re: No shared future for you and me | ft. Melinda
Samaël – Qu’est-ce que tu baragouines?
Se mordant la lèvre inférieure, Melinda ferma les yeux à la manière d’une fautive. Mais elle n’allait pas se laisser démonter, elle n’allait pas laisser Samaël lui pourrir sa journée. Il semblait de mauvaise humeur ? Eh bien, elle n’allait pas l’embêter plus longtemps.
Melinda – De l’espagnol. Mais je ne vais pas t’embêter plus longtemps.
Samaël – Reste.
Pendant un instant, Melinda y avait cru. Elle avait espéré qu’il la remballe, qu’il lui dise de partir, surtout après sa question emplie d’agacement. D’ailleurs, suite à cette question, elle avait commencé à se diriger vers la porte qu’elle venait à peine de quitter. Si elle allait s’excuser d’avoir parlé espagnol ? Non. Il en était hors de question et elle n’allait pas s’expliquer sur cette… Particularité. Après tout, moins Samaël en savait sur elle, mieux elle se portait. Si elle avait peur de se confronter à lui ? Naturellement, surtout lorsque l’on pense aux rumeurs qui circulent sur eux deux. Mais, après quelques secondes, la Serdaigle ne put s’empêcher de fermer les yeux en entendant les pas du Serpentard se rapprocher d’elle, puis fermer la porte dans un claquement sonore. Ils étaient, à présent, seuls. Elle sentait très mal la prochaine demi-heure, la prochaine heure, qui sait ? qui allait s’écouler. Et Samaël s’en doutait, non, il le savait, même. Pourquoi ? Ce sourire. Il avait quelque chose de… Faux. Moqueur. Oh, oui, il jubilait. Mais pourquoi avait-elle eu l’idée de venir se réfugier dans les Serres ?!
Samaël – Tu comptais m’éviter encore longtemps?
Si elle comptait l’éviter ? Mais c’était lui ! Elle n’avait rien cherché à faire, tout du moins, pas autant que lui ne l’avait évitée ces derniers mois. D’accord, les circonstances l’avaient aidée à ne pas croiser Samaël, mais de là à l’éviter à ce point, non. Seulement, si elle pouvait se passer de sa présence, elle s’en passait sans le moindre remords… Il faut dire que l’épisode du Lac – après la discussion avec Phoenix, et la rumeur circulant sur eux, ne l’encourageaient en rien à faire confiance au Serpentard. Elle n’était pas paranoïaque, mais sa naïveté commençait à diminuer peu à peu au fur et à mesure de ses découvertes à Poudlard. Si Samaël le savait ? Peut-être pas. Du moins, pas à ce point. Melinda jouait la comédie devant lui, elle le laissait comprendre qu’elle lui faisait confiance avec, néanmoins, une petite dose de méfiance. Mais cela, il le savait. Comment le cacher ? Certaines choses ne peuvent être dissimulées, seulement atténuées.
Melinda – JE t’évite ? Désolée, mais tu m’as évitée aussi. Et les rares fois où tu vas prétendre m’avoir cherchée, considère que je travaillais.
D’une main posée sur l’omoplate de Melinda, il exerça une légère pression la poussant à entrer dans la Serre, plutôt que de la laisser sur le seuil de la porte. Elle ne pouvait, décidément, pas s’échapper de cet endroit. Le contact avait été très bref, juste assez long pour la pousser, mais il faut croire que cela ne gênait ni l’un ni l’autre, que du contraire. N’importe quelle personne extérieure à la scène aurait pu penser que des amis de longue date, devenus ennemis, avaient été piégés par des amis communs pour « renouer le contact ». L’exception est, qu’ici, le hasard avait été leur seul ami commun. Et malheureusement, ils ne pouvaient pas le rayer de leur « liste d’ami » comme bon leur semble. Melinda comptait bien continuer à jouer la « naïve » cette fois-ci, mais n’allait pas se priver de dire ce qu’elle pensait pour un sujet aussi épineux… Qu’ils semblaient tous deux essayer d’en retarder l’échéance le plus possible. Appuyé sur une paillasse dont il venait de chasser une poussière, il dit :
Samaël – Que venais-tu faire ici? Avant d'avoir la surprise de m'y trouver, j'entends.
