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Confessions |Jaylen|

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Message par Kerr J. Travis Jeu 10 Juin - 14:48


Warning !
.
NC -17



Rendez-vous à 18 heures dans l’ancienne cabane du garde chasse.


Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’était pas connecté, quatre pour être exact. Je pensais même qu’il me faisait peut-être la gueule suite à mes révélations. Peut-être avait-il vécu une situation similaire, qu’il avait été trompé, et qu’il ne supportait pas que je puisse en parler ainsi, ou qu’il comprenne mes motivations. Je pensais être parano sur ce coup là. Après tout il était en cours lorsque nous avions discuté la dernière fois et peut-être avait-il été surpris par son professeur ou en ayant peur de l’être, s’était déconnecté. C’était possible, de plus je ne savais pas pourquoi je guettais ses connections qui ne faisaient plus depuis ces quatre jours. Mais lorsque j’ai vu ces quelques mots apparaîtrent sur mon parchemin, j’ai pu sentir le froid et la distance entre nous. Pas de bonjour, pas de petite plaisanterie comme il en faisait parfois. Juste une indication – un ordre serait plus juste comme mot. Cependant, bien que j’étais content qu’il soit connecté et qu’il désir me parler, l’idée d’un face à face ne m’enchantais guère, aussi pris-je ma plume et je tentais de le lui expliquer sans le heurter davantage.


Jen e crois pas que ça soit une bonne idée. Je t’ai confié pas mal de chose sur moi et ma vie, des choses que je voudrais gardais secrète, d’où l’anonymat du tchat. Je ne sais pas si ça serait une bonne idée de dévoiler qui je suis.


Déjà je me demandais ce qu’il le poussait à vouloir me rencontrer. Mais ce qui m’inquiétais le plus c’était bien cette idée de lui révéler mon identité. Je lui avait confié tellement de chose, en sachant qu’il s’agissait de moi, n’allait-il aller raconter à qui voudrait l’entendre mon homosexualité, les ‘problèmes’ auxquels j’ai du faire face et on chercherait bientôt à trouvé qui est le petit-ami en question et même si Jaylen avait une couverture, il me tuerait d’avoir était si bête et imprudent. Là ce n’était pas pareil, ne sachant pas qui nous étions nous pouvions tout nous dire sans risquer de dévoiler les secrets de l’autre. Et puis, qui me disait tout simplement que je pouvais lui faire confiance ? Entre le Tchat et la réalité, le fossé est énorme.


Oh c’est bon ! Je sais qui tu es Kerr ! Alors retrouve moi là bas et ne sois pas en retard.


Ma bouche s’ouvrit sur un souffle inexistant, avant que je comprenne que ma respiration s’était coupée brutalement. Je pris une grande bouffée et essayais d’encaisser tout ce que cela impliquait. S’il connaissait mon identité et n’avait rien dit jusque là à qui que ce soit c’était soit une personne de confiance, soit il y avait autre chose au bout de tout cela. Et cette histoire de rencontre si soudaine m’intriguée plus qu’elle l’effrayait en réalité. J’allais lui répondre que j’étais d’accord mais je pu constater qu’il s’était déjà déconnecté. Sûrement l’avait-il fait dès la fin de son dernier message, ne me laissant ainsi pas le choix du refus.

Il était à peine midi lorsque j’ai reçu ce message et une demi journée ne m’avait jamais paru aussi longue – sauf quand il était question de retrouver Jaylen, le temps était toujours trop long à mon goût. Mais là, c’était l’intrigue, le mystère qui entourait tout sur ce rendez vous et sur ce fameux Death_Magnetic qui me faisaient trembler la jambe sous la table d’impatience. A quoi ressemblait-il ? Que voulait-il me dire ? Pourquoi ce rendez-vous ? alors même qu’il semblait fâché ? ou alors avait-il agis ainsi pour ne pas me faire hésiter ou réfléchir et me faire accepter sur le champ. Je me posais mille et une questions sur lui et sur son identité lorsqu’en enfin l’heure arriva.

Il m’avait demandé de ne pas être en retard, en réalité je partie en avance tellement impatient d’avoir quelques réponses à mes interrogations. Le plus ironique dans cette histoire, c’était tout de même qu’il me donne rendez-vous dans cette vielle cabane, là où Jay et moi avions pour habitude de nous retrouver et de nous isoler. Je pensais à un coup du hasard et certainement pas à autre chose, mais j’avais tort. Je dévalais la pente menant au lieu dit mais je m’arrêtais net devant la porte, la main au dessus de la poignet, ne la touchant pas vraiment, la frôlant seulement. J’hésitais de nouveau. Mais je chassais tout ceci de ma tête en la secouant légèrement avant de finalement ouvrir la porte et la personne que j’y découvrit ne devait pas se trouver là.

« Jay… » Soufflais-je bêtement.

Que faisait-il là ? Etait-il venu s’isoler ? Certainement. Mais même si j’étais heureux de le voir et que peut-être même, j’aurai pu profiter de cet instant pour lui parler, il ne devait pas s’attarder ici ! Si Death-Magnetic le voyant là, avec la description plus ou moins fidèle que j’avais faite de mon copain, il ferait probablement le rapprochement. Je devais l’éloigner et rapidement, car si j’étais légèrement en avance, la marge de temps avant l’heure dite n’allait pas tarder. Et comme toujours, dans une situation complexe, je devenais maladroit.

« Jay, tu ne peut rester, j’ai rendez-vous avec quelqu’un… Je me rendais compte de ce qu’il pourrait penser aussi me dépêchais-je d’enchaîner. Enfin pas un rendez-vous, rendez-vous C’est un type que j’ai rencontré sur le Chat tu sais et il est sympa et on doit se voir… Je m’enfoncer et misérablement en plus, je parlais vite, ne trouvais pas les mots juste et je tentais encore de me justifier. Ce n’est qu’un ami ! un pote comme Sky par exemple ! Je me mordis la lèvre inférieure conscient de l’erreur. Pourquoi ne pas avoir dit Raven ! Non, il a fallu que je dise Skyler, mais justement, profitons-en pendant qu’on y était. Quitte à avoir fait une boulette. Non parce que tu sais, Sky n’est qu’un pote. Y’a rien entre nous, y’aura jamais rien. Enfin tu le sais non ? Sky est le plus hétéro des hétéros et je lui trouve rien de particulier. »

Voilà qui était dit. Mal dit, mais dit au moins ! Maintenant il fallait que je presse le guitariste de s’en aller.

« Ecoutes Jay, je suis vraiment content de te voir, tu peux pas savoir, j’aurai tellement de chose à te dire et je voudrais profiter d’un peu de temps avec toi aussi mais là c’est pas le moment. Faut pas que Death te trouve ici ou il risque de comprendre et… »

Un instant. Sur le visage du Serpentard, une mimique que je connaissais venait de faire son apparition. Du genre de celles qui veulent dire que je suis à côté de la plaque et là, je me dis simplement que je suis vraiment trop con.

« Attends, c’est toi Death_Magnetic ? Pourquoi ? C’est même pas l’une de tes chansons préférées en plus. Et… je comprends pas. Pourquoi t’as jouer à ça ? Et surtout, pourquoi t’as voulu que je me confie à toi alors que dès que j’ai la mine sombre, tu m’évite pour pas à avoir à écouter ne serait-ce qu’un mot de ce que je pourrais avoir. Tu dis toujours que mes états d’âmes, tu t’en balances. Je comprends pas là. »

Je suis complètement perdue là. Je ne reconnais même pas mon copain ou son comportement, je ne le comprends pas non plus. Pourquoi ? C’est la question qui revient devant toutes celles que je me pose. Je suis tellement choqué quelque part que je me laisse tomber sur le vieux canapé miteux de la pièce et mon regard se lève vers Jaylen me demandant quel était son but et si il va enfin me l’expliquer.
Kerr J. Travis
Kerr J. Travis
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Message par Jaylen Killam Ven 17 Sep - 5:43

Ça me démange. L’envie de me connecter, de lui reparler… avant que je ne m’en rende compte, le rythme régulier qu’on avait adopté lorsque je n’étais que « Death Magnetic » à ses yeux est presque devenu une nécessité, un pilier de mon quotidien. Depuis combien de temps on ne s’est pas vus ? Je ne parle pas le croiser dans les couloirs, non… je parle d’un vrai face à face, de mes mains sur son corps, de ses lèvres sur ma peau et… stop ! Je secoue la tête comme un gosse en me disant que je me fais du mal pour rien – penser à tout ça ne suffira pas à faire taire le manque. Mais j’étais parvenu à palier son absence, à l’approcher de façon détournée, à le faire parler. Pitoyable, non ? Pendant des mois il ne demandait que ça : que je lui laisse la possibilité de me parler. Que je sois accessible. Et je le lui ai refusé. Pas que je regrette, non… ! Après tout je suis comme je suis, et ces trucs bien niais de couples n’ont jamais été mon fort. Encore moins quand ça implique une quelconque forme de communication. Mais si j’avais su faire des concessions ne serait-ce qu’une fois où deux… peut-être qu’on n’en serait pas arrivés jusque là. Je n’aurais pas eu besoin de l’approcher de façon anonyme, ni de lui tirer douloureusement des confessions sur ses sentiments. Seulement, j’étais aveugle. Et à vrai dire… je le suis encore aujourd’hui. Quelque chose en moi tente de me rappeler que je suis le principal responsable de toute cette merde, mais je le repousse fermement : c’est Kerr qui me prend tout le temps la tête pour rien, bon sang ! S’il était moins chialeur et qu’il arrêtait de se plaindre pour un rien je… j’aurais pu… hum. Non, c’est plus aussi convaincant qu’avant. Pas aussi convaincant que ça l’aurait été s’il n’y avait pas eu notre dernier échange par parchemins interposés, ses doutes, ses larmes. Quelques-unes de plus, et encore pour ma poire.

Il n’empêche que j’ai été incapable de lui parler depuis quatre jours. Colère ? Culpabilité ? Ou un mélange des deux, peut-être. J’ai peur d’exploser face à lui, de me laisser envahir par la jalousie et de tout gâcher une fois de plus. Je l’ai déjà poussé à me larguer il y a peu et j’ai eu du mal à m’en remettre, alors maintenant… je crois que j’ai la frousse de voir une éventuelle conversation aboutir sur une rupture. C’est dingue non ? J’ai tellement peur de le perdre pour de bon que je n’ose même pas l’approcher ! C’est franchement con en fait, quand on sait que de son côté monsieur se fait des films et m’imagine sauter joyeusement le tout Poudlard en attendant qu’il soit de nouveau d’aplomb. Bon ok, l’image n’est pas choquante en soi, vu mon caractère, mais bordel ! Je suis déjà suffisamment frustré d’être incapable de correspondre à mon image. Du coup le fait qu’il ne s’en rende pas compte me fout en rogne, voilà. C’est dit.

