The Time-Turner
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Chapardeuse contre mé(ga)lomane | Terminé |

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Chapardeuse contre mé(ga)lomane | Terminé | Empty Chapardeuse contre mé(ga)lomane | Terminé |

Message par Gemma Langley Dim 30 Mai - 17:59

« Gemma, qu’est-ce que tu fous?! »

Je me stoppai net au son de cette voix familière. Je pensais pourtant avoir été discrète. Julia avait le sommeil léger et l’oreille délicate, ce n’était certainement pas de ma faute si elle avait été réveillée. D’ailleurs, qu’est-ce qui me disait qu’elle dormait avant que je ne tente péniblement de quitter le dortoir sans un bruit? Elle ne pouvait pas être aussi insomniaque que je l’étais ces derniers temps, mais peut-être avait-elle des soucis qui la tenaient éveillée? J’étais obnubilée par ma petite personne, depuis quand ne m’étais-je pas inquiétée du sort de ma meilleure amie? Mais j’étais excusable, qu’importe la taille de ses problèmes, ils ne seraient jamais aussi immenses que les miens. Or je devais les traiter en priorité avant de m’intéresser aux petits soucis des autres. Ce n’était pas de la négligence, il s’agissait simplement d’un manque de temps de ma part. Et pourtant du temps, j’en avais eu toutes les nuits depuis près de deux semaines. Je n’arrivais presque plus à trouver le sommeil et quand j’y parvenais enfin, il n’était jamais calme ou réparateur. Je n’avais pourtant rien fait pour mériter ça. Mais je savais très bien ce qui m’empêchait de dormir.

« Avoue, tu dormais pas, j’vois pas comment j’aurais pu te réveiller! »

Julia ricana. Elle avait de plus en plus la manie de me prendre de haut et je commençais proprement à en avoir assez. J’aurais voulu lui asséner une pique bien sentie, mais elle me prit de cours.

« Tu veux dire que le bruit que tu as fais en faisant tomber ta lampe de chevet ne t’as pas du tout alarmée? Ou que tu pensais sincèrement ne réveiller personne en shootant dans la marmite que Siena a laissé traîner? » Elle soupira d’un air résigné. « Parfois, Gemma, tu me fatigues. »

Aucune conversation échangée avec Julia à une heure pareille ne m’aurait permis de gagner des points dans son estime, aussi je préférai quitter le dortoir le plus rapidement possible. Je m’assis un instant dans un fauteuil de la salle commune, judicieusement placé devant le feu. L’horloge indiquait minuit moins vingt. Je n’aurais pas dû me trouver là à une heure aussi tardive mais, il fallait l’admettre, les directeurs de maison ne s’en inquiétaient pas, tant que leurs élèves étaient au moins dans la salle commune. Je ne violais aucun couvre-feu, au moins, en étant là. J’étais sage, je respectais le règlement… et c’était follement ennuyant. J’étais trop jeune pour respecter des règles, pour passer mon temps à dormir ou rester tranquille. J’avais besoin de bouger, et mes jambes engourdies n’en étaient pas l’unique raison. Le problème, c’est que je détestais ne pas avoir de but. Il n’y avait que les abrutis et les inconstants pour errer sans aucun but en tête. Et comme j’avais très envie de quitter ma salle commune, je devais à tous prix me trouver une mission à mener à bien. J’aurais bien aimé aller asticoter quelques amis ou autres, mais je doutais qu’ils soient encore debout à cette heure-ci. Dans quelle quête héroïque pouvais-je donc me lancer alors que le château tout entier était déserté? Il ne me fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre toutes les possibilités que m’offraient des couloirs désaffectés. Même une fille aussi peu discrète que moi pouvait à coup sûr se frayer un chemin jusqu’à des salles d’ordinaire condamnées. Comme la si inaccessible réserve aux potions! Je n’imaginais même pas le nombre de possibilités qui s’ouvriraient à moi une fois parvenue dans cet Éden. C’était trop beau, trop excitant pour que mon esprit se détache ne serait-ce qu’un instant de cette éventualité. Je ne me posais plus la moindre question. Mon choix était fait. Je parviendrais dans la réserve aux potions, foi de Gemma!

Je bondis du fauteuil dans lequel je m’étais installée par défaut et filai comme une flèche vers la sortie de la salle commune. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « felix felicis », je me retrouvais déjà dans les grands escaliers, que je descendis d’ailleurs quatre à quatre. Toute prudence s’était envolée de mon esprit, si tant est qu’il y en est eu un jour. A quoi bon être discrète de toute façon? Ça n’était pas mon fort et je finirais à coup sûr attrapée. Mieux valait donc aller à l’essentiel et prier pour qu’aucun Prefet zélé ou Professeur insomniaque ne me surprenne. Combien de chance avais-je pour que tout se passe selon mes désirs? Pas beaucoup. J’aurais dû me faire rapidement intercepter et ne pas espérer aller plus loin que le hall d’entrée, et pourtant … Après une déambulation hésitante dans les cachots, je finis miraculeusement par atteindre mon but. Que demander de plus? Sans doute de ne pas me faire surprendre aussi près du but.

Lorsque ma main se posa sur la poignée, je réalisai que je n’avais pas eu la présence d’esprit de me munir de ma baguette magique. Je me trouvais stupide d’avoir oublié une chose aussi essentielle, mais la stupidité semblait récompensée entre ses murs, puisque la porte ne m’opposa aucune résistance et coulissa sur ses gonds sans émettre le moindre son gênant. Soit j’avais une chance inouïe, soit cela sentait mauvais. Mais s’inquiéter n’aurait servi à rien et je préférais de loin profiter de l’opportunité plutôt que me poser mille et une questions.

La première chose qui me troubla lorsque je m’introduisis dans la pièce, ce fut l’imbroglio de potions entassées miraculeusement les unes au dessus des autres. Il y avait une multitude de petits casiers, partout autour de moi. Il y avait suffisamment de potions, de plantes et d’échantillons en tous genres dans cette pièce pour me tenir en halène durant des mois. Aussi je ne perdis pas un instant. Je me précipitai sur les casiers à ma portée, fouillant et farfouillant aussi méticuleusement que j’en étais capable. Mais rien ne retint suffisamment mon attention. Alors celle-ci se tourna sur les potions, hors de ma portée. Je n’étais cependant pas décidée à laisser le moindre obstacle spatial se mettre en travers de mon chemin vers la découverte. Malheureusement, sans baguette, il m’était très difficile de parvenir à un résultat concluant. Quelle idée de s’aventurer dans un lieux renfermant autant de trésors sans prendre les dispositions nécessaires pour les acquérir! Et alors que je fouillais sur moi à la rechercher du moindre objet susceptible de m’aider, je pris alors conscience de ma tenue. Un léger t-shirt blanc et un mini-short rose. En plus de m’empêcher de transporter le moindre objet, elle m’assurait un effet peu engageant sur la personne qui viendrait à me surprendre. Je n’étais pas du genre à prendre des pincettes avec les gens, mais je craignais de ne pas mettre toutes les chances de mon côté. Je me surpris à froncer les sourcils à cette pensée. Il valait mieux que je m’attache à attraper quelque chose avant de penser à toutes ces choses désagréables.

Déterminée, mon regard passa d’un flacon à l’autre, jusqu’à ce qu’il ne tombe sur une potion intéressante. Avec un sourire carnassier, j’entrepris d’escalader légèrement les étagères afin de m’emparer de l’objet de ma convoitise. Tendant tous mes muscles au maximum, je lançai ma main en avant. J’y étais presque. Plus que quelques infimes millimètres et je pourrais avoir cette potion.
C’était sans côté l’entrée d’une personne dans la réserve. Dans ma surprise, je lâchai prise de ma seule main valide. Ma chute fut douloureuse et sans grâce. Je gémis lamentablement, puis mon regard se posa sur le nouveau venu et, subitement, toute douleur s‘envola. L’air abasourdi et toujours étendue sur le sol, quelques mots m’échappèrent sur un ton incrédule:

« Raven?! Tu m’as suivis? »


Dernière édition par Gemma Langley le Jeu 30 Sep - 10:36, édité 1 fois
Gemma Langley
Gemma Langley
Objectif Raven !
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Message par Raven C. Beckett Mer 2 Juin - 22:51





Minuit moins vingt. Il aurait été normal et évident que je me trouve dans ma salle commune à une heure pareille comme tout à chacun. Mais après une soirée de répétition, Jaylen et moi avions continué à traîner dans la salle sur demande, buvant et se shootant quelque peu. Enfin, quelque peu pour moi, lui comme d’habitude, il faisait dans l’excès, mais loin de moi l’idée de le réprimander, Ce n’était pas mon rôle après tout. Tant qu’il savait tenir une guitare et en jouer comme il savait le faire, le reste m’était bien égal ! L’heure me sembla quelque peu tardive lorsque je senti le sommeil se faire ressentir, normal, j’étais debout depuis six heures du matin, les cours avaient été assommant, ça plus l’alcool et la drogue, bon mélange pour que je désire finalement retrouver mon lit assez rapidement. Je laissais donc Jaylen qui me traita au passage de ‘petit joueur’ et après une réponse tout en finesse de ma part, je désertais l’endroit. Je tentais de monter les escaliers avec précaution mais rapidement tout de même pour rejoindre ma Salle commune. Sortir avec la Préfete en Chef apportait certes des avantages, mais je ne pensais pas qu’elle pourrait me tirer de ce coup là si je me faisais surprendre par un professeur !

Cependant, tandis que j’allais bifurquer à un couloir pour emprunter les escaliers me menant à ma salle commune, je pu voir l’espace d’un instant, les reflets d’une chevelure blonde à la lueur des bougies trônant sur les murs, une couleur que j’aurais reconnue n’importe laquelle. Mes sourcils se froncèrent, car si j’avais vu juste, ce qui se passait – bien que je n’en sache pas vraiment grand-chose – ne me plaisait pas du tout ! Je fis donc demi tour, bien décider à savoir ce qui se tramait et discrètement, je suivais celle que j’avais bien reconnu comme tant Gemma. Au lieu de l’aborder purement et simplement pour lui demander ce qu’elle faisait dans les couloirs à une telle heure, je préférais la suivre de loin. Depuis quelques temps – depuis que j’avais appris qu’elle s’était offerte à Cullen – nos rapports étaient plus froid, plus le plus grand plaisir de Leslie je dois bien l’avouer. Mais si je décidais de la suivre à distance, c’était aussi pour pouvoir… l’espionner en quelque sorte. Savoir réellement quel était son but et où elle comptait se rendre, et l’idée qu’elle puisse rejoindre Cullen me fit serrer les poings plusieurs fois. Si c’était le cas, je crois bien que je j’enfoncerais mon poing dans sa face de Serpent ! Mais bon sang ! Gemma n’avait que 15 ans ! On avait pas idée, même à 18, de faire des choses pareilles avec une fille si peu âgée ! Si encore, le type avait eu son âge ou un an de plus, je dis pas… Là je me trouvais des excuse, bien que je l’aurais sans doute moins mal pris dans le sens où j’aurai eu un argument de moins pour lui faire la gueule. Que Cullen ! Putain, ce type était tellement passé sur tout le château qu’il tapait limite dans les premières années maintenant ! Dire que je m’efforçais d’oublier Gemma à cause de nos cinq années de différence qui étaient pour moins un obstacle plus grand encore que l’argent que le père de Leslie risquait de nous retirer si je brisais le cœur de sa chère et tendre fille.

A pas de loup, je continuais de suivre Gemma qui ne cessais de descendre un peu plus, allant de plus en plus vers les cachots et me faisant de plus en plus penser qu’elle allait à la rencontre de Cullen. J’en rageais intérieurement mais loin de moi l’idée de le montrer clairement. Oui, c’était ce que je pensais, mais mettez moi devant le fait accompli et on verra ce qui se passera ! Entre ce qu’on dit et ce qu’on fait…

Mais finalement, c’est surpris que je la voix prendre une toute autre direction que la salle commune des serpentard ou même l’un des cachots – je ne veux même pas imaginer ce qui peut se passer là dedans – et la voir se rendre dans la réserve de Potions. Les questions me submergent alors, et au lieu de les laisser me triturer l’esprit sans que des réponses concrètes ne me soient fournies, je décide de moi-même la suivre dans l’antre du maître des Potions. Je la précédais donc de peu mais apparemment suffisamment pour la surprendre. Elle était semblait-il entrain d’essayer d’attraper une fiole lorsque je fis mon entrée et cette dernière la déstabilisa tellement qu’elle en tomba à la renverse. L’ombre d’un sourire passa sur mes lèvres tandis qu’elle gémissait doucement de douleur. Pas que la voir souffrir puisse m’amener une quelconque joie, mais ses étourderies et ses maladresses occasionnelles m’avaient toujours faits rires, sauf que là, j’étais encore en colère contre elle, rancunier comme je l’étais et borné aussi, je m’entêtais à ne lui montrer aucun signe d’attention particulier lui faisant comprendre par là que son comportement n’avait pas été le bon et que je ne le cautionnais pas, pire, que je le condamnais moi-même. Aussi lorsqu’elle se permis de me demander si je l’avais suivie, la réponse sortie d’elle-même :

« Non. »

Je lui tendais la main pour l’aider à se remettre debout au lieu qu’elle ne reste ainsi, les fesses clouées au sol, et tandis que je le faisais, je soupirais et avouais la vérité bien rapidement.

