The Time-Turner
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I really want you, dead or alive to live a lie {ft. Gemma

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Message par Jaylen Killam Sam 29 Jan - 7:26

« grmpfblmmm... »

Mon grognement indistinct et mécontent ne s'éleve pas seul hors des rideaux du lit à baldaquin : au contraire, il est prestement suivit de ma main meurtrière, et c'est avec une adresse que je ne me connaissais même pas que je referme les doigts sur l'objet de ma soudaine colère. Ce putain de réveil qui fait carrément chier sa mère matin après matin. Un charmant réveil en forme de vif d'or, ouais. Bien kitch et trop insistant pour mon bien, du genre à venir faire vrombir ses ailes mécaniques auprès des honnêtes gens qui n'ont rien demander au lieu de gentiment se contenter de casser les pieds à son proprio. Des machins pareils devraient être tenus en laisse non?

« Killam, ne t'avise surtout pas de..! »

L'ébauche d'avertissement – il se voulait menaçant ou...? – me laisse froid, et mon bras part tout seul. J'envoie valser son insupportable jouet contre le mur. Durant un instant, pas un son ne suit le bruit étrange que fait l'insupportable objet en se disloquant contre la paroi de pierre... et puis le proprio finit par exploser à son tour, mettant définitivement un terme à ma nuit de sommeil.

« [colo=darkseagreen]Mais t'es un grand malade mec, ça te prend souvent de passer tes nerfs sur les affaires des autres? J'sais bien que t'es qu'un crevard mais faut pas pousser non plus![/color] »

Tant de compliments si tôt le matin? Je suis trop gâté. C'est quoi son problème, il va quand même pas me sortir une affaire de cadeau de son grand-père décédé, non plus? Je ne tends même pas l'oreille à ses plaintes.

« Si tu faisais en sorte que tes 'affaires' ne me cassent pas les couilles à longueur de temps, aucun de nous deux n'aurait à se plaindre. »

Et s'il pouvait se taire, je passerais peut-être sur l'offense. Bon sang, j'ai une migraine digne d'un lendemain de cuite. En y repensant, ce doit être parce que c'est justement le cas. Bonne façon de commencer la semaine Jay, tu bats tous les records... Surtout avec les heures de potion qui s'annoncent. Ce n'est pas vraiment que les potions me préoccupent; les cours et moi... disons qu'on a quelques « nombreux » différents auxquels il serait difficile de remédier. Mais voilà, c'est un peu faire preuve de masochisme que d'amplifier la torture des heures à venir en les ponctuant d'un mal de crâne monstre. À moins que je sèche? Poudlard ne se prête pas beaucoup à ce genre de comportements mais en même temps, ce ne serait pas la première fois. Et puis qu'est-ce que ça me coûterait? Rien de plus qu'un professeur mécontent – pour changer – et au pire quelques heures de colle.. hum, cette perspective là est déjà plus déplaisante. C'est pas comme si j'avais envie de me taper des heures sup' à contempler la tronche du prof au lieu de profiter de mon temps libre, non plus.

J'entends les autres s'activer en grommelant autour de moi, à la recherche d'une cravate, d'une chaussette égarée, d'une chaussure perdue sous un lit. Et y'en a toujours un pour critiquer les autres, bien propret celui-là, super organisé. Le genre de types qui m'horripilent. Faut dire que presque tout m'horripile. Je laisse retomber mon bras hors de mon lit et frôle avec douceur le corps voluptueux de ma plus proche compagne – ma guitare. La dernière répétition me semble remonter à des mois, ce qui ne m'a pas empêché de me perdre régulièrement dans le réconfort de ses cordes. J'ai un sourire un peu béat à l'idée de la retrouver dès la fin de la journée; juré, dès que l'occasion se présente, je m'isole avec elle. Je suis misanthrope et un peu taré sur les bords mais je l'assume parfaitement, merci. La porte du dortoir s'ouvre et se referme à intermittence alors que les casse-pieds de service dégagent les uns après les autres. Enfin! C'est vrai, je n'apprécie presque aucun des mecs de mon dortoir, mais ce sont tous des prétentieux sans cervelle, alors je ne crois pas perdre grand-chose en ne les fréquentant pas.

Je finis par soulever ma carcasse lorsque je trouve le courage de débuter la journée. La préparation est brève, bien que sans entrain, et c'est la crinière encore humide et défaite de ma douche que je quitte l'antre des vert et argent pour parcourir les couloirs d'un pas trainant. L'anse de mon sac pend lâchement de ma main droite, et je l'envoie se perdre dans un recoin en m'adossant contre le mur à quelques pas de Grande Salle encore clause. Des éclats de rire résonnent déjà de l'intérieur, mais le bonheur de mes camarades glisse sur moi sans m'atteindre. Ils défilent sous mon regard invisible et attentif : il est franchement rare que je regarde ceux qui m'entourent, mais je ne le fais pas par hasard cette fois. Faut que Kerr me remonte le moral, sinon je suis à peu près certain de pêter un plomb aujourd'hui. Je lui adresse un signe furtif lorsqu'il apparaît enfin dans mon champ de vision, et il se met à ralentir de façon presque imperceptible jusqu'à se laisser distancer. Ni une ni deux, ma main s'accroche à la sienne pour l'attirer vers moi avant que mes bras ne se referment possessivement sur sa taille et que mes lèvres ne trouvent les siennes. Enfin.

« Quelqu'un aurait pu nous voir... »

Ses « réticences » n'en sont pas vraiment, bien au contraire, alors je ne prête pas attention outre mesure à ses paroles et me contente de hausser négligemment les épaules. Il me fixe d'un air attentif et me demande si quelque chose cloche, en me regardant de cette façon qui veux clairement dire « tu peux m'en parler si tu veux, mais j'te forcerai pas la main ». Depuis quelque temps il est plus relax, et je dois dire que ça me plait assez. Beaucoup.

« Réveil difficile » - je grimace, et il me réconforte d'un nouveau baiser avant que l'irruption d'un indésirable ne me force à le lâcher.

À une distance respectable l'un de l'autre, on se parle cette fois comme de vieux potes et je récupère mon sac pour le jeter sur mon épaule en prenant avec lui la direction de la Grande Salle. Je trouverai bien un moyen de le coincer dans un couloir à un autre moment de la journée, ce n'est que partie remise. À notre arrivée, je suis étonné de voir Raven tranquillement attablé à ma place habituelle. Il nous arrive parfois de nous réunir du côté de l'un ou de l'autre membre du groupe, notamment lorsqu'il s'agit d'organiser nos futures répétitions, mais de là à me piquer ma place... je grogne, avec pour seul résultat de vois le coin de ses lèvres s'étirer en un sourire moqueur. Il a tendance à se foutre de ma tronche quand je fais tout un plat pour ma place. Du coup je me retrouve à la gauche de Sky, et Kerr est vachement loin de moi. La poisse. Je sens le regard persistant de Gemma sur nous mais ne lui offre qu'un haussement de sourcil avant de replonger dans mon porridge d'un air morose. J'ai beau l'apprécier plus que je ne serai jamais capable de l'avouer, supporter sa Raven-addiction dès le matin me tape un peu sur les nerfs, parfois. J'comprends pas leur éternel jeu de « je t'aime, moi aussi ». Comment ils font pour ne pas se lasser? Lui qui la veut mais est incapable de l'avoir à cause de Leslie et de ce que représente le soutien de son père pour les BB's, elle qui est incapable de lâcher l'affaire pour passer à autre chose... Je n'ai pas d'appétit. Qu'est-ce que je fous là, sérieux? La texture du porridge me soulève le coeur, mais c'est peut-être parce que mon estomac a tellement ingurgité de saleté que maintenant il dit basta. Du coup je me rabat sur mon jus de citrouille, même si je n'en raffole pas, je suspends mon geste après la première gorgée et Sky me file un coup de coude dans le bras pour me tirer de mon mutisme, me demandant ce qu'il y a de si passionnant à contempler au fond de mon verre.

« C'est juste meilleur que d'habitude. Enfin je trouve. »

Je fronce les sourcils, conscient que ce genre de constatation ne me ressemble pas du tout, et pourtant elle est vrai; je vide d'une traite tout mon verre et, comme si le jus avait été mélangé à une potion apaisante, je sens décroitre mon mal de tête. Une exclamation me fait lever la tête de nouveau. Bon sang, elle va se clamer la gamine? Mais alors que l'agacement primait nettement à l'instant, rien ne me prépare à ce qui m'attend.

C'est étrange. Étrange et dévastateur, extrêmement rapide mais lancinant. Une émotion me transperce l'âme avec la précision d'une flèche et se fige au niveau de mon palpitant... Et soudain, c'est elle. Juste , envahissant peu à peu mes sens, s'imposant irrémédiablement à mes pensées au point de reléguer au second plan tout autre chose. Gemma. Comment ai-je fait pour ne pas la « voir » plus tôt? Je me le demande. C'est comme la redécouvrir, comme trouver une source à laquelle s'abreuver après être resté prisonnier toute sa vie d'un désert aride. La Terre aurait bien pu s'arrêter de tourner à cet instant précis : je suis prisonnier de ce regard plein de feu, de fougue, de jeunesse, de vie. Un regard envoûtant sans même chercher à l'être, irrésistible sans le vouloir. Je ressens un brusque excès de jalousie à l'idée que la totalité des Gryffondors puisse en bénéficier à longueur de journée, s'en repaître sans effort, alors que moi... Merlin, elle ne me regarde même pas. Ce regard est adressé à Raven et à nul autre, et je le hais soudain de détenir le coeur de ma belle. Il n'est même pas capable de se rendre compte de la préciosité de ce qu'elle lui offre! Et encore moins de cette chance qu'il fait passer pour une malédiction.. Non, c'est moi le maudit. Moi qui, bien que brûlant d'une passion qui se fait de plus en plus dévorante à mesure que les secondes s'écoulent autour d'elle et seulement elle, d'un amour dont la seule intensité me foudroierait presque, moi.. je suis condamné à taire mes sentiments... à me contenter de la contempler de loin sans qu'elle ne recherche jamais ma présence, mon contact, mon affection. Y survivrai-je? Déjà, chaque parcelle de mon être hurle contre une telle abomination. Mes yeux la dévorent, et je sais que je n'aurai de cesse de la traquer... coûte que coûte. Elle doit savoir combien elle m'anime; elle doit être à moi. Et je n'attendrai pas plus longtemps qu'une journée pour le lui faire comprendre. Une journée loin d'elle... n'est-ce pas déjà bien assez?
Jaylen Killam
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Message par Gemma Langley Sam 29 Jan - 13:40

Le but était simple, et je ne doutais pas d’y parvenir. Ma démarche n’était pas en mesure d’être comprise par tous, alors je m’étais bien gardée d’en parler. Ca devait rester mon secret. C’était idiot, mais je voulais qu’une fois - juste une fois - Raven se fiche de notre différence d’âge et de Leslie, et qu’il ne voit plus que moi, et simplement moi. Ca faisait assez rengaine, cette obsession pour Raven, et j’en avais conscience, mais je ne pouvais pas baisser les bras. Je savais que je pouvais y arriver, ça ne faisait plus l’ombre d’un doute dans mon esprit, mais je commençais à perdre patience. Les choses n’avançaient pas assez vite à mon goût. J’avais beau faire tous les efforts du monde, je n’avais droit qu’à des baisers volés, des demi-vérités et toujours la même excuse imparable. Je savais que j’en viendrais à bout, ce n’était qu’une question de temps. Mais j’avais besoin d’un petit coup de pouce, j’avais tout simplement besoin d’être rassurée. C’était le but de cette potion. Je l’avais chipée dans la réserve à potions, en même temps que tout le reste, la nuit où j’y avais croisé Raven. Je l’avais plus prise par inattention qu’autre chose, et je ne comptais pas vraiment m’en servir jusque là. Ce que je voulais, c’était la vérité. Etre sûre que Raven me disait bien tout, et savoir si je pouvais espérer que notre différence d’âge ne demeure pas à jamais un mur entre nous. Mais depuis que j’avais le veritaserum, par le truchement d’un petit marché passé avec Leslie, je n’arrivais pas à trouver le bon moment. Au fond, je n’osais tout simplement pas le lui faire boire. Car connaître la vérité, c’était prendre le risque d’être irrémédiablement déçue. Et je tenais trop à Raven pour ça.

Alors, repoussant sans cesse l’échéance, j’avais finalement trouvé une bien meilleure idée. Quoi de mieux que de transcender l’affection et l’attirance de Raven pour moi en amour véritable. Un amour pur et parfait qui ne souffrirait ni barrière, ni modération. Ce serait la récompense de mon acharnement, un petit plaisir au cœur de la bataille. C’était égoïste et immature, pile ce que me reprochait Raven, mais il n’était pas forcé de le savoir. Avec un peu de chance, le filtre estomperait ses souvenirs concernant le pourquoi et le comment, et il ne garderait en mémoire que le moment magique que nous aurions vécu.
Mais là, j’anticipais légèrement. Le plus délicat restait de faire ingurgiter la potion à Raven. L’idée en soit était basique, il me suffisait d’arriver avant lui dans la Grande Salle à l’heure du petit déjeuner, et de verser le filtre dans le verre, à sa place habituelle. Pour ça, Raven était assez prévisible. Ce matin, comme beaucoup d’autres, il allait prendre place avec les BB pour fomenter une soirée tordue ou une séance de répétition.

Je fus l’une des premières dans la Grande Salle. Je n’étais pas habituée à être aussi matinale, aussi mes yeux avaient tendance à tiquer légèrement, et ça faisait déjà trois fois que je baillais quand je me présentai enfin à la place potentielle de Raven. J’allais verser quelques goutes dans un verre, lorsqu’une voix me surprit:

« Bah alors Langley, on prépare un mauvais coup? »

Je tournai un regard mauvais vers le propriétaire de la voix, qui prenait place à la table comme si de rien n’était, me bousculant joyeusement au passage, et manquant de me faire renverser quelques goutes de mon précieux liquide.

« Et alors? T‘es pas vraiment en position de m‘en empêcher, North! »

J’avais presque craché ce nom, comme s’il me révulsait. Mais au fond, Skyler était sans doute mon meilleur allié, en ceci que je le tenais mais aussi et surtout qu’il était la meilleure porte de sortie pour Leslie. Je ne devais pas le négliger, et c’est pourquoi j’adoucis légèrement mon regard et adressai à Skyler une simple moue dédaigneuse.

