stand by me (pv. nick)
The Time-Turner :: Tome VII : Les reliques de la Mort :: Armoire à Disparaître :: RP abandonnés :: Intérieur du château
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- T’aurais pas vu Nick ? Non ? Toi non plus ? Et toi alors ? Depuis une vingtaine de minutes, Jezebel valsait au travers de la pièce avec grâce, un sourire sincère comme ornement, et une remarque légère sur le bout des lèvres. Pourtant, aussitôt la conversation engagée, la question se présentait, s’y glissant aussi insidieusement qu’un serpent. Tous secouaient la tête : non, le préfet des Serpentards n’étaient pas passé par là. Jezebel haussait les épaules, faisait une blague sur une histoire de kidnapping et de secte, et dès que le groupe avait changé de sujet, disparaissait. Personne n’aurait pu deviner que sous son air décontracté son cœur se tordait comme ses mains auraient du le faire. Nick aurait dû être là. Il aurait dû être à ses côtés, se laisser revivre dans son milieu. Mais le problème avec son milieu, c’était qu’il était celui de tous les excès, excès qu’elle avait pris tant de mal à le faire abandonner. Et s’il n’avait pu résister à une deuxième proposition? Si on l’avait forcé ? Pour se donner du courage, elle vida cul sec le verre qu’il lui avait passé peu avant sa disparition. Mauvaise idée Jez’. Tu ne devrais pas en avoir besoin pour te contrôler, lui disait sa conscience. Intérieurement, elle haussa les épaules et reprit ses interrogations.
« Moi j’l’ai vu. »
Jezebel fit volte-face. Un septième année la regardait d’un air tranquille, éteignant une cigarette à demie fumée pour en commencer une nouvelle. Son visage lui semblait familier ; sans doute un de sa maison. Elle s’approcha de lui, contrôlant sa répulsion face à son parfum d’alcool, de fumée et d’herbe. Plantant ses yeux bleus dans ceux de l’autre, elle attendit une suite à l’annonce, cœur battant.
« Y s’est barré avec une ‘tite des Bleus, y a un bout d’temps déjà. »
« Quel côté ? »
« Vers les greniers. »
Les greniers de Divination. C’était bien le dernier endroit où un Nick sain d’esprit aurait mis les pieds. Mais que voulez-vous, le temps où il s’agissait d’un jeune homme équilibré était bel et bien disparu. Avec un geste de la main, Jezebel s’éclipsa, serpentant entre les attroupements avec agilité. L’air du dehors fut une bénédiction après l’atmosphère enfumée de la fête. Il lui semblait logique que Nick ait voulu sortir par ici, s’il se trouvait en difficulté. Pourtant, aucun signe de lui. Jezebel soupira, et se mit en marche, faisant peu attention à ce qui se passait autour d’elle. Tout juste eut-elle le temps de s’écarter lorsqu’une jeune fille affolée fit irruption d’une salle et s’enfuit en courant en direction de son dortoir. Jezebel la regarda détaler comme un lapin, sourcil haussé. Peeves lui avait fait une blague ou quoi ? Avec un nouveau haussement d’épaule, elle continua sa marche jusqu’au grenier, surveillant chaque recoin dans l’espoir que Nick s’y soit caché. Evidement, elle ne trouva rien, ni dans les couloirs ni dans les greniers. Peut-être était-il revenu à la fête entre temps ? Le sentiment d’un faux espoir lourd sur ses épaules, elle retourna dans la salle pour continuer ses recherches.
Deux heures trois quart. Cette fois-ci, la fête était belle et bien finie. Déjà, les elfes de maison étaient occupés à ramasser les bouteilles vides, cendriers et autres déchets qu’il faudrait cacher au personnel de Poudlard. Quelques derniers participants restaient encore, avachis dans leur fauteuil, souvent trop noyés dans les substances plus ou moins licites qu’ils avaient consommées pour bouger. Les plus en état les prenaient sous les bras et les traînaient tant bien que mal en direction de leurs dortoirs, faisant attention à ne pas se faire repérer par Rusard, Peeves ou un préfet moins commode que ses camarades. Laissée seule dans cette déjection de la jeunesse humaine, Jezebel laissa son visage se relâcher, et un rictus de mépris apparut. De nos jours, tous les adolescents buvaient trop, fumaient trop et s’en foutait. Pitoyable. C’était donc cela, l’avenir du monde ? Elle n’aurait pas de mal à réussir, si ces tas de larves avachis sur eux-mêmes étaient ses seuls adversaires. Quelle tristesse : ils voulaient se rebeller, se montrer différent, et pour cela il choisissait la même voie que leurs amis, que leurs camarades. Pire encore, cette voie était identique à celle de leurs parents, de leurs parents avant eux, et ainsi de suite. Rien qu’en les regardant, elle comprenait qu’ils auraient pour la plupart des destinées assez communes : fiesta jusqu’à un certain âge, puis les responsabilités, le train-train quotidien, la vieillesse, la mort. Tout ce à quoi elle se refusait, elle. Un jour, peut-être comprendraient-ils à quel point elle avait divergé d’eux, de leurs destins pré-écrits ? Peut-être, peut-être pas. Qu’importe, tant qu’elle était libre de ces ridicules ‘libérations’.
Sur ces pensées, Jezebel quitta la salle vidée. A cette heure-ci, même les derniers retardataires avec déserté les couloirs. Elle était seule, complètement seule. Et toujours pas de Nick en vue. Avec un frisson d’horreur, elle s’imagina ce qui aurait pu lui arriver. Mais non, il ne fallait pas qu’elle y pense. Il fallait qu’elle garde la tête froide, et qu’elle ne laisse pas ses idioties d’émotions prendre le contrôle… Soudain, une ombre se découpa sur le rebord d’une fenêtre. Une ombre grande, voûtée, familière.
« Nick. » souffla-t-elle avec soulagement.
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- Si vous vous attendez à une explication détaillée de la soirée que venait de vivre Nick, vous allez être déçus. Ce récit ne sera pas une simple suite de descriptions de scènes défilant dans la caboche du Serpentard, loin de là, ce récit sera plutôt une description du flou intense qui s’était emparé de lui, à l’instant.
Il y’a dix minutes Berlioz s’était réveillé. Oui, réveillé, vous avez bien lu. Non pas dans son lit aux couleurs émeraudes, mais sur le sol froid, face contre terre, joue écrasée, d’une sale inconnue. Un peu moins glorieux d’un coup. Une douleur lancinante avait traversé son front avant même qu’il n’ait ouvert les yeux. C’était comme de se retrouver dans une dimension inconnue. Il s’était redressé, sentant une boule à l’estomac, et assis par terre. Sa tête, merlin, sa tête. La vision trouble, les murs bougeaient, comme s’ils s’approchaient de lui et étaient sur le point de lui rentrer dedans, de l’écraser. Quel bordel. Une espèce de danse diabolique des objets… honnêtement, s’il avait été sous stup, c’aurait eu les mêmes effets. Sur les murs se dessinaient de grands yeux, des sourcils froncés, menaçants, et des bouches grandes ouvertes aux dents tranchantes, qui s’ouvraient et fermaient alternativement.
