The Time-Turner
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So quiet... Too quiet. { ft. Becca }

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Message par Leslie Jeffers Ven 7 Jan - 21:28

So quiet... Too quiet. { ft. Becca } Elisabeth-elisabeth-harnois-10288570-100-100So quiet... Too quiet. { ft. Becca } Jessica-jessica-stam-7550967-100-100

« I'm hearing myself thinking too clear, it's too quiet in here. »
[ lyrics by DEMI LOVATO ]

« Rien à signaler ici non plus. » D'une voix lasse et monotone, que lui renvoyèrent en écho les murs de granit, Leslie répêta pour la cinquantième fois ce soir ce constat navrant. Revenant sur ses pas, le bout de sa baguette éclairant le couloir pointé vers ses pieds, la préfète en chef rejoignit sa collègue qui inspectait le couloir opposé - collègue qui n'était autre que Rebecca. Seuls leurs pas, pourtant légers, brisaient le silence mortuaire qui régnait en cette nuit d'un calme effrayant, et en quelques enjambées, elles se firent à nouveau face au milieu du hall d'entrée. Ce soir, le château était définitivement désert et elles n'avaient trouvé personne à déloger au cours de leur ronde routinière ni croisé la moindre âme qui vive - le fantôme les ayant salué au quatrième étage comptant évidemment pour des prunes. Étrange, pour un samedi soir, me direz-vous, mais pourtant, cela n'en était pas plus vrai. Ce soir, elles n'avaient pas eu une seule fois à sermonner / envoyer en retenue / enlever des points / renvoyer dans son dortoir quelconque rôdeur. Désespérément seules, elles avaient arpenté Poudlard de long en large sans pouvoir se féliciter d'avoir fait la moindre prise intéressante. Pas une. Et c'était sincèrement déprimant... Du moins, pour Leslie. Rabattant la capuche de sa cape en arrière - il faut dire qu'elle était plutôt frileuse, Leslie secoua la tête pour remettre ses cheveux en place et plaqua ses mains sur ses hanches dans un soupir. « Bon, et bien, on dirait qu'on a fait le tour. A moins de repasser une dernière fois, purement pour la forme, devant le couloir interdit, notre devoir est accompli. » Le couloir interdit était en général l'endroit où le plus d'élèves tentaient de se faufiler furtivement la nuit - ce n'était un secret pour personne que le mot interdit était un aimant à curieux - c'est pourquoi elle avait proposé sans réelle conviction d'y retourner. Mais puisqu'elles l'avaient déjà inspecté deux fois, c'était inutile, car il fallait se rendre à l'évidence : ce soir, frauder n'avait tenté personne. Dans un nouveau soupir, Leslie s'assit sur les marches du grand escalier menant au premier étage. Elle mit fin au Lumos qui allumait sa baguette et rassembla ses cheveux en chignon avant de l'y fourrer dedans pour faire tenir le tout. Puis, machinalement, elle relaça ses bottes, en profitant pour resserrer ses lacets, perdant son regard sur le carrelage. « Depuis les restrictions conséquentes à l'effondrement de la tour, on a vraiment presque plus rien à faire, c'est dingue. A croire que plus personne n'ose réellement faire de bêtises ! C'est vrai que c'était impressionnant, mais quand même... En une semaine, je n'ai lancé que deux punitions : mon pire record de l'année ! Enfin... Y'a toujours ce Gossip magic à coincer... Je t'avoue que j'espérais vraiment qu'on tomberait sur ce petit malin lanceur de rumeurs à la noix cette nuit. J'en ai marre de faire choux blanc. » Elle avait lâché sa tirade tout en tirant sur ses lacets sans regarder sa collègue blonde dans les yeux. Ceux-ci exprimaient sa profonde lassitude, et aussi, un brin de fatigue. Avec ses insomnies, ses devoirs, son perfectionnisme, et ses obligations de préfètes, Leslie manquait quelque peu de sommeil. Mais elle ne s'en plaignait pas. La seule chose qui se ressentait était qu'elle était légèrement plus sur les nerfs et plus sujette à la mélancolie en ce moment. Cela ne l'empêchait pas de tout faire pour ne pas le montrer. Et en particulier, en se cachant derrière quelques pointes d'humour - du moins, devant les intimes, les autres la croyant froide et rigide. « Bon Dieu, que ça me manque de ne plus envoyer quelques délinquants juvéniles aux cachots ! » Une moue railleuse s'installa sur ses traits fins alors que son regard alla chercher celui de Becca, et elle laissa échapper un rire discret. Resserrant ses genoux, elle posa ses coudes sur ceux-ci et son menton au creux de ses paumes. Rire avait déclenché du même temps un léger mal de tête qui annonçait bien souvent l'un de ses malaises à répétitions, mais elle essaya de ne rien laisser paraître. Elle aurait tout le temps de s'effondrer une fois qu'elles auraient rejoint leur dortoir. Son sourire en coin persistant, elle posa deux doigts sur ses tempes. La douleur retourna sa terrer dans un coin de sa tête et elle sourit à nouveau à sa camarade comme si de rien n'était. « Ahlala, j'aimerais tant... un peu d'action. C'est trop calme. Beaucoup trop calme. » Calme et silencieux. Calme et louche. Calme et ennuyeux. ... En définitive : le calme, c'est nul.
Leslie Jeffers
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Message par Invité Dim 23 Jan - 23:28


