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Quand la magie croise l'Aristocratie FT 'Becca

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Message par Invité Mar 8 Juin - 0:24

« Maman? Pourquoi, je ne suis pas comme les autres petites filles?» La Duchesse Hansen baissa les yeux vers sa fille alors âgée de 6 ans avec un certain dédain. Comment pouvait-elle émettre des commentaires comme ceux-ci. La dame préféra ne rien dire, alors que son fils se mit à raconter plein de choses loufoques. Ezekielle leva les yeux vers sa mère, attendant toujours une réponse. Elle répéta la question pour la deuxième fois et la Duchesse soupira profondément exaspérée. «Tu n'as rien à voir avec elles, ne soit pas bête, Ezékielle.» La petite fille hocha la tête, réfléchit à la question quelques minutes. Elle n'avait rien à voir avec les autres parce qu'elle était de la noblesse Danoise? C'était pour ça? Mais elle était une petite fille non? Et les petites filles étaient toutes pareilles. Enfin c'était ce qu'elle croyait. « Et si je veux être comme toutes les petites filles, maman?» Sa mère s'arrêta soudainement, se tournant vers elle. Sa main atterrie avec violence sur la joue de sa fille, y laissant une marque rose et douloureuse...

Elle secoua la tête, chassant ainsi les dernières brides de souvenir qui venaient de l’assaillir. Contrairement à beaucoup, son enfance n’avait rien de doux ou de plaisant. Ça avait été une période mouvementé et trouble où tout le monde avait voulu la modeler comme une parfaitement petite princesse sans aucun défaut. Non, ça n’avait pas été très plaisant comme enfance, mais elle s’en était bien tiré, non? Certes, elle n’était pas la petite duchesse parfaite que ces parents auraient souhaité avoir. Elle avait des tares, elle n’était pas d’une perfection immaculé comme on l’aurait voulut, mais elle s’y était fait depuis longtemps. Qu’importait tout cela, elle n’était plus certaine de vouloir devenir cette Duchesse à l’instar de ses parents, pourtant, son destin semblait tout tracé. Elle avait beau être une sorcière, elle ne voyait pas comment elle pourrait changer tout cela. Après tout, elle n’avait pas vraiment sa place dans ce monde de magie. Ezékielle soupira. Elle n’avait pas à penser à tout cela. Elle avait un avenir tout tracé, sans possibilité de le changer de plan. Ses prunelles sombres se reposèrent sur le livre de botanique qui était posée devant elle, sans vraiment le voir. La jeune fille n’était d’une douance extrême dans les matières scolaires, mais elle s’en tira assez bien, en travailler plus que la majorité. Le livre claqua lorsqu’elle le ferma subitement. Ça ne servait à rien de se casser la tête pour enregistrer chaque mot écrit dans ce livre. Et puis, à quoi cela pouvait-il bien lui servir de se cassé la tête avec la botanique ou encore les sortilèges?

La jeune Duchesse se leva de sa table, ramassant son sac afin de se dirigé vers la sortie, visiblement résignée à faire autre chose que de l’étude. Elle prit le temps de se désinfecté les mains à l'aide d'une petite lingette désinfectante moldue. Hors de question de prendre le risque d'être contaminée par on-ne-sait-quoi! Néanmoins, en se retournant, la jeune fille percuta quelqu'un. Instinctivement, avant même de lever les yeux vers la personne qu'elle venait de percutée, Ezékielle frissonna de dégoût. Elle détestait l'idée que quelqu'un mette ses sales microbes sur elle. Ses tocs lui menait généralement la vie dure, et elle faisait de son mieux pour minimiser les contactes physiques avec les gens. Elle ouvrit la bouche, prête à lancé une réplique cinglante voilée, lorsqu’elle reconnu le visage de Becca. Ezzy’ lui offrit une légère révérence purement aristocratique, comme on la voyait faire si souvent. Tout en grâce et en douceur. Certes, cela attirait les moqueries, mais elle s’en contre fichait. Elle n’allait pas changer pour si peu. Et puis, elle ne se voila pas la face, elle savait qu’elle n’avait rien à voir avec tous ces élèves. Mais avec Rebecca, c’était réellement différent. C’était la seule dans cette école que la rouge et or laissait la toucher, c’était un privilège, lorsque l’on connaissait la jeune Hansen. « Navrée de t’avoir percutée, Rebecca, tu n’as rien?» Elle inclina doucement la tête, attendant une réponse de son amie. Sa voix avait été d’une douceur presque chuchoté, comme si elle avait peur de froissé quelqu’un. Ce qui aurait été difficile, il n’y avait pas grand monde dans la salle d’étude à cette heure-ci

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Message par Invité Dim 13 Juin - 0:32

Rebecca soupira profondément, excédée. Reposant sa plume d'aigle sur la table dans un geste d'une rare violence qui lui valut d'ailleurs un regard noir de la bibliothécaire, elle referma son livre d'un claquement sec, recula sa chaise et se leva, prenant la direction de l'étagère de divination d'où elle avait extrait Présages de mort : que faire lorsque l'on sent venir le pire. Que diable lui avait-il pris de choisir les arts divinatoires en troisième option durant sa troisième année ? Que ne s'était-elle contentée, comme la majorité de ses camarades d'en choisir deux, se limitant ainsi à l'arithmancie et l'étude des runes, matières dans lesquelles elle brillait indubitablement ? Mais non : dans sa haine de la médiocrité et sa quête incessante de connaissances supplémentaires, elle avait songé qu'apprendre à dévoiler les arcanes du futur pouvait être intéressant - utile. Comme elle riait de cette sotte pensée à présent ! Allons bon : elle était préfète des Serdaigle, la maison accumulant dans ses rangs le plus d'érudits et de têtes bien remplies de tout Poudlard, ce dont elle retirait d'ailleurs une immense fierté ; elle était également sans conteste l'élève la plus brillante de sa promotion, ses connaissances dépassaient le niveau requis aux ASPICS, s'étendant probablement même au-delà du savoir de bien des sorciers diplômés - mais elle n'avait pas de don. Ce manque de prescience, seul, la mettait en échec en divination face à toute sa gigantesque érudition, lui attirant des notes plus que catastrophiques en divination.

Comprenant que tout l'acharnement dont elle pourrait faire preuve habituellement ne servirait à rien aujourd'hui, Rebecca abandonna provisoirement la partie, passablement excédée. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne vienne à bout de ses difficultés avec boules de cristal et tasses de thé - du moins en était-elle, à tort, intimement persuadée. Mais pour l'heure, elle avait besoin de se changer les idées ; peut-être avec un bon roman ? Elle avait justement reçu ce nouveau récit que sa mère, connaissant son goût pour les histoires d'épouvante et de vampires lui avait envoyé : la suite de ce fameux manuscrit relatant les méfaits du célèbre vampire Dracula, écrite par le descendant de l'auteur original. Sortant le lourd pavé de son sac tout en montant d'un pas vif les escaliers menant de la bibliothèque à la salle d'étude - un lieu si peu prisé des étudiants du château qu'il en devenait, pour son bonheur, mortellement calme - Rebecca apprécia son poids légèrement douloureux dans ses mains, son épaisseur sous ses doigts, le contact à la fois lisse et singulièrement rugueux du papier moldu. Tout n'était pas nécessairement inutile ou mauvais dans la culture non magique, songea la préfète. Portant le lourd volume à ses narines, la Serdaigle inspira profondément la divine odeur de papier neuf générée par l'ouvrage. Si elle avait toujours nouée une relation très intime avec les livres, celle-ci ne se réduisait pas seulement à son aspect purement intellectuel, songea Rebecca : il y avait dans cette profonde symbiose, cette fusion d'une rare intensité quelque chose d'intensément sensuel et de, finalement, charnel - impliquant des dimensions aussi diverses que le tactile, l'olfactif et finalement l'ouïe - presque érotique ...