« Merde. »
Ouais, merde. T’as tout compris Nick. Merde qu’est-ce qu’il se passe ? Merde, où je suis ? Merde, qu’est-ce qu’il m’est arrivé ? Merde, quel jour on est ? Merde, merde merde. C’est bien le cas de le dire. Le Serpentard ferma les yeux un instant, espérant que la situation se tasserait. Pour un esprit normal, il n’était pas normal de voir des murs s’agiter comme des personnages et vouloir le dévorer tout cru. Alors merde, le rêve stop là hein. Debout, que cet enfoiré de réveil sonne.
S’il était sept heures et quatre minutes, Nick aurait la confirmation que cette putain de scène n’était qu’un maudit cauchemar. Dans le cas contraire il devrait sérieusement penser à changer quelque chose dans ce qu’il ingurgitait. D’un geste maladroit Berlioz tâtonna son poignet, cherchant le contact du bracelet froid, en or, de la montre héritée de son grand-père. Et rien. Elle n’était pas là. Si c’était un cauchemar, il n’en paraissait que plus réel. Nick se leva, vacillant, toujours cette fissure à la tête, comme s’il venait de se prendre un maton. Le regard perçant du mur le pénétrait, inconsciemment le Serpentard cherchait à l’éviter. Il devait se rappeler de ce rêve, absolument. Jez’ devait le connaître. Ils auraient au moins une occasion de rire sur quelque chose. Si ce n’était qu’une histoire de sourcils froncés (ha ha), et s’il était bien dans un rêve, il pouvait en faire de même, non ? Alors voilà. Bim les murs. Lui aussi pouvait faire les gros yeux menaçants.
Le jeune homme, bras en avant, avança à l’aveuglette dans la pièce, il espérait trouver bientôt le contact froid de la pierre. Sa conception des distances était décidément bien différente de la réalité. Cette surface qui lui semblait proche de quelques mètres dans son hallucination se révéla être à de nombreux pas de distances, et lorsqu’il eut enfin posé sa main sur le mur, Nick eut confirmation que non, il n’était pas dans un rêve. Tout cela semblait bien trop réel. L’humidité de la paroi, provoquant un frisson qui lui parcourut l’échine, cette perle de sueur qui glissa le long de sa tempe, la douleur bien trop concrète à la tête… Et puis, une vision soudain bien plus vaste et générale de la pièce, comme s’il venait enfin d’ouvrir les yeux et de découvrir le décors d’une pièce de théâtre. Et quel décor. La Salle Capitale ne lui était jamais parue aussi… Etrangère. D’instinct il sentit que quelque chose ne tournait pas rond, et que ce quelque chose semblait relativement grave. Préférant ne pas laisser le temps à la Salle de reprendre un contrôle partiel sur sa personne le préfet de Serpentard ouvrit la porte d’une main tremblante. Eh beh… Il n’était pas arrivé à la salle commune. La première étape était de trouver un coin tranquille où se poser, relativiser, chercher à deviner l’heure, et décider par la suite de ce qu’il ferait. Pris d’un autre frisson, au pied de la porte, il retroussa ses manches de chemise. Une vague de dégoût le saisit soudain en apercevant sa main, recouverte d’une substance sèche et maronâtre. En l’approchant de son nez, son doute ne fut que confirmé : du sang. Quelque chose lui avait donc bien frappé brutalement la tête, et il devait avoir une vague entaille, voilà que s’expliquait le martèlement dans sa tête.
« Merde. »
Mais que s’était-il donc passé ?
« Nick ! »
Oh. Qu’il aimait entendre cette voix. Chancelant, Berlioz se retourna. Il était désormais accoudé à une fenêtre. Sa main tremblait… Mais dans ses yeux demeurait une infime parcelle de cette lueur démoniaque qui avait précédemment attaqué Dawn. Seulement ça, Nick ne le savait pas.
« Jez, si tu savais comme je suis content de te voir. Je sais pas ce qu’il m’est arrivé. Il est… Il est quel heure ? On est quel jour ? »
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- « Il est trois heures moins dix, nous sommes un Samedi matin et je te cherches depuis deux heures. »
Elle avait dit ça d’une voix tranquille, comme s’il avait posé la question la plus banale du monde. Pourtant, sous le velours de sa voix, des tremblements agitaient ses lèvres. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, toute la tension quittait son cœur et, pour la première fois, on pouvait apercevoir combien la disparition du préfet l’avait affectée. Bien sûr, il n’avait été parti que deux heures. Mais il ne faut que trois secondes pour que tout tourne au drame. Et deux heures, c’est énormément de fois trois secondes. Deux mille quatre cent fois, pour être précis. Ce qui faisait donc deux mille quatre cent chances que quelque chose se passe mal. Tout de suite, la peur de Jezebel peut se comprendre. Et, loin de tous ces tigres assoiffés de sang qui auraient sautés sur la première occasion de la déchiqueter, le couvercle de la boîte où Jezebel enfermait ses émotions s’était desserré. Ces derniers, profitant du moindre relâchement pour exploser et tenter de prendre le contrôle de sa personne, se déchaînaient : panique, angoisse, désespoir, doutes, joie des retrouvailles, tous se débattaient pour monter à la surface de ses yeux. Cette hypersensibilité, ces extrêmes qu’ont ne lui soupçonnait pas, elle eût tôt fait de les renfermer à nouveau. D’un geste, elle ferma les yeux, inspira et laissait son corps se détendre. Quand elle les rouvrit, c’était pour afficher son calme habituel. Habituel ? Peut-être pas ; après tout, elle était seule avec son meilleure amie et, de ce fait, se sentait plus en sécurité que partout ailleurs.
Cherchant du regard le visage amaigri de Nick, elle s’aperçut qu’il était blessé. D’un geste souple, elle tira sa baguette de ses cheveux, où ils servaient à retenir son chignon. La masse chevelue tomba jusqu’au bas de ses côtes, lui donnant un air presque angélique. Ironique, n’est-ce pas ?
« Tu saignes. Viens-là. »
Elle désigna l’espèce de rebord dans le mur qui formait un assez grand retrait pour permettre à deux personnes de s’y asseoir. Voyant qu’il tremblait, elle s’assit avec lui, et se mit à chercher la position exacte de la blessure. Ses gestes étaient légers, inquiets ; elle frôlait à peine sa tête, de peur d’accentuer sa douleur. Tout en cherchant, elle se remit à lui parler.