Rebecca faisait les cent pas le long des couloirs, arpentant consciencieusement chaque allée non sans se demander si tout cela n'était pas parfaitement inutile. Des heures qu'elles patrouillaient dans les environs sans succès - elles étaient de garde cette nuit et ma foi, il fallait bien accomplir son devoir - et elles n'avaient attrapé personne, pas même un chat errant ébloui par l'éclat de leurs baguettes. Autant dire que cette méthode laissait la cinquième année sceptique - autant se promener dans les couloirs avec un écriteau indiquant en lettres rouges et lumineuses « préfet en approche : fauteurs de trouble, cachez-vous. » Tout cela n'avait aucun sens, mais on interdisait rigoureusement aux surveillants de contrevenir à cette consigne : Hogwarts était bien trop tortueux et labyrinthique pour courir le risque de l'arpenter dans l'obscurité. Ce qui n'empêchait pas les fiers à bras notoires de le faire en toute inconscience. Et l'on s'étonnait dans un lieu d'une telle puissance magique de retrouver occasionnellement quelques cadavres dans les coins poussiéreux .. Rebecca se permit un bref sourire cynique avant de retrouver un semblant de sérieux : les meurtres de la Noël n'étaient pas un sujet de plaisanterie. Elle-même n'avait d'ailleurs pas ri du tout lorsqu'elle avait dû consoler Nell de la perte de son amie Hannah. « Rien à signaler ici non plus. » Tu parles d'une nouvelle, ma belle. Même les plus hardis et les plus audacieux parmi les fanfarons de Poudlard semblaient redouter de s'aventurer seuls dans les ténébreux corridors depuis les événements qui marquaient cette terrible année face auxquels eux, les préfets étaient demeurés impuissants. Et si Rebecca détestait une chose, c'était bien se savoir dans l'incapacité d'agir au mieux : bien entendu elle avait ses propres certitudes quant à l'identité des émeutiers, mais ne disposait d'aucune preuve accablante à leur encontre - si tant est qu'elle décide de les dénoncer. C'était un débat intérieur, une lutte intestine qui se jouait à Poudlard entre les partisans de Clyde plus ou moins bien identifiés dans l'inconscient collectif et les membres de la Résistance encore inconnus. Résistance agissant dans la même illégalité que le groupe d'Andrews lui-même - si elle en découvrait un, Becca serait obligée de lui appliquer une sanction au nom du principe de neutralité. Il semblait pourtant d'après les ragots qui se propageaient furieusement entre les murs de pierre que les derniers jours avaient vu s'élever un adversaire digne des Cagoulés, et le nom de la Résistance était dans toutes les bouches, toutes les conversations. L'opinion de Rebecca à ce sujet demeurait partagée : en tant que préfète, elle ne pouvait simplement pas cautionner les actes de Clyde mais comprenait en revanche tout à fait sa soif insatiable de connaissances - elle la partageait. Comme toute personne intelligente et un tant soit peu ambitieuse consciente de sa valeur - et il fallait être honnête, la blonde ne manquait guère de confiance en elle - elle aspirait au pouvoir et à la reconnaissance des esprits inférieurs qui l'entouraient à quelques rares exceptions près. Rabattre par exemple son claquet à ce misérable cancrelat de Meyer qui se permettait depuis l'immensité de sa bêtise de porter des jugements sur elle - comme il avait tort de la sous-estimer ... c'était une erreur qu'elle lui ferait payer cher.

