Sous l'errance d'une voluptueuse liqueur {PV Nath.

© REgina

Sous l'errance d'une voluptueuse liqueur PV Nathanaël

© Golden fish

Rejoindre la douceur de ses draps qui glisseraient traîtreusement sur sa peau, voici ce que la jeune fille essayait de faire, quelques rires étourdis s’échappant de ses lèvres délicates, sa main repoussant nébuleusement quelques mèches envieuses qui retombaient sur ses traits si fins, si doux… porteurs d’une innocence qui ne saurait mentir en ce qui la concernait. Qui en ces murs trompeurs n’avaient pas conscience que la jeune fille n’avait jamais goutté à l’intimité de courbes masculines… ou féminines, contre les siennes ? Qui… n’avait pas conscience qu’elle attisait la convoitise des regards les plus obséquieux que comportait cette école ? En ce qui concernait cette dernière question, la réponse la plus flagrante était elle-même, puisqu’elle chassait ce genre d’hypothèse d’un sourire mi-amusé mi-moqueur, incapable de réellement comprendre pourquoi le monde avait décidé de darder une lueur quelconque sur son être, puisqu’elle ne faisait rien en ce sens, pas même l’ombre d’un effort quelconque.

Bien que pour ce soir, elle avait préféré suivre les conseils de son frère et retourner dans l’ombre veloutée de sa salle commune, de son dortoir, de son lit, de ses draps… juste parce qu’elle sentait qu’elle avait peut-être un peu trop abusé de la boisson. Hum… elle jurait, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus ; voici ce que les portraits qui suivaient l’avancée brumeuse de la jeune femme d’une œillade trop attentive pensaient, alors qu’en plus elle risquait de tomber sur un professeur si elle ne faisait pas attention… et que devrait-elle répondre dans ce cas-là ? Qu’une fête se déroulait quelques étages plus hauts ? Jamais ! Elle n’aurait qu’à prétendre être malade… oui voilà, malade, bien qu’elle se sentait plus euphorique qu’autre chose à cette seconde si précise, tant que l’envie de respirer l’air entêtant du dehors la tenaillait traîtreusement, tout autant que ce besoin de suivre son désir de l’instant.

S’approchant de l’une des fenêtres, elle l’ouvrit, s’accoudant à celle-ci avec négligence, sa lourde chevelure revenant effleurer la courbe lancinante de sa joue, chahutant sous la fraicheur du dehors dont elle apprécia le frauduleux contact, qui eut tout de même le talent de la faire frissonner. Quelle heure était-il au fond ? Elle n’en savait strictement rien, comme si le temps avait fini par suspendre son cours, interrompant sa course pour laisser ses songes l’envelopper d’une impétueuse esquisse. Pas plus qu’elle ne savait combien de temps il lui avait fallu pour arriver au… quel étage déjà ? En tout cas ce n’était ni le hall, ni les sous-sols, les lieux n’y correspondaient pas véritablement, mais elle s’était esquivée de la soirée parce qu’elle sentait qu’elle allait finir par…

Par ? Elle ne savait pas vraiment, mais quand on était venu lui glisser à l’oreille d’aller dormir, la voix lui paraissant presque trop lointaine, elle avait jugé bon de l’écouter, de disparaître. Certes, elle était encore consciente de ce qu’elle faisait, mais avait l’impression de flotter, c’était si bon, si doux… Nulle sensation de malaise ne l’étreignait, pas plus à présent qu’auparavant, simplement elle savait que si elle était restée, elle aurait peut-être bu plus que de raison, et… Expiant un frêle soupir, la jolie nymphe s’écarta finalement de la fenêtre qu’elle ne prit pas la peine de refermer, ses doigts glissant sur sa peau que l’air frais avait rafraichie, éclaircissant légèrement son esprit, lui laissant comprendre qu’elle avait eu raison de partir.

