Charly - celui qui se transforme en bête, se libère de la douleur d'être un homme. (finished)

Sous les cris poussés d’une jeune femme se mêlent ceux d’un bébé, tout juste tiré de son berceau de chair. Recouvert de sang, il est déposé dans une couveuse où il devra rester encore 2 mois. L’enfant est prématuré, à peine 6 mois au chaud que déjà il souhaite goûter à l’air extérieur. Bien mauvaise idée. Son père, John-Arthur Livanarth, se plie sous la frustration. Sourcils froncés et moustache visiblement courroucés, il gémit péniblement avant de se tourner vers les infirmières. Dans ses yeux, une flamme se jette sur quiconque oserait le contredire. Il se redresse et jette un regard méprisant sur son enfant. Une FILLE ?? Ils avaient pourtant dit que ce serait un garçon. Comment ça la médecine peut se tromper ? il y a pourtant une différence entre un sexe féminin et masculin !! Quelle honte !! Il leur avait fallu 6 ans pour espérer concevoir un enfant, et sa femme, Katty, ne serait aujourd’hui plus capable d’enfanter un autre bambin. Honte à la famille si cela devait être su ! Jamais aucune défaite n’avait enrayé son plastron doré… Envoyé chez les Serdaigles à Poudlard, recevant son diplôme avec brio, employé au Ministère aux affaires de gestion du personnel magique, gagnant des milliers chaque mois que Dieu lui offrait… Et voilà que ce nom… Ce fabuleux nom qu’il portait… Ne pourra être perpétué comme il le souhaitait ?? À cause d’une « ERREUR » ?? John-Arthur avait fait voler tout ce qui se trouvait sur son passage puis appuyé ses mains sur la couveuse, foudroyant son enfant du regard. Comme il était laid… Comme c’est laid un bébé… Un rictus d’insatisfaction lui déforma son beau visage. Il ne fallait pas qu’elle vive… Et si cela devait arriver, alors aux yeux de tous, elle serait… Charly Livanarth. Fils de John-Arthur Livanarth et digne héritier de sa famille. Une larme glacée s’écoula de ses yeux rougis par la colère. Les infirmières le prièrent de sortir de la pièce tandis que d’autres s’occupaient de sa femme, encore agonisante sur son lit. Essoufflée, elle eut tout de même la force d’appeler son mari. Ce dernier fit volte-face et la rejoignit, essayant de dissimuler sa déception.

Katty - « Je veux qu’elle s’appelle Alice… »
John-Arthur - « Oui mon amour… Elle est magnifique… »
Katty - « Alice… Que ce prénom lui irait bien… Tu l’aimes dis-moi ? »
John-Arthur - « Oui… Mon amour. »

Un dernier pauvre sourire, et elle s’éteignit, suite à des complications. Le défibrillateur n’eut aucunement d’effet, et son décès fut annoncé à 4h03 am. Joyeux Noël…

« Quel nom dois-je noter, Monsieur Livanarth ? »

Après une petite minute d’hésitation, le grand homme se retourna, le regard vaillant et débordant d’égoïsme… Il répondit, d’une voix anormalement douce…

« Charly. Il s’appellera Charly Livanarth. »

Deux mois passèrent sans que Monseigneur ne rendît aucune visite à son enfant. C’est lorsqu’il reçu un coup de fil de la part de l’hôpital St mangouste qu’il daigna en informer l’un de ses serviteurs, afin qu’il aille chercher Charly. Ainsi son éducation allait-elle pouvoir commencer…

Charly fut élevée principalement par des nourrices. Son père habitait une immense demeure un peu au Nord de Londres. Trop occupé à réunir ses généraux, c’était à peine si l’enfant existait à ses yeux. Seuls comptaient ces moments où il lui apprenait l’art de brandir une baguette magique et de faire mouche avec la sévérité de la vipère, l’ardeur du Lion et la justesse d’un aigle. Il l’entraînait chaque jour, et donnait l’ordre à ses nourrices de l’élever comme un homme. Depuis bébé, ses vêtements sont ceux d’un garçon, sa chambre n’est aucunement décorée, les histoires qu’on lui raconte ne sont pas celles de princesses et de grenouilles, mais de chevaliers et de Dragons. À vrai dire, Charly est persuadée d’être un garçon. Ne sachant pas comment un garçon est fait. Fille unique, elle doit écumer d’une grande sévérité de la part de son paternel. Aucun câlin, aucune tendresse. Juste des ordres à la chaîne.Une voix grave qui claque dans l’air comme un fouet. Habituée à n’avoie aucun traitement de faveur, la petite ne se rend pas compte de ce qu’elle perd : l’innocence. Un enfant doit apprendre à s’amuser s’il veut grandir équilibrer. Mais John-Arthur n’a que faire de ce genre de conseil éducatifs. Lui-même élevé à la dure par son propre père, il ne tolère aucune faute. À table, les repas se font en silence complet. Pas même un musicien pour égailler tout ce sinistre tableau. L’un et l’autre à chaque extrémité de l’immense table…Les plats qui leur parviennent, d’abord dissimulés sous de hautes cloches en argent, puis déposés dans l’assiette elle-même argentée. Aujourd’hui Charly a 16 ans. Mais curieusement, elle n’a rien d’une femme. Naître prématurée lui vaudra une très petite taille, enfonçant encore un peu plus son géniteur dans sa haine envers le sexe opposé. Charly ne mesure qu’un mètre cinquante. Et ne grandira pas plus. Elle n’a ni fesses et ni poitrine. Son corps est aussi fin que celui d’un bébé. Sa peau est blanche et son visage d’une beauté sauvage.Seuls ses cheveux blonds rappellent le peu de féminité qu’il lui reste, balayés sur le côté, rebelles. Appuyant sa fourchette sur le haricot qu’elle désespère d’attraper depuis tout à l‘heure, la jeune femme s’interroge sur ce qu’elle devra faire, une fois de retours à Poudlard… Ses notes sont excellentes, elle est la meilleure de sa classe. Remarque,elle a tout intérêt à l’être… Mais tout de même, n’aurait-elle pas le droit de sortir ? Enfin ?

