Sous les étoiles; Feat Curtis (terminé)

Je ne devrais pas être là, je le sais, mais je n'avais pu m'en empêcher, Il était tard, je n'aurais su dire l'heure exacte et je m'en fichais un peu à vrai dire. Tout ce que je savais c'était que dans le froid hivernal, le silence était presqu'effrayant, il n'y avait que très peu de bruit, sinon ceux provenant de la forêt interdite. Les étoiles brillaient furtivement dans le ciel nuageux, et lorsque je relevais les yeux vers la lune presqu'entièrement ronde, j'avais l'impression que la tour d'astronomie voulait la percée comme un vulgaire ballon d'hélium échapper par un enfant. Le château lui-même semblait sans vie, il ne restait plus que de rares lumières jaunâtres, brièvement, il faisait pensé à un château hanté, ce qui était passablement le cas, je dois dire, n'y avait-il pas des spectres dans ces couloirs? Des salles qui faisaient froids dans le dos, des grincements inquiétants lorsque le vent soufflait trop fort? Un sourire tordit mes lèvres alors que je secouai la tête doucement. Mon imagination prenait sans doute trop de place ou alors était-ce la vie de moldu qui m'avait donné de telles idées idiotes?

«Lumos. »

Le bout de ma baguette s'éclaira me permettant de voir les lettres tracés finement sur le parchemin usée de mon livre d'astronomie. Voyons voir, les figures tracées. J'e n'aimais pas l'astronomie, ça manquait de concret, c'était tellement futile et inutile, mais j'aimais bien voir de mes propres yeux les formes que l'on disait dessinées par les astres célestes. Chaque fois que je levai les yeux vers les étoiles blafardes, je ne pouvais m’empêcher de songer à ces sottises que l’on racontait sur les cieux et de fil en aiguille, cela m’emmenait directement à cette menteuse de Jones. On avait beau être dans le monde magique, je n’étais pas prête à affirmer que cette fille pouvait avoir des visions, j’étais trop rationnelle pour que je ne puisse qu’imaginer une chose pareille. Et puis, si elle en avait vraiment pourquoi n’avait-elle pas vu arriver l’attaque de Poudlard et en n’avait pas prévenu le directeur pour arrêter le massacre? N’aurait-elle pas eu le pouvoir de voir les visages des assaillants?

J’eu un rire froid dans la nuit noire. Bien sûr que non elle n’aurait pas pu, parce qu’elle était aussi banale que je ne l’étais, bien que moi, je ne sois pas mythomane! Oui, j’étais dure avec elle, mais elle avait tout pour m’énerver cette fille. D’une part, elle racontait des bobards, ce qui était plus que lamentable et de deux, son histoire avec Cullen était plus que douteuse. Et puis, je n’étais pas la seule qui ne l’aimait pas semblerait-il. J’avais vu de nombreuse fois Harper lui craché des insanités au visage, ce que j’avais trouvé particulièrement amusant. Il fallait avouer que cette gamine avait un sale caractère, mais Jones avait droit à des attentions particulières, elle devait bien lui avoir fait quelque chose non? Pas si sainte que ça, la p’tite voyante! Mais qu’importait le cas de Montana Jones, je n’allais pas gâcher ma soirée de recluse à cause d’elle, si?

Pour elle, non, mais pour Cullen? Je me mordis à lèvre rien qu’à y songer. Qu’avait-il a toujours la coller celle-là? Je les avais surpris plusieurs fois ensembles, sans jamais intervenir. À quoi bon? La majorité du temps, je tournais rapidement les talons, m’éloignant le plus possible de ce couple étrange qu’ils formaient. Rien ne sous-entendait qu’ils étaient ensembles, la majorité du temps. Jusqu’à ce que je vois Curtis déposer un baiser sur les lèvres de la présumée voyante. Je dois avouer que la situation m’avait dérangée, je ne l’avais pas trouvé très banale. Ils ne ressemblaient pas aux autres couples que l’on pouvait croiser dans les couloirs de l’école. Ils semblaient…je n’arrive toujours pas à trouver les mots justes pour décrire l’impression que j’avais eue. Jalousie? Loin de là. Pourquoi serais-je jalouse de cette fille? Parce qu’elle goûtait aux bras de Curtis Cullen et pas moi? Laissez-moi rire. J’avais repoussé le Serpentard de nombreuses fois, et je n’éprouvais aucun sentiment fort pour lui, du moins pas dans le sens ou vous pouvez l’entendre. La réalité était qu’il avait un drôle d’effet sur ma personne, sans que je puisse réellement mettre un nom sur la chose en question, et qu’importait le nom que je pourrais lui donner.