Esquissant d’autres pas hasardeux, la jeune fille reprit la direction inverse, désireuse de rejoindre les escaliers qu’elle avait quittés sous son besoin délirant de savourer l’air frais qui fit naître un nouveau frisson, qui s’immola dans le creux de ses reins. La laissant fredonner une douce mélodie qui s’échappa de ses lèvres sous le reflet hasardeux d’un souffle, rien de plus, rien de moins… Le monde était-il si sombre que l’on cherchait à l’en convaincre ? Les hommes ne pensaient-ils qu’à la manière d’incubes comme le pensait Tanner ? Pourtant, la majorité de ses amis prenaient simplement soin d’elle… malgré les œillades parfois sombres de son ainé à leur encontre. Mais il voyait le mal partout… chez Clyde, chez Adam , chez… même Logan devait représenter une menace à ses yeux, bien qu’il ne l’ait jamais montré. Mais dès qu’elle était susceptible de s’attacher, dès qu’il jugeait que les êtres qu’elle cherchait à côtoyer… Il y avait d’ailleurs trop de serpentard dans ses relations, comme s’ils étaient des suppôts de Satan, des envoyés de Salazar lui-même.

Enfin… Logan était d’accord avec Tanner sur certaines questions, comme certains de ses autres amis, mais elle refusait de se fier aux avis des autres alors que son instinct lui intimait d’avoir une certaines confiances en ces êtres, qui pour certains, ne cessaient de veiller sur elle, pour d’autres… s’attardaient à être désespérément éloignés, ou bien encore la repoussant. Ce fut à cette seconde qu’un bruit de pas la fit sursauter, cesser ses fredonnements… un professeur ? Instable sur ses jambes, elle chercha à faire demi-tour, et y renonça en s’adossant à la paroi la plus proche, lorsque tout se mit brusquement à tourner, la laissant se mordre les lèvres pour retenir un rire qui tentait d’y perler. Tant pis… advienne que pourra.

Les fêtes clandestines à Poudlard où coulait à flot alcool et même parfois, circulaient la drogue, étaient monnaie courante dans le château. Si bien que Nathanaël se demandait parfois si les professeurs ne fermaient tout simplement pas les yeux pour s’éviter de s’arracher les cheveux à la place. L’idée était plutôt amusante, ainsi que séduisante, mais pour l’heure, le Serpentard n’était pas d’humeur à rire. Il venait de quitter l’une de ces soirées prématurément lorsqu’il avait vu Deliah embrasser à pleine bouche un quelconque abruti selon lui. Cela aurait du lui faire ni chaud, ni froid. C’était Weldon après tout. Une petite garce qui lui menait la vie dure et à qui il le rendait bien. Une ‘sang pur et fière de l’être’ qu’il faisait chanter depuis qu’elle lui avait révélé sous l’emprise de l’alcool, un lourd secret, mais aussi depuis qu’ils avaient couché ensemble. Et cela leur était de nouveau arrivé. Oui, Nate jouait de son savoir sur elle pour pouvoir imposer sa volonté, comme le fait de l’avoir pour cavalière lors du bal de Noël. Aucun de leurs amis n’avaient compris ce choix mais Nate n’avait rien lâché prétextant à chaque fois que c’était elle qui l’avait supplié de venir avec lui parce qu’elle n’avait pas de cavalier. Bien entendu, ses amis savaient qu’il mentait, mais ils savaient aussi qu’ils ne pourraient pas lui tirer les vers du nez. Pourquoi avait-il voulu d’elle comme cavalière ? Il n’en savait trop rien. Pour l’enquiquiner peut-être ? Et puis il avait bien fait finalement ! Avec ce qu’il s’était passé, il avait pu la mettre à l’abri et la protéger. Cette idiote de Gryffondor avait eu dans l’idée de foncer dans le tas. Pourquoi les rouge et or sont-ils si prompt à se jeter dans la gueule du loup ? Mieux vaut la technique propre au Serpentard : on se cache et on évite de crever bêtement !

