« damn hot, damn mysterious  ─ james » (uc)

Je sentis les mains de Gabriel qui me défaisaient la ceinture. Je fermai les yeux et basculai la tête en arrière. J'étais tellement défoncé que je sentais la Terre tourner. J'étais en plein trip. La chambre puait la clope, l'herbe et le whisky-coca. J'avais envie de gerber, mais je me retenais. Je sentis mon pantalon glisser le long des jambes et finir sur mes chevilles. Je devinais les yeux voilés de Gabriel sur la bosse qui déformait mon boxer, il savait qu'il m'excitait et il en profitait, ce connard. Je lui attrapai la tête, tirant un peu sur ses cheveux pour qu'il comprenne. J'étais excité rien qu'à l'idée qu'il me suce. Mon boxer rejoignit mon jean sur mes chevilles, et j'étais désormais aussi vulnérable qu'un nouveau-né face à Gabriel, qui le savait très bien. Je sentais sa langue sur ma peau brûlante, sa langue partout sauf là où je voulais. Putain, salaud, qu'est-ce que t'attends ? Je gémissais sans le vouloir, et tirait encore plus sur les cheveux de Gabriel. Je l'entendis rire, un rire de défoncé et ça me fit sourire bêtement. Complètement fait. Je m'atterrais moi-même. Mais je m'en foutais. Gabriel allait me sucer, qu'est-ce que je m'en foutais de m'être mis misérable !

Enfin, sa bouche se referma sur moi, et j'eus enfin une bonne raison de gémir. Salope, salope, salope, salope, salope. C'est ce que je murmurais tout doucement, et je savais que Gabriel aimait ça, parce que ça voulait dire qu'il savait y faire quand je l'insultais.

« Hey Gabriel, tu te rappelles quand on avait dix-sept ans ? »
« Me rappelle plus, j'ai trop fini de pétards, ça m'a grillé les neurones. »
« T'étais un petit pédé, mon gars. Et t'avais une bouche de suceur. »
« Comme quoi y a des choses qui changent pas ... »

Brutalement, je le choppe, il arrête. Je le fais remonter jusqu'à moi, je l'embrasse. Il a un goût salé dans la bouche, un goût qui me fait bander comme s'il m'avait déjà pas assez allumer. Il rigole encore contre ma bouche, mais j'ai pas envie de rire. J'ai envie de baiser. Je le pousse sans douceur sur le lit. Il tombe sur le ventre, et instinctivement, il revient à quatre pattes. Il s'agite sous mes yeux, il est à poils. Putain, Gabriel, t'es trop beau. Je devine son sourire, il a entendu. J'arrive sur le lit à mon tour, et je me fonds en lui, je suis bien, j'ai la tête qui va exploser, je bouge, je bouge, je bouge, ça y est, j'explose.

« Le sexe, que ce soit avec une fille ou un garçon, ça a toujours été libérateur pour moi. On expulse ses soucis dans l'autre. Au fond, c'est assez égoïste. Mais je m'en fous. Ce qui compte vraiment, c'est de pouvoir prendre son pied et tirer son coup sans être dérangé. Les mecs qui disent le contraire sont des menteurs. C'est un fait, l'homme a un sexe à la place du cerveau. C'est pour ça que je ne comprends pas les parents qui ont menti à leurs enfants en disant qu'ils plantaient une petite graine, toutes ces conneries quoi. Merde. Les gamins deviendront forcément des sacs d'hormones obsédés par leur entrejambe, et ils finiront bien par s'envoyer en l'air un jour ou l'autre. Alors c'est pas la peine de causer jardinage. Des choux, et puis quoi encore ... Conneries. J'suis bien content de pas avoir eu de gosses. D'façons, c'est pas un monde où on veut faire naître des gamins. »
« Pourquoi tu racontes ta vie à ce pochtron, James ? »
« Parce que les pochtrons parlent aux pochtrons, Gabriel. Allez, embrasse-moi, nous on fera jamais des gosses même si on baise 24H ... ».

closer, entre adultes consentants.

« Alors petite fille ... Tu ne veux pas venir dans mon comic strip plutôt que de traîner seule dans les couloirs, à cette heure ? »

Elle se retourne, elle a été surprise. Je suis apparu derrière elle comme un loup qui va sauter sur sa proie d'un moment à l'autre. A propos de Naïa, j'ai jamais su quoi penser. C'est comme si elle avait été une gamine pendant seize ans et que d'un coup, elle avait pris des seins et des hanches, c'est comme si en un jour elle était devenue une femme, ou plutôt une femme-fille, qui évoque des désirs interdits par la morale. C'est bizarre, mais c'est le fait qu'elle soit presque comme une soeur ou quelque chose d'approchant qui me retient de passer une main sous son chemisier qui lui va à merveille. Elle a ce style qui se veut sage mais qui enflamme l'esprit des mecs. Elle doit savoir que les garçons la regardent quand elle passe. Elle doit ignorer par contre que moi aussi je le fais. Ou alors, elle s'en doute mais ne dit rien. Dans ce cas, elle est aussi coupable que moi. Je lui souris.

« Tu penses que j'ai besoin d'un chaperon ? »
« Je n'ai jamais dit ça. »

Je me rapproche doucement. Elle fait de même. C'est comme si la tension monte d'un cran. Je ne veux pas imaginer si l'on étaient enfermés dans une même petite pièce tous les deux sans possibilité de sortir. Je pense que probablement, on se sauterait dessus. Pour l'instant, je ne tente rien. Elle me toise. Elle a toujours été un peu peste, la Naia. Je la connais bien. Presque mieux que personne, je pense. On a été élevés ensemble, on a partagé le même lit. Douces pruderies de l'enfance. Tout ça a disparu.

« Tu es très en beauté ce soir, Naia. Un rendez-vous ? »
« Pas besoin de mec ... »
« Tu as déjà ton doigt, c'est ça ? »

Elle sourit, elle est habituée à ma vulgarité. Elle a baissé sa garde. FATAL ERROR. Je me penche, je la choppe dans le dos et je l'attire contre moi pour l'embrasser. Elle se débat quelques secondes, elle me donne des coups. Je finis par la lâcher, et là, elle reste silencieuse, face à moi. Puis c'est la gifle monumentale, brûlante, la trace de sa main sur ma joue.

« Ne refais jamais ça, James ... »

Je ne réponds pas. Elle tourne les talons, et disparaît bientôt. Moi je sais qu'elle a aimé. Je sens ce genre de choses comme d'autres ont un don pour la potion.