« Fais ce que tu veux j‘m‘en fiche. C‘est quoi cette fois, un filtre d‘amour? »

Il riait ouvertement à sa proposition, c’était une simple blague pour lui. Pas pour moi.

« Oui. Raven se place bien là d‘habitude? »

Le regard médusé de Skyler m’assura clairement sa surprise. Et sans doute me prenait-il pour une folle. Ça ne me faisait rien, j’avais mes motivations, et il avait les siennes. Lui et moi n’étions pas si différents, même s’il persistait à croire qu’il était moins pathétique.
Finalement, il hocha la tête pour répondre à ma question, et je fis couler quelques goutes de potion d’un mouvement de poignet assuré. Il me regardait faire, aussi je glissai un œil sur lui, avant de finalement verser l’intégralité du filtre dans le verre de Raven, un sourire confus aux lèvres. Au moins là, je ne laissais rien au hasard. Mais il n’était pas question de faire tout capoter en restant trop longtemps près du verre et de Skyler. Je me fis donc un plaisir de m’éloigner d’eux, prenant place à la table voisine, le verre dans mon angle de vision.

Raven ne tarda pas à arriver, il allait se mettre à la place convenue, mais suspendit son geste tout en échangeant quelques mots avec North. Il se ravisa alors, et alla s’installer à une autre place. Mon regard le suivit avec angoisse avant de se poser avec méchanceté sur le serpentard. Il lui avait dit de prendre une autre place, c’était obligé! Sa vengeance pour mon assurance! Je le détestais! Il fallait à tous prix que j’échange les verres! Mais alors que j’allais me lever, Jaylen et Kerr s’approchèrent, et la place initiale de Raven revint au serpentard. Ces vipères allaient me rendre folle! Fouillant dans ma poche, j’en sortis lentement ma baguette, prête à recourir à une substitution d’urgence. Mais le temps que je me souvienne du sort, Jaylen avait déjà porté le verre à ses lèvres. Mon regard affolé le fixa, avant de passer à Raven. Pourquoi mon plan n’avait-il pas marché?! Étais-je condamnée à échouer invariablement? Ce genre de filtre n’était pas facile à se procurer, qui savait quand j’en aurais à nouveau un entre les mains?! Quelle idiote aussi d’avoir versé l’entier contenu de la fiole dans un seul verre! J’aurais presque mieux fais d’en verser un peu dans chaque, quitte à rendre la totalité des BB amoureux de moi. Raven m’échappait, une fois de plus.

Et j’eus toute la journée pour ruminer mon erreur. Le plan était pourtant simple, concis, sans ombre au tableau. Tout ça, c’était la faute de Skyler! Ce mec me détestait, c’était évident. Il voulait me voir souffrir, et échouer à tous les coups! Je n’aurais pas du m’en étonner, après tout, il était attiré par Leslie. Quel être normalement constitué pouvait être décemment attiré par une telle mégère anorexique? Au moins Raven, lui, le faisait par intérêt, il était beaucoup plus sensé. North n’était qu’un abruti, une plaie, une raclure, et il passait officiellement en deuxième place sur l’échelle de mes ennemis jurés! Au moins un endroit où il pouvait se retrouver aux côtés de Leslie.

A force de ressasser les évènements du matin, je n’avais produis que des catastrophes toute la journée. En cours de potions, j’avais fais exploser le contenu de mon chaudron et bruler les sourcils de ma partenaire qui me haïssait désormais officiellement. Tout ça parce qu’à titre d’excuse j’avais fais remarquer que ça avait aussi eu le mérite de faire disparaître sa moustache. En sortilèges, la plume que je devais faire léviter puis écrire de façon correcte s’était mise à attaquer le professeur, qui m’avait du coup mis de corvée de messages à faire passer pour le restant de l’année. Et comme si ça ne suffisait pas, en métamorphose, après m’être prise une remarque désobligeante de la part d’une serpentarde qui avait des airs de Skyler, j’avais transformé son nez en groin. Je m’étais excusée platement auprès du professeur en arguant tout de même qu’on ne voyait pas de grande différence par rapport à avant, mais ça n'avais rien changé.
Et donc, à la fin de cette journée harassante, je me retrouvais affublée de tout un tas de corvées supplémentaires et de nouveaux ennemis. Mais ce n’était rien en comparaison de mon échec cuisant du matin.

Je n’osais pas rejoindre ma salle commune, et j’avais tout sauf envie de faire mes devoirs. Ce qu‘il me fallait, c’était un endroit tranquille où me faire oublier, et accessoirement rattraper mon erreur.
Au fond, je n’étais pas bien difficile. Et les toilettes désaffectées du premier étage suffirent à me contenter.
Les mains appuyées de chaque côté d’un lavabo, je me contemplai dans le miroir d’un air las. Tout ce que je faisais finissait toujours mal. Était-ce un signe? Devais-je abandonner mes idées tordues et mes plans diaboliques? Devais-je tirer un trait sur Raven avant de faire plus de dégâts autour de moi?
Cette couleur ne m’allait décidément pas, et pas uniquement parce que je réfléchissais trop depuis qu’on me l’avait imposée. Lorsque j’étais blonde, tout allait bien. Mon monde se résumait à Raven et ça ne posait aucun problème. J’étais exubérante et innocente et je le vivais très bien.
Mais depuis cette couleur sombre, j’étais tombée de mon petit nuage. Raven me semblait inaccessible, et je trouvais Leslie moins odieuse et inhumaine.

Je baissai la tête et mes boucles brunes glissèrent sur mes joues. Je sentis mes yeux s’embrumer, mais serrai les dents. Je ne devais pas craquer, pas ici, pas maintenant.
Gemma Langley
Gemma Langley
Objectif Raven !
(Plan 1 : dégager Leslie la pétasse)

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I really want you, dead or alive to live a lie {ft. Gemma Empty Re: I really want you, dead or alive to live a lie {ft. Gemma

Message par Jaylen Killam Sam 29 Jan - 16:47

La journée n'est pas le supplice que j'ai tant craint, au contraire. Elle s'écoule dans un brouillard opaque qui me rend presque aveugle et sourd à tout ce qui m'entoure. Il n'y a qu'elle, ma merveille, qui parvienne à me tirer de cette somnolence pesante. Je ne la croise pas souvent, au contraire, mais j'entends parler d'elle de temps à autres et, pour l'instant, c'est à peu près suffisant. Je passe les heures à échafauder des plans pour la conquérir, lui faire détourner les yeux de Raven, et finis toujours par m'énerver : putain mais c'est quoi, ça? Cette obsession pour lui.. je ne la comprends pas. Elle mérite tellement mieux qu'un type qui fait passer ses intérêts personnels avant le bonheur d'une fille comme elle! Je me montre inhabituellement calme tandis que les cours s'enchainent, tant que ça devient presque effrayant d'anormalité. Je prête vaguement l'oreille aux félicitations que m'adresse le professeur de Sortilèges à la fin de l'heure qui lui est attribuée selon notre emploi du temps – à défaut de réussir mon sort, j'ai au moins eu la décence de ne pas perturber les autres par mon insolence. Pas de roupillon sur la table, pas de longs soupirs d'agacement en attendant la sonnerie annonçant la fin de la torture, pas de mouvement d'impatience. Juste une étrange apathie due au fait que j'étais trop occupé à penser à elle pour me soucier de quoi que ce soit d'autre.

Une voix sourde perce le bourdonnement qui me vrille les tympans et je tourne un regard vide en direction de... Sky? Depuis quand il est là? Minute... Je regarde autour de moi en fronçant les sourcils. Rectification : qu'est-ce que je fiche devant la salle sur demande? Je lui demande si on attend quelque chose, et ce con me renvoie un coup d'oeil moqueur en me demandant si je suis sûr d'aller bien. Mon impatience doit se lire sur mes traits, parce qu'il se décide à me rappeler qu'on s'était donné rendez-vous ici, avec le groupe. Il parle lentement, comme s'il s'adressait à une sorte d'arriéré, et son intonation est interrogatrice lorsqu'il me demande si je ne me souviens pas qu'il est venu me pécher devant la salle de classe à la fin de ma journée et qu'on vient de gravir les étages ensemble. Ah, ça fait donc si longtemps qu'il se tape la causette tout seul en attendant une réaction de ma part? Il me regarde attentivement, mais n'a pas du tout l'air inquiet... au contraire, il se bidonne comme un dingue ce con! J'vois vraiment pas ce qu'il trouve si drôle.

Tout ça ne m'aide pas à comprendre pourquoi je perds mon temps à attendre ici une fichue répétition dont je n'ai franchement pas besoin étant donné mon talent. Je pourrais être en train de la chercher, à la place. Je pourrais être à ses côtés. Quelque chose me souffle que ce n'est pas raisonnable, mais à vrai dire... est-ce que « raisonnable » est un adjectif qui peu vraiment d'appliquer à mon cas. De toute façon il est déjà trop tard. L'idée me trotte agréablement dans la tête et bon sang, la tentation est bien trop forte pour que j'y résiste.

« J'me casse. »

Mon annonce laconique laisse Sky sans voix et je n'attends de toute façon pas d'avoir son aval pour tourner les talons. Pourtant, son ricanement m'arrête. Il m'agace à se foutre de ma gueule depuis ce matin!

« Passe-lui le bonjour de ma part, quand tu la verras! »

Quelque chose se tord en moi alors que je lui fais lentement face. De qui il parle? De Gemma? Mais si c'est le cas, comment il a fait pour savoir que...? Je m'imagine déjà toutes sortes de scénario grotesques, dont la plupart pourrait se résumer en une conclusion à la fois simple et horrible : il lui tourne peut-être autour. Est-ce qu'il s'est rendu compte que je la cherchais constamment du regard? Est-ce qu'il a lui aussi remarqué à quel point le charme qu'elle dégage est particulier? Cet espèce de salopard de mes deux essaye de me la piquer, c'est certain! Je ne suis pas certain de bien suivre la logique de mon propre raisonnement, mais son venin se distille déjà dans mes veines et la colère prend ses droits sur mes réflexion. J'agrippe mon très futur ex-pote par le col de sa chemise d'uniforme et le pousse durement contre le mur.

« Tu lui veux quoi, à Gemma? J'te préviens, si tu t'approches d'elle t'es mort, pigé? »

Il me fait de gros yeux et les coins de sa bouche tremble – entre l'envie de rire et celle de lâcher une connerie plus grosse que sa tronche, je parie. Il opte finalement pour se faire suspicieux, me pousse à le lâcher et lisse vite fait sa chemise. Je reste tout de même braqué, dans l'expectative.

« Là tu m'impressionnes, j'aurais jamais cru que j'te verrais un jour péter un plomb pour une fille. »

Sa remarque, lâchée sur un ton neutre, me fait douter un instant. Il n'a pas tort. À la base, je suis plutôt celui qui « essaye et conseille ». Plutôt prêteur en ce qui concerne mes conquêtes, j'ai plus tendance à vanter les qualités de celles qui en valent le coup plutôt qu'à défendre mon territoire. On est un groupe quoi, on partage tout. Et puis ces derniers temps les filles ne m'intéressaient plus. Mais il y a encore cette voix au fond de moi qui me rappelle que Gemma n'est pas pareille. Qu'il n'a pas le droit de la toucher. Qu'il ne mérite même pas de poser les yeux sur elle. Je m'apprête à cracher ma hargne quand il m'arrête d'un geste de main :

« Écoute, t'es vraiment marrant à voir quand t'es dans cet état mais je vais pas te laisser te ridiculiser plus longtemps. Tu t'rends pas compte de ce qui se passe? T'es pas dans ton état normal là. Il a l'air d'attendre une réaction de ma part, une prise de conscience ou je ne sais quoi du genre, mais je fronce seulement les sourcils. Sincèrement bro', cette fille est juste une garce. Elle a versé un filtre d'amour dans le verre que t'as bu ce matin. »

C'est à moi d'écarquiller les yeux en le regardant. Il est vraiment à jeter! J'éclate de rire, pour le coup – il aura eu le mérite d'éclairer un peu ma journée avec ses théories bidons.

« Je l'ai vue faire. Et le pire – son sourire s'élargit alors qu'il continue – c'est qu'c'est même pas toi qu'elle visait. T'as quand même pas oublié qu'elle est à fond sur Raven, rassure-moi? »

Je sers les dents. Raven, on y revient. Elle aurait essayé d'obliger Raven à tomber amoureux d'elle? Merde, merde, merde! Pourquoi toujours ce crétin? Elle ne jure que par lui et Sky, ce faux frère, est obligé de remuer le couteau dans la plaie en me le rappelant. Je ne peux m'empêcher d'être soulagé en comprenant qu'elle n'a fait que tenter sa chance sans succès – j'aurais eu aucune chance si le chanteur s'était soudain mis à lui tourner autour. Mais là où Sky se goure, c'est dans ses suppositions concernant ce qu'il est advenu à la fameuse potion.

« Tu déconnes. Si j'étais sous l'emprise d'un filtre, franchement, je s'rais le premier à m'en rendre compte. »

Je secoue la tête face à sa bêtise et lui annonce que j'ai mieux à faire que de l'écouter déblatérer des horreurs sur Gem'. J'aurais dû lui éclater la tronche pour ça, non? Mais j'ai mieux à faire. Je dévale les étages à la recherche d'un rouge et or qui serait capable de m'éclairer concernant le lieux où elle peut se trouver, mais ceux que je croise ne réagissent pas comme je le veux. L'une pète une durite en me disant que Gemma est bien la dernière personne qu'elle voudrait savoir où trouver à l'heure actuelle, l'autre me regarde avec des yeux de merlan frit et me demande de lui interpréter un morceau de guitare, et au final je n'obtiens aucune réponse valable à ma question, en dehors de la certitude qu'elle se trouvait quelque part au premier étage la dernière fois qu'elle a été vue.

Je me retrouve à errer dans les environs en espérant la croiser, et ça ne me dérange pas. Je suis juste... euh... fébrile? Ouais. Du genre midinette enamourée à son premier rancard. Faut vraiment que je me reprenne, loin de moi l'envie de passer pour un dégénéré ou je ne sais quoi de peu glorieux du genre. J'ouvre et referme les portes qui longent le couloir sans la trouver, avant de m'arrêter devant les toilettes désaffectées. J'hésite brièvement avant de tenter une nouvelle fois ma chance. Et si elle refuse de me parler? Si elle me jette à cause de Raven? Pas moyen : j'm'acharnerai.