« Tu m’as fait peur. »
Ce n’était pas un reproche. Aucune colère ne transparaissait dans sa voix, aucune rancoeur, et encore moins de ressentir. Surprenant, de la part d’une fille aussi rancunière que l’était Jezebel ? Peut-être, mais il ne faut pas oublier que c’était à Nick qu’elle s’adressait. Nick et Alex, les deux hommes de sa vie, les deux seuls amours. Ceux à qui elle pardonnerait tout, jusqu’au meurtre de sa propre mère. Ce n’était pas une fille loyale, et pourtant ses deux meilleurs amis savaient qu’elle mourrait pour eux. J’aurais pu ajouter ‘sans aucun regret’, mais c’eût été forcer l’image – bien sûr qu’elle aurait eu des regrets, qui n’en a pas ? Elle aurait regretté les chances qu’elle n’avait pas prises, les actes qu’elle n’avait pas eu le temps d’accomplir, les choses qu’elle aurait pu faire autrement pour arranger l’histoire. Il n’y a que les imbéciles qui ne regrettent rien. Mais elle serait partie quand même, le sourire aux lèvres et les larmes dans les yeux. Parce que c’était cela, l’amitié sincère d’une telle fille. C’était tellement fort, tellement puissant que c’en était presque tant mieux si elle s’attachait aussi rarement aux gens.
Tout cela, Nick le savait. Il savait qu’il était le seul à voir le visage le plus secret de l’ambitieuse, celui qu’elle cachait pour parvenir à ses fins. Il savait aussi à quel point elle se risquait elle-même en se mettant à nu devant lui et Alex, leur dévoilant ses peurs et ses faiblesses. Sans doute savait-il aussi que si c’était elle qui avait choisi de faire tomber les barrières, il n’en tenait qu’à lui de les garder baissées. Une trahison, et tout serait fini – le pont-levis se refermerait à jamais et un monstre de vengeance se créerait. Rien n’est aussi dangereux que de tenir le cœur d’un être entre ses mains.
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- Pendant quelques instant Nick avait espéré qu’en entendant les réponses à ses questions tout lui reviendrait à l’esprit. Mais enfin, c’était se faire des illusions que de placer tous ses espoirs dans de simples détails temporels. Et il en avait eu la confirmation. Rien ne s’était produit. Pas d’illumination subite. Seulement des interrogations plus éminentes.
« C’est pas possible… »
Si Nick. Souviens toi le nombre de fois dernièrement ou tu t’es « réveillé » en ne te rappelant que très vaguement des heures précédentes. A chaque fois que tu avais une crise, tu te rappelles, ces yeux gonflés dans le miroir au moment de reprendre contact avec la réalité, ces cheveux collés à ton front, à cause de la sueur, des frissons, des bouffées de chaleur, de tous ces phénomènes physiques dus à l’angoisse trop forte et maladive qui s’emparait de toi. Cette fois, c’est à peu près la même chose, mais sous l’influence d’une force Capitale.
Le fait d’avoir Jez’ à ses côtés cependant, tendait à tranquilliser – comme toujours – le préfet de Serpentard. Elle était là. Là à une poignée de main. Instinctivement, en sentant sa main trembler encore, il la réfugia dans celle de sa meilleure amie, la serrant. On aurait dit une scène de maternité, avec l’enfant qui cherche à être rassuré par sa mère. Rien de plus normal chez Fitzgerald et Berlioz. Ils étaient là, ensemble, depuis plusieurs années, et cette complicité n’en était que toujours plus forte. Aucun tabou entre eux, il n’y avait pas de surprise lorsque l’un cherchait le contact physique avec l’autre juste pour être rassuré, soutenu. Ils étaient humains, après tout, et nier ce besoin c’était nier sa nature, s’enfermer dans une bulle empoisonnée, qui exploserait un jour, ne laissant aucun espoir de survie à son occupant. Tous deux avaient baissé les barrières dès le début, se vouant à une relation forte et unique, intense et poignante, comme il en existait chez des adolescents de leur âge. Du point de vue relationnel, les deux Serpentards avaient une maturité que beaucoup leur enviaient.
Son bras continuait à être pris de spasmes irréguliers, frénétiques, mais de plus en plus calmes. Nick évitait à tout pris de baisser son regard sur sa main tremblante, de peur que le phénomène évolue dans tout son corps, comme à son réveil. Il se focalisa au contraire sur le regard de sa meilleure amie, tentant un vague sourire en coin pour la rassurer, sourire qui se transforma en demi grimace tendue et peu crédible. Voir Jez’ aussi paniquée ne l’inquiétait que plus. Leurs cœurs semblaient pourtant battre ce rythme diabolique à l’unisson, BPM : 120.
« Tu saignes, viens là. »
Tandis qu’il sentit un vague chatouillement s’emparer de ce qui devait donc être une blessure encore ouverte, Nick ferma lui aussi les yeux. C’était à la fois un réflexe et un besoin. Réflexe parce que lorsqu’il voyait Jez’ reprendre un total contrôle sur elle-même et ses peurs il sentait de devoir profiter de cette situation, en se mettant à profit de la manière la plus utile qu’il soit, donc, en se taisant. Il restait par conséquent silencieux et immobile, posé, pendant que la Reine s’afférait, sûre d’elle. Besoin parce qu’il fallait qu’il s’efface un instant et relativise avec lui-même et son angoisse pour éviter qu’elle redevienne maladive. Maintenant qu’il était certain de la situation, qu’il savait ne plus être en train de vivre en cauchemar, que la présence la plus rassurante – à ses yeux – du monde l’accompagnait, il n’avait plus d’excuses pour se laisser reprendre par la panique. Nick ne savait plus ce qu’il s’était passé pendant cette soirée mais il savait juste qu’il ne fallait que ça se reproduise. En tout cas, pas de manière aussi intense.
Le picotement cessa. Il fallait simplement que cette situation ne se reproduise plus, du tout.
« Tu m’as fait peur. »
Oui. Il le savait. Il s’était fait peut à lui aussi, à son réveil. Il avait ressenti la peur également en ne voyant pas de Jez’ à ses côtés, en se retrouvant au contact froid et douloureux du sol, et non pas d’un lit au drap retroussé, comme lorsqu’il avait ses crises à la fin de l’été. Il avait eu peu en n’étant plus dans une ambiance familière, tout simplement. Mais maintenant que Léa était morte, que pouvait-il vraiment définir de familier ?