« Oui, je t’ai suivi. Mais qu’est-ce que tu fous dans les couloirs à une heure pareille ? » Et dans cette tenue ! me retenais-je de balancer alors que je me rendais compte du minimalisme de ses vêtements. « Tu cherche les ennuies c’est ça ? Si on te choppe c’est ce que tu auras. Sans compter que t’allais faire quoi là ? Piquer une des potions là dedans ? T’as pas idée ! Si le Prof s’en rend compte, il nous fera à tous avaler du veritaserum par la force s’il le faut pour savoir qui a chapardé dans sa réserve ! »

Je lâchais enfin sa main dont je me rendais seulement compte que je tenais toujours alors qu’elle étais sur ses pieds depuis assez de temps déjà avant d’ajouter après un nouveau soupire las,

« Franchement Gemma, j’ai toujours adoré ton insouciance et cette façon que t’as d’être tout simplement… mais là j’ai juste l’impression que ça te conduit à faire n’importe quoi ! C’est comme avec Cullen… »

Ayé, c’était sorti, plus fort que moi, j’aurai pourtant préféré le taire encore longtemps au fond de moi.

« J’te comprends pas sur ce coup là Gem’. Tu te disais soit disant folle de moi et tu vas te faire passer dessus par le pire séducteur de Poudlard. Sérieusement, je ne sais même pas si Jaylen est pire que lui, c’est pour dire ! Mais merde ! » Je fais un pas en arrière, la colère commence à faire trembler ma voix et vibrer mon corps. Tout ce temps où je l’ai retenue, elle sort, enfin.

« Une première fois c’est sensé être important pour une fille, non ? Et toi tu la donne à un mec qu’en a absolument rien à foutre ! J’dis pas que le sexe est ‘interdit’ à ton âge, mais choisi tes partenaires du tiens justement et un type qui te respecte et à qui tu tiens, pour qui tu ne sera pas une fille de passage. »

Le fait qu’elle est ainsi perdue sa virginité me fout en rogne. Elle aurait du connaître quelque chose de mieux, de plus beau, de plus romantique, quelque chose à sa hauteur. Quelque chose que j’avais déjà imaginé quelques fois… et qui me revenait en tête à cet instant, me poussant à me rapprocher d’elle, au plus près pour le lui susurrer.

« Tu voisd Gam’, si ça avait été moi, j’aurai attendu que tu es 17 ans, ne serait-ce que pour te prouver que tu n’es pas qu’un corps désirable et que je te respecte. Et j’aurai très certainement préparé quelque chose dans une chambre chaleureuse, à la lueur des bougies avec quelques fleurs pour que tu te sente unique, ce que tu es Gemma, et pour que tu te souvienne de ta première fois comme étant quelque chose de beau et non comme une sauterie dans un placard miteux avec un type à qui tu n’as plus adressé la parole depuis. Mais c’est trop tard pour ça, car ce qui me plaisaient chez toi, ton insouciance et on impulsivité t’on conduit à te comporter comme une idiote. »

Je reculais de nouveau, l’air bien plus grave, plus sombre.

« A moins que finalement tu n’es réellement eu des sentiments pour Cullen, que tu es ressentie une attirance pour lui. Dans ce cas, tu ne fais que me prouver, nous prouver à tous les deux, que ton ‘amour’ pour moi n’est qu’un fantasme d’adolescente envers le chanteur d’un groupe de rock un peu connu et qui parait si inaccessible. Oui, c’est ça, un fantasme simplement. Comme toutes ces filles qui se jettent au cou de Jaylen avec son allure peu aimable, sombre et de drogué, mais qui est guitariste et qui représente le mauvais garçon dans toute sa splendeur. »
Raven C. Beckett
Raven C. Beckett
    Blackbirds' Singer
    Thinking of her. Viciously.


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Message par Gemma Langley Mer 9 Juin - 10:07

« Non. »

Je ne m’attendais pas à ce qu’il me serve un grand sourire ou qu’il me fasse la fête, mais si peu de considération de sa part me blessait. Son regard n’était plus le même qu’au début, alors que nous venions tout juste de partager un baiser qui resta depuis gravé dans ma mémoire. Il m’avait ensuite repoussé, évidemment, mais cela n’avait fait qu’accroître ma volonté. Et ses regards, les gestes qu’il esquissait parfois en ma présence, sa façon d’être lorsqu’il sentait mes yeux rivés sur lui … tout ça me prouvait qu’il ne m’était pas indifférent. Je m’acharnais à le séduire, et qu’importe qu’il s’accroche à une amitié qu’il construisait de toutes pièces dans son esprit, je n’étais pas dupe. Jamais personne ne m’avait regardé comme il le faisait, et ce n’était pas juste une invention de mon esprit malade d’amour pour lui. Mais cette nuit, alors qu’il me surplombait de toute sa hauteur, je voyais à quel point tout ça s’était évaporé. Je ne voyais pas ce que j’avais fait pour mériter ça, et je détestais Leslie à qui devait revenir toutes ses attentions désormais. Je la détestais comme jamais, mais tout de même moins que je me détestais moi-même. Pourquoi n’étais-je donc pas capable de capturer son cœur et de le garder une bonne fois pour toutes? L’avenir me promettait que je l’aurais un jour, mais il m’échapperait bien vite. Jamais il ne m’aimerait comme je l’aimais. Pourtant, c’était si bien parti…
Il me tendit la main, et j’osais à peine l’attraper. Quelques mois plus tôt, j’aurais profité du moindre contact, mais maintenant, je n’arrivais même plus à en tirer du plaisir. C’était de toute façon sans grâce qu’il m’aidait à me relever. Ma mine était sombre tandis que je reprenais appui sur mes pieds.

« Oui, je t’ai suivi. Mais qu’est-ce que tu fous dans les couloirs à une heure pareille ? » Il m’avait suivi? Mes joues reprirent des couleurs et je posai timidement un regard plein d’espoir sur Raven. « Tu cherche les ennuis c’est ça ? Si on te choppe c’est ce que tu auras. Sans compter que t’allais faire quoi là ? Piquer une des potions là dedans ? T’as pas idée ! Si le Prof s’en rend compte, il nous fera à tous avaler du veritaserum par la force s’il le faut pour savoir qui a chapardé dans sa réserve ! » Mon regard changea bien vite à ces paroles. Ainsi il ne m’avait suivi que pour trouver un nouveau reproche à me faire?! Il croyait ne pas en avoir suffisamment en stock? Renfrognée, je répondis du tac-au-tac.

« Oh ça va! J’ai déjà un grand frère, n’essaies pas de lui piquer son rôle, il l’interprète déjà à la perfection! Et si tu t’inquiètes pour le mauvais quart d’heure que tu vas passer par ma faute, ne te fais pas de soucis, je suis plus forte qu’une gorgée de veritaserum! » Et moins modeste aussi, pensais-je ironiquement. Je n’adressais la parole à Raven que depuis quelques infimes minutes et il commençait déjà à me faire la morale, à croire qu’il était irréprochable! Sa mijaurée sainte-n’y-touche commençait à avoir une mauvaise influence sur lui! Mais où était Jaylen dans ces cas là? Un peu de soutien n’aurait pas été de refus!
Raven me lâcha la main, presque mécaniquement, et je compris qu’il me trouvait désormais parfaitement repoussante. Sans y prendre garde, il avait continué à tenir ma main et il s’en voulait désormais. Je savais qu’un nom devait lui trotter dans la tête.

« Franchement Gemma, j’ai toujours adoré ton insouciance et cette façon que t’as d’être tout simplement… mais là j’ai juste l’impression que ça te conduit à faire n’importe quoi ! C’est comme avec Cullen… »

Et voilà, il l’avait enfin lâché. Je trouvais aussi que la discussion commençait à s’éterniser sans que Curtis ait été évoqué, ça en devenait presque un affront. Mais Raven venait de corriger le tir. Mon regard passa de l’agacement à l’amertume. Je regrettais déjà le sermon que Raven s’apprêtait à me faire. Mais au fond, je savais très bien ce qu’il en était, ce n’était qu’une excuse de plus pour lui. J’aurais pu la rayer de sa liste en une seule phrase, mais il trouverait autre chose à me reprocher. Finalement, ce ne serait que retarder l’inévitable.

« J’te comprends pas sur ce coup là Gem’. Tu te disais soit disant folle de moi et tu vas te faire passer dessus par le pire séducteur de Poudlard. Sérieusement, je ne sais même pas si Jaylen est pire que lui, c’est pour dire ! Mais merde ! »

Que pouvais-je répondre à ça? Ma fierté m’empêchait de lâcher le seul argument qui pourrait réellement peser dans la balance. Raven aimait trop me traiter comme une gamine, il le faisait quoi que je fasse. Et si je lui avouais la vérité, il le ferait encore plus, ajoutant à ça ma couardise. Il n’était pas question que je lui fasse ce plaisir! Et voilà qu’il s’éloignait de moi. Ce n’était qu’un simple pas en arrière, mais j’arrivais à lui donner tout un tas de signification.

« Une première fois c’est sensé être important pour une fille, non ? Et toi tu la donne à un mec qu’en a absolument rien à foutre ! J’dis pas que le sexe est ‘interdit’ à ton âge, mais choisi tes partenaires du tiens justement et un type qui te respecte et à qui tu tiens, pour qui tu ne sera pas une fille de passage. »

J’avais envie de lui crier au visage qu’à mon avis, le seul qui était digne de ma première fois, c’était lui, mais son ego était déjà suffisamment gonflé pour que je me le permette. Je fulminais intérieurement. Lui, tout ce qu’il pouvait considérer, c’était mon regard noir, indéfectible. Je ne l’avais sans doute jamais autant haïs qu’à cet instant. Il se permettait de me faire des reproches sur la personne à qui j’avais offert ma virginité, prétextant que j’aurais dû la réserver à un autre qui comptait vraiment pour moi, mais le seul qui m’importait c’était lui, et il me repoussait lâchement. Personne n’était plus mal placé que lui pour me parler de ça!
Je le détestais et, pourtant, lorsqu’il se rapprocha de moi pour me parler plus chaleureusement, je me surpris à frissonner.

« Tu vois Gem’, si ça avait été moi, j’aurai attendu que tu ais 17 ans, ne serait-ce que pour te prouver que tu n’es pas qu’un corps désirable et que je te respecte. Et j’aurai très certainement préparé quelque chose dans une chambre chaleureuse, à la lueur des bougies avec quelques fleurs pour que tu te sentes unique, ce que tu es Gemma, et pour que tu te souviennes de ta première fois comme étant quelque chose de beau et non comme une sauterie dans un placard miteux avec un type à qui tu n’as plus adressé la parole depuis. Mais c’est trop tard pour ça, car ce qui me plaisait chez toi, ton insouciance et ton impulsivité t’ont conduis à te comporter comme une idiote. »

Je sentais de l’amertume dans sa voix. Voulait-il vraiment faire tout ce qu’il promettait là? J’étais jeune, et sans doute un peu naïve, j’avais envie d’y croire. Mais quelque chose me chiffonnait. Il fallait que je sois sûre, sans quoi j’abandonnerais sans doute sur le champ. Je pris l’une de ses mains dans la mienne, tandis que dans un même geste, je posai l’autre sur sa joue. Mon regard se fondit dans le sien, comme si j’y cherchais un trésor enfoui.