Quand on y réfléchissait, rien n’avait vraiment changé entre eux depuis cette fameuse nuit, si ce n’était qu’elle faisait ses devoirs, se tapait ses corvées et qu’elle devait satisfaire d’autres envies lorsqu’il le désirait. Pourtant, il n’avait rien pu faire face à cette boule se formant dans sa gorge et à ses poings se serrant convulsivement en voyant Weldon dans les bras d’un autre. Ce qu’il l’énervait d’autant plus, c’était de réagir de cette manière ! Il aurait du s’en moquer, à la limite même, aller les interrompre et jouer les gros lourds comme il savait si bien le faire. Cependant il avait senti que ce n’était pas une bonne idée. S’il s’était approché d’eux, il aurait très certainement collé son poing dans le nez du type qui osait embrasser les lèvres de sa propriété. Parce qu’il ne s’agissait de ça, rien de plus. Elle était sa chose jusqu’à nouvel ordre – une façon comme une autre de lui faire payer ces années de galères – et il ne supportait pas de devoir passer après n’importe qui. Oui, il ne s’agissait que de ça dans le fond. Rien n’avait changé, pas à ce niveau en tout cas, pas à celui de ses sentiments. Alors pourquoi ce poids sur l’estomac et cette fichue colère qui refusait de s’estomper à chaque fois que la scène venait le narguer en s’imprimant à son esprit ? Depuis le temps qu’ils se tournaient autour ces deux là, il n’aurait jamais cru que l’un puisse faire le premier pas. Ils n’étaient que deux imbéciles ! Deux imbéciles qui le faisaient vraiment chier et qui avaient bousillé sa soirée !

Mais il essayait de se convaincre que tout ceci ne comptait pas, que ça ne l’affectait pas autant que cela semblait paraître. Weldon n’était rien qu’une garce qu’il remettait à sa place en la rabaissant au rang de larbin, car même si cela se faisait loin des regards des autres, il savait que sa fierté souffrait un peu plus à chaque fois. Pourtant… pourtant il y avait ce sentiment né au creux de sa poitrine depuis ce soir là, ou plutôt depuis cette matinée où il s’était réveillé seul, sans la blonde à ses côtés. Le souvenir de son parfum, de ses doigts courant sur sa peau et de ses dents emprisonnant sa chaire comme si elle cherchait à le goûter, persistait au point qu’il avait voulu qu’elle lui appartienne de nouveau. Et c’était ce qui arrivait, encore et encore. Cela aurait dû lui suffire mais le voir pendu au cou de l’autre le faisait voir rouge.

Il rumina sa mauvaise humeur en descendant les étages les uns après les autres dans l’unique but de rejoindre sa salle commune, son dortoir, et enfin son lit où il étoufferait toute envie de meurtre. Mais tandis qu’il traversait le second étage, il pu entendre un bruit. Se figeant d’abord en craignant de se faire surprendre par un des professeurs ou même le concierge de l’établissement. Cependant il lui sembla que s’il s’agissait de l’un d’eux, une lueur se manifesterait. Un enseignant ne se promènerait pas la nuit sans lumière dans les couloirs, il n’a aucun intérêt à passer inaperçu pour sa part. Soit ! Il en conclu donc qu’il s’agissait d’un élève et un sourire mauvais se peignit sur ses lèvres. Il avait besoin de se défouler et n’importe quel imbécile ferait l’affaire ! Il était bien malchanceux celui qui s’attardait dans les couloirs à telle heure et qui croisait Warrens d’une humeur massacrante.