La plume tourne entre mes doigts depuis plusieurs minutes, sans que je parvienne à me résoudre à écrire quoi que ce soit. Le parchemin est là pourtant, juste sous mes yeux. Il suffirait d’un sort pour que je l’active et, avec un peu de chance, il sera là lui aussi. Mais… merde, j’en s’rais pas capable. Lui dire quoi, de toute façon ? À tous les coups il me fait perdre le contrôle. Mais… Comme à l’époque « Damon », je ne peux pas m’empêcher de vouloir savoir : une curiosité malsaine, l’envie de lui demander s’il a bien pris son pied et s’il s’attend que maintenant je le baise comme la trainée qu’il est devenu… qu’il est devenu pour moi. À cause de moi. Qu’est-ce que j’ai fait de toi, Kerr ? De ton idéalisme à la con, de ton amour, de toutes ces idioties que tu me sortais tout le temps et qui me semblaient si creuses à l’époque ? Je veux savoir qui est l’autre, et je sais déjà que ça me rongera tant que je n’aurai pas eu le fin mot de cette stupide histoire.

Sous le coup d’une impulsion, je murmure le sortilège requis et regarde la feuille s’animer devant moi. En un clin d’œil je le repère, ce foutu pseudo qui me torture l’esprit, et j’évite de tourner en rond : je lui donne rendez-vous et m’apprête à me déconnecter sans attendre de réponse, mais la conversation se rouvre. Je souffle d’agacement et prend tout de même le temps de lire.


Je ne crois pas que ça soit une bonne idée. Je t’ai confié pas mal de chose sur moi et ma vie, des choses que je voudrais gardais secrète, d’où l’anonymat du tchat. Je ne sais pas si ça serait une bonne idée de dévoiler qui je suis.


Évidemment, il faut qu’il complique tout. Je hausse un sourcil dubitatif en me rappelant que non, il n’a toujours pas deviné qui se cache derrière mon pseudo. Pourtant je suis à peu près certain d’avoir été un bien piètre acteur ces deux dernières semaines et de n’avoir pas fait grand-chose pour garder mon identité particulièrement secrète. Et là, très bêtement, je me rends compte qu’il ne me connais pas. On a couché ensemble suffisamment pour qu’il connaisse mon corps par cœur, mais pour le reste… je lui ai volontairement refusé toute occasion de me comprendre. Et du coup, comment aurait-il pu deviner ? Amer, je perds le peu de patience que j’avais réussi à rassembler et l’interrompt avec agacement.


Oh c’est bon ! Je sais qui tu es Kerr ! Alors retrouve moi là bas et ne sois pas en retard.


Et je me casse. Si j’attends il se relancera sûrement dans une discussion interminable et je n’en ai aucune envie. Je crois que le personnage de Death me gave déjà, que j’ai de nouveau envie qu’on soit Kerr et Jaylen, histoire de voir s’il aura vraiment le culot de me dire qu’il comprend mieux que moi mes propres réactions. Plus que tout, j’en ai assez des échanges stériles. Parce qu’il faut se rendre à l’évidence : il parle, je comprends à peu près, mais tant qu’il ne saura pas à qui il s’adresse il ne considérera pas mes réflexions comme valables. Quelle tête de mule il peut-être quand il s’y met ! Et Merlin m’en est témoin, j’ai les entrailles nouées à la simple idée qu’on puisse être réunis dans quelques heures à peine. Ok, ça n’a rien de très classe comme image, mais voilà : j’ai jamais été un pro des mots. Et c’est juste ce que je ressens à l’instant. Bon sang, il aura pas intérêt à arriver en retard.

À l’heure dite, je me retiens de me précipiter vers la cabane du garde-chasse et avance d’un pas nonchalant, tout en prenant soin d’éviter d’attirer les regards. Est-ce qu’il se doutera de quelque chose, vu le choix du lieu ? Non. Il lui faudra sans doute me voir pour comprendre. Fébrile, je m’arrête devant la porte en me demandant si Kerr y est déjà. C’est étrange de revenir ici. Un lieu lourd de souvenirs pour nous deux, aussi plaisants que douloureux. Je frôle le panneau de bois du bout des doigts en me remémorant un autre jour, un autre temps, où j’avais fait le même geste en m’empêchant de me précipiter vers Kerr. Pour le récupérer. Alors que je venais de le faire fuir – volontairement. Un grincement me précède tandis que je me faufile à l’intérieur, mais la cabane est vide. Miracle ! Ce sera sans doute la première fois que je suis en avance. Les images se bousculent, et je peux presque me revoir allongé sur ce canapé avec l’air foutrement arrogant et les parois nasales éclatées de longues lignes de poudre, un sourire lubrique aux lèvres destiné à Kerr. Tout à coup, ce lieu « symbolique » me semble bien glauque pour des retrouvailles, surtout s’il faut prendre en compte cette fameuse soirée qui m’a coûté sa peau, les mensonges, les chantages, la drogue, son départ. C’est comme si tout s’était immobilisé depuis, comme si le temps s’était figé en attendant notre retour. Aurai-je une chance de le récupérer ? Pour de bon ? C’est dur à dire, mais j’y crois de moins en moins.

Un courant d’air s’engouffre dans la pièce, et je devine Kerr avant même de le voir.

« Jay… »

Je ne peux me retenir de sourire, élan de moquerie ou de nostalgie – je lui ai souvent reproché de perdre son temps à énoncer des évidences et, pourtant, l’étonnement tout innocent qui perce dans sa voix me fauche en plein cœur. C’est qu’il m’a manqué, le salop… plus encore que je n’accepte de me l’avouer. Mais mon visage se ferme alors que je me remémore ce qui nous a conduits ici. Pire : il contribue à foutre en l’air mon semblant de calme.

« Jay, tu ne peut rester, j’ai rendez-vous avec quelqu’un… Enfin pas un rendez-vous, rendez-vous C’est un type que j’ai rencontré sur le Chat tu sais et il est sympa et on doit se voir… Je le regarde se torturer à chercher une explication alors que ce n’est absolument pas nécessaire, les yeux légèrement écarquillés malgré moi. Non mais quel… je veux dire, si j’étais pas au courant de ce qui est en train de se passer, je pourrais presque croire qu’i s’apprête à retrouver un quelconque amant dans mon dos. Et du même coup, je me renfrogne dangereusement en me rappelant que c’est déjà fait, justement. Ce n’est qu’un ami ! un pote comme Sky par exemple ! Non mais il me cherche ! Non parce que tu sais, Sky n’est qu’un pote. Y’a rien entre nous, y’aura jamais rien. Enfin tu le sais non ? Sky est le plus hétéro des hétéros et je lui trouve rien de particulier. »

Mes sourcils froncés se décrispent peu à peu alors que, incertain encore, je me rends compte qu’il vient de me dire ce que je réclamais à corps et à cris il y a quelques jours : l’assurance qu’en dépit de tout ce qu’on a vécu et des dires de ces maboules venus du futur, il ne me laissera pas de son plein gré. Je déglutis difficilement et m’apprête à en placer une, mais il me coupe presque immédiatement.

« Ecoutes Jay, je suis vraiment content de te voir, tu peux pas savoir, j’aurai tellement de chose à te dire et je voudrais profiter d’un peu de temps avec toi aussi mais là c’est pas le moment. Faut pas que Death te trouve ici ou il risque de comprendre et… »

Ok, là il en fait vraiment trop. Comment je peux garder mon sérieux face au stress qu’il s’inflige tout seul ? Faut vraiment être débile – ou Kerr - pour ne pas voir ce qui crève les yeux ! Ma lèvre supérieure se relève en un sourire équivoque, preuve que je me fous – intérieurement – de sa tronche, et je vais tranquillement m’installer sur un fauteuil crevé sans le lâcher des yeux. Je ne perds pas mon temps à lui répondre, préférant plutôt prendre mes aises, comme avant. Je sais bien que cet interlude n’est qu’un court moment de répit avant que les choses sérieuses ne commencent… et je suis à la fois impatient et anxieux, malgré l’assurance dont je fais montre.

« Attends, c’est toi Death_Magnetic ? Alléluia, il a finalement choppé le truc ! Pourquoi ? C’est même pas l’une de tes chansons préférées en plus. Et… je comprends pas. Pourquoi t’as jouer à ça ? Et surtout, pourquoi t’as voulu que je me confie à toi alors que dès que j’ai la mine sombre, tu m’évite pour pas à avoir à écouter ne serait-ce qu’un mot de ce que je pourrais avoir. Tu dis toujours que mes états d’âmes, tu t’en balances. Je comprends pas là. »

Il se laisse tomber sur le canapé devant moi, l’air complètement dérouté. Pourquoi, pourquoi, pourquoi… il m’agace. Mes lèvres se serrent l’une contre l’autre jusqu’à former une fine ligne furieuse.

« J’espère que tu plaisantes, là. Tu veux savoir pourquoi j’t’ai pas dit plus tôt qui j’étais ? Tu t’rends pas compte que y’a plus important pour l’instant ? Je me relève, abandonnant le confort relatif de mon siège pour le surplomber de toute ma hauteur, et me rapproche de lui d’un pas vif. Dans ce cas laisse-moi te rafraîchir la mémoire : c’est toi qui a des explications à me donner, et elles ont intérêt à être bonnes. T’as déjà oublié ? – je désigne l’endroit d’un brusque geste du bras sans cesser de le vriller d’un regard accusateur – Ou alors tu fais juste semblant de ne pas te rappeler que j’avais pété un cable en t'entendant parler de Damon, histoire de pouvoir refaire les mêmes conneries seulement quelques semaines plus tard ? Je te l’ai dit, bordel, je t’ai dit combien ça me démange de te foutre mon poing dans la tronche depuis que tu m’as dit que… que tu… »

Les mots me manquent, s’étranglent dans ma gorge, et je me rends compte que tout ça est décousu, dénoué de sens, et que je ne sais pas me faire comprendre. Je peux mentir, je peux ruser, je peux faire preuve de méchanceté gratuite sans le moindre regret. Mais lui dire à quel point toute cette histoire me pèse… j’ai du mal. J’arrive juste à lui gueuler après, une fois de plus, tout en sachant que ce n’est pas le meilleur moyen d’arranger les choses. Soudain las de tout ça, je me laisse retomber sur le meuble miteux qui sépare son canapé du fauteuil que j’ai abandonné à l’instant – une simili table qui a déjà failli craquer sous mon poids il y a des lustres. Les coudes appuyés sur mes genoux, je me prends le visage entre les mains sans réussir pour autant à me remettre les idées en place.