Je pousse la porte sans bruit et regarde rapidement si quelqu'un traine dans les parages. Mes yeux s'arrêtent sur sa silhouette, enfin, et s'y égarent. Elle est là. Et elle est seule – ce qui m'arrange bien. Seulement, rien dans sa posture ne semble de bon augure. Le visage courbé en avant comme si elle portait le monde sur ses épaules; je ne retrouve pas en elle cette assurance indéfectible, presque insolente, qui la caractérise habituellement.
Je me rapproche silencieusement, mais m'étonne qu'elle ne perçoive pas les battements affolés de mon cœur. Ils me semblent pourtant si bruyants que je n'entends qu'eux. Figé à deux pas d'elle et incapable malgré tout de faire un geste, je me laisse un peu de temps pour profiter de sa présence si près de moi. Juste à moi. Putain...

Ma main se lève pour se poser sur son épaule, et sa peine apparente me broie de l'intérieur. Il n'y a pourtant aucune larme lorsque je me glisse face à elle et la sers dans mes bras. Les mains crispés sur peau. Elle n'a pas le droit d'aller mal! Le monde ne mérite pas de la porter, si c'est pour lui infliger peines et souffrances. Je pose un baiser sur front en repoussant sa frange brune, trop conscient de l'identité de l'une des personnes les mieux placées pour l'ébranler. Malgré la frustration qui m'envahit, je me calme de mon mieux pour m'exprimer d'une voix mesurée.

« C'est juste un imbécile, Gem'. T'as tort de te prendre la tête pour lui, franchement. »

J'ai du mal à parler. Trop concentré sur la texture de sa peau, sur son manque de réaction sans doute dû à la surprise, j'inspire profondément pour m'abreuver de son odeur tant que j'en ai l'occasion. Et puis... trouver les bons mots pour réconforter les autres n'a jamais vraiment été mon fort. Mes paumes courent sur ses joues pour la pousser à relever les yeux vers moi : je les ai enfin pour moi seul.

« J'ai jamais vu quelqu'un passer si bêtement à côté de la chance de sa vie en se cachant derrière des prétextes bidons. Mes iris ne la lâchent pas une seconde; il la dévorent, l'avalent, se repaissent de cette beauté qu'ils n'ont jamais pu contempler d'aussi près, expriment l'amalgame d'émotions qui chamboule tout mon être en cet instant précis. Et c'est avec une ferveur amoureuse, presque adoratrice, que j'ajoute dans un souffle : Il ne te mérite pas. »


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Message par Gemma Langley Sam 29 Jan - 19:58

La violence avec laquelle je m’interdisais de craquer obnubilait suffisamment mes pensées pour que je ne prenne pas garde à l’ouverture de la porte, ni aux claquements qui retentissaient jusque là en provenance des portes des salles voisines. Mes mains se crispaient davantage contre le lavabo, comme si j’essayais de le briser par la simple force de mes petits bras musclés. Mais le fait était que je n’y faisais tout simplement pas attention. Mon esprit était rivé sur Raven, et plus encore sur ma propre bêtise. Était-ce ça, au fond, que de gagner en maturité? Si c’était le cas, alors je m’en serais franchement passée. Ca n’avait aucun intérêt de ruminer comme je le faisais et de s’en vouloir à mort pour une série de stupidités qui me convenaient très bien jusque là en temps normal!

Une main sur mon épaule me tira subitement de mes réflexions nauséeuses, et relevant les yeux sur le miroir, je constatai, effarée, qu’il s’agissait de Jaylen. Qu’est-ce qu’il venait faire là celui-ci?! Il n’y avait décidément pas moyen d’être tranquille dans cette école! Et le serpentard avait beau ne pas être la dernière personne que je voulais voir, il restait tout de même bien classé. Et puis, qu’est-ce qu’il me voulait? Tout de même pas me remonter le moral, ce serait pure fiction. Pourtant, je sentais une sincérité étonnante dans son regard. Et ma surprise fut totale lorsqu’il se glissa face à moi, et poussa le vice jusqu’à me serrer dans ses bras. Mon corps tout entier se raidit, partagé entre l’horreur et l’incompréhension. Lorsqu’il posa un baiser sur mon front, après avoir écarté ma frange, ce fut par des yeux ronds fixés sur le néant que j’y répondis. Mon regard était encore brillant, mais ses gestes imprévus avaient au moins eu le mérite de chasser toute larme potentielle.

« C'est juste un imbécile, Gem'. T'as tort de te prendre la tête pour lui, franchement. »

Mes sourcils se froncèrent presque malgré moi. Depuis quand Jaylen était-il capable de se montrer aussi compréhensif? A vrai dire, je ne comprenais pas qu’il puisse s’inquiéter pour moi, et j’étais étonnée qu’il ait visé aussi juste. Je ne lui connaissais pas de talent social, même si en réalité, je ne le connaissais tout simplement pas. Alors qu’est-ce qui pouvait bien le pousser à se montrer aussi … tendre?! Sur ce questionnement, je sentis ses paumes contre mes joues, m’incitant à lever les yeux droit sur lui. Et je grimpai d’une marche sur l’échelle de la surprise face à son regard affecté.

« J'ai jamais vu quelqu'un passer si bêtement à côté de la chance de sa vie en se cachant derrière des prétextes bidons. »

Il me fixait d’une manière qui me sidérait. Et j’étais irrémédiablement happée par ces deux yeux bleus qui me considéraient comme jamais auparavant. Je sentais une émotion trop nouvelle dans son regard pour en tomber totalement sous le charme. Sa façon de me regarder était pourtant digne de l’amant le plus transi, et c’était justement là que se trouvait le fond du problème. La solution évidente de celui-ci m’apparaissait enfin alors qu’il ajoutait dans un souffle:

« Il ne te mérite pas. »

Cette fois, c’était plus fort que moi. J’appliquai fermement mes paumes contre le buste de Jaylen pour le tenir à distance tandis que je reculais d’un pas. Il n’était pas question d’entrer dans son petit jeu, parce que le problème était justement qu’il ne jouait pas, lui. Ça m’était totalement sortis de la tête, rongée par le remord, j’en avais complètement oublié le sort de mon filtre. Jaylen l’avait totalement ingurgité au petit déjeuner, à la place de son destinataire initial. Et maintenant, il était … amoureux de moi? L’idée était si saugrenue qu’elle me valut une jolie grimace dégoutée. Reprenant mes esprits, je fixai Jaylen d’un regard intransigeant.

« Je ne te permet pas de parler de Raven de cette manière! »

Je commençais tout juste à m’échauffer. J’aurais pu aussi tout simplement lui avouer qu’il était sous l’emprise d’un filtre d’amour, mais ça ne me paraissait pas utile sur le moment. En revanche, piétiner son cœur en défendant Raven, mon seul et véritable amour, me paraissait nettement plus opportun. Au fond, c’était une sorte de vengeance, même si je n’en avais pas réellement conscience. Après tout, Jaylen était celui qui m’avait convaincu de gagner plus d’expérience pour trouver grâce aux yeux de Raven, et tout le monde savait très bien comment ça s’était soldé. Par un échec. Un de plus sur le chemin de ma conquête de Raven. L’occasion était trop belle pour ne pas en profiter pour le remercier.

« Tu te crois meilleur que lui peut-être? » Un sourire mauvais s’esquissa sur mes lèvres. « Allons, Jaylen, n‘importe qui dans ce château connait ta réputation, et elle est très proche de la réalité, à ce que j‘en sais. » En parlant, je posai l’index sur son torse, en signe d’accusation. « Et les prétextes de Raven ne sont pas bidons, ils sont juste… » Je cherchai péniblement un adjectif convainquant. « …juste… » Je finis par laisser tomber mon doigt, et avec lui mon visage. « Bon d‘accord, ils sont bidons. » Ma voix se brisa sur cet aveux, mais je ne demeurai pas longtemps abattue. Je redressai fièrement le menton, et agrippai sans vergogne la chemise de Jaylen pour l’attirer plus près. « Mais ce n‘est pas une raison pour jouer le gentil, et profiter d‘un moment de faiblesse! Surtout quand on sait d‘où te vient cet intérêt si soudain pour moi. »

Je le vrillais désormais d’un regard au comble du dédain. Je ne savais même pas pourquoi je perdais mon temps à discuter avec lui ou à essayer de le raisonner. Tous ses gestes et toutes ses paroles n’étaient dictés que par le filtre d’amour qu’il avait avalé, alors ils n’avaient strictement aucune valeur à mes yeux. Et pourtant, je n’arrivais pas à lâcher sa chemise, ni à délaisser son regard transperçant. Étais-je si faible que ça?
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Message par Jaylen Killam Lun 31 Jan - 2:40

Je n'ai que rarement ressenti la détresse de quelqu'un d'autre de façon aussi poignante. Même sans faire le compte, je pourrais affirmer que le nombre de fois où ça s'est produit tiendrait sur les doigts d'une main. Mais je ne peux pas rester insensible à ses sentiments à elle. C'est comme si je pouvais ressentir les sentiments qui l'assaillent, comme si mon propre bonheur dépend entièrement du sien. C'est juste dans l'ordre des choses : je suis exactement là où je dois être, à la réconforter pour lui faire oublier ses peines, aussi piètres que puissent être mes tentatives en ce sens. Le seul fait qu'elle me laisse au moins essayer d'occuper ce rôle auprès d'elle me suffit déjà... Du moins, c'est de cette manière que je ressens les choses alors qu'aucune réaction de rejet de vient interrompre mon étreinte. Mais ce qui doit arriver arrive : elle me repousse brusquement en me reprochant mes propos à l'encontre de Raven, et l'équilibre visiblement précaire de mes émotions basculent. Je recule d'un pas, moins à cause de la force qu'elle met dans son geste que par la douleur non physique mais bien réelle qui l'accompagne.

« Tu te crois meilleur que lui peut-être? Elle m'adresse un sourire mauvais, vraisemblablement décidée à ne pas s'arrêter en si bon chemin, et reprend, accusatrice : Allons, Jaylen, n‘importe qui dans ce château connait ta réputation, et elle est très proche de la réalité, à ce que j‘en sais. Et les prétextes de Raven ne sont pas bidons, ils sont juste…juste… »

Je hausse un sourcil d'un air défiant. Qu'elle ose me dire qu'il n'agit pas en pur égoïste sans se soucier un instant de ce qu'elle peut ressentir! C'est d'ailleurs ce qui m'énerve au plus haut point : il n'accorde aucune importance à ce qu'elle peut ressentir! L'ardeur avec laquelle elle continue coûte que coûte de le défendre alors que lui ne fait que la blesser me fait voir rouge, et sers furieusement les poings. À cet instant précis, je hais plus que tout celui que je considérais encore comme un ami il y a quelque temps. Mais cette époque, bien que proche, me semble étrangement lointaine et dénuée de valeur. Oubliées les illusions de tout à l'heure, ce nouvel excès de jalousie me fait rectifier ma théorie : qu'en serait-il si elle parvenait, d'une manière ou d'une autre, à trouver le bonheur dans les bras de celui qui compte tant pour elle depuis des années? Pourrai-je simplement être heureux pour elle, dans une telle situation? Certainement pas. Et je me refuse à la laisser se fourvoyer plus longtemps.

« Bon d‘accord, ils sont bidons. – avoue-t-elle d'une voix brisée avant de se redresser brusquement. Et je retrouve enfin dans ses yeux la flamme de ce matin, celle qui parvient si bien à embraser mes sens : « Mais ce n‘est pas une raison pour jouer le gentil, et profiter d‘un moment de faiblesse! Surtout quand on sait d‘où te vient cet intérêt si soudain pour moi. »

Elle me repousse mais, paradoxalement, s'accroche avec force à ma chemise; je n'ose faire un geste de peur qu'elle ne s'écarte irrémédiablement de moi. Je ne vois toutefois pas où elle veut en venir. Quand on sait d' me vient cet intérêt si soudain pour elle... Qu'est-ce qu'elle entend par là? Je crois bien que ma perplexité se lit sur mon visage. Je ne fais d'ailleurs rien pour la masquer, et ne tarde pas à lui en faire part de vive voix.

« J'vois pas où tu veux en venir. Qu'importe d'où est né mon intérêt pour toi? Tant qu'il est bien réel, j'pense pas que le pourquoi du comment puisse avoir une quelconque importance. D'autant que personnellement, je serais incapable de lui répondre. La question ne me paraît de toute façon pas pertinente. Je sais seulement que... – je m'interromps brièvement et ferme les yeux une seconde pour faire taire l'élan passionné qui a éveillé en moi le désir de lui déclarer ma flamme tout de go. Mon but n'est pas de l'effrayer... or ce que je ressens l'est, justement : effrayant. Immensément intense. Elle ne pourrait pas comprendre. Je sais seulement que tu as besoin que quelqu'un te montre la situation sous un autre jour. Pour que tu comprennes d'où vient le problème, quelle est la véritable raison de tes échecs répétés. »

Je lui parle en faisant preuve de plus d'égards que d'habitude. M'adresser à elle en employant juron sur juron serait terriblement déplacé, aussi je m'emploie à faire transparaître par ce simple effort tout le respect que je lui témoigne. Y sera-t-elle sensible? Peut-être, peut-être que non... Mes paumes se ferment sur ses mains, qu'elle agrippe toujours à mon haut, et les serrent fermement, mais pas douloureusement.

« Le problème, ce n'est pas toi. J'articule lentement en la vrillant de mon regard bleu qui se veut persuasif, convaincant : Il voit tes efforts, mais se montre simplement trop égoïste pour les récompenser. J'aimerais tant qu'elle entende raison! Je relâche mon emprise sur ses mains et ose faire disparaître de devant ses yeux une mèche gênante, bien que charmante. Gemma..., je murmure dans un souffle sans savoir quoi ajouter. Comment la convaincre? Je n'ai rien d'un orateur. Mon truc, c'est la guitare. La compo', les notes... Et les gestes. Je ne suis pas meilleur que lui, je ne le serai peut-être même jamais à tes yeux, et le fait d'en être conscient... Ça me tue. Mais je sais ce que tu mérites, et je ferais tout pour te l'offrir... Si j'étais lui, je plaquerais tout pour toi! Je n'ai pu, cette fois retenir ce qui brûle au fond de moi, cet amour dévorant qui pourrait me pousser à m'agenouiller devant elle pour la supplier de l'oublier. Ce qui me retient? Je ne veux pas de ce rôle pathétique – celui de l'amoureux transi, l'amoureux faiblard qui chiale pour une once d'attention. Loin des supplications qui s'imposent à mon esprit, c'est avec une force implacable que j'énonce ce qui me semble être la seule et unique vérité de mon existence : Tu le vaux cent fois! Est-ce que tu ne donnerais pas tout pour lui, et même ce que tu as de plus cher? Est-ce qu'il ne devrait pas aussi, en échange, être capable de faire quelques sacrifices si ça lui permet de t'avoir? Au lieu de quoi il se raccroche à son confort minable, à son envie d'être reconnu. Comme si tu ne valais pas plus que tout ça! Comme si la gloire ne serait pas infiniment plus satisfaisante avec toi à ses côtés. Comme si... le fait de t'avoir toi n'était pas une gloire en soit. »

Je ne suis même pas certain que ce que je dis ait encore du sens; elle emplit mon champ de vision, mon esprit, et canaliser le flux d'énergie qu'elle éveille en moi de par sa simple présence me demande déjà trop d'énergie pour que je puisse, en plus, me concentrer bien longtemps sur un discours comme je n'ai pas l'habitude d'en faire.