Un bruit étouffé me fit sursauter, bondissant sur mes pieds, faisant tomber mon livre quelques bancs plus bas dans l’estrade, je pointai ma baguette lumineuse vers l’endroit d’où provenait le bruit. Une silhouette se détacha dans l’obscurité, une silhouette que je reconnue après quelques secondes, baissant ma baguette, toujours aussi droite qu’un I, j’observais le nouveau venu, quelque peu troublée.

« Tu m’as fais peur, Cullen.» Lançais-je comme un reproche.

Il aurait pu s’annoncer au moins, non? Un raclement de gorge, ou minimalement siffloter! Mais non, monsieur avait décidé d’être aussi silencieux qu’une souris. Alors que les battements de mon cœur reprenaient une course plus ou moins normale, je descendis les quelques marches pour récupérer mon livre avant de me tournée de nouveau vers lui.

« Tu n’es pas avec Jones? Je paris qu’elle t’a largué pour son copain le Poufsouffle, c’est ça? »

Un sourire mutin étira mes lèvres, me fichant complètement de le blesser. Ce n’était pas dans ma nature de vouloir faire mal à mon prochain, loin de là, et s’il se montrerait triste, je serais la première à souhaiter le consoler, mais toute cette histoire avec cette fille m’irritait passablement.

« Où alors, tu t’es dis " C'est Mina, là-bas? Et si j'allais le faire une peur bleue?" .»

Le livre claqua brutalement en se fermant entre les doigts du Serpentard et malgré moi, je tressaute. Voulait-il ma mort ou quoi? Sans doute étais-je simplement trop nerveuse, ce qui n'était pas très étonnant venant de ma part. Exaspérée par mon propre comportement, je repoussai une mèche de cheveux avec agacement avant de reporter mon regard sur le jeune homme qui venait de se déplacer pour me faire face, plantant ses prunelles dans les miennes, prenant le temps qu'il fallait pour établir un bon contact. L'envie de détourner les yeux était présente, mais je n'en fis rien. D'une part, ce n'était pas dans mes habitudes et ça ne servait sans doute à rien. Je ne crois pas qu'il m'aurait laisser me défiler comme cela, ce serait trop facile!

– Et toi mystérieuse Mina…

Je tic imperceptiblement, attendant la suite avec un sentiment qui pourrait s'apparenté avec l'angoisse. Où voulait-il en venir? Je craignais le pire venant de Curtis, après tout, avec la réputation qui lui colle à la peau...Je ne le quitte pas des yeux alors qu'il se déplace, du moins jusqu'à ce que cela soit possible. Je me raidis lorsque je sentis ses doigts dégager mes cheveux, sa peau effleurant la mienne alors qu'il entreprend de masser ma nuque. Malgré moi, un frisson me parcourt l'épine dorsale, mais je ne me détends pas pour autant. Ces gestes ne sont nullement déplacés, mais jamais je ne m'étais laissé aller avec lui et je ne comptais pas le faire ce soir. Je n'étais pas prude ou quelque chose dans ce bout-là, mais avec Curtis, les choses s'embrouillaient tellement dans mon esprit que je préférais éviter tous gestes que je pourrais regretter.

– Tu es quel genre de personne ? Les actes ou les mots ? La pratique ou la théorie ?

Je ne sais quoi répondre, sachant que la vérité ne me mettrait qu'un peu plus dans l'embarras. Il valait mieux éviter que cela ne se produise. Je me connaissais assez pour savoir que par la suite, je ne ferais que m'enfoncer davantage. Mais, selon moi, toute question doit avec une réponse et par le fait même, je lui en dois une. Comptais-je vraiment lui répondre? Pas directement du moins. J'ouvris la bouche, dans l'espoir de ne pas me prendre à mon propre jeu alors que je sentis les Curtis se glisser sur le banc, derrière moi, ses jambes maintenant de part et d'autre de ma taille, son torse contre mon dos. Toujours aussi droite qu'un I, j'ose à peine respirer, sachant que chaque bouffer d'air me rapproche un peu plus de lui. Je fermai les yeux quelques secondes, espérant ainsi oublier cette proximité pour reprendre un semblant de contenance.