« Mais Raven, j’avais trouvé quelqu’un qui comptait vraiment pour moi, et je suis presque certaine qu’il m’aurait respecté, que ça n’aurait pas été juste un « coup » comme ça. Seulement, il m’a fait comprendre qu’il était trop lâche, trop attaché à sa petite vie bien rangée, pour me donner cette chance d’être unique à ses yeux. Je lui en ai beaucoup voulu, puis j’ai compris que je devais faire un effort si je voulais qu’il ne me regarde plus simplement comme une gamine prise d’un béguin passager. Alors je suis allée voir un ami à lui, pour qu’il me donne quelques astuces. Cet ami m’a dit clairement que je devais acquérir de l’« expérience » pour que celui que j’aime me regarde autrement. C’est-ce que j’ai tenté de faire … »

Je m’interrompis dans cette litanie. Mes nerfs commençaient à lâcher tandis que mes yeux s’humidifiaient. Je devais reprendre un minimum de contenance. Il n’était pas question de craquer avant d’avoir exprimer à Raven le fond de ma pensée. Je lâchai sa main pour venir saisir pleinement son visage. Je devais être pathétique, cette pensée me fit baisser les yeux. Quand je les plantai à nouveau dans le regard de Raven, ce fut pour reprendre sur un ton aussi clair que possible.

« Tu m’a forcé à le faire Raven! Quoique je fasse, je ne trouvais jamais grâce à tes yeux, je ne le supportais pas. Mais j’ai été naïve; ça ne t’as pas plus de savoir que je n’étais plus une gamine sans expérience. Et maintenant tu me détestes! »

Cette fois ci, les larmes furent plus fortes que ma volonté. Elles brisèrent mes défenses et se mirent à couler abondamment sur mes joues. Ma faiblesse me tortura, je lâchai subitement le visage de Raven et m’éloignai de lui le plus rapidement possible. Je lui tournais le dos pour ne pas avoir à affronter son regard que j’imaginais sévère. Je n’étais qu’une pauvre crétine à ses yeux, je le savais bien. Je venais de briser tout espoir de l’avoir un jour pour moi, et rien que pour moi. Lui avouer la vérité maintenant ne m’aiderait pas, si je pouvais conserver un minimum de crédibilité, il n’était pas question de perdre ça.
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Message par Raven C. Beckett Mar 15 Juin - 19:19




Je me sentais si mal et tellement… coupable dans un sens. Je savais que Gemma avait parfois des idées idiotes, du à son impulsivité et à son immaturité, à son côté un peu fou et sauvage également. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser que si j’avais fait plus attention à elle, si je l’avais traité avec plus considération, elle n’aurait pas fait ça. Pourquoi ? Parce que si je lui avais accordais l’attention qu’elle désirait, elle n’aurait pas eu à se tourner vers Cullen. Peut-être était-ce un peu narcissique de penser de cette façon, mais je l’étais quelque peu. Je pensais que cette partie de jambe en l’air – je ne pouvais l’appeler ou la voir autrement – n’était que le reflet de ma négligence envers la Gryffondor et elle me le confirma. Une main sur mienne, l’autre sur la joue. Je fermais les yeux et profitais de ce contact un peu trop intime et personnel qui nous était interdit, avant de ne rouvrir les yeux pour qu’ils ne se perdent dans ceux de la belle Gemma.

« Mais Raven, j’avais trouvé quelqu’un qui comptait vraiment pour moi, et je suis presque certaine qu’il m’aurait respecté, que ça n’aurait pas été juste un « coup » comme ça. Seulement, il m’a fait comprendre qu’il était trop lâche, trop attaché à sa petite vie bien rangée, pour me donner cette chance d’être unique à ses yeux. Je lui en ai beaucoup voulu, puis j’ai compris que je devais faire un effort si je voulais qu’il ne me regarde plus simplement comme une gamine prise d’un béguin passager. Alors je suis allée voir un ami à lui, pour qu’il me donne quelques astuces. Cet ami m’a dit clairement que je devais acquérir de l’« expérience » pour que celui que j’aime me regarde autrement. C’est-ce que j’ai tenté de faire … »

Je voulais protester, et fortement qui plus est ! mais voir ses yeux s’humidifier et entendre le tremblement dans sa voix m’en empêchèrent. Elle prit mon visage en coupe entre ses mains et je ne songeais pas un seul instant à me soustraire, bien au contraire. Je cherchais ce contact visuel qu’elle venait de rompre et fut bien… heureux ? intrigué ? lorsqu’il fut de nouveau face à moi.

« Tu m’a forcé à le faire Raven! Quoique je fasse, je ne trouvais jamais grâce à tes yeux, je ne le supportais pas. Mais j’ai été naïve; ça ne t’as pas plus de savoir que je n’étais plus une gamine sans expérience. Et maintenant tu me détestes! »

Les larmes dévalant ses joues m’enserrèrent douloureusement le cœur. Je me sentais responsable de ce désastre pendant quelques instants avant de me reprendre tandis qu’elle me tournait le dos pur cacher ses larmes. Je n’étais pas celui qui lui avait dit de faire une telle chose, jamais même, je n’en avais fait l’allusion, je n’avais non plus jamais dis être quelqu’un dont le sexe régentait la vie comme certains de mes amis. Gemma avait fait de mauvais choix mais pas à cause de moi, pas vraiment… je me déchargeais comme je le pouvais mais on ne pouvais pas m’accuser d’être le responsable de cette situation. Bien au contraire, si j’avais eu vent de ce plan, je l’aurai fait capoter au plus vite.

« Tu pensais réellement qu’en écoutant Sky ou Jay, tu aurai les meilleurs conseils ? »

Inutile de nier. Seul l’un de ces deux là avaient pu lui conseiller une telle chose. Son erreur principale avait donc été là, écouter l’un de ces deux imbéciles qui se prétendaient mes amis ! Ils savaient pourtant que ça ne me plairait pas. Je passais une main agacée dans mes cheveux et soupirais de la même manière avant de reprendre.

« Tu me connais non ? Enfin quoi ? J’suis pas du genre à sortir avec une fille ou à m’intéressais à elle en prenant directement en compte le sexe, sinon je ne serais pas avec Leslie. »

Ah ! Celle là m’avait échappé ! c’était pourtant la stricte vérité. Si j’étais du genre à vouloir des filles ‘d’expériences’ ou que je pensais la virginité ou la frigidité comme une tare, Leslie et moi ne serions plus ensemble depuis pas mal de temps ! Enfin je dis ça… ça revenait au même niveau financement de son père, mais disons déjà que je lui en aurais parlé pour que soit un peu plus le ‘pied’ au lit. Mais voir Gemma dans cet état ne me ravissait pas et je comptais bien la réconforter quelque peu même si je savais que j’allais regretter mes aveux à peine seraient-ils faits.

Je m’approchais d’elle et posais mes mains sur ses épaules afin de l’obliger à me faire face et je du me recevoir en pleine face – justement – ses joues souillées par ses larmes. Je prenais sur moi pour ne pas la serer contre moi dans l’instant et lui caresser les cheveux tout en la berçant et lui assurant que tout allait bien. Au lieu de ça, je me penchais pour être plus à sa hauteur, nos visage tout près l’un de l’autre, je me confessais, ‘mouvrais plus que je ne l’avais jamais fait avec elle, lui avouant des choses que je lui avais toujours caché jusque là.

« Je ne te déteste pas Gemma, je ne t’ai jamais détesté. J’étais déçu et… jaloux. J’aurai vraiment préféré que tu te trouve un garçon de ton âge comme Derek, il est fou de toi par exemple. Mais je dois t’avouer que si tu m’avais annoncé avoir perdu ta virginité avec lui, alors même que tu sortais avec et donc avec toutes les bonnes circonstances réunies, j’aurai tout de même été jaloux mais pas en colère, je peux te l’assurer. Tu t’obstines à vouloir traîner avec des garçons plus vieux que toi qui ne font que profiter de toi au final. Curtis… je hais ce type à présent parce quitte à ce que tu fasse ça avec un type plus âgé, autant que ça moi. C’est ce qui m’a traversé la tête et rendu si furieux pendant tout ce temps Gemma. »

Je la fixaix un instant et n’y tenant plus, mes mains sur ses épaules se firent plus dures et je la rapprochais un coup presque brutal vers moi pour écraser mes lèvres contre les siennes. Je me fis plus tendre dans les secondes qui suivirent et enfin, j’interrompis ce baiser qui n’aurait pas du être. Je reculais quelque peu, gardant pourtant toujours mes mains sur ses épaules et je baissais la tête en murmurant,

« C’est tout ce que je peux t’offrir Gemma : un baiser dans un lieu isolé. C’est la seconde fois… J’ai des obligations, tu le sais. Je ne peux pas laisser tomber les autres et surtout… tu le sais : tu es trop jeune. » Concluais-je en me doutant que cela la ferait râler. « Si seulement tu avais ne serait-ce que trois ans de plus... » Ajoutais-je en lui replaçant une mèche derrière l’oreille, le regard et le ton quelque peu absents.
Raven C. Beckett
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Message par Gemma Langley Sam 3 Juil - 22:09

Mon cœur battait fort, si fort, en cet instant que cela me martelait les tempes au-delà du supportable. J’aurais dû être soulagée. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas eu une véritable conversation avec Raven. Je savais que j’éxagérais, mais cela me semblait faire une éternité. L’avoir à portée de main, sous mes yeux, et savoir que toute son attention m’était actuellement acquise aurait dû me mettre du baume au cœur. Mais je n’arrivais pas à profiter de ce que ce moment pouvait m‘apporter, je ne voyais que mon échec étalé au grand jour. Je me sentais profondément minable.

« Tu pensais réellement qu’en écoutant Sky ou Jay, tu aurai les meilleurs conseils ? »

Je ne me souvenais pas avoir été aussi précise, mais Raven n’était sans doute pas à Serdaigle pour rien après tout. Je mettais trop souvent de côté son intelligence, obnubilée par ses nombreuses autres qualités. Ainsi j’avais balancé à demi-mot mon professeur et coach, et il risquait d’en entendre parler, mais c’était bien le cadet de mes soucis en l’occurrence.

« Tu me connais non ? Enfin quoi ? J’suis pas du genre à sortir avec une fille ou à m’intéresser à elle en prenant directement en compte le sexe, sinon je ne serais pas avec Leslie. »

Cette remarque me fit sourire. Raven ne pouvait pas le voir, aussi je n’eus pas à me contenir, mais je me demandais s’il ne l’avait pas fait exprès. Mais pourquoi? Pour me faire plaisir? Non, ce serait trop beau. Il fallait que j’arrête d’être aussi naïve et surtout que je me débarrasse de cette croyance selon laquelle tout le monde n’agissait que pour mes beaux yeux. Mais il était difficile de ne pas se laisser bercer par un regard ou par un sourire. J’aimais à penser qu’ils ne visaient que moi et n’avait pas d’autre but que de me prouver un intérêt.

Des mains sur mes épaules me raccrochèrent à la réalité. Raven s’était approché sans que je n’y prenne garde. Quelque chose devait réellement clocher chez moi pour que je ne sois plus à l’affut du moindre geste du serdaigle. Il me fit pivoter et nos regards tombèrent l’un dans l’autre. Lorsqu’il se pencha pour être à ma hauteur, un frisson me parcourut l’échine. Pourquoi n’avais-je pas l’audace de lui voler un baiser dans l’instant? Dans mes rêves, ce genre de geste était tellement évident, mais il était bien plus dur de passer à l’acte alors que j’avais réellement Raven face à moi. Ses lèvres ne demandaient pourtant rien d’autre que d’être cueillies, alors pourquoi n’en étais-je pas capable?