« J'suis pas meilleur que lui, mais je suis différent. Et c'est peut-être ce dont tu as besoin... Savoir que tu comptes pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui saurait changer.. pour toi. »
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Message par Gemma Langley Lun 31 Jan - 12:09

Rien n’aurait pu me laisser imaginer qu’une telle situation se produirait. Après tout, elle ne consistait qu’en une erreur, une bête et simple erreur. Jaylen ne serait pas là à essayer de me réconforter s’il n’avait pas pris la place de Raven ce matin, car il avait alors bu le filtre qui lui était destiné. Le serpentard n’était qu’une victime, et moi je le traitais comme un responsable. Je lui jetais au visage qu’il ne valait rien, qu’il n’était qu’un profiteur et que son intérêt dans la situation actuelle était factice. Je faisais ça avec une assurance et une pugnacité massacrante. Et son expression perplexe me donnait encore davantage envie de m’acharner. C’était idiot, car au fond, ce n’était pas à lui que j’en voulais.

« J'vois pas où tu veux en venir. Qu'importe d'où est né mon intérêt pour toi? Tant qu'il est bien réel, j'pense pas que le pourquoi du comment puisse avoir une quelconque importance. »

Pour moi il en avait un, et pas des moindres. J’avais le sentiment de ne pas pouvoir donner de valeur à ses paroles, aussi bienveillantes qu’elles puissent être. Car elles ne venaient pas vraiment de lui, à mon sens. Il ne disait que ce que le filtre l’incitait à croire, en obscurcissant son jugement. Je pinçais des lèvres tout en me campant mentalement sur cette position. Tout ce qui sortirait de sa bouche ne serait que du vent à mes oreilles.

« Je sais seulement que... »

Que quoi? Il ferma les yeux comme s’il s’apprêtait à faire un pénible aveux. S’il m’avouait qu’il m’aimait, j’étais prête à l’étriper sur place.

« Je sais seulement que tu as besoin que quelqu'un te montre la situation sous un autre jour. Pour que tu comprennes d'où vient le problème, quelle est la véritable raison de tes échecs répétés. »

Du genre d’un psy? J’ouvris davantage les yeux avec un haussement de sourcil, avant de les plisser avec un scepticisme exacerbé. Je n’aimais pas le rôle qu’il cherchait à s’octroyer. Je m’estimais suffisamment grande pour régler mes problèmes seule, je n’allais pas laisser un serpentard sous l’effet d’une potion me dicter ma conduite et certainement pas me montrer ce qui était mal. J’échappai un éclat de rire moqueur, qui fut littéralement stoppé par les mains de Jaylen se posant sur les miennes. A quoi jouait-il? Pensait-il qu’un contact instaurerait une sorte de confiance, une proximité suffisante pour que toutes mes réticences fondent comme neige au soleil?

« Le problème, ce n'est pas toi. » Heureusement! Il me donnait l’impression de prendre des pincettes, comme avec une gamine insensée, et ça m’horripilait. Mais, en même temps, son regard transperçant faisait taire la moindre de mes protestations. « Il voit tes efforts, mais se montre simplement trop égoïste pour les récompenser. » Je reniflai légèrement. Il n’avait pas totalement tord; mais de là lui donner raison… Ses mains cessèrent d’emprisonner les miennes, et pendant un quart de seconde, je m’en affolai presque. Et lorsqu’il repoussa une mèche de devant mes yeux, et je ne pus que plonger mon regard dubitatif dans le sien.

« Gemma... » Je sentis son souffle, léger, sur mon visage. Je m’étonnai qu’il ne sente pas l’alcool. « Je ne suis pas meilleur que lui, je ne le serai peut-être même jamais à tes yeux, et le fait d'en être conscient... Ça me tue. Mais je sais ce que tu mérites, et je ferais tout pour te l'offrir... Si j'étais lui, je plaquerais tout pour toi! »

De si belles paroles me donnaient presque envie de croire en elles. Mais la présence du filtre dans son organisme retenait ma conviction. Il ne disait ces choses que parce qu’il pensait m’aimer. D’un amour pur et sans fard. Comme Raven ne serait sans doute jamais capable.

« Tu le vaux cent fois! Est-ce que tu ne donnerais pas tout pour lui, et même ce que tu as de plus cher? » J’hochai imperceptiblement la tête, tout en ouvrant un peu plus les yeux. « Est-ce qu'il ne devrait pas aussi, en échange, être capable de faire quelques sacrifices si ça lui permet de t'avoir? » Mes lèvres se tendirent à cette question purement rhétorique. Je prenais conscience de mon amour à sens unique. Car si Raven avait la moindre affection pour moi … « Au lieu de quoi il se raccroche à son confort minable, à son envie d'être reconnu. Comme si tu ne valais pas plus que tout ça! Comme si la gloire ne serait pas infiniment plus satisfaisante avec toi à ses côtés. Comme si... le fait de t'avoir toi n'était pas une gloire en soit. »

Je n’imaginais pas Jaylen capable d’une telle justesse. Lui qui avait toujours été à mes yeux le guitariste drogué, la loque qui s’ignore et se gâche. Il me prouvait à quel point je me trompais sur son compte. Car j’osais croire que le filtre ne parlait pas complètement pour lui. Certes, il influençait son jugement, mais une telle verve ne pouvait venir que de lui. C’était bien Jaylen qui s’efforçait de m’ouvrir les yeux en m’affirmant que je valais mieux que ce à quoi je me limitais.

« J'suis pas meilleur que lui, mais je suis différent. Et c'est peut-être ce dont tu as besoin... Savoir que tu comptes pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui saurait changer.. pour toi. »

Cette dernière affirmation me fit légèrement redescendre de mon nuage. Car ces mots étaient directement influencés par le filtre. Bien sûr que non, Jaylen ne changerait pas pour moi, évidemment qu’il ne m’aimait pas. Mais … c’était si agréable à entendre. Bien sûr que je voulais compter pour quelqu’un. Jusque là, je pensais que c’était Raven. Mais jamais Raven ne m’avait tenu un tel discours. Car il ne m’aimait pas, pas au sens que le filtre donnait au mot « amour » en tous cas. Je sortais de l’ombre à pas feutrés. Jaylen ne m’aimait peut-être pas, mais il était celui qui me remontait le moral ce soir, et contre toute attente.

Un sourire léger se dévoila sur mes lèvres, tandis que j’obliquai sur le serpentard un regard neuf et confus. Je ne m’étais pas attendue à changer d’opinion sur ce compte en me levant ce matin, mais c’était pourtant exactement ce qui se produisait.

« Merci. » Je savais que, posé ainsi, ce mot ne signifiait pas grand-chose. Aussi il me fallut ajouter, après avoir trouvé le courage de venir glisser ma main dans celle de Jaylen:
« J‘apprécie ta présence ici, peu importe sa raison. »

Sous entendu, peu importe que ce soit le filtre qui t’ai conduis jusqu’à moi. Finalement, ce n’était peut-être pas une erreur que j’avais commise; et peut-être que j’allais la recevoir, cette récompense que j’estimais mériter pour mes efforts. Simplement, elle ne viendrait pas de la personne de qui je l’attendais à l’origine. Mais ce détail n’avait pas autant d’importance que je le croyais, car même si Raven avait avalé comme prévu le filtre, il n’aurait dis que ce que je souhaitais entendre. Et, au fond, ça aurait été encore plus douloureux de découvrir de cette manière le gouffre qui séparait les sentiments de Raven de réels sentiments amoureux.

« Je ne sais pas exactement ce que valent tes paroles, » Je ne savais pas non plus pourquoi je le lui avouais, puisque ça glisserait sur son esprit sans qu’il n’en saisisse le sens, pris dans le flou des sentiments qu’il pensait éprouver pour moi. « Mais j‘ai l‘impression que tu as raison. » Mon regard se voila et mes lèvres se crispèrent, comme chacun de mes traits. « Je suis juste trop bête pour voir la vérité par moi-même. » Un flot d’aveux de faiblesse percutait la barrière de mes lèvres, et je n’avais aucune raison de ne pas les laisser sortir, car avec Jaylen dans cet état, je n’avais aucune crainte à avoir. « Il ne m‘aimera jamais comme je l‘aime moi. J‘avais envie de croire que ça n‘avait aucune importance, et que tout ce qui comptait c‘est que je finisse par l‘avoir, mais je n‘en suis plus certaine. »

Un pli s’était formé entre mes sourcils, affichant ma contrariété. Je ne prétendais pas être fière et d’une classe infernale en faisant cet aveux, mais j’étais convaincue d’éviter le pathétique. Ma voix n’avait rien de brisée, je ne faisais que formuler une conclusion somme toute très logique. Et pourtant, après quelques secondes, un air désolé et franchement pas glorieux s’installa au fond de mes yeux. Je serrai davantage la main de Jaylen, m’y accrochant comme à une bouée qui me préserverait de la noyade.

« Dis moi quoi faire? »

Parfaitement effrontée, je poussais le bouchon jusqu’à remettre mon sort entre les mains de Jaylen. Mais ça n’avait rien d’idiot à mes yeux, au contraire, c’était ce qu’il y avait de plus sensé. Car le Jaylen que j’avais fasse à moi n’était pas celui de tous les jours; ce serpentard malhonnête et grognard n‘existait plus. J’avais devant les yeux un Jaylen animé par un sentiment surement nouveau pour lui: l’amour. Alors, oui, ce n’était peut-être que le résultat d’un filtre, mais qu’était vraiment l’amour au fond? Une réaction chimique, la volonté d’être avec une autre personne, et même de la posséder. Tout ça se passait dans la tête, et était extrêmement subjectif et abstrait. Un filtre valait aussi bien… Et même si je restais convaincue que l’amour ne pouvait pas se résumer à ça, ses effets étaient bien réels. Jaylen l’avait déjà prouvé, en tant qu’amoureux, il était de bons conseils et semblait vouloir le meilleur pour moi.
Son avis aurait en cela un rôle essentiel à mes yeux.
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Message par Jaylen Killam Ven 4 Fév - 15:01

L'indifférence que m'inspirent les autres depuis longtemps m'a toujours semblé bienfaitrice : aucune chance d'être blessé par quiconque – ou presque –, d'être déçu ou de décevoir... les relations humaines me semblent trop complexes pour mériter que je m'y attarde. Ce doit être pourquoi la situation dans laquelle je me trouve maintenant me paraît particulièrement étrange. Je veux Gemma comme je n'ai jamais voulu personne auparavant – du moins est-ce ce dont je suis persuadé à l'heure actuelle, mais mes relations en dehors d'elle sont presque réduite à néant tant que je ne vois qu'elle. Je serais incapable de dire si j'ai déjà aimé quiconque, mais je suis sûr d'une chose : je n'ai que très rarement été confronté à des sentiments aussi forts. Elle anime en moi quelque chose.. que je serais incapable de décrire avec des mots. Quelque chose que la moindre parcelle de mon être me pousse à lui révéler, mais que je crains moi-même de prononcer. Est-ce un mal ou un bien? J'ai l'impression d'être hors du temps, de n'exister que pour me calquer à son quotidien, à son existence, et pour la contempler sans relâche jusqu'à m'en brûler la rétine.

Ses mots m'atteignent avec une force implacable et me martèlent l'âme sans une once de pitié. Je ne suis pas Raven, je n'ai même jamais voulu être lui... avant aujourd'hui. Alors j'essaye de la convaincre que se raccrocher à lui ne la mènera nulle part. Le passé l'a prouvé suffisamment souvent pour que ma tentative de persuasion, si piètre puisse-t-elle être, parvienne à toucher sa raison... Mais ai-je une chance d'atteindre son coeur? Je pourrais presque y croire. Je voudrais y croire. La voir si proche et à la fois si éloignée de moi est une véritable torture : je meurs d'envie de la serrer contre moi et la certitude qu'elle me rejettera à coup sûr n'est pas facile à encaisser.

… Mais ce n'est définitivement pas moi de me montrer si prudent! Sans prendre le temps de m'interroger davantage sur l'étrangeté de mon propre comportement et de mes réactions, je passe outre mes appréhensions de midinette et m'empare de ses mains, comme pour appuyer mon plaidoyer. Je suis incapable de déchiffrer ses réactions, et il faut dire que c'est foutrement frustrant. Mais un léger sourire finit par venir éclairer son visage, et cette simple vue me fait un bien fou. Je suis responsable de ce sourire. Moi. Pas Raven, ni aucun autre. Plus encore, je suis le seul à qui il soit destiné à l'heure actuelle. Un nouvel élan de possessivité me pousse à désirer ardemment que personne d'autre que moi ne puisse plus jamais la contempler, que tout son être me soit entièrement réservé. Je contemple ses pommettes hautes, son regard chocolat, m'attarde un instant sur ses lèvres appétissantes, sans m'en lasser. Une question jaillit tout à coup dans mes pensées : pourquoi? Je suis bi, question de plaisir et de volonté de profiter des plaisirs de la chair d'où qu'ils viennent, mais je me sais plus attiré par les mecs que par les filles. Pourquoi elle, alors que je ne m'attarde habituellement jamais avec celles qui accrochent mon regard? C'est comme si quelqu'un avait remplacé la gamine un peu agaçante que je côtoie régulièrement pour la remplacer par une femme époustouflante, tout droit sortie de mon imaginaire pour donner voix et vie à mes fantasmes les plus parfaits. Ses remerciements me tirent de mes pensées, et je ne peux que m'étonner : merci? Mais de quoi?