– Je serai ravi de savoir sur quel terrain tu joues…

J'ouvris les yeux, fixant toujours le terrain devant moi. Un sourire étira mes lèvres, alors que son souffle chatouille ma nuque. Je me levai d'un bond, faisant volte face pour l'observer, bras croisés, un sourire espiègle aux lèvres. Il était sans doute plus facile de garder le fil de la conversation avec un certaine distance entre nous, tant pis si je le décevais! Ce ne devait pas être un refus une fois de temps en temps qui devait changer quoi que ce soit à sa vie tout de même, surtout avec le nombre de personne qui partageait sa couche. Bref, je consentis tout de même à fournir une réponse.

«Les mots ne valent pas grand chose sans les actes, et la pratique n'est rien sans la théorie.»

Ouais, je sais. C'est vague et ça ressemble grandement à une phrase toute faîtes, et alors? C'était une réponse tout de même, non? Il avait eu beau agir avec toute la tendresse possible, je ne me permettais pas de faire plus clair, ce serait me tirer une balle dans le pied, et à ce moment précis, je n'avais pas besoin de cela pour essayer de garder la tête hors de l'eau et ne pas flancher. Je me penchai vers lui, posant mes paumes sur le bois rugueux du banc, sans me départir de mon sourire. Je n'étais qu'à quelques centimètres de son visage. Oui je jouais avec le feu et j'allais sans doute m'en mordre les doigts.

«La réponse te conviens?»

Je jouais avec le feu, je le savais. Aussitôt pencher ainsi vers lui, mon visage à quelques centimètres du sien, je me maudit de ma stupidité soudaine. Je me mordis la langue, comme pour me punir de ce geste ridicule. J'aimerais me redresser, aussi droite qu'un I et ainsi m'éloigner de lui, mais ses prunelles m'omnibulent à un tel point que l'idée ne m'effleura à peine. C'était comme si Curtis avait un effet anesthésian sur mes neuronnes. Je lui en voulais pour cela. Je retenue ma respiration quelques secondes avant qu'il ne prenne la parole. Dès le moment où il ouvrit la bouche, je ne pu m'empêcher d'appréhender ses paroles. Comme si celles-ci ne ferait qu'augmenter ce sentiment d'être idiote. Non que je le fus réellement, mais je me demandais réellement ce qui m'avais pris pour m'approcher autant de lui.

«Non. Mais j’ai peut être un autre moyen d’être éclairé sur la question…»

Je fronçai doucement les sourcils. Comment voulait-il faire cela? A peine la question posé, la main du Serpentard se glisse sur ma nuque, m'attirant, malgré moi, à lui. Ses lèvres se plaquent contre les miennes et il me buscule quelque peu lorsqu'il se redressa, passant un bras autour de ma taille, comme pour me rapprocher encore un peu de lui. Si le tout semble brutal, ses lèvres sont douces, comme ses mains. Je ne réagis pas, trop surprise. Je le laisse ainsi faire quelques secondes avant de poser mes mains sur ses épaules, voulant l'éloigner de moi, mais je n'en fis rien, aller savoir pourquoi.

« C'est pas du jeu, Cullen...» murmurais-je contre ses lèvres.

Il y avait une question qui ne cessait de revenir ; qu'est-ce que j'étais en train de faire? Me laisser aller en présence de Curtis Cullen était comme me tirer une balle dans le pied. Je n'avais aucune envie d'être son jouet. Une personne de plus dans sa couche, avec qui il prendrait son pied quelques minutes avant de l'oublier, comme cela devait être le cas de plusieurs élèves de cette école. Je me doutais qu'il ne se souvenait pas de la moitié de ses conquête et je n'avais aucune envie d'être une croix de plus sur son tableau de chasse. Ce n'était pas moi ça. Coucher une nuit et ensuite, faire comme si rien ne se serait passé. J'avais toujours eu un lot resteint d'amants, je ne couchais pas à gauche et à droite comme le Serpentard et pourtant, je savais que me laisser aller avec lui ne mènerait sans doute à rien de bon. Je finis par me détacher de lui, reculant de quelques pas, croisant les bras sur ma poitrine, quelque peu chamboulée.