Après tout, ne retirait-elle pas un sublime plaisir de la lecture de chaque livre qu'elle découvrait ? Chaque nouvel ouvrage n'était-il pas pour elle un nouveau compagnon qu'elle immisçait dans sa vie ? Au final, le plaisir du vrai bibliophile devait s'apparenter à celui d'une personne aimant le sexe à l'extrême : un nouveau compagnon chaque soir, aux performances plus ou moins sensationnelles mais toujours agréables.
Mais à l'instant où Rebecca s'apprêtait à gagner la salle d'étude, quelqu'un la percuta soudain avec violence - une jeune femme, au vu de la longue masse de cheveux bruns qui voleta brièvement devant ses yeux. Dégageant de ses yeux l'épais rideau de ses boucles blondes d'un mouvement gracieux et par la même occasion, sa vue, la préfète put enfin se rendre compte dans un sourire de l'identité de son mystérieux agresseur : Ezékielle, son précieux petit bijou ... qui semblait d'ailleurs excessivement préoccupée pour la beauté de ce faciès pâle dont Rebecca avait appris à chérir le moindre sourire comme un trésor authentique. La Duchesse héritière lui offrit une brève et élégante révérence typique de son éducation aristocratique, de celles que la Serdaigle adorait toujours autant. Elle trouvait cela si distingué, si peu banal, comme un vent frais au milieu de la grossièreté et des propos orduriers de la majorité des élèves de Poudlard qui, il fallait bien l'admettre, étaient loin d'avoir tous eu la chance de recevoir une véritable éducation avant d'intégrer l'école de sorcellerie. Elle-même avait eu l'opportunité de grandir et de s'épanouir dans un milieu d'érudits et d'intellectuels, ses parents ayant tenu à lui fournir une solide éducation, mais ce n'était guère le cas de tout le monde. Encore un point qui avait du passablement dépayser la jeune duchesse. Se voir quitter son univers de propreté, de perfection et de tissus précieux pour ce château de pierre rude encore, il fallait l’avouer, passablement paysan avait déjà du lui faire un choc, mais découvrir la vulgarité de ses futurs condisciples avait du être passablement plus désagréable encore.

« Navrée de t'avoir percutée Rebecca, tu n'as rien ? » L'adorable blonde éclata d'un rire cristallin, enchantée : Ezékielle était décidément ravissante ! À quand donc remontait la dernière fois où quiconque lui avait parlé avec tant de prévenance ? 'Becca ne s'en souvenait guère. « Je me porte comme un charme, comme tu peux le voir ... Toi en revanche, ça n'a pas l'air d'aller très fort. Quelque chose te chagrine ? » interrogea la Serdaigle, soucieuse.

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Message par Invité Jeu 17 Juin - 3:12

La petite princesse fit un pas en arrière, établissant une distance certaine entre elles. Il était rare qu'elle s'approche des gens, et si Rebecca était une exception, la vieille habitude avait la vie dure. Et si cela faisait quatre longues années que la jeune fille était dans cette école de magie, elle n'en restait pas moins décalée et déboussolée. Par moment, son monde lui manquait. Les bals, les vêtements soyeux, la soie de son immense lit, les divers cours... si elle avait trouvé ce monde injuste et agaçant, elle devait avouer qu'il lui manquait. Elle s'était toujours dressée contre beaucoup des traditions aristocratiques. Elle était vue comme le mouton noir de la famille, et pourtant présentement, ce monde lui manquait cruellement. Les gens qui l'entouraient étaient tellement rustiques, si peu élégants. Ils lui semblaient venir d’un monde complètement différent, ce qui était surement le cas. Elle les voyait parfois comme des hommes préhistoriques, sans aucune grâce quelconque. Bien sûre, il y avait des exceptions. Comme cette Shaelyn Stern qu'elle avait croisé plusieurs fois dans les couloirs de l'école. Néanmoins, Ez' ne le voyait pas comme une personne gracieuse. À ses yeux, la jeune femme sonnait faux, comme si ce n'était qu'un jeu pour elle. Sans doute parce qu'encore une fois, elle venait d'un monde de débauche étrange à celui de la jeune duchesse. À ses yeux, la seule exception était Rebecca.

Son amie était si douce, si adorable. Un joli sourire étira les douces lèvres d'Ezékielle. À son tour, la petite Duchesse repoussa quelques mèches de cheveux brunes de son visage. Elle ne comprenait pas pourquoi son amie était si fascinée par son monde princier, ces manies d'aristocrates et ce qui va avec. Par moment, elle aurait tellement aimé être comme toutes ces filles qu'elle croisait dans les couloirs de l'école. Enfin, finalement, non. Elle ne voudrait pas être comme toute ces filles sans aucune classe. «Je me porte comme un charme, comme tu peux le voir ... Toi en revanche, ça n'a pas l'air d'aller très fort. Quelque chose te chagrine ?» La rouge et or leva les yeux vers son amie. Elle croisa ses mains derrières sont dos, droite comme un I. La jeune fille remarqua sans difficulté que son interlocutrice était soucieuse. Son sourire s'élargie se voulant rassurante. Elle secoua la tête, avec douceur. Elle n'aimait pas quand les gens s’inquiétaient pour elle. Bien qu'elle savait que Rebecca la connaissait si bien qu'il était difficile de lui cacher quoi que ce soit. Elle essayait tout de même. « Tout va pour le mieux, ne t'en fait pas, Becca.» chuchota-t-elle dune voix douce.

À pas mesurés, la petite Duchesse reprit place à la table qu'elle avait quitté quelques instants plutôt. Elle croisa les jambes, de dos toujours aussi droit, les mains se croisant sur ses genoux. Elle fit un geste précis pour invité son amie à la rejoindre avant de rependre sa position initiale. Son sac reposait maintenant sur le sol, à ses pieds. Elle ne savait pas trop si elle devait prendre la parole ou non. Elle avait l'habitude des longs discours qui ne veulent rien dire, ou encore des mots fades. Elle ne voulait pas que ce soit ainsi présentement. « Tu sais, j'ai songé à arrêter les études, reprendre ma place dans le monde qui est mien. Je ne suis pas à ma place ici. Je suis une calamité en potion, les sortilèges et moi sommes en conflit diplomatique depuis longtemps...alors pourquoi est-ce que je m'acharne à continuer?» Un léger soupire passa la barrière de ses lèvres. Elle s'était depuis longtemps résignée au fait qu'elle n'était pas à sa place dans ce monde-ci. Elle laissa son regard balayer les murs défraîchient avec un certain dégoût. Puis, la petite princesse tourna la tête vers la Serdaigle. « Pitoyable, non?»

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Message par Invité Lun 19 Juil - 17:02

Adressant à sa condisciple un sourire aimable et attentif tout en redressant contre elle son livre, retrouvant instantanément cette posture élégante et droite qui contribuait certainement à la distinguer aux yeux d’Ezéchielle des « petites gens » qui peuplaient ordinairement Poudlard, Rebecca s’empressa de vérifier d’un coup d’œil l’état de l’ouvrage. Comme tout bleu et argent qui se respectait, elle détestait purement et simplement abîmer ne serait-ce que malencontreusement un ouvrage, qu’il fût scolaire ou de fiction, roman ou documentaire. C’était là l’une des choses qu’elle avait en horreur, parmi de nombreuses autres. Elle abhorrait la négligence, la saleté, la fainéantise, le cristal froid des boules divinatoires, les murs glacés de pierre brute. Devenait folle si quiconque dans son entourage entreprenait de vendre ou de jeter des livres, ce qu’elle considérait dans les deux cas comme un crime de lèse-culture. Adorait en revanche l’odeur ancestrale des vieux grimoires, cette fragrance d’années mortes qui envoûtait ses narines. Celle du parchemin neuf. Le parfum de l’essence et de la peinture fraîche, celui de l’herbe coupée. L’odeur du Parc après la pluie, les brins humides contre ses orteils nus. La danse logique, limpide et synchronisée des chiffres en cours d’arithmancie. Le doux ballet soigneusement ordonné des nombres. Des choses et sensations simples, dont elle se délectait avec ravissement – son esprit avait beau être terriblement compliqué, il se trouvait en définitive qu’elle avait une fascination d’esthète pour les évènements et appréhensions les plus primaires et simplistes. L’agencement brutal – violent même parfois – et parfait de l’ordre naturel, par exemple, ne cessait jamais de la surprendre et de susciter son admiration.