« Je ne te déteste pas Gemma, je ne t’ai jamais détesté. J’étais déçu et… jaloux. J’aurais vraiment préféré que tu te trouves un garçon de ton âge comme Derek, il est fou de toi par exemple. Mais je dois t’avouer que si tu m’avais annoncé avoir perdu ta virginité avec lui, alors même que tu sortais avec et donc avec toutes les bonnes circonstances réunies, j’aurais tout de même été jaloux mais pas en colère, je peux te l’assurer. Tu t’obstines à vouloir traîner avec des garçons plus vieux que toi qui ne font que profiter de toi au final. Curtis… je hais ce type à présent parce que quitte à ce que tu fasses ça avec un type plus âgé, autant que ça soit moi. C’est ce qui m’a traversé la tête et rendu si furieux pendant tout ce temps Gemma. »

Ca faisait beaucoup à assimiler d’un coup. Alors ce n’était pas simplement des espoirs de gamine? La lueur que j’avais aperçu tout ce temps dans les yeux de Raven, c’était donc de la jalousie? Mêlée à la colère, cela ne faisait jamais bon ménage. Je comprenais désormais pourquoi il s’était éloigné et m’avais traité avec si peu de considération. Mais je n’avais pas mérité un tel traitement. C’était le moment idéal pour le lui signaler, ou presque…

Raven me rapprocha brusquement de lui, sans me laisser le temps de réagir. Nos lèvres se rencontrèrent avec brutalité, et ce fut tout aussi brutalement que mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Il me fallut plusieurs secondes pour comprendre ce qui m’arrivait. De nouveau je partageais un baiser délicieux avec Raven. Je pensais qu’il n’était pas possible de retrouver une atmosphère telle que celle dans laquelle nous avions baigner lors de notre tout premier et unique baiser, mais je m’étais trompée. Je me délectais de celui-ci avec bien plus d’enthousiasme car je connaissais désormais leur valeur et leur rareté. Plus vite que je ne l’aurais voulu, Raven mit fin à cet échange mystique, sa foutue conscience me privant de tout ce que j’osais espérer.

« C’est tout ce que je peux t’offrir Gemma : un baiser dans un lieu isolé. C’est la seconde fois… J’ai des obligations, tu le sais. Je ne peux pas laisser tomber les autres et surtout… tu le sais : tu es trop jeune. Si seulement tu avais ne serait-ce que trois ans de plus... »

J’étais dominée par mes sentiments, j’en avais conscience. Sans ça, j’aurais trouvé Raven égoïste et rabat-joie. C’était tout de même le cas, bien sûr, mais je n’arrivais pas à lui en vouloir réellement pour ça. Je commençais presque à me faire à son discours et à accepter la fatalité … Mais qu’est-ce qui me prenait? Venais-je d’oser mettre en doute le bien fondé de ma volonté? Il n’était pas question de baisser les bras. La Gemma du futur était peut-être de celles qui finissent par accepter leur sort et à s’en contenter, mais je n’étais pas encore elle. J’espérais même ne jamais le devenir. Qui donc pouvait ainsi abandonner son but et continuer sa vie comme si de rien n’était? Il n’était pas question que je devienne une vieille apathique si solidement arrimée à la réalité qu’elle en aurait oublié de poursuivre ses rêves!

« C’est ridicule! » Sur ma lancée, j’avais donné plus de puissance à ces quelques mots que je n’en avais l’intention. D’un geste vif, je m’extirpai de la prise de Raven, l’obligeant à laisser mes épaules en paix. « Ta logique raisonnable est ridicule, ta vie toute entière est ridicule, tu es ridicule! » Je vrillais un regard électrique sur le serdaigle et j’avais conscience de paraître un peu dingue. « En résumé, tu me dis que c’est ainsi et que je dois accepter cette situation sans faire de vague? Mon pauvre Raven, tu as complètement oublié à qui tu t’adressais! » Une moue rétive s’insinua sur mon visage, démontrant clairement que je n’étais pas disposée à coopérer. Je saisis brusquement le menton de Raven, plantant mon regard dans ses belles prunelles bleues. « Un jour tu comprendras que tous ces paramètres dont tu te sers pour évaluer la vie idéale ne valent rien. Car je m’emploierais à les abattre d’un revers de main. Ce jour là, j’espère qu’il ne sera pas trop tard … En attendant, il faut vraiment que tu revois l’ordre de tes priorités. J’ai bien compris que je n’en faisais pas encore partie, mais ce serait trop facile pour moi d’abandonner maintenant. » Je me faisais l’effet de m’auto-justifier. Je ne parlais pas plus à Raven qu’à moi-même. En mon for intérieur, je devais savoir que j’étais folle de continuer à espérer alors qu’il restait solidement attaché à ses convictions. Pourrais-je seulement le faire changer d’avis? Rien n’était moins sûr. Je perdrais peut-être la face dans cette quête insensée, mais je pensais que ça en vaudrait la peine. J’avais lâché le menton de Raven, mais je n’avais pas esquisser le moindre autre geste. Nous demeurions très proches, trop proches sans doute pour l’intégrité de ma santé mentale. Cette fois ci, ce fut à mon tour de me rapprocher brusquement. Je passai mes bras autour du cou de Raven pour combler la distance qui nous séparait, mais je ne cherchai pas à lui voler quoique ce soit. J’avais compris que je n’avais pas encore le tempérament qu’il fallait pour ça.

« L’amour n’est pas une question d’âge, de situation, d’intérêt … Tu le sauras le jour où tu aimeras réellement quelqu’un. Et je ferais tout pour que ce quelqu’un soit moi, Raven. »

Ma voix s’était faite plus insistante sur ce dernier mot, son prénom. Mon regard, quant à lui, avait pris une teinte étrange entre gravité et espièglerie. Me hissant sur la pointe des pieds, je déposai un baiser sur la joue de celui que j’aimais mais que je ne pouvais me résoudre à forcer. Puis je le délivrai en ramenant sagement les bras le long de mon corps, avant de faire un pas en arrière pour instaurer entre nous une distance raisonnable. Je n’acceptais pas ses termes, mais je respectais sa façon d’envisager les choses. Je ne comptais pas seulement dominer mon adversaire, ce qui m’importait c’était d’obtenir une victoire par KO.
Gemma Langley
Gemma Langley
Objectif Raven !
(Plan 1 : dégager Leslie la pétasse)

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Message par Raven C. Beckett Sam 10 Juil - 20:34





« C’est ridicule! »

La violence de ces mots me surprit autant que son geste vif qui la fit s’extirper de mes mains sur ses épaules. Je ne sais pas si elle me révélait une quelconque force que je l’ignorais de posséder ou si ce n’était que ma stupeur qui m’avais rendu si faible face à sa petite musculature tout à fait charmante.

« Ta logique raisonnable est ridicule, ta vie toute entière est ridicule, tu es ridicule! » Un grondement montait dans ma gorge. Je n’appréciais que très peu que la Gryffondor ait de tels propos à mon égard. Et mon ego alors ? elle en faisait quoi ? « En résumé, tu me dis que c’est ainsi et que je dois accepter cette situation sans faire de vague? Mon pauvre Raven, tu as complètement oublié à qui tu t’adressais! »

Non, je le savais parfaitement. J’avais face à moi la personne la plus têtue qu’il m’était été donné de rencontrer. Gemma n’était pas qu’une lionne dans toute splendeur, belle et courageuse, elle était bornée, obstinée, déterminée, et tout ce qui allait avec. Jamais elle ne renonçait pour quoi que ce soit d’ailleurs – à ce que je sache – alors question amour, il me semblait très peu probable qu’elle jette l’éponge et abandonne sans se battre même si elle le faisait depuis un moment déjà et sans résultat concrets et qu’en plus, des obstacles de tailles se dressaient les uns après les autres devant elle. Cela ne faisait qu’attiser sa flamme, j’en étais certain. Pourtant, j’étais aussi certain qu’elle ne voyait en moi qu’un trophée par moment. Son prix de victoire face à Leslie, montrant ainsi que rien ni personne ne pouvait lui faire de la résistance. Je pouvais m’accommoder de n’être qu’un objet de désir et de fantasme, n’était-ce pas ce qu’était toutes stars ? Au contraire même, qu’on me désir, m’adule, me veuille et que ma popularité, ma notoriété en soit en partie le fruit ne me dérangeait en rien ! mais pas avec elle. Je ne supporterais pas de ne représenter que ça à ses yeux et en même temps je faisais tout pour l’éloigner de moi, ou du moins pour la faire revenir à des sentiments plus amicaux à mon égard. Je savais pourtant que les miens ne se tairaient pas forcément pour autant mais les tentations seraient moins rudes. Mais Gemma n’était pas prédisposée à coopérer – qu’avais-je espéré ? – et lorsqu’elle pris mon menton avec fermeté entre ses doigts et qu’elle planta son regard brillant de toute sa détermination, je su qu’un jour ou l’autre je commettrais une faute bien plus grave que celle de l’embrasser, que je finirais par craquer à cette amazone.

« Un jour tu comprendras que tous ces paramètres dont tu te sers pour évaluer la vie idéale ne valent rien. Car je m’emploierais à les abattre d’un revers de main. Ce jour là, j’espère qu’il ne sera pas trop tard … En attendant, il faut vraiment que tu revois l’ordre de tes priorités. J’ai bien compris que je n’en faisais pas encore partie, mais ce serait trop facile pour moi d’abandonner maintenant. »

Que répondre à ça ? Rien. De toute façon, comme elle venait très clairement de le dire : tout ce que je dirais ou ferais ne l’arrêteront jamais dans sa quête, et de toute façon, avais-je envie que cela s’arrête au fond ? Mais pour le moment je savais qu’il était inutile de chercher à combattre la belle Gemma, surtout que nos corps sensiblement proches ne m’aidaient en aucun cas à me concentrer. Je me sentais appelé vers elle, tel un aimant et je détestais ça autant que je l’adorais. Je pouvais tout de même garder le contrôle de moi-même. Si j’avais été du genre de Jaylen ou de Sky, Gemma aurait depuis longtemps perdu quelques uns de ses vêtements, mais j’étais plus coriace qu’eux là-dessus. J’avais une petit amie et j’avais pour principe de lui rester fidèle ! – même si nos étreintes n’étaient pas des plus satisfaisantes et qu’une autre m’attirait fortement, autre que j’avais en plus embrassé à deux reprises, c’était déjà beaucoup ! – Mais ma bonne volonté flancha lorsqu’elle se reprocha subitement de moi et passa ses bras autour de mon coup, nos corps s’épousant si bien qu’on aurait dit qu’ils étaient faits pour se rencontrer.

« L’amour n’est pas une question d’âge, de situation, d’intérêt … Tu le sauras le jour où tu aimeras réellement quelqu’un. Et je ferais tout pour que ce quelqu’un soit moi, Raven. »

Ses lèvres se posèrent, sagement, sur ma joue puis elle me délaissa complètement, son corps si chaud quittant le mien tandis qu’elle reculait. Je la savais déterminé et certain de ses arguments étaient justes, mais pas d’autres.

« Ecoutes Gemma, même si Leslie me plaquait du jour au lendemain, toi et moi ça resterait impossible. Tu as quinze ans ! Quinze ans bordel ! C’est même pas légale d’envisager quoi que ce soit entre nous ! T’es même pas en âge d’avoir des relations sexuelles aux yeux de la loi ! Me semble que c’est à seize ans seulement que t’es jugée apte à prendre tes propres décisions et à ne pas te voir manipuler par le premier pervers venu. D’ailleurs j’pourrais faire en sorte que Cullen fasse un petit détour par la case prison si tu vois ce que je veux dire. »

Je n’étais même pas sûr de ce que je disais exactement Mon père était avocat dans le monde moldu et il m’avait dit deux trois chose sur la justice, mais ça rentrait par une oreille et ressortait bien vite par l’autre, sans compter que je ne savais pas si ce genre de loi s’appliquait dans le monde magique. De toute façon, je n’étais pas une balance et je ne chercherais pas à nuire à Cullen, pas comme ça en tout cas. Je préférais le poing dans la figure, c’était plus clair et bien moins fourbe. Mais j’avais tout le temps de voir comment je pourrais démolir le portrait de Curtis, d’abord j’avais des choses à dire à Gemma.

« Alors je sais, tu me dira que dans cinq ans, la différence d’âge ne se verra même plus, que tout le monde s’en fichera, mais de toute façon je doute que ton obsession dure jusque là. Puis imagine aussi ! y’a cinq ans, tu jouais encore à la poupée que je découvrais les plaisirs du sexe, tu vois le décalage ? Franchement à notre niveau ça reste limite pas net ! J’ai une réputation Gemma, elle est importante autant pour moi que pour le groupe. Je ne peux pas me permettre d’être celui qui drague ou sort avec limite des gamines. T’imagines le mal que ça pourrait faire au groupe une telle histoire ? J’ai pas envie qu’on me traite de pédophile personnellement. »

Je passais à nouveau une main nerveuse et agacée entre mes cheveux. Tout ceci était juste n’importe quoi. Je la repoussais et en même temps, je la désirais tellement. En faite, j’aurai aimé ne pas l’avoir mais que personne ne l’ait non plus. Qu’elle ne voit que moi en se contentant de rester sage et point.