Leslie qui errait à ses côtés semblait éprouver la même lassitude, le même poids sur la poitrine. On ne les avait pas blâmées pour n'avoir pas su faire face aux drames éprouvés par l'école, non parce qu'elles n'étaient que des élèves – elles étaient en réalité bien plus compétentes et bonnes sorcières que nombre d'adultes – mais parce que toute l'affaire ne semblait susciter au final que bien peu d'émoi dans les hautes sphères. Une presque indifférence d'ailleurs fort étrange. Faisant lentement et sans grand enthousiasme chemin arrière, Rebecca se retrouva bien vite une nouvelle fois face au beau visage pâle de la préfète-en-chef en compagnie de laquelle elle avait passé toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Occuper le poste de préfet n'avait rien d'une sinécure : il fallait assumer des heures et des heures de patrouille dans des couloirs de pierre glacés et hostiles quand d'autres dormaient bien au chaud dans leur lit, et endurer le lendemain la fatigue conséquente sans décrocher en cours. Contrairement à la croyance populaire ce n'était assurément pas un grade taillé pour toutes les épaules, et Keaton avait tort de rabâcher ses vexations à ce sujet – d'après Rebecca, ce train de vie infernal l'aurait bouffé. « Bon, et bien, on dirait qu'on a fait le tour » (elles avaient arpenté le château en long et en large au moins deux ou trois fois) « À moins de repasser une dernière fois, purement pour la forme, devant le couloir interdit, notre devoir est accompli. » La grimace qui se peignit sur les traits de la Ravenclaw exprima assez clairement ce qu'elle pensait d'une telle suggestion : repasser devant ce maudit corridor que plus personne hormis elles-mêmes ne viendrait fouler à quatre heures du matin était purement inutile, et insister pour le vérifier une dernière fois frisait la masturbation intellectuelle. Elle aurait néanmoins accepté par acquis de conscience, mais Leslie la sauva de cette tâche rébarbative en éteignant d'un bref « Nox » sa baguette dont l'éclat commençait à aveugler les iris fatiguées de la plus jeune. Becca reçut sans mot dire le message et s'empressa d'éteindre la sienne, les laissant uniquement éclairées par l'éclat opalin de la Lune.

« Depuis les restrictions conséquentes à l'effondrement de la tour, on a vraiment presque plus rien à faire, c'est dingue. À croire que plus personne n'ose réellement faire de bêtises ! C'est vrai que c'était impressionnant, mais quand même … » « Tu as raison, c'est trop calme … » confirma la jeune femme, scrutant attentivement les murs autour d'elle comme si les fauteurs de trouble allaient en jaillir tels des esprits frappeurs. Elle en plaisantait mais aussi comique une Leslie regrettant les perturbateurs puisse-t-elle paraître, sa supérieure pointait du doigt une réalité : rien ne démontrait mieux le climat régnant dans un collège de sorcellerie que le comportement de ses pensionnaires. Et quand plus personne n'osait braver le petit règlement insipide de l'école … c'était mauvais signe. « En une semaine, je n'ai lancé que deux punitions : mon pire record de l'année ! Enfin ... Y'a toujours ce Gossip magic à coincer ... Je t'avoue que j'espérais vraiment qu'on tomberait sur ce petit malin lanceur de rumeurs à la noix cette nuit. J'en ai marre de faire choux blanc. » Rebecca soupira profondément devant ce qu'elle considérait presque comme de la naïveté de la part de sa condisciple. « Je t'en prie, ne me dis pas que tu crois sérieusement à ces sottises ? Je veux dire, il est absolument évident que Gossip Magic a trouvé un moyen de contourner les rondes des préfets – peut-être un Sortilège de Transfert ou quelque chose dans ce goût-là. Par conséquent je doute qu'il – ou elle – se laisse jamais attraper. » énonça-t-elle calmement. Elle avait en effet amplement étudié la question et les méthodes de Gossip Magic, ne redoutant que fort peu les révélations que ce mauvais plaisantin pourrait bien faire sur elle mais s'interrogeant en revanche sur les méthodes techniquement hautement créatives qu'il avait mises en place pour protéger ses papiers. Les espoirs de sa collègue de l'attraper lui apparaissaient donc comme une aimable blague : quel qu'il soit, Gossip Magic n'était certes pas assez stupide pour se placer à la portée d'une horde de préfets qu'une telle insulte à leur autorité exaspérait.