« Putain… ! – et j’ai du mal à me rendre compte que cet espèce de gémissement de tapette vient de moi – T’as décidé de me rendre dingue, c’est ça ? C’est ta façon de me punir pour c’que je t’ai fait ? »

Oui…. Ça doit être ça, la solution. Il m’en veut et cherche un moyen de me faire tout payer. Mais la liste de mes « crimes » me semble tout à coup bien trop longue, bien trop lourde pour que j’accepte d’en payer les conséquences.
Jaylen Killam
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Message par Kerr J. Travis Sam 25 Sep - 17:31





Ma tête est envahie de questions sans réponses. Pourquoi Jaylen, mon Jay, s’est-il fait passer pour un autre ? Comment Death et lui ne peuvent être qu’une seule et même personne ? Death était tellement gentil, à l’écoute, bon conseillé même. Je me souviens qu’il m’avait dit d’aller vers mon copain et de lui parler pour qu’on s’explique, jamais Jay n’aurai dit une telle chose ! Enfin… il déteste parler ! Et là c’est lui qui est venu vers moi et qui m’a dit toutes ces choses, qui a su me réconforter et me faire sourire même, a qui je me suis confié, sous sa demande même, alors que Jaylen n’avait jamais eu envie du moindre bavardage sauf si cela concernait la musique, la drogue ou bien le sexe. Je suis totalement perdu et mon air hébété ne me quitte pas lorsqu’il se redresse brusquement du siège qu’il occupait, l’air visiblement furieux tout un coup. Est-ce que j’ai déjà dit que je ne comprenais pas ?

« J’espère que tu plaisantes, là. Tu veux savoir pourquoi j’t’ai pas dit plus tôt qui j’étais ? Tu t’rends pas compte que y’a plus important pour l’instant ? » Non, je ne vois pas trop ce qu’il pourrait être plus important, là, maintenant, et surtout, je ne peut m’empêcher de le trouver beau et de m’en faire la réflexion tandis qu’il me surplombe de toute sa hauteur. Ca faisait tellement qu’on ne s’était pas vu en tête à tête et que je n’avais pas pu l’observer comme je le désirai que j’avais presque oublié à quel point il était beau mon Jay.

« Dans ce cas laisse-moi te rafraîchir la mémoire : c’est toi qui a des explications à me donner, et elles ont intérêt à être bonnes. T’as déjà oublié ? Je ne comprends pas tout de suite son geste et encore moins son regard accusateur, il faudra qu’il aille plus loin dans ses explications pour que je sois sur la même longueur d’onde que lui. Ou alors tu fais juste semblant de ne pas te rappeler que j’avais pété un câble en t'entendant parler de Damon, histoire de pouvoir refaire les mêmes conneries seulement quelques semaines plus tard ? Je te l’ai dit, bordel, je t’ai dit combien ça me démange de te foutre mon poing dans la tronche depuis que tu m’as dit que… que tu… »

Oh ! Il s’agissait donc de ça ! C’est vrai que la dernière fois que je lui ai parlé – ou que j’ai parlé à Death plutôt – je lui ai dit avoir couché avec un autre. Je comprends maintenant pourquoi Death s’était déconnecté aussi rapidement et pourquoi je n’avais pas eu de ses nouvelles pendant plusieurs jours. Mais tout ceci est ridicule ! Entre Damon et Curtis, il y a une différence, et pas des moindres ! mais ça Jaylen ne le sais pas et c’est comme qui dirait, abattu – ou mon imagination me joue encore des tours – qu’il se laisse tomber sur ce qui était autrefois une table – et je soupire de soulagement de la voir tenir malgré le mauvais traitement qu’elle vient de subir pour son vieille âge. Jaylen lui, ne semble pas avoir eu ce genre de préoccupation, les mains maintenant son visage, il parait de plus en plus mal. Pourtant, si je devais exagérer la situation, je pourrai dire que je n’ai rien fait de plus que lui. Alors pourquoi cela serait-il mal de mon côté et pas du sien ? Mais ce ne seront pas mes arguments, loin de là, surtout que je le sens se renfermer davantage.

« Putain… ! T’as décidé de me rendre dingue, c’est ça ? C’est ta façon de me punir pour c’que je t’ai fait ? »

« Non… non, t’y es pas du tout Jay. Dis-je d’une voix douce et tendre en me laissant glisser de mon fauteuil pour m’agenouiller devant lui. Tu te trompes, je n’ai jamais voulu te punir de quoi que ce soit, j’te le promets. »

J’attrape ses mains dans les mains pour avoir toute son attention – du moins autant que possible – et je dépose un léger baiser sur l’une d’elle, pas sûr qu’il apprécie… Par contre il appréciera sans doute mes explications, du moins je l’espère. N’est-ce pas Death et donc lui-même, qui m’a conseillé de lui parler ?

« Ecoute, ces deux histoires sont complètements différentes. Je te rappelle que si t’étais furieux pour Damon c’était parce que je te l’avais décrit comme le prince charmant, c’est toi-même qui me l’a dit. Tu t’es même foutu de ma gueule en apprenant que c’était finalement lui. Mais j’avoue avoir déconné avec lui. C’était bestiale, juste une histoire de sexe, je ne sais pas comment on est arrivé là mais je ne voulais pas te tromper tu sais. »

Bon ce n’est peut-être pas forcément très intelligent de repartir dans les détails mais j’en ai besoin pour qu’il comprenne le reste.

« Là c’était différent. Je ne considère même pas t’avoir trompé tu sais. J’avais un problème, j’ai trouvé une solution, c’est tout. Je savais très bien que t’allais vite en avoir ras le bol de ma moi. A quoi ça sert d’avoir un mec si c’est pour ne pas pouvoir le toucher ? J’avais peur que tu me quitte… Tu sais, mon mal être, mon blocage… il venait de tes conquêtes. Attention, je ne dis pas que c’est de ta faute ! Je m’empresse d’ajouter. Mais dès qu’on se touchait, je ne pouvais pas m’empêcher de penser aux autres. Je ne te l’ai reproche pas, je t’ai dit que je ne le ferais plus la dernière fois, c’est juste que… je me disais que si t’allais voir ailleurs, c’était parce que je ne te suffisais pas tout simplement, que les autres étaient plus expérimentés et tout ça. Enfin l’histoire avec Damon m’avait fait finalement douter de moi. Puis je suis tombé sur une personne qui m’a aidé. Je lui ai expliqué en gros mes problèmes et il m’a aidé… il n’a pas cherché à tirer profit de la situation, juste à être sympa c’est tout. Grâce à lui j’ai repris confiance en moi et je n’ai plus ce blocage stupide, d’ailleurs je peux te le prouver si tu veux… »

Je me redresse quelque peu et mes lèvres s’en vont conquérir le cou de mon bien aimé. Son odeur m’enivre, son goût et la texture de sa peau reviennent s’imprégner à mon être mais tandis que mes mains lâchent les siennes pour tenter d’aller lui enlever sa chemise et de lui prouver tout mes dires, je ne peux m’empêcher de conclure, mes lèvres se décrochant à peine de son cou,

« Damon était une erreur. Curtis, un remède. »
Kerr J. Travis
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Message par Jaylen Killam Dim 10 Oct - 19:06

« Non… non, t’y es pas du tout Jay. Tu te trompes, je n’ai jamais voulu te punir de quoi que ce soit, j’te le promets. »

Il se laisse tomber à genoux devant moi et parle d’une voix douce sans doute destinée à me rassurer – ou me calmer ? Je me sens comme un gosse capricieux face à lui. Je m’efforce de ne pas réagir alors que ses mains se referment sur les miennes, et cet étalage d’affection qui m’aurait facilement agacé il y a peu me tire un sourire amère. Il pose un baiser sur la peau râpeuse de mes doigts de guitariste, mais ne fait que me frustrer par la tendresse de ses gestes. J’ai envie d’y croire – envie de croire que je n’ai pas tout gâché avec mes conneries, qu’il n’a pas eu besoin d’un autre pour se « rassurer », que ses lèvres peuvent se poser sur les miennes sans que je ne salisse tout à coup de mensonges éhontés… mais il a à peine ouvert la bouche que l’illusion s’évapore, soufflée par la réalité de notre relation tortueuse. Il mentionne de nouveau Damon, ma colère, dont il avait fait les frais en m’avouant qu’il avait bel et bien couché avec ce crétin, la jalousie que j’avais étouffée en mettant en avant mon ego blessé.

« Là c’était différent. Je ne considère même pas t’avoir trompé tu sais. J’avais un problème, j’ai trouvé une solution, c’est tout. Je savais très bien que t’allais vite en avoir ras le bol de ma moi. »
« Ok. C’était différent d’avec Damon parce que cette fois tu voulais aller voir ailleurs. Mais c’était pour notre bien à tous les deux, évidemment. , je raille. J’ai compris. Tu veux que je t’applaudisse ou tu préfères que je t’allonge sur la table tout de suite ? »
« A quoi ça sert d’avoir un mec si c’est pour ne pas pouvoir le toucher ? J’avais peur que tu me quittes… Tu sais, mon mal être, mon blocage… il venait de tes conquêtes. Attention, je ne dis pas que c’est de ta faute ! Mais dès qu’on se touchait, je ne pouvais pas m’empêcher de penser aux autres. Je ne te l’ai reproche pas, je t’ai dit que je ne le ferais plus la dernière fois, c’est juste que… je me disais que si t’allais voir ailleurs, c’était parce que je ne te suffisais pas tout simplement, que les autres étaient plus expérimentés et tout ça. Enfin l’histoire avec Damon m’avait fait finalement douter de moi. Puis je suis tombé sur une personne qui m’a aidé. Je lui ai expliqué en gros mes problèmes et il m’a aidé… il n’a pas cherché à tirer profit de la situation, juste à être sympa c’est tout. Grâce à lui j’ai repris confiance en moi et je n’ai plus ce blocage stupide, d’ailleurs je peux te le prouver si tu veux… »

Ses lèvres taquinent mon cou et j’ai envie de me laisser aller. Après une si longue privation, qu’est-ce que ça me coûterait ? C’est peut-être pas raisonnable, on repart sur des bases aussi malsaines que celle de notre prétendu couple ; mais raisonnable, je ne l’ai jamais été. Est-ce que je dois vraiment lui reprocher ce qu’il a fait ? Il s’en est sorti comme il peut durant tout ce temps, alors que je m’acharnais à le détruire et que je ne me préoccupais que de moi-même. Suis-je vraiment en droit de réclamer quoi que ce soit de sa part ? Quelque chose de plus que ce qu’il m’offre déjà ?