Blessée toutefois de la distance immédiatement reprise par l’archiduchesse, la Serdaigle posa sur elle un coup d’œil perplexe empli de doutes. Depuis quand jugeait-elle nécessaire de s’éloigner de la sorte comme si elle craignait encore d’être contaminée en l’approchant par le virus ébola ? Laissant échapper un léger soupir emprunt de lassitude, ce fut un regard empli cette fois de compassion anticipée dont Rebecca couvrit la Gryffondor. En plus d’avoir été catapultée dans ce monde de sorciers, cet univers de magie dont elle ne connaissait rien et peinait encore – à l’instar en vérité de nombre de nés-moldus dans l’école, pour lesquels rien n’était fait dans le but de faciliter leur assimilation à une société archaïque et encore moyenâgeuse - à intégrer les règles les plus essentielles, Ezéchielle avait encore à supporter l’enfer quotidien des foules d’élèves, la cohue des couloirs pendant les interclasses ou à la sortie de la Grande Salle, la crasse omniprésente imprégnant les pierres mal entretenues, disjointes ou surchargées de toiles d’araignées – quand il ne s’agissait pas d’insectes plus répugnants encore. Elle se souvenait comme si c’était hier de ce fameux jour pas si lointain où elle avait reçue la plainte d’un bleu&argent de quatrième année : le garçon, assigné comme binôme à Ezéchielle lors d’un cours commun de potions avec les Gryffondor, s’était plaint de la réticence de la princesse Hansen à manipuler les principaux ingrédients non pas seulement de la potion du jour, mais de tous les philtres qu’ils avaient eu à préparer depuis le début du trimestre, leur attirant ainsi un certain nombre de zéros. Un comble pour un étudiant de la maison des aigles, pour lesquels de l’obtention d’un bon résultat dépendait une bonne préparation et réussite aux BUSE, ASPIC et autres examens magiques du supérieur.

Rebecca adopta sans même s’en rendre compte une moue songeuse. Ce garçon et ce binôme insensé lui avaient posé un cas de conscience, se rappela-t-elle. Elle-même, comment aurait-elle réagi si une telle personnalité avait menacée par des caprices de diva sa future carrière qu’elle voulait brillante ? Mais il s’avérait clair, malgré toute la bonne foi de ‘Becca, que les circonstances étaient accablantes : répugnant irrémédiablement à manipuler tout extrait d’insecte ou de plante peu engageante entrant dans la composition des plus indispensables potions, renâclant à se salir un tant soit peu les mains sur les pages d’un livre de magie, les chances d’Ezéchielle de jamais prolonger son expérience de la sorcellerie au-delà des ASPIC étaient bien minces. Sans compter le problème de taille formé par les rapports physiques … Quelques visages filèrent sous les yeux de la ravissante Serdaigle. Tanner, Adam, Eden … Avec chacun d’entre eux, les gestes tactiles, la dimension physique avaient eu leur importance. D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, le contact avait toujours été une dimension indispensable pour séduire Eden. Quant à Tanner, aurait-elle jamais pu envisager quelque relation de couple que ce fût avec lui si elle ne l’avait jamais touché ? Ezéchielle s’était-elle-même seulement fait d’autres amis en dehors d’elle-même ? Rebecca n’en aurait pas mis sa baguette au feu. À quand donc remontait la dernière fois qu’elle avait aperçu la duchesse en compagnie de quiconque ? Elle n’aurait su le dire, et Merlin savait pourtant qu’elle portait un œil particulièrement vigilant et observateur sur cette jeune femme en particulier. Elle savait sa fascination, cette espèce de curiosité dévorante qu’elle éprouvait envers la Gryffondor malsaines, mais ne pouvait s’empêcher de se questionner. Bien qu’ayant connu dès l’enfance les deux mondes, certaines facettes de la vie des moldus lui semblaient encore totalement impénétrables ; un mystère à ses yeux. Tel était précisément le cas pour le fonctionnement strict et immuable de la hiérarchie de la noblesse : les convenances, les jeux de pouvoirs, les rapports de force actionnant des leviers sociaux ou en abaissant d’autres lui échappaient. Elle trouvait du sens dans certains idéaux de grandeur et de noblesse de mœurs qui faisaient partie intégrante de l’héritage de la noblesse, mais ne comprenait pas cet élitisme de caste, ces carcans étroits dans lesquels on enfermait les femmes. Comment pouvait-on vivre dans de telles prisons dorées ?

Oh bien évidemment, cela avait probablement ses avantages – sans quoi Ezéchielle ne se serait jamais languie d’un tel univers. Avantages que Rebecca imaginait sans peine : beaux bijoux, robes somptueuses, être courtisée par des dizaines de lords et de dandys aux fortunes défiant l’imagination, joyaux scintillants et titres ronflants … Mais si Rebecca entendait s’élever par son intellect clairement supérieur dans les plus hautes sphères du monde magique, jamais elle ne se braderait ni ne se vendrait à un homme pour cela. Elle était une femme, depuis longtemps certaine que son seul sexe la plaçait sans doute possible au-dessus de tous les hommes prétendant la rabaisser plus bas que terre. Un jour, les femmes domineraient le monde – en vérité elles le faisaient déjà, les hommes s’assurant simplement qu’elles ne le puissent pas officiellement et soient contraintes d’agir dans la clandestinité. Un sourire fier se peignit sur les lèvres de Becca. Son seul quotient intellectuel et sa puissance magique étaient d’ores et déjà bien au-dessus de ceux de la plupart des incapables et feignants siégeant à des postes haut placés du Ministère. Malheureusement, c’était précisément ses hautes capacités intellectuelles qui lui faisaient voir la réalité en pleine face : la méritocratie n’existait pas, le monde des sorciers était essentiellement dirigé par les relations, l’influence et des réseaux bien constitués. Les ministres – et cela ne datait pas seulement d’aujourd’hui – avaient pris comme acquis au cours des siècles de nommer des proches, aussi incompétents pussent-ils être, aux niveaux-clés de la plus importante instance régissant les sorciers. Ainsi perpétuait-on le règne de la monarchie déguisée au sein du Ministère de la Magie britannique.

Quelque chose que, le jour où elle accèderait au pouvoir et à de hautes responsabilités – ce qui n’était qu’une question de temps, de sérieux et de préparation – elle comptait bien arranger. Elle soumettrait ces petits barons serviles en talonnettes, ne s’entourant que de gens compétents et de bon sens. C’était également ce en quoi la logique de Clyde Andrews péchait à ses yeux. Il était talentueux, d’une intelligence rare, mais gâchait ses capacités en vaine rancœur et attaques inutiles, qui ne prouvaient que sa frustration et la petitesse de ses actions au lieu de diriger ses qualités, réelles, vers des moyens diplomates mais efficaces de prouver à tous sa suprématie. De plus, qu’adviendrait-il si finalement il obtenait le pouvoir ? Emalee, Keaton et Quinn tous trois placés aux plus hauts niveaux du monde magique, tous l’avaient appris à leurs dépens après le passage des élèves du futur. Emalee, la douce, naïve Emalee, suiveuse comme on en faisait plus qui répugnait à tuer une mouche ? Recrue inutile s’il en était, incapable de tuer ou se battre pour sa cause, qu’elle suivait, admettons-le, davantage pour imiter ses amis comme un bon petit mouton que par réelle opinion. Il n’y avait qu’à la regarder pour comprendre qu’elle ne partageait rien des avis de son entourage. Elle était l’archétype de tout ce que détestait Clyde : populaire, bien placée, très appréciée. Quinn ? Elle et sa haine des personnes populaires, au sommet d’un bataillon d’élèves ? Laissez-la rire : elle aurait tôt fait d’en exterminer la plupart avant qu’ils n’aient dit « ouf », histoire de bien s’assurer qu’ils ne se rebellent ni ne représentent une menace contre le pouvoir en place. Keaton ? Le raté incompétent typique, furieux d’avoir vu un poste trop exigeant pour lui lui filer sous le nez. Ce type n’avait rien pour lui, sinon une capacité absolument sidérante à suivre comme un bon petit chien plus puissant ou influent que lui. Pour ne rien arranger, c’était un macho-type. Rebecca ne supportait pas ce genre d’individus.