Je me détournais soudainement d’elle et je sortais mon sac posé un coin à la hâte, un CD tout frai enregistré. J’extirpais de mon sac à dos un baladeur et en démêlais les écouteurs rapidement. Je me tournais de nouveau face à elle et insérais le CD dans le petit lecteur portable avant de le lui tendre. Un visage plus avenant lui faisant face, je lui expliquais rapidement.

« C’est un morceau que j’ai composé il y a peu. On la enregistré tout à l’heure avec le groupe. On hésitait à la faire à la prochaine représentation à cause de Leslie… mais elle sait que toutes les chansons que je compose ne sont pas autobiographique, et encore heureux ! »

Je lui confiais tout ça sur le ton de la légèreté, comme si nous avions une discussion amicale comme nous en avions souvent eu. Je lui présentais un morceau en exclu pour redonner un souffle à notre amitié et couper cour à cette atmosphère pesante qui régnait, pourtant le morceau qu’elle allait entendre n’avait rien d’innocent. Si elle l’écoutait comme le voulais, et c’était ce qu’elle ferait, elle comprendrait alors toute la signification de ces paroles, tout comme Leslie n’était pas assez stupide pour y voir autre chose, bien que je m’en défendrais si elle venait me demander des explications et je lui répondrais simplement : ce n’est qu’une chanson.

Je fixais les yeux de Gemma alors que j’appuyais moi-même sur le bouton lecture, jouant peut-être avec le feu. Je lui disais et m’acharnais à lui répéter que rien n’était possible entre nous et pourtant je lui faisais des écouter ce genre de chanson par la suite, composée par moi en pensant… à elle. Elle l’aurait sûrement entendu un jour ou l’autre de toute façon mais l’entendre pendant une représentation ou un concert aurait pu seulement alimenter ses plus fous désirs et c’était tout. Là je lui disais presque clairement qu’elle ne divaguais pas et que cette chanson n’avait rien d’innocent.

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Message par Gemma Langley Dim 11 Juil - 14:54

« Ecoutes Gemma, même si Leslie me plaquait du jour au lendemain, toi et moi ça resterait impossible. Tu as quinze ans ! Quinze ans bordel ! C’est même pas légale d’envisager quoi que ce soit entre nous ! T’es même pas en âge d’avoir des relations sexuelles aux yeux de la loi ! Me semble que c’est à seize ans seulement que t’es jugée apte à prendre tes propres décisions et à ne pas te voir manipuler par le premier pervers venu. D’ailleurs j’pourrais faire en sorte que Cullen fasse un petit détour par la case prison si tu vois ce que je veux dire. »

Il semblait estimer la situation très simple, mais alors pourquoi parler autant? S’il voulait boucler l’affaire, il avait l’embarras du choix, le plus simple étant de s’emmurer dans une silence glacial. J’aurais sans doute respecté un tel choix, même si, d’un autre côté, je me serais empressée de briser la glace. Mais Raven me mâchait le travail. Il avait trop à dire pour que je pense qu’il se contrefichait de moi. Alors, certes, l’essentiel de ses propos consistait à me répéter encore et encore que j’étais trop jeune, et blablabla et blablabla. Je me retins pour ne pas montrer mon ennui en baillant outrageusement. J’avais la sensation qu’un tel comportement me desservirait plus qu’il m’aiderait à prouver que cinq ans d’écart, ça n’était pas la fin du monde. Alors je me contraignais au silence et à l’inaction, le laissant sagement exposer son avis. Ca n’avait rien de sorcier, j’aurais pu le résumer en quelques mots, lorsque lui recourait à un étalage de phrases et de mots compliqués pour me l’exposer.

« Alors je sais, tu me dira que dans cinq ans, la différence d’âge ne se verra même plus, que tout le monde s’en fichera, mais de toute façon je doute que ton obsession dure jusque là. Puis imagine aussi ! y’a cinq ans, tu jouais encore à la poupée que je découvrais les plaisirs du sexe, tu vois le décalage ? Franchement à notre niveau ça reste limite pas net ! J’ai une réputation Gemma, elle est importante autant pour moi que pour le groupe. Je ne peux pas me permettre d’être celui qui drague ou sort avec limite des gamines. T’imagines le mal que ça pourrait faire au groupe une telle histoire ? J’ai pas envie qu’on me traite de pédophile personnellement. »

J’essayais de comprendre ses doutes, mais j’avais beaucoup de mal à les accepter. Il n’avait pas tort, j’étais peut-être une « gamine », comme il me désignait péjorativement, mais je n’étais pas folle. Je savais bien qu’un couple comme le notre ferait jaser, qu’il mettrait Raven et les Blackbirds dans une situation délicate. Mais je ne demandais pas tant, le comprenait-il seulement? Les révélations faites par ceux qui se prétendaient venus du futur promettaient que nous aurions un avenir ensemble, mais dans le secret. Je ne m’en contenterais jamais et c’était ainsi que je finirais par quitter Raven. Je n’étais pas crédule, je peinais à croire à ses prédictions, mais je ne pouvais pas non plus les refuser en bloc. Selon elles, je ne gagnerais rien à accepter de vivre une relation officieuse avec Raven qui ne m’accepterait jamais vraiment officiellement. Devais-je apprendre de ces hypothétiques avertissements? Devais-je ne pas faire l’erreur de proposer à Raven de vivre dans le secret?

Absorbée par mes réflexions, je n’avais pas fais attention à ses agissements. Je revins à la réalité lorsque Raven me tendit un petit baladeur, posant sur lui un regard hébété. Je ne comprenais pas ce qu’il faisait, ce qu’il voulait, et ses explications ne m’aidèrent pas vraiment.

« C’est un morceau que j’ai composé il y a peu. On l’a enregistré tout à l’heure avec le groupe. On hésitait à la faire à la prochaine représentation à cause de Leslie… mais elle sait que toutes les chansons que je compose ne sont pas autobiographiques, et encore heureux ! »

A quoi devais-je m’attendre? Me faisait-il partager un peu de sa vie quotidienne en m’offrant l’écoute en avant première d’une nouvelle chanson des Blackbirds? Ou bien cette chanson me permettrait-elle d’y voir plus clair dans ses intentions? Raven déclencha la lecture du petit appareil, me fixant droit dans les yeux.
L’introduction de cette nouvelle composition n’était pas très longue, me permettant de profiter bien vite de la voix de Raven. D’emblée, je fus transportée par l’amertume que je ressentis dans cette voix que j’aimais tant. Mais à la fin du premier couplet, il ne m’était pas permis de comprendre quoique ce soit. Ce n’était donc qu’une chanson parmi d’autres? La suite m’incita à en douter. Il ne me fallait pas plus que ces quelques mots chantés par Raven pour me sentir, moi-même, fragile. Et je ne pus que profiter silencieusement du reste de la chanson, fermant les paupières pour mieux assimiler les mots et m’accaparer complètement la voix de Raven. La musique me berçait, tandis que les paroles m’entraînaient dans un autre monde où je partageais davantage avec Raven qu’une fragile amitié. Pensait-il la moindre parole de cette chanson? Sinon, pourquoi me l’aurait-il fait écouter de cette façon, à ce stade de la conversation? Cessant de me poser des questions, je décidai de profiter pleinement de ce cadeau. Et sur les dernières paroles, tandis que la musique ralentissait, je serrais les poings en me persuadant que ça n’était destiné qu’à moi. Je gardai un instant les paupières closes, tandis que la voix de Raven s’était éteinte. Son écho me transperçait encore, comme dans aucune autre de ses chansons. Puis, enfin, je rouvris les yeux. Ils n’eurent d’autres choix que de se poser sur le serdaigle, qui me faisait toujours face et continuait de m’observer. Mon regard était brillant, mais cela ne l’empêcha pas de s’embrumer. Je sentais monter les larmes, même si je ne parvenais pas à savoir s’il s’agissait de joie, de tristesse ou de frustration. Je ne voyais qu’une façon d’en avoir le cœur net.

Je me jetai brusquement dans les bras de Raven, m’accrochant solidement à son cou. Je blottis mon visage contre son épaule tout en essayant de chasser les larmes. Mais elles étaient plus tenaces que je ne le pensais. L’une d’elles roula contre ma joue, me poussant à me détacher de Raven. Mais si je ne le serrais plus d’aussi près, je restai contre lui et l’une de mes mains glissa jusqu’à son torse tandis que l’autre s’attacha à chasser la larme traitresse. D’un revers de main, j’essuyais toute trace de malaise avant de lever mon regard vers Raven. Mes yeux papillonnèrent un instant avant que je ne puisse soutenir sereinement son regard.

« Qu’est-ce que je dois comprendre? »

J’avais saisi le message, un message que je n’aurais jamais espéré avoir de la part de Raven. Et cela me paraissait trop beau. Trop contradictoire aussi. Si j’en croyais sa chanson, Raven voulait m’avoir près de lui, en lieu et place même de Leslie, mais d’un autre côté il y avait toutes les explications qu’il m’avait servi sur le pourquoi du comment je devais arrêter d’espérer. Il était peut-être perdu, mais il venait de m’entraîner avec lui dans son égarement. A mon tour, je ne savais plus quoi penser. D’un côté, il y avait ses tirades que j’avais écouté en gardant le silence, et de l’autre ses révélations que j’osais à peine croire. Où était la vérité? Comment démêler les pensées de Raven alors que lui-même semblait s’y perdre? Ma main libre se posa contre la joue du serdaigle, tandis que j’essayais de rassembler mes esprits.

« J’essaye de comprendre ta réticence … mais je ne vois au final que ton insistance. » Je fis une pause, je voulais qu’il me comprenne, mais je n’étais pas sûre de saisir moi-même l’ampleur de ce que j’avais à dire. Ma voix était faible, je n’arrivais tout simplement pas à paraître assurée. Mais à quoi bon mentir de toute façon? « Si tu me veux, arrête de te limiter, et prends moi!  » Je souris, entre amusement et gêne. « Je ne parle pas de sexe bien sûr. » C’était le moment pour moi de lâcher le morceau, mais celui-ci semblait solidement coincé dans ma gorge. « Tu serais déçu… » Je me raclai la gorge, il était temps que cela sorte. Ma main laissa la joue de Raven pour venir se poser près de l’autre, sur son buste. « Je suis encore vierge. » Dis comme ça, c’était assez cru, mais je n’avais pas trouvé d’autre façon de le lâcher que le plus platement du monde. J’avais baissé les yeux, craignant trop le regard du serdaigle. Il me traiterait de menteuse, à coup sûr. Qu’il me croit ou non, le résultat était le même, je lui avais menti à un moment ou à un autre. Mais j’avais une bonne excuse … enfin, plus ou moins. Repoussant Raven de mes mains avant qu’il ne le fasse lui-même, j’instaurai une distance suffisante entre nous, pour qu’il ne soit pas tenté de m’imposer des représailles. Mes yeux vadrouillaient entre deux points vaguement déterminés derrière Raven.

« Tu m’as vu avec Curtis dans une position peu flatteuse, ce jour là, dans le grenier de Divination. Mais tu n’as pas tout vu … Ça aurait pu aller plus loin, comme tu l’as deviné, mais ça n’a pas été le cas. Je ne voyais que ça! » Mes yeux provoquèrent ceux de Raven, s’y plantant non sans hésitation. « Il n’y avait que toi! Je n’arrivais pas à voir les choses comme elles étaient. Quoi que Curtis fasse, je rêvais que c’était toi, ça me hantait! » Ma voix s’était renforcée, mais sur ce dernier mot, elle s’était cassée. J’avais honte d’avouer tout ça, mais quitte à révéler la vérité à Raven, il fallait tout lui dire. « Alors j’ai mis un terme à tout ça … Je ne sais toujours pas si ça a embêté Curtis, ou si ça l’a amusé, un peu des deux surement. » Alors que je m’apaisais enfin, une évidence me frappa. Et elle était du type à me mettre proprement hors de moi. Le regard toujours rivé sur le chanteur des Blackbirds, je pinçai des lèvres tout en comprenant l’affreuse vérité. « Mais toi, tu ne m’as pas laissé la moindre chance de me défendre! Le bénéfice du doute? Tu ne connais pas! Tu m’as catalogué directement, sans chercher à savoir si tu avais tout vu. » Tout en parlant, j’avais apposé un doigt accusateur contre son buste. Mes yeux balançaient désormais des éclairs. Je ne me sentais plus coupable, c’était terminé. « Ça me déçoit. » Je m’étonnais moi-même d’arriver aussi bien à me maîtriser. Le considérant une dernière fois dans le blanc des yeux, je secouai la tête avant de me diriger vers les étagères que j’avais entrepris d’escalader plus tôt.