J’attire son visage contre le sien et étouffe mes doutes contre sa peau ; celle-là même qui me hante, et dont j’ai été incapable de me passer depuis la première fois. Mais la situation n’est pas la même, les sentiments ne sont plus les mêmes… C’est justement le problème.

« Damon était une erreur. Curtis, un remède. »

Merlin. Il a toujours eu le don de dire « les mots qu’il fallait » au « bon » moment. Je me recule brusquement pour rompre tout contact physique entre nous deux et fronce les sourcils.
« Et moi la cause de tes problèmes. Ça va, j’ai saisi l’idée. »

Il s’était déjà récrié tout à l’heure, lorsque ses explications avaient laissé voir ma part de culpabilité dans l’histoire. Ce n’est même pas un reproche envers lui ; plutôt envers moi, à vrai dire. Je ne lui ferai pas l’affront de lui demander à quel point j’ai pu blesser son orgueil durant toutes ces années, à quel point j’ai mis à mal son estime de lui. Mais tel que je le connais il va croire que je lui en veut d’avoir laissé entendre que je pouvais être coupable de quoi que ce soit. Je lui en ai déjà si souvent voulu pour ses reproches qu’il a choisi de ne plus dire un mot lorsque je le blesse. Ou alors j’ai si bien réussi à l’embobiner durant tout ce temps qu’il a fini par se convaincre qu’il est le responsable de nos disputes.

« Je te mérite pas. »

Simple constat, qu’il me coûte d’exprimer à voix haute. D’un doigt, je retrace les courbes de son visage, de son front jusqu’à ses lèvres, et je me comprends. Je comprends les mois de déni face à mon incapacité à le laisser partir, je comprends les excuses foireuses et les fausses déclarations destinées à le retenir. Cible facile, un corps tout à ma disposition… et putain, quel type. Sa dévotion m’écœure, parce qu’elle s’oppose si cruellement à mon attitude de salop que je ne peux que lui en vouloir d’avoir su réveiller en moi ce que je n’avais jamais voulu ressentir. Comment pourrais-je me passer de lui, maintenant ? Comment pourrais-je accepter de le partager, pour quelque raison que ce soit ?

« Tu aurais dû te douter le départ que nous deux, ça tournerait mal… t’aurais mieux fait de refuser mes avances dès le début. Je sers les lèvres en cherchant une façon d’exprimer plus clairement ce que j’avais à dire. Pour une fois, j’aimerais employer des mots qui se calquent à mes sentiments. Lui faire comprendre… Je me serais peut-être rendu compte de ce que je perdais en ne t’ayant pas... Je t’ai traité comme un chien, Kerr. Comment tu fais pour passer là-d’ssus si facilement ? »

Quoique. Peut-être que son refus n'aurais fait que retarder l'échéance et qu'au bout du compte les choses auraient fini par se passer de la même façon. Mais je préfère croire que, dans d'autres circonstances, j'aurais moins joué au con.
C’est fou comme ça sonne comme de mauvaises excuses pour embrayer sur une nouvelle rupture. Est-ce qu’il va croire que je cherche à ranimer en lui de vieilles rancœurs pour le pousser à me larguer ? J’esquisse un léger sourire.

« Crois pas que je regrette qu’on soit sortis ensemble. Au contraire, je me demande plutôt comment tu as pu me supporter pendant tout ce temps. Mais Kerr, je me fous pas mal des raisons qui ont pu te pousser dans les bras de… »

Je m’apprêtais à expliquer que les raisons importaient peu et que ce qui me dérangeait, c’était d’avoir dû le partager. D’avoir suffisamment éraflé sa confiance en moi pour qu’une tierce personne en vienne à jouer le rôle de « remède » entre nous deux. Sauf que je finis par percuter ce qu’il avait dit tout à l’heure. Ou plutôt : je finis par me rendre de compte de celui dont il parlait. Les aveux à « Death » impliquant un amant autre que moi, les explications concernant celui qui avait su lui redonner confiance en lui… Curtis ? Cullen, cette foutue pédale en chaleur qui passe sur tout le château ?

« Tu te fous de moi ou quoi ? Mes conquêtes te dérangeaient, mais t’as bien pris soin de te taper les pires coureurs de Poudlard à chaque fois et cette fois-ci ça t’a même été bénéfique. »

Il s’est peut-être dit que Cullen était justement bien placé pour l’aider à cause de l’étendue de son… expérience. Et il se sentait moins sous pression, parce qu’il ne ressent rien pour Cullen et n’avait donc rien à lui prouver. Ouais, je sens venir l’excuse. Mais Cullen… je sais pas, pourquoi ce type m’horripile. Pourquoi ? La raison m’échappe. Il me semble qu’on s’était plus ou moins bien entendu pendant un temps, qu’on avait même partagé « plus » que des paroles mais, parallèlement, le courant n’est jamais suffisamment passé pour créer entre nous quelque chose de stable, en bien ou en mal. Je le méprise alors que je ne vaux pas mieux que lui – beau paradoxe, non ? Peut-être est-il trop omniprésent dans l’existence de personnes qui me sont chères pour que je parvienne à l’apprécier réellement. Et le fait que Kerr se rajoute à la liste n’arrange rien.
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Message par Kerr J. Travis Jeu 14 Oct - 20:29




Même en tentant de m’expliquer, il n’a pas l’air réellement convaincu et me fait part de son sarcasme. Je ne peux pas lui en vouloir, juste continuer dans mes explications en me faisant le plus précis possible sur mes pensées et mon bon vouloir et en défendant ma cause que je pense juste. Alors je l’inonde d’un flot de parole que je n’aurai jamais osé prononcer jusque là. Si lui, en tant que Death ne m’avait pas dit de me confier à lui, de lui faire part de mes sentiments, je serais resté plus ou moins muet ou évasif. Plutôt, j’aurai essayé de m’expliquer brièvement tout en tentant de ne pas déclencher trop sa colère. Mais là, je n’en reviens toujours pas d’autant lui parler et surtout de ne pas être coupé par l’un de ses ‘je m’en tape’ ou ‘vas te plaindre ailleurs’. Juste un sarcasme et une légère insulte. Légère, car Jaylen est carrément plus vulgaire en temps normal ! Je suis content quelque part qu’il soit plus à l’écoute et moins prêt à m’envoyer chier au moindre mot, et d’ailleurs, je lui fais part de ma joie en allant embrasser son cou. Ce n’est pas plus une récompense pour lui que pour moi. Il m’a tellement manqué, sa peur, son odeur, c’est tellement tentant de le toucher, de l’embrasser, là que nous sommes enfin face à face et seuls. Nous pouvons tout nous dire au lieu de nous fuir bêtement, d’ailleurs, lui-même viens emprisonner mon visage. Enfin… Jaylen, mon Jay, je le retrouve. Mais il faut que j’ouvre encore la bouche, comme si je n’avais pas suffisamment parlé ! et que j’évoque le nom de mon dernier amant. C’est sûrement ça qui le fait reculer brusquement où le fait que j’ai parlé de ‘remède’ qui ne soit pas passé.

« Et moi la cause de tes problèmes. Ça va, j’ai saisi l’idée. »

Et voilà, avec ma grande bouche, j’ai perdu tous contacts physiques avec lui et ça m’énerve ! pas contre lui, mais contre moi. Pourtant je ne dirai rien sur cette réflexion qu’il vient de faire. Je pourrais nier, mais ça serait comme mentir. Certes il n’y avait pas eu que lui qui avait été la cause de mes problèmes. L’attaque du château avait laissé ses traces, mais dans la balance, pesait aussi lourd les trahisons et tout ce qui m’avait provoqué ce blocage et qui m’avait poussé à coucher avec un autre, bafouant moi-même tous mes principes pour lui. Alors non, je ne nierai pas, mais je ne lui en veux pas pour autant.

« Je te mérite pas. »

« Ce n’est pas à toi de décider. » Je souffle doucement tandis que l’un de ses doigts s’amuse à parcourir mon visage.

Il a l’air préoccuper, normal en même temps, mais je n’aime pas ça pour autant. J’ai peur des mots qui vont sortir de sa bouche. Est-ce qu’il va me proposer une rupture ? Je l’envisage, je le crains surtout et j’en tremble même.

« Tu aurais dû te douter le départ que nous deux, ça tournerait mal… t’aurais mieux fait de refuser mes avances dès le début. Je me serais peut-être rendu compte de ce que je perdais en ne t’ayant pas... Je t’ai traité comme un chien, Kerr. Comment tu fais pour passer là-d’ssus si facilement ? »

« Même sans tes avances, je crois que je serais tombé amoureux de toi d’une façon ou d’une autre. » J’avoue à mi-voix. En faite, je ne crois pas, j’en suis certain. Dès que je l’ai vu au casting, mon cœur à fait un bond dans ma poitrine, je n’avais que quinze ans pourtant, je n’avais jamais eu de petite amie et je ne pensais pas que les hommes étaient mon truc. D’ailleurs qui me dit qu’ils le sont ? C’est peut-être seulement Jaylen qui l’est.

« Crois pas que je regrette qu’on soit sortis ensemble. Au contraire, je me demande plutôt comment tu as pu me supporter pendant tout ce temps. Mais Kerr, je me fous pas mal des raisons qui ont pu te pousser dans les bras de… »

J’attends les sourcils légèrement froncés par la culpabilité de l’obliger à se remettre autant en question et à me dire tout ça. Je sais combien cela peut lui être difficile de se livrer et je ne peux que saluer les efforts qu’il fait. Pourtant il éclate sans que je ne m’y attende. C’est fou comme on peut vite baisser sa garde malgré ses habitudes lorsqu’on a quelque chose de tendre et d’agréable face à soi.

« Tu te fous de moi ou quoi ? Mes conquêtes te dérangeaient, mais t’as bien pris soin de te taper les pires coureurs de Poudlard à chaque fois et cette fois-ci ça t’a même été bénéfique. »

Je le sens plus comme une insulte que comme un reproche et ça m’énerve d’autant plus. Je me relève d’un bond, la colère peinte sur mon visage, ce qui est plutôt inhabituelle.