« Jez’, je sais pas ce qu’il m’est arrivé. Je me suis juste réveillé, et il n’y avait personne, juste cet affreux mal de crâne et des hallucinations horribles. »
En se souvenant de cet élément, Nick amorça un sourire. Ce genre de sourire qu’elle aimait tant. Ce genre de sourires à immortaliser.
« J’ai pensé qu’il fallait au moins que je me rappelle de ça, pour te le raconter. T’sais, les murs bougeaient, ils s’approchaient de moi, comme s’ils voulaient m’écraser entre eux. Mais le pire c’est pas ça… C’est qu’ils étaient vivants, genre avec des yeux, des regards de dingue, vénères, et une bouche énorme avec des dents aiguisées comme des épées, chaud… T’imagines, j’me réveille et on veut me bouffer, j’interprète ça comment, moi ? Les murs on aurait dit des camés, j’te jure. »
Des camés, hein Nick.
Il ne sembla pas se rendre compte de la tension qu’aurait pu engendrer sa propre dernière remarque. Simplement parce que pour lui, tout cela était irréel. Ce qui lui était arrivé cet été, ce qui continuer à se passer maintenant. Juste des vastes éléments qu’on lui avait racontés, mais dont il ne s’était jamais rappelé de lui-même. Tout ce dont il se rappelait, c’était « l’avant », le « jour J », et « Jez ». Jez’, c’était toute une partie de sa vie à part entière. Celle qui dans son cœur prenait la place qu’auraient du occuper tant d’autres éléments. Parfois il se demandait même si Jez’ n’était pas plus en lui qu’il ne l’était lui en lui-même. Mais là, ça devenait bien vite trop compliqué, et Nick se pliait à la seule certitude qu’il avait : Familier, c’était tout ce qui touchait de près, ou de loin à Jezebel Fitzgerald.
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« Jez’, je sais pas ce qu’il m’est arrivé. Je me suis juste réveillé, et il n’y avait personne, juste cet affreux mal de crâne et des hallucinations horribles. » Jez’ acquiesça, écoutant d’une oreille attentive les paroles de son ‘patient’. Finalement, elle trouva la plaie – une ouverture dans son crâne qui, si elle n’était pas immédiatement dangereuse, valait mieux être traitée tout de suite. C’est ce que fit la jeune fille, refermant d’un trait la blessure avant de nettoyer le sang sur les mains de Nick et sur les siennes. Ceci fait, elle lui serra la main. Nick sourit, un sourire Colgate comme il disait lui-même. Ce genre de sourire, elle voudrait tous les immortaliser en photo, une petite part d’éternité à garder à jamais. Avant, il y en avait eu trop pour qu’elle puisse tous les prendre. Maintenant, il n’y en avait pas assez. Pas besoins d’être medium pour savoir ce qui désignait le « avant-après ». Léa, sa mort. Toujours là, toujours présente d’une façon ou d’une autre. A prononcer ce nom, Jezebel se sentit une torsion au cœur. Nick n’était pas le seul à l’avoir aimé, la petite Berlioz. Elle avait eut d’autres contacts, d’autres amis, peut-être même un petit ami. Tous souffraient de sa disparition, jetant dans un silence assourdissant le cri de leurs âmes affligées. Mais aucune d’entre elles ne criaient autant que celle du jeune homme. A croire que c’était lui, le mort.
« J’ai pensé qu’il fallait au moins que je me rappelle de ça, pour te le raconter. T’sais, les murs bougeaient, ils s’approchaient de moi, comme s’ils voulaient m’écraser entre eux. Mais le pire c’est pas ça… C’est qu’ils étaient vivants, genre avec des yeux, des regards de dingue, vénères, et une bouche énorme avec des dents aiguisées comme des épées, chaud… T’imagines, j’me réveille et on veut me bouffer, j’interprète ça comment, moi ? Les murs on aurait dit des camés, j’te jure. »
Camés. Camés. Camés. Le mot résonna dans la tête de Jezebel avec un retentissement terrible ; ce fut comme une onde de choc qui se électrifia tout son corps. Ses muscles se braquèrent, sa respiration se coupa, et ses pupilles se rétractèrent jusqu’à n’être plus que de petits points noirs. Le tout en moins d’une demie seconde. Une autre serait restée bloquée ainsi, dans cette position d’horreur absolue ; mais la Fitzgerald était bien trop forte pour laisser son corps lui dicter quoi que ce soit. D’un geste presque las, elle balaya son corps de toute cette tension, si bien que tout se déroula en un éclair. Elle ne savait pas si Nick l’avait senti ou non, ou s’il devinait que ses muscles étaient un peu trop tendus, même pour elle. A force de se contrôler autant, elle s’usait, et elle le savait. Mais laisser libre cours à ses émotions serait plus destructeur encore. La blonde eut un rire fatigué, nerveux presque. Le genre de rire qu’on entend dans un asile de fous, généralement parce qu’une vieille femme vous a aperçues et se voit convaincue que vous allez mourir d’ici peu. Le genre de rire qu’on aime entendre, quoi. Elle savait quelle question elle allait devoir poser à Nick, et s’y répugnait. Pourtant il le fallait ; elle devait savoir, si ce n’était que pour l’aider à retrouver ses souvenirs et à cesser ce genre d’épisodes. Aussi prit-elle une grande inspiration, et ouvrit sa bouche.
« La dernière fois que je t’ai vu – avant que tu disparaisses – t’as refusé un verre et tu me l’as passé. Tu… Tu ne te souviens pas si on t’a proposé autre chose après ? »
Ça lui faisait mal, de lui poser cette question. Elle sonnait comme une attaque, une accusation même. Ça revenait à lui dire « Je ne peux pas te faire confiance quand tu es seul ». Exactement ce qu’elle détestait dire au Serpentard, parce que c’était faux. Elle lui faisait confiance, à lui – comment ne pas faire confiance à votre meilleur ami ? Ce qui l’inquiétait, qui la poussait à le questionner, c’était le démon qui s’était infiltré en lui : la dépendance. Dépendance aux drogues, à l’alcool, à l’oubli. Une part de Nick qui n’en était pas vraiment une, une part qu’elle aurait voulu exorciser, amputer si elle avait pu. Mais ce genre de chose ça ne s’enlève pas aussi facilement que ça, on est pas dans un épisode de Grey’s Anatomy ou House M.D. là. Ici c’est la vraie vie, avec ses coups durs et ses maladies plus insidieuses, vicieuses et mortelles, des maux qu’on ne peut pas guérir avec un traitement adapté et plein d’antibiotiques. Vous connaissez un remède contre la mort, vous ? Une potion contre le deuil, un baume pour la solitude ? C’est bien ce que je disais : contre ces peines insurmontables, il n’est d’autre guérison que le temps.