« Maintenant, si tu le permet, j’ai quelque chose à finir! »
Gemma Langley
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Message par Raven C. Beckett Ven 16 Juil - 21:28





Tandis que j’entendais en fond la chanson se jouer dans les oreilles de Gemma, je la fixais sans la lâcher du regard, cherchant le moindre signe, la moindre expression sur ses traits, dans ses yeux. Mais elle avait clos ces derniers, comme pour se plonger plus amplement dans le morceau. Cette chanson n’était pas rien. Elle regroupait mes pensées confuses mais aussi mes réels sentiments. J’avais envie d’être avec elle, de l’avoir pour petite amie même, mais c’était impossible car une autre avait déjà cette place et notre relation à nous deux, ne bougeait pas, elle restait fixe, elle me désirant, moi la sermonnant tout en refoulant mes sentiments. J’avais essayé de mettre tout ce que je ressentais dans cette chanson à défaut de réussir à les exprimer correctement. Là encore, cela semblait trouble, mais tout de même plus compréhensible que mes rejets et mes aveux de jalousie ou autre. J’étais perdu et je donnais de faux espoirs à Gemma avant de les lui reprendre puis de lui faire croire à d’autres. N’importe quelle autre fille aurait jeté l’éponge depuis longtemps face à mon comportement mais pas elle, pas ma Gemma si déterminée et bornée.

La musique pris fin et mon regard n’avait pas lâché le sien, pourtant elle garda le yeux clos encore un moment, avant de brusquement se jeter dans mes bras, faisant tomber mon baladeur au passage… peu importe. Je la sentais émue tout contre moi et je ne savais pas si je devais à mon tour la serer avec force ou simplement l’étreindre avec sympathie. Ses yeux se levèrent vers moi et je pu y voir les traces d’une larme. Je regrettais déjà de lui avoir fait écouter cette chanson, je ne voulais pas lui faire du mal.

« Qu’est-ce que je dois comprendre? »

Je passais une main sur sa joue et elle remonta jusqu’à ses cheveux qu’elle souleva que très légèrement de ses doigts, tandis que mes yeux la fixaient, presque brûlants.

« Qu’il est dur de rester fidèle lorsqu’on à les lèvres d’un ange face à soi. »

Je ne faisais que reprendre les paroles de la chanson, mais n’était-ce pas exactement ce que je ressentais ? Combien de fois avais-je du me contrôler face à elle, si belle, si fraîche, si joyeuse, si pétillante, tellement… elle.
Sa main vie se poser à son tour contre ma joue et les réactions que j’attendais suite à cette écoute ne se firent plus attendre.

« J’essaye de comprendre ta réticence … mais je ne vois au final que ton insistance. » Nier ? Cela aurait été bien hypocrite de ma part, aussi choisis-je le silence pour le moment, et de toute façon, elle ne semblait en avoir terminé.

« Si tu me veux, arrête de te limiter, et prends moi! » Mes sourcils se froncèrent un instant. Etait-elle devenue à ce point… facile ? Mais je me détendis bien vite lorsqu’elle clarifia les choses. « Je ne parle pas de sexe bien sûr. »

J’aurai pu lui servir que de toute façon, sans compter son âge, passer après Cullen ne m’intéressait pas le moins du monde ! Et oui, je n’avais pas toujours pas digéré cette bêtise que je qualifierais plutôt de connerie monumentale et je ne pensais pas en être capable ou avoir la maturité nécessaire pour y parvenir dans l’immédiat. Aussi ne serait-il pas surprenant que quelques méchancetés m’échappent de temps à autre si le sujet venait à être abordé. Cependant, mes lèvres restèrent closent et le venin qui voulait se déverser demeura dans ma bouche. Gemma semblait sur le point de me dire quelque chose, et la connaissant comme je la connaissais, je pouvais facilement voir l’importance de la chose.

« Tu serais déçu… » J’arquais un sourcil, ne comprenant pas où elle voulait en venir tandis qu’elle se raclait la gorge en vue de m’en expliquer davantage. « Je suis encore vierge. »

Ma bouche s’ouvrit, puis se referma avant de s’ouvrir de nouveau et de se refermer encore une fois. Vierge ? Elle était encore vierge ? Malgré ce que j’avais pu voir ? et pourquoi pas ? Je n’avais assisté qu’à des préliminaire assez poussés en soit, je devais bien l’avouais et serrais les poings à ce simple souvenir – mais je ne les avais pas vu passer à l’acte pour autant. Mais elle pouvait très bien me mentir ! A quoi bon cependant ? Après ces derniers mois où je lui avais fait la tête tel un enfant, pourquoi me mentir à ce sujet alors que les choses s’arrangeaient plus ou moins entre nous ? Elle n’avait aucun intérêt à le faire, car elle devait savoir que si j’avais le moindre doute, il me suffirait d’aller voir Cullen pour lui demander sa version des faits et que s’il m’avouait avoir couché avec elle, elle risquait à nouveau de perdre mon amitié. Elle n’avait donc aucun intérêt de me mentir. Je me sentais tout d’un coup plus léger et mon cœur s’était bizarrement gonflé de joie. Elle ne l’avait pas fait. Bon elle en avait fait quand même pas mal mais elle n’était pas passée à l’acte !

Tout à mon petit bonheur intérieur, je ne m’étais pas rendu compte qu’elle m’avait repoussé et je n’entendais que d’une oreille distraite ce qu’elle me disait.

« Tu m’as vu avec Curtis dans une position peu flatteuse, ce jour là, dans le grenier de Divination. Mais tu n’as pas tout vu … Ça aurait pu aller plus loin, comme tu l’as deviné, mais ça n’a pas été le cas. Je ne voyais que ça! Il n’y avait que toi! Je n’arrivais pas à voir les choses comme elles étaient. Quoi que Curtis fasse, je rêvais que c’était toi, ça me hantait! Alors j’ai mis un terme à tout ça … Je ne sais toujours pas si ça a embêté Curtis, ou si ça l’a amusé, un peu des deux sûrement. »

Ce qu’elle pouvait bien dire sur Cullen, je m’en foutais amplement, par contre je retenais sans aucun mal le fait qu’elle n’ait pensé qu’à moi. Elle était avec un autre, avec un homme d’expérience d’après ce que l’on dit il aurait pu lui faire oublier jusqu’à son nom entre ses bras mais elle n’avait pensé qu’à moi. J’étais sur un petit nuage ne voyant pas les lèvres de la Gryffondor se pincer et ne me préoccupant même pas de ses remontrances.

« Mais toi, tu ne m’as pas laissé la moindre chance de me défendre! Le bénéfice du doute? Tu ne connais pas! Tu m’as catalogué directement, sans chercher à savoir si tu avais tout vu. Ça me déçoit. »

Elle se détourna finalement de moi tout en lançant ;

« Maintenant, si tu le permet, j’ai quelque chose à finir! »

Je m’en fichais royalement ! Je m’approchais d’elle et l’attrapais par le bras, la faisant faire volte face vers moi. Je la plaquais contre les étagères – ce qui ne du pas être très agréable mais je n’y ai pas pensé sur le coup – parti dans mon élan, mes lèvres se posèrent ses les siennes. Un baiser passionné, aimant, presque sauvage. Je ne me contenais plus et ne m’en apercevais même pas tant j’étais aveuglé par la joie de son aveu. Je relâchais ses lèvres un instant et dis la voix rieuse d’une joie que l’on ne peut expliqué.


« Tu es vierge ! »

J’attrapais son visage entre mes deux mains et l’embrassais de nouveau mes réticences ayant été brisées par cette révélation.

« Pourquoi tu ne m’as rien dit pendant tout ce temps et que tu m’as laissé faire ma tête de con ? Tu aurai pu venir me voir. Non, c’est vrai que je t’aurai probablement envoyé promener sans te laisser une chance de parler, mais tu aurai pu le dire à Jay ou Sky pour qu’ils me le disent, je les auraient écouté ! Ou en tout cas, je t’aurai donné le bénéfice du doute et je serais venu te parler. Pourquoi n’avoir rien fait ? »

Toutes ces questions me préoccupaient, mais bientôt mon euphorie passagère s’évapora doucement pour ne laisser la place qu’à une seule et unique question.

« Mais au fait, qu’est-ce que tu fais là ? T’essaie de piquer quoi au juste ? »
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Chapardeuse contre mé(ga)lomane | Terminé | Empty Re: Chapardeuse contre mé(ga)lomane | Terminé |

Message par Gemma Langley Dim 18 Juil - 9:45

Dire que j’étais remontée constituait un véritable euphémisme. Raven venait de s’attirer mes foudres pour une durée illimitée, et pourtant, lorsqu’on y pensait bien, il n’avait rien dit. Il n’avait pas eu besoin de s’exprimer pour me mettre hors de moi. Son comportement, que je m’évertuais à excuser sans cesse pour telle ou telle raison majeure, me sortait littéralement par les yeux. Il ne fallait jamais faire de tort au grand Raven, mais lui vous roulait dans la boue à la première occasion. Toutes ces semaines passées à essuyer ses remarques acerbes et à supporter ses regards haineux se faisaient enfin ressentir. Rien ne m’aurait fait davantage plaisir que de pouvoir me servir du serdaigle comme punching-ball … à moins que ce ne soit me servir de Leslie comme tel. Que j’aurais aimé pouvoir boxer sa lamentable tête de préfète parfaite! Cette seule pensée suffit à me décrisper. Je mis d’ailleurs dans un coin de ma tête l’idée de transformer la blondasse en punching-ball. J’avais d’autre chat à fouetter pour l’instant. Mais j’eus à peine le temps de survoler les étagères du regard que l’on me saisit le bras. Ainsi forcée à faire volte-face, je ne pus qu’assister hébétée au petit manège de Raven.

Je sentis à peine la douleur d’être plaquée contre les étagères, trop avide de savoir ce qui allait suivre. Je ne fus pas déçue puisque, à nouveau, les lèvres de Raven vinrent capturer les miennes. Deux baisers en une seule nuit, je trouvais cela louche, mais allais-je m’en plaindre pour autant? Je ne pouvais pas croire que ma révélation lui ait fais autant d’effet … Il devait y avoir une autre explication. Le baiser de Raven me troublait. Jusqu’à lors, dans chacun de ses baisers, j’avais toujours sentis une certaine retenue. Je ne m’en rendais compte que maintenant, ce baiser-ci me paraissait tout à fait différent, sans que je ne parvienne à me l’expliquer vraiment. Je m’en voulus presque de ne pas en avoir davantage profité lorsque les lèvres de Raven s’éloignèrent des miennes.

« Tu es vierge ! »

Je grimaçai légèrement devant sa façon de prendre la chose, presque joyeux. Mais il ne le vit sans doute pas, puisqu’il saisit mon visage entre ses mains pour m’embrasser une fois encore. Et contrairement aux précédentes, je ne me posai pas de question, bien décidée à en profiter. Malheureusement pour moi, ce baiser fut plus bref, plus chaste, puisque Raven semblait avoir des choses à éclaircir.

« Pourquoi tu ne m’as rien dit pendant tout ce temps et que tu m’as laissé faire ma tête de con ? Tu aurais pu venir me voir. Non, c’est vrai que je t’aurais probablement envoyé promener sans te laisser une chance de parler, mais tu aurais pu le dire à Jay ou Sky pour qu’ils me le disent, je les aurais écouté ! Ou en tout cas, je t’aurais donné le bénéfice du doute et je serais venu te parler. Pourquoi n’avoir rien fait ? »

Il s’agissait là de très bonnes questions, que j’avais sans doute dû me poser, à un moment ou à un autre … peut-être. En réalité, elles m’avaient à peine effleurer l’esprit. Ce dernier avait sans doute était trop retors sur ce coup, car je devais l’admettre, j’avais eu de très bonnes raisons de ne pas avouer la vérité à Raven. J’hésitais à le dire, craignant de paraître trop pathétique. Mais au point où nous en étions, mieux valait continuer sur ma lancée et être honnête. Mon regard se fixa dans celui de Raven, cherchant à l’accrocher pour être certaine d’avoir toute son attention. Car j’avais surpris son manque flagrant d’écoute pour mes précédentes paroles. Se fichait-il donc complètement de ce que je pouvais dire?