« J‘apprécie ta présence ici, peu importe sa raison. »

J'ai toujours autant de mal à comprendre. « Peu importe » la raison? Ce n'est sûrement pas son but, étant donné la façon dont elle s'est exprimée, mais me blesse encore une fois : est-ce qu'elle n'a pas compris que ma présence avec elle m'est dictée par des sentiments bien réels? Elle le sait... elle ne peut que le savoir. Et visiblement, elle n'en a pas grand-chose à battre... Mon visage se ferme malgré moi tandis qu'une émotion que je peine à identifier m'enserre là poitrine au point de menacer de m'étouffer et, alors que je suis quasi certain qu'elle ne peut pas faire pire que me recracher mon amour au visage sans y prêter attention, elle ne tarde pas à continuer sur sa lancée :

« Je ne sais pas exactement ce que valent tes paroles, mais j‘ai l‘impression que tu as raison. Je suis juste trop bête pour voir la vérité par moi-même. »
Je voudrais la contredire. Trop bête, elle? Sûrement pas! Quelque chose me souffle que c'est en partie sa vivacité d'esprit qui m'a conquis et m'a enchaîné à elle – je m'apprête à le lui affirmer, mais suis pris de cours par ses aveux.

« Il ne m‘aimera jamais comme je l‘aime moi. J‘avais envie de croire que ça n‘avait aucune importance, et que tout ce qui comptait c‘est que je finisse par l‘avoir, mais je n‘en suis plus certaine. »

Étonné par cette soudaine révélation, je me fige et la sonde du regard, cherchant dans son visage la preuve que ce qu'elle vient d'avouer avec difficulté est bien réel. Elle y a sérieusement réfléchi; sa mine contrariée en est la preuve. Je parviens à lui offrir un sourire hésitant, contrit, mais intérieurement je jubile : elle m'offre très exactement ce que je voulais entendre. Mes sentiments sont d'une ambivalence assez déstabilisante à l'heure actuelle : je la voudrais plus près de moi, et pourtant mes membres ne me répondent pas; le fait d'être à ses côtés de cette façon, est une sorte de torture dont je profite autant qu'elle me perturbe, si bien que je perds un peu le fil de la conversation, perdu quelque part entre la texture de sa peau que j'imagine soyeuse et des projets de moins en moins catholiques qui défilent dans ma tête. Elle n'est plus certaine que ce qu'il y a entre Raven et que cela vaille tous ses sacrifices. Ou alors ce n'est pas ce qu'elle a dit, mais son cerveau se plait à m'envoyer encore et encore cette information des façons les plus prometteuses pour moi. Elle va oublier Raven. Je me le promets intérieurement. Elle sert d'elle-même ma main; à mes yeux c'est presque une récompense. Comme si j'étais son unique point d'encrage. Comme si j'étais le seul à pouvoir la soutenir, lui apporter un semblant de réconfort.

« Dis moi quoi faire? »
« Je... »

Surpris par sa requête inattendue, je suspends ma phrase et reste à la fixer une seconde, la bouche entrouverte. Voilà quelque chose à quoi je ne m'étais pas attendu. Et je ne suis pas certain de la réponse à lui donner. Je me passe une main dans les cheveux – ce qui n'aide pas franchement à ma réflexion et suffit juste à les emmêler un peu plus – avant de laisser retomber mon bras le long de mon corps et de me racler la gorge.

« Il me semble qu'on a déjà essayé ça une fois, je fais remarquer en la regardant de biais, m'attendant à de quelconques reproches – après tout je n'ai fait que lui compliquer la tâche, avec mes conseils. Raven était furieux. Mais... euh.. je ne referai jamais ça. Te dire quoi faire pour essayer de le conquérir. Sans vouloir me la jouer égoïste, je n'ai pas très envie que tu réussisses à l'avoir. »

Mes sourcils se froncent tandis que je la considère avec méfiance. Est-ce qu'elle veut ma peau? Je veux dire, elle sait que je ressens quelque chose pour elle. Pourquoi me demande-t-elle de l'aider avec lui? Ou alors... je déchire avec peine le voile que la jalousie – encore elle – jette sur mes pensées et me rends compte de quelque chose. Peut-être qu'elle me demandait juste ce qu'elle doit faire maintenant, et que la réponse appropriée pourrait être « passer à autre chose ». Ce serait sacrément bon pour moi en fait.

« Tu pourrais peut-être... arrêter les plans foireux et laisser faire les choses. Mais mains s'ancrent un peu fébrilement sur sa taille pour la rapprocher de moi. Ma gorge se fait un peu plus sèche alors que je plonge au creux de ses prunelles brunes. Et... te rendre compte que tu as déjà ce que tu cherches, même si ça ne vient pas de celui que tu as espéré. Je veux dire... Je m'embrouille. Exprimer ce que je ressens m'a toujours été un peu pénible, et maintenant que je ne lutte plus contre ses réticences, c'est comme si une sonnette d'alarme résonnait loin, quelque part en moi. Occuper une place capitale dans le coeur de quelqu'un, savoir que tu n'as rien d'autre à faire que d'être accessible pour que cette personne ne voit que toi.. C'est déjà bien, non? Moyen détourné d'exprimer le centième du quart du millième de mes sentiments pour elle. C'est trop pathétique; à coup sûr elle va me prendre pour un con ou pire : un profiteur. Mais à vrai dire c'est carrément ce que je suis, alors... J'inspire profondément et finis par conclure : Tu en as déjà tellement fait pour Raven... Accepte que quelqu'un d'autre que lui veuille en faire autant pour toi. »

J'attrape ses phalanges pour les porter à mes lèvres, et embrasse doucement le creux de sa paume, une question au fond des yeux. Est-ce qu'elle acceptera? À la voir si vulnérable je sens quelque chose craquer en moi, et je n'ai même pas le temps de tenter de me brider que je me rapproche d'elle pour enfouir mon visage dans son cou. Je suis à peu près certain que ce genre de réaction n'était pas celle qu'elle attendait de ma part, mais je suis incapable de penser correctement alors que mes lèvres atteignent enfin sa peau. Mon dieu... j'ai soif d'elle à en perdre la tête.
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Message par Gemma Langley Sam 5 Fév - 0:35

Le regard que je portais sur Jaylen était attentif, et totalement nouveau. Je lui avais déjà demandé des conseils, ça ce n’était pas une première, mais ceux que je lui quémandais maintenant étaient bien plus importants. Je ne cherchais pas un moyen superficiel et vicieux d’accaparer Raven, mais une réponse bien plus essentielle. Car je ne savais pas quoi faire, comment réagir à ma prise de conscience. Je n’avais jamais imaginé me retrouver dans cette situation, pas plus que je n’avais songé à renoncer à Raven. D’ailleurs, dans mon esprit ça ne se résumait pas à ça. Jamais je ne pourrais renoncer à Raven, ça me paraissait impossible. Mais il était désormais évident que je ne pouvais pas continuer à être sa fan n°1, continuellement dans l’ombre, alors qu’il vivait au grand jour avec une autre, faisant fis de mes sentiments. Jaylen m’avait fais réaliser à quel point c’était insupportable. Et maintenant, j’attendais qu’il me guide et me montre la marche à suivre, la prochaine étape. Je ne doutais pas du sens de ses conseils, il était à mes yeux le seul capable de me conseiller efficacement.

« Je... »

Même si lui ne semblait pas le savoir. La bouche entrouverte, il ne cherchait pas à dissimuler sa surprise. Mes aveux avaient du le prendre de cours, et ma requête encore plus. Il ne s’attendait certainement pas à ce que je capitule aussi vite, et moi non plus. Au fond, j’avais juste besoin d’un coup de pouce, car cette opinion menaçait de surgir depuis un moment déjà. Mais dans l’état où il était, Jaylen devait forcément être ravi de mon revirement. C’était donc bel et bien ma question qui le rendait hésitant. Je le regardai passer une main dans ses cheveux, geste anodin qui capta pourtant toute mon attention. Et mes yeux revinrent se caler dans les siens, lorsqu’il se décida enfin à répondre:

« Il me semble qu'on a déjà essayé ça une fois »

Oui, mais non. Je craignais qu’il ne m’ait pas comprise, et mes sourcils se froncèrent. J’étais prête à le contredire, mais il me devança en ajoutant:

« Mais... euh.. je ne referai jamais ça. Te dire quoi faire pour essayer de le conquérir. Sans vouloir me la jouer égoïste, je n'ai pas très envie que tu réussisses à l'avoir. »

Sa remarque me valut un sourire. C’était idiot, mais ça me faisait plaisir. J’aimais qu’il me dise ne pas vouloir m’aider à conquérir Raven. Ca avait beau être le fruit du filtre, j’avais le sentiment de compter vraiment pour lui, et ça me réchauffait le cœur tout en alimentant mon ego.

« Tu pourrais peut-être... arrêter les plans foireux et laisser faire les choses. »

Il m’approcha de lui en attrapant doucement ma taille, et je ne le repoussai pas.
Il avait raison. Seulement je n’étais pas certaine d’en être capable. J’avais clairement mis un frein sur les plans foireux depuis un mois, mais je ne me retenais pas de comploter. Ca faisait presque partie de moi, comme un besoin compulsif de fomenter des plans douteux, même destinés à tomber à l’eau. Alors arrêter, c’était de l’ordre de l’impensable.

« Et... te rendre compte que tu as déjà ce que tu cherches, même si ça ne vient pas de celui que tu as espéré. Je veux dire... » Mes yeux se plissèrent, attendant la suite presque avec impatience. En réalité, je savais déjà pertinemment ce qu’il voulait dire, je connaissais le fond de sa pensée, mais le lui entendre dire m’intriguait. « Occuper une place capitale dans le cœur de quelqu'un, savoir que tu n'as rien d'autre à faire que d'être accessible pour que cette personne ne voit que toi.. C'est déjà bien, non? » Un bon début, oui, parfaitement. Et un sourire flotta sur mes lèvres. J’aurais plutôt du être effondrée, car il fallait tout de même un filtre pour que quelqu’un soit capable de me dire de telles choses. Mais si même Jaylen en était capable avec seulement l’aide d’un filtre, c’était peut-être qu’un autre le pourrait sans ce petit coup de pouce… « Tu en as déjà tellement fait pour Raven... Accepte que quelqu'un d'autre que lui veuille en faire autant pour toi. »

Les mots sonnaient si bien à mon oreille que je m’aperçus à peine qu’il me prenait la main. J’étais totalement transportée par ses déclarations, et j’avais envie d’y croire. Je voulais que quelqu’un m’aime au moins autant que j’étais capable d’aimer. Le visage de Raven brouillait mes pensées, mais je devais admettre qu’il ne pouvait pas être ce quelqu’un. Ce rôle reviendrait à un autre, fatalement et indubitablement…

Je sentis les lèvres de Jaylen contre ma paume, et mon attention revint alors toute entière sur lui. Il me vrillait d’un regard sans détour. Je n’ignorais pas ce qu’il avait à l’esprit, je me demandais simplement ce que moi j’avais en tête. Jaylen était entièrement possédé par l’amour qu’il pensait ressentir pour moi, alors n’était-ce pas un tantinet vicieux que de profiter de la situation? Je le laissais se torturer pour avoir des réponses à mes questions les plus secrètes, et je le laissais désormais se serrer davantage contre moi et venir enfouir son visage dans mon cou. Je pensais avec arrogance comprendre ce qu’il voulait, mais j’étais très loin de savoir quel type de sentiment un filtre était réellement capable de faire éprouver.

Je posai une main sur sa nuque, permettant à ses lèvres d’embrasser ma peau sans la moindre réserve. Je fermai les yeux, en suspens, profitant égoïstement de la situation. Jaylen ne m’aimait pas, pas vraiment en tous cas. Mais pour l’heure, il était prêt à tout faire, tout donner, pour un simple regard de ma part, alors je n’étais pas vraiment en mesure de le repousser. On me traitait de gamine, et c’était précisément ce que j’étais résignée à être. Une gamine capricieuse et exigeante, qui ne se laisserait rien refuser. Ma main glissa contre le buste du serpentard, et je le fis se reculer à peine, d’une simple pression. Mon regard tomba dans le sien, tranchant, tandis que ma main continua de remonter jusqu’à sa gorge. Et mes deux mains se figèrent le long de son cou lorsque mes lèvres s’approchèrent des siennes. Ce fut lentement, et avec un plaisir malsain, qu’elles s’y posèrent enfin. Le contact fut léger, et ne dura qu’un instant. Car déjà, j’éloignai mon visage de celui de Jaylen pour planter à nouveau correctement mon regard dans ses yeux d’un bleu profond.

« Et tu pourrais être ce quelqu‘un? »

Pour un soir au moins, pensais-je tout en me gardant bien de l’ajouter. J’étais définitivement à blâmer pour ce que je m’apprêtais à faire; mais Jaylen ne le méritait-il pas? N’était-ce pas de bonne guerre que de profiter de lui comme lui-même avait profité de tant de filles à Poudlard, et même de certaines de mes amies? Il n’y avait aucun remord à avoir par la suite. Raven? Où était-il en ce moment? Certainement en train de se faire plaisir avec Leslie, alors qu’il apparaissait de source sure que les choses s’étaient plus qu’arrangées entre eux ces derniers temps. Aucun remord. Pas même vis-à-vis de Jaylen qui se montrait si prévenant? Son comportement n’était que le fruit du filtre qu’il avait bêtement bu sans réfléchir, après tout, je n’avais pas à me sentir coupable.

« Prouve moi que je mérites d‘être aimée. » Mes mains glissèrent contre ses épaules, et je me serai davantage contre lui, en ajoutant: « Montre moi ce que tu ressens pour moi. » C’était le but premier du filtre, après tout, que de m’offrir un petit réconfort. Mais ces belles paroles, un tantinet dramatiques, ne m’empêchèrent pas de trembler lorsque je revins capturer les lèvres du serpentard. Fermant les yeux, j’osai approfondir le baiser, sans savoir très exactement dans quoi je m’embarquais.
Gemma Langley
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Message par Jaylen Killam Dim 6 Fév - 5:59

Ma conception de l'amour n'est certainement pas la meilleure qui soit. Certains sont adeptes de romantisme, saisissent la moindre occasion d'être avec celui ou celle qui occupe leurs pensées, se montrent attentionnés.. Je ne fais pas partir de ceux-là. Moi, j'ai plutôt ma place parmi les autres qui considèrent que se fixer est une forme d'enchaînement et préfèrent rester libres d'aller voir ailleurs quand ils ont envie. Je fais partie de ceux qui, même lorsqu'ils se laissent prendre au jeu et finissent par s'attacher à quelqu'un, sont incapables de vivre une vie de couple normale et s'y prennent toujours mal.
C'est marqué au plus profond de ma chair, gravé au fer rouge par les expériences vues ou vécues qui m'ont forgé jusqu'à faire de moi celui que je suis maintenant: un guitariste pommé et misanthrope qui ne vit pour la musique.