Certes, certains de leurs idéaux lui ressemblaient – la soif de savoir et de connaissances, principalement. Mais ils ne s’y prenaient ni de la bonne manière, ni ne poursuivaient le bon objectif. Ils n’étaient guidés que par un désir mesquin de se venger, de prouver aux autres qu’ils s’étaient fourvoyés et de les écraser sous leur supériorité en plastique. Bien qu’elle se soit liée à la plupart d’entre eux, Rebecca devait avouer qu’au fond ils lui faisaient pitié. Mais il lui arrivait de s’identifier à eux alors qu’elle n’avait, en réalité, rien à voir avec ces gens. Le simple regard des autres sur elle le lui confirmait : elle n’était pas comme eux, pas entièrement du moins.
Reportant son attention sur la Gryffondor, Rebecca l’observa prendre la pose avec le plus grand naturel du monde, sans toutefois être dupe une seconde. Elle connaissait par cœur cette façon de faire illusion – ou du moins, de tenter de le faire : les mains croisées dans le dos pour ne trahir aucun mouvement parasite, le buste redressé dans une vaine tentative de paraître assurée, le sourire Colgate allant s’élargissant. Personne n’avait jamais aimé donner aux autres l’impression d’avoir des problèmes, au grand étonnement de la Serdaigle : pourquoi nier ses soucis, lorsqu’une personne toute disposée à donner d’elle-même pour les résoudre avec vous se plaçait sur votre chemin ? « Tout va pour le mieux, ne t’en fais pas, ‘Becca. » La ravissante blonde haussa un sourcil perplexe : depuis quand la considérait-on à ce point crédule ? Elle n’avait pourtant jamais renvoyé l’image d’une sotte. La douce voix d’Ezéchielle pouvait bien berner la majorité des élèves de cette école, mais pas elle. Entrouvrant la bouche pour, précisément, souligner cet état de faits ainsi que son mécontentement, elle fut entraînée et réduite au silence par les déplacements de la Gryffondor qui regagnait sa place initiale. Croisant les jambes en une posture typiquement féminine, mais trop appointée au goût de Rebecca, la duchesse lui fit enfin signe, d’un geste sec et économisé, de prendre place.

« Tu sais, j'ai songé à arrêter les études, reprendre ma place dans le monde qui est mien. Je ne suis pas à ma place ici. Je suis une calamité en potions, les sortilèges et moi sommes en conflit diplomatique depuis longtemps ... alors pourquoi est-ce que je m'acharne à continuer ? » Arrêter ses études, reprendre sa place dans son monde ? Mais sa place était à Poudlard, dans le monde magique, là où ses qualités de sorcière seraient aimées, respectées, non pas considérées comme une tare. Elle serait un phénomène, une curiosité, une excentricité aux yeux de ces Moldus sans cervelle qui ne voyaient jamais que ce qu’ils voulaient voir. Elle ne pouvait renoncer à sa nature profonde pour pareilles gens ! Pour la première fois depuis bien longtemps, ‘Becca était confondue : elle en avait vu des originaux, ils étaient nombreux les moldus qui auraient aimé rejoindre leur monde si attrayant. Mais une sorcière renonçant à ce qu’elle était, pour les artifices et les attraits des sans-pouvoirs … jamais. C’était tout simplement aberrant. La duchesse tourna finalement la tête vers elle, un sourire désabusé sur les lèvres. « Pitoyable, non ? » La Serdaigle laissa échapper un rire cristallin, avant d’inspecter la pièce d’un regard circulaire. « Ce n’est pas à moi de te juger. » Ses beaux yeux verts plongèrent dans ceux de la jeune Hansen, inquisiteurs. « Tu es une sorcière … tu es parmi les tiens ici, tu es chez toi. Il y en a beaucoup comme toi qui peinent à s’adapter … certains d’entre eux deviennent les plus grands sorciers de ce monde. » Ses iris émeraude prirent un éclat fier lorsqu’elle ajouta : « Qui deviendrais-tu là d’où tu viens ? Une poupée d’apparat, un ornement qui présente bien ? » Une fierté farouche imprégnait les traits de la Serdaigle, quelque chose d’indomptable et de sauvage dansait dans sa voix lorsqu’elle conclut : « C’est ce que tu veux devenir, un bel objet asservi, soumis à la volonté d’un maître ? Je ne le crois pas. Tu n’as pas de maître, Ezékielle, tu n’es pas un jouet. » Cette simple, unique phrase exprimait toute la haute estime qu’elle portait à la Gryffondor. Surprise par sa propre fougue, elle adressa à sa condisciple un sourire contrit.


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Quand la magie croise l'Aristocratie FT 'Becca Empty Re: Quand la magie croise l'Aristocratie FT 'Becca

Message par Invité Mer 17 Nov - 5:35

Si Rebecca fut blessée par l'attitude d'Ezékielle, celle-ci ne s'en rendit pas compte. Ce n'était pas méchant en soi, mais bien qu'elle sache la Serdaigle propre, la jeune duchesse ne pouvait s'empêcher de garder des réserves. Et si, dans les couloirs sales du château, les gens venaient à discuter que la réticente Ezékielle Maybel Hansen acceptait les rapprochements avec certaines personnes? C'était une chose qu'elle appréhendait. Elle n'avait aucunement envie que les gens l'approchent, dans l'espoir futile et illusoire qu'elle pourrait peut-être devenir proche avec certain d'entre-deux. Comment pourrait-elle être amie avec eux d'ailleurs? La saleté et la crasse du petits mondes lui faisait peur, la répugnait au plus haut point. Comment pourrait-elle simplement toucher à ce qui était sale? S'approcher de ceux, si peu élégants et avec autant de prestance qu'une larve? C'était plus pour cette raison que pour autre chose que la jeune femme avait bien vite reprit ses distances avec 'Becca, reprenant sa posture, raide comme la justice et droite comme un I, l'allure fier. Ses tocs étaient une plaie. Ezy' le savait parfaitement. Elle avait passé à minimiser les contactes physiques avec ses pairs, ou sa famille, à éviter les sources de saleté ou de germes, ou encore tout ce qui pouvait être piquant ou pointu. Dans un cas comme celui-ci, comment pouvait-elle espérer, ou simplement rêvé au prince charmant? Il était clair que ce serait difficile. C'est pourquoi elle s'était depuis longtemps résigner au mariage de raison, avec un homme riche à souhait, et puissant, mais qu'elle n'aimerait visiblement pas. Elle redoutait tout de même le tout. Sans doute devrait-elle accomplir son rôle d'épouse, satisfaire les besoins de son époux en matière d'intimité, devoir accepter ses mains sur elle alors qu'elle ne pouvait à peine supporter cette idée. C'était sans doute pour cette raison que la jeune Duchesse n'avait jamais eu de relations. D'une part, elle évitait les garçons comme la peste, elle ne leur adressait pas la parole, ne les regardait pas, bref, elle faisait de son mieux pour ne pas attirer leur regard sur sa personne. Il était claire qu'elle passait à côté de bels occasions, d'expériences de vie qu'elle devait vivre avant d'être mariée et mère de famille, mais elle préférait ne pas les vivres, de peur de devoir briser son cocon de propreté. Cocon pour lequel elle avait échoué de nombreuses potions en cours, attirant les foudres de son binôme.