Melinda – Eh bien… Sans doute la même chose que toi. Je cherchais un endroit tranquille où dessiner, histoire de profiter de mon temps libre. Et comme tous les endroits calmes du Parc sont pris… J’ai opté pour les Serres.
Pour cette réponse-ci, Melinda avait été moins brusque et avait adouci son ton. Certes, c’était aussi pour ne pas reporter la discussion à un autre jour, mais aussi parce que ce n’était pas son genre d’être froide avec les gens. Et si elle l’était avec Samaël, il allait sans doute remarquer qu’elle se méfiait de lui. Et pas qu’un peu, comme depuis un moment, comme il en avait la connaissance. Mais une question la turlupinait… Pourquoi s’entêtait-il à ne pas l’envoyer balader ? Pourquoi essayait-il d’arranger les choses, au sujet de la rumeur, justement ? Pour lui faire un sale coup ? Ou parce qu’il s’en voulait de ce qu’il avait fait – si Phoenix avait raison ? Pour juger pleinement Samaël, il manquait encore des réponses à la Serdaigle. Elle ne pouvait pas le cataloguer comme « traître » sans même pouvoir répondre à ces questions sans avoir le moindre doute quant à la réponse fournie. Sans oublier qu’il la défendait de temps en temps, quand même… Était-ce un manipulateur ou est-ce que la gentillesse pure prenait le dessus parfois, sur lui ?
Samaël – Comment te sens-tu? Je sais que tu traverses une passe difficile ces temps-ci… et que c'est en grande partie à cause de moi.
Ca y est. Le sujet était abordé, il ne lui restait plus qu’à répondre pour ne pas y couper court ou pour ne pas le détourner comme elle le faisait habituellement, dans ce genre de situation. Mais que répondre ? La vérité, sûrement. Mais la vérité est qu’elle sentait bien en cet instant précis. Bon d’accord, elle se sentait mieux lorsqu’elle n’avait pas encore passé cette porte, mais ce n’était qu’un petit détail. Il y a toujours de mauvais moments à passer, mais après, ce ne sont que de mauvais souvenirs et tout le monde se porte bien mieux. Tournant son regard vers une plante qu’elle commença à inspecter, à détailler sous tous les angles, Melinda réfléchissait à ce qu’elle pouvait vraiment répondre à Samaël. Elle n’allait pas lui mentir et comptait bien lui montrer qu’il devrait changer un jour ou l’autre, qu’il ne pouvait pas avoir une relation avec quelqu’un et jeter cette personne en refusant leur enfant… Non, finalement, elle n’allait pas lui dire cela. Mais il avait raison en disant que c’était « en grande partie » à cause de lui. En grande partie ? C’était entièrement à cause de lui, oui !
Samaël – Je comprendrais que tu m'en veuilles…
Melinda – Non, je ne t’en veux pas. Pas encore, du moins. Après tout, tu n’as rien fait à ce sujet pour l’instant vu que c’est le Futur et, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes encore dans le Présent.
Maintenant, la réponse à son état. Elle n’allait pas lui donner la satisfaction d’être « triste » ou malheureuse, ce n’était plus le cas. Cependant…
Melinda – Mais je vais bien… Je me suis habituée aux railleries maintenant. Même si j’avoue que c’est à cause de ça que je me suis réfugiée dans les Serres, on m’a « chassée » de l’endroit où je m’étais mise. Enfin voilà… Tout va bien…
Bien entendu, Melinda avait remarqué que Samaël avait baissé la voix, comme pour se montrer coupable mais… Ses yeux disaient le contraire. Où voulait-il en venir ? Elle se tenait sur ses gardes, ne voulait pas se sentir mal au point d’en pleurer comme elle l’avait fait assez régulièrement pendant tout un temps, suite à l’annonce des enfants du Futur. Ne sachant pas mentir, elle avait appris à observer les autres pour voir comment ils s’y prenaient pour le faire, comme font les bébés et les enfants pour apprendre. Elle avait découvert des choses pour le moins étranges et risibles, mais qui semblaient fonctionner à merveille… Mais la méfiance de Melinda est légitime, ici, non ? Elle avait le droit d’être froide aux premiers abords avec le Serpentard. Et il le comprenait sûrement. Sinon, il ne lui aurait pas demandé de rester.