Quelque part, je suis conscient de cette réalité. Mais plus le temps passe, m'offrant du même coup la chance de contempler Gemma tout mon soul, moins je me sens attaché à celui que je suis. Ou étais? C'est bien simple, à l'heure actuelle il n'y a qu'une vérité qui compte : quoi qu'elle me demande, aussi éloigné que cela puisse être de ma personnalité, je le ferai... Et elle le sait, maintenant. C'est bizarre... malgré mon caractère indépendant je ne ressens aucune crainte par rapport à ma situation. Qu'elle use du pouvoir qu'elle a sur moi, qu'elle en abuse même si elle le veut; je lui appartiens déjà. Sa main glisse contre mon torse et tout mon corps se tend dans l'espoir d'amplifier ce contact tant espéré. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'elle soit si réceptive ou mette si vite de côté ses réticences, mais franchement je ne risque pas de m'en plaindre. C'est comme si mon besoin d'elle accroît de minutes en minutes. Les baisers ne sont déjà plus suffisants; plus elle m'en donne, plus j'en veux. La légère pression qu'elle exerce sur ma nuque m'électrifie, mais plus encore la sensation de ses lèvres sous les miennes.

« Et tu pourrais être ce quelqu'un? »

Je n'envisage même pas de lui donner une réponse. Mon corps brule de céder à l'attrait qu'elle exerce sur lui, et cette question qui exprime son consentement répond à toutes mes attentes. Et tout à coup, plus rien d'autre que son corps n'existe pour moi. Le monde se brouille, ma vision s'affine jusqu'à ce que je ne distingue plus que Gemma, et un bourdonnement persistant étouffe le moindre son. Est-ce qu'on peut être ivre sans même avoir bu? Sans doute : la terre tourne autour de moi et il me semble avoir perdu le contrôle de ma bouche et de mes membres, voir peut-être l'esprit. Je ne peux m'empêcher de fondre sur elle, sans plus attendre, pour la sentir contre moi, pour me sentir vivre, et une vague de bonheur explose en moi. Mes bouche ne cherche pas la sienne : elle se pert une nouvelle fois contre sa chair, et les derniers mots qu'elle me souffle ne sont qu'un doux murmure dénué d'importance à mes oreilles. Je glisse une langue curieuse le long d'une parcelle de cette peau qui attise mes sens, juste à la naissance de son cou, et l'aspire, la mord, la taquine avec acharnement jusqu'à ce qu'elle se colore de bordeaux violacé. Satisfait de moi-même, j'y appose quelques baisers légers sans même me soucier du fait qu'elle puisse protester. Honnêtement, ce n'est pas le genre de geste auxquels je suis habitué – mais elle m'a donné ce droit, et je veux qu'il n'y ait que moi. Juste moi à détenir ce pouvoir, cette insigne honneur. Mes mains la révèrent presque tandis qu'elles s'appliquent à déboutonner les premiers boutons de sa chemise d'uniforme, tissu informe qui ne rend pas justice aux formes que je devine. Mais juste à l'instant où mes phalanges, presque tremblantes d'impatience, s'apprêtent à la dénuder, je m'arrête, comme frappé par une sorte de prise de conscience – ou quelque chose s'en approchant.

« Tu es sûre de toi? – je demande péniblement. Je ne pourrai pas m'arrêter si... »

Mais prévenant, je ne le suis pas particulièrement. Passionné, oui, et c'est ce qui l'emporte sur les relents de raison qui tentent de percer le brouillard qui m'entoure. Je n'attends même pas de réponse de sa part que mes yeux s'accrochent de nouveau sur la poitrine que son vêtement partiellement défait laisse entrevoir, et mes gestes se font plus lents, comme pour savourer cette instant particulier. Moi qui ai toujours considéré que déshabiller l'autre était une pure perte de temps, une besogne à accomplir au plus vite avant de passer aux choses sérieuses, je me surprends à vouloir la voir se révéler en douceur, à vouloir me délecter de sa découverte. Je retiens mon souffle en venant à bout d'un dernier bouton et, du bout de l'index, repousse les pans de sa chemise pour la contempler. Mes pupilles troubles et avides se fixent brièvement aux siennes avant de revenir se poser sur son ventre plat maintenant révélé; l'une de mes paumes épouse la co urbe la courbe de son sein. dont seul son soutient me sépare encore, et j'abolis la distance entre nous pour faire glisser son haut le long de ses bras, étouffait un sourire sur la joue de Gemma au subtile froissement qui accompagne sa chute.

« Je suis ce quelqu'un », je réponds avec un temps de retard, d'un ton implacable qui ne souffrira aucun retour en arrière.

Elle ne peut plus reculer. Je ne peux plus le faire, plus maintenant que je me suis intoxiqué à son odeur. Je l'embrasse à pleine bouche, exigeant, tout en cherchant du regard quelque chose qui puisse me faciliter la tâche. Les lavabos sont notre seule issue bien qu'elle mérite nettement mieux. Bien qu'elle mérite que je lui offre le monde. Mais je ne me sens aucunement la patience d'attendre de trouver un endroit plus adapté. Je barricade ces élans romantiques qui ne me ressemblent pas et la pousse à reculer contre ce qui nous servira de support de fortune. Mes mains trouvent le chemin de ses cuisses et, par un immense effort de volonté, je parviens à ne pas me focaliser sur mon envie de faire immédiatement un sort à sa jupe. À la place, je soulève Gemma pour l'asseoir sur le rebord inconfortable et me glisse entre ses jambes que je caresse d'une main inquisitrice, avec l'impression complètement stupide d'être le maître incontesté de ce que ce putain d'univers à fait de mieux.
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Message par Gemma Langley Dim 6 Fév - 15:48

Un baiser, c’était déjà beaucoup lui offrir. Et en l’espace d’un instant, il en avait reçu deux, le second bien plus approfondi et fervent que le premier. Et tandis que je sentis les lèvres de Jaylen, puis sa langue, dans mon cou, je ne pus empêcher l’inévitable: mon esprit tout entier se tourna vers Raven. Lui dont les simples baisers me ravissaient, et avec lequel j’aurais tant aimé aller plus loin. Ça ne devait pas être mon sort, après tout. Le passage Curtis se rappelait férocement à mon esprit. J’avais l’impression de revivre la même situation. Moi, désespérée, prête à profiter du premier garçon qui ne saurait pas me dire non. Les dents de Jaylen se serrèrent dans mon cou, et je me tendis tout en échappant un grognement. Mais je n’avais pas vraiment conscience de ce qu’il faisait, et cette soudaine douleur lancinante me paraissait plutôt bien agrémenter mes pensées. Des pensées subitement bien hésitantes et chaotiques. Pourtant, l’instant d’avant, j’étais sûre de moi, de ma décision de tout expédier en enfer. Mes conflits personnels ne devaient pas prendre le pas, c’était impensable. Je n’étais pas une gamine curieuse incapable de garder le cap!
Jaylen commençait à déboutonner mon chemisier, et j’allais le laisser faire! Oui, c’était ma décision, et je n’avais aucun doute à avoir. J’obliquai du chef pour moi-même, affirmant ainsi mon opinion. Mais alors que j’aurais voulu que Jaylen s’empresse pour ne me laisser aucune minute de répits, il se mit à hésiter. Ses doigts s’étaient figés contre le tissu de mon vêtement, et il osa demander:

« Tu es sûre de toi? Je ne pourrais pas m'arrêter si... »

Sa question me toucha, en un sens que je n’aurais pas cru possible. Malgré l’amour foudroyant qu’il devait ressentir pour moi, et le désir qui en découlait, malgré que ce fusse Jaylen face à moi, et non quelqu’un du genre à hésiter, il faisait preuve d’une prévenance qui me déstabilisa affreusement. Un instant seulement, avant qu’un regard plus affirmé ne vienne répondre à la question. Mais je n’étais pas certaine qu’il attendait vraiment une réponse. Puisqu’il reprenait déjà là où il s’était arrêté. Ses gestes furent cependant plus lents, me laissant tout le temps de scruter son visage, à la recherche d’un indice. Un indice de quoi? Je n’en avais pas la moindre idée. Mon regard se promenait sur son visage, et passait de temps à autre à ses mains, aussi je ne pus pas louper l’instant de suspens qu’il marqua avant d’écarter les pans de ma chemise pour dévoiler ma peau. Bizarrement, je n’avais pas peur, je ne craignais pas que Jaylen ait accès à une parcelle plus grande de mon corps. Le regard trouble qu’il posa sur moi aurait pourtant du m’effrayer. Un tel désir se lisait dans ses prunelles… et ça me flattait. J’avais vraiment l’impression d’être tout pour lui. C’était au-delà des mots et au-delà du moindre filtre. J’étais comme juchée sur un piédestal, et c’était extrêmement grisant.
La main de Jaylen contre mon sein, encore dissimulé, ne m’effraya pas plus. Je le regardai avec curiosité et fierté. Je le laissai faire lorsqu’il fit glisser mon chemisier pour m’en débarrasser complètement, car serrée contre lui, j’étais incapable de ressentir la moindre appréhension.

« Je suis ce quelqu'un »

Je souris, pourtant n’était-ce pas qu’un beau mensonge? Qu’importait, je voulais le vivre ce mensonge, même pour un instant. J’avais très envie de le vivre avec lui.
Il m’embrassa et ce fut à cet instant que mes barrières tombèrent vraiment, passées la crainte et l’hésitation. Et alors qu’il me forçait à reculer contre l’un des lavabos, je ne résistai pas. Le pouvais-je seulement? Ses mains atteignirent mes cuisses et il me souleva pour me faire assoir sur le rebord du lavabo. J’emprisonnai immédiatement son cou entre mes bras, tandis qu’il se plaçait entre mes cuisses, en prenant un soin particulier à les caresser. Une caresse qui m’émoustilla suffisamment pour que je laisse mes lèvres fondre dans son cou. Ce fut dans un esprit presque vengeur que je laissai mes lèvres découvrir des dents qui serrèrent bien vite la peau de Jaylen, l’aspirant tout en l’embrassant d’une façon bien particulière destinée à laisser des traces. Il avait laissé sa marque dans mon cou, ce n’était que justice que j’en fasse de même. Satisfaite de mon forfait, mes lèvres coururent sur toute la longueur de son cou, avant de remonter jusqu’à sa mâchoire, puis contre sa joue. Je laissai là un dernier baiser, fiévreux, et murmurai quelques mots tout en me serrant davantage contre Jaylen et en me servant de mes cuisses comme d'un étaux:

« Alors fais en sorte que je t‘appartienne. »

Ce n’était pas mon style de dire ce genre de choses, mais je savais à quel point une telle phrase choc soufflée du bout des lèvres pouvait décupler les ardeurs. Les miennes en faisaient d’ailleurs les frais, touchée par mes propres paroles. Il n’était plus question de me brider, au contraire. Je comptais bien rendre Jaylen impossible à arrêter, je voulais qu’il ne réponde plus de rien. Les conséquences ne m’apparaissaient pas vraiment, je cherchais seulement à profiter de l’instant présent. N’oublions pas que je m’évertuais à jouer la gamine capricieuse. C’était un rôle qui m’allait à la perfection.

Mes mains glissèrent contre les épaules de Jaylen et je détachai un à un ses boutons, avec une lenteur sensuelle, tout en le couvant d’un regard prometteur et espiègle. Ce fut pourtant d’un geste vif que je saisis les pans de la chemise pour la délester des épaules du serpentard. Il n’était pas question qu’il reste couvert plus longtemps tandis que ma peau était, elle, à l’air libre. La chemise devenue un lointain souvenir, je découvris le torse de Jaylen du bout des doigts, avant d’y poser moins timidement mes paumes et de me répandre en caresses. Sa peau était étonnement douce. C’était étrange, mais je m’étais presque attendue à ce que son corps soit aussi dur et rêche que son esprit. Un sourire amusé souleva mes lèvres, à peine un instant, avant que je reprenne un rythme plus pressé. Mes mains attrapèrent Jaylen à la chute de ses reins, et je l’incitai à se serrer encore plus près, tandis que ma bouche s’empara de la sienne en un baiser presque brutal. Mes mains remontèrent dans son dos, et mes ongles tracèrent des sillages sur leur passage, tandis que ma bouche délaissait déjà celle de Jaylen pour descendre contre son menton puis dans sa gorge. J’étais particulièrement excitée en cet instant, mais j’aurais été bien incapable d’en faire plus. Tout ce qui tenait à la surface de l’acte en lui-même, je pouvais le faire sans problème, mais aller plus loin … non, je restai bloquée. A l’image de mes mains qui étaient désormais fermement arrimées aux hanches de Jaylen, le retenant contre mon corps, mais qui était bien incapables de passer la barrière que formait son pantalon.
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Message par Jaylen Killam Mar 8 Fév - 1:42

Je me crispe alors que ses dents se referment sur mon cou, me marquant aussi sûrement que je le lui ai fait un peu plus tôt. Vengeance? Une part de moi hésite à m'arracher à sa prise – je n'ai jamais aimé le sentiment d'appartenance auquel sont rattachés les suçons, et la sensation qu'ils provoquent est probablement aussi érotique que désagréable. Mais l'autre part, celle-là même qui m'a poussé à dessiner à même sa peau la trace de mon propre passage, ne peut que dominer largement mes réticences. Que peut-il y avoir de mieux en ce bas monde que la preuve de sa passion sur mon corps? Elle remonte le long de ma mâchoire jusqu'à atteindre ma joue et je laisse échapper un sourire.

« Alors fais en sorte que je t'appartienne. »
« Bordel, tu m'fais perdre la tête », je souffle en réponse, fébrile.