Pour elle, elle ne devrait simplement pas être là, assise sur ce banc de bois, qu’elle avait bien prit soin de désinfecter d’un coup de baguette, mais bel et bien dans son monde à elle. Qu’était-ce la sorcellerie, sinon simplement folie et dérisoire déraison? Pendant longtemps, elle avait cru être tombée dans une maison de fou, mais sa rencontre avec Becca avait changé la donne, mais elle voyait toujours les autres comme des fous furieux qui ne voulaient que pouvoir et puissance. Ce qu’il n’aurait pas. Malgré qu’elle était très souvent à côté de la plaque, Ezékielle avait comprit le système politique des sorciers depuis longtemps. Un seul gouverneur. Comme partout ailleurs dans ce monde. C’était toujours le cas et le monde magique n’était pas une exception à la règle. Ainsi donc, il y aurait des guerres pour ce même pouvoir. Elle voyait déjà les grands titres des journaux, le nombre de morts monté de plus en plus vite jusqu’à ce qu’il y a tellement d’innocent tuer que ça ne vaudra plus la peine de se battre. Et ces gens qui déclareront la guerre pour le pouvoir, elle les fréquentait tous les jours. Elle préférait de loin de tourner dans son monde à elle, loin de tout cela, où elle n’était qu’une noble, rien de plus rien de moins. Les nobles n’ont plus autant de pouvoir qu’autre fois, son pays avait un président, une politique interne et tout, mais la jeune duchesse se complaisait dans son monde de princesse gâtée et de manipulation, enfin parfois.

Car Ez’ n’était pas vraiment modelable à souhait. Elle pouvait avoir un sacré caractère, se borner à ne pas entrer dans le moule. Elle était rebelle, elle défiait les règles, elle se jouait d’elles. Combien de fois s’était-elle dressée contre l’autorité? Elle avait cessé de compter. On lui avait mainte et mainte fois répété que si elle voulait être un bonne Duchesse, être une femme influente, elle devait marier un homme influent. Et cela passait bien entendu par le fait d’être modelable, d’être parfait, de ne jamais dire son opinons en public pour ne pas gêner, pour ne pas déranger. Ce qu’elle ne faisait pas. Trop occuper à critiquer, à bouder, voir à fuguer. Parce que bien qu’elle soit bien dans son monde aseptisé, elle était également curieuse. Elle voulait voir comment les filles de son âge vivaient, ce qu’elles faisaient de leur samedi soir, comme S’était pour elles l’école, les amours, la vie en générale. Elle en était venue à comprendre qu’elle n’était pas vraiment différente des autres adolescentes de ce monde, robes de satin et diamants à part. Ezy’ savait néanmoins que contrairement à elles, à ses filles banales, elle n’aurait aucune chance de choisir sa propre voie. Elle était l’héritière, fière et tout le tralala. Elle devait suivre la voie qu’on avait choisi pour elle à peine avait-elle poussé son premier souffle. Et lorsqu’elle regardait Rebecca, elle se disait qu’elle n’aurait jamais la chance de la bleu et bronze, que si cette dernière pouvait faire ce qu’elle voulait, elle, elle serait toujours condamnée à entrer dans le moule de la parfaite petite fille à l’avenir toute tracé.

Et lorsqu’elle prit la parole avec ce ton parfaitement maîtrisé, elle ne s’occupa qu’à demi des mimiques de son amie. Elle n’y fit simplement pas attention, mais elle savait que Becca ne lui en tiendrait pas rigueur. C’était dans son éducation de parler d’un ton presqu’autoritaire et implacable sans ce soucier de ce les autres pouvaient penser ou ressentir face à ses paroles. Pourtant, Ezékielle était beaucoup plus diplomate et avait beaucoup plus de tact que ceux qui l’avait élevée, comme si elle préférait ne pas opprimer les autres avec ses propos. Et lorsqu’elle ponctua son discours d’une question, elle fut surprise par le rire cristallin et limpide de la Serdaigle. « Ce n’est pas à moi de te juger. » Silencieuse, la jeune Duchesse attendit la suite avec une patience irréprochable. « Tu es une sorcière … tu es parmi les tiens ici, tu es chez toi. Il y en a beaucoup comme toi qui peinent à s’adapter … certains d’entre eux deviennent les plus grands sorciers de ce monde. Qui deviendrais-tu là d’où tu viens ? Une poupée d’apparat, un ornement qui présente bien ?C’est ce que tu veux devenir, un bel objet asservi, soumis à la volonté d’un maître ? Je ne le crois pas. Tu n’as pas de maître, Ezékielle, tu n’es pas un jouet.» Un doux silence plana un moment, alors que la jeune femme analysa les propos de son amie. Comment pouvait-elle lui faire comprendre?

Mais comprendre quoi? C'était la question. Le point de vue d'Ezekielle n'était pas le même que le sien, de toute évidence. Elle ne serait pas une poupée d'apparat, elle ne sera pas un jouet. C'est ce que Rebecca ne comprenait pas. Dans l'histoire, C'était elle qui avait le titre de noblesse, c'est elle qui avait l'or et les diamants. Et si cet homme avait un plus grand titre qu'elle, qu'est-ce que ça changeait? Elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds par un type prétencieux qui se croirait meilleur qu'elle. «Je ne serai jamais à ma place ici. Je ne m'adapterai pas. Regarde un peu autour de toi. Ces gens sont à des années lumières du monde que je connais. Ils n'ont aucun principe, aucune valeurs. Ton monde court à sa perte, Rebecca. Vous allez tous vous entretuez pour le pouvoir absolu, parce que vous en avez le pouvoir d'un simple coup de baguette. » Encore ce ton froid et dénué de sentiments. Le ton digne d'une reine qui en a rien à faire du sort de son pauvre esclave qui vient de volé le pain du roi. Elle avait pourtant regard son amie, non pas comme une aristocrate regard une larve, mais d'égale à égale. «Et je préfère de loin être dans mon palais d'argent que dans un monde qui s'autodétruira lui-même. Et je ne serai pas une poupée d'apparat à qui on fait faire ce que l'on veut. »

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Message par Invité Dim 28 Nov - 3:10

Rebecca n'avait qu'à peine prêté attention à l'ardeur imprégnant ses propos lorsqu'elle s'était exprimée, elle n'avait pour une trop rare fois que laisser s'exprimer librement son cœur et ce qu'elle ressentait à l'égard de quelqu'un de proche d'elle ; il était exceptionnel pour elle de se confier à ce point, mais elle tenait à Ezékielle plus qu'elle n'aurait su le dire ou l'exprimer par de simples paroles. L'importance que revêtait à ses yeux la jeune duchesse avait très simplement transpiré à travers l'éloge qu'elle venait de faire d'elle sans trop s'en apercevoir. Ezékielle n'était pourtant pas la personne la plus chaleureuse de sa connaissance mais elle méritait ces compliments, Rebecca en était persuadée : la jeune lionne était ce qu'elle avait vu de plus beau et de plus élégant dans cette école de sorcellerie souvent un peu frustre et dépourvue de toute grâce. Dans cet univers de pierre froide aux coutumes parfois moyenâgeuses, Ezékielle Maybel Hansen était un véritable trésor à protéger des attaques extérieures des vains personnages qui pourraient tenter de ternir son image et de lui ravir sa lumière. Elle méritait au moins cela, mais nul ici ne la traitait comme ce qu'elle était réellement : une future duchesse descendante à ce titre d'une lignée royale. Certains pouvaient la juger hautaine et condescendante, mais c'est qu'ils ne la connaissaient pas ou bien qu'Ezzy n'avait tout simplement pas trouvé utile de leur adresser la parole. Rebecca comprenait à la perfection cette mentalité qu'elle-même appliquait, mais il était toujours pénible de devoir expliquer à des néophytes qu'il y avait une raison au fait qu'ils n'aient jamais noué contact et encore moins amitié en cinq années à Poudlard qu'elle était là : il était tout bonnement inutile de chercher à s'attirer ses bonnes grâces, elle n'accordait crédit qu'aux personnes capables d'attiser son attention. Kristinna par exemple avait fait résonner un son de cloche en elle par sa haute ambition et sa détermination : une femme qui savait ce qu'elle voulait, c'était exactement tout ce qui lui ressemblait.