« Je n'ai pas envie d'être ton nouveau jouet»

Je l'observai, avec une attention presque malsaine. Je devais avouer, que malgré mon attitude froide et maîtrisée, je n'en étais pas moins à quelques pas de craquer. Il y avait quelques petites signes de ce fait. Je me mordais les lèvres avec un sadisme inconscient, jusqu'à ce qu'un goût de sang envahie ma bouche. Mes doigts tiraient le tissu qui recouvrait mon bras et je faisais n'importe quoi pour éviter son regard scrutateur. Il était réellement difficile de lui résister très longtemps, surtout après avoir goûté ses lèvres douces et chaudes. Je pince les lèvres, maintenant une distance sécuritaire entre nous. Je ressens déjà le regret de m'être dérobée à ses lèvres, mais je ne fis rien pour y remédier. Je préfère rester à ma place, affichant un air stoïque qui avait certaine lacune que je m'efforçais à corriger sans vraiment y parvenir. Je n'étais pas une statue de pierre tout de même. J'avais des émotions et des désirs, même si j'essayais de les brider au maximum en présence du Serpentard. C'était plus "sécuritaire" ainsi.

«C’est du jeu si je suis ton jouet autant que tu es le mien.»

Je l'observe, remarque le moindre changement de mimique chez lui malgré la noirceur ambiante. Il hausse un sourcil, me souris et je ne trouve rien de mieux que de ne pas bouger d'un millimètre, de peur de flancher. Et si C'était le cas qu'arriverait-il? Je préférais ne pas y penser, il y avait trop de risque. Mais qu'avais-je à perdre? Je soupirai légèrement, m'exaspérant moi-même.

«Aucun de nous deux ne dois avoir l’ascendant sur l’autre. Il s’agit seulement, si nous le voulons tout les deux. De passer un bon moment ensemble.»

Je passai une main dans mes cheveux, ne sachant plus où me mettre. D'avais-je lui donner raison? Cette simple idée me faisait frissonner. Je fais un pas vers lui, le regrettant aussi tôt. Je ne recule pourtant pas, comme pour me tester moi-même, savoir où était mes limites. J'avais pourtant cru que je les connaissais. À quoi jouais-je? Pourquoi voulais-je me prouver que je pouvais être si près de lui sans craquer? Malgré moi, mes mains se posèrent sur ses avants bras après qu'il est quelques pas sur le côté.

«Est-ce que ça veut dire que si j’était du genre un peu plus stable, fidèle et tout ce qui va avec…Tu pourrais t’intéressé à moi ?»

Je fis un dernier pas vers lui, jusqu'à sentir son souffle sur ma joue. Je dû lever les yeux pour continuer de le fixer son regard. Mes mains montent doucement vers ses épaules avant de glisser sur son torse avant de s'arrêter à sa ceinture. Je jouais avec le feu, j'en étais parfaitement consciente, mais j'avais réellement dû mal à résister à l'envie de le toucher, de sentir son souffle heurter ma peau, ou encore son odeur flotter jusqu’à moi. Pinçant les lèvres, appréhendant ses prochains mouvements, je me hisse sur la pointe des pieds pour approcher mes lèvres de son oreille.

« Il y a de grande chance. J’ai l’habitude de garder mes amants. Les histoires d’un soir, ce n’est pas mon truc. »

En contradiction totale avec mes mots, mes mains glissèrent un peu plus bas pour frôler son sexe, une fraction de seconde, avec toute la délicatesse dont je pouvais faire preuve à ce moment là, à travers le pantalon du Serpentard avant de remonter doucement vers son épaule. Je plantai mon regard dans le sien, un sourire planant sur mes lèvres avant que je murmurai doucement à son oreille :

« Bonne nuit, Curtis. »

Je m’éloignai de lui à ses mots, attrapant mon livre d’astronomie pour tourner les talons en direction du château.

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