« Attends, tu me reproche d’avoir fait quelque chose pour sauver notre couple pendant que toi, tu restais les bras croisés à attendre, en m’évitant et en sautant toute l’école ? »

Je serre les poings à cette idée. Combien de personnes, garçons ou filles s’est-il tapé depuis que l’on s’est remis ensemble ? et il se permet de me juger moi ? Les pires coureurs de Poudlard… il oublie qu’il en fait justement parti ! mais j’arrive à garder cette réplique pour moi, mais pas la réflexion qui déborde de mes lèvres, amère à cause de ma colère.

« Mais qu’est-ce qui te dérange le plus Jay ? Que je me sois tapé coureur, ou tout simplement que ça soit l’un des seuls que t’es jamais réussi à avoir ? » C’est presque sifflant de méchanceté, pourtant j’ai l’impression qu’il y a une once de vérité dans ma supposition.

Les bras croisés, ma colère se calme quelque peu mais je me sens… boudeur. Mot à ne pas utiliser en présence de Jaylen qui s’empresserait de se foutre de ma gueule. Je décide tout de même d’argumenter en ma faveur pour ne pas nous enliser dans un nouveau conflit.

« J’te signalerais que Cullen est amoureux ! et qu’il m’a simplement rendu service ! J’ai pensé à toi tout le temps, c’était dur de ne pas faire autrement. J’avais peur de te décevoir, j’en avais rien à faire avec Curtis, c’est ce qui m’a aidé. Maintenant, je viens, j’me colle à toi et j’suis prêt à faire tout c’que tu me demandera et au lieu de ça tu t’éternise sur la personne avec qui je me suis envoyé en l’air alors que toi, on ne peut même plus faire les comptes. Faudrait savoir c’que tu veux ! Pourquoi toi t’aurai le droit et pas moi d’ailleurs, hein ? Si ça ne veut rien dire comme tu me le répète tout le temps, que c’est différent avec eux et avec moi ? »

Je ne dis pas que j’ai envie de recommencer. De coucher avec un autre et tout ça, j’énonce juste une vérité. Pourquoi aurait-il tous les droits avec les excuses qui vont avec et que moi, j’aurai le droit à une scène pour un gars ?

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Message par Jaylen Killam Ven 15 Oct - 5:35

« Versatile », on m’a souvent reproché de l’être. Parce qu’un rien suffit à provoquer mes sautes d’humeur à la con, que je peux souffler le chaud et le froid en un rien de temps, et que la colère est un sentiment prédominant dans chacun de mes échanges avec les autres. Pour le coup, c’est le fait que Cullen soit présenté comme une sorte de « bon samaritain » qui attise ma colère, et je pête un cable avant même d’avoir pu songer à me retenir. Mais c’est compréhensible, non ? Il a le beau rôle, mais tous les arguments de Kerr ne me feront pas voir en lui quelqu’un de serviable. Certainement pas ! Un opportuniste, voilà ce qu’il est. Et le fait qu’il ait touché à mon mec me déplait.

Pourtant, j’ai vraiment cru qu’on touchait la réconciliation – la vraie, une fois de plus – lorsque Kerr m’a soufflé à mi-voix que, même si on n’était pas sortis ensemble, il serait tombé amoureux de moi d’une manière ou d’une autre. Putain, mon cœur aurait bien pu en arrêter de battre si j’avais été un poil romantique – et même sans l’être, je suis obligé d’avouer qu’il a réussi à me toucher avec ses conneries d’amoureux transi. C’est qu’entendre des trucs pareils de sa bouche n’a plus le même sens ajourd’hui qu’auparavant. C’est presque… comment le dire ? De l’extase en quelques mots. Mieux que les joints que je m’enfile, que la coke qui m’aide à survivre. C’est comme passer des jours et des jours à m’acharner sur ma guitare : de quoi me combler, tout bêtement. Pas parce que son corps est à moi et que l’avoir sous ma coupe est grisant ; ni même parce qu’il flatte mon égo de salop en me donnant l’impression d’être indispensable, mais parce que… ses sentiments, je les comprends. Je les ressens.

Et il avait baissé sa garde, tout comme moi, parce que je faisais enfin l’effort de m’ouvrir à lui. Sauf que voilà : penser à Cullen m’ôte toute envie d’exprimer quoique ce soit. Il n’y a quel la jalousie et colère qui ressortent, comme toujours, et pour la première fois depuis que je le connais, il se claque sur mon attitude pour me répondre avec tout autant d’aigreur :

« Attends, tu me reproche d’avoir fait quelque chose pour sauver notre couple pendant que toi, tu restais les bras croisés à attendre, en m’évitant et en sautant toute l’école ? »

Je fronce les sourcils, bien que conscient que cela me donne un air mauvais et n’arrangera guère les choses, mais là encore j’ai mes raisons : s’il savait ! J’ai été tout simplement incapable de toucher quelqu’un d’autre que lui depuis… ce qui me semble être une fichue éternité. Et c’est pas faute d’avoir essayé ! Kerr sert les poings, à peine conscient que cette discussion l’a mené à trahir l’une des promesses qu’il m’avait faites quand on s’est remis ensemble : plus de reproches concernant mes conquêtes. Il faut dire qu’elle peut être considérée comme has been, maintenant, parce que la donne à totalement changé.

« Mais qu’est-ce qui te dérange le plus Jay ? Que je me sois tapé un coureur, ou tout simplement que ça soit l’un des seuls que t’es jamais réussi à avoir ? »

La voilà, la vraie question – celle à laquelle je n’ai toujours pas réussi à formuler de réponse à voix haute. Je le sais, moi, ce qui me dérange le plus ; mais comme pour tout ce qui touche aux sentiments, je suis pratiquement incapable de l’exprimer clairement. Mais sa réaction me rappelle qu’on marche encore sur une corde raide, que la moindre erreur de ma part pourrait tout faire basculer – encore – et qu’il est peut-être temps que je cesse de pêter une durite toutes les deux secondes. Si même lui est à bout, c’est que je dois être franchement insupportable. Mais comme reconnaître ce fait ne signifie pas apprécier le constat, je me renfrogne… pour me rendre compte au même moment de l’air boudeur de mon crétin de petit-ami. Il court-circuite ma réaction immédiate – le taquiner – pour repartir sur le sujet qui fâche. Cullen.

« J’te signalerais que Cullen est amoureux ! et qu’il m’a simplement rendu service ! J’ai pensé à toi tout le temps, c’était dur de ne pas faire autrement. J’avais peur de te décevoir, j’en avais rien à faire avec Curtis, c’est ce qui m’a aidé. Maintenant, je viens, j’me colle à toi et j’suis prêt à faire tout c’que tu me demandera et au lieu de ça tu t’éternise sur la personne avec qui je me suis envoyé en l’air alors que toi, on ne peut même plus faire les comptes. Faudrait savoir c’que tu veux ! Pourquoi toi t’aurais le droit et pas moi d’ailleurs, hein ? Si ça ne veut rien dire comme tu me le répète tout le temps, que c’est différent avec eux et avec moi ? »

Là, c’est trop. Je me relève d’un bon, au risque de réduire définitivement en morceaux la malheureuse table qui me servait de siège, et me dresse juste devant lui. On n’est séparés que de quelques centimètres, et c’est suffisant pour rendre l’ambiance électrique. Lourde de désirs inassouvis, de colère, de reproches, le tout formant un fardeau trop, bien trop difficile à porter pour nous deux.

« Tu veux ma bénédiction, pendant qu’on y est ? – j’éclate, furieux. Dis tout de suite que tu meurs d’envie de refiler ton cul au premier venu, encore, et que j’ai rien à y redire ! Tu me gonfles bordel ! »

Oh, vivent les bonnes résolutions. Sa mère! J’y peux quoi si je suis un cas désespéré ? Ok. On se calme et on reprend. Juste un effort Jay, tu peux le faire… Mais oui, tu peux être sympa, compréhensif et tout le tralala, si t’y mets un peu du tien. Tu peux te faire comprendre sans gueuler – et sans jurer à tout va. Je me détourne de lui le temps de relâcher la pression, les bras croisés sur le dessus de ma tête, et je m’humidifie les lèvres pour me donner du courage.

« Et si j’te dis que ça a de l’importance ? Que j’en ai rien à battre que tu voies les choses différemment quand t’es avec moi ou avec un autre, parce que je voudrais justement qu’il n’y ait que moi ? »

Lorsque je me retourne vers lui, c’est pour le fixer droit dans les yeux, sans la moindre hésitation. Je ne veux pas le perdre. Je peux pas le perdre.

« Même si tu le nies, Kerr, j’suis pas quelqu’un de bien. Si j’étais un type bien je te laisserais partir, parce que je sais que j’ai pas grand-chose à t’offrir, que tu s’ras peut-être jamais complètement heureux avec moi. Mais je suis égoïste. Et c'est carrément l'hôpital qui se fout de la charité mais.. »

Je m’approche de nouveau de lui, subitement incapable de supporter la distance que j’avais instaurée entre nous, et c’est sans transition que j’attire son corps contre le mien, soupire d’aise alors que nos bouches se heurtent, fond sur ses lèvres comme l’affamé que je suis, et les martyrise sans remords. Merlin sait combien je peux avoir faim de lui. Le front appuyé contre le sien, je me résous pourtant à briser ce baiser qui n’avait rien de tendre.

« J’refuse de te partager, un point c’est tout. C’est même pas une question d’ego… pas cette fois. C’est juste que je pourrai pas supporter de vivre ça une fois de plus. »

Je le relâche, mais sans m’éloigner pour autant, et ce pour une bonne raison. Ce que je compte lui avouer va probablement changer notre relation, et quelque part… j’ai la frousse. S’il me rit au nez, me dit que je suis incapable de m’en tenir à ce que je suis sur le point de lui promettre, ou reste sceptique, je ne suis pas certain que je saurai le supporter. Demander ça, pour un type comme moi, ça revient à renier ma propre nature, à promettre de… changer. Mais c’est peut-être ce dont j’avais besoin depuis longtemps.