La préfète des Ravenclaw n'en était pas pour autant désagréable : elle se montrait accessible et disponible pour tous ceux qui nécessitaient son aide – l'exigence de la charge, songeait-elle souvent en soupirant. Son grade parmi les bleus représentait à ses yeux une fierté et un premier barreau de franchi sur l'échelle des titres importants et des postes haut placés, mais elle visait tellement plus haut … inutile de contempler les iris glacées de la Westfield pour y lire la bassesse qu'elle accordait à ce statut : préfet. Bien évidemment lorsque l'on côtoyait un fils de ministre, les choses étaient différentes et prenaient soudainement de la hauteur … peut-être même un peu trop. Fréquenter Ezékielle dont le titre pourtant bien haut en imposait à plus d'un dans le monde muggle n'était que menu fretin en comparaison : la duchesse n'était rien dans ce monde magique, et sans doute était-ce exactement la raison de son mal-être. Comment passer de la fortune, les beaux bijoux et les robes somptueuses à un vieux château de pierre grisâtre tristement monotone ? Comment ne pas oublier que même dans un collège de sorcellerie, le quotidien des jeunes élèves demeurait celui d'un pensionnat ? Elle avait beau être une argent et bleue et ainsi une prétendue intellectuelle, une jeune femme sage et intelligente qui ne perdait pas son temps à courir aux quatre coins du domaine ... Rebecca dépérissait dans cet univers stérile. Comme nombre de ses comparses elle avait déjà lu la quasi-totalité des ouvrages que contenait la Bibliothèque y compris quelques-uns d'entre eux appartenant à la Réserve - être préfet comportait décidément des avantages, dont une interdiction plus lâche à cet égard - et se mourait d'ennui privée de tout enseignement fructueux.

Sa mémoire eidétique ne lui octroyait d'ailleurs que fort peu de possibilités ; difficile lorsque l'on pouvait retenir par cœur un livre à la première lecture de réellement se cultiver. Cette absence d'activités émoustillantes pour son esprit la rendait d'ailleurs d'humeur orageuse et irascible, prompte à s'énerver sur le premier ignorant venu ; qu'elle détestait se mettre dans ces états ! Le médicomage avait présenté cela comme une conséquence naturelle de son quotient intellectuel excessivement élevé, mais cela n'en rendait pas moins la chose moins agaçante. Mais trembler de peur au moindre contact physique ou à l'approche de la moindre petite imperfection ? À la moindre exposition aux microbes ? Ezékielle savait-elle que le fonctionnement du corps humain était lui-même régulé par la présence bienfaisante de nombreux micro-organismes dans son intérieur qui en assuraient le bon fonctionnement ? Fallait-il le rappeler pour apaiser sa peur ou se suiciderait-elle d'horreur ? Mieux valait ne pas tenter le sort et détourner ses pensées de pareilles songeries morbides. Mais alors pourquoi ne se mettait-elle pas en quête d'un homme capable de l'aimer pour ce qu'elle était et non pour son corps, comme ce noir et or avec Jacqueline Lloyd-Berry, la multiphobique atteinte de tellement de pathologies psychologiques que Rebecca avait cessé de chercher à les dénombrer toutes ? Voyons elle se rappelait bien de ses recherches - juste histoire de feindre de tromper sa maudite mémoire de temps à autre : ataxophobie, peur du désordre et du trouble. Automysophobie, peur d'être sale. Misophobie, d'être contaminée par des germes. Bactériophobie et la bacillophobie, les peurs des microbes et des bactéries ; et enfin, aphenphosmophobie, peur du contact physique direct. Difficile à vivre n'est-ce pas ?

Mais Lloyd-Berry semblait y être raisonnablement parvenue grâce et avec ce garçon de Poufsouffle dont Rebecca ignorait jusqu'au nom complet, sachant seulement que cela finissait en Wright ou quelque chose de ce genre. Si c'était possible pour l'insignifiante Lloyd-Berry issue de nulle part, cela devait l'être pour la forte et solide Ezékielle Hansen duchesse de ... issue d'une prestigieuse lignée d'aristocrates. Le monde magique était désordonné et impuissant face à ses propres névroses comme un petit enfant malade, mais c'était son univers et la belle blonde ne pouvait se résoudre à le quitter, à délaisser sa magie bien-aimée pour adopter les engins électriques rustiques et désenchantés des muggles. Une vie sans magie était à ses yeux renier sa propre nature : à refuser d'accepter son essence originelle, on finissait par perdre la tête. L'abstinence stupide et prolongée des Torres à l'égard de la sorcellerie, voilà bien une attitude qui n'avait pas le sens commun et apportait de l'eau à sa théorie.
Et Ezékielle, qui abritait en elle l'âme et le feu d'une guerrière, voulait retourner à l'univers neutre et aseptisé de son enfance ? Cette sphère hermétique isolée de tout et particulièrement des temps modernes dans laquelle elle resterait une jolie poupée aux joues de porcelaine jusqu'à ce que, souillée par un époux joufflu et boursoufflé de sa propre importance elle gonfle comme une montgolfière après avoir élevé deux ou trois marmots braillant pour leur lait ? Cette simple vision faisait tressaillir d'effroi Rebecca.

« Je ne serai jamais à ma place ici. Je ne m'adapterai pas. Regarde un peu autour de toi. Ces gens sont à des années-lumière du monde que je connais. Ils n'ont aucun principe, aucune valeur. Ton monde court à sa perte, Rebecca. Vous allez tous vous entretuer pour le pouvoir absolu, parce que vous en avez le pouvoir d'un simple coup de baguette. »

Becca secoua la tête de droite à gauche, en profond désaccord avec son amie. « Et je préfère de loin être dans mon palais d'argent que dans un monde qui s'autodétruira lui-même. Et je ne serai pas une poupée d'apparat à qui on fait faire ce que l'on veut. »

Respirant profondément avant de répliquer à ces paroles ma foi fort défaitistes, Rebecca expira lentement avant de se décider à répondre.