Elle me dévêt tandis que mes propres mains courent sur son corps, sur son torse dénudé, et se font un devoir de me débarrasser de la dernière barrière séparant nos torses presque nus. La lenteur qui accompagne ses gestes me fait frissonner, son regard n'a de cesse d'alimenter la flamme qui brûle en moi, et la caresse de la pulpe de ses doigts contre mon épiderme me rend dingue tant je voudrais qu'elle l'accentue. Elle caresse, griffe la chair à sa portée et m'embrasse, m'embrase. Le plaisir que me procure l'idée qu'elle s'anime enfin n'est certainement pas que physique : j'ai le coeur gonflé d'amour, comme si ce sentiment à la fois beau et effrayant était un poison s'écoulant impitoyablement dans mes veines. Mais qu'importe la cause, qu'importe l'étrangeté, l'ambiguïté des sentiments qui m'animent, je ne voudrais être nulle part ailleurs en cet instant. Je la sens hésiter, oser me rapprocher d'elle puis se figer, les mains à la lisière de mon pantalon. Ses jambes m'enserrent tel un étau irrésistible, ses bras ne lâchent pas mes hanches, et je ressens un inextricable bonheur à la sentir se figer à cette instant fatidique. Étrange, non? Je prends simplement cela comme la preuve qu'elle n'est pas de celles qui se donnent à tort et travers au premier venu, au premier prétendant de passage. Je ne pousserai pas la crédulité jusqu'à croire qu'elle soit encore vierge – n'ai-je pas été son « conseiller », celui qui l'a poussée à tenter « d'acquérir de l'expérience »? Je ne sais pas comment j'ai pu être si con. J'interromps mes gestes à mon tour pour attraper son visage en coupe et embrasser ses paupières qui se ferment, ses pommettes, ses joues, et ses lèvres une fois, deux fois et bien d'autres encore. Mes mains la libèrent en fin pour mieux se poser sur les siennes, et c'est sans me presser que j'accompagne les mouvements qu'elle a suspendus à l'instant, l'aidant à atteindre le bouton de mon pantalon d'uniforme et à le défaire. Le tissu fluide n'oppose pas beaucoup de réticence, au contraire, et la lourde toile ne tarde pas à s'affaler au sol. Je la repousse du bout du pied avant de susurrer d'une voix lascive à l'oreille de Gemma :

« Je vais le faire. Je te ferai oublier tout ce qui n'est pas moi, et tu crieras tellement que tu seras incapable de parler clairement quand j'en aurai fini avec toi. »

Ça, c'est plus « moi » : la provocation plutôt que les mots doux. Je passe une langue gourmande sur ses lèvres, m'abreuvant de son goût. Je suis certain d'être incapable de me passer, maintenant qu'elle m'a laissé y goûter, et je me fais un devoir de faire un sort à sa bouche trop tentante pour mon bien en mordillant sa lèvre inférieure avec insistance. Si je m'écoutais, je crois bien que je la dévorerais pour qu'elle ne m'échappe plus jamais. Putain, c'est n'importe quoi ce que je pense! Mais je ne peux tout simplement pas m'en empêcher. D'un geste négligeant, je me débarrasse de mon caleçon, trop habitué à se geste pour penser qu'il puisse la déstabiliser. Au point où nous en sommes je peux concevoir qu'elle prenne le temps de franchir certaines barrières, mais j'estime que la gêne n'a pas pour autant sa place entre nous.

« Regarde-moi, et ces deux mots, lâchés alors que je fais glisser sa propre jupe le long de ses jambes, sonnent plus comme un ordre que comme une suggestion. Regarde à quel point nos corps sont faits pour être liés l'un à l'autre. »

Et c'est une impression que je ressens bel et bien. N'est-elle pas faite pour moi? Tout en moi me hurle que c'est le cas. Je pose une ligne de baisers mouillés le long de sa gorge, atteignant sa clavicule que je taquine du bout de la langue avant de la pousser en arrière. Mes bras la retiennent ferment; j'aime l'idée d'être sa seule prise. Le visage pressé contre son sein, je prends le temps de torturer cette rondeur dont je me suis privé depuis ce qu'il me semble être des lustres et dédaignant volontairement les corps féminins. Une autre m'aurait laissé plus ou moins indifférent, je le sais, et j'aurais accompli ces gestes par habitude plus que pas réelle envie. Mais Gemma... Inutile de redire combien elle est unique. Je veux lui faire perdre la tête, de la même façon qu'elle s'est emparée de mon esprit, de mon âme même. Je veux l'entendre gémir mon nom et c'est sans doute ce qui me pousse à m'attarder autant le long de son corps, bien que mes phalanges impatientes me précèdent déjà en faisant disparaître son dernier sous-vêtement. Nous sommes tous deux nus, peau contre peau, et j'exhale un soupire intensément satisfait, trop conscient que plus rien ne me retient maintenant de la faire mienne... enfin.

Mais je n'ai aucune envie d'abréger ce moment. Au contraire, je profiterai d'elle aussi longtemps que possible : je suis trop conscient de ma chance pour ne pas la mesurer à sa juste valeur. Je me détache de sa poitrine à contre coeur et demeure en suspend au-dessus d'elle, juste un instant, pour le seul plaisir de voir sa peau frémir au contact de mon souffle brûlant. Finalement, je me penche un peu plus pour poser mes lèvres sur son nombril, que j'honnore de coups de langues en mimant ce que je ne tarderai pas à lui faire subir. Deux de mes doigts glissent plus bas encore, frôlent son sexe, et... je m'arrête. Mon regard taquin se vrille au sien; je me redresse en me pressant fermement contre elle et exige, à deux centimètres à peine de ses lèvres entrouvertes et résolu à rester hors d'atteinte jusqu'à être satisfait :

« Dis-moi ce que tu veux. »

Je ne lui demande pas de me supplier – ce n'est pas le but. Mais je veux l'entendre me tenir une fois ces propos osé qui m'électrisent, je veux qu'elle me dise à quel point elle meurt de me sentir en elle. À vrai dire, je brûle déjà suffisamment de désir pour elle pour ne pas avoir besoin encore qu'elle m'attise, mais j'aime à savoir qu'elle me veut; que pour l'heure, aussi éphémère que puisse être ce rêve auquel je me raccroche avec moi, elle est prête à le vivre avec moi, pleinement, et ne réclame personne d'autre que moi.
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Message par Gemma Langley Sam 12 Fév - 17:43

L’hésitation n’avait pas sa place en cet instant, et pourtant mes doigts se résignaient sagement à ne pas dépasser la limite. Une limite que représentait le pantalon de Jaylen, et qu’il m’était impossible de franchir par moi-même. Ma pause ne put pas lui échapper, il aurait fallu qu’il soit aveugle sinon. J’étais incapable d’estimer à quelle réaction m’attendre de la part de l’arrogant serpentard, mais par élimination, je ne m’attendais clairement pas à ce qui allait suivre. Car il se stoppa aussi, et plutôt que de se moquer, il attrapa mon visage entre ses mains et embrassa tour à tour mes paupières, mes pommettes, mes joues, puis enfin mes lèvres. Il s’attarda d’ailleurs sur ces dernières, et je répondis à ses baisers comme l’aurait fais un miroir, les goûtant avec délice. Ils étaient si doux, et en même temps si empressés, que j’en perdis la tête.

Ce fut donc sans la moindre résistance que je laissai ses mains guider les miennes. Je défis le bouton de son pantalon sans presque m’en apercevoir, les yeux accrochés aux siens dans un abandon total. Il ne fallu apporter qu’une aide légère au pantalon pour qu’il finisse par s’écraser au sol dans un bruissement. Je devinai, plus que je ne vis, Jaylen le repousser d’un pied négligent. Et comme si mon attention ne lui était pas toute entière acquise, il fallut qu’il me susurre d’une voix chargée de désir:

« Je vais le faire. Je te ferai oublier tout ce qui n'est pas moi, et tu crieras tellement que tu seras incapable de parler clairement quand j'en aurai fini avec toi. »

Mes pupilles s’étrécirent sous la surprise, ou plutôt sous le choc. Je ne m’attendais pas à des paroles aussi libidineuses. Et j’avais le sentiment qu’un tel discours était plus de ceux que Jaylen avait l’habitude de tenir devant ses futures amantes. Ce qui me fit réaliser que mon nom s’apprêtait à aller rejoindre la longue liste des partenaires sexuels du guitariste. Cette conclusion paraissait effrayante. Ca faisait de moi une abrutie manipulable, une gamine incapable de dire non.
Mais la langue de Jaylen sur mes lèvres me rappela à l’instant présent. Et ses dents malmenant ma lèvre inférieure tout en piquant mon intérêt me firent réaliser que le temps des questions était passé. Pourtant, ce fut simplement plus fort que moi lorsqu’il retira son caleçon comme une formalité. Mes joues accusèrent le coup en prenant une légère teinte rose, tandis que je détournais les yeux en réaction stupide à l’inconnu.

« Regarde-moi. »

Il fit glisser ma jupe, accentuant encore ma gêne. Mais ma gorge nouée bloquait les mots si simples qui auraient permis de désamorcer la situation. Je ne pus que ramener mes yeux sur lui, extrêmement tendue, sachant très bien qu’il souhaitait que mon regard se pose ailleurs.

« Regarde à quel point nos corps sont faits pour être liés l'un à l'autre. »

Non? Je le suppliai presque du regard, avant de capituler, et de glisser un œil hésitant mais curieux vers ce qu’il cherchait à me faire voir. J’avais encore un sous-vêtement, comme un dernier rempart, pour me protéger du contact qui m’effrayait. Mes mains avaient quitté son corps subrepticement, et il se pouvait bien qu’il ne l’ait même pas remarqué. Les paumes appuyées contre le rebord du lavabo où Jaylen m’avait installé en position précaire, j’étais comme en suspend alors que lui semblait de plus en plus agité.
Et je ne retrouvais le compte de ses actions que lorsqu’il me poussa brusquement en arrière pour le seul plaisir de me rattraper. Son but était certainement de me prouver qu’il était mon seul appui, ma dernière et unique prise, et c’était plutôt bien vu. Car me sentant partir en arrière, j’avais brusquement relancé mes bras autour de son cou. Je n’étais toujours pas à l’aise, mais la bouche de Jaylen était suffisamment douée pour me décontracter. Je commençais à peine à me détendre, lorsque ses doigts m’arrachèrent mon dernier vêtement. Ca eut l’effet évident et implacable de me contracter à nouveau. Et le visage de Jaylen qui prenait de la distance avec ma peau n’avait pas le don de me rassurer, car alors il avait une vue plongeante sur mon entière anatomie. Même si son souffle chaud sur ma peau endormait étrangement ma méfiance.

J’avais beau être toujours très tendue, j’accueillis avec un plaisir non dissimulé ses lèvres contre mon nombril. Ses coups de langue étaient sans appel, et je n’étais pas non plus totalement ignorante. Ce qui fit monter d’un cran ma nervosité. Depuis quelques instants, ça ne cessait d’être un pas en avant pour deux pas en arrière. Et j’allais finir par faire un arrêt cardiaque si ça continuait.
A l’image de la main de Jaylen qui descendit plus bas - beaucoup trop bas - deux doigts se frayant un passage contre une peau encore parfaitement immaculée du moindre contact. Mais il s’arrêta là pour me glisser un regard torve. Je ne fis disparaître mon inquiétude que trop tard, me composant un regard faussement à l’aise tandis que Jaylen se pressait contre moi en remontant son visage à hauteur du mien. Mais je n’étais même pas certaine qu’il puisse ressentir mon angoisse. lui-même étant bien trop excité, et pourtant…

« Dis-moi ce que tu veux. »

Je craignais la question piège, sans doute autant que je craignais ma propre réponse.
Ce que je voulais? Avait-il oublié avoir à faire à une gamine capricieuse mais cruellement versatile? C’était une question dangereuse, autant pour lui que pour moi. Car il ne s’attendait pas à ce que j’émette quelque volonté de fuite, comme j’étais certaine qu’il n’accepterait pas une telle réponse. Je savais très bien ce qu’il voulait…tout en en sachant si peu. Je marchais en territoire inconnu, et je n’étais pas certaine que Jaylen soit le partenaire idéal pour une première. Pourtant, je le désirais, et j’avais l’impression de ne pouvoir désirer ainsi que lui. Ce qui ne m’empêchait pas d’en avoir peur. Car il savait ce qu’il voulait, lui, et il ne me laisserait certainement pas faire obstacle. Me violerait-il si je me refusais à aller jusqu’au bout? Non … Jaylen avait beau être un personnage étrange, il n’avait pas besoin de ça, et n’irait pas jusque là … n’est-ce pas?
Ces yeux me criaient pourtant le contraire, tout en m’électrisant. Était-ce seulement possible de lui résister? Ma gorge se dénoua péniblement, pour me laisser articuler avec une extrême prudence:

« Je veux… J‘ai besoin que tu me rassures Jaylen. » Je ne répondais pas du tout à son attente, et en tant que Jaylen, il avait de quoi être furieux, mais je misais toutes mes chances sur les effets de la potion, dont j’ignorais s’il était possible qu’ils s‘estompent. « Je ne veux pas être comme toutes celles que tu as eu avant moi. » Une fois encore, je m’en remettais au filtre; car je savais très bien qu’il était inutile de demander une telle chose à Jaylen dans son état normal, c’aurait été proprement stupide de toute façon. Un coup à se prendre une gifle et autre chose par la suite. « Je veux que tu me fasses tienne comme aucune autre avant, et que tu sois mien. »

Je me crispai en espérant que ça passerait. J’avais l’impression d’avoir réalisé un assez bon compromis et, je n’avais pas non plus menti. Car en le formulant à voix haute, j’avais pris conscience du désir qui me tordait le ventre. Mes nerfs avaient jusque là pris le dessus, m’empêchant de laisser libre court à mon désir. Mais alors que Jaylen était en suspend, son corps frôlant le mien, je me sentais subitement moins impressionnée. Mon talon remonta lentement derrière sa cuisse, puis je pus à nouveau l’enserrer entre mes propre cuisses, passant une main dans son dos et cueillant son menton de l’autre. Mes lèvres s’entrouvrirent, et je détaillai son visage d’un œil lubrique, avant de murmurer sans ambigüité:

« Que je sentes toute la force de ton amour et la puissance de ton désir en moi. »

J’emprisonnai alors ses lèvres, en agrippant férocement son dos pour le faire venir à moi. Il n’était pas question qu’il résiste, je ne le tolérerais pas. Et je m’en remettais une fois encore au filtre. Je me faisais l’effet d’une profiteuse, mais je me sentais aussi subitement en position de force, et j’adorais ça. Car passée la crainte, je prenais conscience de ma supériorité vis-à-vis de lui. Et il n’en fallut pas plus pour me pousser dans mes retranchements et briser les barrières que j’avais élevé dans mon esprit.
Gemma Langley
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Message par Jaylen Killam Mar 1 Mar - 19:03

« Je veux… J‘ai besoin que tu me rassures Jaylen. Je ne veux pas être comme toutes celles que tu as eu avant moi. Je veux que tu me fasses tienne comme aucune autre avant, et que tu sois mien. Elle à l'air d'appréhender ma réaction. Non, ce n'était pas la réponse à laquelle je m'attendais. Ses cuisses se resserrent autour de moi, et je me odieux bon sang. Est-ce qu'elle essaye de m'allumer de peur que je ne lui fasse du mal, que je me méprenne sur ses intentions et la blesse pour obtenir ce que je veux? Une main dans mon dos, elle m'attrape par le menton et laisse disparaître l'inquiétude qui marquait ses traits à l'instant pour me considérer d'un air concupiscent. Que je sentes toute la force de ton amour et la puissance de ton désir en moi. », réclame-t-elle avant d'emprisonner mes lèvres pour un nouveau baiser enfiévré. Si je lui réponds, c'est pur automatisme : mes pensées sont ailleurs. Est-il réellement possible qu'elle passe si aisément de la crainte à l'assurance? Elle est encore si jeune... je comprends soudain ce qui pousse Raven à justifier constamment ses hésitations en mentionner l'âge de Gemma. Quoi qu'on en dise, c'est seulement la preuve qu'il la respecte. Et moi? Est-ce que c'est également mon cas? Ses mains se promènent sur mon corps, toujours sans que je sache si elle le fait par envie ou seulement pour me prouver qu'elle ne compte pas tenter de m'échapper, et je me fais l'effet d'un vieil obsédé sautant sur l'occasion de profiter d'une gamine influençable.