« Je n’en voyais pas l’intérêt … En fait, je crois que j’espérais que tu réaliserais que je ne pouvais pas avoir couché avec Curtis. J’aurais vraiment aimé que tu viennes me trouver, pour me demander les explications que tu n’avais même pas pris la peine d’exiger dans le grenier de divination. »

Cela tournait toujours autour du même problème. Raven m’avait jugé d’office, sans aucune forme de procès, et il m’avait estimée coupable. Cela ne l’avait pas troublé, tout ce temps sans me parler, à me lancer des regards noirs et à jouer au couple modèle avec Leslie sous mes yeux. Il pouvait m’embrasser autant qu’il voulait, ça ne rattraperait sans doute jamais son erreur.

« Mais au fait, qu’est-ce que tu fais là ? T’essaie de piquer quoi au juste ? »

Encore une bonne question, mais cette fois-ci il ne pouvait pas espérer que je lui répondes. Que je lui dises la vérité nous concernant, aucun problème, mais mes petites affaires ne concernaient que moi. D’ailleurs, je savais très bien comment le lui expliquer. Redressant le menton, je pris un petit air supérieur pour lui répondre:

« Pourquoi je te le dirais? Tu n’es pas mon copain que je saches, ma vie ne te concerne pas vraiment. »

Admirable façon d’éluder la question tout en ramenant la discussion sur le terrain qui m’intéressait. Je saisis les poignets de Raven pour l’inciter à lâcher mon visage. Etre ainsi retenue par lui était tout à fait flatteur, mais il ne méritait en rien ma soumission. Un sourire fin s’immisça sur mes lèvres, tandis que je couvais Raven d’un regard malicieux.

« Et si je te le dis, tu deviens en quelque sorte mon complice. Est-ce que le gentil petit Raven serait prêt à enfreindre les règles? » Je me surpris à rire à cette idée. Raven pouvait faire son mauvais garçon autant qu’il voulait, sa vie était trop proprette et bien rangée pour que j’y crois vraiment. De toute façon, ce n’était pas son image de bad boy qui m’avait attirée, qu’elle soit bancale ne me gênait donc pas. Mais je devais admettre que je rêvais d’attirer Raven dans mes jeux inconscients. « Ou peut-être que tu es déjà trop vieux pour ce genre de jeux. » J’agrémentais le tout d’une moue attristée. Faire comprendre à Raven qu’être plus jeune n’était pas forcément une tare relèverait de la prouesse, mais j’étais prête à me risquer dans cette aventure. Je passai une main derrière sa nuque pour le rapprocher de moi, si tant est que ce fusse nécessaire. Je le regardai un instant dans les yeux, avant de lui murmurer à l’oreille. « Prouve moi que l’on peut être plus vieux et avoir encore un peu du courage insensé de la jeunesse… » Je me moquais légèrement de lui, je devais l’avouer. Nous n’avions pas une si grande différence d’âge après tout. Je demeurais persuadée que sa vie n’était pas totalement réglée et qu’il était encore capable d’agir de façon inconsidérée.

Ma seconde main vint rejoindre la première, accrochée à la nuque du serdaigle. Je souris innocemment avant de poser un baiser délicat sur les lèvres de Raven. Mais ce n’était qu’un prélude. Ce serait la première façon par laquelle il devrait me prouver que son esprit n’était pas complètement rempli de barrières. Mes yeux tombèrent brièvement dans ceux de Raven avant que mes paupières ne se ferment et que mes lèvres partent à l’assaut des siennes. Cette fois-ci, je fis en sorte que la baiser soit plus fougueux. Je ne pouvais pas prétendre connaître la réaction de Raven, alors je devais en profiter autant que possible. Ma langue joua avec celle du serdaigle, me faisant comprendre une choses essentielle. Je n’avais pas besoin des cours de Jaylen. En présence de Raven, je savais exactement ce qu’il fallait faire. Aucun autre ne me mettait dans un tel état de confiance. Et même s’il m’intimidait parfois, je sentais que ce n’était pas un tort. C’était sans doute cela qui, parmi toutes les autres raisons valables, me permettait d’affirmer qu’il était le bon. Ce serait lui et pas un autre.
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Message par Raven C. Beckett Dim 1 Aoû - 15:46





« Je n’en voyais pas l’intérêt … En fait, je crois que j’espérais que tu réaliserais que je ne pouvais pas avoir couché avec Curtis. J’aurais vraiment aimé que tu viennes me trouver, pour me demander les explications que tu n’avais même pas pris la peine d’exiger dans le grenier de divination. »

Qui ne serait pas sauté aux conclusions qui avaient été les siennes en voyant ce qu’il avait vu ? Une fille à moitié dénudé dans les bras de Cullen, en train de s’adonner à des caresses et à des préliminaires assez poussés pour en conclure qu’ils ne pouvaient s’en être arrêter là. J’avais fait ses propres déductions, certes, sans rien demander à Gemma, mais qui l’aurai fait ? Cela semblait tellement évident ! Ils ne pouvaient qu’avoir coucher ensemble par la suite, je n’imaginais pas qu’ils aient pu s’arrêter à un tel stade ! J’étais furieux et terriblement jaloux également après cette vision de leur corps enlacés alors il aurai été dangereux pour Gemma que je li parle à cet instant. Je me connais, j’aurai été horrible avec elle en la traitant de tous les noms pouvant qualifier une demoiselle à la vertu diminuée. Je tiquais cependant sur ce qu’elle dit par la suite… le fait que n’ai pas ‘exigé’ des explications. Mais qui étais-je pour ‘exiger ‘ ? Je n’étais pas son petit copain après tout et les amis ne se comportent pas de cette manière. L’obliger à s’expliquer lui aurai montré à quel point je pouvais tenir à elle et l’aurait certainement poussé à continuer ses idioties. Je préférais donc ne pas répondre à cela et tentais de changer de sujet. Sujet qui m’intéressait d’ailleurs.

« Mais au fait, qu’est-ce que tu fais là ? T’essaie de piquer quoi au juste ? »

Elle redressa le menton, prenant son petit air supérieur – adorable – et je sus à ce moment que je n’obtiendrais aucune réponse à ma question, en tout cas, rien de concret.

« Pourquoi je te le dirais? Tu n’es pas mon copain que je saches, ma vie ne te concerne pas vraiment. »

Le truc du petit copain, c’était ce que je pensais tout à l’heure. Je lui aurai bien balancé à cet instant que si je lui avais demandé des explications dans le grenier de Divination, elle m’aurait répondu la même chose ! mais je m’en gardais bien et je la laissais faire lorsqu’elle retira mes mains de son visage. Moi qui aurai cru qu’elle aurait tout fait pour que je ne la lâche jamais, voilà qu’une de mes certitudes concernant Gemma et son obsession en ma personne venait d’être ébranlé. Mais je ne restais pas là-dessus car un fin sourire malicieux pris place sur ses lèvres, me distrayant de tout ce qui pouvait bien se passer autour – même s’il ne se passait absolument rien.

« Et si je te le dis, tu deviens en quelque sorte mon complice. Est-ce que le gentil petit Raven serait prêt à enfreindre les règles? » Elle se mis à rire tandis que je souriais de mon côté. Que croyait-elle ? Que j’étais un brave garçon bien rangé et que jamais je n’avais enfreint la moindre règle ? Je défiais déjà l’autorité de ce château qu’elle n’était pas encore dans cette école ! Mais cela, je me gardais de le lui dire, sachant que je risquais de la blesser plus qu’autre chose et c’était loin d’être quelque chose que je voulais, plus maintenant en tout cas.

« Ou peut-être que tu es déjà trop vieux pour ce genre de jeux. » Là, c’était elle qui essayait de jouer sur nos âges, le problème étant que cela n’était pas vraiment cohérant.

Une de ses mains passa derrière ma nuque et lorsque son regard plongea dans le mien, je sus qu’elle était sur le point de me lancer un défi.

« Prouve moi que l’on peut être plus vieux et avoir encore un peu du courage insensé de la jeunesse… »

Sa seconde main vint rejoindre la première, accrochée à ma nuque. Elle souriait innocemment mais je savais qu’il n’y avait rien d’innocent dans ce qu’elle s’apprêtait à faire et j’avais raison. Elle posa un baiser délicat sur mes lèvres mais rien d’aussi passionné que je ne l’aurai cru. Nos yeux se rencontrèrent rapidement avant que les siens ne se ferment de nouveau et qu’elle ne reparte à l’assaut de ma bouche mais cette fois, de façon bien plus fougueuse. Qu’aurais-je pu faire contre ça ? Il m’était déjà difficile de me faire violence pour ne pas lui sauter dessus tel un vulgaire pervers lorsqu’elle passait à côté de moi, me frôlait consciemment avec son sourire espiègle. Alors là, je ne pouvais résister plus à ses charmes et je me laissais emporter dans ce tourbillon de sentiments qu’elle faisait naître en moi.

Son corps contre le mien, ses lèvres jouant habillement et sensuellement avec ma bouche me poussèrent à approfondir ce baiser qui me semblait si peu comparait à tout ce que je voulais lui faire passer. Je me rendis compte de la force de mon désir pour elle lorsque ma main partie à la rencontre de sa cuisse dénudée par ce short si court qu’elle portait. Elle montait et montait, caressant cette peau soyeuse que je n’avais pu toucher qu’en rêve, mais lorsque j’atteignis son short et donc, le bord de ses fesses, je m’arrêtais, reprenant conscience et contenance, du moins, du mieux que je le pouvais. Je m’écartais doucement d’elle et lui murmurais,

« On est jamais trop vieux pour s’amuser. Par contre, il y a des jeux dangereux pour les jeunes esprits. »

Je concluais ainsi notre moment d’égarement, mon moment d’égarement. J’aurai pu aller plus loin si seulement son âge n’était pas le sien. Il était le pire des freins et nous ne pouvions malheureusement rien faire pour y remédier. Il y a des choses comme ça que l’on ne peut changer et que l’on ne peut qu’accepter. Cela en faisait parti.

« Fais de moi ton complice Gemma. » Lui soufflais-je à l’oreille. « Montre moi à quel point c’est drôle d’être toi et je te montrerais que je ne suis pas si ‘coincé’ que tu semble le croire. Je pensais pourtant que tu avais pu le remarquer lors des soirées du groupe. » Ajoutais-je une fois éloigné un peu plus d’elle et l’indexe posé sur le menton comme si je réfléchissais à la question.

Finalement j’haussais les épaules et lâchais sans vraiment le vouloir.

« De toute façon je ne risque pas grand-chose. Si on se fait prendre par un Préfet, j’ai ma protection personnelle. »

Je laissais un léger rire m’échapper, ne pensant pas une seconde que cela pourrait déplaire ou vexer Gemma que je puisse mettre ainsi Leslie sur le tapis, même indirectement.
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Message par Gemma Langley Lun 2 Aoû - 15:41

Je m’attendais presque à ce qu’il me repousse. Toutes ses déblatérations sur notre différence d’âge rendrait un tel geste tout à fait compréhensible, même par moi. Alors forcément, lorsqu’il accueillit mon baiser avec une tendresse puis une ferveur au moins égale à la mienne, cela me retourna. Son contact me rendait fiévreuse, plus encore que d’habitude. Je savais que ces baisers que nous ne cessions de partager, j’en rêverais pendant des semaines et je finirais par m’y accrocher comme à une bouée pour ne pas être submergée par des sentiments comme l’abattement ou la désillusion. Les rares moments privilégiés que nous partagions constituaient un moteur des plus efficaces. Ce n’était pas moi que Raven devait blâmer lorsque je m’acharnais, mais lui-même. Il ne semblait pas comprendre à quel point il me poussait à m’accrocher toujours plus surement à lui. Et lorsque je commençais à douter, même inconsciemment, et que mon moteur commençait à faiblir, il revenait à la charge pour rajouter de l’eau à mon moulin en m’offrant de nouveaux souvenirs merveilleux sur lesquels je pourrais m’appuyer.

Le contact satiné de sa main sur ma cuisse en fut un exemple. Il y avait dans celui-ci quelque chose d’étrange, presque interdit, qui me rendit toute chose. Mais plus sa main remontait et plus un sentiment d’alerte monta dans ma poitrine. Si Raven ne s’était pas arrêté et n’avais pas subitement reculé, je crois que je l’aurais repoussé. Cette réalité me fit chanceler. Comment pouvais-je craindre d’aller au-delà des baisers avec Raven? Il était pourtant tout ce que je désirais …

« On est jamais trop vieux pour s’amuser. Par contre, il y a des jeux dangereux pour les jeunes esprits. »

Je savais très bien à quoi il faisait allusion. Le jeu m’avait semblé dangereux lorsque je l’avais entrepris avec Curtis. Mais malgré tout, je n’avais pas eu peur. Au final, seul m’avait retenu mon amour inconditionné et inconditionnel pour Raven, et rien d’autre. Mais si cela concernait justement le serdaigle, comment pouvais-je me poser des barrières? Mon esprit était une chose tortueuse dont j’avais actuellement bien du mal à démêler les fils.