« J’veux une relation exclusive. J’ai balancé ma requête comme une bombe, et ça à l’air carrément incongru, venant de moi. Du coup, le silence qui suit me semble franchement bizarre. Je veux dire… un truc comme ce que tu m’as réclamé pendant deux ans. Juste toi et moi, sans amants occasionnels à côté. Mécontent, je ne peux m'empêcher de me dire que, même à mes oreilles, mes explications ont tout d’une farce. Alors forcément je reprends la parole pour me défendre : Tu vas m’en croire incapable, j’imagine, mais je te jure que je parle sérieusement, là. Tu sais… ça fait quelques temps déjà que je te suis fidèle. Depuis qu’on s’est remis ensemble, même. Tu te plaignais plus, et j’étais pas très fier de ne penser qu’à toi tout le temps au point de ne plus désirer personne d’autre, alors j’ai pas voulu t’en parler. Mais le fait est que… je… enfin, tu vois quoi… »

Je le lui ai déjà dit la dernière fois qu’on s’est parlé. Alors pourquoi est-ce encore aussi… difficile ? Je détourne la tête pour ne plus croiser son regard et me gratte le bout du nez, gêné, avant de me racler la gorge. Romantique à souhait.

« Je… je t’aime. Mais genre – nouveau raclement de gorge à la con – vraiment, tu sais. »

Ça vire au ridicule. Mais s’il a réussi à croire que Cullen pouvait être amoureux… il peut aussi faire l’effort de me croire, non ? Je croise les bras contre mon torse, geste à la fois instinctif et défensif, et lui jette un regard défiant. Ose me dire que je n’en suis pas capable. Ose me répondre que ça vient trop tard. Je ne sais pas pourquoi je crains autant un rejet – il m’a déjà dit à quel point ses sentiments pour moi sont profond. Et pourtant cette situation me déplait, parce qu’elle me rend vulnérable… face à lui. Mais si je me suis longtemps farci le crâne de la certitude qu’aimer était inutile et douloureux, je ne m’étais jamais rendu compte de l’incroyable bonheur que peut procurer la douleur d’aimer. Parce qu’il est juste là, face à moi, si proche et en même temps si loin, et que je me sens plus à ma place ici que nulle part ailleurs. Parce que je me sens… vivant.

« Je t'aime. » – je répète à mi-voix comme un idiot. C'est étrange. Ça sonne niais à souhait. Et c'est juste merveilleux, l'amalgame de sensations que ça éveille en moi.
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Message par Kerr J. Travis Ven 15 Oct - 21:13




Entre la colère et la reprise de mon clame, je pense m’être tout de même pas mal défendu et avoir plaidé ma cause, tout en lui clouant le bec au passage ! Car je suis certain que c’est parce qu’il n’a jamais pu se taper Cullen qu’il réagit aussi violemment. Ca le fait chier de n’avoir jamais réussi quelque chose avec lui, et que moi, si petit et minable que je suis, avec mes ‘problèmes’ et mes ‘états d’âme’, j’ai pu me faire sauter par un gars comme Curtis. Ca m’énerve mais en même temps, je suis fière de ma réflexion parce que je suis sûr de sa véracité. Il a beau froncer les sourcils, rendant son regard menaçant, je ne me rétracterais pas et je ne m’excuserai pas ! Une première ! Mais tout à un début, bien que cela ne soit pas dans mes habitudes. Je crois que cette nouvelle attitude laisse Jaylen pantois. Oui, en faite, non, puisqu’il se lève d’un bond, me faisant sursauter violemment – j’ai cru qu’il allait m’en mettre une même s’il ne l’a jamais fait jusque là – Nous sommes proches, très proches, et je peux sentir le souffle de sa colère s’écraser contre mes lèvres.

« Tu veux ma bénédiction, pendant qu’on y est ? Dis tout de suite que tu meurs d’envie de refiler ton cul au premier venu, encore, et que j’ai rien à y redire ! Tu me gonfles bordel ! »

C’est pas ce qu’il a fait durant ces deux dernières années ?! Ma mâchoire se crispe et je retiens autant que possible les mots de sortir. Je suis en colère contre lui mais je sais que certaines choses ne sont pas bonnes à dire, sans compter que si je pars là dedans, il va vraiment croire que je veux aller me faire sauter par tout ceux qui le voudront bien et c’est loin d’être dans mes intentions. Ok j’ai merdé avec Damon, mes lui l’a fait combien de fois ? Et avec Curtis, j’avais une raison, une excuse. Alors on ne peut pas m’en vouloir, pas vraiment. Et puis je suis encore jeune, j’ai le droit de faire des bêtises parfois – là c’est moi qui me cherche des excuses – mais n’empêche, Jay n’aurai pas été comme ça, rien de tout ça ne se serait jamais passé ! Je pourrais lui faire ce reproche mais je le vois se… torturer, presque. Il veut me dire un truc mais cherche ses mots. C’est que je le connais bien mon Jay, en deux années d’une relation où les discussions étaient quasiment bannies, j’ai appris à déchiffrer ses gestes, même le plus minime.

« Et si j’te dis que ça a de l’importance ? Que j’en ai rien à battre que tu voies les choses différemment quand t’es avec moi ou avec un autre, parce que je voudrais justement qu’il n’y ait que moi ? »

Il me prouve que j’ai raison, mais ce n’est pas ça qui fait bondir mon cœur, juste ce sentiment, cette confirmation de jalousie. Bon, peut-être pas de jalousie mais de possession. Il ne veut pas qu’un autre que lui me touche, c’est que j’ai de l’importance non ? Ou alors est-ce son ego qui parle ? Non, je préfère la première solution et lui autant que moi savons très bien que je suis très doué pour me convaincre de ce que je désir et fermer les yeux sur le reste. Pourtant lorsqu’il se tourne vers moi et que nos regards se croisent, je n’ai pas besoin de ma capacité à me voiler la face. La détermination que je peux lire dans ses prunelles font voler en éclat n’importe quel doute que j’aurai pu avoir.

« Même si tu le nies, Kerr, j’suis pas quelqu’un de bien. Si j’étais un type bien je te laisserais partir, parce que je sais que j’ai pas grand-chose à t’offrir, que tu s’ras peut-être jamais complètement heureux avec moi. Mais je suis égoïste. Et c'est carrément l'hôpital qui se fout de la charité mais… »

Il attire mon corps contre le sien et pas une seconde, je ne songe à lui opposer la moindre résistance. C’est un délice que de retrouver sa chaleur et ses lèvres, ses merveilleuses lèvres qui m’ont rendu dépendant au premier de nos baisers… J’apprécie, je savoure, je soupire de contentement même si ce baiser n’a rien de tendre, il est tout simplement ravageur sur tous mes sens. Son front se colle au mien et sa bouche me quitte, j’en grognerai bien de frustration mais la voix de Jaylen s’élevant de nouveau me coupe tout envie de le couper.

« J’refuse de te partager, un point c’est tout. C’est même pas une question d’ego… pas cette fois. C’est juste que je pourrai pas supporter de vivre ça une fois de plus. »

Ce n’est pas une question d’ego… c’est de la jalousie, il tient à moi, c’est sûr maintenant et c’est suffisant pour mon cœur tant de fois meurtri par ses trahisons et sa nonchalance vis-à-vis de ce que nous formions. Il n’a pas besoin d’en faire ou d’en dire plus, je suis heureux. Il faut dire que j’ai si peu reçu depuis deux ans que là, je suis aux anges ! Mais je ne suis pas au bout de mes surprises…

« J’veux une relation exclusive. » Je suis prêt à éclater de rire, lorsque je vois qu’il ne semble pas réellement se foutre de ma gueule et qu’il enchaîne. « Je veux dire… un truc comme ce que tu m’as réclamé pendant deux ans. Juste toi et moi, sans amants occasionnels à côté. Tu vas m’en croire incapable, j’imagine - C’est exactement ce que j’allais dire ! - mais je te jure que je parle sérieusement, là. Tu sais… ça fait quelques temps déjà que je te suis fidèle. Depuis qu’on s’est remis ensemble, même. Tu te plaignais plus, et j’étais pas très fier de ne penser qu’à toi tout le temps au point de ne plus désirer personne d’autre, alors j’ai pas voulu t’en parler. Mais le fait est que… je… enfin, tu vois quoi… »

Alors là, je suis abasourdi et ma bouche légèrement entrouvert sur aucun son et mes yeux ronds doivent en témoigner sans mal. Et je réponds quoi moi à ça ? Que c’est dont j’ai toujours rêvé ? Qu’il ne peut pas me rendre plus heureux ? Il va se renfrogner si ça se trouve ? C’est déjà un énorme pas – le plus gros qu’il puisse faire – qu’il vient de faire et je suis certain qu’il se trouve nié. Alors si j’en rajoute avec des déclarations d’amour et tout ça ou même juste un petit truc de rien du tout, il risque de mal le prendre. Surtout si j’évoque les mots ‘mignon’, ‘adorable’ ou tout autre synonyme. Mais en même temps, mon silence peut aussi être mal interpréter… il peut se vexer de ne rien avoir en retour alors qu’il vient de me servir son cœur presque sur un plateau accompagnés de mes désirs. Cependant, je remarque que j’ai peut-être bien fait de ne rien dire car il semble gêné tout d’un coup, comme s’il voulait me dire quelque chose mais que c’était difficile à avouer. Une tromperie ? Ouais, non ça, il peut en parler en long, en large et en travers. Plus d’une fois il ne m’a pas épargné les détails ‘croustillants’ de ses sauteries. C’est donc autre chose. Je le regarde se gratter le nez, penchant la tête sur le côté en me demandant ce qui va suivre. Il se racle la gorge et enfin, ça vient…

« Je… je t’aime. Mais genre – il se racle à nouveau la gorge alors que je suis avide de la suite – vraiment, tu sais. »

C’est le K.O technique. Je ne l’ai pas rêvé celui-là, il est bel et bien réel ? Jaylen m’aime pour de vrai. Je ne suis pas qu’une histoire qui le distrait plus qu’une autre, je ne suis plus, ce simple chieur qui l’enquiquine avec ses histoires de fidélité. Il m’aime tout simplement. Je n’aurai jamais cru entendre ses mots sortir de sa bouche – autre qu’en pur fantasme – et c’est tout simplement merveilleux.

« Je t'aime. »

Je serai prêt à lui demander qu’il y est et ce qu’il a fait du vrai Jay, mais son attitude défensive me prouve que c’est bien le seul et l’unique Jaylen que j’ai en face de moi. Un truc monte dans ma gorge, me secoue légèrement, j’essaie de retenir un gloussement mais très vite, c’est un rire clair et franc qui s’échappe. Je ris à m’en tenir les côtes, presque.

« T’aurai jamais dû me dire ça ! »

Je me jette littéralement à son cou et je l’embrasse fougueusement, comme jamais je ne l’ai embrassé peut-être. Le sourire toujours aux lèvres, les yeux brillants et le rire dans la voix, je précise le fond de ma pensée :

« Je vais tout le temps te demander de me le dire maintenant ! »

Je sais que je risque largement de me faire envoyer chier, mais peu importe. Je couvre son visage de baisers tellement je suis heureux, je ne peux plus m’arrêter et je continu à rire bêtement en même temps.