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Connaissant bien mieux la Fitzgerald que tous ses autres proches réunis, Nick pouvait vous dire d’instinct ce qu’elle allait lui demander. Il le savait trop bien, par son expression, sa tension, son comportement. Oui, ce léger choc électrique qui avait parcouru le corps de Jez’ à l’écoute du mot « camés » ne lui avait pas échappé. Oh… Si seulement il lui avait échappé, maintenant il ne darderait pas le regard de sa meilleure amie de cette manière. Il la connaissait cette question, et l’idée de devoir y répondre le faisait exploser intérieurement. Ce n’était pas de la rage, ni de la colère – loin de là – qu’il ressentait. Si cette question allait être posée, c’est qu’elle avait lieu d’être, mais l’idée de ne savoir lui-même quoi y répondre le déstabilisait complètement. Tant d’efforts depuis tant de semaines, pour arriver maintenant à un point de non retour. Dès le lendemain tout aurait changé, il ne pourrait plus se dire avec certitude, pour continuer son défi, qu’il n’avait pas replongé depuis « X semaines ». Demain ce serait « X semaine… où pas. » Merde. S’il y avait bien une chose que Berlioz détestait, c’était l’incertitude, et surtout lorsqu’elle touchait à un sujet aussi grave que sa santé mentale et physique.
Il lui en avait fallu du temps pour accepter la situation. S’avouer que l’on est dépendant de pourritures à un stade maladif, n’est pas forcément évident. Et voilà, les voilà les lettres qui se formaient sur les lèvres de la Serpentard. Ces lettres révulsives, explosives, fatales. Il aurait aimé que ce moment ne vienne pas, pour ne pas devoir se faire à une réalité pourtant bien présente : il ne savait pas. Ne savait rien. A vrai dire, cette soirée avait été un réel désastre dès le moment où il avait senti l’odeur aigre-douce de l’alcool qui circulait dans la pièce. Au moment de passer ce fameux verre à Fitz’, il n’était déjà plus lui-même. « La dernière fois que je t’ai vu – avant que tu disparaisses – t’as refusé un verre et tu me l’as passé. Tu… Tu ne te souviens pas si on t’a proposé autre chose après ? » … Si seulement. Nick ne baissa pas la tête, ne baissa pas les yeux, il ne voulait pas quitter ce regard qui le pénétrait. Ce serait un signe de résignation. Ce serait se dire que « oui » il avait flanché. Il avait été pris au piège, avait été emporté par le tourbillon. Et là, qu’avait-il de mieux à faire ? Lancer l’hésitation. Cette putain d’hésitation qui allait les tuer, elle et lui, un de ces quatre. Honnêtement, il pensa un instant à répondre avec une affirmation, aller jusqu’à dire qu’il avait consommé, après tellement de souffrances. Au moins, ce serait fait, ce serait clair, et ils auraient pu passer à autre chose. Il n’aurait plus de regrets, à part peut-être un soupçon de rancœur en découvrant le choc qui traverserait Jez’, l’espace d’une seconde. Mais quoi, ils auraient pu recommencer. Là, dire « non » c’était pire que tout, c’était se mentir à lui-même. C’était s’auto détruire.
« Jez’, je me rappelle rien de cette soirée. Rien. Je me rappelle pas du moment où je suis parti de la fête, je me rappelle pas si je suis parti seul, accompagné, je me rappelle pas pourquoi je suis parti. J’me rappelle même plus de t’avoir donné ce verre, enfin si, mais vaguement. Je sais juste que j’ai pas ce goût dans la bouche qui me suivait après que j’aie consommé, avant… Mais ça veut rien dire. » Soupir. « Enfin, faut pas se voiler la face. Si je dis non, ça fera du bien à l’ambiance, à la situation, mais moi j’en sais rien. Je veux pas me mentir. Au point où j’en suis, je préfère croire que j’ai consommé, pour pouvoir repartir à zéro. J’veux pas croire que tout va bien, et m’en convaincre, si j’ai déconné, ce serait pas honnête envers ces putains d’efforts ! Ce serait pas honnête envers plein de choses… Envers plein de monde. Envers toi, moi, elle… »
Un pincement au cœur le saisit à la pensée de Léa. Non, il n’était pas le seul qui souffrait, mais lui c’était pire que tout. Deux mois après le décès de sa sœur, cette odeur de mort le suivait partout. Le visage souriant de sa cadette ne quittait plus ses pensées, ses rêves, et surtout ses cauchemars. Jez’ le savait trop bien, pour les soirées qu’ils passaient encore tous les deux autour du feu de leur salle commune, parce qu’il ne pouvait fermer l’œil, et qu’elle s’inquiétait pour lui. Elle s’inquiétait pour lui… Parfois Nick ne supportait plus cette dépendance, ne supportait plus de la voir aussi impliquée par ses propres problèmes. Il se sentait comme un enfant qui avait besoin de sa mère pour se jeter dans la cour des grands. Et c’était dur… Dur d’avoir l’impression de la bloquer, de lui voler son temps, de l’obliger à sacrifier des moments, pour lui. Alors…
« Non. Non personne ne m’a abordé. Je n’ai touché à rien. A rien. »
Dire oui, c’aurait signifié « Reset ». Tandis que là, les choses s’arrangeaient petit à petit. Lentement mais sûrement, on dit, pas vrai ? Donc en disant « non » il permettait à Jez’ de soupirer à nouveau. Peut-être ? Non. Trop simple, Nick le savait. Il la connaissait par cœur. Et malgré son assurance habituelle, sa conviction qui en faisait chavirer plus d’un, il baissa le regard. Geste fatal.
« Rien… »
Il lui en avait fallu du temps pour accepter la situation. S’avouer que l’on est dépendant de pourritures à un stade maladif, n’est pas forcément évident. Et voilà, les voilà les lettres qui se formaient sur les lèvres de la Serpentard. Ces lettres révulsives, explosives, fatales. Il aurait aimé que ce moment ne vienne pas, pour ne pas devoir se faire à une réalité pourtant bien présente : il ne savait pas. Ne savait rien. A vrai dire, cette soirée avait été un réel désastre dès le moment où il avait senti l’odeur aigre-douce de l’alcool qui circulait dans la pièce. Au moment de passer ce fameux verre à Fitz’, il n’était déjà plus lui-même. « La dernière fois que je t’ai vu – avant que tu disparaisses – t’as refusé un verre et tu me l’as passé. Tu… Tu ne te souviens pas si on t’a proposé autre chose après ? » … Si seulement. Nick ne baissa pas la tête, ne baissa pas les yeux, il ne voulait pas quitter ce regard qui le pénétrait. Ce serait un signe de résignation. Ce serait se dire que « oui » il avait flanché. Il avait été pris au piège, avait été emporté par le tourbillon. Et là, qu’avait-il de mieux à faire ? Lancer l’hésitation. Cette putain d’hésitation qui allait les tuer, elle et lui, un de ces quatre. Honnêtement, il pensa un instant à répondre avec une affirmation, aller jusqu’à dire qu’il avait consommé, après tellement de souffrances. Au moins, ce serait fait, ce serait clair, et ils auraient pu passer à autre chose. Il n’aurait plus de regrets, à part peut-être un soupçon de rancœur en découvrant le choc qui traverserait Jez’, l’espace d’une seconde. Mais quoi, ils auraient pu recommencer. Là, dire « non » c’était pire que tout, c’était se mentir à lui-même. C’était s’auto détruire.