« Bon Dieu, que ça me manque de ne plus envoyer quelques délinquants juvéniles aux cachots ! » Un fin sourire se dessina sur les lèvres ourlées de l'adolescente tandis qu'elle secouait la tête de droite à gauche en contenant un rire discret, ne souhaitant pas troubler le silence rare et apaisant qui imprégnait Hogwarts la nuit. « Je savais que tu contenais une part de sadisme bien cachée au fond de toi … » plaisanta-t-elle en posant sur Leslie un regard entendu. Les traits de la septième année semblèrent pâlir et se crisper très légèrement avant que ce plissement passager qui avait troublé la clarté de son front ne disparaisse aussitôt. Elle fixa encore un moment l'expression fatiguée de la préfète avant de s'en détourner : si elle avait des problèmes, ce ne serait guère ce soir que Leslie lui en parlerait. À moins que, l'épuisement aidant …

« Ahlala, j'aimerais tant ... un peu d'action. C'est trop calme. Beaucoup trop calme. » Que pouvait-elle donc bien répliquer à ça ? Le château était effectivement trop paisible, trop silencieux. « À nous de faire du bruit alors ? » proposa-t-elle malicieusement. Elle n'était qu'à moitié sérieuse, mais s'attendait presque à voir Leslie relever sa proposition sous le poids de l'ennui. Mais peut-être ne fallait-il pas trop en demander à une préfète-en-chef. Cela étant … elles étaient probablement seules éveillées dans le château, les professeurs leur faisant confiance pour assurer l'ordre. Et si elles se faisaient attraper … elle n'auraient qu'à prétendre avoir entendu du bruit ?


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Message par Leslie Jeffers Lun 14 Fév - 1:33