Se mordant la lèvre inférieure, Melinda ferma les yeux à la manière d’une fautive. Mais elle n’allait pas se laisser démonter, elle n’allait pas laisser Samaël lui pourrir sa journée. Il semblait de mauvaise humeur ? Eh bien, elle n’allait pas l’embêter plus longtemps.
Melinda – De l’espagnol. Mais je ne vais pas t’embêter plus longtemps.
Samaël – Reste.
Pendant un instant, Melinda y avait cru. Elle avait espéré qu’il la remballe, qu’il lui dise de partir, surtout après sa question emplie d’agacement. D’ailleurs, suite à cette question, elle avait commencé à se diriger vers la porte qu’elle venait à peine de quitter. Si elle allait s’excuser d’avoir parlé espagnol ? Non. Il en était hors de question et elle n’allait pas s’expliquer sur cette… Particularité. Après tout, moins Samaël en savait sur elle, mieux elle se portait. Si elle avait peur de se confronter à lui ? Naturellement, surtout lorsque l’on pense aux rumeurs qui circulent sur eux deux. Mais, après quelques secondes, la Serdaigle ne put s’empêcher de fermer les yeux en entendant les pas du Serpentard se rapprocher d’elle, puis fermer la porte dans un claquement sonore. Ils étaient, à présent, seuls. Elle sentait très mal la prochaine demi-heure, la prochaine heure, qui sait ? qui allait s’écouler. Et Samaël s’en doutait, non, il le savait, même. Pourquoi ? Ce sourire. Il avait quelque chose de… Faux. Moqueur. Oh, oui, il jubilait. Mais pourquoi avait-elle eu l’idée de venir se réfugier dans les Serres ?!
Samaël – Tu comptais m’éviter encore longtemps?
Si elle comptait l’éviter ? Mais c’était lui ! Elle n’avait rien cherché à faire, tout du moins, pas autant que lui ne l’avait évitée ces derniers mois. D’accord, les circonstances l’avaient aidée à ne pas croiser Samaël, mais de là à l’éviter à ce point, non. Seulement, si elle pouvait se passer de sa présence, elle s’en passait sans le moindre remords… Il faut dire que l’épisode du Lac – après la discussion avec Phoenix, et la rumeur circulant sur eux, ne l’encourageaient en rien à faire confiance au Serpentard. Elle n’était pas paranoïaque, mais sa naïveté commençait à diminuer peu à peu au fur et à mesure de ses découvertes à Poudlard. Si Samaël le savait ? Peut-être pas. Du moins, pas à ce point. Melinda jouait la comédie devant lui, elle le laissait comprendre qu’elle lui faisait confiance avec, néanmoins, une petite dose de méfiance. Mais cela, il le savait. Comment le cacher ? Certaines choses ne peuvent être dissimulées, seulement atténuées.
Melinda – JE t’évite ? Désolée, mais tu m’as évitée aussi. Et les rares fois où tu vas prétendre m’avoir cherchée, considère que je travaillais.
D’une main posée sur l’omoplate de Melinda, il exerça une légère pression la poussant à entrer dans la Serre, plutôt que de la laisser sur le seuil de la porte. Elle ne pouvait, décidément, pas s’échapper de cet endroit. Le contact avait été très bref, juste assez long pour la pousser, mais il faut croire que cela ne gênait ni l’un ni l’autre, que du contraire. N’importe quelle personne extérieure à la scène aurait pu penser que des amis de longue date, devenus ennemis, avaient été piégés par des amis communs pour « renouer le contact ». L’exception est, qu’ici, le hasard avait été leur seul ami commun. Et malheureusement, ils ne pouvaient pas le rayer de leur « liste d’ami » comme bon leur semble. Melinda comptait bien continuer à jouer la « naïve » cette fois-ci, mais n’allait pas se priver de dire ce qu’elle pensait pour un sujet aussi épineux… Qu’ils semblaient tous deux essayer d’en retarder l’échéance le plus possible. Appuyé sur une paillasse dont il venait de chasser une poussière, il dit :
Samaël – Que venais-tu faire ici? Avant d'avoir la surprise de m'y trouver, j'entends.