« Jez’, je me rappelle rien de cette soirée. Rien. Je me rappelle pas du moment où je suis parti de la fête, je me rappelle pas si je suis parti seul, accompagné, je me rappelle pas pourquoi je suis parti. J’me rappelle même plus de t’avoir donné ce verre, enfin si, mais vaguement. Je sais juste que j’ai pas ce goût dans la bouche qui me suivait après que j’aie consommé, avant… Mais ça veut rien dire. » Soupir. « Enfin, faut pas se voiler la face. Si je dis non, ça fera du bien à l’ambiance, à la situation, mais moi j’en sais rien. Je veux pas me mentir. Au point où j’en suis, je préfère croire que j’ai consommé, pour pouvoir repartir à zéro. J’veux pas croire que tout va bien, et m’en convaincre, si j’ai déconné, ce serait pas honnête envers ces putains d’efforts ! Ce serait pas honnête envers plein de choses… Envers plein de monde. Envers toi, moi, elle… »
Un pincement au cœur le saisit à la pensée de Léa. Non, il n’était pas le seul qui souffrait, mais lui c’était pire que tout. Deux mois après le décès de sa sœur, cette odeur de mort le suivait partout. Le visage souriant de sa cadette ne quittait plus ses pensées, ses rêves, et surtout ses cauchemars. Jez’ le savait trop bien, pour les soirées qu’ils passaient encore tous les deux autour du feu de leur salle commune, parce qu’il ne pouvait fermer l’œil, et qu’elle s’inquiétait pour lui. Elle s’inquiétait pour lui… Parfois Nick ne supportait plus cette dépendance, ne supportait plus de la voir aussi impliquée par ses propres problèmes. Il se sentait comme un enfant qui avait besoin de sa mère pour se jeter dans la cour des grands. Et c’était dur… Dur d’avoir l’impression de la bloquer, de lui voler son temps, de l’obliger à sacrifier des moments, pour lui. Alors…
« Non. Non personne ne m’a abordé. Je n’ai touché à rien. A rien. »
Dire oui, c’aurait signifié « Reset ». Tandis que là, les choses s’arrangeaient petit à petit. Lentement mais sûrement, on dit, pas vrai ? Donc en disant « non » il permettait à Jez’ de soupirer à nouveau. Peut-être ? Non. Trop simple, Nick le savait. Il la connaissait par cœur. Et malgré son assurance habituelle, sa conviction qui en faisait chavirer plus d’un, il baissa le regard. Geste fatal.
« Rien… »
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Re: stand by me (pv. nick)
- « Jez’, je me rappelle rien de cette soirée. Rien. Je me rappelle pas du moment où je suis parti de la fête, je me rappelle pas si je suis parti seul, accompagné, je me rappelle pas pourquoi je suis parti. J’me rappelle même plus de t’avoir donné ce verre, enfin si, mais vaguement. Je sais juste que j’ai pas ce goût dans la bouche qui me suivait après que j’aie consommé, avant… Mais ça veut rien dire. Enfin, faut pas se voiler la face. Si je dis non, ça fera du bien à l’ambiance, à la situation, mais moi j’en sais rien. Je veux pas me mentir. Au point où j’en suis, je préfère croire que j’ai consommé, pour pouvoir repartir à zéro. J’veux pas croire que tout va bien, et m’en convaincre, si j’ai déconné, ce serait pas honnête envers ces putains d’efforts ! Ce serait pas honnête envers plein de choses… Envers plein de monde. Envers toi, moi, elle… » Jezebel frémit. Sa main serra celle de Nick, dans un geste qui ne se voulait ni réconfortant ni rassurant. C’était juste une preuve d’affection, une de plus. Vus comme ça, assis épaule à épaule, joue contre joue, les fronts qui se touchaient presque, on les aurait pris pour deux amants. C’eût fait un charmant tableau, ces deux ombres qui se découpaient contre le rideau blanc de la lumière lunaire. Deux taches sombres sur un écran de blancheur, deux ombres chinoises, deux silhouettes découpées dans du carton. Ils en semblaient presque irréels, tant ils paraissaient beaux en cet instant. Un poète romantique aurait fait un beau sonnet dessus, sans se douter un seul instant qu’un lien bien plus solide que l’amour unissait ces deux jeunes gens. Une telle notion en choquera certains : qui y a-t-il de plus beau que deux êtres unis à jamais par ce fil de pourpre et d’or ? A ceux-là, je répondrais : l’amitié. L’amour est passion, déraison, obsession. L’amitié, si elle est tissée avec soin, est la corde qui vous empêche de tomber dans l’abîme. Un lien non pas de rouge et d’or, mais de bleu et d’argent.
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que Nick et Jezebel, dans le fond, c’était les dernières personnes qu’on imaginait créer une amitié aussi forte, aussi intense. Elle, la Reine de Glace – le titre résume tout. Et lui, et bien c’était un Serpentard – pas dans le sens stéréotypé du terme, mais un Serpentard tout de même. Des gens charmants, agréables à vivre, intelligents, drôles, tout ce que vous voulez, mais surtout distants. Méfiants. Peut-être un peu paranoïaque sur les bords. Deux adolescents bien trop matures pour leur âge, qui ne faisaient confiance à personne et qui ne voyaient en le monde extérieur qu’un obstacle à abattre, un adversaire de qui ont triomphait. Ces ‘monstres’ étaient-ils réellement les mêmes êtres que ces deux amis assis sous la fenêtre ? On penserait que non, et pourtant c’était le cas.