Il avança précautionneusement tout de même, se faisant discret pour surprendre sa proie et surtout pour pouvoir l’identifier avant qu’elle ne puisse le faire. Sait-on jamais qu’il se soit trompé et qu’il tombe sur un membre du corps professoral. Vu le nombre de retenues qu’il avait à son actif, il avait de quoi remplir son emploi du temps pour les deux prochains mois, aussi n’avait-il pas réellement envie de rallonger la note en se montrant stupide et fonceur. Quelques pas discrets et il pu identifier non sans mal la personne hantant si tard les couloirs. Il ne s’agissait de nul autre que d’une jolie Poufsouffle bien connu de Nathanaël. Il lui tournait autour depuis pas mal de temps, s’était rapproché d’elle, avait feins l’intérêt, l’amitié et le désir de la protéger du reste du monde, dans l’unique but de faire tomber la belle dans ses bras. Elle semblait intouchable et il adorait les défis ! Mais il s’était lentement pris au jeu et désormais ses intentions étaient réelles envers elle, bien qu’il n’ait jamais perdu son but de vu pour autant. Il avait appris à la connaître, et pas qu’elle d’ailleurs… Car qui disait Chelsea, disait son enquiquineur de frère aussi ! Il était certain que bon nombre de ses plans avaient foiré à cause de lui, et il s’étonnait de ne pas voir la charmante demoiselle en sa compagnie. Il se souvenait en revanche l’avoir vu elle, lors de la soirée. Rapidement seulement, ses yeux l’avaient à peine effleuré et ils avaient été accaparés par Weldon et son stupide prétendant.

Il semblait que le grand frère modèle avait perdu sa petite biche du regard et elle s’était retrouvée à une fête et visiblement, elle en avait bien profité ! S’il devait se juger à ses yeux et à son sourire plus ou moins nier. Nate savait reconnaître les ‘désastres’ de l’alcool… ce n’était pas comme si il ne les avait jamais subi pour ne pas les connaître ! S’approchant de la belle, il pensa un instant que son jour de chance était peut-être enfin arrivé. Que l’épisode ‘Deliah’ n’était qu’une petite contrepartie au vu de ce qu’il pouvait l’attendre avec Chelsea. Elle était enivrée, et profiter d’une jeune fille sous l’emprise de l’alcool ne faisait pas parti des actes ‘abjectes’ chez le Serpentard. Après tout, c’était ainsi qu’il avait franchi le cap avec la Gryffondor.

Ravi de cette opportunité et surtout, d’être le premier à tomber sur la jeune fille dans cet état alors que ça aurait pu être le cas de n’importe quel boulet habitant ce château, Nate se para de son sourire le plus agréable et amical en vu d’aborder la Poufsouffle.

« Et bien ma petite Chelsea, serais-tu ivre ? Tu n’as pas idée de boire à ton âge. Fit-il d’un ton moralisateur peu convainquant. Que dirait ton frère s’il te voyait ? Et que penseraient tes professeurs s’ils te découvraient, toi, dans cet état ? Il secoua la tête de gauche à droite d’un air de désolation avant de reprendre plus sournoisement. Mais heureusement, c’est sur moi que tu es tombée ! Ton secret sera bien gardé. »

Un clin d’œil complice et Nate se mit à regarder autour de lui comme pour s’assurer que personne n’était dans les parages ou pouvait même les entendre.

« J’imagine que tu retournais à ton dortoir… Laisse moi te racompagner dans ce cas ! Je ne laisserais pas une adorable demoiselle arpenter seule les couloirs de cette école en pleine nuit ! A moins… Il lui coula un regard en biais. A moins que tu ne veuilles pas dormir et continuer la soirée avec moi ? »

Subtil ! Très subtil ! En même temps, la subtilité n’avait jamais compté dans les qualités de Nathanaël mais la demoiselle semblait assez éméchée pour ne pas prêter attention, ou bien sa naïveté légendaire l’aveuglant au point de laisser Nate la fréquenter d’aussi près lui sauverait la mise encore une fois.