« La magie a ses lois et ses limites, Ezékielle - ce ne sont pas les sorciers qui ont inventé la bombe H avec laquelle se sont entretués certains états conduits par des dirigeants de ton monde. La sorcellerie n'avait rien à voir là-dedans, ce sont des guerres de moldus. Nous sorciers sommes nos propres dieux : aucun idéal de pouvoir supérieur ne nous attend mais tes précieux muggles, que seront-ils capables d'inventer pour nous ressembler ?
»

Jouant de sa baguette pour faire voleter une craie rose dans les airs tout en lui faisant suivre un véritable parcours acrobatique entre les chaises et les pupitres, l'argent et bleue ajouta :

« Tu ne vois que le bas peuple, mais sais-tu que certains de nos pure blood sont plus fortunés que toi ? Ils sont au moins aussi attachés à leurs principes aristocrates que ta famille et prends en considération que parmi eux, ton époux ne te toucherait qu'une fois si tel est ton bon plaisir et dans l'unique but de produire un héritier. Cela satisfait il te laisserait en paix. Le temps de la mortalité infantile élevée est bien loin, nul besoin d'un remplaçant pour l'héritier en titre et aucune famille sang pur ne veut de disputes pour l'héritage, comprends-tu ? Un seul enfant par famille, c'est ainsi que cela fonctionne. Tu pourrais marier l'un d'entre eux et vivre dans l'opulence et la propreté toute ta vie, libre d'assumer tes pouvoirs même déficients. »


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Message par Invité Ven 3 Déc - 5:10

Les paroles de la jeune représentante de la noblesse moldue n'avait pas parlé à la légère, enfin, pas autant qu'on aurait pu le croire. Elle se souvenait sans mal des derniers événements qui s'était passée au Château lors du dernier bal de Noël. Les gens semblaient peu à peu s'en remettre, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve que l'on tâchait d'oublier. Pourtant, Ezékielle s'en souvenait très bien. Enfin, plus ou moins. Elle n'avait pas été présente dans la grande salle lors du drame. La réalité étant que la jeune femme avait préféré être dans sa salle commune, plongé dans un livre sur l'histoire de la magie, que d'être avec ses camarades de classe avec lesquels elle ne partageait rien du tout. Quelques heures plus tard, elle avait décidée de descendre dans les sous sols crasseux pour aller manger, mais elle avait été arrêtée au premier par des cris de terreur. Une gamine lui était rentré dedans en lui disant qu'elle ferait mieux de retourner dans la salle commune des rouge et or. Et si elle avait vu que la terreur dans les yeux de la gamine qu'elle avait raccompagné chez les Serdaigles de peur qu'elle ne s'évanouisse de terreur, elle avait comprit qu'à partir de ce soir-là, rien ne sera plus jamais comme avant, que les sorciers venaient de passer un cap qu'ils n'auraient jamais dû franchir. Si des adolescents pouvaient créer tant de drames, qu'en serait-il une fois adultes?

Cette question la hantait depuis longtemps. Surtout depuis qu'ils avaient trouvé le cadavre d'un élève dans une salle de classe. Certes, ce n'était qu'une poignée d'adolescents, mais ils avaient tué un des leurs, un élève qui fréquentait le même établissement scolaire qu'eux et sans aucune pitié, semblerait-il, puisqu'aucun des élèves qui se baladaient dans les couloirs de Poudlard ne semblait mal à l'aise de fréquenter les copains de cet élève. Ezékielle n'avait aucun mal à s'imaginer ce que se serait dans plusieurs années. Des gens comme eux, cela donnait Hitler, Staline ou encore Pinochet, chez les moldus. Ils ne méritent pas de vivre, ils tuent, ils torturent. Et ça commence toujours par de petits actes. Petits actes... cette appellation la fit grimacer. Ce n'était pas de "petits actes" des élèves avaient été torturés, un autre tué. Et tout le monde faisait comme si de rien n'était. On n'avait pas cherché plus loin qui avait cela, on s'était contenter de poser quelques questions sans plus. Certes, les moldus n'étaient pas mieux. Ils avaient leur lot de guerres et d'horreurs. La jeune femme se souvenait sans mal des écrits qu'elle avait lu, parlant des tragédies de son monde. Elle n'en avait éprouvé qu'un profond dégoût. Ils avaient tué des femmes, des juifs, des noirs, des indiens...tous ce qui les dérangent, tous ce qui les gênent en ce bas monde, pour reigner en maître.

Et les sorciers n'étaient pas très différents. Combien d'entre eux, chez les sangs pur, voulaient ou avait voulu détruire les née-moldus, ou les moldus eux-mêmes? Non, ils n'étaient pas très différent des sans pouvoirs, ceux qui avait grandit autour d'elle depuis qu'elle était petite. La voix de Rebecca s'éleva près de son oreille. « La magie a ses lois et ses limites, Ezékielle - ce ne sont pas les sorciers qui ont inventé la bombe H avec laquelle se sont entretués certains états conduits par des dirigeants de ton monde. La sorcellerie n'avait rien à voir là-dedans, ce sont des guerres de moldus. Nous sorciers sommes nos propres dieux : aucun idéal de pouvoir supérieur ne nous attend mais tes précieux muggles, que seront-ils capables d'inventer pour nous ressembler ?» Quelques secondes, la jeune griffonne regarda la craie rose voletée devant elle, la suivant des yeux. «Aucun idéal? Tu es plus intelligente que ça 'Becca. As-tu déjà oubliée ce qui c'est passer lors du bal? Crois-tu vraiment qu'il n'y a aucun idéale là-dedans? Et toute cette histoire de sang pur, mêlé ou de née moldu, tu crois que ce n'est pas idéaux? Si c'était le cas, ces sorciers aux sangs si purs ne regarderaient pas les gens comme moi - ceux nés des sang-pouvoirs- avec un mélange de mépris et de dégoût. Un élève a été tué dans cette école et il y a une raison à cela. La vérité est simplement que les sorciers ne sont pas mieux que les moldus. » Le ton était glacé et sec, encore une fois. Ezékielle n'était pas de ceux qui prennent des gants. Son regard sombre se posa sur son amie, sans doute la seule qu'elle avait dans cette école.

Se levant, sans se départir de sa droiture, la jeune fille fit les cent pas, marchant de façon souple et élégante avec toute la grâce imaginable, les mains croisées dans le bas de son dos, au creux de ses reins, d'une façon naturelle, bien que la posture ne l'était pas tellement. Elle évita la craie rose - pleine de germes- en passant assez loin d'elle pour ne pas qu'elle la frôle. « Tu ne vois que le bas peuple, mais sais-tu que certains de nos pure blood sont plus fortunés que toi ? Ils sont au moins aussi attachés à leurs principes aristocrates que ta famille et prends en considération que parmi eux, ton époux ne te toucherait qu'une fois si tel est ton bon plaisir et dans l'unique but de produire un héritier. Cela satisfait il te laisserait en paix. Le temps de la mortalité infantile élevée est bien loin, nul besoin d'un remplaçant pour l'héritier en titre et aucune famille sang pur ne veut de disputes pour l'héritage, comprends-tu ? Un seul enfant par famille, c'est ainsi que cela fonctionne. Tu pourrais marier l'un d'entre eux et vivre dans l'opulence et la propreté toute ta vie, libre d'assumer tes pouvoirs même déficients. »

S'arrêtant face à son amie, elle arqua un sourcil légèrement. L'avait-elle simplement écouté? De toute évidence, Rebecca semblait se faire des idées sur le monde qui était le sien. Secouant légèrement la tête avant de soupirer, elle posa son regard froid sur son amie.

«Que crois-tu, Rebecca? Que ça fonctionne comme cela? Qu'une simple née moldu peut épouser un sang pur? Ce serait croire qu'un prince peu épouser une paysane! Ils tiennent à leur sang, ils souhaitent que leur fils ai un sang aussi pur que le sien, qu'importe s'ils épousent leur cousine, si ça peut éviter d'avoir un sang souillé. Tu crois vraiment que l'un deux pourraient renier parents et héritage pour une fille comme moi? C'est de la sottise. Il est même indécent d'y penser. » Respirant un grand coup, elle posa des yeux inquisiteur sur son interlocutrice avant d'ajouter d'une voix un peu moins froide « Pourquoi t'acharnes-tu autant à me faire croire que je suis à ma place ici? Pourquoi n'acceptes-tu pas le simple fait que lorsque j'aurais terminé mes années d'études ici, qu'il serait mieux pour moi de couper les ponts avec le monde magique? Aucun de ses deux mondes sont parfaits, certes, mais il y a une place pour chaque chose et la mienne n'est pas ici. »

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Message par Invité Lun 20 Déc - 17:51