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que Nick et Jezebel, dans le fond, c’était les dernières personnes qu’on imaginait créer une amitié aussi forte, aussi intense. Elle, la Reine de Glace – le titre résume tout. Et lui, et bien c’était un Serpentard – pas dans le sens stéréotypé du terme, mais un Serpentard tout de même. Des gens charmants, agréables à vivre, intelligents, drôles, tout ce que vous voulez, mais surtout distants. Méfiants. Peut-être un peu paranoïaques sur les bords. Deux adolescents bien trop matures pour leur âge, qui ne faisaient confiance à personne et qui ne voyaient en le monde extérieur qu’un obstacle à abattre, un adversaire de qui on triomphait. Ces ‘monstres’ étaient-ils réellement les mêmes êtres que ces deux amis assis sous la fenêtre ? On penserait que non, et pourtant c’était le cas. Deux êtres prédisposés à la suspicion s’étaient ouverts l’un à l’autre avec un naturel incroyable, comme s’il était évident qu’ils étaient en sécurité avec l’autre. Nicholas, protégé par les bras de l’ambitieuse manipulatrice ? Jezebel, sans peur en abaissant sa garde devant l’indifférent jeune homme ? Un schéma inimaginable et pourtant véridique.
« Non. Non personne ne m’a abordé. Je n’ai touché à rien. A rien. Rien… »
« Nick… Dis pas ‘non’ pour me rassurer, surtout si c’est pour te contredire. »
Elle avait dit ça d’un ton si calme, si tranquille. Comme s’ils parlaient de la pluie et du beau temps. Tant d’indifférence, tant de détachement – on aurait cru qu’elle témoignerait un peu plus d’émotion en parlant à son meilleur ami. Mais non, aucune chaleur, rien. Jezebel n’était donc qu’une poupée de porcelaine grandeur nature, une figurine digne des musées de cire, n’était-elle que sa propre marionnette ? Non, si vous ne sentez aucune émotion dans ses propos, c’est que vous ne la connaissez pas. Vous n’êtes pas Nicholas Berlioz, et vous ne savez pas trouver l’affection qui se cache sous ses voyelles. Vous êtes sourds au cris de compassion qu’envoie son âme depuis le fond de ses prunelles, et vous ne voyez certainement pas le masque impassible de la jeune fille glisser de côté pour montrer son vrai visage. C’est que vous ne comprenez, ne voulez pas comprendre : il est si simple d’en faire une femme impassible, cruelle, une femme fatale. Beaucoup plus simple que de chercher la fleur qui grandit sous la pierre. Mais Nick, lui, n’est pas un imbécile. Il ne se bande pas volontairement les yeux pour mieux apprécier la réalité qu’il veut voir. Il aura compris toute la portée de ces quelques mots, qui comporte à la fois reproche et pardon. Peut-être même devine-t-il son léger sourire, comme si elle riait d’une blague.
« J’enverrais quelqu’un voir si aucun des gens présents se souvient de t’avoir filé quelque chose. » conclut-elle avec cette même dignité. Une fois la phrase lâchée, elle se rapprocha de lui, se glissant sous son bras comme une enfant dans les bras de son frère. Surprenant, de la part de la Fitzgerald ? Peut-être un peu. Mais si elle se comportait parfois comme une mère envers le jeune homme, les rôles demeuraient inversables et elle n’hésitait à se réfugier auprès de lui en cas de besoin. Une sorte de mélange continuel et presque incompréhensible. Au bout d’un moment, elle lui demanda d’une voix douce :
« Tu te sens comment ? »
Invité- Invité
Re: stand by me (pv. nick)
« Dis pas non pour me rassurer, surtout si c’est pour te contredire. »
« Faut croire que j’aime me contredire. »
Son visage précédemment baissé scrutait à nouveau la peau pâle de Jezebel. Peut-être que l’ironie n’était pas bien venue à ce moment, mais il en avait marre de dramatiser. A cet instant précis Nick traversait une phase de je-m’en-foutisme total. Cette histoire lui était montée à la tête et lui avait pris la tête. Merde. Sa santé les avait déjà trop inquiétés pendant ces longs mois, fallait-il qu’en plus ils passent leurs soirées au château à se soucier de s’il avait dérapé ? Au final, cela ne changerait rien. Il ne se rappelait pas d’avoir dérapé, cette sensation de la drogue s’emparant de lui, de son être, de son esprit, de son corps, de son tout, ne lui rongeait pas l’âme. Il n’en avait pas le souvenir, pas le besoin. S’il avait rechuté, là, maintenant, il ressentirait sûrement un sentiment d’amertume, de plaisir insatisfait. Ce sentiment qui le prenait régulièrement plusieurs fois par jour cet été à l’image de ses plaisirs artificiels épuisés. Toujours plus, toujours plus. C’était bien leur devise à eux, les drogués, pas vrai ? A ce mot de « drogué » Nick tressaillit. Il ne s’était jamais défini comme tel, il n’avait jamais assumé une telle définition à son propos. Mais avec du recul la réalité le prenait de cours. Ces marques sur ses bras, ses économies ruinées, son teint pâle et ses yeux constamment rougis, ce cœur qui bondissait à chaque fois qu’il sentait – même de loin – l’odeur du joint se consumant à petit feu… Tout ca, c’était bien la réalité. Sa réalité.
« J’ai pas besoin que t’enquêtes sur moi Jez’. Je sais qu’on fait tout ça pour mon bien, mais ça m’écoeure. Je me sens souillé. »
Même pas souillé, honteux. Il se sentait minable. Cette histoire commençait vraiment à lui torturer l’esprit et à l’exaspérer jusqu’à un point de non retour. Oui, Jez’ était là, toujours à ses côtés, et c’était grâce à elle qu’il avait pu faire ces quelques pas en avant, mais de là à mener des enquêtes sur les évènements d’une soirée, non. C’était renoncer à une liberté. Liberté de conscience, de jugement, d’action. Il ne voulait pas que quelqu’un d’autre qu’eux deux se mêle de ses affaires. Si des personnes devaient être interrogées, lui-même le ferait. Son honneur en dépendait. Chez les Berlioz l’honneur avait toujours été une affaire importante. Nick avait été élevé avec le sens des responsabilités, peut-être était-ce la faute de cette éducation stricte qui l’avait poussé à défier les critères familiaux jusqu’à l’excès, peut-être pas, mais n’empêche qu’en pleine conscience de ses actes le jeune homme demeurait quelqu’un de posé avec la tête sur les épaules.
« C’est en m’assumant que je pourrai passer à autre chose. Pas en laissant les autres s’impliquer dans mes histoires. »
Le ‘passer à autre chose’ demeurait vague. Il impliquait tant et rien à la fois. Au fond, Nick connaissait bien le problème, ce problème qui se posait depuis le mois de juillet et pour lequel il avait tant déraillé. Berlioz n’acceptait pas le décès de sa sœur. Si pendant deux mois il s’était placé dans un refuge superficiel, en sortant de sa bulle brisée le Serpentard avait complètement oublié les évènements des semaines précédentes. Le retour à la réalité avait été dur, mais pas complet. Là encore une mince couche l’entourait, le tenant à l’écart de ce monde qu’il ne voulait plus voir ; du moins, sans elle. Il avait tant pleuré, tant souffert, mais pour en arriver à un point où il ne discernait plus les évènements. En pensant à son été, Nick n’avait qu’une vague sensation d’irréel, d’évènements non accomplis, d’un espèce de rêve – cauchemar – qui l’avait entouré et ne l’avait plus quitté. Un seul souvenir le marquait réellement, le souvenir déclencheur de toute cette situation. Mais même ce souvenir lui semblait si lointain, si confus pour son esprit. Une espèce d’incrédulité le tenait encore accroché à ce fil protecteur.