Adossée à ce mur, la jeune fille avait finalement retenu son souffle sous l’errance de ce maudit rire qu’elle retenait à grand peine, avant d’apercevoir ces traits familiers, celui qu’elle prenait négligemment pour un ami sans se douter des arrières pensées de ce dernier, sans imaginer une seule seconde qu’il ait pu dans les premiers instants l’approcher seulement pour la captiver sous l’éclat d’une flamme éphémère, troublante et vacillante sous l’écho fourbe du mensonge. En vérité, à ses yeux, le serpentard n’était rien d’autre qu’une main prête à la protéger contre le Diable et ses dévots, ceux qui rôdaient fallacieusement à ses côtés, fragile tentation que la simple présence du vert et argent semblait pour la plupart repousser. Mais elle ne savait pas vraiment pourquoi… si tant était qu’elle en ait réellement conscience, ce qui n’était pas une mince affaire, puisque cette intarissable vérité venait s’écouler près de son oreille, sur la courbe fragile de sa peau, sous l’ombre amicale de ceux qui lui étaient le plus proche et qui en avaient, eux, parfaitement conscience.

Pourtant, son frère ne semblait pas partager l’opinion générale, à croire qu’il ne cessait d’entrevoir ce que les autres étaient incapables de saisir, ou de confier à la douce errance d’innocence qui se trouvait à cette seconde bien trop près des ténèbres que représentaient le jeune homme qui lui souriait avec tant de… il n’était qu’agréable, mais elle y voyait l’indolence de la gentillesse, parée d’une douceur mielleuse et protectrice. Peut-être l’alcool aidait-il au fond, celui-là même qui lui avait fait oublier de refermer la fenêtre qui laissait ainsi pénétrer les tendres rayons argentés de la dame de la nuit, lui permettant d'étendre ses doigts sur le sol capricieux qui semblait l’empêcher de garder un équilibre trop précieux sous la précipitation de sa hâte. Nate semblait d’ailleurs avoir remarqué que la faute n’en revenait pas au dallage, mais bel et bien à ce qui divaguait dans la liqueur pourpre de ses veines…

« Et bien ma petite Chelsea, serais-tu ivre ? Tu n’as pas idée de boire à ton âge. » l’entendit-elle répliquer… hum… seize ans, ce n’était pas trop jeune pour s’enliser entre les bras d’une venelle alcoolisée, tout du moins pour la majorité des élèves, pourquoi en aurait-il été le cas pour elle ? A vrai dire, sa réflexion n’alla pas jusque là, puisque son timbre manquait de cette venimeuse conviction qui l’aurait fait passer de l’ami protecteur, à l’ami envahissant… L’incitant à étirer ses lèvres d’un sourire amusé, après qu’un rire léger se soit échappé de ces dernières qu’elle ne mordillait plus. « Que dirait ton frère s’il te voyait ? Et que penseraient tes professeurs s’ils te découvraient, toi, dans cet état ? »

Que ferait Tanner ? Oh… il l’aurait déjà entraînée jusque dans leur salle commune avec un psaume moralisateur, pour la simple et bonne raison qu’elle n’aurait pas dû se retrouver seule dans un tel état, voilà la vérité. Et, peut-être en convenait-elle au fond, mais rien qu’à l’idée de ses remontrances, elle plissa son petit nez… sans parler des professeurs… Ne pouvait-elle pas vivre comme tout un chacun sans forcément devoir paraître parfaite… ce qu’elle n’était très certainement pas. Au fond, elle en était même terriblement éloignée si elle y réfléchissait, puisque la perfection n’était pas de ce monde, qu’elle ne cherchait pas à l’être. Chelsea n’avait jamais voulu être autre chose qu’elle-même, s’adonner aux plaisirs de l’instant, ces désirs du moment ; et si l’on parlait du physique, alors la chose était encore pire, si éphémère au fond que l’on ne pouvait jamais être parfait(e). Même une rose ne pouvait l’être… sa robe si rouge, si bleu, si jaune, si… ne la voyait-on pas déjà se flétrir par endroit, ou la seconde précédente elle n’était pas encore parfaitement éclose. C’était là toute la dévotion du mal ; priver le monde de cet espoir niais.