Melinda – Eh bien… Sans doute la même chose que toi. Je cherchais un endroit tranquille où dessiner, histoire de profiter de mon temps libre. Et comme tous les endroits calmes du Parc sont pris… J’ai opté pour les Serres.
Pour cette réponse-ci, Melinda avait été moins brusque et avait adouci son ton. Certes, c’était aussi pour ne pas reporter la discussion à un autre jour, mais aussi parce que ce n’était pas son genre d’être froide avec les gens. Et si elle l’était avec Samaël, il allait sans doute remarquer qu’elle se méfiait de lui. Et pas qu’un peu, comme depuis un moment, comme il en avait la connaissance. Mais une question la turlupinait… Pourquoi s’entêtait-il à ne pas l’envoyer balader ? Pourquoi essayait-il d’arranger les choses, au sujet de la rumeur, justement ? Pour lui faire un sale coup ? Ou parce qu’il s’en voulait de ce qu’il avait fait – si Phoenix avait raison ? Pour juger pleinement Samaël, il manquait encore des réponses à la Serdaigle. Elle ne pouvait pas le cataloguer comme « traître » sans même pouvoir répondre à ces questions sans avoir le moindre doute quant à la réponse fournie. Sans oublier qu’il la défendait de temps en temps, quand même… Était-ce un manipulateur ou est-ce que la gentillesse pure prenait le dessus parfois, sur lui ?
Samaël – Comment te sens-tu? Je sais que tu traverses une passe difficile ces temps-ci… et que c'est en grande partie à cause de moi.
Ca y est. Le sujet était abordé, il ne lui restait plus qu’à répondre pour ne pas y couper court ou pour ne pas le détourner comme elle le faisait habituellement, dans ce genre de situation. Mais que répondre ? La vérité, sûrement. Mais la vérité est qu’elle sentait bien en cet instant précis. Bon d’accord, elle se sentait mieux lorsqu’elle n’avait pas encore passé cette porte, mais ce n’était qu’un petit détail. Il y a toujours de mauvais moments à passer, mais après, ce ne sont que de mauvais souvenirs et tout le monde se porte bien mieux. Tournant son regard vers une plante qu’elle commença à inspecter, à détailler sous tous les angles, Melinda réfléchissait à ce qu’elle pouvait vraiment répondre à Samaël. Elle n’allait pas lui mentir et comptait bien lui montrer qu’il devrait changer un jour ou l’autre, qu’il ne pouvait pas avoir une relation avec quelqu’un et jeter cette personne en refusant leur enfant… Non, finalement, elle n’allait pas lui dire cela. Mais il avait raison en disant que c’était « en grande partie » à cause de lui. En grande partie ? C’était entièrement à cause de lui, oui !
Samaël – Je comprendrais que tu m'en veuilles…
Melinda – Non, je ne t’en veux pas. Pas encore, du moins. Après tout, tu n’as rien fait à ce sujet pour l’instant vu que c’est le Futur et, jusqu’à preuve du contraire, nous sommes encore dans le Présent.
Maintenant, la réponse à son état. Elle n’allait pas lui donner la satisfaction d’être « triste » ou malheureuse, ce n’était plus le cas. Cependant…
Melinda – Mais je vais bien… Je me suis habituée aux railleries maintenant. Même si j’avoue que c’est à cause de ça que je me suis réfugiée dans les Serres, on m’a « chassée » de l’endroit où je m’étais mise. Enfin voilà… Tout va bien…
Bien entendu, Melinda avait remarqué que Samaël avait baissé la voix, comme pour se montrer coupable mais… Ses yeux disaient le contraire. Où voulait-il en venir ? Elle se tenait sur ses gardes, ne voulait pas se sentir mal au point d’en pleurer comme elle l’avait fait assez régulièrement pendant tout un temps, suite à l’annonce des enfants du Futur. Ne sachant pas mentir, elle avait appris à observer les autres pour voir comment ils s’y prenaient pour le faire, comme font les bébés et les enfants pour apprendre. Elle avait découvert des choses pour le moins étranges et risibles, mais qui semblaient fonctionner à merveille… Mais la méfiance de Melinda est légitime, ici, non ? Elle avait le droit d’être froide aux premiers abords avec le Serpentard. Et il le comprenait sûrement. Sinon, il ne lui aurait pas demandé de rester.
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