« Dire que tu as été fidèle tout ce temps. Que tu n’as touché personne. Toi qui as du mal a passer une journée sans sexe… Je constate entre mes baisers qui vont aussi se perdre dans son cou par moment. Tu dois être terriblement frustré, non ? »

Là, je joue, je le taquine. Mes baisers se font plus langoureux, plus appliqués tandis que je le provoque très légèrement. Dire qu’il na pas coucher avec qui que se soit depuis la dernière fois où on s’est vu… c’est certainement la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait me donner.
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Message par Jaylen Killam Sam 16 Oct - 3:46

Un éclat de rire. Putain de bordel de sa mère, il se fout vraiment de ma gueule, ce con! J'ai tellement appréhendé, tellement craint cette réaction, que la voir arriver me fait vaciller. Mais... le regard de carpe qu'il me servait pendant mon monologue avait l'air bon augure! Ou n'était-ce en fait que pure incrédulité? Pas une pointe de... satisfaction? Ça ne dure que quelques secondes, mais j'ai l'impression que la Terre s'arrête de tourner alors que lui.. il se fend les côtes. Ais-je été si minable que ça? Son rire à éclaté avec tant de franchise que je le sens résonner en moi, éveillant tour à tour des sentiments contradictoires. Émerveillement – depuis quand suis-je capable de lui tirer de si beaux sons? –, indécision – c'est une blague? Il compte me répondre à un moment où à un autre ou...? –, colère – tous ces efforts pour récolter ça?

« T’aurai jamais dû me dire ça ! »

Je reste scié sur place, la bouche à demi-ouverte, les bras ballants, et j'essaye de me rappeler où j'ai fais erreur. J'avais tellement cru qu'il n'attendait que ça...! Pourtant, aussi sûrement qu'il m'a pris de court à l'instant, il me coupe dans ma diatribe intérieure en se jetant sur moi sans aucune retenue. Le choc contre ma poitrine me fait reculer de quelques pas, et sa bouche dévore voracement la mienne avant même que j'aie pu comprendre quoi que ce soit à son manège. Avec plus de ferveur que jamais. Sur son visage flotte un sourire qui exprime un tel ravissement qu'il en est presque – presque – contagieux, et j'ose lui en adresser un qui ne doit probablement pas faire le quart du sien. Les gestes, c'est une chose.. moi je veux des mots. Des certitudes. Qu'est-ce qu'il voulait dire par son « jamais »? Je stress. C'est fou à quel point il me met les nerfs à rude épreuve; fou combien de films je suis capable de me faire en deux secondes chrono.

« Je vais tout le temps te demander de me le dire maintenant ! »

Cette fois, j'ouvre la bouche pour parler, me rétracte, retente ma chance, puis finis par éclater d'un rire qui fait écho au sien. Et mes mains s'empressent de prendre son visage en coupe pour faire passer à travers un nouveau baiser ces mots que j'ai eu tant de mal à comprendre. Je le sers contre moi, incapable de croire en ma chance. Faut dire qu'il est tenace! Deux ans, quand même... je crois que je serais parti en courant, face à moi-même, alors que lui s'est accroché pendant tout ce temps, jusqu'à m'obliger à ouvrir les yeux sur des sentiments que je n'aurais même pas soupçonné ressentir.

« Je t'aime comme un fou. – je répète en fixant ses yeux brillants, en réponse à sa requête indirecte. Mais je finis par lui servir une moue incertaine. Mais me fais pas trop chier avec ça. J'te préviens, je le redirai pas toutes les deux minutes. Ni si j'en ai pas envie. T'attends pas à me voir me transformer en midinette de Poufsouffle, non plus! »

Je ne sais pas si j'en suis moi-même convaincu. J'crois que j'avais juste besoin de lui sortir quelque chose qui ressemblait un peu plus à ce dont lui et moi avons l'habitude, histoire de ne pas lui donner l'impression qu'il sort maintenant avec une lopette, mais maintenant que je l'ai dit une fois... les mots me rongent pour sortir. Je ne m'étais presque jamais senti aussi hébété et léger que ce soir, il me semble. Rarement aussi euphorique sans rien avoir d'autre dans le sang que la soif de lui. Lui, qui ne cesse de me récompenser en embrassant chaque parcelle de mon visage, riant encore et toujours sans pouvoir sans empêcher; pendant un instant j'en viens même à me demander si ce sont ses nerfs qui lâchent après une si longue attente. Mais même si c'est le cas, je ressens pareil.

« Dire que tu as été fidèle tout ce temps. Que tu n’as touché personne. Toi qui as du mal a passer une journée sans sexe… Remarque-t-il tout en honorant mon cou de baisers. Tu dois être terriblement frustré, non ? »

Oh là, il m'intéresse. Je le sens joueur, taquin, et sa bonne humeur contraste complètement avec celle, à la limite du mélodrame, qui nous minait tous les deux depuis quelques temps. Et ça, forcément, ça me parle.

« T'imagine même pas à quel point. – je lui souffle avidement, sans chercher à échapper à ses attentions. »

Oui, ça a été... frustrant. Affreusement. L'incertitude, l'indécision, et mes conneries, encore et toujours. Je chasse ces pensées de mon esprit pour ne plus me consacrer qu'à lui, à son corps qui m'appelle et m'obsède. Tout sourire contre sa peau, je presse mes mains plus fort encore contre ses reins pour mieux le sentir fondre contre moi, et les glisse sous sa chemise gênante. Mais je prends mon temps. On a la nuit devant nous. Cette fois à quelque chose de spécial à mes yeux, même si me retenir d'aller plus vite met mes sens à rude épreuve. Je sens le sang me battre aux tempes, un peu trop violemment sans doute. Bizarrement, il me semble que jamais embrasser quelqu'un n'a été aussi intense. Ses lèvres sont légèrement sèches sous les miennes, et je me fais un devoir de les humidifier moi-même, promenant avec langueur ma langue sur les contours de sa bouche. Je meurs d'envie de le dévorer.

Je fais pression pour lui pencher la tête de côté, m'offrant un accès plus franc à son cou tout en me débarrassant de sa chemise. D'où me vient cette envie presque bestiale de le marquer, de le faire mien de telle façon que tous les autres lui paraissent fades après moi? Mes lèvres quittent les siennes pour se poser juste à la base de son cou, contre sa clavicule laissée à nu par son col. Caresse légère, tout d'abord, mais ce corps... mes ongles se crispent contre lui, traçant sans doute de légères marques de griffures sur leur passage, et mes dents forcent sur ce bout de chair que j'aspire, lèche, martyrise avec passion. Incapable de me retenir plus longtemps, certain aussi que je pousse sans doute sa patience à bout, je le pousse à reculer jusqu'à le faire basculer sur le canapé miteux, les bras appuyés sur l'accoudoir de part et d'autre de sa tête. À le voir là, offert et brûlant d'impatience, j'ai la nette impression que le sang déserte mes membres pour affluer vers une partie bien précise de mon corps. Mais je ne parviens pas à rester longtemps ainsi penché au-dessus de lui. J'ai soif de son contact, de cette tourmente affolante dans laquelle je me suis plongé tant de fois. Du genou, je lui écarte les jambes pour me presser contre lui, les oreilles bourdonnantes, et c'est avec délice que mes paumes survolent son torse à contre sens, épousent ses formes, se repaissent des frissons qu'elles déclenchent. J'inspire avec délice le parfum suave de ses cheveux blonds, et un soupir de satisfaction m'échappe alors que j'atteins enfin la bordure de son pantalon.
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Message par Kerr J. Travis Sam 16 Oct - 20:45





Je crois rêvé, c’est n’est pas possible. Jamais je n’aurai cru voir ou entendre Jaylen me parler de la sorte. Déjà me demander une relation exclusive – comme s’il avait besoin de me le demander à moi ! – mais en plus me dire qu’il m’aime et par deux fois qui plus est, j’ai vraiment l’impression de rêver, et si je n’avais pas envie de profiter de ce doux rêve encore quelques instants, je me pincerais pour en vérifier la véracité. Mais voilà, j’ai bien trop peur de me réveiller et de finalement me mettre en colère contre moi-même pour ne pas avoir su juste profiter de mon rêve et d’être retourné à ma triste et cruelle réalité. Non mais c’est vrai, ça ne peut-être qu’un rêve, de l’entendre rire lui aussi, mais pas par sarcasme ou à cause de sa came. Il est clean, je peux le voir à ses pupilles. C’est que j’ai aussi appris avec le temps à voir la différence et les fois où je l’ai vu clean, je peux les compter sur les doigts d’une seule main ! Mais même s’il était camé, ce moment est tellement merveilleux ! J’adore la façon dont il a d’attraper mon visage entre ses mains, celle qu’il a de me serrer contre lui et celle de m’embrasser. Deux ans que je rêve d’un instant comme celui-ci. C’est tellement incroyable que j’ai bien du mal à y croire tout de même, mais je laisse bien loin mes réticences et me concentre sur cette joie qui m’inonde en même temps que j’inonde son visage de baisers.

« Je t'aime comme un fou. Mais me fais pas trop chier avec ça. J'te préviens, je le redirai pas toutes les deux minutes. Ni si j'en ai pas envie. T'attends pas à me voir me transformer en midinette de Poufsouffle, non plus ! »

Je ris de plus belle, car je retrouve tout de même de mon Jay. Je n’aurai pas vraiment aimé qu’il change complètement. J’avais beau dire que je voulais qu’il réduise sa consommation de drogue – ce qui est toujours le cas – qu’il soit fidèle et… c’était tout. Je ne lui reprochais même pas son comportement. Les guitaristes sont des êtres à part, et Jaylen encore plus. Son caractère de cochon, sa mauvaise humeur, je pouvais et je peux composer avec. C’est lui et c’est aussi pour ça que je l’aime, avec ses qualités, mais surtout avec ses défauts. Alors je suis content de l’entendre s’exprimer d’une façon un peu plus… Jaylenienne. C’est rassurant. Je n’aurai pas aimé qu’il change du tout au tout. L’entendre dire qu’il m’aime était déjà suffisant, mais qu’il m’avoue sa fidélité de plusieurs semaines, c’est autant surprenant qu’aberrant. J’veux dire… on a jamais connu Jaylen aussi sage. Alors je le taquine gentiment en l’embrassant avec plus d’application et à des endroits plus stratégiques, l’amenant avec une grande facilité là où je veux. Nos cerveaux ne sont pas long à se mettre sur la même longueur d’onde, tant nous avons soif l’un de l’autre.