« Père ? » Demande-t-elle timidement.
« Oui mon fils ? » Répondit immédiatement le principal concerné, relevant vaguement son regard.
« Des amis organisent une fête à Pré-au-Lard, puis-je y participer ? »

Un silence… Charly connaît déjà la réponse…

« Tu sais pertinemment que tu n’as pas le droit de te lier d’amitié avec qui que ce soit dans cette école ! Qui sait ce qu’ils te feront croire… Ce sont des idiots. Des incompétents. Mêles-toi à eux UNE SEULEFOIS et tu en paieras le prix fort ! »

« Père… »
« Quoi encore ?? »
« Je saigne… »

Et en effet, du sang s’écoulait sur sa chaise, et semblait venir de… Son entrejambe.
John-Arthur avait soudainement pâli. Un détail qu’il avait complètement oublié. Les MENSTRATIONS !! Son fils… Non… Sa FILLE venait d’avoir ses règles pour la première fois. Ce soir-là, Charly découvrit une lourde vérité sur sa propre nature. Une vérité qu’elle suspectait sans jamais avoir le courage d’ouvrir les yeux. Une violente dispute éclata entre elle et Monsieur Livanarth, si bien qu’elle fut expulsée de la maison le lendemain même. Ne manquant pas de ressources, Charly se dirigea vers la voie 9 3/4 qu’elle emprunta jusqu’à ce que le train ne la dépose à Pré-au-Lard. Ici, elle trouva un hôtel où passer les premières nuits… Et réfléchir à tout ça…