Or, c’était bien cette couverture dont il devait se défaire. Là, tout était si clair. Si finalement il vivait le choc, brutal, et retombait dans cette réalité concrète, il pourrait passer à autre chose. Jusqu’à ce jour, il continuerait à souffrir à petit feu.
Abritant la Serpentard dans ses bras, Berlioz la serra un peu plus à lui. Ils étaient comme ça, eux. Rien d’ambigu, juste un sentiment très fort. Un sentiment inépuisable, donc ils ne voyaient pas le bout. Pas comme ces histoires dont on sait qu’elles dureront un tel laps de temps. Non. Eux c’était plus fort. Fort comme cet étreinte, comme la chaleur de leurs corps à leur contact. C’était bon, oui, c’était bon.
« Vide. Vide de sentiments. Isolé. Plutôt bien, en fait. Protégé. Je me sens pas. C’est assez irréel. »
Sourire.
« Merde, je commence à délirer. »
Détendons-nous un tant soit peu.
« Faut croire que j’aime me contredire. »
Son visage précédemment baissé scrutait à nouveau la peau pâle de Jezebel. Peut-être que l’ironie n’était pas bien venue à ce moment, mais il en avait marre de dramatiser. A cet instant précis Nick traversait une phase de je-m’en-foutisme total. Cette histoire lui était montée à la tête et lui avait pris la tête. Merde. Sa santé les avait déjà trop inquiétés pendant ces longs mois, fallait-il qu’en plus ils passent leurs soirées au château à se soucier de s’il avait dérapé ? Au final, cela ne changerait rien. Il ne se rappelait pas d’avoir dérapé, cette sensation de la drogue s’emparant de lui, de son être, de son esprit, de son corps, de son tout, ne lui rongeait pas l’âme. Il n’en avait pas le souvenir, pas le besoin. S’il avait rechuté, là, maintenant, il ressentirait sûrement un sentiment d’amertume, de plaisir insatisfait. Ce sentiment qui le prenait régulièrement plusieurs fois par jour cet été à l’image de ses plaisirs artificiels épuisés. Toujours plus, toujours plus. C’était bien leur devise à eux, les drogués, pas vrai ? A ce mot de « drogué » Nick tressaillit. Il ne s’était jamais défini comme tel, il n’avait jamais assumé une telle définition à son propos. Mais avec du recul la réalité le prenait de cours. Ces marques sur ses bras, ses économies ruinées, son teint pâle et ses yeux constamment rougis, ce cœur qui bondissait à chaque fois qu’il sentait – même de loin – l’odeur du joint se consumant à petit feu… Tout ca, c’était bien la réalité. Sa réalité.
« J’ai pas besoin que t’enquêtes sur moi Jez’. Je sais qu’on fait tout ça pour mon bien, mais ça m’écoeure. Je me sens souillé. »
Même pas souillé, honteux. Il se sentait minable. Cette histoire commençait vraiment à lui torturer l’esprit et à l’exaspérer jusqu’à un point de non retour. Oui, Jez’ était là, toujours à ses côtés, et c’était grâce à elle qu’il avait pu faire ces quelques pas en avant, mais de là à mener des enquêtes sur les évènements d’une soirée, non. C’était renoncer à une liberté. Liberté de conscience, de jugement, d’action. Il ne voulait pas que quelqu’un d’autre qu’eux deux se mêle de ses affaires. Si des personnes devaient être interrogées, lui-même le ferait. Son honneur en dépendait. Chez les Berlioz l’honneur avait toujours été une affaire importante. Nick avait été élevé avec le sens des responsabilités, peut-être était-ce la faute de cette éducation stricte qui l’avait poussé à défier les critères familiaux jusqu’à l’excès, peut-être pas, mais n’empêche qu’en pleine conscience de ses actes le jeune homme demeurait quelqu’un de posé avec la tête sur les épaules.
« C’est en m’assumant que je pourrai passer à autre chose. Pas en laissant les autres s’impliquer dans mes histoires. »
Le ‘passer à autre chose’ demeurait vague. Il impliquait tant et rien à la fois. Au fond, Nick connaissait bien le problème, ce problème qui se posait depuis le mois de juillet et pour lequel il avait tant déraillé. Berlioz n’acceptait pas le décès de sa sœur. Si pendant deux mois il s’était placé dans un refuge superficiel, en sortant de sa bulle brisée le Serpentard avait complètement oublié les évènements des semaines précédentes. Le retour à la réalité avait été dur, mais pas complet. Là encore une mince couche l’entourait, le tenant à l’écart de ce monde qu’il ne voulait plus voir ; du moins, sans elle. Il avait tant pleuré, tant souffert, mais pour en arriver à un point où il ne discernait plus les évènements. En pensant à son été, Nick n’avait qu’une vague sensation d’irréel, d’évènements non accomplis, d’un espèce de rêve – cauchemar – qui l’avait entouré et ne l’avait plus quitté. Un seul souvenir le marquait réellement, le souvenir déclencheur de toute cette situation. Mais même ce souvenir lui semblait si lointain, si confus pour son esprit. Une espèce d’incrédulité le tenait encore accroché à ce fil protecteur.
Or, c’était bien cette couverture dont il devait se défaire. Là, tout était si clair. Si finalement il vivait le choc, brutal, et retombait dans cette réalité concrète, il pourrait passer à autre chose. Jusqu’à ce jour, il continuerait à souffrir à petit feu.
Abritant la Serpentard dans ses bras, Berlioz la serra un peu plus à lui. Ils étaient comme ça, eux. Rien d’ambigu, juste un sentiment très fort. Un sentiment inépuisable, donc ils ne voyaient pas le bout. Pas comme ces histoires dont on sait qu’elles dureront un tel laps de temps. Non. Eux c’était plus fort. Fort comme cet étreinte, comme la chaleur de leurs corps à leur contact. C’était bon, oui, c’était bon.
« Vide. Vide de sentiments. Isolé. Plutôt bien, en fait. Protégé. Je me sens pas. C’est assez irréel. »
Sourire.
« Merde, je commence à délirer. »
Détendons-nous un tant soit peu.
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