« Mais heureusement, c’est sur moi que tu es tombée ! Ton secret sera bien gardé. » l’entendit-elle ajouter, tandis qu’il lui adressait ce frauduleux clin d’œil destiné à la rassurer sur son silence.
« De toute manière… pourquoi devrais-je être parfaite… ? » répliqua-t-elle en relevant son délicat minois sous une arrogance joueuse, un sourire taquin narguant ses lèvres, la laissant réprimer ce maudit rire qui manqua de la saisir lorsqu’elle esquissa un pas hasardeux.

Un pas après l’autre se plut-elle à se répéter… décidément, elle aurait même dû partir un peu plus tôt, mais le Diable pouvait bien tenter de souffler la frêle tenture de sa demeure, elle ne s’y trouvait plus seule, et ne manquerait pas d’avoir de quoi se défendre, se… Au fait, à quel étage était-elle déjà ? Ses prunelles suivirent la ligne argentée qui s’étirait sur le sol, jusqu’à gagner la fenêtre du regard, mais cela ne fut pas capable de lui apprendre le moindre détail à ce sujet, puisqu’elle en était encore bien trop loin. Et puis cela paraissait avoir encore moins d’importance qu’auparavant, puisque son ami était là et ne la laisserait sans doute pas seule… d’ailleurs…

« J’imagine que tu retournais à ton dortoir… Laisse moi te raccompagner dans ce cas ! Je ne laisserais pas une adorable demoiselle arpenter seule les couloirs de cette école en pleine nuit ! A moins… A moins que tu ne veuilles pas dormir et continuer la soirée avec moi ? » ajouta-t-il, confirmant ce qu’elle avait pensé, imaginé, l’instant précédent cette confidence douceâtre, sans même qu’elle ne parvienne à entrevoir le danger auquel elle s’offrait, fragile enfant innocente que le loup cherchait à charmer de ses paroles réconfortantes.

Et que faire à présent ? Rentrer sagement dans son dortoir ? C’était sans le moindre doute ce que la raison… et Tanner, lui auraient alors recommandé de faire, et ce pour des arguments totalement différents. La première aurait argué qu’il aurait été plus sage d’aller dormir, que les vérités que le vert et argent avaient soulignées un peu plus tôt étaient encore parfaitement possibles, qu’un professeur ou même son frère pourrait la surprendre, bien que le fait que ce soit le premier et non le second qui la découvre, était sommes toutes plus grave. Tandis que le second… ne serait-ce pas tout simplement parce qu’elle se trouvait en cette seconde avec celui auquel il n’avait de cesse de lancer de sombres regards, comme s’il savait quelque chose qu’elle ignorait à son sujet. Mais si elle devait le croire, elle ignorait trop de chose et lui savait tout.

« Je n’ai pas sommeil… » souffla-t-elle en faisant taire la petite voix de la raison dans son esprit, alors qu’elle… se sentait si bien, trop bien, malgré l’instabilité de ses pas.

Qui plus est, elle ne savait toujours pas où elle se trouvait… bien que pour rejoindre sa salle commune, il suffisait de descendre, puis d’emprunter l’escalier… un aveugle aurait retrouvé le chemin, tout comme elle d’ailleurs. Et si elle l’avait réellement désiré, elle aurait fait le choix de rentrer, de s’installer dans un fauteuil de sa salle, et de profiter des maigres instants de la nuit. Esquissant quelques pas dans sa direction, même s’il n’était pas bien loin, elle avait cette impérieuse sensation qui courait sur sa chair comme si elle n’avait de cesse d’évoluer dans une mer de coton… que c’était bon. Glissant une main sur son bras, comme si… mais il n’y avait rien dans son esprit qui ne voyait là qu’un moyen de tenir sur ses jambes s’il désirait aller trop vite à son goût, tout en allant dans le sens de sa bonne humeur qui semblait encore plus vivante à cette seconde sous la coupe de l’euphorie alcoolisée.