Charly entama là une vie particulièrement mouvementée… Elle refusa de s’habituer à son corps de femme et, afin de ne plus avoir ces monstrueuses règles tous les mois, elle décida de se sous-alimenter jusqu’à ce que son corps refuse d’aller bien. À Poudlard, elle ne fut jamais réellement acceptée.Mais cela n’alla pas en s’arrangeant. Ses notes demeuraient excellentes et pour cause, elle était naturellement douée pour la Magie… Mais son comportement devenait insupportable et surtout, absolument ingérable. Elle ne portait plus son uniforme qu’un jour sur deux, allait en cours quand bon lui semblait. Évidemment la rumeur concernant son sexe entra très rapidement dans l’école,et bientôt, tout le monde fut au courrant de l’histoire. Dans les couloirs, on aimait lui lancer des petits sorts bien emmerdants, de façon à la faire tomber dans les escaliers, trébucher, se prendre des portes ou rester accrochée au lustre. Mais Charly s’en amusait plus qu’autre chose. Au début, elle se renfrognait, tentait de rester froide. Mais par la suite, elle devint de plus en plus « spéciale ». Quelque chose en elle avait changé. Un déclic fulgurant. Bientôt, elle deviendrait une sorte de poupée désarticulée. Physiquement, il était difficile de mettre une limite entre monstruosité et beauté fatale. Peut-être n’y en avait-il tout bonnement aucune. Son petit corps frêle mais souple et diablement sexy. Son visage rageur, son regard enfermant tellement de colère… Mais aussi tellement d’étoiles, plus brillantes les unes que les autres. Le tout recouvert de mèches rebelles, coupées de façon anarchique. Cette demoiselle était un oisillon tombé du nid. Malgré tout, elle avait la force innée de se battre. Son corps lui-même n’était plus un obstacle. Elle ne voulait pas ressembler à ces filles pulpeuses et aguicheuses qui trimballent leurs culs plus gros que des melons ? Pas de problème… Il suffisait de ne rien changer. Une nouvelle Charly était née. Comme sortit d’un profond coma. Laissée aux oubliettes jusqu’à maintenant, il était temps qu’elle émerge.
Devenue farouche, sauvageonne, elle refusait de se plier à cette loi de la jungle. On ne lui avait pas appris à s’amuser ? Et bien, elle l’apprendrait toute seule. Elle s’amuserait dorénavant. Mais à sa façon.
En plus de Poudlard, Charly travaillait aux trois balais, de façon à pouvoir continuer de payer le loyer de son hôtel pendant les vacances. Elle avait beau avoir une taille de gamin, des allures de garçon et une tête de sorcière, elle semblait attirer les « mâles »… Ces mêmes mâââââles dont elle désirait plus que tout se venger. Son père… Cet enfoiré lui avait menti. Elle n’était pas comme eux, ces pourritures. Sa première fois ? Elle ne s’en souvenait même pas. Avait-elle eut mal ? Aucune idée. Et puis d’abord, avec qui ? Où ? Comment ? Charly collectionnait les conquêtes. Au détours d’une ruelles, entre deux cours… Cela n’avait aucune importance, du moment qu’elle jouissait. Car oui, la masturbation, ce n’était pas son truc. Elle refusait de toucher ce corps qu’elle haïssait tant. À l’inverse, lorsqu’elle couchait avec un autre, elle n’avait plus aucune réticence.Aucune pudeur. Devant, derrière, qu’importe la position, elle voulait crier lorsqu’elle atteignait l’orgasme, et n’était pas satisfaite s’il n’y en avait qu’un. De plus en plus gourmande, elle se moque bien de cette nouvelle réputation qui s’ajoutait à la première… Elle était vue comme une véritable « salope » aux yeux des hommes. Mais une salope que l’on veut baiser. Sans se soucier d’être l’enjeu de paris, bien au contraire. Son partenaire peut être satisfait, elle se donne à presque n’importe qui. Presque… Parce qu’il ne faut pas abuser non plus. Les gros avec des petits engins… Non merci. Non, le pire venait des filles. La jalousie… Après la moquerie c’était la jalousie qui transpirait d’elles. Et oui, Charly respirait la fraîcheur malgré tout. Elle se faisait plaisir sans faire attention aux ragots. Plus rien ne lui importait que son bon plaisir ! Aussi bête que cela puisse paraître, elle recevait pas mal de lettres d’admirateurs… Ou de prétendants à la baise aussi. Et cela la faisait sourire. Dans la grande salle, on la regardait du coin de l’œil. Elle et ses manières de garçon manqué. Toujours vêtue de son uniforme masculin trop grand pour elle. Elle qui se balade toute nue quand elle veut, promenant son corps d’une incroyable sensualité…

18 ans, Charly tombe enceinte. Ce qui devait arriver, arriva. Sans le sous, sans parents, sans aucune attache, elle se voit contrainte et forcée d’avorter. Mais cette décision qui lui paraissait pourtant l’évidence même… Fut bien plus difficile à réaliser. Elle n’avait pourtant pas ses règles, ce bébé n’avait pas le droit d’arriver. Et pourtant il était là, dans son ventre. A bout de souffle, a attendit 3 mois avant de se décider. Ses professeurs la poussèrent à se décider rapidement, sans quoi il n’y aurait bientôt plus rien à faire. Si elle décidait de le garder, alors elle devrait arrêter sa scolarité et la reprendre l’année suivante. Une grâce dont elle n’aurait plus l’occasion de profiter jusqu’à la fin de sa scolarité. Prise de remord, elle refusa et avorta la semaine suivante. Douloureux ? Non. pire.

Enfin, elle fut confrontée à son père une dernière fois. Celui-ci avait été attrapé par le ministère. Malhonnête. Il avait détourné une foule d’argents sale pendant plus de 20 ans. Aujourd’hui, il allait payer en passant les 10 prochaines années a Azkaban. Charly ne lui adressa pas un regard lorsque son géniteur se présenta aux portes de Poudlard pour un Adieu solennel. Néanmoins, il lui confia les seuls biens qu’il lui restait : sa montre qu’elle porte toujours suspendue à la poche de son gilet. Et son grimoire de sorts anciens. Le cœur de Charly s’était serré. Depuis sa naissance, elle voyait en rouge et noir. Jamais en bleu, ou en blanc. Les couleurs douces qui vous inspirent le bonheur… Non. Elle c’était colère ou rush. La roue tourne ? Ah oui ? Visiblement toujours dans le même sens. Ce sont toujours les mêmes qui vont bien. Les mêmes qui raflent les mises. Elle devrait apprendre à vivre sans rien, sinon un nuage humide qui plane au-dessus de sa tignasse blonde. Bouarf… C’est mignon un nuage. Et puis, il y avait toujours son rat, Noa, dont le poil avait viré (on n’sait pas pourquoi, nonnon) rose avec des poids violets.