Je me saisis de son poignet un peu violemment pour la détacher de moi un minimum; je devine l'éclat de folie qui doit faire briller mes yeux et abaisse les paupières quelques secondes pour l'éteindre. Je me doute que ce n'est pas la meilleur façon de la mettre en confiance, mais c'est plus que moi : il y a encore cette bête au creux de ma poitrine qui gronde contre les réactions de Gemma, contre mon propre comportement à son égard, et qui me pousse à mettre les choses au clair, tout de suite, avant qu'il ne se passe quoi que ce soit entre elle et moi.

« Ce n'est pas comparable – j'assène d'une voix dure, comme pour le lui faire entrer dans le crâne de force. Tu entends? Il n'y a personne, personne qui compte autant que toi, aucune aventure sans lendemain qui n'égale ce que je ressens là, maintenant, à la seule idée de te tenir dans mes bras. J'accole mon front au sien en relâchant son poignet et souffle d'un ton d'excuse : Pardon. Je ne sais pas être... » – tendre, et rassurant comme elle le voudrait. Je sais être passionné et à l'heure actuelle, alors que je fouille ses prunelles des miennes, je me demande si c'est réellement ce dont elle a besoin.

La réponse m'apparaît comme une évidence. Non. Peut-être ne s'en rend-elle même pas compte ou l'a-t-elle oublié en acceptant mes avances, mais offrir son corps au premier potentiel amoureux qui croise sa route n'est pas ce qu'il lui faut. Ce qu'il lui faut... j'ai l'impression de le savoir, mais comme un souffle qui m'échappe lorsque je tente de m'y raccrocher. Je lutte contre mon envie d'ignorer ses barrières, de jouer les aveugles comme elle le fait elle-même et de lui faire l'amour sans me poser de questions. De la... baiser? Comme l'une des vulgaires pétasses avec lesquelles je passais parfois le temps de façon régulière il y a encore quelques mois? Putain non, je ne peux pas m'y résoudre. Qu'a-t-elle demandé, déjà? À être rassurée.

Je recule lentement sans la lâcher des yeux, jusqu'à ne plus toucher la moindre parcelle de cette peau pour laquelle je mourrais. Ses pommettes rougies sont une adorable preuve de son malaise autant que de sa volonté d'aller plus loin... je me surprends à la contempler avec attendrissement et me mords la lèvres en espérant qu'elle ne s'en soit pas rendu compte. Des réactions physiques... est-ce tout ce que je veux de sa part? J'ai.. le reconnaître m'arrache la bouche et me semble étrangement naturel, tout à la fois. J'ai le cœur gonflé d'amour pour cette fille, et je veux qu'elle se sente.. bien. En sécurité dans mes bras, au point de ne jamais avoir à regretter de s'être offerte à moi. J'avais toujours pensé que seul le désir primait. Elle vient de me prouver le contraire.

Je ne sais même pas pourquoi je recule. Mon pied heurte un obstacle inattendu et je m'arrête, un peu hagard, pour regarder au sol. Ma guitare repose précautionneusement par terre, abandonnée là un peu plus tôt alors que toute mon attention se portait sur Gemma. Mes yeux voyagent de l'une à l'autre à deux reprises avant que je rassemble à la hâte nos vêtements, de façon à ce qu'ils nous servent de couverture de fortune, et ne tende une main en direction de ma Gryffondor, invitation explicite que j'espère la voir accepter. Loin d'être gêné par ma nudité, je me permets de m'égarer une fois de plus sur les formes dévoilées de ma délicieuse compagne, incrédule à l'idée que j'aie pu choisir moi-même d'attendre avant de profiter de ce qu'elle m'offre. Je la pousse à s'asseoir sur les uniformes mis bout à bout, prends place guitare en main à côté d'elle, et la regarde brièvement du coin de l'oeil avant de me reconcentrer sur mon instrument, dont je gratte quelques cordes.

« Je ne trouve plus les mots pour te le faire comprendre. »

Comment était-ce, déjà? Je ferme les yeux pour me plonger plusieurs années en arrière, dans un passé que j'ai pourtant tout fait, jusqu'à présent, pour néantiser. Le front barré de plis témoignant de ma réflexion, je fredonne quelques mots pour m'assurer des notes, et c'est presque naturellement que mes doigts retrouvent enchaînent enfin les bons accords d'une vieille chanson moldue que Ian jouait parfois à ma mère pour calmer ses angoisses. Je vais vraiment le faire... je vais vraiment lui dédier cette stupide chanson pleine de souvenirs qui me sont devenus douloureux. Une chanson digne du plus con des amoureux transis... j'y crois pas moi-même. Je m'interromps une seconde, le temps de lui souffler avec un demi-sourire :

« Si tu ris, j'te jure que je t'étripe. »

Je sais déjà que je le regretterai; pourtant mon sourire laisse place à la concentration et mes mains reprennent le pli avec assurance. Le chant est l'affaire de Raven, mais ma voix accompagne mes gestes sans la moindre hésitation tant les paroles me semblent vrai. Je pourrais le jurer, bon sang.. : je ferais n'importe quoi pour elle, parce qu'elle est mon monde, tout simplement.

Dieu sait qu'interpréter ça m'est douloureux. Je tente de ne pas m'attarder sur tout ce que réveille cette chanson, sur les moments de bonheur et la douloureuse trahison qui s'en est suivi, parce que je veux qu'elle ait un autre sens aujourd'hui. Je veux qu'elle apaise Gemma et lui montre à quel point elle est unique, à quel point elle mérite les sentiments exclusifs que je ressens pour elle. Je veux qu'elle sache que je ne le blesserai pas et qu'elle est plus, bien plus qu'une simple conquête parmi des dizaines d'autres.

Lorsque la musique prend fin, j'ai l'impression de me réveiller d'un songe. Je reste immobile l'espace de quelques secondes, puis pose aussi silencieusement que possible ma guitare un peu plus loin pour attraper doucement la nuque de Gemma. Ma bouche cherche la sienne et la caresse avec langueur, sans que je ne me presse, dans la continuité de ma déclaration indirecte, et ma seconde main se perd dans les mèches sombres de ma belle.

« Je ne peux te considérer comme aucune autre. Tu es... unique. La seule. »

J'aurais voulu connaître les phrases toutes faites qui touchent habituellement les coeurs, mais elle devra malheureusement se contenter de ça. Je la pousse à s'allonge et me place au-dessus d'elle, en faisant là encore preuve d'une patience qui ne me ressemble qu'à moitié. Il n'y aura pas d'attente cette fois, je n'accepterai pas d'hésitation... je n'en serai pas capable. J'ai besoin d'elle à un point qu'elle ne peut même pas imaginer.
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Message par Gemma Langley Ven 15 Avr - 20:24

Peu de gens m’aurait reconnu s’ils m’avaient vu à ce moment là, et ce n’était pas uniquement parce que personne ne m’avait jamais vu dans cet état. Non, c’était autre chose. Passé le cap de l’hésitation, je me sentais soudain pousser des ailes, et je n’avais plus peur. Je n’étais plus réellement moi-même, comme si Jaylen, mu par le filtre, me mettait dans un état second. Ou n’avais-je jamais été davantage moi-même qu’en cet instant? Qu’importe, je préférais éteindre mon cerveau un instant, et profiter au mieux de la situation.

Mais alors que je m’attendais à un retour de flamme fulgurant, je me sentis brusquement détachée de Jaylen. Il me fallut un moment pour réaliser qu’il avait saisi mon poignet. Je clignai des yeux, hébétée.

« Ce n'est pas comparable. Tu entends? Il n'y a personne, personne qui compte autant que toi, aucune aventure sans lendemain qui n'égale ce que je ressens là, maintenant, à la seule idée de te tenir dans mes bras. »

Nos fronts se touchèrent et il relâcha enfin mon poignet. Aucun risque, j’étais trop sonnée pour bouger ne serait-ce que d’un centimètre. Je l’écoutais en observant un silence religieux, tant ses paroles me secouaient.

« Pardon. Je ne sais pas être... »

Ses yeux se fondirent aux miens. Je comprenais exactement ce qu’il voulait dire, et en même temps je peinais à le comprendre; c’était trop contradictoire pour que je trouve une explication valable. Alors je me contentais de me plonger dans le regard de Jaylen. Il se recula lentement, jusqu’à ce que nos peaux cessent totalement d’être en contact. Je l’observai alors qu’il prenait conscience de la présence de sa guitare. Il sembla hésiter, avant de finalement rassembler nos affaires éparses sous mon œil curieux. Il me tendit finalement la main, et je n’osai pas la refuser. Je fis glisser mes doigts contre sa paume, et il m’incita à m’assoir sur les vêtements qu’il avait préalablement rassemblés. Je m’assis prudemment, mais au fond je ne ressentais pas la moindre crainte. J’étais curieuse, certes, mais absolument pas apeurée. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’avais confiance. Pour partie, j’avais même occultée ma nudité, n’en tenant compte qu’à la vue de Jaylen, lui-même nu. Il s’installa à mes côtés, guitare en main. Quelques notes s’envolèrent, avant qu’il ne déclare:

« Je ne trouve plus les mots pour te le faire comprendre. »

Il ferma immédiatement les yeux, après avoir conquis, grâce à cette simple phrase, mon attention la plus totale. Le front plissé, il fredonna quelques mots, qui furent immédiatement suivis par les notes qu’il arracha à sa guitare. Mais ce n’était qu’un échauffement, un léger pas de danse destiné à se remémorer la chorégraphie. Je ne l’interrompis pour autant pas, et ce fut lui qui trouva bon de se suspendre pour glisser avec un demi-sourire:

« Si tu ris, j'te jure que je t'étripe. »

Je souris, à mi chemin entre la malice et l’indulgence. Il se re-concentra et lorsqu’il commença à jouer de ses doigts sur les cordes, je me laissai immédiatement bercer. La mélodie était simple, les paroles efficaces, et la voix de Jaylen me touchait à un point que je n’aurais pas imaginé. Regardant d’abord le serpentard, m’étonnant des moindres plis qui apparaissaient tour à tour sur son visage, et laissant un instant mes iris flotter sur ses lèvres, je finis par détourner les yeux. C’était comme si je ne parvenais plus à soutenir sa vision. Alors je laissai mes paupières se clore, et la musique me bercer. L’espace d’un instant, je me remémorais la chanson que Raven m’avait fais écouter, avant de m’en détourner violemment. Etonnement, je trouvais les mots de Jaylen plus crédibles. Était-ce parce qu’il ne s’agissait pas encore d’un souvenir, mais qu’ils me parvenaient directement aux oreilles? Ou bien le filtre? Je n’arrivais pas à me décider sur l’explication, mais le fait était là. Et lorsqu’il cessa de gratter sa guitare, j’eus l’impression de sortir d’une torpeur qui avait duré une éternité. Je m’étais laissée entrainer par cette mélodie au point que j’en avais presque occulté tout le reste. Mais yeux se rouvrirent lentement et partiellement. Je sentis les doigts de Jaylen dans ma nuque, nos visages se rapprochèrent et nos lèvres se trouvèrent. Je dégustai ce baiser comme s’il était le premier que Jaylen m’offrait.

« Je ne peux te considérer comme aucune autre. Tu es... unique. La seule. »

Merlin que cette phrase me fit du bien! Je me sentis soudain extrêmement légère, mais au lieu de m’envoler, j’accompagnai le geste de Jaylen en m’allongeant. Il se plaça au dessus de moi, et j’attrapai sa nuque. J’étais sereine, paisible, et les mots m’échappèrent naturellement:

« Alors tu seras unique pour moi aussi. »

Je ne tenais même plus compte du filtre, il ne m’importait plus. Tout ce que je voyais, c’était un Jaylen transi, totalement fou de ce que j’étais et ivre de mon corps. Il n’y avait pas 15 milles choses à dire. J’avais envie qu’il soit unique à son tour, car son amour était vrai et pur, qu’importe s’il était temporaire. Je n’avais jamais eu aussi besoin d’être aimé et je savais qu’il me respecterait pour ce que nous nous apprêtions à faire.

Ma main libre passa dans son dos, le caressant lentement, alors que mon corps se tendait sous le sien. Je capturai ses lèvres, débutant le baiser avec innocence. Je l’attirai davantage contre moi, mes doigts glissant jusqu’à sa chute de reins, et mes lèvres se firent plus pressantes. J’aurais voulu savoir comment m’y prendre, mais je ne pouvais que tâtonner. Je me laissai timidement guider par mes envies, espérant qu’il ne s’en formaliserait pas. Cette fois, je ne pouvais que remercier le filtre, qui le rendrait à coup sûr plus tolérant que d’ordinaire.
Je pliai les jambes et mes cuisses glissèrent contre ses hanches. Je sentais mon bas ventre exploser, alors que nos corps nus ne souffraient d’aucun obstacle. Ce ne serait qu’une question de temps avant que Jaylen nous fasses passer le pas. Et l’idée m’excitait tout en m’angoissant.
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