« Fais de moi ton complice Gemma. » Sa façon de me souffler ces quelques mots à l‘oreille me fit frissonner. Et subitement, ce fut comme si toute ma réserve s’en était allée. Je craignais qu’elle ne refasse surface, mais je préférais simplement ne pas y penser pour l’instant. « Montre moi à quel point c’est drôle d’être toi et je te montrerais que je ne suis pas si ‘coincé’ que tu semble le croire. Je pensais pourtant que tu avais pu le remarquer lors des soirées du groupe. » Il s’était à nouveau éloigné et faisait mine de réfléchir ,l’index posé sur le menton. La pose du parfait petit serdaigle lui allait à merveille, lui donnant un air craquant auquel il était bien difficile de résister. J’étais en pleine contemplation lorsqu’il lâcha de façon désinvolte:

« De toute façon je ne risque pas grand-chose. Si on se fait prendre par un Préfet, j’ai ma protection personnelle. »

Une lame acérée s’enfonça dans mon cœur, m’obligeant à détourner le regard pour accuser le coup. Le rire qui s’ensuivit me donna l’impression d’être la plus grande gourde que le monde ait jamais porté. C’était sa « protection personnelle », et cela semblait lui plaire. Moi je n’étais rien d’autre qu’un petit fardeau, qui l’amusait sans doute, mais l’exaspérait aussi beaucoup. Ma mâchoire se crispa et mon menton trembla tandis que je sentais une pluie diluvienne assaillirent les barrières de mes yeux. Cela me coûta un effort monstre, mais je parvins à l’endiguer et à garder un tant soit peu contenance. Raven n’était pas toujours tendre avec moi. Il m’offrait sa bienveillance d’une main puis me giflait de l’autre. Et moi, pauvre petite écervelée que j’étais, je vivais ma vie selon les aléas de son comportement. C’était pénible de souffrir 6 jours sur 7, mais je ne voyais pas les choses autrement. Pour le meilleur et pour le pire, j’aimais profondément Raven, à tel point qu’il m’était impossible d’y renoncer. A bien y penser, il me faudrait bien plus de courage que je n’en avais aujourd’hui pour planter Raven dans l’avenir qui avait été dévoilé.

« Je déteste les passe droit… Et je n’ai jamais dis que tu étais coincé, enfin pas totalement. Tu fais peut-être des soirées pas très nettes avec tes amis, mais tu l’as dis toi-même, tu ne risques rien. » Je relevai les yeux vers lui, et arquai un sourcil interrogateur. « Depuis combien de temps n’as-tu pas agi sans filet? Quelle est la dernière fois que tu as fais quelque chose de véritablement dangereux pour toi? » Je n’accusais pas Raven de couardise, tout le monde n’était pas un casse-cou en puissance, et heureusement. Je ne faisais que le mettre devant le fait accompli. Et si cela l’embêtait de n’avoir pas pris de risques depuis trop longtemps, j’étais toute prête à lui en donner l’opportunité. Je n’attendis d’ailleurs pas qu’il me réponde pour venir lui saisir la main. Je ne voulais pas qu’il se rétracte. Il m’avait invité à l’entraîner dans mon monde, et je n’étais pas du genre à cracher sur la soupe. Je lui fis faire quelques pas pour le placer vers l’étagère qui m’intéressait. Là, je lui fis comprendre que j’attendais qu’il me fasse la courte échelle. Ainsi aidée, je pus atteindre des fioles et des récipients dont il ne m’étais pas permis de voir l’étiquette plus bas. Avec une agilité toute relative, je fouillai dans un bocal qui m’intéressait pour en sortir un ingrédient à potion bien utile dans mon cas. Je répétai cela plusieurs fois, jusqu’à être trop encombrée pour espérer en obtenir davantage. Je descendis de mon escabeau de fortune pour observer mes acquisitions fièrement. Je savais bien qu’une question flottait sur les lèvres de Raven, mais il aurait été stupide de ma part de lui fournir la moindre explication. Furetant autour de moi, j’eus la joie de découvrir quelques sacoches vides entreposées négligemment sur le sol. J’en saisis une pour y placer mes trouvailles avant de la refermer soigneusement. Je passai la anse sur mon épaule et mon regard se posa à nouveau sur Raven. Cette fois, je devinais que ses questions lui brûlaient les lèvres. Prudente, je me rapprochai de lui afin de poser un doigt sur ses lèvres tout en le couvant d’un regard affectueux.

« Sois simplement mon complice, et ne pose pas de question dont tu n’aimerais pas la réponse. »

Je me plaisais à prendre cet air secret, comme si j’accomplissais là un forfait trop odieux pour être dit et comme si le simple fait de lui en parler risquait de le mettre en danger. Alors qu’en vérité, je ne faisais rien d’autre que chaparder des ingrédients pour une potion qui lui était destiné. C’était la solution que j’avais trouvé, et je ne pensais pas encore aux aspects techniques. J’avais simplement eu l’idée et l’envie de le faire, et j’avais agis sans plus me poser de question.
Gemma Langley
Gemma Langley
Objectif Raven !
(Plan 1 : dégager Leslie la pétasse)

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Message par Raven C. Beckett Jeu 16 Sep - 15:06





Bien évidemment, Gemma ne pris pas vraiment bien mes propos. Que je parle de Leslie, de celle avec qui elle était en froid depuis toujours, de celle que je lui préférais officiellement, n’était pas vraiment une des idées les plus brillantes. Je l’avais compris au moment même où j’avais fait allusion à elle, pourtant c’était le genre de bourde que je faisais fréquemment, ne me rendant pas compte et me voilant aussi la face sur le problème, je pouvais parler de l’une et de l’autre sans me préoccuper des sentiments qu’elles éprouvaient. Leslie aussi en souffrait, lorsqu’elle m’entendait parler de Gemma, mais lorsqu’elle osait tenter de me parler d’elle ou de la dénigrer, je la rassurais toujours rapidement avec quelques baisers et mots doux. J’étais avec elle, non ? et non avec Gemma, cela voulait tout dire et devait lui suffire pour ne pas douter de mes sentiments, et pourtant, tout ça n’était qu’une vilaine mascarade au fond. Cependant, j’étais le premier la face, là encore que j’avais sous les yeux une Gemma blessée bien qu’elle tente de le cacher – je la connaissais suffisamment pour déchiffrer quelques unes de ses émotions même lorsqu’elle essayait de les dissimuler. J’aurai peut-être du m’excuser ou lui dire quelque chose de réconfortant, mais en même temps je n’avais pas à me justifier de ma relation avec Leslie, bien que nous venions de passer un moment plus que troublant l’un comme l’autre. Un moment où nous avions laissé nos réels désirs et peut-être fantasmes s’assouvir quelque peu. Je préférais donc garder le silence, sachant pertinemment que Gemma ne resterait pas là-dessus et je n’avais pas tort bien entendu puisqu’elle se reprit bien vite et me balança sans tendresse ;

« Je déteste les passe droit… Et je n’ai jamais dis que tu étais coincé, enfin pas totalement. Tu fais peut-être des soirées pas très nettes avec tes amis, mais tu l’as dis toi-même, tu ne risques rien. » Elle marquait un point, je devais l’accorder. « Depuis combien de temps n’as-tu pas agi sans filet ? Quelle est la dernière fois que tu as fais quelque chose de véritablement dangereux pour toi ? »

Depuis que Leslie était devenue Préfète en Chef. Me retenais-je d’avouer. Elle avait raison quelque part. Je me la jouais mauvais garçon parfois mais je savais que j’avais une protection particulière. Finalement je n’étais pas si téméraire que ça, sûrement une des raisons pour laquelle Gryffondor ne pouvait me correspondre contrairement à Gemma. Cette dernière me tira subitement de ma réflexion en me saisissant la main et je su à cet instant qu’elle allait m’entraîner dans son plan dont j’ignorais tout mais sur lequel j’avais quelques doutes. Je la suivi docilement et obéissais lorsqu’elle me fit comprendre qu’elle désirait que je lui fasse la courte échelle. Comme si ce qui c’était passé tout à l’heure ne m’avait pas suffisamment mis à l’épreuve, voilà qu’elle m’offrait une vue digne de ce nom sur son jolie petit postérieur. Je détournais bien vite le regard, me faisant l’effet d’un pervers. Elle n’avait que 15 ans bon sang ! Ce n’était encore qu’une gamine ! Je me bornais dans mon idée afin de ne pas laisser mes yeux dériver de nouveau vers l’interdit tandis que la Gryffondor s’occupait de ses affaires. Et de quoi d’ailleurs ? J’aurai bien aimé le savoir, mais je préférais attendre qu’elle soit de nouveau pied à terre pour lui poser la question. Il était évident qu’elle comptait fabriquer une potion mais la question qui me démangeait en était la nature !

Elle redescendit enfin observant ses trouvailles toute en fierté. Le moment était venu de lui demander ce qu’elle comptait en faire. J’aurai pu le deviner, peut-être, en distinguant les divers ingrédients qu’elle avait chapardé, mais il faisait trop sombre pour cela et elle en avait tellement pris que certains étaient tout simplement inaccessible à vue. Cependant, même si j’avais voulu lui poser la moindre question, j’en fus incapable car coupé dans mon élan alors qu’elle se désintéressait de plus en plus de moi pour aller se saisir de sacoches vides dans lesquelles elle entreposa tout son petit bazar avant de poser le sac maintenant plein sur son épaule. Bon et bien, il était temps qu’elle me dévoile ses projets ! Elle avait fait de moi son complice non ? Alors autant y aller à fond ! Pourtant, j’eu à peine le temps d’ouvrir la bouche que je fus coupé par la voix de Gemma.

« Sois simplement mon complice, et ne pose pas de question dont tu n’aimerais pas la réponse. »

Je fronçais les sourcils, n’aimant pas ce que je venais d’entendre. Alors comme ça, je n’aimerais pas ce qu’elle était sur le point de planifier ? Et elle pensait s’en tirer simplement comme ça ? Sérieusement ? Comme si j’étais du genre à me contenter de si peu ! Et pourtant je ne dis rien, ne cherchais pas à en découvrir davantage. Je me contentais de soupiré, déjà vaincu. Je ne laissais pas vraiment tomber mais je savais que le temps avançait et qu’il se faisait de plus en plus tard et que plus nous traînions, plus nous avions de chance de nous faire coincer. Aussi me fis-je sage en cet instant.

« Bon, on a suffisamment traîné. On devrait regagner nos dortoirs avant de se faire prendre. Même si c’est un autre préfet qui nous attrape, je m’en sortirais sans encombre, mais le fait que nous étions tous les deux, seuls, dans un endroits si confiné, n’échappera pas à Leslie et elle t’en fera bien plus baver qu’avec une punition pour avoir déserté ton dortoir après le couvre feu. »

Je n’étais pas dupe. Je savais que Leslie – aussi douce pouvait-elle paraître et même être – en faisait voir de toutes les couleurs à Gemma grâce à son statu de Préfète, aussi je ne voulais pas lui donner de quoi en rajouter une couche.

« Pars la première, je sortirais d’ici cinq à dix minutes, comme ça si l’un de nous se fait choper, personne ne se doutera qu’on était ensemble. » Je lui souriais tendrement et tapotais sa tête comme elle détestait que je le fasse pour conclure notre affaire avant d’ajouter. « Au fait, ne crois pas que je vais laisser passer ça. Je découvrirais bien ce que tu mijote. »

Je lui lançais un clin d’œil, puis allais ouvrir la porte, je vérifiais que personne ne traînait par là et poussais plus ou moins la Gryffondor à sortir, mais avant de refermer la porte sur elle, j’ajoutais tout bas ;

« C’était plutôt sympa comme soirée, on devrait faire ça plus souvent. »

Un fin sourire étira mes lèvres et je fermais la porte pour de bon la laissant s’en aller. Mon sourire me quittant en même temps. Que m’avait-il pris de dire une telle chose ? Elle allait se faire des idées à présent. Enfin, elle avait de quoi après tout ce qui venait de se passer durant cette soirée.
Raven C. Beckett
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