« Alors monsieur Warrens, que voyez-vous pour le reste de notre soirée ? Caviar ? Champagne ? » demanda-t-elle tout en dardant sur lui un regard amusé… « Hum… non, pas d’alcool, tu as raison, je crois que j’ai trop bu. Alors… allons loin, très loin des professeurs…. » ajouta-t-elle en laissant un rire léger s’esquiver de ses lèvres, ponctuant ainsi ses paroles trop légères, trop… Peut-être fallait-il rester au contraire le plus près possible de ceux qui seraient susceptibles de la préserver de la perversité fardée du masque de la gentillesse.

Oh douce innocence… méfie-toi de tes ennemis, mais plus encore de tes amis.

Chelsea était la douceur et la candeur nées. Ainsi que la naïveté incarnée. La belle n’avait de cesse de voir en tout en chacun le bon même s’il n’existait pas. Comme avec Andrews pour qui elle semblait cultiver un certain intérêt et… moi. Bine entendu, il n’était pas méchant. Il était juste un type un peu brusque, jouant des muscles pour compenser le fait qu’il n’est que très médiocre en magie ou en cours en général et pour rappeler aux petits malins voulant prendre son ascendance moldu comme prétexte pour faire de lui une victime qu’ils étaient mal tombés. C’était lui le bourreaux. Il faisait des croches pieds aux années inférieurs, leurs faisaient peur, se foutait de la gueule de certain, comme ce puceau de Tristan qui n’avait de cesse de le détester parce qu’il avait couché avec sa copine. Hey ! Il ne l’avait pas forcé à ce qu’il en savait, elle avait d’elle-même répondu favorablement à ses avances, et si monsieur le Poufsouffle avait su la satisfaire au lieu de jouer les prudes indécises, il ne l’aurait pas perdu sa donzelle. Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui et arrêter de rejeter la faute sur Nate. Mais cela l’amusait, il fallait l’avouer, car à chaque fois il avait une nouvelle occasion de rabaisser plus bas que terre cette lopette en puissance. Non, il n’était pas méchant, il était juste lui. La preuve en était avec Chelsea. D’ailleurs il pensait que cette douce demoiselle choisi inconsciemment ses proches chez les mauvais ou dangereux garçons pour faire rager son frère. Cela serait tellement drôle de voir que finalement le doux agneau n’était pas si innocent que cela.

Ce fut d’ailleurs un point qu’elle souleva en demandant pourquoi on attendait tant de perfection de sa personne ? Et bien, si elle désirait montrait qu’elle n’était pas si parfaite que ça, ils pourraient toujours allait s’adonner à quelques jeux sympathiques entre eux dans un des placards et prouver à tout ce château que la petite Chelsea était tout sauf parfaite. Sauf que Nate n’était pas si stupide, et ne disposait pas de si peu de tact – qui l’eu cru – pour allait lui proposer une telle chose. De toute façon Chelsea était une fleure sauvage magnifique que l’on cueillisses avec le plus soin et le plus grand respect. Tien ? Qui aurait cru qu’il pouvait penser ainsi ? Cette petite l’attendrissait il n’y avait aucun doute là-dessus ! Il préféra donc opter pour quelque chose de plus subtil en lui proposant de la raccompagner à son dortoir tel un gentleman ou… profiter du reste de la nuit et de leur rencontre hasardeuse de passer une peu de temps ensemble.

« Je n’ai pas sommeil… »

Souffla-t-elle telle une douce mélodie victorieuse à ses oreilles tandis que ses pas se faisaient hasardeux, preuve de son ivresse bien profitable au jeune Warrens. Elle glissa sa main sur son bras et il fut ravi de cette proximité qu’elle instaurait d’elle-même. Nul profiteur il était ! C’était elle qui s’accrochait à lui !