« T'imagine même pas à quel point. »

J’adore. D’autant plus lorsque ses mains s’aventurent sous ma chemise et entre en contact avec ma peu brûlante de désir pour lui. Un frisson délectable me parcoure l’échine. Il prend son temps, ce qui n’est pas vraiment habituel. Jaylen m’a plus habitué à des étreintes brusques et sauvages. Il n’est pas du genre patient et laisse toujours ses envies et désirs s’exprimer pour lui, prenant tout le contrôle de son être tandis que les drogues en ont rendu son cerveau quasiment incapable. Moi, je m’embrase de mon côté, le feu de mon être attisé par ses baisers et cette langue, sensuelle, qui redessine le contour de mes lèvres. Cependant il n’a pas fini de me faire frissonner. Il fait pencher ma tête sur le côté et se met à faire ce qu’il veut de ma chair. Il pourrait bien la dévorer que j’en gémirais de la même façon. Ses ongles courts râpent ma peau mais c’est pour me tirer un soupire de contentement et non de douleur. Ses traitements mettent à rude épreuve mes sens, et pourtant, moi, je ne suis pas abstinent depuis aussi longtemps que lui – c’est la meilleure ça ! jamais je n’aurai cru dire ça un jour.

Il me force à reculer jusqu’à rencontrer le vieux canapé de cette cabane qui a vu tant de chose rien qu’entre nous deux, et je m’y laisse tomber lorsqu’il m’y fait basculer. Pourquoi lutter ? La position que nous adoptons et sans équivoque et pendant longtemps, j’ai cru que jamais je ne pourrai revoir ce visage magnifique au dessus du mien, et ce corps si attractif se coller contre le mien qui le réclame à corps et à cri. Ses mains s’amusent de mon torse, le caresse, lui, dénudé sans sa chemise que Jaylen a pris la peine de retiré bien avant et lorsqu’elles atteignent mon pantalon, je me cambre instinctivement vers lui. Mais si mon expérience avec Curtis m’a bien apprise quelque chose, c’est de ne pas rester à attendre que l’autre agisse, il faut savoir prendre les devants et l’assumer aussi.

Mes mains vont trouver directement le pantalon du Serpentard et le défont d’un geste un peu trop expert et c’est sans le faire plus languir que je plonge ma main sous les différentes couches de tissus afin d’aller caresser sa virilité dont j’avais du jusque là me priver. Les yeux pétillant, rieur, mon autre main se pose sur la nuque de Jaylen et l’approche de moi pour que je puisse lui susurrer quelques mots.

« Il faut croire que je ne suis pas si patient que ça dans certains cas. »

Dire qu’il avait toujours été le moins patient de nous deux. Mais là, je ne pouvais résister à l’appel de son corps tout entier, tandis que lui prenait son temps, sans doute pour faire durer le plaisir, mais je ne pouvais pas entrer dans son jeux, trop avide de lui.

« Si je te dis que je t’aime, tu vas me traiter de midinette de Poufsouffle ? » Je demande avant de lui happer la lèvre inférieur et de rendre mes caresses sur son membre plus insistante. Un sourire lubrique au lèvres, je fini par m’accaparer complètement sa bouche que j’embrasse comme si ma soif de lui ne pouvais jamais se tarir.

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Message par Jaylen Killam Lun 25 Oct - 5:59

Ses mains me débarrassent de mon pantalon, et je frissonne – moins à cause du froid que de la sensation de ses doigts contre ma peau. Il ne s'arrête pas en si bon chemin, au contraire : il à l'air bien décidé à aller plus loin sans attendre. Je ne suspends pas les mouvements de mes lèvres contre sa peau, mais l'encourage d'un coup de bassin alors qu'il caresse mon sexe sans tarder. Un sourire taquin aux lèvres, Kerr me rapproche de lui pour me murmurer quelques mots à l'oreille d'un timbre caressant qui ne peut qu'attiser mon désir.

« Il faut croire que je ne suis pas si patient que ça dans certains cas. »

Je ricane, mais ne consent pas pour autant à aller plus vite. Au contraire, ses paroles éveillent en moi une envie soudaine, une idée qui n'avait pas encore effleuré mon esprit d'égoïste. Jusqu'à présent, je prenais en ne rendant que peu : mon propre plaisir passait avant tout, et je me contentais de me soucier suffisamment de mon partenaire pour assoir ma réputation de bon amant – sans plus. Mais cette fois, je me sens tenté par l'idée de le satisfaire lui, en guise de... de quoi? De remerciement pour ces deux années qu'il a passées à me subir, peut-être? Qu'importe. Je veux surtout le laver de la moindre trace de Damon, le vider du souvenir de Curtis, l'obliger à ne plus respirer que pour moi, à ne plus penser que par moi, à ne appartenir qu'à moi.

« Si je te dis que je t’aime, tu vas me traiter de midinette de Poufsouffle ? »

Cette fois je lève la tête pour le regarder dans les yeux, clairement moqueur.

« Mais tu es une midinette de Poufsouffle, Bébé. Et tu sais quoi? – Je m'interromps pour effleurer sa bouche, taquin. C'est dommage pour toi parce que du coup, t'as aucune excuse pour ne pas me le redire à tout bout de champ. »

Il reprend le baiser en l'approfondissant, semblant avide et empressé, et je le laisse s'amuser de mes lèvres, plus occupé ailleurs. Mes mains se glissent subrepticement dans la poche arrière de mon propre jean pour attraper ma baguette. Le baiser se fait plus fougueux, reflet de toute la frustration, de toute l'attente accumulées entre nous. J'oblige Kerr à rester concentré sur ce que je lui offre afin qu'il ignore ma main qui remonte, « armée ». Ses gestes sur ma virilité s'accentuent, m'arrachant un halètement léger et un bref soupir, et je profite du fait qu'il ait les yeux fermés pour le pousser à relever les bras au-dessus de sa tête. Il obtempère sans réticence, m'arrachant un rictus satisfait; je murmure un sortilège d'entrave : sans s'y être attendu, il se retrouve poings liés l'un contre l'autre, et je profite de sa surprise. Ma langue s'engouffre dans sa bouche sans douceur, plonge et replonge passionnément dans cet antre humide et chaud pour mieux étouffer une potentielle réaction de sa part. Je me détache de lui tout aussi soudainement, restant à quelques centimètres à peine de ses lèvres tout en le fixant droit dans les yeux.

Il s'est dit impatient, frustré? Ça va être pire. Je m'allonge sur lui sans façon, une main plongée dans ses cheveux blonds et l'autre sous son menton pour lui tourner tête blonde d'un côté, de l'autre, et dévorer les coins et les pleins de ses lèvres sans restriction. J'aime le goût de sa peau; je le lui susurre d'ailleurs sans même m'en rendre compte. Il gigote sous moi, m'arrachant un léger rire, et je fais glisser mon corps contre le sien pour attiser son désir. Il me semble avoir attendu une éternité de pouvoir le toucher de cette manière... Je me détache à lui à contre-cœur, seulement pour mieux me couler plus bas, la langue scotchée à son épiderme frissonnant qu'elle redessine à une lenteur excessive. J'atteins un téton, que je torture à coup de mordillements, mais je ne m'attarde pas. Je trace des arabesques sinueux sur son torse, comme il me l'a souvent fait auparavant, suivant les ombres de ses muscles sous la peau pâle. Et enfin, j'atteins son nombril, ce qui m'arrache un nouveau sourire. Je m'humecte les lèvres avant de lécher le creux sensible, m'en détache pour souffler dessus, m'y attaque encore en répétant ce geste identique. Son corps tressaute sous le mien, et je le maintiens en place en plaquant mes paumes contre ses hanches pour enfoncer plus profondément mon muscle brûlant dans son nombril, d'avant en arrière, imitant une caresse que je serais incapable de lui faire. Oh, il m'a déjà sucé. Mais moi... à part quelques allusions grivoises à l'adresse de Demetri, entre autre, à ce sujet, j'ai toujours été incapable de m'imaginer à genoux devant quelqu'un, quels que soient mes sentiments à l'égard de la personne en question. Question d'ego, d'une part : c'est... humiliant. Question d'auto protection, d'autre part : ce geste m'a toujours semblé trop intime. Beaucoup trop. À la place, je fais descendre son pantalon le long de ses cuisses galbées... lentement, avec des gestes lents et calculés. Le tissu cintré emprisonne son sexe, sans doute presque douloureusement, et je me stoppe alors qu'il n'est qu'à moitié dégagé, et pose ma main à plat sur son membre tendu. Une pression, puis je m'arrête. Ma langue continue de s'activer contre son ventre. Une nouvelle pression, plus appuyée cette fois. Je m'interromps, remonte pour l'embrasser plus tendrement que tout à l'heure, toujours avec cette lenteur frustrante, et la satisfaction de le persécuter en lui infligeant de telles frustrations. Je ne lui laisse aucun accès à ma langue, celle-là même qui traînait sur lui à l'instant, me contentant de le titiller de baisers papillons, abandonnant sa bouche quand il cherche à appuyer notre échange, me réfugiant sur ses paupières closes que je baise encore et encore.

Enfin, je le délivre de sa prison de tissu. Le pantalon finit à ses chevilles, suivi de son caleçon – pas pour longtemps. Je me redresse complètement, rompant tout contact avec mon amant à mon grand déplaisir, et m'empresse de d'envoyer valser son bas et son sous-vêtement plus loin dans la pièce. Je caresse ses mollet en remontant vers lui. Mes lèvres s'attardent sur les creux derrière son genou gauche tandis que mes mains continuent leur avancée et se posent sur sa virilité désormais à nu pour l'enserrer sans hésitation et le caresser tranquillement de haut en bas. Pendant ce temps, je me penche à son oreille.

« Qu'est-ce que tu veux que je te fasse? » – je ronronne à son oreille pour le pousser à réclamer plus.

Mais ma patience à moi n'est pas non plus sans limite, au contraire, et l'avoir ainsi à ma merci est un délice dont je veux profiter. Maintenant. Mes bras se faufilent entre le fauteuil et lui, et j'agrippe fermement ses fesses sans retenir un grognement appréciateur.

« Putain, t'es tellement bon. »

[spoiler]Sorry, c'est complètement naze et j'ai bien galéré pour le coup =/ Par contre faudrait que tu mettes un avertissement dans le titre, je pense x)/spoiler]
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