« Je t'en prie, ne me dis pas que tu crois sérieusement à ces sottises ? Je veux dire, il est absolument évident que Gossip Magic a trouvé un moyen de contourner les rondes des préfets – peut-être un Sortilège de Transfert ou quelque chose dans ce goût-là. Par conséquent je doute qu'il – ou elle – se laisse jamais attraper ». Leslie avait opiné du chef sans cesser de re-faire ses lacets en tirant dessus tant et plus comme si d'un instant à l'autre, elles risquaient d'être prises dans une course poursuite et que ceux-ci, mal attachés, risquaient un tant soit peu de la retarder. Mais vu le calme qui régnait, c'était un rêve éveillé que d'envisager tel retournement de situation possible. Rien ne se passait et rien ne se passerait vraisemblablement ce soir. Et si Leslie avait targué qu'elle espérait attraper Gossip Magic, ce n'était pas par naïveté contrairement à ce que pensait son amie, mais plutôt en désespoir de cause. Leurs rondes manquaient si cruellement d'animation que ce petit malin lui semblait le seul encore capable de les égayer, puisque tous les autres possibles délinquant semblaient subitement atteint d'une crise de sagesse ou de peur, enfin, quoi que ce soit, cela les forçait à ne plus braver le couvre-feu et la vie de préfète était bien morne depuis. Bientôt, elles pourraient pointer au chômage si celle-ci continuait à ce train là... Enfin, c'était un peu excessif certes, mais ce calme aussi était excessif et ses occupants excessivement paisibles ! Et même pour une fanatique d'ordre, ce n'était guère plaisant. C'était même plutôt dérangeant. Leslie n'avait jamais aimé le "trop", ni même le "pas assez", elle aimait que les choses soient carrées : "Chaque chose a sa place." Les délinquants en retenue, les préfets dans le bureau du directeur pour des félicitations. Et là, il y avait un sérieux déséquilibre. Un lanceurs de rumeurs à la noix était hors d'atteinte. Les petits délinquants ne sortaient plus de leur trou. Les préfets n'avaient plus rien à remettre en ordre, et donc aucune félicitation en vue... Voyez le genre ? Vous comprenez, enfin, pourquoi ça n'allait pas malgré que ce calme semble appréciable ? Parce que ce calme et cet ordre subit cachait quelque chose. Quelque chose de... Mauvais. De bien plus sombre que ce sadisme dormant chez la préfète en chef. « Je savais que tu contenais une part de sadisme bien cachée au fond de toi … » Leslie sourit à la remarque de sa condisciple qui répondait à ses suppliques, suite à quoi le sourire de Leslie grandit alors qu'elle surenchérit, d'humeur à user et abuser de ce ton railleur qu'on lui voyait pourtant rarement. « Si on coinçait Gossip Magic je me sentirais moins inutile et je n'aurais aucun sadisme à extérioriser. J'y peux rien, il se réveille quand je m'ennuie. A croire que j'ai des gênes d'ogre bien planqués dans mon arbre généalogique... » Elle cessa net la raillerie en sentant la faiblesse qui la saisit et reprit rapidement le contrôle. Pas le moment de flancher, Leslie, t'es encore en service, quoi que t'en penses. Même si ce château est bien trop calme et que tu sers à rien... Si calme qu'on le croirait mort... « À nous de faire du bruit alors ? » Leslie releva la tête en entendant la proposition espiègle de sa camarade. Qu'entendait-elle par "faire du bruit" au juste ? Plutôt un truc genre crier au loup ? Ou dans le genre de créer un feu d'artifices ? « Faire du bruit ? Tu veux dire genre... Foutre le bordel ? » Leslie avait haussé ses deux sourcils sous la surprise, mais au fond de ses prunelles, deux petites lumières s'étaient allumées. Si ça pouvait aider à relancer la délinquance et leur filer à nouveau du boulot, d'un côté, l'idée n'était pas si mauvaise... Mis à part qu'elles étaient préfètes et qu'elles risquaient davantage de s'attirer des ennuis que de se créer des opportunités. « Ce serait complètement dingue, si deux préfètes respectables se mettaient à jouer les délinquantes, ce serait même le monde à l'envers... Tu nous imagines, nous deux, en train de faire ce qu'on réprime tous les jours, ce pourquoi on punit les gens, et tout, comme si on était sous le coup de l'Opposite day et qu'on ne faisait qu'obéir à la tradition ? C'est vrai que les traditions, on les suit et on les perpétue, c'est dans notre nature... Mais là, on est par l'Opposite day, et ce serait incorrect, risqué, sans aucun doute barge et surtout tellement pas nous ! » Leslie parlait vite et en faisant plein de gestes avec ses mains, allant tantôt vers la droite, puis la gauche, ce qui faisait écho à ce qui se produisait dans sa tête alors qu'elle pesait tantôt le pour, tantôt le contre. Cela se sentait que quelque part, elle n'était plus seulement la préfète rigide habituelle, mais quelqu'un qui avait désespérement soif d'agitation. Il fallait donc croire que l'ennui ne réveillait pas seulement le sadisme chez Leslie Jeffers, mais aussi le goût du risque, puisqu'elle était à deux doigts, voire même à un cheveux, de se laisser tenter par ce brin de... folie. « Ce serait fou, oui, complètement fou... » Et elle se mordit la lèvre, ne cherchant plus le regard de Becca mais fouillant le carrelage comme si elle espérait l'approbation du château et que soudain la dalle allait s'animer et lui dire "Vas y, lâche toi, laisse la folie t'entraîner". Mais évidemment, personne d'autre n'avait le pouvoir de la pousser à l'action qu'elle-même, sa raison, son intelligence et son instinct. Instinct qui semblait lui dire qu'elle n'avait rien à perdre. « Mais la folie a du bon, parfois... Ça consisterait en quoi, clairement, faire du bruit ? » Lorsqu'elle releva la tête, c'était clair qu'elle avait déjà capitulé, même si elle posait une dernière question pour la forme. Elle se mordait la lèvre et on sentait clairement son enthousiasme à l'idée d'enfin briser cette monotonie barbante. Ahlala... Après les couloirs vides de délinquants et les préfets sans prises, maintenant, Poudlard allait assister à des préfètes en proie à l'ennui qui se dévergondent ! Les choses étaient décidément loin d'être à leur place ces temps ci...
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