« Alors monsieur Warrens, que voyez-vous pour le reste de notre soirée ? Caviar ? Champagne ? Hum… non, pas d’alcool, tu as raison, je crois que j’ai trop bu. Alors… allons loin, très loin des professeurs… »

Son rire lui tira un sourire entre conspiration et attendrissement, il ne savait plus sur quel pied danser avec Chelsea. Elle n’était qu’un défi, une sorte de pari qu’il s’était fait avec lui-même. Réussir à avoir ce que personne jusque là n’avait eu. Bien entendu, des vierges, il y en avait à Poudlard, mais celle là ! C’était un réel défi ! Les autres le restaient pour divers raison (entre le fait qu’elles ne soient pas très attirantes ou qu’elles aient déjà un copain qui soit ‘patient’) mais Cheslsea avait cet innocence, cette cadence, cette douceur et surtout, ce frère protecteur qui pimentait d’autant plus le défi ! Oui mais voilà, il s’était bêtement attaché à la demoiselle, cette innocence don,t il se moquait, cette candeur dont il riait l’avaient peu à peu subjuguer. Comment ne pas être sous le charme d’une telle douceur ? C’était impossible car lui-même se retrouvait à vouloir la protéger des autres prédateurs. Mais il ne fallait pas s’y tromper ! Nate restait l’un d’entre eux et même s’il n’était pas prêt à laisser un quelconque vautour s’approcher de la belle s’était également avant tout parce qu’elle restait sa proie !

Mais il lui semblait qu’il s’égarait dans ses pensées tandis que la douce Chelsea attendait patiemment qu’il ne lui répondre. Il mima quelques secondes la réflexion en posant son indexe sur son menton et en plissant les yeux, alors que la réponse était déjà toute trouvé, avant de finalement se lancer.

« Poudlard est plein de ressources et des types comme moi savant parfaitement les exploiter. J’ai plusieurs endroits où nous pourrions nous rendre et où nous pourrions passer un bon moment, toi et moi. »

Son sourire se fit subjectif, mais il douta que la Poufsouffle ne l’aie remarqué.

« Viens avec moi ma belle, tu ne sera pas déçue. »

Il posa sa main libre sur celle que Chelsea avait elle-même posé sur son bras et l’incita ainsi à le suivre dans les couloirs. Non loin d’où ils se trouvaient, une porte se présenta à eux. Une porte parmi bien d’autres sauf que celle-ci contenait une ancienne salle de classe laissée à l’abandon depuis quelques années. Jetant un coup d’œil de part et d’autre du couloir pour être certain de ne pas être vu, Nate ouvrit la porte et pénétra dans la pièce avec la demoiselle toujours à son bras. Pourtant, lorsqu’il pris soin de refermer la porte derrière eux, il se défit de Chelsea pour se diriger vers le fond la pièce. Dans l’un des quatre coin, il appuya sur plusieur latte de planché et au son différent de l’un d’entre elles, il su qu’il avait visé juste ! Cela faisait un moment qu’il n’était pas venu ici et il ne se souvenait plus exactement de sa cachette exacte. Soulevant la planche de bois, il en sortie une bouteille de whisky pur feu avec un sourire triomphant aux lèvres lorsqu’il se tourna vers Chelsea.

« J’ai plus d’un tour dans mon sac. »

Il ne préciserait pas que des cachettes comme celle-ci, il en avait pas mal dans le château, tout comme dans l’ancienne cabane du garde chasse qu’il avait fait découvrir à Deliah lors de leur fameuse nuit. Il revint vers la jeune Poufsouffle, devisa le bouchon de la bouteille et portant le goulot à sa bouche pour en prendre une bonne gorger avant de la tendre à la demoiselle.

« Maintenant que tu as commencé – et que tu es bien entamée d’ailleurs – autant aller jusqu’au bout. Ne sois pas la petite sage pour un soir et fais des folies Chelsea. »

Un nouveau sourire apparu sur ses lèvres, sourire qui se voulait rassurant. Pourtant lorsqu’il s’approcha d’elle il se fit plus pervers tandis qu’elle ne pouvait pas le voir et il chuchota à son oreille.

« Rien ne peut t’arriver puisque je suis là. »