Rebecca exprimait posément son point de vue qui malgré tout n'était sans doute que celui d'une sorcière ignorante de certaines réalités du monde moldu et défendant le sien. La vérité, c'était qu'elle ne souhaitait pas avoir à couper tout contact avec Ezékielle uniquement pour les petites exigences d'un héritier muggle capricieux ni que son amie encoure le risque d'être menacée par ceux parmi les sorciers qui traquaient « les gens comme elle » autrement dit ceux issus d'ascendance moldue. Mais la question se posait en effet : dans un monde où l'on pouvait être traqué pour la 'qualité' de son sang – les évènements du bal de Noël l'avaient démontré – quel avenir Ezékielle pouvait-elle bien avoir ? Peut-être était-elle de toute façon plus en sécurité dans son palais de cristal isolé de tout, là où jamais des gens comme Clyde ne se donneraient la peine de venir la déloger. Bien en évidence ici à Hogwarts, peut-être était-ce là qu'elle courait un véritable danger. Rebecca n'avait pas aperçue Ezékielle durant le Bal et s'était par la suite félicitée de son absence à cette sordide festivité. La certitude qu'entretenait la lionne du caractère profondément maléfique des sorciers n'était guère flatteuse, mais Rebecca commençait à désespérer de la faire jamais changer d'avis. Becca s'efforçait toujours de donner une image positive de leur monde à ceux qui ne le connaissaient pas encore réellement, mais elle devait bien l'admettre : ces derniers temps, sa capacité d'argumentation avait sensiblement diminuée du fait des tortures et du meurtre ayant suivis le Bal.

Mais c'était son monde, et elle n'avait pas encore assez renoncé pour l'abandonner. Que les sorciers faillissent, et les moldus en pâtiraient de toute façon – il en avait toujours été ainsi, et il en serait toujours de même tant qu'une petite fraction d'humains sur cette planète disposerait de plus de pouvoir que l'autre. Et la magie, c'était aux yeux de Bex la puissance incarnée. Peut-être un bon usage de cette puissance pourrait-il contrebalancer les carences et les maux de leur société : elle le souhaitait du moins de tout son cœur, et jamais l'ignorance apparemment bienfaisante des sans-pouvoirs ne pourrait lui sembler à elle la bonne solution. La connaissance seule était le pouvoir, la réponse : le savoir éclairait les esprits, la culture les élevait. Jamais à titre d'exemple les muggles n'avaient été plus brillants et plus productifs qu'au siècle des Lumières : bien sûr la noirceur toujours proportionnelle avait été plus grande, mais c'était à n'en pas douter le lot de toute époque fastueuse. Sans le mal, tout ce qui était beau et bon dans les deux mondes – que l'on nommait communément le bien – n'avait aucune raison d'exister. Tout comme il y avait au sein de l'école des êtres malfaisants qui n'hésitaient pas à commettre des atrocités, Hogwarts abritait également des âmes prêtes à se battre et à donner leur vie pour ce bien, Rebecca en avait la conviction. Seul restait pour elle à choisir son camp, indéterminé pour l'instant : tout en se sachant destinée à de grandes choses quelle que soit sa décision, sa pensée oscillait de manière incertaine sans lui permettre de déterminer un choix. C'était tout le problème de Rebecca : son intellect développé ne lui avait jamais laissé choisir sereinement une option quelconque sans lui faire auparavant entrevoir tous les paramètres qu'induisait telle ou telle voie. Pour Becca, le hasard n'existait pas : tout était calculs et conséquences.

« Aucun idéal ? Tu es plus intelligente que ça Becca. As-tu déjà oublié ce qui s'est passé lors du Bal ? Crois-tu vraiment qu'il n'y a aucun idéal là-dedans ? Et toute cette histoire de sang pur, mêlé ou de né-moldu, tu crois que ce n'est pas idéologique ? Si c'était le cas, ces sorciers au sang si pur ne regarderaient pas les gens comme moi - ceux nés des sang-pouvoirs - avec un mélange de mépris et de dégoût. Un élève a été tué dans cette école et il y a une raison à cela. La vérité est simplement que les sorciers ne sont pas mieux que les moldus. »

Rebecca ouvrit la bouche avec précipitation, prompte encore une fois à défendre son univers dans ce débat d'idées globalement assez représentatif des problématiques et des scissions du monde magique. « Mais nous ne sommes pas tous comme ça ! Il y a du bon dans notre monde, des gens parmi nous qui sont prêts à se battre. C'est à la noirceur autour qu'on mesure l'éclat de la lumière présente autour de nous. Votre siècle des Lumières, n'a existé qu'à la mesure des vices et des péchés dont l'humain était capable à cette époque. Sans mal et obscurantisme, aucun bien ne pourrait exister ! »

La jolie blonde vit avec tristesse son amie s'éloigner d'elle pour esquisser quelques pas loin de la craie – encore un objet qu'Ezékielle était probablement incapable de toucher en cours. Il lui était difficile malgré toute son admirable logique de montrer à la rouge et or l'étendue du bien possible par les sorciers, mais cette discussion présentait l'avantage de stimuler judicieusement son intellect blasé. Son discours était d'ailleurs singulièrement paradoxal : elle qui avait longtemps hésité à rejoindre les disciples de Clyde et le faisait encore, répugnant toutefois à revêtir le titre de disciple ou de sous-fifre, se retrouvait ainsi forcée à constater tout le bien de l'univers sorcier en se voyant contrainte d'en faire l'apologie. Le sourcil perplexe de la brune face à ses paroles suivantes lui indiqua clairement qu'elle avait une nouvelle fois échoué dans son entreprise.

« Que crois-tu, Rebecca ? Que ça fonctionne comme cela ? Qu'une simple née-moldue peut épouser un sang-pur ? Ce serait croire qu'un prince peut épouser une paysanne ! Ils tiennent à leur sang, ils souhaitent que leurs fils aient un sang aussi pur que le leur, qu'importe s'ils épousent leur cousine, si ça peut éviter d'avoir un sang souillé. Tu crois vraiment que l'un deux pourrait renier parents et héritage pour une fille comme moi ? C'est de la sottise. Il est même indécent d'y penser. »

Elle marquait un point sur ce coup-ci, Rebecca était forcée de le reconnaître. Pétrie de principes de tolérance et de mixité, de sang-mêlé elle-même et culturellement chargée de melting-pot, Bex en oubliait parfois la philosophie d'autres qu'elle, prenant pour parfaitement naturel le mélange des sangs et des savoirs : c'était d'ailleurs d'après elle ce qui constituait aujourd'hui sa force.

« C'est déjà arrivé pourtant. répliqua-t-elle audacieusement tout en relevant fièrement le menton. L'expression « traître à son sang », ça te parle ? »

Précisément. L'allusion était suffisamment claire pour être comprise par une sorcière même née-moldue telle qu'Ezékielle, qui avait passé de longues années à étudier leur monde via le microcosme, petite représentation réduite du monde extérieur qu'était l'école. « Ça s'est déjà vu, des enfants de familles sang-pur 'traîtres à leur sang' épousant des nés-moldus. Il y a certainement des descendants de ces lignées ici à l'école. »

« Pourquoi t'acharnes-tu autant à me faire croire que je suis à ma place ici ? Pourquoi n'acceptes-tu pas le simple fait que lorsque j'aurais terminé mes années d'études ici, qu'il serait mieux pour moi de couper les ponts avec le monde magique ? Aucun de ces deux mondes n'est parfait, certes, mais il y a une place pour chaque chose et la mienne n'est pas ici. »

« Parce que c'est simplement contre-nature. répondit abruptement la belle blonde. Regarde les Torres ! À moitié fous de s'être abstenus durant des siècles de pratiquer leur magie ! C'est ce que tu veux que tes petits-enfants et leurs descendants deviennent, des êtres rendus frustrés et dégénérés pour avoir été privés d'assumer des pouvoirs qui font partie d'eux ? »


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Quand la magie croise l'Aristocratie FT 'Becca Empty Re: Quand la magie croise l'Aristocratie FT 'Becca

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